Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/napolonetlasuiOOguil EDOUARD GUILLOX DO C T e i; h ia L I T I NAPOLÉON ET LA SUISSE 1803-1815 D'après 1rs documents inédits <l>'s LAUSANNE PARIS LIBRAIRIE PLON N Affairée Étrangt LIBRAIRIE PAY01 ii 1 1940 . i. NAPOLÉON ET LA SUISSE 1803-1815 DU MÊME AUTEUR, A LA LIBRAIRIE PLON Les Complots militaires sous le Consulat et l'Empire, d'après les documents inédits des Archives. Un vol. in-18. 3 fr. 50 Les Complots militaires sous Restauration, d'après les 3 fr. 50 la documents des Archives. Un vol. in-18 Nos Écrivains militaires. Études de littérature et d'histoire militaires. Première série Des Origines à la Révolution. : Un 3 vol. in-18 fr. 50 Nos Écrivains militaires. Études de littérature et d'histoire Depuis la Révolution jusqu'à militaires. Deuxième série : Un 3 (Couronné par l'Académie française, prix Montyon.) nos jours. vol. in-48 Le* Guerres d'Espagne sous Napoléon. Un vol. (Couronné par l'Académie des sciences morales 3 in-16. et fr. 50 fr. 50 politiques, prix Aïidiffred.) Caire à Moscou. Contes de la Grande Armée. 2 e édition. Un 3 fr. 50 vol. in-16 Du Sur les routes. Contes d'ici et d'ailleurs. 3 in-16 PARIS. — Un 2 e édition. TTP. PLON-NOURRIT ET C ie . 8, RUE GARANCIÈRE. — vol. fr. 50 14274. EDOUARD GUILLON DOCTKlfl ES LETTRES NAPOLÉON ET LA SUISSE 1808-1815 D'après les documents inédits des Affaires Étrangères PARIS LIBRAIRIE PLON B, RDI LAI l.llîi; tNCU SANNE URIE PAYOl i 1910 . i . Droits de reproduction réservés pour tous pays. et de Copyright 1910 by Plon-Nourrit traduction et (X PRÉFACE Toui monde le Français, Roi dea Napoléon que sail était, Empe- rr , Protecteur d'Italie, Confédération du Rhin, I de la par surcroit, Média- teur de lu Confédération helvétique. D'où lui venait ce titre ? Commenl i-t-il ci Ba mé- diation? Quels en furenl Les avantages pour la Suis Quelles causes en ont iif guère, Bail quand on ne que Depuis quelques je la pas absolument. de raconter. années, la domination impé- Allemagne, en Hollande, en «'il qu'on fin? Voilà ce L'ignore me propose C'est riale amené Bug- a Italie, géré d'intéressants travaux qui onl renouvelé cette histoire. Le momenl pour efforl politiques très avec Suisse. la venu de tenter Mi la de L'histoire Suisse, étudiée par nos voisins de et IT' 1 ^ amis. le nos .1 relatif 1815, On môme la a deman- vainement aux ouvrages publiés chez nous. derait < La es1 ' rouvera dans ce livre. NAPOLÉON ET LA SUISSE il Je l'ai archives. j'ai fait On avec le documents les lira, je pris à l'écrire et pense, que je inédits de nos avec l'intérêt que ressentais d'autant plus que, depuis de longues années, j'ai connu la douceur de l'hospitalité helvétique. Ce m'est une façon de lui témoigner ma reconnaissance. . souRCi:- — Franck I. Ma n /.<(• rits C'est à la correspondance de nos ambassadeurs, jusqu'à présent inédite, que de Napoléon avec j'ai demandé l'histoire des relations aux archives de nos Elle est Suisse. la Allant'- étrangères (A. E.), dans les cartons suivants Sursss. — — 487-498. t. Valais, vin t. J'ai joint a IX. et renseignements ceux que m'ont fournis Guerre pour L'arm l'Helvétie, en ces archives de les et : Ambassade du général Ney, t. 481. Ambassade 'lu général Vial, t. 482-487. Ambassade du comte Auguste de Talleyrand, la i en 1808. II) imme je dit, l'ai Imprimée. aucun ouvrage d'ensemble nous, publié 3up cette période. Voici auxquels on des l: pourra événements particuliers du vki ui.i.kmv Suisse Introduction Publiée récil des impri- liste sur détails : ambassadeur de France en {l'apien d»\ (1792-1797). la demander quelques n par par Albert SoreL S J vol. in Kaulek, 1886 1894 nous promet des Mémoiret de Barthélémy, qui une (On In-8* n-* manque* ronl pas d'intérêt.) BioiroN, Histoire dé Prônée, dêpui paixde Tiliitt. 10 vol 1829. In 8°. I \rum*ir (Bignon était attaché à 1 1 lé- NAPOLÉON ET LA SUISSE IV gation de Suisse, en 1798. Il a vu la chute de la vieille Confédération, et il présente avec clarté la lutte des partis en 1802.) Brune, Esquisse historique sur le maréchal. 2 vol. Paris, er 1840, in-8°, t. I Jomini, Histoire critique des Guerres de la Révolution. . 15 vol. 1820-24. Larevellière-Lépeaux, Mémoires. 3 vol. 1895. In-8°. Lavisse et Rambaud, Histoire générale, t. VIII et IX. Moniteur (Ancien). Napoléon, Correspondance. Ney, Mémoires attribués au maréchal.|2'vol. 1833. In-8°. Rœderer, Œuvres. Publiées par son fils. 9 vol. 1854. T. III. Staël (Mme de), Considérations sur la Révolution fran1818. Talleyrand. Son ministère sous çaise. lain. 1891. Directoire, par G. le Pal- In- 8°. Thters, Consulat (Événements de 1803). Empire (Événements de 1813). Rien du tout sur les régiments suisses. On le trouvera d'ailleurs l'indication d'autres ouvrages dans courant du volume. II. — Suisse Cette période 1798-1815, si remplie d'événements, après deux siècles de paisible existence, ne pouvaitjmanquer d'être particulièrement étudiée par nos voisins. I Leurs travaux ont été empruntés aux archives fédérales, ce qui nous dispense d'y recourir nous-mêmes. Les plus anciens sont ceux de Tillier, ^conseiller d'État de Berne : A. de Tillier, Geschichte der Helvetischen Republik, von ihrer Griindung im Frùhyar 1798, bis zu ihrer Anflôsung im Frùhyar 1803. Vorziïglich aus dargestellt. 3 vol. Bern. 1843. (Il dem Helvetischen y en archiv a une traduction française de Cramer. Genève, 2 vol. 1846.) Geschichte der Eidgenossenschaft, wàhrend der Herrschaft der Vermittlungs Akte. Von ihrer Einfûhrung im Frùhyar 03 bis zu ihrer Anflôsung in den lezten Tagen des lahres. 1813. 2 vol. Zurich. 1845-46. BOURGES v Le récit de Tillier est clair, bien ordonné, impartial, appuyé sur des références exactes, puisées aux bonnes sources. Il n'a contre lui que son âge, et des formes déjà un peu surannées. Le plus récent est celui de W. Oechsli. M. Wilhem Oechsli, professeur d'histoire au Polytechnicum de Zurich, a entrepris une Histoire de la Suisse au dix-neuvième siècle, quia débuté par l'histoire des deux années 1798 et 1799, publiée à Zurich, en 1899, et qui s'est poursuivie jusqu'en 1813 dans l'ouvrage suivant Geschichte der Schweiz in XIX Iahrunderi, t. I er La Suisse sous le protectorat français 1798-1813. 1 vol. Leipzig, : . : 1904. In-8° (780 pages). est impossible de réunir plus de détails sur le sujet et de plus minutieux. Cette abondance nuit quelque peu à la Couleur et à l'agrément du récit. C'est moins une histoire qu'un répertoire. Il s'y fait jour, d'ailleurs, une prévention peu déguisée contre le régime impérial. Il De i Gustav Stkinek, de Bâle, cette période, M. bé particulièrement s'est atta- à l'ambassade d'Auguste de Talleyrand, a publié sous ce titre Napoléons Potitik und Diplomatie in der Sweizt wdhrend der Gesandsehaftszeii der grafen Aug. de Talleyrand, t. [« jusqu'à la paix de Vienne, Zurich, et il 1907, in-8° (365 pages), : un volume I. clair, précis, intéressant, avec un luxe de renseignements qui louche à la prodigalité. Ce volume, que j'aurai à citer souvent, nous fait attendre la Buite avec impatience. Le pays de \ nid, qui doit bs liberté aux événements de 1798 de 1803, et iode. Uissi En nombreux. gique II. les porté un intérdl a ouvrages voici les relatifs a principaux, particulier à cette Bon histoire Bont-ils par ordre chronolo- : IIonod, Mémoire», Shoot Vaud. \. 2 vol. Pn m 2 vol, Paris. historique de Lausanne, 1881, la 1805. In .v. Révolution du pays de lu-s". oi.imik (Juste), laCantonde Vaud, vol IC Roi .1:1 \. Mimoirx i, vol. 18 Là Habpi (César- Frédéri( on), \iimoires. Paria • i nève, 1864. l i et Ge- NAPOLÉON ET LA SUISSE vi Paul Maillefer, Histoire du Canton de Vaud. 1901. Ce qui n'empêchera pas de recourir aux histoires générales de la Confédération, dont les plus répandues sont les suivantes Aug. Monnard, Histoire de la Confédération helvétique, pour faire suite à celle de Jean de Muller. T. XVI et XVII. Genève, 1847. A. Dagtjet, Histoire de la Confédération helvétique. 7 e édition. Genève-Bâle-Lyon. 2 vol. 1880. In-8°. Vulliemin, Histoire de la Confédération suisse. 