ISABELLA ROSSELINI RETROUVE LANCÔME. P.14 – DOSSIER : SUPPORT PAPIER. P.25 – MÉDIAS : L’IAB EUROPE ZOOME SUR LE MOBILE. P.21 – TENDANCES : INSTANTANÉS DE VÉRITÉ. P.32 – MANAGEMENT : LE REVERSE MENTORING A LA COTE. P.40 AU CŒUR DE TOUTES LES STRATÉGIES N° 1860 - 19 MAI 2016 - 5,80¤ © William Parra pour Stratégies LE BON COIN JOUE DE SON INFLUENCE ISSN 0180-6424 M 06323 - 1860 - F: 5,80 E 3’:HIKQNC=XUZ]U^:?l@i@g@a@k"; Antoine Jouteau (photo) est un directeur général satisfait. Son site, Leboncoin.fr, fait une entrée fracassante dans le Top 10 des marques les plus influentes en France. Il talonne les Gafa et Microsoft dans la 4e édition de l’étude « Most Influential Brands in France » d’ Ipsos, révélée en exclusivité. Lire p.8 DES AFFICHES QUI IMPRESSIONNENT DES PRIX COMPÉTITIFS : 100 AFFICHES A2 40,83 € HT 49 € TVA + ENVOI STANDARD Papier couché 135 g/m2 / impression quadrichromie (4/0) ent et p pét er 0 18 IMPRIMER EN lIgNE, TOUT SIMPlEMENT ! 01 444 5 6 m nnalisé so Service c o Commandez vite sur onlineprinters.fr ! .fr EN BREF L’ÉVÉNEMENT L’INNOVATION, MOTEUR ESSENTIEL DE L’INFLUENCE BUSINESS PARIS VAUT BIEN DES LICENCES PUBLICITÉ. Isabella Rossellini retrouve Le nouvel esprit de TF1 P.4 P.4 P.5 P.6 © Thomas Gogny MÉDIAS. Vivendi relié à Havas E-COMMERCE. Amazon, prime à la diversification CARNET. Salut Gitan, par Robert Zarader LA SEMAINE VUE PAR… Bernard Zekri (Radio Nova) P.8 P.12 SOMMAIRE sa « famille » Lancôme P.14 VIE DES BUDGETS. La Fondation ARC cible le grand public avec W P.16 ACHAT D’ESPACE. Local Planet, la solution internationale de Mediatrack P.18 ÉTUDE DE CAS. Jean Imbert cuisine avec Sojasun P.19 TÉLÉVISION. TF1 prend les cerveaux disponibles chez Canal + P.20 PUBLICITÉ. Mobilisation verticale P.21 TÉLÉVISION. Roland-Garros à 360 ° P.22 CULTURE TECH. Lendix, toujours prêts P.23 DOSSIER SUPPORT PAPIER INSPIRATIONS MARIE-JULIETTE LEVIN, rédactrice en chef p.25 INSTANTANÉS DE VÉRITÉ P.32 des souvenirs SAGA. LU, une réussite au goût d’enfance INTERNATIONAL. États-Unis : Catterbox, le collier qui traduit Mimi P.34 P.36 CRÉATIONS. Volkswagen ouvre le capot C’est le mariage de la carpe et du lapin. « L’esprit Canal », incarné par Yann Barthès, infiltrant la culture mainstream de TF1, tel est le pari lancé par Ara Aprikian, ancien patron de D8 et actuel directeur général adjoint de TF1, chargé des contenus. L’ex-animateur du Petit Journal, un temps annoncé sur France Télévisions, animera finalement de nouveaux projets pour TF1 et TMC « avec une forte dimension digitale », en prolongeant certains programmes sur le web. Pour être plus désirable auprès des annonceurs et surtout rajeunir son audience vieillissante, le groupe met en place une stratégie offensive dictée par Gilles Pélisson, PDG de TF1 depuis février dernier (lire page 20). La publicité et le digital, ces deux piliers du groupe audiovisuel, ont également fait la une du congrès de l’Interactive Advertising Bureau Europe, à Lisbonne (lire page 21). Là aussi, les enjeux se concentrent sur l’engagement des publics. Volatils, gros consommateurs de vidéos, les mobinautes veulent des formats publicitaires d’un nouveau genre. Avis aux annonceurs, qui doivent s’adapter pour capter et maintenir leur attention. Les tendances émergentes annoncent la fin du format horizontal pour laisser la place à une lecture verticale des vidéos. Et de préférence de courte durée, pour ne pas perdre l’attention d’usagers toujours plus zappeurs. Exit les spots de 30 secondes, le format gagnant ne dépasse pas les 10 secondes. Plus que jamais, le contenu du message se veut percutant. Et le jeu en vaut la chandelle : la publicité digitale (36,2 milliards d’euros) a dépassé pour la première fois la publicité TV (33,3 milliards) en Europe en 2015. @m_jlevin 12 P.39 MANAGEMENT CES NATIVES QUI PARLENT À L’OREILLE DES PATRONS MOUVEMENTS. Nominations et promotions DIGITAL MANAGER. Stéphane Chery (Airbus Helicopters), agent de liaison P.40 P.41 25 P.42 32 OPINIONS COMMUNICATION. « C’est de la com ! », par Gildas Bonnel BRANDWORLD. Château de papier, par Mark Tungate LE FLOP. La campagne Allianz par Ogilvy & Mather 19/05/2016 42 P.45 P.46 P.47 3 STRATÉGIES N° 1860 © Havas © Vivendi médias VIVENDI RELIÉE À HAVAS Havas, dont Bolloré détient 60 %, est-il promis à un rapprochement avec Vivendi ? «Un jour il y aura quelque chose entre Vivendi et Havas», a répondu Vincent Bolloré, dans Les échos. Ce n’est donc pas sans arrière-pensée que Yannick Bolloré, PDG du groupe Havas, a été désigné membre du conseil de surveillance de Vivendi. Il y «apportera son expérience des médias, son savoir-faire dans la transformation numérique des entreprises ainsi que sa connaissance des marques», selon un communiqué. Avant de présider aux destinées de Canal + ? © France 2 ENBREF LE MERCATO s’annonce marqué chez France Télévisions. Marie Drucker (photo) quitte les JT du week-end de France 3 pour se consacrer à des magazines, alors qu’élise Lucet a lâché le 13 H de France 2 pour Envoyé spécial, en plus de Cash investigation. Léa Salamé rejoint David Pujadas pour une émission politique. Ce soir ou jamais s’arrête, et Frédéric Taddéi se recase dans une mensuelle. Ce sera aussi la périodicité de Thalassa. Yves Calvi abandonne France 5 pour LCI. Gérard Holtz prend sa retraite. Et après l’arrêt de 30 millions d’amis sur France 3, Patrick Sabatier perd Mot de passe sur France 2. e-commerce © Amazon AMAZON, PRIME À LA DIVERSIFICATION SELON THE WALL STREET JOURNAL, Amazon se lancera à la fin du mois avec ses propres marques sur le marché des biens domestiques : l’alimentation, les détergents et les couches. Trois noms de marques ont été déposés : Happy Belly pour les noix, le thé et l’huile, Wickedly Prime pour le snacking et Mama Bear pour les couches. Les produits de ces marques propres seront dessinés et produits par Amazon. La grande première concerne surtout l’alimentation, puisque Amazon avait déjà réalisé du papier toilette et des couches pour bébé, arrêtés faute de succès. Les produits seront au départ STRATÉGIES N° 1860 4 exclusivement réservés aux clients Amazon Prime, et disponibles seulement aux États-Unis. Autre lancement d’envergure, le géant de l’e-commerce va étendre son service Amazon Video Direct en France. Le service permettant aux créateurs de vidéo de mettre eux-mêmes leurs films en ligne, comme ils le font depuis des années sur You Tube, sera désormais disponible pour les créateurs français. En revanche, le géant du e-commerce semble avoir été échaudé par l’Autorité de la concurrence et a renoncé à racheter la société française Colis privé, dont il possède déjà 25 %. 19/05/2016 CARNET. Christophe Lambert est mort le 13 mai à 51 ans d’un cancer foudroyant. Né le 10 octobre 1964, l’homme a fait une brillante carrière dans la publicité, la production et la communication. Il a été marié à Marie-Catherine Dupuy dont il a eu un fils, Camille Lambert. Il était l’époux de Marie Sara, ancienne torera, dont il a eu deux enfants, Rebecca et Lalo. Chine Didi en Amérique Quelques jours après l’annonce d’un investissement massif d’Apple, Didi, principale application de réservation de taxis et de VTC en Chine, projette de s’introduire en Bourse aux « SALUT GITAN » états-Unis, selon Bloomberg. Le rival chinois d’Uber, valorisé à 26 milliards de dollars, pourrait réaliser la plus grosse introduction boursière d’un groupe chinois à Wall Street depuis celle, en 2014, d’Alibaba. États-Unis DR Gitan, c’était la façon dont tu te désiGnais toi-même. Tu aimais défier le monde. Droit devant, dans l’arène de toutes tes vies, tu as toujours choisi d’être fort avec les forts ! Travailler avec toi, c’était faire le choix de partager des défis et des aventures qui devenaient les nôtres ! C’était te suivre. Vite, trop vite ! La vie, la vraie, tu la vivais à toute allure, pour faire ce que tu voulais, quand et où tu voulais. Gitan et matador ! Jamais par arrogance, juste par fierté et liberté. Dans des mondes professionnels souvent trop uniformes et monotones à ton goût, tu as délibérément aboli le droit à l’indifférence. Tu t’absentes alors que la féria de Pentecôte commençait à Nîmes. Mais ton arène, aujourd’hui, elle va de Nîmes à Paris, des SaintesMarie à Los Angeles. Je sais que tu es déjà quelque part dans l’arène, ta roulotte posée à côté et ta tribu autour. Libre avec un L comme Lambert. Olé Matador, salut Gitan ! ROBERT ZARADER, COMPAGNON DE ROUTE UNE SEMAINE SUR STRATÉGIES EN LIGNE* Marseille de Netflix dans la moyenne de TF1 IAB Europe : la pub digitale entre euphorie et prudence Un taxi dans la ville 19/05/2016 Être sélectionné parmi les Bleus rend-il bankable ? *du 111/05 au 17/05/2016 TAXI G7 devient G7. La société a confié à BETC Shopper et BETC Design sa campagne « La Ville est belle », soutenue par une nouvelle identité, un marquage de la flotte, un film pour le digital et la TV, une promotion de son appli, des partenariats avec la mairie de Paris, le PSG ou la Philharmonie, et 3 000 véhicules hybrides. JFD Connect, nouveau club de femmes du digital 5 Victimes de la mode Les grands noms du prêt-à-porter comme Gap et Macy’s sont touchés de plein fouet par l’essor des vendeurs en ligne, qui pèse sur leurs ventes, selon l’AFP. Les entreprises du secteur ont annoncé de très mauvais résultats, qui ont fait chuter leurs titres en Bourse. Italie Contre-OPA au courrier Quatre actionnaires de RCS Mediagroup, éditeur du Corriere della Sera, ont lancé une contre-OPA avec le fonds Invest Industrial d’Andrea Bonomi pour prendre le contrôle de la totalité de la société afin de court-circuiter l’offre de Cairo Communication. Ces actionnaires, qui représentent 22,6% du capital de RCS, sont l’homme d’affaires Diego Della Valle (7,3% du capital), la banque d’affaires Mediobanca (6,25%), l’assureur Unipol Sai (4,59%) et le constructeur de pneus Pirelli (4,43%). STRATÉGIES N° 1860 La Semaine vue par le mouvement LAETITIA PFEIFFER Laetitia Pfeiffer quitte son poste de directrice transformation digitale chez Infosys pour rejoindre Publicis nurun au poste de directrice générale adjointe, où elle aura pour mission de piloter la stratégie digitale et l’innovation de carrefour France. le tweet Alexis Donot # @Alexisdonot, 13 mai Argusdelapresse a été heureux de recevoir AlainJuppé qui souhaitait visiter une entreprise dynamique et innovante. # DR directrice générale adjointe de Publicis Nurun BERnARD ZEkRI directeur général de Radio Nova et vice-président des Inrockuptibles « Quand on voit la gauche, on comprend la crise à L’obs » La motion de défiance votée contre Matthieu Croissandeau à L’Obs. Bigre ! Commenter une motion de défiance, c’est un peu comme prendre parti dans un divorce. L’Obs, comme quasiment tous les titres de presse écrite, traverse une passe difficile. Et quand on voit le visage qu’offre la gauche ces dernières semaines, on comprend qu’il soit ardu de s’accorder sur la ligne éditoriale de l’hebdo qui la couvre historiquement. Les journalistes de L’Obs s’accordent pour reconnaître que l’équipe de direction ne fonctionnait pas. Matthieu Croissandeau a présenté un plan de relance qui a davantage convaincu les actionnaires que les salariés. On verra à qui l’avenir donnera raison. La publicité digitale qui dépasse pour la première fois la publicité TV en Europe, selon l’IAB. Ce n’est qu’un début. Le numérique balaie tout sur son passage. Et la France a un grand potentiel de développement. La révolution qui s’annonce va aussi profiter aux médias sociaux. Entre 707 millions et 1,2 milliard d’euros, c’est ce que va peser la pub sur les mobiles et les tablettes. Pas besoin de dessin… EN BREF La BBC sauve son statut grâce à David Cameron et prévoit des quotas pour les minorités dans son livre blanc. En France, on critique sans indulgence notre service public, et on regarde avec envie la BBC pour la qualité de ses programmes. Cette fois-ci, les Anglais ont bien failli voir leur vénérable institution perdre sa belle indépendance. Il a fallu que Cameron s’oppose à son ministre de la Culture, Mr. Whittigale, pour maintenir la redevance, poursuivre les émissions qui font de l’audience et payer les gros cachets des animateurs stars. Enfin, sur le sujet de la diversité, la BBC prend de l’avance sur notre service public : 50 % de femmes à l’antenne, 8 % de handicapés, 8 % de LGBT et 15 % de minorités visibles. Le groupe TF1 qui recrute Yann Barthès et Yves Calvi. La nouvelle version du Petit Journal pourrait s’appeler Temps de cerveau disponible. TF1 refuge de l’esprit Canal, on peut sourire… STRATÉGIES N° 1860 6 Preuve que les temps changent, TF1 aussi. Fini le robinet à séries, c’est Ara Aprikian, l’homme qui avait remonté D8 en recrutant Cyril Hanouna, qui fait venir Yann Barthès et Laurent Bon, héritiers de l’esprit Canal, Grégoire Margotton pour l’Euro sur TF1, et Yves Calvi pour LCI. Amazon veut concurrencer You Tube avec une plateforme de vidéos qui rémunère ses créateurs. Amazon, Facebook, Twitter, You Tube et d’autres ! La compétition entre les plateformes vidéo a commencé. Qui attirera les meilleurs contenus ? Chaque jour amorce un peu plus cette révolution. On voit bien la difficulté à repenser l’exception culturelle française et le modèle Canal +. Après SFR Presse, l’appli SFR Play lancée avec un mois d’accès gratuit à la VOD. Même si l’Autorité de la concurrence valide le rapprochement Canal +/Be in Sport, la bataille pour la richesse des contenus sera féroce entre les propriétaires de tuyaux. On peut en douter, mais a priori tant mieux pour la création et pour les consommateurs. ◊ Propos recueillis par AmAury de rochegonde 19/05/2016 GRAND PRIX DES STRATÉGIES DE COMMUNICATION 2016 GRAND PRIX STRATÉGIES DE LA Communication -- Éditoriale -- >> Date limite de remise de vos dossiers : le 3 juin 2016 CONTACT Negar MOSHREFI Tél. : 01 78 16 31 09 E-mail : [email protected] Avec le soutien de En partenariat avec L'ÉVÉNEMENT Enquête L’INNOVATION, MOTEUR ESSENTIEL DE L’INFLUENCE ÉTUDE La quatrième édition de « Most Influential Brands », l’étude d’Ipsos dont Stratégies publie en exclusivité les résultats pour la France, confirme l’hégémonie grandissante de Google, qui creuse l’écart avec Microsoft et les autres Gafa. Seul représentant français, Le Bon Coin, qui fait une entrée fracassante dans le Top 10. LIONEL LÉVY @liolev75 Q uand une marque est influente aux yeux des Français, mieux vaut le savoir. Nicolas Sarkozy en a fait les frais le 12 mai dernier devant un parterre de chefs d’entreprise de la région lyonnaise. « C’est quoi Le Bon Coin ? », a benoîtement demandé le patron des Républicains à l’un d’entre eux qui lui expliquait recruter via le site de petites annonces. Le déferlement de sarcasmes des internautes n’a pas trainé. Sur Twitter, le haschtag #Sarkozyleboncoin a été le sujet le plus commenté du jour. Fondé il y a dix ans, Leboncoin.fr est le premier site de petites annonces en France avec 800 000 annonces par jour et plus de 23 millions de visiteurs uniques par mois, en quête de mobilier, de logement, d’une voiture et même d’un conjoint ou d’un travail. Ainsi, la plateforme est devenue le premier site d’emploi privé de France, avec 50 000 à 100 000 postes pourvus chaque mois. Figurant pour la première fois dans cette quatrième édition de l’étude « Most influential Brands in France » de l’institut Ipsos, en compagnie de Blablacar, C-Discount et Deezer, Le Bon Coin fait une entrée fracassante dans le Top 10, se classant à la 6e place, juste derrière les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) et Microsoft. C’est aussi la seule marque française (fi liale du norvégien Schibsted) présente dans ce classement. L’an passé, LES 10 MARQUES LES PLUS INFLUENTES EN FRANCE EN 2016 500 466 400 294 300 200 259 246 216 211 199 195 189 184 100 0 VS 2015 Google = Amazon Microsoft Facebook +5 STRATÉGIES N° 1860 -1 +1 Apple Le Bon Coin You Tube Samsung +1 - +11 -5 Ikea Visa +1 -2 8 E. Leclerc était à la 4e place (rétrogradé cette année à la 12e) et EDF à la 9e (aujourd’hui 13e). « POUR LES CONSOMMATEURS, INTERNET C’EST GOOGLE ». Outre le recul des enseignes françaises, ce Top 10 est marqué par la prégnance toujours plus forte d’acteurs du numérique. La quasi-totalité des marques les plus influentes font partie de cette nouvelle économie. Des marques jeunes, pour la plupart nées il y a moins de vingt ans, qui, par leur capacité d’innovation et d’adaptation, ont réussi à préempter nos usages quotidiens. « Les marques les plus influentes sont aujourd’hui celles qui tirent le plus parti de la vie connectée, souligne Dominique Lévy-Saragossi, directrice générale d’Ipsos France. La structuration du quotidien passe plus que jamais par le web. À l’exception d’Ikea, qui s’est d’ailleurs fortement numérisé, il n’y a plus de retailer, au sens strict, dans le classement, mais des marques liées au digital ou à la dématérialisation. » Ainsi, cette année, tous les Gafa progressent dans le classement, constituant, avec Microsoft, intercalé à la 3e place, le Top 5. Cette quatrième édition confirme l’écrasante domination de Google. La marque de Mountain View accentue encore son leadership, laissant les autres marques, tous secteurs confondus, loin derrière elle. Quel que soit l’âge des consommateurs, des millennials aux seniors, le géant américain caracole en tête : il est crédité d’un index d’influence de 466 (contre 443 en 2015), ce qui signifie qu’il 19/05/2016 © William Parra pour Stratégies est 4,66 fois plus influent que la moyenne de toutes les autres marques. Mieux, le moteur de recherche se classe en tête dans huit des onze dimensions de l’influence : « cette marque est essentielle dans ma vie », « elle a changé mon quotidien », « elle correspond à mon style de vie », « j’y suis personnellement attaché », « elle fait partie de mon vocabulaire quotidien », « elle est importante dans le monde d’aujourd’hui », «elle m’a encouragé à faire des choix plus avisés » et « a rendu ma vie plus intéressante ». C’est aussi la deuxième marque à laquelle les consommateurs s’identifient le plus, derrière Amazon, et l’entreprise qu’ils considèrent comme ayant le plus modifié leur façon d’interagir avec les gens, derrière Facebook. Raison de cette hégémonie toujours plus importante ? « Le réflexe Google est inscrit dans les usages, commente Dominique Lévy-Saragossi. Mais si, pour les consommateurs, internet c’est Google, c’est parce qu’il s’agit d’une entreprise