Napoléon et la Suisse 1803-1815, d`après les documents inédits

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University of Toronto
http://www.archive.org/details/napolonetlasuiOOguil
EDOUARD GUILLOX
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L I T
I
NAPOLÉON
ET LA SUISSE
1803-1815
D'après
1rs
documents inédits
<l>'s
LAUSANNE
PARIS
LIBRAIRIE PLON
N
Affairée Étrangt
LIBRAIRIE PAY01
ii
1
1940
.
i.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
1803-1815
DU MÊME AUTEUR, A LA LIBRAIRIE PLON
Les Complots militaires sous le Consulat et l'Empire, d'après
les documents inédits des Archives. Un vol. in-18.
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Restauration, d'après les
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documents des Archives. Un
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militaires. Première série
Des Origines à la Révolution.
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Depuis la Révolution jusqu'à
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politiques,
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Caire à Moscou. Contes de la Grande Armée. 2 e édition. Un
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Sur les routes. Contes
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TTP. PLON-NOURRIT ET C ie
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NAPOLÉON
ET LA SUISSE
1808-1815
D'après
les
documents inédits des Affaires Étrangères
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RDI
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l.llîi;
tNCU
SANNE
URIE PAYOl
i
1910
.
i
.
Droits de reproduction
réservés pour tous pays.
et
de
Copyright 1910 by Plon-Nourrit
traduction
et
(X
PRÉFACE
Toui
monde
le
Français, Roi
dea
Napoléon
que
sail
était,
Empe-
rr
,
Protecteur
d'Italie,
Confédération du Rhin,
I
de
la
par surcroit, Média-
teur de lu Confédération helvétique.
D'où lui venait
ce titre ? Commenl
i-t-il
ci
Ba
mé-
diation? Quels en furenl Les avantages pour la Suis
Quelles causes en ont
iif
guère,
Bail
quand on ne
que
Depuis
quelques
je
la
pas absolument.
de raconter.
années,
la
domination impé-
Allemagne, en Hollande, en
«'il
qu'on
fin? Voilà ce
L'ignore
me propose
C'est
riale
amené
Bug-
a
Italie,
géré d'intéressants travaux qui onl renouvelé cette
histoire.
Le momenl
pour
efforl
politiques
très
avec
Suisse.
la
venu de tenter
Mi la
de
L'histoire
Suisse,
étudiée par nos voisins
de
et
IT'
1
^
amis.
le
nos
.1
relatif
1815,
On
môme
la
a
deman-
vainement aux ouvrages publiés chez nous.
derait
<
La
es1
'
rouvera dans ce
livre.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
il
Je
l'ai
archives.
j'ai
fait
On
avec
le
documents
les
lira, je
pris à l'écrire
et
pense,
que
je
inédits de nos
avec l'intérêt que
ressentais
d'autant
plus que, depuis de longues années, j'ai connu la
douceur de l'hospitalité helvétique. Ce m'est une
façon de
lui
témoigner
ma
reconnaissance.
.
souRCi:-
— Franck
I.
Ma n
/.<(•
rits
C'est à la correspondance de nos ambassadeurs, jusqu'à
présent inédite, que
de Napoléon avec
j'ai
demandé
l'histoire
des relations
aux archives de nos
Elle est
Suisse.
la
Allant'- étrangères (A. E.), dans les cartons suivants
Sursss.
—
—
487-498.
t.
Valais,
vin
t.
J'ai joint
a
IX.
et
renseignements ceux que m'ont fournis
Guerre pour L'arm
l'Helvétie, en
ces
archives de
les
et
:
Ambassade du général Ney, t. 481.
Ambassade 'lu général Vial, t. 482-487.
Ambassade du comte Auguste de Talleyrand,
la
i
en 1808.
II)
imme
je
dit,
l'ai
Imprimée.
aucun ouvrage d'ensemble
nous, publié 3up cette période. Voici
auxquels on
des
l:
pourra
événements particuliers du
vki ui.i.kmv
Suisse
Introduction
Publiée
récil
des impri-
liste
sur
détails
:
ambassadeur de France en
{l'apien d»\
(1792-1797).
la
demander quelques
n
par
par Albert SoreL
S
J
vol.
in
Kaulek,
1886 1894
nous promet des Mémoiret de Barthélémy, qui
une
(On
In-8*
n-*
manque*
ronl pas d'intérêt.)
BioiroN, Histoire dé Prônée, dêpui
paixde
Tiliitt. 10
vol
1829. In
8°.
I
\rum*ir
(Bignon était attaché
à
1
1
lé-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
IV
gation de Suisse, en 1798. Il a vu la chute de la vieille Confédération, et il présente avec clarté la lutte des partis en 1802.)
Brune, Esquisse historique sur le maréchal. 2 vol. Paris,
er
1840, in-8°, t. I
Jomini, Histoire critique des Guerres de la Révolution.
.
15 vol. 1820-24.
Larevellière-Lépeaux, Mémoires. 3 vol. 1895. In-8°.
Lavisse et Rambaud, Histoire générale, t. VIII et IX.
Moniteur (Ancien).
Napoléon, Correspondance.
Ney, Mémoires attribués au maréchal.|2'vol. 1833. In-8°.
Rœderer, Œuvres. Publiées par son fils. 9 vol. 1854. T. III.
Staël (Mme de), Considérations sur la Révolution fran1818.
Talleyrand. Son ministère sous
çaise.
lain. 1891.
Directoire, par G.
le
Pal-
In- 8°.
Thters, Consulat (Événements de 1803). Empire (Événements de 1813). Rien du tout sur les régiments suisses.
On
le
trouvera d'ailleurs l'indication d'autres ouvrages dans
courant du volume.
II.
— Suisse
Cette période 1798-1815, si remplie d'événements, après
deux siècles de paisible existence, ne pouvaitjmanquer d'être
particulièrement étudiée par nos voisins. I Leurs travaux
ont été empruntés aux archives fédérales, ce qui nous dispense d'y recourir nous-mêmes.
Les plus anciens sont ceux de Tillier, ^conseiller d'État de
Berne
:
A. de Tillier, Geschichte der Helvetischen Republik, von
ihrer Griindung im Frùhyar 1798, bis zu ihrer Anflôsung
im Frùhyar
1803. Vorziïglich aus
dargestellt.
3
vol.
Bern. 1843.
(Il
dem Helvetischen
y en
archiv
a une traduction
française de Cramer. Genève, 2 vol. 1846.)
Geschichte der Eidgenossenschaft, wàhrend der Herrschaft
der Vermittlungs Akte. Von ihrer Einfûhrung im Frùhyar
03 bis zu ihrer Anflôsung in den lezten Tagen des lahres. 1813.
2 vol. Zurich. 1845-46.
BOURGES
v
Le récit de Tillier est clair, bien ordonné, impartial,
appuyé sur des références exactes, puisées aux bonnes
sources. Il n'a contre lui que son âge, et des formes déjà un
peu surannées.
Le plus récent est celui de W. Oechsli.
M. Wilhem Oechsli, professeur d'histoire au Polytechnicum
de Zurich, a entrepris une Histoire de la Suisse au dix-neuvième siècle, quia débuté par l'histoire des deux années 1798
et 1799, publiée à Zurich,
en 1899, et qui s'est poursuivie
jusqu'en 1813 dans l'ouvrage suivant
Geschichte der Schweiz in XIX Iahrunderi, t. I er
La
Suisse sous le protectorat français 1798-1813. 1 vol. Leipzig,
:
.
:
1904. In-8° (780 pages).
est impossible de réunir plus de détails sur le sujet et
de plus minutieux. Cette abondance nuit quelque peu à la
Couleur et à l'agrément du récit. C'est moins une histoire
qu'un répertoire. Il s'y fait jour, d'ailleurs, une prévention
peu déguisée contre le régime impérial.
Il
De
i
Gustav Stkinek, de Bâle,
cette période, M.
bé particulièrement
s'est atta-
à l'ambassade d'Auguste de Talleyrand,
a publié sous ce titre
Napoléons
Potitik und Diplomatie in der Sweizt wdhrend der Gesandsehaftszeii der grafen
Aug. de Talleyrand, t. [« jusqu'à la paix de Vienne, Zurich,
et
il
1907, in-8° (365 pages),
:
un volume
I.
clair,
précis, intéressant,
avec un luxe de renseignements qui louche à la prodigalité.
Ce volume, que j'aurai à citer souvent, nous fait attendre
la Buite avec impatience.
Le pays de \ nid, qui doit bs liberté aux événements
de 1798
de 1803,
et
iode.
Uissi
En
nombreux.
gique
II.
les
porté un intérdl
a
ouvrages
voici
les
relatifs
a
principaux,
particulier à cette
Bon
histoire Bont-ils
par ordre
chronolo-
:
IIonod, Mémoire»,
Shoot
Vaud.
\.
2 vol.
Pn m
2 vol,
Paris.
historique de
Lausanne, 1881,
la
1805. In
.v.
Révolution du pays de
lu-s".
oi.imik (Juste), laCantonde Vaud,
vol IC
Roi .1:1 \. Mimoirx i,
vol. 18
Là Habpi (César- Frédéri( on), \iimoires. Paria
•
i
nève, 1864.
l
i
et
Ge-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
vi
Paul Maillefer, Histoire du Canton de Vaud. 1901.
Ce qui n'empêchera pas de recourir aux histoires générales
de la Confédération, dont les plus répandues sont les suivantes
Aug. Monnard, Histoire de la Confédération helvétique,
pour faire suite à celle de Jean de Muller. T. XVI et XVII.
Genève, 1847.
A. Dagtjet, Histoire de la Confédération helvétique. 7 e édition. Genève-Bâle-Lyon. 2 vol. 1880. In-8°.
Vulliemin, Histoire de la Confédération suisse. 2 vol.
Lausanne, 1876.
Dandliker, Histoire du peuple suisse. Trad. française.
»
:
Paris, 1878.
Et
la plus récente celle
van Muyden,
sanne, 1888. Grand
B.
Auxquelles
D r Hilty,
il
de
Histoire de la nation suisse. 3 vol. Lauin-8°.
faut ajouter
les
:
Constitutions fédérales de la Suisse. Neuf-
châtel, 1891. In-8°.
Enfin, pour tout ce qui concerne la
période impériale,
Bibliographie
de consulter
M. F. Kircheisen, de Leipzig, publiée
Nouvelle édition, t. I er Genève, 1908,
à Paris, 1902. In-8°.
il
est
nécessaire
napoléonienne de
in-8°.
l'excellente
—
.
NAPOLEON ET LA SUISSE
iIno:;-|n|:;,
CHAPITRE PREMIER
LES DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION
A
la veille
des événements
qui
trans-
allaient
former ses institutions, ses habitudes e1 son territoire, la Confédération Helvétique se composait
de treize Cantons.
Fondée en 1291 par
Cantons
forestiers
Uri, Schwitz,
»,
accrue, dans
B'étail
elle
pacte d'alliance des trois
le
1»'
siècle suivant,
cerne, de Zurich, de Glaris, de
après
de
la
guerre avec
l'ul
rg;
un
la
peu
(Jnterwalden,
Zug
de Lu-
de Berne;
el
Bourgogne, de Soleure
plus
tard,
de
Bftle
e1
el
de
Schaffouse; enfin d'Appenzel] en L512.
t
oel te
Cantons
Qurenl
1
1
l
.
la
Confédéral ion
donl
les
neutralité,
des
Louables
de Westphalie recon-
traités
qui
rrès
subsista
que nous étions destinés à détruû
n'étail pas une aation
oe n'était
:
1"
Jusqu'en
même
pas
un État. Ce nViait qu'une juxtaposition d'États.
ait
une ligue de pe1 its p 13 - &o\x\ erains, uni
i
t
NAPOLÉON ET LA SUISSE
2
seulement par un serment perpétuel qui faisait
d'eux des alliés (eidgenossen), obligés par ce ser-
ment même
à ne pas se faire la guerre et à se prêter
une mutuelle assistance.
États
Ces
ne reconnaissaient
fédéral supérieur.
La
pas
de
pouvoir
Diète n'était que la réunion
de leurs délégués, généralement deux par canton.
Ils se
gouvernaient sans aucun principe commun,
chacun suivant sa coutume, fondée sur des
privi-
lèges historiques.
Les uns,
comme
eux Zug, Appenzell,
les
cantons forestiers, et avec
Glaris, étaient de petites répu-
bliques rurales et démocratiques, dirigées par des
les
citoyens, ou lan-
comme
Berne, Bâle, Fri-
assemblées formées de tous
des gemeinde. Les autres,
bourg, Zurich, étaient des républiques bourgeoises,
à la façon des
villes impériales,
gouvernées par des
conseils aristocratiques.
Auprès de ces États souverains et « anciens confédérés » se trouvaient des pays alliés et des pays sujets.
Ces pays alliés ne l'étaient d'ailleurs que d'un
ou de plusieurs cantons. Ainsi les Grisons qui formaient eux-mêmes trois Ligues, et que des traités
la
le Valais
rattachaient à plusieurs cantons
l'évêque de Bâle
ville protestante de Saint-Gall
;
;
;
et la ville
de Bienne, sa vassale
;
Genève, qui
s'était
au seizième siècle, à la fois de son évêque
et de la tutelle du duc de Savoie, et qui, après avoir
été l'alliée de Berne et de Fribourg, restait celle
délivrée,
de Berne et de Zurich; enfin, Neufchâtel, possession
du
roi
de Prusse.
DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION
Après
les
C'étaient l'Argovie
sujets.
les
alliés,
paya de Vaud, qui dépendaient de « Leurs
Excellences de Berne »; les bailliages italiens (T
.
f
le
sin),
du Milanais qui dépendaient des
Gaulons. Au milieu du pays subaistaienl
dépouilles
petits
quelques principautés ecclésiastiques,
comme
C
de l'évêque de Baie et de l'abbé de Sainl-Gall.
ainsi
que l'étendue,
la langue, la
celle
religion, la poli-
tique et les intérêts des Cantons présentaient partout la diversité la plus singulière.
qu'on se figure de
paisibles, avaient été constam-
Aussi bien, ces petits pays,
mœurs
idylliques et
ment troublés par
guerres
les
guerres pour
:
1
in-
pendance, «l'abord contre l'Autriche, puis contre
la
Bourgogne; guerres
l'époque de
a
religieuses*
Réforme; guerres sociales, dites guem
paysans, dans le courant du dix-septième
la
jusqu'à
la
paix de Vilmergen, an 1712.
De 1712
1796, s'écoula une longue
a
calme intérieur, favorable a
rielle
le
comme
au
avait été
Logions;
liuitifine lui
plutôl
l'était
éfcait
formé
la
\
il]
•
de
à
GôtUngue
naturaliste,
i
riptif
et
A
des
et
dix-
de l'action,
sorti
d'elle qu'était
il
Mais Halier
avait
>
enseig
dans sa patrie, an
poète,
thi o-
I
politique
pensée. Ceci
i
des Bai ants«
rés ai
la
lorsqu'il revint
Médecin,
di
la
I
maté-
seizième
•-
l
Albert de Haller (1708 1777).
longtemps
poème
des réfoi mateurs
Lei
période de
prospérité
progrès intellectuel'
'•«lui
celui des
que de
l'illustre
la
dix-septième, celui des
le
Berne
siècle,
car
il
aux Alpes, Haller loucha
l^
rs
un
à toutes
à
NAPOLÉON ET LA SUISSE
4
les
questions de son temps, et plaça son
la science auprès de
ceux de Bufîon
Les deux centres principaux de
nom
dans
et de Linné.
culture intel-
la
lectuelle étaient Bâle et Zurich.
A
Bâle, le développement
La
ralenti l'essor de l'esprit.
perdu son éclat
le culte
littéraire et
du commerce avait
vieille
Université avait
ne conservait plus que
des sciences. Elle citait avec fierté
le
nom
d'Euler, et ceux des Bernouilli.
Zurich restait la
ville
des lettres et de la poésie.
C'était la patrie de Gessner, de Lavater, de Pestalozzi.
Salomon Gessner (1730-1788) renouvelait dans
de gracieuses Idylles un genre oublié, et qui allait
faire
chez nous
le
succès d'André Ghénier. Lavater
(1741-1801), n'est connu que
comme
médecin, et
par un système dont la vogue ne s'est pas soutenue.
Mais il était également philosophe et il joignit.
son érudition un talent poétique auquel on doit
des Chansons suisses d'un charme pénétrant, inspirées par les bucoliques de Gessner.
Pestalozzi
appartient
(1746-1827)
à l'âge sui-
vant par ses réformes pédagogiques et ses doctrines
morales. Mais il est du dix-huitième siècle par ses
débuts littéraires et par son roman Léonard et Gertrude,
tableau de la vie rurale,
dans lequel est
dessinée, avec des traits énergiques, la figure d'un
bailli
oppresseur et détesté.
Dans
les
faut citer le
autres pays
nom
de langue
allemande,
il
de Zimmermann, de Brugg, au-
teur de la Solitude (1784), et celui de Jean de Muller,
de Schafïouse, l'historien de la Confédération.
DERNIERS J0UR8 DE LA CONFÉDÉRATION
5
de langue franraiso, Genève, alliée
Dai
des Cantons, était le foyer d'une remarquable acti-
étendue de la controdomaine
en vain
vité intellectuelle qui s'était
religieuse à tous les
que Voltaire prodiguait
I
ses raill
i
dont
la cité
en 1758; Genève donnait aux sciences Charles Bonnet, Tronchin, Sa
il
devint d'ailleurs
le voisin,
sure, les Candolle, les Pictet
i
;
un peu plus
et,
aux
;
tard, Mallet
Rous-
lettres J.-J.
du Pan
et
Mme
Staël.
«nmoins, cette prospérité matérielle était trom-
L'historien Henri Zschokke, qui n'aimait pas l'ancien régime
ii.
«
el
qui travailla à L'établissement
«lu
nou-
avec une sévérité quelque peu déclamatoire
dit
Pendant
la
paii
qui
dura
depuis
1
:
de
a
Vilmergen jusqu'à l'invasion françaj
Suisse eu1 à souffrir plus de calamités que durant
bataille de
I,i
toutes ses guerres contre l'Autriche
pendant
les
quatre-vingt-six
durant Lesquels se rouillèrent
ried,
atana, des
d
paiement
roug
gravée
rouille
la
ii.
La
Les
d.'
tables
I
morale,
(du.
(1
but
Bourgogne,
la
ans
épées
L'égolsme
et
II
repos
Lwyl
et
de L'orgueil
Lesquelles
était
anciens Suisses,
et
un
La
ivre
).
ne connaissait alors, en effet,
ai Le
de
des Winkel-
des
omme
lécomp
en pourriture
Les
Waldmann,
Loyale alliance des
(
el
patriotisme,
ai
même
ni
L'unité
la liberté.
.m.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
6
La
rêts,
diversité des langues, des religions, des inté-
nuisait
depuis et qui
au
groupement qui
est,
aujourd'hui,
bons citoyens s'en
si
accompli
s'est
remarquable.
De
pour y
travailler que fut fondée, à Schinznach, en 1762,
attristaient,
et
c'est
la Société Helvétique.
Elle était l'œuvre de patriotes,
comme
le
savant
Hans Hirzel, de
Zurich, le poète Gessner, Jean Bodmer, et quelques
autres. Plus tard y entra tout ce qui marquait dans
Isaac
la
Iselin,
science
de Bâle, le médecin
et
la littérature,
Lavater,
Pestalozzi,
Bonstetten, Conrad Escher, Jean de Muller, etc.
Son but
était
d'éveiller la
fraternité
helvétique,
d'éclairer l'opinion, de développer l'instruction po-
pulaire. Elle tenait des réunions
annuelles et sus-
cita la
formation de sociétés patriotiques. Mais ses
efforts
ne furent pas secondés, ses tendances paru-
rent dangereuses, et plusieurs cantons, Berne, Fri-
bourg, Soleure l'interdirent sur leur territoire.
Le
service militaire à l'étranger
affaiblir l'idée
contribuait à
de la patrie commune.
Depuis près de
trois siècles, cette
coutume
offrait
de précieuses ressources à un pays pauvre, mais
dont
les enfants étaient
braves et vigoureux. Les
protestants s'enrôlaient au service des États alle-
mands, des Provinces-Unies
et de l'Angleterre.
Les
catholiques servaient en France, en Espagne et à
Naples. Partout on se louait des uns et des autres.
Mais
ils
s'attachaient
au pays
étranger
autant
qu'au leur. Ils ne revenaient chez eux que fort
et poussaient leurs enfants à suivre leur
tard,
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
Comme
inple.
le dit
Bonstetten,
7
ice des
1<
régiments capitules n'était qu'une forme nouvelle
de l'oisiveté. Le service perpétuait
inversement, l'oisiveté perpétuait
Enfin, sous
|e
l'oisivi
le servi
couvert des formes républicai
le
pays était opprimé par
Partout,
L'aristocratie.
substituée à la liberté, particu-
la féodalité s'était
lièrement à Fribourg, à Lucerne,
a
Soleure et à
ne.
Très Louables Cantons
!)••>
étendu
était le plus
le
el
»,
de B<
celui
plus puissant.
gouverné par un Grand Conseil de deux
par un Petit Conseil qui commemb]
était
Il
«•lits
deux
temps
prenait i'avoyer, vingt-quatre conseil)
représentants du Grand Conseil. Avec
avait
istitution
Venise,
fini
Graffenried,
wyl),
et
Les
Les
Les
!
le
par ressembler
noblesse avait
et la
sur Lequel figuraienl
comme
Diesbacb,
Steiger,
Les
de
à celle
son Livre d'Or,
Brlach,
Les
Les
(Watt
Watteville
d'autres illustres familli
Bernois ressentaient
Bénat, remarquable par
et
;
la
un»' juste
fierté
de
meml
gravité de ses
par l'imposant appareil de ses délibérations.
Bernois qui était
dissimule pas
Les
Un
du patriciat, *'t qui n'en
défauts dan
Souvenir Bonssorti
tetten nr se tient pas pourtant d'admirer L'assemblée,
mi
i]
int
admis
Rien de plus
cinq
Bi<
à
si<
(ger
Lui-même
(en L775).
auguste que ce sénat, vieux de
d'une honorable existence. En entrant
dans cette salle bâtie en voûte
belle dan- m simplii ité, avi c
L<
peu élevée,
conseilli
:
n
NAPOLEON ET LA SUISSE
8
tume, rangés
le
le
long des murs sur des sièges élevés,
président (l'avoyer) placé au milieu d'eux, sur
Grand Conseil des
ce qu'on appelle son trône, le
Deux-Cents sur des bancs divisés en quatre quartiers; en entrant, dis-je, dans la salle de cette
auguste assemblée, on se sentait saisi de respect...
Ce sénat avait les défauts d'une aristocratie, mais
aussi
il
en possédait toutes
les vertus.
Tel était
le
désintéressement de ces patriciens qui n'avaient à
rendre compte de leurs finances qu'à eux-mêmes,
qu'ils
vécurent dans la médiocrité, à côté des 20 ou
30 millions d'épargne, trouvés dans
firent leurs amis et alliés de France
le pillage
(1). »
C'était ce patriciat qui accaparait le
ment. C'était
qui se partageait
lui
qu'en
les
gouverneemplois.
C'était lui qui levait à son profit les impôts et les
redevances de toute sorte. C'était
justice
et
qui
commandait
lui qui
troupes.
les
rendait la
Il
ne se
piquait pas d'ailleurs de justifier ses prétentions
par ses talents ou ses lumières, et les Souvenirs
de Bonstetten nous édifient pleinement sur l'ignorance et l'orgueil du milieu où
En
il
avait grandi.
revanche, ce patriciat était fort jaloux de ses
privilèges, et se
montrait impitoyable pour toute
tentative qui les menaçait.
De
tragiques aventures
montré
celle du major Davel, dans le
pays de Vaud, en 1723; celle de Samuel Henzi,
l'avaient
:
(1) Bonstetten (Charles -Victor de), né à Berne. 1745-1832.
Voyageur, archéologue, moraliste et homme d'esprit. Il fut des
amis de Mme de Staël et un des familiers du salon de Coppet. Voir
sur lui un agréable article de Sainte-Beuve, Lundis, t. XIV.
DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION
à Berne, en 1749; celle de
Nicolas Chenaux,
à
Fribourg, en 1781.
De
ces trois victimes
traire, le
major Davel
du despotisme
et de l'arbi-
était la plus noble.
Il
était
Vaudois.
Enrôlé au service de
France,
la
s'était signalé
il
Hollande,
la
il
de la
par sa valeur militaire et
probité de son caractère.
pays,
puis
De
retour dans son
avait été investi par Berne d'un des arron-
dissements militaires du pays de
Vaud
(bailliages
Lavaux). Touché de la
compatriotes, il rassembla un jour
de Chillon, d'Oron et de
servitude de ses
les milices
dans
Lausanne
et
la
tutelle de
ne
Il
«
Leurs Excellences
la subit le
Ce que
mort sera
«
.
(31 mais.)
pas entendu. Arrêté, jugé sur des ordres
fut
Il
les conduisit à
proposa au Grand Conseil de secouer
venus de Berne,
tale.
Lavaux,
la plaine de
il
fut
24
n'est
utile à
mon
à
la
peine capi-
avec fermeté, en disant
avril,
fais
je
condamné
pas l'œuvre d'un jour. M.i
pays
(1).
major Davel avait voulu affranchir son
I.
:
p
capitaine Samuel Henzi, des milices de Berne,
ontre V uristocratie de Berne, pour enl<
leur pouvoir
ut.-,
aux Deux-Cents. Mais
Henzi
el
fut
condamné
des principaux conjurés,
à
complot fut
mort, avec deux
le
lieutenant Fueter
le
et
le
bourgeois Warnier,
Il
(1)
un courage extraordinaire.
mourul
Il
était né
;
«'ii
pied
Moirem il i aujourd'hui
1670
château.
Voir Bar cet
ft
«lu
i'histoir
—
'
I
i:\in
I.
NAPOLEON ET LA SUISSE
10
bourreau l'ayant manqué par deux
sous la hache
:
Misérable, tu exécutes
«
maîtres jugent.
fois,
il
lui cria,
comme
tes
»
Nicolas Chenaux, du bourg de
Trème (canton
de Fribourg), ayant eu à souffrir d'un déni de jussouleva plusieurs
tice,
marcha
(1781).
Fribourg,
sur
communes
des environs, et
avec 3 ou 4 000 paysans
Le mouvement échoua. Chenaux, en
tomba sous
les
fuite,
coups d'un traître, et sa tête fut
plantée sur la porte de Romont. Beaucoup de ses
partisans furent punis de l'exil ou de la prison;
mais, plus tard,
martyr
le
peuple
le
regarda
comme un
(1).
Les Petits Cantons se laissaient
eux-mêmes ga-
gner à de pareils excès d'orgueil et d'injustice.
C'est
ainsi
qu'en 1755,
Levantina, dans
un soulèvement du val
les bailliages italiens, fut
avec une cruauté injustifiable.
Bref,
réprimé
nulle
part
autant qu'au cœur des Alpes, dans ce petit pays
de
et
mœurs en apparence tranquilles et pastorales,
dans le moment même où Gessner écrivait ses
gracieuses idylles,
on
n'étalait avec complaisance
la rigueur et les supplices.
On
n'était
pas plus tendre à Genève. Genève,
où dominait une bourgeoisie orgueilleuse et hostile
aux réformes, avait eu ses martyrs dans le courant du siècle, comme Henri Fatio, et Micheli du
Crest. Elle venait encore de connaître l'agitation
intérieure en 1782.
1)
pays.
Sur ces épisodes, pour plus de
détails, voir les historiens
du
DERMKRS
JOUI:
S
CONFÉDÉRATION
LA
I»i:
11
Les patriciens, menacés par la colère populaire,
demandé
avaient
leur protection à la France, au
Piémont, aux cantons
de Berne et de Fri-
alliés
limirg, et leur victoire avait été
C'est alors
cription.
qu'étaient
Dumont, Roybaz
8 ni
de la
vie
pi
deGem
sortis
quelques autres qui
allaient être mêlés à notre Révolution. Voilà pourClavière,
et
nombreux
quoi, dans toute l'Europe, on brouvail de
Suisses
de leur pays, ou des Suisses qui
eli
dérobés par
tient
aux
L'exil
colères de l'aristo-
cratie.
Messieurs
«
main
avoir la
sur
de
Berne
»
étaienl
pour
réputés
lourde. Elle pesait particulièrement
pays de Vaud.
le
Le pays de Vaud étail de langue française. Api
avoir appartenu longtemps à La Savoie,
bombé sous la domination de Berne en 1536. C
il
en
1536,
en
que 6000 soldats de
eiïet,
descendus de leurs montagnes, surprirent
teau de Ghillon, ou était enfermé
vard
ndirenl
el
(1
Il
Berne,
le
châ-
rive sep-
La
).
Le pays n'y gagna que
entra.
I
fameux Bonni-
maîtres de toute
tentrionale du Léman
il
Le
<
La
Réforme, dans Laquelle
paya oher Bon affranchissement.
détail partagé en bailliages (quinze en 1798) L
baillis étaienl
Le
ions
Borl
des patriciens bernois, désignés par
Les six
ans. IK recueillaient
donnaient on vendaient
(h Sur
superflu
chant
111
ta
•!••
)
-
les
château de Chilloo
renvoyer au po
et
les
impôts,
emplois, veillaient aux
Bonaivard«
il
i
NAPOLÉON ET LA SUISSE
12
aux tribunaux, encourageaient l'agriculture et commandaient les milices.
La république, en effet, avait donné au pays une
forte organisation militaire. Tous les citoyens, de
écoles
et
vingt à soixante ans, formaient des bataillons de
milices, partagés en plusieurs bans.
des baillis (Chillon était
un
Les châteaux
des plus solides) ren-
fermaient des trésors militaires, et Berne avait un
arsenal central pourvu d'un matériel considérable.
Les
pays sujets de la Confédération,
Argovie, Thurgovie, Tessin étaient également adautres
ministrés par des baillis, avec les
mêmes abus
qui
poussaient aux complots et à la révolte. Pour con-
pays des héros de Sempach
et de Granson, des guerriers de Marignan, et des
rades défenseurs de la Réforme, la Suisse, à la fin
clure, après avoir été le
du dix-huitième
siècle, n'était
plus que le pays des
privilèges, de l'intolérance et des baillis.
On
devine
française.
l'effet
Chez nous,
par la
produit
elle fut
Révolution
saluée avec joie par
de nombreux réfugiés genevois, vaudois, fribourgeois,
qui fondèrent
un Club
helvétique à Paris,
dès 1790.
En
provoquer de l'agitation. D'abord, dans le pays de Vaud, où Berne,
en 1791, sévit avec sa rigueur accoutumée (1).
Suisse, elle ne tarda pas à
(1) C'est un banquet du 1,4 juillet 1791, donné aux Jordies, sous
Lausanne, qui excita la fureur de Berne et valut aux principaux
citoyens, organisateurs et convives du banquet, l'exil, la prison et
la confiscation des biens. La noble cité de Lausanne, qui a le culte
du souvenir, a consacré récemment la mémoire du banquet des
Jordies par des tables de marbre où sont inscrits les noms des
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
dans l'Argovie,
Puis,
dans
de Genève,
ville
la
(Unis
canton de
le
13
Baie,
plus tard, autour du
et,
où elle se prolongea quelques anni
La Suisse en conçut une Légitime inquiétude. La
journée du 10 août 1792 à Paris, e1 les massacres
lac de Zurich,
où succombèrent de
maison du roi, changèrent
nombreux
Septembre,
de
Suisses de la
Ed
en irritation.
se< craintes
outre, elle étail l'asile des émig
qui conspiraient contre nous, tandis que
l'étranger dénonçaienl
d»'
agents
les
funestes progrès
les
«le la
Révolution.
Qu'allai! faire la Confédération
?
Rompre
plusieurs fois séculaire qui l'unissait à
tait
l'amitié
Frai
La
renoncer au bénéfice d'une Longue neutralité,
favorable à nos frontières, mais précieuse pour 9a
propre indépendance.
La Diète
Elle lui retenue par
sentiment de sa faiblesse, de
.sou
morcellement,
Elle
l'ut
le
de
jon
protégée aussi par
La
très
étail
impuissance
divi
militaire.
sage politique de notre
ambassadeur, Barthélémy.
l'était
<
cle
le
avait
charsis.
neveu du savanl abbé dont
goûté
vivement
si
Entré dans
Londres, d'où
Cantons
o,
maintenir
patriotes de
condamné
flsqu
••
au
il
fut
1791
le
à
envoyé auprès
d<
plusieurs
ESn tête, ci lui
d
le
il
l
aune.-.,
et
allait
s'y
malgré
Les
11
i
lea
à
tuables
\.nn d
mort, par contumace, mais dont
avait
Vienne
L792.
de
crédil
secrétaire,
Stockholm,
à
commencement de
pendant
Voyage d'Ana-
diplomatie par
La
Choiseul, dont son onole était
passé successivement
Le
«lu
fin
La
biens fui
fut
NAPOLÉON ET LA SUISSE
14
vicissitudes de notre politique intérieure, et nous
y rendre
les plus
grands services.
Car, dit justement
Albert Sorel,
«
l'ambassade
importante de nos agences
de Suisse était la plus
à l'étranger. Elle était
le
centre de nos relations
incertaines, interrompues, le plus souvent occultes,
rope.
République tâchait d'entretenir avec l'EuC'était surtout une agence de renseigne-
ments
(1)
que
la
)>.
Aussi, la correspondance de Barthélémy est-elle
des plus intéressantes.
ment de nos
Elle
ne traite pas seule-
relations avec les Cantons, mais encore
de l'ensemble des affaires européennes.
Pendant
Barthélémy ne fut pas seulement
plus prudent de nos diplomates, il fut en quelque
plusieurs années,
le
sorte
le
conseiller
extérieures.
Il
clairvoyant
y gagna
de
nos
relations
assez de crédit pour devenir
l'arbitre d'une partie de l'Europe, et faire conclure
paix de Bâle en 1795.
la
Ses instructions,
qui sont du 22 janvier 1792
(du ministre Delessart), ne lui dissimulaient pas
les
qui l'attendaient,
difficultés
et
impressions furent peu favorables.
les
Il
premières
se heurta à
la malveillance polie de l'avoyer de Berne, Steiger,
influent et actif, qui
inconciliable
secondé par
par
les
demeura jusqu'au bout notre
le
il
fut
habilement
premier secrétaire Bâcher, soutenu
intelligences
ménagea dans pluà Zurich, à Berne même,
qu'il
sieurs cantons, à Bâle,
(1)
Mais
adversaire.
se
Papiers de Barthélémy. Introduction.
DERNIERS JOUIiS DE LA
où
et
il
pied peu
pril
il
dans nos intérêts
mil
M
CO.XFi
RATION
13
trésorier Frischi
le
peu.
à
Il commença par mener a bien l'affaire des
ments suisses, et s'employa au rapatriement des
i
soldati licenciés
à
à la liquidation
el
leur pension.
protégea Genève contre une tentative impru-
Il
dente d'annexion, conseiller par
vois.
réfugiés gene-
les
Genève, menacée par l'armée qui venait de
conquérir la Savoie,
avait
Zurich,
mais
appel
fait
Berne
de
alliée
de
et
aux troupes des deux
canon tiré sur les bords du Léman
aiuait retenti dans toute la Confédération. Enfin,
sut fermer le pays a la propagande étourdie de
il
la Gironde, e1 inspirer au Comité de Salut public
iinc politique de réserve plus conforme a nos véritables intérêts, qui n'eut pas, dans la Convention,
de plus eélé défenseur que Robespierre (1).
cantons, et
le
Au dedans,
a
il
n'avait
pas moins
à
combattre l'influence d^> émigrés,
des princes,
eanton
a
Faisions
anglais
leur,
celle
baron de Castelnau, qui
l'autre,
la
Wickham,
lord
gouvernement
et
allait,
celle
«le
d'un
non-:
l'émissaire
bien plus actif «pie son
Robert
était
surtout
ambas-
Pitz-Gerald.
spécialement
de diriger
les
<
par
chargé
son
intrigues des émic
(l) Voir le rapport de Robespierre du L8 noreml
mur.- .m II) -m- noir.' politique .n\-r- l.i S m
sui\i d'un décret de La Convention n.itnm.ili'. /'
III
avait
de l'agent
exciter les esprits contre
guerre,
Wickham
I
Il
ambassadeurs des États auxquels qous
des
(••lie
le
taire.
bru|
m..
NAPOLÉON ET LA SUISSE
16
français
dont
faut voir l'incohérence dans les
il
rapports de Mallet du Pan, qui décrivent
«
cette
nuée d'émissaires, de ministres ambulants, de cer-
veaux timbrés, de
bavardant, intriguant,
légats
entassant sottises sur sottises, éloignant tous les
gens sensés
».
Barthélémy put
ficultés,
se
se
démêler au milieu de ces
comme au
apprécier du dehors
faire
dif-
dedans, nous garder la neutralité de la Suisse qui
couvrait quarante lieues de nos frontières, et con-
voquer a au parloir de Bâle » la Prusse et l'Espagne qui abandonnèrent la coalition.
Il quitta le pays suivi des regrets les plus flatteurs.
Il était appelé dans le Directoire exécutif à la
succession du directeur sortant, Le Tourneur (mai
1797). Ce ne fut pas pour longtemps, car
atteint par le coup d'État
du 18
collègue Garnot, et déporté à la
En
Suisse
au
restant
comme
toire voulait
il
pouvoir,
venait de
le
fut
fructidor, avec son
Guyane
aurait-il
faire?
mettre la main sur
parte était d'accord avec
il
le
(1).
protégé
la
Non. Le Direcpays. Et Bona-
lui.
* *
Le Directoire pouvait invoquer contre
les
mêmes
griefs
que
la Convention.
la Suisse
Sans doute,
parvint à s'en échapper et à gagner l'Angleterre. Rappelé
18 brumaire, sénateur sous le Consulat et l'Empire, pair
de France et marquis sous la Restauration, il ne mourut qu'en
1830, à quatre-vingts ans.
(1)
Il
après
le
DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION
sur notre demande,
ham
venait de renvoyer Wick-
(septembre 1797). Mais l'oligarchie conservait
mêmes
les
elle
17
contre
défiances
nous,
et
mêmes
les
relations avec l'Autriche et avec l'Angleterre.
Non seulement son
demeurait incer-
alliance
mais sa faiblesse rendait sa neutralité illuElle pouvait servir de chemin à une inva-
taine,
soire.
sion.
donc agir contre
fallait
Il
ment? Les
Com-
Cantons.
les
réfugiés vaudois en fournissaient
1<"
pré-
texte*
Ceux-ci avaient alors pour chef et pour portiparole
un
homme
de grand talent, dont les brillantes
qualités ne laissèrent pas d'être parfois dangereuses
pour son pays.
La Harpe
Frédéric-César de
aé
étail
à
Rolle,
en 1754, d'une famille noble du pays de Vaud.
Après avoir fail de solides études en Suisse et en
Allemagne,
nme on
lui
précepteur des archiducs Alexandre
el
la
(i)
i
petit-fils
de
y
Il
s.i
en1
i
.
y
mai
ir
i»i:
et
n Russie
anonj me
l. \
avec
salua
Révolution,
Sur
rô<
grande
la
Catherine.
(1).
blicaines.
livre
Suisse pour Saint-Péti
la
n'en garda pas moins à
Il
de
quitta
le
Constantin,
(1782)
Berne.
à
recommandation du baron Grimm
la
m aommer
il
avocat
Irop sentir, parait-il, 38 con-
l'aisail
dition de sujet,
bourg, ou
comme
s'établit
il
il
m;i
il
el
el
i
la
cour
•
transport
écrivit
id<
-
i
au gouvernement de
r
dai
Lausann
répu-
l'avènement
bos doctrin<
ian
es
et
P
iri
.
in
18.
un
NAPOLEON ET LA SUISSE
18
Berne en faveur de ses compatriotes, et au peuple
vaudois pour l'exciter à la liberté.
Berne se plaignit, et Catherine le congédia en
1795. Il ne put rentrer dans son pays dont la police
de Berne lui interdit l'accès. C'est alors qu'il se
retira à Paris.
les
Il
s'occupa d'abord de faire restituer
biens confisqués à son cousin
tenir le rappel des
avec
Vaudois
Amédée
exilés.
et d'ob-
Puis
se lia
il
patriote de Bâle, Pierre Ochs, qui allait
le
être son auxiliaire le plus
Suisses ont appelé le
«
actif
dans ce que
révolutionnement
»
les
de leur
pays.
Pierre
Ochs
était
d'une famille de riche bour-
donner une remarquable
instruction. Secrétaire du Conseil de Bâle, en 1792,
beau-frère de l'Alsacien Dietrich, qui fut maire de
Strasbourg, et dont le souvenir est mêlé à l'histoire
de la Marseillaise, il hébergea Barthélémy en 1795,
geoisie, qui lui avait fait
et c'est
dans sa maison que furent signés
les traités
qui désarmaient la Prusse et l'Espagne.
Grand
tribun,
en
1796
(Oberzunftmeister),
correspondance avec Reubell
admirateur de Bonaparte,
il
et
en
avec Talleyrand,
devint
entre
leurs
mains un instrument. Comme notre Siéyès, il avait
dans sa poche une Constitution toute prête qui fut
adoptée d'abord par le canton de Bâle, et qui,
revue et corrigée par Talleyrand, devint
la
République Helvétique (1).
La Harpe et P. Ochs conçurent
le
celle
de
dessein de
(1) Pierre Ochs, né à Bâle en 1749, mourut en 1821. Il a laissé
quelques ouvrages, dont une Histoire de Bâle, en plusieurs volumes.
.
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
10
intervenir la Franco dans les affaires de la
faire
non seulement
Confédération;
pour
obtenir
le
rappel des proscrits, mais encore pour établir L'unité,
la
liberté
A
ceux qui
l'égalité sur les débris de L'oligarchie.
el
accusaient de trahison,
Les
répondaient que
devoir de délivrer
le
tyrans était supérieur à tous
les
La
patriotes
patrie des
autres. La Harpe,
les
en particulier, déclarait qu'un peuple ne peut
un autre, Bans fouler aux pieds
plus sacrés; que L'aristocratie devail
rvir
Les
devanl
Le
règne de
de
liberté et
dans son pays,
et
en vertu duquel
été
Charles
X
1
le
France
due de Savoie au
Une action contre
nécessaire, et,
entrevoyaient
Le profit.
Revellière
ministre
par
«les
trois entraient
la
et
hic-
Suisse
Leur
victoire,
la
ils
Les deux autres hésitaient
:
Neufchâteau).
(de
relations extérieures, Talleyrand, hési-
également.
le
derrière
François
et
roi
(1).
Barras, Merlin (de Douai),
:
l'-
droit de protection des Vaudois
Le
à La
el
Reubell.
paraissait
tait
con-
Il
invoquait un traité de
il
transmis par
dans ces vues
La
B'effacer
l'égalité.
Des cinq membres du Directoire,
tuui
droits
les
Directoire à fonder ce régime bienfaisant
viait le
avait
La
en
crédit de
Il
venait
Mme
aux
d'être porté
de Staël. L'adhésion
affaires
<\<-
Bona-
parte ent raina tout
Dînant
depuis
I
Cf
les
D<
la
campagne
qu'il
Apennins jusqu'à Leoben,
intérêts
</'•
la
Ht publique
tivement aux oligarchies helvétiques,
m
\
I
de
la
de conduire,
venait
j
il
i
par le colon
République.
avait
pu se
20
NAPOLÉON ET LA SUISSE
convaincre
des
avantages
de la
voyait que la valeur stratégique.
comme un
«
bastion des Alpes
»
Suisse.
Il
n'en
Il
la regardait
qui couvrait notre
du Rhin au Rhône, permettait de tourner
la vallée supérieure du Danube et maintenait nos
communications avec l'Italie. Comme il le dit,
frontière,
en 1803,
de la défense qui nous liait
c'est l'intérêt de V attaque qui peut rendre
c'est l'intérêt
«
à ce pays
;
aux autres puissances ». Il
pays tombât sous une autre
la Suisse intéressante
ne
pas que ce
fallait
influence que la nôtre.
Chemin
chercher
Il
le
faisant, entre
deux
victoires,
semblait
il
prétexte d'une querelle.
le
avait jeté quelques chaloupes canonnières sur
petit lac de
Lugano pour empêcher
la contre-
bande. Elles abordaient souvent sur la rive des
bailliages
Cantons propriétaires se
envoyèrent des députés qu'il reçut
Les
italiens.
plaignaient.
Ils
bien, mais en se plaignant de Berne, de la Diète,
et des
Il
«...
le
oligarques
«
écrivait
au Directoire,
Nous avions
lac,
».
le droit
le
10 février 1797
:
de mettre des barques sur
puisqu'une bonne partie du rivage nous
mal
appartient. Si les bailliages continuent à se
porter, je ne leur accorderai plus de blé. Les Suisses
ne sont plus
sont
fiers
humbles
les
hommes du
que lorsqu'on
cajole trop.
et bas, lorsqu'on leur fait sentir
pas besoin d'eux.
pressurés
Ils
Ils
ne
sont
qu'on n'a
»
Quelque temps après,
line,
les
seizième siècle.
par
les
les bailliages
Grisons,
de la Valte-
sollicitèrent
sa
DERNIERS JOURS DK LA CONFÉDÉRATION
Los Grisons députèrent
protection.
hur
Il
à
leur
un Ltat
conseilla de faire de la Valteline
un peuple,
ne saurait avoir pour sujet un autre
quatrième
une
libre,
écrivait-il,
peuple sans violer
naturel
car
ligue,
«
principes du droit pul>le
Les
La Harpe en faveur
C'était le langage de
».
tour.
du pays de Vaud.
I.
&
3
corpora
-ns
la
voyage
Suisse,
fut
pour
il
il
se
plut
rendre à Rastatt.
se
in-
dpine.
comme un encouragement aux
des patriote
-
républiqu
la
I
paix de Campo-Formio,
la
traverser
ce
Valteline à
la
Après
ne purent s'y résoudre. Alors
à
Et
espé-
9.
novembre 17' 7. par Turin,
étaii à Genève le 21.
le moui Cenis e1 Chambéry,
11 logea chez
notre ministre Desportes, démocrate
fougueux qui poussait à la réunion de Genève
France. Bonaparte «lit aux magistrats de la
la
Parti de Milan, le 16
(
il
.-•.
lurus pour
vill<
drai
1
vôtre.
la
rendit
à
beaucoup
lut
il
La cathédi
ir
écrite
l'oublia
tout,
la
Il
pai
phrase qu'il
Un peuple
:
se
ne -aurait
pour Bujet un autre peuple sans violer les prin-
cipes du droit
D
lisait
il
comme un
illuminée.
ri1
aux Grisons
Rolle,
accueilli
sous un arc de triomphe ou se
lit
républiques
de
avoir déjeuné à
Lausanne, ou
libérateur.
La France vou-
:
»
Genèi
Di
féliciter
entourée de
être
une
le
I
public
et
Cette phrase,
naturel.
plus tard.
tusanne, par
Moùdon,
on B'empressait sur
les
il
g
tgi
routes
i
et
Morat.
aux
I
rel
il
NAPOLÉON ET LA SUISSE
22
pour
voir et l'acclamer.
le
heures,
il
visita
l'ossuaire
où il resta deux
des Bourguignons et
comte Louis d'Afïry,
s'entretint avec le
Landammann
A Morat,
futur
de 1803.
entra à Berne à cinq heures du
Il
le
bruit des salves d'artillerie, mais
il
soir,
dans
le
refusa de s'y
Quel langage tenir aux oligarques? Il refusa même de prendre part au festin qui lui était
préparé à l'hôtel du Faucon. Il repartit à minuit
arrêter.
Par Soleure et Langenbrûcke, il était à Bâle vers midi (le 25 novembre).
Là, il était dans un milieu démocratique.
Aussi, ce fut une joie universelle et bruyante.
voyagea toute
Il
Aux
la nuit.
salves d'artillerie de la ville répondaient celles
des forts de Huningue.
Bâcher, envoyé
toire,
lui
Le général
fut reçu par
aussi à Rastatt par 1© Direc-
par notre ministre Mengaud, successeur de
bourgmestre Buxtorf, de nombreux conseillers de la ville, et une députation de
Barthélémy, par
le
libéraux que conduisait Pierre Ochs.
Il
descendit au fameux hôtel des Trois Rois, où
Rhin pour la première fois. Mengaud lui
présenta P. Ochs avec lequel il s'entretint pendant
le repas. Dans cet entretien officiel, il n'était question que du Frickthal, que nous venions d'enlever
il
vit le
à l'Autriche et que
le
Directoire se montrait dis-
posé à céder au canton de Bâle. Mais
il
ne voulait
pas d'autre négociateur que Pierre Ochs.
besoin de
lui
pour préparer
Aussi bien, tout
et
parmi
les
le
Il
avait
la révolution.
monde semblait
s'y attendre,
Suisses épris des idées nouvelles se
DERNIERS
trouvait
DE LA CONFÉDÉRATION
Jean de Muller,
alors
Mengaud un
3
.1
i3
remettait
qui
projet de Constitution pour
à
Su
la
transformée.
Bonaparte
1"
reprit,
même,
soir
chemin de
1»'
Rastatt, par Oiïenbourg.
A
Rastatt,
temps
ne s'attarda que peu de jours,
il
G
d'installer le
.
dont
.
lenteurs protocolaires, auxquelles
il
il
redoutait
de quelques autr
et
A
la ville.
M'miix.
il
le
Paris, suivant les vo
à
tuquel
population
la
aant pour
bouqii'
Cham-
trouva Pierre Ochs, que
il
canton de Bâle envoyai!
du Directoire
ux,
_
Les
Be déroi
2 décembre, en compagnie de Berthier, de
pionnat
le
_
l<
-1
offrait
de V
d'Italie.
Le 5 décembre,
les
de
Suisse
(1
•
«
1
j
n,
1
Paris.
B maparte
Ochs. Après
tous
taparte
trois
les
demanda
le
Non, répondit
dina
les
>i
re
ch<
leurs dont
de
la
S
patriol
appui.
bs,
la
surveillance inquiète du patri<
il-
poursuivaient
les
m< contents,
par
la
sort
R< nb.
i
Pourquoi?
Ochs allégua
dont
le
publii at ion
11.
dans un coin du
dîner,
B'entretinrenl
avec uol
a la révolut ion,
—
—
à
).
Le 8 décemJ
ainsi
étail
jours qui suivirent, que fut décidé
danl.i
il
M
i
NAPOLEON ET LA SUISSE
24
— Cependant, reprit
imminente.
— D'accord. Mais
Bonaparte, la révolution
est
ne sera pas faite par
elle
peuple.
faudra qu'elle vienne d'en haut. Pour
Il
canton de Bâle,
le
le
sera le premier à marcher.
il
Deux jours après, le
ment Bonaparte dans
Directoire reçut officiellecette
magnifique qui
fête
eut pour théâtre la cour du Luxembourg. Elle fut
suivie d'un banquet, à quatre heures, auquel assis-
député de Bâle. Ensuite,
tait le
y eut un grand
il
bal à l'hôtel Conti.
Bonaparte y parut.
Ochs.
ne
Il
fît
que
si
Il
s'y entretint encore avec
déclara qu'il était nécessaire que la Suisse
qu'im seul
restait
elle
Tous
État.
divisée,
fréquemment chez nous
les
il
les
deux convinrent
faudrait renouveler
13 vendémiaire et
les
18 fructidor, à cause de l'appui que trouvaient
chez
«
elle les
La
royalistes et l'étranger.
Constitution fédérative, dit Bonaparte, sert
l'Autriche.
Et
»
il
insista sur la constitution d'une
Suisse unitaire, qui serait l'alliée fidèle de la France
et protégerait sur les
Alpes une partie de ses fron-
tières.
Voilà bien
le
point de vue militaire et particulier
auquel se plaçait Bonaparte. C'est
qui ajouta
le
reste, la
propagande
le
Directoire
et la fiscalité.
Le lendemain, le général dîna chez Merlin, président du Directoire, avec les généraux Desaix,
Kléber, Joubert et quelques autres personnes, dont
P.
Ochs, naturellement. Bonaparte s'exprima en
termes violents contre
les a
oligarques
»
de Berne,
I
»
;
I
BN
1
U M s D E LA
M S J
:
CO N F
s'accorda sur la nécessité de
l'on
et
1
l
I)
:
•';
l
R
\
T
N
I
85
révolutionner
a
la Sui>
Ochs revint sur la question dans plusieurs lettres
qu'il adressa à Bonaparte les jours suivants (12,
décembre).
19, 21
avant tout
l'on
Il
insistait sur le besoin de décider,
le reste,
garderait
l'on établirait
si
Yétat fédératif.
Mais
Y unité ou
le
si
Directoire
Le moment d'agir était venu.
Une active propagande démocratique, conduite
par nos ministres Mengaud, parent de Reubell,
Desportes à Genève, Mangourit dans le Valais,
était pressé.
dans
Florcnt-Guiot
les
Grisons,
par d'autres
et
agents subalternes répandus dans les Gantons, avait
préparé l'action militaire.
Celle-ci
commença par
l'occupation de L'Erguel.
L'Erguel est un petit pays des environs de Porentruy, formé des vallées de Moutiers ei de Saint[smier.
Bâle,
Porentruy, qui appartenait
iiViiif
été orcupi' par nous, en
à
L'évêché de
tranS
17'J-. ri
formé, L'année suivante, en département du MontTerrible
L'Erguel
(1).
était
dans
resté
dance de L'évêque de Bâle, mais
la
dépen
était allié
il
de
la
Confédération. Le L5 décembre, quelques bataillons
détachés de L'armée du Rhin y entrèrent sans coup
f(
!
II'.
La
neutralité
it-ce la
guerre
1
de
épisode un
française dans l'ancù
•'i
i
le
La
Confédération
était
viol
.'
département du Mon!
om
rage toul
R
rerrible. par m.
r
publique rauracienne
Gustave v.u
maor.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
26
L'énergique avoyer de Berne, l'inflexible adversaire de la Révolution, Frédéric Steiger, la
dait.
Il
la voulait
en 1792.
Il
deman-
la voulait encore.
Mais
n'était pas le maître.
il
Il
rencontrait
conduit par
l'opposition
Frisching, le
le trésorier
modéré
noble Conrad
d'un parti
Escher et quelques autres citoyens, sages
et clair-
voyants, pénétrés des abus dont souffrait
et
le
pays
persuadés que des réformes, devenues nécessaires,
enlèveraient tout prétexte à l'intrusion étrangère.
C'est dans ces conjonctures qu'une Diète extraordinaire, réclamée
à Aarau,
vieille
le
par Berne
et
par Fribourg, se réunit
27 décembre. Ce fut la dernière de la
Confédération.
Elle pouvait faire
un beau
geste. Elle
pouvait
émanciper le pays de Vaud, amnistier les patriotes
de Zurich et d'ailleurs, qui étaient dans les prisons,
renoncer aux abus séculaires, proclamer la liberté
et l'égalité, et
sante. Elle ne le
elle
couper court à l'agitation grandisfit
pas. Sur la proposition de Berne,
décida de renouveler
alliances,
le
serment aux anciennes
serment oublié depuis
le
seizième siècle.
L'heure était singulièrement choisie. La plupart
des Cantons prêtèrent le serment, d'autres s'abs-
Et pendant
tinrent.
ce temps, la catastrophe arriva.
Le 28 décembre, après avoir reçu une pétition
de quelques réfugiés vaudois et fribourgeois, rédigée par
offices
La Harpe,
et
tendant
et la générosité
en faveur de leur patrie
«
à obtenir les bons
du gouvernement français
»,
le
un
Directoire prit
qui plaçait les réfugiés sous sa protection
:
arrêté
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
Los membres des gouvernements de Berne
«
de
répondront
Fribourg
sûreté individuelle
du pays de Vaud
cl
de
personnellement
la
des propriétés des habitants
et
qui se seraient adressés
et
pour-
raient s'adresser encore à la République française,
pour réclamer, en exécution d'anciens
diation à l'effet d'être maintenus ou
dans leurs droits. »
Pour appuyer
cette déclaration,
séna, qui revenait d'Italie sous
du généra] Ménard,
tourna
Genève
territoire de
1"
réintégi
division Mas-
La
commandemenl
le
qui avait traversé
et
trail
la
et B'établil
v
Fen
à
En même
temps une division de l'armée du Rhin,
commandée par le généra] Schauenbourg, accomplissait nu mouvement analogue du côté de Râle.
.1 révolution pouvait commencer.
Râle, Buivanl la promesse de Ochs, en donna le
Bignal. A Râle, le 20 janvier 1798, le Grand Conseil
1
proclama
l'égalité des droits entre tous les
La députation
Convention
Diète
à la
cantonale
pays une Consl
L'agitation
it
rappelée,
fui
chargea
se
s'étendit
triompha dans
i
elui ci
•
donner au
<le
les
à
Soleur
bailliages
italii
Vaud
émoi par la marche de
gouvernements de Rerne
été mis en
avait
troupes. Aussi
(I
de
Lucerne,
à
pays
le
une
et, le 30,
nouvelle.
ni ion
Saint-Gall,à Schaffouse, dans
il
cit
les
«
Fribourg, pour comprimer l'insurrection, avaient
000 hommes,
commandement du général ba
uni par lever un contingcnl de 20
lui
i
placé sou
Louis
<l"
le
Erlach.
En
ai
tendant
.
le
i
olonel
\\
i
<|ni
NAPOLÉON ET LA SUISSE
28
avec quelques troupes, poussa jusqu'à Lausanne.
Mais
il
perdit plusieurs jours à parlementer avec
rebelles
les
et,
comme Ménard
approchait,
il
se
Yverdon.
retira à
Son départ
propagea
le
fut suivi d'une insurrection qui se
même
avec la rapidité
jour
d'une
traînée de poudre (25 janvier 1798). Partout les
baillis furent éconduits, les caisses
les prisonniers délivrés, la
publiques
saisies,
cocarde verte et blanche
aux couleurs de Berne; partout on
planta des arbres de la liberté; et une assemblée
réunie à Lausanne, sous la présidence du citoyen
Pierre-Maurice Glayre, de Vevey, proclama la répusubstituée
blique Lémanique.
Cette révolution pacifique pouvait gagner tous
les
Cantons. Mais serait-elle durable tant que Berne
resterait
vœu
et
debout? La chute de Berne devait être le
le but des patriotes. Le hasard leur vint
en aide.
Le jour même où l'assemblée de Lausanne proclamait la république, le général Ménard fit sommer
le colonel Weiss d'évacuer le pays de Vaud, et il
chargea de cette sommation l'un de ses aides de
camp, le capitaine Autier.
Celui-ci se mit en route avec deux hussards
auxquels
les
habitants
de
Moudon
deux dragons vaudois. Mais au
sortir
Thierens, sur la route d'Yverdon,
le
adjoignirent
du
village de
capitaine fut
attaqué par des paysans armés qui tuèrent deux
hommes
chemin
de son escorte et
(nuit
du 25 au 26
le
forcèrent de rebrousser
janvier).
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
malencontreuse
Cette
affaire
déchaîna
29
l'inva-
sion.
Ménard
mouvement.
mil aussitôl Bes troupes en
Weiss, qui n'était pas en force pour résister, aban-
Yverdon
donna
pouvait
et
se
replia
Buivre, le détruire,
le
peut-être Berne. Mais
t
précises,
iir
uv
elle
éclore
si
et
il
emporter Fribourg,
pas d'instruc-
n'avait
il
Ménard
Morat.
sur
ne sortil pas des Limites de
république que sa présence venait de
La
faire
brusquement.
Le Directoire ne pouvait
laisser passer
une aussi
belle occasion.
Dan- un message aux deux
ace
17
«lu
préambule
février),
disait,
il
cement de
boutes
i
la
Les
tous les
La
française,
sacre»- du droit des gens.
exposait
dois BOUS
comment
il
si
active
mettre
de
vienl
de plusieurs de dos frères d'armes
-.1
commen-
machinations ourdir- contre La Liberté
complots trame- pour le renversement
attentats en violant dan-
il
Le
Révolution, a pris une pari
République
comble
Puis
Bans
:
L'oligarchie helvétique qui. depuis
«
de
(5
La
Citoyens représentants,
«
a
pluviôse
Conseils, lu dan-
Les
La
lois
Le
personne
Les
plus
»
comment
il
avait
protection, en vertu du traite
avait Bignifié ses intentions
Vaude 1>
pris Les
au gouvernement de Berne, dont Les troupes du général Ménard
avaienl été chargés de surveiller les mouvements;
NAPOLÉON ET LA SUISSE
30
dans quelles circonstances
enfin,
l'affaire
produite
de Thierens.
En même temps
vétie,
s'était
dont
le
était organisée
commandement
était
une armée d'Heldévolu au général
Brune.
L'ancien imprimeur,
deliers,
membre du Club
ami de Danton
et
des Cor-
de Camille Desmoulins,
avait laissé la politique pour la guerre, et n'avait
eu qu'à s'en louer. Adjudant général aux armées
du Nord, général de division en 1796, il venait de
se distinguer dans la campagne d'Italie et l'invasion du Tyrol. De haute taille, de belle prestance,
d'esprit avisé et retors, avec le facile usage de la
phrase révolutionnaire,
il
conduire cette courte campagne
Il
était
à Lausanne dès
pas de peine à
n'eut
le
(1).
5
février.
avec joie par ses soldats
accueilli
y
Il
d'Italie.
fut
Mais
il
ne disposait que de 11 000 hommes, en assez mauvais état, que les Vaudois renforcèrent de 4 000 volontaires
bien armés.
«
Si
l'armée bernoise,
Jomini, eût attaqué sur-le-champ,
qu'elle
victoire
eût
eût
accablé
rallié
les
au
Français.
il
est
dit
probable
Une première
gouvernement
les
esprits
flottants et entraîné la majorité des Cantons.
»
Aussi, le général crut-il prudent d'attendre l'arrivée de la division
Schauenbourg
et
d'amuser
les
Bernois par des négociations. Elles s'ouvrirent à
(1) Bruna (Guillaume), né à Brive en 1763. Après la campagne
d'Helvétie, général en chef des armées d'Italie et de Hollande. Sous
le Consulat, conseiller d'État et ambassadeur à Constantinople.
Maréchal d'Empire en 1804. Disgracié en 1807 et privé de tout
commandement. Assassiné à Avignon en 1815.
DERNIERS JOURS
Payerne,
à
mettait
mars
r
i
Brune trans-
dont
el
résultats au Directoire.
les
\u lieu
3!
faveur d'un armistice conclu de pari
la
d'autre jusqu'au
et
CONFÉDÉRATION
D K LA
de mettre
menter leurs forces
s'occupèrent
el
fortifier
à
temps
le
pour aug-
profil
à
les
concentrer,
les
p
Bernois
les
tfeueneck,
Guminnen, qui couvrent les
approches de Berne. Dans le Conseil, ils continuaient
Laupeo
de
d'hésiter
de
et
l'avoyer
entre
.
et
Frisching,
trésorier
1«'
prêchait
qui
Steiger,
la
qui
inclinait
le
départe-
à traiter.
hauenbourg,
ment du Mont-Terrible, en
il
s'empara de Bienne,
et
taque avec Brune, pour
1
quartier général
disail
«
,r
l
aux premiers
mars.
l'armistice,
deux procla-
:
les
tragé
la
armes? Pour votre
France.
11
droits; ne défendez pas des tyrans...
nobles, les
vous arment
tombe vénéréi
lr
lui,
la
liberté.
li
-
Guillaume
M vous crie
:
vos sénateurs Boni
ut vos frères,
Français sont
i
usurpé
En
vain.
Tell
Enfants,
l
Bort
bri
des geôliers,
i
\
a
oligarques disent qu'ils
|»;iiri<i-'ii>. les
pour
ros chaînes;
<
du
et,
Bernois,
Votre Sénat
.i
7.
aux troupes.
et
Pourquoi prenez-voua
il
on pour la libert
«
Le
février.
5
concerta un plan d'at-
il
le
le
Payerne, lança
de
mations aux Bernois
Il
sortit
Brune dénonça
mars,
'
I.
par
s'avançait
qui
les
NAPOLÉON ET LA SUISSE
32
toute défiance
!
respecteront vos propriétés, vos
Ils
usages, votre religion, votre indépendance. Inter-
Vaud
ceux du
canton de Bâle. Leurs sentiments pour nous démentent toutes les calomnies.
rogez les habitants du pays de
«
et
Suisses de tous les cantons, unissez-vous.
Ne
ensemble qu'une seule famille dont l'amitié
de la France cimentera le bonheur.
faites
«
disait
Il
«
«
La
cueillir.
«
aux troupes
Soldats,
La tâche
ici
bandes
secondé par
trahison que
C'est à Berne
leurs
:
patrie vous offre de
C'est
Brune.
que
est digne
nouveaux
lauriers à
de votre courage...
chefs des émigrés formèrent
les
parricides.
Carnot,
Ici,
l'Anglais
manœuvrait
Wickham,
cette
grande
vous avez déjouée le 18 fructidor.
que les rebelles eurent constamment
leur arsenal, leurs magasins et leurs conseils...
«
Républicains, cous
d' Angleterre (1).
En
êtes
Valant- garde de Varmée
écrasant l'oligarchie bernoise,
vous portez un premier coup à l'ennemi du genre
humain, au gouvernement anglais, et ce coup doit
hâter sa destruction.
Terribles contre
les
satellites
de la
tyrannie,
vous protégerez, vous consolerez ces bons habitants
(1) Bonaparte dira, deux mois plus tard, à l'armée d'Egypte:
Soldats, vous êtes une des ailes de l'armée d'Angleterre. » C'est
l'Angleterre qu'on se flattait d'atteindre partout. Obsession de la
République qui deviendra celle de l'Empire.
«
,
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
de l'Helvétie qui gémissent sous
33
joug et quivmi-
le
devront leur affranchissement Impatiente de recou.
vrer son premier domaine, voyez la Liberté qui,
du haut de
applaudit à vos effort-
ces rochers,
généreux, et vous appelle aux plus glorieux triompha
«
commença
La lutte
Brume.
»
Elle fut terminée
aussitôt.
on cinq jours (1-5 mars).
Scfmm'iibourg, qui
Bienne à Soleure, enleva
De son
2 mars.
bnurg
Celle-ci
la
route de
sans difficulté,
la ville
côté, le général Pijon investit
somma
et
porte sur
s'était
le
Fri-
la ville.
demanda quelques
mettre an contingent
pour
heures,
bernois de se retirer.
per-
Pijon
accorda deux heures. Mais on en profita pour renforcer la défense «l'un grand nombre de paysans
que
Pijon renouvela Ba
11
dans
tocsin rassemblait
le
sommation
jetèrent
un»'
dans
par
traient
afuirenl
la
ville,
mit-
tandis que
«pic
porte
on
avec
<!<•
•)
1
et
ou 5
venait
<"
l()
de
paysans
des armes qu'ils
Mais on
al.
autres y en-
poursuivit
les
leur reprit tout ce qu'ils emportaient.
Berne se trouvait découverte
la
les
l'artillerie
l'artillerie
enta
aient
par
qui fui repous
brèche, par où plusieurs soldats
défoncer. Quinze cents Bernois
ri
villages voisins.
alors mettre en batterie quelques pièces qui
lit
ouvrirent
.i\
les
chute de Soleure
marcha
alors but
i
Berne,
I
i
elle
et
fit
a
droite
i
ache
de Pribourg. Brune
attaquer Bur
trois
NAPOLÉON ET LA SUISSE
34
Guminnen, Laupen, Neueneck, la
ligne des confédérés, défendue par une division que
commandait le colonel Grafîenried.
points à la
fois,
La brigade Rampon s'empara de Guminnen
(4 mars). Le même jour, Pijon parvint à s'emparer
de Neueneck et à refouler l'ennemi en
quelques canons. Mais
recommencèrent
la
lui
prenant
au matin, les Bernois
lutte avec une ardeur extraordile 5,
naire. Ils reprirent le village, et forcèrent Pijon de
repasser la rivière
Singine, affluent de la Sarine),
(la
avec des pertes énormes, en abandonnant une partie
de son
artillerie.
Succès inutile, car d'Erlach, qui gardait
les
ap-
proches de Berne, était écrasé à Grauholz par Schauen-
bourg et, malgré son énergique résistance, rejeté sur la
ville (5
sous
mars).
les
Un dernier et furieux combat s'engagea
murs de Berne.
pagne avec d'Erlach,
Steiger, qui avait fait la
cam-
parmi les combattants. De
des paysans s'étaient joints
était
nombreux habitants et
aux soldats. Mais que pouvaient
faire ces
braves
gens contre des soldats aguerris par vingt batailles
?
Les charges de notre cavalerie décidèrent la victoire.
le
La
ville traita.
Schauenbourg y entra dans l'après-midi. Brune
rejoignit dans la nuit. L'armée ennemie s'était
dispersée.
La plupart
des soldats regagnèrent leurs
montagnes. Steiger put
le
se réfugier
en Bavière
;
mais
brave et malheureux d'Erlach fut massacré par
ses troupes qui l'accusaient de trahison (1).
(l)Sur cette courte campagne, voir: Jomini, t. X, Esquisse hisLieutenant-colonel Muret, V Invale maréchal Brune.
torique sur
—
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
La chute de Berne
A
pays de Vaud.
fut accueillie avec joie
35
dans
Lausanne, un service solennel
d'actions de grâces fut célébré à la cathédrale
L'administration provisoire du canton envoya
citer
Dans
général Brune.
le
l'aristocratie
frapper
fut
le
atteinte
les
féli-
autres cantons,
coup qui venait de
«lu
bernoise,
l'oligarchie
el
et
n'essaya «rime résistance regardée
aulle
comme
part
elle
inutile
el
dangereuse.
Berne, Brune y installa un gouvernement provisoire dont La présidence fut dévolue au
Maître
<le
Prisching et
trésorier
Liberté
qu'il
il
planter un arbre de
La
phrases démocratiques où
arrosa de
orateur du club des Cordeliers.
B€ retrouvait l'ancien
Fuis
fit
s'ein pressa de un 'lire la
main sur
le
fameux
Trésor qui ne donna pas, d'ailleurs, tout ce qu'on
La monnaie
s'en promettait.
de créance,
pas
direnl
dont
vente du matériel de guerre.
La
frappées
sitions
la
moire
but
plusieurs
porter au
Dan-
Le
L'arsenal
(
i
i
)
et
(1
).
chefs de brigade Suchel (pour
Les
Ruby
(division
Schauenbourg) de
Directoire 29 drapeaux pris à L'ennemi.
nombre, plusieurs avaient été enlevés à
de Soleure et perdus jadis par Les bandes
il
:
\ oir
ren-
consacrée aux armements pour
française en Suù$e. 2 vol.
tpporta de Brune el de
L G
«
fui
1
du Téméraire. Enfin,
tion
ne
impo-
d'une quarantaine de millions,
Brune chargea
division)
cantons
Les
plus
L'expédition d'Egypte
-.1
Les lingot-. Les Lettres
Appendii
e.
nol
e
\
achemina but Paris des
isanne,
in
s.
hauenb*
1881
el
pri-
1884.
—
NAPOLÉON ET LA SUISSE
36
sonniers d'une espèce toute nouvelle, les ours des
Berne destinés au Jardin des Plantes, et
dont le départ fut aussi sensible peut-être aux Bernois que la perte de leur Trésor.
Dès le 13 mars, le Directoire avait adressé un
message au Conseil des Cinq-Cents pour lui retracer
les événements de la campagne et se féliciter de la
victoire, victoire également remportée sur l'Angleterre « qui avait fait de ce pays le centre de ses
fosses de
intrigues
».
gouvernement reçut au Luxembourg les
chefs de brigade et les drapeaux. Après les harangues
de Suchet (le futur maréchal) et de Ruby, au nom
de leurs camarades, après quelques paroles du
ministre de la guerre, Merlin, alors président du
Directoire, prononça un long discours.
Le
Il
18, le
s'écriait,
doute sincère
«
Par quelle
dans un mouvement de regret sans
:
fatalité,
dans la lutte des puissances
de l'Europe contre la République française, nos plus
ennemis se sont-ils trouvés dans le pays qui
nous avait devancés de plusieurs siècles dans la
carrière de la liberté ? Les rochers de la Suisse avaient
cruels
été
consacrés
par
aimions à célébrer
les
l'égalité
républicaine.
monuments de
Nous
la valeur helvé-
Et cependant, c'est dans le pays de Guillaume Tell que les plus odieuses trames furent
ourdies contre notre génération c'est du sommet de
ces montagnes qui semblaient le dernier asile des
hommes libres que l'oligarchie déchaînait sur nous
tique.
;
ses fanatiques émissaires.
»
DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION
•
37
Après avoir vu encore une fois dans la chute de
rite oligarchie une défaite de l'Angleterre, il finispar cette péroraison pathétique et consolant e
Citoyens de la Suisse, peuple bon, franc et géné-
sait
:
«
reux, jouissez de
Voyez
Les
haute destinée qui vous attend.
la
l'odieuse oligarchie (toujours
!),
abattue sur
débris de sa puissance, expirer <lan> les convul-
rage impuissante.
«l'une
sions
Que
immortels
les
souvenirs de vos aïeux ranimenl dan- vos âme-
\<
-
longtemps! Le beau
Guillaume
siècle de
Tell va recommencer pour vous
sous les auspices de la confiance et de la bonne foi (?).
rez les liens qui vous unissent
songez que
vertus dont elles brillèrenl
^i
;
ton-
!,-
enfants de
la
Suisse sont frères
et
ne recon-
naissez de rivalité que dan- votre
dévouement pour
i
la
En terminant,
di1
patrie
le
amour
commune. »
Moniteur,
le
et
votre
président
du
ternelle.
donne aui deux guerriers l'accolade fraLa -die retentit des acclama io ns des BpeC-
tateurs.
La musique exécute
Directoire
t
Liberté. Les
dissements
de
la
de Y Hymne à
l'air
drapeaux défilent au milieu
ei
gloire
i\r>
la
applau-
sont réunis aux innombrables trophi
des
armées
{Moniteur,
franc
numéro du décadi 30 ventôse. (20 mars.)
e qui caractérise bien œ1 te époque, c'est la mai
I
dont
étaienl possédés nos
hommes
d'État,
el
à leur
exemple uns généraux, de semer partout de petites
républiques, batave, cisalpine, ligurienne, helvétique,
romaine, parthénopéenne, organisées
grande el destiné* - à la protéger el
Brune
n'était
pas
maître
de
la
à
l'image de
la
à la nourrir.
Suisse
depuis
NAPOLÉON ET LA SUISSE
38
modeste qu'elle
fût déjà, en trois républiques. Un arrêté du 16 mars
instituait une république rhodanique, comprenant
cinq départements Léman, ci-devant pays de Vaud
quinze jours qu'il la découpait,
si
:
Sarine
Broyé,
et
;
ci-devant
Fribourg;
Oberland,
Valais et Tessin, ci-devant bailliages italiens.
Un autre instituait une république
composée de douze cantons
Bâle, Argovie, Baden,
Thurgovie, Schafîouse, Zurich, Saint-Gall, Appenhelvétique
:
zell,
Sargans, Lucerne, Soleure, Berne.
Enfin, les petits cantons du centre en auraient
formé une troisième sous
le
nom
de Tellgau.
Ce morcellement fit jeter les hauts cris aux unitaires. La Harpe et Ochs se plaignirent au Directoire. Sur leurs réclamations, celui-ci chargea le
citoyen Lecarlier, ancien
membre
de la Convention,
d'organiser constitutionnellement le pays. Brune,
commandement en
appelé au
lie,
chef de l'armée d'Ita-
laissa la place à Lecarlier, l'armée à
Schauen-
Berne pour Milan.
Lecarlier arriva dans les derniers jours de mars
avec son secrétaire Rapinat et tout un personnel de
commissaires des guerres, tels que Rouhière, Pommier et d'autres, comme Forfait et Grujeon, dont les
bourg
noms
et
inquiétants,
comme
être justifiés par de
celui de Rapinat, allaient
fâcheux exploits.
Lecarlier se présenta lui-même, dans ces termes
modestes
«
«
:
Aux
citoyens de l'Helvétie,
Citoyens, envoyé près l'armée française, je vous
DERNIERS JOUKS DE LA CONFÉDÉRATION
39
annonce avec franchise l'objel de ma mission. Elle
a pour but votre bonheur el la gloire du nom français.
«
Citoyens,
votre
j'appelle
confiance.
Comptez sur la
générosité du gouvernement français.
besoin pour vous
servir.
hommes
huis les
même
patrie.
A
Berne,
comme
libres
Les
J'en
justice et la
Il
regarde
enfants de la
8 germinal an VI (28 mars) de
Pepublique française, une et indivisible.
«
le
«
ai
Lecarlieh.
la
))
La Diète d'Aarau s'étail séparée le 1 er février,
Derrière elle était venu Mengaud,avec un arbre de
l;i
liberté.
dans cette
C'esl
plaisir
pril
«
même
convoquer
;
i
petite ville que Lecarlier
députés des cantons
les
pour l'acceptation de la Constitution
1K devaient être réunis le 1<> avril.
L'Assemblée B'ouvril
110 députés au
B'étaienl
vrai:
lait
lieu
Laquelle?
ne comptail que
de 264. Dix Cantons seulemenl
représenter,
Argovie,
12. Elle
le
».
haie,
les
plus importants,
Renie,
Fribourg,
il
esl
Léman
(Vaud), Lucerne, Oberland, Schaffouse, Soleure
Zurich. Les petits cantons B'étaienl abstenus.
el
La présidence fui décernée au vénérable Jean
Bodmer, de Stafa, vieui patriote compromis dans
l<
troubles de Zurich, en L796,
perpétuelle
et
délivré
Oberlin, de Soleure,
e1
par
condamné
notre
à la
victoire,
beaucoup d'autres.
prison
comme
NAPOLÉON ET LA SUISSE
40
Un
peu étonnée de
se trouver là, et
dans de
proclama
République helvétique, une et indi-
pareilles circonstances, l'Assemblée n'en
pas moins la
visible. (12 avril.)
C'est ainsi que finit la vieille Confédération.
faiblesse
devant des
difficultés qu'elle n'avait
Sa
su ni
prévoir, ni éviter, ni résoudre, avait pris les appa-
rences d'une abdication. Mais
elle
avait honoré ses
derniers jours par une résistance digne des héros
d'autrefois.
Elle avait duré cinq siècles.
blique allait durer cinq ans
(1)
En même
La
nouvelle répu-
(1).
temps, la petite république de
Genève
cessait
d'exister.
Sauvée de l'annexion en 1792, mais agitée par les factions, et
un an par notre ministre Desportes, elle fut occupée
le 15 avril 1798 par un petit corps de 1 500 hommes que commandait le général Girard. Elle vota sa réunion à la France, et devint
le département du Léman. Mais en dépit de la langue et des intérêts
travaillée depuis
qui l'avaient toujours rapprochée de nous, elle regretta sa liberté
et nous échappa dès la fin de 1813.
De la vieille Confédération, il ne restait plus que le pays allié de
Neufchâtel, propriété du roi de Prusse, que Napoléon s'adjugea
en 1806, et qu'il donna au maréchal Berthier.
CHAPITRE
II
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
(1798-1803)
La République
helvétique, « une
était sortie de la collaboration
indivisible»,
el
de
P.
0<h^
.1
de
Talleyrand. C'est une proclamation du 18 avril qui
pays étonné
appril au
tion nouvelle qu'il n'avait ni
Mais comment
du
titre
résister
n'y 8
ni
débal tue.
aus magnifiques promes
helvétique
esl
plus de frontières entre
pays sujets,
el
demandée,
premier?
«La République
Il
d'une Constitu-
la naissance
ai
de canton
à
une
i
l«
>
el
indivisible.
cantons
et
Les
canton. L'unité de patrie
d'intérêt succède au faible lien qui rassemblait et
guidail au hasard des parties hétérogènes, inégales,
disproportionnées
à
et
faiblesse
force
tous.
<!*'
»ns1
..
Chambres
:
faible de
était
fort
de
La
Etc.
itution de L'an
pouvoir
On
individuelle; on Bera
pouvoirs étaient organisés
i
I
asservies à de petites Localités
des préjugés domestiques.
toute sa
I
et
dans notre
III.
Législatif
un Sénat
comme
i
<
i
était
partagé
entre
«1<mi\
un Grand Conseil. Le pou-
voir exécutif confié à un Directoire de cinq
memh
NAPOLÉON ET LA SUISSE
42
Au
point de vue territorial, la république com-
Chacun d'eux était
que nommait le Directoire.
prenait dix-neuf cantons
administré par un préfet
Le canton
(1).
lui-même partagé en districts,
administrés par des sous-préfets, et en communes.
C'est ainsi qu'on l'avait fait à l'image de notre
département.
Ce qui valait mieux que cette organisation poliétait
tique uniforme, et contraire à de séculaires habitudes, c'était l'égalité de tous devant la
loi,
la sup-
pression des droits féodaux, l'admission de tous aux
fonctions publiques, la liberté de la presse, la liberté
des cultes, etc.
;
bref, les
conquêtes
civiles et sociales
assurées par la Révolution française.
