Psych. 12/98 • XPress 23/04/04 11:58 Page 3881 Trouble de personnalité borderline : psychotropes et thérapie comportementale et cognitive I. Psychotropes et trouble de la personnalité borderline E. Boudet*, P. Abadie* L a prise en charge psychiatrique des patients présentant une personnalité borderline fait inter venir psychothérapie et aide médicamenteuse. Le premier volet de cet article se propose de faire une mise au point sur l’ensemble des traitements psychotropes ayant fait l’objet d’études cliniques. Ces travaux sont compliqués par l’hétérogénéité symptomatique des groupes de patients étudiés. Le traitement des symptômes manifestés par les patients présentant une personnalité borderline a toujours été la source de controverses et aucun consensus n’a vraiment été établi autour de la prise en charge de ces sujets dont l’hétérogénéité clinique a souvent représenté le principal écueil. La théorie psychanalytique telle qu’elle est promulguée par Kernberg ou Bergeret souligne les caractéristiques d’une organisation de la personnalité se situant aux confins de la névrose et de la psychose. Il est habituel de rencontrer chez ces sujets des éléments psychody* Centre Esquirol, CHU, Caen. T he psychiatric care of borderline personality disorder (BPD) patients integrates both psychotherapy and pharmacotherapy interventions. The first part of this article is oriented on the synthesis of the principle pharmacologic studies in BPD in the literature. One of the major difficulties is the constitution of symptomatic homogenous groups of patients namiques pouvant appartenir à ces deux axes nosologiques. On note l’existence de mécanismes de défense tels que le clivage, l’évitement, les réactions projectives, l’idéalisation. Le polymorphisme clinique vient appuyer l’idée de limite et expliquer en partie les difficultés d’une homogénéité diagnostique. Le tableau observé peut de cette façon placer au premier plan un syndrome dépressif, une symptomatologie anxieuse, des passages à l’acte (hétéro- ou auto-agressivité) ou des éléments psychotiques (hallucinations...), d’où la diversité des traitements utilisés. Au début des années 80, la nosographie DSM III a énoncé un certain nombre de critères définissant le trouble de la personnalité borderline. Ces cri- 3881 tères cliniques ont par la suite été réévalués et il apparaît notamment dans le DSM IV l’inclusion de critères symptomatiques tels que les idées de persécution ou les symptômes dissociatifs sévères. La personnalité borderline est regroupée dans la CIM 10 dans la catégorie des personnalités émotionnellement labiles. Elle se distingue des personnalités impulsives par l’observation plus fréquente des perturbations de l’image de soi, d’un sentiment de vide, des conduites suicidaires ou agressives... Dans le même temps, des échelles d’évaluation ont été élaborées contribuant ainsi à une meilleure standardisation diagnostique. C’est le cas, entre autres, du diagnostic Interview for borderline de 1984 (DIB) et sa version révisée de 1989 (DIB-R), ou encore de la Schedule for Interviewing Borderline (SIB). Ces échelles ont été un apport fondamental pour la réalisation et le contrôle d’essais médicamenteux chez les patients présentant une personnalité borderline, ce qui a permis ainsi une grande diversification des axes de recherche. Actuellement, l’idée d’une prise en charge pouvant faire intervenir à des niveaux variables la psychothérapie et l’aide médicamenteuse est unanimement retenue. Cependant, ces “outils” thérapeutiques tendent à évoluer, ce qui permet au clinicien de pouvoir ajuster au mieux le projet de soin. L’objectif de cet article est donc de revoir certains axes thérapeutiques particulièrement explorés par les recherches actuelles. Tout d’abord, nous ferons une mise au point sur l’ensemble des traitements médicamenteux ayant fait l’objet d’études cliniques (1ère partie). Ensuite, nous aborderons les méthodes comportementale et cognitive (2e partie) applicables aux patients présentant un trouble de la personnalité borderline, actuellement disponibles, en particulier la thérapie comportementale dialectique (ou DBT : dialectical behavioral therapy), originalement développée par M. Linehan. Psych. 