2 vol. Lausanne, 1876. Dandliker, Histoire du peuple suisse. Trad. française. » : Paris, 1878. Et la plus récente celle van Muyden, sanne, 1888. Grand B. Auxquelles D r Hilty, il de Histoire de la nation suisse. 3 vol. Lauin-8°. faut ajouter les : Constitutions fédérales de la Suisse. Neuf- châtel, 1891. In-8°. Enfin, pour tout ce qui concerne la période impériale, Bibliographie de consulter M. F. Kircheisen, de Leipzig, publiée Nouvelle édition, t. I er Genève, 1908, à Paris, 1902. In-8°. il est nécessaire napoléonienne de in-8°. l'excellente — . NAPOLEON ET LA SUISSE iIno:;-|n|:;, CHAPITRE PREMIER LES DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION A la veille des événements qui trans- allaient former ses institutions, ses habitudes e1 son territoire, la Confédération Helvétique se composait de treize Cantons. Fondée en 1291 par Cantons forestiers Uri, Schwitz, », accrue, dans B'étail elle pacte d'alliance des trois le 1»' siècle suivant, cerne, de Zurich, de Glaris, de après de la guerre avec l'ul rg; un la peu (Jnterwalden, Zug de Lu- de Berne; el Bourgogne, de Soleure plus tard, de Bftle e1 el de Schaffouse; enfin d'Appenzel] en L512. t oel te Cantons Qurenl 1 1 l . la Confédéral ion donl les neutralité, des Louables de Westphalie recon- traités qui rrès subsista que nous étions destinés à détruû n'étail pas une aation oe n'était : 1" Jusqu'en même pas un État. Ce nViait qu'une juxtaposition d'États. ait une ligue de pe1 its p 13 - &o\x\ erains, uni i t NAPOLÉON ET LA SUISSE 2 seulement par un serment perpétuel qui faisait d'eux des alliés (eidgenossen), obligés par ce ser- ment même à ne pas se faire la guerre et à se prêter une mutuelle assistance. États Ces ne reconnaissaient fédéral supérieur. La pas de pouvoir Diète n'était que la réunion de leurs délégués, généralement deux par canton. Ils se gouvernaient sans aucun principe commun, chacun suivant sa coutume, fondée sur des privi- lèges historiques. Les uns, comme eux Zug, Appenzell, les cantons forestiers, et avec Glaris, étaient de petites répu- bliques rurales et démocratiques, dirigées par des les citoyens, ou lan- comme Berne, Bâle, Fri- assemblées formées de tous des gemeinde. Les autres, bourg, Zurich, étaient des républiques bourgeoises, à la façon des villes impériales, gouvernées par des conseils aristocratiques. Auprès de ces États souverains et « anciens confédérés » se trouvaient des pays alliés et des pays sujets. Ces pays alliés ne l'étaient d'ailleurs que d'un ou de plusieurs cantons. Ainsi les Grisons qui formaient eux-mêmes trois Ligues, et que des traités la le Valais rattachaient à plusieurs cantons l'évêque de Bâle ville protestante de Saint-Gall ; ; ; et la ville de Bienne, sa vassale ; Genève, qui s'était au seizième siècle, à la fois de son évêque et de la tutelle du duc de Savoie, et qui, après avoir été l'alliée de Berne et de Fribourg, restait celle délivrée, de Berne et de Zurich; enfin, Neufchâtel, possession du roi de Prusse. DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION Après les C'étaient l'Argovie sujets. les alliés, paya de Vaud, qui dépendaient de « Leurs Excellences de Berne »; les bailliages italiens (T . f le sin), du Milanais qui dépendaient des Gaulons. Au milieu du pays subaistaienl dépouilles petits quelques principautés ecclésiastiques, comme C de l'évêque de Baie et de l'abbé de Sainl-Gall. ainsi que l'étendue, la langue, la celle religion, la poli- tique et les intérêts des Cantons présentaient partout la diversité la plus singulière. qu'on se figure de paisibles, avaient été constam- Aussi bien, ces petits pays, mœurs idylliques et ment troublés par guerres les guerres pour : 1 in- pendance, «l'abord contre l'Autriche, puis contre la Bourgogne; guerres l'époque de a religieuses* Réforme; guerres sociales, dites guem paysans, dans le courant du dix-septième la jusqu'à la paix de Vilmergen, an 1712. De 1712 1796, s'écoula une longue a calme intérieur, favorable a rielle le comme au avait été Logions; liuitifine lui plutôl l'était éfcait formé la \ il] • de à GôtUngue naturaliste, i riptif et A des et dix- de l'action, sorti d'elle qu'était il Mais Halier avait > enseig dans sa patrie, an poète, thi o- I politique pensée. Ceci i des Bai ants« rés ai la lorsqu'il revint Médecin, di la I maté- seizième •- l Albert de Haller (1708 1777). longtemps poème des réfoi mateurs Lei période de prospérité progrès intellectuel' '•«lui celui des que de l'illustre la dix-septième, celui des le Berne siècle, car il aux Alpes, Haller loucha l^ rs un à toutes à NAPOLÉON ET LA SUISSE 4 les questions de son temps, et plaça son la science auprès de ceux de Bufîon Les deux centres principaux de nom dans et de Linné. culture intel- la lectuelle étaient Bâle et Zurich. A Bâle, le développement La ralenti l'essor de l'esprit. perdu son éclat le culte littéraire et du commerce avait vieille Université avait ne conservait plus que des sciences. Elle citait avec fierté le nom d'Euler, et ceux des Bernouilli. Zurich restait la ville des lettres et de la poésie. C'était la patrie de Gessner, de Lavater, de Pestalozzi. Salomon Gessner (1730-1788) renouvelait dans de gracieuses Idylles un genre oublié, et qui allait faire chez nous le succès d'André Ghénier. Lavater (1741-1801), n'est connu que comme médecin, et par un système dont la vogue ne s'est pas soutenue. Mais il était également philosophe et il joignit. son érudition un talent poétique auquel on doit des Chansons suisses d'un charme pénétrant, inspirées par les bucoliques de Gessner. Pestalozzi appartient (1746-1827) à l'âge sui- vant par ses réformes pédagogiques et ses doctrines morales. Mais il est du dix-huitième siècle par ses débuts littéraires et par son roman Léonard et Gertrude, tableau de la vie rurale, dans lequel est dessinée, avec des traits énergiques, la figure d'un bailli oppresseur et détesté. Dans les faut citer le autres pays nom de langue allemande, il de Zimmermann, de Brugg, au- teur de la Solitude (1784), et celui de Jean de Muller, de Schafïouse, l'historien de la Confédération. DERNIERS J0UR8 DE LA CONFÉDÉRATION 5 de langue franraiso, Genève, alliée Dai des Cantons, était le foyer d'une remarquable acti- étendue de la controdomaine en vain vité intellectuelle qui s'était religieuse à tous les que Voltaire prodiguait I ses raill i dont la cité en 1758; Genève donnait aux sciences Charles Bonnet, Tronchin, Sa il devint d'ailleurs le voisin, sure, les Candolle, les Pictet i ; un peu plus et, aux ; tard, Mallet Rous- lettres J.-J. du Pan et Mme Staël. «nmoins, cette prospérité matérielle était trom- L'historien Henri Zschokke, qui n'aimait pas l'ancien régime ii. « el qui travailla à L'établissement «lu nou- avec une sévérité quelque peu déclamatoire dit Pendant la paii qui dura depuis 1 : de a Vilmergen jusqu'à l'invasion françaj Suisse eu1 à souffrir plus de calamités que durant bataille de I,i toutes ses guerres contre l'Autriche pendant les quatre-vingt-six durant Lesquels se rouillèrent ried, atana, des d paiement roug gravée rouille la ii. La Les d.' tables I morale, (du. (1 but Bourgogne, la ans épées L'égolsme et II repos Lwyl et de L'orgueil Lesquelles était anciens Suisses, et un La ivre ). ne connaissait alors, en effet, ai Le de des Winkel- des omme lécomp en pourriture Les Waldmann, Loyale alliance des ( el patriotisme, ai même ni L'unité la liberté. .m. NAPOLÉON ET LA SUISSE 6 La rêts, diversité des langues, des religions, des inté- nuisait depuis et qui au groupement qui est, aujourd'hui, bons citoyens s'en si accompli s'est remarquable. De pour y travailler que fut fondée, à Schinznach, en 1762, attristaient, et c'est la Société Helvétique. Elle était l'œuvre de patriotes, comme le savant Hans Hirzel, de Zurich, le poète Gessner, Jean Bodmer, et quelques autres. Plus tard y entra tout ce qui marquait dans Isaac la Iselin, science de Bâle, le médecin et la littérature, Lavater, Pestalozzi, Bonstetten, Conrad Escher, Jean de Muller, etc. Son