L'Assemblée d'Aarau organisa le nouveau gouvernement. Elle forma les deux Conseils qui choisirent
comme membres du premier Directoire Lucas Le
:
Grand,
de
Bâle,
théologien
et
philanthrope;
Glayre, de Vevey; Oberlin, de Soleure; Bay, de
Berne, et Pfyfîer, de Lucerne. Ochs, écarté du Directoire, ce qui
dut
relégué à la
lui être sensible, fut
(1) L'ancien territoire de Berne, qui était le plus étendu de la
Confédération, forma quatre cantons
Berne, Oberland, Argovie,
Léman (Vaud). En revanche, sous le nom de aldstâtten, on réunit
les quatre petits cantons de Schwitz, d'Uri, d'Unterwalden et de
Zug. Une partie de Saint-Gall et de l'Appenzell reçut le nom de
Sentis, porté par la plus haute montagne du pays. Le reste de SaintGall et Glaris formèrent le canton de la Linth. Des pays autrefois
sujets formèrent de nouveaux cantons Baden, Thurgovie, Lugano,
Bellinzona. Les Grisons devinrent la Rhétie, Fribourg devint Sarine
et Broyé. Le Valais prit place dans la nouvelle République. Enfin
à ces cantons nouveaux s'ajoutèrent les anciens Bâle, Lucerne,
Soleure, Schaffouse et Zurich. La population était de 1 700 000 habi:
W
:
:
tants.
LA
RI':
PUBLIQUE BELYÉTIQUE
Kuhn
présidence du Sénat, tandis que
Grand Conseil
tua ensuite
présidait le
Le gouvernement central
(1).
autorités cantonales.
les
43
plus qu'à vivre. Ce fut
le
plus
ne restait
Il
difficile.
La nouvelle république, en
d'un accident qui tenait
con>ti-
effet,
allail
souffrir
naissance et auquel
à sa
il
impossible de remédier. L'Assemblée d'Aarau
fut
n'avait réuni qu»'
les
députés de dix Cantons.
I.
-
autres purent lui reproelnT de s'être imposée contre
le
vœu du pays, et ne s'en privèrent pas.
En outre, le clergé, tout-puissant danattaqua des nouveautés
cantons,
comme
contraires
à l'Eglise
:
les
petits
regardait
qu'il
suppression des dis
vente des biens ecclésiastiques, mariages mixtes, etc.,
de sorte qu'avec les nobles, privés de Leur clientèle,
i
•
l.s
moines, atteints dans leur influence,
devinrent aussitôt de dangereux adversaires.
pas longtemps pour déclarer
n'attendirent
Il-
guerre. Dès
lin d'avril, elle éclatait
la
dans
la
les petits
cantons.
Un«' Diète dissidente, rassembli
contre
testa
de
projel
la
Constitution
Sur Lu
(i)
i
les
fut
prêché par des
Il
die
ressoinltli'
•
•il
i8H
ii
une.
mpagné de
portraits qui
>u\. Pierre
Ochs
à Saint* Just.
alla jusqu'à
memb
•
rire
f>
>n
t
I
iwiyiv
<
•••>
porsonnap'*
toul jeune, rose, imberl
fut assez
Il
•
Un
Pneu
Bubczhabdi
tng und Révolution.
.
le
i
l
i
môme
les membres du premier
aux événements de
Qrand, Pierre Ochs,
citoyen
.mi travail de M. Aiberl
und
oonçul
Confédération.
l'ancienne
rétablir
mouvemenl populaire
Dire* toirei el
el
Schwitz, pro-
tant,
mal payé d
>nneur d
NAPOLÉON ET LA SUISSE
44
comme
fanatiques du clergé,
le
curé d'Einsideln,
Marianus Herzog et le capucin Paul Stiguer, de
Rothenthurm. On présentait les innovations comme
diaboliques et les Français, qui les avaient apportées,
comme des émissaires de Satan.
Le commandement fut dévolu au Landammannde
Schwitz, Aloïs Reding, d'une
vieille famille
du pays
et qui devait rester, jusqu'au bout, contre nous, le
défenseur du passé. Reding avait servi en Espagne
jusqu'au grade de colonel, mais
taille
il
n'était pas de
à lutter contre Schauenbourg.
Le successeur de Brune avait fait la guerre dans
les armées du Rhin et il apportait au métier, avec
l'expérience d'un vétéran, des qualités toutes ger-
maniques de sang- froid et d'énergie (1).
Il disposait de 18 000 hommes. Le 28 avril,
il
porta
son quartier général à Zurich, d'où il commença
l'at-
taque des positions occupées sur le lac parles rebelles.
marcha sur le cœur du
pays. Herzog, chargé de défendre le chemin d'EinAprès
les
avoir délogés,
il
Reding recula alors sur
un combat honorable le 2 mai.
sideln, se laissa surprendre.
Morgarten, où
Il
il
livra
recommença la lutte
(3 mai).
Mais
était fini et le
le
lendemain, à Rothenthurm
au nombre. Le 9, tout
pays de Schwitz déclara qu'il acceptait
il
fallut céder
la Constitution.
(1) Schauenbourg, né à Imgholtz (Haut-Rhin), en 1748.
Sous-lieutenant au régiment d'Alsace en 1764. Capitaine en 1777,
major en 1785, colonel en 1791, maréchal de camp en 1792, général
de division le 8 mars 1793. Campagnes de la Moselle, du Rhin,
d'Helvétie. Inspecteur général de l'infanterie en 1807. Mis à la
retraite en 1814. (Archives de la guerre.)
LA RÉPUBLIQUE
Peu après,
fallut
il
HELVÉTIQUE
45
y prêter serment. Les Cantons
tour à tour. Seuls, les Waldstiitten
s'y soumirent
s'y refusèrent et leur résistance se concentra
dans
Nidwald.
le
Le canton d'Untervalden, un des
resques
«!•
plus pitto-
Suisse, est formé de plusieurs vallées
l;t
où
dorment de petits lacs et partagé en haut et bas pa
Obwaldei Nidwald, L'Obwalda pour capitale Sarnen,
bourg Important sans histoire. Le Nidwald a pour
capitale Stanz, qui
kelried,
es1
patrie d'Arnold de
La
Win-
héros de Sempach. Les autres bourgs
1*'
sonl Hergyswill
Stanztadt, sur
e1
des Quatre-
le lac
Cantons.
Les paysans de ce canton, honnêtes, Laborieux
pauvres, vivaient isolés dans Leurs mont g
aux idées nouvelles
réfractaires
de Leurs prêtres qui
ntre
livre
Le
l,i
Ils
n'eurent
mot d'ordre
avaient
revenu
:
contre
et
Le
pris
Guerre au Livret
pour chef Aloïs Reding
à
petit
du Tyrol ou
dans
chapeau
à
Les
plumes
et
il
pour
distribuait
11
Qom dv
Français
à
la
Le
Stiguer
m
cheval, coiffé d'un
à
pendre an grand sabre
Laissait
multipliait
Les
prédica-
des amulettes peur rendre
combattants invulnérables.
amis, au
\
et
oirconstai
La
réfugié.
s'était
village
auprès de son chapelet.
et
De
!
Paul Stiguer était,
répandail
Les
pas de peine
gouvernement
Le
dociles à la voix
(Bùchlein) qui contenait La Constitution,
capucin
tions
et
el
Il
criait
Vierge Marii
Paris peler Leurs
Quant au Directoire helvétique,
'.
:
c
Les
Courage, mes
Nous renverrons
pommes
o'est
de
lei
une émanation
NAPOLEON ET LA SUISSE
46
de Satan, et vous repousserez toutes
veut nous imposer. Etc.
qu'il
Nous
les diableries
»
étions destinés à retrouver quelques années
pins tard, dans les Calabres et en Espagne, une élo-
quence du
même
genre et d'aussi singuliers adver-
saires.
En
montagnards soulevés par
le tocsin qui sonnait partout, avaient préparé une
résistance qui menaçait d'être plus redoutable que
celle
quelques jours,
de Schwitz.
Ils
les
avaient occupé tous les passages
en les protégeant par des abatis d'arbres et des
rassements derrière lesquels étaient postés
terles
meilleurs tireurs, appuyés de quelques pièces d'artillerie.
Presque tout
véritable
camp
le
pays
était
transformé en un
retranché.
Schauenbourg comprit la nécessité d'écraser énergiquement la révolte. Il partit de Zurich le 3 septembre. Il achemina une partie de ses troupes par
le lac de Thun et le col du Brunig. Lui-même, avec
une seconde colonne et une batterie d'artillerie
légère
commandée par
futur général), traversa
se porta contre Stanz,
rebelles entre
le
chef d'escadron
le lac
Foy
(le
des Quatre-Cantons et
de manière à prendre
les
deux feux.
Après plusieurs jours employés à reconnaître
terrain,
il
livra bataille le 9 septembre.
La lutte,
le
qui
dura toute la journée jusqu'à six heures du soir, fut
marquée par un acharnement incroyable. Schauenbourg, dans ses rapports, ne put que rendre
mage à
la
hom-
bravoure de ces paysans, dignes descen-
dants des ancêtres de Sempach. Mais
le
soldat qui
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
17
avait subi des pertes énormes, et que la résistance
ménagement dans
n'épargna personne. La ville de
rendait furieux, ne garda aucun
répression.
l,i
Il
Stanz fut eu partie brûlée. Stanzstadl
plusieurs
'-t
aux Qammes.
Il ne restail plus dans 1»' Nidwald que dr> ruines
s
-><j m
pleuraienl des veuves et
fumantes sur
des orphelins. Schauenbourg, pris de pitié, leur fit
distribuer des rations de pain et de viande. Le
Directoire envoya des secours cl recueilli! Les orphelins qui furent rassemblés a Stanz, dan- un asile, el
villages furent livrés
1»
malheureuse
sur
affaire n'en pesa pas
souvenir de
comme
ci,
1«
au dévouement de Pestalozzi. Mais
confiés
lf
1
«
Pour
moins lourdement
République helvétique. Celle-
la
ni >a Vend<
la nôtre, avait
ennemis
résister è ses
intérieurs,
nement avail besoin de notre appui.
qu'au pris d'une et roite dépendant
avaii
Il
le
envoyé
Pari-
a
citoyen Zeltner, auquel
comme
renommé pour Bon
Tous
deux signèrent,
le
le
gouver-
ne L'acheta
Il
chargé d'affaires
avait associé
il
Jenner,
!•'-
i
••••tt«
le
Bernois
habileté commerciale.
L798,
19 aotft
av.'.-
notre
ministre Talleyrand, an traite d'alliance, offensive
et
défensive, qui
dont
Il
«
,-.ii
dit
.
lin
dans
l»-
préambule
et
également animées de
plus
complète
L'ancienne neutralité
à
avaient retiré tant d'avantages.
i
La République française
tique,
l.i
deui pa)
Les
r\
met t ail
et
L'amitié
La
faire
la
:
République helvé
succéder
plus
La
étroite
paix
a
la
guerre (pu* L'oligarchie avait provoquée, ont résolu
de
s'unir
par
une
alliance
fondée
Bur
Les
vrais
NAPOLEON ET LA SUISSE
48
intérêts
des deux peuples et sont convenus des
articles suivants
«
:
Article premier.
—
République française
paix, amitié et
Il
y
aura, à perpétuité entre la
République helvétique,
bonne intelligence. » C'était compter,
et la
pour notre voisine, sur une longévité qui
lui fut
refusée.
L'article II stipulait notre alliance offensive et
défensive et l'article III accordait à la Suisse notre
protection
«
tit
:
En conséquence,
la
République française garan-
à la R. H. son indépendance et l'unité de son
gouvernement. Et dans
jours!)
tenterait
de
où
le cas
renverser
l'oligarchie (toula
Constitution
donner à
secours dont elle
actuelle de l'Helvétie, la R. F. s'engage à
la
R. H. sur sa réquisition les
aurait besoin pour triompher des
attaques inté-
ou extérieures qui seraient
dirigées contre
rieures
elle. »
Le
que les frontières seront
déterminées par une convention particulière qui
traité déclare ensuite
nous laissera Porentruy et ce qui faisait partie du
ci-devant évêché de Bâle (art. IV), et nous réserve
deux routes à travers le pays l'une, au nord, aboul'autre, au sud, à
tissant au lac de Constance
travers le Valais, pour maintenir nos communica;
;
tions avec la Cisalpine (art. V). Les autres articles
(il
y en a quinze)
étaient consacrés à des stipulations
économiques.
Cette alliance onéreuse n'était pas du goût de
l'Helvétie. Les conséquences s'en firent sentir dès
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
pendant la deuxième coalition
contre nous et dont la Suisse souffrit plua
l'année suivante,
dirigée
que nous.
La
Suisse
paya notre appui d'une autre
qui lui parut
façon,
singulièrement vexatoire. C'était
la
rançon de L'affranchissement.
Notre Directoire était né pauvre,
courte existence,
et,
durant
souffrit toujours de cette
mala-
bon Panurge appelait a faulte d'argent •.
sommes énormes que Bonaparte envoya d'Italie
que
die
I
le
remirent à
le
il
dès
veilleux,
quelque temps.
l'aise
victoire et d'associer
trouva mer-
monnaie avec la
fiscalité à la propagande
de
lors,
11
battre
la
démocratique. La suppression de Venise,
formation
la
trans-
de la Hollande en république unitaire.
Piémont
l'occupation du
et
de Rome, la conquête
de Naples, furent des opérations autant financières
que politiques. L'IIelvétie était pauvre. Elle
Bubit pas moins le sort commun.
Lecarlier B'était borné
tique.
de
à
la
transformation
Son Buccesseur Rapinat
Be
[l'en
poli-
chargea surtout
besogne financière.
la
formé
une légende autour de Rapinat, victime d'un nom
Il
ne faut
trop plein
avocat
rien exagérer, d'ailleurs.
(le
promi
Il
B'est
m
au Conseil Bouverain d'Alsace avant
la
Révolution, président du tribunal criminel du HautRhin,
dt
;m
de
le
L792
à
1794,
Rapinat
(Jean-Jacques)
beau-frère du conventionnel Reubell, porté
Directoire
par
labeur, d'énergie
e1
<\\'>
qualités
incontestables
de Bévérité administrative
4
de
NAPOLÉON ET LA SUISSE
50
sont les ennemis de Reubell, et
il
s'en
fit
beaucoup,
qui ont décrié Rapinat.
Celui-ci, appelé à Paris
parle crédit de son parent,
employé aux Archives, puis attaché à
fut d'abord
Lecarlier, dont
il
recueillit la succession,
Mengaud qui se retira.
Rapinat commença par frapper
de préfé-
rence à
d'une imposition dont
plusieurs cantons
le totai s'élevait
à 15 millions.
Berne dut en payer 6, Fribourg, Soleure, Lucerne
et Zurich chacun 2. Le clergé de Lucerne, le couvent de Saint-Urbain et la célèbre abbaye d'Einsideln parfirent la
somme.
Rapinat mit en vente de nombreuses propriétés
confisqua les biens d'
cantonales.
Il
notoires.
ouvrit les caisses publiques, malgré les
Il
scellés qui les protégeaient
les
;
il
vida
«
les
oligarques
arsenaux et
magasins. Que donnèrent ces opérations?
de donner des chiffres, et
difficile
il
»
Il
est
semble qu'en
dehors du Trésor de Berne, tout se réduise à un
léger
supplément de 22 millions
:
confiscations,
matériel, matières d'or et d'argent, etc.
que son
collègue Faypoult, de l'armée de Naples, mais il
n'avait pas, comme lui, le tour de main. Il en était
resté à la manière lourde, brutale et germanique.
Ce qu'on peut lui reprocher surtout, c'est son
Rapinat n'était pas plus âpre à
la curée
ingérence dans les affaires du gouvernement helvétique.
Deux
des directeurs,
Bay
protesté contre ses agissements,
haut
et
réclama leur démission.
par Ochs
et
Dolder (21
juin).
et Pfiffer,
il
Il
le prit
les fit
ayant
de très
remplacer
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
51
Cet excès de pouvoir fut blâmé par notro Dii
Bay
toire et l'arrêté rapporté. Toutefois,
dans
persistèrent
leur
Dolder préféra s'en
placé par
V.iiau
La
Ochs
retraite.
aller (30 juin).
Harp»- qui
resta,
fut alors
Il
à Paris et
et ail
et Pfiffer
mais
rem-
qui se rendit
vers la fin de juillet.
Rapinat, d'ailleurs,
finit
parse calmer et par
faire
bon ménage avec le gouvernement helvétique. La
Harpe écrivait, quelques mois après, à Jean Debry
« Nous
sommes infiniment contmts du brave
Srlmuenbourg, qui fait l'impossible pour faire
observer la plus exacte discipline et pour nous
:
agréer en toute chose. Aussi, nous lui
sommes
tous
dévoués. Le citoyen Rapinat en agit aussi très bien
nous. L'armée, à quelques exceptions près,
c
conduil généralement
en amie; mais
nale de vos commissaires des guerres
nisseurs
détruit
race inferdes four-
el
salutaires
effets
Les
produits La discipline sévère introduite par
qu'ont
Schauenbourg
bre 17
absolument
la
et
notre traité d'alliance.
»
(20 octo-
•
\u mois de février suivant, Rapinat fut rappelé
Mayence.
défendre
et
11
publia on mémoire pour
n'y réussil
pas.
poids de ce quatrain célèbre
I
.'•
Si
)u
l'on
opprime
).
i
)
pour
n
il
!
ipil
<
est
très
de son
resté bous Le
flétrissant
Rapinal vient de rapine,
rapine de Rapinal il
L'opuscule de Rapin il
Rapinat en II
emphatique el peu pr is, en
(i
et
oudrail bien que l'on décidai
\
(
bon Suisse que
est
Il
<
ourl
titre.
Il
:
NAPOLÉON ET LA SUISSE
52
Le Directoire
Talleyrand
n'ignorait pas ces abus.
les lui signala,
diplomatiques,
avec
une
dans un de ses rapports
franchise
qui
lui
fait
honneur.
«
n'est pas douteux, disait-il,
Il
guerre qui vient de
tralité
dont
finir, et
n'ait favorisé de tous ses
secrète
assistance les
la
malgré l'apparente neuCorps helvétique
faisait profession, le
il
que pendant
vœux
efforts
et
souvent de sa
de la coalition.
La
Suisse était devenue l'asile de nos ennemis les plus
actifs,
le
foyer de leurs intrigues, le berceau de
toutes les conspirations qui ont compromis notre
liberté et notre repos intérieur.
»
Après avoir découvert dans de vieux traités notre
droit particulier de protéger le pays de Vaud, il
résumait en quelques lignes notre campagne, la
chute de Berne, l'établissement de la République
mais
il
ne dissimulait pas que
fondément
le
;
pays semblait pro-
aigri.
dant que Rapinat ne revint pas de sa mission plus riche qu'auparavant.
Né à Colmar en 1752, il y fut, sous l'Empire, conseiller à la Cour
d'appel et mourut en 1817.
Quant au fameux quatrain, il serait, d'après Barras, de Rousselin
de Saint- Albin, qui fut secrétaire général du ministère de la guerre,
sous le Directoire « Le véritable auteur, écrit Barras, était un jeune
homme de mes amis qui avait accompagné le général Chérin, chef
de l'état-major, en Helvétie, et qui en était revenu avec la conviction que Rapinat méritait fort sérieusement la plaisanterie dirigée
contre lui. » {Mémoires, t. III, chap. TOI.)
On l'a attribué également au doyen Philippe Bridel, qui fut pasteur de Montreux (Vaud) et dont la mémoire est encore justement
honorée sur ces bords du Léman. Voir le Doyen Bridel (1757-1845).
Essai sur V Helvétisme littéraire à la fin du dix-huitième siècle, par
:
Ch. de
Reynold. Lausanne,
1909.
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
53
malheureusement trop vrai, ajoutait-il,
que les agents de la République n'ont pas toujours
mis dans leur conduite la sagesse et les ménagements qui «levaient les diriger vis-a-vis d'une nation
(raillant plus jalouse de sa Liberté qu'il y a quelques
«
est
Il
réputation d'être
siècles qu'elle a la
Reubell dans
présence de
la
nommer
ne craignait pas de
Il
le
libre. »
Rapinat, malgré
Directoire,
concluait par ces judicieuses réflexions
Que
«
il
:
achève son ouvrage;
Directoire
le
et
qu'il
agents en Suisse des instructions posi-
donne
ne point trop user du
jusqu'à la conclusion d'un
tives; qu'il leur rappelle de
droit de conquête. Si,
deux républiques,
traité d'alliance entre les
nôtre
exercer une sorte de protectorat indispensable
doit
pour épargner
à
Suisse des convulsions dange-
la
du moins,
reuses, que,
prestations soient
les
la
armées. Etc.
(1
poids en
le
soit
adouci, que
réduites à l'entretien de nos
)
Mais le Directoire était décidé à aérien voir, et, plus
tard, les observations présentées par notre ministre
m
Suisse,
I'-
citoyen Perrochel, ne furent pas mieux
entendues.
*
*
pendant
le
1
)
••
M'
rapport
•
I' \l
'I
l.i
a
I
a
h.
h.
•
I
•
i
dor an
Loire le
I
m-
oxtrriou
Directoire helvétique
et ses
de leur tâche avec ardeur.
s'acquittaient
1
*
UN.
,'.
\
1/
ii
de
au)
la
(10 juillet
l
'
.
République
i
i
i
ministres
NAPOLEON ET LA SUISSE
54
La
où siégea d'abord le gouvernement, qui se transporta quelques mois plus
tard à Lucerne, Aarau ne connut pas les fêtes de
notre Luxembourg. La vie des directeurs était
petite ville d'Aarau,
simple et laborieuse.
La Harpe écrivait à Jean Debry
« La vie d'un directeur est extrêmement
:
labo-
rieuse par suite de la règle invariable que nous
suivons de ne pas laisser arriérer
les
affaires.
De
du matin, notre porte est ouverte
à tous. A huit ou neuf heures, nous nous rassemblons et demeurons en séance jusqu'à deux heures.
six à huit heures
Les audiences nous prennent encore quelques heures
de l'après-dîner, et très souvent nous nous rassemblons
le soir
pour concerter seuls
les
mesures géné-
rales qui sont arrêtées le lendemain. Ajoutez-y enfin
les
heures à donner à la lecture de divers mémoires
et à la
méditation et vous jugerez que notre métier
n'a rien de celui d'un sybarite.
Nous sommes, à
lettre, les serfs de la république, et
avoir
le
diable au corps pour
10 août 1798.)
faut vraiment
résister. »
(Aarau,
(affaires extérieures,
guerre,
y
(1).
Des cinq ministres
intérieur,
il
la
finances, instruction publique),
Finsler,
chargé des finances, se montra un habile admi-
(1) Jean Dabry (1760-1835), député à l'Assemblée législative et
à la Convention. Membre du conseil des Cinq-Cents et négociateur
à Rastatt, fut pendant quelque temps en correspondance avec
La Harpe. Préfet du Doubs sous l'Empire, il se montra habile admi-
nistrateur.
Voir le livre récent de L. Pingaud, Jean Debry. Paris, 1909.
Chez Pion.
LA RÉPUBLIQUE BELVÉTIQ
Deux autres, Rengger
hommes remarquables (1).
nistrateur.
Stapfer, furent
et
Rengger (intérieur et justice) s'efforça de mettre
de l'ordre dans la diversité des institutions, des
du droit et de substituer l'unité administrative an morcellemenl féodal. Stapfer, a-.
coutumes
et
des vues
comme
pensait,
el
les
pasteur
hommes
y
il
sur l'éducation
e'esl
édifier les sociétés nouvelles.
l'instruction publique,
a
crail
de philosophe,
e1
de notre Constituante
de Qotre Convention, que
qu'il faut
et
oses de
\
secondé par
l'ut
1''
<>ù
1
/.el'
Il
se
consa-
tout étail a faire,
de Pestalozzi.
Pour l'enseignement primaire, il y eut dans chaque
Canton un inspecteur de l'enseignement, une école
pour former les instituteurs el un conseil d'éduca-
membres. Pour l'enseignemenl secondaire, il fonda des gymnases et pou--,) à la création
des bibliothèques. Enfin, il concevail un enseignetion
il.'
iiirni
sepï
supérieur qui aurail été donné dans des Uni-
omme celles de l'Allemagne on des académies comme celle de Berne, "ù
avail enseigné
lui-même. Mm- ses efforts furent contrariés par
il
.
el
homme
politique, mi
//
il'li
/
y
il
.1
de
•
par
F.
\\
\
l'i
i:i:
nombr
Harpe.
si ipfer
morale
''t
;
Uberl
de
politique apr
du temps.
i
!i
i
Iforl en
il.
In
i
le lui
deux
t
/
56
NAPOLÉON ET LA SUISSE
l'ignorance
du peuple,
lique et aussi par le
du
clergé catho-
d'argent.
Le pays avait
l'hostilité
manque
été appauvri par l'invasion.
acheva de le ruiner.
Alarmées par les
La
guerre étrangère
empiétements successifs
du
Directoire, l'Autriche et la Russie, avec le concours
de l'Angleterre et de Naples, avaient formé contre
nous une deuxième coalition (1799). Leur plan
de nous enlever toutes nos conquêtes exté-
était
rieures et l'archiduc Charles était chargé de nous
un
des
Suisse
de
déloger de la Suisse. Parmi ses lieutenants,
meilleurs,
Hotze, était
général
le
un
Richterwyl, et sous ses ordres servaient des émigrés
suisses, partagés
l'Angleterre
en quatre régiments à la solde de
Bachmann, Rovéréa, Courten
:
et
de
Salis.
«
Les émigrés
suisses, écrivait Hotze,
ne sont pas
plus raisonnables dans leurs projets de révolution
que
les
émigrés français. Je ne
pour Steiger.
»
En effet,
fais
d'exception que
notre vieil adversaire accom-
pagnait l'armée autrichienne et mourut de sa défaite
quelques mois après, à Augsbourg
(1).
que caressaient les
représentants du patriciat dépossédé était celui de
former de la Suisse délivrée une sorte de stathou-
Parmi
les
projets
bizarres
dérat au profit de l'archiduc Jean, frère de l'archiduc
Charles, celui qu'attendait le magnifique
désastre
de Hohenlinden, deux ans plus tard.
L'archiduc Charles se fit précéder d'une procla-
(1) Il
a son
tombeau dans
la cathédrale de Berne.
LA REPUBLIQUE HELVÉTIQUE
30 mars. Il y disait, comme Schwarzenberg le dira, en 1813
«
Ce n'est pas pour faire la guerre à un paya
ami que nos troupes entrent en Suisse. L'Empereur,
mation
le
:
en poursuivant Yennemi commun, n'a pas d'autiv
but que de contribuer à conserver l'indépendance
de la Suisse avec ses libertés et ses possessions. Etc.
compté sans Masséna.
avait
Il
Masséna avait reçu
apporta
Suisse.
Il
avaient
fait sa
cette
»
y
la
les
mission de
qualités
réputation d'Italie.
défendre
brillantes
campagne d'Helvétie une des plus
qui
faire
de
belles
de
allait
11
La
l'histoire militaire.
38000 hommes qui fut
successivement portée jusqu'à 75 000 et commandée
avait une armée de
Il
comme
sous ses ordres par des lieutenants
Soult,
Mortier, Molitor, Gudin, Ménard, et surtout Lecourbe
qui
montra incomparable dans
Be
montagnes.
Des le débul des
l'offensive,
conquis
Grisons
menacé
de ce
le
l«'
Tyrol.
Allemagne,
vert, but
soil
<]m permel de déboucher
en
Italie.
son ûanc gauche, par
la
Mai--
l'ut
il
l.i
Italie,
Suisse.
lion
Liutli
il
Il
Jourdan
de Scherer
ne pouvait Be flatter de garder toute
abandonna
moins saillante
Limmat
Zurich,
la
décou-
défaite de
en Ulemagne, sur son flanc droit par celle
en
les
maître ainsi
étail
Il
de
avait pris
il
Rhin supérieur, occupé
bastion des Alpes
''u
Boil
et
eu avril,
hostilités,
guerre
la
;
a
bastion
plus
droite
la
gauche
e1
le
Bftle.
i
pour une posi
resserrée,
aux
Alpes,
derrière
le
H occupait une
centre
Béri(
la
i
de
NAPOLÉON ET LA SUISSE
58
hauteurs qui bordent à la
les avait
fois la rivière et le lac et
il
couvertes de retranchements qui les ren-
daient difficilement abordables.
L'archiduc entreprit pourtant de
les
les enlever. Il
attaqua sur toute la ligne dans la journée du
4 juin. L'action fut très chaude. Les Autrichiens
y perdirent beaucoup de monde. Mais pendant la
nuit, craignant d'être forcé ou tourné, Masséna
évacua
ses lignes et Zurich
pour se retirer en arrière,
sur la chaîne de l'Albis, où il s'établit fortement.
Les Autrichiens entrèrent dans Zurich. Ils y trouvèrent 150 pièces de canon et un matériel considérable que nous y avions laissé de peur de retarder
notre
mouvement de
retraite.
Cet
abandon de
Zurich fut vivement reproché à Masséna.
prudent,
comme
allait se le faire
le
remarque Jomini,
était-
Il
Masséna
et
pardonner.
La République
helvétique parut tout près de sa
chute.
Le Directoire avait mis sur pied vingt
de milices. Mais sauf celles de Bâle, de
bataillons
Vaud
et
Zurich, on ne pouvait compter sur les autres.
équipées, mal exercées,
mal commandées par
de
Mal
l'inca-
pable Keller, aussi médiocre général que ministre
de la guerre insuffisant,
par la désertion;
il
elles
furent encore réduites
fallut les licencier. Seuls,
quelques
bataillons vaudois, quelques compagnies de l'Argovie et 500 à 600 patriotes de Zurich s'associèrent
bravement aux dangers de l'armée française.
Les efforts de l'Autriche pour retourner le pays
contre son gouvernement et les excitations des
.
LA RKPUBLIQUi: HELVÉTIQUE
émigrés n'avaient donné que de faibles résultats.
Une
tentative
autre dans
1rs
de révolte
dans
les
une
Grisons,
autour de Schwitz,
pet ils cantons,
rapidement comprimées, L'une par
Ménard, l'autre par Soult. Mais après la retraite de
Zurich, le Directoire n'en quitta pas moins Lucerne
avaient
été
pour Berne.
Le Directoire, dit Jomini, les membres des
deux Cons< dis, le tribunal suprême, les ministres el
«
bureaux
leurs
une
formaient
que
aussi considérable
d'une armée. Sa marche
celle
sur
processionnelle excitai!
route une joie iro-
La
nique ou la terreur, suivanl
sans crainte, car
une
peu rassurante contre
mal disposés pour
el
escorte semblait
de Berne, généralemenl
el
nouvel ordre de choses
le
La détresse du pays
que des milliers
faible
extrême.
était
des
pas
ne s'étail
entreprises des paysans
les
de Lucerne, de l'Argovie
de parti des
L'esprit
contrées qu'elle traversait. Ce trajet
faii
d'équipages
suite
milliers
Si
(1).
l'on sonj
d'hommes durent
Bubsister plusieurs mois, au pied des Alpes, dans un
pays
dépourvu
pauvre,
corvées
imagine
el
de réquisitions,
les
souffrances
Harpe
La
«I»
écrivait,
el
le
chemins,
1
mangé, ravagé, on
désespoir du paysan.
le
25
Citoyens directeurs,
Une
partie de l'Helvétie est
juillet,
il
est
(I)
ehap.
Histoire
i
ww
et
el
les
à
notre
Direc-
un terme
à tout.
occupée par L'ennemi,
une autre réduite en désert. Le reste
réquisitions
de
pillé,
toiri
l<
accablé
est
désolé par
Nous
passages de troupes...
.
t
\I.
NAPOLEON ET LA SUISSE
60
déclarons qu'il n'est aucune extrémité à laquelle
nous ne soyons prêts à nous livrer plutôt que d'être
davantage
les
instruments de la ruine
lation de nos concitoyens. Etc.
et
de la déso-
»
Le Directoire, ne sachant que répondre, pressait
Masséna de reprendre l'offensive. Celui-ci attendait
toujours.
La
politique de l'Autriche hâta le dénoue-
ment.
Maîtres d'une partie de la Suisse, les Autrichiens
y commirent de nombreux
excès, tandis que Kor-
sakov, installé dans Zurich avec ses généraux, y
tenait table ouverte, faisait bombance et menait
grand tapage. Mais ce fut en vain que les émigrés
qui servaient dans l'état-major autrichien, les
Diesbach, les Gourten,
pressèrent l'archi-
les Salis
duc Charles de restaurer l'ancienne Confédération.
Il se borna à changer les autorités de Schafîouse et
à faire emprisonner quelques patriotes. L'Autriche
ne se souciait que de
l'Italie.
Elle ne cessait de
regarder du côté de la vallée du
Pô
et s'inquiétait
des progrès qu'y faisait Souvarov.
Cette jalousie nous sauva. Le Conseil aulique, qui
Vienne les opérations, décida d'envoyer
Souvarov en Suisse pour s'y réunir à Korsakov,
tandis que l'archiduc Charles reviendrait dans la
vallée du Danube. De cette façon, il n'y aurait
plus d'Autrichiens en Suisse, ni de Russes en Italie.
Ce changement était déjà dangereux parce qu'il
devait s'accomplir devant l'ennemi. Il l'était davantage avec le plan qu'on imposa à Souvarov.
dirigeait de
On
avait à choisir entre deux routes. Souvarov
RÉPUBLIQUE HELVÉ1 [QUE
LA
pouvait déboucher par
descendre
le
Rhin
à l'abri de l'ennemi.
Saint-Gothard,
Spliigen, atteindra
Le
pouvait aussi passer par
Il
suivre
Ce plan, qui semblail
que
celui-ci
plus efficace, présentait
Le
plus de risques. D'abord, à cause des
Le
Cultés qu'offrait
Souvarov de combiner
ditli-
importait a
De plus,
mouvements avec ceux
roui-'.
La
Le
Reuss et
de la
vallée
la
déboucher derrière Masséna, tandis
rail aux prises avec Korsakov.
aussi
Coire,
jonction avec Hotz>\
faire sa
et
61
il
B68
moins
[u'il
agir sur de grandes distances, dans un pays
de Hotze, ce qui était d'autant
fallait
peu favorable aux mouvements d'années
et
d'ail-
habilement gardé par Lecourbe. Enfin, il pouvait Be heurter à un ennemi victorieux. Ce qui arriva.
Ce fut pourtant la route du Saint-Gothard qui
leurs
Souvarov et il semble bien qu'on
l'ait exposé sciemment au désastre qui l'attendait (1).
L'armée de Masséna s'étendait du Saint-Gothard
fut
prescrite à
à Bâl
Zurich
l.i
de L'ennemi par
;
Limmat, Sa droite
la
et
Lint
était
h.
Le
Lac
de
formée par
division Lecourbe qui avait bous ses ordres Gudin,
Loyson
c
Les
Zurich
L)
Molitor. Soult gardait
et
hommes),
C'est
i
ra#e
de
Linth. Masséna,
La
Limmat, de
Brugg.
a
<tu
•
ni-nr,
derrière
était
:lusion de L'historien russe Mil-
celle des officiers suisses qui on!
1*.mi\
la
divisions Ménard, Mortier, Klein, de Lorge
000
(!f.
La
M
colonel Fédéral
./
iS iitS
/
'
v.
t
111.
•
ré<
emment
étudii
l
inhard
!•;
t
Soi
u
'•
.
H.
«
NAPOLÉON ET LA SUISSE
62
Son plan
fut de saisir le
moment où
l'archiduc
Charles se séparait de Korsakov pour tomber sur
de se jeter en
celui-ci et l'écraser;
même temps
sur
Hotze pour s'en délivrer, puis de se retourner contre
Korsakov pour l'accabler à son tour.
Tout fut habilement prévu, rapidement préparé,
admirablement conduit.
Dans la nuit du 24 au 25 septembre, Masséna qui
avait fait rassembler tous les bateaux de la rivière
et des lacs voisins, franchit la
Limmat
au-dessous
de Zurich, à Kloster-Fahr, avec ses quatre divisions.
L'attaque fut
si
bien menée qu'aux 37 000
de Masséna, Korsakov n'en put opposer que 26 000.
On
deux jours sur les hauteurs et dans les
rues de Zurich. Après avoir bravement résisté et craignant d'être enveloppé, Korsakov forma une seule
colonne de son infanterie, s'ouvrit un chemin à trase battit
vers les grenadiers d'Oudinot et battit en retraite sur
Winterthur
Rhin.
et le
tués ou blessés
;
il
Il
nous
avait perdu 13 000
laissait 5
000 prisonniers,
100 pièces de canon et tout son matériel
Pendant
du lac, Soult avait
même bonheur et culbuté
corps de Hotze, qui perdit 3 000
que son chef
C'était le
(1).
ce temps, au-dessus
franchi la Linth avec le
le
hommes,
hommes
ainsi
et fut rejeté sur le Vorarlberg.
moment où Souvarov débouchait dans
la vallée de la
Reuss avec 18 000 hommes.
L'avoyer Steiger avait pu quitter la ville quelques heures
la défaite, de même que l'agent anglais Wickham, dont la
caisse alimentait l'hostilité contre nous. En revanche, c'est dans
la bataille des rues que fut grièvement blessé, par erreur, l'illustre
Lavater, qui mourut quelques mois après.
(1)
avant
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
avait franchi le Saint-Gothard
Il
tembre.
où
du 21 au 23 sep-
descendit les gorges escarpées et rapides
Il
se tord et
mugit
la Reuss, en refoulanl
devant
soldats de Lecourbe qui ne cédaient le terrain
lui les
Au Pont du
que pied à pied.
sauter derrière nous,
fait
63
Diable, que nous avions
Russes connurent
Les
heures terribles. Leurs cavaliers, entraînés par
pentes, roulaient et se noyaient dans
Enfin, le 26 septembre,
but
Lac des
le
où
de couper
lieu
rieuse. Reculer,
vallée de
La
atteignit Âltorf,
il
finissait
bataille de Zurich.
la
Masséna, c'étail lui
menacé par une armée victo-
oe
voulait
le
pas.
se jeta
Il
Muotta pour gagner Schwitz.
heurta aux troupes do Mortier qui barraient
Il
torrent.
la retraite à
qui se voyait isolé,
la
-
Quatre-Canton-.
C'était le jour
Au
Souvarov
le
1
la
dans
Il
s'y
route.
s'engagea dans la vallée de la Linth pour atteindre
Glaris.
y rencontra
11
il
recula but
Alors, par Schwanden
dominenl
Molitor, qui
en quelques jours de combats furieux,
l'arrêtèrenl
are?
Boldata de
Les
Les
Les
et
Grisons.
passe de Panix que
la
Eiausstock, par des ohe-
glaciers «lu
lai--. ut
mins affreux bordés de précipices ou
ohevaux, ses voitures et Bes oanons, avec des soldats
il
mourant «le faim et Bouffrant
dans ces montagnes,
réussit
«lu
il
Rhin, puis Coire,
Il
ce
lui
restait
d'hommes avec
•i
des
«tait
l'ait
!<•
gagner Ilana but
Le
LO octobre.
plus
Lesquels
(!-•
à
froid déjà très vil
il
que
bc
quelques
retira
a
milliers
Feldkirch.
bod prestige. De l'exterminateur
furcs, «lu vain<queur de La Pologne, «lu Libéra-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
64
teur de
l'Italie,
ne restait plus qu'un colosse
il
écroulé, que la disgrâce rappela en Russie
pour y
mourir.
campagne de quinze
Telle fut cette admirable
septembre-10
Bonaparte
aurait trouvé la matière de quinze victoires aux
noms retentissants et qui reste simplement dans
jours
(25
nom
l'histoire sous le
La République
France avec
que Masséna
elle.
et
où
octobre),
de bataille de Zurich.
helvétique
était
sauvée et
la
Les deux Directoires déclarèrent
son armée
avaient bien mérité de
«
Mais l'enthousiasme excité par le
triomphe tomba devant de nouvelles exactions.
Masséna imposa de lourdes contributions aux
la
patrie
villes
».
de Bâle, de Saint-Gall, de Zurich.
payer la délivrance,
comme on
Il
fallut
avait naguère payé
la liberté.
Le Directoire
Il
se plaignit
écrivait à Paris
peuple gémit
:
«
amèrement.
Ces
lui font haïr la
maux
sous lesquels le
Révolution.
Il
ne voit
dans son gouvernement que l'instrument de
de la France qui l'opprime. Gomment, en
celui
effet,
pourrait-on lui parler d'indépendance, quand les
généraux français donnent des ordres directement
et les accompagnent de menaces? Etc. »
Rien de plus juste. Le peuple qui n'entendait rien
à la politique, à ses intérêts, aux nécessités des
cir-
constances, attribuait ses misères à la Constitution,
au Biïchlein.
Il
s'en détachait de plus en plus.
On
pouvait prévoir qu'après la guerre étrangère on
aurait la guerre civile,
et.
c'est ainsi
que
le
pays,
RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
A
F.
sauvé de Tinvasion, marchait aux discordes intérieures qui firent surgir l'intervention de Bonaparte.
* *
Depuis
fondation
la
de
partis se trouvaient en présence
deux
République,
la
:
les unitaires et les
Leurs divisions éclataient surtout dans
gouvernement et dans les Conseils et chacun
fédéralistes.
le
cherchait à modifier la Constitution suivanl
ix
éphémère
préférences. Voilà pourquoi l'existence
de
la
aussi
République
marquée par des coups d'Etal
fut
nombreux que ceux <l.>nt notre pays offrait
lacle. Ceux qui avaienl lieu chez nous avaient
en Suisse leur contre-coup.
Le 30
an VII (30 juin 1799), un coup
d'Etal des Conseils législatifs fit sortir du Directoire français Eleubell, Merlin de Douai •!
prairial
'
vellière L
aux,
p
les
plus chauds
partisans
République helvétique. Ochs, qui
ment dans
sion,
quelques jours après,
-
p »ur d<
donna
de
politique.
la
11
fut
bût d'Oberlin
le
el
la
défendre.
il
m
du
Dire*
appuyé par Secrétan, son oon
La Harpe
vernement,
dis-
il
remplacé par Philibert
Chef du parti des unitaires, doy
dant
el
Lausanne, ami politique de La Harpe.
S crétan, de
triote,
démis-
sa
raisons d
auxquelles personne ne se laissa prendre
ut
la
était leur instru-
Directoire helvétique,
lf
de
d ivint
crise
une Borte de dictateur.
que venait de
avait travaillé
Tout
pli
en poussant
I
tout
aut
aux mesures
5
i
mili-
NAPOLEON ET LA SUISSE
fi6
taires,
il
avait fait suspendre la liberté de la presse,
mettre la main sur quelques otages et emprisonner
plusieurs citoyens suspects de connivence avec
l'Autriche.
La
guerre
l'oligarchie et ses
clergé.
Mais
il
finie,
il
reprit la lutte contre
deux soutiens,
la noblesse et le
rencontra l'opposition des modérés,
représentée par les nouveaux directeurs Savary, de
Fribourg, et Dolder
paient
(1),
derrière lesquels se grou-
de nombreux partisans
:
Escher,
Carlier,
Zimmermann, etc.
quelques-uns
anciens amis de La Harpe, mais fatigués de son
Kuhn,
Usteri,
;
autorité et de ce qu'ils appelaient sa
fanatique
«
démence
».
Enhardi par ce qui venait de
La Harpe voulut
se passer chez nous,
jouer les Bonaparte.
Il
conçut
d'un 18 brumaire au petit pied, dirigé contre
Conseils. Il s'était assuré le concours de quelques
l'idée
les
commandés par son compatriote Clavel.
Mais le projet fut éventé par un autre Vaudois, le
secrétaire général du Directoire, Marc Mousson. La
bataillons
modérée du Directoire s'entendit avec
deux Conseils et ce fut La Harpe qui dut s'en aller
fraction
les
(2)
(janvier 1800).
(1) Savary avait remplacé Bay, démissionnaire en juin 1798, et
Dolder avait remplacé Glayre, démissionnaire lui-même, à la fin
de 1798, pour raison de santé.
(2) Quelques mois après, il fut arrêté à Lausanne, comme prévenu
de complot contre le gouvernement. Mais il trouva moyen de s'enfuir
et gagna Paris où il vécut jusqu'en 1814. Grâce à l'affection
qu'Alexandre de Russie portait à son ancien précepteur, La Harpe
put alors rendre de grands services à son pays, et faire oublier les
écarts de sa politique. Après 1815, il revint dans le canton de Vaud,
entouré de l'estime générale et mourut à Lausanne, en 1838.
.
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
deux Conseils proclamèrent
i
Directoire et
<;:
du
la dissolution
remplacèrent par une Commission
le
executive de sept
membres, dans laquelle entrèrent,
avec Dolder, qui avait tenu tête à La Harpe,
deux anciens directeurs, Glayre
Berne,
trésorier
de
finances,
Finsler;
et
Frisching;
Muller et
les
Savary; l'ancien
ministre
le
Geschwend.
des
jan-
(7
vier 1800.)
Dolder était privé de l'instruction étendue
La Harpe. Mais
qualités brillantes de
joignail
il
une ardente ambition un sens très avisé
extrême souplesse de caractère.
Il
des
et
crut
à
une
e1
pouvoir
Harpe avec d'autres moyens. Il
chef des ni"
(oui en s'assuranl un appui
remplacer La
lii
le
.
chez nous.
Le parti vaincu
la
Commission executive.
reproché
qu'elle avait
compléta l'œuvre du
d'El
du
;ii
Sous
un
un Corps
en vint
qui furent
Commission
:
faire
la
Commission,
qui
au Grand Conseil, établis
législatif
unique, de quaranteexécutif
de
^«
i
:
Rûttimann
(Bâle)
Zimmermann
blicain
<mi
était
(Lucerne),
(Brugg).
bien
un
18
et
Sohmidt
L'élément
répu-
exclu.
c'était
pt
quatre membres de l'ancienne
cl
fois,
u\
«I
constitutionnel
article
el
les
Dolder, Glayre, Savary, Frisching;
nouveaux
Cotte
à
par un nouveau coup
membres, avec un Conseil
membres
trois
de
au Sénal
substituait
trois
pour gêner
La Harpe de méditer. Elle
à
7 janvier
pression
votôrenl
L798,
Elle
fort
7 aoûl suivant
la
Conseils
en
encore assez
était
brumaire.
N
NAPOLEON ET LA SUISSE
68
troupes occupaient
ration
et
rues de Berne pendant l'opé-
les
des
patriotes
les
deux
Conseils
qui
essayèrent de se réunir furent dispersés.
La chute de La Harpe
ensuite;
Directoire
;
ces
l'établissement
enfin
Chambre unique dans
majorité
d'abord, la suppression du
laquelle
d'une
escomptaient la
ils
événements inattendus avaient rempli
de joie les fédéralistes qui se flattaient de ressaisir
le
pouvoir. Quelques mesures d'ailleurs n'avaient
pas tardé qui marquaient
On
le
retour en arrière.
arrachait les arbres de la liberté plantés
un
peu partout; on fermait les clubs; on supprimait les
journaux républicains et on changeait les fonctionnaires trop notoirement dévoués àla République.
Mais la victoire
était encore indécise.
Unitaires et fédéralistes restaient en présence.
Les uns conduits par Stapfer, Rengger, Kuhn;
autres
liège
par Aloïs
comme
»,
Reding.
l'avaient
Dolder,
«
les
l'homme de
surnommé ceux
qui le
connaissaient bien, Dolder flottait.
Lequel des deux partis allait triompher dans
l'établissement d'une constitution nouvelle?
Bonaparte, en
la
effet,
venait d'imposer à l'Autriche
paix de Lunéville (9 février 1801).
Il
avait fait
reconnaître à l'orgueilleuse monarchie les nouvelles
républiques fondées par nos armes et protégées par
nous
:
cisalpine,
L'article
ter
la
XI du
batave,
helvétique,
ligurienne.
traité laissait ces Etats libres d'adop-
forme de gouvernement
qu'ils
jugeraient
convenable.
Avec l'aveu de Bonaparte,
puisqu'il fallait con-
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
sulter ce puissanl allié
le
Directoire, les
mirent au
Un
fut
i
comme on consultai
hommes
politiques de
la
naguère
Suiss
ravail.
de constitution dans
projel
le
sens unitaire
soumis au Premier Consul par une délégation
que conduisait Glayre.
Dans l'audience qu'il accorda aux députés le
30 avril (1801), Bonaparte leur déclara nettemenl
qu'il s'occupail
de leurs affaires non
gouvernement, mais
comme
leur donner; que
d ? une constitution,
celle
projet lui paraissait
la
chef de
simple particulier; que
leur pays étant indépendant,
seils a
comme
s'ils
n'avait pas de con-
il
croyaienl avoir besoin
dont
il
leur soumettail
meilleure. Et
il
le
leur remit ce
connu sous le nom de Constitution de La
Malmaison,
Ce pioj.t laissait subsister l'unité.
La République helvétique est une. Berne est sa capitale.
Son territoire esl divisé en cantons. (Titre premier.)
Mais Bonaparte tenait compte des traditions et
projet
o
renforçait
fédéralisme.
I'-
La
Suisse, partagée
dix-sept canton-, avait une organisation centrale
en
et
une organisation cantonale.
L'organisation centrale était représentée par une
membres <! un Sénat de
donl deux Landammanns. 11 y avait
Diète de soixante-dix-sept
trente-cinq,
toujours
Landammann
un
en exercice
d'eux présidait alternativement
le
et
chacun
Sénat. Pourl'
ganisation cantonale, chaque canton avait un préfet
nommé
nist
l'ai
par
le
Landammann
ion part entière.
et
conservait Bon admi-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
70
Cette constitution unitaire modérée allait servir
de base à Pacte de 1803,
comme
de
celui-ci a servi
modèle aux projets de revision de 1832 et de 1833,
d'où sortit la Constitution de 1848 (1).
Elle fut rapportée à Berne, et adoptée le 29 mai
suivant. Mais elle ne dura pas. Les unitaires réussirent à la modifier d'après leurs vues. Ils remplirent
la Diète et le
Sénat de leurs partisans et la Répu-
blique helvétique se trouva ainsi reconstituée. Les
furent
fédéralistes
mécontents.
Bonaparte égale-
ment.
Dolder, toujours prêt à des combinaisons
pouvaient
choisy
le servir,
(2).
Celui-ci
s'entendit avec le général
commandait
Il
Mont-
la division fran-
çaise qui occupait encore la Suisse.
au coup d'Etat du 7 août.
qui
Il
s'était prêté
ne se refusa pas à celui
qu'on préparait. Après tout, ces expédients devenaient
si
fréquents qu'on ne les jugeait plus que
d'après leurs résultats. C'est ainsi que la Diète, avec
concours de nos troupes, fut dissoute
le
bre 1801,
comme
l'avaient été les
le
28 octo-
deux Conseils,
le
7 août 1800.
Il
fut décidé
maintenue
les
et
que la Constitution du 29 mai serait
qu'un Sénat intérimaire exercerait
pouvoirs qui
kii étaient attribués
par
elle.
Ce
Sénat, présidé par Dolder, fut dominé par l'élément
HlLTY.
Montchoisy (Louis-Antoine Choin, baron de).
Elève au corps royal d'artillerie en 1765, garde du corps. Capi(1) Cf.
(2)
taine en 1784. Colonel en 1791, général de brigade en 1793, divisionnaire en 1795. Campagnes du Rhin, des Alpes, d'Italie et d'Helvétie. Inspecteur en chef aux revues en 1802. Mort en 1814.
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
conservateur,
dammann,
Dolder,
le
bien que pour l'élection du Lan-
si
ce
Aloïs
fui
aovembre
21
71
Reding qui passa contre
1801.
Ainsi, grâce à trois ans de discordes intérieures,
première magistral
la
ii
du p
trouvait dévolue
l'ennemi du Directoire, au chef de l'insurrection
au champion déclaré
petits cantons,
des
ralisme,
I
Lire
e1
comme
chez qous, avant
réactionnaires
-
en
allaient
constitutionnellement
la
fédé-
«lu
18 fructidor,
le
arriver
à
détruire
constitution.
laparte ne pouvait admettre un pareil retour
en arrière. Montchoisy, coupable de s'y
êti
rappelé.
fui
Reding avait passé
énergique
était
hasards de
les
l'intérêt
sa
râ au
politique,
tenait à y rester dans
il
de Bon petit canton
et
<!»'
son parti.
ne pouvait Be flatter d'y réussir contn
Il
de Bonaparte.
1s.
Arrivé
décida donc de taire
11
7
l<
Talleyrand,
Il
ambitieux. Porté au pouvoir par
ei
la
Bervice étranger.
décembre,
et
,
le
15,
il
il
le
l<
voyage de
eut
deux conféren
fut
n
i
u
par
le
Pre-
mier Consul.
Bonaparte
que
montra
les affaû es
lui
vinrent que
qu'il
parte
lui
le
fallait
de
la
qu'il connaissait aussi bien
Suisa
deux con-
!
parti conservateur était
le
ménager en
respe< table
ina-
Suiss<
ménageait en France; mais deux questions
upèrent but
squi lies ils ne pur int bc mettre
le
l<
cord; celles du pays de
Bonaparte
Be refusait
paya de Vaud bous
la
Vaud
et
du Valais.
formellement à ramener
domination de B
le
Quant
NAPOLÉON ET LA SUISSE
72
au Valais, nous l'avions occupé en 1798 pour nous
du Simplon. Actuellement,
assurer la route
administré par
le
il
était
général Turreau dont l'énergie,
qui confinait à la brutalité, soulevait de nombreuses
protestations. Mais Bonaparte entendait le garder
ou tout au moins en garder une partie, c'est-à-dire
gauche du
Rhône, de Martigny jusqu'à
Brigue, toujours pour les mêmes raisons stratégiques. Bref, l'examen de la question fut ajourné.
Reding ressentit vivement ce double échec. En
la
rive
dépit des conseils que lui envoya Bonaparte dans
une
lettre pleine de
laissa circonvenir,
haute raison politique
au retour, par
(1), il
les exaltés
se
de son
au dehors, un autre appui que le
nôtre. Il le demanda aux monarchies du continent,
à l'Autriche, à la Prusse, à l'Angleterre. L'Autriche
parti. Il chercha,
reçut M. de Diesbach sans lui donner d'encourage-
ments.
La Prusse
refusa de recevoir M. Lentulus,
de Berne. Seule, l'Angleterre, dans la perspective
d'une rupture avec nous et attentive à ménager
tout ce qui pouvait nous être désagréable,
aux oligarques son argent
et
le
offrit
concours de sa
diplomatie.
En même
temps, on travaillait à une nouvelle
constitution qui fut publiée le 26 février 1802. Elle
animée de l'esprit fédéraliste et fut naturellement attaquée par les unitaires qui profitèrent
d'une absence de Reding pour se délivrer de lui et
pour écarter tout un état-major d'oligarques dans
était
(1)
Lettre du 6 janvier 1802.
On
la
trouvera au chapitre suivant.
:
LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE
lequel figuraient, avec Diesbacb de Carouge,
Hirzel
guer,
pas
n'étail
d*
Lucerne (17
1
une transaction entre tous
!;ni
laissail
subsister l'unité de
tageai
le
tal
confiail
dammann,
la
Mais
avril).
les intéi
,
i
<
i
un
un Lan-
à
de deux statthaîters
assisté
Elle
'
•
une Diète
pouvoir exécutif
le
prop<
i'ui
République. Elle par-
législatif entre
pouvoir
e1
rem-
tut
fini.
29 mai, un nouveau Pacte fédéral
I.
S
Salis, Zellvé-
Reding
quelques autres.
el
Rùttimann,
placé par
I
Thormann, Wyss, les
de Reding,
droit
bras
le
de cinq
et
ministres, les uns et les autres choisis par le Sénat.
Dôlder, cette
Rûl Limann
al
nommé.
fois, fut
et
cette transaction qui fui appelée
de notables,
bisciste
les
la
Depuis
pation
fui
la
ensuite soumise au plé-
une grande majorité, Bauf dans
cantons. C'est
guerre
d'elle
pourtant
paix de Lunéville, nos troupes d'occu-
étaient
réduites
écrivait à Berthier,
à
une seule division.
«
Toutes
ministre, se
,r
les
X
6 thermidor an
rapp<
I.
(25 juil-
troupes qui sont en Helvétie, citoyen
mettront
en
marche
août) pour évacuer ce pays...
sable qu'au plus tard
de
le
le
Le
1802)
let
(l
qu'allait
civile.
Premier Consul en décida brusquement
II
deuxième
la
Approuvée par une assem-
elle
recueillit
el
petits
Bortir
avait pour adjoints
de Zurich.
Ftissli,
constitution helvétique.
blée
Il
troupes
1
l»
françaises
existe d'artillerie de
le
11
20 thermidor
en
Helvétie.
thermidor
11
est
il
indispen-
n'y ait plus
Tout
ce
modèle français, de munitii
qui
NAPOLÉON ET LA SUISSE
74
de guerre appartenant à l'armée sera également
évacué sur
arsenaux
les
les
plus proches.
Le Valais forme une république indépendante
sous la protection de la France, de
l'Italie,
Nos troupes continueront à y
troupes du Valais feront partie de la
vétie.
de l'Hel-
rester.
7
e
Les
division
militaire...
Vous
ferez connaître
au général Turreau que
intention est qu'à dater du 1 er fructidor,
il
mon
laisse
nouveau gouvernement du Valais, qui sera
probablement formé à cette époque, de la plus
jouir le
entière
indépendance,
qu'il
restitue
lui
revenus du pays, de manière que
çaises ne coûtent rien
On
les
troupes fran-
aux habitants.
deux demi-brigades
lui laisse
tous les
afin qu'il puisse
travailler avec le plus d'activité possible
au chemin
du Simplon.
Sous quelque prétexte que ce
soit,
les
troupes
françaises ne doivent plus passer désormais sur le
territoire de l'Helvétie, ni
La route
la rive
dans
le
pays de Vaud.
d'étape passera de Genève au Valais par
gauche du lac
à Villeneuve...
Léman
et
par
le lac
de Genève
»
Ce rappel n'était pas particulier à la Suisse. On
appliquait également cette mesure à nos troupes
de Naples et d'Ancône, mais dans la crise que traversait le pays, l'évacuation fut accueillie par le
gouvernement avec une inquiétude que
ments allaient justifier.
En
que
effet,
les
les
événe-
à peine nos troupes étaient-elles parties
oligarques se déclarèrent.
.
LA RKPUHLIOUI: BELVÉTIQ1
A l'instigation
petits
de Reding
el
E
do ses partisans,
cantons qui regrel taienl Leurs Landesgi meinde
D'autres,
soulevèrent.
même
Zurich
Oberland,
Appenzell,
adhérèrenl au mouvement.
Le gouvernement décida de recourir
(4
les
à
force
is
août) et confia des troupes au général Andermat
premiers coups de feu furenl échangés dans
du
nuit
au 28 août sur
'27
d'Unterwalden, auprès d'Hergyswill.
<•(
juivis
très perplexe.
fui
Que
faire?
l'appui de la France, en vertu du traité
L798?
furenl
Ils
d'une courte trêve pendant laquelle
vernement
La
Lucerne
frontière de
la
i
gou-
Le
Demander
du 19 août
s'y résigna.
Il
Bonaparte envoya deux des demi-brigades helvéaotre servi
tiques à
Les
gouvernement
du
jours
moins comptés. Ce
Zurich donl
•
quitter
lui
Lança
lierne
ministre Verninac,
retirer à
se
Quelques jours après,
blaient
Le
Les
réunissait
Les
la
gouvernement
avec
aotre
Lausanne.
rassem-
fédéralisl
dans une Diète qui s'ouvril
septembre, sous
les
boulets Bur
septembre,
1S
le
el
quelques
s'emparer,
ne pul
il
pas
étaient
en vain qu'en reprenanl
fui
Andermatl
hostilités,
n'en
à
Sohwitz
présidence de Reding,
el
Le
qui
députés de douze cantons. Reding
>
prononça un discours en1 housiaste.
u
Soyez
Les
bienvenus, chers
celle terre de
plus petits,
lu
et
nobles amis, but
dans un des cantons
mais des plus connus pour Bon amour de
La
liberté. C'est
1308
et
qu'elle a
Liberté,
ici
que
La
Liberté suisse est
succombé en 1798 sous
les
née en
attaques
NAPOLÉON ET LA SUISSE
76
réunies
de l'intérieur et
de l'étranger.
C'est
ici
pour revenir
à la vie et qu'elle renaît, grâce au Dieu tout-puissant, pour propager de nouvelles bénédictions
qu'elle a tenté dès lors tant d'efforts
autour
La
d'elle.
Etc.
»
Diète déclara qu'elle entendait défendre l'indé-
pendance du pays garantie par la paix de Lunéville
et promit une constitution nouvelle capable d'assu-
En même
rer la tranquillité publique.
troupes
poursuivaient
leurs
temps, ses
avantages
et
s'em-
paraient de Morat et de Fribourg.
Le général en chef Bachmann, ancien colonel au
service de Louis XVI, entrait dans le pays de Vaud,
travaillé par Rovéréa et quelques autres partisans
de la réaction. Il menaçait Lausanne et se flattait,
suivant ses expressions, de
gouvernement
«
jeter
dans
le
lac le
».
Celui-ci songeait à se retirer en Savoie.
de l'unité semblait perdue.
C'est alors que
Bonaparte intervint.
La cause
CHAPITRE
III
LA MÉDIATION
(1803)
Bonaparte, devenu Premier Consul, n'avait pas
cessé de porter
un
vif
intérêt
aux
de
affaires
la
Suisse.
Dès
le
le
début de 1800,
-
p
question.
la
toire.
11
lui
i
présenter sur
fait
institutions, la lutte des partis,
mémoire de Talleyrand.
cieux
bien
B'était
il
11
allait
fucuv
qui
prépara
y travailler bous
le
connaissait
Celui-ci
étudiée sous
l'avait
de
projel
un judi-
le
la
le
Dû
Consulat.
Malmaison,
remanié par Bonaparte.
Bonaparti
il
avait
l'idée
qu'il
pagne
d'Italie.
ne
;
>mmen1
savait
dans
l'acte
habile
fait,
pas.
parte ave<
Marengo, dans
La Suisse, avec son import
la
y
Ce
de
bra-
tomber sous une autre
nôtre. Elle y tomba en 18<
tomberait-elle? Bonaparte ne Le
serait
pas
une grosse erreur que de voir
1803
préméditation.
I
après
rapportée de sa première cam-
devait
influence que
affermi,
le
résultai
Les
d'une
circonstances
longue
ont
ton se présenta, elle fui saisie par
la
décision qui
lui
était
et
tout
Bona-
habituelle.
L
NAPOLEON ET LA SUISSE
78
poire lui paraissait mûre, pour emprunter le lan-
gage
Il
qu'il tenait,
la cueillit,
mais
en
il
Italie,
à Miot de Mélito (1797).
avait eu la patience de la laisser
mûrir.
On
cielle
en a la preuve dans la correspondance
offi-
de Stapfer, ministre de Suisse à Paris pendant
la période qui précède l'acte de médiation. Stapfer
avait remplacé le Bernois Jenner. Bien qu'il n'ait
pas réussi à pénétrer
les desseins
de Bonaparte et
de Talleyrand sur son pays, sa correspondance n'en
moins la prudence, les ménagements et
la bonne foi de notre gouvernement (1).
Stapfer écrivait, le 17 septembre 1800 « ... Le
gouvernement français lui-même flotte encore au gré
des événements et son système de conduite, par rapport à la Suisse en particulier, n'est pas bien assis.
Toutefois, son projet constant et inaltérable est
d'empêcher que la Suisse, soit par son organisation
intérieure, soit par ses relations politiques, ne
puisse jamais se rapprocher de la maison d'Autriche
ou devenir un instrument de ses vues ambitieuses.
Un principe dont le gouvernement français ne se
départira jamais est d'exiger que les bases de notre
Constitution, quelles qu'en soient d'ailleurs les modiatteste pas
:
fications,
ne diffèrent pas de
celles qui
ont été adop-
(1) Bonaparte, Talleyrand et Stapfer (1800-1803). 1 vol. Zurich,
1869, in-8°. C'est la correspondance de Stapfer avec le Conseil
exécutif et avec Bégos, ministre des relations extérieures de la
République helvétique. La première lettre est du 31 juillet 1800,
la dernière du 27 février 1803.
En
1803, Stapfer renonça à la politique pour se consacrer unique-
ment à
la littérature.
,
LA MÉDIATION
(Au Conseil exécutif.)
Puis trois semaines plus lard, au sortir d'une
audience de Bonaparte
« Le Premier Consul manifesta un grand désir de
réparer les maux dont nous avons souffert. Il me
par
tées
peuple français.
le
»
:
déclara d'abord qu'il était décidé à nous rendre
mais
notre antique neutralité,
ajouta qu'il
il
lui
absolument un passage en Italie. »
s'agissait du Valais. Puis tous les deux s'entre-
fallait
Il
tinrent d'une nouvelle Constitution.
«
Je lui représentai qu'il nous
un gouver-
fallait
nement peu dispendieux, paternel. Bimple comme
nos besoins et nos mœurs, aussi analogue à
anciens usages qu>'
tatif e1 les
besoins nés de la Révolution l'exigeraient
étranger à tous
surtout
et
bases du système représen-
Les
germes de division
les
de canton à canton ou de classe
taient
parmi nous, mais assez
intérieure en
tranquillité
particuliers devant
enter dans son
ses
aux
ininist iv
On
général
et
organisation, ses
puissances
intérêts
capable de
principes
et
entretiens.
pareils
Pour
Bollicité
pouvoir,
limitrophes.
Etc.
•
(
\u
Begos, LO octobre.)
voit tout Le profit
Langage
!•
plier Les
moyens, une garantie complète de notre neu-
tralité
de
exis-
pour assurer notre
fort
faisant
L'intérêt
classe qui
à
même
le
Plus
tard,
Les
il
attendait.
et
Il
deux partis qui
près brumaire, après
jacobins
il
tirer
reprendra
le
de Stapfer.
moment,
par
que Bonaparte pouvait
Les
L<
Be
•
était
d'ailleurs
disputaient
Le
poursuites contre
faveurs accordées aui
anciens
NAPOLÉON ET LA SUISSE
80
partis,
les
fédéralistes
à leur propre cause.
Il
pouvaient
le
croire
gagné
n'en était rien. Notre ministre
Reinhard fut vertement rabroué pour s'être « entouré
d'anciens oligarques dont la haine pour la République et le gouvernement français ne peut être
douteuse ». (Bonaparte à Talleyrand, 20 février
1801.) Et Stapfer ne cessa de se plaindre de lui
jusqu'à son rappel.
Stapfer,
écrivait de
homme
doux, était unitaire violent.
Reinhard à Bégos
:
« Il
a
dû
Il
se livrer sans
mesure aux chouans de l'Helvétie... Il s'entourait
des Condé et des Coigny de la Suisse... » Il lui reprochait de pencher vers le fédéralisme et « d'attiser le
feu des passions haineuses que son gouvernement
voulait éteindre... » (27 février.) Aussi, est-il heureux
d'écrire quelques mois après
« Enfin, nous avons obtenu le renouvellement de
la légation française. Reinhard est décidément rappelé. Verninac, préfet de Lyon, est nommé à sa
place. » Et Verninac est de son goût
« Vous trouverez en lui un homme de formes très
:
:
aimables et de principes libéraux.
Il
appartient à
cette classe estimable des premiers amis de la
Révo-
voulu la diriger vers le bien de l'huqui, malgré les excès auxquels ils se sont
lution, qui ont
manité
et
opposés, n'ont cessé de bien augurer de ses résultats
pour
(1)
bonheur des peuples.
»
(20 août)
Reinhard (1761-1837). Né dans
le
Wurtemberg, entré dans
le
(1).
la diplomatie française en 1792. Chargé de missions, directeur au
ministère, ministre des relations extérieures sous le Directoire.
le Consulat, ministre en Suisse et à Milan. Sous l'Empire,
ministre en Westphalie. Sous la Restauration, de 1815 à 1829,
Sous
LA MEDIATION
Les
de leui
unitaires,
SI
pouvoir
croyaienl
côté,
compter sur Bonaparte. Néanmoins, dans le projet
de la Malmaison, tout en restant (idole au principe
<lr
l'unité, il accordait davantage à l'autonomie
cantonale.
ne cacha pas son déplaisir de voir ses conseils
Il
peu suivis
unitaires.
législatif
des
:
L'Helvétie
«
profil
22 novembre L801, au Corps
disait, le
Il
transformé au
son projel
el
donné pendant
a
invoquanl
pouvoir
i
l«
IX
L'an
le
spectacle
chacun d'eux
quelquefois les armes de
d'un peuple déchiré par
partis
1«'>
et
el
[a-France. Nos troupes on1 reçu l'ordre de rentrer
sur notre territoire. Quatre mille seulement restent
Helvétie, d'après
encore en
autorités locales qui ont
Si
m vr ni
l'
vœu
le
des
les
réclamé leur présence.
Helvétie a présenté au Premier Consul
des projets d'organisation. Souvenl
mandé
de toutes
Toujours,
conseils.
l'indépendan<
elle
a
de-
rappelé
l'a
il
lui
.
Souvenez-vous seulement, a-t-il dit quelquefois,
du courage
des vertus de vos pères. \\.z une
i
t
<
organisation simple
ministre auprès de
de
i
Institut,
il
ique.
l"ilit
nopli
.8
ESn
80
1
avait
I
-
i
.
\\<.
m
l
leurs
mœurs
Songez
iur
in ii\ re ré<
ni
•
en .\r
B
62
(1
lé\ olul ion,
1822
rateur,
Litti
rame
:
minisl
Rhône
el
minisl
renom
à la polil ique poui
épousé une fille de
I,
(2).
Confédération gerraaniq
la
aél
lui
Reinhard, par W.
s uni
\ ernin ic
comme
i
itui
i
1
l
rieur
Délai roix.
(2]
I
du Stapfer. Voir plus haut. (Lettre du
I
8
i
NAPOLEON ET LA SUISSE
82
à ces religions, à ces langues différentes qui ont leurs
limites marquées, à ces vallées, à ces
montagnes qui
vous séparent, à tant de souvenirs attachés à ces
bornes naturelles, et qu'il reste de tout cela une
empreinte dans votre organisation. Surtout, pour
l'exemple des peuples de l'Europe, conservez la
liberté et l'égalité à cette nation qui leur a, la pre-
mière, appris à être indépendants et libres.
»
Ce n'étaient là que des conseils et ils ont été
froidement écoutés. L'Helvétie est restée
sans
au milieu des orages. Le ministre de la République n'a montré qu'un conciliateur aux partis
divisés et le général de nos troupes a refusé aux
pilote
factions l'appui de ses forces
C'est
à
ce langage
que
(1). »
faisait allusion Stapfer
lorsqu'il écrivait, quelques jours après
:
y a lieu d'espérer que la sagesse de notre
gouvernement et son empressement à réaliser la
«
Il
Bonaparte croit adaptée à nos
besoins et qui, par là même, a une garantie qu'on
chercherait en vain dans un autre projet quelconque,
ramèneront peu à peu le héros à des sentiments de
bienveillance plus prononcés envers les autorités de
constitution que
l'Helvétie.
Bonaparte déteste les changements et innovations perpétuels qui empêchent qu'aucune partie
du service public ne prenne de la consistance et ne
«
s'affermisse sur ses bases.
(1)
Exposé de
législatif.
est en
la situation de
— Correspondance,
germe dans
t.
la
Il
n'est pas
homme
à
République, présenté au Corps
Tout l'acte de médiation
VII.
—
ces quelques phrases.
LA MÉDIATION
83
revenir -ans cesse sur ses premières idéos.
(I)u
»
27 novembre.)
Peu après, nouvelle surprise L'élection de Reding
la dignité de Landammann.
:
à
Elle trouva
Bonaparte
mal disposé.
fort
Talleyrand de se plaindre de
gnit à
kion qui
animait
Petit Conseil
le
et
l'esprit
Il
enjoi-
de n
nouveau chef
le
du gouvernement.
«
«
Paris, 9 frimaire an
novembre
(30
citoyen
nécessaire,
es1
Il
X
1801).
que vous
ministre,
donniez au citoyen Verninac des instructions sur
H
conduite à tenir en Helvétie.
«
Tous
hommes
1rs
attachés
à
la
France
plaigne ni de la composition actuelle du Petil Conseil
Landammanns
des
'•t
mont
iv
et
déjà ce gouvernemenl
réacteur.
faire aucun acte
Le citoyen Verninac ne
nsible, mais faire connaître confidentiellement
que je suis extrêmement mécontent de l'esprit de
«
<
1
ction que parait diriger les
Conseil
Petit
;i
tous
ont
j'ai
I-
les
;
que
«
»i
t
Landammanns
je ne Bouffrirai
hommes de
la
et
le
pas qu'on Insulte
Révolution, à tous ceux qui
montré de l'attachement
la République; (\\\>'
vu avec peine que déjà I»' gouvernement oubliait
principes de modération; que la composition «lu
;'i
Petit Conseil
mais
li'
actuel
n'était
pas
le
résultat
triomphe d'un parti; que
ne pouvait
h
l'amalgame,
gouvernement
considéré que comme une
être
pi m\ isoire
<!.*
;
qu'il
v
l»
n'était
pas
l<
gitime,
NAPOLÉON ET LA SUISSE
84
puisque
le
Corps
culbuter la Diète
législatif n'avait
;
pas
et que, d'ailleurs, le
le droit
Corps
que
légis-
composé que de seize membres que
étrangement se jouer des nations que de croire
latif n'était
c'est
de
;
France reconnaîtra la volonté de seize individus comme le vœu du peuple helvétique que le
la
;
rappel de tous les
l'Angleterre,
sans
hommes
qui ont été à la solde de
concert avec
le
gouvernement
une véritable insulte à l'alliance qui
unit aujourd'hui les deux républiques.
« Le citoyen Verninac doit donc, dans toutes les
circonstances et publiquement, dire que le gouvernement actuel ne peut être considéré que comme
provisoire et faire sentir que. non seulement le gouvernement français ne l'appuie pas, mais même
n'est pas satisfait de sa composition et de sa marche.
Le citoyen Verninac doit continuer à nous donner
des renseignements sur l'esprit qui anime le gouvernement, ainsi que chaque ville de chaque Canton.
Bonaparte. »
« Vous ferez connaître au citoyen Verninac que
je ne veux point, pour ministre helvétique à Paris,
du citoyen Diesbach, de Carouge (1). »
Les mêmes griefs se faisaient jour dans l'ordre qui
rappelait le général Montchoisy
« Vous ferez connaître, citoyen ministre, au général Montchoisy, commandant en Helvétie, par un
courrier extraordinaire, que le gouvernement ne
reconnaît pas le gouvernement actuel helvétique et
français, est
—
:
(l)ance,
t.
VII, n. 5883.
MÉDIATION
LA
avec peine
voit
commandanl
réaction qui se prépare dans ce
La
pays contre tous
amis de
les
France. Le général
La
Helvétie
en
85
n'appuyer
donc
doit
aucune mesure de ce gouvernement
el
ne faire aucun
acte de reconnaissant
Je désire que vous fassiez connaître an général
«
ntrichard qu'il
urgenl qu'il se rende sur-le-
es1
champ en Helvétie. — Bon w lrte.
dr
thier, ministre
Rien d'étonnanl
dans
R ding,
Lorsque
vinl
celui-ci
Diesbach,
mois
de
L801.)
d<
cembrej
accompagné de
désagréable
Carouj
«I.-
du
Paris,
à
décembre
2
pu s'entendre avec
n'ait
qu'il
couranl
Le
Du
guerre.
La
(An général Ber-
b
à
Bonaparte.
commenl céder sur deux questions, comme celles
<lu pays de Vaud h du Valais ?
On a vu quelle était la condition du pays de Vaud
El
avant
L798
de quelle joie
et
affranchissement. Jusqu'en
ne désespéra
nois
pas de
L815,
Vaud
tient
onal,
mœurs
ri
Bonaparte.
Il
v
fourni
(Bonaparte)
Français
étant
langue;
ri
l«-
(20 janvier
plu
Le
prétexte
joug.
<!>•
à
«1''
L'honneur
par
leurs
qu'une peuplade
L'idée
\M
mands
répuj
L8< yl.)
pays de
notre
Vaud nous
intervention.
Il
avait
nous
donné des soldats comme
général Vmé<
Harpe, que Bonaparte avait eu bous
avait
ordr»
avait
Le
ber-
?
gouvernée par des
l'en ici;
a
esprit
Vaudois
leur
patriciat
L'indépendance du pays
:
dans son
Les
I»'
son
accueilli
replacer sous
Le
Pourquoi l'aurions-nous aidé
Stapfer écrivait
avait
il
l«'
s
et
dont
La
mort
Lui
avait inspiré de touchants
NAPOLÉON ET LA SUISSE
86
regrets
;
comme
général Reynier (de Lausanne),
le
que Bonaparte avait apprécié en
nous donner Jomini et d'autres
témoignait un attachement qui se
1815. Il y avait donc entre lui et
Egypte
encore.
;
il
allait
Il
nous
soutint jusqu'en
comme un
nous
tacite contrat qu'il était impossible de déchirer.
Le
Premier Consul se montra intransigeant sur cette
question.
Il
racontait plus tard qu'il aurait dit avec
vivacité à Reding
:
Ceci est
«
mon
sang
et le soleil
rebroussera du couchant au levant, plutôt que
sous la domination de Berne.
«
Mais
»
Et
il
Vaud
ajoutait
:
n'en démordait pas et revenait toujours à
il
son cheval de
canton de Vaud. »
La question du Valais semblait également difficile
bataille, qui était le
à résoudre, parce que la Suisse et Bonaparte y
attachaient la même importance.
Louables Cantons avant 1798, le
Valais était partagé en haut et bas pays qui n'étaient
Simple
jamais
allié des
d'accord.
Le
pauvre, dominé par
le
Haut- Valais,
clergé dont
montagneux,
le
chef était
l'évêque de Sion, avait la prétention de gouverner
le
Bas- Valais, plus riche et ouvert aux idées
libé-
du pays de Vaud. Ces luttes incessantes
étaient une cause de faiblesse pour ce petit Etat.
Rattaché à la République helvétique en 1798, il
n'en devint pas plus tranquille. Mais après Marengo,
il prit pour nous une importance toute nouvelle.
rales
La
nécessité de maintenir des relations plus étroites
avec la vallée du Pô avait attiré sur
le
passage du
Simplon l'attention de Bonaparte. Les perpétuelles
discordes du Valais pouvaient nous en fermer la
LA MÉDIATION
route. Voilà pourquoi
il
le
occuper par
fit
le
général
Turreau.
La
comme
Poe portait
Le voyage de Reding avait
Suisse protesta vivemenl
atteinte à son territoire.
si
pour objet de faire restituer le Valais à l'Helvétie.
fut convenu qu'on le démembrerait puur nous
Il
partie qui longe
laisser toute la
Rhône, de Brigue
abandonnerions
accroissement
à
1»'
Martigny,
et
Frickthal
à
de territoire
qu'en échange aous
Suisse,
la
lu
«lu
-
I.
trait
le
minées. Mais quand Reding fut de retour
disp
livrer le
pousser
les
hauts
Stapfer écrivait
ridérer,
imme
indéteret
parut
Valais. Ce qui
le
cris à Stapfer.
Talleyrand
qu'il
et
ne pourrai!
son ministre, que
destructeurs de son indépendance
les
:
à
décidément
Premier Consul
le
Rhin,
pays aux fédéralistes, Bonaparte
déclara qu'il gardait
lit
le
Lunéville.)
d
accord restaient
conditions de cet
un
plus
Jura. (Le
Frickthal, qui est aux portes de Bâle, sur
venait de aous être cédé par
du
rive droite
la
de
plusieurs
isentieDes
boui
(la
de
vous persistez à vouloir en détacher
une partie aussi intéressante que le Valais (1)
prospérité,
bî
.
Mais pour a'être point d'accord ai
deux point-
particuliers,
pas moins
nait
vernement
les
i
R
dii
g sur
Bonaparte n'en compre-
devoirs qui s'imposaient au gou-
helvétique
et
ce
que
D'en fut pal moins tUpull qu
\ alais devint, au
le
moû
petite république garantie par les trois r
helvétique
qui ne 1<
réclamaient
les
Il
l
.
.
une
Fran-
NAPOLEON ET LA SUISSE
88
du pays. Voilà pourquoi, après son audience
de congé, il adressait au Landammann la lettre sui-
intérêts
vante
:
«
Paris, 16 nivôse
an
X
(6 janvier 1802).
Citoyen Reding,
«
Depuis deux ans vos concitoyens m'ont demandé quelques conseils sur leurs affaires. Les
«
conseils
à bien et
ont peu
donnés auraient pu les mener
leur épargner deux ans d'angoisses. Ils en
que
je leur ai
profité...
Vous me paraissez animé d'une ardeur sincère
pour le bonheur de votre patrie. Puissiez-vous être
«
secondé par vos concitoyens et l'Helvétie reprendra
sa place parmi les puissances de l'Europe.
«
Vous avez
souffert de grands
grands résultats vous restent
:
maux, mais de
la liberté et l'égalité
de vos concitoyens. Aujourd'hui, quelle que soit
où un Suisse est né, sur les bords du Léman
ou sur ceux de l'Aar, il est libre. C'est la seule chose
claire que je vois dans votre état politique actuel.
La base du droit public est désormais de maintenir
en tout l'ordre existant...
« Il est vrai que vous êtes sans institutions, sans
gouvernement, sans volonté nationale. Mais pourla place
quoi vos concitoyens ne feraient-ils pas un effort
vigoureux?
ancêtres
système
Ils
et
et
n'ont qu'à imiter les vertus de leurs
au bien général l'esprit de
Alors, vous n'aurez à redouter
sacrifier
de parti.
aucune autorité qui serait le produit de prétentions
injustes. Vous aurez un gouvernement, parce qu'il
.