qui ne cesse 19/05/2016 d’innover et dont la dimension servicielle est de plus en plus reconnue. » Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, directrice de communication de Google France, confirme : « Notre obsession principale est de résoudre les problèmes quotidiens de tout un chacun grâce à des innovations continues. » Au-delà du moteur de recherche et de son millier de modifications annuelles, Google abreuve les internautes de nouveaux outils : services de partage d’information, tel Google +, outils de traduction dorénavant LE BON COIN, dirigé par Antoine Jouteau, fait une entrée fracassante dans le classement en se hissant à la 6e place. C’est aussi la seule entreprise française du Top 10. LE TOP 10 PAR TRANCHE D’ÂGE MILLENNIALS (18-34 ANS) 1. Google 2. Amazon 3. Facebook 4. Apple 5. Le Bon Coin 6. Ikea 7. Microsoft 8. You Tube 9. Samsung 10. Coca-Cola (1) GÉNÉRATION X (35-50 ANS) 1. Google 2. Amazon 3. Microsoft 4. Free (1) 5. You Tube 6. Décathlon (1) 7. Le Bon Coin 8. Coca-Cola (1) 9. E. Leclerc (1) 10. Facebook BABY-BOOMERS (+ DE 50 ANS) 1. Google 2. Microsoft 3. Amazon 4. Facebook 5. EDF (1) 6. Orange (1) 7. Visa 8. Apple 9. Lidl (1) 10. Danone (1) (1) Marque non présente dans le Top 10 global et donc spécifique à cette tranche d’âge. 9 STRATÉGIES N° 1860 © Google GOOGLE confirme sa domination, se classant même en tête dans huit des onze dimensions de l’influence. disponibles hors ligne, comme Google Traduction, plateformes d’e-mails performantes (Gmail), systèmes de vidéoconférences instantanées, tel Google Hangouts, instruments de cartographie (Street View, Google Earth, Google Maps…). Des fonctionnalités conçues comme de véritables assistants personnels d’aide à la décision. Cette capacité d’innovation est identifiée par Ipsos comme le levier majeur de l’influence, loin devant la confiance que l’on peut avoir en une marque, sa présence en communication ou encore les valeurs auxquelles elle se réfère et ce, quelle que soit la classe d’âge des consommateurs. LE PARI DE LA DIVERSIFICATION. Expérience client et innovation sont également les maîtres mots d’Amazon, qui réalise la plus forte progression du Top 10 (+ 5 places en un an), après You Tube (7e, en gagnant 11 places), propriété de Google. Le numéro un de l’e-commerce, qui ravit la 2e place du classement à Microsoft (4e), est présent sur tous les fronts de l’innovation (matériel, logiciels et services). Son bud- LES PRINCIPALES DIMENSIONS DE L’INFLUENCE DES MARQUES 14 % Elles sont importantes dans le monde d’aujourd’hui 10 % Elles correspondent à mon style de vie Elles font partie de mon vocabulaire quotidien 7% J’y suis personnellement attaché 7% Elles sont essentielles dans ma vie 6% Elles ont changé mon quotidien 6% 5% Elles ont rendu ma vie plus intéressante Elles ont modifié ma façon de faire les courses 4% Elles m’ont encouragé à faire de meilleurs choix 4% Je m’y identifie 4% Elles ont modifié la façon dont j’interagis avec les gens STRATÉGIES N° 1860 3% 12 10 get R & D est en augmentation constante chaque année, classant l’entreprise dans le Top 20 mondial de celles qui investissent le plus en recherche et développement. « Amazon travaille constamment à améliorer l’expérience client, explique Frédéric Duval, country manager d’Amazon France. En enrichissant la sélection – plus de 200 millions de références au sein de 31 boutiques – et en offrant à nos clients un très bon rapport qualité/prix ainsi qu’une livraison plus rapide et pratique, nous innovons au service de nos clients chaque jour. » Parmi les innovations récentes, le Dash Button, un boîtier wifi pour commander de sa cuisine un produit du quotidien, le Dash Wand, pour scanner chez soi les codes-barres, Prime Now, un service de livraison en une heure, ou encore Fresh, qui propose des sacs réfrigérés pour recevoir du frais, bientôt disponibles en France. « Comme les autres, nous avons conscience que les gagnants d’aujourd’hui ne seront pas forcément ceux de demain, insiste Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, de Google France. C’est pourquoi il faut sans cesse se remettre en cause. Cette saine paranoïa nous permet de nous autoriser des innovations disruptives dans d’autres secteurs. » Google Car, Google Glass, lentilles connectées à destination des personnes diabétiques pour la mesure de leur taux d’insuline…, tous les projets de Google X, le laboratoire du moteur de recherche, explorent les défis du futur dans de nombreux domaines. Pour rester en pointe, ce pari de la diversification par l’innovation au-delà de son cœur de métier est tenté par la majorité des entreprises du numérique. Domotique, e-santé, audiovisuel…, les frontières se 19/05/2016 L'ÉVÉNEMENT / Enquête brouillent de plus en plus. Amazon a ainsi lancé en 2014 Echo, un assistant domestique en forme de haut-parleur connecté, vendu à quelque 3 millions d’exemplaires aux États-Unis, que Google s’apprête à concurrencer. De même, le géant du commerce en ligne américain vient de déployer dans cinq pays (États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, Autriche et Japon) une plateforme vidéo concurrente de You Tube, Amazon Video Direct, qui sera bientôt proposée en France. Le géant de l’e-commerce met également un pied dans le cinéma, avec le rachat des droits de Café Society, le dernier film de Woody Allen, et va lancer plusieurs marques, notamment alimentaires à la fin du mois (lire page 4.). S’IMPLIQUER DANS LE LOCAL. Mais l’innovation n’est pas en elle-même suffisante à rendre une marque influente. Outre de nouvelles fonctionnalités mises en œuvre sur What’s App, Messenger et Instagram, Facebook, désormais 4e, a multiplié les actions de terrain cette année, notamment par des rencontres avec des start-up et associations locales. « Au-delà des innovations technologiques, les consommateurs souhaitent également que les entreprises s’impliquent dans l’écosystème local, voire sur des questions sociétales, estime M ic hel le Gi l ber t , d i rec t r ic e de l a c o m m u n i c a t i o n d e Fa c e b o o k e n France. Notre réactivité aux attentats avec la mi se en place de Sa- Le ToP 5 deS mArQueS SeLon LA dImenSIon de L’InFLuence Source : Most Influential Brands, Ipsos 2015. Je SuIS PerSonneLLemenT ATTAchÉ À ceTTe mArQue Google Amazon (+12) Decathlon (+3) Apple (+5) Facebook (+14) 19 % 18 % 17 % 16 % 16 % ceTTe mArQue A modIFIÉ mA FAÇon de FAIre LeS courSeS Amazon (+1) 34 % E. Leclerc (-1) 27 % Lidl (+1) 26 % Carrefour (-1) 21 % Vente privée (+6) 20 % 19/05/2016 fety Check ou encore nos actions de lutte contre le racisme avec la Licra ont peut-être porté leurs fruits. » Selon Antoine Jouteau, directeur général du Bon Coin, l’une des forces de son site est justement cet ancrage local. « Il s’agit de faciliter les échanges au quotidien de nos utilisateurs, explique-t-il. C’est pour cela que nous avons récemment intégré un système de géolocalisation pour leur permettre de trouver ce qu’ils cherchent dans un rayon de 20 à 30 km autour d’eux. De même, une fonctionnalité de messagerie permettra bientôt aux acheteurs et vendeurs de communiquer à l’intérieur du site sans passer par l’e-mail. » Pas forcément à la pointe de la technologie, mais pas non plus ringard, Le Bon Coin ! Le site, qui a failli s’appeler Chez Georgette et a été entièrement relooké il y a dix-huit mois, est plébiscité par les 18-34 ans (5e place) dans l’étude Ipsos, alors que les plus de 50 ans l’ignorent, à l’instar de Nicolas Sarkozy, qui a accepté l’invitation d’Antoine Jouteau de venir parler emploi dans les locaux du site de petites annonces. L’influence, ça se cultive. ◊ 466 Index d’influence de Google (contre 443 en 2015), ce qui signifie qu’il est 4,66 fois plus influent que la moyenne des autres marques. MÉTHODOLOGIE Enquête réalisée en ligne du 19 au 25 novembre 2015 avec un échantillon de 2 000 individus âgés de 18 ans et plus représentatifs de la population française. 100 marques ont été testées, dont 50 locales. L’influence d’une marque se construit dans onze dimensions. Chaque répondant évalue dix marques en lui associant ou non des attributs (autant qu’il le souhaite, parmi 57 propositions). Pour chaque répondant, le score d’influence d’une marque correspond au nombre d’attributs sélectionnés parmi les onze dimensions. Le score d’influence global de chaque marque est la moyenne des scores individuels ainsi obtenus. L’index d’influence – sur lequel les marques sont classées – est le score d’influence global de cette marque divisé par la moyenne des scores d’influence de toutes les marques. ceTTe mArQue eST rÉeLLemenT ImPorTAnTe dAnS Le monde Google 61 % Microsoft 45 % Apple (+2) 43 % EDF 35 % Amazon (+11) 33 % ceTTe mArQue correSPond À mon STyLe de VIe Google 28 % Ikea 26 % Amazon (+3) 26 % Le Bon Coin 25 % Decathlon (-1) 24 % ceTTe mArQue FAIT PArTIe de mon VocABuLAIre QuoTIdIen Google 42 % Coca-Cola (-1 %) 39 % Bic 29 % Facebook 28 % Nutella (+3 %) 23 % ceTTe mArQue eST eSSenTIeLLe dAnS mA VIe Google (+1) EDF (-1) La Poste Microsoft Visa ceTTe mArQue A chAngÉ mon QuoTIdIen Google Microsoft Amazon (+6) Facebook (+1) Apple (+1) ceTTe mArQue A rendu mA VIe PLuS InTÉreSSAnTe Google 33 % Microsoft 20 % YouTube (+7) 18 % Amazon (+3) 16 % Facebook 15 % 31 % 24 % 19 % 15 % 14 % ceTTe mArQue m’A encourAgÉ À FAIre de meILLeurS choIX Google 25 % Amazon (+2) 19 % Le Bon Coin 13 % Lidl (+19) 12 % Fnac (+3) 11 % 42 % 28 % 25 % 22 % 19 % c’eST une mArQue À LAQueLLe Je m’IdenTIFIe Amazon (+15) 10 % Google (+1) 10 % Decathlon (+1) 9% Ikea (+4) 9% Le Bon Coin 9% 11 ceTTe mArQue A modIFIÉ mA FAÇon d’InTerAgIr AVec LeS genS Facebook 29 % Google 24 % Microsoft 16 % Samsung 16 % Free (+1) 11 % StratégieS N° 1860 BUSINESS Actualité PARIS VAUT BIEN DES LICENCES marketing Vélib, P’tit Vélib, Ville de Paris… Depuis 2013, la Mairie de Paris est pionnière dans la commercialisation de ses marques sous licence. Ce modèle économique, au-delà des produits dérivés, s’étend à des événements et à des expériences inédites, et donne des idées à d’autres institutions publiques. LE RESTAURANT BIO EXKI organise les expositions « i Vélib i can fly ». LES COMPTOIRS RICHARD commercialisent une gamme de cafés et thés Ville de Paris. L es Champs-Élysées accueilleront le 5 juin la 5e édition des 24h Vélib, une journée festive proposant différentes animations dont un relais de 400 Vélib au profit de projets associatifs et un circuit P’tit Vélib pour les enfants. Au-delà de son succès, cette opération qui a attiré quelque 8 000 personnes l’an passé est unique pour la Mairie de Paris en raison de son modèle économique. « 24h Vélib est le seul événement de la ville sous licence, donc financé par une entreprise qui se charge de l’organisation et de la recherche de sponsors, et qui verse une redevance à Paris pour l’utilisation de la marque Vélib », explique Gildas Robert, directeur du département marketing et communication des marques à la Mairie de Paris. C’est l’agence Hugo Events qui a remporté ce contrat de licence tout à fait inédit pour une collectivité locale et plus globalement pour une institution publique française. STRATÉGIES N° 1860 @strategies1 © Sophie Robichon/Mairie de Paris © Exki Cathy Leitus « Il est légitime de rechercher des revenus additionnels pour le bien de la collectivité. » gildas robert, directeur du département marketing et communication des marques de Paris Tout aussi original, la chaîne de restauration rapide et bio Exki a obtenu la licence Vélib pour l’un de ses restaurants près de l’Opéra Garnier. Rebaptisé La Maison Vélib Exki, c’est le premier restaurant d’une marque municipale sous licence : il vend les produits Vélib, organise des débats citoyens, les expositions « I Vélib I can fly » pour valoriser de jeunes graphistes parisiens, et propose la presse, internet, etc. « Ce café Vélib assure le rayonnement de notre service public de vélos, crée de l’attachement à la marque pour ses utilisateurs, sensibilise les jeunes à une nourriture saine et naturelle. Avec 210 000 clients en dix-huit mois, ce partenariat est rémunérateur pour la ville », commente le directeur marketing, qui a confié à l’agent de licence Arboresens, fondé par Elisabeth Dubost (ex-Mattel), le soin de sélectionner les bons partenaires. Comme la start-up Zig Zag, qui propose des balades à thèmes en Vélib aux Parisiens 12 et aux touristes au départ de La Maison Vélib Exki. « La force de la marque Vélib et l’animation de sa communauté nous ont permis de sortir des frontières du produit dérivé pour proposer des expériences de marque inédites, toujours sous licence », se félicite Gildas Robert. GARDER LE CONTRÔLE. « L’idée de valoriser commercialement certaines marques de la ville est née d’une démarche défensive qui visait à protéger et promouvoir les 300 marques dont la Mairie de Paris est propriétaire, afin que son image ne soit pas détériorée par la vente incontrôlée de produits par les “marchands du temple ”», poursuit le communicant, à l’initiative de la création du département marketing en 2013. Depuis, avec son équipe, s’inspirant des villes de New York, Londres, Dublin ou Amsterdam, il a développé quatre marques : Vélib (55 produits ciblés sur les Parisiens et touristes CSP + de moins de 19/05/2016 © Henri garat/Mairie de Paris DANS LE CONCEPT STORE de l’hôtel de ville et dans plus de 600 boutiques, les produits Vélib génèrent plus de 2,5 millions d’euros de ventes. 45 ans, plutôt des femmes, modernes et dynamiques), Ville de Paris (200 produits positionnés sur l’art de vivre et le raffinement pour touristes CSP + de plus de 35 ans), P’tit Vélib et Raconte-moi Paris. Ce pionnier défend qu’il est dans « la fonction des responsables de communication publique d’identifier les aspirations des publics auxquels ils s’adressent. Et légitime de rechercher, par l’intermédiaire de partenariats avec le secteur privé ou par la création de marques déposées, des revenus additionnels pour le bien de la collectivité et de ses concitoyens. » Mais la mission d’une collectivité territoriale n’est pas de vendre. La Mairie de Paris a donc trouvé un autre modèle : la vente de produits sous licence, qui s’apparente à la « location de sa marque à un tiers moyennant le paiement de Royalties », explique Elisabeth Dubost. Dans le licensing, l’ayant droit ne finance rien mais contrôle tout le processus de fabrication des produits. C’est l’entreprise se voyant 19/05/2016 confier la licence qui assume, seule, le risque financier (création des produits, stocks). En France, aucune institution publique n’a adopté ce modèle et les musées achètent leurs produits dérivés et autres goodies sur catalogue. « Suivant l’exemple de la Mairie de Paris et de ses succès, qui démontrent que la communication peut être source de recettes, des institutions également conseillées par Arboresens réfléchissent à leur plateforme de marque et au licensing », révèle Elisabeth Dubost. INTÉRESSEMENT DE 10 %. Car ça marche ! Les produits touristiques Vélib disponibles à l’adresse www.boutique.paris.fr, dans le concept store de l’hôtel de ville et dans plus de 600 boutiques (grandes enseignes, aéroports…), génèrent plus de 2,5 millions d’euros de ventes et les événements et autres initiatives ont rapporté pas loin de 500 000 euros. La Mairie de Paris perçoit un minimum garanti et un pourcentage de l’ordre de 13 L’armée de l’air, la Marine et Paris Musées sur le pont en 2015, les produits sous licence de l’US army ont généré 92,5 millions de dollars de ventes, ceux de la défense italienne, 63 millions, et le Victoria & albert Museum de Londres, 92 millions. La France est en retard mais l’exemple de Paris fait des émules, à l’instar de l’armée de l’air et sa marque Patrouille de France, la Marine nationale ou Paris Musées qui planchent sur des programmes de licence ou de cobranding. 