but était d'éveiller la fraternité helvétique, d'éclairer l'opinion, de développer l'instruction po- pulaire. Elle tenait des réunions annuelles et sus- cita la formation de sociétés patriotiques. Mais ses efforts ne furent pas secondés, ses tendances paru- rent dangereuses, et plusieurs cantons, Berne, Fri- bourg, Soleure l'interdirent sur leur territoire. Le service militaire à l'étranger affaiblir l'idée contribuait à de la patrie commune. Depuis près de trois siècles, cette coutume offrait de précieuses ressources à un pays pauvre, mais dont les enfants étaient braves et vigoureux. Les protestants s'enrôlaient au service des États alle- mands, des Provinces-Unies et de l'Angleterre. Les catholiques servaient en France, en Espagne et à Naples. Partout on se louait des uns et des autres. Mais ils s'attachaient au pays étranger autant qu'au leur. Ils ne revenaient chez eux que fort et poussaient leurs enfants à suivre leur tard, DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION Comme inple. le dit Bonstetten, 7 ice des 1< régiments capitules n'était qu'une forme nouvelle de l'oisiveté. Le service perpétuait inversement, l'oisiveté perpétuait Enfin, sous |e l'oisivi le servi couvert des formes républicai le pays était opprimé par Partout, L'aristocratie. substituée à la liberté, particu- la féodalité s'était lièrement à Fribourg, à Lucerne, a Soleure et à ne. Très Louables Cantons !)••> étendu était le plus le el », de B< celui plus puissant. gouverné par un Grand Conseil de deux par un Petit Conseil qui commemb] était Il «•lits deux temps prenait i'avoyer, vingt-quatre conseil) représentants du Grand Conseil. Avec avait istitution Venise, fini Graffenried, wyl), et Les Les Les ! le par ressembler noblesse avait et la sur Lequel figuraienl comme Diesbacb, Steiger, Les de à celle son Livre d'Or, Brlach, Les Les (Watt Watteville d'autres illustres familli Bernois ressentaient Bénat, remarquable par et ; la un»' juste fierté de meml gravité de ses par l'imposant appareil de ses délibérations. Bernois qui était dissimule pas Les Un du patriciat, *'t qui n'en défauts dan Souvenir Bonssorti tetten nr se tient pas pourtant d'admirer L'assemblée, mi i] int admis Rien de plus cinq Bi< à si< (ger Lui-même (en L775). auguste que ce sénat, vieux de d'une honorable existence. En entrant dans cette salle bâtie en voûte belle dan- m simplii ité, avi c L< peu élevée, conseilli : n NAPOLEON ET LA SUISSE 8 tume, rangés le le long des murs sur des sièges élevés, président (l'avoyer) placé au milieu d'eux, sur Grand Conseil des ce qu'on appelle son trône, le Deux-Cents sur des bancs divisés en quatre quartiers; en entrant, dis-je, dans la salle de cette auguste assemblée, on se sentait saisi de respect... Ce sénat avait les défauts d'une aristocratie, mais aussi il en possédait toutes les vertus. Tel était le désintéressement de ces patriciens qui n'avaient à rendre compte de leurs finances qu'à eux-mêmes, qu'ils vécurent dans la médiocrité, à côté des 20 ou 30 millions d'épargne, trouvés dans firent leurs amis et alliés de France le pillage (1). » C'était ce patriciat qui accaparait le ment. C'était qui se partageait lui qu'en les gouverneemplois. C'était lui qui levait à son profit les impôts et les redevances de toute sorte. C'était justice et qui commandait lui qui troupes. les rendait la Il ne se piquait pas d'ailleurs de justifier ses prétentions par ses talents ou ses lumières, et les Souvenirs de Bonstetten nous édifient pleinement sur l'ignorance et l'orgueil du milieu où En il avait grandi. revanche, ce patriciat était fort jaloux de ses privilèges, et se montrait impitoyable pour toute tentative qui les menaçait. De tragiques aventures montré celle du major Davel, dans le pays de Vaud, en 1723; celle de Samuel Henzi, l'avaient : (1) Bonstetten (Charles -Victor de), né à Berne. 1745-1832. Voyageur, archéologue, moraliste et homme d'esprit. Il fut des amis de Mme de Staël et un des familiers du salon de Coppet. Voir sur lui un agréable article de Sainte-Beuve, Lundis, t. XIV. DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION à Berne, en 1749; celle de Nicolas Chenaux, à Fribourg, en 1781. De ces trois victimes traire, le major Davel du despotisme et de l'arbi- était la plus noble. Il était Vaudois. Enrôlé au service de France, la s'était signalé il Hollande, la il de la par sa valeur militaire et probité de son caractère. pays, puis De retour dans son avait été investi par Berne d'un des arron- dissements militaires du pays de Vaud (bailliages Lavaux). Touché de la compatriotes, il rassembla un jour de Chillon, d'Oron et de servitude de ses les milices dans Lausanne et la tutelle de ne Il « Leurs Excellences la subit le Ce que mort sera « . (31 mais.) pas entendu. Arrêté, jugé sur des ordres fut Il les conduisit à proposa au Grand Conseil de secouer venus de Berne, tale. Lavaux, la plaine de il fut 24 n'est utile à mon à la peine capi- avec fermeté, en disant avril, fais je condamné pas l'œuvre d'un jour. M.i pays (1). major Davel avait voulu affranchir son I. : p capitaine Samuel Henzi, des milices de Berne, ontre V uristocratie de Berne, pour enl< leur pouvoir ut.-, aux Deux-Cents. Mais Henzi el fut condamné des principaux conjurés, à complot fut mort, avec deux le lieutenant Fueter le et le bourgeois Warnier, Il (1) un courage extraordinaire. mourul Il était né ; «'ii pied Moirem il i aujourd'hui 1670 château. Voir Bar cet ft «lu i'histoir — ' I i:\in I. NAPOLEON ET LA SUISSE 10 bourreau l'ayant manqué par deux sous la hache : Misérable, tu exécutes « maîtres jugent. fois, il lui cria, comme tes » Nicolas Chenaux, du bourg de Trème (canton de Fribourg), ayant eu à souffrir d'un déni de jussouleva plusieurs tice, marcha (1781). Fribourg, sur communes des environs, et avec 3 ou 4 000 paysans Le mouvement échoua. Chenaux, en tomba sous les fuite, coups d'un traître, et sa tête fut plantée sur la porte de Romont. Beaucoup de ses partisans furent punis de l'exil ou de la prison; mais, plus tard, martyr le peuple le regarda comme un (1). Les Petits Cantons se laissaient eux-mêmes ga- gner à de pareils excès d'orgueil et d'injustice. C'est ainsi qu'en 1755, Levantina, dans un soulèvement du val les bailliages italiens, fut avec une cruauté injustifiable. Bref, réprimé nulle part autant qu'au cœur des Alpes, dans ce petit pays de et mœurs en apparence tranquilles et pastorales, dans le moment même où Gessner écrivait ses gracieuses idylles, on n'étalait avec complaisance la rigueur et les supplices. On n'était pas plus tendre à Genève. Genève, où dominait une bourgeoisie orgueilleuse et hostile aux réformes, avait eu ses martyrs dans le courant du siècle, comme Henri Fatio, et Micheli du Crest. Elle venait encore de connaître l'agitation intérieure en 1782. 1) pays. Sur ces épisodes, pour plus de détails, voir les historiens du DERMKRS JOUI: S CONFÉDÉRATION LA I»i: 11 Les patriciens, menacés par la colère populaire, demandé avaient leur protection à la France, au Piémont, aux cantons de Berne et de Fri- alliés limirg, et leur victoire avait été C'est alors cription. qu'étaient Dumont, Roybaz 8 ni de la vie pi deGem sortis quelques autres qui allaient être mêlés à notre Révolution. Voilà pourClavière, et nombreux quoi, dans toute l'Europe, on brouvail de Suisses de leur pays, ou des Suisses qui eli dérobés par tient aux L'exil colères de l'aristo- cratie. Messieurs « main avoir la sur de Berne » étaienl pour réputés lourde. Elle pesait particulièrement pays de Vaud. le Le pays de Vaud étail de langue française. Api avoir appartenu longtemps à La Savoie, bombé sous la domination de Berne en 1536. C il en 1536, en que 6000 soldats de eiïet, descendus de leurs montagnes, surprirent teau de Ghillon, ou était enfermé vard ndirenl el (1 Il Berne, le châ- rive sep- La ). Le pays n'y gagna que entra. I fameux Bonni- maîtres de toute tentrionale du Léman il Le < La Réforme, dans Laquelle paya oher Bon affranchissement. détail partagé en bailliages (quinze en 1798) L baillis étaienl Le ions Borl des patriciens bernois, désignés par Les six ans. IK recueillaient donnaient on vendaient (h Sur superflu chant 111 ta •!