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C’est en 1988 que les Européens ont choisi de faire converger leurs efforts pour
la mise au point de cette thérapie du cancer du cerveau. Au total, 14 pays
européens sont actuellement mobilisés, avec le soutien de la Commission
Européenne, pour développer, autour du réacteur à haut flux, ce qu’on appelle le
BNCT. C’est cette collaboration qui permet à l’Europe de s’imposer aujourd’hui
comme acteur majeur en ce domaine.
Il est clair que les ambitions de ce projet étaient telles que les capacités
financières et scientifiques d’un seul Etat membre ne pouvaient suffir : il a donc
fallu regrouper les moyens de chacun, et y ajouter le soutien financier de la
Commission, pour atteindre la “masse critique” indispensable.
Mais les contraintes économiques n’étaient pas les seules difficultés à surmonter.
En effet, du fait du caractère supra-national du projet, il a fallu créér une
organisation spéciale avec une structure contractuelle particulière.
En outre, d’un point de vue médical, un protocole d’étude uniforme applicable à
tous les patients concernés a dû être élaboré. Cela n’a pu se faire qu’avec la
participation active de toutes les cliniques impliquées et des comités d’éthique
concernés.
De tout ceci, il ressort clairement que les obstacles à tout projet conçu à l’échelle
européenne peuvent être surmontés dès lors que la volonté d’aboutir est
suffisante.
Le résultat est là : nous sommes en effet en présence du premier cas où une
application clinique est traitée à un niveau supra-national, en utilisant une
installation unique autour de laquelle s’est constituée une équipe internationale
d’experts, pour traiter des malades qui viendront des services de neurochirurgie
d’hôpitaux d’Amsterdam, de Brème, de München, de Graz, de Nice et de
Lausanne.
Cette étude clinique est conduite sous les auspices de l’”European Organisation
for Research and Treatment of Cancer”. L’université de Essen a la responsabilité
clinique globale et fournit les radiothérapeutes et les médecins.
Le Centre commun de recherche apporte son appui scientifique et technique pour
le faisceau de neutrons et la sécurité opérationnelle de l’installation médicale, en
coopération avec la Fondation néerlandaise de recherche en matière d’énergie.
La coordination de l’étude est assurée par l’Université de Brème.
Je ne voudrais surtout pas oublier le rôle essentiel du personnel médical qui
apporte aux malades le soutien psychologique nécessaire dans l’épreuve qu’ils
traversent. Il me faut à cet égard souligner le travail remarquable de l’hopital du
Vrije Universiteit Amsterdam.