BMS – SÄZ Schweizerische Ärztezeitung – Bollettino dei medici svizzeri 4 21. 1. 15 Bulletin des médecins suisses 87 Editorial Le rôle des médecins dans le rapatriement des requérants 9 4 Académie Suisse des Sciences Médicales ASSM Patients âgés traités par chimiothérapie: apports d’une approche interdisciplinaire 115 Tribune Obligation de signalement pour les mauvais traitements envers les enfants? Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services 122 Horizons Une idée simple, une application, des vies sauvées SOMMAIRE 85 Rédaction Rédaction Ethique Dr et lic. phil. Bruno Kesseli, Bâle (Rédacteur en chef); Dr theol. Christina Aus der Au, p.-d.; Prof. Dr Lazare Benaroyo; Annette Eichholtz, M.A. (Managing Editor); Dr phil., dipl. biol. Rouven Porz, p.-d. Isabel Zwyssig, M.A. (Rédactrice coordinatrice); Rédaction Histoire médicale Dr Werner Bauer; Prof. Dr Samia Hurst; Prof. Dr et lic. phil. Iris Ritzmann; Dr ès. sc. soc. Eberhard Wolff, p.-d. Dr Jean Martin; lic. oec. publ. Anna Sax, MHA; Rédaction Economie Dr Jürg Schlup (FMH); Prof. Dr Hans Stalder; lic. oec. publ. Anna Sax, MHA Dr Erhard Taverna; lic. phil. Jacqueline Wettstein (FMH) Rédaction Droit Me Hanspeter Kuhn (FMH) FMH ÉDITORIAL: Monique Gauthey 87 Le rôle des médecins dans le rapatriement des requérants NÉCROLOGIE: André Perruchoud 88 In memoriam Heinrich Herzog 89 Nouvelles du corps médical Organisations du corps médical MÉDECINS DE FAMILLE SUISSE: Petra Seeburger Qualität soll sich auszahlen L’Association Médecins de famille Suisse souhaite 91 que la médecine de famille soit pratiquée par des spécialistes en médecine interne générale. Elle entend inciter les médecins praticiens qui exercent dans le domaine de la médecine de premier recours à acquérir le titre de spécialiste. Leurs prestations devraient ensuite être mieux indemnisées par le TARMED. Autres groupements et institutions ASSM: Rose-Anna Foley, Claire Ansermet, Annick Anchisi, Sandro Anchisi 94 Patients âgés traités par chimiothérapie: apports d’une approche interdisciplinaire Les spécialistes en sciences humaines et sociales mènent également des projets de recherche importants pour la médecine. Les Académies suisses des sciences ont lancé un appel à projets pour rendre publiques les recherches les plus importantes dans le domaine des «Medical Humanities». Les quatre travaux primés seront publiés dans le BMS. Le présent article porte sur le lauréat du premier prix. Courrier / Communications 98 Courrier au BMS 101 Examens de spécialiste / Communications FMH Services 102 Seminare 2015 103 Sparen Sie Geld und Aufwand 104 Des primes plus basses pour vous et vos collaborateurs 105 Zahlungseingang pünktlich 106 Emplois et cabinets médicaux SOMMAIRE 86 Tribune POINT DE VUE: Virgile Woringer 115 Obligation de signalement pour les mauvais traitements envers enfants POINT DE VUE: Christine Romann, Hanspeter Kuhn La FMH à propos de l’article de Virgile Woringer Dans l’article précédent, l’auteur plaide en 118 faveur de l’obligation de signaler pour les questions de protection de l’enfance. La FMH relève que cette obligation comporte également des risques et qu’un plus grand nombre de signalements n’est pas judicieux en soi. En revanche, elle est favorable à un droit de signaler qui réglerait de manière uniforme les différentes situations juridiques cantonales actuelles. Dans sa prise de position, la FMH s’appuie sur l’analyse de la Fondation suisse pour la protection de l’enfant. POINT DE VUE: Madeleine Mirabaud 119 Les enjeux du signalement d’un mineur 121 Spectrum Horizons THÈME: Jocelyn Corniche 122 Une idée simple, une application, des vies sauvées SOUS UN AUTRE ANGLE: Dominik Heim 123 G wie Grand Old Men oder die vergangene Gegenwart Et encore… Erhard Taverna 124 Ethique et robots ANNA Impressum Bulletin des médecins suisses Organe officiel de la FMH et de FMH Services Adresse de la rédaction: Elisa Jaun, Assistante de rédaction BMS, EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 72, fax +41 (0)61 467 85 56, [email protected], www.saez.ch Editeur: EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch Marketing EMH / Annonces: Dr Karin Würz, responsable marketing et communication, tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41 (0)61 467 85 56, [email protected] «Offres et demandes d’emploi/Immeubles/Divers»: Matteo Domeniconi, personne de contact, tél. +41 (0)61 467 86 08, fax +41 (0)61 467 85 56, [email protected] «Office de placement»: FMH Consulting Services, Office de placement, Case postale 246, 6208 Oberkirch, tél. +41 (0)41 925 00 77, fax +41 (0)41 921 05 86, [email protected], www.fmhjob.ch Abonnements membres de la FMH: FMH Fédération des médecins suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, tél. +41 (0)31 359 11 11, fax +41 (0)31 359 11 12, [email protected] Autres abonnements: EMH Editions médicales suisses SA, Abonnements, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 75, fax +41 (0)61 467 85 76, [email protected] Prix de l’abonnement: abonnement annuel CHF 320.–, port en sus. obtention explicite de l’autorisation de EMH et sur la base d’un accord écrit. ISSN: version imprimée: 0036-7486 / version en ligne: 1424-4004 Paraît le mercredi Note: Toutes les données publiées dans ce journal ont été vérifiées avec le plus grand soin. Les publications signées du nom des auteurs reflètent avant tout l’opinion de ces derniers, pas forcément celle de la rédaction du [BMS]. Les doses, indications et formes d’application mentionnées doivent en tous les cas être comparées aux notices des médicaments utilisés, en particulier pour les médicaments récemment autorisés. © EMH Editions médicales suisses SA (EMH), 2015. Le Bulletin des médecins suisses est une publication «openaccess» de EMH. Sur la base de la licence Creative Commons «Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 4.0 International», EMH accorde à tous les utilisateurs le droit, illimité dans le temps, de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public, selon les conditions suivantes: (1) citer le nom de l’auteur; (2) ne pas utiliser cette création à des fins commerciales; (3) ne pas modifier, transformer ou adapter cette création. L’utilisation à des fins commerciales peut être possible uniquement après Production: Schwabe SA, Muttenz, www.schwabe.ch Photo de couverture: Ambrozinio/Dreamstime.com FMH Editorial 87 Le rôle des médecins dans le rapatriement des requérants Monique Gauthey Médecin spécialiste, membre du Comité central de la FMH, responsable du département Médecins hospitaliers La sécurité médicale des rapatriements sous contrainte de santé. Même après une décision de renvoi, le méde­ s’est révélée problématique. Certains migrants ont cin traitant doit pouvoir garder son lien de confiance. tenté d’utiliser le fait de refuser que les informations S’il est en possession d’indices qui pourraient rendre de santé les concernant soient transmises, comme un un renvoi sous contrainte dangereux pour la santé de bras de levier pour échapper au renvoi. Les fronts se son patient [2], il peut discuter avec son patient des sont crispés, les autorités devant les risques inutiles mesures à prendre, et de l’importance de transmettre liés à ce simple défaut d’informations, les médecins certaines informations au médecin accompagnant le traitants devant l’ambiguïté du certificat d’aptitude vol. Le requérant peut malgré tout refuser la levée du au renvoi qui leur était demandé, et les requérants secret médical, refus qui sera alors transmis. Même si s’entêtant à refuser toute transmission médicale la date précise du renvoi n’était pas donnée, une dis­ pour éviter un renvoi aux conséquences terribles. Le cussion préparatoire doit avoir lieu dans un délai rai­ refus de collaboration des médecins a été désigné sonnable, afin que les éventuelles mesures subsé­ comme un signe de mauvaise volonté et la politique quentes puissent se mettre en place. de renvoi dénoncée comme inhumaine. En effet, le médecin traitant pourra souhaiter se faire lever du secret médical par les autorités cantonales Le rapport final du groupe de travail réunissant autorités et médecins vient d’être publié. concernées, par exemple s’il s’inquiète d’un défaut de compréhension devant les risques encourus. Ou bien Dans ce climat difficile, un groupe de travail a été mis le médecin en charge du vol de retour demandera sur pied en 2013 à l’initiative de Mme la Conseillère une investigation médicale plus approfondie, pour fédérale Simonetta Sommaruga et de la Conférence laquelle un délai de 72 heures est raisonnable. des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), réunissant autorités et médecins, dont le rapport final vient Les médecins ne peuvent que plaider pour une préparation transparente du retour. d’être publié [1]. Il a fallu réaffirmer le principe de Il ne faut pas sous­estimer le stress psychique mais l’équivalence des soins, valable autant pour les dé­ aussi physique, lié à un rapatriement sous contrainte. tenus que pour les demandeurs d’asile. Ces derniers Un équilibre de santé précaire peut se décompenser présentent souvent des problèmes de santé, physique gravement durant le vol. Il est important pour tous ou psychique, en particulier des vécus traumatiques les requérants que les mesures de contrainte soient exacerbés par les conditions d’accueil. Les médecins limitées au strict minimum et restent proportion­ impliqués se sentent démunis devant l’ampleur de la nées au degré de résistance. Pour toutes ces raisons, tâche, touchés par tant de détresse, et leur demander les médecins ne peuvent que plaider pour une prépa­ alors de signer le «bon de renvoi» a suscité des ration transparente du retour, une fois que la déci­ conflits éthiques plus que justifiés. sion de renvoi a été prise par les autorités concer­ Le secret médical nous permet un accès à des infor­ nées. mations sensibles, et ouvre aussi un espace de discus­ sion respectueux, indispensable pour des requérants pris dans un climat de défiance. Cela ouvre la porte à des traitements, à des explications sur les soins possibles ou sur le fonctionnement de notre système Références 1 2 www.bfm.admin.ch/bfm/fr/home/aktuell/news/2014/ 2014­12­16.html www.bfm.admin.ch/dam/data/bfm/aktuell/news/2014/ 2014­12­16/kontraindikationsliste­f.pdf BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):87 FMH Nécrologie 88 In memoriam Heinrich Herzog Geboren und aufgewachsen in Zollikon, absolvierte Heinrich Herzog sein Medizinstudium in Zürich und Genf. Seine fachliche Weiterbildung erhielt er in Chur, Davos und Basel, sowie in Paris und Boston. Schon früh realisierte er, dass eine breite, nationale und internationale Ausbildung zu einem guten beruflichen Fundament gehören. Im Jahr 1951 begann Heinrich Herzog seine Arbeit am damaligen Bürgerspital, später Kantonsspital Basel. 1959 ernannte ihn die hiesige Universität zum Privatdozenten, 1963 zum Professor für Medizin. Schon 1960 übergab ihm die Spitaldirektion die Leitung der Abteilung für Atmungskrankheiten. Diese Abteilung leitete er erfolgreich über 25 Jahre. Die Emeritierung erfolgte altershalber 1985. Während dieser langen Jahre hat Heinrich Herzog dank seiner ausgezeichneten Didaktik, seiner innovativen Denkweise und seines sprühenden Optimismus zahlreichen Studierenden und jungen Ärztinnen und Ärzten nicht nur viel Fachwissen beigebracht, sondern auch das Feu sacré für Medizin übertragen. Leitende Ärzte, Chefärzte und Professoren haben bei ihm und dank ihm ihre Karriere erfolgreich starten und aufgleisen dürfen. Heinrich Herzog ist Träger mehrerer Ehrungen (z.B. Prof. Dr. med. Heinrich Herzog 26. März 1920–18. Dezember 2014 Murray-Kornfeld Lecture des American College of Chest Physicians), Ehrenmitglied zahlreicher Fach- heute so essentiellen translationalen Forschung an- gesellschaften (unter anderem von Deutschland, gesehen werden. Diese breite klinische und wissen- England und der Schweiz), Autor von mehr als 200 schaftliche Tätigkeit brachte Heinrich Herzog Aner- Publikationen auf seinem Fachgebiet und Vorsitzen- kennung nicht nur in der Schweiz, sondern auch in der einiger internationaler Fachgesellschaften. den benachbarten Ländern und in den USA. Einer der grössten Verdienste von Heinrich Herzog Heinrich Herzog war aber auch Arzt. Er konnte zuhö- ist es, die Grundlage der klinischen Pneumologie ren und helfen, auch dann, wenn medizinische Hür- gelegt zu haben. Es ist ihm gelungen, die damalige den oder Lücken bestanden. War ein Patient in seiner Physiologie, die an den Sanatorien beheimatet war, Sprechstunde, so war er ausschliesslich für seinen in die moderne Pneumologie an den universitären Patienten da. Das haben viele erleben dürfen, auch Nelson Mandela, an dessen Krankenbett der Basler Einer der grössten Verdienste von Heinrich Herzog ist es, die Grundlage der klinischen Pneumologie gelegt zu haben. Arzt und Wissenschaftler nach Südafrika gerufen wurde. Als er zurückkam, war er vom damaligen Häftling tief beeindruckt. Der internationale Auftrag hatte ihm Freude gemacht, aber im Vordergrund Spitälern zu überführen. Er machte den Weg frei zu stand für ihn seine Aufgabe als Arzt. modernen Techniken, die sein Fach revolutioniert So wird uns Heinrich Herzog in Erinnerung bleiben: haben: die Spiegelung der Atemwege, die diagnos- ein begeisternder Lehrer, ein innovativer Forscher tisch und therapeutisch noch heute eine entschei- und ein herzensguter Arzt. dende Rolle innehat, sowie die lungenfunktionellen Tests zur Erkennung und Überwachung von Lungen- Prof. Dr. med. André P. Perruchoud, Basel, kranken. In dieser Hinsicht kann er als Pionier der ehemaliger Schüler von Heinrich Herzog BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):88 FMH Nouvell es du corps médical 89 Nouvelles du corps médical Todesfälle / Décès / Decessi Heinrich Würmli (1929), † 30.11.2014, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 4562 Biberist Paul Burger (1928), † 1.1.2015, Facharzt für Ophthalmologie, 4800 Zofingen Lena Wintsch (1930), † 4.1.2015, Fachärztin für Dermatologie und Venerologie, 5000 Aarau Ernst-Martin Schönenberger (1932), † 22.11.2014, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 9200 Gossau SG Erika Marion Keel (1931), † 15.12.2014, Fachärztin für Allgemeine Innere Medizin, 9445 Rebstein Maurice Theytaz (1949), † 29.12.2014, Spécialiste en médecine interne générale, 1971 Grimisuat Norbert Oswald (1944), † 20.12.2014, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 7151 Schluein Heinrich Herzog (1920), † 18.12.2014, Facharzt für Pneumologie und Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 4059 Basel Moritz Rogger-Wolfisberg (1921), † 28.12.2014, Facharzt für Chirurgie, 6043 Adligenswil Hans Ehrsam (1922), † 9.12.2014, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 4143 Dornach Ernst Hochuli (1924), † 18.12.2014, Facharzt für Gynäkologie und Geburtshilfe, 8126 Zumikon Marc Moulin (1927), † 3.12.2014, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 4950 Huttwil Praxiseröffnung / Nouveaux cabinets médicaux / Nuovi studi medici BE Dominique Gisler, Facharzt für Neurologie, Mittengraben­ strasse 34, 3800 Interlaken Claudia Beatrice Anna Frey-Koch, Fachärztin für Psychiatrie und Psychothe­ rapie und Praktische Ärztin, Marktgasse 50, 3011 Bern BS David Roger Thorn, Facharzt für Medizinische Onkologie und Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, Lange Gasse 78, 4052 Basel SG Stephan Schwarzmaier, Facharzt für Kinder­ und Jugendpsychiatrie und ­psychotherapie, Obere Bahnhofstrasse 50, 9500 Wil SG TI Mattia Rossi, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, Via Officina 9, 6710 Biasca TG