•• ) - les château de Chilloo renvoyer au po et les impôts, emplois, veillaient aux Bonaivard« il i NAPOLÉON ET LA SUISSE 12 aux tribunaux, encourageaient l'agriculture et commandaient les milices. La république, en effet, avait donné au pays une forte organisation militaire. Tous les citoyens, de écoles et vingt à soixante ans, formaient des bataillons de milices, partagés en plusieurs bans. des baillis (Chillon était un Les châteaux des plus solides) ren- fermaient des trésors militaires, et Berne avait un arsenal central pourvu d'un matériel considérable. Les pays sujets de la Confédération, Argovie, Thurgovie, Tessin étaient également adautres ministrés par des baillis, avec les mêmes abus qui poussaient aux complots et à la révolte. Pour con- pays des héros de Sempach et de Granson, des guerriers de Marignan, et des rades défenseurs de la Réforme, la Suisse, à la fin clure, après avoir été le du dix-huitième siècle, n'était plus que le pays des privilèges, de l'intolérance et des baillis. On devine française. l'effet Chez nous, par la produit elle fut Révolution saluée avec joie par de nombreux réfugiés genevois, vaudois, fribourgeois, qui fondèrent un Club helvétique à Paris, dès 1790. En provoquer de l'agitation. D'abord, dans le pays de Vaud, où Berne, en 1791, sévit avec sa rigueur accoutumée (1). Suisse, elle ne tarda pas à (1) C'est un banquet du 1,4 juillet 1791, donné aux Jordies, sous Lausanne, qui excita la fureur de Berne et valut aux principaux citoyens, organisateurs et convives du banquet, l'exil, la prison et la confiscation des biens. La noble cité de Lausanne, qui a le culte du souvenir, a consacré récemment la mémoire du banquet des Jordies par des tables de marbre où sont inscrits les noms des DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION dans l'Argovie, Puis, dans de Genève, ville la (Unis canton de le 13 Baie, plus tard, autour du et, où elle se prolongea quelques anni La Suisse en conçut une Légitime inquiétude. La journée du 10 août 1792 à Paris, e1 les massacres lac de Zurich, où succombèrent de maison du roi, changèrent nombreux Septembre, de Suisses de la Ed en irritation. se< craintes outre, elle étail l'asile des émig qui conspiraient contre nous, tandis que l'étranger dénonçaienl d»' agents les funestes progrès les «le la Révolution. Qu'allai! faire la Confédération ? Rompre plusieurs fois séculaire qui l'unissait à tait l'amitié Frai La renoncer au bénéfice d'une Longue neutralité, favorable à nos frontières, mais précieuse pour 9a propre indépendance. La Diète Elle lui retenue par sentiment de sa faiblesse, de .sou morcellement, Elle l'ut le de jon protégée aussi par La très étail impuissance divi militaire. sage politique de notre ambassadeur, Barthélémy. l'était < cle le avait charsis. neveu du savanl abbé dont goûté vivement si Entré dans Londres, d'où Cantons o, maintenir patriotes de condamné flsqu •• au il fut 1791 le à envoyé auprès d< plusieurs ESn tête, ci lui d le il l aune.-., et allait s'y malgré Les 11 i lea à tuables \.nn d mort, par contumace, mais dont avait Vienne L792. de crédil secrétaire, Stockholm, à commencement de pendant Voyage d'Ana- diplomatie par La Choiseul, dont son onole était passé successivement Le «lu fin La biens fui fut NAPOLÉON ET LA SUISSE 14 vicissitudes de notre politique intérieure, et nous y rendre les plus grands services. Car, dit justement Albert Sorel, « l'ambassade importante de nos agences de Suisse était la plus à l'étranger. Elle était le centre de nos relations incertaines, interrompues, le plus souvent occultes, rope. République tâchait d'entretenir avec l'EuC'était surtout une agence de renseigne- ments (1) que la )>. Aussi, la correspondance de Barthélémy est-elle des plus intéressantes. ment de nos Elle ne traite pas seule- relations avec les Cantons, mais encore de l'ensemble des affaires européennes. Pendant Barthélémy ne fut pas seulement plus prudent de nos diplomates, il fut en quelque plusieurs années, le sorte le conseiller extérieures. Il clairvoyant y gagna de nos relations assez de crédit pour devenir l'arbitre d'une partie de l'Europe, et faire conclure paix de Bâle en 1795. la Ses instructions, qui sont du 22 janvier 1792 (du ministre Delessart), ne lui dissimulaient pas les qui l'attendaient, difficultés et impressions furent peu favorables. les Il premières se heurta à la malveillance polie de l'avoyer de Berne, Steiger, influent et actif, qui inconciliable secondé par par les demeura jusqu'au bout notre le il fut habilement premier secrétaire Bâcher, soutenu intelligences ménagea dans pluà Zurich, à Berne même, qu'il sieurs cantons, à Bâle, (1) Mais adversaire. se Papiers de Barthélémy. Introduction. DERNIERS JOUIiS DE LA où et il pied peu pril il dans nos intérêts mil M CO.XFi RATION 13 trésorier Frischi le peu. à Il commença par mener a bien l'affaire des ments suisses, et s'employa au rapatriement des i soldati licenciés à à la liquidation el leur pension. protégea Genève contre une tentative impru- Il dente d'annexion, conseiller par vois. réfugiés gene- les Genève, menacée par l'armée qui venait de conquérir la Savoie, avait Zurich, mais appel fait Berne de alliée de et aux troupes des deux canon tiré sur les bords du Léman aiuait retenti dans toute la Confédération. Enfin, sut fermer le pays a la propagande étourdie de il la Gironde, e1 inspirer au Comité de Salut public iinc politique de réserve plus conforme a nos véritables intérêts, qui n'eut pas, dans la Convention, de plus eélé défenseur que Robespierre (1). cantons, et le Au dedans, a il n'avait pas moins à combattre l'influence d^> émigrés, des princes, eanton a Faisions anglais leur, celle baron de Castelnau, qui l'autre, la Wickham, lord gouvernement et allait, celle «le d'un non-: l'émissaire bien plus actif «pie son Robert était surtout ambas- Pitz-Gerald. spécialement de diriger les < par chargé son intrigues des émic (l) Voir le rapport de Robespierre du L8 noreml mur.- .m II) -m- noir.' politique .n\-r- l.i S m sui\i d'un décret de La Convention n.itnm.ili'. /' III avait de l'agent exciter les esprits contre guerre, Wickham I Il ambassadeurs des États auxquels qous des (••lie le taire. bru| m.. NAPOLÉON ET LA SUISSE 16 français dont faut voir l'incohérence dans les il rapports de Mallet du Pan, qui décrivent « cette nuée d'émissaires, de ministres ambulants, de cer- veaux timbrés, de bavardant, intriguant, légats entassant sottises sur sottises, éloignant tous les gens sensés ». Barthélémy put ficultés, se se démêler au milieu de ces comme au apprécier du dehors faire dif- dedans, nous garder la neutralité de la Suisse qui couvrait quarante lieues de nos frontières, et con- voquer a au parloir de Bâle » la Prusse et l'Espagne qui abandonnèrent la coalition. Il quitta le pays suivi des regrets les plus flatteurs. Il était appelé dans le Directoire exécutif à la succession du directeur sortant, Le Tourneur (mai 1797). Ce ne fut pas pour longtemps, car atteint par le coup d'État du 18 collègue Garnot, et déporté à la En Suisse au restant comme toire voulait il pouvoir, venait de le fut fructidor, avec son Guyane aurait-il faire? mettre la main sur parte était d'accord avec il le (1). protégé la Non. Le Direcpays. Et Bona- lui. * * Le Directoire pouvait invoquer contre les mêmes griefs que la Convention. la Suisse Sans doute, parvint à s'en échapper et à gagner l'Angleterre. Rappelé 18 brumaire, sénateur sous le Consulat et l'Empire, pair de France et marquis sous la Restauration, il ne mourut qu'en 1830, à quatre-vingts ans. (1) Il après le DERNIERS JOURS DE LA CONFEDERATION sur notre demande, ham venait de renvoyer Wick- (septembre 1797). Mais l'oligarchie conservait mêmes les elle 17 contre défiances nous, et mêmes les relations avec l'Autriche et avec l'Angleterre. Non seulement son demeurait incer- alliance mais sa