12/98 • XPress 23/04/04 11:58 Page 3882 Mise au point Traitement par psychotropes La majorité des études cliniques publiées, portant sur l’efficacité d’un psychotrope dans le trouble de la personnalité borderline, a pour objectif d’évaluer l’effet de ces traitements sur des symptômes spécifiques ou des comorbidités identifiables (dépression, accès de “colère” clastique, impulsivité, conduites suicidaires ou parasuicidaires, trouble du comportement alimentaire). Pour un certain nombre de symptômes ou traits symptomatiques caractérisant le diagnostic de personnalité limite, une évaluation qualitative voire quantitative s’avère complexe. Ainsi, la perturbation de l’identité, les sentiments de vide ou d’ennui, l’instabilité des relations interpersonnelles, la crainte de l’abandon réel ou imaginaire sont des variables subjectives difficilement quantifiables avec les outils d’évaluation à notre disposition (la DIB ou la SIB). C’est pourquoi, sur un plan méthodologique, il apparaît une grande variabilité de paramètres difficilement standardisables comme l’on rapporté Gardner et Cowdry en 1989. Sur un plan diagnostique on est en effet confronté à une pathologie pouvant être regroupée en syndrome (axe I du DSM) avec une comorbidité fréquente (troubles thymiques ou psychotiques) ou alors en symptômes appartenant à l’axe II. De plus, la frontière entre “trait” et “état” borderline est aléatoire. Aussi l’utilisation d’échelles reste soumise à une fluctuation clinique temporelle et la multiplication des techniques thérapeutiques rend difficile l’évaluation de l’efficacité d’une thérapie spécifique sur la symptomatologie. Les neuroleptiques Les neuroleptiques sont retrouvés comme le plus ancien traitement envisagé dans la prise en charge des troubles du comportement présentés par ces patients “limites”. Les premières observations isolant les personnalités limites ont relié ce trouble au spectre des schizophrénies. En 1986, Goldberg a étudié chez environ 50 patients “borderline” ou schizotypiques (selon les critères du DSM III), l’efficacité du thiothixène (sur une période de 12 semaines, à une posologie moyenne de 8,7 mg/j) en comparaison avec un placebo. Une régression des hallucinations, des idées de référence, des phobies, des comportements obsessionnels et compulsifs a été montrée, sans amélioration réelle de la symptomatologie dépressive. En 1987, Soloff a proposé, à partir d’une revue empirique de la littérature sur le sujet, un certain nombre de recommandations. Ainsi, les posologies quotidiennes d’halopéridol préconisées sont de 5 à 7 mg/j, sur des durées courtes gouvernées par la réponse clinique. Une régression des symptômes (hallucinations, idées de référence, comportements obsessionnels, phobies, humeur dépressive) est rapportée dès la deuxième semaine de traitement dans la majorité des études. D’après cette revue de la littérature, il n’a pas été retrouvé d’effet différentiel du traitement en fonction des caractéristiques cliniques des patients. L’action de l’halopéridol (ou des neuroleptiques en général) sur la symptomatologie dépressive retrouvée chez ces patients “borderline” a été réévaluée plus récemment sans qu’une amélioration significative n’ait été montrée (Cornelius et coll., 1993). L’accent est mis, en outre, par Cornelius et coll. sur la place des neuroleptiques comme traitement médicamenteux des symptômes psychotiques aigus, mais les auteurs ne signalent pas d’effet thérapeutique au long cours sur les troubles du comportement (impulsivité) si ce n’est une amélioration relative de l’irritabilité. Les limites de l’utilisation des neuroleptiques sont, en premier lieu, liées aux effets secondaires neurologiques (dyskinésies aiguës ou tardives notamment). Ce risque de mauvaise tolérance médicamenteuse rend souvent le suivi difficile chez des patients dont l’observance demeure très précaire. Le ralentissement psychomoteur occasionné par Act. Méd. Int. - Psychiatrie (15), n° 215, décembre 1998 3882 les neuroleptiques et les troubles du jugement peuvent par ailleurs entraver une psychothérapie concomitante. D’autre part, le risque d’interactions médicamenteuses (ou autres : alcool, toxiques) demeure non négligeable ainsi que celui de surdosage (essentiellement