Rainer Hürlimann, Facharzt für Gastroenterologie und Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, Bahnhofstrasse 15, 8570 Weinfelden ZH Xhafer Sadiku, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, Feldstrasse 10, 8800 Thalwil Ärztegesellschaft des Kantons Bern Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied hat sich angemeldet: Eva Noser, Fachärztin für Kinder­ und Jugend­ psychiatrie und Psychotherapie FMH, Oberdorfstrasse 77, 3053 Münchenbuchsee Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied in unselbständiger Tätigkeit hat sich angemeldet: Gerhard Steuerwald, Facharzt für Neurologie, MEDAS, Effingerstrasse 29, 3008 Bern Einsprachen gegen diese Vorhaben müssen innerhalb 14 Tagen seit der Veröffentlichung schriftlich und begründet beim Präsidenten des Ärztlichen Bezirksvereins Bern Regio eingereicht werden. Nach Ablauf der Frist entscheidet der Vorstand über die Aufnahme der Gesuche und über die allfälligen Einsprachen. Bündner Ärzteverein Zur Aufnahme in den Bündner Ärzteverein haben sich angemeldet: Jens Hellermann, Chefarzt Innere Medizin Spital Schiers, 7220 Schiers Richard Andreas Marugg, Leitender Arzt Kantonsspital Graubünden, 7000 Chur Gudrun König, Fachärztin für Gynäkologie und Geburtshilfe, San Bastian, 7503 Samedan Kathrin Eichler, Fachärztin für Gynäkologie und Geburts­ hilfe, Universitätsstrasse 120, 8006 Zürich Sven Sauter, Chefarzt Clinica Holistica Engiadina SA, Plaz 40, 7542 Susch Murat Kara, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, Schöneggstrasse 6, 8953 Dietikon Matthias Rössle, Chefarzt Institut für Pathologie, Kantonsspital Graubünden, Loestrasse 170, 7000 Chur Claudia Nientit, Praktische Ärztin, Forchstrasse 106, 8032 Zürich Christian Koch, Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie, Klinik Beverin, 7408 Cazis BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):89–90 FMH Nouvell es du corps médical Johannes Karl Thaddäus Ring, Dermatologe, Hochgebirgsklinik Davos, 7265 Davos Wolf­ gang 90 Ärzte-Gesellschaft des Kantons Zug Zur Aufnahme in die Ärzte­Gesellschaft des Kantons Zug als ordentliche Mitglieder haben sich angemeldet: Daniel Mojon, FEBO, EMHSA, Facharzt für Ophthalmologie, Klinik Gut St. Moritz, 7500 St. Moritz Henri Thuau, Facharzt für Kiefer­ und Gesichtschirurgie, Falkenweg 12, 6340 Baar Regina Wolf-Schmid, Fachärztin für Psych­ iatrie und Psychotherapie, Clinica Holistica Engiadina SA, 7542 Susch Beatrix Braack, Fachärztin für Allgemein­ medizin, Diakonissenverband Ländli, 6315 Oberägeri Ariane Kalweit, Fachärztin für Kinder­ und Jugendmedizin, Hochgebirgsklinik Davos, 7265 Davos Wolfgang Cesar Winnicki, Facharzt für Allgemein­ medizin, Aeskulap Praxis, Baarerstrasse 88, 6300 Zug Ärztegesellschaft des Kantons Luzern Beata Winnicki, prakt. Ärztin, Aeskulap Praxis, Baarerstrasse 88, 6300 Zug Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft Sektion Stadt haben sich gemeldet: Mirjam Achermann, Fachärztin für Allge­ meine Innere Medizin FMH, Sanacare Grup­ penpraxis, Zürichstrasse 9, 6004 Luzern Andreas Frei, Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie, spez. Forensische Psych­ iatrie und Psychotherapie FMH, ab 1.6.15: Forensisch­Psychiatrische Gutachtenspraxis, Inseliquai 10, 6002 Luzern Einsprachen sind innert 20 Tagen nach der Publikation schriftlich und begründet zu richten an: Ärztegesellschaft des Kantons Luzern, Schwanenplatz 7, 6004 Luzern Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft Sektion Gäu hat sich gemeldet: Michael Pemberger, Praktischer Arzt, ab Januar 2015: Praxis Dr. Pius Estermann, Dorfchärn 2, 6247 Schötz Einsprachen gegen diese Kandidaturen müssen innerhalb 14 Tagen seit dieser Veröffentlichung schriftlich und begründet beim Sekretariat der Aerzte­Gesellschaft des Kantons Zug eingereicht werden. Nach Ablauf der Einsprachefrist entscheidet der Vorstand über Gesuch und allfällige Einsprachen. Preise / Prix / Premi Im Dezember 2014 hat Prof. Dr. med. Werner Kempf anlässlich der Journées de Dermatolo­ gie in Paris den Prix international de Dermatopathologie für die folgende Arbeit erhalten: Kempf W et al. Pityriasis lichenoi­ des et varioliformis acuta with numerous CD3O(+) cells: a variant mimicking lympho­ matoid papulosis and other cutaneous lymphomas. A clinicopathologic, immuno­ histochemical, and molecular biological study of 13 cases. Ärztegesellschaft des Kantons Schwyz Zur Aufnahme in die Ärztegesellschaft des Kantons Schwyz hat sich angemeldet: Claudio Letta, Facharzt für Chirurgie FMH, Eisenburgstrasse 6b, 8854 Siebnen. Kantonsarzt ab 1.1.2015. Einsprachen gegen diese Aufnahme richten Sie schriftlich innert 20 Tagen an Dr. med. Hugo Brunner, Dorfstrasse 14, 6417 Sattel. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):89–90 ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL Médecins de famille Suisse 91 Qualität soll sich auszahlen Petra Seeburger Kommunikationsbeauftragte «Hausärzte Schweiz» Der Schweizer Hausärzteverband wünscht sich eine Hausarztmedizin durch Fachärzte für Allgemeine Innere Medizin. Die rund 800 in der Schweizer Grundversorgung arbeitenden «Praktischen Ärzte» würde er daher gerne motivieren, einen solchen Facharzttitel zu erlangen. Vorstandsmitglied Eva Kaiser und SIWF-Juristin Barbara Linder erklären die Zusammenhänge im folgenden Beitrag, der in Frageund-Antwort-Form gestaltet ist. Ein Schwerpunkt des Haus- und Kinderärzteverbands lern, sondern auch in Praxen weitergebildet werden, ist die Stärkung der Weiter- und Fortbildung. wo sie später auch arbeiten. Deshalb wurden Praxis- Die Forderung der Hausarztinitiative wurde im assistenzen als Elemente der Facharztweiterbildung Masterplan aufgenommen und inzwischen etabliert und im MedBG integriert. im MedBG verankert. Wieso ist dies ein Anliegen der Standespolitik? Neben der Facharztausbildung AIM gibt es noch Eva Kaiser: 70% aller medizinischen Behandlungen eine Weiterbildung zum «Praktischen Arzt». Warum? in der Schweiz erfolgen ohne Überweisung oder wei- Barbara Linder: Die dreijährige Weiterbildung zum terführende Untersuchung durch Haus- und Kinder- Weiterbildungstitel «Praktischer Arzt» ist die Mini- ärzte. Je besser diese ausgebildet sind, um so besser malanforderung für die selbständige Tätigkeit und ist die Qualität der ärztlichen Grundversorgung. den Erhalt einer Praxisbewilligung. In der Regel ist Gerade bei den Hausärzten spielt darum die Weiter- sie eine Art Zwischenschritt für den späteren Erwerb bildung zum Facharzt eine wichtige Rolle. Diese des Facharzttitels «Allgemeine Innere Medizin». Der führt heutzutage über ein fünfjähriges Curriculum «Praktische Arzt» wurde aber meist nur im Hinblick zum Titel «Allgemeine Innere Medizin (AIM)». Dem auf einen drohenden Zulassungstopp beantragt, um Verband ist wichtig, dass Hausärzte nicht nur in Spitä- rechtzeitig eine Praxisbewilligung zu bekommen. Bedeutung hat der Titel «Praktischer Arzt» bei der Anerkennung von Allgemeinmedizinern aus dem EU-Raum. Wie ist das zu verstehen? Barbara Linder: In der EU-Richtlinie über die Anerkennung von Berufsqualifikationen haben alle Mitgliedstaaten der EU ihre Weiterbildungstitel notifiziert, damit diese gegenseitig anerkannt werden können, so auch in der Allgemeinmedizin. Wenige Länder wie beispielsweise Deutschland haben dafür eine fünfjährige Weiterbildung. Die Allgemeinmediziner der meisten europäischen Länder absolvieren hingegen nur eine dreijährige Weiterbildung. Im Rahmen der bilateralen Verträge hat die Schweiz für den äquivalenten europäischen Titel in Allgemeinmedizin nur den «Praktischen Arzt» notifiziert, der eine dreijährige Weiterbildung umfasst. Der frühere Fach- «Hausärzte Schweiz» wünscht sich ein eigenes Grundversorgerkapitel im TARMED, das nur für Haus- und Kinderärzte mit einem anerkannten Facharzttitel abrechenbar ist. arzttitel Allgemeinmedizin war nie Gegenstand des bilateralen Abkommens. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):91–93 ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL Médecins de famille Suisse 92 FMH-Erhebung 2013 2012 2011 Ärztinnen und Ärzte mit WB-Titel «Praktischer Arzt» im ambulanten Sektor 835 743 648 Ärztinnen und Ärzte mit Facharzttitel «Allgemeine Innere Medizin» im ambulanten Sektor 5929 5869 5800 Quelle: www.fmh.ch/aerztestatistik (Berufstätige Ärzte nach Sektor/Hauptfachgebiet) Offenbar macht diese Praxis Betroffenen Probleme? dingungen des Programms erfüllt haben. Für alle Barbara Linder: EU-Fachärzte für Allgemeinmedizin anderen Antragssteller ist ab 2016 ausschliesslich werden in der Schweiz als «Praktischer Arzt» aner- das Weiterbildungsprogramm «Allgemeine Innere kannt. Für Fachärzte, die in ihrem Land bereits eine Medizin» anwendbar. Das bedeutet konkret, dass für fünfjährige strukturierte Weiterbildung inklusive die Erlangung eines Facharzttitels AIM in jedem Facharztprüfung absolviert haben, ist dies unbefrie- Fall eine mindestens 18-monatige Weiterbildung an digend. Wer zusätzlich in der Schweiz den eidgenössi- einer anerkannten Schweizer Weiterbildungsstätte schen Facharzttitel «Allgemeine Innere Medizin» er- absolviert werden muss. Ebenfalls muss die Fach- werben will, muss belegen, dass seine Weiterbildung arztprüfung in der Schweiz abgelegt werden. Die äquivalent ist oder diese ansonsten vervollständigen. deutschen Fachärzte für Allgemeinmedizin haben Dies kann beim SIWF abgeklärt werden. aber die Möglichkeit, anstelle des Titels «Praktischer Arzt» ihren ausländischen und formell durch die Ausländer sind also gezwungen, einen Teil ihrer Medizinalberufekommission anerkannten Titel im Weiterbildung zu wiederholen? Wortlaut und in der Landessprache des Ausstellungs- Barbara Linder: Bei ausländischen Allgemeinmedizi- landes mit Verweis auf das Herkunftsland zu tragen nern, die den Facharzttitel AIM erlangen wollen, aber also «Facharzt für Allgemeinmedizin (D)». nur eine dreijährige Weiterbildung nachweisen können, ist das nötig. Wer hingegen über einen fünfjäh- Der Berufsverband der Schweizer Haus- und rigen Titel verfügt, kann sich die im Ausland ab- Kinderärzte unterstützt eine fünfjährige Weiterbil- solvierte Weiterbildung vollumfänglich anrechnen dung zum Facharzt. Wieso? lassen, sofern es sich um gleichwertige und dem Eva Kaiser: Das Bewusstsein, dass wir für die Schweiz Weiterbildungsprogramm entsprechende Weiterbil- eine gute medizinische Grundversorgung mit dem dung gehandelt hat. Dies ist aber nur möglich, wenn Hausarzt im Zentrum brauchen, ist dank unseren ge- nach altem Programm «Allgemeinmedizin» beur- meinsamen Anstrengungen im ganzen Land gestie- teilt werden kann. Diese Möglichkeit steht nur gen. Die Hausärzte sind «Spezialisten fürs Komplexe». denjenigen offen, die bis Ende 2015 sämtliche Be- Wenn wir weiterhin wollen, dass der allergrösste Teil Informationen zum Erwerb des eidgenössischen Facharzttitels «Allgemeine Innere Medizin» für Ärztinnen und Ärzte mit einem im Ausland erworbenen Weiterbildungstitel «Allgemeinmedizin» Ärztinnen und Ärzte mit einem im EU-Raum erworbenen Titel in Allgemeinmedizin können in der Schweiz gestützt auf das bilaterale Abkommen Schweiz-EU als «Praktischer Arzt» / «Praktische Ärztin» anerkannt werden. Dies ist insbesondere für diejenigen Titelinhaber unbefriedigend, die im Herkunftsland dafür eine fünfjährige strukturierte Weiterbildung absolviert haben (z.B. Deutschland). Verbunden mit der Anerkennung ist auch die Ausschreibung des Titels. Wer über einen anerkannten Allgemeinmediziner-Titel verfügt, kann sich entweder als «Praktischer Arzt» / «Praktische Ärztin» auskünden oder aber die Bezeichnung des erworbenen Titels im Wortlaut und der Landessprache des Ausstellungsstaates unter Angabe des Herkunftslandes verwenden, z.B. Facharzt für Allgemeinmedizin (D). Wer zusätzlich in der Schweiz den eidgenössischen Facharzttitel Allgemeine Innere Medizin erwerben möchte, kann über die Website des SIWF eine Standortbestimmung bei der Geschäftsstelle des SIWF beantragen. Folgende Punkte sind zu beachten: – Den Titel kann noch nach altem Weiterbildungsprogramm «Allgemeinmedizin» erwerben, wer dessen Bedingungen bis Ende 2015 erfüllt hat. Diesfalls kann die gesamte im Ausland absolvierte Weiterbildung berücksichtigt werden, soweit sie dem Weiterbildungsprogramm entspricht und gleichwertig ist. – Für die Überprüfung durch die Titelkommission des SIWF müssen die Belege gemäss Merkblatt auf der Website des SIWF eingereicht werden. – Wer nicht sämtliche Bedingungen des alten Weiterbildungsprogramms «Allgemeinmedizin» bis zum 31.12.2015 erfüllt, wird nach neuem Weiterbildungsprogramm «Allgemeine Innere Medizin» beurteilt und muss in jedem Fall mindestens 18 Monate Weiterbildung an einer für Allgemeine Innere Medizin anerkannten Weiterbildungsstätte in der Schweiz absolvieren. Ebenfalls ausgewiesen werden muss die bestandene Facharztprüfung in der Schweiz. Weiterführende Informationen: www.siwf.ch Barbara Linder, SIWF BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):91–93 ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL Médecins de famille Suisse med. pract. ≠ Praktischer Arzt 93 ist. Motiv dafür ist nicht, einzelne Kolleginnen und Kollegen zu übervorteilen, sondern auch in der Hausarztmedizin einen qualitativen Kompetenzstandard Kennen Sie den Unterschied? Wahrscheinlich nicht, und dann sind Sie nicht die/der Einzige. Der Titel «med. pract.» wird oft mit dem Weiterbildungstitel «Praktischer Arzt» verwechselt. «med. pract.» ist eine Bezeichnung, die von Medizinern verwendet wurde, die zwar ein Staatsexamen gemacht haben, aber keine Doktor-Promotion haben. Bis zum Inkrafttreten der bilateralen Verträge mit der EU war der Doktor-Titel Voraussetzung für den Erwerb von damals noch privatrechtlichen Facharzttiteln. Die Bezeichnung «Praktischer Arzt» darf nur verwenden, wer diesen dreijährigen Weiterbildungstitel erworben hat oder über eine formelle Anerkennung eines Allgemeinmediziner-Titels aus einem der Mitgliedstaaten der EU verfügt. Wer weder über einen Weiterbildungstitel noch über eine Dissertation verfügt, sollte sich – wegen der oben beschriebenen Verwechslungsgefahr – nach den heutigen Empfehlungen nicht mehr als «med. pract.» auskünden (alternativ denkbar z.B. «dipl. Arzt» / «dipl. Ärztin» oder «dipl. med.»). umzusetzen. Die Weiterbildungsqualität soll sich auf diese Weise auch finanziell auszahlen. Dass sich Ihre Kollegen «Praktische Ärzte» daran stören, verstehen Sie? Eva Kaiser: Dass sich vor allem die ausländischen Kollegen mit einer fünfjährigen Weiterbildung inklusive absolvierter Facharztprüfung daran stören, dass sie durch ein solches Kapitel ausgegrenzt würden, ist begreiflich. Wir bedauern auch, dass ihr Titel bei den Abkommen mit der EU unter die Räder gekommen ist. Unser Ziel ist jedoch die ausgewiesene Qualität in der Gesundheitsprobleme abschliessend vom Haus- der ärztlichen Grundversorgung. Wir sind überzeugt, arzt behandelt werden kann, ohne dass eine Weiter- dass der finanzielle Anreiz dazu ein guter Weg ist. weisung an eine Spezialdisziplin erfolgt, reicht eine dreijährige Weiterbildung einfach nicht aus. Schwei- Was heisst das für gut qualifizierte Hausärzte zer Fachärzte für «Allgemeine Innere Medizin» haben mit dem Titel «Praktischer Arzt»? eine sehr gut fundierte und breite Weiterbildung. Eva Kaiser: Wir empfehlen allen Hausärztinnen und Nach ihrem Facharztexamen sind sie zu einer konti- Hausärzten, einen Facharzttitel AIM zu erlangen. Bis nuierlichen Fortbildung verpflichtet, für die sie von Ende 2015 gelten Übergangsregeln, nach denen das ihrer Fachgesellschaft regelmässig rezertifiziert wer- alte Curriculum der SGAM noch gilt und die äqui- den. Diese hohe Qualität zu erhalten, ist dem