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B. UN SCÉNARIO ALTERNATIF DE CROISSANCE PLUS RAPIDE
L’économie française étant marquée par un taux de chômage élevé,
symptôme de ressources productives inutilisées, nous avons envisagé un
scénario de baisse franche du chômage. Afin d’enregistrer un recul du
chômage, la croissance française doit être supérieure à son potentiel de long
terme qui se situe, comme nous l'avons signalé précédemment, aux alentours
de 2,2 % par an. Dans ce scénario, nous supposons que, à partir de 2004, les
conditions seront réunies pour permettre à l'économie française de croître à un
rythme de 3 % en moyenne annuelle. Ce niveau de croissance de l'économie
française est inférieur à celui observé au cours de la période 1997-2000 où la
France a eu une croissance supérieure à son potentiel (3,6 % en moyenne
annuelle). Certes, depuis le début de l’année 2001, les économies mondiales
connaissent un ralentissement net auquel la France n’échappe pas. Le retour
vers une trajectoire de croissance plus élevée devrait demander quelques
trimestres et le ralentissement se prolongerait jusqu’à la fin de l’année 2003.
En moyenne annuelle, la croissance des années 2001, 2002 et 2003 serait de
1,3 %.
Comme l’OFCE l’a déjà exploré dans des travaux antérieurs, une
croissance supérieure à la croissance potentielle suppose deux types de
conditions :
• D’une part, une demande et une offre soutenues sont nécessaires
tant du côté des ménages (au travers de leur revenu disponible brut)
que des entreprises (au travers de leur investissement qui est une
partie de la demande et qui permet d’augmenter les capacités de
production afin de pouvoir satisfaire la demande).
• D’autre part, une évolution structurelle dans la formation de prix et
des salaires est nécessaire. Le taux de chômage n’accélérant pas
l’inflation doit se réduire afin de permettre une baisse du chômage
observé sans que des tensions inflationnistes ne se déclenchent et
compromettent le processus de croissance.
Les hypothèses de productivité étant identiques dans les deux
scénarios, les différences de performances sur le marché du travail
s'expliquent exclusivement par le différentiel de croissance.
Dans ce scénario, l’économie française rattrape ainsi son retard, avec
une croissance supérieure à son taux de croissance potentielle. L’accélération
de l’activité allège la contrainte sur les finances publiques. Alors que les
dépenses restent maîtrisées, la croissance apporte des recettes fiscales qui
viennent réduire le déficit.