10 % sur la vente de ces produits. « Le nombre de licenciés a progressé de 64 % et les Royalties sont en augmentation de 92 % », ajoute Gildas Robert. La quête de revenus additionnels n’est pas le seul objectif. « Paris est dans une compétition internationale et l’une de nos missions de service public est de préserver l’emploi des 10 % de Parisiens qui travaillent pour le tourisme. Les clients de nos produits sont les ambassadeurs de Paris, rappelle Gildas Robert. La Mairie est aussi soucieuse de valoriser les entreprises de son territoire et de promouvoir ses savoir-faire. » Avec Les Comptoirs Richard, la direction marketing va même plus loin : après le lancement de produits (café, thé, carrés de chocolat pour accompagner le café) pour les particuliers, sous la marque Ville de Paris, elle a décidé de commercialiser cette gamme auprès des professionnels des cafés, hôtels et restaurants. Plus de volume à la clé et une image de Paris qui se propage… ◊ StratégieS N° 1860 BUSINESS / Actualité Isabella rossellini retrouve sa « famille » Lancôme PuBLIcITÉ Vingt ans après, la marque de prestige renoue avec l’égérie qui l’a accompagnée dans son accession au premier rang mondial du secteur de la beauté. Un coup de maître, selon les observateurs. PAScALe cAuSSAT @Pascale_Caussat c ’est un cas rare, surtout pour un annonceur de cet te enverg u re : presq ue v i ng t ans après la fin de la saga qui l’a liée à Isabella Rossellini de 1983 à 1997, Lancôme signe à nouveau avec l’actrice et mannequin. À 63 ans, elle rejoint l’équipe d’ambassadrices de la marque de L’Oréal Luxe pour des prises de parole corporate sur l’âge et la confiance en soi. Lors d’une rencontre avec la presse à Paris début mai, l’intéressée s’est confiée en toute sincérité sur ce contrat : « Dans les années 1980, les mannequins étaient anonymes. Aujourd’hui, ce sont des femmes qui ont une carrière. Je devais représenter la marque pendant deux ans, avec des visuels différents selon les pays. Finalement, je l’ai incarnée au niveau international pendant quatorze ans et cette fidélité, en rupture avec la culture de la nouveauté permanente, a été perçue de façon très positive par les femmes. » Sans compter que la marque est passée du cinquième au premier rang mondial du secteur de la beauté prestige dans le même temps. L’implication de l’égérie allait audelà d’une séance photo : « Je participais aux réunions sur les packagings et les formules car cela me permettait de donner de meilleures interviews. J’ai fait le choix final du parfum Trésor. Par la suite, sa créatrice Sophia Grojsman m’a raconté qu’elle en avait eu l’idée en regardant Casablanca. » La figure écrasante de ses parents, le réalisateur Roberto Rossellini et l’actrice Ingrid Bergman, a été déterminante : « J’avais peur de faire le même mé- STRATÉGIES N° 1860 ÉGÉRIE de la marque jusqu’en 1997, l’actrice a marqué les esprits dans ce spot de 1990 pour Trésor de Lancôme (Publicis). tier qu’eux. La publicité a popularisé mon image aux États-Unis et m’a permis d’avoir une carrière internationale, malgré mon accent. Lancôme ne m’a pas seulement donné un job, mais aussi une perspective de carrière. » RUPTURE DIFFICILE. Lancôme et Isabella Rossellini, c’est plus qu’une relation d’affaires. « C’est une famille, assure le publicitaire Olivier van Doorne, directeur de création de Select NY, qui a travaillé sur la campagne Trésor chez Publicis dans les années 1990. Elle était capable de passer des heures avec des clientes en plein tournage ou lors d’un lancement de produit. Lorsque le contrat s’est arrêté, elle en a été profondément blessée. » À l’époque, 42 ans était un âge canonique pour représenter une marque de beauté. Aujourd’hui au même âge, Penelope Cruz incarne Trésor et Julia Roberts, 48 ans, est 14 le visage du parfum numéro un en Europe, La Vie est belle. « Lancôme a véhiculé l’idée que pour être attirante il fallait forcément être jeune. Aujourd’hui, les femmes rêvent d’être élégantes, embellies mais pas d’être plus jeunes», souligne Isabella Rossellini. D’autant que le segment de l’anti-âge est celui qui assure actuellement la croissance du marché du soin (+ 1 % en France en sélectif en 2015, selon NPD). « Lancôme est une marque positive et Isabella Rossellini l’incarne parfaitement : elle est épanouie, saine et n’a pas eu recours à la chirurgie esthétique. C’est très aspirationnel pour toutes les femmes», affirme Charles Georges-Picot, coprésident de Publicis 133 qui gère le budget publicitaire. « C’est un coup de génie », renchérit Olivier van Doorne, surtout pour se différencier du grand rival aux États-Unis Estée Lauder, en pleine vague de jeunisme avec la « it girl » Kendall Jenner. ◊ 19/05/2016 © Alexi Lubomirski pour Lancôme 2016 BUSINESS / Actualité 19/05/2016 15 STRATÉGIES N° 1860 BUSINESS / La vie des budgets La Fondation ARC cible le grand public avec W IntéRêt généRAL Souffrant d’une image écornée depuis le scandale de 1999, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer confie sa communication à l’agence W. Objectif visé : s’imposer comme l’une des marques caritatives préférées des Français. OCéAne RedOn @Oceane_Redon A près plusieurs années d’errements publicitaires, la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer veut faire réentendre sa voix. « Il nous faut intégrer le Top 10 des marques caritatives préférées des Français », annonce Sylvain Coudon, directeur du développement des ressources et directeur de la communication. La Fondation ARC rassemble 180 000 donateurs et vise les 300 000 d’ici à trois ans. Pour atteindre cet objectif, elle s’est adjoint les services de W (Havas). Choisie face à Australie, Herezie et Révolution 9, l’agence travaille à la mise en place d’un territoire de communication pérenne axé autour d’une nouvelle identité visuelle et d’une nouvelle signature qui remplacera « Guérir deux cancers sur trois, nous, on y croit ». Celui-ci sera aussi illustré par une campagne 360 degrés dès octobre, qui mettra en avant le rôle de la Fondation ARC dans la lutte contre le cancer et expliquera son rôle de catalyseur de la recherche de pointe (agence médias en mécénat d’entreprise : KR Media). Un double événement sur la communication et la collecte de dons va également voir le jour à l’automne. « Pour redynamiser sa communication, nous allons revenir aux sources de cette marque pionnière, qui a inventé une nouvelle forme de collecte auprès du grand public. Dans nos futures actions, nous mettrons en avant ces financements collectifs en rappelant qu’un don auprès de la Fondation peut avoir une finalité à court terme », glisse François STRATÉGIES N° 1860 aisé. Créée en 1962 sous le nom d’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), elle a sombré en 1999 dans un scandale retentissant ayant abouti au procès de son fondateur Jacques Crozemarie, accusé d’abus de confiance et d’abus de biens sociaux. « Après cette affaire, l’association a communiqué de façon très discrète. Elle ciblait principalement un public de chercheurs à travers des relations presse et publics, mais aussi des revues spécialisées ou des salons », se rappelle Sylvain Coudon. Les donateurs étaient sollicités via des campagnes de marketing direct avec l’agence Optimus, qui travaille toujours pour elle. « Quelques campagnes grand public ont cherché à réveiller les consciences pour éviter la banalisation de la maladie, mais elles n’ont pas réussi à s’installer », note-t-il. Lamotte, directeur général de W. Pour repartir du bon pied, la Fondation ARC peut aussi s’appuyer sur les partenariats noués dès 2013 avec la Fédération française de triathlon et la Fédération française de la randonnée pédestre pour installer l’idée de la prévention du cancer par le sport. Elle vient aussi de lancer une compétition opposant Brief, Smart Agence, Spintank et WSB Agency pour la refonte de son site. Revenir sur le devant de la scène médiatique ne sera toutefois pas 16 L’AGENCE travaille sur une nouvelle identité visuelle et une signature qui remplacera « guérir deux cancers sur trois, nous, on y croit ». NOUVEAU STATUT. En 2012, l’association est devenue une fondation pour essayer de se donner un nouveau souffle « et générer de nouvelles relations avec un public renouvelé », glisse Sylvain Coudon. En effet, ce nouveau statut lui a permis de solliciter de grands donateurs (plus de 10 000 euros par an), soumis à des défiscalisations d’impôts. Malgré tous ces efforts, le scandale a laissé des traces puisqu’aujourd’hui encore, si la Fondation ARC est très connue en France, « ce n’est pas forcément pour de bonnes raisons », reconnaît Sylvain Coudon, qui conclut : « Nous avons quand même 65 % de bonnes opinions auprès des Français. » ◊ 19/05/2016 BUSINESS / La vie des budgets LES CONSULTATIONS ANNONCEUR MISSION AGENCES CONSULTÉES AGENCE SORTANTE Association pour l’accès aux garanties locatives Atout France Bureau national interprofessionnel du cognac Caisse nationale d’assurance maladie Caisse nationale d’assurance vieillesse Communauté de communes du Ried de Marckolsheim Conseil régional Alsace-ChampagneArdenne-Lorraine Cuisinella Conseil médias et achat d’espace Appel d’offres en cours – E-CRM et actions marketing en ligne Programme d'information et promotion Appel d’offres en cours Appel d’offres en cours – – Schéma directeur de communication Conseil médias et achat d’espace web Communication Appel d’offres en cours Appel d’offres en cours Appel d’offres en cours – – – Conception graphique des supports de communication Publicité Appel d’offres en cours – Appel d’offres en cours Change Défenseur des droits Direction départementale des territoires et de la mer de Gironde Établissement public foncier d'Île-de-France Fondation ARC Fortuneo Ikea Inter Rhône Interbev Communication institutionnelle Communication Appel d’offres en cours Appel d’offres en cours – – Communication Appel d'offres en cours – Refonte du site internet Publicité Conseil médias et achat d'espace Publicité Publicité viandes, volailles, charcuteries et œufs Label rouge en Europe Identité visuelle Signalétique de la Coupe de la Ligue de juillet 2016 à juin 2020 Publicité Publicité sur les pâtes sèches Brief, Smart Agence, Spintank et WSB Agency Appel d’offres en cours Appel d’offres en cours La Famille XXL, La Rue et Sowine Appel d’offres en cours – JWT Paris Dentsu Aegis Network et Group M Sowine – Appel d’offres en cours Cidi, Kénéo, Lagardère Sports, Peradotto et Quarterback DAN Paris et Tribal Ici Barbès, Jésus & Gabriel, Leo Burnett, McCann et St John (Pitchville) Appel d’offres en cours – – Appel d’offres en cours Buzzman, Mademoiselle Scarlett, Pschhh, Rosbeef et WNP (VT Scan) Appel d’offres en cours Appel d’offres en cours – – La Banque postale Ligue de football professionnel L'Occitane Lustucru Météo France Muséum national d'histoire naturelle Pimkie Radio France Vulcania Commercialisation des espaces publicitaires des supports mobiles Relations presse Stratégie d'activation à l'international Conseil médias et achat d’espace Conseil en stratégie, communication grand public et web marketing – Ici Barbès – Mediabrands Mullen Lowe One En italique = Nouveaux budgets en consultation. LES TRANSFERTS ANNONCEUR MISSION Artcurial Association pour le développement de la formation professionnelle dans le transport et la logistique (AFT) Croix-Rouge française Demathieu Bard Direct Assurance Direct Assurance FondAtIon ARC Galbani Intercaves Ladurée Nuance Paysan breton Pertois-Lebrun Identité graphique Yorgo Tloupas Création de l'univers graphique du programme Brandminded by Australie Objectif CO2 – – Publicité Contenu éditorial, corporate et commercial Communication publicitaire et social media RP Communication Communication RP Stratégie digitale RP Campagne de marketing collaboratif Création de l'identité d'une nouvelle gamme – – – – Service interne Ogilvy Milan Lucette – – – – 19/05/2016 NOUVELLE AGENCE Brand Station Wellcom DAN Paris TBWA Corporate W DDB Paris Lucette Emakina Hotwire Sampleo Lucette 17 ANCIENNE AGENCE STRATÉGIES N° 1860 BUSINESS / Actualité Local Planet, la solution internationale de mediatrack AchAT d’eSPAce En se positionnant comme l’une des agences fondatrices du réseau Local Planet, l’agence médias indépendante Cospirit Mediatrack s’ouvre de nouvelles opportunités de croissance, notamment sur le marché international. emmAnueL gAVArd @Manu_Gavard DR huit agences, décrit Florian Grill. Un réseau n’est efficace que s’il y a lien capitalistique. » F ace aux chiffres, le constat est limpide. « Il y a vingt ans, en France, 40 % des briefs d’agences médias étaient internationaux. Aujourd’hui, ils représentent 90 % des appels d’offres, lance Florian Grill, PDG et cofondateur de l’agence médias indépendante Cospirit Mediatrack. Une agence indépendante francofrançaise n’a à sa disposition que 10 % du marché ». Le reste étant réservé aux « Big Six » : WPP, Omnicom, Publicis, Interpublic, Dentsu Aegis Network et Havas. Pour espérer se développer, c’est compliqué… Dans les autres pays, le problème est identique. Si l’absence de loi Sapin permet aux agences indépendantes d’avoir plus de poids qu’elles n’en ont en France, la STRATÉGIES N° 1860 question des briefs internationaux se pose tout de même. Fortes de ce constat, plusieurs agences médias indépendantes à travers le monde ont décidé de s’unir. Si la plupart d’entre elles formaient déjà le réseau d’agences Colombus – qui disparaît –, huit ont passé un nouveau cap en scellant un partenariat capitalistique baptisé Local Planet : Horizon Media aux États-Unis, Zertem en Espagne, Media Italia en Italie, Pilot en Allemagne, The 7 Stars au RoyaumeUni, Percept Media en Inde, Tre Kronor Media pour l’Europe du Nord et, donc, Cospirit Mediatrack en France. «Concrètement, les huit agences fondatrices sont actionnaires de Local Planet à proportion de leur taille et, inversement, Local Planet possède une part des 18 PLUS DE 40 PAYS CONCERNÉS. Pour Cospirit Mediatrack, les parts détenues et cédées sont d’environ 5 %. Pour d’autres agences, comme Horizon Media (1 800 personnes), les parts sont évidemment plus importantes, sans être pour autant majoritaires. En plus des fondatrices, 40 agences présentes dans 40 pays sont affiliées au réseau. Pour l’organisation, Local Planet a recruté une grosse pointure : Martyn Rattle, le fondateur de Vizeum (Dentsu Aegis Network), occupera le poste de global CEO et sera en charge de développer ce « septième » réseau mondial, qui tient déjà ses premiers clients. Au bout du compte, le résu ltat devrait être positif pour les agences. « Nous misons sur la deuxième catégorie de clients des Big Six [au-delà de la 100e place dans le classement des 250 plus gros annonceurs], explique Marc Lewitanski, directeur général et vice-président de Cospirit Mediatrack. Quand vous n’êtes pas un gros client dans les réseaux, le niveau de service n’est pas le même, car vous n’êtes pas prioritaire. » À terme, Cospirit Mediatrack espère passer un cap. L’agence, qui vient d’investir 2 millions d’euros dans un plan de développement d’ici à 2018, entend voir son activité internationale passer de 15 % à plus de 40 %. Dans la foulée, une opération de croissance externe pourrait aussi se profiler… ◊ 19/05/2016 BUSINESS / Étude de cas Jean Imbert cuisine avec Sojasun ALImenTATIon Pour faire entrer les produits à base de soja dans la consommation des Français, Sojasun et Mullen Lowe Paris se sont appuyés sur la notoriété du cuisinier Jean Imbert, vainqueur de Top Chef. ocÉAne redon Oceane_Redon moyen COLLABORER AVEC UN CHEF. Pou r faire du soja un réflexe dans l’alimentation des Français, Sojasun, accompagnée par son agence Mullen Lowe Paris, commence dès 2014 à collaborer avec le cuisinier Jean Imbert (connu pour avoir remporté la saison 3 de l’émission Top Chef sur M6 en 2012). « Nous 19/05/2016 DR objectif DÉMOCRATISER LES RECETTES VÉGÉTALES. Créée en 1988 en Bretagne, Sojasun (Triballat Noyal) veut démocratiser l’accès aux produits alimentaires à base de soja auprès de consommateurs en quête d’une alimentation saine, responsable et gourmande. La marque, qui commercialise une quarantaine de références de desserts, boissons, plats et aides culinaires, détient alors 80 % de part de marché sur le rayon ultra-frais (yaourts et desserts) et 50 % au global sur les produits au soja. Hormis les marques de distributeur, ses principaux concurrents sont Bjorg, Gerblé, Céréal et la marque Alpro, qui est récemment arrivée sur le marché français. Début 2014, Sojasun enregistrait un taux de notoriété spontanée de 45 %. « Malgré une notoriété spontanée en constante augmentation depuis 2013, les Français ne pensent pas souvent au végétal et, surtout, ne savent pas comment l’intégrer dans leur alimentation quotidienne », constate Gwenaëlle Le Garrec, directrice marketing et communication du groupe Triballat Noyal. JEAN IMBERT a apporté son savoir-faire et son image pour donner des idées de recettes à base de soja. avons choisi d’utiliser cette personnalité comme un accélérateur de notoriété et un passeur vers le contenu de la marque » via une campagne TV et web visible aussi en 2015, glisse Gwenaëlle Le Garrec. L’an dernier, l’achat d’espace pour ces spots télévisés a été de 2,8 millions d’euros. En parallèle, en 2014 et 2015, la marque met en place une campagne d’affichage nationale, dont le principal objectif est de travailler la notoriété et de rattacher Sojasun au monde du végétal. Dans un second temps, début 2015, l’opération « Astuces végétales Sojasun » a été lancée en digital et sur les réseaux sociaux (avec l’agence Golin), pour aider les Français à faire entrer le végétal dans leur quotidien en leur proposant des idées de recettes à base de soja. 19 résultat VENTES EN HAUSSE DE 12 %. Grâce à cette campagne, la notoriété spontanée de Sojasun a augmenté de 7 points entre 2014 et 2015 pour atteindre 52 %. Par ailleurs, à chaque diffusion de campagne, les ventes des produits de la marque ont enregistré une hausse de 12 % environ. Pou r pou r su iv re sa m i ssion d’évangélisation en matière d’alimentation végétale, la marque Sojasun veut désormais continuer « la création de contenus pour aider les Français à mettre du végétal dans leur quotidien ». « Notre objectif, avec les “Astuces végétales Sojasun” était de créer une véritable bibliothèque de contenus à disposition des consommateurs», conclut Gwenaëlle Le Garrec. ◊ STRATÉGIES N° 1860 BUSINESS / Actualité TF1 prend les cerveaux disponibles chez canal + TÉLÉVISIon Le recrutement de Yann Barthès et de Laurent Bon pour TF1 et TMC s’inscrit dans une entreprise de montée en gamme sur l’image… en allant chercher les talents chez Canal +. AmAury de rochegonde @derochegonde à STRATÉGIES N° 1860 impertinence ». L’émission pourrait s’appeler, en pied-de-nez à Patrick Le Lay, Temps de cerveau disponible, selon Pure Media. © Jacques Demarthon/AFP la rentrée 2015, Ara Apr ik ian avait été convié à la présentation des programmes du groupe par TF1 Publicité. L’actuel directeur général adjoint de TF1 en charge des contenus était encore un conseiller de l’ombre, l’ex-homme du clair de Canal +. Celui qui avait fait exploser l’audience de Cyril Hanouna sur D8 venait alors de se faire évincer par Vincent Bolloré. Brouillé avec l’industriel depuis son raid sur son groupe, en 1997, Martin Bouygues n’a sans doute pas été fâché d’embaucher un dirigeant viré par son plus cher ennemi. Tout comme il n’a pas vu d’un mauvais œil le recrutement à LCI de Céline Pigalle, l’ex-directrice de la rédaction d’I-Télé. Cette fois, c’est aux programmes que s’attaque le nouveau patron de TF1, Gilles Pélisson. L’arrivée de Yann Barthès et Laurent Bon, cocréateur de Bangumi, traduit une volonté d’afficher une certaine audace et de trouver un nouveau ton, plus à même de séduire les jeunes et les CSP +. « Le choix de Yann Barthès est très pertinent, estime Béatrice Swiecka, directrice du pôle multiscreen chez KR Media. Il a un savoir-faire, un ton à l’américaine, la capacité de faire le buzz. Il sera face à On n’est pas couché le samedi en deuxième partie de soirée sur TF1 et opposé à Hanouna en access quotidienne sur TMC. C’est la réplique à D8. Cela fait un moment que le groupe cherchait à faire quelque chose à la façon du Petit Journal. Au lieu de “ faire comme”, ils se sont dit : “pourquoi pas lui”. » yAnn BArThÈS, héritier de l’esprit canal, est l’arme secrète du groupe TF1 pour contrer ruquier et hanouna, et rajeunir le cœur de cible de Tmc. Ara Aprikian n’a pas eu de mal à convaincre Laurent Bon : Bolloré renégocie à la baisse et veut réduire les tranches en clair de Canal +. Pénalisé par les difficultés du Grand Journal et le passage des Guignols en crypté, Le Petit Journal a perdu près de 400 000 téléspectateurs en un an. TF1 loue dans le transfuge de Canal « sa créativité, sa liberté de ton et son 20 CIEL MON YANN BARTHÈS. Une bonne idée, Barthès ? Isabelle Vignon, directrice de l’expertise médias de Dentsu Aegis, est plus partagée. Si