Ver- valente Weiterbildung im Ausland vollständig aner- band sehr wichtig. kannt werden kann. Ich rechne damit, dass deutsche Fachärzte für Allgemeinmedizin die Voraussetzun- Der Hausärzteverband fordert, dass Hausärzte mit gen für den Schweizer Titel AIM oftmals schon erfül- Facharzttitel mehr verdienen sollen, als ihre Kollegen, len oder dass die Hürde zur Erlangung nur gering ist. die «Praktische Ärzte» sind? Sie sollten es versuchen bzw. in Erfahrung bringen, Eva Kaiser: Es soll für unseren Nachwuchs in den was ihnen für den Schweizer Titel noch genau fehlt. Hausarztpraxen interessanter sein, einen Facharzt- Auf der Homepage des SIWF stehen die wichtigsten titel zu tragen, als möglichst rasch mit der Weiterbil- Informationen, bei Bedarf steht das SWIF auch bera- Korrespondenz: dung fertig zu sein. Darum wünscht sich «Hausärzte tend zur Seite. Wir sind stolz auf die Qualität unseres Petra Seeburger Schweiz» ein eigenes Grundversorgerkapitel im TAR- Gesundheitssystems, das davon lebt, dass beim Haus- Kommunikationsbeauftragte «Hausärzte Schweiz» MED, das nur für Haus- und Kinderärzte mit einem arzt zentral die Fäden zusammenlaufen. Diese Qua- Effingerstrasse 2 anerkannten Facharzttitel (AIM oder KJM) abrechen- lität gilt es zu erhalten, darum brauchen wir «Fach- bar ist und durch das die fachärztliche Tätigkeit der ärzte» als Hausärzte. Und «Facharzt» sein soll sich Haus- und Kinderärzte dauerhaft korrekt abgebildet auszahlen. CH-3011 Bern petra.seeburger[at] hausaerzteschweiz.ch BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):91–93 AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS ASSM 94 Patients âgé s traité s par chimiothérapie Apports d’une approche interdisciplinaire* Rose-Anna Foley a , Claire Anserm et b , Annick Anchisi c , Sandro Anchisi d a d Dr Anthropologie médicale; b MAS Travail social; c Dr Sociologie – Haute Ecole Santé Vaud (HESAV), Lausanne; Oncologue, médecin chef du département de médecine interne et gériatrie du CHVR, Hôpital du Valais étaient largement exclues des études en oncologie Résumé médicale. Notre hypothèse de départ était que, bien Cet article retrace une recherche qualitative de trois études avec une collaboration entre chercheurs des sciences humaines et sociales de la HES-SO et des professionnels d’un service d’oncologie. La population âgée atteinte de cancer se situe au centre. Les résultats ont pour but de contribuer à une meilleure connaissance du champ de l’oncogériatrie et d’élargir la perspective médico-soignante aux aspects de la sociologie et de l’anthropologie. Ils ébranlent entre autres les représentations du cancer et de la vieillesse, et ainsi différents changements dans la pratique oncologique du service partenaire ont été possibles. Le cancer n’est plus toujours synonyme de souffrance et de mort. Les patients traités restent actifs et l’autonomie et l’indépendance sont importantes pour la personne malade. Il s’agit de maintenir le dialogue entre les approches médico-soignantes et les que cette population puisse être dans une période de fragilité, elle a une compréhension et un regard sur la maladie, les traitements, elle organise et aménage son quotidien autour d’un projet thérapeutique établi avec le corps médical. Les trois recherches ont en commun une méthodologie qualitative basée sur des entretiens approfondis et des observations à domicile. Cette approche est adaptée aux recherches visant à recueillir des données sur les perceptions et les expériences des personnes concernant un objet, sur les comportements qu’elles adoptent ainsi que sur les attitudes manifestées. Notre intérêt était donc double: contribuer à une meilleure connaissance du champ de l’on- sciences sociales pour mieux comprendre les problématiques spécifiques cogériatrie et élargir la perspective médico-soignante à cette population. aux aspects de la sociologie et de l’anthropologie. Chaque étude a abouti à des résultats qui ont permis Cette contribution retrace un processus de recherche ayant amené des chercheur-e-s des sciences sociales de la HES-SO et des professionnels du service d’oncologie du Centre Hospitalier du Valais Romand à collaborer. Depuis 2005, deux études financées par le Fonds national suisse de la recherche ont été réalisées par cette équipe interdisciplinaire et une troisième soutenue par la Fondation Pallium est en cours. Toutes les études rapportées ici ont été acceptées par la Commission cantonale valaisanne d’éthique médicale. Nous nous sommes intéressés à la population des personnes âgées de 70 ans et plus (ci-après: âgées) atteintes de cancer, en situation curative ou palliative, * Première place du «Call for Paper in Medical Humanities» (cf. cadre) et en traitement de chimiothérapie. Jusque dans les années 2000, année de la création de la SIOG (Société Internationale d’Oncogériatrie), les personnes âgées des changements dans la pratique oncologique du service partenaire, en démarrant des études connexes ou en sensibilisant à la perspective de la personne soignée par le biais de restitutions et d’articles scientifiques. Les résultats ont à leur tour permis d’élaborer de nouveaux questionnements et de monter une suite cohérente et logique de projets de recherche. Cancer et vieillesse: sortir des représentations négatives L’origine de ces recherches repose sur le constat qu’il existe d’importants stéréotypes liés au couple thématique «vieillesse et cancer» duquel résultent des réticences tant de la part des professionnels de la santé à traiter les patients âgés, que des personnes âgées elles-mêmes renonçant parfois à consulter ou se faire traiter. Les arguments qui font obstacle aux traite- Des spécialistes en sciences humaines et sociales réalisent, dans des hautes écoles et des instituts cliniques suisses, des projets de recherche dont les ré sultats sont importants pour l’activité médicale. Au printemps 2014, les Académies suisses des sciences ont lancé un appel d’offres dans le but de démontrer le bénéfice de ces recherches pour la pratique médicale et de soins et de faire connaître les principaux résultats des recherches dans le domaine des «Medical Humanities». Les quatre premiers travaux seront publiés dans le BMS. Informations sur les lauréats sous www.akademienschweiz.ch/medhum ments des personnes âgées atteintes de cancer sont de trois ordres: – premièrement, les obstacles relatifs aux professionnels qui cumulent les représentations négatives de la vieillesse (âgisme) et du cancer [1]*; – deuxièmement, les obstacles liés aux patients euxmêmes [2] qui tendent à attribuer les divers symp- BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):94–97 AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS ASSM 95 Hunor83/Dreamstime.com tômes à leur âge davantage qu’au cancer ou aux traitements; – troisièmement, les obstacles socio-économiques, comme par exemple l’éloignement du centre spécialisé qui sont des facteurs régulièrement identifiés, soit de non-accès [3] soit de non-administration de traitements tels que la radiothérapie, particulièrement dans la population âgée [4]. La raréfaction du réseau familial ainsi qu’un statut économique faible peuvent également interférer dans le choix du traitement [5]. Atteints de cancer, les patients âgés désirent pourtant connaître leur diagnostic et être traités, y compris par chimiothérapie [6], ceci même si la situation est sévère [7, 8]. Les études publiées démontrent clairement que les patients désirent obtenir un maximum d’informations, sans que cela se traduise toujours par un comportement actif de recherche de renseignements lors de la consultation médicale. Cependant, plus le patient est âgé et son statut socio-économique est bas, plus il se conforme à un rôle traditionnel du patient non-partenaire de la décision. Le sentiment De nombreuses personnes âgées pouvaient être traitées par chimiothérapie orale. de satisfaction lié au fait d’être impliqué dans le choix des traitements, tout âge confondu, se retrouve dans Le principal résultat était que si les patients n’inté- une large étude menée en France [9, 10]. Des facteurs graient pas la variable «âge» dans leur choix initial contextuels, comme la durée de la consultation, l’atti- d’être traités, les répercussions du traitement et de la tude du médecin ainsi que des différences culturelles maladie marquaient toutefois leur entrée dans la fra- peuvent expliquer en partie le déficit d’in formations gilité [15]. De ce fait, la présence de l’entourage et le des patients et mériteraient d’être mieux identifiés [11]. soutien psychosocial sur la durée s’est révélé être Forts de ce constat, notre objectif de recherche était d’une importance centrale pour ces patients. Nous d’approfondir les connaissances sur le point de vue avons relevé également l’inconvénient des déplacements vers l’hôpital pour les personnes âgées, pres- La présence de l’entourage et le soutien psychosocial sur la durée s’est révélé être d’une importance centrale pour ces patients. sentant ainsi l’intérêt de la chimiothérapie orale pour cette population. Plus tard une étude connexe a montré que l’impact des déplacements pouvait être majeur, puisque 78% et le vécu de ces personnes âgées atteintes de cancers des patients âgés étaient accompagnés pour se faire afin de mieux les prendre en compte et d’adapter traiter et 75% de ceux-ci n’auraient pas pu venir seuls. la prise en charge oncologique aux besoins de cette Alors que la plupart des patients accepterait de voya- population. ger plus souvent et plus loin pour des traitements plus efficaces ou moins toxiques, ceci n’est pas le cas chez Etre traité par chimiothérapie: de l’autonomie à l’entrée dans la vieillesse * Les références se trouvent sous www.bullmed.ch → Numéro actuel ou → Archives → 2015 → 4. les 70 ans et plus puisqu’ils ne sont respectivement que 39% et 38% à accepter cela [16]. Globalement, cette première étude a permis à l’équipe La première étude s’est penchée sur le point de vue d’oncologie d’être sensibilisée aux réalités d’une popu- de 21 personnes âgées atteintes du cancer et ayant ac- lation âgée atteinte de cancer et aux aspects socio- cepté une chimiothérapie à visée curative ou pallia- économiques à prendre en compte lorsqu’on soigne tive. Trois publications communes entre chercheur-e-s ce type de patients. Le médecin partenaire a pris une de sciences sociales et médecins ont été réalisées dans orientation en direction de l’oncogériatrie, notam- des revues médicales oncologiques [12–14]. Des resti- ment en devenant membre de la SIOG en 2006 et du tutions ont également été faites auprès du service collège des oncologues de la Société Francophone d’oncologie partenaire. d’Oncogériatrie (SoFOG) en 2012. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):94–97 AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS ASSM 96 Vivre chez soi au quotidien avec une chimiothérapie orale ments usuels passe au second plan, celle-ci peut être différée ou stoppée. S’appuyant sur le fait que de nombreuses personnes âgées pouvaient être traitées par chimiothérapie orale, une deuxième étude a été menée autour des représentations et pratiques des traitements oraux. Des entretiens ont été réalisés avec 20 patients recevant un traitement anticancéreux sous forme orale pour saisir comment ils géraient leur médicament à domicile. Plus particulièrement, on s’est intéressé aux représentations construites autour de ces comprimés, mais aussi à l’observance. De plus, des entretiens ont été réalisés avec 10 oncologues et 10 médecins de premier recours pour comprendre comment ces derniers envisageaient la prise de tels traitements par une population cancéreuse âgée. Les résultats de cette étude montrent que les représentations et les usages de la chimiothérapie orale dans la sphère domestique sont de l’ordre d’une «omniprésence contrôlée» à domicile [17]. Malgré une prise simplifiée de ces médicaments sous forme orale, ceux-ci sont tout sauf banals: rangés dans des lieux hautement symboliques (avec les alcools forts, les papiers importants, sur des autels familiaux, etc.), leur prise est souvent très ritualisée. Bien que le quotidien de la personne âgée gravement malade soit allégé (espacement des visites à l’hôpital), celui-ci est chargé émotionnellement et marqué par une gestion individuelle à domicile de la maladie, de son avancée, de l’espoir et de l’incertitude qu’elle génère, sans que les professionnels aient toujours un rôle direct d’accompagnement dans ce processus. Par ailleurs si l’observance paraît bonne, on constate que la prise de certains médica- Les résultats de cette étude ont été valorisés dans une publication en oncogériatrie [18] et une autre parue dans un ouvrage collectif de sciences sociales [17]. Elle a également été présentée au 11e congrès SIOG à Paris [19] en 2011 et au 8es journées de la SOFOG à Nantes en 2012 [20]. Des restitutions orales ont été réalisées auprès des professionnels de la santé du service partenaire et dans le contexte académique (HES-SO et l’Université). Quand les parcours thérapeutiques s’allongent Les récents développements de l’oncogériatrie permettent aux personnes âgées d’accéder à des nouvelles modalités de traitements (IV et oral) y compris lors de parcours thérapeutiques non curatifs, parfois sur des années. Ainsi, les parcours de maladie – l’expérience des changements de médication vécus et des étapes traversées par cette catégorie de personnes – ont émergés comme porteurs de spécificités. Il paraissait pertinent, à l’issue de la deuxième étude, d’approfondir cet aspect en mettant en perspective dans une troisième étude les changements de thérapies IV et/ou orale. Cette étude en cours [21] se penche sur le parcours thérapeutique, la notion de temporalité de la maladie et des traitements de personnes âgées ayant déjà reçu au moins un traitement systémique antérieur en phase non curative du cancer (traitement palliatif). Tableau 1: Récapitulation des 3 études portant sur les personnes âgées de 70 ans et plus traitées pour un cancer. Hypothèse(s) Situation oncologique Données recueillies Principaux résultats 1re étude L’âge n’est pas un frein à la décision de se faire traiter. Curative et palliative en chimiothérapie 21 entretiens – Les patients âgés désirent être au courant de leur état et participer au processus de décision. – La maladie les fait entrer dans la fragilité et l’isolement. – Penser le cancer chez les personnes âgées est indissociable des ressources psychosociales et économiques. 2e étude Le traitement oral Curative et palliative présente des avantages en chimiothérapie orale à la personne âgée (moins de déplacements, maintien du quotidien à domicile). 20 entretiens patients – La chimiothérapie orale est considérée comme plus simple d’utilisation, par les patients et par les médecins. – Le traitement oral, pris à domicile, envahit l’espace domestique est redéfinit la frontière symbolique entre la maladie et le quotidien. 3e étude Les changements de médication représentent des étapes importantes dans la trajectoire de maladie. Palliative Ayant subi 1 ou plusieurs changements de médicaments IV ou oraux 10 entretiens avec des oncologues 10 entretiens avec des médecins traitants A ce jour, 12 patients interviewés. L’étude comprendra 20 entretiens – Avec les nouveaux traitements et l’amélioration générale des conditions de vie, le cancer chez la personne âgée peut être comparable dans certains cas à une maladie chronique: on peut conserver une qualité de vie satisfaisante. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):94–97 AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS ASSM 97 Les résultats intermédiaires montrent que lorsque analyse est utilisable par les praticiens en offrant une le traitement oncologique est bien supporté et permet compréhension sensible du vécu de la maladie et des de continuer à avoir une certaine qualité de vie, les traitements oncologiques par la personne âgée at- personnes se sentent privilégiées, voire rescapées. La teinte de cancer. focale sur le parcours plus large permet de mieux Il faut souligner que les recherches interdisciplinaires comprendre le vécu relativement «positif» de la ma- sur les personnes âgées atteintes de cancer étaient ladie et de la fin de vie plus ou moins proche, que jusqu’alors peu fréquentes. L’approche qualitative, décrivent ces personnes âgées et que nous avons re- centrée sur le vécu, permet en partie de combler ces trouvé dans les 3 études. La fin du parcours est évo- lacunes et de mieux cerner les difficultés du quoti- quée de manière relativement sereine. Elle est prépa- dien et l’importance des ressources sociales et écono- rée (de manière logistique) sans toutefois que la mort miques dans le parcours de maladie de ces patients. occupe une place prépondérante dans le quotidien. Les représentations du cancer et de la vieillesse sont En effet, ces personnes ne sont pas mourantes, bien ébranlées par les résultats obtenus. Par exemple, la au contraire, elles mènent une vie très proche de celle représentation du cancer chez la personne âgée comme qu’elles menaient avant le diagnostic. étant synonyme de mort et de souffrance se discute. Les étapes identifiées comme importantes dans le par- Nous relevons que les patients âgés peuvent supporter cours de maladie ne sont pas forcément en lien avec le traitement et rester actifs (ski, vélo, jardinage, tra- le cancer. Elles concernent les proches, les activités, vail à la vigne) malgré un traitement palliatif. Notre en somme, la vie quotidienne. A ce stade nous obser- dernière étude en cours qui s’intéresse particulière- vons donc que le cancer s’inscrit dans la trajectoire ment au vécu de cette trajectoire en situation pallia- biographique d’une personne âgée sans en perturber tive, semble confirmer que, plus que la guérison ou la forcément profondément l’équilibre. Les traitements durée de survie, c’est l’indépendance et l’autonomie permettent le maintien d’une qualité de vie qui leur qui priment pour la personne malade. semble satisfaisante. Dans la perspective d’une amélioration générale de la prise en charge des patients âgés, une population Correspondance: Rose-Anna Foley Haute Ecole Santé Vaud Perspectives croissante, il nous paraît pertinent de maintenir un dialogue entre les approches médico-soignantes et (HESAV) Nous pensons que notre équipe interdisciplinaire ap- des sciences sociales afin de cerner au mieux les pro- Av. de Beaumont 21 porte à cette thématique de la personne âgée atteinte blématiques psychosociales propres à cette popula- de cancer un regard théorique novateur. Par ailleurs, tion, loin d’être homogène. CH-1011 Lausanne Tél.: +41 (0)21 316 81 05 rose-anna.foley[at]hesav.ch étant en prise directe avec les réalités du terrain, notre BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):94–97 COURRIER redac [email protected] 98 Courrier au BMS Integration ist mehr als blosse Anpassung Zum Leserbrief von Frau Ma Gyan Sevanti Weber [1] Ich bin einer von «den Deutschen» in der Schweiz, verfolge die Debatte über Unter­ schiede zwischen Schweizern und Deutschen schon lange mit Interesse – und inzwischen auch mit einer gewissen Gelassenheit. Die Thesen von Frau Weber fallen aber so weit aus dem üblichen Rahmen eines respektvollen Miteinanders, dass es einer Replik bedarf: «Die Deutschen» sollen ihren Schweizer «Gast­ gebern» mehr Anerkennung und Respekt zollen. Deutsche müssen sich um Integration bemühen. Sie sollen lernen, Mundart nicht nur zu ver­ stehen, sondern auch zu sprechen. Integration kommt vom lateinischen Integra­ tio = Erneuerung, das ist mehr als blosse An­ passung. Zuwanderer und Einheimische soll­ ten gemeinsam etwas Neues schaffen und dabei voneinander lernen. Meistens klappt das ja auch ganz gut. Und bitte nicht verges­ sen: Was als mangelnder Respekt empfunden wird, kann auch lediglich durch sprachliche und kulturelle Unterschiede bedingt sein. Das Bild von «Gast» und «Gastgeber» sugge­ riert, dass Einwanderer zu Besuch sind, statt dauerhaft in der Schweiz zu leben. Ich bin lie­ ber Mitbürger als Gastarbeiter – gerne auch mit demokratischen Rechten, obwohl Frau Weber uns Deutsche mit «unschweizeri­ schem Sprachstil» wortwörtlich für nicht de­ mokratiekompatibel hält! Aber wenn schon Gast – fehlt es dann nicht manchmal auch an der «Gastfreundlichkeit»? Ich meine dabei nicht Höflichkeit – die fehlt in der Schweiz tatsächlich selten – sondern eben Freundlich­ keit! Fast alle Deutsche, die länger in der Schweiz leben, verstehen Mundart. Aber Mundart spre­ chen? Spricht denn ein Berner plötzlich Züri­ dütsch, wenn er nach Zürich umzieht? Da bleibe ich meistens doch lieber bei mei­ nem leicht badisch eingefärbten Deutsch, erweitert um diverse Helvetismen. Und wenn ich noch einen persönlichen Wunsch äussern darf: Bitte, liebe Schweizer, redet mit mir noch mehr Mundart, statt gelegentlich wie­ der reflexartig in «Schweizer Hochdeutsch» zu verfallen. Klar, Touristen aus Norddeutsch­ land finden das gut. Aber ich lebe hier. Wie würdet ihr euch denn fühlen, wenn ich zu euch extra l a n g s a m u n d d e u t l i c h sprechen würde, damit ihr auch ja alles versteht? Zurück zu Frau Weber – es kommt noch här­ ter: «Die Deutschen» sollen ihre innere Einstellung anpassen. Sie fühlen sich den Schweizern gerne überlegen. Sie denken «senkrecht» = hierar­ chisch, stellen sich gerne über andere. Sie lieben es, andere zu massregeln und herab­ zuwürdigen, missachten die Menschenwürde. Dagegen stehen die «horizontal» denkenden Schweizer, hilfreich statt verletzend, von der Gleichheit und Würde aller Menschen über­ zeugt, und deshalb im Gegensatz zu «den Deutschen» auch zur Demokratie befähigt. Ich habe (in einer sonst seriösen Zeitschrift) noch selten eine Kritik gelesen, die so von Überlegenheitsgefühl und Herabwürdigung geprägt war, wie ausgerechnet diese. Ist die Autorin am Ende selbst eine von diesen «Deutschen»? Dr. med. Fabian Hässler, Tägerwilen 1 Weber MGS. Kommunikationsunterschiede zwi­ schen Schweizern und Deutschen. Schweiz Ärzte­ zeitung. 2015;96(1/2):21. Im Weiteren strotzt der Leserbrief von Frau Weber vor Verallgemeinerungen und Platti­ tüden, wie beispielsweise «Wir zutiefst demo­ kratisch eingestellten Schweizer sind von der Gleichheit und Würde aller Menschen über­ zeugt und denken horizontal» oder «Nur der schweizerische Sprachstil ist demokratie­ kompatibel und berücksichtigt die Men­ schenwürde.» Die freie Meinungsäusserung, mündlich und schriftlich, ist sicher ein Grundrecht in einem freien Land. Ebenso wichtig für ein fried­ liches Zusammenleben in einem freien Land ist aber die Toleranz, Fähigkeit zu Selbstkritik und ein gewisses Mass an Bescheidenheit. Prof. Dr. med. Hanspeter Schwarz, Lugnorre 1 2 Weber MGS. Kommunikationsunterschiede zwi­ schen Schweizern und Deutschen. Schweiz Ärzte­ zeitung. 2015;96(1/2):21. Diem N, Baumann F, Pill I. Der kleine Unterschied. Schweiz Ärztezeitung 2014;94(1/2):31–3. Verallgemeinerungen und Plattitüden Begegnungskultur Zum Leserbrief von Ma Gyan Sevanti Weber [1] In ihrem Leserbrief kommentiert Frau Weber aus Bern den Artikel «Der kleine Unter­ schied» [2]. Dieser Artikel beschrieb in teil­ weise lockerer und humorvoller Weise die Unterschiede in Sprache und Mentalität zwischen Deutschen und Schweizern. Ich stimme mit Frau Weber überein, dass Zuge­ wanderte in allen Ländern, nicht nur in der Schweiz, dem Gastland Anerkennung und Respekt schuldig sind. Unrealistisch und hu­ moristisch ist jedoch die Forderung von Frau Weber, dass es «unabdingbar» sei, und «Deut­ sche nicht darum herumkommen», sich einen schweizerischen Dialekt aneignen zu müs­ sen. Es ist sicher wichtig, dass Ausländer in der Schweiz einen Schweizerdeutsch spre­ chenden Patienten verstehen und mit ihm auch kommunizieren können. Diese Anfor­ derung richtet sich nicht nur an Ausländer, sondern auch an die Welschschweizer, für die das Schweizerdeutsch eine nicht zu unter­ schätzende Hürde darstellt. Es ist schwierig und gelingt nur wenigen, eine Fremdsprache akzentfrei sprechen zu können, wenn sie erst im Erwachsenenalter erlernt wird. Umso erstaunlicher ist es, dass gerade Deutsch­ schweizer ein oft erbärmliches Hochdeutsch sprechen, was oft sogar bewusst geschieht, und trotzdem in Deutschland gut akzeptiert werden. Kommentar zu «Kommunikations­ unterschiede zwischen Schweizern und Deutschen» [1] Sehr geehrte Frau Weber «Denn einzig wertschätzendes Kommunizie­ ren und lösungsorientiertes Handeln brin­ gen eine friedensstiftende Begegnungskultur hervor.» Diesem letzten Satz Ihres Briefes in der Neu­ jahrsausgabe der SÄZ kann ich von Herzen zustimmen. Leider steht er in eklatantem Gegensatz zum Rest Ihres Beitrags. Derart platte Stereotypen über Menschen an­ derer Herkunft hätte ich in der Ärztezeitung nicht erwartet (schon der Beitrag von Diem et al. von 2013 [2], auf den Sie Bezug nehmen, war von deprimierender Undifferenziert­ heit). Der Deutsche (also alle?) ist gemäss Ihren Aussagen schlecht integriert und fühlt sich gegenüber Schweizern überlegen, weil er ver­ tikal denkt, aus dem Land des Nationalsozia­ lismus kommt, keine Mundart beherrscht und noch in der mittelalterlichen Stände­ ordnung verwurzelt ist (?). Sein Kommunika­ tionsstil ist durch seine Direktheit ausge­ sprochen antidemokratisch, unsachlich, ja, er «liebt es, jemanden zu massregeln». Die Schweizerin (jede?) ist im Gegensatz hierzu zutiefst demokratisch und kennt keine – von Deutschen anempfohlene – Unterwürfigkeit. Sie kommuniziert horizon­ BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):98 –100 COURRIER redac [email protected] tal und lösungsorientiert. Ausserdem spricht sie Dialekt. Nur der Schweizer Sprachstil berücksichtige die Menschenwürde. Frau Weber, meinen Sie das wirklich ernst, und in welcher Welt leben Sie? Sie sind also noch nie unfreundlichen Schweizerinnen, empathischen Deutschen, autoritätshörigen Eidgenossen, bescheidenen dialektsprechen­ den Bayerinnen, also echten dreidimensiona­ len Menschen begegnet? Ist es so schwer, den Anderen einfach als Individuum mit all sei­ nen persönlichen Eigenarten, Stärken und Schwächen zu sehen? Muss jeder und alles durch die Brille unserer jeweiligen Stereo­ typen und Vorurteile betrachtet, be­ und ver­ urteilt werden? Und warum sehen sich die Vertreter dieses manichäischen Weltbildes selbst stets immer und ausschliesslich auf der «guten» Seite? Bitte entschuldigen Sie meinen Zorn – aber derartig abfällige Pauschalurteile aufgrund ihrer Herkunft über Menschen, die sich zum Teil seit Jahren im Schweizer Gesundheits­ wesen mit viel Einsatz für ihre Patienten en­ gagieren, und von denen Sie wohl weit über 99% nie begegnet sind, ärgern mich einfach. Noch kurz zum von Ihnen ebenfalls erwähn­ ten Thema Integration. Nach meiner Erfah­ rung (und längeren Aufenthalten in Ländern mit unterschiedlichster Kultur und Menta­ lität – was nebenbei auch die viel beschwore­ nen Unterschiede zwischen Deutschen und Schweizern einigermassen relativiert) gestal­ tet sich mithilfe von Wertschätzung, Offen­ heit, Menschenfreundlichkeit und vor allem Humor das Zusammenleben und ­arbeiten mit Menschen jeglicher Provenienz fast durch­ gehend erfreulich. Vorurteile, aber auch die Verteufelung der eigenen Herkunft, sind hin­ gegen Gift für jede Integration. Dr. med. Birgit Traichel, Münsterlingen 1 2 Weber MGS. Kommunikationsunterschiede zwi­ schen Schweizern und Deutschen. Schweiz Ärzte­ zeitung. 2015;96(1/2):21. Diem N, Baumann F, Pill I. Der kleine Unterschied. Schweiz Ärztezeitung 2014;94(1/2):31–3. Shared Decision Making Zum Artikel in SÄZ Nr. 50/2014 [1] SDM, eine unglaubliche Erfindung! Am meis­ ten erstaunt hat mich die Tatsache, wie viele Studien es über dieses Thema gibt. Wir prak­ tizieren so etwas wie SDM in der Praxis be­ reits seit über 30 Jahren. Allerdings hatte dies noch keinen solch exquisiten Namen. Wenn wir Patienten ernst nehmen, beziehen wir den Patienten in unsere Überlegungen ein und besprechen unser Vorgehen, unsere Ab­ 99 sichten und die therapeutischen Möglichkei­ ten mit dem Patienten. Wobei – und dies wird im besagten Artikel mit Recht erwähnt – möchte sich nur ein Teil der Patienten an der Entscheidung beteiligen oder gar in der Dia­ gnosestellung oder der Festlegung der Be­ handlungsalternativen. Sehr oft ist der Pa­ tient damit auch überfordert. Wichtiger als solch theoretischen Abhandlungen scheint mir die Kunst, auf die individuellen Bedürf­ nisse und Möglichkeiten des Patienten einzu­ gehen und Rücksicht zu nehmen. Hier sind vor allem wir Hausärzte gefragt und wahr­ scheinlich sind wir am besten in der Lage dies abzuschätzen, da wir den Patienten und sein soziales Umfeld, oft sogar seinen Lebensweg, am besten kennen. Es ist unglaublich, welcher Aufwand an Stu­ dien, Sitzungen, Artikeln, finanziellen Auf­ wendungen betrieben wird für etwas, das grundlegend und selbstverständlich sein sollte im Verhältnis des Arztes zum ernstge­ nommenen Patienten. Dr. med. Jürg Kälin, Zell 1 Gerber M, Kraft E, Bosshard C. Shared Decision Making – Arzt und Patient entscheiden gemein­ sam. Schweiz Ärztezeitung. 2014;95(50):1883–9. Anmerkung zur Suizidprävention Zum Artikel von E. Aebischer in der SÄZ Nr. 5/2014 [1] «Es mag sein, dass das Leben der meisten Menschen so bedrückt, so schwankend, mit so viel Dunkel in der Helle und im Ganzen so verkehrt verläuft, dass erst durch eine ent­ fernte Möglichkeit, es zu beenden, die inne­ wohnende Freude befreit wird.» Ein Zitat von Robert Musil aus den 20er Jah­ ren, das Zitat eines Humanisten, der in der Revolte gegen die Umstände eines düsteren Lebens den Freitod anführt. Die Revolte ge­ gen das Leben. Die Freiheit hat keinen Preis, und wir sind nicht bereit, den des Leidens zu zahlen. Daher steht hinter dem Recht auf einen freigewähl­ ten Tod die Idee, eine Waffe zu schmieden gegen die, die uns das Leben stehlen. Zur Suizidprävention im Gesetz führt uns ein Theologe (sic!), Herr Dr. Aebischer, seinen Standpunkt vor, in dem er seine Zustimmung ausdrücken möchte. Der Standpunkt eines Theologen reicht von metaphysischen An­ merkungen hin zum Realistischen. Die Deu­ tungshoheit überlässt man nicht mehr den Gottsuchern auf Erden, sondern ist geneigt, den realen Gegebenheiten ins Auge zu schauen, die legitimen Gründe für einen Frei­ tod anzuerkennen: Lebensüberdruss (taedium BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI vitae), unerträglicher Schmerz (in patientia doloris) und unheilbare Krankheit (valetudi­ nis adverse in patientia). Selbst der ostentative Selbstmord aus philosophischer Überzeugung (iactatio) ist bislang nur bei Zivilpersonen entschuldbar. Anerkannt wird dagegen der Freitod bei jenen Soldaten, denen das Philosophieren abgeht, die dem Furor (Raserei) oder der Pudor (Scham) verfallen können. Was das Tentamen suizidale in der Armee betrifft, so wird es mit dem Tode bestraft. Absurdistan ... Zivile Ent­ schuldigungsgründe (zu denen Trunkenheit und Ausschweifung zählen) sind zulässig. Dennoch wurde der Selbstmörder mit dem Verlust seines Ranges bestraft. Der Beitrag der Kirche zur Kriminalisierung des Selbstmords seit dem 5. Jahrhundert ist ebenso eifrig wie brutal – aber verspätet. Zu Recht darf man die Urkirche verdächtigen, durch den Märtyrerkult zum Selbstmord an­ gestiftet zu haben, der letztlich als Eintritts­ karte ins Reich der Seligen galt (siehe Johan­ nes­Evangelium 10,18). Spätestens mit den Anmerkungen eines Witt­ genstein kommt uns die Welt des Unglückli­ chen in den Sinn, die eine andere sei, als die des Glücklichen. Prävention ja – aber nicht um jeden Preis. Das Recht auf Selbsttötung darf nicht weiterhin der Repression unter­ liegen, sondern ist anzuerkennen als einer jener Akte, die aus der Ecke der unverschul­ deten Unmündigkeit herausführen in eine aufgeschobene Unanfechtbarkeitsklausel, die Würde jedes Menschen betreffend. Ich freue mich, dass hier ein Theologe das Plä­ doyer für eine staatlich sanktionierte Präven­ tion hinsichtlich Freitod platziert, denn die Juristen schrecken vor nichts zurück, um den Sterbewilligen das letzte Mass an Menschen­ würde zu entreissen. Ich möchte mich an dieser Stelle nochmals für die sehr deutliche Aufforderung von Herrn Aebischer an die Verantwortlichen der Suizidprävention in der Schweiz bedanken. Dr. med. Dieter J. Dreier, Bern 1 Aebischer E. Suizidprävention: Worauf warten wir? Schweiz Ärztezeitung. 