Le système bancaire et financier français I. II. III. La loi bancaire de 1984. Les acteurs du système bancaire et financier. Les marchés français des capitaux. January the 6th 2009 1 I. La loi bancaire de 1984 La loi bancaire de1945 : elle introduit deux caractéristiques fondamentales dans l’organisation et le fonctionnement du système bancaire qui perdurent jusqu’au années 1980. L’Etat joue un rôle dominant et incontournable. L’Etat nationalise la banque de France et quatre grandes banques : la société générale, le Crédit Lyonnais, la banque Nationale de Commerce et d’industrie et le Comptoir National d’Escompte de Paris. Elle a instauré le principe de spécialisation des banques. Elle distingue 3 catégories de banques : Les banques de dépôts Elles reçoivent du public des dépôts à vue ou à terme inférieurs à 2 ans. Elles s’adressent principalement aux ménages dans la mesure où les prises de participation dans le capital d’une entreprise sont limitées à 10%. Les banques d’affaires Elles sont destinées aux entreprises publiques et privées au travers de prises de participation et d’octrois de crédits sans limitation de durée. Les fonds investis proviennent soit de leurs ressources propres, soit de dépôts d’une durée minimale, soit de dépôts d’une durée minimale d’au moins deux ans. January the 6th 2009 2 Les banques de crédits à moyen et long terme Elles accordent des crédits dont le terme est au moins égal à 2 ans. Elles ne peuvent recevoir des dépôts pour un terme inférieur à 2 ans et sont limités à 10% dans les prises de participation dans le capital des entreprises. Les réformes de 1966-1967 Elles allègent le cloisonnement issu de la spécialisation. La loi la plus importante est celle de 1984 qui a renforcé la concurrence et l’efficacité du système dans son ensemble. Cette loi a été modifiée en 1996. January the 6th 2009 3 Les grands principes posés par cette loi a. L’unicité du cadre juridique b. La création de différents organismes qui prennent la contrôle du système bancaire et remplace ainsi l’Etat. Elles sont : * CEC (Le comité des institutions de crédits) * CRB (Le comité de la réglementation bancaire) * CB (La commission bancaire) c. Cette loi a mis en place des mécanismes et des procédures assurant la sécurité des établissements de crédits (le risque de liquidité, le risque de solvabilité et le risque systémique). d. La création de banques universelles : d’après la loi de 1984, tout établissement qui reçoit un agrément est autorisé à effectuer tous les types d’opérations propres aux établissements de crédit et choisit sa clientèle en toute liberté. January the 6th 2009 4 Les acteurs du système bancaire et financier 1. Les établissements de crédits définis par la loi bancaire - Les banques AFB (Association française des banques) Elles ont le statut de banque universelle. Parmi ces banques, nous citons la BNP-Paribas, la Société Générale et le Crédit Lyonnais. - Les banques mutualistes ou coopératives Elles rassemblent les banques disposant d’un statut légal particulier. Elles répondent à un besoin spécifique de financement. Par exemple, le Crédit Agricole dispose du monopole de distribution des prêts bonifiés à l’agriculture. Elles sont des banques universelles. January the 6th 2009 5 - Les caisses d’Epargne et de Prévoyance Auparavant, elles sont considérées comme des organismes à but non lucratif. Depuis 2000, elles sont considérées comme des banques coopératives et peuvent exercer toutes les opérations de banques. - Les Caisses de Crédit municipal Il s’agit des anciens prêteurs sur gages. Elles peuvent pratiquer toutes les opérations de banques. Leur participation et leur importance au sein du système bancaire et financier demeurent extrêmement faibles. - Les sociétés financières Elles sont autorisées à exercer toutes les opérations de banque à l’exception de la collecte des dépôts à moins de 2 ans. Elles ont un champ d’activité limité à certaines opérations définies d’après la technique financière utilisée (Crédit bail, caution, ect) et la nature de la clientèle (particuliers ou entreprises) ou la nature des biens (immobilier, biens d’équipement). Exemple : COFINOGA, CETELEM. - Les institutions