LA
aura pour
L'opinion
lui
volonté nationale
est
Il
MKIMATÏON
qu'il sera le résultai
et
de
la
(1)... »
impossible de mieux dire, mais Bonaparte en
parlail
son aise. Gel
à
effort
-
vigoureux
qu'il
demandait à la Suisse, l'aurions-nous obtenu de
nous-mêmes, en France, dans la lutte de dos partis,
sans son Intervention el sans le coup d'Etal ? C'esl
pour cela sans doute que ce génie impatient, épris
d'ordre et de discipline el satisfail du calme qui
aail
chez nous,
.
de l'imposer chez
attendant, après avoir
pensait, à
qu'il
Corps
En
se crut le droil
m
France, dans son
La
dans sa
législatif, à la Suisse,
tout haut
<lil
au
lettre à Redii
mblail se désintéresser des affaires du pays.
Stapfer écrivail dans le courant d'avril
Le Premier Consul témoigne de l'humeur toutes
«
fois
les
qu'on
lui
parle de la Suisse,
affaires plus épineuses el
qu'aucune de
Et
«
:
...
J'ai
citoyen
il
trouve qos
plus difficiles à arranj
Tout occupé...
celles qui
mois Buivanl
le
e1
»
:
eu hier une Longue conférence avec
Talleyrand...
vernement
Le
français
affaires de la Suisse;
>nseils, et
ministre
était
las
me
de
se
dit
que
Le
Le
mêi
que jamais on n'avail voulu
*
<
1
j
1
i
1
répugnait
è
mettre une fois de plus en conseillant une constituti
Il
me n<
ajoute,
.i
e1
il
ent it\
comme
du 29 mai. i
semble bien que, cette fois,
comoir le dénouement
qui peut être serait rejetée
celle
.I
,
t.
VII,
|
NAPOLEON ET LA SUISSE
90
L'opinion de plusieurs membres marquants du
«
corps diplomatique est que Bonaparte veut amener
choses en Suisse au point qu'on lui offre la pré-
les
vous
que pour n'avoir pas
reprocher d'avoir rien caché, mais j'avoue que
sidence. Je ne
à
me
de la
j'ai
Il
difficulté à
n'allait
Aussi
Gomme
écris ceci
croire.
»
(8
mai 1802.)
pas tarder d'être persuadé.
bien,
on
y
l'a
événements
les
vu,
les
Reding, força
le
pour Lausanne
et
précipitèrent.
oligarques saisirent l'occasion
de reprendre la lutte contre
fédéraliste, réunie à
se
les unitaires.
La Diète
Schwitz sous la présidence de
gouvernement de quitter Berne
il sembla que les jours de la Répu-
blique helvétique étaient comptés.
Ney, qui fut peu après chargé de conduire
les
opérations militaires, écrit dans les Mémoires qui
sont attribués
lui
«
:
Les chefs de l'insurrection n'en cachaient ni
motifs, ni le but.
voulaient
régissaient
le
Ils
ne dissimulaient pas
qu'ils
renversement des institutions qui
et
le
rétablissement
de
les
celles
les
qui
existaient avant la révolution de 1798, c'est-à-dire
qu'ils
entendaient rendre aux Cantons leur souve-
raineté particulière, former autant d'Etats séparés
qu'uniraient seulement les liens de l'ancienne Confé-
dération et qui n'auraient d'autre lien qu'une Diète
membres seraient obligés de se conformer
aux mandats impératifs de leurs commettants.
dont
les
C'était là le but qu'ils voulaient atteindre et
avaient mis à
caractérise les
le
ils
poursuivre toute l'obstination qui
hommes
de montagnes.
MÉDIATION
LA
Tant que
territoire,
force.
-ni)
troupes françaises avaient occupa
les
bornés
3'étaienl
Il-
en ûattanl
Les
Le
pas cherché à employer la
n'avaient
il-
9i
ménager
à s'en
moyen,
le
espérances de Leur parti,
soit
en
sollicitant auprès des cours étrangères, de celles de
Londres
Vienne surtout,
de
et
pussent opposer
à
celui
que
an
appui
qu'ils
France donnait au
la
nouveau système politique (1).
L'année des insurgés comptait <!.• 7 0<>< là soon hommes, dont 1 000 à 1 500 et aie ni à La solde de L'Angledan-
terre
la
guerre précédente. Les chefs qui
commandaient. SOUS
Baclunann, Wat-
les ordres de
Anl* der tviauer,
rville,
b<
Roverea, Herrenschwandt,
tous anciens officiers de mérite, a'étaienl
instruments dans
présentait
main de Reding,
la
Cantons
à
Un mot
«
lin à
Talleyrand,
Le
Lutte
reconnu.
conformité du
Que
le
civile.
pour mettre
gouvernement
suffirail
pour affermir
et
guerre
La
8 septembi
du Premier Consul
dos troubles
qu'il a
la
du Nidwald.
e1
Stapfer était au désespoir devant
écrivail
e1
que des
plus de chances de Buccès que Lors de
L'insurrection des petits
Il
la
Le
Premier Consul déclare qu'en
traite d'alliance,
il
est
prêt a
donner
gouvernement helvétique contre ses
ennemis Intérieurs et que Le chef de La division la
ours
au
plu- rapprochée de l'Helvétie a L'ordre d'entrer à
La
première réquisition du gouvernement et que cette
déclaration -<»ii publiée d'une manière autheni
ique...
(1)
Niy,
M
LU.
NAPOLEON ET LA SUISSE
92
demandait à Talleyrand de protéger
Il
de
tution
ministre,
1802.
besoin
a
qui
Une
«
la consti-
répondit
constitution,
le
défendue par des
d'être
baïonnettes, est-elle une bonne constitution?
»
Mais ce n'était pas seulement la constitution de
1802 qui était en jeu. C'était encore l'œuvre de
1798, à laquelle le Directoire et Bonaparte lui-même
avaient travaillé
dont
les
;
c'était la
conquêtes
Révolution tout entière,
avaient passé dans
civiles
nouveau droit helvétique;
Bonaparte voyait reparaître
dans
et,
les
cette
mêmes
le
lutte,
adversaires,
toujours vaincus, jamais découragés, l'ancien régime
et l'étranger.
Après Campo-Formio, après Lunéville, après
Amiens, alors que toute l'Europe, désarmée par
nos victoires, était tranquille,
réussi
à trouver
c'était la Suisse.
Cette
fois, la
avaient encore
un nouveau champ de
fallait
Il
en
bataille;
finir.
patience de Bonaparte ou son calcul
touchait à son terme.
La
ils
Il
éclata.
Diète fédérale avait envoyé à Paris
le
colonel
de Mulinen, parent du nouvel avoyer de Berne et
membre du
de
le
patriciat triomphant.
recevoir et lui
Dans une
violence,
des
les
il
lettre
fit
Bonaparte refusa
enjoindre de quitter Paris.
à Talleyrand,
déclarait que rien ne lui avait échappé
mouvements de
la Suisse,
mais que
événements qui venaient d'avoir
gaîté de
d'une extrême
cœur
et
étrange ineptie de
ma
consolider
lieu, c'était,
sans raison, consolider
ennemis de la République. Et
«
le
règne des
une
un pays que
certes, ce serait
part de livrer
de
MÉDIATION
LA
qous avons défendu contre
autrichiennes liguées
à
000 ou
1
mêmes
partie de ces
faisaient
(Dites-lui) qu'il parte
«
arrive
comme
Berne
à
un
pour eux. Qu'il dise bien
depuis deux ans, cela
est
500 soldats qui
1
dans douze heures,
trait el qu'il
lui
qu'il
rende compte
'lit
Sm
à
<>u
armées...
de tout ce que vous venez de
drapeau français entre en
années russes
les
>i
un
malheur
sera un
compatriotes que,
ses
un véritable jeu d'enfant,
temps que cela finisse, el que je ue vois pas
de milieu entre un gouvernement suisse fortement
anisê et ami de la France ou pas de Suisse.,. »
qu'il esl
(A Talleyrand, du 21 septembre)
1
quelques jours après, de sa
Kl
Cloud,
rédigeail
il
Française,
pn
).
main,
aident
«le
dix-huit cantons de
Saint-
à
proclamation suivante
la
Premier Consul de
Bonaparte,
«
(
la
la
:
République
République Italienne, aux
République helvétique.
la
Habitants de l'Helvétie,
Vous
ii.
deux ans un spectacle
offrez depuis
afïli-
Des Factions opposées se sont successivement
emparées du pouvoir. Biles <»ni signalé leur empire
passager par un système de partialité qui accusait
leur faiblesse
Vous vous
entendre;
si
leur Inhabileté...
el
«li-^mir^
êtes
trois
(l
endre
(
)
<la\ ant âge.
'ornspondan
vous
vous abandonne plus longtemps
l'on
vous mêmes, vous vous tuerez
ent
ans sans
.
I.
\
1
\ ot pe
1
1.
trois
hisl oire
à
ans sans vous
prow
•
«l
NAPOLEON ET LA SUISSE
94
leurs que vos guerres intestines n'ont jamais
pu
se
terminer que par l'intervention efficace de la France.
« Il
est vrai
que j'avais pris
mêler en rien de vos
ment vos
différents
des conseils et
abuser de
le parti
de ne
me
vu constamgouvernements me demander
affaires. J'avais
ne pas
mon nom,
les
suivre et
quelquefois
selon leurs intérêts et leurs
passions.
Mais je ne puis ni ne dois rester insensible au
malheur auquel vous êtes en proie. Je reviens sur
ma résolution. Je serai le médiateur de vos différends, mais ma médiation sera efficace, telle qu'il
convient aux grands peuples au nom desquels je
«
parle.
«
Habitants de l'Helvétie, revivez à l'espérance
Votre patrie est sur
sera
immédiatement
le
bord du précipice;
tirée
;
tous les
hommes
elle
!
en
de bien
seconderont ce généreux projet.
«
Mais
si,
ce que je ne puis penser,
il
était
parmi
vous un grand nombre d'individus qui eussent assez
peu de vertu pour ne pas sacrifier leurs passions et
leurs préjugés à l'amour de la patrie, peuples de
l'Helvétie,
«
Il
vous seriez bien dégénérés de vos pères.
n'est
aucun
médiation dont
je
homme sensé
me charge est
qui ne voie que la
pour l'Helvétie un
bienfait de cette Providence qui, au milieu de tant
de bouleversements et de chocs, a toujours
veillé
à l'existence et au maintien de votre nation, et que
cette médiation est le seul
moyen
qui vous reste
pour sauver l'une et l'autre.
« Car il est temps enfin que vous songiez que,
si
LA M
patriotisme
le
l'union de vos ancêtres fondèi
e1
votre République,
continue,
s'il
républiques
mauvais
perdra infailliblement,
La
sonl
se
espril de vos factii
—
an XI
C<>
il
sérail
élevées,
destin
le
marqué
'-ût
vendémiaire
(8
septembre 1802.)
(
'J
et
une époque ou plusieurs
d'une des plus anciennes.
lin
la
le
penser qu'à
de
pénible
KM AT ION
*
liaient
paroles
accompag
mesm
de
Dans un délai de cinq jours après la
proclamation, le gouvernemenl réfugié à 1.
inné
devail p( tourner à Berne, le gouvernemenl rebelle
énergiques.
rassemblements armés
lissoudre, les
Boldats
les
el
Bervaienl sous
anciens
des
communes
les
citoyens qui avaient
donl
bliques depuis
étaienl
o
invités
I
.
trois
à
I
Lausanne
à
devait
se
Enfin, tous
que
quel
à
fût
leur parti,
moyens
Les
dans
le
les
plus
paj
«lu
destinés,
Premier Consul,
gouvernement
vaincre
opérations militais
-
avec
et
le
aux
l'un
transporter partout
une résistance
!
partie.
i
<
n Suis
Berne, avec deux exemplaires de
au
L'autre
armes dans
rendre immédiatement
si
proclamation
Légales,
Il
ans,
Rapp, aide de camp
et
leurs
exercé des fonctions pu-
rétablir la paix
..
cette
faisaient
qui
rendre à Paris pour y conférer
se
à
reçut L'ordre de
à
ils
Premier Consul sur
le
propres
régiments suisses,
Bachmann, déposer
les
se disperser
se
autorités
insurrectionnel.
ou se trouverait
c
œrter pour
les
général Ney, chargé de
conduire.
Mn
mettre
effet,
des
ordres
étaient
déjà
donnés pour
30000 hommes en mouvement. Un premier
NAPOLÉON ET LA SUISSE
96
corps de 7 000 à 8 000 hommes, tiré du Valais, de
la
Savoie et des départements
Rhône,
se formait à
de la vallée du
Genève. Six mille
réunissaient à Pontarlier,
hommes
6000 à Huningue,
et
se
une
division se rassemblait dans la République cisalpine
pour entrer en Suisse par le Tessin.
Ney, qui se trouvait alors à Nancy, devait se
rendre immédiatement à Genève pour y attendre
les nouvelles qu'il recevrait de Rapp et combiner
d'après elles les
mouvements
les
plus propres à
écraser toutes les résistances.
Toutes ces mesures, prises avec une promptitude
incroyable, car, en quarante-huit heures, la pro-
clamation était lancée, l'ordre de marche envoyé
aux troupes et Rapp sur la route de Lausanne, produisirent un effet extraordinaire.
La Diète, en même temps qu'elle députait le
colonel Mulinen à Paris, s'était adressée à plusieurs
Etats, à l'Angleterre, à l'Autriche, à la Prusse, à la
Russie, à l'Espagne. Sauf l'Angleterre,
aucun d'eux
n'osa souffler mot. Seul, malgré la paix d'Amiens,
le
cabinet Addington remit une note au citoyen
Otto, notre ministre à Londres, et envoya l'agent
Moore à Constance pour s'entendre avec les chefs
du mouvement oligarchique, s'assurer de leur énergie et leur offrir les conseils et l'argent de l'Angleterre.
Cette attitude singulière n'était pas pour inti-
mider Bonaparte. Talleyrand fut chargé d'en aviser
Otto qui dut travailler à calmer l'Angleterre. Bonaparte se chargeait de la Suisse. Sa résolution était
LA MÉDIATION
Il
ci
livrerait pas
ii.
par l'Angleterre
il.
convertir
dans
Lausanne.
à
Be rendit
il
qu'il infoi
aussitôt
de dire, sur
soin
fédéraux
Sénal
le
Berne.
à
y trouva des dispositions conciliantes.
Il
courut
Il
qui se chargea de prévenir
et
helvétique; puis
en
y. »
J
chez notre oiinistre Verninac
mission
:
matinée, Rapp, toul pou-
la
dreux, descendu de voiture
droil
500 mer-
9 à. d
ne laisserail
et
Suisse en un aouveau
la
5 octobre,
!.
sa
*Alp
!
Il
avait
aux avant-pos
Songez que Bonaparte,
route,
la
qu'il rencontrait
«
:
en paix avec l'Europe entière, peut diriger coj
vous 200
<>
(
hommes.
)i)
Etc.
»
Conseil fédéral s'empressa de signer un armis-
i
t
i
donna
Mais
sur l'Aar.
aller.
i
du
Lu né ville
J<>.
lution.
»p,
ne parlait
liète
I
Il
pas
\u contraire. Elle déclarait vouloir
X
(art.
ses besoins
I.
la
qu'elle tenait de la nature
droit
!
Bachmann
l'ordre au général
I
)
de
instil ui r
nances
el
Rapp envoya
du 21
.
)
Uors \
perser sur le-champ
et
1
du
par un
-
lil
d.
\
refus.
.-
1
1
1
!
>
1
1
1
I
1
recourut
à
;
1
usi r
traité de
Schwitz un ordre de
à
accueilli
fut
«'t
«
d<
di
(M-
Diète de se dis-
quelques
mou
5
monts de troupes, plus persuasifs que dangereux.
marcha sur Lucerne, Zug et
occupa. Il menaça Zurich, qui se rendit
général
I.
tien qu'il
Seras
Bans
résistance.
petits
Cantons ou
1
aienl
Paul
leurs
Stiguer
Il
les
se
dirigea
curés
prédicat ions
y
avait
<•!
les
ensuite
les
moines recomm
belliqueux
reparu,
contre
I
naturellement.
icin
A
NAPOLÉON ET LA SUISSE
98
Papproche de nos troupes, tout rentra dans
le
Ney
fit
silence et la Diète se soumit.
arrêter,
comme
Toutefois,
otages, quelques-uns des oligarques
remuants qui lui avaient été désignés par
Reding d'abord, puis Thormann, bras
Verninac
droit de Reding et secrétaire d'Etat lorsque celui-ci
était Landammann; Auf der Mauer, de Schwitz;
les plus
:
Zellweguer, d'Appenzell,
«
un
des plus riches parti-
peu instruit »; Wyss
et Hirzel, de Zurich; Balthazar, de Lucerne et
d'autres qui furent internés à Aarberg durant
culiers de la Suisse, exaspéré,
quelques semaines. Le terrain était déblayé.
Le gouvernement helvétique se transporta de
Lausanne à Berne, sous la protection de Ney et la
de Constance vit affluer chez
ville
elle les
émigrés
du parti vaincu. L'agent Moore dut regagner l'Angleterre sans avoir pu soudoyer contre nous cette
Vendée qu'on espérait trouver au pied des Alpes.
Ainsi se termina, sans effusion de sang,
acte de l'intervention de Bonaparte
le
premier
(1).
*
Notre ministre Verninac sombra dans cette aventure.
Dès
le
18 octobre,
il
avait été remplacé par Ney,
qui reçut les pleins pouvoirs pour traiter, avec les
instructions les plus judicieuses de Talleyrand.
(1)
Voir
t. II,
et les
les
historiens
de la Confédération, surtout Tillier,
Archives A. E. Amt. II.
Mémoires attribués à Ney,
bassade du général Ney.
—
LA MÉDIATION
T.-illeyrand écrivait, on effet
:
99
c
...
Vous ne
d
comprendre aux citoyens de l'Helvétie que le Premier Consul a surtout en vue Le
repos, le bonheur et La puissance de l'Helvétie.
cesser de taire
Les puissances étrangères ne son! plus ennemies
de la France, mais l'étal de paix ne saurait détruire
«
comme
l'envie. Elles ne sauraient toutes désirer,
France, que
politique
La
Suisse
regarder
«le
comme un moyeu
Etats voisins;
tranquille.
soit
agitations
les
d'inquiéter
la
dans leur
est
11
La
de L'Helvétie
France
bous
et
les
ces agitations présentent peut-être
el
quelques hommes ennemis de La paix de L'Europe
une perspective plus ou moins Lointaine d'une suite
à
de dissensions politiques qui pourraient avoir pour
résultai
renouveler
«le
La
guerre.
Ainsi, la tranquillité de l'Helvétie es1 un avanta
commun
Bage
L'Europe entière. Ainsi, son organisation
à
calme, sous
el
sauvegarde
la
«le
France,
la
La
paix générale;
devoirs
«lu
République de B'en occuper,
et,
gouvernement
dans un de
trouve
et,
par
de
la
aux grands Intérêts de
liée
là.
entre dans
il
Les
plus chers intérêts, de l'accomplir. Et<
Tel était
et
"•
'
si
a
Le
r
sens
11.
K
e1
••!
portée de notre intervention,
La
le
elle-même qu'on demanda de
s'organiser sur des hases nouvelles.
à
diriger sur Paris Les députés
avait
Le
dessein
semblable
députés de
de
Les
La
s'employa
y
du pays. Bonaparte
réunir dan-
celle qui venait
a
Ni
une Consulte
de réunir
i
Lyon
Les
République cisalpine.
Les unitaires de toute nuance désignés par Leurs
cantons
s'y
rendirent
.<\
ec
empressement
Sauf
i
NAPOLÉON ET LA SUISSE
400
Harpe, on y comptait tous ceux que nous venons de
voir mêlés à l'histoire agitée de ces quelques années
:
Pierre Ochs, le tribun de Bâle, Dolder,
de liège
»,
«
le
dévoué
Monod, Glayre, Piùttimann,
Usteri,
président du Sénat helvétique,
Stapfer, Henri
l'homme
Muller-Friedberg et d'autres.
Les fédéralistes
se dérobèrent à cette mission.
Bonaparte dut en désigner lui-même quelques-uns
pour représenter leur parti. Il choisit d'Afïry, de
Mulinen, de Watteville. Ils persistaient dans l'abstention. L'habileté de Talleyrand en triompha. Ils
se joignirent à leurs compatriotes, mais les unitaires formaient la grande majorité. Sur 63 députés,
étaient 45 contre 18.
ils
Tous devaient se trouver réunis à Paris pour le
15 novembre.
Le 4 décembre, Bonaparte chargea les sénateurs
ambassadeur, Fouché,
Rœderer et Démeunier, d'entamer les négociations
avec eux. Les députés se réunirent le 10, et BarthéBarthélémy,
lémy
leur
notre
ancien
donna lecture d'une admirable
Premier Consul. Elle
bases sur lesquelles on
jetait
allait
lettre
du
en quelque sorte
les
fonder l'acte de média-
tion.
«
Saint-Cloud, 19 frimaire an XI
(9
«
«
Aux
députes des dix-huit cantons helvétiques.
Citoyens députés, la situation de votre patrie
est critique.
fice
décembre 1802).
La modération,
la
prudence
et le sacri-
de vos passions sont nécessaires pour la sauver.
LA MÉDIATION
à la face de l'Europe, l'engagement de
pris,
i
ma
rendre
101
médiation
efficace. Je remplirai tous lea
devoirs que cette auguste Ponction m'impose. Mais
Bans
difficile
-I
simple avec votre assistance
La
«
Suisse
concours
voir.-
devienl
votre influée
e1
ressemble à aucun autre
oe
Etat,
uit par les événements qui s'y sont succédé depuis
plusieurs siècles, soit pas sa situation géographique
topographique,
et
les
de
soil
par
différentes langues,
les
extrême
différentes religions et cette
diffl
mœurs qui existe entre ses diverses parti' s,
« La nature a fait votre Etat fédératif. Vouloir
la vaincre ne
expose
11
homme
peut être d'un
ensuit»'
comment
sage.
conçoit la nouvelle
il
organisation du pays.
«
Ce qui
votre
nation
ronnent,
1
i
en
est
esl
e1
même temps
des
désir, l'intérêt
le
de
Etats qui vous envi-
vastes
don
L'égalité de droits de vos dix-huit cantons;
oonciation Bincèi
.
•
t
volontaire aux
privilèges de la part des familles patricienm
a
;;>
Une organisation fédérative ou chaque can-
ton se trouve organisé suivant sa
ligion,
lai
mœurs, son intérêt, son opinion.
a
La chose la plus importante, c'est de fixer
irisation de chacun de vos cantons en la soumettant
I
aux principes généraux. L'organisation
tons une
foi
ra à
ai
relations qu'ils devront avoir
rôti
aisation centrale,
i
d<
-
dix-huit
déterminer
ntre eux
et,
l
-
dés lors,
beaucoup moins imp
tante en réalité que votre organisation cantonal
NAPOLEON ET LA SUISSE
102
«
Après vous avoir tenu
le
langage qui convien-
un citoyen suisse, je dois vous parler comme
magistrat de deux grands pays et ne pas vous
drait à
déguiser que jamais la France et la République
italienne ne pourront souffrir qu'il s'établisse chez
vous un système de nature à favoriser leurs ennemis.
Le repos et la tranquillité de 40 millions d'hommes,
vos voisins, sans lesquels vous ne pourriez vivre
comme
individus, ni exister
pour beaucoup dans
comme
la balance
Etat, sont aussi
de la justice géné-
rale...
«
faut qu'aucun parti ne triomphe chez vous.
Il
Une
contre-révolution ne peut avoir
mier devoir,
nement
le
devoir
le
lieu...
Le
pre-
plus essentiel du gouver-
qu'un système
hostile ne prévale point parmi vous et que des
hommes dévoués à ses ennemis ne parviennent pas
français, sera de veiller à ce
à se mettre à la tête des
«
affaires...
Je méditerai tous les projets, toutes les obser-
vations que, collectivement ou individuellement, ou
par députation de canton, vous voudrez
me
faire
passer. Les sénateurs Barthélémy, Fouché, Rcede-
Démeunier, que j'ai chargés de recueillir vos
opinions, d'étudier vos intérêts et d'accueillir vos
vues, me rendront compte de tout ce que vous
désirez qu'ils me disent ou me remettent de votre
rer,
part.
)>
Après cette lecture, Barthélémy ajouta que le
Premier Consul était disposé à recevoir une députation de cinq membres, dans laquelle les deux
partis seraient représentés.
Il
invita Stapfer à les
LA MÉDIATION
choisir. Colui-ci
désigna d'Affry, Friedberg, Kuhn,
Reinhard de Zurich
et Riittimann.
L'audience eut lieu
le
L
à Saint-Gloud.
12,
députés furent introduits par
à
103
sénateurs destinés
les
partager leur travail. Chacun d'eux fut présenté
pendant deux heures, avec un
rare bonheur d'expression, avec La même sagacité
cl
l,i
même clarté, Bonaparte développa les id
individuellement
Plus
«
d'esquisser dans sa lettre.
venait
qu'il
et,
étudié
j'ai
géographie, l'histoire
la
habitudes de voire pays, et plus je
ne doit pas être assujetti à
qu'il
ci
des
à
toute
un gouvernemenl
convaincu
suis
un gouvernement
pour
représentatif
retrancher à la liberté des
c'est
Suisse,
La
-
L<
uniformes.
Lois
Etablir
«
me
e1
Cantons qui se sont toujours gouvernés démocratiquement... D'un autre côté, vouloir établir la
petits
démocratie dans des cantons riches,
mple, sérail vouloir L'impossible
dan«
divers.
Puis
une
trouble
Le
Il
Berne, par
jeter
et
Le
pays
confusion.
La
et
à
faut diversité de
gouvernement
à
des pays
il
va, rapide, clair, resserrant
forme concise
examine tour
\u fond,
à
il
tour
y
singulièrement
et
Le
fédéralisme
et
idé
Les
-
bous
vivante.
formation
d'un
11
L'unité.
aura plus de sûreté pour vous au
iblissement des constitutions cantonales qu'à
lille
si
»
gouvernement
quelque chose de
vernement central. Je
quelques personnes;
la
n'ai
je
central.
Suisse, avec
Que
La
je
votre u "u
r
qu'à intimider ou séduire
n'ai
qu'à dire au
Landam-
NAPOLEON ET LA SUISSE
404
mann
heures
Au
«
:
Voilà ce qu'il
je n'ai
me
faut. Si
dans vingt-quatre
pas de réponse, j'entre dans
le
pays.
»
gouvernements de canton, si
je demande quelque chose, on me répond
« Je ne
suis pas compétent
entrez et dévorez nos montagnes si vous le voulez, mais il faut convoquer la
Diète. » On convoque la Diète, cela prend deux
mois, l'orage se dissipe et le délai a sauvé le pays. »
contraire, avec des
:
;
Maintenant,
il
revient à ses devoirs
d'homme
d'Etat, chef d'un grand pays et soucieux d'assurer
la sécurité
de son voisinage.
Dans ce que je viens de vous dire, j'ai marché
comme un homme de votre pays. Maintenant,
«
comme
citoyen français, je vous dirai qu'il faut que
la Suisse, toute-puissante chez elle
pour tout ce qui
pour ce qui regarde la
France. Soyez indépendants pour vos affaires, vous
ne pouvez l'être pour les nôtres. Dans vos affaires,
vous n'avez qu'à songer à vous; dans les nôtres, il
la regarde, ne le soit pas
faut être pour nous. L'histoire prouve que la Suisse
a toujours été gouvernée par
France.
A
l'égard des Anglais,
ils
n'ont rien à faire
en Suisse. Je ne puis souffrir que la Suisse
autre Guernesey du côté de l'Alsace. »
Mais
«
il
de la
les influences
soit
un
faut conclure.
Gomment
organiser vos cantons, quelles formes
leur donner? C'est à vous de le dire.
savoir; j'attends vos réflexions. Je
Là
finit
me borne
mon
à vous
indiquer les bases d'un système général que je
un autre. Il
quelque chose qui convienne aux mœurs
comprends;
faut faire
je
n'en comprends pas
LA MÉDIATION
et
aux intérêts du pays
de la France... Enfin,
et s'accorde avec les intérêts
ou que
quelque chose qui
faul faire
il
dure. Si ce qui va se faire venail
croirail
I0S
à
bomber, l'Eur<
voulu ainsi, ou que
je l'ai
n'ai
j<-
pas su faire mieux. Je ne veux pas plus Laisser
droit
di'
douter de ma bonne
Pour que
unisse,
ceci dure,
du peuple
n'y a
il
mon savoir.
de
<ju<'
foi
qu'un poinl
lf
(Test que la
.
soit contente vt fuis d'impôts. »
députés se mirent à l'œuvre pour organiser
cantons respectifs. Ils furent
ateurs dont deux, Barthélémy
penchaienl
vers
plutôl
les
Démeunier,
»'t
fédéralisme
le
par
aidés
leurs
Les
<'t
deux
autres peur l'unité.
Quand
ce
préparatoire
travail
commissaires réunirent
terminé,
fut
députés en
les
les
assemblée
demandèrent de
choisir cinq d'entre eux de chacun des deux partis.
I.' - unitaires désignèrent
Stapfer, Monod, von Flue,
générale,
Sprecher
24
le
janvier,
LJsteri;
«'t
Jauch, Reinhard
Conduits
Watteville.
Barthélémy,
entre eux, etc.,
d<->
des
<'<>n«>ti-
notes, discutèrent
les
aux
réunit
qui
et
Tuileries,
dans une
ae dura pas moins
di*
heures, depuis une heure de l'après-midi jus-
qu'à huit
Il
prirent
et
délégués
quelques jours plus tard, le 29 jan-
et
Bonaparte
11-
née qu'il présida
sept
dix
les
lecture de l'acte fédéral
la
tutions cantonales.
vier,
fédéralistes, d'Affry, (dut/..
les
«'t
chez
entendirent
leur
et
heures du
l'ouvrit
en
disant
travail aujourd'hui.
divers
partis
soir.
Il
de
:
i
s'agit
la
Non- avons un grand
d'arranger
Suisse.
Et
les
Intérêts
'huant
sept
NAPOLÉON ET LA SUISSE
406
heures,
il
ne cessa d'étonner ses auditeurs des mer-
veilleuses qualités de son esprit
:
sagacité dans la
discussion, netteté dans la conception, justesse dans
réplique
la
et,
par-dessus tout, clarté admirable
dans l'expression. Cette séance, dont il faut lire le
détail dans les Souvenirs de Rœderer, contribue à
donner la plus haute idée du génie administrateur
de Bonaparte (1).
On commença par discuter l'organisation cantonale et Bonaparte insista sur la nécessité de res-
pecter les habitudes démocratiques des petits can-
tons et l'usage des Landes gemeinde.
«
Il
est
dans
les intérêts
démocraties. Ce sont
les
table Suisse
;
de la France de s'attacher
elles
qui forment la véri-
toute la plaine ne lui a été ajoutée que
postérieurement.
Les
démocraties
suisses s'atta-
cheront bien plus facilement à la France que ne
le
feront les aristocrates. Mais qu'ils prennent garde à
eux; ils se perdront eux-mêmes s'ils continuent à
méconnaître la grande vérité, qu'il n'y a plus de
bonheur pour la Suisse que dans l'attachement à
la France...
»
C'est alors qu'interviennent les vues stratégiques
auxquelles
«
il
avait obéi depuis 1797.
C'est l'intérêt de la défense qui
la France. C'est l'intérêt de
lie
la Suisse à
Y attaque qui peut rendre
aux autres peuples. Etc..
guerre pour ma médiation en
la Suisse intéressante
«
J'aurais fait la
Suisse et j'aurais plutôt sacrifié 100 000
(1)
Rœderee, Œuvres,
t.
III.
hommes
LA MKDIATION
107
que de souffrir qu'elle restât entre
chefs de
dernière insurrection, tant
La
l'influence de
La
Suisse pour
puissance n'y aurait
le
Vous couvrez
intérêt.
Piémont, la république italienne
le
grande
esl
France. Nulle autre
la
même
mains des
les
et L'Alsace.
Aussi,
jamais vous ne serez hors de notre protection.
Que
«
crai
tnmandent
patriol
les
m'esl
la
mais
égal,
ou
que ceux qui
faut
il
aristo-
les
marchent
avec nous. Il faut que
vieux aristocrates Boient mi-onnables. Quand je
gouvernent
demander
vois
ailleurs, je dis
peuvent être
ours à Vienne, à
<i
:
ils
assis
Franc.'.
la
Il
d'humeur qui peut unir
Suis-.-
1/ Angleterre
mais ce
lions,
il
peut
n'est
bien
pas
en revient toujours
unie par un Lien
i
frontières.
(
»i>
Là
un
si
i.iiix.
rapports
L'Angleterre.
à
réel,
Et
La France vous
:
puisque vous couvrez
»
Pacte fédéral.
11
dit.
à
l'unit.
Les
Les
Le
Bystéme d'unité chez
dispositions primitives de vos éléments
événements de votre
avec
Les
puissances
histoire
étrangères
avaient conduits. Mais ces trois
-
et
vos
vous
y
d'influé]
justement menés au Bystéme conti
vous
<>ni
Et
ajouta cette réflexion profond)
il
I
permanent.
Lien
cette idée
Vous auriez pu avoir
vous,
Elle seule
vous payer quelques mil-
s'occupa ensuite du
propos de
«
à
ne
Il-
n'y a qu'un instant
des sacrifices pour la Suisse.
La
les
Berlû
ne savenl ce qu'ils font.
Bans
les
de gouvernement
qui
n'est
pas
Le
Une forme
résultat
d'une
gue suite d'événements, de malheurs différents
NAPOLEON ET LA SUISSE
108
et d'entreprises
d'un peuple ne peut prendre racines.
Des circonstances passagères, des intérêts du moment peuvent conseiller un système opposé et
même le faire adopter. Mais il ne subsiste pas. »
On aborda enfin la liquidation de la dette, qui
entraîna une longue discussion. On s'accorda à la
répartir entre les Cantons, qui devaient rentrer en
possession de leurs biens.
La besogne qu'on
venait d'achever était lourde
Bonaparte n'hésitait pas à le déclarer. « La
médiation de la Suisse m'a beaucoup embarrassé et
j'ai hésité longtemps à me mêler de vos affaires. Mais
et
enfin, il le fallait. C'est
une tâche bien
difficile
pour
moi de donner des constitutions à des contrées que je
ne connais que très imparfaitement. Si je ne réussis
pas, je serai sifflé et c'est ce que je ne veux pas. »
Cette modestie était de commande, car il savait
qu'il réussirait.
mémorable, fut rédigé et adopté
l'acte de médiation qui ne fut cependant signé et
remis que trois semaines après à la députation
Ce
jour-là, jour
helvétique, le 19 février 1803.
L'Acte de médiation est composé de six parties
1° Un préambule du médiateur
« Aux Suisses.
:
:
L'Helvétie, en proie aux dissensions, était menacée
de sa dissolution,
2°
etc. (1) »;
Dix-neuf chapitres consacrés à la constitution
particulière des dix-neuf Cantons, par ordre alpha-
bétique
(1)
;
Voir Appendices, n°
II.
1
.
LA MÉDIATION
109
Un vingtième chapitre consacrée
3°
lui-même partagé en plusieurs
au canton directeur, à la Diète el
articles
et
Landammann,
au
Les
relatifs
ses pouvoirs,
à
etc.
L'article premier dit
«
L'acte fédéra]
dix-neuf
expressément
Cantons de
:
Sui
La
Lvoir
:
Appenzell, Argovie, Bâle, Berne, Fribourg, Glaris,
Grisons, Lucerne, Saint-Gall, Scbaffouse, Schwitz,
Soleure, Thurgovie, Untervalden,
Zurich
(1),
dans Leurs constitutions
établis
se
Ils
garantissent réciproquement
constitution, leur territoire, leur liberté
pendance,
soit
Vaud, Zug,
conformément
sont confédérés entre eux
aux principes
pectives.
LJri,
contre
Leur
leur indé-
el
puissances étrangères,
les
res-
soil
contre l'usurpation d'un canton ou d'une faction
particulière.
»
L'article 40
Bible et
el
illégal
dernier condamnail «-omnn' imp
toul
retour vers
Le présenl acte
«
tions
passé.
fédéral, ainsi (pie Les constitu-
dix-neuf Cantons abrogent
particulièi
toutes
le
dispositions antérieures qui Leur seraient
Les
contraires,
aucun
et
en
droit,
ce «pu
concerne
le
mie intérieur des Cantons, ne peut être fondé sur
L'ancien état politique «le la Sui^.\
C'est ainsi «pie
grands résultats de
l.
1
1
1
a
i
1
1
1
l
det
(
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1
ni
1
1
1
1
-
fne
Une
tes heh
1
(
r,
>n
tal
\
révolution de 1798 étaient
la
..a
Loi
l"i
et
I
ransitoire en
en mail'
a
ri
i
i
île--
reize art icles
sur
la
;
liquidation
iqui
.pir !, \ niai
n'j
figure pa
•
1
1
que
li
I
<l<^
NAPOLÉON ET LA SUISSE
110
6° Enfin,
l'œuvre tout entière
Le présent
«
suivante
conclusion
la
résume
qui
:
acte,
résultat de
longues
confé-
rences entre des esprits sages et amis du bien, nous
a paru contenir les dispositions les plus propres à
assurer la pacification et le bonheur des Suisses.
Aussitôt qu'elles seront exécutées, les troupes françaises seront retirées.
Nous reconnaissons l'Helvétie constituée conformément au présent acte comme puissance indé«
pendante.
Nous garantissons
«
celle
constitution fédérale et
la
de chaque canton contre les ennemis de l'Helêtre,
et
nous promet-
relations
de
bienveillance
vétie, quels qu'ils puissent
tons de
qui,
continuer les
ont uni
depuis plusieurs siècles,
les
deux
nations.
«
Fait et donné à Paris,
30 pluviôse "an
le
XI
(19 février 1803).
«
Signé
Bonaparte.
:
«
Le
«
«
Le ministre
secrétaire d'Etat,
H.-B. Maret.
des relations extérieures,
« G. -M.
Talleyrand.
«
Le ministre des
relations extérieures
de la République italienne,
<(
Le même
suisses,
«
jour,
comme
Le présent
l'acte
J.
Marescalchi.
fut
remis
»
aux députés
l'atteste l'addition suivante
:
acte a été remis par les sénateurs
LA MÉDIATION
111
commissaires soussignés aux dix députés suisses
soussigr
A
«
Paris, ce 30 pluviôse an XI.
Barthélémy, Rœderer, Fouché,
Démeunier.
«
Signé
:
«
Signé
:
Louis d'Affry,
Henri Monod,
Emmanuel Jauch,
Simœcher-
Reimi.vrd,
Bornegg, P. -A. Stapfer, Paul Usteri,
R. de Watteville, Ignace vo u Flue(I).»
*
* *
pour juger
n'est pas besoin de longues phrases
Il
l'acte qui venail
d'être signé.
Il
suffil
de dire qu'il
portait l'empreinte des grands principes proclamés
par
l.i
Révolution et
des Suisses
droits dont
les
à une partie
qu'il restituait
('lui. Mit
il>
injustement
prh
C'est ce
Bignon,
el
monumenl
«
Ce qui
immortel,
vocable
en
c'esl
ce qui caractérise cel
de
L8<
fait
de
o'est
V.cte
1
qu'il
impérissable
de médiation un
assurail
d'une
triomphe de L'humanité
el
L'historien
monument
manière
de
La
irré-
justice
comme Libre, comme égale à
maîtres, comme habile à L'exercice
maintenanl
anciens
mêmes
était
(i)
le
que remarque excellemment
toute
droits,
autrefois
i.'.v te
sujette,
de médiation ee1
numéro du dimanche
également
La
lln.i y,
r
des
habitants
L'on
sait
que
»'t
publié en en1
in \i (20
ventoac
ouvrage
i
partie
l.»
des
qui
classe
;
'
S
NAPOLEON ET LA SUISSE
112
sujette formait autrefois plus des trois quarts de
grand résultat de la révolution helvétique consacré par l'acte de 1803. Vainement, en 1814, Berne réclamera ses anciens droits
sur le pays de Vaud et l'Argovie vainement les rois
jaloux de Napoléon, même après sa chute, paraîtront vouloir refaire son ouvrage. Le grand principe
qu'il n'y a plus de sujets en Suisse sera maintenu,
la population. C'est là le
;
bases de l'acte de 1803 seront conservées. Le fond
les
en est devenu indestructible.
Le lundi suivant, 2 ventôse
»
(T. II, chap.
(21 février),
audience solennelle des Consuls
xxm.)
dans une
à laquelle assis-
taient les ministres, les sénateurs, les
conseillers
d'Etat et de nombreux membres du Corps
législatif,
Barthélémy présenta au Premier Consul, avec les
dix membres de la Commission, tous les députés de
la Consulte helvétique.
Le comte
parole.
Il
d'Afîry,
est d'avoir assuré
gouvernement
venir.
nommé Landammann,
remercia Bonaparte pour
rendait à son pays.
le
.
«
aux
prit la
le service qu'il
Votre premier bienfait,
dit-il,
différents peuples de la Suisse
fédératif qui seul peut leur con-
)>
Bonaparte répondit quelques mots, s'entretint
avec plusieurs des députés et leva l'audience. Le
soir même, d'Afîry et beaucoup d'autres de ses
collègues
quittaient Paris pour préparer l'avène-
ment du gouvernement nouveau.
sibles
où
la
Ils
étaient insen-
aux distractions qu'offrait alors la capitale
paix d'Amiens faisait affluer les étrangers et
surtout les Anglais.
LA MÉDIATION
La République helvétique
113
languit quelqui
maines avant de s'éteindre.
Le 5 mars, le Sénat tint sa dernière séance. Dolder
un discours de clôture dans
fit
que
lequel
de la République, une
l'essai
regrettait
il
indivisible,
et
n'eût pas donné de meilleurs résultats. Mais, fidèle
à ses sympathies pour l'unité
se consolait de l'insuccès
pour notre pays,
ei
il
de cette expérience par
pensée que la France venait d'assurer
à
une existence nouvelle ei tranquille.
« La
République une et indivisible,
la
sou pays
a
disait-il,
L'œuvre des circonstances plutôt que L'expression
de besoins sentis. Cependant,
fonder
nationaux,
tion
mœurs
des
politiques,
institutions
«les
des
intéi
de
civil
générales
d'instruction publique.
et
«
faire
un seul peuple, établir l'unité des
Suisses divisés
lois,
pouvait
elle
pour
is
1.
OUé contre
rallier
esprits
Les
divisés
on1
de parti ou l'empire des COU-
L'eSpril
En vain, a-t-on changé Les personnes ei a
emplois, aucun changement ne pouvait plus ramener
t urnes.
Lee
1
bienfaits de
La
paix. Enfin,
L'Europe
dirige Les destinées de
paix
e1
a
l'ail
dans
vétie
le
l
l.i
1
V,i
Suisse,
était
Le
traité
pour
de
guerrier qui
commandé
s
cette
comme
Bonaparte
il
fatiguée
se pacifier
y a cent cinquante
ace polit ique de
I
accepté
a
Sénat
N'oublions
Lunéville.
nce qui assure
vœu du
République
r <-
reconnaître L'indépendance de L'Hel
que, aujourd'hui
1
>aL
le
de tous
et
de
La
querelles
eux-mêmes.
1/
vie
médiation qui
1»'-
partis
d<
La
et
impuissants
qu'il
non- donne
NAPOLEON ET LA SUISSE
114
va replacer tous les Suisses dans les mœurs et dans
les coutumes qui leur sont chères. Etc. »
Il avait raison. Sa versatilité politique n'empêchait pas sa profonde clairvoyance.
Le Sénat dissous, le Conseil exécutif se sépara.
Les membres du gouvernement quittèrent Berne, et
le 10 mars, à Fribourg, commença le régime nouveau.
Il allait
durer dix ans.
La République
helvétique a laissé chez nos voisins
un mauvais souvenir. Pourquoi ?
Son existence éphémère de cinq ans
par trop de vicissitudes, d'oscillations
d'Etat.
Elle
vérité, c'est
hommes, par
les
marquée
et de
coups
vaut mieux que sa réputation. La
qu'elle n'a pas eu le temps de faire ce
qu'elle voulait.
môme
fut
Son œuvre a
les
été entravée par les
circonstances, par les obstacles
de la nature. Elle n'en avait pas moins fondé
principes
de liberté et d'égalité sur lesquels
reposait l'acte de médiation, de
même
que
celui-ci
venait d'asseoir fortement les bases de la Suisse
contemporaine.
Les
législateurs
de
l'Helvétie
n'ont
pas
été
heureux. Mais on ne saurait leur refuser, pas plus
qu'aux
travailleurs
de
notre Assemblée
consti-
tuante, la probité, les lumières et le patriotisme.
CHAPITRE IV
l'ambassade du général vial
(1803-1808)
Trois traits particuliers caractérisaient la ConstiI
ut
nouvelle:
ion
teurs,
du Landammann,
celle
cantons direc-
des
l'institution
la
de
régularité
la
Diète.
L'Acte de médiation restaurail
les
souverainetés
cantonales, mais six cantons principaux recevaient
privilège
le
de fournir
a
posséder
<!«•
La
Diète à tour de rôle
premier magistral de
Le
la
e1
Confédération.
La Diric se réunit tour à bour,e1 d'une année à
L'autre, a Fribourg, Berne, Soleure, Bfile,
Lucerne
Zurich. Les cantons dont ces villes sont
Lieux
deviennent
commence
directoral
l'avoyer ou
devenait
janvier,
l
Landammann
I»-
<-i
1«'
de
la
i
Et
o'était
présidait
La
Diète,
relations avec
mail
Les
ministres auprès de ces
renouvellement
aurait
les
Le
Btats étrangers,
Btats,
con-
il
représentait
dans
11
Confédération.
des Fonctions important*
ses
troupes, eto.
du
bourgmestre du fanion directeur qui
Le
Celui-ci avait
voquait
,r
chefs-
Les
L'année
directeurs.
<-<int<>ns
et
pays
\\<>n\-
Levait
pu être dangereux sans
péri< idique.
l
l''
NAPOLÉON ET LA SUISSE
116
était
Il
du
assisté
cantonal du
conseil
Vorort
(canton directeur), et de quelques hauts fonction-
dont un secrétaire
naires,
d'Etat,
un
quartier-
maître général de l'armée, et un chancelier, élu pour
deux ans
La
et rééligible.
du chancelier compensait
dans une certaine mesure la mobilité du Landammann. Cette charge fut dévolue, de 1803 à 1830, au
juriste vaudois Marc Mousson, qui avait été secrétaire général du Directoire helvétique et dans lequel
s'incarna, pour ainsi dire, la tradition des affaires
relative
stabilité
fédérales.
La
Diète s'assemblait en session ordinaire chaque
année,
le
premier lundi du mois de juin, et en session
extraordinaire,
s'il
le
fallait,
sur la
demande de
plusieurs cantons ou celle d'un Etat voisin, ou
Landammann
si le
jugeait cette convocation nécessaire.
deux députés par canton
ces députés n'avaient que des pouvoirs limités.
devaient s'en tenir aux instructions qu'ils avaient
Elle ne comptait qu'un ou
et
Ils
reçues de leur canton.
Le premier Landammann
d'Afîry.
Aucun
autre
était
vieille
le
comte Louis
mieux désigné par
qualités du caractère.
n'était
l'éclat des services et les
Il
fut
né à Fribourg, en 1743, d'une famille de
noblesse vouée au service de la France. Son
père avait été colonel au régiment des Gardes.
Entré dans
le
même
régiment, à quatorze ans,
avait eu le temps de voir la guerre de Sept
d'y servir
comme
aide de
camp du lieutenant
comte de Saint-Germain,
le
Ans
il
et
général
futur ministre de la
L'AMBASSADE DO GÉNÉRAL
Y
A L
I
117
camp,
employé dans le gouvernement du Dauphinéen L788
guerre. Successivement colonel, maréchal de
de L'Alsace en 1791,
lui
pays après
avait quitté notre
il
tements du 10 août 17
Les trist<
Son extérieur, dit une lettre de Fribourg, semblait annoncer la beauté de son âme. Sa figure
pleine de noblesse portait en même temps l'empreinte de La douceur et de la bonté. L'ambition
n'avait aucune prise sur -<>n cœur. Il préférai! à
«
tout
tranquillité dont
la
jouissait auprès de
il
par» .ut
En
L798,
partis
faveur de
tique,
Pi
avail refus
u'avait
et
v- -nait
il
jeter
dans
la Lutte
de son influence qu'en
usé
Membre
paix.
la
e
de contribuer
de
à
La
Consulte helvé-
L'Acte de
9
une estime que
i
»
t
lui
Le
I
imier Consul se plaisait à Lui témoigner une
rence
Il
il
d<
continua L'Empereur.
yrépondit par un absolu dévouement à nos inté(1).
voulut résider
Il
ne a'y opposait.
le
lo mai
ment
L
Fribourg, son pays natal.
y fut cou. luit par .V
Il
alors
:
I
à
que
Le
installé
nouveau gouverne-
commem
généra]
Ney
3
qui restait provisoirement notre
ministre en Suis
fondée mit
alliance,
(
le
|
iMiiii.uiii
iration
l
traité d'alliance défi
-.
et
>
I
entre
\b
Les
deui
tte
p
paii perpétuelle de
un
L516
pour
26 juin 181
<
|U
i
NAPOLÉON ET LA SUISSE
ils
l'Acte de 1803, était conclue pour cinquante ans.
(27 septembre.)
L'article 2 disait
«
L'un des
:
effets
de cette alliance étant d'empê-
cher qu'il ne soit porté atteinte à l'indépendance et
à la sûreté de la Suisse, la République française
promet d'employer constamment ses bons offices
pour lui procurer sa neutralité et pour lui assurer
la jouissance de ses droits envers les autres puis-
sances.
La République
française s'engage, dans le
cas où la Suisse ou une partie quelconque de la
Suisse serait attaquée, de
(sic)
l'aider de ses forces et à ses frais
;
la
défendre et de
mais seulement sur
la réquisition formelle de la Diète helvétique.
Le
Suisse
»
un articles. La
obtenait quelques avantages commerciaux et
traité
le droit
comprenait vingt
et
d'envoyer vingt jeunes gens à l'Ecole poly-
technique. Elle recouvrait les drapeaux enlevés en
1798. Etc. (Affaires étrangères,
En
t.
481.)
revanche, ce traité était accompagné d'une
capitulation militaire signée le
même
jour et qui
remplaçait la convention du 18 novembre 1798
(1).
Elle obligeait les Cantons
à nous fournir quatre
régiments, chacun de 4 000
hommes, qui devaient
être enrôlés librement,
mais toujours au complet.
Les parties contractantes s'engageaient à ne signer
aucune convention ou capitulation contraire à cette
alliance. Demeuraient réservées les capitulations
(1) On donnait ce nom particulier de capitulation aux traités qui
stipulaient l'enrôlement des Suisses dont les régiments prenaient
eux-mêmes le nom de « capitulaires » ou « capitules ».
L'AMBASSADE DU GENERAL VIAL
119
conclues ou à conclure avec les républiques batave
et italienne,
l'Espagne et
Saint-Siège.
le
Constantin Maillardoz de
Landammann,
Stapfer,
et
du
parent
Fribourg,
envoyé à Paria pour remplacer
chargé tout particulièrement de dé-
fut
battre et de conduire avec notre gouvernement
lea
questions relatives à l'enrôlement, à l'équipement,
à la solde des nouveaux régiments capitulaires.
le
lit
avec un
pas toujours pari
zèle qui ne fut
par ses compatriotes et qui
Il
reproches
lui attira les
du Landammann Mérian, de Bêle, en 1806.
Quelques semaines après, dans le couranl de
Qovembre, Ney fut rappelé et remplacé par le
général Vial
Ney, fut
(1).
nommé
de notiv
Rouyer,
même temps
en
chargé de
légation et
particulier de
taire
premier secrétaire
l'intérim
jusqu'à
du nouvel ambassadeur.
Pendant les quelques mois qui venaient de
l'arrivée
ler, le
pays avait goûté
de médiation. C'étail
Presque tous
quillement
B'étaient
premier bienfait de l'Acte
le
paix publique.
la
cantons avaient organisé tran-
les
administration
leur
B'écou-
soumis aux
lois
particulière
nouvelles.
et
Dans quelques-
uns, les curés essayèrent encore d'agiter les esprits,
oubliant
France ave<
Be
Bonaparte
que
venait
de
réconcilier
la
Il glise romaine. Parmi les plus échauffés
démenait
le
ci-devant abbé de Saint-Gall, Pan-
(i)
Le fédéral Vial. ministre plénipotentiaire pr
et1 comme amba
ideur de
maître de L'Ordre de M
noveml
blique en Helvi lie ) rrimaire an \n
m kHir.
Premier Consul
\
.
•
1
1
.
.
'
:
I
.
I
I
i
I
R
la
P
ur
le
NAPOLEON ET LA SUISSE
120
crace Forster, que sa turbulence, à défaut de talent,
avait fait connaître dans toute la Suisse.
Il
fallut se
devant l'impérieuse volonté du médiateur,
secondé par le zèle des autorités.
taire,
D'Affry, bien que protestant, renoua les relations
avec Rome, interrompues depuis 1798, et reçut un
nouveau nonce, Testa Ferrata, évêque
de Beryte, qui
pays près de
refusa de rendre à Pancrace
allait rester
quatorze ans. Mais
il
son abbaye et de rappeler
Grâce
tout,
il
in partibus
dans
le
les jésuites.
pays respira. Avant
subvenir aux dépenses causées par cinq
à cette paix intérieure, le
fallait
ans de luttes politiques, de guerre étrangère et d'anarchie administrative. Ce fut la liquidation de la dette.
L'Acte de 1803 l'avait expressément stipulée. La
commission qui en fut chargée écarta toutes les
indemnités qui pouvaient être réclamées contre la
révolution de 98 par les corporations ou les particuliers. Elle restitua leurs biens
propriétés domaniales
aux couvents,
aux cantons, évalua
le
leurs
mon-
tant de la dette et en fixa la part contributive pour
chaque canton. L'ensemble du travail fut publié
à Fribourg,
de Décret
le
1 er
définitif.
novembre 1804, sous
La
titre
le
dette nationale était fixée à
3 075 731 francs de notre monnaie.
Le
1 er
janvier 1804,
le
canton de Berne devint
directeur et d'Affry céda la place de
Landammann
à l'avoyer de Berne, Rodolphe de Watteville
—
(1).
(Wattenwyl) (Nicolas-Rodolphe de).
Né
Watteville
(1)
en 1760, à Aarburg où son père était landvogt (bailli).
S'enrôla dès l'âge de dix-sept ans au service des Provinces-Unies,
BAS8ADE
L'AN
Berne
reprit
hl'
BNÉRAL
G
[AL
V
pour un moment,
ainsi,
son
air
de
Nos troupes qui occupaient le pays
mois d'octobre 1802 le quittèrent au com-
petite capitale.
puis le
di
mencement de
que
Février en
ne Laissant derrière elles
meilleurs souvenirs;
les
peu après, notre
et,
nouvel ambassadeur arriva.
Tour
tour marin, soldat et diplomate,
à
revenir aux
champs de
des braves,
le
Provence.
Après
11
où
bataille
général Honoré Vial
né
étail
trouva
il
la
pour
mort
de
était Bortî
la
Antibes, en 17G6.
à
engagé dans La marine, où il servit
passa dans L'armée de terre où il était
s'être
trois ans,
il
en
lieutenant
Employé successivement
celle des Alpes, puis à Tan
1792.
L'armée du Nord,
à
adjudant généra] en L796 el
brillante conduite à Arcole lui valut d'être promu
d'Italie,
df brigade.
éral
distingua encore a
9e
11
était
il
me menée
;
Rivoli
par Joubert a travers
parte écrivait au Directoire
«
ncral Vial
I.
après avoir
.•'
r<
-,
mi
,i
Berne
la
;»
l"
Le
comme major
le
\|'i-'-
des mili<
Les
es, et
plu-
-
ntrt au
•
i
il
-
•
fut
m<
i
i
i
l
ut ôti
'n
pendant
la
i
ampagne
de
i
u
I
•
not
c,
7
:
Longue dans
aroir combattu ontre noua en 1798,
insulte -M, 1802
andaramana en 1804 el en LI10, oomman
tvoyer ,i,. Berne n
il. il cont iiiu.i de tenir un-' grande pi
M'>ri en
r il
la réputation d'un
remarquable.
1795
••il
la
février 17
tir-
montagnes
Les
r
camTyroL Bona-
dans
tête de L'infanterie Légère,
une marche
fait
dans
«'i
et
r
i
h
unnu
j pi
1
i
NAPOLÉON ET LA SUISSE
122
tourna la position des ennemis et obligea un corps
hommes
de 450
sonniers.
On
et
de 12
officiers
à se rendre pri-
ne saurait donner trop d'éloges aux
4 et 17 demi-brigades d'infanterie légère que come
e
mandait ce brave général. Rien ne
semblait
nature
temps
était
d'accord
horrible;
les arrêtait.
avec nos
ennemis,
La
le
mais l'infanterie légère de
l'armée d'Italie n'a pas encore rencontré d'obstacles
vaincus.
n'ait
qu'elle
»
(Correspondance,
t.
II,
n° 1432.)
Il
n'est pas
étonnant qu'après quelques mois de
pareils dangers, le général Vial soit
Et
il
ne
l'est
tombé malade.
pas davantage que Bonaparte, en
apprenant sa convalescence, lui ait adressé quelques
lignes qui font honneur à ce brave soldat.
ménager dans votre
convalescence pour éviter des rechutes et pour vous
remettre à même d'acquérir une nouvelle gloire et
de rendre à la République et à l'armée de nouveaux
services. Je vous salue. » (Du quartier général de
«
...
Le
principal est de vous
Passeriano,
t.
le
13
octobre
1797.
Correspondance,
n° 2298.)
III,
Désigné
le
12 janvier suivant pour faire partie de
l'armée d'Angleterre qui devint peu après l'armée
y commanda d'abord une brigade de
Menou, puis passa divisionnaire et
d'Orient, Vial
la
division
acheva de s'attirer l'estime de Bonaparte par sa
conduite en Syrie et sous les murs de Saint-Jeand'Acre.
Aussi, après son retour en France, fut-il
le
23
floréal
an XI
(7 avril
nommé
1803) ministre plénipo-
L'AMBASSADi: DU GÉNÉRAL VIAL
tentiairc
Malte
129
auprès du grand maître de l'Ordre de
«
(1)
l'année suivante, ambassadeur en
et,
»,
en dépit de ses goûts
Suisse. C'était
et peut-être
de
son humeur, un peu ombrageuse, que la confiance
de l'Empereur dans
au
un
nouveau
poste
Egyptien
« vieil
qu'il
l'appelait
»,
occuper
allait
plus
de
quatre ans.
Avec un maître
«l'ambassadeur
Napoléon,
le
métier
mêm»> en
semblait qu'on pût
partout
était
dans un pays où
Suisse,
il
difficile,
d'ambassadeur.
^er
En
que
tel
Suisse,
consista surtout à pousser
il
tement des régiments
travail de
la
«
capitules
»
1<'
recru-
et à surveiller Le
Diète.
Le recrutement des quatre régiments stipulés par
Le traité de 1803 tient uw<> place énorme dans
La
correspondance impériale. A chaque instant, jusqu'en 1806, Napoléon B'en informe.
tarde trop,
". Le
l
el
11
gronde,
s'il
tarde toujours à son gré. Enfin, en
il
premier régiment
est prêt.
Ou
L'envoie dans
royaume de Naples qui vient d'être donné à Joseph.
Mais
mémo
I
questions
mêmes
Les
el
reproches
reparaissent pour les autres régiments jusqu'en 18
Après L808
jusqu'à
el
La
de Qouvelles circons-
fin,
tances ramènent inévitablement
maître de l'Ordre, qui
il
était
m. il
du
'
raité
d' "imii
i
i
i
mi-
inenU.
plua loin,
dernier, était l'Italien
anglais,
plus
I
Muter .m Coi
i
le
\
((
i
epend
ienne.
aap.
\ et
refrain (2).
:
mourut en
>m
de Malte
qu'une existence fl< tive qui lui permit
l'iir
même
Cal
fis
lauses
fui
Le
dernier),
l'b
NAPOLÉON ET LA SUISSE
4i>4
Pour la Diète, c'est autre chose.
Chaque année, quelques semaines avant le mois
de juin, notre ambassadeur envoie au ministre les
noms
des députés qui doivent siéger, la
comme nous
dirions aujourd'hui, l'ordre
Quand
des travaux.
le bulletin
la Diète est ouverte,
liste,
et,
du jour
il
envoie
quotidien des séances, l'analyse et quel-
quefois le texte des principaux discours.
L'Empereur lit tout cela comme il lit les débats
du Corps législatif et les rapports de ses ministres,
comme il lit tout, que ce soit à Paris, au cœur de
l'Allemagne ou
si les
il
ailleurs. Si les
travaux de
l'attendait,
il
séances ont été calmes,
la Diète se sont poursuivis
est satisfait et
il
ne
comme
manque pas de
le faire savoir.
Exemple,
Tilsitt, le
6
cette lettre de Talleyrand,
juillet
1807
envoyée de
:
Monsieur l'ambassadeur, j'ai reçu les lettres
que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser
jusqu'au 4 juin. Toute votre correspondance prouve
«
avec lequel vous vous êtes occupé de la formation des régiments suisses. Sa Majesté en a été
le zèle
satisfaite.
«
La Diète
s'est
ouverte avec dignité. Elle suit
avec sagesse ses travaux. On remarque chaque jour
davantage par le calme et le bon esprit des assemblées en Suisse que ce pays a été rendu au système
qui lui convenait
La
le
mieux.
»
(A. E.,
t.
486.)
Diète, d'ailleurs, s'efforce à la docilité et à
bonne conduite. Quand on dépouille la correspondance et qu'on lit les observations impériales,
la
.
L'AMBÀ88ADE DU GENERAL VIAL
125
manière dont Napoléon entendait
on
est édifié sur la
la
médiation. Ce fut une étroite tutelle. Elle rendit
de grands services, mais
:
n te
à nos voisins.
s'en délivrèrent, mais
Ils
reconnurent plus tard que
les Lisières
ils
on1 du bon;
habituent à bien marcher.
elles
La première
vrier.
«
n'en parut pas moins
elle
Il
J'ai
du général Vial
lettre
du 18
est
au ministre, de Berne
l'honneur de vous informer de mon
écrivait
fé-
:
arrivi
dans cette résidence...
«
Les
troupes
quelques jours. Le citoyen
pense que
la légation,
sont
françaises
lument tranquilles
et
Rouwr.
srnvtiiiiv
qu'il pourrait
juger
me mettre
y avoir sous
1"
même
à
contraire
d'en bien
(1)... »
Etouyer avail raison. Cette
naissance
pour théâtre
plusieurs
troublées
«
fermentation
»
donna
L'affaire Willi.
à
Elle avail
où
d»'
ne sont pas abso-
les esprits
peu quelque fermentation. J'ose espérer
et je vais toutefois
depuis
parties
communes,
déjà
en
1795,
Les
bords du Lac de Zurich
Horgen,
restaienl
Meilen,
Stafa,
animées d'une
singulière exaltation d émo crat ique
Elles refusèrenl de se
par Leur canton pour
el
autres
mm'
charges
rachat
féodales.
des dîmes, menses
Elles
avaienl
chef un cordonnier de Horgen, du
Willi, qui avail
.m
Le
soumettre au mode adopté
Bervi en
trouvé
nom
de
Piémont. Ce Willi prenail
de redresseur de torts
et
B'étaii
entouré de
NAPOLÉON ET LA SUISSE
126
quelques
hommes
énergiques suivis aveuglement
par plusieurs centaines de paysans.
Le gouvernement cantonal essaya de calmer
tation qui menaçait de s'étendre.
Landammann
s'adressa au
Il
heureux. Sur
que
n'y réussit pas.
Il
qui ne fut pas plus
de Vial, qui ne connaissait
le conseil
sabre pour trancher les difficultés, Watte-
le
ville fit
de milices des
venir plusieurs bataillons
cantons voisins.
Il
y
quelques engagements
eut
entre les insurgés et les troupes, mais
les
l'agi-
communes en
du 4 au 7 mars,
révolte furent occupées et désar-
mées.
Willi
fait
avec ses acolytes, passa
prisonnier,
devant un conseil de guerre établi à Zurich et qui
prononça plusieurs condamnations capitales. On
s'accorda à louer l'activité et l'énergie du gouver-
nement
fédéral,
mais Bonaparte
pour son ingérence dans
Cette
courte
connue dans
toute
locale
nom
le
L'Acte de 1803
l'effectif
d'ailleurs,
et
de Bookenkrieg,
besoin de forces militaires organi-
La Confédération ne pouvait
milices.
blâmer Vial
les affaires cantonales.
pays sous
le
faisait sentir le
sées.
crise,
fit
lui
recourir qu'à ses
permettait d'en porter
jusqu'à 15 000 hommes, mais n'avait rien
prévu de leur organisation.
Une commission nommée par Watteville proposa
la création d'une école militaire, d'un état-major et
d'un budget militaire pour toute la Confédération.
Mais ces projets rencontrèrent dans la Diète l'opposition
Tessin,
de plusieurs cantons
Vaud
;
et se
:
Argovie, Saint-Gall,
heurtèrent surtout à l'oppo-
L'AMBASSADE DU GENERAL
sition de
à la
«
innovations qui ne convenaient,
aux ressourros,
neutralité du pays.
La
lui, ni
aux
ni
traditions, ni
Suisse ne doit pas perdre de vue que, renduo
au système fédératif,
institutions
les
187
Napoléon. Celui-ci se prononça, à plusieurs
reprises, contre des
suivant
VI AL
elle
ne doit pas avoir toutes
au
conviendraient
qui
militaires
régime de l'unité. Si ses forces doivent pouvoir se
moment
réunir dans un
de danger,
ne doit p
dans les temps ordinaires, puisqu'elle est organi
elle
pour un système de neutralité, donner à ses
insti-
développement; etc. »
(Note du 4 thermidor an XII (22 juillet). A Vial.)
Et dans une autre note relative à l'état-major :
« La constitution d'un état-major sérail contraire
tutions
de
trop
militaires
aux dispositions de l'ordre de
qu'acquerrail en Suisse cette nouvelle
l'ascendant
autorité
par les
el
»
lui
Beraienl
invoqué
séance du
C'est l'argument
opposants.
cantons
les
qui
attributions
aécessairement conférées.
par
par
ictuel
ch<
(Diète
:
ls juillet.)
Dans une
nettement
lettre
au
Très cher
du 22 août.
je
porte
à
il
B'expliqua
:
a
«
Landammann,
.)<
<•!
i
Saint-Qoud,
grand
l'ai
Uni,
2
j'ai
itobre
1804.
reçu votre lettre
lue avec l'intérôl particulier
tout ce qui intéresse
\
que
otre patrie.
Voa pères n'avaient pas d'état-major général.
Os "ut été célèbri
par leur indépendance, par leur
«
bravoure, par
la
bonne organisation de
leurs mili
NAPOLEON ET LA SUISSE
128
toutes composées de militaires instruits aux dépens
des puissances amies. Point d'état-major général
permanent, point d'armée helvétique, point d'impositions; voilà la base de votre organisation. Votre
composée des dix-neuf armées des dixneuf cantons suisses, organisées, soldées et commandées par des officiers nommés par chaque
canton. Et le commandement général, s'il en faut
armée
un,
est
est
changer
temporaire.
La
Diète
faire.
peut
le
C'est là votre ancienne
et le remplacer.
manière de
suivante
Tout autre système
est destructif
de l'Acte de médiation.
Ne compromettez pas
des passions qui sont déjà sans intérêt.
faire
nature a
le
bien présent pour satis-
le
fait la Suisse fédérale.
bonheur dans
La
Vos pères ont trouvé
l'état fédéral; restez
dans
l'état
de fédération.
Croyez à l'estime que
pu
jusqu'ici n'a
effets
si
vous porte, que rien
dont vous éprouveriez
circonstances
les
Napoléon
altérer et
je
s'en
présentaient.
les
—
(1). »
Pourquoi cette opposition? Napoléon craignait-il
qu'en devenant plus forte la Suisse ne demeurât
moins soumise? C'est ce que pensent les historiens
du pays. Il est difficile de prononcer là-dessus. Le
fait est qu'il fallut s'incliner devant des arguments
aussi décisifs et que le pays fut réduit à ses milices
cantonales.
auraient été impuissantes à en
Elles
faire respecter la neutralité
(1)
Correspondance,
t.
X.
en 1805
et
en 1809, sans
L'AMBASSADti DO GENERA
victoires de
On
Napoléon.
(AL
V
L
B'en aperçut en L813.
Dans le courant de cette année (1804), un grand
changement s'étail accompli. Le Premier Consul
proclamer empereur parle Sénal (18 mai).
du sénatus-consulte de l'an XII «lisait
L'article 1
ait fait
er
:
Le gouvernement de
«
République française
la
est
un empereur. Gel empereur est Napoléon
Bonaparte. » Une députatidn helvétique compos
confié à
de
l'ancien
Landammann
de
Zurich,
de
Heer
d'Apponzrll, de
d'Afïry.
de
Zellweguer
de
Glaris,
Reinhard
de
Ui-diug de Sohwitz,
de Salis des
du colonel Gàdy, vint offrir ses compliments a Napoléon, lors du couronnement à Nol
Grisons,
e1
Dame.
Et
une
mômes
l'expression des
plus lard, à
pour
députation
autre
sentiments, quelques mois
Chambéry,
Lorsqu'il traversa
la
Sai
rendre en Italie (avril L805).
se
En 1805,
1<'
canton de Soleure devint directeur,
l'avoyer Glutz remplaça Watteville.
ci
Rien de particulier ne marqua
de
La
année.
cette
3 juin, avec
1''
Diôte
A
ses côtés,
d'Espagne;
à
gauche,
minist re de \\w ière
le
On
entendit
commencer
retraça
1
1
1
»
qui
i
m
t
premiers mois
a
'l«
par
i
La
notre
le
nonce
et
Soleure,
A
la
I»*
droite
secrétaire
L'ambassadeur
L'ambassadeur d'Autriche,
<!
d'aut res diplomat
musique
«In
celui
et
des
discour
Landammann.
\ ial éttil en ion
arri\
ii lui
par indisposer l'Empereur contre lui.
•
ail
i
Glutz
tableau de L'ancienne Confédération
jén< rai
•
ii
le
s'ouvril
placé
était
(1).
Rouyer
les
cérémonial accoutumé.
Landammann
du
h
renouvela
lui
et
le
NAPOLÉON ET LA SUISSE
130
compara à l'organisation nouvelle qui
pays
la
même
assurait
prospérité qu'autrefois.
Napoléon
« Le médiateur de
au
disait de
Il
:
avec
étroites
la
monarque, honore
trois siècles,
la Suisse,
Confédération
les droits
des traités
en relations plus
que
tout
autre
que des services de
récemment renouvelés
et
des bienfaits reçus nous ont donnés à son amitié.
Il
envisage notre bonheur
gloire...
La
comme une
partie de sa
bienveillance active qu'il voue à nos
son respect pour notre indépendance et
intérêts,
son zèle à défendre nos intérêts en conformité avec
des traités ne permettront plus à la Suisse de jeter
un regard douloureux sur le passé.
Le soir, il y eut grand banquet et
Etc.
»
spectacle et la
session se poursuivit sans incident.
Elle venait de finir lorsque le général Sébastiani
accomplit une tournée rapide à travers
les
Cantons
et le Tyrol. Elle était destinée à renseigner le
gou-
vernement sur l'esprit public et les dispositions du
pays à la veille des événements que Napoléon prévoyait en Allemagne.
L'Empereur
1805
«
(1)
écrivait
à
Berthier,
le
18
juillet
:
Le général Sébastiani a eu ordre de
se rendre
à Dijon. Faites-lui connaître qu'il est chargé de
remplir une mission.
Il
se
rendra à Berne, puis dans
(1) Une erreur peu explicable des éditeurs de la Correspondance
place cette lettre en 1804. Il est facile de voir qu'elle annonce la
brusque volte-face de Boulogne. Le rapport de Sébastiani est aux
Affaires étrangères, dans le volume de 1805.
L'A M
É H
AL
VI A L
131
cantons, à Coire, Feldkirch, Constance,
petits
les
AD E DU GË N
B A S 8
Lindau, Kempten, suivra l'Inn jusqu'à Innspruck;
de
à Brixen, Villach, Salzbourg, Munich,
ira
là,
Passau.
parcourra
Il
'(
Nuremberg,
bords de l'Inn, se rendra à
les
parcourra
l'Empereur partout où
notes sur
se trouvera.
il
ils
prendra
Il
qu'elles pourraient faire, achètera les
onnaissances
meilleures caries, fera
m'ins-
et
généralement de tout ce qui peut m'intéresser
truira
BOUS
rejoindra
et
situation des troupes autrichiennes, sur
la
préparai
les
Rednitz
la
point de
le
vue politique
dira pas chargé de mission,
meni
pour son
plaisir.
»
et militaire.
ne 39
Il
mais voyagera simple-
(Correspondance,
i.
IX.
•)
Sébastiani était fait aux grandes routes
comme ambassadeur. Ce
dant d'y retourner
l'empêcha pas de
en
(1).
Il
d'une mission à Constantinople en atten-
liait
•
Russie.
11
faire
joignait
qui ne
campagne en Espagne, puis
Me activité des vues
rapides avec un tour d'espril agréable et Léger,
relation es1
Elle
claire.
facile el
débute
ainsi
:
Les ordres de Sa Majesté m'ayanl été transmis,
«
1
pil iine
\
ement au
<
en
1
deux jou
1
adeur
Con lanl ino| le en 1806.
Louis-Philippe e1 man chai de
ance. Il
ipril
la personne à
pu> de
\111i.
1
1
I
1
•
I
I
il
po
;
Rapp
\
•
1
Pli
joig
\
.
.,
'
NAPOLÉON ET LA SUISSE
132
le
3 thermidor, par M.
de la guerre,
le
je partis le
maréchal Berthier, ministre
même
jour et je
me
dirigeai
sur Berne...
«
Mes observations sur
la Suisse se sont portées
principalement sur la position actuelle, intérieure et
extérieure de chaque canton, résultant de l'Acte de
que l'établissement de la nouvelle dynastie en France y a produit, de leurs dispositions pour le gouvernement français, leurs rapmédiation, de
l'effet
ports avec les autres puissances de l'Europe. Et
j'ai
cherché à découvrir enfin quelle serait la conduite
de FHelvétie, en cas d'une nouvelle guerre continentale.
Il
»
semble bien que voilà l'objet particulier de
cette mission.
Elle
commence par Berne.
l'Acte de médiation a
L'Empereur y
«
Dans
ce
généralement
fait
canton,
plaisir...
est aimé. L'établissement de la
velle dynastie plaît
aux deux
partis.
nou-
Les oligarques
trouvent plus d'affinité dans le nouveau gouvernement français avec leurs idées; les autres y
voient plus de stabilité et ont plus de confiance...
Elle se continue par Lucerne.
est très affectionnée à
«
La grande
l'Empereur;
etc.
»
»
majorité
Par Uhter-
Ce petit canton est déchiré par les dissensions intestines. » Par Uri. « L'Acte de médiation
lui a donné le bonheur de l'union. Aussi l'Empereur
walden.
«
y est adoré
Un
(?).
jeune enfant demandait un jour
à son père qui parlait
ses victoires,
Guillaume
si
Tell.
«
souvent de Bonaparte
Bonaparte
Mon
était
aussi
et
de
grand que
ami, lui répondit cet habitant
L'AMBASSADE DU 6ÉNERAL VIAL
deux héroe lonl également gra
d'Altorf, cet
Bonaparte
«
Si
«
laume
«
France,
né
était
El
Tell.
de jugement.
et
Schwitz.
ennemis de
par
religion
croit
t
lui
!...
»
i
<
(1)
par
un
«l'ins-
»
dans
prêtres,
Russes que
les
en
Piémont, plein
anton,
ils
sont
entretiennent
prochaine destruction de
la
Dé
était
contée
France. Aujourd'hui,
la
peuple de
le
L»'S
«
été Guil-
»
m'
cien officier au service «lu
truction
aurait
il
Bonaparte.
été
anecdote
Cette petite
Uri,
à
Guillaume TeU
si
aurait
il
133
cet
Empire
Dieu appelle pour venger
rendre sa pureté primitive. Et on
la
les
— Quelques lignes seulement. — Appensell:
Esprit excellent, — Gn
tnton a deux
Glaris.
i
partiI.
;
première pour chefs
1"
deux
a
désirent
le
partis
sont
servir.
Etc.
rapport
Suisse
la
»
sur
et
nt ci
trop
t
tion
de
la
Btyl<
lapuli'
pénétrante
attachés
alors
qui s'attachait
i'
l'Empereur
a
Etats voisins. H
alerte.
pour
«'t
Mai-
le
est
et
clair,
inté-
voyagi de l'auteur
permettre
lui
bien
l'Empire
assise.
Tel
un»'
»>!>-
qu'il
«--t.
qui
l'idée «lu pri
nouveau
el
«lu
il
r
au médiateur.
Sébastian] était
i
Planta.
politique autrichienne <lan^
non- donne, dans l'ensemble,
entourait
Los Salis et les
terminé par des vues générales iut
st
relations avec les
.«
l
il''
retour
quand
l'orag
'a.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
134
Les formidables armements préparés à Boulogne
contre l'Angleterre n'avaient pas abouti.
pourquoi. Napoléon tourna la Grande
le
On
Armée
sait
contre
continent où l'Angleterre venait de soudoyer une
troisième coalition, formée de l'Autriche et de la
Russie.
Napoléon avait l'alliance de plusieurs Etats de
l'Allemagne, dont la Bavière. En vain, il s'efforça
de gagner la Prusse. Celle-ci s'obstina dans l'indécision, mais sa neutralité assura notre victoire.
La coalition prit l'offensive. L'Autriche com-
mença
les hostilités, le
9 septembre, par l'invasion
de la Bavière. Napoléon y répondit par les manœuvres admirables qui, en quinze jours, du 9 au
25 septembre, transportèrent
les
150 000
hommes de
Grande Armée dans les vallées du Rhin et du Mein.
Le 24, Napoléon avait quitté Paris. Il était le 26
à Strasbourg. Devant cette guerre nouvelle, la
la
Suisse décida de garder la neutralité, mais de couvrir
ses frontières. Tel fut l'objet d'une Diète extraor-
dinaire qui se réunit à Soleure le 20 septembre.
Elle mit en
mouvement les troupes cantonales
et leur
donna comme général en chef l'ancien Landammann
Watteville, avec Mûller, de Schwitz,
d'état-major, et
finances,
comme
trésorier.
douze colonels fédéraux
Il
Elle
et se
Le choix de Watteville
reur.
l'ancien
Finsler,
comme
chef
ministre
des
nomma
sépara
ensuite
le 28.
fut désagréable à
l'Empe-
avait souhaité et presque désigné d'Affry
(1) « Il est
probable que
pour garder leur
territoire.
les Suisses
devront prendre
La nomination du
les
(1).
armes
chef de l'état-major
.
SADE DU GÉNÉRAL
Il
il
s'en plaignil
écrivit le
l'oligarchie
Glutz, qui n'en pouvail mais, Kl
à
même
ou
singulière
jour
Watteville une
à
reparaissaienl
M. de Watteville, j'ai reçu la
avez bien voulu m'écrire. Puisque
1 1
1
contre
de
plus
le
intrigues que l'Angleterre
que
lettre
\
Confédération
la
n'a pas jugé à propos de nomnn-r
offert
-
«
défiances
ses
«
m'aurail
1
menées de l'Angleterre.
les
e1
VI AL
personne qui
la
contre
garanties
les
fomenter en Suis
va
un sujel de Berne
du moins, qui
éclairé pour connaître toute l'urgence d< - cir.
il
constance
I
lans
relations que
les
eues avec vous,
j'ai
conçu de l'estime pour votre caractère
Vous pouvez
faire le bien
votre position,
il
n'y
oin de couvrir
mes
ifficiers
des
Boni
me
nouvelle armi
neutralité de
MM.
pas
d'Affry
la
de
France
la
trouverai oblig
anche-Comté
me
France.
;
et
J'ai
connus
vous
de former une
et,
t'ait
Glutz tout ce que
fédéi
.
dès
onér» use
sérail
J'ai
Franche-Comté,
frontières de
Suisse
la
et
petites fautes.
guerre contre m<
I
pour
«le
de l'état-major de l'arme.
fait la
sentez que je
vos talents.
de votre patrie. Mais dans
hommes ennemis
pour avoir
euse
a
e1
j'ai
je
lors,
et
la
dan-
connaître
pense de
la
conduite du gouvernement
«
Je suivrai
1"
^cte de médiation. Suivez-le. Si j'ai
un objel
.1
M
une
•!
m
\IV
i
il
\
,
NAPOLÉON ET LA SUISSE
136
évacué
la Suisse, c'est
Faites que je n'aie pas à
fait
pour
ma simple bonne
par
me
volonté.
repentir de ce que j'ai
les patriciens suisses.
Ayez une armée qui
aux Suisses et à leurs anciens
et vrais amis au nombre desquels je crois avoir le
droit de tenir le premier rang.
Napoléon. » (De
inspire de la confiance
—
Strasbourg, 29 septembre.)
Watteville répondit à la confiance de la Diète et
même
à celle de Napoléon.
Il
établit son quartier
général à Zurich et plaça des troupes sur la frontière
du Tyrol
et sur la ligne
de Constance à Bâle.
mit pas du côté du Jura, de
telle sorte
que
Il
n'en
la neu-
défendue que contre l'Autriche. Près
de 10 000 hommes manœuvrèrent avec beaucoup de
précision, tandis que d'autres troupes étaient en
tralité n'était
réserve dans les cantons et prêtes à marcher. Mais
ces précautions
par
furent rendues inutiles
militaires
les victoires impériales. Aussi,
deux jours après
Austerlitz, dès le 4 décembre, Watteville licenciait
sa petite
armée avec des éloges pour son
activité et
sa discipline.