par prise anarchique). Au total, l’efficacité réelle des neuroleptiques dans le traitement de patients dits borderline semble donc extrêmement variable selon les études et peu étudiée de façon systématique, en particulier lors de traitements au long cours. Les antidépresseurs IMAO et antidépresseurs tricycliques La parenté longtemps débattue entre les manifestations symptomatiques présentées par les patients “borderline” et les troubles de l’humeur s’explique par la grande proximité clinique et la comorbidité importante présentée par ces patients. La majorité des études cliniques sur l’efficacité des antidépresseurs chez ces patients portait essentiellement jusque vers 1990 sur les IMAO. Les résultats de l’étude de Cowdry et Gardner (1988), chez 16 patients, montrent sous IMAO (tranylcypromine 10 à 60 mg/j administrée durant 6 semaines) une évolution favorable de l’humeur et de l’impulsivité. En comparaison, la carbamazépine (200 à 1 200 mg/j) semblait provoquer une régression des éléments anxieux et impulsifs alors que l’alprazolam (1 à 6 mg/j) provoquait une aggravation de l’impulsivité chez certains patients. L’efficacité des IMAO a été réévaluée récemment par une étude prospective en double aveugle contre placebo de Cornelius et coll. (1993). Les auteurs ont comparé durant 16 semaines, chez 54 patients présentant un trouble de la personnalité borderline (retenus selon les critères du DSM III-R et un score à la DIB > 7, à l’exclusion des patients présentant une pathologie schizophrénique, un trouble de l’humeur ou une pathologie organique), l’efficacité à long terme de la phénelzine et de l’halopéridol. L’efficacité de la phénelzine s’est avérée significative essentielle- Psych. 12/98 • XPress 23/04/04 11:58 ment sur l’irritabilité et les éléments dépressifs, sans qu’il n’apparaisse de supériorité réelle à long terme de l’un des traitements. Soloff, lui, en 1986 avait noté la supériorité de l’halopéridol (environ 7 mg/j) sur la symptomatologie dépressive et anxieuse, l’hostilité, et les éléments psychotiques en comparaison à l’amitriptyline (147 mg/j). Links en 1990 a également montré l’efficacité supérieure du lithium à la désipramine sur l’irritabilité et la fréquence des comportements suicidaires ; cet auteur souligne même que chez certains patients ces symptômes peuvent être aggravés par la désipramine. La place des antidépresseurs tricycliques et IMAO reste assez modeste sur le plan de l’efficacité. De plus, le risque non négligeable d’ingestion à but suicidaire a limité la prescription de ces molécules chez ces patients impulsifs. Ainsi, l’instauration d’un tel traitement doit s’accompagner d’une surveillance clinique rigoureuse. Hypothèse sérotoninergique et antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine L’étude récente de Coccaro et coll. (1997) trouve une réponse parallèle chez 15 patients “impulsifs-agressifs” entre l’efficacité clinique de la fluoxétine (2040 mg/j) après 12 semaines de traitement et l’augmentation de la prolactine plasmatique sous d-fenfluramine (un analogue sérotoninergique). Il émet donc l’hypothèse d’une relation directe entre l’amélioration de la symptomatologie et la réponse centrale des synapses sérotoninergiques. Une activité sérotoninergique centrale basse a été montrée chez des sujets “borderline” présentant des troubles majeurs du comportement avec une labilité affective, des conduites suicidaires et une impulsivité. En conséquence, un certain nombre de travaux portant sur l’efficacité des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ont été entrepris dans le trouble de la personnalité borderline. Tous les patients inclus dans les études publiées répondaient aux critères DSM III-R du trouble de la personnalité borderline. Les posologies quotidiennes Page 3883 utilisées étaient très variables, de 20 à 80 mg, avec des variations de cette dose en fonction de la tolérance individuelle. Cornelius et coll. (1991), par exemple, ont administré dans un travail préliminaire 20 à 40 mg de fluoxétine pendant 8 semaines à cinq patients répondant aux critères de trouble de la personnalité borderline d’intensité sévère, pour qui un traitement par neuroleptique, phénelzine et antidépresseurs