financières spécialisées C’est un groupe d’établissements de crédit auquel l’Etat confie une mission permanente d’intérêt public. Elles ne peuvent donc exercer d’autres opérations de banque que celles afférentes à cette mission. January the 6th 2009 6 Un aperçu statistique (La Banque de France) France) Sur le marché français 1984 1999 Les banques AFB 349 342 Les banques mutualistes ou coopératives 195 121 Banques populaires 42 32 Crédit Agricole 95 54 Crédit mutuel 40 24 Les caisses d’épargne et de prévoyance 468 34 Les caisses de Crédit municipal 21 21 Les sociétés financières 875 601 Les institutions financières spécialisées 28 24 1 936 1 382 Total January the 6th 2009 7 II. Les autres acteurs du système bancaire et financier - Les entreprises d’investissement Les entreprises d’investissement regroupent les sociétés de bourse, les maisons de titres et les sociétés de gestion de portefeuille. Elles sont contrôlées par le CEC, le CRB et la CB et exercent l’ensemble des activités d’intermédiation associées à la gestion de valeurs mobilières. Toutefois, elles n’ont pas le titre d’établissement de crédit. - Les organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) Il s’agit d’organismes de gestion de portefeuille créés à l’intention des épargnants. Ils ne sont pas considérés comme des établissements de crédits et sont assujettis à une réglementation particulière. January the 6th 2009 8 On distingue deux types d’OPCVM a/ Les SICAV (Les sociétés d’investissements à capital variable) Ce sont des sociétés anonymes. Leur activité consiste à gérer un portefeuille comprenant essentiellement des valeurs mobilières (actions, obligations, bons de souscriptions), des titres assimilés comme des actions ou des titres d’autres OPCVM, des bons de caisses, des Bons du Trésor Négociables (BTN), des dépôts à terme, des billets de trésorerie et des certificats de dépôts. Ces valeurs peuvent être françaises ou étrangères, en euros ou en devises. b/ Les FCP (fonds communs de placement) A l’inverse des SICAV, ce sont des regroupements d’épargnants sous forme de copropriété de valeurs mobilières. Les droits qui sont associés au FCP sont moins nombreux que ceux dont jouissent les propriétaires de part SICAV. January the 6th 2009 9 - La caisse des dépôts et consignations (CDC) C’est un organisme d’intérêt public placé sous tutelle du Trésor Public. Elle centralise les ressources financières de certains organismes dont la vocation est de recevoir des fonds sans les gérer (les Caisses d’Epargne et la Poste, les Caisses Nationales d’Epargne, la Caisse Nationale de Prévoyance et les caisses de Sécurité Sociale). Elle prête aux collectivités locales (financements de logements sociaux et d’équipements publics) et également à certaines banques et entreprises. Le Trésor Public (PT) C’est la personnification financière de l’Etat. Il n’est ni une institution financière ni un établissement de crédit. Le Trésor Public joue le rôle d’intermédiaire financier quand il emprunte et prête. Il encaisse les recettes et effectue les paiements de l’Etat. Ses ressources proviennent de l’émission de BTN à court terme et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à long terme. Elles permettent de financer le déficit budgétaire. - January the 6th 2009 10 La Banque de France (BF) Elle a été créée par Napoléon Bonaparte le 18 janvier 1800. Avant la création de la BCE (Banque Centrale Européenne) en 1999, l’objectif de la Banque de France est d’assurer la stabilité des prix (la croissance soutenue de l’économie sans l’inflation, le plein emploi, ect). Aujourd’hui, elle se charge de la mise en place de la politique monétaire prise au niveau de la BCE. Elle supervise avec le Ministère de l’Economie et des Finances , la surveillance et le contrôle de l’activité bancaire nationale. Elle supervise le système financier et est chargée de veiller au bon fonctionnement et à la sécurité des systèmes de paiements. Elle réalise de nombreuses études et collecte de statistiques économique, monétaires et financière. La commission de la Banque de France est composée de : - ◦ Le gouverneur de la BF ◦ Deux Sous-Gouverneurs. Ils sont nommés par décret en conseil des ministres. 