2014;95(5):173−4. Lettres de lecteurs Envoyez vos lettres de lecteur de manière simple et rapide. Sur notre site internet, vous trouverez un outil spécifique pour le faire. Votre lettre de lecteur pourra ainsi être traitée et publiée rapidement. Vous trouverez toutes les informations sous: www.bullmed.ch/auteurs/ envoi-lettres-lecteurs/ 2015;96(4):98 –100 COURRIER redac [email protected] Zur Ars moriendi Immer wieder liest man – jetzt sogar in der Ärztezeitung in dem sehr schönen Artikel von Frau Brigitte Hopp zur «Ars moriendi» [1] –, dass «die Menschen früher viel weniger alt wurden». Das ist nur statistisch richtig, da die Statistik die hohe Säuglings­ und Wöch­ nerinnen­Sterblichkeit und die Todesfälle in­ folge heute heilbarer Krankheiten mit ein­ bezieht. Aber zu allen Zeiten wurden auch Menschen sehr alt, was jedes Geschichtsbuch und jede Chronik bestätigt. Richtig müsste es heissen, dass früher «viel weniger Menschen alt wurden». Nur so lässt sich logisch erklä­ ren, wieso der Tod auch im familiären Leben gegenwärtiger war. 100 Freizügigkeitsabkommen Schweiz– EU, Auslandschweizerinnen und Auslandschweizer Würde das Freizügigkeitsabkommen Schweiz–EU und alsdann die gesamten bilate­ ralen Verträge Schweiz–EU gekündigt wer­ den, wären vor allem junge Auslandschweize­ rinnen und Auslandschweizer betroffen, die nach dem 1. Juni 2002 in der Schweiz eine Aus­ oder Weiterbildung begonnen haben, in der Hoffnung, diese werde aufgrund des Freizügigkeitsabkommens Schweiz–EU auch in der EU anerkannt. Folgende Beispiele zur Verdeutlichung: Eine junge Auslandschweize­ rin und ein junger Auslandschweizer gehen nach ihrem Abitur bzw. nach dem Erwerb des staatlichen Arztdiploms in ihre Heimat, um eine Ausbildung zur Pflegefachfrau bzw. zum Facharzt zu absolvieren. Bis jetzt können sie sich darauf verlassen, dass ihre Aus­ und Wei­ terbildung in der EU anerkannt wird. Würde nun der freie Personenverkehr Schweiz–EU gekündigt werden, so würden diese Aus­ und Weiterbildungen in der EU nicht mehr auto­ matisch anerkannt. Dr. iur. utr. Udo Adrian Essers, Küsnacht Monica Chappuis, Meggen 1 Hopp B. Eine Ars moriendi für unsere Zeit. Schweiz Ärztezeitung. 2015;96(1/2):43–5. Sujets actuels de forum Joignez la discussion en ligne sur www.saez.ch Michael Kammer-Spohn, spécialiste en psychiatrie et psychothérapie, M.A. philosophie Directives anticipées en cas de troubles psychiques (DATP) Directives anticipées en psychiatrie – objet de contrariété ou opportunité? Claudia Kessler, Dr méd. MPH, FMH prévention et santé publique, consultante de la Ligue suisse contre le cancer Ursula Zybach, ing. ETH, directrice Denk-Art 13 Sàrl, ancienne responsable du secteur prévention et dépistage de la Ligue suisse contre le cancer Nouveaux standards de qualité Nouveaux standards de qualité pour les programmes de dépistage par mammographie du cancer du sein en Suisse BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):98 –100 COMMUNICATIONS 101 Communications Examens de spécialiste Examen de spécialiste en vue de l’obtention du titre de spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur Examen de base en chirurgie: Informations: www.basisexamen.ch Examen final, 1re partie (examen écrit) Date: Samedi, 6 juin 2015 Lieu: Hôpital de l’Ile, Clinique pédiatrique, auditoire Ettore Rossi, Berne Examen final, 2e partie (examen oral) Date: Novembre 2015. La date exacte sera communiquée ultérieurement Lieu: probablement l’Hôpital cantonal de Fribourg et Swissendos Délai d’inscription: le 30 avril 2015 Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l’ISFM www.siwf.ch → Domaines spécialisés → Titres de spécialiste et formations approfondies (formation postgraduée) → Chirurgie orthopédique et Traumatologie de l’appareil moteur Examen de spécialiste en vue de l’obtention de la formation approfondie en gériatrie à adjoindre au titre de spécialiste en médecine interne générale Examen écrit: Date: Jeudi 13 août 2015 (14h00–17h15) Fondation Médecine Sociale et Préventive Prix 2015–2016 Le prix annuel de la Fondation de médecine sociale et préventive, Lausanne, récompense l’auteur d’un travail original de recherche scientifique dans l’un des principaux do­ maines d’activité de l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) de Lausanne, i.e. épidémiologie et prévention des maladies, évaluation des services de santé. Le prix est destiné: – aux assistants réguliers pendant qu’ils occupent une fonction dans un Départe­ ment, Service ou Institut universitaire ou dans un Hôpital périphérique reconnu pour la formation FMH; – à tout universitaire effectuant des re­ cherches dans le domaine de la médecine sociale et préventive. Les candidatures sont examinées par la Com­ mission des Prix et Concours de la Faculté de Biologie et de Médecine. Le prix est décerné lors de la cérémonie de remise des prix de la Faculté de Biologie et de Médecine de l’Uni­ versité de Lausanne (septembre 2015). Envoi des dossiers de candidature (indiquant nom, titres, adresse et emploi actuel du can­ didat): Prix de la Fondation de Médecine Sociale et Préventive, Lausanne, Commission des Prix et Concours de la Faculté de Biologie et de Médecine, Décanat de la Faculté de Bio­ logie et de Médecine, 21, rue du Bugnon – 1011 Lausanne. Délai de dépôt des candidatures: 31 mars 2015 Lieu: Université de Berne, Hochschulzen­ trum von Roll, Fabrikstrasse 8, 3012 Berne. Examen oral pratique: Mach-Gaensslen Stiftung Schweiz Date: Mercredi 28 et jeudi 29 octobre 2015 Unterstützung Forschungsprojekt Neurologie/Psychiatrie Die Mach­Gaensslen Stiftung Schweiz unter­ stützt turnusmässig 1–2 Forschungsprojekte der Fachgebiete Kardiologie, Hämatologie/ Onkologie und Neurologie/Psychiatrie. Das Jahr 2015/2016 ist für die Neurologie/Psych­ iatrie reserviert. Gesuche um Unterstützung eines qualifizier­ ten Forschungsprojekts des Fachgebiets Neu­ rologie/Psychiatrie können bis spätestens 15. April 2015 an den Präsidenten der Mach­ Lieu: le lieu d’examen est communiqué lorsque les résultats de l’examen écrit sont connus. Délai d’inscription: le 31 mai 2015 Vous trouverez de plus amples informations sur le site web de l’ISFM www.siwf.ch → Domaines spécialisés → Titres de spécialiste et formations approfondies (formation postgraduée) → médecine interne générale BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI Gaensslen Stiftung Schweiz gerichtet werden: Prof. Dr. med. Georg Keiser, St.­Oswalds­ Gasse 13, 6300 Zug (gkeiser[at]datazug.ch). Die für das Forschungsgesuch notwendigen An­ gaben können unter der gleichen Adresse oder telefonisch (041 711 99 75) eingeholt wer­ den. Die Beurteilung der Forschungsprojekte durch den Stiftungsrat erfolgt im Mai 2015 . Schweizerische Gesellschaft für Neuroradiologie Peter Huber Preis 2015 Die Schweizerische Gesellschaft für Neuro­ radiologie schreibt zum Gedächtnis an Herrn Professor Dr. med. Peter Huber und zur För­ derung des Fachgebietes der Neuroradiologie den Peter Huber Preis 2015 aus für eine ex­ perimentelle und/oder klinische Arbeit aus dem Gesamtgebiet der Neuroradiologie (all­ gemeine diagnostische Neuroradiologie, funk­ tionelle Neuroradiologie, interventionelle Neuroradiologie, pädiatrische Neuroradio­ logie, Neuroradiologie der Kopf­ und Hals­ region). Der Erstautor sollte in neuroradiologischer Weiterbildung stehen oder eine neuroradio­ logische Weiterbildung abgeschlossen haben und nicht über 40 Jahre alt sein. Die einge­ reichte Arbeit darf 50 Seiten nicht überschrei­ ten und muss in englischer oder deutscher Sprache verfasst sein. Die Arbeit sollte noch nicht ausgezeichnet worden sein und darf nicht an anderer Stelle zur Prämierung einge­ reicht sein. Pro Person kann nur eine Arbeit eingereicht werden. Der gestiftete Preis ist mit 2000 Franken do­ tiert und wird anlässlich der Jahrestagung der Schweizerischen Gesellschaft für Neuro­ radiologie SGNR am 10.–11. September 2015 in Luzern verliehen. Der Preisträger / die Preis­ trägerin wird spätestens 2 Wochen vor der Jahrestagung über die Entscheidung des Preiskommitees benachrichtigt und soll die Ergebnisse der Arbeit in einer 8­minütigen Zusammenfassung vorstellen. Der Preis ist teilbar. Die Arbeiten sind per Mail (mit Abbildungen) bis zum 17. August 2015 an die Geschäftsstelle der Schweizerischen Gesellschaft für Neuro­ radiologie SGNR, c/o IMK Institut für Medizin und Kommunikation AG, z. Hd. Sandra Leib­ brandt, einzureichen (sgnr[at]imk.ch). 2 015;96(4):101 FMH SERVICES La plus grande organisation de ser vices du corps médical 102 Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES Seminare 2015 Praxiseröffnung/-übernahme Das Seminar richtet sich an Ärztinnen und Ärzte, die vor einer Praxiseröffnung (Einzel-/ Gruppenpraxis), dem Einstieg in eine Gruppenpraxis oder vor einer Praxisübernahme stehen. Themen – Juristische Aspekte (Praxisbewilligung, Zulassung zur Sozialversicherung, Vertragswesen) – Gesellschaftsformen/Ehe- und Erbrecht (Privat-/Geschäftsvermögen, Güterstand, Erbschaftsplanung) – Praxiseinrichtung (Inneneinrichtung, Kostenberechnung) – Praxisadministration (Leistungserfassungs- und Abrechnungssysteme) – Bewertung einer Arztpraxis (Berechnung Inventarwert und Goodwill als Verhandlungsbasis) – Finanzierung der Arztpraxis (Businessplan, Kredite, Absicherungsmöglichkeiten) – Versicherungen/Vorsorge/Vermögen (Personen- und Sachversicherungen, Vorsorgeplanung) Sponsoren Die Kosten werden durch diverse Sponsoren (siehe www.fmhservices.ch) gedeckt. Daten K01 K02 K03 Donnerstag, 5. März 2015 09.00–16.30 Uhr Donnerstag, 30. April 2015 16.00–20.30 Uhr Donnerstag, 11. Juni 2015 09.00–16.30 Uhr Zürich Volkshaus St. Gallen Hotel Einstein Bern Schmiedstube – Steuern (Steueraspekte bei der Praxisübergabe: Optimierung der steuerlichen Auswirkungen, Liquidations- und Grundstückgewinnsteuer, Bestimmung des optimalen Übergabezeitpunktes) Sponsoren Die Kosten werden durch diverse Sponsoren (siehe www.fmhservices.ch) gedeckt. Daten K06 K07 K08 Themen – Juristische Aspekte (Praxisübergabevertrag, allg. Vertragswesen, Übergabe der Krankengeschichten) – Nachfolgeplanung und Bewertung einer Arztpraxis (projektorientiertes Vorgehen in der Nachfolgeplanung, Berechnung Inventarwert und Goodwill als Verhandlungsbasis) – Versicherungen/Vorsorge/Vermögen (Übergabe/Auflösung von Versicherungsverträgen, Pensions- und Finanzplanung) K13 St. Gallen Hotel Einstein K14 Bern Schmiedstube Themen – Finanzplanung (Businessplan, buchhalterische Massnahmen vor Praxiseröffnung/ -übernahme, Standardkontenplan, doppelte Buchhaltung, EDV-unterstützte Buchführungslösung) – Steuern (Steueraspekte bei Eintritt in die Selbständigkeit, Steuerfallen und Steuerrisiken, optimierte Steuerplanung) Zürich Volkshaus – Gruppenpraxis – Tarifwerk TARMED – Einführungskurs – Erfolgreicher Vermögensaufbau und Steuer­ optimierung – Röntgen in der Arztpraxis – Praxismarketing für Ärzte – Telefonseminar für MPA (bzw. Praxisteam) – Kommunikation mit Patienten für MPAs (bzw. Praxisteam) entnehmen Sie bitte ab unserer Website www.fmhservices.ch → Seminare. Hinweis Bei sämtlichen Seminaren, bei denen die Kosten teilweise oder gänzlich von Seminarsponsoren gedeckt werden, werden die Teilnehmeradressen den jeweiligen Sponsoren zur Verfügung gestellt. Bern Schmiedstube Praxiscomputer-Workshop Der Workshop richtet sich an Ärztinnen und Ärzte, die vor einer Praxiseröffnung oder Praxisübernahme stehen oder bereits praxistätig sind. Themen – Anforderungen an ein Praxisinformationssystem (Einführung) – Evaluationsprozess (projektorientiertes Vorgehen in der Evaluation eines Praxisinformationssystems) BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI Bern BERNEXPO www.fmhservices.ch oder FMH Consulting Services, Cornelia Fuchs, Burghöhe 1, 6208 Oberkirch, Tel. 041 925 00 77, Fax 041 921 05 86 Daten K12 Zürich Technopark Anmeldung und Auskunft Kosten Für FMH Services Mitglieder kostenlos. Donnerstag, 19. März 2015 13.30–18.00 Uhr Donnerstag, 17. September 2015 13.30–18.00 Uhr Donnerstag, 26. März 2015 13.30–18.00 Uhr Donnerstag, 25. Juni 2015 13.30–18.00 Uhr Die Details zu den weiteren für Sie sehr informativen Seminaren Das Seminar richtet sich an Ärztinnen und Ärzte, die vor einer Praxiseröffnung oder Praxisübernahme stehen oder bereits praxistätig sind. K11 Kosten Für FMH Services-Mitglieder kostenlos. Daten Zürich Volkshaus Finanz- und Steuerplanung Praxisübergabe Das Seminar richtet sich an Ärztinnen und Ärzte, die ihre Praxis übergeben wollen. Idealtermin: 5–10 Jahre vor geplanter Übergabe (aus steuertechnischen und vorsorgeplanerischen Gründen). Donnerstag, 12. März 2015 13.30–18.00 Uhr Donnerstag, 7. Mai 2015 16.00–20.30 Uhr Donnerstag, 18. Juni 2015 13.30–18.00 Uhr – Präsentation von sechs führenden Praxisinformationssystemen (Leistungserfassung, elektronisches Abrechnen unter Einbezug der TrustCenter, Agendaführung, Statistiken, Laborgeräteeinbindung, elektronische Krankengeschichte, Finanzbuchhaltungslösungen usw.) Annullierungsbedingungen Bei Abmeldungen oder Fernbleiben werden folgende Unkostenbeiträge erhoben: – 50 CHF pro Person ab 14 Tage vor Seminarbeginn; – 100 CHF pro Person ab 7 Tage vor Seminarbeginn oder Fernbleiben. 