Le
traité de
Presbourg força l'Autriche à recon-
naître l'indépendance de la Suisse et le
changement
consacré par l'Acte de 1803.
*
* *
Le
1 er
janvier 1806,
celui de Soleure et le
le
canton de Bâle remplaça
landammann Glutz transmit
au bourgmestre de Bâle, André Mérian.
Cette année, qui laissa le pays à sa paix habituelle,
ses pouvoirs
.
I
AMBASSADE DD GÉNÉRAL
L
VI AL
137
cependant traversée d'inquiétudes particulières
lui
qui persistèrent l'année suivante,
comme
èrea qui plissenl encore la Burface
quille lorsqu'
venl qui
en parler, une
faut
II
le
d'un lac tran-
avait soulevi
les
pour
fois
<
touti
Ces inquiétudes venaient des agrandissements de
Napoléon.
En
1805, lorsque
au
royaume
émue.
Etait-elle
place
fait
B'était
la
République Cisalpine avait
d'Italie,
indépendantes, de Bon histoire,
Empire?
aste
En
L806,
sort?
mœurs
perdre au sein
(l).
République Batave disparut
la
«lu
à
Bon
forma an royaume de Hollande, donni
tour. Elle
Louis Bonaparte qui ne
fut,
sur son trône éphémère
de quatre ans, qu'un préfet
Puis
se
n'en fut rien
Il
mâme
au
destinée
de Bes montagnes, de Bes
Allait-elle, en dépil
\
Confédération
la
Neufchâtel tomba entre
principauté de
la
impérial.
des mains françaises.
Séparée
restée à
«I»
Confédération en
la
.
par
le
u
(
drez possession en
I
général
Mnlinnt
mandait
Vous vous rendrez
à
Il
Napoléon
février L806,
mois suivant
1798,
«'11'
1
1
I.
.
<
la
occuper,
et
roua pren-
le
tudinol
9 mar^
:
Neufohâte]
à
le
lit
mon nom de
cette Bouveraim
Dolder. 'lu
Déjà. <n I804i u in- pétition de Jonaini» du rolon<
Won dor Weid, el de quelques auti
indnnl la réunion
I
I
rai
de
était
tprès l'avoir obtenue, dans
Prusse,
la
munint de
1
Suisse à
la
1*1
impire aurai!
et
ransmet pe
>'apn
>ag
mont dan
ond m
rien
rou> < de semblable nulle p
de> oir
la
t
i
I
i
i
i
ict,
I
M
Mai
NAPOLEON ET LA SUISSE
138
Vous ordonnerez que toutes les contributions se
lèvent comme à l'ordinaire. Vous aurez soin de ne
rien changer aux douanes qui séparent Neufchâtel
de la France. Vous confirmerez les autorités.
« Vous ferez confisquer toutes les marchandises
anglaises qui se trouvent dans le pays.
y a pluvenir une grande
sieurs négociants qui en ont fait
quantité de Bâle, dans
le
Il
dessein de les répandre en
France, espérant que les barrières de douane se
Vous aurez soin de
lèveraient.
faire
bonne discipline.
« Vous aurez un bon langage pour
ferez publier et afficher la
maintenir une
la Prusse.
Vous
proclamation suivante
:
mon
«
Au nom
«
souverain, je viens prendre possession de la prin-
ce
cipauté de Neufchâtel que
«
cédée. Les troupes sous
«
une sévère
«
accueillies des habitants
«
leur doivent.
«
de Sa Majesté l'Empereur et Roi,
discipline.
le roi
de Prusse
lui
a
mes ordres maintiendront
En
retour,
avec
les
elles
seront
sentiments qu'ils
»
Vous ne dérangerez du
reste rien à l'adminis-
tration jusqu'à ce que je vous aie fait passer de
nouveaux
—
ordres.
Napoléon
Trois semaines après,
il
faisait
(1).
»
cadeau de
la prin-
cipauté au maréchal Berthier.
Il
lui écrivit, le 1 er avril, le
sait le décret impérial
«Je vous
que
(1)
j'ai fait
jour
même où
parais-
:
Moniteur, vous y verrez ce
pour vous. Je n'y mets qu'une condition,
envoie
Correspondance,
t.
le
XII,
p.
209.
L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL
que vous vous mariiez
c'est,
que
mets
je
trop
mou
à
longtemps.
avez cinquante anSj mais
ou
celles
nécessaires. Etc.
Avec
rire
ni
ni
mariage sont
11
simplement.
prit une femme
obéir,
fallait
principauté et
lu
on ne pouvait
voit,
maison royale de Bavière
la
plu-
le
bourgeoisement senti-
si
comme on
fâcher.
Berlhier accepta
dans
homme,
ce terrible
se
d'une race ou
»
à >es heures,
mental
Vous
ces trente années sonl
el
douceurs du
les
duré
a
ridicule.
trous êtes
quatre-vingts ans,
l'on vit
139
Votre passion
devenue
est
AL
une condition
c'est
et
amitié.
Elle
VI
(1).
M. de Chambrier, ministre de Prusse auprès
Confédération,
remise de
til
la
principauté
suivant. Bert hier n'y parut jamais.
toucher
les
revenus
Il
le
L6
mai
se contenta d'en
d'y lever un bataillon.
et
«le la
11
la
lit
administrer par une manière d'intendant, le baron de
"lui
qui lini l'emploi jusqu'à
.
i
encore plus extraordinaire.
son gré, de- promotions de
nouveaux
princes
but
et,
Allemagne, d'où l'Autriche
Confédération du
la
protecteur
i
II
(juillet
M mo
•
iuill.tiiiii-'.
femme
Visconti, avec laquelle
hier
débris de
exclue,
était
il
Marie Elisabet
quante quai re
Il ne renon
il
\
frère 'lu
<
•
h
i
ni
il
fondait
déclarait
>«•
le
'
li
Ingl quatre.
vivait
Ce
fui
m
Mu
e
.1
vieille
la
I
n'nl tci^nil
Nupoli on. H mi
à
faisait,
de grands-ducs, de
pois,
les
était
1806).
duc
'lu
fille
Rhin
Napoléon y
Rhin, dont
ôpou
!••.
de L813.
fin
de l'autre Côté du
ut
i
:
la
Dumburg, en juin
l>
;
lui
pn
NAPOLÉON ET LA SUISSE
14)
Devant
ces
remaniements de
Etats étaient en émoi.
territoires, les petits
supputaient l'appétit
Ils
croyaient à la veille d'être dévorés.
impérial.
Ils se
Do
bruits nés de la crainte et aussi de la mal-
là, les
veillance.
Car l'Autriche excellait à répandre
nouvelles alarmantes, de fabrique anglaise,
les
quand
ne sortaient pas de Genève où l'on ne nous
elles
aimait pas
(1).
C'est ainsi que le bruit courut, en 1806, en 1807
et
jusqu'en 1808, d'une transformation possible de
la Suisse.
On
en aurait
un stathoudérat, au
fait
du prince Charles,
profit soit de Berthier, soit
du grand-duché de Bade.
Pourquoi Berthier? Parce qu'il
héri-
tier
était prince
de
Neufchâtel.
Que Berthier
cipauté, rien
pieds,
il
se flattât de voir agrandir sa prin-
y avoir mis les
Tous ces maréchaux
d'impossible. Sans
s'y trouvait à l'étroit.
d'Empire « passés » princes en étaient là. Comme
celle du maître, leur ambition n'était jamais satisfaite,
Or, Berthier, paraît-il, se complaisait à des
rêves de grandeur.
Nous en avons
Souvenirs d'un
colonel
la preuve,
officier
Sprùnglin,
«
J'eus
de Berne, qui était capitaine
est curieux
vit Berthier (1807).
il
:
à Dantzig une audience du prince de
Neufchâtel qui
(1)
les
à notre service, le
suisse
sous les murs de Dantzig, où
Le passage
incidemment, dans
me donna
Vial constate plusieurs
remaniements,
etc.,
fois
des inquiétudes sérieuses
que
les
viennent de Genève.
bruits
d'annexion, de
L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL VIAL
sur
futur de
I
d'abord d'entrer dan-
S
servii
quoi,
ir
Le
de
sement
me
I
Neufchâtel.
\
ifchâtel.
concevoir qu'il
Laissa
entrevoir
qu'il
Suisse, au profit de
La
France, du grand-duc de Bade
la
parler de
à
crus
Je
un plan de partage de
ait
Le
des éventualités pour L'agrandis-
exister
pourrait
mit
i
sur
que présentai
prin
principauté, de la Suisse,
t
me fondant
chances d'avancement
de
m'offrit
bataillon ueufohâtelois qu'il
le
Je refusai franchement,
levait.
[M-n
Le prince
Suisse.
la
141
du prince de
parait que L'Empereur
Ua pus
Il
et
beau projet, mais je suis sûr qu'il a existé (1). »
C'esl sans doute pour consoler Berthier de son
oe
rêve écroulé que Napoléon
des Suisses en
Pourquoi
18<
prince
Le
Le
nomma
éral
coloi
M
Bade,
de
héritier
venait
Louis Frédério? Parce qu'il
Charles-
d'épouser une
Beauhamais.
d'affection pour oette jeune
oièoe de Joséphine, Stéphanie de
Napoléon
parente, aimable
n. lit
iv
toutes
pris
B'étail
par
Le
les
pi
spirituelle.
e1
comme
Sénat
11
fille
l'avait
adopth
m
tachéi
I
prince Charles, Lui-même, avail gagné
h lympathie
duoh<
.l
•
\c
'ai
de
mère
i
.
Le
prince
<
îharli
i
n• 8
i
\l.)
l.i
IV iiiiisul.'.
,
rang,
s
«-t
Le
ce mari
à
Il
'•
!
étuil
loi
squ'aucun
I'ul>li<
,
on
-
!
i
.
n
e
La
:
aimé
lin.
à
reoon-
Napoléon. Celui-oi écrivait
Km manuel
i
fait
m..ri
instruit
ii
i
'•,'./
.
Lien
NAPOLEON ET LA SUISSE
142
ne m'attachait à
fille, il
qu'à
Aujourd'hui
lui.
qu'il
épouse
ma
trouvera en moi une tendresse qui ne cédera
que vous
celle
Mais cette
«
tendresse
par
d'ailleurs
lui portez.
le
»
fidèle
(21 février.)
»
que le jeune prince mérita
attachement qu'il porta
jusqu'au bout à l'Empereur, Napoléon ne l'aurait
pas poussée jusqu'à céder à Bade une partie de la
Suisse
(1).
aux mêmes vues qu'il faut attribuer un
projet, moins que cela une esquisse de projet, d'ailleurs anonyme, et qu'on trouve dans la corresponC'est
dance avec Vial, sous ce
les
titre
«
:
Quelles seraient
modifications sous lesquelles la dignité de Lan-
dammann
héréditaire
de la Suisse pourrait être
maison de Bade (2). »
Il ne s'agit pas de changer quoi que ce
condition politique de la Suisse, telle que
donnée à
la
soit
à la
l'a insti-
tuée l'Acte de 1803, ni à son organisation intérieure,
ni à sa neutralité.
« Il
ne doit être question que de
rendre la liberté du chef de l'administration plus
stable et de la porter dans les
dont
les
sentiments et
mains d'un prince
les intérêts l'unissent, lui et
ses successeurs, à la France.
»
que Napoléon ne devait pas, sans
quelque humeur, se trouver chaque année en préIl
est certain
sence d'un nouveau
tous sur
le
Landammann.
modèle de
l'habile et
Ils
n'étaient pas
dévoué d'Afïry.
En
(1) Oechsli, qui recueille et discute tous ces bruits, dit qu'on lui
aurait donné Bâle et une partie du pays, mais que Talleyrand fit
écarter ce projet comme dangereux. Ouvrage cité, pp. 518 et 519.
(Badische Absichten auf die Schweiz.)
(2) A. E., t. 487. La pièce est anonyme et datée de « janvier 1808 ».
L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL VIAL
143
outre, cette mutation régulière, assurée par
des institutions,
jeu
répugnail
gouvernement fondé sur
sou système de
à
despotisme
le
libre
le
sta-
la
et
bilité.
avait été
Il
sous
nom de Premier
le
Consul. Mais son principal
souci avait été de transformi
en consulat
à vie, et
une
décerner un
se faire
Landammanu
lui-même une sorte de
son consulal décennal
r
consul
fois qu'il fui
nouveau avec
titre
à vie,
de
privili
le
de l'hérédité.
On
donc pu, autour de
a
îtème
de
concevoir un autre
lui,
gouvernement
pour
que lui-même, qui connaissait
croire
eurs
comme
ses besoins,
«•!
pays,
le
venait de
il
Mais
Suisse.
la
prouver
i
l«
depuis plusieurs années, croire qu'il eût, de gaîté
de cœur, couru
Pour
comme
i
risque de se l'aliéner,
et
pourquoi
?
imposer un landammann qui a'aurail
lui
d'Affry,
ni
l<
le
même
ni
mais un étranger,
Bertbier,
prince de Bade; croire cela,
c'est
de
la
pure ext ravagance.
CY>i (••pi'udanl ce que
Jean de Muller écrivait
u
11
l'on affectait de redouter.
an ami
à
:
m'est revenu de plusieurs côtés que
Suisse
la
va être assujettie au gouvernement d'un chef perpét uel
hérédit aire. Si telle
et
Majesté l'Empereur,
Mus
ent repri
il
je
elle sera
montrait
et
il
.1
i
la
:
volonté
di
S
faite.
difficultés
les
jout ait
Boni qu'une poignée
es
I
ies
d'une
mont agn
d'hommes, mais
ils
pareille
u 'ds
ne
ne calculent
...
1
Sous un
roi,
K>ua
une forme monarchique,
la
NAPOLÉON ET LA SUISSE
14 4
plus forte partie de la Suisse deviendra une Vendée
jusqu'à ce que toute la nation soit extirpée. Avant
cela,
il
y aura des
Tell très certainement.
»
(19 dé-
cembre 1806.)
Cette belle indignation porte à faux, puisque nous
ne trouvons rien de précis ni de fondé sur ces projets
prétendus de Napoléon. Pour
commérages,
il
de pareils
faire justice
faut s'en tenir, invariablement, à la
conception de Napoléon sur la valeur stratégique de
la Suisse. C'était le bastion des Alpes. L'intérêt de
la défense le liait à nous, suivant
Il
n'entendait ni
le
son expression.
céder à personne, ni
le
Si ces inquiétudes étaient chimériques
devaient
le
commencer
allaient
rester,
les
partager*
en 1806
et
en revanche cette année vit
difficultés
s'ajouter les
économiques auxquelles
tracasseries
du blocus con-
tinental.
Depuis l'échec des armements de Boulogne,
dans l'impuissance
elle,
Il
Napoléon
d'atteindre
lui faisait la
l'Angleterre
guerre sur
ne s'en prenait pas seulement à ses
le
et
chez
continent.
alliés,
l'Autriche et la Russie, vaincues en 1805,
comme
comme
Naples, enlevé aux Bourbons par un simple décret,
comme
la Prusse,
dont
les derniers
virent le rapide écrasement.
il
Même
mois de 1806
avant
le blocus,
traquait les produits manufacturés de l'Angle-
terre.
La
Suisse faisait une active contrebande de mar-
chandises anglaises. Elle en avait pris l'habitude
pendant nos embarras de
la Révolution.
des griefs invoqués par
le
Directoire
Ce
fut
contre
un
les
L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL
t
Y
A L
I
145
une des raisons qui poussèrent
à
l'an-
aexion de Genève. Cette habitude persista api
1803. Elle reçut une sensible atteinte Lors de l'an-
nexion de Neufchâtel.
En apprenant
Prusse renonçait à
(pie la
ipauté, des négociants de Bâle
i
acheté
toutes
en Suisse
Neufchâtel
et
Mais
anglaises
avaient
qui
rassemblées
faire entrer
Les
nos douaniers qui
mains
Les.
détruisirent. Ce lut
les
confisquèrent
une perte de 5
Via!
lui
plusieurs
invité à
et
6 millions
à
maisons de commerce
beaucoup de bruit dans Le pays.
ruina
qui
chei
tombèrent presque aussitôt entre
les
«le
les
et
au Locle, pour'
elles
de Zurich avaient
marchandises
Les
trouvaient
nous.
et
la prin-
et
lit
présenter des réclamations au
ndammanii Mérian. Dans une circulaire adressa
le- Le 26 avril,
aux gouvernements cantonaux,
•
Mérian appela Leur attention sur Le danger que présentait pour le commerce Le trafic des marchandises anglaises, leur importation
dans
Le
pays
et
la
contrebande qui s'en faisait «le Suisse en France.
.minus prirent, tour à tour, Les mesures Les
<
I
propres
plus
empêcher
à
L'entrée
chei eui
circulation des marchandises prohibées
qui se réunit
ment
I
•
le
et
lit
cet te
«le
ne
Bâle,
à
Le
et
et
La
La
Diète
2 juin, s'occupa principal*
quest ion.
commi ision, Qommée
reviser les règlements
Le
9 juin,
cantonaux Bur
lui
la
chai
mati
de proposer un décret général. Cette commission
son
projet
rapport
île
décret
Le
27
et
soumit
à
I
Vssemblée un
en douze articles destiné
a
10
rem-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
146
placer les règlements provisoires
vernements locaux
Il
et obligatoire
émanés des goupour tout le pays.
défendait l'entrée des produits manufacturés
anglais et celle des toiles de coton et des mousse-
dans
lines fabriquées
cotons
les possessions anglaises.
nécessaires
filés,
comme
Les
matière première
aux fabriques du pays, étaient exceptés de cette
prohibition. « Pour maintenir l'exécution de cette
défense, disait l'article 2, chacun des Louables Cantons fera sur son territoire les dispositions les plus
efficaces et veillera
ne s'en écarte.
le
5 juillet
La
»
avec sévérité à ce que personne
L'ensemble du projet fut adopté
(1).
Diète s'occupa également des régiments
tulaires
».
Le premier
«
capi-
n'était pas encore sur pied.
Vial en pressait l'achèvement.
On y
toucha
enfin,
et le
régiment partit pour
Naples, où Joseph Bonaparte avait été appelé à
remplacer
les
régiments.
Il
Bourbons. Restaient
les trois autres
comme pour le premier
du Landammann, obtenir de lui des
fallut faire
insister auprès
:
gouvernements cantonaux, promettre des primes, etc. Ce souci remplit la correspondance des derniers mois de l'année 1806.
Le 1 er janvier 1807, le canton de Bâle céda la
place au canton de Zurich et André Mérian à H ans
de Reinhard, bourgmestre de Zurich. L'échange des
pouvoirs eut lieu à Brugg (Argovie), où se rencontrèrent les deux Landammanns. avec le cérémonial
circulaires
aux
(1) Le décret est publié par notre Moniteur, dans
19 juillet 1806.
le
numéro du
L
L A
'
M
accoutumé,
I
A 6 SA
;
E
I)
I)
U G É N É R AL VI A
147
Reinhard revint à Zurich, dans
et
le
bruit des cloches et des salves d'artillerie.
Le nouveau Landammann
était
un administra-
teur habile, d'esprit souplo ot avisé.
Hans de Reinhard
aé à Zurich, en 1755,
étail
d'une excellente famille de
commencé
avoir
bourgeoisie. Après
la
ses études à Zurich,
il
les
en Allemagne, à l'université de Gcettingue
dans sa
y exercer la profession
du Conseil cantonal en 1797 el
Membre
chargé de différentes missions par
le
canton, député
Consulte helvétique en 1802, bourgmestre en
la
à
revint
el
natale pour
ville
d*.ivocat.
acheva
Landammann
1803, bourgmestre et
vn 1807, puis en
1813, par ses qualités administratives
ion esprit,
il
tournure
el la
comtf d'Affry
ivsii'. .i\. T, le
plus
el
que Rodolphe de Watteville, une des Qgures
origi-
nales de cette période (1).
Vial
rendit,
se
Zurich, pour
lui
pour débattre avec
lui
9 janvier,
le
purin- srs ((impliiuriits
et
à
quelques-uns des objets de notre politique. Cette
première
entrevue
ne
d'accord,
d'après
cette
manque
«
pas de
Dans
...
le
et
pi
tient, je crois,
de
voir.
1
1
1
Mi rai
entièrement
du généra] qui
De
eur.
moelleux
de
Landammann
raideur
lettre
p;i^
cette conversation, dans laquelle j'ai
mis Infiniment
M.
sa">
laissa
les
J'ai
i
.-1111,111»
i
de
craint
en
'
son
à
1
qui
le
rimp.it ience.
de
'lit),
I
aractère qu'è 3a tnanii
heurtei
•
1
ard.
lui
apercevoir beaucoup de
même
jque
Reinhard mourut
• R
1.
Hans
laissé
a
(c'est
/.un- h
postérité.
iractère
Cf.
<
peu
de
NAPOLEON ET LA SUISSE
1*8
facile et j'ai
cru devoir céder au désir plusieurs
fois
manifesté par Son Eminence de terminer l'entretien.
pourtant convenu, avant de nous séparer, de
la nécessité où est la Suisse de se lier à la France plus
Il
est
étroitement que jamais et
il
m'a
fait la
promesse de
concourir en général par tout ce qui dépendrait de
lui
à ce qui pourrait être agréable à Sa Majesté et à
faire
en sorte qu'elle soit
satisfaite.
»
(De Berne,
13 janvier.)
Leurs rapports s'adoucirent,
dans
le
comme on
le
verra
discours de Reinhard à la Diète.
La question
des régiments occupa encore les pre-
miers mois de cette année. Le recrutement tardait.
Les
officiers
depuis
le
des trois régiments étaient
mois de décembre
;
il
nommés
ne leur manquait que
des soldats. Vial parlait d'établir la conscription;
aux gouvernements cantonaux. Ceux-ci
instituaient des primes d'engagement qui s'ajoutaient aux primes de notre gouvernement. Mais
il
écrivait
leurs ressources étaient modiques. Enfin, les batail-
lons se constituèrent tant bien que mal.
Ce. que Napoléon voulait obtenir, ce n'était pas
seulement qu'on activât l'enrôlement, c'était encore
qu'on l'interdît pour le service de l'Angleterre. Dans
au Landammann, envoyée du camp de
Finkenstein, il émettait l'espoir que les régiments
une
lettre
seraient bientôt au complet et qu'ils figureraient
avec honneur dans ses armées. Après avoir dit qu'il
faisait cas « de la bravoure, de la fidélité et de la
loyauté des Suisses
«
Si j'avais
un
»,
il
ajoutait
:
désir à former, ce serait
que
les
L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL
Suisses ne permissent pas
AL
VI
recrutement dans leur
le
qu'aux Etats
aucune puissance étranf
dont le système es1 lié an mien. Je désirerais d'autant plus que cette proposition passai en loi que
pays
à
tous
les
douleur
hommes
combattre contre
frère
le
soumettez cette
sur
décision
à(
:
me
objet
vous
frère. Si
le
sérail
une
pa
tble
l'honneur
à
voir q
Diète prochaine,
la
i
conforme
à
el
dignité
la
(28 mai 1807.)
Suisse.
la
pi
cet
qu'elle sérail
ae peuyenl
éclairés
lut obi
Il
I.
nètes' ouvrit
I
le
r
l
juin.Lc
Qonça un discours plein de tad
lequel
se félicitait
il
reuses relations de
culièrement avec
La
«
teur
France.
espère jouir
résultent
jui
d'agrément, dans
des heu-
et
Il
disait
:
avec gratitude
atten-
et
bienveillance de son auguste ou
la
elle
el
•
Suisse avec ses voisins, parti-
la
la
et
paix publique
la
reconnaît
Suisse
drissement
de
Landammann
de
tam
altération des
médiation
la
et
ivan-
des traités
qui l'ont suivie, propres à fermer des blessures
p
temps et les circonstan
Landammann, de son côté, entraîné par un
fondes produites par
Lie
sentiment
parable
me ni
d'admiration
que
jour.
aa
le
Je
patrie
sont
lits
I
reçois
lequel
et
je
il
me
qui
pour l'incom-
prouver
manière
d'une
l'ont
le
aussi
dévoue*
expi
attesté jusqu'à
M.
l'ambassadeur de
des prouves multiplias <lu
de S
il.'
rapports,
personnelle
'efforcera de lui
li-
de
le
cherche
félicite
E
à
maintenir ces
de
la
biem
hi
eillaro
NAPOLÉON ET LA SUISSE
150
cieuse dont m'assurent les fréquentes relations où
j'ai
l'avantage d'être avec
lui... »
L'accord était désormais complet.
La
Diète
taires et
le
de
questions
du recrutement. Dans sa séance du 2
elle interdit
aux
s'occupa surtout
mili-
juillet,
tout recrutement en Suisse contraire
du traité d'alliance, ou contracté pour
non avoué d'une puissance étrangère.
articles
service
C'était ce qu'avait
demandé Napoléon.
Sur ces entrefaites, fut signé
(8 juillet
le traité
de Tilsitt
1807) qui mettait fin à la quatrième coali-
tion et nous assurait, après l'écrasement incomplet
de la Prusse, l'amitié incertaine de la Russie. Tout
le
continent obéissait à Napoléon.
La
Suisse crut devoir envoyer ses compliments
au vainqueur. Reinhard en chargea l'ancien landammann Watteville qui partit pour Paris accompagné du chancelier Mousson. Watteville avait le
titre d'envoyé extraordinaire. Après les compliments, il avait pour mission de régler certaines
créances sur l'Angleterre,
questions pendantes
pensions et indemnités réclamées par d'anciens militaires à notre service; difficultés entre Berne et
Fribourg, qui remontaient au temps de d'Afîry; etc.
:
La députation
arriva à Paris le 14 août. Talley-
rand venait d'être remplacé (le 10) par Champagny.
Il y avait entre eux toute la différence qui sépare un
ministre d'un simple commis. Mais Champagny
compensait les hautes vues de Talleyrand par l'application régulière et le souci du détail.
que
lui
demanda l'Empereur
sur les
Le rapport
affaires
en
L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL
question fut envoyé dès
V
I
24 septembre
le
sions impériales furent telles que
A L
151
les d<
et
Wat-
souhaitait
le
teville.
loucha égal«TinMit un sujel que
Celui-ci
dération avait à cœur,
la
nomination d'un colonel-
la
général des Suisses. Maillardoz en avail eu
provisoire.
le
le
donné au maréchal Lannes,
fui
Il
Conlé-
titre
d
couranl d'octobre.
I.
choix de ce brave soldai qui s'étail haussé aux
talents d'un excellenl
adir,
plus
laissé
même
de l'aveu
tard
:
8
géant
>,
faveur par
Jr
le
général
Napoléon qui
chois de Lannes
Le
disait
pygmé
trouvé
l*av;u-
Suisses.
les
de
qui ne cessail de
el
l'ai
accueilli ai
fui
Landammann exprima
leur satisfaction dans une lettre à
notre ambassa-
deur, que celui-ci
s'empressa
transmettre
gouvernement
octobre).
conserva
sa
t
(17
de
Lannes
au
d'ailleurs
ne
pas longtemps sa nouvelle dignité. Après
morl prématurée,
Essling,
à
passa
elle
à
B
hier.
derniers mois de 1807 ne présentèrent
aucun
intéi
L'année
i
sn s appela
l-
directoral
»,
-
et
le
canton de Lucerne
Reinhard céda
de Lucerne, Vincenl
la
>
|
1.
1
<
«
*
à
l'avoyer
Rùttimann.
Lr généra] Vial touchail lui-même au terme de son
ambassade. Il se sentail décidément peu fait pour
la
La
politique.
Volonl
iers,
il
t
fortune de
roqua
la
la
guerre
plume conl
re
l'attirait.
l'épée,
1
du diplomate pour la selle du soldat et les
>ntre le champ de bataille librement
antichambi
fauteuil
NAPOLÉON ET LA SUISSE
ia2
ouvert
(1). 8
une fatigue
Le
regret de son ancienne profession,
véritable,
des affaires de famille qui
l'obligeaient à de fréquentes absences, tout cela le
porta à demander son rappel
sonnelles
«
pour
affaires per-
».
L'Empereur l'accorda. Champagny l'en informa
par une lettre du 27 avril qm' ajoutait à cette nouvelle
quelques éloges pour la
dont
le
manière distinguée
«
»
général avait rempli sa mission, et qui se
Sa Majesté, en consentant à vous
rappeler, n'a pas encore nommé un nouvel ambassadeur à Berne mais si les affaires personnelles qui
vous ont fait désirer votre retour exigeaient que
vous quittassiez bientôt votre résidence, Sa Majesté
veut bien vous autoriser à partir sans attendre
terminait ainsi
:
«
;
l'arrivée de votre successeur.
»
(A. E.,
Vial profita de la permission.
laisser le poste
préparatifs
ses
aux soins du
de
départ.
Gomme
fidèle
Il
t.
il
pouvait
il
Rouyer,
attendit
l'ouverture de la Diète à laquelle
487.)
il
hâta
toutefois
assista.
Elle eut lieu à Lucerne, le 6 juin, avec le céré-
monial accoutumé. Riïttimann y prononça un discours charmant dont l'aimable simplicité n'excluait
pas
«
le
tour littéraire.
On
en jugera par cet exorde
Messieurs, fidèles et chers Alliés et Confédérés
:
(2).
Lorsqu'un jour dans les siècles à venir, nos
neveux liront, avec un esprit dégagé de préventions,
«
SteUCER, ouvrage cité, p. 42.
formule habituelle lorsqu'on s'adressait à la Diète.
Inutile de dire que ces discours étaient prononcés en allemand, mais
(1)
(2) C'était la
[/AMBA88ADE DE GÉNÉRAL VIAL
comme
de notre temps
l'histoire
IS3
nous lisons
celle
des temps passés; lorsque, las de contempler
étonnemenl
événements qui ébranlent l'univers
les
ils
voudront reposer leurs regards en
un
petil
coin de l'Europe qui
commotions
de ces
un génie
a
a Bouffert, à la
dans
rentré
bientôt
es1
vérité,
mais qui, guidé par
politiques,
bienfaisant,
portanl sur
les
route qu'ayaienl suivie ses ancêtres,
la
ne pourronl
ils
s'empêcher de s'écrier: fortuné pays!
Ce pays fortuné, chers confédérés,
que nous habitons. »
«
Vprèa quoi,
de
Suisse
la
se félicitail des
il
voisins
ai
lui
<
heureuses relations
particulièrement
et
avi C nous.
désormais ne doit plus avoir à craindre
aucun orage politique du dehors. Elle ne -» trouve
LaSuis
«
i
entourée que d'Etats amis, et
nous attester
que
nous
dispositions bienveillantes
avons le
bonheur de voir rassemblés
pereur des Français,
de nos
alliés,
.1
l
'.uis
l»lus
après
flatteur
leurs envoyés.
k
t
plus puissant
utélaire.
Landammann, de Wat
l.i
paii
de Sa
«1»'
Tilsitt, a
Majesté,
jamais oublier qu'elle avait
e1
sieurs,
e1
i
i
a
l'a<
confié
le
la
1<-
doubli
de
soin
la
conduit
Sui
vous partagerai sans doute ave*
aussitôt
cueil
le
nous ne pourrons
l'amitié de toute
L'ambassadeur on envoyai!
envoyé
beville,
relations avec nous à nn ministre dont
mérité l'estime
L'Em-
de noua donner des preu
or
l'ancien
ici
plus grand,
1<'
ne
signalées de
\1.
c'est pour-
<
M
moi
allemand
NAPOLÉON ET LA SUISSE
154
que nous laisse son prochain départ.
« La nomination d'un colonel-général des Suisses
dans la personne de M. le maréchal Lannes n'est pas
vifs regrets
moins glorieuse pour la Confédération qu'encourageante pour nos soldats. "Ils s'empresseront de
répondre aux espérances d'un pareil chef. Ils tâcheront par leur discipline comme par leur valeur d'égaler la
renommée
des anciennes troupes suisses. Etc.
Le lendemain, Rûttimann
adressait à Vial une
lettre flatteuse qui le remerciait de sa gestion
pour le pays ». Il ajoutait
Votre Eminence conservera, je
faisante
«
»
«
bien-
:
l'espère,
un
souvenir satisfaisant de sa mission au milieu de
nous, car
elle laisse la
Suisse tranquille, heureuse,
attachée à sa constitution et à ses rapports avec la
France. Elle voudra bien se persuader encore que
le
souvenir des soins qu'elle a donnés aux affaires de la
Suisse vivra dans nos cœurs, ainsi que la haute
estime et l'attachement que nous
Le
allait
8, la
lui
avons voués.
nouvelle s'étant répandue que
partir, la
le
»
général
Diète lui envoya une députation
composée de Reinhard, de Zurich de Weber, Landammann de Schwitz, et du député de Vaud, Secrétan. Elle trouva le général en compagnie du secrétaire Rouyer et des ministres de Bavière et d'Italie,
MM. d'Olry et Venturi. Il allait monter en voiture.
Reinhard prit la parole, pour exprimer les regrets
que laissait à tous le départ de l'ambassadeur.
Celui-ci qui raconte la scène, dans sa dernière
dépêche au ministre, répondit par quelques phrases
bien tournées où il trouvait le moyen, en soldat
;
L'AMBASSADK DU 6ÉNKRAL
VIAf.
155
dévoué, do faire l'éloge de l'Empereur. Laissons-le
parler Lui-même.
«
Je répondis en ces termes
Messieurs et députés,
«
«
:
Sa Majesté Impériale
h démarche que
la
Royale saura apprécier
el
Diète de
Confédération
La
fait
aujourd'hui auprès de son ambassadeur. Je m'empresserai de
lui
en rendre compte.
quelque ch
Si
augmenter La satisfaction que
moi-même, c'esl Le choix que La Diète
j'en
('prouve
a fail
de vous,
peut
messieurs, pour être son organe.
«
que
que vous répéter,
Je
ue
j'ai
eu L'honneur de dire
dammann
puis
de
les
motifs
en
France,
La
Suisse.
j'éprouve
M.
E.
S.
à
Le
Lan-
Quelque puissants que soient
m'ont
qui
messieurs,
un
mou
désirer
fail
sentimenl
momenl de vous quitter.
« Je
me rappellerai toujours
rappel
pénible
.ivre
intérêt
au
Le
temps que j'ai passé parmi vous. Je ae puis oublier
que, pendant ces quatre ou cinq ans, j'ai vu votre
existence
politique
votre
joui des bienfaits de
de L'Europe agitée
el
que
tranquillité
que vous avez
rétablir entièrement;
intérieure se
couramment
s'améliorer,
La
paix au milieu
je a'ai
pas été étrange
pat rie
consen
tout cela.
«
Que
vot ie
heureuse
qu'elle doit de reconnaissance au puissant
de qui elle doit tous ces biens, à
généreux
que
pour être
Le
La
cet
e
tout
monarque
homme
grand
et
Providence semble avoir choisi
régénérateur
«le
L'Europe
et
peut-être
NAPOLEON ET LA SUISSE
156
du monde. Je connais son
affection
pour vous;
saisissez toutes les occasions de lui être agréables et
comptez avec confiance sur la continuation de sa
haute protection. » (Au ministre, du 8 juin. A. E.
t.
487.)
Puis
il
monta en voiture, gagna Bâle sans
s'arrêter
et prit la route de Paris (1).
Ainsi
finit,
simplement, et sans effusions bruyantes,
mais au milieu de regrets véritables, l'ambassade
du général Vial et, avec elle, la première partie du
régime de la médiation.
Ce régime, en effet, qui dura dix ans, peut se
partager en deux périodes d'une égale durée de
cinq ans et remplie chacune par une ambassade
différente
la première, par celle du général Vial;
:
par
la seconde,
celle
du comte Auguste de Talley-
rand.
La première
avant de
fut la plus heureuse. Vial lui-même,
partir,
pouvait en rappeler
les résultats.
Pendant quelques années, la paix publique s'était
affermie et le pays était resté fermé à l'agitation du
dehors. L'organisme établi par l'Acte de 1803 fonctionnait librement; son jeu régulier en démontrait
le gouvernement de Venise.
ordres du prince Eugène et reparut
dans le Tyrol avec la même valeur qu'autrefois. Baron de l'Empire,
en 1810; commandant de la 18 e division militaire, à Dijon, en 1811
hargé" de la 6 e division du 2 e corps (Victor) dans la Grande Armée
de 1813. il fut tué à Leipzig le 18 octobre.
Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe (côté sud). Desaix,
(1)
Napoléon
Il fit
ensuite
lui
donna, en 1809,
campagne sous
les
;
i
son Journal de voyage en Italie et en Suisse, écrit de lui (1797)
Le général Vial, doux, honnête, petit, maigre, blond, marié.
rave soldat. »
C'était un brave homme autant qu'un
d ins
:
«
!
L'AMBASSADE DU GENERAL VIAL
La
l'excellence.
l'affection
le
prospérité
développée
s'étail
demeurail sincère pour
le
et
médiateur donl
prestige brillait de tout son éclat.
Dans
deuxième, un changemenl profond
la
allail
complir.
La
dehors se
l;i
Intérieure subsista,
[>;iix
casseries
impériale devint
pesante.
plus
blocus atteignirent
<lu
L'intégrité du
rielle.
En même temps,
ressentir davantage.
fil
tutelle
mais l'agitation du
territoire
la
Les
tra-
prospérité maté-
menacée par
parut
l'occupation du Tessin. Pour tout dire, l'accord
rompu
se
jour
lit
et
il
l'invasion
n'épargné
servir, ni les
cour
tien
médiateur
<
t
le
amena
dans ce dénouement.
voir,
(lr
le
pays;
la
La
».
<jni
ni
la
rupl ure.
Comme
avaient parfois
et
ni
polies de
manqué
fut
pour
nous allons
bonne volonté,
manières aimables
fut
désaffection
cependant Auguste de Talleyrand ne
Et
rien
entre
i
au<
le
le
zèli
l'homme
vieil
Egyp-
CHAPITRE V
l'ambassade d'auguste de talleyrand
I
(1808-1809)
A
qui la succession de Vial allait-elle échoir?
Ney
Rouyer
fait
un
avait
Mais
Il
secré-
au courant des affaires il
apprécier du gouvernement helvétique;
taire.
il
demanda pour Rouyer, son ancien
la
le
était
enfin,
frère général.
choix de Napoléon était arrêté déjà
s'était
porté
cien régime dont
a que ces gens-là,
un de
sur
il
ces
noms de
aimait à s'entourer.
disait-il,
qui sachent
16
juin,
Bayonne un décret impérial
ainsi
Voilà
s'était
;
pourquoi,
dès
le
«
(1).
l'anIl
n'y
servir.
paraissait
conçu
:
«
»
à
Le
Auguste Talleyrand, notre ministre plénipotentiaire près la couronne de Bade, est nommé notre
sieur
ministre plénipotentiaire près la Confédération helvétique.
»
Note pour M. de Champagny (avril 1808) « Si le général Vial
rappel, on peut le lui accorder et nommer à sa place
Talleyrand qui était destiné pour Bade. Je ferai un autre choix
pour Bade. Etc. »
(1)
a
demandé son
:
L'AMBASSADE D'AUGUSTi; DE TALLEYRANh
Rouyer dut se consoler avec une lettre aimable
de Ruttimann.
Informé par notre premier secrétaire de cette
nomination officielle, le Landammann lui écrivait, le
25
juillet
:
Le nom de Talleyrand,
«
célèbre par d'éminents
services rendus à la France, ne peut
augure pour
meilleur
nouveau
la
manifeste dans
le
Sa Majesté connaîtra
loyauté du caractère Buisse qui
de
ministre
aimera bientôt
que
J'espère
Suisse.
la
que du
être
le
puissant
e1
se
de ce
respect et l'attachement
peuple envers son auguste
el
allié.
Vous, monsieur, qui êtes habitué au milieu de
«
vous pourrez donner
Son Excellence les
plus sincères Informations. Dans toute occasion la
Confédération a trouvé eu vous une équité parfaite,
h. ai-,
désir
le
e1
moyens de
les
un plaisir bien
réel
que
à
La
répète
,j'-
France. C'est ave<
un témoignage
i<i
que chacun de mes prédécesseurs
de
\
s'est
1770(1).
11
était
Marie-Anne,
L'alné
cousin
Son
père,
entré dans
cour
la
après
la
<!«'
de
L'ancien
évêque d'Àutun,
avoir servi
diplomatie
Naples, ou
l
de L'Empire.
t>t
jusqu'en
L781,
comme ambassadeur
Le
trouva
,
était
aupi
Révolution
la
Sur le Douvel ambassadeur et sa famille^
donnés par Oust
ouvrait
détails
aé en
étail
des trois Gis du baron Louis-
ministre du Directoire, du Consulat
(I)
empressé
ous rendn
Auguste-Louis de Talleyrand-Périgord
de
peuple
faire chérir à notre
rapports qui L'unissent
les
a
\
«
1
r
les
a,
<'t
minutieux
I
\
j«-n-
NAPOLEON ET LA SUISSE
460
qu'il
laissa
en 1791 pour émigrer. Auguste qui
l'avait suivi, revint en
France sous
grâce au crédit de son parent, fut
le
Consulat
nommé
et,
chambel-
lan de l'Empereur en 1804.
Après plusieurs missions diplomatiques, il fut, en
1808, envoyé comme ministre à Carlsruhe, auprès
du prince Charles-Frédéric, et c'est de là, qu'au bout
de quelques mois,
alors
que baron.
de son père, et
il
il
Il
fut appelé à Berne.
Il
n'était
devint comte en 1809 à la mort
resta notre
ambassadeur en Suisse
jusqu'en 1823.
Sa correspondance le montre minutieux et appliqué. Sa rédaction est facile, mais incolore. On n'y
trouve pas,
même
par endroits,
l'esprit
de la famille.
Talleyrand, sans doute, avait tout pris.
Tout en servant à contre-cœur, car ses sympathies restaient à la royauté, on le voit docile et respectueux, attentif à ménager l'Empereur et les
ministres, autant que poli et déférent avec les autorités helvétiques.
et le langage,
il
Homme
de cour dans
fut très goûté
fut appelé à vivre;
les
manières
du milieu simple où
il
mais notre véritable ministre
n'en demeura pas moins Rouyer.
Aussi bien,
il
n'était pas
Le corps diplomatique en
très reluisant.
gêné par
le
voisinage.
Suisse n'était pas alors
Auguste en traçait lui-même, quelques
années plus tard, un portrait agréable, d'un tour
aisé, où se reconnaît la pratique des salons et du
monde.
Le doyen en était l'ambassadeur d'Espagne,
chevalier don José de Caamano, accrédité en 1791
le
et
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TA L LE Y RANG
quidi vait pousser jusqu'en 1815,
homme
.ut
avec
.
bon, saint, brave
manières co
les
-
un peu solennelles d'un vieux Castillan.
I.
plus important, celui du moins qui se
de l'être après l'ambassadeur de Fra
ministre d'Autriche,
de remplacer
airs
cour
Etant d'un cara<
reçoit
-'t
Bernois.
les
vont chez
Dure
qu'on
1"
m
•
E
>
russe étail
de Neufchâtel, instruit
lf
on
voit,
temps,
"it
l'estim<
tatou
ni
le
pays.
l
la
que
1
Sa tour:
;
tnière
fois
«ni
l'aim*
personnag
ministi
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prodigalité
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1
:
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1
La
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Quant
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grand-
>ur le
;
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chevali
1
:
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1.
Wurtemberg,
d'il
e.
Cham-
<!<>
.
jusqu'à
toujours
irsonnes
p
affabl
el
d'un ca
vière,
I--
baron
s'habitue a son extérieur,
i.ii-
1
-
1-
prend pour une caricature. A
le
n'étaient
daii
le
extrêmement manién
est
aise
lui.
Le ministre de
brier,
affecte
Il
avec cette grande polit
allemande qui mel rarement a leur
(jui
le
prend souvent un ton d'hum<
il
nce qui choqu--
[
bail
•
baron de Crumpipen.
le
ptible,
<!'
flattait
baron de Schraut, qui vei
ne l'aimail pas.
h
très
le
et
!
m
l<
-
«I
I
NAPOLEON ET LA SUISSE
162
Au
demeurant, les uns et les autres, de peu de
relief et de peu d'ambition, et surtout les ministres
d'Autriche, de Prusse et de Bavière qui « regardaient leur mission
comme une
L'Empereur ne voulait pas
retraite (1)
».
laisser s'écouler
un
trop long intervalle entre le départ de Vial et l'arri-
vée de son successeur.
Il
était toujours
hanté par
le
recrutement des régiments « capitules », activement
mené par Vial. Le zèle de nos alliés pouvait se refroidir.
Aussi
sadeur
«
Il
le
ministre écrivait-il au nouvel ambas-
:
est utile,
au moment où
la Suisse s'occupe
avec une nouvelle activité de la mise au complet
de ses régiments qui servent en France, qu'elle
puisse juger par votre
Sa Majesté
prompte arrivée à Berne que
suit toujours
avec intérêt ses relations
avec la Confédération helvétique.
»
(Du 21
juin.)
deux mois plus tard « L'intention de Sa Majesté est que vous vous rendiez sans
Il lui
écrivait encore,
:
délai et en toute diligence à votre nouvelle desti-
(Du 29 août.)
Mais le comte Auguste ne se pressait pas. Il avait
suivi le chemin des écoliers, qui est parfois celui des
nation.
»
diplomates; et pour aller de Carlsruhe à Berne,
avait passé par Paris, où
Il
avait à prendre
dans quelques salons
l'air
il
s'attarda.
de la cour et à présenter
la nouvelle
les grâces naturelles allaient
ambassadrice, dont
contribuer au succès
de son mari. Maillardoz écrivait au
(1)
Au
ministre.
Du
6
il
septembre 1811. A.
Landammann, le
E.,
t.
491.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
3
novembre
1<
yrand,
:
«
Mme
J'ai vu, ces jours pass»>,
femme du
de Tal-
ministre en Suisse. C'esl
jeune personne qui se
un
fait
pour
mois-ci. Elle vient
163
de partir ce
plaisir
première
la
une
fois
à Paris.
campagne son éducation, et son amarépondent (sic) au gmre de monde et à la
Elle a reçu à la
bilité
société choisie
elle a
vécu
(1). »
pourtant se mettre en route.
fallut
Il
où
Talleyrand n'arriva à Berne que dans
jours de décembre.
y
Il
itisfaction.
el
le
:
impossible de donner au ministre
est
premiers
remarqua
20 décembre
Il
fut bien reçu
écrivait, le
Il
Les
d«-
Sa Maji
marques d'attachement
plus de
que ue
tous Les
fonl
le
pour l'Empereur
cantons de La Suisse. IN
m'envoient tous des délégations. Les personnes qui
évitaient
peut dire avec vérité que
toute française,
La première
\.
|
l'on
Suisse aujourd'hui
La
E.,
voir, el
est
i87.)
t.
affaire don!
il
à s'occuper
eut
fut
abbaye, qui appartenait à l'ordre de Citeaux,
-lie
autrefois d'une grande réputation. Située
jouissait
dans
canton de Lucerne,
le
domaines dans
»r
i
me
de L'abbaye de Saint-Urbain.
celle
'
venues
légation Boni
La
Les
elle
possédait de riches
cantons de Berne, de Soleure
et
Vrgovie.
es
biens avaient été confisquée en
de médiation avail stipulé que
i
ine
plusieurs
m
Et,
ftls
donl
'ut
i
:
Jeanne Julienne
l'aîn<
riilippe.
•!
.
!
ane
Kig)
irnesl
l
,
•
les
1
v
798. 1/
biens enlevés au
i
coml
né en 1807,
tissa
fi
d
re mai
i
r
NAPOLEON ET LA SUISSE
164
clergé lui seraient rendus, mais
que celui-ci serait
tenu de présenter aux gouvernements cantonaux
l'état
exact de ses propriétés et de ses revenus. Les
autres couvents s'étaient soumis; seul, l'abbé de
Saint-Urbain
C'était
résista.
alors
et
depuis 1792, Charles-Ambroise
Glutz, frère de l'ancien
comme
Landammann
de Soleure.
fougueux Pancrace Forster,
de Saint-Gall, estimait que les lois civiles ne sont pas
faites pour les oints du Seigneur, et il défendait avec
L'abbé Glutz,
le
comme les droits de l'Eglise.
d'ailleurs, de mœurs irréprochables
âpreté ce qu'il regardait
Homme instruit,
et universellement respecté.
gouvernement cantonal n'entendait pas
démordre de ses prérogatives administratives. Le
petit et le grand Conseil de Lucerne, « dominés, écrit
Rouyer, par des paysans sans talent et animés du
plus mauvais esprit », exigeaient de l'abbé un état
Mais
le
détaillé de ses
revenus et de ses dépenses.
L'abbé s'adressa au
impuissant.
il
fut
Comme
interné
il
Landammann
qui se déclara
s'obstinait dans la résistance,
dans un couvent de cordeliers, à
Lucerne, sous la surveillance de la police.
Une
pareille rigueur ne laissa pas d'étonner.
Le
nonce intervint. Soleure, où la famille Glutz était
influente, réclama. Berne refusa de s'immiscer dans
l'affaire.
Zurich
ordinaire.
offrit
Lucerne
comme
à son
brochure
pour
sa conciliation,
publia
une
défendre ses droits; bref, ce petit débat souleva
grand tapage.
Le général Vial
l'avait
vu
naître.
Rouyer en
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
l'-
avait exposé les causes dans une lettre au ministre
du 27 novembre précédent. Et
par des conseils très judicieux.
borner à calmer
fallait se
dans une question tout
avail déclaré qu'il
Il
les esprits, sans intervenir
intérieure,
que l'Acte de
1803 permettait d'ailleurs de résoudre.
S'il
«
répondu
celui-ci avail
disait
Il
:
des contestations
s'élève à cette occasion
entre plusieurs cantons, la Diète a été chargée par
L'article
36 du
titre
de
III
terminer par voie
les
d'arbitrage, ou en se formant en syndicat.
Voilà la règle tracée. Les Cantons peuvent la
«
du médiateur qui ne
suivre sans l'intervention
se
montrer que rarement
et
nécessaires.
même
lité,
mettait
Rien
La
et
dans
Suisse n'aurait plus de tranquil-
de gouvernement,
plus
ambassadeur.
Il
importants
les cas
si
_
I
médiateur
Le
dans l'usage d'intervenir.
de
doit
décembre.)
(8
»
arriva
ià-d< ïsus
par
fut connu.' étourdi
cette affaire à laquelle se trouva mêle
nouvel
le
le
bruit
de
chancelier
Le
Mousson. Pour en avoir donné son avis dan- un
journal, Mousson encourut Les foudres des jacobins
de Lucerne uni
chez
le
condamner
i
aux
arrôl
pendant quelque temps. Ce qui redoubla
tapage.
I
Il
lui,
tirent
Le
alleyrand
manqua
commença par
« Je demande
faire
sang-froid pour boa débuts.
s'adresser au
en grâ<
e
à
Landammann.
Vbt
re
Ex<
i
Qence de
tous ses efforts pour terminer à L'amiable
différend qui
me
<!*•
parait
malheureusement
par
Les
t'ait
trop de bruit
procédés donner à
gouvernement de Lucerne un mauvais
L'esprit
vernis.
11
et
du
est
NAPOLÉON ET LA SUISSE
166
à désirer qu'il n'en soit plus question. C'est
le
le
vœu
plus ardent d'un ministre de France qui ne désire
que
le
bonheur, la tranquillité de la Suisse
et
veut
que possible toute occasion de s'im-
éviter autant
miscer en rien dans
les affaires
de la République.
»
(Au Landammann, du 16 décembre.)
Puis il lui sembla qu'il était de l'intérêt même de
notre gouvernement d'apaiser cette affaire.
Mais ses dépêches étaient plus pressantes qu'explicites. Si bien que l'Empereur finit pas s'impatienter
et qu'il écrivit, de sa bonne encre, à Champagny
« ... J'ai lu les lettres du 20 et du 21 (janvier) de
Berne. Les renseignements que donne le sieur Tal:
leyrand ne sont pas suffisants. J'en voudrais de
plus précis. Faites venir
lardoz)
et
parlez-lui de
pièces originales et
cation.
les
Mon
le
ministre de Suisse (Mail-
cela.
Je désire avoir les
un rapport qui m'en
aide l'expli-
intention n'est pas d'intervenir dans
affaires intérieures
de la Suisse, mais
celles-ci
sont assez graves pour que je désire m'en mêler
Rien n'est moins
clair
que
la lettre
du
(1).
sieur Talley-
rand, du 21. Cette affaire est donc à examiner. Je
suis fâché
mon
comme
que
ministre ait pris couleur dans
celle-là. Il me semblait que
une affaire
M. Rûttimann était un homme du parti démocrate
et même M. Mousson. Comment se trouve-t-il arrêté
par le parti démocrate de Lucerne? Je regrette
beaucoup d'être aussi mal éclairé. Les dépêches du
sieur Talleyrand sont on ne peut plus insignifiantes.
(1) Non, elles n'étaient pas graves. Et il n'eut pas à s'en mêler,
heureusement. Elles s'arrangèrent sans lui.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE rALLKYRAND
:
connaître que, but des affaires de cette
Faites-lui
importance,
-
I
pas son opinion qui peut
i
mais lu mienne,e\ je ue forme mon opinion
que sur une connaissance approfondie dea faits,
appuyée des pièces original
Lettre à Chamny, du 28 j ana ier L809. '01
spondance, t. XVIII,
décider,
<
Champagny,
rand
la
30 janvier, adi
le
Talley-
i
représentations impériales donl
les
adoucit
il
lui-même qui se chargea de rensouverain dans un rapport du 2 février,
forme,
mer
dès
/
c'esl
et
le
rapporl clairet judicieux, qui remettait Leschof
accompagné de notes sur
Ku bimann, sur Mousson et Bur les quelques meneurs
au point,
i
qui
et
jacobins
était
du canton de Lucerne
<
Aussi bien,
Unit par s'apaiser,
conflit
le
Landammann. H
d'Affry, redevenu
(1).
convenu que
lut
l'abbé Glutz renoncerait a Bes fonctions
\
sa
rail
avec
li
Comme
''i
de Lui erne ne
le
l
«'ii
il
v«»u-
«lu
;
avait pria part
mod<
ré, et V
bins
»
t
fon
les
il
il
de
ni
•.
i
et
Il
pard
laient pas
onsulte 'i-- B02, Landammann
1813, Rfittimann (Vincent) figura de
i
>
gouverne
ut
honnête
où
recou-
lui
de
\
s.
était
il
e
il
Rûttiroani
on,
!•
autant que Mousson.
.
rament de 1798,
tpoléon
faculté de vivi
il
démocrate
Membre
la
B'inter-
et
de reparaître a Saint-Urbain. Mais
diraif
gi
aton.
mort en
Il
était
lo
ent
time
l
Lions
'
:
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était réélu te
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i
---«
.
on
ai ut
NAPOLEON ET LA SUISSE
46S
aux frais de son ancien chapitre (i). (Mai 1809.)
Avec Tannée 1809.1e Landammann devait appartenir au canton de Fribourg. Ce fut, pour la seconde
fois, le noble et sage comte d'Afîry. Il eut à conduire
le pays dans la crise inattendue que lui fit traverser
drait
la politique belliqueuse de l'Autriche.
L'Autriche regrettait
provinces perdues en
les
1805 et s'inquiétait des transformations de
magne. Elle avait une
belle
réorganiser
Charles.
l'archiduc
l'Alle-
armée que venait de
Elle
pas
n'avait
d'argent, mais l'Angleterre lui en promettait. Pour-
quoi ne pas essayer d'une nouvelle guerre?
Napoléon était
occupé en Espagne. L'Allemagne commençait à se
fatiguer de la domination impériale. Elle était travaillée par une société secrète, le Tugend-Bund, qui
L'occasion semblait
groupait
favorable.
l'élite intellectuelle
de la nation. Le Tyrol
était prêt à se soulever contre la Bavière,
alliée, et se
notre
souleva, en effet, peu après sous des chefs
énergiques et populaires, dont
le
plus célèbre fut
le
cabaretier Andréas Hofer.
Malgré
la
présence dans la vallée du
Danube
d'une armée française commandée par Berthier,
l'Autriche engagea la partie. L'archiduc Charles se
jeta sur la
Bavière,
devait envahir
l'Italie
Ferdinand attaquer
le
tandis que l'archiduc
par
le
Jean
Tyrol, et l'archiduc
grand-duché de Varsovie.
On
1813, l'abbé Glutz se démit de sa dignité, et le gouvernepermit de rentrer au cloître comme simple moine. Son
successeur ferma la série des abbés de Saint-Urbain, et l'antique
mt d'aliénés. Sur cet épisode
maison fui convertie en éta
d'histoire intérieure, cf. Steiner, chap. iv.
(1)
En
ment
lui
L'AMBASSADK D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
comptait, en cas de succès, but l'alliance de
défection des Etats allemands
la
commença
Russie. La lutte
de
la
fut
" la
agression
folle
e1
Pruï
la
peut-être celle
IL
le
avril.
de l'Autriche, Buivant
»
TeUe
le
mol
de Napoléon.
La
Au—
Suisse
i
cher
fut
sa
pouvail
manquer de
un incident tout
bien,
.1
ut-
fortuit était
même
tranquillité,
émouvoir.
venu l'arra-
B'en
avant
guerre.
la
C
du pont de Bêle.
l'affaire
Dans les mouvements qui acheminaient nos régiments ^ers l'Allemagne, un d'eux, le 23* chasseurs
à cheval, avait emprunté le pont de Bâle (il mai
ait,
Bien que la guerre ae fût pas décli
semblait-il, une atteinte à
neutralité helvétique.
la
Le bourgmestre de Bâle, Sarazin, s'en plaignit au
léral
Molitor qui commandait à Huningui
Pour éviter
aux troupes, on
tout retard
régiment
;
mais
ne
je
a laissé
puis dissimuler à
Votre Excellence que ce passage, sur notre territoire, a du surprendre (fautant plus que Sa Maj<
Empereur
la
a
assuré précédemment a
Bans avis de
était
bourgmestre
il.
1
Roi
neutralité stipulée dans
qu'on
1
et
de
la
le
traité de
part «lu
au
Bâle
la
Suisse
médiation
et
Landammam
Molitor,
général
mai-.)
D'Affry
leyrand
liant,
du 15
Be
«-t
lui-même au comte de Tal-
plaignit
crut
devoir porter bs réclamation plus
jusqu'à l'Empereur. Ce qu'il
lit
dans
un'- lettre
niai-.
Après avoir porté
l'Empereur, blâmé
la
le
i
fait
a
condes<
la
i
connaissance
ndance
i
du
a
<!•'
NAPOLÉON ET LA SUISSE
170
du général Molitor qui
trat de Bâle et cité la lettre
demandait
ajoutait
«
passage pour ses troupes,
le
d'Affry
:
En considérant que la
France n'est point actuel-
lement en état de guerre déclarée, j'aime à envisager
le passage de quelques régiments français à Bâle
comme une
et la Suisse
affaire particulière entre
;
affaire
Votre Majesté
dont nous ne devons compte à
aucune autre puissance. Etc. »
Mais il ne s'en crut pas moins obligé de convoquer
une Diète extraordinaire qui s'ouvrit à Fribourg, le
30 mars.
Après avoir indiqué les raisons qui l'avaient
poussé à réunir
mann exposa
les
députés des Cantons,
la nécessité
défendre sa neutralité
donner
«
Il
où
et,
le
Landam-
se trouvait le
pays de
par conséquent, de se
les ressources militaires
qui lui manquaient.
importe à Napoléon dont nous couvrons
géographiquement les frontières françaises depuis
Bâle jusqu'à Genève et nous nous devons à nousmêmes de pouvoir soutenir notre neutralité, en
préparant pour un usage éventuel les forces militaires de notre Confédération. C'est dans ce but que
les Louables Cantons ont reçu de moi l'invitation de
s'occuper d'avance des
moyens de mettre sur pied
le
contingent fédéral, en sorte qu'au premier appel
il
puisse être réuni et employé à la défense de nos
frontières.
Dans
troupes
le
»
Napoléon avait rappelé ses
Huningue à Strasbourg, pour éviter
l'intervalle,
de
passage de Bâle. Aussi, la Diète
laissa-t-elle
de
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRANf)
pour
L'incident
é
par d'Affry
dont
e1
uper que des mesures
n<
chargea une commission
militaires. Elle en
17!
membres nous
les
Qomn
étaient
en
majorité favorables (d'Affry, Reinhard, Watteville,
Mérian, Heer (de Glaris), Zellweguer, Muller-Friedberg, Herzog).
rail
sines
du théâtre
ment en
elle
EUe décida qu'un tiers du contingenl
employé à couvrir les fronl ièr ss \ oi<!»
guerre
La
et
dévolu aux
ch<
souhaita qu'une mission
fût
serait
que
commande-
le
Enfin,
envoyée
à
L'Empe-
reur pour en obtenir des garanties au sujet
Elle se sépara
nous
ivril
Je
«
Sa
5 avril sans avoir
comme
puis,
e1
M.tj
Votn
de
I
La
Su
.1
Je ne
gagn<
r
c
1
1
Le
»
L'Empereur,
M.
Reinhard,
grande majorité
La
<!<>i^
intentions
Les
cependant pas cacher
}< sais
que
Autrichiens
les
1
Schaffouse. Mais
<!«
à
b'j
antons des
_)•
n
un parti dai
faire
(Au ministre des relations extérieui
niant ce temps, Les
'
1
1
Etc.
à
esprits dans les
les
pas qu'ils réussissent
à
suivre
dispi
Grisons, de Schwitz,
\.
écrivait,
entièrement dévouée
il
Excellence que
cherchenl
remise
j'ai
Excellence que
itre
Diète
mandé
L'ai
j-'
que
Lettre
qu'elle manifi
à
marqué contre
:
\
la
1«'
moindre malveillance. Auguste
dans une
de
La
du pays.
neutralité
la
de
événements avaient marché
une singulière rapidité.
urchiduc
avril,
Charles,
marchait sur
qui
avait
L'Isar avi
franchi
'
1
L'Inn
ho m m
Le
NAPOLÉON ET LA SUISSE
172
Il
trouva nos troupes imprudemment dispersées par
Une moitié,
bonne, sur le Danube
sous Davout, occupait Ratis-
Berthier.
à Augsbourg,
était
Entre
ouest.
les
;
l'autre moitié, sous Masséna,
à vingt-cinq
au sud-
lieues
deux, l'armée auxiliaire bavaroise
au Danube, de Neustadt à Donau-
était adossée
werth.
L'archiduc avait toutes ses forces réunies et dans
une position centrale.
rément.
trois
Au
Il
lieu de cela,
colonnes
Danube par
à Napoléon
pouvait nous battre sépail
partagea ses troupes en
pour déboucher de
l'Isar
sur
donna
trois routes différentes. Il
le
ainsi
temps d'accourir.
Parti de Paris le 13 avril, Napoléon était à Strasbourg le 15, le 16 à Stuttgard, le 17 à Donauwerth,
le 18 à Ingolstadt. Il lança aussitôt son ordre du
jour aux troupes
le
:
«
Soldats, le territoire de la Confédération a été
violé.
Le général autrichien veut que nous fuyions
à l'aspect de ses armes et que nous lui abandonnions
de nos
territoire
le
alliés.
J'arrive au milieu
cous avec la rapidité de F aigle. Etc..
Dans son
vol,
il
de
»
avait lancé des ordres d'une pré-
cision admirable, qui réparaient la faute de Berthier
et
qui rassemblaient
lui.
Quand
il
les
les
troupes en
les
ramenant à
eut dans sa main, sous des chefs
comme Davout, Lannes, Masséna, avec
raux comme Oudinot, Molitor, Mouton,
Saint-Hilaire
et
tant
d'autres,
il
prit
des géné-
Legrand,
l'offensive
un ennemi dispersé à son tour.
Dans une campagne de cinq jours (18-23
contre
avril),
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
marquée par cinq victoires, ei qu'on
comme
••
rapides,
ei
autrichienne, délivra
Bohême
but la
Apn
à
troupi
la
route de vienne.
débuts,
qu'il
là
lui
recul
ï'<
il
Ratisbonne pour
Zurich, Reinhard, que
Le
Bavière, rejeta l'archiduc
la
latants
quelques jours
coupa en deux l'an
il
s'ouvrit
ei
mouvements
tant les
un-' seule action,
furenl successifs
pourrait !•_
I
arH
di
laisser reposer
1
a
bourgmestre de
le
nvoyait d'Affry,
i
du Landammann qui l'appelait à Fribourg pour une mission
ticulière auprès de l'Empereur. Il était au rendez-
Reinhard avait reçu une
16,
vous
18.
le
lettre
trouva, chez d'Affry, Talleyrand
Il
premier secrétaire Rouyer. Talleyrand
ei
le
était charj
pour d'Affry, d'une lettre de Napoléon, assez banale,
où
n'étail
il
question
neutralité de
la
de l'affaire de Bâle,
il
ni
de
la
que d'Affry recul avec
Suisse, mais
dévotion donl
la
ni
entourait tout ce qui
lui
venait
de l'Empereur.
uns
I.
is
les
et
autres examinèrent alors
sur lequel devait
porter
la
ormais
Suis
Bens d'une lettre du
du
même
Vpn
-
I
neutralité
r<
1
tut
le
Landammannà Napoléon
'
roupi
s,
changé
d'Affry ajoutait
maintenant en appel
sans
la
que r Vcte de médial ion
l'a
S
respi
ivoir remercié d'avoir
Sii'r, j'«'-''
1
la
jour.
marche des
«
point
mission de Rein-
la
hard. C'étail d'obtenir l'assurance que
de
le
ne peut
.
neut
1
1
éée
r
:
vous-n
à
ster
ralit
\
l'ordre de
ous
i
onsol
t<
lie
NAPOLÉON ET LA SUISSE
174
heureux résultats de votre pensée, la base sur laquelle repose le bonheur de mon pays. Cette confiance
les
me
soutient. Elle se
lie
nécessairement à tous
les sen-
timents que Votre Majesté me connaît pour sa personne
sacrée.
«
La
Suisse restera donc tranquille.
J'ai parlé sans réticence
culière aussi bien
mon
que des
ma
de
vœux
Etc.
position parti-
et des intentions de
pays. Les petits détails ne sont point étrangers
au calcul des grands résultats. Et puisque la prévoyance de Votre Majesté n'en dédaigne aucun,
puisque sa bonté nous permet d'espérer que la
sûreté et l'inviolabilité
dans
les
dois pas
plans de la
du territoire suisse entrent
campagne prochaine, je ne
douter que la situation des contrées à
l'orient de la Suisse n'ait aussi fixé ses regards et je
puis attendre avec confiance que Votre Majesté,
lorsqu'il
en sera temps, donnera à la Confédération
des conseils d'amitié
et
de
bienveillance.
Etc.
»
du 18 avril.)
Reinhard quitta Fribourg le lendemain, passa par
Berne où il revit Talleyrand qui lui donna, avec une
lettre pour l'Empereur, un laissez-passer pour lui et
(Lettre
son compagnon Jean-Jacques Hirzel, de Zurich,
il
se
mit en route vers notre quartier général. Par
Schafîouse et Ulm,
jour
et
même,
il
il
arriva à Ratisbonne le 24. Le
s'adressa à Berthier pour obtenir une
audience de l'Empereur.
Elle fut fixée au lendemain.
Il
avait préparé
exorde approprié aux circonstances.
Il
temps d'en placer un mot. Lorsqu'il
de Napoléon
fut
:
n'eut pas
un
le
en présence
.
L'AMBASSADi: D'AUGU8TE DE TALLEYRAND
—
Ah, voilà
ri
ri.i
le
Landammann
Kh
;
>iii|)('iviir.
Zurich
de
comment
hien,
cela
175
[sic),
va-t-il,
en Suis
et,
que
prit la lettre de d'Aiïry
Il
après l'avoir lue
—
Reinhard
lui tendail
:
Je ne vois rien qui doive vous inquiéter en ce
moment. Je ne demande rien à la Suisse. Pourquoi
faire? Pour aller en Allemagne? Le chemin de La
pays
Bavière,
Simplon. Le Valais
Italie? J'ai le
Je suis content
de
Suisse
la
de
et
en
aller
pas Buis
a'esl
armée peut
j'avais été battu (toute
Pour
ouvert.
m'est
allié,
Diète.
la
Si
l'être), si j'avais
battu, sans être vaincu, j'aurais passé par
Eussé-je dû prendre
Siii--.>.
prétexte d'un libelle
le
ou quelque autre. A présent,
ïés. J'ai
et
Bohême.
«mi
de cette monarchie. Je
mais à présent elle Q6
fois,
les
Autrichiens son!
enveloppé tous leurs équipages de guerre
repoussé l'archiduc
luit
t'i'a
crois
.!<'
l'ai
|>lu^
m'attaquer an
Espagne. C'étail
étail 'Mi
vous
\\ ez
de nia!
\\\
mi
i
\
rd.
lelle
<
Napoléon.
tiers
le
pre
que
li
l
> .
»
t
tent
!
i
x is te
'1
i
tern
la
v ou
entre les soldats de
l'armée,
le
la
guerre.
-
\
l
i\ ril.
ce
;
parole.
a
son!
a
donné (IV
Il
lit
i
>bsei
de la veille
i
ra\ oure,
\
mal
de mes troupes
I
nombre par
mon armée
(pic
i"'
Reinhard put enfin prendre
oui
cru
de l'archiduc seul, ment
Us se
hordes; à peine
l'Eu-
à
Ils <>nt
seule cause de
la
leur déclarai
In
parce
dépourvu
que c'en
ménagée deux
Je séparerai les trois couronnes.
rope.
la
I
NAPOLÉON ET LA SUISSE
176
ver que la Suisse n'avait
fait
aucun pas vers l'Au-
Napoléon répondit
« Les Autrichiens n'auraient pas été les amis de
la Suisse. » Et il revint sur cette idée que s'il était
battu, la Suisse devrait s'armer pour défendre son
triche.
:
territoire et sa neutralité
en vertu de
l'alliance.
Puis la conversation sauta sur des points
diffé-
du pont de Bâle. « Elle n'était pas de
mon ordre », dit Napoléon; l'affaire des régiments;
celle de Saint-Urbain, où s'était fourvoyé Mousson.
« Mousson avait tort, mais les autres ont agi en
paysans. » Enfin, on parla du Tyrol, où l'Empereur
rents
laissa
l'affaire
:
entendre
qu'on
pourrait
trouver
quelque
chose pour la Suisse.
La conversation
prit fin après avoir duré plus
d'un quart d'heure. Reinhard avait pu trouver
moment
de demander
le
:
— Votre Majesté veut-elle
ordres ou une réponse pour
— Oui, l'Empereur. Je
me donner quelques
le Landammann?
dit
ferai écrire
au Lan-
dammann.
Reinhard avait
tique.
Il
fait partie
de la Consulte helvé-
avait déjà entendu Bonaparte. Mais quelle
différence
entre
le
Premier Consul entrevu aux
Tuileries dans sa gravité de chef d'Etat et de législateur, et
Dans
l'homme
qu'il avait alors sous les
yeux
!
logement de fortune, sur la route de Vienne,
ce n'était plus qu'un soldat, simple et bon enfant,
heureux de sa victoire et se laissant aller aux vues
politiques avec une désinvolture toute militaire. Comment échapper à la séduction d'un pareil caractère?
ce
[/AMBA8SADE D'AUGU8TE DE TALLEYRAND
Jean de
Gœthe
e1
charme
à
Millier,
à Berlin, n'y avait
177
pas résisté.
Wieland, plus tard, en avaienl subi
le
Le bourgmestre de Zurich y
leur four.
pris comni'' Les aul
fut
Au
'fit.
de
sortir-
audience,
se rendit
il
maréchal Lannes, colonel général
lequel
léon
il
toul
dit
que deux choses
l'heure
a
d-'
la
Suisse
qu'il n'y
:
Suisses à un autre service que
mien
le
plément des régiments eût eu plus
pour
soir, vers huit
le
tpo-
n'aurais désiré
.1"
:
le
d
s'entretint des régiments capitulai]
;i\';iit
Le
chez
el
pas de
ût
.
que
com-
1,-
succès.
«le
heures, Reinhard reçut
La
Lettre
Landammannen même temps qu'une convo-
cation pour une nouvelle entrevue.
La
lettre
pour d'Affry s'accordait avec
rations de Napoléon. Klle insistait sur
venail d'exprimer et
la
dont
il
Les
était difficile
la-
!
idées qu'il
de contester
clairvoyance.
Ratisboni
Très cher
18 avril
el
La
neutralité de
ennemis aussitôt
I
êy
la
Suisse.
ni<>i.
mais
n'est
que La liète
ri une seule
a
La
le
Be p
sera par
de
faire.
le
>nt
mes
pei
pas près d'arriver. Toutefois,
manifestées sont
fois
il
en étal
qu'ils seront
pour
prises
otre territoire ne
\
mesures que vous avei prises
1
votre Lettre du
mesures
Les
énements qui viennenl de
que ce moment
l
boutes
jamais attaqué par
i
je reçois
que me remel M. Reinhard.
J'approuve
assurer
grand Ami,
vril.
t
el
rôs
Suisse Laissait
les dispositii
con^ enabl
violer son
tel
NAPOLEON ET LA SUISSE
178
toire
par la maison d'Autriche,
pour toujours.
Il
est très certain
de 1805, et peut-être
même
dans
elle serait
que dans
perdue
la guerre
celle-ci, le
cabinet
de Vienne avait cherché à troubler la Suisse et à y
pénétrer; projets vains que le succès de mes armes
a dissipés, mais qui cependant ne doivent pas être
oubliés et qui doivent servir de règle à la Suisse.
— Napoléon.
A M. le
»
comte d'Afîry, Landammann de
(Correspondance,
Quant à
t.
la Suisse.
XVIII.)
la seconde entrevue, elle fut
également
pleine de cordialité, mais d'un ton politique plus
Reinhard dit de l'Empereur « Il était plus
sérieux, parla avec chaleur et longtemps de suite,
élevé.
:
insistant et revenant souvent sur les
Reinhard n'osa pas l'interrompre
mêmes
objets.
»
et eut de la peine
à le suivre.
—
J'ai réfléchi à votre neutralité, dit
Napoléon
en commençant. Pour moi, je la respecterai et je
ne vous demande rien. Mais s'il y a la guerre de
nouveau, et si les Autrichiens ont le dessus, vous en
êtes les dupes, vous êtes perdus. (On allait s'en
apercevoir en 1813.)
Vis-à-vis de moi, cette neutralité est
un mot vide
de sens, qui ne vous sert qu'autant que je
Gomment
le
veux.
vous donnais de la consistance et de la force en alliant le Tyrol à la Suisse ?
C'est un pays que je devrais brûler. Mais si je pouserait-ce, si je
vais l'arranger sans lui faire de mal, je le préférerais.
Il
a de l'affinité avec vos
mœurs; mêmes moyens
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
physiques;
ments
vous renforcerai dans tous
il
Les
événe-
lut urs. »
Puis
voilà Livré
Le
Le Tyrol
même
et
La
nies d'agrandissements.
ô
Suisse feraienl bon ménage.
propension
avec votre
^corderait
un ou deux cantons.
.1"
Il a
La
comme vous. Il
constitution. On en ferait
ne me réserverais que La
être
à
«
Libre,
communication de L'Allemagne avec L'Italie. Vous
y gagneriez une route commerciale, un débouché
pour vos fabriques.
Reinhard
questions.
aussi,
elle
—
Vous aviez
attaché
Pour
D'ailleurs,
rien.
l.i
<lr-
première
rien
sans
L'Allemagne.
à
Suisse pourrail s'entend]
date,
villes
vous
fois,
Laisser
il
dans
étiez
impériales.
Lié
tiez
étaitil
ne
d'obscur
ni
s'interrompit, car
pensée
sa
avec
\
Comment
l'Empire germanique.
à
voulait
La
d'ancienne
Déjà,
elle.
répondit
ne
L'Empereur passail du Tyrol
B'arrêter,
Avec
pas venu pour traiter de pareilles
u'était
Il
»
d'inexact.
Reinhard
nt-Gall
di1
était
avec empressement
prince de
bien! Napoléon avait eu
à
i
:
l'Empire.
L'abbé de
11
sévir contre
Le
tombait
fougueux
Panera»
—
lo
\
Non,
i
\
illes d'
ii
reprit
L'Empereur.
«
la
i
villes étaient
Empire.
jeule, La
I.
déjà à Bon idée princi-
vraie.
Vous pourriez
mêm
>'aut
Quelques-unes de nos
\itn.
Mais Napoléon revenait
pale,
I
Etats
être
un joui
voisins
La
dupe de vous
s'agrandissent
et
vous
180
NAPOLEON ET LA SUISSE
entourent.
Ils
s'aguerrissent
à
mon
école.
Vous
restez faibles et petits. Voulez-vous vous exposer
à ce qu'un jour je fasse un
une autre guerre
Si
Landammann permanent?
vous êtes perdus. Il est
à supposer. Après l'Autriche,
éclate,
vrai, cela est difficile
qui ferait la guerre? Je ne vois que des avantages
vous propose. »
il avait raison. La neutralité pure était une
chimère. Belle affaire que le passage de quelques
pour
Et
la Suisse
régiments
On
!
dans ce que
allait
voir
je
autre
chose en 1813.
L'intérêt de la Suisse était de lier sa cause étroite-
ment à
celle
Danube,
de Napoléon. Napoléon vaincu sur
c'était la
le
campagne de Zurich qui recom-
mençait. C'était tout
le bienfait
de 1803 remis en
question.
«
Je demandai la permission de parler
»,
écrit
Reinhard dans sa relation. Et il parla. Il s'efforça
de montrer que ni l'annexion du Tyrol, ni la réunion
avec l'Allemagne ne pouvaient être acceptées par
son pays.
«
J'observai que sans doute le
mot de
neutralité
n'avait d'autre sens que d'écarter de la Suisse
le
fléau de la guerre; qu'il n'avait plus de sens poli-
que nous nous battrions sans doute contre les
Autrichiens que nous poserions les armes devant les
Français, mais que notre réunion avec l'Empire
tique,
;
germanique aurait des suites terribles pour nous;
que je suppliais Sa Majesté d'écarter cette idée;
que pour ce qui regardait le Tyrol, ce pays équivalait seul à presque toute la Suisse que sa dispro;
portion avec nos cantons, la religion,
le
change-
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYHAND
181
constitution, de nos anciennes formes
ment de notre
qui suivraient nécessairement cet agrandissement,
notre aversion pour toute nouveauté, l'impossibilité
de diriger ce nouveau pays,
la
crainte du reproche
d'avoir voulu nous agrandir, etc., paraissaient être
des obstacles invincibles
vœu
le
de rester dans
El
«
même
si
devaient
el
note.'
nous inspirer
pe1 itesse.
Tyrol devail devenir
le
l'allié
Suisse, ne pourrait-il pas >» former à peu près
le
Valais, el l'indépendance de
même
rester intact.'
lité,
Mais
la
comme
Suisse, Ba neutra-
en temps de guerre?
entraient-ils
projets
ces
La
de
dans
»
l'espril
de
Napoléon? Pouvait-il disposer du Tyrol qui opposait alors a
Bavière la même résistance que l'Esl,i
.
ne a
l,i
idées?
les
France
?
N'était-ce pas son plaisir d'agiter
d'étonner ses auditeurs de ses combi-
naisons politiqui
ce qu'il
t
parler.
•
Reinhard après l'avoir
a
«lit
Ce ne sont que des idées
jetées
supposition que l'Autrichi
l,i
rien de décidé eue.
n'y a
Reinhard ajoute
ment.
.!<
vis
vastes
aussi
Homme
croire
t
d'exister...
Il
»
m.- con(
an peu sèche-
que mon refus d'entrer dans des vues
le
fâchait
un moment
te
II
i
en avant, dans
et
que
le
Tyrol
le
r
L ''n.nt.
candide, malgré boute Ba finesse, qui put Be
onûait
1
:
ire...
at
lai--.'
a
le
confident de Napoléon, qui ne
personne.
entrer
lie
a\ ait
dure une deini-heni
Reinhard, toujours accompagné de Hirzel, repartit
le
27.
Par Augsbourg, Ulm, Schaffouse,
de retour à Zurich le 2 mai.
Il
il
«'tait
alla ensuite à Pribo
NAPOLÉON ET LA SUISSE
182
où
compte de sa mission au Landammann
rendit
il
qui s'en déclara satisfait
Cependant,
que délivrer
Vienne.
la
(1).
campagne de cinq
jours n'avait fait
Bavière et nous ouvrir la route de
la
Gomme
en 1805,
fallut
il
une nouvelle cam-
pagne pour achever la guerre. Elle fut plus difficile
que celle d'Austerlitz, et l'archiduc Charles se montra
le
digne adversaire de Napoléon.
Le 13 mai,
dans Vienne. Mais
premier passage fut marqué par
et ce
deux journées sanglantes d'Essling qui nous
tèrent dans
l'île
Lobau
(21 et 22 mai).
magne.
On
le
présenta
les
reje-
Notre échec
un énorme retentissement dans toute
eut
il
chercher l'archiduc sur la rive gauche du
fallut aller
Danube
celui-ci entra
comme une grande
l'Alle-
victoire
de l'Autriche. Dans une proclamation du 6 avril
faite
pour
Rhin
et
même
ses soldats
«
La
peaux,
être
entendue de
la
Confédération du
de la Suisse, l'archiduc avait dit à
:
liberté de l'Europe, réfugiée sous vos dra-
y attend que vos
entraves,
la
victoires,
déliant
ses
rendent d'abord aux Germains, nos
dignes frères, aujourd'hui enchaînés dans les rangs
où leur rage impatiente invoque vos
propres bras pour rompre leurs chaînes... »
ennemis,
Cette
«
rage impatiente
»
se borna, après Essling,
(1) Ces deux entretiens figurent dans la relation officielle de
Reinhard (Archives de Berne, t. 564). Us ont été rapportés par son
biographe. Murait, et se trouvent également dans Steinek, chap. vi.