l’animateur est jugé « très bien stratégiquement face à Ruquier » sur la Une, une émission positionnée à la fois sur l’actualité et la culture pour l’avant-soirée de TMC laisse l’experte sceptique. « Entre 19 h et 20 h, les Français consomment du pur divertissement, des séries, de la télé -réalité ou le talk-show d’Hanouna. Je ne sais pas comment on peut être super-décapant et faire une émission culturelle, sauf à refair e Ciel mon mardi . Tout dépend du casting des chroniqueurs. Il faut un positionnement extrêmement clair. » Avantage de Yann Barthès, il peut faire venir sur le groupe TF1 un public davantage CSP + et d’une moyenne d’âge de 39 ans pour Le Petit Journal. Une aubaine pour TMC qui peut espérer se recentrer sur un cœur de cible « 35-49 ans » et non pas « 35-60 ans », selon Béatrice Swiecka. TF1 a aussi débauché chez Canal + Grégoire Margotton pour l’Euro. Le recours à Yves Calvi pour les fins de journée de LCI est aussi salué : « Cela va rassurer les annonceurs et leur donner envie, rendre la chaîne plus sexy. L’image compte autant sinon plus que l’audience, ajoute-t-elle. Et le sang neuf fait du bien. » Ce n’est pas Gilles Pelisson qui démentira. ◊ 19/05/2016 DR Mobilisation verticale L’IAB 2016, qui s’est tenu à Lisbonne les 11 et 12 mai, a mis l’accent sur les spécificités de la publicité mobile. PUBLICITÉ Que ce soit dans ses formats ou ses modes narratifs, la publicité digitale doit mieux prendre en compte les nouveaux usages liés au mobile, ont insisté les agences et régies au congrès annuel de l’IAB Europe. DELPHINE SOULAS-GESSON, À LISBONNE @DelphineSoulas n on, le mobile n’est pas un écran comme les autres, et la publicité digitale, particulièrement vidéo, doit davantage en tenir compte. C’est ce qu’ont martelé agences et régies lors du congrès Interact de l’Interactive Advertising Bureau (IAB) Europe, qui s’est déroulé les 11 et 12 mai à Lisbonne, au Portugal. « Le mobile nous fait complètement changer de paradigme. C’est un appareil personnel, ce qui implique qu’un mauvais ciblage est encore pire que sur le web. Nous devons changer d’état d’esprit », insiste Marco Rigon, directeur général de l’agence Mobext (Havas). « Il faut que les annonceurs commencent à penser à la vidéo verticale », pointe de son côté Tom Hosking, directeur du Partner Studio International chez AOL (Verizon). Car si, pour l’instant, la quasitotalité (98 %) des publicités vidéo sont conçues horizontalement, le mobinaute tient son téléphone à la verticale. « Nous devons réaliser des ajustements techniques pour éviter à l’internaute d’avoir à tourner son téléphone », ajoute-t-il. Teads l’a compris : la régie a ré- 19/05/2016 36,2 milliards d’euros pour la publicité digitale en 2015 en Europe, contre 33,3 milliards pour la télévision. cemment lancé une nouvelle version de son format star, l’in-read, adaptée aux écrans verticaux. C’est également ce que propose la société française Adways, qui propose par exemple à ses clients d’adapter leurs films publicitaires au format vertical. « De plus en plus de campagnes seront directement tournées verticalement », avance Marco Rigon, de Mobext. RETOUR AU MUET. Autre paramètre à intégrer, le fameux temps de cerveau disponible. « Sur mobile, l’attention du consommateur est encore plus courte qu’à la télévision. Cela implique de faire des pubs moins longues et qui happent le mobinaute dès les premières secondes », estime Caroline Hugonenc, directrice marketing de Teads. Fini le spot de 30 secondes qui a fait les beaux jours de la télé : sur mobile, l’attention dépasse rarement les 10 secondes. Autre défi, le son. La plupart des mobinautes regardent les vidéos en mode « mute ». « Nous retournons à l’époque du cinéma muet », remarque Ariane Langsfeld, responsable de clientèle chez Millward Brown. « D’où l’idée de sous- 21 titrer sa publicité ou de jouer avec le son afin d’inciter le mobinaute à le remettre. » « Cela pousse l’annonceur à être encore plus créatif dans le visuel », ajoute Daniel Knapp, directeur de recherche chez IHS Technology. La publicité doit également mieux tenir compte de la petite taille d’écran du mobile. Le produit doit être assez gros pour se voir, la marque rester bien identifiable et l’annonceur ne doit pas hésiter à faire des gros plans sur ce qu’il a à vendre pour en montrer les détails. « La première image est clé, car, pour les vidéos qui ne sont pas en autoplay, c’est en fonction de ce premier écran que le consommateur cliquera ou non pour les regarder », note Ariane Langsfeld. En jeu derrière toutes ces problématiques, le transfert des budgets télé vers le digital. « Plus les éditeurs et les annonceurs travailleront ensemble sur le sujet de la vidéo, plus les budgets alloués seront importants », insiste Tom Hosking, d’AOL. Déjà, en 2015 en Europe, la publicité digitale (36,2 milliards d’euros), après une hausse de 13,1 %, est passée devant la télévision (33,3 milliards). ◊ STRATÉGIES N° 1860 BUSINESS / Veille médias Roland-garros à 360° Régie 366, la régie de la PQR, a présenté son étude « Brand Preference », issue de 80 post-tests entre juin 2015 et février 2016 sur son mégapanel conçu avec TNS Sofres et doté de 50 000 internautes. Ce panel permet de post-tester les campagnes en deux jours. Il en ressort des scores supérieurs aux normes TNS sur l’attention, la mémorisation et l’efficacité à court et moyen termes, et fortement en hausse s’agissant de l’image de marque, la proximité, l’influence, la confiance et la préférence. Améliorée dans 90 % des cas, la préférence de marque ressort en progression de 60 % sur les intentions de renseignement pour des exposés aux publicités dans la PQR, l’intention d’achat gagnant 17 %. téLéVISIOn Le tournoi de tennis s’équipe de caméras à 360 degrés. Une innovation technique qui ne sera pas commercialisée par la régie publicitaire, qui joue plutôt sur les spots mis à jour en direct et l’exploitation de la data. BRUnO FRAIOLI @Bruno_Fraioli COURT VIRTUEL. France Télévisions poussera le virtuel un peu plus loin au RG Lab, l’espace du tournoi consacré à la technologie. Les spectateurs s’y feront scanner des pieds à la tête. Leur avatar en 3D StratégieS N° 1860 © gilles gustine/FtV l affichage se retrouvera ensuite sur un court de tennis virtuel. Par ailleurs, les demi-finales et finales hommes et femmes du tournoi seront visibles en ultra haute définition sur un canal éphémère de la TNT en Île-deFrance grâce à TDF. Ces innovations techniques ne seront toutefois pas commercialisées par France Télévisions Publicité. Les spots en 360 degrés, le seront peut-être en 2017. « Nous proposerons des contenus dans ce format immersif et interactif pour Peugeot, partenaire du tournoi de tennis », indique Patrice Sguerzi. Enfin, par ailleurs, Next Radio TV propose un match en double avec une offre commune entre Eurospor t, diffuseur de l’intégralité des rencontres de RolandGarros, et RMC Sport. ◊ DES CAMÉRAS SPÉCIALES seront installées sur les trois courts principaux. Tennis magazine se relance racheté par Benjamin Badinter en octobre 2015, Tennis magazine change de formule à l’occasion de son 40e anniversaire et du tournoi de roland-garros. au programme, une maquette plus moderne et élégante, la volonté de renouer avec la dimension spectacle et divertissement du tennis et une ligne éditoriale plus magazine et lifestyle. Le premier numéro de cette nouvelle formule est tiré à 65 000 exemplaires, pour une diffusion France payée de 23 197 exemplaires en 2015, en baisse de 8,8 %. 22 MedIAKIOSK (JCdeCAUX) © Mediakiosk es téléspectateurs de Roland-Garros pourront presque toucher le filet. Cette année, le tournoi de tennis, qui se dispute du 22 mai au 5 juin porte d’Auteuil, à Paris, s’équipe de caméras 360 degrés. Installées sur les trois courts principaux, au-dessus de la chaise de l’arbitre, elles permettront de suivre les matchs en direct avec un point de vue unique sur les échanges. Les images, disponibles via une application de réalité virtuelle et sur les pages You Tube, Facebook de France TV Sport, permettront d’observer les réactions de l’arbitre… ou de chercher un visage familier parmi le public. Pour cette édition 2016, la régie France Télévisions Publicité s’est, de son côté, concentrée sur des offres en temps réel. « So Synchro permet à un sponsor d’actualiser en temps réel les messages en fonction de l’évolution d’une rencontre, détaille Patrice Sguerzi, directeur du commerce numérique à la régie publicitaire. Hub Social est le match des joueurs sur les réseaux sociaux. Et Predictor, nouvea u produit, est un jeu-concours de pronostics organisé sur le site France T V Sport et Twitter.» La régie commerciale offre aussi aux annonceurs la possibilité de « recontacter » après l’événement les personnes ayant eu accès à l’application de la chaîne durant le tournoi. a été reconduit par la ville de Paris pour quinze ans sur le marché de l’exploitation et l’entretien des 409 kiosques de la capitale. Mediakosk, qui était opposé en finale à Phenix Group (Insert), va investir 52,4 millions d’euros pour le renouvellement de 360 kiosques entre juin 2017 et juin 2019. Mediakosk s’est associé à la designer Matali Crasset et a proposé une baisse de 20 % de la surface publicitaire des points de vente. presse Le gROUPe UnIQUe HeRItAge MedIA, qui a racheté il y a un an les magazines de Fleurus Presse, crée une nouvelle régie publicitaire, chargée de commercialiser les 14 titres pour enfants de Fleurus. La régie était jusque-là assurée par Media Obs, qui conserve la commercialisation du mensuel Réponse à tout. À terme, le groupe souhaite ouvrir sa régie à d’autres éditeurs. télévision M6, diffuseur de 11 matchs de l’Euro 2016 de football (dont la finale), utilisera les techniques de la réalité augmentée dans les magazines qui encadreront la programmation des rencontres. Ainsi, un invité présent dans un stade pourra se retrouver virtuellement sur un plateau situé au siège de la chaîne, à Neuillysur-Seine. 19/05/2016 BUSINESS / Culture tech Lendix, toujours prêts AMAZON DANS LE TUBE FInAnce La plateforme de financement participatif Lendix, spécialisée dans les PME, revendique 40 % du marché du crowdlending, ces prêts consentis par les internautes. cÉcILIA dI QuInZIo @CciliaDiQuinzio NÉE EN FRANCE, Lendix espère conquérir l’europe continentale. V ous con naissiez le crowdfunding, technique de financement participatif. Voici que le crowdlending, forme de prêt financé par les particuliers en échange de bénéfices futurs, commence à émerger. En tête, la plateforme de prêts aux PME Lendix, fondée fin 2014, avec plus de 40 % de part de marché en France. Olivier Goy, l’actuel PDG, est également fondateur de la société de gestion 123 Venture. « Pour créer une entreprise comme Lendix, il faut bien connaître le triptyque investisseurs particuliers, PME et réglementation/technologie. » Le modèle économique de Lendix est simple. Les entreprises qui empruntent sur la plateforme paient des frais de dossier, mais le service reste gratuit pour les prêteurs. « Nous avons plus de 10 000 clients privés, dont de nombreux institutionnels qui prêtent régulièrement sur Lendix. Depuis un an et la réalisation du premier prêt à Alain Ducasse Entreprise, nous avons réalisé une centaine de prêts pour un montant cumulé de 22 millions d’euros », détaille Olivier Goy. 19/05/2016 VERS LE COURT TERME. L’actualité de Lendix est riche. Le 26 avril, une levée de fonds de 12 millions d’euros a été réalisée, emmenée par Partech Ventures (pour 3 millions d’euros), la Matmut, CNP Assurances et Zen Cap AM. S’y ajoute une participation des actionnaires en tant que prêteurs à hauteur de plus de 20 millions d’euros. Objectif : soutenir une forte croissance et une volonté d’expansion européenne. « Nous souhaiterions partir à la conquête de l’Europe continentale, un grand marché vierge connaissant aussi la fin du monopole bancaire. Nous avons donc décidé de prendre pied en Espagne et en Italie pour commencer », indique le PDG. Le 19 avril, Lendix a racheté son rival Finsquare, « numéro 4 du marché ». « Avec cette acquisition, nous faisons grossir notre base de prêteurs privés et nous mettons un pied dans le prêt à court terme (1).» L’entreprise compte aujourd’hui une trentaine de salariés et envisage une vingtaine de recrutements avant la fin de l’année. ◊ (1) Lendix faisait jusqu’à aujourd’hui des prêts supérieurs à dix-huit mois. 23 AmAZon se lance sur les terres de you Tube avec un nouveau service, grâce auquel les créateurs de vidéo pourront eux-mêmes mettre leurs films en ligne. Amazon Video direct (AVd) se veut en effet « un programme en libre-service permettant à ceux ayant des histoires à raconter de rendre leurs contenus vidéo disponibles pour les clients d’Amazon ». Le géant vient d’annoncer, fin avril, son intention d’« augmenter significativement » ses dépenses dans la vidéo en ligne. une priorité affichée ces dernières années, l’acteur se revendiquant de plus en plus comme un rival de netflix, via Prime Video. AVd sera bientôt accessible en France, après les Étatsunis, le royaume-uni, l’Allemagne, le Japon et l’Autriche. Les créateurs sont rémunérés 0,15 dollar par heure de visionnage de leurs films aux États-unis. Google vertueux googLe a décidé de bannir de son moteur de recherche les publicités pour certains types de prêt dont les conditions sont jugées abusives et risquent d’entraîner des consommateurs déjà fragiles dans le surendettement. Colis perdu coLIS PrIVÉ, service de livraison français aux particuliers, a mis un terme à sa procédure d’acquisition par Amazon. Le géant américain, qui détient déjà 25% de cette entreprise, prévoyait de finaliser l’opération au premier trimestre. Comcast complet comcAST a acquis, via Free Wheel, sa société de gestion de la vidéo publicitaire premium, Sticky Ads TV, entreprise technologique française spécialisée dans la publicité vidéo multi- écran. Cette dernière permettra d’offrir aux éditeurs de vidéo premium une solution complète leur permettant de gérer de façon intégrée l’ensemble de leur inventaire vidéo, sur tous les écrans. STRATÉGIES N° 1860 Vous avez un problème ? Venez trouver la solution 20 CONSULTANTS DE L’AGENCE MEANINGS édition – rp – lobbying – réseaux sociaux – pub – études – identité – event vous invitent au 1er HACKATHON DE LA COMMUNICATION CORPORATE le jeudi 16 juin de 8 h 30 à 12 h3 0 chez PARIS PIONNIÈRES Pour tout savoir et vous inscrire : www.hackathon.meanings.fr DOSSIER SUPPORT PAPIER De l’adaptation à l’évolution Il résiste toujours. Malgré l’invasion des écrans, le papier reste très présent dans le quotidien. Mieux : le digital révèle ses atouts et lui donne même l’idée de communiquer avec les… smartphones. Tel est pris qui croyait prendre ? GILMAR SEQUEIRA MARTINS @strategies1 R emplacer le papier… Ce rêve électrise les géants du web et de la high-tech. En janvier, c’est le fabricant sud-coréen LG qui présentait un écran flexible, mais Google vient de déposer un brevet qui va plus loin. Comme le papier, son écran pourrait être… déchiré, permettant ainsi de mettre un bon de réduction dans sa poche, par exemple. Mieux, le morceau détaché pourrait ensuite être « recollé » à l’écran initial ou à un autre. Alors, adieu papier, colle et ciseaux? De fait, la consommation de papier recule de 5 % en moyenne par an. Le digital a préempté la communication de données dans les entreprises, signant la fin du « papier de gestion », tandis que la presse voit toujours ses ventes en kiosque baisser (dossier ce sont 20 milliards d’imprimés publicitaires Bilan presse, Stratégies n°1858). Pour autant, qui y ont été déposés. Contrairement au courl’enterrement tant annoncé va devoir attendre. rier classique, ce flux est en croissance, de 4 %. Et Malgré l’érosion de la consommation, somme les Français y sont assez attachés : 70 % en lisent toute contenue, le papier est loin d’avoir abanau moins un par semaine, 84 % l’utilisent pour donné la partie. Sa résistance tient à ce qu’il est comparer les prix et 90 % estiment que c’est un bien plus qu’un simple support, rappelle Alain moyen efficace pour optimiser son budget. C’est Kouck, président du groupe d’édition Editis et aussi un support qui a un réel impact sur le comde Culture papier, l’association qui fédère les portement du consommateur : sa lecture décide acteurs de la chaîne graphique : « Le papier est 81 % des lecteurs à se rendre en magasin, 32 % omniprésent dans la vie sociale. » à en découvrir un qu’ils ne fréquentent pas habituellement et 33 % à visiter le site web de l’enseigne. Selon une étude Adrexo-Ipsos menée en L’imprimé publicitaire, 2015, 9 lecteurs sur 10 trouvent cette lecture véritable « call to action » agréable, car ils décident du lieu et du moment Il est même l’un des acteurs clés du quotidien auxquels ils s’y adonnent. Si la cuisine reste le à travers un objet banal, mais dont personne n’imagine se passer : la boîte aux lettres. En 2015, 19/05/2016 25 STRATÉGIES N° 1860 DOSSIER SUPPORT PAPIER lieu favori (51 %), le salon a également ses partisans (31 %). Un comportement en phase avec l’air du temps, explique Claire Normand-Loya, directrice marketing de Mediapost : « Dans un contexte économique compliqué, le consommateur est à la recherche de promotions, d’achats malins, de bons plans. Or, le média papier en est le véhicule privilégié. » L’efficacité de l’imprimé publicitaire est telle que les grandes marques de consommation s’y intéressent de nouveau après l’avoir délaissé pendant une dizaine d’années. Constatant l’engouement que suscite toujours ce média, elles misent sur un papier plus qualitatif que celui de la grande distribution pour se démarquer. Et ça marche ! La marque de soupes Royco a ainsi recruté quelque 500 000 nouveaux clients, qui ont fait bondir son chiffre d’affaires de 23 % et sa part de marché de 3,3 %. Autre grand gagnant dans ce segment de l’alimentation, Liebig, dont le chiffre d’affaires a enregistré une hausse de 7 % et la part de marché de 0,6 %. Des résultats confirmés par Claude Charpin, directeur général adjoint d’ADL Performance, spécialiste du courrier adressé : « Alors que seuls 10 à 15 % des e-mails de prospection sont ouverts, les courriers le sont à 90 % ! L’e-mail d’acquisition transforme très peu, au mieux quelques dixièmes de pour cent, de 0,1 à 0,4 %, alors que le courrier a un taux de transformation de 4 % en moyenne. » Au final, même si le papier reste plus cher, son taux de transformation est donc 10 à 30 fois supérieur à celui de l’e-mail. Un phénomène qui pourrait paradoxalement se renforcer grâce à la baisse du volume global de courrier : « Moins il y a de courrier dans les boîtes aux lettres, plus le courrier adressé se voit accorder de temps et d’attention », souligne Claude Charpin. © Chez Gertrud/Illustrissimo pour Stratégies Taux de transformation 10 à 30 fois supérieur à l’e-mail Vraie source de différenciation tile, le papier est devenu une vraie source de différenciation », résume Sébastien Moreau. Fort de ce constat, Electrogeloz a créé, en 2014, un studio de création graphique qui compte désormais 8 salariés. Le but est de se rapprocher du client en lui apportant une palette élargie de solutions, inspirées des dernières innovations de l’industrie de l’impression, mais aussi le conseiller en amont pour améliorer ses projets. Une évolution que Stéphane Courtot, président d’Antalis France et directeur général Europe de l’Ouest, acteur européen de la distribution de papier, at- Le papier résiste également dans le secteur de la communication commerciale et publicitaire, constate Sébastien Moreau, directeur général d’Electrogeloz, une PME spécialisée dans l’impression numérique : « Les gens ne se déplacent plus, ne répondent plus au téléphone et leur boîte e-mail déborde. Plus il y a de communication, plus le papier a sa chance, à condition d’être qualitatif et personnalisé. » Remettre un document lors d’une rencontre reste un facteur de création de lien personnel et un vecteur d’image important : « En apportant une expérience tac- STRATÉGIES N° 1860 26 19/05/2016 DOSSIER SUPPORT PAPIER et liseuses sont prisées dans le train ou l’avion, mais elles n’ont pas suscité l’engouement attendu, constate Alain Kouck, d’Editis. Les lecteurs restent attachés au papier car aucun livre ne ressemble à un autre. » Un constat conforté par les sondages de l’Observatoire de Culture papier : les personnes interrogées y décrivent le papier comme un « vecteur de liberté », un moyen de « reprendre la main dans un monde en perpétuel mouvement » et de « se redonner du temps ». Le papier, un communicant… digital Le papier résiste donc et va peut-être même reprendre la main en devenant… un objet digital. En 2015, Arjowiggins et la régie publicitaire ADSP, ont lancé le Power Coat Alive, un papier qui intègre une puce permettant de communiquer avec un smartphone grâce à la technologie NFC. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés d’autres acteurs, comme Koryo, plateforme de production graphique, qui propose des cartes postales dotées d’une puce dont le contenu peut être choisi par les particuliers ou les annonceurs à travers un site ad hoc. Il suffit ensuite aux destinataires d’approcher leur smartphone pour accéder à des informations, une newsletter, une vidéo, un site, un coupon de réduction, etc. « Combiner papier et digital permet de segmenter le contenu des cartes en différents groupes d’utilisateurs et de collecter des informations, y compris l’adresse IP », précise Christian Bazaud, responsable du développement de Koryo. Les géants LG, Google et consorts n’imaginaient sans doute pas le papier capable d’un tel saut technologique. Simple péripétie dans l’histoire millénaire de ce support, cette innovation va repousser pour un bon moment l’avènement d’un monde où les écrans l’auront définitivement supplanté. Les fondateurs de Google, Larry Page et Sergueï Brin, dédicaceront-ils leurs futures mémoires imprimées sur papier dans une librairie Amazon ? L’hypothèse mérite mieux qu’un sourire incrédule. n tribue à l’innovation : « Les imprimantes numériques ont permis de produire de petites séries, personnalisées, avec de très beaux papiers. Auparavant, ce type d’impression était réservé à des volumes importants. Cela démocratise la communication de qualité, qui était autrefois réservée aux grandes entreprises. » Quant à l’édition, autre bastion du papier, l’arrivée des liseuses électroniques ne l’ont pas projeté, comme anticipé, dans l’univers digital. Les ventes de livres numériques ne représentent encore que 3 à 4 % des volumes. « Les tablettes 19/05/2016 Le papier et l’écologie, même combat Le papier, un destructeur de forêts ? Une idée répandue, mais qui recule inexorablement. La filière dispose depuis huit ans d’un éco-organisme, Ecofolio, qui assure désormais le recyclage de 55 % de la matière collectée, sachant que le papier peut se recycler jusqu’à cinq fois. La plupart des grands acteurs de la filière utilisent des papiers labelli- 27 sés FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) qui garantissent des procédures de gestion durable des forêts. Quant aux imprimeurs, ils ont mis au point la certification Imprim Vert, qui regroupe 2 000 d’entre eux, soit 60 % du marcché et 80 % du tonnage imprimé en France. STRATÉGIES N° 1860 DOSSIER SUPPORT PAPIER Le luxe est à la page FOCUS Générer une émotion et créer un lien à nul autre pareil. Ces capacités propres au papier n’ont jamais cessé de susciter l’intérêt des marques de luxe. Gilmar Sequeira martinS @strategies1 L uxe et papier entretiennent depuis longtemps un rapport étroit. « Vous seriez surpris de l’intérêt que les marques de luxe portent au papier », assure Jérôme Pichot, directeur des marques de luxe chez le papetier Arjowiggins. De fait, si le digital a trouvé sa place dans cet univers, il n’a pas du tout pris celle du papier, une matière qui joue un rôle fondamental dans le rapport que ces marques souhaitent instaurer avec leurs clients. La vague du « low packaging » n’a ainsi trouvé aucun adepte dans un secteur qui se targue de vendre des moments et des expériences hors du commun. Arjowiggins mise d’ailleurs beaucoup sur ce domaine. Le packaging constitue en effet un moment clé de la rencontre avec le produit, rappelle Jérôme Pichot : « Il est notre terrain de jeu car il porte l’émotion à son paroxysme, juste avant que ne soit découvert le contenu. » Impossible, en effet, d’imaginer une Rolex ou un bijou Van Cleef & Arpels présenté dans un écrin sans attrait. Le papier suscite aussi l’intérêt car il ne pose guère de limites à l’imagination. Nicolas Izarn, cofondateur et directeur de création de Victor Paris, agence spécialisée dans l’univers du luxe, ne perd jamais une opportunité de visiter Luxe Pack, le salon de l’emballage des produits du secteur qui se déroule successivement dans trois villes (Shangai, New York et Monaco), pour y glaner les tendances du moment. Pour Longchamp, il a ainsi réalisé un coffret qui créait un contraste inattendu entre le volume extérieur et la dimension de son contenu, en l’occurrence une carte de visite de taille réduite. Le papier a par ailleurs une capacité étonnante à STRATÉGIES N° 1860 s’associer à d’autres matières, raconte Nicolas Izarn : « J’ai travaillé avec un papier qui était constitué à 80 % de cuir et 20 % de cellulose, ce qui lui permettait d’être tatoué comme s’il s’agissait d’une vraie peau. » Grande diversité de produits uniques CURIOUS MATTER. Dans cette gamme du papetier arjowiggins figure un papier fabriqué à partir d’amidon issu d’épluchures de pommes de terre, un produit à la fois singulier et moderne. 28 Très au fait de l’appétit de nouveautés des directeurs artistiques des agences, les fabricants de papier renouvellent leur gamme tous les deux à trois ans. Une fréquence qui coïncide plus ou moins avec les tendances. Celle dite du « soft touch », si prisée il y a quelques années encore, et celle des papiers irisés sont désormais caduques. Place désormais aux papiers 100 % coton, proches du vélin et ultramat, développe Nicolas Izarn : « Maintenant prédominent les touchers texturés, légèrement rugueux, qui offrent des sensations physiques caractéristiques. Les photos ne brillent absolument pas, on a l’impression d’entrer dans l’image. Mais le papier boit beaucoup, il faut des taux d’encrage adaptés. » Parmi toutes les nouveautés, certaines deviennent des références. Ainsi le papetier allemand Gmund a-t-il fabriqué des papiers aux couleurs marron et chocolat très appréciés. De même, l’italien Fedrigoni, fabricant de papier depuis le début du XVIIIe siècle, a-t-il marqué les esprits avec son Sirio Ultra Black teinté dans la masse et dont le grammage peut atteindre 680 g. « Cela permet d’effectuer un embossage sans contrecollage », explique Nicolas Izarn. 19/05/2016 PUBLI-INFORMATION Le papier plus fort que le digital ! Digitalisation des services, magasins connectés, omnicanal, etc, la transformation digitale s’accélère. L’utilisation des smartphones a modifié les habitudes de consommation. Les consommateurs connectés veulent trouver des informations et promotions quand ils le souhaitent. Dans ce tout numérique, un media résiste : le prospectus. L e prospectus emporte l’adhésion des consommateurs. Média de masse avec une audience comparable aux grands médias traditionnels, le prospectus est lu chaque semaine par 35,6 millions de Français qui le reçoivent dans leur boîte-à-lettres, 70% des Français selon la mesure d’audience de Balmétrie 2015. Les Français sont attachés au prospectus papier : 9 lecteurs sur 10 y trouvent un vrai plaisir de lecture (étude Ipsos 2015). Selon l’étude Opinionway réalisée pour Wincor Nixdorf, le prospectus demeure le vecteur le plus populaire en matière d’achats (76%), avant même la publicité sur le lieu de vente (61%). UN MÉDIA QUI PRÉSENTE DE NOMBREUX ATOUTS C’est un media choisi et ciblé : un foyer qui ne souhaite pas recevoir de publicités dans sa boiteà-lettres a la possibilité d’apposer un «stop pub». Alors que 30% des internautes ont téléchargé un «ad-blocker»*, l’étude BALmétrie montre que seuls 17% des Français ont mis un autocollant «stop pub» sur leur boite-à-lettres, un niveau stable par rapport à l’année précédente. Le consommateur n’ayant pas mis de stop pub est donc réceptif aux prospectus, qu’il lit à un moment choisi, afin d’y découvrir un produit et trouver de nouvelles idées. *Bloqueur de publicité L’imprimé publicitaire est le média du consommateur, une source d’information régulière, attendue en boîte-à-lettres et utile pour repérer les promotions. LE DIGITAL COMME PROLONGEMENT DE L’IMPRIMÉ PUBLICITAIRE L’Imprimé Publicitaire incite à aller en magasin, 81% des Français s’y sont déplacés suite à sa lecture et 33% se rendent d’ailleurs sur le site web du magasin suite à sa lecture. Toujours à l’écoute de ses lecteurs, Adrexo, expert en création de trafic en points de vente, a été précurseur dans la diffusion de ce media sur les canaux digitaux. Depuis 2014, sur le site web et les applications Promodéclic, les consommateurs retrouvent en mobilité les bonnes affaires diffusées chaque semaine par les 460 enseignes partenaires. Une vraie complémentarité d’usage. Et pour enrichir l’expérience des lecteurs, les prospectus deviennent connectés grâce à l’application InfosPlus, et d’autres innovations encore à venir comme l’eye tracking pour mesurer les zones d’attentions du lecteur sur la création papier. UN MÉDIA EFFICACE POUR LES MARQUES DE GRANDE CONSOMMATION L’Imprimé Publicitaire permet d’assurer le lancement de nouveaux produits, faire de la surpression publicitaire sur des zones où la part de marché est faible, renforcer la marque en complément d’une campagne TV. Afin de répondre à ces objectifs, les marques comme Royco, Liebig, Haribo, Leerdammer… ont fait le choix de ce média dans leur plan de communication. Les dispositifs réalisés comprennent un Link diffusé à plusieurs millions d’exemplaires (Imprimé publicitaire avec un emplacement premium en «Une» de la boîte-à-lettres), avec bon de réduction et des échantillons pour certains. Les performances sont d’ailleurs au rendez-vous, avec des parts de marché multipliées par 4 et des recrutements élevés de nouveaux foyers, face à des zones non exposées au prospectus. Le prospectus est un média qui se porte bien. Les enseignes de la grande distribution et les commerçants de proximité l’ont bien compris et n’ont pour le moment pas trouvé de meilleur support d’information pour leurs clients. L’imprimé reste aux yeux des consommateurs le média du pouvoir d’achat, une source d’information régulière, attendue et utile pour repérer les promotions et découvrir les nouveaux produits. Adrexo est le 1er opérateur privé français diffusant chaque année plus de 9 milliards d’Imprimés Publicitaires grâce à un réseau de distribution couvrant 24,4 millions de boîtes à lettres recensées et qualifiées sur la France et à son site de bonnes affaires www.promodeclic. fr. En complément, Adrexo propose à ses clients des solutions de marketing digital local et d’opérations événementielles. Retrouvez-nous sur www.adrexo.fr DOSSIER © SUPPORT PAPIER 2 1 3 Objet ambassadeur 1. LOUIS VUITTON. Ses city guides sont pourvus d’une couverture toilée et sérigraphiée. 2. LONGCHAMP joue le contraste entre volume du coffret et dimension de son contenu : une carte de visite. 3. ROYAL MANSOUR. La brochure pour clients VIP utilise quinze papiers et plusieurs techniques d’impression. STRATÉGIES N° 1860 Arjowiggins s’est aussi illustré avec son Curious Matter, un papier fabriqué à partir d’amidon issu d’épluchures de pommes de terre. « C’est un produit singulier, détaille Nicolas Izarn. Le papier est très mat, avec un toucher spécifique. Il absorbe la lumière d’une manière particulière et est disponible dans une gamme de couleurs modernes. » Cette diversité permet aux marques de luxe de composer des publications et packagings qui projettent le lecteur dans leur univers. Louis Vuitton a ainsi choisi, pour sa collection de city guides, des couvertures faisant écho à son lien avec le voyage, indique Aurélie Boué, directrice générale de l’agence BETC Luxe chargée du budget : « La confection des ouvrages est artisanale, la couverture est toilée et sérigraphiée. » Le choix des papiers n’est jamais laissé au hasard, encore moins à la seule main des prestataires, rappelle Jérôme Pichot, d’Arjowiggins : « Cette décision remonte au plus haut niveau de l’entreprise dès lors que les publications portent l’image d’un produit unique, comme la montre Rolex ou le sac Orange d’Hermès. » 30 Une publication peut même revêtir une telle importance qu’elle donne lieu à une compétition très serrée entre les grandes agences de la place. Ce fut le cas pour la brochure que souhaitait éditer le Royal Mansour de Marrakech, un palace marocain dont les plus belles suites s’affichent à 35 000 euros la nuit. Après un mois et demi de consultation, c’est la proposition de Victor Paris qui a remporté le budget. Conçue en collaboration avec Arjowiggins, la brochure créée par l’agence utilisait une quinzaine de papiers différents et faisait appel à diverses techniques d’impression, comme la gravure laser, l’embossage et la dorure. « C’est un objet ambassadeur auquel le papier apporte un toucher particulier », résume le directeur de création Nicolas Izarn. Tirée à 7 500 exemplaires, cette brochure est remise ou expédiée aux clients VIP du Royal Mansour. Dans un monde digital, luxe et papier jouent une partition commune, estime Jérôme Pichot, d’Arjowiggins : « Les grandes maisons de luxe ont une ambition : garantir la qualité et l’authenticité. La qualité du papier soutient cette ambition. La certification d’authenticité d’un collier acheté place Vendôme ne peut être couché que sur un “ beau papier tête de lettre ”. » n 19/05/2016 © Elle compose son numéro vert ÉTUDE DE CAS Pour soutenir la cause de l’environnement, la rédaction du magazine féminin a réalisé un numéro hors-série 100 % recyclable, qui a décroché le prix du « Meilleur coup éditorial » du SEPM. Mission accomplie. GILMAR SEQUEIRA MARTINS @strategies1 objectif ché un imprimeur pouvant réaliser une découpe ronde, puis un papetier capable de confectionner le papier 100 % recyclé que nous voulions, avec un niveau de blancheur et aussi haut de gamme que le papier utilisé pour l’hebdomadaire. » Soutenir la cause de l’environnement. Comment parler d’écologie ? À la façon très spécifique d’Elle, raconte Katell Pouliquen, rédactrice en chef de l’hebdomadaire : « À travers ce numéro, nous voulions parler d’écologie de façon sérieuse, experte, mais ludique et glamour, regarder les choses du bon côté, apporter des solutions, être porteurs d’espoir. » Plutôt que d’envisager un numéro habituel consacré au sujet, la rédaction choisit l’option hors-série, avec des enquêtes étonnantes et des portraits d’héroïnes « vertes », dont celui de Mélanie Laurent, qui fera la couverture. L’opportunité aussi de soutenir Demain, le documentaire que l’actrice vient de réaliser avec Cyril Dion. moyens résultats Diffusé à 35000 ex., ce hors-série a suscité l’intérêt des lectrices, tant pour le sujet que pour la démarche rédactionnelle. Papier et encre recyclables, bilan carbone réduit au minimum. Défendre l’environnement engage forcément sur des chemins différents, souligne Inma Bevan, éditrice de l’hebdomadaire : « L’objet devait être cohérent et irréprochable. » Autrement dit, respecter au mieux l’environnement. Pour tenir un tel engagement, l’équipe s’est attelée à la tâche plusieurs mois avant la sortie du numéro avec plusieurs objectifs, raconte Katell Pouliquen : « Nous avons cher- 19/05/2016 31 Bon accueil du lectorat et prix du « Meilleur coup éditorial ». Au chapitre des résultats, Katell Pouliquen retient d’abord l’impact du sujet auprès du lectorat : « Les lectrices se sont reconnues dans ce projet. Nous voulions évoquer les pistes et les solutions, éveiller les consciences. » Diffusé à 35 000 exemplaires, ce hors-série a contribué au succès du documentaire de Mélanie Laurent, défense optimiste de la cause de l’environnement, et donné lui-même l’exemple : grâce à ses composants soigneusement choisis, le numéro était en effet recyclable à 100 %, de même que ses chutes. Si seulement quatre annonceurs étaient présents (Rolex, Renault, Yves Rocher et Carrefour), cette initiative a été récompensée comme « Meilleur coup éditorial » par le prix Relay des magazines de l’année du Syndicat des éditeurs de la presse magazine. Le jury a salué « une prouesse technique et une manière incroyablement originale de traiter le sujet de l’environnement à l’occasion de la COP 21. » ■ STRATÉGIES N° 1860 INSPIRATIONS Tendances instantanés de vérité PHOTOGRAPHIE L’agence Getty Images a fait le point