2015;96(4):102 FMH SERVICES La plus grande organisation de ser vices du corps médical Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES Sparen Sie Geld und Aufwand ! Unser Vertragslieferant Lohmann & rauscher liefert Ihnen erstklassige Medizin- und Hygieneprodukte höchster Qualität, in den Bereichen Setsysteme & Hygiene, Unterdrucktherapie, Wundversorgung, Kompressionstherapie sowie Mobilisation und Immobilisation, zu Topkonditionen. ihre Vorteile: – 10 % Kundenrabatt auf all Ihre Bestellungen bei Lohmann & Rauscher – Zusätzlich bis zu 2 % Rabatt für Neukunden im ersten Jahr auf alle Einkäufe – Monatliche Sammelrechnung mit verlängerter Zahlungsfrist – Direktbestellung bei unserer grossen Auswahl von Vertragslieferanten (www.fmhservices.ch) GemeinSAmer einkAuf für Ärztinnen und Ärzte Ich möchte über den gemeinsamen Einkauf von FMH Consulting Services bei Lohmann & Rauscher einkaufen. Ich bin interessiert und habe Fragen. Bitte rufen Sie mich an. Vorname / Name ______________________________ Adresse ______________________________ PLZ / Ort ______________________________ Telefon privat / geschäftlich ______________________________ Beste Zeit für einen Anruf ______________________________ E-Mail-Adresse ______________________________ Ort, Datum ______________________________ Unterschrift ______________________________ Bitte Antworttalon einsenden oder per Fax an 041 921 05 86 IN0415 www.Lohmann-rauscher.ch FMH Consulting Services AG Burghöhe 1, 6208 Oberkirch Tel. 041 925 00 77 - Fax 041 921 05 86 [email protected] - www.fmhservices.ch FMH SERVICES La plus grande organisation de ser vices du corps médical Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES Des primes plus basses pour vous et vos collaborateurs Connaissez-vous les contrats-cadres FMH Insurance Services pour l’assurance accident obligatoire (LAA) et l’assurance maladie perte de gain (LCA) ? Membres de FMH Services bénéficient de conditions particulièrement attractives dans ce domaine. C’est avec plaisir que nous vous soumettons des offres comparatives sans frais ni engagement adaptées à vos besoins et vous démontrons ainsi votre potentiel d’épargne. Faites appel à notre proposition afin de vous permettre ainsi qu’à vos collaborateurs d’économiser des primes. AssurAnCes ACCiDenT eT mALADie perTe De gAin Mes collaborateurs et moi désirons faire des économies sur les primes. Veuillez vérifier mes assurances personnelles et m’envoyer une offre comparative. (Veuillez annexer une copie de votre police d’assurance actuelle.) Veuillez m’appeler pour un conseil personnalisé. Prénom / nom ___________________________ Adresse ___________________________ NPA / lieu ___________________________ Téléphone privé / cabinet ___________________________ Atteignable le plus facilement ___________________________ Adresse e-mail ___________________________ Talon réponse: prière d’envoyer ou de faxer au 031 959 50 10 Roth Gygax & Partner AG - Koordinationsstelle Moosstrasse 2, 3073 Gümligen Tél. 031 959 50 00 - Fax 031 959 50 10 [email protected] - www.fmhinsurance.ch IN415 FMH SERVICES La plus grande organisation de ser vices du corps médical Responsabilité rédactionnelle: FMH SERVICES Seit Jahren bin ich jeden Tag pünktlich. Warum dürfen meine Zahlungseingänge nicht auch mal pünktlich sein? Encath AG - Koordinationsstelle Postfach 624, 2501 Biel Tel. 032 344 39 69 - Fax 032 344 39 66 [email protected] - www.fmhinkasso.ch Encath AG - Koordinationsstelle Neuengasse 5, 2502 Biel Tel. 032 560 39 10 - Fax 032 560 39 11 [email protected] - www.fmhfactoring.ch Inkassodienstleistungen für Ärzte Honorarabrechnung für Ärzte inklusive Zahlungsgarantie und Übernahme des Verlustrisikos Bitte senden Sie mir unverbindlich und kostenlos Unterlagen über das komplette Leistungspaket von: FMH Inkasso Services FMH Factoring Services Ich wünsche eine persönliche Beratung. Bitte rufen Sie an: Telefon ______________________________ Beste Anrufzeit ______________________________ Name der Praxis ______________________________ Ansprechpartner ______________________________ Adresse/Stempel ______________________________ Bitte Antworttalon einsenden oder per Fax an 032 560 39 11 4/15 InkASSodIenSTleISTungen & HonorArABrecHnung Für ÄrZTe TRIBUNE Point de vue 115 La loi vaudoise Obligation de signalement pour les mauvais traitements envers enfants Virgile Woringer Dr, ancien chef du Service de santé des écoles de la ville de Lausanne Le Service de santé des écoles de la ville de Lausanne a mis en place dès 1989 entre les professionnels de l’école, enseignants, et les infirmières et assistants sociaux scolaires, médecins, psychologues et logopédistes scolaires, une procédure in­ terne coordonnée de détection et de prise en charge des mauvais traitements. L’obligation légale cantonale de signaler est la simple application des principes exposés et de l’intention qui a prévalu à la rédaction du Code civil. Cette question fait débat au niveau national depuis d’application, jusqu’à la promulgation d’une nouvelle des décennies, périodiquement réactivée, vrai pro­ loi en 2004 accompagnée d’un règlement d’applica­ blème de santé publique toujours aigu, lancinant, tion. Ce fut un changement dans la vision qu’avaient pour l’instant sans solution durable, auquel une at­ un certain nombre de professionnels de leur rôle, tention constante doit être portée en raison des dé­ laissé dans ce domaine par l’ancienne loi de 1978 à gâts personnels et sociaux que la maltraitance inflige leur seule appréciation, avec toute la variabilité ima­ à une partie de la population. ginable. Le Service de santé des écoles de la ville de Lausanne La loi de 2004 précise qu’elle a pour but, entre autres, a mis en place dès 1989 entre les professionnels de «d’assurer, en collaboration avec les parents, la pro­ l’école, enseignants, et les infirmières et assistants tection et l’aide aux mineurs en danger dans leur sociaux scolaires, médecins, psychologues et logopé­ développement, en favorisant l’autonomie et la res­ distes scolaires, une procédure interne coordonnée ponsabilité des familles», que «la responsabilité de de détection et de prise en charge des mauvais traitements, en garantissant à chacun que les cas de maltraitance, éventuellement à signaler, le seraient sous la signature du médecin chef de Un élément cardinal est de ne jamais rester seul avec son constat dans la phase d’évaluation initiale avant signalement. service. Simultanément, une «permanence mauvais pourvoir aux soins, à l’entretien et à l’éducation d’un traitements», lieu de réunion non hiérarchisé, tra­ mineur incombe en premier lieu aux parents», «toute vaillant en réseau selon les règles habituelles, a été décision prise en vertu de la présente loi doit l’être mis à disposition de ces professionnels ainsi que dans l’intérêt prépondérant du mineur», et que «le ceux des crèches et garderies lausannoises pour département est autorisé à échanger les informa­ venir discuter des situations problématiques rencon­ tions ou données nécessaires à la prévention ou pro­ trées dans l’exercice de leur activité, échanger les tection des mineurs avec les autorités concernées, avis, et définir une action, que ce soit une prise de dans les limites du respect dû à la sphère privée des renseignements supplémentaire, une observation ou intéressés.» Nous voilà rassurés en tant que méde­ un signalement. cins. Les conditions d’intervention sont les suivantes: La loi vaudoise sur la Protection des mineurs Le Code civil définit parfaitement le cadre d’interven­ Lire également à ce sujet le commentaire de la FMH en page 118. «Lorsque le développement physique, psychique, af­ fectif ou social d’un mineur est menacé et que les pa­ rents ne peuvent y remédier seuls, le département prend les mesures de protection nécessaires», et que tion mais les lois cantonales varient. Historique­ «ces mesures visent à prévenir, limiter ou faire dis­ ment, dans le canton de Vaud, la loi de 1978 définis­ paraître le danger qui menace le mineur». L’aspect sait une obligation de signaler, mais sans règlement subsidiaire est ainsi parfaitement respecté, avec une BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):115–117 TRIBUNE Point de vue 116 Pas seulement les enfants d’âge préscolaire sont concernés, mais aussi ceux de 7–15 ans. action socio­éducative définie comme suit: «tout de la situation dont elle a connaissance, la personne conseil, soutien ou aide apportés aux familles et mi­ astreinte peut solliciter un conseil: «Toute personne neurs en difficulté, …», associant les parents: «lorsque visée par l’article 26 de la loi peut s’adresser au SPJ le département intervient sans décision judiciaire, il lorsqu’elle estime être confrontée à une situation de met en œuvre l’action socio­éducative nécessaire mise en danger du mineur dans son développement, d’entente avec les parents ou le représentant légal du notamment en cas de doute sur la démarche à entre­ mineur en danger dans son développement.» prendre ou sur la nécessité de signaler.» Ce conseil L’obligation particulière de signaler faite à ceux qui est le plus souvent anonyme, et permet de se forger sont en rapport professionnel ou personnel avec des une opinion plus précise. enfants complète le devoir exprimé au niveau fédé­ ral. Mais cette obligation est précisée dans le règle­ ment d’application de cette loi et s’articule autour des La pratique régulière est le seul moyen de rester pleinement attentif, compétent, le plus adéquat dans les décisions prises. Effets du changement de loi Les interventions socio­éducatives annuelles du Ser­ vice de protection de la Jeunesse du canton de Vaud, en 1970 au nombre de 2271 (lieu de vie des mineurs pour 36% des situations dans la famille) (en 1990, connaissances et compétences des différentes per­ 62%), ont passé en 2000 à 3720, puis en 2005 (après la sonnes désignées: «…, la personne astreinte à l’obliga­ nouvelle loi) à 4942 (lieu de vie à 82% dans leur fa­ tion de signaler se réfère à la connaissance qu’elle a mille). Alors que le nombre des enfants suivis dans de la situation et à ses compétences profession­ les autres lieux de vie que la famille n’a pas changé nelles», avec un contenu clairement précisé en trois (environ 800), celui des enfants suivis à domicile a points absolument essentiels: «Le signalement doit ainsi évolué de manière très spectaculaire dès 2004 porter sur les faits que la personne astreinte à l’obli­ (avant, environ 3000, en 2013, 5700). gation de signaler a observés, ce qui lui a été relaté et La statistique de l’âge des enfants concernés révèle ce qu’elle en pense.» En cas de doute sur tout aspect quelques surprises: alors que l’on imagine que ce BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):115–117 TRIBUNE Point de vue 117 sont les enfants d’âge préscolaire qui sont les plus re­ moyens pratiques d’agir de manière, le but de l’inter­ présentés, leur proportion est stable à 18–19% depuis vention étant d’abord de protéger l’enfant, puis de 1990! Par contre, celle des 7–15 ans a passé de 44% à favoriser l’évolution de la situation vers une amélio­ 54% de 1990 à 2005. ration, en tentant de maintenir/rétablir le fonction­ La maltraitance a­t­elle augmenté? Certainement pas, nement harmonieux des familles. mais nous agissons de manière plus active. Compte tenu des éléments cités, il n’est pas certain que les cours dispensés dans les lieux de formation Position du médecin sont suffisants. La formation initiale est irrempla­ çable, mais comme dans tout travail en réseau, la pra­ Je pense qu’une société ne fonctionne bien que si les tique régulière est le seul moyen de rester pleine­ personnes, dans les postes à responsabilité, que ce soit ment attentif, compétent, le plus adéquat dans les en matière professionnelle, politique, parentale, etc. décisions prises. Et comme chacun sait, le travail en assument pleinement leur charge. Les meilleurs dis­ réseau implique que l’on puisse être contredit, mino­ positions, règlements, intentions se révèlent peu effi­ risé, sans que cela n’enlève au médecin ses responsa­ caces si ce socle n’est pas assuré. Le professionnel, bilités personnelles. quelles que soient ses connaissances, sa position so­ ciale, son rapport à ses usagers, y est soumis comme tout autre, et la loi vaudoise ne fait que mettre en Conclusion œuvre ces principes permanents. Ce devoir particulier Pour moi, clairement, l’obligation légale cantonale de de signaler paraît assez naturel, dans la mesure où la signaler est la simple application des principes expo­ société doit pouvoir compter avec le concours de ceux sés et de l’intention qui a prévalu à la rédaction du La statistique de l’âge des enfants concernés montre une augmentation des cas d’enfants de 7–15 ans de 44% à 54%. Code civil, et cela ne doit pas choquer mes confrères médecins. Chacun doit se conformer à la loi, et se de­ mander s’il s’est mis dans la position d’être apte à le faire. Il n’y a aucune contradiction logique, concep­ qui sont particulièrement aptes à la détection des tuelle, pour le médecin, qui vit en société, avec cette mauvais traitements en raison de leur position et de loi qui protège les plus faibles, et aussi les enfants leurs compétences professionnelles. Ce devoir est maltraités contre leurs propres parents. La médecine d’ailleurs formalisé au niveau des CANTEAM des et la religion ont historiquement été proches, sinon hôpitaux (depuis 1974). Pourquoi donc le refuser ail­ liées, jusqu’au haut Moyen Age. Le médecin n’a pas le leurs? pouvoir «d’absoudre». Si le seul devoir «moral» est af­ Il convient de se demander quel est le degré de com­ firmé dans la loi fédérale, sans dispositions légales pétence qu’il convient d’atteindre pour faire correc­ contraignantes, le risque le plus prégnant est que l’on tement son travail. Un autre point incontournable agisse de manière isolée, sans concertation, ce qui pour le praticien est celui de la procédure à suivre, n’est pas bon et contraire à toute la pratique dans ce qui doit être apprise, comprise et exécutée avec une domaine. Se considérer comme un des acteurs néces­ attention soutenue, et dont l’élément cardinal est de saires à une société saine est un devoir d’humilité: ne jamais rester seul avec son constat dans la phase est­ce si difficile? d’évaluation initiale avant signalement. Cela im­ Correspondance: plique que dans une situation de maltraitance, le tra­ Dr Virgile Woringer vail en réseau implique d’en discuter avec des pairs, Maria­Belgia 3 CH­1006 Lausanne mandabrasa[at]bluewin.ch ou des collaborateurs formés/exercés. La loi vaudoise offre cette possibilité de conseil. Il faut réfléchir aux Références – Les documents en ligne sur le site officiel du SPJ du canton de Vaud: www.vd.ch/themes/vie­privee/enfance­et­ jeunesse/protection­des­mineurs/ BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):115–117 TRIBUNE Point de vue 118 La FMH à propos de l’article de Virgile Woringer Christine Romann a , Hanspeter Kuhn b a b Dr, membre du Comité central de la FMH, responsable du département Promotion de la santé et prévention; Hanspeter Kuhn, avocat, chef de la division Service juridique de la FMH Correspondance: FMH Dr Christine Romann Elfenstrasse 18 CH-3000 Berne 15 Tél. 031 359 11 11 Fax 031 359 11 12 En tant que chef du Service de santé des écoles d’une aux côtés d’enfants puissent facilement collaborer grande ville suisse, le Dr Woringer défend l’obligation avec les services spécialisés d’aide aux victimes.» de signaler pour les questions de protection de l’en- La prise de position de la FMH se fonde essentielle- fance. Il considère pour ainsi dire l’obligation vau- ment sur l’analyse (dont nous recommandons vive- doise en ce sens comme naturelle («Ce devoir particu- ment la lecture) de la Fondation suisse pour la protec- lier de signaler parait assez naturel, dans la mesure où tion de l’enfant (réponse à la consultation du 10 mars la société doit pouvoir compter avec le concours de 2014 sur la modification du Code civil suisse, protec- ceux qui sont particulièrement aptes à la détection tion de l’enfance, http://kinderschutz.ch/cmsn/fr), des mauvais traitements en raison de leur position qui précise notamment: et de leurs compétences professionnelles») et critique – «Une pesée des intérêts pour chaque cas est la la prise de position du Comité central de la FMH du condition préalable à cette décision et occupe une 18 mars 2014. Curieusement, il pense qu’une position place centrale au cours du processus de prise de dé- principalement suisse-alémanique est à l’origine de cision. Comme ces personnes ne sont pas soumises l’engagement de la FMH en faveur du droit de signaler à une obligation d’aviser, la relation de confiance si (et non de l’obligation de signaler) («… le poids de la importante pour l’exercice des professions concer- majorité de mes confrères alémaniques») – alors qu’on nées est protégée. Faciliter le droit d’aviser peut entend souvent dire que le secret médical serait mieux accroître, dans cette catégorie de professionnels, la défendu en Suisse romande qu’en Suisse alémanique. tendance à aviser. […] Il part du principe qu’il