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ici ne désigne pas le mouvement des congrès, ni le mouvement d’intégration continentale
mais plutôt un ensemble de mouvements politiques, culturels et intellectuels qui ont
enclenché, au fil des années, des formes de mobilisations aux États-Unis, au Canada et en
Grande-Bretagne. Le terme mouvement fait ici référence à tout groupement ou organisation
noire qui mène dans les pays respectifs des actions collectives en vue d’influencer le
changement de l’ordre socio-politique.
Au-delà de l’approche historique qui constitue l’arrière-plan de cette thèse, les trois
contextes étudiés contribuent à la singularité de notre recherche, en ce sens qu’ils permettront
de comprendre les différentes articulations du panafricanisme contemporain, et ainsi
d’intégrer le Canada qui a toujours été exclu des études sur la question.
Pour mener à bien cette étude, nous avons adopté une démarche qui s’articule autour
de deux grands axes : l’un évolutif et l’autre croisé. Le premier axe nous a permis d’étudier
d’abord les fondements historiques du panafricanisme et ensuite de s’interroger sur ses
développements postérieurs, précisément de 1966 à 2014. Cette approche a aussi permis de
démontrer comment cette évolution historique aura été à l’origine d’un panafricanisme
contemporain. À travers l’axe croisé, nous avons relevé les différentes manières et les
stratégies déployées par les divers mouvements noirs situés dans les contextes respectifs.
L’intérêt de ce regard croisé sur les dynamiques émancipatrices dans les diasporas noires aux
États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne se trouve dans les similitudes d’expériences
historiques fondamentales et les positions sociales dans leurs États-nations respectifs.
Cette thèse s’est construite à partir d’un corpus documentaire qui comprend
majoritairement des sources écrites (ouvrages, articles, rapports) et des références
webographiques. Notre recherche a d’abord été orientée vers une lecture des travaux axés
principalement sur les questions liées aux diasporas noires, au panafricanisme tant dans le
contexte nord-americain qu’européen. D’autres sources sur lesquelles repose cette thèse
comprennent des ouvrages et articles sur le multiculturalisme, l’afrocentrisme et les théories
critiques de la « race », du racisme, et les recherches touchant la question de l’éducation des
enfants noirs. Enfin, la thèse s’est nourrie de recherches de terrain effectuées au Canada (2013
et 2015), aux États-Unis (2013) et en Grande-Bretagne (2016). Il s’agissait d’observer et
d’interroger quelques activistes dans les contextes respectifs, et des universitaires travaillant
sur des questions liées à notre problématique.