sur les dernières tendances visuelles qui imprégneront le monde de la publicité et du design ces prochains mois. Elles révèlent une envie d’aller à contre-courant et de se recentrer autour de valeurs d’authenticité. DELPHINE SOULAS-GESSON @DelphineSoulas v alorisation du silence, chaos esthétique, envie de sens. Comme l’indu s t r ie du t extile, Getty Images publie chaque année ses prév isions su r les tendances qui inf luenceront la publicité, le design et la commu nication v isuel le ces prochains mois. « Dans un contexte de profusion des images, la photo est un élément central dans la communication des marques pour leur permettre de sortir du lot », a rappelé Anne Boussarie, directrice générale France de l’agence photo, à l’occasion de la présentation à Paris de la dernière livraison de Getty Images, fin avril. Décryptage de ces tendances visuelles avec Émilie Le Breton, directrice artistique chez DDB. « DIVINE LIVING ». « Alors que les marques commencent à mettre l’accent sur les valeurs et l’aspiration à une consommation plus responsable, des concepts tels que la bienveillance, l’intention et l’interconnexion envahissent le paysage visuel », explique l’agence Getty. Parmi les campagnes à avoir déjà surfé sur cette tendance à l’international, celle réalisée par la célèbre photographe Annie Leibovitz pour la banque UBS, dans laquelle un homme se demande s’il est un bon père ou s’il passe trop de temps au travail. Ou encore la dernière campagne Volvo, qui fait du luxe un sanctuaire. « Aujourd’hui, les consommateurs regardent les valeurs de la marque STRATÉGIES N° 1860 « GIVE NO FUCKS IN STYLE ». Kitsch et décalée, la campagne d’Ethel + Frank a fait appel à des seniors loin des codes « red carpet ». avant d’acheter, d’où le besoin de mettre ces valeurs en images », justifie Jacqueline Bourke, responsable du planning stratégique de Getty Images. « Dans un contexte de retour aux valeurs qui font sens, annonceurs et agences se sont rendu compte que délivrer un message de vérité peut être plus efficace. C’est une tendance de fond qui dépasse le seul cadre de la publicité », note Émilie Le Breton. « OUTSIDER IN ». Les punks, les rebelles voire les excentriques ne font plus peur aux marques. « Les images dupliquées en masse et les articles agrégés qui nous inondent ne font qu’aiguiser notre envie d’obtenir un point de vue unique et des visuels d’exception », pointe Getty Images. C’est dans cette veine que la marque de sacs Ethel + Frank 32 a conçu sa campagne « Give no fucks in style » (« Rien à foutre du style »), dans laquelle des femmes d’un certain âge aux allures excentriques se trémoussent sur de la musique électro. Parmi les autres marques à avoir anticipé cette tendance, Belstaff, avec son film « Outlaws », et Bank of America, qui met en vedette la star du rock Billy Idol filmée par le réalisateur Christopher Guest. « Le phénomène n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est son acceptation par les consommateurs et par les marques, qui aujourd’hui osent utiliser ces profils dans leurs campagnes », estime Émilie Le Breton. « MESSTHETICS ». C’est ce que Getty Images appelle le chaos esthétique, « un point de rupture dans la prévisibilité et la réac- 19/05/2016 1 3 2 tion courante face à la perfection des images publicitaires ». À l’arrivée, des images confuses, ternies, suintantes… «Dans un monde très chargé visuellement, les gens veulent des choses qui les secouent», explique Jacqueline Bourke. Preuve en est, le succès des « Légumes moches », opération d’Intermarché qui a depuis fait des émules. Autre exemple, la campagne « Be more human » de Reebok, qui met en scène des athlètes dépassant leurs limites dans des environnements aussi hostiles qu’inesthétiques. Pour Émilie Le Breton de DDB, « nous sommes dans la même tendance que la précédente. La profusion des images a fait bouger le curseur entre l’esthétique et l’étrangeté. C’est beaucoup plus facile aujourd’hui de montrer des bizarreries ». 19/05/2016 « SILENCE VS NOISE ». Le silence et la pureté, comme un contre-pied de la tendance du chaos esthétique. « Simples et minimalistes, ces images donnent aux clients la possibilité de créer des messages clairs et concis, mais superbement mis en relief, qui peuvent tout à fait rivaliser avec des images plus frénétiques », souligne Getty Images. Apple a fait sienne cette tendance depuis déjà longtemps, tant dans sa communication que dans le design de ses produits. « Dans un paysage visuel surstimulé, les consommateurs sont en quête de paix », rappelle Jacqueline Bourke. Plus récemment, des marques comme Emirates, HSBC, Oakley ou même Petit Bateau ont placé l’idée de simplicité voire de pureté au centre de leur communication. « Cette tendance fait écho au monde d’aujourd’hui. Nous 33 1. « BE MORE HUMAN ». reebok a choisi de faire évoluer ses athlètes dans un cadre inesthétique. 2. « SHOT ON IPHONE 6 ». Zénitude et exotisme pour le lancement de l’Iphone 6 d’Apple. 3. « SUIS-JE UN BON PÈRE ? ». un homme fait son introspection dans cette campagne uBS signée Annie Leibovitz. avons envie de douceur, de sérénité, d’images moins saturées qui nous apaisent visuellement. Mais c’est un univers visuel qui va mieux à certaines marques qu’à d’autres, en fonction de là où elles veulent aller et de leur univers concurrentiel », estime Émilie Le Breton. La dernière campagne Coca-Cola, « Savoure l’instant », le confirme : en utilisant des couleurs moins saturées, avec, par moments, des halos de lumière qui s’invitent dans le visuel, telle une photo postée sur Instagram, la célèbre marque de soda adoucit son image. « SURREALITY ». « Parfois empreintes du psychédélisme des années 1960, les images du XXIe siècle sont également influencées par les rêves, le subconscient et le mouvement surréaliste », estime Get t y. L a c a mpag ne « Great Times », de la marque Swatch, surfe sur cette tendance, avec notamment une scène alpestre dans laquelle un bouquetin fait du parapente au-dessus d’une vache chapeautée. « Plus qu’une tendance, nous sommes ici dans le domaine du concept, du monde des idées », relativise Émilie Le Breton. ◊ STRATÉGIES N° 1860 INSPIRATIONS / Making of créations Volkswagen ouvre le capot des souvenirs AUTOMOBILE Le constructeur allemand offre à deux nostalgiques de la marque les modèles qui ont marqué leur vie, et filme leur réaction. Un dispositif conçu pour ménager la surprise… et l’émotion. DELPHINE LE GOFF @DelphineLegoff1 AGENCE : DDB PariS U n piéton, écrivait Frédéric Dard, c’est un monsieur qui va chercher sa voiture. Le créateur de San Antonio faisait-il partie de ceux qui pensent que la première auto, c’est un peu comme son premier amour : quelque chose que l’on n’oublie jamais ? On est tenté de le croire au vu des nouveaux spots Volkswagen conçus par DDB. Les deux films creusent le sillon de la campagne internationale « Volkswagen et moi », étrennée en mars dernier. Avec un « twist » supplémentaire. Les conducteurs de VW sélectionnés pour évoquer l’auto qui les a marqués pour la vie (en l’occurrence François et la Golf VR6 de 1992, Maya et le Transporter 3 de StratégieS N° 1860 34 1985) ont non seulement la surprise de retrouver ces véhicules… mais de se les voir offrir. Un coup de théâtre au millimètre près. « Dans la lignée de la campagne presse précédente, à l’occasion de laquelle nous avions reçu 1 400 photos d’automobilistes avec leur VW, nous avons décidé de passer à une deuxième étape : trouver des gens qui avaient dû se séparer de leur voiture contre leur gré », raconte Mélanie Pennec, directrice artistique chez DDB. Les limiers de Fighting Fish, filiale de production événementielle de Quad, mènent l’enquête. « Ils ont débusqué 40 profils, parmi lesquels nous en avons sélectionné quatre, puis deux. Certaines histoires étaient formidables sur le papier mais pas forcément évi- 19/05/2016 INSPIRATIONS / Best of créations dentes à traduire en émotions », précise Jean Weessa, en team avec Mélanie Pennec. Le guet-apens est en place. « On a dit à François et Maya que nous avions besoin de témoignages pour le web », expliquent les créatifs. Pierre Stine, le réalisateur en Rendez-vous en terre inconnue, sera chargé de capturer la nostalgie, la sidération, puis les rires… mêlés de larmes. « Il s’agissait de trouver quelqu’un qui sache créer un lien, qui puisse faire oublier la caméra, précise Alban Callet, directeur général associé de DDB Paris. Pour autant, on n’a pas besoin d’être cheap pour que ça fasse vrai : la qualité de l’image était tout aussi cruciale. Nous ne voulions pas donner dans la télé-réalité, dans le genre Stars à domicile. » SECRET BIEN GARÉ. Conditions sine qua non à la réussite du plan : le culte du secret. « Ni les grandsparents de François, ni la famille de Maya n’ont été mis dans la confidence jusqu’aux toutes dernières minutes, relate Jean Weessa. D’autant que la surprise est à double détente : François et Maya ont la joie de revoir le modèle de leurs souvenirs, puis le réalisateur leur explique qu’ils vont pouvoir le garder. » Émotion garantie. Palpable pour François, le fan de mécanique et sa VR6, plus contrôlée pour Maya, qui embarque sa famille dans le minibus de son enfance. « Sur le tournage, nous avions tous les yeux rougis », avouent Mélanie Pennec et Jean Weessa. Le principe créatif ne peut par définition être exploité qu’une seule fois. « Mais la promesse “Plus que des voitures, vos histoires” est tellement large que nous pouvons imaginer plein d’autres choses, estime Mélanie Pennec. On a tous une auto qui nous a marqués. » En ce qui concerne l’auteur de cet article, c’était une Lancia Y10 fuchsia. ◊ PLUS DE CRÉATIONS SUR STRATÉGIES.FR 19/05/2016 CAISSE D’ÉPARGNE INVESTIT UTILE AGENCE : ALTMANN + PACREAU « Vous être utile ». Tel est le nouveau territoire de marque de la Caisse d’épargne signé par son agence Altmann + Pacreau. Soutenu par trois films, cinq affiches et une campagne sur les réseaux sociaux et sur internet renvoyant vers le site www.vousetreutile.fr, le nouveau discours de la banque se veut résolument moderne et adapté aux nouveaux modes de consommation et de vie des Français, centrés donc autour du thème de l’utilité qui nourrira désormais toutes les prises de parole de la marque. Après la signature « La banque, nouvelle définition », la Caisse d’épargne souhaite ainsi se différencier de ses concurrents, preuves à l’appui mises en avant dans la campagne avec les offres Coloc et Assur’toit. un cAPrIce À LA mInuTe yoPLAIT, Le Bonheur À LA Louche AGENCE : FRED & FARID PARIS Manger un fromage En cas de Caprice, la version mini du traditionnel Caprice des Dieux, ne prend qu’une minute à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Caprice des Dieux et son agence Fred & Farid Paris ont donc imaginé une campagne digitale à déguster à chacune des 1 440 minutes qui composent une journée. D’où la plateforme La Minute Caprice, regroupant 1 440 vidéos d’une minute, chacune réalisée par 150 acteurs du web. À savourer à la chaîne ou à picorer selon l’envie. 35 AGENCE : PUBLICIS CONSEIL Pour ses 50 ans, Yoplait célèbre la joie de vivre à tout âge et se veut le porte-parole des petits bonheurs de la vie auprès de ses consommateurs. « I Love My Age » est la nouvelle campagne de la marque à la petite fleur, qui donne la parole à 50 hommes et femmes âgés de 1 à 100 ans, dans de courtes vidéos diffusées exclusivement sur les réseaux sociaux. Tous répondent à une question simple : « Qu’est-ce qui vous rend heureux à votre âge ? » STRATÉGIES N° 1860 INSPIRATIONS / Saga LU, une réussite au goût d’enfance 2016. Gâteau d’anniversaire pour la marque qui appartient au patrimoine des gourmands. ALIMENTATION Depuis 170 ans, LU accompagne des générations de petits et de grands avec ses célèbres biscuits. Assistée depuis plus de vingt ans par BETC, la marque axe encore aujourd’hui sa communication autour des valeurs de gourmandise, de simplicité, de créativité et de qualité. OCÉANE REDON f Oceane_Redon ort d’une quarantaine de marques et de plus de 200 références, LU (Mondelez) ne tarit pas d’imagination depuis sa création en 1846. « La créativité est l'une des valeurs fondatrices de cette marque qui a inventé des biscuits universels, mais qui a aussi conçu des opérations publicitaires visionnaires pour leur époque », s’enthousiasme Claire Sturer, equity & innovation marketing manager chez LU. En 1886, à Nantes, la biscuiterie LU (ex-Lefèvre-Utile, du nom de ses fondateurs Jean-Romain Lefèvre et Pauline-Isabelle Utile) invente un biscuit encore célèbre aujourd’hui : le Véritable Petit Beurre. La marque est aussi l’une des premières à lancer des séries limitées : le biscuit Néva pour la visite du tsar Alexandre III à Paris, en 1892, et la gaufrette Iceberg pour célébrer les expéditions du commandant Charcot en Antarctique, en 1908. STRATÉGIES N° 1860 Mais la marque participe également au tout début de la publicité moderne. Elle collabore ainsi avec de grands illustrateurs comme Firmin Bouisset, qui signent des affiches promotionnelles accompagnées de slogans comme « Qui me croque, craque. Qui m’a croqué, recraquera ». Elle est aussi l’une des premières à utiliser des ambassadeurs pour vanter ses produits, comme l’actrice Sarah Bernhardt. Et s’essaie même à l’événementiel en construisant un pavillon LU Présentation innovante LU fait dès ses débuts un effort de présentation puisque, dans la biscuiterie originelle, les produits sont présentés dans des écrins de cristal et les vendeuses les attrapent avec des pinces. Dès 1860, les consommateurs emportent leurs biscuits dans des emballages illustrés de l’ange de la Renommée, qui se présente comme un gage de qualité et du renom de la marque. À la fin du XIXe siècle, LU vend ses biscuits dans des boîtes en fer-blanc illustrées par des dessinateurs de l’époque. Ces contenants perdurent jusque dans les années 1950, où ils laissent à nouveau la place au carton. Ils font alors apparaître pour la première fois la photographie en couleur des biscuits. 36 pour l’Exposition universelle de Paris, en 1900. Si la marque a inventé, dès ses origines, la communication crossmédia avant l’heure, elle est moins à l’avant-garde publicitaire au XXe siècle, entre collaborations avec des personnalités (Paul Valéry ou Sacha Guitry, dans les années 1930) et communications sur l’éventail de ses biscuits entre 1950 et 1980. « À cette époque, les affiches mettent en avant la gourmandise et la variété des biscuits dans des affiches très comtesse de Ségur, avec des compositions nostalgiques et éthérées », glisse Constance Barde, directrice associée chez BETC, l’agence de LU depuis 1994. Dans les décennies suivantes, la marque se fait encore plus discrète et s’efface derrière les publicités de ses produits. Il faut attendre 1995 pour la voir à nouveau au premier plan avec la campagne « Il y a un paquet d’énergie dans un paquet 19/05/2016 INSPIRATIONS / Saga 1892. Biscuit néva pour la visite du tsar à Paris. 1897. Illustration de Firmin Bouisset. 1980. L’annonceur met l’accent sur toute une gamme de plaisirs. 1995. Lu est associé à l’énergie et à l’enfance (agence : BeTc). de LU ». Après la variété, la gourmandise et l’énergie, LU communique autour de la simplicité de ses biscuits. Sort alors, en 2005, une campagne où ses produits sont associés à des meules de foin. GOURMANDISE. En 2008, LU créé le programme Harmony, «qui veut apporter plus de transparence sur l’origine de nos produits tout en encourageant les agriculteurs à cultiver le blé selon des pratiques respectueuses de l’environnement et de la biodiversité locale», explique Claire Sturer. Trois ans plus tard, la marque reprend la parole avec une communication globale forte. «Les publicités sont axées au- 19/05/2016 1902. carte autographe de Sarah Bernhardt. 2014. Avec « La Prairie » (BeTc), la marque surfe sur le bon et le bio. 37 tour de la marque-mère, tout en s’appuyant sur ses marques-filles comme le Véritable Petit Beurre, le Petit Écolier, le Napolitain et Paille d’or», nuance Claire Sturer. C’est le début de la signature « Ouvrons le champ des possibles », accompagné des films « Le Cinéma » (2011) et « La Prairie » (2014), et de campagnes d’affichage régulières. En 2016, pour fêter ses 170 ans, LU lance un nouveau film publicitaire qui «célèbre le lien d’amour entre LU et les Français», décrit Constance Barde. Pour marquer le coup, une signature éphémère est créée : « Créateur de biscuits depuis 170 ans »… et, semble-t-il, encore pour longtemps. ◊ STRATÉGIES N° 1860 PUBLI-INFORMATION Les chiffres d’Ellisphere Des résultats mitigés pour le Papier-carton en 2015 Un recul important de 33 % des créations... En 2015, 101 créations sont enregistrées en France dans le secteur Papier-carton, soit un recul de 32,7 % par rapport à 2014 (150 créations). Au sein de ce secteur, deux activités concentrent le plus grand nombre de créations, soit 86 % des nouveaux entrants : la fabrication d’autres articles en papier ou en carton, avec 70 % des créations (71 entreprises) et la fabrication de cartonnages avec 16 % (16 entreprises). Les activités les plus atones sont la fabrication de pâte à papier, où aucune création n’est notée en 2015, et la fabrication de carton ondulé qui ne représente que 1 % des immatriculations. Les régions Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes trustent les premières places en nombre de créations avec près de 39 % des nouveaux entrants. Elles représentent respectivement 13,9 % (14 entreprises), 12,9 % (13 entreprises) et 11,9 % (12 entreprises) du total des créations en France. D’autres régions sont particulièrement en retrait en 2015. Ainsi, l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine affiche un recul de 64,3 % par rapport à 2014, suivie de la BourgogneFranche-Comté et du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avec respectivement - 57,1 % et - 47,4 %. Seule la région Pays de la Loire connaît une hausse des créations avec + 14 % entre 2014 et 2015. 