serait bon en soi de signaler – La décision d’aviser l’autorité de protection de l’en- davantage de cas, mais il ne mentionne ni les risques fant doit être prise avec soin et professionnalisme de l’obligation de signaler ni la littérature à ce sujet. si l’on veut que la démarche atteigne son but et Voici les principaux points de la prise de position de la qu’elle ne soit ni prématurée ni trop tardive. Aviser FMH: trop tard peut avoir des conséquences graves pour «La FMH est favorable à un droit de signaler qui régle- l’enfant. Aviser de manière précipitée et irréfléchie rait de manière uniforme les différentes situations ne répond pas toujours au bien de l’enfant, par juridiques cantonales qui prévalent actuellement exemple quand cela porte atteinte à la relation de dans le domaine de la protection de l’enfance. Elle confiance établie entre la personne qui avise et le salue en particulier l’extension du droit de signaler client ou la cliente. Avant qu’un certain degré de aux situations de mise en danger, c’est-à-dire lors- gravité de la menace soit atteint, la protection d’un qu’il y a un risque d’infraction pénale. enfant potentiellement en danger ne peut avoir En revanche, il convient de renoncer à l’obligation de lieu qu’avec la coopération librement consentie des signaler, qui peut souvent s’avérer contre-productive. parents. Une obligation d’aviser générale et la dé- L’obligation de signaler vide le secret médical de son marche précipitée qu’elle pourrait entraîner peut sens et compromet donc la relation de confiance in- s’avérer contre-productive pour différentes raisons. dispensable pour l’exercice de la profession médicale Il faut s’attendre à ce que cela détériore les relations et pour l’accessibilité à bas seuil de l’offre de prise en de confiance. Les chances de réussite et les effets charge pour les patients. Par ailleurs, il convient de d’une procédure pénale ou civile risquent d’être peser avec soin les intérêts et les risques d’un signale- insuffisamment évalués. Un professionnel doit être ment et de choisir le moment le plus propice. A cet en mesure d’effectuer des pesées d’intérêts et de égard, des facteurs comme la durée de la procédure et décider à quel moment il est opportun d’aviser.» la question de la preuve jouent également un rôle (s’agit-il d’une situation de ‹parole contre parole› qui Pour toutes ces raisons, la FMH s’engage pour un risque de traumatiser une nouvelle fois l’enfant?). Il droit et non pour une obligation de signaler. est également essentiel que les personnes travaillant BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):118 TRIBUNE Point de vue 119 Les enjeux du signalement d’un mineur Madeleine Mirabaud Médecin adjointe, Groupe de Protection de l’enfant, Hôpitaux Universitaires de Genève Les professionnels de la santé peuvent être confrontés à mesures permettant d’améliorer la situation dans l’in­ des situations complexes et délicates où ils constatent térêt de l’enfant. Si une telle collaboration s’avère im­ que le développement d’un enfant est sérieusement possible, ou si la situation apparaît d’emblée très grave, menacé. Il peut s’agir de mise en danger de l’enfant sur le médecin doit envisager le signalement, en essayant le plan physique, psychologique, sexuel, mais aussi de de déterminer quelles interventions externes pourront retard de développement de l’enfant, de négligence permettre une amélioration. Il convient donc d’explici­ matérielle grave ou de problèmes importants de colla­ ter dans le signalement les raisons ayant mené à cette boration avec les parents. démarche et d’établir une demande précise de mesures Depuis quelques années, les dispositions légales concer­ tout en veillant au principe de proportionnalité. Le nant les possibilités et obligations de signalements de signalement doit s’inscrire dans la mesure du possible mineurs en danger sont de plus en plus nombreuses, et dans une démarche transparente par rapport au pa­ suscitent des discussions entre professionnels, notam­ tient et à ses parents. ment en ce qui concerne les conséquences positives et Il faut aussi rappeler qu’avant de signaler, le médecin négatives des signalements. doit veiller à s’assurer qu’il n’y aura pas de mise en Signalement danger imminente de l’enfant suite au signalement. Le signalement à une autorité de protection ou à un ser­ Du point de vue légal vice de protection des mineurs est une décision médi­ Les faits qui vont conduire le médecin à procéder à un cale parfois difficile, car elle est au carrefour d’aspects signalement ont été portés à la connaissance du méde­ multiples: médicaux, légaux, sociaux, psychologiques, cin dans le contexte de la relation médecin­malade. éthiques, … Cette relation est protégée par la notion de secret médi­ Une réflexion approfondie autour de certains de ces cal, car une relation de confiance suffisante doit exister enjeux semble nécessaire pour éviter de réduire le si­ entre le patient et son médecin pour que l’exercice de la gnalement à un conflit opposant secret médical et pro­ médecine puisse se faire de façon satisfaisante. Ce se­ tection de l’enfant. Il est également important de dis­ cret professionnel est inscrit dans le Code pénal suisse tinguer ces aspects en fonction du rôle du médecin qui (art. 321). Les professionnels de la santé y sont tenus, signale. Dans un même cas de figure, les enjeux d’un si­ qu’ils soient en pratique privée ou institutionnelle, gnalement seront différents pour un pédiatre installé ainsi que leurs auxiliaires. en cabinet, un médecin scolaire, un médecin spécia­ Le médecin est aussi tenu au secret de fonction au sens liste ou un médecin hospitalier, car certains aspects de l’art. 320 du Code pénal suisse quand il travaille dans peuvent paraître primordiaux pour les uns et moins un établissement public, et peut en être délié avec le importants pour d’autres. Du point de vue médical Le médecin confronté à une atteinte avérée ou à un consentement de l’autorité à laquelle il est subordonné. Quand la levée du secret professionnel ne peut pas être obtenue et que la commission d’une infraction pénale à l’encontre d’un mineur est suspectée, la législation fé­ risque sérieux d’atteinte au bien­être d’un enfant doit dérale prévoit la possibilité de signalement à l’autorité toujours commencer par relever précisément les faits de protection en vertu de l’art. 364 du Code pénal et circonstances observés et relatés qui sont inquié­ suisse. Il n’y a alors pas besoin de levée de secret par le tants. Même si dans certains cas l’atteinte à l’intégrité patient (ou par son représentant légal en cas d’incapa­ psychique ou physique de l’enfant est grave et nécessite cité de discernement). des mesures urgentes, dans la majorité des cas le méde­ Plus récemment, l’art. 443 du Code civil suisse, entré en cin doit prendre du temps pour mieux comprendre la vigueur le 1er janvier 2013, prévoit à l’alinéa 1 que «toute situation. Après avoir procédé à une analyse complète personne a le droit d’aviser l’autorité de protection de la situation, le médecin doit activement chercher à qu’une personne semble avoir besoin d’aide. Les disposi­ collaborer avec le patient et sa famille et proposer des tions sur le secret professionnel sont réservées.» La levée BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):119–120 TRIBUNE Point de vue 120 du secret médical est donc nécessaire et peut se faire par de curatelle. Même si le médecin travaille régulière­ le patient capable de discernement ou par le représen­ ment avec d’autres professionnels, la prise en charge tant légal du patient incapable de discernement. En cas par un service de protection des mineurs peut apporter d’absence de levée du secret, une demande de levée peut une aide précieuse dans un grand nombre de situa­ être faite à l’autorité compétente (par exemple à Genève tions. Le réseau devient alors un élément important la commission de levée du secret professionnel). pour la prise en charge d’un enfant et sa sécurité. A l’alinéa 2 de l’art. 443 du Code civil suisse, il est prévu que Le médecin ne doit pas décider d’un signalement dans toute personne dans l’exercice de sa fonction officielle a le but de transférer sa responsabilité à un autre profes­ l’obligation d’informer l’autorité, et qu’il peut y avoir sionnel par rapport à une situation à risque, voire se d’autres obligations cantonales d’aviser l’autorité. Les lé­ décharger de sa responsabilité. Il doit signaler pour gislations cantonales ont dû s’adapter à cette nouvelle lé­ introduire la collaboration avec d’autres spécialistes de gislation fédérale et prévoir dans quels cas il est obliga­ la protection de l’enfant. toire de renseigner d’autres services et lesquels. Chaque canton a donc une loi d’application qui prévoit quand et Du point de vue psychologique comment informer l’autorité. Par exemple à Genève, la le­ Le signalement peut avoir des conséquences psycholo­ vée du secret reste nécessaire, même si la loi prévoir l’ob­ giques non négligeables sur la relation médecin­ma­ ligation de signalement au Service de protection des lade, mais aussi sur tout le système familial. En effet, mineurs (art. 34 de la loi d’application du Code civil). par le recours à un tiers, la relation de confiance peut être mise à mal. Il faut donc prendre du temps pour pré­ Du point de vue éthique parer le patient et sa famille à la nécessité d’un signale­ La notion de confidentialité est au cœur de la relation ment, obtenir si possible leur accord, et partager le médecin­malade et a pour but de préserver la relation de contenu exact de la transmission d’informations. confiance entre le patient et son médecin. En abordant avec le patient mineur (ou avec le représentant légal de ce dernier en cas d’incapacité de discernement) les at­ Références Evolution teintes à la santé ou au développement, le médecin veille La législation actuelle tend vers l’obligation de signaler. au respect de l’autonomie du patient, en l’informant et L’art. 443 du Code civil suisse, entré en vigueur en 2013, a en l’incluant dans le processus de prise en charge. introduit l’obligation de signaler. Même si cette obliga­ Toutefois, si le patient (ou son représentant légal) ne tion est énoncée dans le respect du secret professionnel, partage pas le point de vue du médecin ou ne comprend elle apporte un changement fondamental dans la per­ pas l’inquiétude énoncée par le médecin, le principe ception globale des situations dans lesquelles des mi­ d’autonomie va rapidement entrer en conflit avec le neurs sont en danger. Jusqu’à ce jour, le droit fédéral avec principe de bienfaisance. En effet, le médecin a pour l’art. 364 CP émettait uniquement la possibilité de signa­ objectif le bien de l’enfant. En voulant préserver l’inté­ lement. Le droit fédéral est actuellement interprété par rêt de l’enfant et mettre en avant le principe de bienfai­ certains médecins dans l’idée que l’article 443 du Code sance, un conflit de valeurs entre autonomie et bienfai­ civil, étant plus récent que l’art. 364 CP, prime sur ce der­ sance va apparaître. Le médecin, quel que soit son rôle, nier qui donnait uniquement la possibilité de signaler. va prendre des décisions dans l’intérêt de l’enfant qui Un projet de modification du Code civil est en cours et, Walter­Menzinger n’a pas la capacité de discernement suffisante pour dans le cadre de la procédure de consultation, de nom­ M. Mesures de prendre position lui­même. C’est dans ce contexte que breuses réserves sont émises par rapport aux difficultés protection des le signalement s’inscrit, d’autant plus que les parents liées à l’introduction d’une obligation de signalement. – Mirabaud M, mineurs. Droit de la santé et médecine légale. Chêne­Bourg: sont souvent eux­mêmes impliqués dans les difficultés présentées par l’enfant, et qu’il semble difficile de se baser sur leur point de vue quand il va clairement à Conclusion Les médecins en charge de patients mineurs doivent iden­ Ed. Médecine et l’encontre de l’intérêt de l’enfant. Hygiène; 2014. Par ailleurs, le principe de bienfaisance doit être contre­ tifier les situations à risque et prendre toutes les mesures balancé par le principe de non­malfaisance car le méde­ nécessaires dans l’intérêt des mineurs. Ils sont tenus dans Correspondance: cin doit éviter de prendre des décisions qui pourraient le cadre de leur profession à certaines obligations légales, avoir un effet négatif pour le mineur. et doivent toujours veiller à une pesée d’intérêts afin Madeleine Mirabaud Hôpitaux Universitaires d’agir dans l’intérêt de l’enfant et de sa famille. de Genève Du point de vue social La relation de confiance qui existe entre un patient et 6, rue Willy Donzé Le but du signalement effectué à une autorité de protec­ son médecin est un aspect important de l’exercice de la tion est d’introduire un tiers, un regard extérieur, un médecine et doit rester au premier plan de la prise en soutien au long cours et dans certains cas, des mesures charge des mineurs. CH­1211 Genève 14 madeleine.mirabaud[at] hcuge.ch BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):119–120 TRIBUNE Spec trum 121 Mit Nano-Imitaten gegen Malariaparasiten Nach ihrer Reifung verlassen Malariaparasiten (gelb) ein infiziertes rotes Blutkörperchen und werden von den Nano-Imitaten (blau) blockiert. Malariaparasiten dringen in menschliche rote Blutkörperchen ein, die sie zum Platzen bringen und so weitere infizieren. Nun haben Forschende der Universität Basel und des Swiss TPH sogenannte Nano-Imitate von Wirtszellmembranen entwickelt, welche die Erreger täuschen und austricksen. Dies könnte zu neuartigen Therapie- und Impfstrategien gegen Malaria oder andere Infektionskrankheiten führen, wie die Forscher in der Fachzeitschrift «ACS Nano» berichten. (Swiss TPH) Les blocs n° 5 et 6 de Tchernobyl en août 2013. Photo: Tiia Monto La mortalité en Suisse en 2012 En 2012, 64 173 personnes sont décédées en Suisse. L’espérance de vie à la naissance était de 80,5 ans pour les hommes et de 84,7 ans pour les femmes. Les maladies cardio-vasculaires sont les causes de décès les plus fréquentes. Cela n’est toutefois vrai que pour les décès considérés dans leur totalité et pour ceux de personnes de plus de 80 ans. Le cancer est la cause de décès la plus fréquente chez les hommes de 47 à 79 ans et aussi chez les femmes de 37 à 79 ans. Les causes externes, principalement les accidents et les suicides, arrivent en tête chez les hommes de 12 à 46 ans et les femmes de 16 à 36 ans. (OFS) Les maladies cardio-vasculaires et le cancer sont les causes de décès les plus fréquentes chez les hommes et les femmes de plus de 80 ans. 2014 – Ein katastrophales Jahr für Millionen Kinder Kinder leiden besonders unter Gewalt und Krisen. Mehr als 15 Millionen Kinder leiden in den grössten aktuellen Krisenherden im Irak, in Syrien, Gaza, in der Ukraine, im Südsudan und in der Zentralafrikanischen Republik unter extremer Gewalt und deren Folgen. «2014 war ein katastrophales Jahr für Millionen von Kindern», sagt UNICEF-Exekutivdirektor Anthony Lake. «Noch nie in der jüngeren Vergangenheit waren so viele Kinder einer solch unaussprechlichen Brutalität ausgesetzt.» UNICEF schätzt, dass weltweit 230 Millionen Kinder in Ländern und Regionen mit bewaffneten Konflikten leben. 