faiblesse rendait sa neutralité illuElle pouvait servir de chemin à une inva- taine, soire. sion. donc agir contre fallait Il ment? Les Com- Cantons. les réfugiés vaudois en fournissaient 1<" pré- texte* Ceux-ci avaient alors pour chef et pour portiparole un homme de grand talent, dont les brillantes qualités ne laissèrent pas d'être parfois dangereuses pour son pays. La Harpe Frédéric-César de aé étail à Rolle, en 1754, d'une famille noble du pays de Vaud. Après avoir fail de solides études en Suisse et en Allemagne, nme on lui précepteur des archiducs Alexandre el la (i) i petit-fils de y Il s.i en1 i . y mai ir i»i: et n Russie anonj me l. \ avec salua Révolution, Sur rô< grande la Catherine. (1). blicaines. livre Suisse pour Saint-Péti la n'en garda pas moins à Il de quitta le Constantin, (1782) Berne. à recommandation du baron Grimm la m aommer il avocat Irop sentir, parait-il, 38 con- l'aisail dition de sujet, bourg, ou comme s'établit il il m;i il el el i la cour • transport écrivit id< - i au gouvernement de r dai Lausann répu- l'avènement bos doctrin< ian es et P iri . in 18. un NAPOLEON ET LA SUISSE 18 Berne en faveur de ses compatriotes, et au peuple vaudois pour l'exciter à la liberté. Berne se plaignit, et Catherine le congédia en 1795. Il ne put rentrer dans son pays dont la police de Berne lui interdit l'accès. C'est alors qu'il se retira à Paris. les Il s'occupa d'abord de faire restituer biens confisqués à son cousin tenir le rappel des avec Vaudois Amédée exilés. et d'ob- Puis se lia il patriote de Bâle, Pierre Ochs, qui allait le être son auxiliaire le plus Suisses ont appelé le « actif dans ce que révolutionnement » les de leur pays. Pierre Ochs était d'une famille de riche bour- donner une remarquable instruction. Secrétaire du Conseil de Bâle, en 1792, beau-frère de l'Alsacien Dietrich, qui fut maire de Strasbourg, et dont le souvenir est mêlé à l'histoire de la Marseillaise, il hébergea Barthélémy en 1795, geoisie, qui lui avait fait et c'est dans sa maison que furent signés les traités qui désarmaient la Prusse et l'Espagne. Grand tribun, en 1796 (Oberzunftmeister), correspondance avec Reubell admirateur de Bonaparte, il et en avec Talleyrand, devint entre leurs mains un instrument. Comme notre Siéyès, il avait dans sa poche une Constitution toute prête qui fut adoptée d'abord par le canton de Bâle, et qui, revue et corrigée par Talleyrand, devint la République Helvétique (1). La Harpe et P. Ochs conçurent le celle de dessein de (1) Pierre Ochs, né à Bâle en 1749, mourut en 1821. Il a laissé quelques ouvrages, dont une Histoire de Bâle, en plusieurs volumes. . DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION 10 intervenir la Franco dans les affaires de la faire non seulement Confédération; pour obtenir le rappel des proscrits, mais encore pour établir L'unité, la liberté A ceux qui l'égalité sur les débris de L'oligarchie. el accusaient de trahison, Les répondaient que devoir de délivrer le tyrans était supérieur à tous les La patriotes patrie des autres. La Harpe, les en particulier, déclarait qu'un peuple ne peut un autre, Bans fouler aux pieds plus sacrés; que L'aristocratie devail rvir Les devanl Le règne de de liberté et dans son pays, et en vertu duquel été Charles X 1 le France due de Savoie au Une action contre nécessaire, et, entrevoyaient Le profit. Revellière ministre par «les trois entraient la et hic- Suisse Leur victoire, la ils Les deux autres hésitaient : Neufchâteau). (de relations extérieures, Talleyrand, hési- également. le derrière François et roi (1). Barras, Merlin (de Douai), : l'- droit de protection des Vaudois Le à La el Reubell. paraissait tait con- Il invoquait un traité de il transmis par dans ces vues La B'effacer l'égalité. Des cinq membres du Directoire, tuui droits les Directoire à fonder ce régime bienfaisant viait le avait La en crédit de Il venait Mme aux d'être porté de Staël. L'adhésion affaires <\<- Bona- parte ent raina tout Dînant depuis I Cf les D< la campagne qu'il Apennins jusqu'à Leoben, intérêts </'• la Ht publique tivement aux oligarchies helvétiques, m \ I de la de conduire, venait j il i par le colon République. avait pu se 20 NAPOLÉON ET LA SUISSE convaincre des avantages de la voyait que la valeur stratégique. comme un « bastion des Alpes » Suisse. Il n'en Il la regardait qui couvrait notre du Rhin au Rhône, permettait de tourner la vallée supérieure du Danube et maintenait nos communications avec l'Italie. Comme il le dit, frontière, en 1803, de la défense qui nous liait c'est l'intérêt de V attaque qui peut rendre c'est l'intérêt « à ce pays ; aux autres puissances ». Il pays tombât sous une autre la Suisse intéressante ne pas que ce fallait influence que la nôtre. Chemin chercher Il le faisant, entre deux victoires, semblait il prétexte d'une querelle. le avait jeté quelques chaloupes canonnières sur petit lac de Lugano pour empêcher la contre- bande. Elles abordaient souvent sur la rive des bailliages Cantons propriétaires se envoyèrent des députés qu'il reçut Les italiens. plaignaient. Ils bien, mais en se plaignant de Berne, de la Diète, et des Il «... le oligarques « écrivait au Directoire, Nous avions lac, ». le droit le 10 février 1797 : de mettre des barques sur puisqu'une bonne partie du rivage nous mal appartient. Si les bailliages continuent à se porter, je ne leur accorderai plus de blé. Les Suisses ne sont plus sont fiers humbles les hommes du que lorsqu'on cajole trop. et bas, lorsqu'on leur fait sentir pas besoin d'eux. pressurés Ils Ils ne sont qu'on n'a » Quelque temps après, line, les seizième siècle. par les les bailliages Grisons, de la Valte- sollicitèrent sa DERNIERS JOURS DK LA CONFÉDÉRATION Los Grisons députèrent protection. hur Il à leur un Ltat conseilla de faire de la Valteline un peuple, ne saurait avoir pour sujet un autre quatrième une libre, écrivait-il, peuple sans violer naturel car ligue, « principes du droit pul>le Les La Harpe en faveur C'était le langage de ». tour. du pays de Vaud. I. & 3 corpora -ns la voyage Suisse, fut pour il il se plut rendre à Rastatt. se in- dpine. comme un encouragement aux des patriote - républiqu la I paix de Campo-Formio, la traverser ce Valteline à la Après ne purent s'y résoudre. Alors à Et espé- 9. novembre 17' 7. par Turin, étaii à Genève le 21. le moui Cenis e1 Chambéry, 11 logea chez notre ministre Desportes, démocrate fougueux qui poussait à la réunion de Genève France. Bonaparte «lit aux magistrats de la la Parti de Milan, le 16 ( il .-•. lurus pour vill< drai 1 vôtre. la rendit à beaucoup lut il La cathédi ir écrite l'oublia tout, la Il pai phrase qu'il Un peuple : se ne -aurait pour Bujet un autre peuple sans violer les prin- cipes du droit D lisait il comme un illuminée. ri1 aux Grisons Rolle, accueilli sous un arc de triomphe ou se lit républiques de avoir déjeuné à Lausanne, ou libérateur. La France vou- : » Genèi Di féliciter entourée de être une le I public et Cette phrase, naturel. plus tard. tusanne, par Moùdon, on B'empressait sur les il g tgi routes i et Morat. aux I rel il NAPOLÉON ET LA SUISSE 22 pour voir et l'acclamer. le heures, il visita l'ossuaire où il resta deux des Bourguignons et comte Louis d'Afïry, s'entretint avec le Landammann A Morat, futur de 1803. entra à Berne à cinq heures du Il le bruit des salves d'artillerie, mais il soir, dans le refusa de s'y Quel langage tenir aux oligarques? Il refusa même de prendre part au festin qui lui était préparé à l'hôtel du Faucon. Il repartit à minuit arrêter. Par Soleure et Langenbrûcke, il était à Bâle vers midi (le 25 novembre). Là, il était dans un milieu démocratique. Aussi, ce fut une joie universelle et bruyante. voyagea toute Il Aux la nuit. salves d'artillerie de la ville répondaient celles des forts de Huningue. Bâcher, envoyé toire, lui Le général fut reçu par aussi à Rastatt par 1© Direc- par notre ministre Mengaud, successeur de bourgmestre Buxtorf, de nombreux conseillers de la ville, et une députation de Barthélémy, par