0 2 12 % 4 23 % articles n d’autres Fabricatiroou en carton en papie nnages n de carto Fabricatio 71 16 e carton 8 apier et d n de p Fabricatio n papier 3 ballages e n d’em Fabricatio r à usage en papie d’articles ue n o ti a c ri b q Fa u domesti sanitaire o n ondulé n de carto Fabricatio n de pâte Fabricatio à papier 2 1 phere 0 Source Ellis Mais une diminution significative de 15 % des défaillances Répartition des défaillances dans le secteur Papier-carton en 2015 (nombre et pourcentage) 0% Nombre de créations d’entreprises dans le secteur Papier-carton en 2015 3 18 % Le secteur reste confronté à plusieurs problèmes conjoncturels majeurs : une baisse de la demande en raison d’un contexte économique morose, et une hausse importante des coûts externes. Les prix de la pâte à papier ou des matières chimiques ont considérablement alourdi les charges des entreprises et amoindri leur rentabilité. En 2015, 17 défaillances (entreprises en redressement ou liquidation judiciaire directe) sont enregistrées dans le secteur Papier-carton, soit un recul de 15 % par rapport à 2014 (20 défaillances). 2 12 % 2 12 % 4 23 % Fabrication d’articles en papier à usage sanitaire ou domestique Fabrication de cartonnages Fabrication d’emballages en papier Fabrication de pâte à papier Fabrication d’autres articles en papier ou en carton Fabrication de carton ondulé Fabrication de papier et de carton Plus de 47 % des défaillances de ce secteur ont concerné les activités de fabrication de papier et de carton ainsi que de fabrication de cartonnages (23,5 % chacune). Les entreprises papetières défaillantes sont réparties sur l’ensemble du territoire national, avec néanmoins deux régions prédominantes : Nord-Pas-de-Calais-Picardie et AuvergneRhône-Alpes qui totalisent à elles seules en 2015, 47 % des défaillances du secteur Papier-carton. La plus forte hausse des défaillances est enregistrée dans la région Nord-Pas-deCalais-Picardie avec + 33,3 %. Source Ellisphere Ellisphere, une entreprise de Natixis www.ellisphere.com 0 825 123 456 (0,15 € TTC/minute) Siège social : Immeuble Via Verde - 55 place Nelson Mandela - 92000 NANTERRE Adresse postale : 37 rue Sergent Michel Berthet CS 99063 – 69255 LYON Cedex 09 SA au capital de 2 500 002 euros – 482755741 RCS Nanterre N° ORIAS 07029136 – www.orias.fr - Sous le contrôle de l’ACPR Autorité de contrôle prudentiel et de résolution - 61 rue Taitbout - 75436 Paris Cedex 09 SCE/8.37.1/05.2016 INSPIRATIONS / International RUSSIE Habillement KALACHNIKOV VISE LA MODE. ÉTATS-UNIS Services MON VOISIN LE L IVREUR. Peu de gens peuvent se permettre de passer la journée à leur domicile pour attendre un colis important. C’est pour répondre à cette problématique qu’une start-up new-yorkaise a récemment lancé une application baptisée Eneighbr. Le concept est simple : confier à vos voisins le soin de réceptionner vos colis lorsque vous n’êtes pas là. En échange du service rendu, les réceptionnaires touchent 3,50 des 3,99 dollars du coût de chaque transaction. En plus de satisfaire ses usagers, Eneighbr facilite aussi la vie des facteurs qui n’ont plus à repasser plusieurs fois inutilement. J.D. ÉTATS-UNIS Technologie CATTERBOX, LE COLLIER QUI TRADUIT MIMI I l ne lui manque plus la parole. La marque Temptations, spécialisée dans les friandises et jouets pour chat, lance Temptations Catterbox, un collier à haut-parleur intégré permettant aux propriétaires de félins de traduire les miaulements de ces derniers grâce à la technologie Bluetooth. « L’objectif est de renforcer la relation que peuvent entretenir les maîtres avec leur chat », explique Pete Simons, directeur de Temptations. Après avoir fait l’objet d’une campagne TV réalisée par Adam & Eve DDB, le prototype vient de sortir aux étatsUnis et en Nouvelle-Zélande. J.D. Ce n’est pas une blague. Depuis les sanctions occidentales mises en place à cause des événements survenus en Crimée, le fabricant d’armes Kalachnikov, qui produit le tristement célèbre AK-47, veut diversifier son chiffre d’affaires et se concentrer sur le territoire russe. Aussi se lance-t-il dans la mode, pour produire une gamme de vêtements prêt-à-porter pour hommes. À terme, ce sont 60 boutiques qui ouvriront sur le territoire. Les produits seront destinés à «ceux qui ont un mode de vie actif et partagent les valeurs de l’armée ». Pulls et tee-shirts avec étoiles militaires seront disponibles. Des gilets aussi sans doute… Hélas, ils ne seront pas pare-balles. E.G. ALLEMAGNE Télécoms DEUTSCHE TELEKOM RECONNECTE LES NEURONES. La pub rend fou... mais elle soigne aussi les maladies mentales. Deutsche Telekom vient de sortir un joli film d’animation, conçu par Saatchi & Saatchi. Intitulé « Memories of a Sea Hero », il raconte l’histoire d’un marin qui perd peu à peu la mémoire, en jetant à la mer un cahier sur lequel il avait relaté ses aventures... Une parabole sur la démence sénile, contre laquelle la campagne se propose de lutter via une appli de gaming créée en collaboration avec des associations de lutte contre Alzheimer, l’University of East Anglia et le développeur de jeu Glitcher. Le jeu permet de récolter des données sur la navigation spatiale, afin de fournir des éléments précieux aux chercheurs. D.L.G. 19/05/2016 ROYAUME-UNI Restauration MCDO NOURRIT LES VOCATIONS M cDonald’s UK décide de jouer la carte de la transparence en dévoilant à ses clients son processus de production à l’aide de la réalité virtuelle et de la vidéo à 360 degrés. Cette campagne intitulée « Follow our Foodsteps », que l’on pourrait traduire par « Suivez les étapes de notre chaîne de production », a pour but de faire apparaître McDonald’s comme une marque saine et écoresponsable. Elle tend également à revaloriser l’agriculture britannique, actuellement sinistrée, en mettant l’accent sur les aspects positifs du secteur afin d’inciter les jeunes à envisager une carrière d’agriculteur. C.L. 39 CORÉE DU SUD E-commerce SAMSUNG DÉCLINE SES ÉCRANS EN CUISINE. Aujourd’hui, les gens cherchent en permanence à être hyperconnectés, y compris chez eux, quelle que soit la pièce. Les cuisines ne faisant pas exception à la règle, Samsung envisage d’équiper ces dernières de réfrigérateurs à écrans LCD tactiles intégrés, proposant un large panel d’applications afin que toute la famille y trouve son compte. Ces nouveaux frigos connectés commenceront à être commercialisés aux états-Unis au début de l’été. J.D. STRATÉGIES N° 1860 MANAGEMENT Actualité CES NATIVES QUI PARLENT À L’OREILLE DES PATRONS FORMATION Jusqu’alors discret, le reverse mentoring continue de séduire les dirigeants de grands groupes souhaitant plonger dans le grand bain du digital. Une pratique désormais assumée. GILLES WYBO l e reverse mentoring en catimini, c’est fini ! Aujou rd’hu i les dir igeants de g rands groupes assument au grand jour le fait d’être coachés par des jeunes férus de digital pour utiliser Twitter ou Linked In. On revient de loin ! Il y a trois ans, le patron d’une entreprise de La Défense attendait le vendredi soir, quand tous ses salariés étaient partis, pour faire venir dans son bureau un digital native afin qu’il lui apprenne les rudiments des réseaux sociaux. À présent, chez Axa, Accenture ou Orange comme dans la plupart des groupes du CAC 40, le reverse mentoring est devenu l’outil phare de formation des managers au digital. D’ailleurs, pour les jeunes mentors, le fait de côtoyer les dirigeants est en général un sérieux accélérateur de carrière (lire page suivante). En revanche, la pratique du reverse mentoring n’est pas une solution miracle, comme le souligne Emmanuel Vivier, fondateur du Hub Institute, mais surtout un outil pour rattraper son retard en matière de transformation digitale (lire ci-contre). Alors, le reverse mentoring à quoi ça sert ? En quoi consistent ces sessions de coaching ? Depuis six mois, Margaux Cals, chef de projet digital à la direction des ressources humaines groupe d’Orange, a du pain sur la planche : StratégieS N° 1860 « Le reverse mentoring permet aux différentes générations de travailler ensemble autour du digital. » @gillesWybo avec le lancement de la nouvelle version du réseau social d’entreprise Plazza, elle multiplie les sessions de mentorat à côté de son vrai métier, la gestion de projet. « J’ai formé une dizaine de membres du comité exécutif et d’autres managers, note la jeune prodige du digital, âgée de 26 ans. Il s’agit de sessions en tête à tête, d’une demi-heure à une heure. » Elle leur explique le fonctionnement de la plateforme Plazza et les bonnes pratiques sur ce réseau social. « À chaque fois, j’adapte la présentation à leur problématique. Par exemple, comment identifier des experts ou comment partager des vidéos, liste-t-elle. J’insiste aussi sur le mode de travail collaboratif induit par Plazza et ses bénéfices, comme la réduction du volume d’emails. » Parmi ses « élèves », il y a ainsi Jérôme Barré, nouveau DRH groupe d’Orange, et des membres du cabinet de Stéphane Richard, PDG de l’opérateur. Du côté d’Accenture France (6000 salariés), Arnaud Babin, 27 ans, responsable des réseaux sociaux, forme depuis plus d’un an les dirigeants, dont son président, Christian Nibourel, à l’utilisation de Linked In et de Twitter : « Je coache une quinzaine d’entre eux. Si, au départ, il fallait convaincre, maintenant c’est mieux assumé et ils me sollicitent eux-mêmes, témoigne-t-il. Je leur Avis d’expert « Valoriser la transmission dans les deux sens » EMMANUEL VIVIER cofondateur du Hub Institute Le reverse mentoring reste-t-il une tendance forte ? EMMANUEL VIVIER. Cela fait partie du kit de base de la transformation digitale des entreprises, au même titre que la nomination d’un chief digital officer, l’organisation d’un hackathon ou d’une learning expedition dans la Silicon Valley. C’est bien de le faire, mais ce n’est plus hyperinnovant, dans le sens où cela fait plusieurs années que cela existe. Je pense que les entreprises devraient monter d’un cran dans la mise en place du reverse mentoring. D’ailleurs, certaines commencent à le faire, en valorisant la transmission du savoir dans les deux sens : du junior vers le senior et inversement. Les dirigeants peuvent expliquer l’organisation de l’entreprise, ce qu’est une plateforme de marque, etc. L’idée est de créer des connexions, 40 des réseaux nerveux, ce qui permet de faciliter la circulation de l’information dans la structure. Le « shadow comex » (comité de direction composé de jeunes pour éclairer les dirigeants) mis en place chez Accor, est-ce une bonne idée ? E.V. C’est une autre façon de créer des échanges entre générations dans l’entreprise. Le groupe hôtelier est en train de le déployer dans tous les pays où il est présent. il y a aussi d’autres initiatives innovantes, telle l’anti-masterclass lancée par la Webschool Factory : par exemple, des experts de Bouygues telecom sont venus présenter un nouveau service aux étudiants de l’école pendant une journée. Ces derniers les ont « challengés » et leur ont fait des propositions d’amélioration. 19/05/2016 mouvements AVec cAnAL+. Sandra Rudich a rejoint le groupe comme chargée de mission cinéma. hAVAS medIA. Après avoir confié à Damien Marchi il y a un an le poste de global head of content, le groupe vient de nommer Caroline Le Moal à ce poste pour la France. © Dominique Boll pour Stratégies Le PArISIen. Suite au départ de Frédéric Allary, le groupe a annoncé la nomination de Claire Lénart au poste de directrice des magazines du Parisien. apprends comment utiliser leur profil Linked In, partager du contenu, faire valoir leur expérience, développer leur réseau… » Là encore, il s’agit de sessions de 30 minutes en face à face. « Avec Twitter, je passe en revue les codes de communication pour l’utiliser dans les règles de l’art, avec toutes ses subtilités », poursuit Arnaud Babin. Et ces cessions vont se multiplier dans les mois à venir : « Nous travaillons à déployer le reverse mentoring à plus grande échelle, c’est-à-dire à l’ensemble des cadres dirigeants (plus de 200). » RASSURER LES DIRIGEANTS. L’assureur Axa a aussi clairement passé la vitesse supérieure : en quelques années, 470 jeunes mentors ont formé plus de 1 000 personnes dans les 26 pays où le groupe est présent. Chaque fois, une à deux sessions sont organisées sous la forme d’exercices pratiques. Être mentor, cela ne se résume pas à être 19/05/2016 mArIAnne. Renaud Dély a été nommé directeur de la rédaction. Il remplacera Joseph Macé-Scaron, qui devient président du comité éditorial. un prof en nouvelles technologies : « Je passe 60 % du temps de mes sessions à rassurer les dirigeants, explique Margaux Cals. Parfois, ils me demandent une seconde séance pour aller plus loin, par exemple en créant une communauté de travail ou d’équipe au sein de Plazza. » Aujourd’hui, le reverse mentoring se démocratise et n’est plus réservé aux seuls cadres dirigeants : Margaux Cals assure ainsi des formations pour les femmes d’Orange, via le réseau Innov Elles, là aussi pour leur faire découvrir les ré- seaux sociaux, améliorer leur personal branding, etc. D’ailleurs les objectifs du reverse mentoring peuvent être plus larges, selon un porte-parole d’Axa : « Permettre aux différentes générations de mieux travailler ensemble autour du digital. » Emmanuel Vivier, fondateur du Hub Institute, plaide pour un reverse mentoring qui fonctionne réellement dans les deux sens. Son argument ? Les seniors ont aussi beaucoup de choses à apprendre aux digital natives… ◊ Le fabuleux destin des mentors « Être mentor permet d’accéder aux comités de direction de l’entreprise et de se constituer un carnet d’adresses en or », constate en « off » un ex-mentor. Margaux Cals a proposé d’organiser des sessions de mentoring au comité de direction rH d’Orange alors qu’elle n’avait que 23 ans et était en apprentissage chez l’opérateur. « Il s’agissait de sessions légères de découverte du réseau social d’entreprise et d’autres plateformes, explique-t-elle. Cela offre de la visibilité dans les hautes sphères de l’entreprise ». aujourd’hui, elle est devenue chef de projet digital au sein de la DrH d’Orange. Le groupe l’a aussi envoyée faire du reverse mentoring auprès des dirigeants externes lors du Women’s Forum à Deauville. 41 medIAgong. Julien Divialle vient d’être nommé directeur artistique digital au sein de l’agence digitale de Leo Burnett France. rAdIo noVA. Bernard Zekri a été nommé directeur général de la station des Nouvelles Éditions indépendantes, le groupe de Matthieu Pigasse. SWISS LIFe FrAnce. Véronique Eriaud est nommée directrice de la communication. We Are SocIAL. Hélène Duvoux-Mauguet rejoint l’agence en qualité de directrice du planning stratégique. Pour dIFFuSer mA nomInATIon: [email protected] StratégieS N° 1860 MANAGEMENT / Digital manager Agent de liaison InduSTrIe Stéphane Chery, premier chief digital officer d’Airbus Helicopters, se veut sponsor, catalyseur et animateur de liens dans son entreprise. Pour imprimer cette dynamique collective, il garde sa porte ouverte et s’implique dans les projets. gILmAr SeQueIrA mArTInS @Strategies1 F CRASH DU CONCORDE. Après la fin de ses études universitaires, le jeune diplômé intègre le Sirpa, le service d’information et de relations publics des armées. Le voilà propulsé porte-parole des enquêteurs chargés d’éclaircir le mystérieux crash du Concorde survenu le 25 juillet 2000. « J’ai découvert la puissance des médias et du lobbying exercé contre nous », se souvient-il. Sa carrière va alors vraiment commencer, puisqu’il va être projeté dans l’univers du conseil, chez Accenture, puis dans celui de la communication, chez Publicis, dont il deviendra partner en 2009. Deux ans plus tard, le voilà qui débarque sur un nouveau continent, l’aéronautique, en prenant la tête des relations médias d’Airbus Helicopters. Forte de 23 000 sala- STRATÉGIES N° 1860 STÉPHANE CHERY : « Je suis à la fois le sponsor et le catalyseur des idées qui émergeront. » de réduire le temps de conception et de fabrication tout en proposant de nouveaux services, plus complets et plus utiles. « Cette capacité d’innovation sera aussi bénéfique pour notre image. Nous serons plus attractifs, tant vis-à-vis de partenaires potentiels que de futurs collaborateurs. » © William Parra pour Stratégies in mars, il est devenu le premier chief digital officer (CDO) d’Airbus Helicopters après en avoir géré la communication externe depuis 2011. Une fois de plus, Stéphane Chery s’est retrouvé en position de défricher un nouveau territoire. Un rôle qu’il connaît bien pour l’avoir endossé dès son plus jeune âge. Fils de gendarme, l’homme a été élevé en Martinique dans les années 1980, où il a appris le créole. Quelques années plus tard, le voilà en Afrique francophone, au cœur d’autres cultures inconnues. « J’ai vécu une enfance pleine de rencontres », résume-t-il. Au moment de choisir sa voie, ses parents parviennent à le convaincre de suivre des études « civiles ». Ce sera une maîtrise d’histoire et un DESS de communication, deux domaines inextricablement mêlés, selon Stéphane Chery . PARCOURS 1973. Naissance. 2009. Partner chez Publicis Consultants. 2011. Entre chez Airbus Helicopters comme head of corporate media relations. 2013. Directeur de la communication externe. 2016. Digital chief officer. riés, cette filiale d’Airbus Group est leader mondial de son secteur avec une part de marché de 44 %, soit une flotte de 12 000 appareils en service à travers 150 pays. Cinq ans plus tard, il est missionné pour défricher l’univers digital, un enjeu clé pour Airbus Helicopters. « Le digital doit nous aider à davantage intégrer les modèles économiques et les contraintes de nos clients dans la conception de nos produits, à développer les projets. C’est l’entrée dans le monde incertain du “test and learn” », analyse-t-il. Avec des partenaires connectés, l’objectif est 42 DYNAMIQUE COLLECTIVE. Chargé dans une première phase d’écrire une vision stratégique et d’identifier les initiatives des différentes équipes, Stéphane Chery veut s’inscrire dans une dynamique collective : « Ma porte est ouverte. Je suis à la fois le sponsor et le catalyseur des idées qui émergeront et dans lesquelles je m’implique. Je suis un agent de liaison entre les différents “sachants” de la production, de la qualité, du service informatique, etc.» Et Airbus Group s’est depui s fortement structuré pour apporter à sa filiale un appui et un leadership, avec une équipe spécifique pilotée par le DTO du groupe. « Ma mission est à double sens : vérif ie r que les projets sont pertinent s et leur permettre de trouver tous les relais nécessaires pour aboutir, ajoute-t-il. Chercher et propose r des coopérations, quitte à casser les silos et à bousculer les habitudes. » L’occasion de découvri r aussi que les attente s sont parfois bien plus vastes que prévu : « Je me fais bousculer par des cadres seniors qui me disent que ça ne va pas assez vite… » ◊ 19/05/2016 appel d'offre CARRIÈRES GRAND PORT MARITIME DE ROUEN Direction Communication et des Relations Institutionnelles Service Communication publicité par l’objet Objet du marché : Réalisation d’un film sur le dragage d’entretien et la gestion des sédiments Intervention d’un prestataire spécialiste de la création audiovisuelle pour la fabrication d’un film prêt à la diffusion Date limite de remise des offres : 03/06/2016 à 16 heures 00. Pour plus de renseignements, télécharger le DCE, poser des questions et répondre en ligne : http://www.haropaports.com/fr/marches-publics?marches-filter-p=4 Contact : E-mail : [email protected] Emploi : Elisabeth Sirand-Girouard au 01 46 94 84 24 ou [email protected] Appels d’Offre et prestataires : Patricia Demuynck au 01 78 16 31 25 ou [email protected] 19/05/2016 43 STRATÉGIES N° 1860 formation CARRIÈRES How strong are your Digital skills ? Find it out with our new challenging program in partnership with the Digital Marketing Institute !