tricycliques avait échoué ; une amélioration significative de la fréquence des comportements impulsifs (évalués grâce à la Ward scale), des passages à l’acte suicidaire et de la symptomatologie dépressive (selon l’échelle d’Hamilton) a été observée, toutefois sans régression significative des symptômes psychotiques. Chez des patients “borderline” résistant également aux autres traitements psychotropes, l’augmentation progressive de 20 à 80 mg/j de fluoxétine a pu mettre en évidence une évolution favorable sur les conduites d’automutilation, l’anxiété, la dépression et les symptômes psychotiques (Markovitz et coll., 1991). Salzman et coll. (1995) ont comparé à 9 patients sous placebo l’efficacité de la fluoxétine chez 13 patients présentant un trouble de la personnalité borderline d’intensité modérée, ou quelques symptômes appartenant à la personnalité borderline (selon les critères du DSM III-R conjointement évalués avec le DIB-R et le SCID-II), en excluant les patients hospitalisés récemment en psychiatrie ou présentant un comportement suicidaire. Il a été montré une amélioration sous fluoxétine des comportements d’agressivité, de la colère et ce indépendamment d’une amélioration parallèle de l’humeur dépressive. Cependant, le nombre restreint de sujets étudiés, la sévérité modérée de la symptomatologie et l’effet non négligeable indiqué dans l’article du placebo nécessiteraient des études ultérieures. Le traitement des troubles du comportement (sur les aspects agressivité et impulsivité) par les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine est donc actuellement la voie thérapeutique médicamenteuse la plus étudiée ; cependant, ces études restent limitées dans leur inter- 3883 prétation du fait de leur durée, des petits échantillons de patients recrutés, de leur hétérogénéité clinique et de la difficulté à constituer un groupe contrôle mais également de la complexité à différencier les troubles du comportement (impulsivité) de l’humeur dépressive. Les normothymiques Le lithium L’indication du lithium chez des patients “borderline” reste soumise aux difficultés diagnostiques d’une comorbidité entre le trouble bipolaire et ce trouble de la personnalité. Les rares études réalisées sont généralement assez décevantes dans le sens où les résultats sont difficilement interprétables (échantillons de patients trop restreints et hétérogènes, problèmes d’observance du traitement et sortie d’étude précoce, association fréquente à d’autres médications, durée d’étude très limitée, psychothérapie concomitante). De plus, la difficulté à différencier, comme pour les antidépresseurs, les effets du normothymique sur un trouble de l’humeur de ceux sur les symptômes liés au trouble de personnalité complique encore les choses. Cowdry et Gardner, en 1988, ont noté l’intérêt thérapeutique du lithium pour la colère, l’irritabilité et les comportements suicidaires. L’étude de Links (1990) a comparé dans une étude préliminaire en crossover et en double aveugle les effets du carbonate de lithium, de la désipramine ou du placebo dans le traitement des symptômes affectifs de 17 patients “borderline”, effets observés par les patients euxmême ou leur psychiatre. Les résultats obtenus n’indiquent pas de différence d’effet entre le lithium et le placebo d’une part, et entre la désipramine et le placebo d’autre part, alors que l’irritabilité et les comportements suicidaires sont nettement plus améliorés par le lithium que par la désipramine. Pour les thérapeutes, le lithium semblerait cliniquement plus efficace que les autres molécules alors que cette amélioration n’est pas forcément ressentie par les patients. Il est à noter, dans cette étude, Psych. 