le libéraux que conduisait Pierre Ochs. Il descendit au fameux hôtel des Trois Rois, où Rhin pour la première fois. Mengaud lui présenta P. Ochs avec lequel il s'entretint pendant le repas. Dans cet entretien officiel, il n'était question que du Frickthal, que nous venions d'enlever il vit le à l'Autriche et que le Directoire se montrait dis- posé à céder au canton de Bâle. Mais il ne voulait pas d'autre négociateur que Pierre Ochs. besoin de lui pour préparer Aussi bien, tout et parmi les le Il avait la révolution. monde semblait s'y attendre, Suisses épris des idées nouvelles se DERNIERS trouvait DE LA CONFÉDÉRATION Jean de Muller, alors Mengaud un 3 .1 i3 remettait qui projet de Constitution pour à Su la transformée. Bonaparte 1" reprit, même, soir chemin de 1»' Rastatt, par Oiïenbourg. A Rastatt, temps ne s'attarda que peu de jours, il G d'installer le . dont . lenteurs protocolaires, auxquelles il il redoutait de quelques autr et A la ville. M'miix. il le Paris, suivant les vo à tuquel population la aant pour bouqii' Cham- trouva Pierre Ochs, que il canton de Bâle envoyai! du Directoire ux, _ Les Be déroi 2 décembre, en compagnie de Berthier, de pionnat le _ l< -1 offrait de V d'Italie. Le 5 décembre, les de Suisse (1 • « 1 j n, 1 Paris. B maparte Ochs. Après tous taparte trois les demanda le Non, répondit dina les >i re ch< leurs dont de la S patriol appui. bs, la surveillance inquiète du patri< il- poursuivaient les m< contents, par la sort R< nb. i Pourquoi? Ochs allégua dont le publii at ion 11. dans un coin du dîner, B'entretinrenl avec uol a la révolut ion, — — à ). Le 8 décemJ ainsi étail jours qui suivirent, que fut décidé danl.i il M i NAPOLEON ET LA SUISSE 24 — Cependant, reprit imminente. — D'accord. Mais Bonaparte, la révolution est ne sera pas faite par elle peuple. faudra qu'elle vienne d'en haut. Pour Il canton de Bâle, le le sera le premier à marcher. il Deux jours après, le ment Bonaparte dans Directoire reçut officiellecette magnifique qui fête eut pour théâtre la cour du Luxembourg. Elle fut suivie d'un banquet, à quatre heures, auquel assis- député de Bâle. Ensuite, tait le y eut un grand il bal à l'hôtel Conti. Bonaparte y parut. Ochs. ne Il fît que si Il s'y entretint encore avec déclara qu'il était nécessaire que la Suisse qu'im seul restait elle Tous État. divisée, fréquemment chez nous les il les deux convinrent faudrait renouveler 13 vendémiaire et les 18 fructidor, à cause de l'appui que trouvaient chez « elle les La royalistes et l'étranger. Constitution fédérative, dit Bonaparte, sert l'Autriche. Et » il insista sur la constitution d'une Suisse unitaire, qui serait l'alliée fidèle de la France et protégerait sur les Alpes une partie de ses fron- tières. Voilà bien le point de vue militaire et particulier auquel se plaçait Bonaparte. C'est qui ajouta le reste, la propagande le Directoire et la fiscalité. Le lendemain, le général dîna chez Merlin, président du Directoire, avec les généraux Desaix, Kléber, Joubert et quelques autres personnes, dont P. Ochs, naturellement. Bonaparte s'exprima en termes violents contre les a oligarques » de Berne, I » ; I BN 1 U M s D E LA M S J : CO N F s'accorda sur la nécessité de l'on et 1 l I) : •'; l R \ T N I 85 révolutionner a la Sui> Ochs revint sur la question dans plusieurs lettres qu'il adressa à Bonaparte les jours suivants (12, décembre). 19, 21 avant tout l'on Il insistait sur le besoin de décider, le reste, garderait l'on établirait si Yétat fédératif. Mais Y unité ou le si Directoire Le moment d'agir était venu. Une active propagande démocratique, conduite par nos ministres Mengaud, parent de Reubell, Desportes à Genève, Mangourit dans le Valais, était pressé. dans Florcnt-Guiot les Grisons, par d'autres et agents subalternes répandus dans les Gantons, avait préparé l'action militaire. Celle-ci commença par l'occupation de L'Erguel. L'Erguel est un petit pays des environs de Porentruy, formé des vallées de Moutiers ei de Saint[smier. Bâle, Porentruy, qui appartenait iiViiif été orcupi' par nous, en à L'évêché de tranS 17'J-. ri formé, L'année suivante, en département du MontTerrible L'Erguel (1). était dans resté dance de L'évêque de Bâle, mais la dépen était allié il de la Confédération. Le L5 décembre, quelques bataillons détachés de L'armée du Rhin y entrèrent sans coup f( ! II'. La neutralité it-ce la guerre 1 de épisode un française dans l'ancù •'i i le La Confédération était viol .' département du Mon! om rage toul R rerrible. par m. r publique rauracienne Gustave v.u maor. NAPOLÉON ET LA SUISSE 26 L'énergique avoyer de Berne, l'inflexible adversaire de la Révolution, Frédéric Steiger, la dait. Il la voulait en 1792. Il deman- la voulait encore. Mais n'était pas le maître. il Il rencontrait conduit par l'opposition Frisching, le le trésorier modéré noble Conrad d'un parti Escher et quelques autres citoyens, sages et clair- voyants, pénétrés des abus dont souffrait et le pays persuadés que des réformes, devenues nécessaires, enlèveraient tout prétexte à l'intrusion étrangère. C'est dans ces conjonctures qu'une Diète extraordinaire, réclamée à Aarau, vieille le par Berne et par Fribourg, se réunit 27 décembre. Ce fut la dernière de la Confédération. Elle pouvait faire un beau geste. Elle pouvait émanciper le pays de Vaud, amnistier les patriotes de Zurich et d'ailleurs, qui étaient dans les prisons, renoncer aux abus séculaires, proclamer la liberté et l'égalité, et sante. Elle ne le elle couper court à l'agitation grandisfit pas. Sur la proposition de Berne, décida de renouveler alliances, le serment aux anciennes serment oublié depuis le seizième siècle. L'heure était singulièrement choisie. La plupart des Cantons prêtèrent le serment, d'autres s'abs- Et pendant tinrent. ce temps, la catastrophe arriva. Le 28 décembre, après avoir reçu une pétition de quelques réfugiés vaudois et fribourgeois, rédigée par offices La Harpe, et tendant et la générosité en faveur de leur patrie « à obtenir les bons du gouvernement français », le un Directoire prit qui plaçait les réfugiés sous sa protection : arrêté DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION Los membres des gouvernements de Berne « de répondront Fribourg sûreté individuelle du pays de Vaud cl de personnellement la des propriétés des habitants et qui se seraient adressés et pour- raient s'adresser encore à la République française, pour réclamer, en exécution d'anciens diation à l'effet d'être maintenus ou dans leurs droits. » Pour appuyer cette déclaration, séna, qui revenait d'Italie sous du généra] Ménard, tourna Genève territoire de 1" réintégi division Mas- La commandemenl le qui avait traversé et trail la et B'établil v Fen à En même temps une division de l'armée du Rhin, commandée par le généra] Schauenbourg, accomplissait nu mouvement analogue du côté de Râle. .1 révolution pouvait commencer. Râle, Buivanl la promesse de Ochs, en donna le Bignal. A Râle, le 20 janvier 1798, le Grand Conseil 1 proclama l'égalité des droits entre tous les La députation Convention Diète à la cantonale pays une Consl L'agitation it rappelée, fui chargea se s'étendit triompha dans i elui ci • donner au <le les à Soleur bailliages italii Vaud émoi par la marche de gouvernements de Rerne été mis en avait troupes. Aussi (I de Lucerne, à pays le une et, le 30, nouvelle. ni ion Saint-Gall,à Schaffouse, dans il cit les « Fribourg, pour comprimer l'insurrection, avaient 000 hommes, commandement du général ba uni par lever un contingcnl de 20 lui i placé sou Louis <l" le Erlach. En ai tendant . le i olonel \\ i <|ni NAPOLÉON ET LA SUISSE 28 avec quelques troupes, poussa jusqu'à Lausanne. Mais il perdit plusieurs jours à parlementer avec rebelles les et, comme Ménard approchait, il se Yverdon. retira à Son départ propagea le fut suivi d'une insurrection qui se même avec la rapidité jour d'une traînée de poudre (25 janvier 1798). Partout les baillis furent éconduits, les caisses les prisonniers délivrés, la publiques saisies, cocarde