de la norme comptable relative aux stocks (norme 4) « les stocks doivent être évalués
au coût historique ou à la valeur de réalisation nette si elle est inférieure ». Cette règle
mène à la prise en compte des pertes sur les stocks plus rapidement que les gains.
Un autre exemple est celui d’une entreprise qui reçoit des informations qui changent
ses estimations sur la durée de vie effective d’un actif immobilisé. Si la nouvelle
durée de vie est plus longue, la firme sera économiquement meilleure. Toutefois, sous
la convention du coût historique comptable, aucun gain ne peut être enregistré
actuellement. Par contre, si la nouvelle durée de vie est inférieure à celle actuelle,
c’est à dire que les cash-flows futurs vont diminuer, le montant amortissable va être
réparti sur la nouvelle durée de vie. Dans la pratique, les comptables font ce qu’on
appelle un impairement(1) d’actif tel que définie par la SFAS 121, la norme comptable
américaine et tel que prévu par la norme comptable tunisienne n°5 sur les
immobilisations corporelles. Le paragraphe 40 de cette norme stipule que:
« Postérieurement à sa constatation initiale à l’actif, une immobilisation corporelle
doit être comptabilisée à son coût diminué de l’amortissement, à moins que des
circonstances ou des événements particuliers donnent à penser que la valeur
comptable nette ne pourra pas être récupérée par les résultats futurs provenant de son
utilisation, auquel cas il y a lieu de ramener la valeur de l’actif à sa valeur
récupérable ». Cet impairement engendre la réduction du bénéfice actuel sans pour
autant avoir un effet sur le résultat futur.
Compte tenu de ce qui a précédé, le conservatisme affecte asymétriquement le
bénéfice de façon qu’il prenne en compte les mauvaises nouvelles rapidement et
retarde la comptabilisation des bonnes nouvelles.
Dans l’exemple que nous avons cité, les mauvaises nouvelles sur la durée de vie
effective attendue de l’actif immobilisé n’ont pas d’effet sur les cash-flows actuels.
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(1) L’impairement est une notion anglo-saxonne qui implique la réduction de la valeur de l’actif à sa valeur
récupérable lorsqu’elle est inférieure à la valeur comptable nette de l’actif.