6 autres membres du conseil de la Politique Monétaire choisis parmi des personnes dont l’autorité, l’expérience et les compétences professionnelles sont reconnues dans les domaines économique et financier January the 6th 2009 11 Les marchés français des capitaux 1. Le marché monétaire Il s’agit d’un marché sur lequel les agents économiques négocient entre eux leurs besoins et leurs ressources en capitaux à court et moyen terme. Ce marché est divisé en deux compartiments : a/ Le marché interbancaire Il est révisé aux professionnels du secteur bancaire. Les établissements de crédit (principalement les banques commerciales) interviennent sur ce marché lorsqu’ils sont momentanément en situation de déficit de trésorerie. Ils se refinancent moyennant des intérêts auprès d’autres institutions en situation d’excédent ou bien auprès de la Banque Centrale. La Banque centrale intervient régulièrement afin d’équilibrer le marché et de refinancer les établissements de crédit. b/ Le marché monétaire élargi Il est ouvert depuis 1985 aux établissements non bancaires comme les entreprises et l’Etat. Ce compartiment permet à l’Etat de se financer à court terme quand il y a beaucoup de besoins de financement à cause de la récession économique et de la croissance du déficit public. January the 6th 2009 12 Les titres à court terme négociables du marchés monétaires a/ Les certificats de dépôt Les établissements de crédit habilités à recevoir de la part du public des fonds à vue ou à moins de deux ans (banques, Caisse d’Epargne, Caisses de Crédit Municipal, CDC) peuvent émettre des certificats de dépôts pour un montant de 150 000 euros et pour une durée comprise entre 1jour et 1 an. Ils sont négociables à taux fixe ou variable et échangés sur le marché monétaire élargi. Ils sont émis par les institutions financières ont également la possibilité d’émettre des certificats de dépôts. b/ Les billets de trésorerie Les sociétés ou quasi-société non financières peuvent émettre des titres de créances négociables. Ils sont émis par des entreprises qui cherchent à couvrir leurs besoins en fonds de roulement ainsi que des besoins temporaires exceptionnels. Ils constituent pour les entreprises une alternatives intéressante au crédit bancaire ce qui explique leur très fort développement. Leur durée ∆T varie de 1jour à 7 ans. Si ∆T< 1 an, ils sont à taux fixe. Si 1 an <∆T< 7 ans, ils sont à taux variable. La nouveauté sur ce marché est que les entreprises non résidentes peuvent émettre des billets de trésorerie sur le marché monétaire français. January the 6th 2009 13 c/ Les bons de Trésor négociables Ils sont émis par le Trésor Public pour se financer à court et à moyen terme. Ils sont des titres de créances négociables émis par adjudication pour des durées allant de 2 à 7 ans. On distingue 3 types de bons de Trésor: * BTF : des bons à taux fixe. Les intérêts sont payés à date de signature des contrats t=0. * BTAN : des bons à intérêt annuel payés à terme échu (la date de maturité T). * BTV : des bons à taux variables d/ Les bons à moyen terme négociables Les agents financiers ou non financiers (y compris les ménages), résidents ou non résidents peuvent émettre des bons à moyen terme négociables d’une durée minimale d’un an. January the 6th 2009 14 II. Le marché financier C’est le marché des capitaux à long terme. Il est placé sous la tutelle d’un organisme chargé d’en assurer le contrôle et la surveillance : la commission des opérations de Bourse (COB). La demande peut émaner soit des entreprises, soit de l’Etat ou des collectivités publiques. Sur ce marché, les titres sont des valeurs mobilières qui sont principalement des actions et des obligations. Une action est un titre de participation qui confère à son détenteur la propriété d’une fraction de l’entreprise ainsi qu’un droit de vote lors des assemblées générales des actionnaires. Une obligation est un titre de créances à échéance déterminée qui représente la fraction d’une dette d’un agent économique et qui donne lieu à un intérêt périodique (le coupon) et au remboursement du capital (le principal). Il faut distinguer : La valeur nominale : la valeur écrite sur le titre et