* CYCLE CERTIFIANT Professional Diploma in Digital Marketing *Êtes-vous un expert du Digital ? Relevez le défi avec notre nouveau programme en partenariat avec le Digital Marketing Institute ! Retrouvez le programme détaillé du cycle sur www.strategies.fr, rubrique Emploi/Formation ou contactez : [email protected] ou au 01 84 03 04 61 5 jours • 10 modules 1 examen certifiant Juillet 2016 Vous cherchez un collaborateur/trice ? Votre annonce sur le web, dans l’hebdo, sur Twitter DU MAL À TROUVER STRATÉGIES ? Pour commander un ancien numéro ou un guide, Rendez-vous sur la librairie Appelez Elisabeth au 01 46 94 84 24 ou contactez-la par mail [email protected] strategies.fr/boutique/la-librairie/ Ou recherchez le kiosque le plus proche sur trouverlapresse.com Emploi : Elisabeth Sirand-Girouard au 01 46 94 84 24 ou [email protected] Appels d’Offre et prestataires : Patricia Demuynck au 01 78 16 31 25 ou [email protected] STRATÉGIES N° 1860 44 19/05/2016 OPINIONS TRIBUNES « c’est de la com ! » COMMUNICATION Miroir de la société et de ses errements, notamment environnementaux, la publicité a souvent été associée à un système caricatural ne se renouvelant pas. La communication responsable trace un nouveau chemin dans la relation avec les entreprises, organisations et publics. GILDAS BONNEL président de Sidièse L a communication peut-elle regarder ailleurs quand la confiance ne cesse de dégringoler entre les citoyens, les institutions et les entreprises ? La tension qui s’est installée dans notre pays, ses secousses sociales comme des départs de feux ne semblent pas faire vaciller la foi de bon nombre de communicants dans les modèles et les représentations qu’ils manipulent à l’envi. VERDISSEMENT SYMBOLIQUE. Lors du Grenelle de l’environnement, il y a déjà presque dix ans, notre secteur professionnel a été malmené par les représentants de la société civile, qui voyaient dans nos métiers la représentation du mal absolu. La communication, la publicité et les médias étaient jetés en pâture. La crise écologique pointait l’absurdité d’un système mondial créant de l’inégalité, du gaspillage et l’épuisement des ressources, et annonçait à l’opinion publique l’ultimatum climatique. Nos métiers, voire notre fonction sociale, ont été associés à la déroute du système et à son incapacité à se réinventer. Miroir de la société, de ses modes de consommation et de ses systèmes de production et de distribution, notre secteur d’activité était jugé irresponsable et sans grande conscience sociale ou environnementale. La surexploitation de l’argument écologique dans bon nombre de messages publicitaires maniant tout à la fois la caricature et le verdissement symbolique avaient fait déborder le vase. Comment en étions-nous arrivés là ? Nous pouvons collectivement nous lamenter sur une publiphobie galopante, souvent sectaire et de courte vue, mais que fait-on de « C’est de la com ! », cette expression bien ancrée dans notre langage commun qui se traduit aisément par « c’est du vent, des sornettes, de la poudre aux yeux » ? RETISSER UNE RELATION DE CONFIANCE. La communication responsable est une communication qui prend en compte cet extraordinaire besoin de reconnecter les publics, de recréer du lien social par la confiance. Les entreprises et les organisations, quelles qu’elles soient, ont commencé à intégrer, à travers leurs démarches de développement durable, les mutations en cours, les 19/05/2016 45 changements profonds qui remettent en cause leurs modèles voire leur légitimité. Dans ce formidable chantier, elles cherchent à reconsidérer leurs relations à la société et à leurs publics. Elles attendent de nous, les communicants, une nouvelle posture, de nouveaux modes opératoires, de nouveaux récits pour reconquérir cette confiance. Ou déjà, et ce n’est pas si mal, de recréer le climat propice à la communication. Car à quoi cela sert de dire quand on n’est plus ni entendu ni considéré ? INSPIRATION, CRÉATION, MUTATION. Nous avons une responsabilité immense à faire de nos métiers, de nos talents, de véritables agents au service de l’innovation sociale et de la transformation de la société tout entière. Nous sommes en chemin et avons commencé notre propre mutation. Accélérons. Inspirons-nous de tous ces innovateurs mêlant hyperconnexion digitale et rencontres physiques : les communautés Oui Share (pour l’économie collaborative), Ticket for change (pour l’entrepreneuriat social), Institut des futurs souhaitables (pour la prospective), Place to B (pour les médias engagés), Makery (pour les fablabs)… Allons partager avec celles et ceux qui animent les nouveaux lieux de mixité sociale, réinventent les espaces de la cité (La Blanchisserie à Boulogne-Billancourt, La Paillasse à Paris, Darwin à Bordeaux, par exemple). Cela passe par notre capacité réelle à nous reconnecter, à écouter les attentes des publics, à coopérer, à transformer, chacune et chacun, nos organisations. Alors notre créativité sera considérée comme elle devrait l’être : utile. ◊ StratégieS N° 1860 CHRONIQUES BRAND WORLD cHÂteaU de PaPIeR w hen I go to unfamiliar cities, I often buy the local newspaper – even if I can barely understand it – just to feel part of the scene and dip a toe into the local culture. So on my recent visit to San Francisco it was easy to grab a copy of the San Francisco Chronicle and read about the city’s housing issues over a cinnamon roll and a mug of coffee. But soon it was time to take Route One along the coast, watching waves barrel against the rocks and stopping to look wide-eyed at seal colonies. At Big Sur, we ate at Nepenthe, which must be one of the most beautiful restaurants in the world: a wooden structure set among trees and overlooking the glittering sea. Then we arrived at Hearst Castle. It’s not a real castle, of course – no cannons or fortifications – more of a giant villa. But it is perched grandly on a hill and it still crackles with power. It was built by the press tycoon William Randolph Hearst, who started it in 1919 and continued tinkering with it almost to the end of his life, in 1951. What’s striking about the castle is how recent it feels. When you visit the castles of England or the châteaux of France, they feel impossibly distant in time, as if they were built by an alien race. But as you tour the rooms and halls of the Hearst residence, it’s as if he has only just left. Or perhaps popped out to stroll the grounds. It’s partly because the company he created still exists. The Hearst media conglomerate owns Cosmopolitan and Harper’s Bazaar, the sports network ESPN and more than 50 newspapers, including (you guessed it) the San Francisco Chronicle. MARK TUNGATE OPINIONS Journaliste BUT I’M NOT COMPLAINING. I’ve been working in the media since the age of 19, and I knew the deal going in. For me, becoming a reporter was a passport to a life well-lived. It would allow me to meet fascinating people, have a few adventures, see foreign lands. And it didn’t disappoint. I don’t own a castle, but I never expected to. I often tell people that journalism will never make you rich in financial terms, but it will make you rich in experience. You can keep your swimming pool: thanks to journalism I interviewed admen in New York, fashion designers in Paris and the Dalai Lama in a hotel suite in Venice. Among other things. Hearst may have been happier than Kane, but I’m happy too, even without the sprawling villa. Sometimes I wonder if I’ll encourage my son to become a journalist, if he seems that way inclined. I feel about it much the same way Churchill felt about democracy: it’s the worst possible choice, apart from all the others. ◊ ADVENTURES IN JOURNALISM And here’s where I have a problem with Hearst Castle: its vast, Greco -Roman swimming pool, its Spanish renaissance paintings and gilded ceilings. Because it was all built on the hard work of people like me. Sure, Hearst was rich before he even started on the castle. His father had come to California during the 19th century gold rush – and struck silver instead. He won a newspaper as part of a gambling debt. This he later passed on to his son. William Randolph turned out to be a press genius, acquiring a string of newspapers and boosting their circulation with a blend of tabloid gossip, satirical cartoons and energetic journalism. He transformed notions of what a newspaper STRATÉGIES N° 1860 should be, blowing his sombre and pompous rivals out of the water. Hearst Castle is a monument to his success: a castle built of paper. Orson Welles famously used Hearst as the basis for the titular character of Citizen Kane. But while Kane sits lonely and haunted in his deserted chateau, Hearst seems to have been an ebullient and sociable character. He would fly Hollywood stars and socialites to his castle for the weekend. Once he’d finished reading every newspaper he owned – which took all morning – he’d watch over them as they swam and played tennis and fed animals in his private zoo. In the evening they all dined at one long table. On your first night, you might have been sitting next to Hearst himself. As the nights progressed, your place would move further and further down the table. When you reached the end, it was time to leave. I wonder how many ordinary, working journalists Hearst invited to his castle? I’ve always been conscious that, as a writer, my words mostly make other people rich. Few journalists will ever be as wealthy as the people who own their publications. RETROUVEZ NOS CHRONIQUEURS SUR STRATÉGIES.FR 46 19/05/2016 LA RÉDAC A … remis en cause OPINIONS quelques idées reçues. un sondage Odoxa pour microsoft et Stratégies, réalisé en mai, montre que les jeunes ont peur, à 55 %, de l’intelligence artificielle, alors que les seniors la voient d’abord comme une chance (56 %), surtout s’ils sont aisés. « C’est lié à la crainte que les machines puissent vous prendre votre travail », explique Gael Sliman, président d’Odoxa. les secteurs d’activité où les Français pensent que l’intelligence artificielle se développera le plus sont l’informatique (30 %), la santé (24 %), les transports (13 %), internet (11 %) et la sécurité (7 %). l’éducation et l’information arrivent en dernier, signes que l’instituteur et le journaliste virtuels ne sont pas véritablement souhaités. … remarqué le dernier film Jaguar pour son SUV F-Pace, dont le rôle du super-méchant a été confié à l’astrophysicien Stephen Hawking. Un choix décalé, d’autant que le scientifique britannique, connu pour ses théories sur les trous noirs, est lourdement handicapé. Les marques commencent peu à peu à mettre en avant ces héros du quotidien qui forcent le respect. Et en France, c’est pour quand ? … appris avec intérêt l’initiative de Nicolas Corato, ancien directeur des affaires publiques et de la communication de l’Ordre des avocats de Paris, qui vient de créer l’institut de recherches politiques Place de la République. Composé d’une cinquantaine de jeunes consultants, fonctionnaires, 23 bis, rue Barthélemy Danjou – CS 40116 – 92517 Boulogne-Billancourt Cedex. ÉDITRICE : Sandrine Matichard. RÉDACTION. Directeur de la rédaction : Stéphane Demazure. Rédactrice en chef : Marie-Juliette Levin. Rédacteurs en chef adjoints : Alain Delcayre (01.75.60.40.83), Amaury de Rochegonde (01.75.60.40.79). Rédactrice en chef adjointe déléguée aux produits spéciaux : Delphine Masson (01.75.60.40.82). Rédactrice en chef adjointe chargée de l’édition : Annaïck Le Moigne(01.75.60.40.78). Grand reporter : Cathy Leitus (01.75.60.40.85). Rédacteurs : Cécilia Di Quinzio (01.78.16.31.10), Bruno Fraioli (01.75.60.40.84), Emmanuel Gavard (01.75.60.40.71), Delphine Le Goff (01.75.60.40.76), Océane Redon (01.75.60.40.72), Delphine Soulas-Gesson (01.75.60.40.73) et Gilles Wybo (01.75.60.40.77). Ont collaboré à ce numéro : Emmanuelle Blondel, Pascale Caussat, Julien Darpy, Lionel Lévy, Philippe Pierrat et Gilmar Sequeira Martins. RÉDACTION TECHNIQUE. Directeur 19/05/2016 entrepreneurs, économistes, écrivains, journalistes, acteurs sociaux et culturels, ce think tank présentera dix propositions choc de mai 2016 à mai 2017 pour « forcer le débat sur les enjeux phares et éviter les impasses ». … trouvé curieux le classement de GQ des vingt Français « les plus influents » des médias, qui mêle des gens aussi différents que Delphine Ernotte (1re), Laurent Bon (2e), Olivier e Schrameck (3 , malgré deux désaveux par le Conseil d’État), Cyril Hanouna (4e), Laurent Ruquier (5e) et même Jean-Marc Morandini (20e). Le Top 5 de la com est sans surprise : Stéphane Fouks, Anne Méaux, Anne Hommel, Fabrice Fries et Gaspard Gantzer. LE FLOP … applaudi la réélection de Stéphane Distinguin, le patron de Faber Novel, à la présidence de Cap Digital, devenu depuis 2013, et son premier mandat, le premier pôle de compétitivité et de transformation numérique en France, avec plus de mille membres. Le voilà reparti pour un 3e et « dernier mandat » prévient-il. Occasion pour Stratégies de saluer son chroniqueur qui partage chaque mois ses visions du futur, ses enthousiames et questionnements. Et son désarroi devant Snapchat ! CHaque SameDi, À 8 H 20, retrOuVeZ la CHrOnique mÉDiaS D’amaurY De rOCHeGOnDe (89 FM à Paris) artistique et conception graphique : Julien Josset. Secrétaires de rédaction-maquettistes : Patrick Bled, Philippe Bohn et Xavier Gélard. Chef de studio : Sandrine Przybyla. Maquettiste : Léonard Soriano. Responsable iconographe : Laurent Rutigliano. Iconographe : Margaux Quesnel. DIFFUSION. Directeur marketing : Nicolas Conigliano. Chef de produits : Céline Giffaut. ABONNEMENTS. France Métropolitaine : Formule Intégrale Guides 1 an : le magazine version papier et numérique + Stratégies News + le site en illimité + l’appli + 2 guides = 301 €. Formule 100 % digitale 1 an : le magazine version numérique + Stratégies News + le site en illimité + l’appli = 210 €. Outre-mer/Étranger : nous consulter. Tél : 02.37.29.69.30. Fax : 02.37.29.69.35. VENTE AU NUMERO : Stratégies, Service librairie, CS 70011 — 28409 Nogent-le-Rotrou Cedex. Tél. : 02 37 29 69 30. BASE DE DONNÉES. Responsable : Audray Billault. DIRECTION COMMERCIALE, PUBLICITÉ. Directrice commerciale : Ludivine Saint-Yves (01.78.16.31.21). Chef de publicité : Marion Dessus (01.78.16.31.14). Directrice de clientèle : LA CAMPAGNE ALLIANZ PAR OGILVY & MATHER. Une campagne de second plan pour un partenariat de second plan ? C’est un peu le raisonnement que l’on se fait à la vision du film réalisé par Ogilvy & Mather Paris pour Allianz, en tant qu’assureur du staff de l’équipe de France olympique. Des plans serrés sur des visages en pleine action, des couleurs aussi ternes qu’une retransmission d’une compétition dans les années 1960, une musique inspirée d’un jingle de podium d’un meeting départemental et une chute attendue dès la première image. On aurait préféré une histoire, de l’émotion… Manque de moyens ou défaut d’imagination ? De toute évidence, ce film est passé à côté d’une valeur fondamentale dans le sport : le goût de l’effort. Gwënola de Villeblanche (01.78.16.31.16). Assistante : Patricia Demuynck. GUIDES. Directrice de publicité : Nadia Ben Moussa (01.78.16.31.18). Chef de publicité : Salima Eddich (01.78.16.31.07). MARKETING RÉGIE. Responsable : Lyndia de Campos. ADMINISTRATION DES VENTES, TRAFFIC. Responsable : Laure Mery. Coordination des ventes : Carine Guez. Traffic manager : Laurent Zaplana. RÉGIE COMMERCIALE ANNONCES CLASSÉES EMPLOI : PROFIL – 134 bis rue du Point du jour 92100 Boulogne-Billancourt – Directeur commercial : Thierry Rémond ([email protected] ou Tél : 01.46.94.84.24). PROMOTION, PARTENARIATS. Directrice : Sabrine Karmaoui. COMMUNICATION ET ÉVÉNEMENTS. Directrice : Sophie Bédé-Carroué. Coordinatrice promotion : Cécile Rubben (01.78.16.31.17). Chargée de promotion : Negar Moshrefi (01.78.16.31.09). Organisation événementielle : Julie Beytout (01.78.16.31.15). Responsable des opérations spéciales : Céline Reine (01.78.16.31.20). FABRICATION. Directeur : Bernard Verger (01.78.16.30.91). Imprimé en France par l’Imprimerie de Compiègne (groupe Morault), avenue Ber- 47 thelot, 60205 Compiègne. RESSOURCES HUMAINES. Responsable : Camille Plainfossé. CONTRÔLEUR DE GESTION : Julien Robert-Mercier DÉPÔT LÉGAL : mai 2016. ISSN 0180-6424. N° de commission paritaire : 0321 T 79914. StratÉGieS est édité par la société S2C, Sarl au capital de 10 000 e. Directeur de la publication : marc laufer. rC nanterre 813649571. Directeur général : Pierre Sacksteder. Directrice déléguée : anne thomas. L’éditeur décline toute responsabilité en cas de perte, de détérioration ou de non-retour des documents qui lui sont confiés. Il se réserve le droit de refuser toute demande d’insertion sans avoir à motiver son refus. La citation de marques, noms de firmes… est faite sans aucun but publicitaire et ne signifie en aucun cas que les procédés soient tombés dans le domaine public. Stratégies est imprimé sur du Novapress Silk 80 g de la gamme Press Selection Stora Enso StratégieS N° 1860 M A R K E T I N G F O R M A T I O N S W E B - T O - P R I N T AFFIRMEZ VOTRE PUISSANCE CRÉATIVE SUR WWW.EXAPRINT.FR NOUVELLE INTERFACE DE COMMANDE Découvrez notre calculateur brochures + de supports, + de formats, prix en baisse ! www.exaprint.fr tions sur Exaprint.fr - 05/2016 I M P R I M E R I E