verte et blanche aux couleurs de Berne; partout on planta des arbres de la liberté; et une assemblée réunie à Lausanne, sous la présidence du citoyen Pierre-Maurice Glayre, de Vevey, proclama la répusubstituée blique Lémanique. Cette révolution pacifique pouvait gagner tous les Cantons. Mais serait-elle durable tant que Berne resterait vœu et debout? La chute de Berne devait être le le but des patriotes. Le hasard leur vint en aide. Le jour même où l'assemblée de Lausanne proclamait la république, le général Ménard fit sommer le colonel Weiss d'évacuer le pays de Vaud, et il chargea de cette sommation l'un de ses aides de camp, le capitaine Autier. Celui-ci se mit en route avec deux hussards auxquels les habitants de Moudon deux dragons vaudois. Mais au sortir Thierens, sur la route d'Yverdon, le adjoignirent du village de capitaine fut attaqué par des paysans armés qui tuèrent deux hommes chemin de son escorte et (nuit du 25 au 26 le forcèrent de rebrousser janvier). DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION malencontreuse Cette affaire déchaîna 29 l'inva- sion. Ménard mouvement. mil aussitôl Bes troupes en Weiss, qui n'était pas en force pour résister, aban- Yverdon donna pouvait et se replia Buivre, le détruire, le peut-être Berne. Mais t précises, iir uv elle éclore si et il emporter Fribourg, pas d'instruc- n'avait il Ménard Morat. sur ne sortil pas des Limites de république que sa présence venait de La faire brusquement. Le Directoire ne pouvait laisser passer une aussi belle occasion. Dan- un message aux deux ace 17 «lu préambule février), disait, il cement de boutes i la Les tous les La française, sacre»- du droit des gens. exposait dois BOUS comment il si active mettre de vienl de plusieurs de dos frères d'armes -.1 commen- machinations ourdir- contre La Liberté complots trame- pour le renversement attentats en violant dan- il Le Révolution, a pris une pari République comble Puis Bans : L'oligarchie helvétique qui. depuis « de (5 La Citoyens représentants, « a pluviôse Conseils, lu dan- Les La lois Le personne Les plus » comment il avait protection, en vertu du traite avait Bignifié ses intentions Vaude 1> pris Les au gouvernement de Berne, dont Les troupes du général Ménard avaienl été chargés de surveiller les mouvements; NAPOLÉON ET LA SUISSE 30 dans quelles circonstances enfin, l'affaire produite de Thierens. En même temps vétie, s'était dont le était organisée commandement était une armée d'Heldévolu au général Brune. L'ancien imprimeur, deliers, membre du Club ami de Danton et des Cor- de Camille Desmoulins, avait laissé la politique pour la guerre, et n'avait eu qu'à s'en louer. Adjudant général aux armées du Nord, général de division en 1796, il venait de se distinguer dans la campagne d'Italie et l'invasion du Tyrol. De haute taille, de belle prestance, d'esprit avisé et retors, avec le facile usage de la phrase révolutionnaire, il conduire cette courte campagne Il était à Lausanne dès pas de peine à n'eut le (1). 5 février. avec joie par ses soldats accueilli y Il d'Italie. fut Mais il ne disposait que de 11 000 hommes, en assez mauvais état, que les Vaudois renforcèrent de 4 000 volontaires bien armés. « Si l'armée bernoise, Jomini, eût attaqué sur-le-champ, qu'elle victoire eût eût accablé rallié les au Français. il est dit probable Une première gouvernement les esprits flottants et entraîné la majorité des Cantons. » Aussi, le général crut-il prudent d'attendre l'arrivée de la division Schauenbourg et d'amuser les Bernois par des négociations. Elles s'ouvrirent à (1) Bruna (Guillaume), né à Brive en 1763. Après la campagne d'Helvétie, général en chef des armées d'Italie et de Hollande. Sous le Consulat, conseiller d'État et ambassadeur à Constantinople. Maréchal d'Empire en 1804. Disgracié en 1807 et privé de tout commandement. Assassiné à Avignon en 1815. DERNIERS JOURS Payerne, à mettait mars r i Brune trans- dont el résultats au Directoire. les \u lieu 3! faveur d'un armistice conclu de pari la d'autre jusqu'au et CONFÉDÉRATION D K LA de mettre menter leurs forces s'occupèrent el fortifier à temps le pour aug- profil à les concentrer, les p Bernois les tfeueneck, Guminnen, qui couvrent les approches de Berne. Dans le Conseil, ils continuaient Laupeo de d'hésiter de et l'avoyer entre . et Frisching, trésorier 1«' prêchait qui Steiger, la qui inclinait le départe- à traiter. hauenbourg, ment du Mont-Terrible, en il s'empara de Bienne, et taque avec Brune, pour 1 quartier général disail « ,r l aux premiers mars. l'armistice, deux procla- : les tragé la armes? Pour votre France. 11 droits; ne défendez pas des tyrans... nobles, les vous arment tombe vénéréi lr lui, la liberté. li - Guillaume M vous crie : vos sénateurs Boni ut vos frères, Français sont i usurpé En vain. Tell Enfants, l Bort bri des geôliers, i \ a oligarques disent qu'ils |»;iiri<i-'ii>. les pour ros chaînes; < du et, Bernois, Votre Sénat .i 7. aux troupes. et Pourquoi prenez-voua il on pour la libert « Le février. 5 concerta un plan d'at- il le le Payerne, lança de mations aux Bernois Il sortit Brune dénonça mars, ' I. par s'avançait qui les NAPOLÉON ET LA SUISSE 32 toute défiance ! respecteront vos propriétés, vos Ils usages, votre religion, votre indépendance. Inter- Vaud ceux du canton de Bâle. Leurs sentiments pour nous démentent toutes les calomnies. rogez les habitants du pays de « et Suisses de tous les cantons, unissez-vous. Ne ensemble qu'une seule famille dont l'amitié de la France cimentera le bonheur. faites « disait Il « « La cueillir. « aux troupes Soldats, La tâche ici bandes secondé par trahison que C'est à Berne leurs : patrie vous offre de C'est Brune. que est digne nouveaux lauriers à de votre courage... chefs des émigrés formèrent les parricides. Carnot, Ici, l'Anglais manœuvrait Wickham, cette grande vous avez déjouée le 18 fructidor. que les rebelles eurent constamment leur arsenal, leurs magasins et leurs conseils... « Républicains, cous d' Angleterre (1). En êtes Valant- garde de Varmée écrasant l'oligarchie bernoise, vous portez un premier coup à l'ennemi du genre humain, au gouvernement anglais, et ce coup doit hâter sa destruction. Terribles contre les satellites de la tyrannie, vous protégerez, vous consolerez ces bons habitants (1) Bonaparte dira, deux mois plus tard, à l'armée d'Egypte: Soldats, vous êtes une des ailes de l'armée d'Angleterre. » C'est l'Angleterre qu'on se flattait d'atteindre partout. Obsession de la République qui deviendra celle de l'Empire. « , DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION de l'Helvétie qui gémissent sous 33 joug et quivmi- le devront leur affranchissement Impatiente de recou. vrer son premier domaine, voyez la Liberté qui, du haut de applaudit à vos effort- ces rochers, généreux, et vous appelle aux plus glorieux triompha « commença La lutte Brume. » Elle fut terminée aussitôt. on cinq jours (1-5 mars). Scfmm'iibourg, qui Bienne à Soleure, enleva De son 2 mars. bnurg Celle-ci la route de sans difficulté, la ville côté, le général Pijon investit somma et porte sur s'était le Fri- la ville. demanda quelques mettre an contingent pour heures, bernois de se retirer. per- Pijon accorda deux heures. Mais on en profita pour renforcer la défense «l'un grand nombre de paysans que Pijon renouvela Ba 11 dans tocsin rassemblait le sommation jetèrent un»' dans par traient afuirenl la ville, mit- tandis que «pic porte on avec <!