12/98 • XPress 23/04/04 11:58 Page 3884 Mise au point que le contrôle des lithémies plasmatiques n’a pas été effectué. Les anticonvulsivants La carbamazépine, de par ses propriétés antiagressives, a été étudiée dans un essai contrôlé par Cowdry et Gardner (1988). L’étude portait sur 16 femmes répondant aux critères DSM III du trouble de la personnalité borderline. Les molécules administrées avec leur posologie moyenne étaient les suivantes : l’alprazolam (4,7 mg/j), la carbamazépine (820 mg/j), la trifluopérazine (7,8 mg/j) et la tranylcypromine (40 mg/j). Chacune de ces substances était administrée sur des périodes de 8 semaines incluant un washout d’une huitaine de jour et un ajustement thérapeutique progressif chez des patients présentant une personnalité borderline (axe II, DSM III-R) accompagnée de troubles du comportement (automutilation, toxicomanie), une dysphorie, une “sensibilité au rejet” mais sans troubles de l’humeur ou schizophréniforme. La carbamazépine a montré des effets bénéfiques sur le contrôle du comportement (impulsivité) mais a laissé paraître de grandes divergences d’un patient à l’autre sur les troubles de l’humeur. Des difficultés méthodologiques portant sur l’adaptation des doses en fonction de la tolérance et le possible chevauchement de traitement ne permettent pas de conclure. Une étude naturaliste plus récente (Denicoff et coll., 1994) a comparé la fréquence de prescription et l’efficacité observée par des psychiatres, des diverses thérapeutiques utilisées chez leurs patients. L’efficacité de la carbamazépine est ainsi estimée comme étant très modeste dans les troubles du comportement présentés par les patients “borderline” dans environ 48 % des cas, à égalité avec les neuroleptiques. Il n’est cependant pas cité de traitement unanimement reconnu par les praticiens pour ce type de pathologie. On observe en revanche une réticence à l’égard de la carbamazépine devant le risque non négligeable de survenue d’effets secondaires hématologiques ou dermatologiques et les difficultés de coprescription liées à ses propriétés d’inducteur enzymatique. L’intérêt de l’acide valproïque a été éva- lué dans des études plus récentes. Wilcox (1995) a étudié une trentaine de sujets répondant aux critères DSM III-R de la personnalité borderline, qui ont reçu des posologies de valproex visant à obtenir des taux plasmatiques compris entre 50 et 100 µg/ml. Dans cet essai ouvert de 6 semaines, il a été noté une amélioration significative de l’anxiété et du retrait social évalués avec la BPRS. À noter que certains patients ont poursuivi leur psychothérapie au cours de l’étude. Les résultats d’autres travaux vont dans le même sens (Stein et coll., 1995), mais là aussi les échantillons de patients étudiés sont restreints. Conclusion La difficulté à constituer des échantillons de patients conséquents peut être due à l’embarras qu’il y a à recruter et à suivre l’ensemble de ces patients dont une des caractéristiques cliniques est l’instabilité ; la notion de patient “borderline” recouvre diverses réalités symptomatiques, comme cela a déjà été évoqué dans l’introduction, à l’origine d’une hétérogénéité très probable des groupes étudiés dans les études initialement publiées. Une approche dimensionnelle, essentiellement centrée autour des troubles du comportement à type d’agressivité ou d’impulsivité, est de mise actuellement, en lien avec le développement des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Il y a la nécessité de combiner, chez ces patients, l’ensemble des interventions thérapeutiques, chimiothérapique et psychothérapique ; la thérapie comportementale dialectique développée par M. Linehan intègre entre autres, chez ces patients difficiles, le développement d’une habileté relative à l’observance du traitement pharmacologique (Linehan, 1993). Références bibliographiques • Coccaro E.F., Kavoussi R.J., Hauger R.L. Serotonin function and antiagressive response to fluoxetine : a pilot study. Biol. Psychiat., 1997, 42 : 546-52. Act. Méd. Int. - Psychiatrie (15), n° 215, décembre 1998 3884 • Coccaro E.F., Siever L.J., Klar H.M. et coll. Serotoninergic studies in patients with affective and personality disorders : correlates with suicidal and impulsive agressive bebavior. Arch. Gen. Psychiat., 1989, 46 : 587-99. • Cornelius J.R., Soloff P.H., Perel J.M. et coll. A preliminary trial of fluoxetine in refractory borderline patients. J. Clin. Psychopharmacol., 1991, 11 : 116-20. • Cornelius J.R., Soloff P.H., Perel J.M. et coll. Continuation pharmacotherapy of borderline personality disorder with haloperidol and phenelzine. Am. J. 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Mots-clés : Personnalité borderline, Psychotropes, Thérapie cognitivo-comportementale.