Ils sont d'un vif intérêt, car ils rendent bien la vivacité de langage, le tour d'esprit, le jaillissement d'idées qui caractérisaient
\ ipoléon.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
à quelques soulèvements partiels rapidement
En
primés.
surveiller d'un
Dans
peu près que
com-
n'eut
famille des
pour
avaient
qui
Salis, cl
chefs
'I
puissante
La
son influence
entretenait
elle
à
canton des Grisons.
Le
ce pays, L'Autriche avait toujours gardé
partisans
seigneurie de Râzuns. Ce domaine, repré-
grâ<
senté par un château
Rhin,
On
ne bougea.
rien
Suisse,
183
trois Lieues
a
domine
qui
toit
vallée
la
du
de Cuire, auprès de Reichenau,
ne rapportai! pas mille écus par an, mai- assurail un
point d'appui à la
guer dans
pays
le
maison
d' Habsbourg, pour intri-
(1).
D'ailleurs, L'évêque
<le
Coire, Charles-Rodolf de
Buol-Schauenstein, était de
11
ci
i
.
1»'
autrichienne.
famille
ae dissimulait pas ses sympathies pour L'Autriche
on
soupçonnait d'attiser, >ous main,
le
l'insur-
du Tyrol.
Le comte de Talleyrand jugea opportun, pendant
mois de mai, «le faire une tournée dans les cantons
ction
de
voisins
frontière.
la
Saint-Gall, Schaffouse
observations que
L'espril
lui
11
et
Zurich,
esl
lui
n'ait
cherché
dont
il
sont
Le
(i)
aotii e
a la
village
me manifesi
sa
des
félicita
i
vc
France. H
ou
le
peuple
attachemenl
reconnaissance pour
i.
Le
à
bonheur
jouit... C'est un des canton-- OU Les r-Yam
mieux reçus, i (4 juin.) Le canton de Saint-
d.iiin la
ii
el
Be
dévoué
tout
pas jusqu'au plus petit
L'Empereur
ri
sembla excellent,
n'est
a
des Grisons par
suggéra sa promenade.
de Saint-Gall
canton de Sainl Gai]
revint
r
i
correspondance de Talleyrandi
ette
i
eigneurie de
Raxûn
.
I
I
il
>
»
une int^rv-v^mn-
NAPOLEON ET LA SUISSE
iS\
Gall était alors le plus actif et le plus industriel de
la Suisse.
Il
n'allait
pas tarder à souffrir du blocus
continental et ses sentiments changèrent.
Le canton de Schaffouse ne
du voisinage de l'Allemagne.
lui
parut pas souffrir
heureux et content, par conséquent attaché à l'Acte de médiation et à son traité
d'alliance. Cependant une partie des commerçants
pencherait volontiers pour l'Autriche, dans l'espoir
que leurs marchandises auraient un plus libre
«
Ce canton
cours.
est
»
A Zurich,
«
l'esprit
m'a paru généralement sage
».
C'est à Berne, dépossédée de sa suprématie, que
survivait encore le plus d'hostilité contre nous.
«
Je ne dois pas cacher à Votre Excellence que
Berne
plus
est
une des
de partisans.
villes
où
On
s'en
les
Autrichiens ont
aperçoit
le
aisément à
que produisent nos victoires. »
Ce qu'il dit du cordon de neutralité est très juste.
J'ai parcouru toute la ligne du cordon que les
l'effet
«
Suisses
ont
établi
sur les
frontières.
Ces
forces
prouvent bien que la Suisse ne doit sa neutralité
qu'à l'Empereur et à ses succès. Car ce ne sont
sûrement pas 5 000 à 6 000 hommes, éparpillés par
pelotons, depuis Constance jusqu'aux frontières des
Grisons, qui pourraient empêcher une force quel-
conque de passer sur le territoire de la Confédération. » (Au ministre, de Fribourg, le 4 juin.)
L'ambassadeur était revenu pour la session de la
Diète qui s'ouvrit à Fribourg le 5 juin. La céré-
monie à laquelle
assistaient,
avec notre ministre,
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
ceux de
la
nonce,
le
Prusse, de la Bavière, de l'Italie
qui
dous
d'AfTry, m'apprll.- une seconde fois
L'honneur de
La
j'occupe, toujours honorable, parfois
parler de
patrie à ceux que
La
disait
régit,
à
présider cette assemblée respectable.
ii
même
e1
marquée par un beau discours du
fut
Landammann.
« La loi constitutionnelle
cite
18b
place que
difficile,
m'in-
confiance des
La
Cantons a désignés pour porter Leurs suffrages au
al confédéral. Heureux de pouvoir mêler, dans
une
circonstance
plus
doux aux fonctions sévères de
plus
aussi
grave,
heureux encore par
sentiments
Les
magistrature;
La
certitude de
La
autre chose que ce que chacun éprouve
vous
messieurs,
vais,
je
Les
ne dire
comme
exposer avec
moi,
simplicité
quelques idées qui appartiennent essentiellement à
cet te
Il
journée.
»
rappela
alors
les
devait pas s'écarter.
des intérêts
prh
es
11
et
principes
dont
recommanda
L'a1
médiation qui, arrachant
L'union, L'oubli
tachement
pays
Le
pays ne
l-
à
-
à
A.cte de
cet
-
discoi
devenu Ba loi constitutionnelle et
l'unique sauvegarde de sa prospérité. El il termina
intestines,
était
par ces paroles
prudents
et
:
i
Soyons toujours
nous serons asseï
justes,
forts.
D'autres discours furent prononcés
par Secretan (Vaud), Michel de Flue
Glutz,
L'ancien
(Saint Gall), qui
Landammann,
exprimeront
soyons
Les
(l
Le
Lendemain
fnterwalden),
Muller-Friedbi
mêmes sentiments
d'attachement pour Napoléon,
La
Diète
se
prolongea jusqu'au 6
juillet,
>.m^
NAPOLEON ET LA SUISSE
P86
incident notable. Lorsqu'elle se sépara, Napoléon
venait d'écraser l'Autriche, à
jours après
un armistice
Wagram,
et
quelques
était signé qui permettait
d'espérer la paix.
D'autre part, l'insurrection du Tyrol était com-
primée et la Bavière replaça le pays sous son autorité.
Mais ce ne fut pas sans se plaindre de l'évêque de
Coire. Elle
Celui-ci,
en demanda l'arrestation à Napoléon.
qui venait de se brouiller avec
le
pape,
l'accorda aisément.
Talleyrand fut chargé de s'en expliquer avec
Landammann. D'Afîry
le
s'inclina aussitôt. Il écrivait
à l'ambassadeur, le 4 octobre
:
Dès que Sa Majesté signale l'évêque de Coire
comme un homme dont les liaisons compromettent
«
la tranquillité et la neutralité de la Suisse, toute
autre
considération
Majesté seule avait
disparaît
le
à
mes yeux.
Sa
droit de nous parler ainsi,
Elle dont la bienveillance garantit à la Suisse cette
même
la
neutralité et cette tranquillité précieuse dont
conservation mérite assurément d'être achetée
par quelques
sacrifices. »
comprendre l'estime
particulière où Napoléon tenait le comte d'Afîry et
Cette soumission absolue
fait
'on est fondé à croire, avec quelques historiens, que
c'est
à d'Afîry qu'il songeait, quand
donner au pays un
il
parlait de
Landammann permanent.
L'évêque fut arrêté, dans le courant d'octobre, et
enfermé à Soleure, mais relâché au bout de quelques
mois.
En même temps que
lui,
d'autres
personnes
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
trouvées compromises dans ces intrigues
taienl
o
187
Dans
l'Autriche.
nombre,
Le
Zellweguer,
d'Appenzell, accusé de relations avec un partisan de
l'Autriche, chef des mécontents du
Vorarlberg,
le
docteur Antoine Schneider. Zellweguer écrivit au
Landammann pour
se
justifier.
ment de Bon attachemenl
de 1803.
Il
sou pays
à
nous
au régime
e1
n'en resta pas moins suspecl
ce qui lui attira d'être exclu de
comme
protesta haute-
Il
à
aoe yeux,
Diète de
la
1810,
verrons.
le
Sur ces entrefaites, La paix lui signée à Vienne, ou
pour mieux dire à Schœnbrûnn, le
octobre
'»
1
Bien qu'elle perdll encore plusieurs territoires
près de 3 millions
demi
et
e1
de sujets, L'Autriche s'en
bon compte. Une des clauses «lu traité lui
enlevai! La seigneurie de Râzuns. Le comte Auguste
tirail
à
chargé d'en prendre possession
fut
L'administration
provisoire
pas montre ami
jiit
mandait
partie <lu
de.
l,i
(
a
un
r Autriche,
bailli
qui
comme
le
>•
ses autres
s
recom-
Champagny. Ce vieux rocher féodal
domaine particulier «le L'Empereur.
d'ailleurs,
ajouta
à
d'en confier
et
fit
dans L'échange des signature
titres celui
Confédération suisse
de
médiateur de
».
En apprenant l'heureuse i^>ue de cette Longue
campagne, Watteville licencia le contingent fédéréparti but Les frontières,
qu'il avait
ral
et
déposa
Lui-même Bon commandement (octobre-novembre).
1
18
joi<
eau
brusquement
troupes
sur
désarmement général tut
troublée. De nouveaux passages de
1
1
une
p. H-
Le
partie
du
territoire
helvétique
188
NAPOLÉON ET LA SUISSE
ranimèrent
les
Après
inquiétudes causées au printemps.
précéder par un
s'être fait
officier
chargé
de demander aux autorités locales le logement et
les vivres, un corps d'environ 6 000 hommes, sous
le
général Froment, de la division Lagrange, tra-
Rhin à Schaffouse et à Rheinfelden pour
regagner Huningue. Quelques jours après, le reste
de la division suivit, avec une partie du bataillon
de Neufchâtel (23-29 novembre). Le général Lagrange, qui venait du Vorarlberg, avait pensé que
versa
le
notre alliance avec la Suisse autorisait
le
passage,
sans que la neutralité du pays en parût compro-
mise
(1).
Le Landammann pensait autrement. Il protesta
contre la marche du général Froment, qui s'était
permis,
disait-il, «
pour y
territoire
de disposer d'une partie de notre
faire
passer ses troupes, et de
donner des ordres pour leur réception. Cet oubli
de tous les égards et de toutes les convenances
envers un Etat indépendant, ami et
allié
de la
couronne de France, ne peut qu'être ressenti vive-
ment par
la
Confédération entière
».
(Lettre
à
Talleyrand du 27 novembre.)
Ces mouvements de troupes alarmaient un petit
un mol'Empereur de nouveaux
pays, facilement ombrageux, surtout dans
ment où
l'on attribuait à
projets politiques. C'est cette disposition des esprits
que Talleyrand signalait au ministre.
k Ce passage, écrivait-il le 2 décembre, a produit
-
(1)
C'est ce qu'il expliqua dans une lettre au ministre de la guerre,
du^25 décembre suivant.
L'AMBASSADK D'AUGUSTK DE TÀLLETRAND
d'autant plus de sensation que
les esprits
169
sont un
peu inquiets; que les Suisses croient que l'Empereur veut changer quelque chose à leur Constitution, et que le moindre manque de formes paraît,
aux yeux d'un assez grand nombre, le commencement des opérations qu'ils imaginent que Sa
Majesté veut faire dans leur pays. »
Napoléon nourrissait-il de pareils projets? Bi»n
loin de là. Et il s'en expliquait alors d'une façon
retentissant •>.
Le 3 décembre, pour
du couronnement, dans une réception solennelle du Corps
laquelle
l'anniversaire
assistaient,
avec
législatif,
à
Naples
de Westphalie, de Saxe et de
«'i
reines de
Hollande
et
grands dignitaires de L'Empire,
Sénat,
Conseil d'Etal
«lu
l'Empereur
lequel
prononçait
disail
il
Par le
rains mes
gnages de
toire.
celui
louifs
<jui
un
1rs
à
i
...
et
souve-
m'ont donné tant de témoi-
nouvel
accroissement
de
de son médiateur,
et
nation...
mes
à
mettre un terme
inquiétudes que L'on cherche
e
terri-
nouvelle preuve de
à
répandre
»
C»> paroles Furent reçues dans
et
dans
discours,
nation suisse, en joignant
La
parmi cette bra^
e,
«lu
grand
voulu donner une
mon estime
;'i
députations
les
constance de leur amitié, ont acquis
La
J'ai
titres
les
:
alliés
acquerront
et
de Westphalie,
traité de Vienne, tous Les rois
«
Wurtem-
des corps judician
el
un
de
rois
les
Talleyrand put écrire
Je ne saurais exprimer
Le
pays avec
allé-
:
à
Votr<
I
\
:
'
i
NAPOLEON ET LA SUISSE
190
que produit ici le discours de l'Empereuj
au Corps législatif. Il a répandu dans toute la
Suisse une joie, un enthousiasme général, et entièrement calmé les esprits que le passage des troupes
de la division Lagrange avait infiniment alarmés. »
l'effet
(A Champagny, 10 décembre.)
Mais ce n'était pas assez. Quelques jours après
discours
le
impérial,
le
ministre
de
l'intérieur,
comte de Montalivet, dans la séance d'ouverture
du Corps législatif (12 décembre), semblait répondr
directement aux réclamations de la Suisse.
Dans son Exposé de la situation de l'Empire,
au 1 er décembre, après avoir examiné successivement les travaux publics, le commerce, les cultes,
etc.,
il
passait à la politique étrangère, et
disait de la Suisse
«
il
:
Sa Majesté a voulu assurer d'une manière
éclatante les avantages de l'Acte de médiation en
joignant à ses titres celui de médiateur de la Suisse.
aux Suisses que le bonheur sera
perdu pour eux le jour où ils toucheront à ce palladium de leur indépendance. Le pont de Bâle a
donné des occasions fréquentes aux troupes franC'est assez dire
çaises de violer le territoire helvétique.
nécessaire pour le passage
vient d'ordonner qu'il fût
manent à Huningue
Il
leur était
du Rhin. Sa Majesté
construit un pont per-
(1). »
Ainsi, lorsque s'achevait l'année 1809, l'entente
(1) Séance du Corps législatif du 12 décembre, sous la présidence
de Fontanes. Moniteur du jeudi 14 décembre, n° 348.
L'exposé de Montalivet s'y trouve au complet.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
demeurait complète entre
le
médiateur
e1
le
194
pays.
Le médiateur rappelait hautemenl l'Acte de 18
ri le pays plaçait on lui toute sa confiance. La paix
ouvrait de longue- espérances,
riels
el
les
intérêts
m
n'avaient pas encore trop souffert.
L'horizon restait pur, mais
venir.
les
nuages allaient
CHAPITRE
VI
l'ambassade d'auguste de talleyrand
II
(1810-1812)
L'année 1810 vit arriver, pour
la
seconde
fois,
Watteville, avoyer de Berne, aux fonctions de Lan-
dammann. Les
talents qu'il avait montrés dans la
conduite des affaires militaires en 1805, et tout
récemment,
lui
avaient attiré dans
le
pays une
légitime popularité.
Cette année promettait d'être tranquille, après
le
qui
bruit
Napoléon
terre,
marquer la précédente.
maître du continent. L'Angle-
venait
restait le
de
atteinte par la défaite de l'Autriche et le
désastre de Walcheren, ne luttait plus qu'en Espa-
gne, où la guerre se poursuivait lointaine et peu
connue. L'Empire touchait à son apogée et l'Empereur épousait une archiduchesse de la maison
d'Autriche.
A
l'occasion de ce mariage, d'Afîry fut envoyé
à Paris, avec les compliments de la Confédération.
Mais
il
était
encore chargé
de traiter quelques
questions relatives à la capitulation militaire de
LMBA88ADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
180
Domination d'un colonel général des
la
i
qu'on
Suisses
partil
souhaitail
mars de
12
le
193
pour
Berihier.
D'Afifry
accompagné du
Fribourg,
lieutenant-colonel de Diesbach.
heureux accord
Cet
fui
un moment troublé par
l'incident Zellweguer.
Parmi
députés désignés pour siéger
les
trouvait
l<
Kii
LMi.'r.
Dcpui-.
fois,
conijttait
il
comme
on
Schneider
demande de
M.
convenable que
affaires
<lu
notre gouvernement, Talley-
donné
poursuites,
personne
le
il
é
1
même
peut
n
<lr
me
que
le
1
:
ne
11
pas
-«'lait
compromis dans
a
vint
Europe
en Suisse
et re
rende pas...
temps de
(Au
vœux.
ne
ajout, ni
bonté
-i
lieu
s* y
député ne
«
impliquée
faire
à d<
admise
me donne donc Vordrt
ijesté
taire,
:
Zellweguer,
affaire aussi grave, qui
Maji
sus-
Diète
la
canton d'Appenzell. Le ministre
qu'une
m'observe
l.i
sympathies
nouveau rendu
«le
du docteur Schneider,
comme député
1/
ses relations
vagues
Landammann
rand écrivit au
qui a
oligarqi
les
nos yeux.
à
Sur- la
les
parmi
de
«-t
pour l'Autriche l'avaient
pect
d'Âppenzell, Zellwe-
vu plu- haut,
l'a
Diète,
à la
au régime de 1803. Toute-
rallié
s'était
il
docteur
le
Landammann
i
Et
de
I
I
demander qw
comm
nton avait
une élection complémen-
Hem
une réponse qui
cant on
d'Appenzell
andammann,
teville répondit
nombi
I
Je prie Vot re Exc<
faire
une
tant d'éclat,
si
a
dans
d'aboi
16 mai
«1
ur
1
d n
as
a
s
1
e
rempli
l<>.)
prol
puis
NAPOLEON ET LA SUISSE
194
chargea d'Affry, qui était
auprès du ministre.
«
à
de protester
Paris,
Les droits de la Diète,
comme
suprême de la Confédération, la souveraineté des Cantons que le médiateur a garantie, serait
compromise de la manière la plus fâcheuse. Et qui
de nous ne sentirait pas vivement ce coup porté à
ce que nous sommes accoutumés de chérir parautorité
dessus tout
dance.
»
:
l'honneur national et notre indépen-
(Landammann
du 18 mai.)
d'Affry,
à
D'Affry eut beau s'entremettre.
fallut
Il
obéir.
Zellweguer ne parut pas à la Diète de 1810.
Elle s'ouvrit à Berne, le 4 juin, au milieu d'une
grande affluence, dans laquelle, avec
le
corps diplo-
matique et les autorités locales, figuraient de nombreux étrangers de distinction. Ils profitaient de la
paix pour voyager et les journaux signalaient leur
passage à Berne, à Lucerne, à Zurich et
Suisse
commençait à
jouir de cette
ailleurs.
La
faveur qui a
grandi depuis et contribué à sa prospérité.
Dans son discours d'ouverture, le Landammann félicita le pays d'avoir vu sa neutralité respectée pendant
la guerre. Et il dit « L'auguste union de l'Empereur
:
des Français avec une archiduchesse d'Autriche est
pour
la Suisse,
comme pour
tout
rantie d'une longue tranquillité.
Tout le monde
»
le
continent, la ga-
Etait-ce bien sûr?
ou affectait de le croire.
D'autres discours furent prononcés dans le même
sens par Secretan (Vaud), Aloïs Reding et l'ancien
Landammann Glutz, de Soleure. Glutz dit notam-
ment
«
alors le croyait
:
L'orage nous environnait. L'empereur Napoléon
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLKYRAND
l'éloigner de nos frontières. Ses victoires
-nf
rame-
calme on Europe. L'alli
u'il
vient de contracter est pour le continent un garant
de la paix et, pour nous, celui de notre tranquilnèrent bientôt
le
lité. »
Talleyrand a raison d'écrire
Les discours des
«
:
députés à la Diète furent tous dans
Os exprimèrent
dont
la Suisse avait joui
meilleur esprit.
bonheur
le
r \<i.-
devant assurer
la tranquillité
La
de
Suisse
La
d'affaires
Cantons
les
:
paix du continent
la
et
»
(1).
monnaies,
de
commer-
affaires
des marchandises angli
ciales, interdiction
également à ^occuper du pont de Huningue.
eut
On
a
vu que nous manquions d'un pont but
Rhin entre Bâle
d'emprunter
el
«•.'lui
Strasbourg,
de Bâle,
devant Huningue. La bête
sur
territoire de
le
le
canton
«le
que
cause de
«lu
à
demanda
Bâle
nement du canton de
té
difficulté
La
neutralité
lu
jeter un pont
pont «levai! être prise
lui
à
ù la
céder
terrain nécessaire. Elle y consentit,
Maje
Le
Bâle.
Le 17 juin. Napoléon
p
à
et
Napoléon
helvétique, avait décidé
eui|
paix
presque uniquement
Diète qui B'occupa
questions
la
regardèrent L'union nouvelle de L'Empe-
el
comme
reur
et
depuis l'année précédente.
témoignèrent l'attachement de tous
Ils
,i
unanimement
le
I
tâle,
!«•
Diète d'autoportion de
La
25,
et
le
pour donnei
gouv
i
i
l'Empereur des Français une preuve de son
ment à concourir à tout
e qui peut
Lui
i
m< e 1810
\
I
,
NAPOLÉON ET LA SUISSE
196
être agréable et désirant acquérir
continuation
à la
accorda
le
terrain
de
haute
sa
demandé au
Une convention en bonne
un nouveau
titre
bienveillance
lieu dit
»,
du Marquisat.
due forme fut signée à
Berne le 10 juillet, entre Auguste de Talleyrand et
le bourgmestre de Bâle, Sarazin, député par le
canton (1). Elle fut approuvée par l'Empereur et
ratifiée le 7 août. Mais le pont ne fut pas construit,
et
et après le siège de 1815, les défenses de
ayant été détruites,
la
petite
ville
Huningue
perdit
toute
importance.
La
Diète vaquait paisiblement à ses travaux lors-
qu'elle fut attristée
par la mort soudaine du comte
d'Afïry.
Landammann
Sa mission terminée, l'ancien
quitté Paris le 20 juin.
Il
avait
venait d'arriver à Fribourg,
emporté brusquement le 26. Il avait
soixante-sept ans. Ce deuil fut ressenti dans tout le
lorsqu'il fut
On
pays.
pouvait reprocher à d'Afïry sa condes-
cendance pour
les
volontés impériales, mais par la
haute probité de son caractère,
la dignité de sa vie,
l'attachement qu'il portait à la France où sa famille
avait servi avec tant de fidélité,
tous les regrets
Si
(2).
sa dernière
obtenu que
mission n'avait pas eu tout
le titre
489.
(1)
A. E.,
Voir Moniteur du 13
enfants.
Son
suisse, fut
fils
du moins
juillet.
—
aîné, Charles, chef
de
promu peu
elle
le
avait
de colonel général des Suisses
(2)
t.
était digne de
-
qu'on en attendait,
succès
il
après colonel du 4 e
D'Afïry laissait plusieurs
bataillon au 3 e régiment
.
.
L'AMBASSADK D'AUGUSTK DE TÂLLETRAND
La charge
fût reporté sur Berthier.
lui fut
197
conférée
par un décret impérial du 10 juin.
Le prince de Neufchâtel, devenu par surcroît
prince de Wagram, était-il l'homme qu'à défaul <lu
comte d'Affry, Napoléon eût choisi pour être Landammann permanent de la Suisse? Berthier, dansa
vanité,
pouvait
cru
On
l'onl
pas
n'a
(1).
s'al
.1
C'était
n'en peul rien savoir
d'ailleurs
La Hollande
moment ou
i
l<
nouvelles
venait d'être réunie à l'Empire fran-
était
menacée du
qu'il
avail
qu'il
fallait
encore
el
que la Suisse
Talleyrand déclare
bruil courait
le
même
sort.
combattre
à
au
attribuer, soit
entraves que
de
cri-veaux helvetiqui
l«-s
(10 juillet 1810),
rencontrait
persistante
difficulté
L'histoire
el
tarder aux conjectur(
craintes hantaient
-
Quelques historiens
croire.
Le
Le
voisinage,
commerce,
porter
<le
appréhensions
ces
aux
soit
soit
à
régiments
les
la
au
complet
La Suisse n'avait rien
Bembla passer auprès
à craindre,
mais
le
danger
Les derniers mois
d'elle.
«le
1810, remplis par les tracasseries du blocus, furent
emorr marqués,
et d'une façon retentissante, par
du
cupation
Tessin par des troupes italien]
(30 octobre),
et
par l'annexion du Valais
à
l'Empire
(12 novembre).
L'occupation
1
projet
•>
1
lin
1
y.
de faire
<ln
.
de
1
»n
Tessin
.lit
Bert hier,
n'était
que. depu
i
qu'une mesure
N
n nourri
"I"'
dammunn permanent
Ici
doublée
isni.
'i
une erreur, puisque
la
nomination de Berthier «I
NAPOLÉON ET LA SUISSE
198
brusquement par les exigences du
blocus continental et destinée à empêcher la contrebande (1). Au contraire, l'annexion du Valais était
fiscale, inspirée
comme
le
dernier terme, et inévitable, de la politique
suivie par
On
Napoléon dans ce
petit pays.
se souvient qu'après avoir fait partie de la
République helvétique, en 1798, le Valais était
devenu, en 1802, un Etat indépendant sous la
garantie des trois Etats voisins.
Il
n'en restait pas
moins troublé, comme auparavant, par la rivalité
qui divisait le haut et le bas Valais, et cette agitation
était entretenue par le clergé, tout-puissant dans la
vallée supérieure du Rhône.
Napoléon apportait une attention particulière
aux affaires du Valais à cause de la route du Simplon.
Il
lui
semblait que, depuis quelques années,
mal en
ces affaires allaient de
pis et qu'il lui deve-
nait nécessaire de prendre la tutelle de la république
valaisane
comme
il
avait pris celle de la Confédé-
ration helvétique.
Le 18
le
février,
il
écrivait à
Champagny
duc de Cadore, remettez-moi sous
traité
que
j'ai fait
avec
le
:
«
et qu'il
marche
yeux
les
le
Valais et qui est relatif à
la situation de ce pays. Il paraît qu'il est
verné
Monsieur
très mal.
Le ministre répondit, dès
le
mal gou-
»
15 mars, par un rap-
port clair et intéressant qui exposait la constitution
de ce petit pays et retraçait l'histoire de nos relations
avec lui depuis son occupation par le général Turreau.
(1) On en verra les détails au chapitre suivant où
tcut ce qui est relatif au blocus continental.
j'ai
rassemblé
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLBYRAND
Le gouvernement
était représenté par
formée de députés élus par dizains.
un grand
mait,
md
bailli
tiques
la
> «
t
t
i
•
pays était constamment troublé
la
route du Simplon fut négligé.
«t
telle
troupes
a
Les
se
charger
<l«
i
Champagny,
Le
droit
de faire passer
Valais, d'y avoir Les établissements
''ii
magasins nécessaires
el
L'entretien de
el
position, concluail
puisque Votre Majesté
pré-
organisme politique,
Le
Dans une
république. L
-
L'ordre public.
d<-
simplicité de cel
la
*
|
L'assistaient étaienl
posés aux diverses parties
«
La Diète nom-
deux conseillers d'Etat. Le
présidail aux relations extérieures, poli-
deux conseillers d'Etal qui
Malgré
une Diète,
bailli el
commerciales de
et
199
défense
la
subsistance
à leur
pays, ce1
«lu
Etal
et
de
ne jouil
plus que d'une indépendance nominale.
Un
tage de souveraineté Bemble conduire
le
Valais
plus grands changements.
un gouverne-
Il
faut
Lui
ment Ferme, éclairé, protecteur.
donner à Lui-même et
ne pourra
il
la
bienveillance
Nous
d'affaires
intelligent
L Empereur
Le
rapport avec
depuis
là-bas,
fit
!»•
actif,
et
et
Lui
à
de
Le
L'obtenir que par
un
ismi,
(1). >
chargé
Derville-Maléchard.
venir à Paris pour
ministre
par-
ne peut Be
sous les lois de Votre Majesté
et
avions
Il
tel
Le
mettre en
fournir tous Les ren-
seignements nécessaires. Derville
Lui
remit, en effet,
une note très complète but les principaux personnages du pays, Leur conduite, leurs dispositions
imii
ird,
\
\'
liais et
l
.
etc.
VaU
la situation
C'étaient,
Rapport
du pays,
t.
IV
particulièrement:
le
NAPOLÉON ET LA SUISSE
200
grand
de Sepibus;
bailli,
le
président de la Diète,
comme
Stockalper; quelques notables
Rivaz, ancien préfet du
ancien grand
bailli
canton
l'Helvétique;
sous
de
;
ancien préfet sous Turreau
Preux,
esprit
«
Augustini,
;
jurisconsulte,
Pittiet,
enfin l'évêque de Sion,
modéré, mais faux, qui tremble
devant un chapitre
imbu des plus pernicieuses doctrines, et qui a, par
devant un clergé séditieux
et
compromis plusieurs fois
publique et l'autorité du gouverne-
sa fausseté et sa faiblesse,
la tranquillité
ment.
»
La réunion semblait
L'Empereur
«
décidée, dès la fin de juillet.
écrivait le 25 à
Champ agny
:
Préparez un rapport dans lequel vous retra-
du
cerez la mauvaise organisation
donné
qui a
à sa conduite équivoque pendant la
ridicules prétentions du haut Valais
lieu
guerre,
Valais,
les
qui veut subjuguer
le bas, et se
du pays, parce que
le
rendre souverain
bas Valais est plus riche
et
plus éclairé... Faites connaître que les dispositions
que
faites
j'ai
étaient surtout
dante,
et
plon. Etc.
afin
)>
Mais cet
dans
le
Valais,
l'année
dernière,
pour que la Suisse restât indépende m' assurer le passage du Sim-
(Correspondance,
homme
t.
XX.)
extraordinaire ne laissait rien
au hasard. Il agissait avec la même méthode et
avec le même soin qu'en 1802. Il manda à Paris
une petite consulte valaisane, comme il y avait
appelé
15
des
août.
auxquelles
députés
Elle
était
s'était
helvétiques.
Elle
composée de
six
joint l'évêque,
et
arriva
le
personnes,
l'Empereur
>
L'AMBASSADE D'AUGUSTK DE TALLETRAMD
l'aboucha avec
SOI
sénateur Rœderer, assisté d'un
le
conseiller d'Etat et d'un maître des requêt
On
débat
pays
lii
que
et
d'autre
ceux de l'Empire, dans
et
royaume
l
de part
les
Valais ne trouverait de repos
L<
préparé
fut
tainebleau,
te
de
et
c'est
ainsi
impérial, rendu a
Fon-
novembre
L2
Le
décret
Valais, réuni a L'Empire,
délég
et
que dans sa réunion avec L'Empire,
que
relations
ses
On persuada aux
d'Italie.
du
intérêts
1»'
qui
1810,
féli<
du
faisait
département du Sim-
plon.
général de division César Berthier, frère du
I.
prince de Neufchâtel, était désigné depuis plusieurs
pour
aines
prendre
possession
qualité de commissaire général.
1
1
<
•
un corps de
h
ii
t
<
environ
Piémont.
lu
c
11
effectif
cet
1
500 hommes,
mit à sa dis-
imposant,
et
dépôts
11
noveml
y lut reçu avec joie.
accueillie
tut
venus de
tin
le
en
pays,
200 Portugais,
1
entra dan- Sion,
réunion du pays
I
On
du
par
d<
et
-
des banquets, a Sion, a Brigue, à Martigny
ail-
«-t
l.'lli
Il
à Paris
pereur
t
•
envoyée
L'Empour porter au pied du trône de
Uni, au aorn de Bes fidèles sujets du \ alais
décidé qu'un»' députation serait
lut
S. \1.
''t
leur
«If
gouvernement, L'hommi
mission respectueuse
joindre
y
tous
l<
eux.
et
t
1
1-.
-
-i
et
de profond dévouement
L'expression de
bienfaits
Leur sou-
Leur reconnaissance
que Sa Maj<
9té
a
la
ai '-ut
rée en
|"
issession
du
»«
•
ur
répandus sur
bienveillance précieuse qui
pour
j
et
\ alai
.i
-
ai
NAPOLEON ET LA SUISSE
202
comment naquit
département du Simplon, qui n'était pas d'ailleurs destiné à une longue
existence. Sa naissance fut officiellement annoncée
au Landammann par une lettre du comte de Talleyrand, et le Landammann en fit part aux Cantons
dans une circulaire du 17 novembre (1).
Voilà
L'événement surprit
En
blesser.
fait, le
pour
la
Confédération sans la
Valais ne lui appartenait pas;
pas atteinte.
elle n'était
le
Il
Tessin. L'occupation
le
même
n'en fut pas de
du Tessin
enle-
lui
vait ces bailliages italiens qui lui étaient rattachés
depuis
était
le
début du seizième
inattendu.
fut
Il
Le coup
siècle (1512).
profondément
ressenti.
Il
eut de fâcheuses conséquences.
Jusqu'alors, en dépit de nuages passagers, l'ac-
cord s'était maintenu dans
de Napo-
les relations
léon avec la Suisse. Cet accord fut rompu.
rence,
il
comme un
minations,
blocus.
En
elle
se
du Tessin pesa
compliqua des souffrances du
1813, elle contribua au divorce.
fut
l'effet
l'occupation,
Talleyrand
«
fond, l'affaire
appa-
malaise. Elle souleva d'incessantes récri-
Aussi bien,
main de
Au
subsista.
En
le
immédiat. Dès
Landammann
le
lende-
écrivait à
:
Monsieur
le
comte, un corps de troupes
ita-
(1) Le nouveau département ne comptait que 126 000 habitants.
avait pour chef-lieu Sion pour arrondissements Brigue et SaintMaurice. Il faisait partie de la 7 e division militaire (Grenoble).
Après l'administration provisoire de César Berthier, il eut pour
préfet Derville-Maléchard, remplacé en 1813 par le comte de Rambuteau. En 1814, il nous échappa. En 1815, il forma un des trois
nouveaux cantons de la Confédération.
Il
;
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
tiennes
— in...
Burprise,
la
1
précieux
|>lii>
des
va
Votre
à
et
<lu
la
<l<m-
répandri
se
aux Cantons pour
dire
rassurer? L'affection de Sa
le
canton
consternation
la
que puis-je
e1
territoire
le
<lu
vain d'exprimer
.
Suisse,
sur
ville
mon âme est saisie.
moment l'alarme
<lniii
1
principale
J'essayerais en
Excellence
leur
octobre
3i
le
Lugano,
bum
l
entré
est
Majesti
J'ose
biens.
les
pour eux
est
encore
dire
le
mieux mérité. Mais des mesures de rigueur aussi
imprévues altèrenl la confiance, et jettenl dans les
iir.
-prits riricjuiétufl»» et
(Du
«I» •-• --|
KtC.
1»-
•
••
3 novembre.)
11
revinl
à
la
à combattre
raisons qu'on
les
(tour justifier la
dans
charge,
une
pu alléguer
aurait
mesure. Et, oe qui
destinée
note
étail plus
_
convoquer une Diète extraordinaire pour
la saisir de la question.
L'ambassadeur parvint à
l'en
dissuader.
Craignant Réchauffement des
voulait
il
esprits, écrit
pas
ne
la
réunir avant
de Sa Majesl
Mais
l'agit at
ficultés
finit
cette
ion
Talleyrand,
fortement
je l'engageai
à
une réponse
d'avoir reçu
é
réponse
causée par
n'arriva
i
pas,
affaire et
et
et te
soulevées par l'application
«lu
c'est
sur
sur
les
<lit-
blocus
<ju»'
l'année L810.
L8H apporta au canton de Soleure la
prérogative <l«' fournir le Landammann, Ce fut
L'année
1
Iniii
(ii
Muni de
W
art cnfi
I
.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
204
Grimm
d'une des premières familles du
était
Homme
canton.
infiniment
estimable,
et
d'une
droiture parfaite, mais d'un caractère timide,
il
se
sentait gêné par ses hautes fonctions. D'autant plus
que
le parti «
un
faisait
bernois
comme
dit Talleyrand, lui
grief d'avoir pris la place
Landammann, qu'on
Glutz, l'ancien
aux
»,
de l'avoyer
espérait revoir
affaires.
Ce fut en vain que notre ministre s'était flatté
de tenir Grimm en lisière (1). Le brave homme se
laissa circonvenir par Berne et Zurich, et absorber, en quelque sorte, par l'affaire du Tessin.
Aucun Landammann n'a, plus souvent que lui,
à
écrit
que
Napoléon. Mais ses lettres ne poussaient
même
la
note, plaintive et larmoyante. Elles
n'étaient pas faites pour attendrir Napoléon.
Dès
le
faire part
4 janvier,
«
lui
pour
écrivait
de son entrée en fonctions. Et
écrivait encore
disait
Grimm
le 5,
pour l'entretenir du Tessin.
il
Il
lui
lui
lui
:
Sire, je trouve,
en entrant en charge,
les
Gan-
tons dans l'inquiétude et la douleur, à cause du
(1) « J'ai cru pouvoir profiter de l'embarras où il est pour le mettre
entièrement dans la dépendance de l'ambassadeur de France, et
empêcher qu'étant neuf dans les affaires, il ne se laissât diriger par
M. Mousson, qui, lui-même, pourrait être influencé par MM. les Landammanns de Berne, de Zurich ou par leur parti...
« J'ai donc dit à M. Grimm que, dans la place qu'iL-sallait occuper,
son principal objet devait être de ne jamais s'écarterde l'Acte de
médiation, de l'acte fédéral, ni du traité d'alliance avec la France;
que, pour le bonheur de la Suisse, je lui demandais de ne jamais
prendre de parti, ni de faire la plus petite démarche, sans m'en avoir
prévenu auparavant. Etc. » (Au ministre. Du 11 décembre. A. E.,
t.
490.)
E/AMBA88ADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
silence de Votre Maj< sté impériale et royale sur les
demandes qui lui ont
décesseur. Deux m
eu
point
n'a
troupes
qui
toiri
-
I.
factures
mais,
voir rappeler
produits par
son
de
partie
terri-
gêne des manu-
la
du commerce ont reçu du soulagement
égard
cet
encore,
points
plusieurs
une
occupent
pré-
Suis
la
et
i
de
satisfaction
la
maux
et
à
sont
moB
par
été adressées
Suis
la
des
tiels
sur
Uicite
dispositions
:
favo-
rables.
Votre Majesté impériale
Si
«
quelque prix
voir
.1
dévouemenl
ii"t
et
Confédération tranquille
la
prend
Elle
si
plaisir
et
noti
à
et
précédents
bienfaits
ses
si
:
nu'''
-
r
royale attache
et
nous ont donné des droits
néreuse affection, Elle daignera enfin exaucer
_
nos prières. Etc.
»
En même temps, comme Watteville, Grimm parde
lait
convoquer une
mandée par
ncore
1
c<
plique judicieusement
La S
1
puisse
il
i\
me semble
des petits
mieux
I
éviter
M
l
lis
•.
ls
que, dans des
Lai
les
qu'une
Pourquoi
mais
désolée,
qu'une
1
Il
?
rdi-
il
mauvaise
(Du 23 tn\ ier.)
aux
antons de Zuri<
tête
M
énii nts
moments où
meinde,
ell
>iète
incom
malheureux,
es1
d'Uri. Talley-
et
idée.
te
de grands
oir
Cantons
quelquefois
t
de-
au minisl
inquiet
'
ranquille. Je ne crois p
naire
extraordinaire,
cantons de Zurich
les
combattit
rand
Diète
le
p
iiple
vaut toujours
qu'il
ne
poui
faut
tuf-
j
i
li
et
d'I
11
1
B*en
joi«
NAPOLÉON ET LA SUISSE
206
gnirent quelques autres
La
ris.
:
Schwitz, Appenzell, Gla-
Diète devint inévitable.
Grimm
cherchait à gagner du temps, pour con-
naître les intentions
Le 28
Tessin.
lettre qu'il
de l'Empereur au sujet du
janvier,
il
lui
adressa une nouvelle
porter par son neveu,
fit
le
colonel de
Sury.
A Sa
«
«
Mon
«
Majesté Impériale
et
Royale.
Sire,
devoir et les instances des Gantons confé-
dérés m'obligent à faire encore une démarche pour
toucher
le
cœur de Votre Majesté
et
désarmer des
rigueurs que la Suisse ne peut expliquer et qu'elle
souffre sans les avoir méritées.
«
La cause de
notre sollicitude croissante, de notre
vive et profonde douleur, c'est l'occupation militaire
du canton du Tessin.
C'est aussi l'objet des
instances respectueuses que je
me permets
encore
d'adresser à Votre Majesté Impériale et Royale.
Il
rappelle
annonce
encore la
détresse
qu'il se voit réduit à la
commerciale
»
et
convocation d'une
Diète extraordinaire.
«
Je conjure Votre Majesté Impériale et Royale
de m'épargner la douleur de déclarer aux Cantons
que
ma
voix n'a pu arriver jusqu'à leur Médiateur
que toutes mes instances respectueuses ont été
inutiles. Daignez, Sire, prévenir qu'une Diète ne se
rassemble sous d'aussi tristes auspices pour déplorer
l'insuffisance des soins de son premier magistrat, la
et
position nouvelle d'un de ses cantons et
le
malheur
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
de
Puissance à l'ombre de
niir
nom
au
fois, Sire,
ma
de vos bontés dont
e1
laquelle
aimail
elle
se
à
heureuse et tranquille.
Encore une
«
même
Suisse entière qui parall oubliée par la
La
207
de Votre Grandeur
patrie est, depuis huit ans,
monument remarquable, n'abandonnez
un
peuple
fidèle
daignez
et
pas un
donner un gage de
lui
du
confiance et d'affection en retirant vos troupes
Ti ssin...
»
Sans s'émouvoir autrement, Napoléon
au colonel de Sury
Monsieur
«
la
lel
suivante
tre
Landammann.
le
je
fit
remettre
:
trouve dans
sentiments que vous m'exprimez, en arrivanl
première magistrature de
positions
et
même
le
bon
la
dis-
animé vos
qui ont
esprit
à
mêmes
Suisse, les
la
les
prédécesseurs. La Confédération obtiendra toujours
mêmes sentiments
de moi
les
Elle
sous
a,
les
jouir par l'efîorl
paix intérieure
-i
le
Sur
désire qu'elle continue d'en
.!«'
de vos soins. Le maintien de
esl
un dépôt qui vous
les
<
((
sa sainte et
tirrcsjntllihuh
lomme on
uijel
est
confié
la
el
il
I"
voit,
i
.
I
.
une note
Landammann,
\ \
5
I
Napo
février.
.)
du Tessin, pas un ne
le
pays,
le
>i
.
\u
ministère
Landammann. Dans
Talleyrand, Champagne ôcrivail
plus
à
le
digne garde.
le
de ses intentions sur
n'était gin
Beronl toujours chers.
monsieur
ce, je prie Dieu,
vous ad en
me
intérêts
\u palais des Tuileries,
M"'.
d'amitié.
plus grand bien que puisse attendre de vous
un peuple don!
qu'il
el
administrations précédentes, con-
servé sa tranquillité.
1
d'intérêt
avancéque
le
:
NAPOLEON ET LA SUISSE
208
L'Empereur s'explique peu sur l'occupation du
Tessin. Cependant, j'ai pu juger que Sa Majesté
«
regardait cette affaire
comme devant
être l'objet
d'une négociation et que l'évacuation du pays ne
pourrait avoir lieu qu'autant que la Suisse donnerait
des garanties suffisantes pour prévenir
abus qui ont mis le gouvernement
cas d'y envoyer quelques troupes.
me
le
retour des
dans
italien
le
exprimé à peu près dans ce sens à
M. de Maillardoz. Vous pouvez tenir le même langage, mais d'une manière vague, générale, qui
n'ait aucun caractère officiel. Il n'y a jamais d'inconvénient à répondre aux questions qui vous
sont confiées
?) que vous ne connaissez pas les
«
Je
suis
(
intentions de l'Empereur.
t.
»
(Du 9
février.
A. E.
}
490.)
Sur ces entrefaites, eut
Rome
lieu la naissance
du
roi de
mars 1811). La nouvelle en fut apportée
à Berne par un courrier extraordinaire qui arriva le
24,
et
(20
l'ambassadeur la communiqua aussitôt au
Landammann.
et ailleurs
Elle fut accueillie à Berne, à Soleure
par des salves
d'artillerie, des
messes d'ac-
tions de grâces, des discours et des fêtes où débordait
une allégresse plus bruyante sans doute que sincère.
Le bon Grimm ne manqua pas cette occasion
d'envoyer de sa prose au médiateur. Il lui écrivit,
le 2 avril
«
:
Sire, à
qui signale
et
Royale,
besoin de
chaque époque de
le
la
gloire et de
règne de Votre
Confédération
Vous présenter
ses
bonheur
Majesté Impériale
suisse
éprouve
félicitations
le
avec
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLKTRAND
209
l'hommage de son dévouement eî de son respect...
« Les Cantons suisses
partagenl l'allégres e de
Votre Majesté.
de
victoire
la
grand»-
cette
faction,
voient, avec
Ils
durée
même
Paris
sanction
la
Puissiez-vous,
de
voir
Sire,
cet
.
1
1
1
sa
i_r
u
de ses vertus foirmif
féliciter
lui-
nom
s'enorgueillira du
de son p Te. Etc.
décidé qu'une députation irail porter
lui
Il
vous
et
œuviv
Impériale,
espérances réalisées dans
vos
enfant,
nature
la
de sa stabilité.
eî
toutes
dynastie
du génie, recevoir désormais des
e1
immuables de
lois
plus vive satis-
la
félicitations
les
du
souhaits
les
eî
pa
wùndschunâ? s Gesandschaft.) EUe
composée de Reinhard, de Michel von Rue
{Begliïcks
avec
Muller-Friedberg,
coi
secrétaire.
comme
l'image
le
sentait l'aristocratie
e1
de
fidèle
eî
du pays. Reinhard en repré-
commerciale; Michel von Flue,
d'Unterwalden, l'oligarchie
les
était
Besenval
de
l'expression
Elle était
même
Muller-Friedberg
chevalier
.1
e1
i
l<
Cantons;
petits
s
doctrines unitaires
démo-
et
orat iques.
Quant au chevalier de Besenval, de Soleure, il
Il
représentait le canton directeur.
crivait
Talleyrand,
d'une
France, C'est
en
avoir de l'esprit
Besenval,
de
aurait
rit
uel
néral
a
I
des Sui
d<
à
qu'il était
v
I
homme
lesen>
al,
Paris,
de
qui
ous Louis
Mémoires
si
la
connue
famille
qui passe pour
du talent. Son
marié
est
d»
ancienne
un jeune
et
pu ajouter
baron
très
<»ù
il
baron
!<
frère,
réside.
Il
famille de ce spi.-i\
ait
\VI.
intéressants
et é
et
c<
ilonel
qui
nous
pour
l'his-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
210
toire de la Cour, à la veille de la
La députation
Révolution
(1).
n'avait pas d'autres instructions.
C'est la Diète extraordinaire qui lui en donna.
qui se réunit
Celle-ci,
semaine.
Elle
le
17 avril, ne siégea qu'une
tomba unanimement d'accord
sur
deux points suivants, à savoir 1° qu'on adresserait à l'Empereur des représentations respectueuses au sujet du Tessin et de l'évacuation du
pays; 2° qu'on prendrait toutes les mesures qu'il
pourrait demander pour combattre la contrebande qui s'exerçait par les débouchés des Alpes
et par le Tessin. Reinhard fut officiellement chargé
les
:
de débattre auprès de l'Empereur, avec la ques-
du Tessin, celle des intérêts commerciaux du
pays, et, pour cette mission particulière, il reçut
tion
le titre et les
pouvoirs d'envoyé extraordinaire de
la Confédération (23 avril).
La
Diète annuelle ne s'en réunit pas moins à
Soleure, le 3 juin.
Les sentiments qui avaient fermenté pendant
ces derniers mois ne pouvaient manquer de s'y
faire jour. Aussi, les
discours laissèrent-ils percer
quelque mécontentement. Par exemple, celui du
député de Zug, Sidler, était destiné à
faire
un
sin-
gulier tapage.
Il
était
anodin pourtant. Et
le
comte Auguste
n'y avait pas vu tout ce qu'allait y découvrir son
maître.
(1)
Sur
d'ailleurs
le baron de Besenval et ses Mémoires, peu respectueux
pour l'ancienne monarchie, voir un article de Sainte-
Beuve, Lundis.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
Notre ministre
de
disait,
I
séance d'ouverture
la
Le- députés des petits Cantons ont
«
iM
:
parlé des
que l'on devail faire pour sauver le Tessin.
de Zug, M. Sidler, jeune homme qui sort de
efforts
ni
L'académie
de Gœttingue,
(sic)
cours, d'un ton d'écolier qui a
teurs
prêti
courage
députés
nos ancêtres.
ous, tous pour un. doit
être toujours
et
specta-
que nous allons
important de rappeler
est
1
en
devise
la
({tins
un moment OÙ
voyons une partie de
notre,
territoire occupée,
des troupes étrangères.
«
quelque
«
sacrifices
nous
pur
Notn canton est petit, mais
petit qu'il soit,
il
est
prêt à
faire
tous
les
que pourraient exiger l'indépendance,
liberté et L'intégralité de la
la
irgie,
Un pour
surtout
Suisses,
dis-
:
l'union de
le
des
«
qu'il
r
les
dans son
cire les
l'ail
à l'occasion du sermenl
C'est
«
«
embarrassé
e1
a dit,
commune
patrie...
»
Le député de Schwitz, M. de Reding, a parlé
avec ménagement, mais avec assez de force, de
«
CUpat ion du Tessin.
<(
•
Le député d'Argovie (Feltzer), an des orateurs
le la
«
I
>iète les plus disl ingués, a
C'est
oiee
avec
quand une
p
:
sentiments de crainte
et
d'espé-
que j'élève aujourd'hui ma voix dans cette
nceinte.
i
«les
«lit
ni
Comment
ne
craindrions nous
pas,
d'événements mémorables qui
sous nos yeux nous prouvent à chaque
foule
humaines? Comquand nous voyons
«
instant L'instabilité des choses
»
ment ne craindrions nous pas,
i
«les
i
not ne terril oire
troupes
étrangères
?...
ooouper
une
partie
de
NAPOLEON ET LA SUISSE
212
«
Le député de
Saint-Gall,
après avoir parlé,
d'une manière très mesurée, de la position du Tes-
un tableau très étendu des conséquences
funestes que pouvait amener la gêne du commerce...
« Le député du Tessin a fait un discours modéré
sin,
a fait
et touchant...
MM.
de Lucerne ont
Landammanns
les
fait
de Berne
et
des phrases sans rien dire.
M. Grimm, le Landammann actuel, avait ouvert la
séance par un discours dans lequel il a retracé les
époques mémorables de l'histoire de la Suisse. Il
a
fait sentir
et la
tous les bienfaits de l'Acte de médiation
reconnaissance que la Confédération doit à
Sa Majesté... »
Tous les députés avaient fait allusion à l'occupation du Tessin. Pourquoi pas? N'était-ce pas l'évé-
nement qui touchait
le
allusions,
n'empêchaient pas la
d'ailleurs,
Notre ministre
des sentiments.
même,
plus la Confédération? Ces
fidélité
constatait lui-
le
pour conclure
« Je dois dire que, dans les discours mêmes où
l'on pouvait remarquer un peu de mécontentement,
il y a toujours eu quelques phrases où chaque député a manifesté l'attachement de son canton à la
Constitution actuelle, et combien la Suisse était
heureuse que le génie tutélaire de l'Empereur l'ait
car
il
ajoutait,
tirée de l'abîme
où
elle était
(Au ministre. De Soleure,
(1)
A. E.,t. 491.
du discours de
le
prête à s'engloutir.
3 juin)
»
(1).
envoie d'ailleurs le texte complet et traduit
Ce discours n'est pas aussi sévère qu'il le
contient tout comme les autres l'éloge du Média-
Sidler.
laisse entendre, et
teur.
—
:
Il
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRANI)
y avait quelque chose de changé
sentiments de la Suisse. L'ambassadeur ne
Malgré tout,
dans
les
pouvait s'en
après
«
213
il
taire,
car
écrivait quelques jours
il
:
On
...
ne peut se
P attachement des
cacher,
le
Suisses à la France s'est refroidi par les malheurs
ou
«•I
inquiétudes qu'ils
les
ont
éprouvés,
pendanl
depuis cet hiver, et que leur imagination exagère
d'autant plus que, depuis leur nouvelle Constitution,
avaient joui d'un bonheur sans nuag
ils
L'incertitude où
ils
sont depuis sept mois sur
du Tessin aliène plus
sui.l
mandai à Mgr
que
les esprits, ainsi
le
je le
duc de Cadore, en date du 18 mars,
que n'avait pu le faire la prise du territoire qui
convenait à Sa Majesté. Les affaires d'Espagne,
que
les
que
l'on
Suisses voient à leur manière, les
répand dans
le
à
rappellent
ils
époques mémorables, contribuent
réveiller en eux l'amour (Tune indépen-
chaque instant
infiniment
bruits
pays d'une guerre prochaine
Russie, leur histoire donl
la
c
le
à
les
dance absolue.
a
Quoique l'Acte de médiation soil strictement
uté ''ii Suisse, que La Constitution y soit obsersur
dans
M'nt
Il
u
il'
Li
l;i
lii
(
tous
politique
points,
je
.
fais
lions, ce n'est
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craindre de
la
cL s
en disant
à
il
est
aisé
de remarquer
des gouvernements qui
Confédéral ion
leiiniiiiui
Si
les
Votre
compo-
changements importants,..
:
Excellence
boutes
pas que je pense qu'il
présentes,
la
>
moindre
conduite des Suisses.
Mais
ces
ait,
chose
je
ré-
dans
à
crois
4
NAPOLÉON ET LA SUISSE
ï> 1
mon
de
devoir de l'instruire exactement de ce qui
se passe.
On
»
(Au même.
Du
15 juin.)
ne s'étonne pas que
aient trahi ce refroidissement,
Auguste. Ce qui étonne,
de la Diète
les discours
comme
dit le
c'est la colère
comte
qu'en res-
sentit Napoléon.
Elle éclata dans l'audience de congé qu'il accorda
aux députés
au palais de Saint-
suisses, le 27 juin,
Cloud.
Champagny écrivait
«
Monsieur
le
comte,
à l'ambassadeur,
roi
le féliciter
de Rome.
Majesté
mées à
la Diète
MM.
les
députés
suisses,
sur la naissance de S. M.
le
entretien particulier, Sa
cet
s'est plainte
celui de
Que
Aucun
Dans
:
M. l'Empereur a accordé
S.
leur audience de congé à
chargés de
le 1 er juillet
des violentes opinions expri-
par quelques députés, surtout par
Zug. Etc.
»
qu'avait dit l'Empereur?
s'était-il passé, et
texte français ne nous renseigne à cet égard,
puisque l'entretien fut
«
particulier
demander à ceux qui subirent
cette
».
Il
faut
le
algarade, à
Reinhard, par exemple, et à la relation qu'il en a
rapportée.
Après
s'être plaint des discours
prononcés dans
Napoléon aurait présenté l'occupation
du Tessin comme nécessaire aux intérêts de sa
politique. Puis, passant une fois de plus à la ques-
la
Diète,
tion des régiments,
il
aurait trouvé intolérable de
voir des Suisses rester encore à la solde de l'Angleterre.
Après quoi, revenant aux
«
violentes opinions
»
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALL1 VKAND
de
la Diète,
il
aurait déclaré
Quand même
hommes
Au
«
On m'a
«
jeté le gant.
j'aurais la guerre avec la Russie et
avec l'Autriche,
60 000
:
-15
me
il
50 000 à
encore
resterait
à lancer sur la Suisse.
contraire, les Suisses devraient être contents
A
de moi.
l'égard
du Tessin,
je n'ai
pas employé
La
Ce ne fut qu'une négociation de puissance
puissance. Maintenant, on m'envoie un négocia-
force
à
(?).
en
teur, et,
même
dans
tions de guerre
me
temps, on
la Diète. Je ne suis
meur à écouter M. Reinhard.
de.
ne pas occuper
Il
pas d'hu-
m'était impossible
Tessin; mais on m'a provoqué,
l'abandonnais, j'aurais
je
si
et,
le
Lance des déclara-
de céder à la
l'air
fort'
se
11
jseSj
jour, a
calma pourtant.
mais
finit
il
Il
par cette phrase énorme
minuit peut-être,
(Eines
aexion.
du-
wiirde ich
assura qu'il aimait
Tages,
Les
Un
«
:
je puis signer votre
um
Mitternacht,
an-
vielleicht,
Einverleidung unterzeicknen)
(1).
»
Rien, d'ailleurs, de cette irritation ae transpirail
dans
Lettre
La
après,
de remerciements que, deux jours
adressai! au
il
Landammann.
11
se plaisait
à
contrasta
«
.1
Monsieur
le
vos félicitations sur
tonnellemenl
La
je suis très sensible
naissance
«lu roi
de Rome,
heureux d'un événement
sujets, je
Le
regarde aussi
plus durable entre
lien
i
r;.
119)
et
H SU,
p|
La
me
<jui
prévoir un Long avenir de prospérité pour
i.tit
l>.
Landammann,
i
comme
La
garantie d'un
France
al
Les
n
M'
d'après des documenta puisés aux
i:
Suis
I
Zurich.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
246
désire qu'ils n'oublient jamais les intérêts
je
les
rapprochent
d'elle et l'affection
toujours montrée. Sur
ce,
A
Saint-Cïoud,
Les éclats de
Diète.
la
Napoléon.
»
29 juin.
la colère impériale rententirent
la Confédération.
à Berne dès
le
je leur ai
etc.
«
«
que
le 1
Le chevalier de Besenval,
er
Celle-ci
qui
juillet,
en fut
dans
arrivé
en apporta la nouvelle à
consternée
«
»,
comme
Talleyrand.
l'écrit
a apporté à M.
« Il
le
de l'audience de congé
eue de Sa Majesté.
La
Landammann un rapport
que MM. les députés ont
Diète est dans la consterna-
envoyé des courriers dans
toutes les directions. On dit qu'elle va prendre des
mesures pour remplir les désirs de Sa Majesté. »
tion.
Elle
a
aussitôt
(A propos des Suisses à la solde de l'Angleterre.)
En attendant, elle exprima ses regrets dans une
lettre à l'Empereur qu'on voudrait un peu plus
ferme, et un peu plus digne. Après tout, ces braves
gens étaient maîtres chez eux.
«
«
Sire,
Ce que Votre Majesté Impériale
déclaré
aux députés,
suisses à l'audience
vient de nous être fidèlement rendu.
Royale a
et
du 27
La
juin
Diète en
ressent une douleur profonde.
«
Si notre conscience, si
saient,
Votre justice nous accu-
nous en appellerions à votre générosité;
L'AMBASSAbi; D'AUGUSTE DE
nous
TALLEYRAND
ilT
pourrions avec d'autant plus de confiance
le
que Votre Majesté a mêlé aux expressions de son
déplaisir des témoignai:' (S
de bienveillance dignes
de boute notre gratitude. Mais
les torts
qui
lui
La
Diète n'a pas tous
Boni imputés. Jamais,
oublié voire puissance, vos bienfaits,
qu'elle vous
mœurs
histoire,
Fédérale,
La
à
el
elle n'a
respecl
le
tanl de titres...
Nous célébrons l'ouverture de qos Diètes
«
Les
<!<>ii
Sir»',
sentiments
Les
selon
nos ancêtres. Les souvenirs de notre
<!<•
quelques
<l«
i
L'union
réflexions
sur
de L'amitié
<-t
la
situation
de
patrie se présentent avec une grande diversité de
Langage, de pensée
de talent dans
<'t
discours
1.'»
un malentendu on1 pu
ls
faire prendre Le change sur Le sens de
discours. Sire, la majesté de Votre nom, comme
Une
des députés.
de
celle
erreur,
Votre couronne, restera toujours intacte
dans nos assemblées,
tons,
raienl
el
Les
représentants des Can-
dans 1»' sentimenl de Leurs devoirs, s'élèveavec indignation contre L'orateur
<
imprudenl pour oser troubler une
mmémoral ion de
a Des vœux pour
le
a
!»•
notre auguste
rieure,
Le
lf
Les
respect, étaient
la
canton du Tessin ont prouvé
Suisses prennent
au sort de
la
confiance
eux-mêmes un hommage rendu
allié, a
maintien
.»i
V V.cte de médial ion.
Mais ces vœux, dictés par
Leurs Frères.
el
que
intérêl
vil'
qui
Fête
«le
qui nous devons
La
paii inté-
notre indépendance
notre
et
nstil ut ion...
\
ri
oilà oe
Loyauté.
que nous pou\ ons déclai er ave<
Que Votre Majesté daigne
\
érité
agréer notre
NAPOLEON ET LA SUISSE
2J8
justification et conserver à la Suisse sa haute bien-
veillance.
Nous sommes dans
«
les
sentiments
du
plus
profond respect, de Votre Majesté Impériale
et
humbles et très obéissants serviteurs, fidèles alliés et bons amis.
« Le Landammann et les députés des Cantons à
Royale,
les
très
la Diète générale
de la Suisse, et en leur
«
«
Le Landammann de
Henri
a
:
la Suisse,
Grimm de Wartenfels.
Le Chancelier de
«
«
nom
Soleure, le 8 juillet 1811.
la Confédération,
Mousson
(1).
»
Après cette vive émotion, la Diète se remit au
travail. Elle accorda à Napoléon ce qu'il demandait contre les Suisses restés à la solde de l'Angleterre, et se
sépara
le
20
juillet.
Elle avait décidé de se réunir encore, et se réunit,
en
effet, le
12 septembre. Cette session supplémen-
pour objet de négocier avec le royaume
au sujet du Tessin, et de préparer une
taire avait
d'Italie
nouvelle capitulation militaire, destinée à remplacer
de septembre 1803.
celle
Mais le royaume d'Italie, c'était encore l'Empereur. Sur la question du Tessin, il demeurait intraitable.
Il
avait laissé espérer qu'elle se ramènerait
à une délimitation de frontières. Mais, en fait de
(1)
A. E.,
t.
491.
L'AMBASSADE D'AUGUSTK
frontières,
il
tenait
à
TALLETRAND
K
I)
les
débouchés des
fut
plus maniable.
garder
Al}-
Sur
Il
l.i
seconde question,
s'agissait
il
de réduire à trois
nombre des
le
batail-
chacun des régiments capil niés, et <!<' 16000
12 000 hommes l'effectif des quatre régiments.
à
En dépit de tous les efforts, qu'on recourut aux
primes d'engagements ou aux menaces de conscriplons de
tion,
recrutement tardait toujours,
le
avait accepté
en établir
lait
du
au-dessous
restait
le
et
convenu.
chiffre
l'effectif
Napoléon
principe d'une transaction.
fal-
Il
les détails.
Le projet d'une nouvelle capitulation fut élaboré
par une commission que nomma la Diète. Elle était
composée de Conrad Escher, de Zurich, de Hde Glaris, de Rûti, de Saint-Gall, de Henry Pidou,
de
\ .nid, et
présidée par Watteville. Notre
Badeur transmettait
par
commission.
la
le
duc de
à
Pari-
les
A
Paris,
ils
Feitre, ministre
préparés
articles
examinés
étaient
de
la
amb
guerre, qui
les
adoptait ou soumettait des changements.
Quand
ce travail préparatoire fut achevé, Maret,
qui avait remplacé
Champagny
l'Em-
adi
(1),
eur un rapport sur l'ensemble du projet, qui
signé
le
28 mars
avaient occupé
la
1812.
fut
stipulations militaires
I
correspondance des deux demi
mois de 1811.
(l)
Champagny, m
•
r aus projeta
pour avoir refusé de
lui-mêmi
allail
éder
un ion ambassadeur
i
ontro
i
I
i
la
lact*
I»
.
I8t1)
\
NAPOLEON ET LA SUISSE
220
* *
Avec Tannée 1812,
canton de Bâle devint
le
directeur.
André Merian, Landammann de 1806, avait paru
destiné à remplir une seconde fois ces fonctions.
Dans l'administration du canton, comme dans celle
de la Confédération,
Il
s'était signalé
il
est vrai qu'il n'aimait
par ses talents.
pas la Révolution et que
Napoléon le regardait comme un adversaire. Il
mourut dans les premiers mois de 1811. Le Grand
comme
Conseil le remplaça,
premier bourgmestre,
par Ryhner, qui n'avait pas la faveur de Talleyrand. « M. Ryhner s'est montré trop partisan de
la
Révolution pour que ce choix plaise générale-
ment
»,
écrivait notre
ambassadeur. Ryhner n'ac-
cepta pas. Talleyrand redoutait l'élection de Pierre
Ochs,
«
très méprisé
»,
suivant
lui,
et qu'il aurait
piquant de voir reprendre, comme Landammann, ses anciennes relations avec Bonaparte. Mais
les voix se reportèrent sur Pierre Burckhardt,
été
ancien premier bourgmestre,
«
homme
très estimé
».
Et Talleyrand se montra satisfait.
Les premiers mois de 1812 furent attristés par
l'arrêt du travail, le dépérissement du commerce,
et la cherté croissante de la vie. L'active cité de
Bâle,
si
bien placée pour
plus que toute autre
le
commerce,
du malaise
se ressentait
général.
Burckhardt, en entrant en charge, avait envoyé
au Médiateur la lettre d'usage, à laquelle Napoléon
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
répondit par les compliments habituels,
le
221
3 avril.
n'y touchait, naturellement, aucune des ques-
Il
tions qui agitaient la Confédération.
A l'exemple de Grimm,
Le
I
.andammann
crut pou-
une nouvelle lettre
27 avril, e1 dans une autre
voir exprimer ses plaintes dans
adressée à l'Empereur,
même
lettre adressée le
Après avoir rappelé
T
->in,
La
«
ajoutait
il
1»'
à
jour à l'ambassadeur.
l'Empereur l'occupation du
:
Suisse s'était flattée qu'une décision favo-
rable pourrait coïncider avec
Daignez, Sire,
taire.
réali<«
t-
capitulation mili-
la
cette espérance; dai-
accorder à nos supplications ce bienfait qui
z
preuve
la
it
Votre Majesté,
titude
plus éclatante des
la
el
pour
un
sujel
En même temps,
d'allégresse.
et
la Suisse
bontés de
il
de gra-
deman-
dai un adoucissement au blocus, e1 l'adoption des
mesures qu'il suggérait dans sa lettre à L'ambas
deur.
Il
!!•
à
dam
Bêle,
le
b
r
tribut
de Merian,
but
el
Landammann
Diète
à
il
la
consacra un juste
mémoire du comte d'Affry
accorda au Médiateur
Mais ceux des députés,
politique,
la
la
juin.
de regrets
oui umés.
jeur.
\ïr<
onjonctures que s'ouvrit
discours du
I.
et
pas plus heureux que son
l'ut
t
portèrent
I
les él<
rès
réseï
avec ensemble sur
la
économique du pays. Il- signalèrent les
progrès du chômage, la détresse des ouvriers, l'appauvrissement général. F( Itier, le député d \igo\ ie,
détresse
1
dont
la
parole était
si
écoutée, essaya
de
i
NAPOLEON ET LA SUISSE
222
Après avoir constaté, comme ses coldélabrement du pays, il termina par cette
les courages.
lègues, le
belle péroraison
:
Pour supporter avec courage ces malheurs du
moment, il suffît de jeter un coup d'œil autour de
nous, de juger les grands événements qui se sont
«
passés depuis quelques années, de pressentir ceux
qui se préparent, et que l'imagination ne peut concevoir.
De même qu'à
chêne centenaire, dont
l'approche de l'hiver, un
le
tronc est encore vert,
se dépouille de ses feuilles qui renaissent
temps de même,
;
par
au prin-
l'industrie de la Suisse, paralysée
circonstances actuelles, ressuscitera dans
les
des temps plus heureux. Espérons tout de l'avenir.
La
Diète s'occupa de la nouvelle capitulation
militaire, qui fut
approuvée par
des dix-neuf cantons
du
»
Tessin.
En
(1).
son nom,
le
le
vote unanime
Elle s'inquiétait toujours
Landammann demanda
encore à Napoléon l'évacuation du pays (25 juin).
au moment de notre réunion en Diète
ordinaire, nous avons porté nos regards avec le plus
vif intérêt sur le canton du Tessin, dont l'occupaSire,
«
tion dure encore. Pénétrés des sentiments de l'amitié
et
de l'union fédérales, nous devons aujourd'hui,
comme
représentants de la nation suisse, présenter
à Votre Majesté, avec
le
plus profond respect, mais
aussi avec les plus vives instances, le
vœu unanime
de nos commettants.
L'occupation du Tessin ne l'empêchait pas de participer à
Il y était représenté par deux députés. Ceux de 1812
étaient Rusconi et Caglioni.
(1)
la Diète.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAM)
L'adhésion franche
«
tème continental,
La
au
système
Loyale de la Suisse
e1
consolidation de oe
tout autour de nos frontières, ne pourraient-elles
pas, Sire, disposer Votre Majesté à faire cesser
mesure qui
rattache
se
une
aux premiers développe-
ments d'un plan consommé aujourd'hui? Ne pourraient-elles pas engager Votre Majesté à rétablir
le Tessi/i dans 1rs relations indépendantes que la
médiation
lui
assure et à
confier a
le
la
vigilance de
nos établissements de frontières? Ce nouveau bienpénétrerait nos coeurs de
fait, Sire,
titude,
el
Majesté
Votre
si
la
plus vive gra-
Impériale
juge que quelque arrangement ultérieur
saire
à ce
l'an dernier
Majesté
le
Bujet,
par
la
oé
aomi
soil
commissaires déjà
Les
Royale
et
Diète Boni prêts, dès que Votre
li donnera,
à entrer en négociation a
ministre de France qui réside auprèsde dous. El
(A.
492.)
E., t.
Cette Lettre
envoyée Le 2 juillet, ai
kte
note de L'ambassadeur : c M. Le Landammann
Lui-même «liez moi me L'apporter, e1 me
u
peindre L'importance que h Suisse attache à l'évafut
OUal ion de ce canton.
\o u\
était
et
Loin.
»
prières inutile-. Aussi bien,
A
men avec
cette
la
date,
il
venait
Grande Vrmée,
puni'
midable de ses entreprises contre
elini.it
i
ment
et
la
de
la
L'Empereur
franchir
la
plus
Le
for-
distance,
le
fortune.
débuta en furent heureux.
d'ailleurs,
poussé jusqu'à
On
apprit, vague-
marche en avant avait
Moscou, et que la victoire nous
que
la
NAPOLEON ET LA SUISSE
224
avait ouvert la ville sainte.
La Confédération
s'in-
téressait d'autant plus à cette lointaine aventure
que les régiments suisses y prenaient part, et que,
pour la première fois, ils étaient réunis tous les
quatre dans nos rangs.
Vers la fin d'octobre, de mauvais bruits cou-
On
rurent.
traite
parlait de l'incendie de Moscou, de re-
hâtive,
de revers jusqu'alors épargnés au
grand Empire. Mais l'ambassadeur écrivait
« Quoiqu'il y ait toujours, dans l'Helvétie, des
:
esprits turbulents qui cherchent toutes les occasions
d'indisposer les Cantons contre la France, et d'exci-
mécontentement, la Suisse ne bouge pas.
Ele est dans la ferme résolution de remplir les
engagements qu'elle a contractés envers Sa Majesté.
Je crois donc qu'il faut éviter tout ce qui peut
donner à cette république un sujet fondé de se
plaindre. » (12 novembre.)
Et plus tard
ter leur
:
«
Il
y a en
mécontents,
gens
comme
Suisse,
bavards,
partout
ailleurs, des
intrigants;
mais
ils
n'ont pour la plupart ni assez de moyens, ni assez
d'influence dans leur pays pour pouvoir donner de
sérieuses inquiétudes. D'autant que l'esprit des gou-
vernements
On
été
est
généralement bon.
»
(28 décembre.)
savait alors que les régiments suisses avaient
très
éprouvés,
qu'ils
combats de Polotzk,
et
s'étaient
qu'ils
signalés
avaient mérité
aux
les
éloges de leurs chefs et de l'Empereur. Mais on
ignorait encore le passage de la Bérézina, le départ
de l'Empereur, et l'immense désastre.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRANÛ
-i
qu'on atteignil cette fatale année 1813,
voir commencer L'écroulemenl de l'Em-
ainsi
qui allait
pire par
de
La
(1)
la
défection de L'Allemagne,
médiation helvétique
Voici,
dans son ensemble,
el
la
rupture
(1).
ndammanns pendanl
la
années, avec les non
ntona dire* leurs
l'Affry (Fribourg); 1804, R. de Watteville (Berne
Olutz (Soleure); 1806, Indre Rférian (Baie); 1807, Hana de 1:
d'Affry
hard (Zurich); 1808, Vincenl RÙttimann (Lucern<
période de
•
<li\
:
.
.
1
810, R. de
\\
atteville; 181
1.
Grimm
.
1812, Pien
bardt (Bâle); 1813, Reinhard.
15
i
CHAPITRE
VII
l'ambassade d'auguste de talleyrand
III
Histoire intérieure
journaux
et
:
les
travaux publics.
la censure.
—
—
L'industrie et
La
le
littérature.
commerce.
— Les
— Le
blocus continental.
Pendant que s'accomplissaient ces événements
dans l'histoire générale du pays, chaque canton
poursuivait sa modeste existence avec l'organisme
particulier qu'il tenait de l'Acte de 1803.
A
sa tête,
un avoyer
tons aristocratiques,
cerne et Soleure;
du commerce,
(Schultheiss),
comme
dans
les
can-
Berne, Fribourg, Lu-
un bourgmestre dans
les
cantons
que Bâle, Schafîouse, Zurich un
dans les cantons démocratiques,
tels
;
Landammann
comme Appenzell, Glaris et les petits cantons;
mais, de quelque nom qu'il s'appelle, représentant
du Canton, et sans pouvoir véritable, à
l'image du Landammann de la Confédération.
Auprès de lui, un Petit Conseil, chargé du gouvernement, et, dans tous, un Grand Conseil, ou,
comme dans les cantons démocratiques, des Lanextérieur
desgemeinde, formées de
l'assemblée
de
tous
les
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
Avec
quelqm sa services administrai ifs
peu compliqués pour Les finances, la justice e1 les
milices; tel est l'aspect que présente chacun des
citoyens.
cela,
Louables Gantons, et son existence ne participe
à la vie générale que par la Diète.
La Diète
Tagsatzung) n'a rien d'une assemblée
(die
parlement aire Elle n'est qu'une Chambre consul-
où
tative
débattent
se
les intérêts
commune
Elle
au hasard. Chacune de ses sessions,
nous l'avons «m, a son programma, et,
De délibère pas
connu»
1
comme on
l
son ordre du jour,
es1
réunion
sa
des députés (deux ou
canton),
tions
avant
semaines
plusieurs
tcun
dit aujourd'hui,
trois,
fixé
annuelle.
au plus, par
muni, pour ce programme, d'instruc-
rès précise-.
Ces députés, d'ailleurs, ne sont pas choisis pour
mais pour leur expérience. La plu-
leur éloquence,
reviennenl chaque année. Aussi, quand on a
pari
lu
délibérations
les
devienl
de deux ou
trois
Diètes,
on
On retrouve
comme de vieilles
familier avec leur personnel.
figures
qu'on salue au passage,
coni
i
ne, le
3ont
presque
toujours
:
pour
général Watteville, Mulinen ou Zeerleder;
Reinhard, Conrad Escher ou
pour Zurich,
Glutz;
pour Soleure,
pour
Lucerne,
Hirzel;
Rùttimann;
pour Claris, Heer; pour Vppcnzell, Zellw»
que
son aventure de 1810 n'empêche pas de reparaître
1811;
l'on
lui
.1
pour Saint Gall,
cherché
décernant
Schwitz,
à
la
Vloïs
Muller Friedberg,
que
consoler de l'injustice de 1809, en
Réunion en 1812; pour
Reding, invariable dans Bon att
crois de
la
NAPOLEON ET LA SUISSE
223
chement pour l'ancien régime; pour Vaud, Secretan, Crud ou Pidou.
Les questions diplomatiques étaient parmi les
attributions principales de la Diète. C'est ainsi que,
pendant cette période,
put,
elle
au
nom
de la
Confédération, signer plusieurs traités d'affaires ou
de commerce avec quelques Etats voisins de l'Al-
lemagne
négocier avec
et
Médiateur, en 1808,
le
l'abandon de la petite vallée des Dappes, auprès
du Jura. Elle fut cédée à Napoléon pour aider à ses
communications avec Genève, mais reprise en 1815.
En somme, la vie politique
et paisible. En dehors de la
Cantons
calme
est
un cours
suit
régulier
politique, la vie des
et laborieuse.
Le premier
et le
principal bienfait de l'Acte de 1803 a été de rendre
au pays
la tranquillité publique, nécessaire après
plusieurs
années d'instabilité constitutionnelle
de querelles intérieures.
Grâce à l'ordre nouveau,
et
pays a pu
travailler
uniquement
agricoles.
le
développer ses ressources.
et
Elles étaient alors presque
L'agriculture consistait surtout dans l'élevage,
manquait de bétail. Elle était forcée d'en
acheter aux pays voisins, en Souabe, en Allemagne,
mais
elle
en Autriche,
e1
les
guerres de 1805 et de 1809, eu
commerce, avaient, en dépit de la
neutralité, pesé néanmoins sur le pays. En outre, le
suspendant
sel
faisait
par nous,
le
défaut.
et
11
était
fourni
principalement
des traités particuliers assuraient à
nos salines du Jura un précieux débouché dans
Confédération.
la
La correspondance de Barthélémy
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
de ses successeurs porte parfois sur des dif-
relie
p,l
relatives
ficultés
commerce du
ce
à
entouré
sel,
d'une étroite surveillance.
procédés agricoles
1
j
encore
étaienl
arriérés.
Aussi, faut-il citer parmi les citoyens qui furenl les
plus utiles à leur pays, l'agronome bernois,
Emma-
nuel de Fellenberg.
Dans sou célèbre domaine de Ho fwyl, auprès de
ne,
fondé une ferme modèle.
avail
il
livrail
pas seulement
l'étude
et
à
du sucre
l'époque du blocus,
<lc
betterave,
la
méritèrenl
lui
mais encore
l'élevage,
à
propagation des meilleurs procédés
la
A
agricoles.
à
ne s'y
Il
les
pour obtenir
des expériences qui
lit
il
et
encouragements
«le
Dicte,
la
il
avail ajouté a son exploitation rurale des établisse-
ments d'instruction agricole
vaient des élèves de
I
-
«le
loin,
joui
Ch. Pictet,
voyageurs
il'
'-t
de
ii
l;i
d<
qui
s
isiter
était
/'
tel
'
ii
Hofwj
allée
tant d'autres.
i
o,
lui
sainte agriculture (1)
Charles Pi tel avail au|
imi
xploîtal ion
nporl ante
.
les
I.
la
éloj
au
.Les
Sui
L'ex- impi
prendre
I
passa eu Suisse pendant l'été de 1810,
<|iii
comme
lut
Lanoj
«•!
o
distinction qui traversaient
Joséphine,
d' \i\
im\
<!>•
contribué
Genève, fervent adepte,
1
manquaient pa
trice
\
l'Allemagne
d'une réputation qui s'étendail
laquelle avaienl
à
ci
ut
de ce qu'il appelait
ne
<l.
Hollande.
Hofwyl
ni
Suisse,
la
populaire qui rece-
«'t
i
-/'
/>'
G
NAPOLÉON ET LA SUISSE
230
Notre
illustre naturaliste,
Muséum, envoya à
Thouin, professeur au
Fellenberg, en 1809, une collec-
tion de cent quarante espèces de graines ou plantes
annuelles et de pleine terre.
Il
promettait d'ajouter
à cet envoi, en disant dans la lettre flatteuse dont
il
l'accompagnait
«
:
Je remplirai en cela le but de votre institution,
qui est de multiplier et de répandre les végétaux
qui peuvent être utiles au progrès des sciences, do
du bonheur des hommes. »
Ce qui manquait encore au pays, c'étaient des
l'agriculture et
routes. Plusieurs grands travaux publics aidèrent
à la circulation,
et,
dans
le
nombre,
magnifique
la
route du Simplon.
au lendemain de Marengo que
C'est
Turreau, qui occupait
le Valais,
le
général
avait reçu l'ordre
pays pour l'établissement
d'une route entre la France et l'Italie. Les travaux
commencés dès 1803 furent terminés après quelques
de faire reconnaître
années.
cultés
Il
avait fallu surmonter d'énormes
mais
;
première
le
les
fois,
diffi-
Alpes étaient traversées, pour
la
par une magnifique route carrossable
Genève à Milan, sur une étendue de 75 lieues,
longeait le sud du Léman, jusqu'à Saint-Gingolph,
passait ensuite à Monthey, Saint-Maurice, Martigny,
remontait le Rhône jusqu'à Brigue, et s'engageait
dans la montagne par le val de Gondo, pour débouqui, de
cher à
Domo
Nerviano,
elle
d'Ossola, d'où, par Arona,
atteignait Milan, capitale
Somma
et
du royaume
d'Italie.
Cette route, pour Napoléon, était alors d'une
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYHAND
importance politique bien supérieure
commerciale.
assurait
Elle
directes avec l'Italie.
tager avec
Il lui
pénible de
d'autant
Valais,
le
comuiunieati
ses
était
plus que les
pays, retombaient principalement sur
frais
nôtre.
Le
toul
I
dépenses d'exécution que
les
décret de 1810 évaluait à 18 millions, les frais
tretien,
par-
la
communs aux deux
d'entretien, qui devaient être
raisons politiques,
valeur
sa
à.