2014 wurden Hunderte Schüler aus den Klassenzimmern oder auf dem Schulweg entführt. Zehntausende Kinder wurden zwangsrekrutiert oder von bewaffneten Gruppen als Helfer missbraucht. Die Zahl der Angriffe auf Schulen und Spitäler hat an vielen Orten deutlich zugenommen. (Unicef) BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI L’accident de Tchernobyl Sur l’initiative et avec le soutien de Green Cross Suisse, une étude pluriannuelle a été menée sur les effets à long terme de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl sur la santé psychique et physique. L’accident de Tchernobyl est non seulement responsable du syndrome d’irradiation aiguë, de cancers et de séquelles neuropsychologiques, mais également de maladies non cancéreuses durables affectant encore aujourd’hui la qualité de vie et la mortalité des personnes concernées. Parmi ces séquelles à long terme, on compte notamment des maladies cardio-vasculaires, des troubles du système immunitaire ainsi que d’autres hémopathies et des malformations. En impliquant toutes les combinaisons d’exposition, les auteurs des études arrivent à la conclusion que la barre des 10 millions de personnes concernées a ainsi été atteinte. (Green Cross) 10 Jahre OdASanté Seit 2005 setzt sich OdASanté erfolgreich für bildungspolitische Belange und für eine auf die Bedürfnisse der Branche ausgerichtete Bildungssystematik ein. In den vergangenen neun Jahren sind unter der Federführung von OdASanté die Gesundheitsberufe erfolgreich in das neue Berufsbildungsgesetz überführt worden und der Ausbau des Berufsangebots wurde weiter vorangetrieben: Rund 16 Berufsprofile wurden überarbeitet und weitere Berufe geschaffen. Im Jubiläumsjahr will die Dach-Organisation unter anderem eine bildungspolitische Strategie 2025 ausarbeiten, die mögliche Handlungsfelder vorgibt, mit denen sich die Versorgungssicherheit mittel- bis langfristig gewährleisten lässt. Denn Ziel ist es auch in den nächsten zehn Jahren, dass der Gesundheitsbranche jederzeit genügend gut qualifiziertes Personal zur Verfügung steht. (OdASanté) 2015;96(4):121 HORIZONS Thème 122 Carte de donneur d'organes électronique Une idée simple, une application, des vies sauvées Jocelyn Corniche Dr, Chef de clinique Service d’anesthésiologie et des urgences, CHUV Lausanne Tout commence après une longue nuit de garde. carte client sur mon smartphone avant de payer. De Je suis en charge d’un jeune homme qui a subi un trau- retour à la maison, je m’assieds dans mon salon, me matisme cranio-cérébral sévère il y a une semaine remémore la situation de la nuit précédente à l’hôpi- suite à un accident de la route. La situation est dépas- tal et une idée commence à germer… sée et il vient d’être déclaré cliniquement mort. Sa fa- Un mois plus tard, tout est sur papier: une carte de mille et ses parents sont à ses côtés, inconsolables. donneur d’organes numérique que l’on pourra instal- Le plus dur reste à venir car ils doivent répondre à ler sur son téléphone. Je présente le projet au pré- une question difficile: est-ce que leur fils est donneur sident de la fondation Swisstransplant qui m’encou- d’organes? La vérité est qu’ils n’en savent rien car ils rage à le réaliser. n’ont jamais abordé le sujet: leur fils était jeune et en Après quelques semaines seulement, j’ai déjà un pro- bonne santé. Nous regardons alors dans ses affaires à totype qui fonctionne et le montre très fièrement à la recherche d’une carte de donneur d’organes mais un de mes amis. Il me dit: «Super, excellente idée, nous n’en trouvons pas. mais comment est-ce que l’on accède à la carte quand La décision est alors beaucoup trop difficile à prendre le téléphone est bloqué…?» pour la famille et elle décide finalement de ne rien Je réalise à cet instant que tout mon projet est en faire: leur fils ne donnera pas ses organes. train de s’effondrer: ma carte de donneur d’organes Ceci est un problème majeur en Suisse. Quand la vo- sera inaccessible à l’hôpital car le téléphone sera très lonté du patient n’est pas connue, le personnel médi- probablement verrouillé avec un code. cal s’adresse en général à la famille. Et elle refuse la plupart du temps car c’est le moment le moins opportun pour prendre une décision aussi grave. Je quitte donc l’hôpital, fatigué et frustré, et regagne mon domicile pour me reposer. Quelques Installez votre carte de donneur d’organes électronique Swisstransplant en téléchargeant l’application Echo112 ou en visitant www.emergencyID.ch heures plus tard, je me réveille et j’ai besoin de me La nuit suivante, je me souviens avoir lu un article sur changer les idées. Je décide d’aller faire quelques une nouvelle technologie: une balise Bluetooth capable courses et me rends dans un grand magasin de d’interagir avec les smartphones, même lorsqu’ils sont meubles suédois pas loin de chez moi. Arrivé à la verrouillés. Je réussi à m’en procurer un exemplaire et caisse, je présente ma carte de fidélité sur mon smart- découvre avec enthousiasme que cela fonctionne phone puis je paie. Nous avons des amis qui viennent comme prévu: la carte de donneur d’organes s’affiche dîner le soir et je dois encore faire quelques achats. A automatiquement lorsque le téléphone détecte la balise. la caisse du supermarché, j’affiche à nouveau ma Il ne reste plus qu’à convaincre les hôpitaux d’installer ces balises dans leur salles d’urgences, ce qui prend un peu plus de temps que prévu car cette technologie est nouvelle et la plupart n’en ont jamais entendu parler. Mais avec un peu de persévérance et quelques explications, la majorité des hôpitaux comprend le potentiel du projet et accepte d’installer ces balises. Actuellement, seulement deux mois après le lance- Correspondance: Jocelyn Corniche Spécialiste en Anesthésiologie Médecin d’urgence SSMUS/ SGNOR CHUV Lausanne jocelyn.corniche[at]chuv.ch ment de la carte de donneur d’organes électronique, plus de 50 000 suisses l’ont déjà téléchargée et ce chiffre continue d’augmenter chaque jour. Une idée simple, une application et quelques personnes qui croient en votre projet permettent parfois de réellement faire changer les choses. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):122 HORIZONS Sous un autre angle 123 G wie Grand Old Men oder die vergangene Gegenwart Dominik Heim «Denn die Menschen: Das sind ihre Geschichten. Ge- göwer-Donati, wir spalten das Ringband von de Quer- schichten aber muss man erzählen», sagt der deutsche vain, wir mach(t)en das Kocher’sche Manöver beim Philosoph Odo Marquard [1]. Und Geschichten findet Billroth I, und immer noch ist bei den Varizen der man mit graumelierten Haaren immer mehr. Wobei Schlauchtest Trendelenburg-positiv. Eine Galerie von graumeliert eine euphemistische Beschönigung ist, Grand Old Men hängt an den Wänden der Hörsäle. Sie die beim Cover von Leonard Cohens Alterswerk «popu- prägten das chirurgische Handwerk ihrer Zeit – und lar problems» noch zutreffen mag, Georges Moustaki auch heute noch. Sie geleiteten ganze Generationen und der früh verstorbene Jon Lord von Deep Purple durch ihre Ausbildung, und ihre Ansichten wurden zu waren weiss. Dogmen. Aber «Dogmen sind die Häresie von morgen», Weiss hat mich auch gefesselt beim Umsteigen in schrieb Jaspers, und deshalb werden sie dann doch ein- Milano Centrale. Bekanntlich hat man dort (wegen der mal vom Sockel gestossen. Lenin riss man beim Mauer- Verspätungen) immer etwas Zeit. Ein fall herunter und seine Unterschrift weisser Name auf rotem Grund, ein von 1916 im Gästebuch des Hotels schmaler Eingang und dahinter dann Bären im Kiental heraus, die Vagoto- eine lukullische Auswahl an Büchern mie wurde ein Opfer des Helicobacters, und CDs mit vielen verlorenen Schät- die anatomische Reposition der Frak- zen. Gerne hätte die Zeit etwas stehen- turfragmente wich der Überbrückung. bleiben können. Für eine alte Fabrizio Jede Zeit hat(te) ihre Götter, vom de André «in concerto» von 1997/98 Olymp aus führten sie die gewöhn- reichte es noch (der Cantautore starb lichen Sterblichen. In der Chirurgie 59-jährig im folgenden Jahr). Feltrinelli begleite(te)n sie uns in den Operations- heisst der Laden und der Name erin- saal. In der Musik sind sie «Digitally re- nert: Giangiacomo Feltrinelli, der le- mastered» und überdauern die musi- gendäre Verleger, der Dr. Schiwago von kalische und im Operationssaal die Boris Pasternak herausbrachte. Und ich schaue in Julie Christies wehmütige Augen im gleichnamigen Film von David Lean (1965). Feltrinelli, Freund von Che Guevara und Rudi Dutschke, ging Ende der 60er Jahre in den Unter- «He was a man who used to notice such things … and now he is gone.» Aus «Afterwards», Gedicht von Thomas Hardy, auf der CD «To notice such things» von Jon Lord. (Jon Lord photo–R.I.P.). chirurgische Coverversion. The Final Cut nannten Pink Floyd ihr letztes Album. Auf Final folgt jetzt (ohne Roger Waters) The Endless River, gewisse Musik bleibt halt wie Mythen «endlos» und zeitlos, denn sie ist «louder than grund, gründete die linksradikale Zelle «Gruppo words»! Diese Geschichten und Mythen begleiten uns d’azione partigiana» in Mailand und wurde 1972 bei ei- und tragen zum Verständnis der Gegenwart bei, sei es nem Sprengstoffanschlag auf einen Hochleitungsmast Feltrinelli in Mailand oder Allgöwer in der Chirurgie. selbst getötet. Die «Brigate rosse» wurden damals ge- Aber «… Geschichten muss man erzählen. Das tun die gründet, Aldo Moro wurde später ermordet. Angst und Geisteswissenschaften: Sie kompensieren Modernisie- Aufruhr herrschte im Süden, im Norden auch, es war rungsschäden, indem sie erzählen; und je mehr ver- eine Zeit politischer Wirren und Irrungen in Europa, sachlicht wird, desto mehr – kompensatorisch – muss man warf Pflastersteine und löschte Züri brennt mit erzählt werden: Sonst sterben die Menschen an narra- Wasserwerfern und Tränengas [2]. Nicht nur das «Make tiver Atrophie» [1]. Von Atrophie war hier keine Rede! love not war»-Woodstock, auch der linksradikale TerKorrespondenz: ror hinterliessen Spuren. PD Dr. med. Dominik Heim Spuren hinterliessen auch sie, wenn auch ganz andere: Klinik Hohmad CH-3600 Thun heim.dominik[at]bluewin.ch Die Grand Old Men der Chirurgie. Ihre Technik(en) wenden wir immer noch an: Die Hautnaht nach All- 1 Odo Marquard. Eröffnungsvortrag der Jahresversammlung der Westdeutschen Rektorenkonferenz. Bamberg, 5. Mai 1985. 2 Züri brennt, Video/ DVD 1981. Videoladen Zürich, über die Jugendunruhen der achtziger Jahre. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4):123 ET ENCORE... 124 Ethique et robots Erhard Taverna Un logiciel est appelé agent intelligent ou robot logiciel temps qu’on a tranché. Plus ou moins précis, à savoir quand le programme répond à plusieurs obligations, par générant beaucoup de «dégâts collatéraux», ces engins exemple dans une application médicale. Le système doit de la mort stimulent les applications civiles dans les sys- avoir un fonctionnement autonome, cognitif, adaptatif, tèmes de santé, la police, la protection de la nature et proactif (actif de sa propre initiative), réactif, communi- contre les catastrophes naturelles, les finances, l’agri- catif et social (en liaison avec d’autres systèmes). En 1959, culture et les expéditions diverses et variées. Alan Turing avait imaginé une situation test, mise Manifestement, l’évolution de l’intelligence artificielle en œuvre en 1966 par Weizenbaum, avec ELIZA, dans IA est avancée au point de faire entrer la morale en jeu. laquelle la plupart des sujets étaient restés toute une La question intéressante est la suivante: un robot pour- partie d’un entretien incapables de distinguer un parte- rait-il prendre une bonne décision, adaptée à la situa- naire réel, dans ce cas un psychothérapeute, d’une tion, indépendamment de nous? Notamment Amy machine. Depuis 1991, le prix Loebner est décerné à tout Michelle DeBaets, professeur de bioéthique à l’université programme capable de satisfaire aux critères du test de de médecine et de biologie de Kansas City, s’est exprimée Turing pendant 25 minutes. Pour l’instant, nous nous sur cette question. Dans son travail, elle définit les sommes arrêtés au bronze, l’or n’ayant jamais été gagné. concepts de base permettant de comprendre la morale Ici comme ailleurs, la guerre est à l’origine de toute de l’intelligence artificielle (Artificial Moral Agency). Elle chose. Les progrès les plus avancés concernent actuelle- consigne les conditions techniques et pose comme pos- ment les Unmanned Combat Air Vehicles armés, commu- tulat une conscience rudimentaire de l’empathie néces- nément appelés drones. Les paroles de Markus Christen, saire: «Empathy, and not merely rationality, is critical for chercheur au centre d’éthique de l’université de Zurich developing and evaluating moral choices; just as emotion is (Ethik-Zentrum der Universität Zürich, EZEN) ont été inherent to human rationality, it is necessary for machine récemment citées dans le Tagesanzeiger: «A l’avenir, les morality.» Elle met en garde contre l’idée selon laquelle drones dotés d’un équipement éthique pourront faire la les robots pourraient un jour agir de façon plus morale guerre.» Cette hypothèse provocante est intéressante si que les hommes. Elle nous amène à prendre conscience on suit son raisonnement au fil de l’interview. Il déclare que personne n’est en mesure de prévoir les consé- en effet que nous percevons de plus en plus le monde à quences sociales à long terme, comme pour Internet. travers des machines, ce qui modifie notre intuition Malgré toutes ces objections fondamentales, elle pense morale et notre pensée éthique. Aux Etats-Unis, le débat que l’évolution de systèmes artificiels intelligents va se est plus avancé, pour des raisons faciles à comprendre. poursuivre. Elle espère que nous réfléchirons à temps L’un des spécialistes de l’éthique le plus souvent cité aux conséquences du transfert de plus en plus fréquent là-bas est Ronald C. Arkin, professeur au College of Com- de nos décisions à ces machines. Des systèmes d’agents puting de l’université de Géorgie. Il est considéré comme intelligents toujours plus complexes marquent déjà un des meilleurs experts en robots militaires et parti- notre quotidien, des places financières au déblaiement cipe depuis des années à différents projets de recherche. des zones contaminées par le nucléaire, en passant par le Son ouvrage, Governing Lethal Behavior in Autonomous déminage. Les robots travaillent dans les usines et les Robots, est une référence, pour les partisans comme laboratoires, servent de partenaire sexuel ou de gardien. pour les détracteurs, quand il s’agit d’équiper des sys- Ils facilitent notre quotidien et, à long terme, menacent tèmes d’une conscience artificielle (artificial conscience). notre identité. Dans vingt ou trente ans, nous leur Ses arguments sont précurseurs de l’évolution à long confierons peut-être aussi le soin de penser et d’avoir terme des robots intelligents, qui agiraient «avec plus une morale à notre place. Pourtant, cela nous fait peur. d’éthique que les soldats humains sur le champ de Du moins pour l’instant. bataille» (behaving more ethically than human soldiers on the battlefield). En Europe, on continue de débattre âprement pour savoir si les drones ne sont que des machines infernales de plus, contraires au droit de la guerre applicable, ou si au contraire ils humanisent les combats. Mais dans les pays producteurs comme les erhard.taverna[at]saez.ch Etats-Unis, la Grande Bretagne ou Israël, cela fait long- Références – Christen M. Tagesanzeiger. Wissen. 26 novembre 2014. – Arkin C. Governing Lethal Behavior in Autonomous Robots. Chapman and Hall; 2009. – DeBaets AM. Can a Robot Pursue the Good? Exploring Artificial Moral Agency. Journal of Evolution & Technology. Sept. 2014. http://jetpress.org/v24.3/DeBaets.htm BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2 015;96(4):124 ANNA La dernière page du BMS est gérée indépendamment de la rédaction. www.annahartmann.net BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2015;96(4)