sert de base au calcul des intérêts. Le cours d’une obligation : il désigne la valeur d’échange sur le marché à une date limitée. January the 6th 2009 15 Il s’articule autour de deux compartiments : a/ Le marché primaire qui concerne les titres dont c’est la mise en circulation initiale. b/ Le marché secondaire ne concerne que les titres qui ont été déjà émis. Il constitue la Bourse. La bourse de Paris constitue la place la plus importante. Il existe 6 autres places : Lille, Nantes, Marseille, Bordeaux, Lyon et Nancy. Le marché secondaire comprend quatre compartiments : * Le premier marché ou s’échangent les actions et les obligations émises par les grandes entreprises, privées et publiques, les collectivités locales et l’Etat. * Le second marché ou s’échangent les titres émis par les PME. * Le nouveau marché destiné aux entreprises à fort potentiel de croissance * Le marché libre qui a succédé en 1998 à l’ancien Hors-cote. January the 6th 2009 16 III. Le marché des produits dérivées Ce marché répond essentiellement à un désir de disposer d’instruments de couverture contre plusieurs risques liés à une évolution défavorable * des taux d’intérêts. * des cours boursiers. * certaines valeurs mobilières. * certaines matières premières. Ce problème est résolu par la création de deux marchés : a/ Le MATIF (le marché à terme des instruments financiers,1986): Ce marché permet d’assurer la couverture contre le risque de taux subi à la fois par l’émetteur et par le souscripteur d’un titre d’emprunt (une obligation) en cas de variation des taux d’intérêt. Le souscripteur redoute une hausse des taux d’intérêt qui entraîne une perte en capital. L’émetteur de l’obligation craint une baisse des taux d’intérêt. Il aurait mieux fait d’attendre la hausse des taux. January the 6th 2009 17 b/ le MONEP (le marché des options négociables de Paris 1987): Il a pour objectif principal d’assurer la couverture contre le risque de variation défavorable du cours d’une valeur mobilière. Un agent qui s’engage à vendre une certaine quantité de titres dans un mois redoute une chute du cours entre-temps. Un agent qui s’engage à acheter une certaine quantité d’un titre dans un mois redoute une hausse du cours. * Le call (donne le droit et non l’obligation d’acheter des titres/actifs à la date T ou antérieure à T, cela dépend du type d’option). * Le put (donne le droit et non l’obligation de vendre des titres/actifs). January the 6th 2009 18 IV. Le marché des changes a/ Qui sont les intervenants sur ce marché? Les établissements de crédit et autre institutions financières (les banques commerciales et les sociétés d’investissements) qui agissent pour leur propre compte ou pour satisfaire la demande de leur clientèle). Un certain nombre de grandes entreprises qui opèrent dans l’import-export. Les courtiers (les borkers) qui satisfont de manière anonyme les demandes de leur clientèle. Les banques centrales pour réguler la valeur internationale de leur monnaie face autres devises. January the 6th 2009 19 b/ Le marché des changes contient deux compartiments : 1/ Le marché au comptant 2/ Le marché à terme ◦ Les intervenant négocient des contrats d’achats et de ventes de devises dont la livraison et le règlement interviendront à une date ultérieure (>2 jours). ◦ Le cours est déterminé à la date t=0. ◦ Il permet de se couvrir contre le risque le risque de change. ◦ Ce risque est défini par une éventuelle perte (gain) de la monnaie nationale due à une évolution défavorable (favorable) du cours d’une devise à détenir ou à verser ultérieurement. ◦ Le cours acheteur représente le prix auquel l’institution (banque centrale, banques commerciales ou maison de courtage) est prête à acheter la devise. ◦ Le cours vendeur représente le prix auquel l’institution est prête à vendre la devise. ◦ Le cours vendeur est supérieur au cours acheteur. January the 6th 2009 20 Récapitulons Les marchés de capitaux Marché monétaire à court et long terme Marché interbancaire Marché monétaire élargi Marché financier long terme Marché interbancaire Marché Secondaire Marché des produits dérivés Marché des changes MATIF Marché comptant MONEP Marché à terme January the 6th 2009 21