231
d">
le
n-
poussa l'Empereur à L'annexion
cela
du Valais (12 novembre L810).
Et quelques semaines plus tard, dan- Le mess
au Sénat, qui signalail la naissance du département
du Simplon, il put présenter ce modeste accroissement de l'Empire comme « une conséquence naturelle
la
».
décembre
(12
fui
de Zurich.
en L823,
éminent
fils
dessèchement des
Le
conçu, entrepris
el
et
de Zurich,
dévoué du pays,
marais de
Le
Le
Lac
de Wallenstadt avi
dessèchement des marais de
il
rendit
à
encore
-
santé
la
:
.-lui
que
•
i
la
l
.int h
i
.
lier.
1
1
i
La
Le
Lac
Linth
culture des milliers
La
•mu ornement canton il voulut
en conférant le droil
la fami
de la Linth El le anal de
In1 h
tit,
nom
Escher,
obtenu par un canal de dérivation qui
de paysans, autrefois décimés par
i
Linth,
La
L807, terminé seulement
en
ne donna pas seulement
d'hectares,
et
honore
poursuivi par Conrad
Commencé
communiquer
(ii
L810.)
autre grand travail de ce temps, qui
mémoire d'un
laiî
grands travaux exécutés dan-
(U'>
région des Alpes
Un
la
prévue
e1
I
à
des milli
Les fièvres (1)
NAPOLÉON ET LA SUISSE
282
Le progrès
La
intellectuel profita delà paix publique.
Société helvétique, qui s'était tue dans le bruit
du canon,
national.
se
Il
reforma avec un caractère décidément
s'y ajouta une Société historique, fondée
Berne en 1812, par Frédéric de Mulinen, et une
Société des Arts, fondée à Zurich par Martin Usteri.
à
On
reprit les
généreux
efforts tentés
par Stapfer,
sous la République helvétique, pour organiser l'en-
seignement populaire, pour encourager l'enseigne-
ment supérieur à Berne, à Zurich, à Saint-Gall.
C'est dans ce domaine que se signala l'illustre Pestalozzi.
(Né à Zurich. 1746-1827.)
du dix-huitième siècle, par ses
débuts littéraires, par son roman Léonard et GerPestalozzi
trude
qui
paysans
est
décrit
avec sympathie
et les misères
les
de leur existence.
mœurs
Il
des
en est par
profondément
ressentie. Mais il est aussi des temps nouveaux par
son amour pour le peuple, par sa foi dans la vertu
de l'enseignement, par son ardeur dans l'apostolat.
l'influence de J.-J.
Dans
le
Rousseau
qu'il a si
cours d'une longue existence traversée
souvent par la pauvreté, la maladie,
l'injustice; tour
à tour fondateur d'orphelinat, chef d'école, directeur d'institut pédagogique
;
que ce
soit à
Neuhof,
à Stanz, à Burgdorf et enfin à Yverdon où l'établit
le
canton de Vaud, en 1804,
de nobles auxiliaires
tels
et
où
il
fut secondé par
que Fellenberg
et
J.-J.
Wœhrli; Pestalozzi n'a cessé d'aimer l'enfance, de se
pencher vers elle, de se dévouer à la formation de
son esprit et de son caractère.
On
a
pu trouver des
défauts à la méthode de Pestalozzi; on ne pourra
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
se refuser à reconnaître e1 à vénérer,
qu'il
fut
dans L'homme
Lui-même, un de ceux qui font honneur
à
l'humanité.
manquait des
foyers qu'elle brouvail dans les Universités de l'Allemagne, et <|ui lui furent assurés plus tard dans le
La
haute
culture
intellectuelle
pays. Mais elle avail aussi ses adeptes, particulière-
ment dan
pui
lia,
sciences naturelles avec
les
en 1805,
Grùner qui
première carte géologique de
La
\&
Auguste Meissner, professeur à B<
avec Jean-Gaspard Horner, Conrad Escher, qui
tienl pour émules les Pictel et les Candolle, de
Suisse; avec
i
Genève. Ces sciences, en
un peu Lourds, mais 9érieux, appli-
tées d'esprits
qués,
patients,
I
.
\
ctitude
plus porti
que vers L'imagination
réalité
at er, la
volonti
étaient
effet,
le vê\ e.
et
poésie populaire ne
La
e1
^.ussi, a]
rouva guère d'inter-
!
prète que dans George Nœgeli.
L'histoire gardait toute sa faveur. Bile avait aloi
au
dehors,
Il
était
né
Allemagne
sa
I
!
ettingue et
carrière
entre
illé
La
aulique
è
guerre
B
ne
(i
représentant.
l
fut
quelque
et
La
professeur
il«'
L806 éclata,
iliu.
il
il
avait
resta plutôt
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étudié
nomade,
peu
politique.
à
se
On
il
li\ re.
avait
vu
l'avait
Genève,
à
«mi
Allemand
que par sou beau
Vienne, historiographe
ardents contre
ù
il
science
successivement
La
illustre
Schaffouse, mais
à
que Suisse. Suisse,
Dans
un
.Iran de Muller (1752-1809).
tait
I
vrai,
est
il
Berlin.
lier
Lorsque
montra un des plus
Napoléon. Pourtant, après Lena,
.il
lendant
Le
vainqui
ur.
il
NAPOLÉON ET LA SUISSE
234
Le 20 novembre 1806,
comme
il
fut reçu par lui et conquis
deux ans plus tard
Goethe, Schiller et Wieland. D'ennemi fougueux, il
devint admirateur excessif. Napoléon le fit nommer
par le roi Jérôme secrétaire d'Etat du nouveau
royaume de Westphalie, ministre des affaires étranà son tour,
allaient l'être
gères et directeur de l'enseignement.
Aucune conversion ne
fut plus subite et n'a plus
excité l'indignation des Allemands.
Il
se
fit
beaucoup
pardonner par son administration libérale et par son
zèle pour la science. Et son livre fera le reste. Son Histoire de la Confédération demeurait inachevée et bien
des parties en ont vieilli. Mais par l'abondance des
du sentiment,
idées, l'ardeur
la
beauté du
style, elle
a contribué autant que la politique à resserrer l'union
du peuple suisse et à fonder son patriotisme (1).
Après lui, le nom qui jeta le plus d'éclat fut celui
de Zschokke (Henri-Daniel, 1771-1848) qui, après
avoir été mêlé à la politique de 1798, revint aux
travaux
littéraires,
tour à tour journaliste, poète,
romancier, historien, avec une érudition variée et
féconde à laquelle on ne doit pas moins de quarante
volumes. Mais l'histoire inspira également
de Charles-Louis de
H aller,
les
études
de Schuler, de Paul
Usteri, de Mulinen, etc., sans parler des livres de
Jomini
et de
la littérature
Sismondi, qui appartiennent plutôt à
de notre pays
(2).
le 29 mai 1809. Son livre, qui
du quinzième siècle, a été continué par plusieurs
historiens, notamment par Monnard et par Vulliemin.
(1)
J.
de Muller mourut à Cassel
s'arrête avec la fin
(2)
La production
Suisse dans
le
historique a été particulièrement féconde en
courant du siècle dernier, tant dans la Suisse aile-
L'AMBASSADK D'AUGUSTK DE TALLEYRAND
Si
le
disposé
gouvernement
Médiateur se montrait
du
encourager L'enseignement populaire
à
haute culture scientifique, en revanche,
à L'expression
hostile
trait
235
des idées
mon-
se
il
La
el
quand
elles
tenaient à la politique.
peu nombreux
de ton mod»
Les journaux en Suisse étaient
d'après Talleyrand) et
(dix-huit,
Dans un pays de
penser
gouvernement, La Liberté de
avoir pour conséquence celle
libre
semblail
d'écrire.
L'Empereur
n'était
pas de cet avis.
I.
journaux de France, depuis Le Consulat, étaienl
soumis à l.i surveillance de La police. I)'"'- Le début de
la
Le
médiation, Napoléon prétendit obtenir des aul
silence qu'il imposail chez Lui
et Le
régime nouveau
manifesta par une censure arbitraire
se
reu
sur
e
Les
A propos de deux
({ne Le
généra]
\ 'ial
Landammann,
1804
rigou-
et
journaux du pays.
articles de La Gazette de Berne,
avait signalés
celui-ci
à
Talleyrand
(WatteviDe), écrivait
au
et
2 août
le
:
L'ordre de ne rien Laisser passer désormais qui
«
ne soit
parfaitement
respecl
el
Majesté
melle.
d'attachement que
été
a
(
analogue aux sentiments de
\.
E.,
réitéré
i.
de
La
faction,
La
Gazette de
Napoléon
mande que dans
I
écrit
9ui
'.
•
uillicur el
<!<
Suisse doit
manière
La
S
à
plus
for-
&3.)
Le prince Eugène ayant eu
publiés dans
La
bien d'aul
à se
Lugano
à
plaindre d'artû
et
demandé
Talleyrand,
nde qui
Le
ni
-
satis,r
l
l<
de-
au> de
.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
236
«
Mon ministre déclarera qu'au
nombre 1806
moindre retard qui serait apporté à ces satisfactions,
je ferai marcher des troupes sur Lugano pour arrêter
les deux coupables et je joindrai les deux bailliages
:
mon royaume
à
le
d'Italie.
»
Rien que cela! L'occasion de mettre la main sur
Tessin se retrouva plus tard. En attendant, il
que des journaux s'émancipèrent de
nouveau, car Vial, dans sa première visite à Reinfaut
croire
hard, insista sur leur surveillance
«
J'ai
sur les
n'y
ait
engagé Son Excellence, écrit-il, à établir
journaux une censure sévère, pour qu'il
plus
lieu
aux plaintes qui ont
tées à diverses époques.
t.
:
»
été por-
(13 janvier 1807. Ibid.,
486.)
Auguste de Talleyrand continua
fut
aidé par Charles-Louis de
système.
le
H aller,
Il
y
chargé du
bureau de la censure à Berne (1). Mais il était parfois
devancé par son gouvernement, comme il arriva
pour l'affaire du Conteur (Erzuhler), de Saint-Gall.
Un
matin de 1809, en ouvrant
ministre, l'ambassadeur
y trouva
le
courrier
du
l'ordre de faire
supprimer ce journal. L'inculpation ne portait pas
sur
un
article particulier,
rédaction, en général.
«
mais sur
l'esprit
de la
L'esprit dans lequel se rédige
Singulier personnage que ce petit-fils du grand Haller (1768Démagogue en 1798, converti cà l'absolutisme quelques
années plus tard, et professeur de droit public à l'académie de Berne
en 1806, il s'employait à combattre ses anciennes doctrines. Il
parlait de tout restaurer et il publia un ouvrage sous le titre de
Restauration de la science politique, ce qui le fit surnommer le restaurateur. Il vécut chez nous de 1815 à 1830.
(1)
1854).
1
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAN
allemand de Saint-Gall,
journal
le
montre
aps
Narrateur,
le
plus longdangereux d'en
\
publication.
oudrez bien, monsieur,
qu'il sera
la
t
demander au gouvernement suisse que cette
suit supprimée...
(De Champagny, 7 mai
feuille
i
Celui-ci, qui était
lii.iim.
On
étonné.
Jl
comte d'Affry,
va voir pourquoi. Mais
s'adressa aussitôt au
pour obtenir
;i
le
fui
I
n'hésita pas.
il
gouvernement
d
suppression demandée
La
Landam-
au
urellement, Talleyrand écrivit
nt-Gall
S
et
écrivit
il
Talleyrand quelques jours apr<
A
«
ption de
1
me
je ae
la
Votre Excellent
n
permis d'observer que
suis poinl
de Saint-Gall passait pour être
la
gazette
prudence
écril
dans un esprit bien différent de celui que
aistre
qu'à
de Sa Majesté
une demande
sat isfaire
preuve
une
Majesté
a cru y découvrir.
.J<-
pri
'
à
mi-
le
n'ai pei
doi
mon dévouement
de
mars.)
Et, en effel
^ qui
ce journal appartenait
.
qous
était
1
1
1
ièrement acquis. Cet excellent
citoyen, chaque année député
iton, avait
fondé
avait
fait
compter.
fiable.
Il
partie de
l<
-
idées
.il
taché
ennemis.
tenue.
Ce
."
I
la
fut
Fran
y
3
a
qui
lui
s
injusti-
bon
de
le
Il
1>
dépensait
m<
ttc
se porta
incontestablement
plus
la
lit
protest
Kouyer
la
uète p
Consulte de 1802.
è
Conteur (hebdomadaire), en
le
pour propager
Muller-Fri< d-
à
la
fait
en vain. La suppn ssion
espril
1
.
S
I*
même
fut
i
main-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
238
Cette énorme sottise ne refroidit pas le zèle de Tal-
décembre 1810 « Je ne cesse
de recommander aux gouvernements la plus grande
surveillance sur leurs journaux et d'avoir soin qu'ils
n'impriment rien qui puisse déplaire à Sa Majesté. »
Les foudres administratives tombèrent, l'année
leyrand.
Il
écrivait, le 12
suivante, sur
:
un journal d'Aarau,
V Histoire moderne,
dénoncé par le ministre de la police, Savary. Savary
écrivait à Maret (successeur de Champagny), le
19 juin 1811
Parmi
«
à
mon
se fait
:
journaux étrangers qui parviennent
ministère, il en est un, imprimé à Aarau, qui
remarquer par un très mauvais esprit. Der-
nièrement,
les
il
a publié des réflexions sur la guerre
entre la France et l'Angleterre et une apologie de
cette dernière puissance.
demandait
Il
comme
la
»
(A. E.,
t.
491.)
suppression du journal. Mais,
celui de Saint-Gall, ce journal était libéral
et d'ordinaire irréprochable. Il évita la suppression.
Il
en fut quitte pour une réprimande.
N'insistons pas sur ce chapitre.
La question
est
Napoléon contre la liberté
résumée, pour ainsi dire, dans sa lutte
jugée. Cette hostilité de
de penser est
avec
On
Mme
de Staël
sait les
(1).
débuts de cette femme
illustre et quelle
place sa personne, son esprit et ses livres allaient
tenir dans la société de ce temps.
récent et attrayant de M. Paul GauMme de Staël, née
in-8°, 1903.
en 1766, mourut en 1817. Elle laissait inachevé le plus profond de
ses livres qui fut publié en 1818, par sa famille, ses Considérations
sur la Révolution française.
(1)
tier,
Voir sur ce sujet
Madame de Staël
le livre
et
Napoléon,
—
L'AMBASSADE D'AUGUSTK DE TALLEYRAND
Lorsque
•
Directoire prit
Le
main
«mi
pouvoir,
le
pour faire entrer Talleyrand
lie étail assez influent»'
aux relations extérieures. Lorsque Bonaparte revint
d'Italie, elle
essaya
<1»'
le
d'un nouveau gouvernement.
d'être l'Egérie
rabrouée vertement.
fut
conquérir. Kilo se ûattait
qui s'occupent de politique
nement,
il
n'admettail que
Après brumaire,
l,i
Mme
fait
dans l'opposition,
1802, après
<T exil, qu'il fout
de ses pérégrinations de Paris
an Tyrol, du Tyrol
Russie en Suède
à
publica-
la
prolonger jusqu'en 1812.
<«>
de Staël elle-même, dans
Dix ans
ppelle
gouver-
<!>•
sien.
3e jeta
pour
tion de Delphine,
en
et.
le
commença en
persécution
C'est à
«'11"
femmes
n'aimait pas les
11
Elle
Vienne,
<!•'
livre qui
1"
demander le
récit
Coppet, de Coppet
a
Vienne en Russie, de
Suède en Angleterre, dernier
asile ou la liberté de pensée f»ût échapper à Napoléon.
Dan- cette lutte entre l'Empereur tout puissanl
et
Mme
de Staël errante
son adversaire,
Mmi
verra plu- en
liberté, •(
I'
ne
lira
an rôle
que
n'a fait
pas
le
grandir.
ouvrages
les
dé
déjà peu lus aujourd'hui
-'II»'
«I»
ne
que l'incarnation infatigable
ce sera l'honneur de
silence
b<
1
En s'acharnant contre
despotisme
Staël
d<
1
lf
qui
postérité
dans
proscrite,
el
pas pour Napoléon.
n'était
La
<!«'
«•!
Mme
Eun >p<
I
d'une simple femme, Bur
les
\
ie,
de S
la
1
1
1,
«1
que,
>nvei sat ion
bords du Léman,
ail
pu
inquiéter Napoléon.
La tutelle
laisser
gieuses.
v
l<
qu'il
exerçail
sur
le
pays ne pouvait
Médiateur indifférent aux questions
Elles tenaient
de trop
la
\
reli
politique.
NAPOLEON ET LA SUISSE
240
On
vu que le Landammannd'Affry avait renoué
relations du pays avec Rome et qu'un nonce
les
a
pontifical s'était installé à Lucerne. Celui-ci, Fabrizio
Testa Ferrata, observa d'abord une prudente réserve
et
Talleyrand pouvait écrire de
plus tard, qu'il était
«
homme
lui,
quelques années
d'un commerce
facile,
bon
ecclésiastique, nullement intrigant, qui ne désire
que
la paix et la tranquillité.
t.
»
septembre 1811,
(6
491.)
garda de se compromettre dans l'affaire de
l'abbé Pancrace et dans celle de l'abbé Glutz.
Il
se
En
fougueux abbé de Saint-Gall, Pancrace Forster, dépossédé en 1798, avait cru le
moment favorable pour revendiquer ses anciens privilèges. Il était soutenu par quelques moines et se
croyait assuré de l'appui de Rome. Mais il rencontra
dans
1806,
le
Muller-Friedberg, devenu
canton,
un adversaire énergique,
Landammann du
derrière lequel se
rangea notre gouvernement.
La cour de Rome
pour
le
Napoléon se déclara
sécularisation prononcée en
laissa faire.
maintien de la
1798, et l'abbaye fut définitivement supprimée.
Elle avait duré douze cents ans.
trois siècles
durant
avant
moyen
le
Fondée en 614,
celle d'Einsideln, elle avait été,
âge,
un des
foyers les plus actifs
d'influence religieuse et de culture intellectuelle.
Réforme
lui avait
porté un coup sensible.
La
La
révo-
lution de 1798 l'avait achevée.
du couvent de Saint-Urbain, deux ans
se termina de la même façon, par la vic-
L'affaire
plus tard,
toire des autorités laïques et cantonales.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
Napoléon
le
alors en
vivail
pape. Lorsque l'accord
bonne
lut
s.'
en faveur de l'Autriche.
11
rompu, en L809, le
On s'en apen ni. dès
les
semblait qu'on y
casion d'un soulèvement.
av
întélligenc
montra moins docile.
cette année, aux intrigues menées dans
clergé
211
On
Grisons
al
tendit
découvrit des ton-
nx de poudre, destinés aux Impériaux, dans
les
caveaux d'un couvent de Sainte-Lucie. Le chef de
menées était l'évêque de Goire, de Buol-Schauestein, qui fut arrêté sur les plaintes
enfermé
quelque
la
en
suscitées,
1811,
de trappistes du canton de
couvenl
Bavière
malgré
Cependant,
temps.
passaj
difficultés
de
et
des
un
par
Fribourg,
le
clergé catholique resta tranquille jusqu'en 1813. Les
protestants ne donnaient aucun sujet de plainte.
Unsi,
lité
I
paix des esprits s'ajoutail
i
générale.
Il
pour accroître
s<
ne restait
tranquil-
au pays qu'à travailler
ressources
-
à la
el
développer
sa pi
périté matérielle.
L'industrie n'en était encore
fallait
lui
l'emploi de
et
vapeur
et
pour atteindre
voies ferrées
qui a
la
marqué le reste du
siècle.
ses débuts.
fin';')
i
l«
11
l'établissement
développement
Sans parler de Gem
de Neufchâtel, elle était presque entièrement con-
centrée
à
Zurich
des cotonnades
dans
la
et
Saint Gall. Zurich fabriquait
à
des soieri
S
Gall excellait
int
fabrication des mousselines, des broderies
<lrs toiles
tait
«M
peintes. L'industrie des mousselines
au milieu du
'ion était
riches de
la
alors
<li\
le
huitième
siècle
plus laborieux
et
••!
remon-
(1753),
et
le
un des plus
Suisse.
16
NAPOLEON ET LA SUISSE
242
Le commerce
était particulièrement actif à Bâle,
Zurich, Aarau, Schaffouse, Genève et Neufchâtel.
manquait encore de routes, malgré les grands
travaux accomplis dans la région du Jura et dans
Mais
il
celle
des Alpes.
En
outre,
il
souffrait de la diversité
des monnaies et de la défectueuse organisation des
postes.
Le pays
les
était
inondé de monnaie étrangère. Dans
cantons de l'Ouest circulaient
Nord
çaises,
dans
magne
et de l'Autriche.
le
et
dans l'Est
En
monnaies fran-
les
celles
de
l'Alle-
passant d'un côté dans
monnaies changeaient de valeur et leur
variation gênait le commerce avec les pays voi-
l'autre, ces
sins.
De bonne
heure, la Diète avait reconnu le besoin
d'une réforme.
En
1807,
dont faisaient partie
.
elle
nomma une commission
Heer,
Jenner,
Rûttimann,
Zellweguer, Zollikofer, et qui se réunit à Zurich,
sans aboutir. Elle s'occupa encore de cette question
en 1809, en 1810, en 1811, en 1812. Elle nomma une
nouvelle commission chargée de préparer une
réforme qui n'eut lieu qu'après 1815.
Même
complexité pour
les postes. Celles-ci,
dont
monopole, avec
les
Etats se réservent aujourd'hui
un
soin jaloux, étaient alors livrées à des entreprises
le
particulières.
En
Suisse,
la
principale
avait
ses
bureaux à
Schaffouse. Elle dépendait de l'Allemagne et de la
fameuse maison Thurn-et-Taxis, qui conserva si
longtemps le privilège des postes germaniques. Elle
avait la prétention d'échapper au gouvernement
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
même
central et refusait
243
lux au1
d<
bureaux du pays.
A
plusieurs reprises, la Diète s'occupa de
Un
tion.
même
congrès fut
la
ques-
réuni on août 1807 qui
députés de Zurich, de Bern»\ de
Bâle, d'Argovie, de Saint-Gall et de Vaud. Il nVn
comprenait
les
sortit
D'abord,
rien.
résoudre puisqu'il
cantonaux
rêts
Puis,
et
question était
ceux des fermiers de
à
l'enti
n'avai
qu'il-
larèrenl
pouvoir- nécessaires pour
les
difficile
concilier à la fois les inté-
fallait
députi
les
la
traiter.
Néanmoins, grâce à L'heureuse situation du
|
qui
de
fait
lui
comme
le
carrefour
d»
1
l'Europi
l'ouvre au transit général, crrâee à l'extension d
puissance impériale
el
au progrès de
enfin,
richesse publique, l'industrie
naienl
l'essor,
quand
survint
la
commen
et
le
le
blocus continental.
*
* *
On
Bail
que
ce
fut
l<-
blocus continental
m-
I
ment, après l'insuccès des armements de Boulogne,
Qatté de réduire l'Angleterre en
poléon s'était
fermant
lui
le
continent. Toutefois, dans
nouvelle qui s'engagea, c'était
qui avait
est
étal
Il
encore l'Angl
I
commem
elle
qui.
le
de blopus tous
imbourg,
chargement
ce
lutte
la
blocus
el
16 mai
les
1806, avait
ports français,
en
d<
d<
B
défendu aux neutres de porter leur
que dans un porl anglais
ou sur le papier, que Napoli
ailleurs
fictif,
l
NAPOLEON ET LA SUISSE
244
répondit par
le
décret célèbre de Berlin, du 21 no-
vembre, qui mettait en état de blocus
les Iles Britan-
niques et défendait tout commerce avec
elle
;
décret
auquel s'ajouta celui de Milan (17 décembre 1807)
qui prohibait partout les marchandises anglaises et
les
la
denrées coloniales apportées par les navires de
Grande-Bretagne.
Ce duel formidable, qui aurait pu conduire l'Angleterre à la faillite, mais qui mena l'Empereur à
Waterloo, avait le danger de forcer les Etats neutres
à prendre parti. Se déclarer pour l'Angleterre,
c'était s'exposer aux coups de Napoléon. Se déclarer
contre
quoi
elle, c'était
blocus souleva tant de plaintes.
le
La
s'exposer à la ruine. Voilà pour-
Suisse fut une des premières à en souffrir. Elle
n'avait
pas
d'industrie
et
recevait
les
produits
manufacturés de l'Angleterre. Elle consommait, en
outre, les denrées coloniales dont l'Angleterre était
presque seule à fournir
tirait
un
le
assez gros revenu
continent.
Enfin,
du commerce de
elle
transit
auquel s'ajoutait volontiers la contrebande. Elle fut
donc atteinte à la
fois
dans ses besoins, ses habitudes
et ses profits.
Les marchandises anglaises, prohibées chez nous
avant
le
blocus, étaient importées par une contre-
bande active qui avait pour foyers principaux Bâle
et
Neufchâtel. Lors de l'annexion de Neufchâtel
(mars 1806), des négociants suisses jetèrent dans le
pays pour plusieurs millions de marchandises destinées à passer en France. Mais elles furent saisies
par nos agents et détruites.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE rALLEYRAND
poléoD profita de L'occasion pour
_.
plaindre
se
vivement au Landammann. Celui-ci (qui était Mérian,
ommença, pour Le calmer, par faire emprisonner
coupables
les
promit d'obtenir de
ei
un décrel qui fermerait
l'ut
i
,
qui se réunit
2 juin suivant
Le
bérations sortit un décr<
li
deux premii
-
chandise
—
Léli-
conçu
servant de mal
pa\
a
prohibée.
-
_
>tte
i
territoire
d(
plus
Les
que perso
veillera
tion
oc-
dispositions
Les
du
défense.
5 juillet
L
iton
Pour maintenir l'<
de cette défense, chacun
!
L
ibrication
i
epté de
Articu
-
mousseline fabriqu
et
les possessions anglai
ile
et d
L'introduction des mar-
de coton
filé
«
:
de manufacture anglaise de toute
oiles
dans
marchandj
en plusieurs articles dont
i
Lent ainsi
i
A.RTICLI premier.
•
Diète
un des objets soumis à l'Assemblée
Baie
à
lx
S
la
la
1806.)
du blocus demeura quelques am
'.il
.lïiait
le
su<
e
i
pas outn mesure.
par
le
mi<
1
;
il
Il
B'ingéniait à rempli
réduisait *a
de denré
thé, d<
;
privations, d'ailleurs, par une
crète
i
it
ontrebande. Tout
u
•
atténuait
de L'état
quoi.
mais dis-
p<
oup, en 1810,
une impulsion toute Douvelle qui
par toute l'Eur
bkx
à
il
me
I
se
fit
sentir
qui porta pour ainsi dire
chronique à
La ci
Le
NAPOLEON ET LA SUISSE
240
Malgré
la surveillance la plus rigoureuse, les pro-
duits manufacturés de l'Angleterre et les denrées
pénétraient toujours
coloniales
suffisait
Il
de
50 pour 100 à la
sur le continent.
payer une majoration de 40 à
contrebande qui se chargeait d'intro-
duire les marchandises.
En
outre, à
mesure qu'on
s'éloignait de la mer, le sucre, le café, le cacao, le
coton baissaient de prix parce que la surveillance
devenait moins active ou moins
En
parcourant
les
efficace.
rapports de l'administration
douanes qui lui signalaient ce double fait,
Napoléon, qui apportait à ces questions économiques
une singulière attention, conçut l'idée d'un système
des
Ce fut de convertir l'interdiction des
marchandises prohibées en une taxe de 50 pour 100
ingénieux.
ad valorem qui donnerait un double résultat.
D'abord, elle maintiendrait les prix inférieurs
auxquels l'Angleterre était forcée de céder ses produits pour les écouler, ce qui achèverait de ruiner
son industrie. Puis
pour
le
elle
établirait
un prix moyen
consommateur du continent.
Tel fut l'esprit d'un décret de Trianon du 5 août
1810, complété par
un nouveau
décret de Saint-
Gloud du 12 septembre suivant, sur les marchandises coloniales dont les principales étaient le bois
du
Brésil, le cacao, le café, la cannelle, le chocolat,
la cochenille, les cotons (de
de Smyrne),
le
Cayenne, de
la Louisiane,
clou de girofle, l'indigo,
le
poivre
blanc, le sucre (Antilles, Havane, Brésil), le tabac,
le thé, la vanille.
décrets,
certains
Grâce aux droits stipulés par
produits
atteignaient
des
ces
prix
L'AMBASSADE D'AUGUSTE
exorbitants. Ainsi,
290 francs
100 kilogrammes;
les
gramme;
francs
il
thé,
Le
tabac, 382 francs
le
;
10 francs ;
vanille,
la
ni les tracasseries.
née
à
ute
(
rencontrât, devail être
La
d'un certifical
fois
La
surveil-
la
Bien au contraire.
denrée coloniale, où qu'on
d'origine et
d'une quittance des droits d'entrée. Sinon,
omme
A
peine
Les
kilo-
le
etc.
Mais ces mesures n'empêchaient pas
lance
247
sucre brut coûtait de 287 à
le
100 kilogra m mes
les
TALLEYRAND
Dl
introduite par fraude
elle était
confisquée^
el
décrets furent-ils rendus que Napoléon
envoya des instructions partoul puni- en exig p
en surveiller L'application, dans Les Etats de
Confédération du
Prusse, dans
Rhin, en
Italie,
Etats du Nord
Les
instructions exposaienl
Le
el
e1
la
en Autriche, en
jusqu'en R
système, en
faisai
valoir Les avantages et, au besoin, L'imposaient,
même
pays
temps,
alliés
sujets,
el
pratiquer partout, dans
faisail
il
Hambourg,
Leipzig
Brème,
à
el ailleurs
;
Gêm
s,
de L'Adriatique,
à
en
Ltalie, à
Livourne,
è
aboutil
à
La
à
i
:
i
Le
sort
Mais
la
commun.
L810,
Le
secrétaire
chargé de L'intérim pendant un
congé de Talleyrand, reçut
impérii use
ta
Russie pu1
rupture de L'alliance.
An commencement d'octobre
étail
sur
cigences; ce qui, d'ail-
modeste Suisse dut partager
Rouyer, qui
La
:
à
Dantzig;
el à
Venise
Trieste. S. ad.',
à ces
Baisil
Munich, à Francfort,
en Prusse, à Stettin
permettre de résister
leurs,
à
-
perquisitions,
En Allemagne, on
suivies d'énormes saisies.
a
soudaines
de
Li
^\u
ministre cette note
NAPOLEON ET LA SUISSE
248
Sa Majesté est informée d'une manière sûre que
Suisse est devenue l'entrepôt général des denrées
«
la
coloniales. Elles
qu'on
y ont
reflué de toutes parts depuis
a prohibées dans les autres parties de
les
l'Europe. Les marchandises s'accumulent sur nos
frontières et l'on emploie tous les
moyens que peut
inventer la fraude pour les introduire en France.
Sa Majesté ne souffrira en aucune manière les infractions qu'on fait en Suisse au système généralement
adopté contre ce commerce. Elle prendra même tous
les
moyens de
s'y opposer,
si
la Suisse ne s'y
pas elle-même d'une manière
efficace.
oppose
Représentez
au gouvernement helvétique la nécessité de prendre
contre ce commerce des mesures rigoureuses. Etc. »
(De Ghampagny. Fontainebleau, 3 octobre. A.
t.
E.,
489.)
Immédiatement, Rouyer en référa au Landammann et le pressa de prendre les mesures demandées.
Il
ajoutait
:
Les seules qui puissent avoir un prompt effet
sont qu'il soit établi dans toute la Suisse sur les
«
marchandises coloniales qui s'y trouvent et qui sont
désignées dans le décret du 5 août (de Trianon) un
droit conforme au tarif indiqué dans le même décret,
but est de favoriser le débit des nouveaux
produits continentaux qui doivent remplacer les
dont
le
denrées coloniales.
«
Déjà,, elles sont
dans toutes
chargées de droits très onéreux
les parties
de l'Allemagne. Le
même
système s'y exécute partout. Mais pour qu'il ait un
plein effet, il faut qu'aucun pays ne reste ouvert à
L'AMBASSADE D*AUGU8TE DE TALLETRAND
e
commerce
dans ton!
el
qu'il
continent,
Le
i
m
ail
uniformité de
bc.
(Au Landammann. Du
y
5 octobiv.)
Le Landammann (Watteville)répondil
envoyer une circulaire aux Cantons. Ce
les autorités cantonali
Dfs
ordonnances
12 octobre, Fribourg
Vau<l, Soleure
tion
A
ni
\ .i
la
Le
dès
le
puis par
15,
Schaffouse, décidèrenl
déclara-
La
du mois, Glaris, Thurgovie,
lin
Grisons avaient pris des an
Les
E1
confiscation des marchandises anglais
La
e1
el
fit.
Berne,
Argovie
L3,
Le
par
qu'il
tour à tour.
:écutèren1
rendues
qu'il allait
Le
Tessin,
emblables.
11
ordonné de u€ Laisser subsister sur Les frontières aucun dépôl des marchandises dont L'en!
il
était
prohibée chez qous.
fallait
Il
s'assurer, en
prescriptions
étaienl
lieu,
suivies.
inspecteur des douanes, de
La
division
<!••
sieur
1<>
novembre.
un
Strasbourg,
Lothon, arriva brusquemenl
le
a
Berne
Le
instructions qu'il tenail du directeur géi
!.
des douanes impériales,
portaient
nani
quées
>••
que toutes
Voilà pourquoi
haut
a
:
1"
que
comte
envoyées en France;
déclareraient
devraient
istres
justifier
cette
de correspondance,
avis d'achats,
être par
-
propriétaires
de
Collin
que
*
1
*
les
Sussy,
lui
confis-
Suisses qui
marchandi
*
propriété
Lettres
qui! tances,
el
avoir reçu ce fonctionnaire
et
fact ures,
<!<
denrées coloniales appai
des étrangers devaient
<!
^prè
Les
!«•
de
par
Leurs
demande,
pris connais
Bance de sa mission, Talleyrand écrivait très jus
NAPOLEON ET LA SUISSE
250
ment au ministre que
obligé à
l'inspecteur des douanes était
beaucoup de réserve
de tolérance dans la
et
vérification qui lui était ordonnée,
«
car elle choque
terriblement les idées de liberté et d'indépendance
si
chères aux Suisses. Si cette mesure n'est pas prise
avec infiniment de jugement,
elle
pourrait aliéner
un peuple habitué à regarder l'Empereur comme un
sauveur
et
comme
le
second
fondateur de son
bonheur et de sa prospérité ». (Du 11 novembre.)
Lothon, avec l'agrément du Landammann et celui
des autorités locales, parcourut plusieurs cantons
Berne,
Schafîouse,
Argovie,
Zurich.
:
Les denrées
coloniales étaient confisquées et détruites. Les mar-
chandises étrangères qui ne pouvaient justifier de
leur provenance ni de l'acquittement des droits,
étaient mises sous séquestre, déclarées propriétés
impériales et dirigées sur la France. Les cotons
étaient l'objet d'une hostilité toute spéciale, parce
que Napoléon voulait en développer l'industrie chez
nous et protéger nos manufactures contre la concurrence étrangère.
La
Suisse, qui aurait
pu
se passer
de sucre et de café, ne pouvait se passer des cotons
étrangers
dont avaient besoin Zurich, Glaris
et
Saint-Gall, et c'est ainsi que la plus prospère de ses
industries se trouva particulièrement atteinte.
Cependant, toutes
les
marchandises qui
se trou-
vaient dans les différentes parties de l'Allemagne,
coup des dangers dont elles étaient menacées,
avaient passé en Suisse. Traquées en Suisse, elles
avaient franchi les Alpes pour se réfugier dans le
sous
le
Tessin, d'où elles comptaient se répandre en Italie.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND
que Napoléon
C'est alors
fit
occuper
le
8&J
Tessin par
des troupes italienni
C'était une
mesure purement
fiscale, inspirée
par
Mais Napoléon ne pouvait B'en
circonstances.
charger Lui-même Bans compromettre ses devoirs de
médiateur.
bilité sur
Dès
5 000 à
en détourna habilement
fils,
occuper par une division de
faites
6000 hommes
italiens
:
cavalerie, artillerie,
bon détachement de douani
gendarmerie tous
Vous
au vice-roi d'Itali
écrivait
il
infanterie, el par un
«
respons
La
prince Eugène.
6 octobre,
I»'
Mou
«
11
1*'
Les
cantons suisses-italiens.
ferez Bur-le-champ mettre
marchandises coloniales
défendues en
séquestre sur
Le
et,
en général, but celles
Italie qui sont Là
pour être introduites
en contrebande.
Faites connaître par
«
mesure
contrebande qui se
dai
tait
upation durera jusqu'à
que
c'( b1
l'affairés italien
Le cl
ru Suisse que cette
esl
nécessitée
antons
La
la
que cette
et
paix avec L'Angletei
un des moyens hostiles contre L'Angleterre
que j'emploie dans
Le
Meklembourg
el
dans
de L'Allemagne; que cela n'attentera pas à
table neutralité de
douanes,
des
par
La
Suisse, mais
débouché
au
des
que
Le
les
la
ports
p<
placement
monta
esl
devenu indispensabl
Je ae veux point
«
Suisse.
de vous
n'y a pas de
Il
a
la
ii
mal que ce
Boit
à
La
une quer<
lie
Suisse. Après, on aura recours à moi,
qui amortira
i
m'adresser directement
de vous..,
Le
coup. Mais
il
faut
que
cela paraisse
NAPOLÉON ET LA SUISSE
2S2
Du reste,
vous laisserez à ces cantons leur constitution, leur manière de faire et vous ne leur imposerez aucune nouvelle contribution. Les troupes
«
seront nourries par vous; vous ne mettrez pas de
Français
t.
XXI,
dans
ces
colonnes.
»
(Correspondance,
p. 225.)
L'opération fut accomplie trois semaines après.
La
du général
division italienne, sous les ordres
Fontanelli, entra dans le pays et
nements.
tité
A Mendrisio,
elle
y prit ses cantontrouva une grande quan-
de ces marchandises anglaises qui avaient reflué
d'Allemagne en Suisse, de Suisse dans
le
Tessin, et
qui furent aussitôt confisquées.
Au
point de vue
satisfaisant.
Au
fiscal, le
résultat fut peut-être
point de vue politique,
il
fut détes-
Nous l'avons vu. Il inquiéta la Confédération;
il provoqua des réclamations incessantes; bref, il
aggrava la désaffection commencée par la détresse
des affaires et le malaise du pays.
table.
C'est sur ces
l'année 1810
difficultés
commerciales que
finit
(1).
L'année 1811 s'ouvrit avec
les plaintes
dammann Grimm au sujet du Tessin et
commerciale des cantons. (Lettres, du 5
du Lan-
de la détresse
et
du 28
jan-
vier.)
La
24
Diète extraordinaire, qui se réunit du 17 au
avril,
chargea Reinhard de plaider auprès de
l'Empereur ou, tout au moins, de débattre auprès
des ministres les intérêts économiques du pays.
(1) Cf. Rapport de Champagny à l'Empereur sur l'application
du blocus à la Suisse. (3 décembre 1810.)
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
Reinhard,
le
8 mai, demanda à
contenta de
reur. Celui-ci se
être reçu par
l'Empe-
renvoyer au comte
le
Mon-
de Montalivet, ministre de l'intérieur. C'esl à
talivel
qu'il
mémoire
mations
dans
remil
court, clair
<!<>>
e1
Cantons
(I
Après avoir exposé
b
).
blocus, particu-
«lu
Reinhard
textile,
disait
:
ne reste aux produits de l'industrie suisse qui
II
librement chez presque toul
autrefois circulaient
nations que
du
consacré aux récla-
précis,
les effets
ment sur l'industrie
un
mois
du
courant
le
le
seul
débouché de
la
Confédération
Rhin dont plus d'un Etal exporte
mêi
les
objets manufacturés. Par ces nouvelles dispositions,
une portion nombreuse d'habitants des contrées
plus laborieuses de
la
misère déplorable
el
entier
e1
prochain.
Comment
qui
ainsi
menacée
Etc.
«l'un
solliciter
ires
ni
les
faveurs que
de l'affection
I"
intérêts
les
e1
rantes
ri
mesures
les
résumait
qu'il
<1«'
la
Suisse croit
protectrice de Sa
in m
avec
Majesté,
ses grai
nation, seraient
sa
les
Bui-
:
Introduction en Suisse des cotons
arrivent
•>
ment
dépériss<
proposait
Il
Bans mettre ses prières en opposit
qui
une
:
En résumé,
vues
à
»
remédier?
y
paraissaient
lui
Suisse se trouve réduite
les
par
Mémoire pour
objet* donl
la
tenir, rn suito
l<
les
provinces
lUyriennes,
r
gai ion extraordinaire
de l'aul
3.
M.
I'
«lu
Km|
Levant
en
ne
NAPOLEON ET LA SUISSE
254
payant que le droit de balance du commerce que
payent les Français
;
«
2° Celle des cotons
de Naples, de
Rome
et des
Etats compris autrefois sous la dénomination de
vu celles qu'ils ont à
conformément au système actuel;
sans impositions,
l'Italie,
payer en Suisse,
Quant à l'importation en France des objets
manufacturés de la Suisse, un droit qui, tout com«
3°
pris, n'irait
pas au delà de 20 pour 100, serait regardé
comme la juste
balance de ce que
les
produits manu-
facturés de la Suisse peuvent supporter et des avan-
tages
que
manufactures
les
françaises
peuvent
exiger...
...
La
Suisse espère surtout que
Sa Majesté con-
sentira à lui accorder l'introduction, grevée d'un
droit proportionnel
le transit
pour
la
au royaume
Turquie,
le
d'Italie, ainsi
que
royaume de Naples
et
l'Espagne, soit par terre, soit par les ports français
de Trieste, Gênes et Bayonne, qui, aussi est abso-
lument enlevé à l'industrie de la Suisse. »
Il terminait en disant
« C'est sous les mains bienfaisantes de Sa Majesté
que la Suisse espère voir renaître les anciennes
liaisons économiques avec l'Empire français. Elles
:
sont devenues, par l'étendue actuelle de ce grand
Empire,
les
bases uniques sur lesquelles
de la Suisse puisse désormais reposer.
C'est
peu après que
le bien-être
»
se réunit la Diète, à Soleure. Les
discours qui y furent prononcés et qui avaient trait au
Tessin n'étaient pas de nature à changer les dispositions impériales.
Le régime de prohibition continua.
L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND
L'inspecteur Lothon était toujours dans
le
p
y poursuivait ses recherches. La correspondance
oseignements comde TaUeyrand était bourré
Il
merciaux
ommarchan-
ornée de tableau! comparatifs
el
merciaux ou s'étalaient
dises. Elle était
les chifl
envahie par
les
os el les déni
1
colonial--: émaillée par les prix courants du bu<
du café
et
des autn
nous apprend que
à 6 franr-s
g
le
La
sucn
politique
aloi
lit
.
50; le thé
afé 5 frar
la livi
18 à 20 francs;
?ert
consommation. Elle
obj< ta <le
poivre 5
le
cédait
a
place
la
6
frai
à
la
un diplomate qui tenait
tit-ce
Btatistique.
plume? Ou
la
qu'un commis de très haut et très puissant
sonnage, M. !< comte Collin de Sussy, directeur
n'était-ce
général des douanes impériales
courant de 181
factures?
la
1,
est
Il
ministre
Yi'.ii
devenu, «lin-
et
commerce
«lu
que, peu après,
des
et
manu-
débats de
les
nouvelle capitulation militaire alternèrent
mm.n
ajouter
son
.1
lai
.pi.'
t
douanier
le
le
avec
TaUeyrand put
•••lui (l'un officier
uteur.
Mai- pendant ce temps
travail
réduits an
30000
Plu- de
s'arrêtait.
chômage
et
malaise augmentait.
le
a
cantons: Saint-Gall, Zurich,
Tout
Il
le
monde
était
qui
tout
I
naturel que
tâle
Burckhardt
un
portât
nomiques.
in.inii
Bfile, Glaris,
lorsqu'arriva
plaignait
se
.
dans
\
1
ouvriers étai
misère dans
la
le
plusii
Vrgovie.
1812.
chef d'une cité aussi
intérêt
>ilà
1."
part
le
Landam-
re a l'ami
ur,
pourquoi
un»- let
1
iculii
NAPOLEON ET LA SUISSE
256
langage de Reinhard au ministre Montalivet et proposait à des souffrances, restées les
reprenait
mêmes,
le
les
remèdes que préconisait
le
bourgmestre
de Zurich.
Burckhardt
« Monsieur
écrivait, le 27 avril
le
comte,
les
:
manufactures
Suisse, après avoir langui plusieurs années
de la
dans un
état de souffrance progressive, touchent aujourd'hui
M. l'Empereur
mettre un terme à ces maux.
à leur ruine
«
(1)... S.
Le commerce naturel de
France
et
et
Roi peut seule
la Suisse est
avec
Privé de ces débouchés,
l'Italie.
soutient presque uniquement par
le transit,
il
la
se
mainte-
nant prohibé, au travers des mêmes Etats. La
Suisse, étroitement liée à la
France par
ses relations
politiques et militaires, par son adhésion franche et
loyale au système continental, ose espérer quelques
ménagements, quelques preuves de bienveillance
pour les besoins urgents d'une partie aussi considérable de sa population...
«
des
Pour secourir son industrie aux abois
maux dont
le
spectacle fait frémir, la Suisse
réclame avec instance
Quelques
et soulager
:
pour l'introduction en
France des produits des manufactures suisses, sous
«
1°
telles
«
des
faveurs
précautions qui seraient jugées nécessaires...;
Une
mêmes
2°
(1) Il se
faveur semblable pour l'introduction
articles
en
Italie et
en
Illyrie,
aux con-
plaint surtout de la prohibition qui pèse sur les cotons.
elle tient, au besoin de protéger notre propre
Nous savons à quoi
fabrication.
.
L'AMBASSADE D'AUGUSTK DE TALLKYKAND
ditions que Sa Majesté
3°
«
Le
Turquie,
croirait devoir
royaume de Naples
le
y mettre;
marchandises suisses pour
transit des
la
l'Espagne, soit
et
par terre, soit par les ports franc- de Trieste, Gênes,
Bayonne ou
autres...
chandises anglaises,
Quant
à
L'exclusion des
garantie par
elle es1
Les
mar-
mesures
du système continental. La Suisse y coopère de tout
son pouvoir.
Le rétablissement d'un commerce
«
l'Empire attacherait
non seulement
d'une
manière
gouvernements
les
régulier avec
indissoluble,
«le la
Suisse, mais
masse entière de La population à La grande
cause de La France e1 à L'auguste personne du Médiateur. Des ménagements, quelques concessions bienencore
la
perpétueraient cette affection nationale
veillantes,
que
Les rois
de France avaient en vue de reconnaître
d'entretenir
et
accordaient
Lorsqu'ils
à
Suisse
la
tant de privilèges remarquables.
En
«
refusant
tout
à
la
Suisse, on
un
porterait
Bon commerce. <>n condamnerait à
coup mortel
à
misère
L'émigration un quart de ses habitants
et
è
qui ne peuvent
tirer Leur
subsistance du
«
Le Landammann,
sol
La
aride
qu'ils habitent.
Pierre Bi
«
/
(
Chancelier
«
Rien
de
plu-
clair,
<1«'
eu
km irdt.
lu
</<•
<
Moisson
plus
(1).
s
équitable,
de
pressant
(\)
Le
Landammann
.»
Talleyrand
\
ES.,
:
i
11
plus
NAPOLÉON ET LA SUISSE
258
En
transmettant
montrait favorable.
déjà
fait,
qu'on
cette
Il
Talleyrand
lettre,
demandait,
comme
laissât entrer chez
il
s'y
l'avait
nous quelques
produits de la Suisse qui n'y trouvaient aucune
concurrence, par exemple les broderies et les toiles
peintes de Saint-Gall.
Il
conseillait de
ne pas pousser
aux dernières rigueurs un despotisme économique
qui nous aliénait le pays. Et il avait raison. Telles
furent, en effet, les conséquences du blocus. On
peut se passer de la liberté. Mais on ne se résigne pas
à la misère.
L'attention de l'Empereur était ailleurs. Elle était
tournée vers la Russie.
nouvelle
fit
La préparation d'une
guerre
oublier le petit pays où la détresse maté-
rielle s'ajoutait
à l'inquiétude causée par l'occupa-
du Tessin.
C'est ainsi qu'après le désaccord, la
tion
désaffection grandit.
Avec des
les derniers
table.
revers
comme
mois de 1813,
ceux qui allaient marquer
la
rupture devenait inévi-
CHAPITRE
VIII
LA FIN DE LA MEDIATION
(1813)
campagne de 1812 porta un coup
l'Empire. Il amena la défection de la
L'échec de
funeste à
la
Prusse et retourna contre nous une partie de
l'Alle-
magne. La fidélité dé lice alliés commençait à chanceler. Lorsque Reinhafd de Zurich devint Landammann, en 1813, l'esprit de la Confédération n'était
plus
le
même.
Auguste de Talleyrand écrivait, dès 1»> 3 janvier
t ... Quoique l'Acte de médiation aoil
fidèlement
s'opère néanmoins dans la politique des
observé,
:
il
lions un
changement important que je crois de
mon devoir de mettre sous les veux de Votre Excel-
l
lence...
»
Suivant
lui,
les
vieilles querelles et
i
antons
avaient
s'accordaient
oublié
leurs
pour nous repro-
cher plusieurs griefs.
«
Aujourd'hui,
jentiments
et
le
temps qui peu
à
peu atténue
les
dissipe les craintes, l'occupation du
cantons catholiques
Tessin, dans
les
pape que
les
prêtres dépeignent sous les phis noires
couleurs,
et
principalement
la
la
position du
misère qui règne dans
NAPOLÉON ET LA SUISSE
260
les
cantons manufacturiers de la Confédération,
diminuent de jour en jour d'une manière bien frappante l'attachement des Suisses pour la France et
nouveaux Cantons aux anciens gouvernements qui, de leur côté, emploient tous les moyens
rallient les
pour
La
les attirer
dans leur dépendance.
Suisse ne bouge pas.
Il
n'y
jusqu'à ce jour,
a,
dans aucun canton, de parti contre
la
France
;
mais,
dans tous, beaucoup de gens mécontents du système
français, ce qui n'est
nullement synonyme.
Un
parti
contre la France supposerait des intentions hostiles.
Les Suisses ne sont pas encore assez ruinés et sont
trop partisans de la paix pour rien entreprendre. Si
on
les
attaquait chez eux,
avec acharnement leur
ils
défendraient peut-être
liberté.
Mais on leur persua-
marcher hors de
derait peut-être difficilement de
leur pays pour apaiser
(
?)
ou pour seconder
les
mou-
vements qui pourraient avoir lieu chez leurs voisins...
S'il existe dans tous les Cantons des mécontents,
il
s'y trouve aussi des gens sages qui savent appré-
bonheur dont Sa Majesté a laissé, et laisse
encore jouir les Suisses au milieu des guerres qui
cier le
déchirent
le
continent, et qui craindraient de voir
troubler par une imprudence une tranquillité aussi
précieuse...
»
(Au ministre. A.
Les cantons catholiques,
E.,
t.
493.)
comme on
vient de
le
voir, s'inquiétaient particulièrement de la captivité
du pape à Fontainebleau. On y
colportait, depuis
plusieurs mois, une prière inspirée par les circons-
tances et dont l'ambassadeur envoie
tieux.
le
texte sédi-
LX FIN DE LA MÉDIATION
En
«
261
date du 18 octobre, j'eus l'honneur de pré-
venir Votre Excellence qu'une propagande jésuitique cherchait à l'ombre du plus profond mystère
à exciter dans les pays catholiques de la Confédé-
ration et de la Suisse un soulèvement en faveur du
pape. Je joins une copie de la prière que cette secte
ordonne de
faire à ses pénitents, en
y ajoutant une
indulgence de quarante jours.
Prière.
Dieu tout-puissant qui avez
«
tiré saint
Pierre,
de sa prison, nous vous
«
votre apôtre, de ses fers
«
prions de délivrer pareillement votre successeur,
«
notre S. P. Pie VII, de
«
ennemi impie. Préservez-le de
«
foudr/, sa
«
votre Epouse, bob digne chef. Amen.
el
la
captivité où
malice en rendant
fureur,
sa
l'Eglise
à
son
l'a jeté
con-
el
afflig
»
La correspondance de Tall.yrand, avec oe qu'elle
signalait d'inquiétant,
a
détermina
le
«lue de
B issano
envoyer en Suisse un agent spécial de son minis-
tère.
Cet
agent,
qui s'appelait, qui
moins, Ferdinand Denois, arriva
Il
parcourut
plusieurs
à
cantons,
signe
Berne
Berne,
le
tout
26 mars.
Fribourg,
Soleure, Vaud, Zurich, Saint-Gall, Schaffouse,
et
revint
rapports
par
Le
olairs,
forment
un
tiani en
L805.
Brisgau,
judicieux,
singulier
vers
en
pendant
la
tin
au
Bftle,
de mai. v
apparence rondes,
à ceux de Seb
autant Sebastiani avait trouvé dans
Cantons d'attachement au Médiateur et de confiance dans l'avenir, autant Denois y trouvi
les
NAPOLÉON ET LA SUISSE
262
cette heure, de désaffection et de
découragement
(1).
Cependant l'Empire ne semblait pas près de
tomber. Uue brillante campagne de printemps
(Lutzen et Bautzen), avait triomphé des Prussiens
et des Russes, et rendu à Napoléon une partie de
l'Allemagne. Talleyrand écrivait
l'illusion naturelle
«
ne
Jamais
l'est
à un bon fonctionnaire
aujourd'hui. Nos victoires en imposent aux
les
gouvernements cantonaux étant
assez généralement bien disposés,
il
que Sa Majesté n'aura pas à
la conduite de ce pays...
La
furent d'un
bon
les frais.
lieu de
se plaindre de
le 7 juin.
esprit et l'éloge
La
y a tout
»
Diète s'ouvrit à Zurich
encore
:
la Suisse n'a été aussi tranquille qu'elle
mécontents, et
croire
29 mai, avec
le
Suisse
Les discours
du Médiateur en
demanda
fit
à être repré-
sentée au congrès de Prague, dont l'Autriche venait
d'obtenir la convocation. Napoléon s'y refusa, et
avec raison. Il n'y avait de place au congrès que
pour les représentants des puissances belligérantes,
et la Suisse n'avait rien à y faire, pas plus qu'à
Rastatt, en 1797. Aussi bien, ce congrès qui devait
se réunir le 5 juillet n'eut pas lieu, et ce fut par la
faute de Napoléon.
L'empereur d'Autriche et Metternich lui étaient
alors plus favorables qu'aux alliés. On demandait à
Napoléon de renoncer aux provinces Illyriennes,
au grand-duché de Varsovie, au protectorat de la
Confédération du Rhin.
On
lui laissait la Belgique,
emprunter. La
(1) Je me borne à signaler ces rapports sans y
prose de Talleyrand doit nous suffire. A. E., t. 493.
.
LA F IX DE LA M LDI ATI ON
gauche du Rhin
la rive
et l'Italie.
Il
263
fallait
accepter.
Caulaincourt, duc de Vicence, qui avait remplacé
Maret, y poussa vainement Napoléon. Metternich
déclara que l'armistice ne sérail pas poussé au delà
du 10 août (1); que si Napoléon n'adhérait p
avant ce terme, aux conditions de l'Autriche,
celle-ci se joindrait à la coalition.
Le 10 août pa
sans réponse. L'Autriche se joignit alors à
la
Prusse
et à la Russie, et c'est ainsi
l'Empire
que s'ouvrit la crise ou
disparaître, el la médiation avant
allait
lui.
Notre ambassadeur commençait à être inquiet.
Le Landammann partagea d'abord ses appréhensions, puis lui laissa opérer qu.- la guerre ne s'app
cherail [tas de
server sa
la
Suisse, el
neutralité.
Il
que
pays pourrait con-
le
s'engagea
d'ailleurs
à
ne
convoquer de Diète extraordinaire que B'il apei
vait des mouvements dans le Tyrol el
Vorarlberg.
Talleyrand n'était qu'à moitié rassuré. D'abord
1
l»
convocation
la
toujours
ne
L i"-^>'
r
Diète
extraordinaire
d'imprévu. Puis
les forces
croire
Landammann,
que toutes
les
disséminées sur trente
était
fédérales
inspiraient qu'une médiocre confiance.
lui
qu'en dise M. le
.1
d'une
Quoi
écrivait-il, je persiste
milices de
la
Confédération,
à trente-cinq lieues
sans magasins préparés d'avance,
de terrain,
commandées par
des officiers peu expérimentés, n'empêcheraient pas
1
la
\
L'armial
médiation
û
«!••
••
de Pleiswit
l'Autriche
ne l'i\ ail d'ail
ipérationa railil aii
l---
•
n
el
qui devait
té
>iu<' p<
durer trente-cinq Jours.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
264
une armée de 25 000 hommes d'entrer en Suisse
et
(De Zurich, le 31 août.)
Enfin, Reinhard qu'il était venu trouver à Zurich,
comme on le voit, faisait toujours des réserves au
de la traverser.
»
du Tessin. Il semblait mettre un prix à l'attachement de la Confédération, et ce prix, c'était la
délivrance du Tessin.
sujet
Il
écrivait le 31 août
Les embarras dont
«
si les
:
la Suisse se
trouve menacée
troupes italiennes séjournent plus longtemps
sur son
territoire,
perspective
l'impression profonde que cette
affligeante
sur
fait
tous les
esprits,
méritent de fixer l'attention de Sa Majesté. J'ose
espérer qu'elle en sera touchée, et qu'envisageant
aujourd'hui l'évacuation du Tessin
que
la chose
elle-même et tout ami de la Suisse doit
plus vivement, elle consentira à donner à
la Suisse
désirer le
son
comme
allié cette
dammann
preuve de sa bienveillance.
»
(Lan-
à Talleyrand.)
coup de ces instances, Talleyrand demanda
l'évacuation du Tessin. (Lettre du 3 septembre.)
On ne lui répondit pas sur ce point. Il s'en inquiéta,
Sous
le
Reinhard plus que
et
«
Ce silence
me
lui.
pèse infiniment, et
il
me
paraît
incompréhensible que Sa Majesté l'Empereur reste
insensible
et voie
aux
sollicitations
d'un œil indifférent
que peut avoir
E.,
t.
494.)
je lui ai adressées,
les
conséquences graves
la présence des troupes italiennes sur
le territoire suisse,
(Landammann
que
dans
les
circonstances actuelles.
à Talleyrand,
»
du 27 septembre. A.
LA FIN DE LA MÉDIATION
malgré
Aussi,
de Talleyrand
objections
les
165
malgré l'opposition de Tassoni, ministre
Landammann
d'Italie, le
déclara qu'il était forcé de recourir
une Diète extraordinaire, e1 que
•convoquée pour le 15 novembre.
plusieurs semaines,
plus fâcheuses nouvelles circulaienl
tions de la Grand»
1
On
Armée.
deux armées de
faire
but
les
Depuis
et
les
opéra-
menacée par
la disait
de Bohêim-.
Silésie et
de reculer devanl elles pour Be rapprocher
Le 27 octobre, après
?
Bans instructions,
était
il
à
cette Diète serait
Talleyrand fut désolé. Que devait-il
les
et
et
forcée
«lu
Rhin.
s'être plaint de n'avoir
r
instructions, ni argent pour s'assurer des intelli-
ni
gences dans
a
5,
Diète,
la
moins que
je
pour
même
me
rendrai
les
à
Diète, afin
la
de l'instruire de ce qui s'y passe,
autant que possible,
veiller,
Dan- tous
>
:
ne reçoive des ordres contraires
de Votre Excellence, je
d'être a
ajoutait
il
à
et
ce qu'il ne s'y
prenne aucunes déterminations contraires aux inté-
Ma
rêts de Sa
«
Depuis
de Votre
le
jesté...
6 octobre,
Excellence.
je n'ai point
Elle
peut
impatience j'en attends pour être
tir
officiellement
les
reçu de lettre
juger avec quelle
à
même
de démen-
nouvelles désastreuses conte-
nues dans ?Allgemeine Zeitung du 25 octobre...
(Au ministre. \
Ce> nouvelles
ES.,
i
t.
désastreuses
sement impossible de
les
•.
il
était
malheureu-
démentir. C'étaient celles
des terribles journées de Leipzig (16, 17, 18octobi
pendant lesquelles nos
nt
a
i
'«'
alliés
saxons
l'ennemi, but
le
et
champ
wurtemJ
de bataille.
NAPOLEON ET LA SUISSE
266
Défection suivie de
celle
des Bavarois qu'il nous
quelques jours après, à
fallut écraser
Hanau
(30 oc-
pour atteindre le Rhin. Le 2 novembre, nous
étions à Mayence.
Pour prévenir une autre défection possible, Talleyrand prit sur lui de demander l'évacuation du
Tessin. Il s'adressa au prince Eugène, par l'intertobre),
médiaire de Tassoni,
Eugène
lui
satisfaction.
31 octobre.
le
répondit
le
5 novembre pour
Les troupes italiennes
et les
lui
donner
douaniers
avaient reçu l'ordre de quitter les bailliages. L'am-
bassadeur communiqua aussitôt la nouvelle au Lan-
dammann
Reinhard s'engagea à.
faire proclamer par la Diète le double principe de
la neutralité et de l'intégrité du pays. Mais les évé-
nements
qui s'en
félicita.
allaient être plus forts
que
lui et
que
la
Diète.
Cependant,
les alliés étaient arrivés
3 novembre.
le
Napoléon,
Ils
isolé et
Ils lui offrirent la
à Francfort
pour
s'y arrêtèrent
délibérer.
vaincu, restait encore redoutable..
paix.
Dans une note remise
le
9
à
notre
chargé
M. de Saint-Aignan, par Metternich, au
nom de l'Autriche, lord Aberdeen, au nom de
l'Angleterre, Nesselrode, au nom de la Russie et se
portant fort pour Hardenberg, ministre de Prusse,,
d'affaires,
les alliés se déclaraient
la
unanimement d'accord
«
sur
puissance et la prépondérance que la France
devait conserver dans son intégrité, en se renfer-
mant dans
les
Alpes
ses frontières naturelles qui sont le Rhin,,
et les
Pyrénées.
»
LA FIN DE LA MÉDIATION
Napoléon
Ainsi,
avec
honneur:
deux
eut
fois l'occasion
Prague,
à
avant
Leipzig; à Francfort, avant
il
Francfort,
Pour
la
de
de traiter
A
Prague,
conquêtes;
ses
à
aurait conservé nos frontières naturelles.
il
seconde
foi>.
refusa.
il
C'est alors que L'invasion
fut
décidée.
Mais par
chemin?
quel
Les Prussiens
Mayence,
voulaient
franchir
marcher sur Pari- par
et
Rhin
Le
et
Strasbourg,
v<
vallée de la
la
Main.-. Bien que L'Alsace fut dégarnie entre
gue
de
désastre
Le
L'invasion.
gardé une partie
aurait
iflT
Hunin-
Autrichiens parlaient de tra-
Les
Rhin au pont de Bâle.
der Le
Suivant eux,
empêcher
La
passer par
la
France de recevoir, par
Le
ours qu'elle
fallait
il
pouvait
recevoir de
Suisse pour
Simplon,
L'Italie,
Les
La
et
couper de ses communications avee La vallée du
Rhône. Suivant eux, la région de L'Est était docile,
attachée
guerrière,
l'Empereur.
à
La
du
vallée
Rhône, au contraire, renfermait des éléments royafortement contenus en temps ordinaire,
qui,
listes
pouvaient s'agiter pendant
L'invasion
et
En
voulaient
s'assurer
défense.
la
moyens de
réalité,
ils
parai]
rétablir Leur influence en Suisse
recouvrer en
ralissime des armées alliées,
de Schwarzenberg
i
\\
8<
li\\
in
(1),
i
la
Le
feld-maréchal prune
ilippe de
•
n
géné-
Le
ne persuadaient pas Uexandre
al
sen contre noua
it.iiii.
Vmbassadeur à
.w ut
de
et
Italie.
Les raisons stratégiques développées par
11
Les
.
n<
Ulemagn
Paris,
après
i
nne en
\
enlindi d
la
paix
\
nne.
il
1
NAPOLÉON ET LA SUISSE
268
parce qu'il en apercevait
attendant,
dessous politiques.
les
En
restait à savoir ce qu'allait faire la
il
Suisse. Or, en apparence, celle-ci ne voulait ni d'une
invasion étrangère ni d'une révolution intérieure.
Ce qui ne l'empêcha pas de subir à
la fois l'une et
l'autre.
La Diète extraordinaire, convoquée par le Landammann, s'ouvrit à Zurich le 15 novembre.
«
Jamais Diète ne fut plus imposante
»,
écrit
Talleyrand.
comprenait
Elle
nous connaissons
«
Ils
députés habituels et dont
les
les
principaux.
sont tous venus
l'ambassadeur.
Il
constance, dont
il
leur
me
fit
rendre visite
un
»,
ajoute
petit discours de cir-
attendit les meilleurs effets.
Ce discours que j'avais concerté avec M. le Landammann a produit tout l'effet que j'en pouvais
attendre. Sa Majesté peut être sûre que la Suisse
est dans la ferme intention de maintenir sa neutralité
et de déclarer aux puissances de la manière la plus
formelle et la plus ferme qu'elle veut faire respecter
«
son territoire et conserver sa constitution
(Au ministre. De Zurich,
La
Diète
le
»
16 novembre.)
commença par prendre
militaires. Elle
actuelle...
des mesures
mit sur pied quelques troupes qu'elle
confia au colonel Herrenschwand, de Morat, officier
de mérite, qui établit ses quartiers à Bâle. Elle
renforça successivement ces premières levées juscommandé le contingent autrichien dans la campagne de 1812.
Généralissime en 1813, il conduisit assez médiocrement les opérations de 1814. N'eut rien à faire en 1815. Mort en 1820.
LA FIN DE LA MÉDIATION
qu'à
de 15 000 hommes,
l'effectif
armée sous
petite
Wattevillf,
Le
de
assisté
comme
Heer de Glaris, l'un
cette
supérieur de
Zurich,
de
Finsler,
plaça
et
commandement
B69
de
et
quartier-maître gé-
néral, l'autre en qualité de commissaire-général des
guern
Et quelques jours après,
déclara
novembre,
18
le
hautement son dessein
elle
conserver
de
la
neutralité.
Nous,
«
neuf
Landammann
le
Les
e1
députés des dixassemblés
extraordinairemenl
Cantons,
Zurich pour
veiller à la situation intérieure
patrie dans
Les
militaires,
Puis
«
actuelles circonstances politiques
ses rapports à l'égard des
à
Déclarons unanimemenl
des dix-neuf Etal
Que
de notre
Hautes
voisines,
-
nom
«
el
à
la
el
solennellement, au
s,
Confédération Buisse, demeurant
aux principes
pendant
qui,
éloigné de son sol
le
I
plusieurs
néâtre de
La
fidèle
ont
siècles,
guerre,
et
empêché
qui s'en approchaient de violer Bon territoire,
tialité
«
en fondant sa conduite but une stricte impar-
envers
Les
Etats voisins,
Non- considérons comme un devoir
rester neutres
dans
scrupuleusement
La
guerre actuelle
cette
et
<1»
4
d'observer
détermination envers cha-
oune des puissances belligérantes; ayanl résolu, en
conséquence, pour maintenir cette neutralité
tranquillité
tières
intérieure,
de
fair
couper
par des troupes fédérales qui en
au besoin, L'inviolabilité
pr<
Lee
et
La
fron>nt,
NAPOLEON ET LA SUISSE
270
Cette déclaration fut bien accueillie de la majorité
des Cantons, et la Diète se sépara,
d'envoyer
décidé
à
Francfort,
le 25,
après avoir
Reding
Aloïs
et
Conrad Escher, à Paris Rùttimann, de Lucerne, et
Wieland, bourgmestre de Bâle, chargés de communiquer, les uns aux alliés, les autres à l'Empereur,
la résolution qu'elle venait de prendre.
Napoléon reçut
et leur
fit
le
les
députés suisses
meilleur accueil.
Il
le
12 décembre,
leur déclara qu'il
du pays et qu'il en informerait le Landammann. Ce qu'il fit, quelques jours
après, dans une lettre conçue en des termes très nets
respecterait la neutralité
et très simples.
Monsieur
«
«
J'ai
Landammann,
avec plaisir
lu
MM.
chargé
le
la
que vous avez
Wieland, envoyés
lettre
de Rùttimann
et
extraordinaires de la Confédération, de
J'ai appris
me
remettre.
avec une particulière satisfaction l'union
qui a régné entre tous les Cantons et entre toutes les
classes de citoyens.
«
La
neutralité que la Suisse a proclamée à l'una-
nimité est à la
fois
conforme aux obligations de vos
traités et à vos plus chers intérêts.
cette neutralité, et j'ai
pour
donné
qu'elle soit respectée.
les
Je reconnais
ordres nécessaires
Faites connaître aux
dix-neuf Cantons qu'en toute occasion
compter sur
je serai
ma
de
«
le vif intérêt
peuvent
je leur porte, et
que
toujours disposé à leur donner des preuves
protection et de
Sur
que
ils
ce,
je
prie
mon
amitié.
Dieu, monsieur
le
Landam-
LA FIN
mann, pour
LA MÉDIATION
Di;
roua
qu'il
ait
271
en sa sainte
et
digne
garde.
Au
«
décembre 1813.
palais des Tuileries, le 16
«
Napoléon.
Les députés virent également
ministre
le
relations extérieures. Celui-ci écrivait
le
19
des
:
de croire qu'ils n'auront rapporté de
J'ai lieu
«
»
voyage que des impressions favorables. Et
comme M. de Riittimann doit lire, pendant 1814,
leur
Landammann
de
Suisse, cette
la
ne
circonstance
pourra qu'influer d'une manière favorable sur
relations avec
lui. »
Les choses allaient moins vite
moins bien
et
ncfort.
Les députés suisses
[fa
puis
avaient
<lt>
Metternich,
des
<!»•
puissances
Eiardenberg
partageaienl pas sur
n»'
aienl arrivés
la
pas
la
l.i
et
3 décembre.
ministi
les
alliées.
Mais
de Nesselrode
Neutralité de
mômes sentiments que Napoléon.
<lf
1
l»
jours suivants,
Les
souverains
les
MM.
vu.
él
y
la
Suisse
les
ae se pressaient
11^
reconnaître, parce qu'ils se réservaient de
violer.
En attendant,
Lebzeltern
chargée
des
avaient envoyé
il>
(Autriche)
Capo
»'t
assurances
les
messieurs virent Talleyrand.
chei Reinhard.
Ils
11.
rn.
MM.
.1."
(Russie),
d'Istria
plus
Ils
.i
pacifiques,
i
avec
dînèrent
échangèrent des réflexions sur
lui
le
pa\
M. de Lebzeltern
disait,
notamment,
a
l'ail,
y-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
272
rand
:
faut avouer que ce pays-ci est bien difficile
« Il
à connaître. C'est une réunion de dix-neuf gouver-
indépendants
nements,
ont
chacun,
même
des
uns
les
intérêts
des
différents,
autres,
qui,
quelquefois
que j'ai lu
me paraît un chef-
opposés. L'Acte de médiation,
avec infiniment d'attention,
(Au ministre, du 10 décembre.)
Est-ce pour cela qu'on voulait le supprimer?
Notre ambassadeur se laissait aller au décourage-
d'œuvre de politique.
ment.
»
ne voyait rien venir de Francfort.
Il
revanche,
il
voyait
le
Landammann
En
mollir dans ses
mauvaise volonté
des alliés, supputer déjà les difficultés que pouvait
susciter la neutralité du pays. Reinhard lui disait
« Le système de neutralité que veut adopter la
dispositions
du début, redouter
la
:
Suisse, ont dit les ministres des trois souverains (1),
est tout à fait contraire
La paix peut
coalisées.
Si la Suisse
geons à
aux
intérêts des puissances
se faire d'un jour à l'autre.
prend parti pour nous, nous nous enga-
lui
faire restituer le Valais, la Valteline,
Bienne, l'Erguel, enfin tout ce qui
autrefois.
Au
contraire,
la
persiste dans sa réso-
Suisse les perdra sans retour.
empare, nous
appartenait
nous disposerons de tous ces pays
lution, à la paix
et
si elle
lui
les lui garantissons.
Qu'elle s'en
Votre Excellence
peut sentir combien notre situation est embarrassante. Car, enfin, ne vaut-il pas mieux, même pour
la France,
que ce
soit la Suisse qui rentre
dans ces
diverses possessions qu'aucune autre puissance?
comme nous le verrons, l'empereur Alexandre tenait
respect de la neutralité.
(1) Seul,
pour
le
»
LA FIN DE LA MÉDIATION
Talleyrand
Enfin,
voyait
naître
273
grandir
et
à
Berne un mouvement oligarque dirigé contre nous
et qu'il ne savait pas préparé, soutenu, attendu par
les alliés.
Dès
12 décembre,
le
il
écrivait
:
J'apprends de bonne source que
«
comité des
le
mécontents suisses s'est porté à Waldshut.
composé, me mande-t-on, de M. Jean de
Il
est
Salis,
chambellan de l'empereur d'Autriche, d'un autre
du colonel Gatschet, de Berne. Ils entretiennent une correspondance très active avec M. de
Lebzeltern. On nous assure que leur plan est de
soulever le peuple d'Argovie pour fournir un prétexte
aux alliés de nous occuper militairement...
« Il est sûr, monsieur le duc, que le parti bernois
Salis et
qui désire rétablir l'ancien ordre de choses es1 très
cherche à exciter un mouvement
fort,
qu'il
faire
entrer en Suisse les coalisés.
•
Itérer que les
naître
la
puissances se dépêchent à recon-
neutralité de ce pays. Etc.
Ce comité, connu dans
le
nom
pour
l'ancien
»
l'histoire
de comité de Waldshut
chef,
il),
trésorier de
du pays sous
avait, en
réalité,
David de
Berne,
WySS, qui intriguait déjà Contre QOUS en I7 (, s
en
"inptail parmi Bea membres, avec
:
colonel Gatschet,
qui
avaimt
été
Louis de Haller,
(h Waldshut
<lu
est
les
capitaines Steiger
et
et
le
de Werdt,
au service de rAutri<he. Charles
le «
Bur
la
grand-duché de Bade,
E}Ue Faisait
à
bien à
es1
Il
et
restaurateur
rive droite <lu
à
a
1
et
Rhin,
l»
et
§ur
comte de
le
territoire
mi-chemin entre SchafTi
autrefois partie des vilU
18
NAPOLÉON ET LA SUISSE
274
Salis-Soglio, Grison d'origine, Irlandais de naissance,
naguère agent de l'Autriche à Londres.
et
Le comité se mit en rapport avec Metternich pour
provoquer un changement de régime en Suisse.
L'empereur Alexandre y était nettement opposé.
Il n'avait pu empêcher les Autrichiens de faire prévaloir leur plan d'invasion; mais, sur les conseils
de Jomini qui ne
lui
le quittait plus, et
d'une grande influence,
il
qui disposait sur
avait stipulé
avec
Metternich qu'on respecterait la neutralité de
Suisse, lej
gouvernement
sorti de l'Acte
la
de 1803,
ainsi
que l'indépendance des nouveaux^cantons de
Vaud
et d'Argovie.
Sans
lui
accorder entièrement] satisfaction, Met-
ternich lui promit qu'on n'entrerait pas en Suisse
sans y être appelé. Sur quoi Alexandre était parti
pour Carlsruhe, voir la famille de l'impératrice.
Comment Metternich" savait-il^que
les
Autri-
chiens n'auraient qu'à se présenter pour entrer?
apprend lui-même.
« Après avoir sondé le terrain en Suisse, j'étais
absolument sûr que la partie saine du peuple helvétique ferait bon accueil aux soldats autrichiens,
C'est ce qu'il nous
les seuls
suisse,
teurs.
qui pussent mettre
et
le
qu'elle les saluerait
pied sur
le territoire
comme
des libéra-
»
EVplus
loin
:
«
Pendant
les
négociations de Franc-
mes mesures pour gagner
la Suisse et pour l'amener à accorder aux troupes
impériales le libre passage sur son territoire. Le
fort, j'avais pris
toutes
baron de Lebzeltern
se trouvait à Zurich, près
du
LA FIN DE LA MÉDIATION
275
comte de Senft
à Berne. Le prince de Schwarzenberg s'était
directoire de la Confédération, et le
était
mis directement en rapport avec
les
chefs militaires
Nous pouvions
des contingents suisses.
lument certains que l'armée
être abso-
en
serait bien reçue
Suisse, et que, dès son apparition, les troupes de
République se joindraient à
la
elles (1).
»
Le comte de Senft-Pilsach, ancien ministre du
royaume de Saxe, était alors retiré en Suisse. Il
était lié avec le comité de Waldshut. Il fut auprès
do
l'intermédiaire de Metternich, et c'est
lui
que Metternich chargea de
mettre en train
«
révolution aristocratique. Senft alléguait
tances d'Alexandre
Metternich. Après
que
:
le
»
la
les résis-
Allons toujours, répondait
«
l'Empereur me dira
succès,
premier ministre de l'Europe
je suis le
lui
(2).
»
Talleyrand, dans une de ses lettres, signalait bien
présence de Senft à Berne, et ses étranges me-
la
nées
«
:
est
Il
difficile
M. de Senft.
Il
de comprendre
arrive
ls à Rrrne.
!•
mission
la
Le
19,
il
de
pré-
sente au gouvernement de ce canton une note dans
laquelle, sans déployer aucun caractère officiel, il
déclare que Les Puissances violeront le territoire
\! 1:1
i
(2)
Il
1
i:m. h,
1
issu
de
a
Wimoirtê,
iss',.
s
se trompait, car
vivement
Hit
vol.
t.
m
[•,
s-
Mexandre
p,
(Mémoires
177.
publii
Pion.)
(
de ce qui l'étail
»
ion rrt.mr
•
:
uft
.i
a
i
irul
et
fut
rappelé (l* janvier 1814). Lui aussi doue
confld<
sur ces .iiT.iuw Voir Mémoire* du comte de Senft.
s. m n avail été ambassadeur de Saxe i Paris, de 1806
M", puis
mini
Baxe. n Qnil onseiller Lutin
!
.1
I
>
I
iur
d
1
n.
»
1
1
riche.
i
i
NAPOLEON ET LA SUISSE
278
Suisse et passeront par Bâle.
rassembler
le
demande de
lui
Il
Conseil d'Etat, de se dissoudre, et
pays de Vaud et l'Argovie. » (Du
20 décembre.) Mais Talleyrand était toujours en
lui
promet
le
retard.
Les souverains
alliés
s'étaient
transportés
de
Francfort à Fribourg-en-Brisgau. Schwarzenberg,
l'armée autrichienne, s'était sé-
généralissime de
paré d'eux pour remonter
Lôrrach, dans
Metternich,
nécessaires
Rhin, et s'établir à
grand-duché de Bade, à quelque
le
distance de Bâle.
à
le
Il
s'aperçut,
qu'il
n'avait
pour nourrir
les
qu'il avait disséminées entre
comme
plus
il
de décembre.
me
les
manda
ressources
Fribourg
et
Schafïouse
Rhin avant
la
temps, dit Metternich,
faisait savoir qu'il avait pris, de concert avec
autres généraux suisses, les mesures nécessaires
pour passer
les
En même
«
les
le
troupes nombreuses
et qu'il serait forcé de traverser le
fin
il
le
Rhin, de Schafïouse à Bâle, sur tous
points voulus.
»
Le 19 décembre, le colonel Herrenschwand, qui
commandait à Bâle, fut mandé à Lôrrach. Il eut
la surprise d'entendre le feld-maréchal comte de
Bubna et le général comte de Langenau lui annoncer que
des raisons stratégiques imposaient aux
Alliés le passage
par
la
Suisse.
Langenau ajouta
qu'on agissait selon les vœux des Suisses, impatients de recouvrer une Constitution et des gou-
«
vernements qu'ils regrettaient ».
Herrenschwand protesta, et se retira décidé à
faire son devoir. Mais le baron de Schraut, ministre
LA FIN DE LA MÉDIATION
d'Autriche,
Reinhard
à
notifia
son gouvernement. Gagné ou non,
se déchargea de tout sur
ration,
Landaramann
général de la Confédé-
ordonna
celui-ci
et
le
le
de
intentions
les
but l'Aar.
retraite
la
dans sa proclamation
« Soldats, la divine Providence a de nouveau
préparé des jours difficiles pour notre patrie. Je
11
disait,
:
viens de recevoir la nouvelle certaine et inatten-
qu'une armée formidable va bientôt
verser une partie de la Suisse et que Les Puis
due
belligérantes
Tous
sage.
La
irrévocablement ^décidé ce
ont
Les efforts
que
Confédération ont
été infructueux.
Ils
faits
Ceux de notre
inutiles
contre
mulé*
sur
a
pour
prévenir (?)
Le
n'ont pu faire changer
<>nt
plan
Le
alli<
petite troupe seraient tout aussi
Les
nos
;
autorités suprêmes de
Les
de campagne des haut.- Puissances
«
tra-
(?)
m
accu-
qui Boni
front
]
une force aussi majeure
et
dois donc céd<
aux circonstances où
nous nous trouvons. Etc.
a
Donné
•
1
ru chef de
rSVILLE.
i
et
Aarau,
<
La
20
Le
décembre
Confédération,
K.
Wat-
di
»
ordre
fui
accueilli ai
innement
par quelques-uns
pleuraient;
colonel
Le
L813.
d'autres
Guiguer
une réquisit
ataient
>ir.
mu
d<
écrite
brisaient
Pi
et
I
Leurs
_
.
N
j'ai
-
1
loua
>ffi
armes
Le
pour obéir,
formelle. Ces b
frissonner en eux L'âme des
v
très
de
mpach, qui [l'auraient pas reculé sans combattre.
\\- inhard,
On ne comprenait rien à La oond
i
NAPOLEON ET LA SUISSE
278
mais
de Watteville fut sévèrement jugée
celle
Le lendemain,
çait
(1).
prince de Schwarzenberg lan-
à son tour la proclamation qui dévoilait
dessein des
le
alliés.
Habitants de la Suisse,
«
«
le
Les Souverains
fais entrer
sur
alliés,
sur l'ordre desquels je
le territoire
de la Suisse l'armée qui
mon commandement,
est sous
ont jugé nécessaire
de vous faire connaître, ainsi qu'à l'Europe,
les
but de cette démarche. Leur déclaration vous démontrera dans quels sentiments ils
prennent cette détermination, et combien leurs
motifs et
le
principes et leurs projets sont clairs
«
et
équitables (?)
Je suis convaincu que notre entrée en Suisse
causera la joie la plus sincère et la mieux fondée
à tous
les
(?)
individus qui connaissent les véritables
intérêts de leur pays, ainsi qu'à tous les amis de
l'ancienne
félicité
indépendance,
fédérative
monde
entier.
et
que de son ancienne
respectée et honorée dans le
de la Suisse,
union
de l'ancienne gloire
ainsi
Etc..
Nous venons dans votre pays comme les amis
de votre territoire, de votre nom, de vos droits.
Nous espérons que, convaincus de votre bonne
«
s'il fallait en croire ce que dit Metternich
prince de Schwarzenberg s'était mis directement en rapport
avec les chefs militaires des contingents suisses. » Mais le personnage
est suspect. Il convient de se rappeler seulement que Watteville
était de l'aristocratie bernoise, qu'il était un des chefs du mouvement de 1802 et qu'il avait subi l'Acte de médiation sans l'accepter
(1)
o
que
Elle serait expliquée
le
sincèrement.
LA FIN DE
F,
MÉDIATION
A
volonté, et de votre coopération à nos travaux
(?),
nous quitterons votre paya comme dea unis et
accompagnés de vos bénédiction- el de voa actions
de grâces, lorsque
vons
le
grand but que nous poursui-
but?) sera
(quel
atteint,
liborté et votre bonheur,
p;iix
la
qu'avec
et
votre
au
Bera assurée
monde.
Au
«
quartier général de Lôrrach.
Le
décembre
21
1813.
gétu
l.<
en chef de
'il
Vannée principale des
alliés,
Feld-maréchal prince de Schwarzbnbi rg.
«
»
Dans un autre ordre à l'armée,
recommandait
la discipline el la bonne tenue,
respect des habitants et des propriétés, et dans la nuit du 21 au
cembre, le mouvement des troupes connnen*
Dix mille hommes avec Bubna el CoDoredo franil
1»'
chirent
i
pont de Hâle pour prendre
]••
route de
La
,,
i
Talleyrand n'avait pas vu
ana émi
des événements aussi singuliers. Dée
Rouyer, demeuré
de
soins
acheminer but
la
France
à
lea
le
Berne,
papiers de
par
21,
avait
il
La
lea
fait
légation.
22, au matin, «m apprenant L'entrée dea Autri-
!.
chiens,
hard.
«
il
adressa quelquea lignes indignées
Dana
bornerais è
Votre
In
faire
position actuelle dea choses,
une demande but Laquelle
:
me
j»'
}<-
prie
répondre d'une mani<
Buis-je en pays conquis on en |>.i\-
Excellence de
catégorique
Rein-
à
ni'
1
ennemi
Il
lut
bientôt
renseigné.
Dana
la
môme
journi
NAPOLÉON ET LA SUISSE
280
pour Berne,
parti de Zurich
il
fut arrêté, sur la
un gros d'Autrichiens qui l'envoyèrent,
sous escorte, à Aarau. Là, le feld-maréchal de camp
route, par
Colloredo
déclara qu'il allait
lui
rester
sous sa
surveillance jusqu'à nouvel ordre.
Reinhard, prévenu de cet exploit des libérateurs,
écrivit
Lebzeltern,
à
aussitôt
disait,
même temps
excuses à Talleyrand.
qu'il adressait des
Il
en
à Lebzeltern
:
«... Il est
impossible qu'il
n'y ait pas eu malentendu dans cette malheureuse
affaire. Si la
présence d'un ministre de France en
Suisse est incompatible avec celle des armées alliées,
du moins en être prévenu, et
mis en état de quitter ce pays avec la sûreté per-
ce ministre devrait
sonnelle qui, dans tout Etat civilisé, est inséparable d'un caractère public et diplomatique. Etc.
A
Talleyrand
:
«
Il
»
m'est impossible d'exprimer
à Votre Excellence la surprise et la douleur que
me
cause l'atteinte portée à son caractère public et
à sa liberté personnelle,
etc.
»
L'ambassadeur se plaignit à Lebzeltern, qui le
renvoya à Schwarzenberg. Celui-ci, pour des « raisons militaires
»,
l'invita à partir, et lui
fit
tenir
des passeports pour Bâle.
J'ai
«
les
l'honneur d'envoyer à Votre Excellence
passeports ci-joints pour
Elle
voudra bien
elle et
pour sa
suite.
diriger sa route vers Bâle. Les
donnés pour que le
points occupés par mes troupes
ordres les plus précis sont
passage par
soit
Mon
les
marqué par tous
aide de camp,
les
M.
égards qui vous sont dus.
le
comte de Ghotek, aura
LA FIN DE LA MÉDIATION
l'honneur de vous remettre
l'honneur, etc.
»
présente
la
181
Lettre.
J'ai
(29 décembre.)
Talleyrand fut conduit par Chotek jusqu'à Bâle,
d'où
rentra en France par Huningue.
il
brusquement t-t sans prestige, 1<i première ambassade en Suisse du comte Auguste de
Ainsi
finit,
Talleyrand.
Le passage des troupes autrichiennes s'accomsans difficultés à travers
plit
pays par Berne,
le
Fribourg, Lausanne et Genève, du 22 au 31 décem-
L'invasion étrangère fut accompagnée de
bre.
révolution intérieure, Buivanl
nich
Berne,
le
Grand Conseil
tion aristocratique, par
A
peine restauré,
main but Vaud
Bubna
se
11
qui
furent
la
deux actrs du 22
constitu»'t
du 24
remettre
la
Le maréchal de
pour seconder
sur l'Argovie.
Lausanne
à
heurta à L'énergique opposition
comme
de citoyens éminents,
Pidou,
rétablit
patriciat voulut
le
et
rendit
se
prétentions.
tout
calculs de Metter-
les
de Scnwarzenberg.
et
A
la
soutenus,
H.
non
Monod, Muret,
seulement
par
parti libéral, mais encore par des aristocre
1.'
comme
Rovei
Le colonel Roveréa, ancien commandant de la
légion fidèle de
pion d'arm< - de Bubna,
déclara -ni maréchal que cette restauration était
I
impossible
i
i
;
!
;
.\
i
(1
•
).
\.
M.
moin
»,
i.
IV.
—
I
d'uni' ancienne famille vaudoist, avait
rne.
Il
reçu
I
avait servi chei noua et en Autriche
M
tialiié qui lui fail
'lit
honneur.
inti'r
Ifoi
NAPOLEON ET LA SUISSE
282
En marchant
sur Genève, les Autrichiens repri-
rent Neufchâtel.
Berthier n'avait pas mis les pieds dans sa petite
principauté. Son service auprès de l'Empereur
en avait jamais
lui
laissé le
temps.
Il
ne.
s'y était fait
représenter par une manière d'intendant, affable et
baron de l'Esperut. Devant l'approche
des Autrichiens, le baron fit atteler ses voitures,
y chargea ses bagages et partit sans attendre les
adieux de ses administrés. Ceux-ci demandèrent
inofîensif, le
de Prusse à faire partie de la Confédération.
Le souverain y consentit, et l'annexion fut approu-
au
roi
vée par
le
Congrès de Vienne.
La république de Genève, en
département du Léman.
le
Il
1798, était devenue
semblait que ce petit
pays, de langue et d'habitudes françaises, rattaché
à la France par de longues relations de commerce et
d'amitié, dût se résigner à ses nouvelles destinées.
Bien au contraire.
qu'il
Il
se brouilla
devint français.
très difficile.
Il
avec nous, du jour
fut d'une administration
D'abord, à cause de
l'esprit volontiers
frondeur des Genevois; puis, à cause du blocus
continental,
qui atteignit sensiblement
le
travail
et la fortune de l'industrieuse cité (1).
Le département du Léman avait eu
(
1
)
Voir sur cette question
et les
successive-
conséquences du blocus à Genève,
un livre récent et plein de renseignements minutieux et inédits, le
Commerce et l'industrie à Genève pendant la domination française
Sans
(1798-1813), par E. Chapuizat. Genève et Paris, in-8°, 1908.
—
blocus a fait du tort à Genève, mais il en faisait également
à la France. Ce n'est pas à cet unique point de vue qu'il faut se
placer pour condamner notre administration.
doute
le
LA FIN DE LA M LDI AT ION
mt'nt pour préfets, d'Eymar,
baron
et le
283
baron de Barante
le
Capelli-.
D'Eymar
un administrateur de talent
très apprécié, qui mourut trop tôt, en 1803, mais
qui eut un digne successeur dans le baron de Baétait
rante.
y avait alors à Genève un groupe de letti»
ix PieL t, el
de savants représentés parIl
!
rédacteurs habituels de
le
Bibliothèque britannique,
la
médecin L. Odier, le p
agronomes Marc Lullin el Lullin de
professeur Prévost,
teur Bridel,
Les
les
le
Chateauvieux. Ces messieurs professaient peu «l'admiration pour L'Empire, mais beaucoup pour L'AnM.
gleterre.
Barante
de
buI
détourna parfois de Leur journal
dire
Laisser
Les
ïgb
et
foudres admi-
nistrative
y avait
Il
voisinage,
el
un autre foyer d'opposition dans
autrement redoutable^
M. de Barante ne se crut
pet.
Mme
inconvenant envers
reprocher d'être
remplacé
fut
Il
Lé à
de Cop-
pas obligé d'être
de Staôl,
et
on put
Lui
voir quelquefois. Ce qui lui
allé La
valut d'être rapp<
celui
Le
de L810.
tin
l.<
par-
baron
Le
Capelle,
jadis
républicain fougueux, puis rallié au Consulat, enfin
préfet de Livourne, en L808.
ible
tournure.
comme
et,
on
comédie, on
disait
fut
qu'il
surnomma
.
1
et
amis,
lui
suscita
Schlegel
était jeune, spirituel,
cependant ma]
La
Floridor.
La
r
L n. rre
mille Ira
et
accueilli^
joué autrefois
avait
baron Capelle déclara
1
51
1«'
11
11
Mathieu
ies.
<!«•
à
Il
Mme
tit
de
partir
Montmoren
NAPOLÉON ET LA SUISSE
28i
Il
envoyait à Savary, ministre de la police, des
lettres
piquantes sur la société de Coppet. L'im-
romanesque mariage de Mme de Staël
avec le jeune baron de Rocca redoubla les épigrammes du préfet. Mme de Staël comprit qu'elle
prudent
et
devenait ridicule. Elle partit à son tour, et Floridor
affecta des airs vainqueurs et satisfaits.
Lorsqu'on apprit l'entrée des Autrichiens à Bâle,
Floridor parut inquiet. A partir du 25, on ne le vit
Le
plus.
il
29,
déguerpit
il fit
comme
collègue de Neufchâtel,
le
(1).
Le général Jordy, qui commandait à Genève,
était un soldat énergique qui avait fait la guerre
en Vendée sous Hoche, et en Suisse avec Schauenbourg.
Il
avait reçu des renforts de Grenoble, et
parlait de se défendre.
et à le faire partir
On
parvint à l'en dissuader,
avec la garnison,
Les Autrichiens entrèrent
vernement
le
le
30 décembre.
lendemain.
provisoire, constitué par
de citoyens dévoués aux
il
vieilles
Un
gou-
une vingtaine
institutions,
et
parmi lesquels se trouvaient Lullin de Chateauvieux,
Pictet de Rochemont, Amy des Arts, Saladin, etc.,
rétablit la petite république
dit
Pictet,
fut l'œuvre
:
«
Cette restauration,
d'une très petite poignée
d'hommes, peu ou point secondés au premier moment par la masse de la population (2). »
Pour échapper à de nouvelles entreprises de la
fut destitué par un décret impérial du 4 janvier suivant,
reparut comme préfet sous la Restauration et il devint même
ministre, pas pour longtemps, sous Charles X (1829).
(2) Voir sur ces événements l'ouvrage de A. Rilliet, Histoire
de la restauration de la république de Genève. 1849.
(1)
mais
Il
il
LA FIN DE LA MÉDIATION
France, Genève n'avait qu'une ressource
d'appartenir à la Confédération. C'esl
ployèrent, dès
la
premier jour,
1<'
république,
qui
Amy
des Arts
Bâle.
Ils
el
y virenl
rode, Stein.
quoi s'em-
à
aux
alliés
Pictet,
Les députés allèrenl à
Saladin.
ministres, Metternich, Nessel-
les
Le ministre de
dans un langage expressif
la Suisse.
c'était
restaurateurs de
Les
envoyèrenl
:
Prusse, Stein, leur dit,
:
«
faut vous coller à
Il
C'est ce qu'ils firent.
Cette union de Genève avec la Confédération fut
un mariage de
raison. L'inclination n'y entra gvu
car l'oins de Berne
a
quelquefois des manières un
peu rudes. Mais Genève s'en tienl
n'a pas envi." de demander Le divor<
Disparut
aussi
Le
à
département
Occupé par un corps autrichien
L'alliance,
du
Simplon.
en
qui
et
délog
quelques troupes italiennes envoyées par Murât,
le
Valais recouvra Bon indépendance avec autant
d'enthousiasme
demanda,
qu'il
aussi, à
Lui
tion, qui s'accrut
en avait
mis
faire partie
à
de
Dès
Le
11
Confédéra-
la
de trois cantons nouveaux en 1815.
L'Acif de médiation ne survécut pas
étrangère
perdre.
la
L'invasion
à
mourut du désordre qui L'accompagna.
29 décembre L813, une Diète de quatorze
e1
Cantons, réunie
à
Zurich
par Rein-
présidé*
(1). et
hanl. déclara r ^cte de L803 supprimé,
et
adopta un
Concordat qui servit de Constitution provisoire au
pays,
'Mi
attendant
La
rédaction
(i) Zurich. Bâle, dchafTouse. Qlaris, Fribour
ippenxell, s, uni i.iii. '{< m. rhurgovie,
quera abstent ion d€ Borna.
i
i
\
nouveau
d'un
-
hwitx,
>n
Z
remar<
NAPOLÉON ET LA SUISSE
286
Pacte fédéral.
Esprit
instruit
d'Etat formé par l'expérience,
que ce pacte nouveau reposât,
et
avisé,
homme
Reinhard voulait
comme
celui de 1803,
sur l'indépendance des Cantons, l'égalité des droits,
la
bonne administration de
la justice, le souci des
besoins intellectuels, etc.
Le
par
patriciat bernois s'y opposa, et fut soutenu
les
cantons aristocratiques, auxquels se
gnirent les petits cantons. Ceux-ci, en
joi-
effet, se flat-
taient de reprendre les bailliages italiens, qui ne
sentaient pas
et qui se
le
besoin de renoncer à leur liberté,
montrèrent disposés à
comme Vaud
et
l'Argovie.
la défendre, tout
Partout
les
anciens
partis dépossédés voulaient ressaisir leur influence,
ou quelque portion de leur territoire.
Zurich, maintenue par le Concordat du 29 décembre dans les fonctions de Vorort, et chargée de
leurs privilèges
la direction des affaires fédérales,
essaya de gou-
verner au milieu du désordre. Elle avait groupé
autour
d'elle des
Schafîouse
;
cantons éclairés,
impartiaux,
comme
comme
Bâle
Appenzell et
et
les
Grisons, et les cantons menacés, Vaud, Argovie,
Thurgovie, Tessin et Saint-Gall. Saint-Gall était
réclamé de nouveau par l'abbé Pancrace Forster.
Mais Berne avait
attiré Fribourg, Lucerne, So-
leure, les petits cantons, et réuni
une contre-Diète
à Lucerne, présidée par l'avoyer de Lucerne, notre
ancien ami
Rùttimann. Le pays
était
dans une
agitation extrême, qui dépassait ce qu'on avait
vu
en 1802, et que l'on revit seulement lors du Son-
derbund de 1847.
LA FIN DE LA MÉDIATION
2s7
Aussi bien, ces querelles ne se renfermaient p
dans les limites du pays. Elles débordaient au
•dehors.
Pendant
marche des
la
en France,
alliés
le quartier général des souverains était escorté de
députés suisses de différents cantons qui essayaient
de gagner
Alexandre,
soit
A
passions et à leurs intérêts.
retrouvait
les
Tagés.
On
tenaces,
actifs,
entier
.suis obligé
On
Troyes,
jamais décou-
sa
à
me
ministre prussien,
le
haine contre nous, écrivait
femme, avec quelque dédain
pouvoir
à
avait autre chose à faire que de s'occuper
de leurs petits débats. Stein,
tout
chacune des grandes
Chaumont,
étapes, à Langres, à Vesoul, à
•on
l'Autriche à leurs
soit
la
bien à ces gens-là.
respectables,
Ils
je
pour
visuel
vouloir
de
s.
du
sont honnêtes, sensés, éclairés,
d'un commerce
el
J'avoue que
portée de ces petites affain
s'empêcher d'ailleurs
ne peut
sa
mon rayon
de contracter
mettre à
«
:
a
forl
agréable,
i
Alexandre, trompé naguère par Metternich, dr-
désormais inattaquable. Toujours assisté
Jomini, son aide de camp, conseillé par La
ue niait
de
Harp e, sou ancien précepteur, qui
à Langres,
exactement
renseigné
lait
avec beaucoup de zèle
ces
intrigues,
comme
table
et
Alex andre en
Napoléon.
fait
lenait
avail
ses preuves.
dix-neuf Cantons,
tique.
Il
modérée qui
qui avait
«le
et
et
il
rejoint
par Capo d'Is-
qui continuait de résider à Zurich
tria,
et
l'avait
et
se
clairvoyance parmi
arrive à
était
pour
la
gagna
penser
politique équi-
inspiré L'Acte de
Il
démê-
L8
voulait maintenir
les alliés à
l<
a
cette poli-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
288
Dans une note du 26 mars 1814,
trois souverains
alliés
les ministres
des
(Russie, Autriche, Prusse),,
déclarèrent au gouvernement de Berne
«
qu'ils
ne
reconnaîtraient l'existence politique de la Suisse-
qu'autant que sa Constitution fédérale serait basée
sur sa division en dix-neuf cantons, qui en fait le
fondement depuis 1803 ».
y
Devant cette déclaration, Berne s inclina. Le
6 avril, les deux Diètes rivales s'unirent à Zurich
pour n'en former qu'une seule, qui dura jusqu'au
13 août 1815, et qu'on appela la longue Diète (die'
lange Tagsatzung), en souvenir, sans doute, du
Long Parlement d'Angleterre. Le gouvernement
continua d'être exercé par Zurich, et la Diète,
après avoir été présidée par Reinhard, le fut par
Conrad Escher (de la Linth), et enfin par David de
Wyss, bourgmestre de Zurich (1).
Mais
travail
les dissensions intérieures continuèrent, le
de
la
Constitution traîna,
la
prospérité
Et les historiens de la Confédération conviennent eux-mêmes que la période de
la Longue Diète fut une des plus confuses et des plus
matérielle languit.
stériles
de l'existence nationale.
Voilà ce que la Suisse avait gagné à ce qu'elle
appelait sa délivrance.
Le noble et bienfaisant Conrad Escher mourut brusquement
12 octobre 1814, emportant les regrets du canton de Zurich et
de la Suisse tout entière.
(1)
le
.
CHAPITRE IX
LA
ET
SUISSE
CENT- JOURS
LES
NOUVEAU PACTE FEDERAL
LE
(1815)
Pendant que la Suisse demandait à la
Diète une Constitution politique el
paix
1«*
tombé,
rieure, l'Empire était
el
La
in
France rendue
aux Bourboi
La
Suisse salua avec joie
avec
liens plus étroits L'unissaient
France qu'avec
tion.
Si
devait
elle
quillité,
devait
elle
soldat
le
Restauration.
la
parvenu de
Napoléon dix
à
à
mais
vieille
La
1
I
Révolu-
La
ans de
tran-
monarchie Légitime de
La
Longues années de protection, d'alliance
de
et
-
vices.
I
>èa
que
L'Empire,
éral
Le
»
lonseil d<
écrivit
il
ainsi
Lu
Le
nia
Le
i
ne eut appris
Le
trône de ses
6 mai,
La
les
féliciter <lu
p<
I
Il
I
i
le
Diète députa <
crivit
i
bute de
retour de
avril).
Et
il
présenter,
Lui
son dévouement
Paris,
de Mulinen, Redinget Monod;
\\
La
au comte d'Artois, Lieutenant
colonel de Graffenried pour
qu'au Roi,
spéciale,
l
i.i
du royaume, pour
famille but
envoya
I
Lui-même aux
l
en miss
et
l<
rouabli
20 r
-
l
NAPOLEON ET LA SUISSE
290
tons, de ce haut et noble style, qui était
marque de
la
maison de France
comme
la
:
«
Très chers grands Amis, Alliés et Confédérés,
«
Ramené
sur le
trône
de nos ancêtres, nous
y apportons les sentiments d'affection qu'ils avaient
constamment témoignés au Louable Corps helvétique, et notre but sera toujours d'entretenir avec
lui les plus
intimes relations de bon voisinage et
Nous connaissons le noble caractère des
Suisses. L'Europe a vu leur courage, nos pères ont
éprouvé leur dévouement. Tous ces titres à notre
confiance ne s'effaceront point. Nous voyons dans
d'amitié.
vos Cantons
les
plus anciens alliés de la France, et
nous chercherons toujours à leur donner des preuves
de l'intérêt que nous prenons à leur bonheur, de
notre bienveillance et de notre affection.
«
Sur
Une
qu'il
ce, etc. »
autre lettre, du
même
jour, leur annonçait
avait choisi Auguste de Talleyrand
ambassadeur auprès d'eux. Enfin,
de Genève,
le
général Mallet,
le
était chargé de négocier
nouvelles capitulations militaires.
général de Castella,
des Suisses (dont
le
nommé
comme
avec eux de
En
attendant,
inspecteur général
comte d'Artois
était
devenu
colonel général), s'occupa de réorganiser les quatre
régiments, sortis de la convention de 1803, et main-
tenus par
celle
de 1812.
A l'ambassade
de Suisse à Paris,
taire de légation, Tscharner,
le
premier secré-
remplaça Maillardoz,
LA SUISSK KT LKS CKNT-JOURS
291
compromis par son attachement pour Napo-
trop
léon.
Auguste de Talleyrand
en Suisse,
comme
fut satisfait de retourner
ministre de Louis XVIII, puisque
monarchie légitime avait conservé
préférences. Mais il n'y retrouva pas
la
ses secrètes
la situation
qu'il avait laissée (1).
D'abord, au
lieu
de la tranquille unité que pré-
sentait naguère la Confédération, c'était le désordre
deux
suscité par
pagée, au sein
partis rivaux, et la division pro-
même
campagn»
Le comte Auguste
des Cantons, entre
les
villes
et les
•
écrivait de Zurich, le 30 juillet,
après avoir repris possession de sa charge
«
:
Votre Altesse aura vu, par mes dépêches, la
situation des affaires
grissenl
Les esprits
eu Suisse.
B'échauffent de plus eu plus.
el
s'ai-
Berne ne
se désiste en rien de ses prétentions but L'Argovie,
et l'Argovio,
s'appuyant but
Russie
reurs de
Les
paroles des
empe-
d'Autriche, paroles confirmées
el
par leurs ambassadeurs, ne veut rien céder.
La Suisse
«
partagée eu deux partis
es1
Lucerne, Soleure
If
.!,•
les
Déments de
i
-i
nomination
le
trouva
de
i
la
Lucerne
Ferté-Saint
-'t
goui
Les
de Soleure
v.ii In
(Loiret
Uexandre possédait une
Restauration
mourut en
crainte «liront
La
Fribourg,
illeyrand. né en
la
el
l'Argovie. Le premier paraîtrait plus puis-
sent que l'autre; mais
ion frère
Cantons soutiennent
les Qouveaui cantons
Petits
bernois; Zurich
parti
(••lui
«'t
Friboui
:
I
dam
1776, fut
plusieurs
Uexandre,
dépub
pet,
préfet
départements, enfin diplomat
de
NAPOLÉON ET LA SUISSE
2JS
campagnes ne marchent pas d'accord avec
eux, rend les forces à peu près égales des deux côtés. »
que
les
(A. E.,
t.
496.)
Puis, au lieu d'être,
comme
naguère,
le
premier
personnage du corps diplomatique, notre ambassadeur était relégué au second plan, par la prépondérance de l'Autriche, de la Russie et de l'Angleterre.
M. de Lebzeltern, envoyé à Rome, avait été
remplacé par ce baron de Schraut, que le comte
Auguste n'aimait pas, et dont la fortune de l'Au-
La
triche avait redoublé l'orgueil et la suffisance.
Russie, qui n'avait pas eu de ministre en Suisse,
y
avait maintenant le sien. C'était le comte Capo
d'Istria, conseiller influent
d'Alexandre, diplomate
habile et instruit, qui se chargeait de légiférer en
Suisse,
avant d'administrer la Grèce affranchie
C'est,
en
effet,
Capo
d'Istria qui avait
(1).
reçu la
mission de surveiller les débats constitutionnels de
la
Diète,
d'aider à la confection
et
Pacte fédéral, dont
elle
du nouveau
poussait péniblement
le
travail.
Enfin, l'Angleterre, exclue de la Suisse depuis
quinze ans, y avait repris pied avec d'autant plus
d'ardeur qu'elle avait à reconquérir le terrain
(1)
Capo
d'Istria (Jean
Suisse lui valut
le
de),
né à Corfou
droit de bourgeoisie à
en 1776. Son rôle en
et dans le canton
Genève
de Vaud.
Plus tard, les services qu'il rendit à la cause de l'indépendance
nellénique lui méritèrent d'être élu président de la nouvelle république (1829). Victime des rivalités politiques, il fut assassiné à
Nauplie en 1832. Homme de grand talent et de noble caractère.
LA SUISSE ET LES CENT-JOURS
perdu.
Elle
représentée
était
par
293
Stratford
sir
Canning, parent du grand ministre, que sa compétence dans les affaires de la Suisse appela à figuier
au Congrès de Vienne.
Aussi
bien,
instructions
les
Talleyrand
de
le
condamnaient presque à l'effacement.
Au
de
lieu
avec plus de souplesse, la
ressaisir,
tutelle exercée
par Bonaparte
et
qu'auraient rendue
longues relations du pays avec
facile les
mai-
la
de France, Louis XVIII, prudent et circonspect,
peu confiant peut-être dans la solidité de son trône
nouveau, exagérait la discrétion. Les instructions
de Talleyrand lui prescrivaient de garder une
extrême réserve, de ne s'immiscer en rien dans la
politique
intérieure du pays, et de se borner à
marcher d'accord avec L'Autriche. Or, la politique
du baron de Schraut était équivoque, et L'Autriche,
avec
de concert
L'Angleterre,
ne
cherchait
qu'à
ruiner notre influence pour y substituer la sienne.
Lo corps diplomatique avait quitté Berne pour
Zurich, où se tenait
Celle-ci
était
Diète.
composée, connue
de députés dont
baient,
la
la
plupart
pour Zurich,
hard, Usteri
el
Les
précédent
nous sont
avec
le
président
pour Lucerne, l'avoyer Rûttimann
les
et
et
Fischer;
Pfyffer; pour
deui anciens Landammanns, Gluti
Grimm; pour
pour
Rein-
Finsler; pour Berne, L'avoyer F
déric de Mulinen, les conseillers Sturler
Soleure,
famili<
Fribourg,
le
fougueux
et
Montenaoh;
Wieland; pour Appenzell, L'inévitable
Zellweguer; pour Sohwits, Alola
Reding; pour
Bftle,
NAPOLÉON ET LA SUISSE
294
Glaris, le
Landammann Heer;pour
dont
Sidler,
Zug,
le
jeune
discours avait fait tant de tapage
le
pour Vaud, H. Monod, Jules Muret, Secretan; etc. Il y avait, dans cette Assemblée, du talent, de l'expérience, de la bonne volonté, et cependant l'œuvre législative n'avançait pas. Il fallut
l'approche du Congrès de Vienne pour l'activer.
en 1811
A
;
plusieurs reprises,
pour
laisser le
champ
sion. Enfin, elle se
la
Diète s'était ajournée
au travail de la commisréunit le 9 septembre 1814, pour
libre
délibérer sur le projet définitif qui lui était présenté.
Après plusieurs heures de discussion, elle l'adopta
pour avoir été long à venir, il n'en était pas moins
:
fort
mal venu.
que de nombreux députés avaient
demandé l'organisation d'un pouvoir central assez
fort. Les Cantons avaient tenu à recouvrer leur ancienne souveraineté, et le Pacte n'était, suivant
l'expression officielle, qu'un contrat d'alliance de
vingt-deux Etats indépendants, n'agissant en commun que pour les affaires extérieures et le maintien
C'est en vain
de l'ordre intérieur.
On
il
avait supprimé la charge de
Landammann
;
ne restait qu'un chancelier et quelques magis-
trats nécessaires.
les
On
avait
cantons directeurs ou Vorort
Lucerne. Et la Diète de la
sait
ramené de
:
six à trois
Berne, Zurich,
vieille Suisse reparais-
avec son cortège d'instructions, de protocoles,
de formalités qui entravaient la marche des affaires
et retardaient les décisions importantes.
cipe de la souveraineté
Le
prin-
cantonale était poussé
si
LA SUISSE KT LES CENT-JOURS
198
chaque cant<»n
loin qu'on laissait à l'arbitraire de
et sa Constitution particulière, et la conclusion des
capitulations militaire
En
revanche,
les privilèges
de
naissance étaient
La
partagés,
rétablis, les droits politiques inégalement
des cultes oubliée,
la liberté
l'instruction publique
el
Sans être grand
livrée à l'abandon.
vait mesurer la différence qui séparait
médiation ce contrat
L n>-
informe,
on pou-
clerc,
l'Acte de
«le
de difficultés
r
et de querelles oouvelli
Talleyrand écrivait,
«
La
crainte
la
19 septembre
ae
qu'elle
rativement par
Puissances,
les
quelque sorte malgré
regarder
«
elle,
le
content.
n'esl
comme
Votre
du Congri
pas
constituai
se
avant cette époque, que son sort ne
aucun canton
:
pressée par L'approche
Diète,
dans
et
le
décidé impé-
lût
enfin accepté, en
a
Pacte fédéral, dont
On
ne peul donc pas
bien stable l'ordre de choses actuel.
Altesse
sera
peut-être
qu'an
étonnée
bout de huit mois de séances
la Diète n'ait pu pardonner
venir à se
une bonne Constitution, ou, au
une
moins,
Constitution qui convint à la grande
majorité de
Il
la
Suisse.
En
voici les raisons.
essaie de les déduire,
mais
il
y
qu'un long mémoire, anonyme, placé dans
respondance,
et
qui
explique
de l'embarras où
Be
très
débal
moins
réussit
b
judicieusement
tait
le
paj
mémoire «lit. en parlant du régime fondé en
si brusquement détruit, et si mal remplacé
b.
I
1>
:
«
...
Buisse
On
étail
peut
son
soutenir que
meilleur
l'Acte de
ouvrage
(à
médiation
Napoléon),
NAPOLÉON ET LA SUISSE
296
parce que la stabilité du repos intérieur de la Suisse,
s'accordant avec ses vues politiques, cet acte avait
concilié tous
les
intérêts avec impartialité et sa-
gesse...
«Les puissances alliées, en entrant en Suisse, commirent une faute énorme en déclarant annulé l'Acte
de médiation. Elles ne virent pas que les Suisses,
ayant à maintenir le droit national de neutralité,
refusaient de s'allier avec elles, parce qu'ils étaient
contents de l'Acte de médiation, et laissaient violer
leur droit national, parce qu'ils étaient mécontents
du Médiateur.
«
Les puissances
alliées, se
succès contre la France,
méfiant encore de leurs
mal informées de
l'état des
choses, et séduites par quelques mécontents, crurent
un parti au lieu de la nation.
s'aperçurent promptement de leur erreur.
devoir s'attacher
revinrent
avaient
sur
Elles
engagements
des promesses données toutes les
leurs
été pris,
Mais
Elles
pas.
des
;
craintes, toutes les espérances ont été réveillées.
«
Voilà
la véritable cause de
l'incohérence des
derniers événements. Les Suisses, placés dans une
comme
situation analogue à celle de 1802, ont été,
alors, incapables
de s'entendre.
une intervention étrangère
l'ouvrage de 1814 ne vaut pas
«
Au
Il
et,
a fallu de nouveau
jusqu'à
présent,
celui de 1802.
milieu de toutes les prétentions anciennes
et nouvelles,
au milieu des dissensions
et des dé-
fiances générales,
à la veille d'une guerre
un nouveau Pacte
fédéral a été adopté par la Diète
helvétique.
Il
est obscur, rapiécé, incomplet.
civile,
Il
n'a
LA SUISSE ET LES CENT-JOURS
pas encore l'assentiment de tous
n'empêchera pas
la
son complément
guerre
les
civile, s'il
Congrès de
au
297
Cantons.
ne reçoit
Vienne,
Il
pas
et
s'il
n'est pas garanti par toutes les puissances. Etc. (1).
Le Congrès de Vienne
septembre
s'ouvrit le 22
1814.
La Diète y
Montenach de
pour
Fribourg.
rie
avec des instructions
avaient tenu
Bâle,
de
Confédération
la
tes.
Mais
el
Cantons
Les
égalemenl représenter par
taire
s'y
à
Wieland
el
affaires générales
les
Reinhard de Zurich,
avait député
des députés particuliers chargés de soutenir leurs
intérêts ou Leurs réclamations.
Berne avait
choix de Frédéric de MulineE
fait
de Zerléder. Elle
réclamait
simplement
tout
et
l'Ai-
u\
Vaud, et son ancienne souveraineté sur
des pays indûment
affranchis.
Mais PArgovie
avait pour champion L'ancien ministre Rengger,
qui déclarait
Castlereagh
à
Laisserait
incorporer
nettes
Et
>.
<jut>
L'Argovie ne
Berne que par
à
Yainl
«
baïon-
par César de La
défendu
fut
Les
Harpe, aidé de Jomini, dont L'empereur Alexandre
ne se séparail plus.
Les Petits Cantons réclamaient
liens
Les
:
Grisons, Ratzuns
N( ufchatel
fédération.
et
Le
Valais,
Genè ve,
la
et
Leur
Les bailliages ita-
Valteline; Gen(
annexion
représentée
par
à
La
Pictet
Conde
Rochemont, demandait en outre un accroissement
de territoire. Ces rivalités Be faisaient
Mémoire sur
(l)
députa
i
•
\
1
1
«
>
r
i
les
>
me
événements
-
-
\
i
.
cjui
so
ml
jour autour
NAPOLEON ET LA SUISSE
298
du Congrès, comme naguère au quartier général des
alliés
désarmaient toutefois devant la table
elles
;
de l'ambassadeur fédéral à Vienne, l'aimable et
hospitalier baron de Muller.
On
sait
qu'il se
comment
travaillait
décida à travailler.
chaque question
:
Congrès, lors-
le
avait été formé pour
Il
affaires d'Italie,
d'Allemagne, de
Suisse, etc., des comités particuliers
composés des
Etats intéressés et de puissances conciliatrices.
Les
affaires de Suisse étaient
Le comité chargé d'y
portantes.
sembla pour
y
la
première
fois le
les
plus im-
travailler
s'as-
On
12 novembre.
avait fait entrer l'Autriche, la Prusse, la Russie
et l'Angleterre.
Il
parmi
fallut
même
On
pourtant
n'y avait oublié que la France.
lui faire
une place, sur
la
demande
des cantons les plus réactionnaires, Berne,.
Fribourg, Lucerne, qui avaient avec nous, à cause
des régiments
anciennes et
capitulaires,
les
les
relations les
plus
plus étroites.
Cette place, on la donna au duc de Dalberg,
dévoué de
auxiliaire
la
politique
de Talleyrand.
Or, Talleyrand, sur les affaires de la Suisse, partageait
entièrement
quand on
vit,
Talleyrand
le
les
idées
d'Alexandre.
Aussi
après Alexandre, Talleyrand, et après
duc de Dalberg
se déclarer contre le
retour à l'ancienne Confédération, prendre la défense de
Vaud, de l'Argovie
et
du Tessin,
et
réclamer
maintien des dix-neuf cantons conservés par la
Diète, alors Berne et ses alliés finirent par céder
le
et
il
ne s'agit plus que de trouver des dédommage-
ments territoriaux
et
pécuniaires.
On donna
à
1
LA SUIS8K ET LES CENT-JOURS
299
Berne l'ancien évêché de Bâle (Porentruy) el Bienne.
Elle se contenta d'une somme d'argent pour reconnaître la liberté de
Le Congrès
son
adopté par
la
d'Argovie.
et
prononça
se
Acte final,
Vaud
20 mars 1815. Dans
le
reconnut
il
le
d'alliance
contrai
Diète, l'intégrité des dix-neuf can-
tons et l'accession des trois cantons nouveaux de
Genève, Neufchâtel
et Valais.
Il
lui
déclaré que
la
Confédération recevrait plus tard un acte particulier
consacrant
la
reconnaissance et
de
la garantit'
sa neutralité.
C'est ainsi que la Suisse alla chercher une constitution
la
el
paix à Vienne,
•chercher l'une
Mais
ravant.
el
l'autre
l'Acte
à
comme
elle était
allée
Paris douze ans aupa-
de 1815 ne valait
pas
««'lui
de 1803.
Elle était cependant
limites
rétablie dans ses anciennes
assurée d'uni' nouvelle existence, lorsque
el
Napoléon
débarqua
inopinément de l'Ile d'Elbe.
Quelle attitude allait-elle prendre à l'égard de bob
ancien Médiateur?
*
*
*
de remettre la main sur la
Napoléon
Suisse, mais Talleyrand (l'ambassadeur) refusa de
le
Bervir.
Le
nistre
de Vicenoe (Caulaincourt), redevenu mi-
<\\\<'
des
30 mars,
à
qui les met
et
relations
extérieures,
avail
adressé,
le
nos agents diplomatiques, une circulaire
I
ail
en demeure de choisir enf
l'Empereur, entre
la
cocarde blanche
et
re
le
celle
1
que
NAPOLEON ET LA SUISSE
300
reprenait le pays. Talleyrand répondit, simplement
:
Monsieur le duc, je m'empresse de répondre à
la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur
de m'écrire, en date du 30 mars.
« Toute ma vie, j'ai été fidèle à mes serments,
à mon devoir. Le roi Louis XVIII m'a accrédité
auprès des Suisses. Lui seul peut me rappeler.
Agréez, je vous prie, etc. Auguste de Talleyrand. »
(De Zurich, le 4 avril. A. E., 498.)
Il fut destitué et remplacé par Félix Desportes,
«
notre ancien ministre à Genève sous
le Directoire.
Ce démocrate fougueux avait été calmé par
le
accommodé de
la
Consulat, et son civisme s'était
préfecture de Strasbourg, où
1815,
il
trouva 1814.
le
ne put occuper son nouveau poste, et Tal-
leyrand n'eut qu'à laisser passer
Il
En
rompit
ment de
d'ailleurs toute relation
les
avec
événements.
le
gouverne-
envoya désormais sa
correspondance à Gand, où le comte de Jaucourt
«
l'usurpateur
»
et
dirigeait la politique de Louis
Il
demanda à
la Diète
XVIII.
de ne laisser pénétrer dans
pays aucun agent de « Bonaparte ». Comme il
l'écrivait au duc d'Angoulême, alors dans la vallée
du Rhône, il redoutait le souvenir de l'Acte de 1803
et les sympathies qu'il avait laissées pour Bonale
parte.
L'Acte de médiation, on ne peut se le dissimuler,
est regretté par la majorité des peuples de la Suisse,
et les gouvernements sont très médiocrement con«
tents de l'état actuel des choses.
«
Les
nouveaux cantons sur
lesquels
l'empe-
LA SUISSE ET LES CENTJOURS
301
reur Alexandre compte et doit compter
le
qu'il a le plus protégés, seront, sans contredit,
la
ceux
moins ses vues magnanimes.
Bonaparte envoie seulement 10 000 hommes sur
qui seconderont
Si
plus,
frontière
le
d'un de ces cantons,
ils
abandonne-
ront bientôt leur père adoptif pour celui qui
a donné
le jour.
Bagdad
(1),
Le bon Docadi, dans
pardonnez-moi,
leur
Calife de
le
monseigneur,
cette
comparaison, peut seul donner une idée de l'effet
que produit, en Suisse comme en France, le nom
de Bonaparte. Etc.
»
(Du
Ses craintes n'étaient
pays
<lf V;ni<l.
7 avril.)
pas fond-''-. Sauf dans
qui nous devail sa liberté
avait, en revanche,
e1
dans
Napoléon,
bien d'autn
if
ce pays qui resta, jusqu'au bout, fidèle à
en Suisse
qui noua
e1
donné des soldats comme La
Harpe, Reynier, Jomini
l'opinion
Le
s'était
entièrement
retournée
contre L'ancien Médiateur.
De-
Le
L2 mars, en
Napoléon,
La
Cantons pour
prescrire
les
débarquement de
adressé une circulaire aux
apprenant
Diète avait
Le
informer de L'événement
Les
mesures militaires
Les
plus
Leur
»'t
urgentes.
ordonna ensuite La levée d'un contingent <le
000 hommes, <|ui fut placé bous Le commandement du général Bachmann. Enfin,
elle
Elle
L<
que ces mesures étaient
déclara
sives
i
et
destinées
à
protéger
!«
purement défenntre
p
tout
>rdre intérieur.
Elle
approuva
les
colonels des régiments Buiss
omique de Boleldieu, donn<
obtenu un p^and
en
i
s
NAPOLÉON ET LA SUISSE
302
Paris qui refusaient tout service à Napoléon et
réclama leur rappel. (Lettre du 28 mars, à Gastella.)
Sur la demande de Talleyrand et de ses collègues,
les ministres
entendus
elle
le
d'Autriche, de Prusse et d'Angleterre,
8 avril par sa commission diplomatique,
décida de ne laisser pénétrer ni séjourner sur son
aucun envoyé de Paris. C'est ainsi qu'on
interdit à Lucien Bonaparte de se rendre à Lucerne,
auprès du nonce.
C'est ainsi que le littérateur inofîensif Ginguené,
qui avait choisi ce singulier moment pour aller voir,
à Zurich, son ami La Harpe, se vit prendre pour un
conspirateur dangereux et entourer de précautions
territoire
vexatoires dont
il
nous a
laissé l'agréable récit (1).
Enfin, la Diète refusa nettement de reconnaître
Napoléon.
Le 4 avril, celui-ci s'était adressé officiellement
aux souverains étrangers pour leur annoncer son
retour, en expliquer les causes et proclamer haute-
ment
ses intentions pacifiques.
Caulaincourt avait écrit dans
collègues des
La
le
jour,
à ses
gouvernements étrangers.
Le président de
«
le
même
même sens
Et
la
Diète répondit
le
20 avril
Suisse ne peut, par la reconnaissance
gouvernement actuel de
la France, suivre
un
:
du
sys-
Cette relation, trouvée dans ses papiers après sa mort (1816)
longtemps inédite, fut publiée par la Revue des Deux Mondes.
(Une mission en Suisse, 1 er octobre 1860.) Elle donne bien l'idée de
l'effervescence qui régnait dans le pays, en juin 1815. Un mémoire
que Ginguené avait écrit pour La Harpe, mémoire sur l'état de la
France pendant les Cent-Jours, fut confisqué par les autorités.
Talleyrand en donne une copie.
y
(1)
et restée
LA SUISSE ET LES CENT-J0UR8
tème opposé à
de toutes
celui
303
puissances de
Les
l'Europe. Lorsque
la
aura retrouvé
bonheur sous un gouvernement
le
France, en paix avec elle-même,
stable et reconnu par l'Europe,
de
la Suisse sera rempli.
Allait-elle
que
garder
prêtait
lui
Le
vœu
le
plus sincère
»
neutralité? C'était
la
Talleyrand
(1). C'était
de— .'in
le
aussi celui
que
supposait Napoléon. Pourquoi cependant des arme-
ments qui semblaient si peu justifiés? C'était ce que
demandait Caulaincourt, dans une note à la Diète,
du 5 mai.
«
...
Cependant, on
fait
sont tous dirigés vers
Ils
quoiqui
ité
de son
des rassemblements
en Suisse des armements.
frontières de
Les
menacé
territoire ne soit
«l»-
troupes,
par
ni
nage d'aucune agitation... Quel peut être
armements
Frai
Le
le
but de
de ce> obligations d'honneur
»'t
gral itude par Lesquelles la Diète parait se croire
«
L'Empereur
refuse
Be
caractère offensif.
11
toujours
-
fidèli
aime
encore
à
croire
à
principes
et
y
ni
voisi-
«1»'
«-t
Li<
trouver un
que
la
Suis
ses intérêts Les
à
plus chers, voudra se maintenir dans une situation
neutre.
Enfin,
ne peut
il
présumer qu'elle
pu
ait
contracter L'engagement de s'en écarter. Quelles que
Boient
n'a
ses relations nouvelles, La situation
pas changé
La
et
Suisse n'a pu
d'aucune autre puissance,
pendance
(A.
E.,
il
t.
et
Le
ir
toul
i
i
use
sacrifice de son indé-
de -"H système de tous
$8.)
fair<
du p
Les
temps. Et<
NAPOLÉON ET LA SUISSE
304
Napoléon, Caulaincourt et Talleyrand se trompaient tous les
trois.
La
Suisse allait faire défection
Comme
et passer à l'ennemi.
l'Allemagne en 1813.
Le 13 mars 1815, à Vienne, en apprenant le débarquement de Napoléon, les souverains avaient lancé
contre lui une déclaration violente qui
«
hors des relations civiles et sociales
livrait
«
à la vindicte publique,
perturbateur de la paix du
Ce n'étaient
fallait
le
»
mettait
et qui le
comme ennemi
monde
».
que des mots, des gros mots.
là
y ajouter des
actes. Aussi,
Russie, de Prusse et d'Autriche signèrent
«
ayant pour but
en vertu duquel
le
maintien de
geaient à tenir constamment en
«
un
la
de
traité
paix
»,
puissances contractantes s'enga-
les
150 000 hommes,
Il
quelques jours
après, le 25 mars, les ministres d'Angleterre,
d'alliance
et
campagne chacune
tant que Bonaparte ne serait pas
mis absolument hors de la possibilité d'exciter des
troubles, de renouveler ses tentatives pour s'emparer
du pouvoir en France
l'Europe
Un
et
de menacer la sûreté de
».
plan de campagne fut élaboré chez
le
prince
de Schwarzenberg. Après d'assez longs débats,
fut décidé
il
que deux armées, l'une anglo-hollandaise
sous Wellington, l'autre prussienne sous Bliicher, se
réuniraient en Belgique, en attendant l'arrivée sur
le
Rhin des Autrichiens
et des Russes.
L'Autriche devait mettre sur pied deux armées.
L'une, dite du Haut-Rhin, sous
de
Schwarzenberg,
était
le
dirigée
commandement
contre
l'Alsace.
Elle était formée, avec les Autrichiens, des Bavarois
LA SUISSE ET LE8 CENT-J0UR8
Wurtembergeois
Badois,
Une
l'ancienne Confédération du Rhin.
s'avancer par la vallée de
La
le
commandement du
le
verser
Simplon
Le
France par
G<mi«
comme
en 1813.
Haute-Italie, sous
la
général Frimont. devail tra-
monl Cenis
le
e1
partie devait
Sarre; l'autre, franchir
pont de BAI*',
La seconde armée, dite de
Rhin par
le
Allemands de
autres
el
305
-
I
pénétrer en
et
Russes viendraient ensuite.
Le commencement des opérations,
au
fixé
l
,r
juin,
fut ajourné plus tard au 27.
Pour un
C'est a L'obtenir
la
Diète, dans
des puissances
«
le
concour> de
Dès
toute
La
allié*
Suis
la
énergique
el
a
reparu en Fran
déterminée par une volonté
si
défendre Bes frontières
à
prendre
el
écarter
tout genre dont l'Europe est
Les
Les
armes pour
désordres de
menacée par
Le
retour
usurpateur...
cet
((
Suisse
que tendait la \'<>trqui tut remise
séance du 12 mai, par les ministres
moment où Napoléon
Le
unanime
de
la
nécessaire.
était
à
plan,
pareil
DailS cette OllSe inattendue
et
BanS exemple,
la
Confédération helvétique, guidée par Bon antique
lovant.
L'Europe
et
a
et
d'elle
embrassé
La
de L'ordre Bocial. Elle
«pie le volcan
ser
jointe
i
et
jouir
la
Si,
neutralité
au
système de
cause du salul des peuples
a
Benti qu'aussi
Longtemps
rallumé en France menacerait d'embra-
de bouler erser
oiables dont
môme
Les
Le
monde, les avantages inap]
hautes Puissances aimaient
ion bien
seraient
et re,
toujours
à
voir
Bon indépendance, sa
précaires
<\
cxpows
NAPOLEON ET LA SUISSE
306
aux attaques de ce pouvoir illégal et destructeur
qu'aucun frein moral n'est capable d'arrêter.
«
Réunies par
le
même vœu
d'anéantir ce pou-
au Congrès de Vienne
ont proclamé leurs principes dans le traité du
25 mars, ainsi que les engagements qu'elles ont pris
de les maintenir.
« Tous les autres Etats de l'Europe ont été invités
à y accéder et ils se sont empressés de répondre à
voir, les Puissances rassemblées
cette invitation. Ainsi, le
augustes souverains dont
moment
est
les soussignés
venu où
les
sont chargés
que la Diète,
à la réception des présentes communications officielles, adoptera, par une déclaration authentique
d'accomplir
ici les
et formelle, les
ordres, s'attendent
mêmes
principes et réglera, de con-
cert avec les soussignés, les
mesures qui pourront
devenir nécessaires pour s'opposer au danger com-
mun (1). »
On ne demandait pas à la Confédération
déployer le même effort que les Puissances, mais
faire
de
de
appel à toutes ses ressources militaires et de
combiner avec
elles les
mesures exigées par
les cir-
constances.
La
Diète répondit qu'elle croyait assez faire en
défendant sa neutralité
et
défense une armée de 30 000
en consacrant à cette
hommes.
Déterminée à maintenir ce développement de
forces, la Suisse croit à son tour pouvoir attendre
«
(1) « Note remise à la Diète, par les ministres soussignés, dans la
séance du 12 mai Stratford-Canning (Angleterre), Krudner (Russie),
A. E., t. 498.
de Schraut (Autriche), de Chambrier (Prusse). »
:
—
LA SUISSE ET LES CENÏ-JOURS
307
Puissances qu'aussi long-
de la bienveillance des
-même leur secours,
temps qu'elle n'appellera pas
les armées respecteront son territoire. Des assurances à cet égard sont absolument nécessaires pour
<
tranquilliser le peuple
courage
L'engager à supporter avec
e1
Ellf n'en chargea pas
mestre
i
fardeau d'un armemenl considérable.
le
l'avoycr
ll«
de
président de Wyss,
le
Mulinen,
Berne,
et
de traiter avec
Bâle,
'!'•
moins
bourg-
Wieland,
ministres des
les
Puissances, « en réservanl toutefois aux Cantons
dmii
connaître définitivement
d'en
»
<l>
»'t
i
Le
«tonner
force à une transaction par leur ratification constitutionnelle.
négociations sortit La convention
D«- ces
ru vertu
«I»
1
Laquelle
les
Gantons, sauf
du 20 mai,
trois, Bâle,
Vaud, Tessin, qui s'abstinrent, adhéraient
tique des
alliés.
à la poli-
Cette convention comprenait sept
article
Pour remplir l'engagement de coopération
«
pulé
par L'article
précédent,
Suisse, qui a déjà mis sur pied
anise une réserve
promel
de
pour
30000 hommes
Les
soutenir au
constamment
tenir
corps d'armée suffisant
L'article
disait
et
La
«
Ban»
Lea
Art.
3.
qui
besoin,
front
pour empêcher
de ce côté toute entreprise «pu pourrait
opérai ions des
et
la
campagne un
en
pour garantir
contre toute attaque de V ennemi
2,
sti-
nuire aux
allié
Dans
Le
engagent
circonstances
mpatible avec
è
Le
l<-
même
l>ut.
Les
destiner aussi
permettront,
et
hautes
Puis-
Longtemps que
d'une manière
plan d'opérations générales, une
NAPOLÉON ET LA SUISSE
308
partie suffisante de leurs forces pour se porter, à
l'aide de la Suisse, toutes les fois que les frontières
seront attaquées et qu'elles réclameront secours.
«
Art.
4.
En
considération
des
secours
la Suisse s'engage à fournir de concert
les
avec
que
elles,
Puissances renoncent à former des établisse-
ments de routes
militaires,
onéreux sur son
territoire.
commun
Vintêrêt
de troupes
Suisse,
exigerait
d'hôpitaux et de dépôts
Dans le cas d'urgence où
un passage momentané
alliées à travers
quelques parties de
on recourra à l'autorisation de
Signé, les quatre ministres, et
la
la Diète. Etc.»
MM. de Wyss, Mulinen,
Wieland.
Le général autrichien de Steigenteisch fut envoyé
à Zurich pour y régler, de concert avec les autorités
fédérales, les mouvements de troupes dont la Suisse
Ce Steigenteisch était d'agréable
compagnie, instruit, lettré, poète dramatique à ses
heures. Mais tomber de Napoléon à Capo d'Istria,
allait être le théâtre.
puis de
Capo
d'Istria à Steigenteisch, c'était bien
preuve que la Suisse ne s'appartenait plus.
En attendant et pour expliquer sa conduite, la
Diète adressa la proclamation suivante à l'armée
la
fédérale
«
:
Lorsque nous vîmes
Suisse
compromis par
grand
et plus
le
repos et la sûreté de
la
événements qui se passaient en France, nous vous appelâmes aux armes.
Vous êtes accourus pleins d'ardeur. Vous avez volé
aux frontières de la patrie. Soldats, un danger plus
les
pressant la menace aujourd'hui. Le
chef actuel de la France, celui contre lequel s'est
LA SUISSE ET LKS CENT-J0UR8
formée
ligue
la
redoutable
puissances
des
péennes prépare toutes ses forces
«
La Confédération
euro-
(1)...
accédé
a
30»
à
sainte
cette
non pas pour faire La guerre aux habitants
de la France, dont elle reste toujours l'amie e1
auxquels elle souhaite une félicité durable. Mais la
alliance,
Suisse, si près
pour
-«'H
du danger,
n'étant
et
propre territoire, ne peul
l'application de son
plus assurée
nullement, par
système de neutralité, rester
dans l'inaction ou l'insouciance
l'approche d'une
à
crise aussi redoutable.
«Vous devez
donc, soldats confédérés, ainsi que
nous en avons contracté l'engagement
autres
Puissances
envers
alliées,
votre énergie et votiv valeur notre frontière
de
la
les
vous devez couvrir par
«lu
i
comme
France, la seule que nous envisagions
menacée. Vous devez repousser toute attaque dirigée
contre
elle.
honorable
Telle est, braves Bis de
Sachez
destination.
la
patrie, votre
l'apprécier
et
la
remplir. Etc.
«
Donne
Zurich,
a
«
/.
le
Au nom
bourgmestre
«le
<ln
1).
l
1S1
10 juin
la
1
)ietr
fédérale
canton de Zurich,
Wl
ni
Le chancelier de
/</
<
:
p
B8.
n
'onft
:
MOI --ON.
Pendanl que toute l'Europe B'armait contre
Napoléon
»ii
(1)
en était arriva
Médiateur, entouré nn
»
une
déployait
»
activité
ne plus prononcer
I"u-n
l<
lui,
extraordinaire.
le
NAPOLEON ET LA SUISSE
310
Secondé par l'habileté de Davout et le patriotisme
de Carnot, en deux mois il avait refait une armée
des troupes éparses laissées par la Restauration et
mobilisé une partie de la garde nationale. Toutefois,
parvint à réunir était insuffisant contre
l'effectif qu'il
le
au
million d'ennemis dont
il
était
menacé. L'armée,
ne s'élevait qu'à 270 000 hommes,
1 er juin,
et,
compter que sur
150 000 hommes de gardes nationaux (1).
Il était instruit du plan des alliés. Contre les deux
armées de Belgique, il prépara une armée du Nord,
vers
le
on
15,
qu'il se chargeait
ne
pouvait
de conduire lui-même.
A l'Autriche
opposa une armée du Rhin, chargée de couvrir
l'Alsace et dont il donna le commandement à Rapp ;
et une armée des Alpes, dont le commandement fut
donné à Suchet. Entre le Rhin et les Alpes, un corps
il
dit oV observation fut confié à
Lecourbe. Lecourbe,
injustement tenu à l'écart pendant tout l'Empire et
dont les services auraient été précieux, était chargé
de défendre
et le
les
débouchés de
la Suisse
Son quartier général
Jura.
par
les
Vosges
était Belfort.
gauche s'appuyait à Huningue, sa droite au
l'Ecluse, et
il
devait se
relier,
suivant
Sa
fort
les circons-
du Rhin, soit à celle des Alpes.
tandis que Napoléon lançait, du camp
tances, soit à l'armée
Le 14
juin,
d'Avesnes, la fameuse proclamation qui se terminait ainsi
moment
:
«
est
Pour tout Français qui a du cœur, le
venu de vaincre ou de périr », la lutte
commençait sur
(1)
les Alpes.
Sur cette période et sur l'effort militaire des Cent- Jours, voir
pages de M. Henry Houssaye, 1815.
les belles
LA SUISSK ET LES CENT-JOURS
Le général Dessaix, chargé de couvrir
311
Savoie,
la
Piémontais (l), marcha de
Chambéry sur Genève, où il n'entra pas, refoula
son pays Datai, contre
lea
l'ennemi
Anneinasse.
B'établil à
et
de nettoyer
Léman
bords du
1rs
y recul l'ordre
Il
jusqu'au
Valais
pour reconnaître les mouvements des Autrichiens
qu'on (lisail venir de la haute Italie. Il envoya
quelques troupes sur Thonon. Au delà de Thonon,
fllrs ïoirèrvut
p.-issage
le
<!•'
Piémontais. A Meillerie,
les
Dranse, défendu par
la
rencontrèrent
elles
un
de 700 ou 800 Autrichiens qu'elles disper-
parli
sèrent. Les prisonniers leur annoncèrent
hommes
corps de L2000
.(Tuii
Bubna, descendus du monl
le
Autrichiens
les
Cenis,
la
de
Dessaix ramena
Les Autrichiens entrèrent
troupes eu arrière.
dans Genève
l'avant-
tourné par
d'être
débouchaienl
où
Tarentaise
qui formait
De peur
Frimont.
garde de
marche
la
alors qu'en
28. C'est
apprenant
la
défaite de Waterloo, Suchel signa un armisti<
D'après
plan général, l'armée de Schwarzenberg
le
ne devait entrer en France que vers
nouvelle de Waterloo
Le 23,
le
lit
la
il
feld-marécbal
Sarre, à Sarrebruck,
le
se
et
'
i
à la
H
saix, né
fameu
e
m pal
>
li
en
Thonon
ion
i
al
s"
l.
Upea
enfanta d
la
porta
Rapp,
corps de Colloredo, celui du prince
Hohenzollern-Hechingen
i
i
l«
Lauter, derrière laquelle l'attendait
la
Le 25,
laine
27 juin. La
bâter Bes mouvements.
corps des Ba^ arois, avec
de Wrède, franchit
Bur
lui
le
Sa\
oie.
eo
lobrogi
» 1
-ii
Mort en
1
>-
réserve
la
et
t>ord
i
.
en
el
méde< m.
'
isionnaira
1814
avec
en
i
i
s
1
5
un
d< »
plu
pi]
<!«'
les
NAPOLÉON ET LA SUISSE
312
archiducs Jean et Ferdinand, étaient rassemblés sur
la rive droite
ils
du Rhin, aux environs de
traversèrent
Le 27,
quand
ils
le
ils
26,
autour de Huningue. Mais
poussèrent en avant,
Lecourbe dont
Le
fleuve entre Rheinfelden et Bâle.
se répandirent
ils
Bâle.
se heurtèrent
ils
à
essayèrent vainement de tourner
Devant les forces supérieures de Colloredo, Lecourbe recula sur Belfort, ne cédant le
la gauche.
terrain que pied à pied,
devant Souvarof,
bats de détail, où
comme
et livrant
il
avait fait autrefois
chaque jour des com-
ses troupes infligeaient à l'ennemi
des pertes sensibles. Sa résistance ne s'arrêta que
en vertu d'un armistice.
p Au Nord, sur la Lauter, pour être moins habile,
Rapp n'était pas moins heureux. Ces derniers combats de 1815, livrés après Waterloo, sont injustele
11
juillet,
ment
oubliés. Ils sont restés
l'éclat
de la défaite impériale
|
Cependant, la Suisse
comme
perdus dans
(1).
entière
était
en armes.
Jamais encore elle n'avait présenté un aspect militaire aussi imposant.
Elle avait mis successivement sur pied, depuis le
mois de mars, une armée de 36 000 hommes partagée entre les trois divisions Gady, Fiïssli, d'Afïry.
Gady
couvrait la frontière de Neufchâtel à Genève
Fûssli, la ligne de Berne à Soleure
;
;
d'Afïry, avec le
reste, était sur l'Aar, Enfin, les Suisses revenus de
France formaient une brigade de réserve sous
colonel Abyberg.
(1)
Voir Précis des opérations des armées du Rhin
1815. 1819, in-8°.
et
le
du Jura en
LA SUISSE ET LES CENT-J0U1
Le commandement
313
année avait
dévolu au vieux baron de Bachmann. ancien lieutenant-colonel au service de Louis XVI, puis général
de
cette
i
au service du Piémont, chef des troupes
de
la
récemment promu lieutenant généra] par Louis XVIII (1). On lui avait
Diètr dissidente en 1802,
comme
adjoint
avec
t. 'il;),
el
chef d'état-major Nicola-
Finsler,
de
comme quartierBerne, comme chef
Heer, de Glaris, en qualité de
L'artillerie et
I
Zurich
maître général, Luth«*rnau, de
de
d<
com-
missaire général.
armée n'avait pas eu L'occasion de
belle
tte
donner
mesw
Ba
Allait-elle se dissoudre Bans recueillir sa pari
lauriers?
Mais
Aux yeux
de
la
Le
plus >age.
de L'état-major pensait autrement.
un.' partie
l'odeur de
—
après Waterloo
Diète, c'était
de
elle
la
—
poudre
voulut
s'offrir
quinze
!
I
j<
d'une
campagne de France, à L'instar des al]
se mit en marche pour conquérir la Franche-
.t.-
Elle
Comté. Ce
On
pour
sait
de quelle importance
Il
:
^nr
lui
Barbam
i
était L'alné
fallait
y
Il
confiée
lit
de
un<
N
M.^t en
i
Le
trois
un
pn
cette
était
Burveillance du pont de Bftle
La
de L'Alsace.
.
drame.
Le
de Huningue en fournit
iffaire
I.
l'opérette, après
lut
officiel
et
La
pis
déf<
gique.
<
>n
gre.
Idats
comme
Lui et
NAPOLÉON ET LA SUISSE
344
dont
second fut tué à Iéna, étant colonel de hus-
le
sards
(1).
Successivement
marin,
volontaire,
officier,
il
dans l'armée une réputation particulière
de bravoure et d'énergie. Colonel du 48 e de ligne à
Austerlitz, il avait enlevé à l'ennemi 3 drapeaux et
s'était fait
4 canons. Général en 1809,
la campagne de 1812. Après
enfermé dans Stettin
du
débris
1 er
il
s'était signalé
celle
qu'il avait
de 1813,
il
dans
s'était
défendue avec
corps et qu'il ne rendit que
le
les
5 dé-
cembre.
Le 20 mars 1815
tement du Loiret.
Huningue (3 mai).
En
trouva commandant du déparC'est de là qu'il fut envoyé à
le
arrivant, dans le courant
trouvé la place fort délabrée.
La
du mois,
tête de
il
avait
pont qui
nous avait été accordée, en 1810, sur la rive droite,
n'existait plus. Le corps de place était à découvert.
Le général s'occupa d'abord de relever les ouvrages
et de faire passer dans la petite garnison l'ardeur
dont
il
était
animé.
ne disposait que d'environ 2 700 hommes, dont
115 canonniers du 1 er régiment, 53 canonniers sédentaires, 38 soldats du 6 e de ligne, quelques gendarmes,
Il
60 douaniers et 250 vétérans. Le reste était formé
de gardes nationaux mobilisés.
On savait Barbanègre capable de tenir jusqu'à la
(1)
Barbanègre (Joseph), né à Pontacq (Basses- Pyrénées) en
1773.
Mal vu de la Restauration, et pour cause, il fut mis en non-activité
en 1818, et mourut à Paris en 1830. Il a aujourd'hui sa statue dans
son pays natal.
LA SUISSE ET LE- CENT-J0UR8
dernière extrémité; et
dangereux pour
était
gagner.
le
envoyée
somme
Détail
une
de 500 000 francs
roi
aura rempli,
qu'il
aussitôl
Lui
engagements que Sa Majesté
Les souverains
«
garants
de
énoncées
ne
Il
On
(
tit
l
alliés
pas
.
accueillie
El
tel
disposition
garnison,
el
Les
que L'honneur
Lettre ajoutait
La
:
Suisse sont
la
ci-dessus
l
L'honneur d'une réponse.
somme
trop faible.
500000
francs.
Même
la
en Suisse avec
Par ordre de
La
Diète
des fêtes impériales. Partoul
sauf dans
Le
On
La
siler
défaite de Waterloo. Elle
el
ung
<lu
salves d'artillerie retentirent,
rière,
une
La
Le 25 juin, on apprit
Les
lui ofifrail
conditions
des
à cette offre
p oussa jusqu'à
cente^.
fut
).
'lut qu'il trouvait
fut
lui
sa
e1
amis de
ef
l'exécution
qui
-.1
à
désire
commandera de prendre
lui
essaya
général Barba-
le
mise
qui sera
et
On
qui sera déposée chez
a
banquier suisse ou allemand que
nègre désignera,
•,
homme
tel
Lettre
nom du
au
«
de Bâlc
ville
la
édifiant,
18 juin,
le
voisinage d'un
l»-
31.
La
indé-
ail
quartier général,
comme
donna
joie Be
canton de Vaud,
au temps
fidèli
car-
son
à
tachement pour Napoléon.
al
La
ville
de
Bâle,
qu'elle qous cédail
plaisir
Le
si
respectueuse en
L810, Lors-
terrain du Marquisat, se
de porter ces mauvaises uouvelles
à La
lit
un
con-
naissance de Barbanègre. Biles n'affaiblirent en rien
ésolul ions,
1
I
(
\
1
1
27
..
parurenl
Le texte de
)
.
t
Les
la letl re eet
premiers
dan
détachements de
NAPOLÉON ET LA SUISSE
316
l'archiduc Jean.
qui répondit
me
ne
«
et,
les
»
fit
sommer Barbanègre
de la poudre et de l'honneur, je
J'ai
rendrai pas.
pas arrivé,
place
:
Le prince
Gomme leur parc de
siège n'était
Autrichiens se bornèrent à investir la
pour passer
le
temps, brûlèrent et pillèrent
quelques villages des environs, Burgfeld et d'autres.
Des Bâlois s'étaient associés à ces déprédations.
Barbanègre s'en plaignit aux magistrats de la ville.
N'ayant pas obtenu de réponse, il lança sur Bâle, le 28,
quelques bombes qui ne firent pas grand dommage.
Mais le vieux Bachmann éclata. Dans un ordre
du jour, d'une violence quelque peu ridicule, il
conviait son armée à la lutte et à la victoire.
Après avoir rappelé la défaite de Napoléon et la
conclusion d'un armistice, il annonçait « qu'au mépris de l'engagement conclu », la ville de Bâle venait
de subir le feu des canons de Huningue et il ajoutait
:
«
Soldats, préparez-pous à punir les auteurs de
l'injure.
Nous devons
aviser à ce qu'aucune autre
partie de notre territoire ne puisse être foulée par
un ennemi
perfide.
un
ennemi hors d'état de
nuire. Camarades, préparez-vous à combattre pour
la justice et l'honneur, pour la liberté et la patrie.
Dieu bénit la forte ligue à laquelle nous appartenons
et à laquelle nous unit le devoir le plus sacré.
faut mettre
«
Il
«
Donné à notre
tel
quartier général de Berne,
le
29 juin 1815.
«
Le général en
chef des troupes de la Confédération,
«
Bachmann.
»
LA 8UIS81
I.
La Franche-Comté
LE8 CENT-J0UR8
i
n'avait rien à voir dan> L'inci-
dent de Huningue. C'esl
Le
1
er
juillet,
les
Pontarlirr. Le
Salins,
où
par
prise de
La
occupèrent Morteau
2, elles
3,
qui en souffrit.
elle
troupes fédérales passèrenl la
frontière et débutèrenl
Le
Le
317
1,
el
Blamont.
Saint-Hippolyte.
l'avant-garde arrivail devant
se trouvaient d'importants magasins,
disposait à y entrer, lorsque
la
el
se
Diète envoya L'ordre
de rebrousser chemin.
D'abord, plusieurs bataillons refusaient de mar-
que Leur devoir ne les obligeait quà
pays sans en sortir. Puis cette offensive
cher, alléguant
défendis
Le
an singulier caractère, alors que Napoléon
tombé et que Louis XVIII, fidèle ami des
prenait
était
Cantons, avait
Rûttimann
Bachmann
/
chez
\
i\
.
elle
recouvré son trône.
et
Zellweguer portèrent au belliqueux
décisions de
Les
ment, mais
il
Diète.
La
campagne
guère honneur
à La
souvenirs
Franche-Comté
à
Pendant
La
1»'
grossi Les corps
et
'»
juillet,
L'effectif
1).
(
des renforts avaient
Les
murs de Huningue
jusqu'à 20 000
600 confédérés. Le reste
d'Autrichiens, de Badois, de Hessois
bergeois.
i
••t
ni\
Puîmm, par
omn and
1
ill
le
quii
i
ion.
qui ne faisait
qui Laissait de fâcheux
et
ennemis sous
en avaient porté
suc Lesquels
Suisse
mois de
L'armée rentra
Fallut obéir, et
après cette courte
s'en plaignit
Il
m. ip chai Jourdan qui
oaturellement, demeura
i
imrool
ùl
el
homn
était
de
formé
Wurtem-
NAPOLEON ET LA SUISSE
318
De
nouvelles sommations étant restées sans
l'archiduc Jean
fit
effet,
savoir à Barbanègre que plusieurs
places de la frontière,
Strasbourg,
Lille,
avaient
ouvert leurs portes et qu'en prolongeant sa
résis-
Huningue s'exposait à des traitements plus
sévères. Le général ne voulut rien entendre.
Le parc de siège étant arrivé, la tranchée fut
ouverte dans la nuit du 17 au 18 août par
tance,
600 Autrichiens
800 Suisses, et la ville devint
le point de mire de 176 pièces réparties entre 20 batteries dont 5 servies par des Suisses. On ne pouvait
1
et
accuser la Confédération de tiédeur envers ses
L'archiduc avait invité
le
prince impérial d'Au-
triche, plusieurs princes et princesses
le
alliés.
d'Allemagne,
feld-maréchal Barclay de Tolly et d'autres per-
sonnages à assister au bombardement de Huningue.
Pictet de
Suisses
tacle.
Rochemont, de Genève,
et
de nombreux
y étaient accourus comme à un beau spec-
Mais la garnison, sous
le
feu incessant, ne
perdait rien de son intrépidité et de sa constance.
Dans
du 24 août, la moitié de la ville
était en flammes. Barbanègre ne voulut pas la condamner à la destruction. Le 26, il capitula. Il obtenait de sortir avec la garnison, tambours battant et
enseignes déployées. Après avoir déposé leurs armes
la soirée
sur les glacis, les soldats allèrent rejoindre l'armée
de la Loire et
les
gardes nationaux rentrèrent chez
eux.
Ce fut une grande surprise pour l'archiduc et son
entourage de ne voir sortir de la place, avec Barbanègre, qu'une petite troupe de 150 hommes, aux
.
LA SUISSK KT LES CENT-J0UR8
319
habits déchirés, au visage noir de poudn-. Le gél
désarmé ses gardes nationaux et ses v~étéi
et n'avait gardé avec lui que ses canonnière,
soldats du 6 e et les gendarmes. C'esl ainsi qu
avait
née
hommes
légende des 150
la
Huningue.
L'archiduc
de la garnison de
braves de leur belle
félicita ces
les
1
résis-
possession de La ville le 29, avec
6 000 hommes, dont un détacheuimt Buisse. Elle
avait été une menace con>tanf<' pour liai.', qui
tance
et
l'avait
surnommée Zwing-Basel.
qu'elle
prit
Les
démolie.
serait
Aussi, fut-il décidé
commencés
travaux,
quelques semaines après, furent conduits avec rapidité
el
ne resta plus que des ruines de
il
XIV
élevée par Louis
illustrée par
«»
forten
la
défense de
la
Barbanégre (l).
Le canon a'avail pas commencé de tonner contre
Huningue, lorsqu'une belle cérémonie rassembla,
Zurich,
à
étrangers
députation a
la
la
Diète,
oainisl
les
un grand nombre de personnages de
<!
parmi lesquels l'archiduc Jean
distinction,
-«m
«'t
état-major.
Ce
fut
promulgation du
la
prestation du
nouveau serment
Pacte fédéra]
>'t
d'alliance entre les
Cantons.
Elle
(
1
1
'lit
lieu le 7
s'il ra'esl
milii'ii
!••
.
dan-- la cal hecirnlf
er pla< e ici à dt»s
perrn
que la journée m"'
murs .'ii nnm-s fl
Délies, j'avouerai
;ui
août
st-s
j'ai
•
;
.1
- ,[• m^ >--u\ mir
parmi les plus
devant mea yeux, dans le silence de la petite
(».in alors que j*en é< riraie l'hiato
.
i
«
.
r.
.
1
1
i
.
la
i
i
i
ville,
j«
i
m
Hunn
NAPOLEON ET LA SUISSE
320
Elle fut ouverte par
un
discours
de Zurich, président de la Diète,
du bourgmestre
David de Wyss,.
qui résuma l'histoire du pays depuis la révolution
de 1798. Après l'avoir montré livré aux disputes des
en vint à l'Acte de
services de la médiation.
partis et au désordre intérieur,
1803
et
dut rappeler
en
Il disait,
tutelle de
«
effet,
les
il
de cette période marquée par la
Napoléon
:
L'incorruptible histoire, en traçant
le
tableau
des exploits sanglants d'un conquérant dont l'ambition ne connut pas de bornes,
marquera d'un burin
plus adouci (mit milderem Griffel) sa médiation et
les
ménagements
qu'il
observa dès lors envers la
longtemps maltraitée. La Constitution par
lui garantie valut à notre patrie onze ans de paix
(friedliche Jahre) qui, malgré les exigences multiSuisse,
si
pliées et les charges toujours plus onéreuses aux-
quelles elle dut se soumettre, peuvent encore passer
pour des années de bonheur, lorsqu'on les compare
aux calamités sans nombre qui pesèrent sur tant de
peuples voisins (im Vergleich mit den schrecklichen
Drangsalen vorunter soviele benachbarte Vôlker
seuftzen, immer noch gliïcklich zu nennen wùreri). »
Il montra ensuite la chute de Napoléon, le Congrès
de Vienne,
le
retour inattendu, Waterloo.
l'éloge des souverains
dont
Il
fît
l'alliance avait délivré
l'Europe, celui de l'armée fédérale, qui avait justifié
les
ses
espérances du pays et des
vœux pour
les destinées
alliés.
Et
il
termina par
nouvelles de la Confé-
dération.
Après
lui, se
leva
le
chancelier Mousson. Figure
LA SUISSE ET LES CENT-JOURS
encore q\u>
original»'
celle
SSI
de ce légiste érudil
ptique. Los vicissit ndes dont on venait de
l'histoire,
en avail
il
attitré et
officiel,
des choses
—
—
1830
depuis 1798,
été,
ce Bpectacle
et
empreinl
i
le
témoin
hommes
des
et
contempler jusqu'en
qu'il allait encore
l'avait
et
d'une indulgente
philo-
sophie.
Mousson lut le texte du nouveau Pacte
commençait ainsi
fédéral qui
:
Au nom
«
du Tout-Puissant,
Lfs vingt-deux cantons Bouveraina de
«
la
Suiss
savoir...
«
Le
réunissenl par
S»-
maintien de leur liberté
contre touterattaque de
que pour
lité
La
dans
ment
Pacte fédéral pour
présent
Le
de leur Indépendance
e1
la
pari de L'étranger, ainsi
conservation de Pordre
l'intérieur.
et
de
Leurs constitutions
tranquil-
réciproque-
urantissent
Il
La
qu'elles auront
telles
Btatuées par l'autorité suprême de chaque canton,
en conformité avec
3e
Lis
garantissent
territoire.
Il
prêter
Les
principes
de
même
Après
le
La
Le
réciproquement
députés
des
vingt-deux
leur
La cérémonie,
cantons
parmi Lesquels
(au
figu-
de nos anciennes connaissan
plupart
serment,
et
Les
signatures furent recueillit
Pacte muni du sceau nouveau de
fut
pacte fédéral.
formule du serment que devaient
La
nombre de cinquante-cinq),
raient
<Iu
»
ensuite
lut
les
ai
compagnée de
suivie d'un grand
banquet
et
La
Confédération.
Balv<
-
d'artillerie,
terminée
le
l
soir
NAPOLÉON ET LA SUISSE
322
par un bal magnifique auquel assista l'archiduc
En
Jean.
1797,
c'était
au
Bonaparte
général
qu'étaient accordées de pareilles fêtes. Sie transit
gloria!
Le discours du président de Wyss pourrait
regardé
comme
Longue
Diète.
C'est
la
la conclusion
Il
y en a une
déclaration
vembre 1815.
Elle est
être
de cette histoire de
la
autre, plus significative.
du 20 nocomme un certificat de bonne
des
Puissances,
conduite délivré à la Suisse,|après la crise qu'elle
venait de traverser.
La
Paris,
des
liquidation
comme
celle
Gent-Jours s'était
faite
à
de l'Empire à Vienne.
Les Puissances auraient pu faire une Suisse agrandie et plus forte en lui donnant la frontière du Jura.
C'était ce que demandait Pictet de Rochemont qui
trouvait l'intérêt de Genève dans celui de la Confédération. Mais
on avait
pour
fait assez
replaçant dans son ancien cadre.
Il
elle
en
la
ne restait qu'à
reconnaître la neutralité qu'on lui avait promise.
On
le
pouvait d'autant mieux qu'on n'avait plus
besoin de la violer. C'est ce que firent
les
Puissances
dans cette déclaration du 20 novembre, où elles se
plaisaient à étaler leur satisfaction pour la Suisse
pour les services qu'elle leur avait rendus.
« Les Puissances qui ont signé la déclaration du
20 mars (1815), reconnaissent d'une manière formelle et authentique, par le présent acte, la neuet
tralité perpétuelle
l'inviolabilité
ses
nouvelles
de
de la Suisse, et
son
limites,
territoire,
telles
lui garantissent
circonscrit
qu'elles
sont
dans
fixées
LA BUI88Ë ET LE8 CENT-J0UR8
par
Congrès de Vienne et
le
la
ISS
paix de Paris d'au-
jourd'hui...
Les Puissances signataires de la déclaration du
20 mars font connaît re, d'une manière authentique
«
et formelle, par le présent acte,
que
neutralité
la
que son indé-
et l'inviolabilité de la Suisse, ainsi
pendance de toute influence étrangère, sont conformes aux véritables intérêts de la politique européenne.
«
ni
Elles déclarent, en conséquence, qu'on ne peut
ae doit tirer aucune
à la neutralité et
événements
quence désavantageuse
l'inviolabilité de la Suisse des
à
ont
qui
occasionné
le
passage
des
troupes alliées but une partie du territoire de la
Confédération.
«
L<*
accordé
passage
Cantons, dans
par
convention du 20 mai.
la
nécessaire
suite
volontairement
l'accession
d<>
libre
les
une
de
la
Suisse
aux principes que les Puissances signataires du
traité d'alliance du 25 mars on! manifestés.
«Les Puissances
que
les
reconnaissent avec satisfaction
habitants de
moment d'épreuve
vaient
faire
pour
la
montré dans
Suisse ont
quels grands sacrifices
le
défendue par toutes
qu'ils étaient dignes
bien général
les
et
pour
pi
ésent
et
par
la
En
foi
paix de
rf'a<
de quoi,
cause
des grands avantages qui leur
acte auquel toutes
rope sont invitées
la
sa-
puissances de l'Europe,
ont été accordés par les résolut ions du
Vienne
il-
céder
la
Paris,
l<
-
pui
ainsi
de
(
<|u.'
3
pai
de l'Eu-
(sic).
présente déclaration
a
été
NAPOLÉON ET LA SUISSE
324
"faite et
signée à Paris, le 20
grâce 1815.
novembre de Tan de
»
Suivaient les signatures.
Il
moquer de la vérité, de
des peuples avec un cynisme plus élé-
est impossible de se
l'histoire et
gant et plus protocolaire.
Il
faut en rester sur ce
petit morceau. C'est la véritable conclusion de ce
chapitre' (1). §
~
Quant à notre ambassadeur,
le comte Auguste de Talleyrand,
pair de France dans le courant de septembre 1815, il resta
en Suisse jusqu'en 1823. Il fut alors remplacé par le marquis de
Moustiers et rendu à la vie privée. Il mourut à Milan, au cours d'un
voyage, en 1832.
(1)
nommé
CHAPITRE X
LES RÉGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE FRANCE
(1803-1814)
Nous venons de voir
l'histoire intérieure
Suisse, sous l'Acte de médiation.
Tandis que
Diètes
les
les
Be
Landanunann^
écrivent et que
le
pays
es1
une autre.
que
se succèdent,
ambassadeurs
tranquille, il est une
que
réunissent,
en
11
de la
vit
aoa
autre Suisse, plus petite encore que la patrie, qui
meurt
agit, qui lutte et qui
loin
du pays natal,
les
;
c'est celle
que forment,
soldats des régiments capi-
rvice de la Fran<
tulairee
CV>t. en quelque
rieure
l'histoin
.
moins connue; ce
pointant pasla moins intéressante, ni la moins
Confédération. C'est
la
(
>n
la
û'est
belle.
ru jugera.
*
On
sait
que depuis
la
*
paix
«lf
Fribourg, ou paix
pétuelle, signée entre François
en
de
L516,
royale
avaient
ou
les
il-
Suisses
étaient
formaient
l
,r
e1
dans
entrés
plusieurs
joué un grand rôle dans
gieuses du seizième Biècle, et pris
les
Cant<
l'an.
régiments.
les
guerres
11-
reli-
une part glorieuse
NAPOLÉON ET LA SUISSE
326
aux campagnes de" Louis
Au moment
de la
régiment des Gardes
XIV
de Louis
et
XV.
Révolution, sans compter
et les Cent-Suisses
le
de la maison
du Roi^lelcorps des Suisses comprenait onze régiments avec un effectif de plus de 13 000 hommes.
Le colonel général en était le comte d'Artois (1).
Malgré leurs services,
Depuis 1789,
ils
n'étaient pas populaires.
avaient été mêlés à quelques his-
retentissantes,
toires
ils
comme
révolte à
la
du régiment de Ghateauvieux
Nancy
(1790). Aussi, l'As-
semblée constituante, qui avait mis au nombre de
sesjréformes celle de notre organisation militaire,
avait-elle décidé, en principe, la suppression des
régiments étrangers. Les événements du 10 août
1792
la
provoquèrent.
Après un rapport de Brissot, présenté
à l'Assemblée législative,
le
20 août
furent licen-
les Suisses
ciés.
Le sang français, disait Brissot, a coulé sous le
fer du régiment des Gardes-Suisses. Vous ne pouvez
plus accorder à ces régiments étrangers une faveur
«
incompatible avec
les
principes de votre Consti-
Des hommes libres doivent se défendre euxmêmes. La journée du 10 août a ôté tout moyen de
tution.
renouveler
les
capitulations.
»
La
dernière
était
de 1777.
Fallait-il,
toutefois,
se
priver
des
services
de
(1) Ces onze régiments étaient les suivants: Castella, Chateauvieux, Courten, Diesbach, Reinach, Salis-Grisons, Salis-Chamade,
Steiner, Sonnenberg, Vigier et Watteville. La France recrutait principalement dans les cantons catholiques. Les cantons protestants
servaient plus volontiers en Angleterre et dans les Pays-Bas.
LES RÉGIMENTS BUI88E8
ajoutait
«
SERVICE DE rn.w
L'orateur
soldats?
pareils
M
ne
pensait
le
I
pas.
Il
:
On vous dira
peut-être qu'au milieu d'une guerre
dangereux de licencier un si grand nombre de
corps. Sans doute les Suisses Boni de bonnes troup
il
est
Aussi, vos comités vous proposent-ils d'incorporer
dans vos armées tous ceux qui voudronl y prendre
lu service. Ils formaient une force publique isolée
•
étrangère
et
nos
à
principes.
impossible
étail
Il
de conciliée leur existence en France avec
Leur licenciement
titution.
dispensable
licenciant,
sous
il
tous
faut
les
Consdonc devenu in-
est
rapports.
la
Mais,
en
bien traiter, accorder
les
qui voudront retourner dans leur pays
;
-
i
l<
-
ceux
pensions
les
Btipulées par les capitulations, et, d'un auta
des avantages
faire
dront
de
la
pécuniaires
rester en
France
liberté.
D'après
(1
y embrasser
).
deux
les
comme
suivi
il
qui
»
toul
projet
il:
f.ut
«
.-s
|.
que
les
.
articles,
Suisses,
<l<->
—
et
ré-
leur entrée dans de
pensions de retraite.
prévu Brissot, un grand nombre
l'avait
t.iii-ni
lire,
le
en sept
ipporl de Bri
its
d'inju-
ni
adopté.
remarqui
s<»|,
ainsi
Bans
de décret
ce qui concernait
fut
Comme
prétendu,
licenciement
le
nouveaux corps,
!->•
l'a
d'un projet
décidaient
glaient
on
buts,
repren-
tiers
rapport, qui n'avait rien d'agressif
rieux,
défense
la
renseignements
des
moins
nous pensons qu'an
dront du service
et
ceux qui vou-
à
nent
.-n
!•
boui
<i'"'-
ilil
'
la
n"'^
d<
?
NAPOLEON ET LA SUISSE
328
de soldats acceptèrent de passer dans
de ligne. Mais
les
régiments
les officiers partirent, et leur
retour
dans leur pays y souleva une vive irritation, que
notre ambassadeur Barthélémy dut s'employer à
calmer.
Tout en rompant avec l'ancien régime,
Ré-
la
volution ne renonça pas au système des capitula-
qu'on appelait ces traités particuliers
ainsi
tions,
conclus avec les Suisses. C'est pourquoi
avec la République helvétique
toire signa
tulation
18 000
le
Direc-
la capi-
du 15 novembre 1798, qui nous accordait
hommes
helvétiques.
partagés
en
six
demi-brigades
Et Bonaparte en usa comme
le
Direc-
toire.
les
habitudes de l'ancienne monarchie, dont
mée
On
on
remarquer, d'ailleurs, que Napoléon reprit
est à
Il
était
l'ar-
en grande partie recrutée d'étrangers.
oublie trop que, sous les drapeaux de l'Empire,
vit combattre,
en
même temps
que des Français,
Allemands de la Confédération du Rhin, les
Italiens du prince Eugène, les Polonais, les Suisses,
les
les
Hollandais, des Espagnols, des Portugais, des
Croates,
des
Irlandais,
et
jusqu'à
des Albanais, sans parler des
des Grecs
et
fameux Mameluks
de la Garde.
La
capitulation de 1803, conclue à Fribourg,
27 septembre, sur
les
le
bases de la paix perpétuelle
de 1516 et de l'Acte de médiation, stipulait d'abord
paix et amitié « perpétuelles » entre les deux républiques, et alliance défensive entre elles
période de cinquante ans.
pour une
LE8 RÉGIMENTS BUI8SE8
La France
garantissait L'indépendance
du pay>
ralité
un
position
SERVICE DE FRANCK
Al
mais
allié;
secours
à
sans préjudice des régiments accordés par
tulation (articles 3
la
capi-
La France prenait
4).
hommes
16 000
solde
el
sa dis-
8000 bonu
de
militaire
neu-
la
et
celui-ci mettait
3iy
quatre
entre
répartis
à
i
monts de 4 000 hommes, sans compter un dépôt
de 1 000 hommes pour chacun d'eux, destiné à en
combler Les vides et à en tenir l'effectif au complet.
Chaque régiment
étail
de quatre bataillons.
el
composé d'un état-major
Le bataillon était de ueuf
compagnies, dont une de grenadiei
11
La durée de l'engagement était de quatre ans.
pouvait être renouvelé pour deux, quatre et six
hommes
Les
ans.
enrôlés
étaient
•
librement
et
Leur engagement terminé, ils
pouvaient demander leur congé absolu, avec une
volontairement
».
pension de retraite.
Plusieurs articles entraient dans de Longs détails
but
l'état-major,
autre stipulait
oral
des
à
autres.
(
article
1
et
t.'
sera
et
rétablie.
serait
il
aura
La
Bolde.
Un
de colonel
Cet
officier
troupes suisses qui
Les
nommé
e1
charge
L'ancienne
Suisses
Paris,
Il
surveillance
La
par
Le
but
Les
Premier Consul.
LO
charge
Constantin
•
que
commandera
supérieur
ront
recrutement
Le
de
fut
i
pro> isoirement
i
Maillardos,
ctraordinaire de
nous L'avons vu,
La
Suisse
elle
fut
à
de
Fribourg,
Paris. Plus tard,
Lani
par
envi
comme
et.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
330
en 1810, à Berthier, parce qu*il était prince de
Neufchâtel
(1).
Toutefois, en vertu d'anciennes traditions, d'autres
continuèrent de
Etats
En
l'Espagne, Naples et l'Angleterre.
pagne, qui était alors notre
en Suisse
recruter
:
1804, l'Es-
signa avec les
alliée,
Cantons une capitulation relative à cinq régiments.
Plus tard, quand
suisses
bataillons
elle se
se
camps opposés. Avec
Naples,
le
souleva contre nous, des
deux
chute des Bourbons de
trouvèrent
la
dans
les
recrutement des Suisses fut arrêté. Mais
continua en Angleterre, ce qui indisposa Napoléon, et suscita ses fréquentes réclamations contre
il
les « ressortissants » des
Cantons,
comme on
disait,
qui servaient sous les drapeaux de son irréconciliable
On
ennemie.
est surpis de voir ce petit pays,
dont la popu-
lation n'atteignait pas alors 2 millions, fournir tant
de soldats au service étranger.
11
faut en chercher
dans une tradition glorieuse, dans les
qualités militaires d'un peuple énergique et brave,
solidement trempé par l'air de ses montagnes;
les raisons
enfin,
dans
le
peu de débouchés que
le
pays
offrait
à son activité.
Ce goût pour la carrière militaire finit, d'ailleurs,,
par se refroidir avec les années. Le métier avait du
bon sous l'ancienne monarchie, pendant la paix,
(1)
Berthier tira de sa principauté un bataillon, dît des serins
ou des canaris de Neufchâtel, parce que les hommes étaient habillésen jaune, tandis que ceux des autres régimeats conservaient leur
ancien uniforme rouge.
,
LES RÉGIMENTS 80188E8
dans
le loisir e1
BERYICE DE FRANCE
kl)
vie facile des plantureuses gar-
la
comme Napo-
Sous l'Empire, avec un chef
oisons.
léon, toujours en lutte contre ses voisins,
ment prodigue des
victoires,
le
humaines donl
vies
service
terrible-
el
payait
il
singulièrement
perdil
de
ses avantag-
Aussi, la correspondance de Vial et de Talleyrand
instructive sur ce Bujel
•lit'
•
Pendant
années,
plusieurs
Médiateur
le
Confédération mardi. -nt d'accord. Le premier
ment
esl
trois
autreSj
équipé
Fourni en
et
lenteur,
;
enfin
Maillardoz, qui Be
plaint
à
leyrand.
tarit
au
plaint
Champagny,
Be plaint
Il
prii
les
recrutement languit.
le
l'Empereur ne
Alors
à
plus.
ranime
qui
plaint
se
Il
Landammann.
le
zèle
d'Affry, à Reinhard,
arrive à pousser ce gémissemenl
Il
et
il
en
t
n«>
:
La Suisse me coûte un argent immense,
me rend aucun service. Jusqu'à cette heure, je
i
<
puisque
dupe,
j'ai
là
à
de Tal-
«
fort
les
récriminations.
D'abord, on accorde des primes; puis
diminuent
régi-
Mais pour
1806.
difficultés,
la
et
une cohorte
Buis
d'officiers
sans soldats.
II
faut
recruter;
2
1'
:
que
réduire
compagnii
les
les
Cantons
bataillons
duira
les
Be
chargent
neuf
de
officiers
uai alors quatre régiments, ohaqui
d'un
à
<!«>
six
tiei b.
régiment de
chaque bataillon de Bii compagnies, chaque compagnie de 140 hommes, >'t
hommes par régiment, «ai 12000 hommes.
quatre
bataillons,
III
Pour recruter
ces
12000 hommes,
il
faut
«pif
les
NAPOLEON ET LA SUISSE
332
Cantons s'obligent à les tenir au complet. J'approuve
cependant qu'ils ne soient pas obligés de fournir
plus de 3 000 hommes par an.
« Il faudrait pourtant
que, dans le cas d'une
guerre avec la Russie ou l'Autriche, guerre qui
intéresse les Suisses, puisque, en cas de nonsuccès, ils seraient compromis, ils fournissent
4 000
hommes au
sur lesquelles
il
»
les
bases
faut travailler sans délai. Ils doivent
hommes.
y aura donc pour eux
(Note à Clarke, du 12 novembre 1811.
fournir 16 000
économie.
de 3 000. Voilà
lieu
— Correspondance,
Il
XXIII.)
t.
Ce qui l'irrite, surtout, c'est de voir les Suisses
des régiments de Roll et de Watteville rester au
service de l'Angleterre. Il veut bien avoir des
Suisses, mais il ne veut pas que les autres en aient.
Aussi bien, n'est-il pas choquant que ses alliés
servent en
même temps
faisait observer, très
ennemis? C'est ce qu'il
justement, dès 1807, dans une
ses
au Landammann (Reinhard).
Après avoir souhaité de voir bientôt les régiments au complet, parce qu'il faisait grand cas
lettre
«
de la bravoure, de la
Suisses
»
»,
il
ajoutait
Si j'avais
un
fidélité, et
de la loyauté des
:
que les
recrutement dans leur
désir à former, ce serait
Suisses ne permissent pas le
pays à aucune puissance étrangère, qu'aux Etats
dont le système est lié au mien. Je désirerais d'autant plus que cette proposition passât en loi que
tous les hommes éclairés ne peuvent voir qu'avec
douleur le frère combattre contre le frère. Si vous
LES RÉGIMENT8 BUISSES AC SERVICE DE FRANCK
soumettez
cet le
pensée
décision sur cet
qu'elle serait
me
objet
conforma
Diète prochaine une
la
à
agréable,
serait
parce
à L'honneur et à la dignité
—
(Du camp de Finkenstein, mai 1807.
Correspondance, t. XV.)
Cette demande parut si Légitime que la Diète,
des Suisses.
»
dans sa séance du 2
haité.
interdisait
Il
ou qui
pour
serait
à
Le
Il
néanmoins
resta
yeux pour des
En
Lettre
Napoléon
isortissanta
du
morte,
Be plaint
pas loiu de passer
n'étaient
réfractai]
députés
qui
Buisses,
des discours de
chapitre du
La
recrutement, but
on
si
déserte,
agences
véritables
vaillent
nos Suisses.
il
La
qu'il
revienl but
il
Le
vides
faits
régiments
des
qui
désertion
pourquoi,
une
tra-
fois
de
réclame des mesures énergiques.
Diète,
juillet,
'•nt
C'est
de
des
dans
désertion. Suivant
l'œuvre
c'esl
anglais,
même temps
Les
La
remplie
l'ut
Diète,
nos régiments d'Espagne par
que
effrayée,
Les
Les
accorde.
Bile
Suisses au Bervice de
rappelés avant
n'obéiront
droit
et
•
I
éclats de >a colère (29 juin), en
s
Le
1811, à Saint-Cloud, dans cette audience de
congé aux
plus,
tenu de
était
observer avec rigueur.
service étranger, qui
lui.
pays
du traité d'alliance
service non avoué d'une puis-
continua ses plaintes contre
à Bes
Le
L'article 7
sance étrangère. Chaque canton
faire
décret sou-
le
recrutemenl dans
toul
qui serait contraire
adopta
juillet,
La
1
décide,
Le
Angleterre
Un de l'année ; que ceui qui
pas aux ordres de rappel perdront Leur
de bourgeoisie, leur nationalité, Leurs biens.
NAPOLÉON ET LA SUISSE
334
Enfin
défense
la
formellement,
renouvelée,
est
d'entrer au service de l'Angleterre.
Cependant
fardeau,
le
pour
la
Confédération,
devient trop lourd. Depuis plusieurs années,
commun
plaint, elle aussi. Alors, d'un
prépare
est
elle se
accord, on
projet d'une capitulation nouvelle qui
le
débattue pendant
signée le 12
les derniers
mois de 1811
mars 1812.
Elle allégeait celle de 1803. Elle réduisait
fectif
de chaque régiment
chacun
dépôts.
hommes,
Chaque année,
1
000
2 000 recrues et
Italie et
1
l'ef-
à trois bataillons
compter les trois
pays devait fournir
le
000 de plus, en cas de guerre en
en Allemagne.
remplacer à ses
francs par
ans.
Le pays
homme
pour
s'obligeait à
frais les déserteurs. Enfin,
il
prenait
l'engagement de ne mettre aucun régiment au
vice de pays étrangers.
il
de
sans
La prime était de 130
un engagement de quatre
tissants
et
»
Quant à ceux de
ser-
ses «ressor-
qui se trouvaient au service étranger,
promettait de
les
rappeler par tous les moyens
de persuasion ou d'autorité dont
il
pouvait
dis-
poser.
Pour
la
première
fois
depuis leur formation,
les
quatre régiments se trouvent réunis en 1812. C'est
pour faire la campagne de Russie, où ils ajoutent
une belle page à leur histoire militaire. La campagne finie, Vogre de Corse, comme dit Mme de
Staël, n'est pas corrigé par la défaite. Il lui faut
encore de la chair fraîche, et pas de tromperie sur
la livraison.
LE8 RÉGIMENTS BUI8SBS
L
21 janvier 1813,
port sur
Il
«
les
de cas de
pour ces régiments,
il
ajout'-
:
qui soit m
el
je fais cas des Suisses,
ont
suisses
monde; beaucoup
autant
-
Smpeu
je fais
étrangère qu'il- ramassent.
canaille
la
campagne, tous
commenr«'in»'iit de la
ments
el
y entre aucun soldai qui ne suit pas
s'il
Autant
Au
régiment- suisses,
un rap-
à Clarke
indispensable d'avoir un inspecteur aux
*'-t
lies fixe
sable
demande
il
MS
BERVICE DE FRANCE
Al
perdu
ont
trois
Les
déserté,
el
\>
quart-
trouvé
s'est
il
leur
•!»•
que tous étaient des anciens déserteurs qu'on avait
engagés. Les véritables Suisses sont restés, et quoique
cela ait réduit les bataillons
J'(
ntends donc qu'il y
quelqu'un a qui
Allemand
suisse.
ble,
m'en prendre,
entre dans un
(Correspondant*
»
fait.
d<
je puisse
étranger
«ai
quelqu'un
ait
ont bien
à rien, il>
-i
un seul
régiment
XXIV.)
t.
aux Suisses pendant la campagne de 1813, et, lorsqu'il tomba, la Confédération
demanda
ne
Il
rien
ira.
Arrivons maintenant
quelques détails,
a
et
par quelle patiente discipline, par quel froid cour
les
i
égiments
du pays
n.'
-
qu'il-
mérité
>n1
ont
servi. C'est
trouve pi- chei nous,
et
la
un.'
qu'il
reconnais
qu'on
histoire
faut
demanda
leurs compatriotes (1).
ne. 1883. in-C
\
—
/
._
r
I--
livn
.i
Kikfi
v
.
H
\
M
\
i
NAPOLÉON ET LA SUISSE
336
Les régiments
«
capitules
»
ne furent pas levés
immédiatement après la convention de 1803. C'est
seulement le 15 mars 1805, alors que le Consulat
avait fait place à l'Empire, que parut le décret qui
donna naissance au 1 er régiment.
Il
fut
formé des débris des anciennes demi-bri-
gades de la République helvétique, et reçut pour
colonel André Raguetli, des Grisons, ancien capitaine au régiment de Salis, officier de valeur et
d'expérience, qui resta,
les plaines
comme
de la Russie.
Le régiment
fut dirigé sur l'Italie,
sous les ordres d'un Vaudois,
un
tant d'autres, dans
le
où
il
se
trouva
général Reynier r
des meilleurs divisionnaires de l'Empire.
Après avoir combattu en Vénétie contre l'Autriche, il fut envoyé dans le royaume de Naples,
au service du roi Joseph. Il fit d'abord la guerre
aux Anglais, alliés des Bourbons détrônés, maîtres
encore de la Sicile
;
puis,
quand
les
Anglais furent
aux bandes de partisans qui infestaient les
Calabres. Il connut ainsi cette guerre de montagnes,
de surprises, d'embuscades et de dangers que nous
partis,
en Espagne, et dont Paul-Louis
Courrier nous dépeint l'agrément dans ses lettres
allions retrouver
sprituelles,
«
envoyées du fond de la Calabre.
Maintenant, nous faisons la guerre, ou plutôt
aux brigands, chasse où le chasseur est
souvent pris. Nous les pendons, ils nous brûlent
le plus doucement possible, et nous feraient même
l'honneur de nous manger. Nous jouons avec eux
à cache-cache, mais ils s'y entendent mieux que
la chasse
t
M
LES RÉGIMENTS SUISSES
nous. Nontout
337
cherchons bien loin Lorsqu'ils sont
Les
Nous ne
près.
SERVICE DE FRANCK
voyons jamais;
les
nous
ils
voient toujours: etc.» (A M. Leduc, 18 octobre 1808.)
Paul-Loui> Courrier
dans
la division
patron
I-
Plusieurs
H
Reynier,
comme
»,
d'escadron d'artillerie
était chef
«lu
«lit
il
presque toujours avec
il.
grâce à leurs
fois,
habits
rouges,
Suisses furent pris foui- des Anglais par
On
les
les
paysans.
de
de quelle façon ceux-ci revenaient
devint-
quand
leur surprise,
en revenaient... Exemple,
ils
à Cassano.
bataillon
L<
«
labré,
comme
car Clavel
a
marchait en
sui.-s.-
tout
1'-
commandé
reste,
été tu-
tête,
dé-
fort
par Muller,
inte-Euphémie. Les habi-
S
tants de Cassano, voyant cette troupe rouge, qous
prennent pour des Anglais; cela
est
arrivé souvent.
Bortent, viennent à qous, nous embrassent, nous
II-
loquins de Français,
félicitent d'avoir bien frotl
roleun
immuniés...
leurs confidences,
quand on
ni
reçut ainsi toutes
qous reconnurent que
ae
il-
et
On
bout touchant.
feu sur eux, a
On
en
beaucoup. <>u en pril cinquante-deux, et lf
Boir on les fusilla sur la place de Cassano.
(P.-L.
tua
Courrier.)
Le premier régiment
11
l'ut
resta à Naples jusqu'en 1811.
plus heureux que
les
nu- aut
i
Ceux-ci sortirent d'un décret Impérial
tembre
1806.
Il-
de France
dre;
le
-
!'•
.
V
:
étaient
le
2
.
en Bretagne.
Xavier
»!<•
destinés
en Provence
Il-
L2 sep-
défendre
a
:
«lu
les
Flan-
l
reçurent pour colonels
Castella, de
I
nl><>ur<;; le
I
12
ouis
NAPOLÉON ET LA SUISSE
338
May, de Berne;
vayer,
et,
mann;
4e
le
,
François Perrier,
en 1810, Charles d'Affry,
fils
d'Esta-
du Landam-
tous, anciens officiers de la monarchie.
Réunis en 1807, les trois régiments servirent en
Espagne, représentés par bataillons dans les différents corps d'armée que
Napoléon épuisa dans
ces guerres longues et difficiles (1).
On
les
voit,
avec Junot,
faire la
conquête du
PortugaFet compris plus tard dans la convention
de Cintra, qui nous força d'évacuer le pays (1808).
On les voit, avec le général Dupont, dans cette
expédition d'Andalousie, qui fut marquée par la
prise de Cordoue,
et
terminée par la désastreuse
capitulation de Baylen
(juillet 1808). Ils s'y
trou-
vaient d'ailleurs aux prises avec d'autres Suisses
combattaient pour
qui
d'Aloïs Reding, le
le
la
Junte.
landammann de
général Théodore
C'est
un
frère
Schwitz, c'est
Reding, qui contribua plus
que le général en chef Castanos à la défaite de
Dupont. (Reding fut d'ailleurs tué, trois ans plus
tard, en Catalogne).
Sollicités par leurs compatriotes, un certain
nombre de soldats passèrent au service de la Junte;
mais la plupart restèrent fidèles au drapeau, et beaucoup moururent sur les pontons de Cadix ou sur les
rochers de Cabrera.
Il
y eut
enfin des Suisses dans l'armée de Cata-
logne sous Gouvion-Saint-Cyr jusqu'à la
fin
de 1811.
(1) Je me permets de renvoyer le lecteur, pour ces guerres d'Espagne, au volume que je leur ai consacré, les Guerres d'Espagne
sous Napoléon. 1902, Pion, éditeur, Paris.
LES REGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE FRANCE
Pendant
ces quatre ans, de 1807 à 1811,
France que
resté en
A la fin de
les
339
n'était
il
dépôts des trois régiments.
1811, les quatre régiments se trouvaient
En
de retour en France.
1812,
ils
furent dirigés sur
que pour éprouver
la Russie. Ils n'étaient réunis
la
communauté du malheur.
devaient d'abord faire partie
Ils
la
«lu
1
er
corps de
Grande Armée, commandé par Davout. Dans
cas,
ils
auraient poussé jusqu'à Moscou.
l'ordre fut changé.
Ils
En
furent attribués au 2
commandé par Oudinot
i
<
ne dé]
t
route,
e
nt
ce
corps,
pas la
Bérézina.
Le 2 e
comprenait
mes,
sous
cavalerie
Doumerc
général
gades de cavalerie
sous
I
Gorbineau. Marbot, dont
de
tant
Buccés,
cheval de
parti.-
Le
la
Merle; une division de
et
Le
de
2''
Yilia
La
La
d'infant
divisions
trois
les
Verdier, Legrand
et
hom-
corps, dont l'effectif atteignait 44 000
deux
et
le
bri-
stei
1
les
commandait
gr<
Mémoires ont eu
23 e
chasseurs
brigade Castex. Les Suisses
faisaient
division Merle.
corps franchit
(Yilna),
Le
niai-
Niémen,
lai
—a
suivit
La
vallée de
tinn.T
l'aiTOl
marche pour prendre à gauche et s'établir dans
vallée de La Duna, à Polotsk. 11 était destii
appuyer les opérations deMaodonald, du côté d< R
Il
fut
rejoint,
au
commencement
corps auxiliaire des Bai
Gouvion-Saint-Cyr,
et
Le
L8,
[ue
On
Be battit
le
commandait
attaqué, peu après, par
Russes de Wittgenstein.
17 et
iroi
d'août, par
La
deux
jours,
Les
Le
NAPOLÉON ET LA SUISSE
340
Le
17,
après
des
manœuvres
maladroites,
le
maréchal Oudinot fut heureux d'être blessé pour
remettre le commandement à Gouvion. Les troupes
avaient été rejetées sur la rive droite de la Duna,
mais
a
n'en faut pas croire Marbot lorsqu'il dit
il
L'infanterie française, les Bavarois, les Croates
combattaient bravement,
mais
et
même
avec avantage;
la légion portugaise et surtout les
ments
deux
régi-
suisses fuyaient devant les Russes et ne s'arrê-
que lorsque, poussés dans
eurent de l'eau jusqu'aux genoux.
tèrent
t.
:
III, p.
112.)
Il
la
»
rivière,
ils
(Mémoires,
faut s'en tenir au récit de Louis
Begos, alors capitaine adjudant-major au 2 e régi-
ment (1).
Le lendemain, Gouvion recommença la lutte.
Son habileté triompha des efforts des Russes qui
durent s'éloigner.
quoi
que
il
On demandait
ne portait pas
je les connais, dit-il,
retraite,
nous pourrons compter sur leur sai^g-froid
et sur leur courage.
Il
les
au général pourSuisses en avant. « Parce
et que s'il faut battre en
venait
d'en
»
l'épreuve
faire
en
Catalogne.
L'Empereur fut très satisfait du succès de Polotzk.
Il envoya à Gouvion le bâton de maréchal, qui lui
était dû depuis longtemps, et cent vingt croix d'honneur dont la moitié pour
les
Bavarois.
Après cette affaire, le 2 et le 6 e corps séjournèrent
à Polotzk pendant deux mois. La ville était entourée
e
(1) Voir Soldats Suisses au service étranger, chez Jullien, éditeur,
Genève, 1909. Il s'y trouve une reproduction des Mémoires de
L. Begos, qui avaient été publiés à Lausanne, en 1859.
LES RÉGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE FRANGE
341
de murailles en terre élevées au temps de Charles XII
et assez abondamment pourvue. Les troupes étaient
logées dans de vastes hangars couverts de paille
mieux. Les Français s'em-
et s'occupaient de leur
ployaient à moissonner dans
environs, à battre
à pétrir du pain. Les Suisses partageaient
blé,
le
les
leurs travaux. Seuls, Les Bavarois, sous le général
de Wrède, ne faisaient
tombaient dans
le
rien.
Livrés à
la paresse,
ils
découragement.
en furent tirés par une nouvelle attaque de
Ils
Wittgenstein qui dura encore deux jours (17
el
18 octobre).
Le premier
par
le
jour. Wittgenstein fui
brave colonel Curely, du 20
cheval. Mais
il
en
e
et
prisonnier
chasseur-
En
parvint à s'échapper.
lendemain, Gouvion fut blessé
le
tait
revanche,
battre
fallut
il
à
retraite, après avoir incendié La ville et trav<
la rivière.
Il
y eut un combat de nuit dont
portèrent tout
Le
Suis
poids.
Aussi, furent-ils cités à L'ordre
colonels R iguetli
Les
(l ,r ).
<lu
jour avec Leurs
de Castella (2e )
d'Affry (V).
el
Le quatrième avait perdu 35 officiers e1 près de
400 hommes. Le vingt-huitième Bulletin de la
Grande Armée publia
faisait
L'éloge des Suisses
du
journées,
Buis
I
bravoure.
M.
pie
ont
sang
se
L8
fait
el
Gouvion qui
deux pénibles
de
pendant ces
L9
<lu
:
La
octobre.
remarquer par
Et plus Loin
Bont
rapport
Le
><>n
sang-froid
Les Suissi
précipités au devant
division
-
de
des
La
remarqués.
sa
division
Russes
combattu avec une bravoure, an ordre
froid qui ontjété très
et
(,
t
et
un
NAPOLEON ET LA SUISSE
342
Le 2 e
corps, conduit par le général Merle jusqu'au
6 novembre, époque où
maréchal Oudinot en
reprit le commandement, se rapprocha du 9 e corps,
conduit par Victor. Ce sont ces deux corps, moins
éprouvés que les autres, qui virent arriver, sur les
bords de la Bérézina, ce qui restait de la Grande
Armée
Moscou
deux furent chargés d'en protéger
partie de
Tous
les
le
:
le
passage.
Après l'établissement des ponts par le général
on sait au prix de quel
Eblé et ses pontonniers,
le passage commença dans l'aprèsdévouement,
midi du 26 novembre. Le corps d'Oudinot prit la
tête, en bon ordre, la division Merle fermant la
marche. Le passage continua dans la soirée, reprit
le 27 et se poursuivit dans la nuit du 27 au 28. Mais
c'est alors que les Russes nous attaquèrent sur les
deux rives, Wittgenstein sur la rive gauche, Tchit-
—
—
chakof sur la rive droite.
Sur la rive
d'Oudinot gardait
droite, le corps
route de Vilna, par
tait de la tenir
Zembin
et
ouverte pour
Molodezno.
le salut
Il
la
impor-
de l'armée.
Le 28, à sept heures du matin, le canon des Russes
commençait à tonner, quand un chant grave s'éleva
des rangs des Suisses
:
Unser Leben gleicht der Reise
eines Wandrers in der Nacht
C'était le lieutenant Leglos,
sur l'ordre du
du
1 er
régiment, qui,
commandant Blattmann,
du brave Raguetli, tombé pendant
successeur
la retraite, lan-
LES RÉGIMENTS BUI88E8
SERVICE DE FRANC]
Ai;
çait de sa voix sonore le chant patriotique continué
par
la
voix des camarades
1er
.1
auf seinem Gleise
haï
tous
Kummer macht
ihm
vieles das
Puis
prêtèrent
officiers
les
:
I
I
serment
le
combattre jusqu'au dernier homme,
et
la
de
bataille
s'engagea.
La division Merle, portée en avant, refoula les
Rusns de Tchitchakoff à plusieurs reprises. Renforcée par la légion
de
disperser l'ennemi
à
mais ce oe
que
ments
tous
la
:
garder
Merle passa
Braves Suiss
«
à
route de Zembin,
énonm
devant
les
s,
I
cantonne-
vous mérites
L'Empereur en accorda
soixante-deux
quatre régiments. Mais
parvint
elle
écria-t-il,
croix d'honneur!
Bur-le-champ
la
pas sans des pertes
fut
général
le
et
Vistule,
la
'»••
le
à
partager
entre
les
réduit à un seul
était
bataillon.
Grande Anne.' repassa le
Niémen le 13 décembre. Dans cette campagne, les
Suisses avaient perdu 6000 hommes, mais pas an
L'arrière-garde de
la
drapeau. Presque tous
On
prisonniers.
les
de
dépôts,
I
et
iments.
la
Napoléon
181
\\ esl
En décembre
iments,
et
ce «fui
tués ou
restait
dans
on en forma quatre bataillons, chacun
campagne^de
places de
tout
recueillit
hommes,
000
officiers étaient
les
le
'
ne
1
5
Diè
ril
Bervit
les
pas
emploj
de
et
la
a>
B'en
les
Il
phalie
1813,
remplacèrent
<jui
la
e
quatre
dans
1er
la
les
Hollande
décida
suivant
,
le
rappel des
après l'abdi
NAPOLEON ET LA SUISSE
344
tion de Napoléon, les délia de leur serment de fidélité.
Pendant
la
première Restauration,
comme nous
l'avons vu, les troupes suisses furent réorganisées
par
lieutenant général Nicolas de Gastella, et
le
partagées entre quatre régiments, tandis que
le
général Mallet (de Genève), était chargé de négo-
de nouvelles capitulations avec
cier
En
les
Cantons.
tandis que les conventions de 1803 et
effet,
de 1812 avaient été signées avec la Confédération
tout
entière,
firent l'objet
par la
représentée
Diète,
celles-ci
de traités particuliers, conclus avec
chacun des Cantons (1).
Lorsque Napoléon revint de
d'Elbe,
l'île
les
quatre régiments résistèrent à l'entraînement qui
jetait l'armée
dans
bras de son ancien chef,
les
par leur serment envers
et se déclarèrent obligés
Louis XVIII.
Dès
21 mars 1815, Castella et les quatre colo-
le
nels, qui étaient alors
berg
et
(2
de Buchet
e
),
Real de Chapelle
(3
e
)
(1
er
),
Aby-
et d'Affry, tinrent conseil
convinrent de s'en rapporter à la Diète. Celle-ci
décida
le
rappel immédiat des troupes, et en in-
forma Castella, qui
vante
écrivit à
l'Empereur
la lettre sui-
officiers
supérieurs
des troupes
:
«
«
Sire,
Les chefs
et
suisses ont reçu l'ordre de leur
gouvernement de
(1) Voir A. E., t. 495. Le volume est presque entièrement consacré à ces capitulations, dont la première (avec Fribourg) est du
23 septembre 1814, et dont les dernières sont du 21 mars 1815.
Manquent Appenzell
et
Unterwalden.
LE> RÉGIMENTS SUI88E8 AU SERVICE DE PRANGE
partir sans délai avec Les troupes qu'ils
permettre
Veuilles
dent.
qu'ils
Je suis avec
Votre
le
commanaux
rendent
se
les rappelle.
ordres souverains de leur patrie qui
«
345
plu< profond respect, Sire, de
Majesté Impériale
le
humble
très
et
I
obéissant serviteur.
Le maréchal de camp des troupes
«
au
Buisses
service de France.
Comte de Castella.
Paris, 2 avril.
«
»
Bien que l'on pût contester l'autorité de la Diète
•dans cette affaire, Napoléon n'insista pas. 11 or-
donna
1*'
conduit
fut
des quatre
licenciement
par
général
le
régiments,
qui
(Décret
du
Fririon.
2 avril.)
Fririon
décida
qu»
séparément.
partiraient
ceux des ans
officiers
les
1
qui
bon,
t
i
qui
commandant
part
pril
les officiers
rester
partirent.
de quoi former un bataillon,
resta
confié au
fut
soldats
des autres qui voudraient
et
il
les
ajouta qu'on garderait
11
à notre service. Presque tous
Des soldats,
et
a
la
Christ Stoffel,
dernière
d
1
\r-
campagne de
Napoléon.
M. us
il
fut
licencié au
ceui qui en avaient
i-
fait
Bourbons, et
partie furent très mal
retour des
dans leur pays.
Napoléon ae
B'étail
quatre régiments
un bataillon de
qu'il l'eût
à la
la
pas contenté de
Confédération.
11
demander
exigea
i
n<
principauté de Neufchfitel, api
donnée au maréchal Bei
i
oi< r,
NAPOLÉON ET LA SUISSE
346
La
nouveau bataillon
levée du
11 mai 1807, au
camp de
décrétée le
fut
Finkeinstein.
Il
ne de-
vait être recruté que dans la principauté, les Can-
tons
et le Valais, et les officiers
par Berthier.
Il
eut pour
en étaient
nommés
commandant Jean-Henri
de Bosset, de Neufchâtel, ancien
officier
et
capi-
taine adjoint à l'état-major de la division Oudinot.
A
la différence
des régiments suisses
qui por-
taient leur ancien uniforme rouge, le bataillon de
Neufchâtel était habillé de jaune, ce qui
surnommer
le
fit
bataillon des serins ou des canaris,
le
mais ce qui ne l'empêcha pas de déployer
la
même
valeur que les habits rouges.
Après avoir
1809,
il
fait
la
campagne d'Allemagne en
dans l'armée de Masséna, envoyée
servit
au fond du Portugal contre
les lignes
de Torres-
Vedras, et ne revint de la Péninsule que pour faire
la campagne de 1813. La chute de l'Empire fut
soulagement à Neufchâtel.
n'est pas jusqu'au Valais qui n'ait été astreint
accueillie avec
Il
au tribut militaire.
Comme on l'a vu,
il
petit Etat indépendant.
taillon
En
le
militaire,
en vertu
Valais s'engageait à fournir
d'infanterie
qui
un
1805, Napoléon con-
une capitulation
clut avec lui
de laquelle
formait, depuis 1803,
devait
être
un ba-
toujours
au
complet de 960 hommes.
Mais ce bataillon ne fut organisé qu'à la fin de
1807, et il fut commandé par Charles-Louis de Bons,
officier
de
Montpellier,
mérite.
il
fut
Après avoir tenu garnison à
dirigé sur la Catalogne, où il
LES REGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE
resta jusqu'en 1810.
à l'Empire,
Lorsque
l«
1
Valais
i
KAMI
fut
anni
bataillon fut versé dans dos troup
le
et perdit ainsi, comin»- son petit pays, son caracti
Ce ne
original.
pas pour longtemps.
fut
Tellf fut L'histoire de ces soldats suisses, au
vice de Napoléon.
avaient eu
Ils
la
mauvaise
for-
de
nos
tune de n'êtiv employés que dans
celles
campagnes qui furent les moins heureuses, celles
d'Espagne et de Russie. Mais leur discipline, leur
endurance
destin,
ils
et
courage avaienl
leur
et
soutenu
avaient
La
triomphé du
réputation
mili-
taire de leur pa}
Il
de Leurs rangs une vingtaine de géné-
était sorti
raux dont
tous
1»'--
peuvent être mis hors de
trois
trois sont des
La Harpe, Reynier
Vaudois. Ce Boni
né
Yens,
à
appelle parfois
Russie,
et
généraux
Jomini.
et
Amédée-Emmanuel
était
Les
pair, et
de
La
Harpe
(1754-1796),
cousin de Frédéric-César, qu'on
colonel, à cause de son passage en
Le
ou toutes
Les
correspondent
fonctions
un grade.
Après avoir servi dans L'armée des Pays Bas
disait
ohez
L'armée des Etats généraux),
lui
\. nul, et
ce
Lorsqu'il
mêlé
fut
par
proscrit
à
L'agitation
dans
Alpes
Les
'Mi
Toulon,
ô
rangs de notre armée.
et
La
p
l
revenu
du pays de
11
.
\\ juillet
il
pour
1791.
se réfugia
combattit but
promu général bous
en Italie en
Bervit
commandait
«lu
mort, privé de Bes biens,
1793, fut
était
Messieurs de Berne
fameux banquet des Jordies,
Condamné
il
1795
et
les
en
Les
murs de
1796
11
division (avant garde), de l'ar-
NAPOLÉON ET LA SUISSE
348
mée de Bonaparte,
lorsqu'il fut tué sur les
bords
du Pô, à Godogno, dans la nuit du 8 mai 1796.
Les Autrichiens avaient surpris notre camp.
La Harpe, avec
sa bravoure ordinaire, se porta
en avant pour rallier ses troupes en désordre, et
peut-être, dans l'obscurité, tomba-t-il sous des
balles françaises. Bonaparte annonça sa mort au
Directoire dans une phrase qui conservera la mé-
moire de La Harpe
« La République perd un
:
homme
qui lui était
un de ses meilleurs généraux, tous
un camarade aussi intrépide que sévère
attaché, l'armée
les soldats
pour la discipline. »
Reynier (Jean-Louis-Ebenezer), était né à Lausanne en 1771.
Entré au service en 1792, il était général de brigade en 1795. Chef d'état-major de Moreau à l'armée
du Rhin, divisionnaire en 1796, il prit une part brillante à la campagne d'Egypte, mais il ne put s'entendre avec Menou, qui
quelque temps à
le
l'écart,
général Destaing,
il
fut
renvoya en France. Tenu
pour avoir tué en duel le
chargé d'une division à
l'armée d'Italie en 1805, puis reçut
le
commande-
ment de l'armée de Naples et pacifia les Calabres.
Ministre de la guerre du roi Murât en 1808, il fut
rappelé pour la campagne de 1809, enfin envoyé en
Espagne.
Il
quitta les sierras de la Péninsule pour les steppes
de la Russie en 1812, et se distingua dans la campagne de 1813. A Leipzig, il commandait le corps
auxiliaire saxon.
Quand
celui-ci quitta
nos rangs,
LES RÉGIMENTS BU1S8E8 AD SERVICE DE FRANC!
pour passer
L'ennemi but
à
barrer
chemin.
le
criaient
de
lui
»,
lui
général
pour
avaient
qui
lui
entraîné avec eux
fut
Il
de bataille,
vainemenl
Retirez-vous,
soldats
Les
grand.' estime.
champ
Le
Reynier essaya
18 octobre,
le
plus
La
retenu
et
Echangé au bout de quelques mois,
prisonnier.
il
mourut peu après bod retour en Fran<
Napoléon l'avait fait comte de L'Empire en 1809,
mai>
ne L'aimait pas. D'abord,
il
Moreau, puis
il
avait gardé une extrême indépen-
dance de caractère.
lement
avait servi sous
il
de
Bortis
Jomini,
Reynier,
étaient
Suisse,
la
d'auti
et
Qs
ainsi.
me
tenaient, de leur pays, une Liberté d'allui
rsion
suspects
Le
«
pour
L'Empereur.
-i
Suisse, écrit
Sainte-Beuve dans son
Bante étude but Jomini,
ticulier
Les
gères
La
Tout
Le
même
pérégrinations
petite
vrai,
Il
patrie,
dance prenne un
i-
Les
et
ne
il
rnel
en
177'*. à
Voir
de parbi
>
nationalités étran-
L'abdique
jamais.
au fond
cœur.
«lu
toutefois que l'indépen-
Le
comme
ce
baron de Jomini,
Payerne, ou Bon père
x
II
du
olonel
i
fédéral
*
i:\tr.n'
S
a
intéi
fut
de Jomini, en L813.
Henri Jomini, devenu
iif
t
de désertion,
air
et
de Bon pays
(i
pas
ne faut
de propre
a cela
vrai Suisse a un rc
-t
1
rester
<!«•
toutes
qui Les rendaient un peu
collier
Le
MV
\
\
•
u\ ri/.
•
1
I
I
d'histoire milil
était
i
était
syndic
(1),
NAPOLÉON ET LA SUISSE
350
Il
au commerce, et envoyé à Paris.
goûts étaient ailleurs. Lors des événe-
fut destiné
Mais
ses
ments de 1798,
il
chef de bataillon
comme
s'offrit
Relier,
devenu ministre de
guerre de la République helvétique.
incapable.
Il
camp au
aide de
Jomini
fut bientôt remplacé.
la
Relier était
resta.
employé à la formation des légions helvétiques et y gagna le grade de chef de bataillon.
C'est ainsi qu'il put assister aux opérations mili-
Il
fut
taires
dont
la Suisse fut le théâtre
appritjla guerre à|l'école de
«
en 1799, et
Masséna
et de
qu'il
Lecourbe,
qui avait^porté l'art de la guerre de montagne à
un degré de perfection inconnu avant
La
réaction de 1801
revint à Paris et
tactique.
mais
le
lui
».
(Jomini.)
força de s'éloigner.
y publia son Traité de
la
Il
grande
essaya de se remettre au commerce,
Il
la guerre le reprit encore.
Attaché volontaire au maréchal Ney pendant la
campagne de 1805, il se distingua dans les combats
amenèrent la capitulation d'Ulm. Il suivit
Ney dans le Tyrol, et rejoignit la Grande Armée
au lendemain d'Austerlitz.
En 1806, il fut attaché officiellement au 6e corps
qui
(Ney) et
fit
la
en 1807. Mais
officier
campagne de Prusse.
il
est à
Il
était colonel
ne fut jamais
servit toujours dans
remarquer
de troupes et qu'il
qu'il
l'état-major.
Envoyé en Espagne comme
de Ney,
il
ai
parlé assez
t.
II.
chef d'état-major
ne tarda pas à se brouiller avec
longuement dans mon
livre,
Paris, chez Pion, éditeur, 1899.
Nos
lui.
Ney
écrivains militaires,
LES RÉGIMENTS 8UI88E8 AC BERVICE DE FRANCE
•
était
un admirable
soldat. Mais
Au
rien entendre à la tactique.
jugeait de tout d'après
se piquait de Qe
il
règles de l'art, el
Les
trop souvent l'occasion de critiquer
du
Jomini
contraiiv,
il
avait
opérations
les
maréch.il.
Ney
en
délivra
s'en
d'une
chargeant
le
mis-
sion auprès de l'Empereur. Celui-ci, qui avait
de Jomini, pul
livre
le
L'auteur;
mais
Espagne.
Il
en 1810.
temps après,
il
ae
il
Les
nouvelles
[u'il
pas
fui
recouvra
renvoyer en
le
La
acceptée,
bords de
faveur impériale.
attaché au grand
el
La
Bérézina.
Ney en
11
faillit
el
encore
fui
1813. C'esl
injustices de Berthier
appelle une«
quelque
et,
campagne de 1812
La
lit
chef d'état-major de
de
de
torl
général de brigade
état-major,
ter sur
le
de
qualités
les
adressa alors sa démission à Berthier,
Elh'
Nommé
eut
il
apprécier
lu
que
alors
poussèrei
Le
démarche douloureuse
,
Au
L<
a-
lit défection.
demain de La rupture de L'armistice,
L'empereur Alexandre Lui avail fait des offres de
vice depuis IS07. Il Dous abandonna pour la Russie.
Napoléon écrivail le L6 aoûl à Cambacén
il
e
.
«
L'Autriche dous
dénoncé
tice esl
«
el
déclaré
a
Les
ijuenv.
la
1
commencent.
hostilités
Jomini, chef d'état-major du prince de
Icowa,
a
déserté.
volumes but
temps,
\es
(•«irruption.
t
idées
Les
celui
campagnes
qui
el
a
C'esl
nu
militaire
guerre. //
est
Sui
s$i
Mos-
depuis Long-
que,
Il
peu
de
un militaire qui
La
publié quelques
Russes pourchassaient.
oependanl
-m h
C'esl
/armis-
a
cédé
s
de
saisi
à
la
valeur.
quelques
NAPOLÉON ET LA SUISSE
352
Le jugement
était sévère
l'adoucit plus tard.
disait, à
Il
Sainte-Hélène
général ne connaissait pas
officier
Napoléon
et injuste.
le
:
«
Cet
plan de l'Em-
n'a pas trahi ses drapeaux
comme Mo-
pereur.
Il
reau.
avait à se plaindre d'une grande injustice.
Il
a été aveuglé par
Il
pas Français, l'amour de
n'était
pas retenu.
«
Il
de s'en
choisir
ne
la patrie
l'a
»
était Suisse,
le droit
il
un sentiment honorable, il
il
aller.
n'était pas Français
», il
— D'accord. Mais encore
avait
fallait-
un meilleur moment. Ce départ avait un
fâcheux aspect. Aussi, malgré l'estime d'Alexandre,
qui avait fait de Jomini son aide de camp, et l'avait
nommé
lieutenant général, le nouveau venu fut
regardé
de
Il
travers
dans l'état-major des
ne fut pourvu d'aucun
alliés.
commandement
et
se
borna à figurer dans des conseils de guerre où.
régnait, d'ailleurs, une singulière anarchie, comme
il le raconte lui-même.
« Le prince
de Schwarzenberg, brave militaire,
d'un caractère doux, liant, modeste, n'était pas
l'homme capable de donner l'impulsion à une
machine si compliquée. Il se laissait mener par
Radetzky et Langenau, émigré saxon. L'empereur
Alexandre consultait Moreau et Jomini, sans
compter Barclay, Wolkonski, Toll et Diebitsch.
Le roi de Prusse avait aussi ses conseillers et Barpar
Diebitsch,
jamais de
clay,
influencé
l'avis
de personne... Mettre d'accord tant d'intérêts
n'était
et d'avis différents était chose impossible.
Avant de
faire oublier sa défection,
par
»
les
remar-
RÉ6IMENT8 SUISSES AL SERVICE DE PRAW
LE.-
quables ouvrages qu'il publia sur
de
l'art
la
et qui sont restés si longt«-mp> classiques
seignement des écoles
tient à notiv >ujet,
heures
et
i
dans des
sa liberté
difficiles.
Autrefois, on
honneur a
faisait
ancien précepteur, de
plus tard,
surtout
et
Au
devants.
à
L.i
Harpe,
politique libérale et
la
La Harpe
rèuse suivie par Alexandre.
les
l'en-
témoigna de son affection pour
pays de Vaud en protégeanl
le
guerre,
dans
Jomini,
milit
i.
g<
n'agit
<{u«>
Vienne. Jomini avait
pria
quartier général de
Francfort,
et
pendant l'invasion, alors que s'agitaient autour des
souverains
Jomini, persista dans
i
adoptée
«
convoitises, Alexandre,
les rivalités et les
qui triompha.
et
l'opinion
«lu
la
politique qu'il avait
Comme
le
«lit
Monnard,
prince s'étail fortifiée encore dans
entretiens avec un Vaudois, toujours patriote, loin
de Ba
dont
mais
camp
le
baron Jomini,
appréciait non seulement
le
génie militaire,
patrie,
il
au—
parler
la
i
Vaud
citer
Am
'/.
suffit
amplement pour que
souvienne avec
se
Parmi
it
haute intelligence politique
et
1"
franc
».
Voilà qui
de
Bon aide de
les
fierté
le
de Jomini
canton
(1).
autres généraux sortis des Cantons,
:
du canton de Fribourg
(
let
l
au régiment de Vigier, en 1783, sous-lieutenant
f.t\-Mir
la
t
••t
de hauts emplois
publi.i
.•
lui éle>
quai
soufl Ni< olaa
nombreux
loisir srs
i
de
il
•
-•!
['
'.
fui
savanl
d'
M'
à
uni
NAPOLÉON ET LA SUISSE
354
Chateauvieux en 1788, capitaine à la légion du
Rhin en 1792, général de brigade en l'an II, échappé
aux dangers de Saint-Domingue, il servit sous
l'Empire en Espagne, en Russie, dans la campagne
de France, et fut associé, avec Pacthod, au glorieux
combat de Fère-Champenoise (25 mars 1814).
Pendant plus de six heures, avec deux divisions
formées de gardes nationaux et de conscrits, Amey
Pacthod tinrent tête à l'armée russe tout entière,
commandée par Alexandre et le roi de Prusse.
C'était en vain que pleuvait la mitraille et que la
et
cavalerie russe multipliait les charges, ces soldats
improvisés serraient
les
rangs et continuaient de
combattre aux cris de « Vive l'Empereur »
Lorsque le général Pacthod, blessé lui-même,
eut accepté de mettre bas les armes, Alexandre le
félicita, ainsi que les autres généraux qui servaient
:
sous ses ordres
!
(1).
Boinod, de Vevey (1756-1852), commissaire des
guerres et inspecteur aux revues,
chef en 1810, avec
le
inspecteur en
grade de général de division.
Dutruy, de Genève, qui était général en 1793, et
qui servit dans les guerres de Vendée contre Charette.
Girard, dit Vieux, né à Genève, ancien sergent
au régiment des Gardes. Compromis dans les troubles de Genève en 1788, et condamné à mort, il
(1)
Schaller (ouvrage cité) fait de Pacthod
un Savoyard, comme Dessaix
un Suisse de Carouge.
Dupas.
Il était né à SaintJulien en 1764. Général de brigade en 1795, divisionnaire en 1808,
inspecteur général de l'infanterie sous la Restauration. Mort en
C'était
1830.
et
LF- RÉGIMENTS BDISSES
AL'
SERVICE DE
l;.\>
I
du Bervice dans notre armée. Général de
division dans L'armée du Rhin, en L796, il fut
reprit
chargé, en
1
17
avril,
5
tait
la
notre
ministre
France. C'est
à la
Girard ne
république.
pas
vit
tambour battant,
dans
une
Desportes,
eux,
1805;
18<
ei
Lugano, un des plus braves soldats
<!»'
Rhin, général de brigade
de
de
ancien soldat
Sion,
Mantoue
à
général
en
1813;
au régiment
<!••
et
d'Espagne,
un des ch
armée d'Algérie; enfin II
de Fribourg, un des champions
notre
(Félix),
- ,,; i-
unitaire
parti
l'an
à
pays de Neufchâtel, soldat des
<lu
d'Allemagne
de
Genève,
Richter,
Courten; Voirol,
vtid
persuada
qui
d'Helvétie, divisionnaire en 1803, mort
futurs
laissa faire
Il
restauration de l'ancien]
la
faut citer
il
de L'armée du
guerres
con-
ville
bonheur étail dans leur
ainsi que naquit le départe-
mort en
était
Il
Mainonij
H
le
Léman.
«lu
\
leur
y entra
Il
revanche du proscrit.
aux Genevois que
ment
comme
déployées,
quit
nion
hommes,
500
L
seignes
ensuite
d'occuper Genève.
të
l'Helvétique,
notre service, signalé dans
7
les
puis
<lu
général
campagnes de
pour son coui
i-
:
à
18
mort
prisonnier en Espagne en 1810.
On
\«»it
mande
mœurs;
étaient
ni'iit
.
à
que
cause
mais
plupart sortaient de
La
de
les
nombreux,
L'affinité
Suisses
et
de
de
apportaient
La
Suisse
Langue
langue
le
la
et
r<
d<
-
-
allemande
même
dévoi
NAPOLÉON ET LA SUISSE
356
en est qui n'arrivèrent pas au premier rang,
mais dont les services n'étaient pas moins appréciés.
Il
Tels furent Charles d'Afïry, Louis Begos, Bleuler,
les Castella, Maillardoz,
de
selet,
Berne,
Raguetli,
Schaller,
de
Abraham Rôs-
Fribourg,
et
bien
d'autres.
en
Il
est
enfin,
comme
Louis
Begos,
Rilliet,
Rôsselet, Schaller, Sprunglin, qui nous ont laissé
le récit
des campagnes auxquelles
ils
ont pris part.
C'est en lisant ces mémoires, simples et sincères,
qui n'ont d'autre souci que de fournir une modeste
contribution à l'histoire de ces temps extraordinaires, c'est là
qu'on verra de près
le
courage et la
discipline de ces braves gens, à la fois fidèles à la
pays (1).
Et Ton achèvera de se persuader ainsi qu'une
rapide histoire des régiments suisses au service de
France
et à leur
France
était le
complément nécessaire de
l'histoire
intérieure de la Suisse sous la médiation de
léon.
(1)
Voir
la bibliographie de ces
Mémoires en Appendice.
Napo-
CONCLUSION
On
vient de voir quelles furenl les relations de
France
de
el
Suisse, de 1798
la
à
la
L815.
Menacée par la propagande de la Révolution,
supprimée par les années du Directoire, la vieille
Confédération
unitaire, à
la
nature,
avait
laquelle
une
à
république
préparé
n'était
histoire,
par
ai
par ses goûts.
ni
années de
quelques
après
Aussi,
pays
le
par son
ni
place
t'ait
discordes
inté-
république unitaire s'effaçait devant une
rieures, la
république fédérale de dix-neuf cantons, organi
par Bonaparte, qui B'en était
Cette médiation, qui ne
et
tétait
qu'il
dis ans,
l«'
versaient
intérieure,
lui
fut
l'Europe.
à
l'abri
venir,
1
pourront
des guerres qui boule-
••juin 1808, dans
la
la
le
Diète, un
Landammann
Lorsqu'un jour, dans
nos neveux liront
comme
nous lisons
Pendant
-.1
Béance d'ouverture de
pouvait dire
avait pas été offerte,
Bes ressour< es, travailler à
prospérité matérielle. Déjà,
'
médiateur.
put affermir sa tranquillité
Il
développer
1»'
dura dix ans.
attribuée,
pays
fait
celle
s'empêcher de
les
siè<
l<
temps,
l'histoire de notre
des temps passés,
ils
heureux
pa
B'écrier
Ce pays fortuné, chers confédéré
:
Bt
le
nota
ne
NAPOLÉON ET LA SUISSE
358
Et plus tard, le 7 août 1815,
mation d'un nouveau Pacte
le
jour de la procla-
fédéral, le président
de la Diète pouvait parler de onze années de tranquillité,
comme
autant d'années de bonheur.
Sans doute, cette tutelle fut parfois oppressive
pour la liberté, et, avec le blocus, devint onéreuse
pour la richesse publique. Mais la France et les
pays rattachés à l'Empire souffraient également
de ces abus, qui étaient
comme
la
rançon de
la
gloire.
Napoléon avait étendu son influence sur la Suisse
pour en faire un des ouvrages avancés de l'Empire.
Fondé sur des raisons
militaires,
partagea sa fortune militaire.
Il
son protectorat
ne dura qu'autant
que lui-même se soutint par ses victoires. Lorsqu'il
fut vaincu en Allemagne et rejeté derrière le Rhin,
la Suisse lui échappa et lui devint hostile, comme un
bastion isolé, tombé aux mains de l'ennemi, peut
être retourné contre le corps de place.
La médiation
finit
avec l'année 1813,
de 1803 fut déchiré. Mais
fait
naître reparurent et
les divisions
il
fallut
et l'Acte
qui l'avaient
demander
à la
Longue Diète de 1814 un Pacte fédéral qui ne valait
pas celui du Premier Consul. Les remaniements
successifs qu'on dut lui faire subir en 1848 et en
1874 le rapprochèrent de celui de 1803. De sorte
que la Suisse contemporaine reste bien l'œuvre de
Napoléon. C'est lui qui avait trouvé le meilleur
ciment pour lier les Cantons, et jeté les fondements
les plus solides
de l'union confédérale.
Oublions donc
la
suppression de quelques jour-
CONCLUSION
n.iiix
el
35
9
malaise passager du blocus pour a enre-
le
—
Mais L'impôt
que lea grands résultats.
du sang payé par les régiments capitulaires ?
Il
gistrer
—
que
n'a été
prix d'une glorieuse tradition.
le
Condamnée
dans
j1
le
par 3a neutralité à ignorer
service étranger que
La
guerre,
Suisse trouvait
La
L'emploi de ses qualités militaires. Ces qualités sommeillaient dans
la guerre
de Sept
A
jour.
leur
assurée par
qui
intérieure
histoire
régiments sortis de
les
L803 ajoutèrent <L>
défendirent
>.» lt-
L792. C'est ainsi,
que
s'est
u;ii
tonale.
par
et
les
a
1815,
a'a
mation ou
il
n.'
France
L'effort
ai
été
faut
de
bords
Les
<liLr
nr>
la
tradition
quelques histo-
<»ù
du pays affectent de voir de
L'effacement,
l>iil-
régiments capitulai]
renouée, poursuivie, illustrée
La période de L798
-
j
monarchie en
vieille
La
dans
remirent
Les
Bérézina pour sauver L'armée étaient
de ceux
riens
lutte de L798 Les
Les Suisses qui se dévouèrent sur
Lantes.
La
paisible
La
médiation,
La
la capitulation de
de
La courte
ans.
Les guerres Impériales
réveilla.
tout
Longue paix qui suivit en Europe
La
La
tristesse
et
de
qu'une période de transfor-
eut de
Confédération. Car m
méconnaître
La
main puissante de Bonaparte
a
ni
La
La
la
fondé un édifice
Qouveau, il Berait injuste d'oublier ceux qui. comme
Les La Harpe, les Monod, Les Rengger, Les Stapfer
•
bien d'autres, ont
Lutté
d'égalité, plus de Libert
\\.-r le
ment
<lt^
pour plus de
t
justice, plus
é.
génie d'un grand despote,
bons citoyens qui
a
c'est
contribué
Le
dévoue-
du
360
NAPOLÉON ET LA SUISSE
pays de nos voisins, dans le cadre formé par la
nature, ce pays d'hommes patients et sages, au
caractère droit, aux vertus solides, dont la liberté
et le patriotisme
peuvent servir d'exemple à tous
les autres.
FIN
APPENDICES
APPENDICE
il.
TBÉ80B ET LES 0UB8 Dl BIBH1
Larevellière-Lé]
•
A
dans
rit
xxvni)
« Veut-on savoir pourquoi
Mémoires
ses
(chap.
:
le
Directoire Be détermin
lime de Staël v,i noua
Il n'y av. ut
l'apprendre
pas d'argent pour transporter
une armée en Egypte, et ce que Bonaparte lit surtout
de condamnable, ce hit d'exciter le Directoire à l'invad de la Suisse, afin de s'emparer du trésor de Berne,
•muni.' avaienl
que deux
enta ans d<
taire entrer des
troupes en Suis*
:
i
.un
•
.
Réponse
Bi
:
le
ne pouvail
il
Directoire eût convoité ce
;
de deui mois pour
sonnablement que
niaiserie
le
le
mm. de
de
MM.
soustraire, On
camoter.
ae
Directoire français
Berne, qui
au moins
.
de Berne eurent
>«u
supposer
t
j
ait
plus
rai-
compté sur
envoyèrent leur
la
trés<
dans une ville ouverte.
incompréhensible que MM d<
s
ont dû de fournir 7 à
millions pour l'expédition d'Egypte.
Ils devaient connaître cette loi de la pierre qui rend le vainqueur maître de toutes les propriétés publiques. Pourquoi
i
inq lieues de l'armée
tte incurie
I
l
ont
i
-ils
e
oubliéi
Directoire avait d'autres raisons poui se
<!•<
•
» »
I
i
II
déduit
<
es
raisons,
et
assert n
.
NAPOLEON ET LA SUISSE
362
Mme
de
gnée.
de Staël. Peine inutile, car
Nous savons que
le
elle était
bien rensei-
Directoire avait besoin d'argent.
Voilà pourquoi il fut heureux de mettre la main sur le trésor
de Berne.
En quoi consistait ce fameux trésor? Il est difficile de
le
les
savoir exactement. Car on ne trouve aucun chiffre dans
rapports de Brune ni dans le plaidoyer de Rapinat.
D'après
les
Mémoires attribués à Ney,
il
fut enlevé
:
000 000
fr.
Du
trésor pour
7
De
En
la
4 000 000
une valeur de ...
monnaie en lingots
4 000 000
contributions
Pour rachat de titres
Huit cent cinquante mille quintaux
4 000 000
de blé (à 20 francs chacun)
Six mille chars de vin (à 240 francs
chacun)
17 000 000
1
Matériel pris aux arsenaux
7
Total
D'après
le
général Dermoncourt,
440 000
000 000
44 440 000
le
trésor
ment composé de monnaie française, en
livres tournois du temps de Louis XIV.
«
—
—
—
—
—
—
fr.
était entière-
pièces de
6,
24 et 48
C'est avec ce trésor
l'expédition d'Egypte et qu'on nous paya au
de la faire nos trois mois d'avance ».
Ce qui est certain, c'est que nos agents Desportes, Mengaud, Mangourit furent mandés à Berne pour assister à la
vérification des caisses, et qu'il ne fut pas aussi facile qu'on
que se
fit
moment
Brune, et à Rapinat, de faire passer une partie du
trésor dans leurs poches. Larevellière se porte garant de
la probité de Rapinat, mais il est sévère pour Brune, pour
Suchet et d'autres. Ce gouvernement d'avocats, qui avait
besoin des généraux, ne les aimait pas.
Ce qui fut aussi sensible aux Bernois que la perte de leurs
l'a dit, à
économies, ce fut
le
départ de leurs ours.
Dermoncourt, alors capitaine au
régiment de dragons, qui prépara l'exil de ces prisonniers
d'une espèce toute nouvelle. Ils accompagnèrent le premier
convoi qui fut acheminé vers Paris, sous la surveillance du
chef de bataillon Junod, des troupes vaudoises. Ils forC'est le futur général
3e
-
A
PPENDICE
maiont une famille composée du père, de la m<
d'un
ourson, et qui obtinl an grand succès, au Jardin des Plantes,
-mus le nom de famille Martin. Mais les Bernois ne nous
pardonnèrent pas son infortune.
Nos jeunes officiers, «lit
Dermoncourt, s'en aperçurenl aux rigueurs des Bern<
•
a leur
On
égard.
ne
<
lira
sans intérêt
|».i-
la
sui\
lettre
Brune au Directoire, le -7 mars. Il allait quitter le
pour prendre le commandement de L'armée d'Italie.
Il annonce que les élections se fonl ave*
calme, e1 qu
\)dv
\
attend
citoyen Lecarlier.
le
ajoute
Il
:
Le citoyen Junod, chef de bataillon dans
«
v.iudoises, conduit
Paris
;.
les trois
ours des
trou]
les
rne.
I
petit.
oimaux sont de taille
y a mâle, femelle
énorme et bien portants. L'officier conducteur les
bapj
Il
t
t
I
.<
Weiss
Steiger,
«
Il
n'y a rien,
enrichir
a
1.1
le
objets d'art
«mi
superbe
Muséum
Bibliothèque, qui
monuments, un
moment
et
et...
très
relief
a
détaillée.
de
et
français.
est
sous
de
la
31
les scellés
Suisse,
iem
•.
qui puisse
Cependant,
comme
les
relief est
aut
d'après lequel «m
a.hmu une carte géographique
Ce
••\i-t--
il
très
l'œuvre de Pfeffer.
Il
:
belle
ex
môme dépôt, un herbier du célèbre Haller,
aussi, dans
une grande quantité de manuscrits forl curieux, entre autres
un.- chronique de Proissart, plusieurs
lassiqui
latins, et une colle* tion peut-être unique des vieux auteurs
de romans français. Vos commissaires pourront choisir,
parmi ces objets, ceux qui "-"ni dignes de la curiosi
e ou des rechen Des des savants.
Je publie aujourd'hui une lettre d'adieux .m peuple
helvétique. Je peux vous assurer, citoyens directeurs, que
e peuple est bon et ami de la liberté. [1 existait, »urt
dans la partie du Nord, des préventions qui
peu favorables. Je r "i~ avoir réussi
détromper es bi
gens et
leur faire aimer, autant que
inde
le
1
<
:
.1
1
.1
nation qui leur rend
Salut
1
1
<'i
la
liberté.
respi
r.ui
J'ai
t(ou\
m
1
364
la
NAPOLEON ET LA SUISSE
Guerre. (Armée d'Helvétie). Je la crois entièrement inédite.
Larevellière dit en parlant de Rapinat
:
Je ne crois pas qu'il ait mérité tout l'odieux qu'on a
» Suivant lui, il ne fut accusé que parce qu'il
était parent de Reubell, lequel était sévère pour les fournisseurs et les tripoteurs. Il ajoute
« Perrochel, un des hommes les plus intègres, les plus
éclairés, les plus sages que nous ayons employés dans la
diplomatie et, à cette époque, ministre de la République
en Helvétie, m'a répété plusieurs fois qu'en effet on avait
à reprocher à Rapinat d'avoir été très exigeant à l'égard
«
jeté sur lui.
:
du gouvernement helvétique, et même beaucoup plus que
ne le permettaient la modération et la justice, mais que
rien n'était entré dans sa bourse. Il était loin d'attester le
même fait à l'égard de Brune et de Masséna. »
*
*
*
Napoléon, dans les écrits de Sainte-Hélène, se montre
très sévère pour le Directoire. Naturellement. Il revient
sur les événements de 1798, il en refait l'histoire, il estime
que le Directoire aurait dû procéder autrement. Il n'oublie
qu'une chose, c'est qu'il a lancé lui-même le Directoire
dans cette aventure. {Mémoires de Sainte -Hélène, t. III.)
APPENDICE B
ACTE DE MÉDIATION.
— PRÉAMBULE
« L' Helvétie, en proie aux dissensions, était menacée de
sa dissolution ; elle ne pouvait trouver en elle-même les
moyens de se reconstituer. L'ancienne affection de la nation
française pour ce peuple recommandable qu'elle a récemment défendu par ses armes, et fait reconnaître comme
puissance par ses traités, l'intérêt de la France et de la
République italienne dont la Suisse couvre les frontières,
demande du Sénat, celle des cantons démocratiques, le
la
APPENDICES
vœu du
peuple helvétique tout entier nous ont fait un devoir
d'interposer notre médiation entre les partis qui la dn isent i
Après avoir dit que quatre de nos sénateurs ont
chargés de conférer avec Les cinquante-six députés <iu
Sénat helvétique, des ville- et des cantons, réunis à P
le préambule continue ainsi
Reconnaître le genre de Constitution qui était 1»- plus
conforme au vœu de chaque canton; distinguer ce qui
répond le mieux aux idées que les cantons nouveaui
sont faites de la liberté et du bonheur; concilier dans les
cantons anciens les institutions consa< rées
ar le temps
avec les droits restitués à la masse des cit
dent
les objets qu'il fallait soumettre à L'examen el à la dis* ussion.
Leur importance et leur difficulté nous ont décidé à
entendre nous-même les députés nommés par les deux
partis, savoir les citoyens «l'.MTty. Glutz, Jauch, Ifonod,
Reinhard, Sprecher, Stapfer, Usteri, Watteville, Von Flue;
nous avons conféré le résultat de leurs discussions, tant
avec les différents projets présentés par les députations
cantonales qu'avec le résultai des dicussions qui ont eu lieu
entre ces députés et les sénateurs commissairi
:
|
Ayant
intérêts
ainsi
et
la
employé tous
les
moyens de connaître
volonl
i
vue que
teur, -.in- autre
celle
les
qualité de média-
du bonheur des peuples sur
intérêts desquels nous avions à
prononcer, et sans enl'indépendance de la Suisse, statuons ce qui
suit
...
[Correspondance, t. VIII.)
Le texte entier de l'Acte de médiation est dans le M
teur du r vent
février 1803).
les
tendre nuire
:
à
I
r
I
l
APPENDICE
W
Ml.M-'Ii.
J'ai
'•s
dit
faut
qu'il
pendant
I
i
'
BTXBfl
demander
Mil
l
I
\II.
pments
l'histoire
période impériale
.1
deux
om
i
NAPOLÉON ET LA SUISSE
366
valeur, puisés aux bonnes sources ceux de Schaller et de
Maag. Mais ces aventures de guerre ont également suscité
des Mémoires et des Souvenirs.
Ces Mémoires n'ont ni l'abondance ni la couleur qu'on
trouve dans les récits de nos soldats, comme ceux de Marbot, de Thiébault et de tant d'autres ils n'en ont pas moins
de l'intérêt, aux yeux de leurs compatriotes et aux nôtres.
Voici les principaux, dans Tordre de leur publication
Souvenirs d'Abraham Rôsselet, Bernois (1770-1850). Pu:
;
:
par R. de Steiger. Neufchatel, 1857. In-8°.
Rôsselet appartenait au 1 er régiment. Il servit en Italie,
jusqu'en 1812, et fit le reste de nos campagnes jusqu'en 1815.
bliés
fut ensuite au service de la Restauration jusqu'en 1830,
Il
prit sa retraite comme lieutenant-colonel. Livre clair,
d"une lecture attrayante.
Souvenirs des campagnes du lieutenant- colonel Louis Bégos.
Publiés à Lausanne, en 1859, ils ont été réédités récemSoldats
ment dans un élégant volume qui a pour titre
suisses au service étranger, chez Jullien. Genève, 1909.
Bégos, né en 1784, s'était enrôlé à seize ans dans un
bataillon vaudois, commandé par Clavel, le même qui promettait son concours à La Harpe, pour un petit 18 brumaire. Versé dans une demi-brigade helvétique, il passa
sous-lieutenant et servit en Italie et à Naples, sous les ordres
d'un autre Vaudois, le général Reynier.
En 1807, il fit partie du 2 e régiment, où il devint capitaine adjudant-major, et fit dans ses rangs les campagnes
de Portugal, d'Espagne et de Russie.
et
:
C'est à lui qu'il faut
demander
le récit
des deux batailles
de Polotzk.
un peu à celle de
bois,
comme
celui de Sauvaun
par
Lausanne. Dominée
belin et construite en amphithéâtre, depuis les bords de
la Duna, c'était là que se trouvaient tous nos hôpitaux,
tous nos approvisionnements, notre artillerie, et les arsenaux du corps d'armée. »
Il dit de la seconde bataille, celle du 18 octobre
e
« La bataille coûta cher à notre régiment (le 2 ). Après
avoir quitté la ville, je fis l'appel, le lendemain. Trente«
La
situation de cette ville ressemble
:
APPENDICES
t
n'y répondirenl
officiers
Environ 600
blessés.
champ
pas.
sous-offii iers
Ils
étaient
et
soldats
de bataille témoignaient
tous tués ou
ir
i
pertes
des
le
cruelles
que dous venions de subir...
«
L'- général Merle mit à Tordre du jour notre conduite
devant Polotzk, et nous accusa seulement d'avoir eu un peu
trop de bravoure et d'entrain,
i
*
*
moins intéressants sont
\<>n
les
Souoenirs d'un
officier
fribourgcois (1798-1848), publiés à Fribourg, 1888. In-8°.
Ce sont ceux de Jean-François-.Toseph-Pierre-Damien
de Schaller, oncle du conseiller d'Etat H. de Schaller, auquel nous devons l'histoire des régiments
suisi
Jean-François était né à Fribourg, en 178*. Il vit dans
son enfance, et il nous raconte, au début de ses
airs,
l'invasion de r
particulièrement la prise d«* Fribourg
par les troupes «lu général Pigeon.
Il servit au V-' régiment, qui eut «l'abord pour colonel le
brave Perrier, d'Estavayer. Après avoir tenugarnisou dans
plusieurs villes <1»- la Bretagne (Rem
at-Malo), il fut
S
envoyé en Espagne, en 1810. Delà, en Allemagne et en Rue
l.i
Il lit
petite campagne de 1815 en là. m. he-Comté sous
du
plus
tard sa
rai.
i
Il
bmann
vieux
Ba<
irrière
dans l'armée fédérale jusqu'au
mourut en
et
de Castella,
étaient
I
blement d'une trempe extraordinaire pour avoir
tant d'épreuves et de fatig
rs t
trouve la
encore
i
Journal
di ;n.i
iter
le
par Constant
campagne
d<
n
l
r,
de
lin,
thier,
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I
«lout
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vérita-
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On y
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*
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L813.
*
poussa
*
*
[loin i.nt
et
m
ité un
grandeur
dans m
qu il ser\
j'ai
i
ait.
368
NAPOLÉON ET LA SUISSE
Sprûnglin (Emmanuel-Frédéric, 1773-1844), était de Riile canton de Berne. Après avoir achevé ses
études à Lausanne, sur les mêmes bancs que Reynier, il
entra au service de la Hollande en 1794, et fit ses premières
armes contre nous.
En 1798, il fut employé par le nouveau gouvernement
dans l'administration civile. Puis il reprit du service en 1806
comme capitaine dans la légion du Nord. Il débuta par le
siège de Dantzig, et fut envoyé en Espagne, où il resta
jusqu'en 1813, attaché à l'état-major du 6 e corps (maréchal
Ney) avec le grade de lieutenant-colonel.
Mis à la demi-solde par la Restauration, et regardé comme
bonapartiste impénitent, il n'obtint pas de rentrer dans
l'activité. Il mourut à Saint-Dié en 1844.
Ses Mémoires, clairs, précis, mais incolores, offrent un
intérêt particulier pour l'histoire des guerres d'Espagne.
C'est pour cela qu'ils ont été publiés en 1904, dans la Revue
hispanique, par M. Desdevises du Dézert, l'érudit professeur de l'Université de Glermont, qui apporte à l'histoire de
derswyl, dans
l'Espagne tant de goût
et
de recherches.
TABLE DES MATIERES
Pages
Préface
i
m
Sources
CHAPITRE PREMIER
Les derniers jours de
la
Confédération (1798)
CHAPITRE
1
II
M
La République helvétique (1798-1803)
CHAPITRE
III
La médiation (1803)
77
CHAPITRE
IV
L'ambassade du général Vial (1803-1808)
CHAPITRE
t
—
L'ambassade d'Auguste de Talleyrand.
de Vienne 1808*1809)
I.
Jusqu'à
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1
CHAPITRE
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NAPOLEON ET LA SUISSE
370
Pages.
CHAPITRE
La
fin
VIII
de la médiation (1813)
259
CHAPITRE IX
La
Suisse et les Cent-Jours. Le nouveau" Pacte fédéral (1815).
289
CHAPITRE X
Les régiments suisses au service de France
325
Conclusion
357
Appendices
361
PARIS
I
YPOf.KAIMIIK N.ON-NOUîlUT ET
8,
EtUl
6ABANGIÊB1
i
I
O
A LA LIBRAIRIE PLON-NOURRIT ET
Napoléon
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Un
4 e édition.
vol.
8 fr.
in-8°
(Couronné par l'Académie française, prix Thérouanne.)
\'apoléon et Alexandre
I er . L'Alliance russe sous le premier
Vandal.
de l'Académie française.
Tome I er
Albert
Empire, par
Tome II 1809.
De Tilsit à Erfurl. 6 e édit. In-8° avec portraits.
Déclin de V alliance. 6 e édit.
Le Second Mariage de Napoléon.
Tome III La Rupture. 5 e édit. Un vol. in-8° Prix de
In-8°.
—
—
—
—
:
:
:
chaque volume
(Couronné deux
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fois
par l'Académie française, grand prix Gobert.)
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Lévy, 14 e édition.
Un
vol. in-8°.
8
Prix
fr.
(Couronné par l'Académie française, prix Thérouanne.)
Napoléon
iii l4 .,
I er et
la fondation de la République Injon
— Jacques de Liniers, comte de
la Plata, et le
Buenos-Ayres, vice-roi de
marquis de Sassenay (1808-1810), par
de Sassenay. Un volume in-18
Lettres et documents pour
le
marquis
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50
servir à
['histoire de
Joachim Murât (1969-1 81 5), publiés par S. A. le prince
Murât. Avec une introduction et des notes par Paul Le Buethon, archiviste-paléographe, bibliothécaire à la Bibliothèque
nationale.
Corps
Campagnes d'Italie et d'Egijpte.
Lettres de jeunesse.
e
et armées d'observation du Midi. 2 édit. Un vol. in-8° avec por7 fr. 50
trait et fac-similés
République cisalpine.
II. Armée d'observation du Midi (suite).
République italienne (1801-1803). Un vol. in-8° avec portrait et
7 fr. 50
fac-similé
III. Gouvernement de Paris (1804-1805). Un vol. in-8° avec
7 fr. 50
un portrait
7 fr. 50
IV. Un vol. in-8° avec un portrait et un fac-similé. .
—
I.
—
—
.
IN'apoléon à Sainte-Hélène. Souvenirs de Betzy Balcombe,
3 fr. 50
par M r8 Lucia-Elisabeth Abell. Un vol. in-16
Le Retour de l'Empereur, par Gilbert Stenger. Un vol. in-8°.
7 fr. 50
Prix
provisoire et ConsuI. Consulat
Paris sous Napoléon.
e
lat à temps, par L. de Lanzac de Laborie. 2 édition. Un
•
•
—
—
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H. Administration.
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Travaux.
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(Couronné par l'Académie des sciences morales
—
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III.
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la Ville.
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2 e édition.
Un
et politiques,
5 fr.
prix Berger.)
— La lie et la Mort.
2 e édition.
écu
5
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(Couronné par l'Académie française, grand prix Gobert.)
— IV.
5 fr.
Religion. 2 édit. Un volume in-8° écu
ApprovisionneAssistance et Bienfaisance.
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ment. 2 édition. Un volume in-8° écu
— VI. Le Monde des Affaires et du Travail. Un volume
La
e
—
V.
e
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