<• •) 1 et ou 5 venait <" l() de paysans des armes qu'ils Mais on al. autres y en- poursuivit les leur reprit tout ce qu'ils emportaient. Berne se trouvait découverte la les l'artillerie l'artillerie enta aient par qui fui repous brèche, par où plusieurs soldats défoncer. Quinze cents Bernois ri villages voisins. alors mettre en batterie quelques pièces qui lit ouvrirent .i\ les chute de Soleure marcha alors but i Berne, I i elle et fit a droite i ache de Pribourg. Brune attaquer Bur trois NAPOLÉON ET LA SUISSE 34 Guminnen, Laupen, Neueneck, la ligne des confédérés, défendue par une division que commandait le colonel Grafîenried. points à la fois, La brigade Rampon s'empara de Guminnen (4 mars). Le même jour, Pijon parvint à s'emparer de Neueneck et à refouler l'ennemi en quelques canons. Mais recommencèrent la lui prenant au matin, les Bernois lutte avec une ardeur extraordile 5, naire. Ils reprirent le village, et forcèrent Pijon de repasser la rivière Singine, affluent de la Sarine), (la avec des pertes énormes, en abandonnant une partie de son artillerie. Succès inutile, car d'Erlach, qui gardait les ap- proches de Berne, était écrasé à Grauholz par Schauen- bourg et, malgré son énergique résistance, rejeté sur la ville (5 sous mars). les Un dernier et furieux combat s'engagea murs de Berne. pagne avec d'Erlach, Steiger, qui avait fait la cam- parmi les combattants. De des paysans s'étaient joints était nombreux habitants et aux soldats. Mais que pouvaient faire ces braves gens contre des soldats aguerris par vingt batailles ? Les charges de notre cavalerie décidèrent la victoire. le La ville traita. Schauenbourg y entra dans l'après-midi. Brune rejoignit dans la nuit. L'armée ennemie s'était dispersée. La plupart des soldats regagnèrent leurs montagnes. Steiger put le se réfugier en Bavière ; mais brave et malheureux d'Erlach fut massacré par ses troupes qui l'accusaient de trahison (1). (l)Sur cette courte campagne, voir: Jomini, t. X, Esquisse hisLieutenant-colonel Muret, V Invale maréchal Brune. torique sur — DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION La chute de Berne A pays de Vaud. fut accueillie avec joie 35 dans Lausanne, un service solennel d'actions de grâces fut célébré à la cathédrale L'administration provisoire du canton envoya citer Dans général Brune. le l'aristocratie frapper fut le atteinte les féli- autres cantons, coup qui venait de «lu bernoise, l'oligarchie el et n'essaya «rime résistance regardée aulle comme part elle inutile el dangereuse. Berne, Brune y installa un gouvernement provisoire dont La présidence fut dévolue au Maître <le Prisching et trésorier Liberté qu'il il planter un arbre de La phrases démocratiques où arrosa de orateur du club des Cordeliers. B€ retrouvait l'ancien Fuis fit s'ein pressa de un 'lire la main sur le fameux Trésor qui ne donna pas, d'ailleurs, tout ce qu'on La monnaie s'en promettait. de créance, pas direnl dont vente du matériel de guerre. La frappées sitions la moire but plusieurs porter au Dan- Le L'arsenal ( i i ) et (1 ). chefs de brigade Suchel (pour Les Ruby (division Schauenbourg) de Directoire 29 drapeaux pris à L'ennemi. nombre, plusieurs avaient été enlevés à de Soleure et perdus jadis par Les bandes il : \ oir ren- consacrée aux armements pour française en Suù$e. 2 vol. tpporta de Brune el de L G « fui 1 du Téméraire. Enfin, tion ne impo- d'une quarantaine de millions, Brune chargea division) cantons Les plus L'expédition d'Egypte -.1 Les lingot-. Les Lettres Appendii e. nol e \ achemina but Paris des isanne, in s. hauenb* 1881 el pri- 1884. — NAPOLÉON ET LA SUISSE 36 sonniers d'une espèce toute nouvelle, les ours des Berne destinés au Jardin des Plantes, et dont le départ fut aussi sensible peut-être aux Bernois que la perte de leur Trésor. Dès le 13 mars, le Directoire avait adressé un message au Conseil des Cinq-Cents pour lui retracer les événements de la campagne et se féliciter de la victoire, victoire également remportée sur l'Angleterre « qui avait fait de ce pays le centre de ses fosses de intrigues ». gouvernement reçut au Luxembourg les chefs de brigade et les drapeaux. Après les harangues de Suchet (le futur maréchal) et de Ruby, au nom de leurs camarades, après quelques paroles du ministre de la guerre, Merlin, alors président du Directoire, prononça un long discours. Le Il 18, le s'écriait, doute sincère « Par quelle dans un mouvement de regret sans : fatalité, dans la lutte des puissances de l'Europe contre la République française, nos plus ennemis se sont-ils trouvés dans le pays qui nous avait devancés de plusieurs siècles dans la carrière de la liberté ? Les rochers de la Suisse avaient cruels été consacrés par aimions à célébrer les l'égalité républicaine. monuments de Nous la valeur helvé- Et cependant, c'est dans le pays de Guillaume Tell que les plus odieuses trames furent ourdies contre notre génération c'est du sommet de ces montagnes qui semblaient le dernier asile des hommes libres que l'oligarchie déchaînait sur nous tique. ; ses fanatiques émissaires. » DERNIERS JOURS DE LA CONFÉDÉRATION • 37 Après avoir vu encore une fois dans la chute de rite oligarchie une défaite de l'Angleterre, il finispar cette péroraison pathétique et consolant e Citoyens de la Suisse, peuple bon, franc et géné- sait : « reux, jouissez de Voyez Les haute destinée qui vous attend. la l'odieuse oligarchie (toujours !), abattue sur débris de sa puissance, expirer <lan> les convul- rage impuissante. «l'une sions Que immortels les souvenirs de vos aïeux ranimenl dan- vos âme- \< - longtemps! Le beau Guillaume siècle de Tell va recommencer pour vous sous les auspices de la confiance et de la bonne foi (?). rez les liens qui vous unissent songez que vertus dont elles brillèrenl ^i ; ton- !,- enfants de la Suisse sont frères et ne recon- naissez de rivalité que dan- votre dévouement pour i la En terminant, di1 patrie le amour commune. » Moniteur, le et votre président du ternelle. donne aui deux guerriers l'accolade fraLa -die retentit des acclama io ns des BpeC- tateurs. La musique exécute Directoire t Liberté. Les dissements de la de Y Hymne à l'air drapeaux défilent au milieu ei gloire i\r> la applau- sont réunis aux innombrables trophi des armées {Moniteur, franc numéro du décadi 30 ventôse. (20 mars.) e qui caractérise bien œ1 te époque, c'est la mai I dont étaienl possédés nos hommes d'État, el à leur exemple uns généraux, de semer partout de petites républiques, batave, cisalpine, ligurienne, helvétique, romaine, parthénopéenne, organisées grande el destiné* - à la protéger el Brune n'était pas maître de la à l'image de la à la nourrir. Suisse depuis NAPOLÉON ET LA SUISSE 38 modeste qu'elle fût déjà, en trois républiques. Un arrêté du 16 mars instituait une république rhodanique, comprenant cinq départements Léman, ci-devant pays de Vaud quinze jours qu'il la découpait, si : Sarine Broyé, et ; ci-devant Fribourg; Oberland, Valais et Tessin, ci-devant bailliages italiens. Un autre instituait une république composée de douze cantons Bâle, Argovie, Baden, Thurgovie, Schafîouse, Zurich, Saint-Gall, Appenhelvétique : zell, Sargans, Lucerne, Soleure, Berne. Enfin, les petits cantons du centre en auraient formé une troisième sous le nom de Tellgau. Ce morcellement fit jeter les hauts cris aux unitaires. La Harpe et Ochs se plaignirent au Directoire. Sur leurs réclamations, celui-ci chargea le citoyen Lecarlier, ancien membre de la Convention, d'organiser constitutionnellement le pays. Brune, commandement en appelé au lie, chef de l'armée d'Ita- laissa la place à Lecarlier, l'armée à Schauen- Berne pour Milan. Lecarlier arriva dans les derniers jours de mars avec son secrétaire Rapinat et tout un personnel de commissaires des guerres, tels que Rouhière, Pommier et d'autres, comme Forfait et Grujeon, dont les bourg noms et inquiétants, comme être justifiés par de celui de Rapinat, allaient fâcheux exploits. Lecarlier se présenta lui-même, dans ces termes modestes « « : Aux citoyens de l'Helvétie, Citoyens, envoyé près l'armée française, je vous DERNIERS JOUKS DE LA CONFÉDÉRATION 39 annonce avec franchise l'objel de ma mission. Elle a pour but votre bonheur el la gloire du nom français. « Citoyens, votre j'appelle confiance. Comptez sur la générosité du gouvernement français. besoin pour vous servir. hommes huis les même patrie. A Berne, comme libres Les J'en justice et la Il regarde enfants de la 8 germinal an VI (28 mars) de Pepublique française, une et indivisible. « le « ai Lecarlieh. la )) La Diète d'Aarau s'étail séparée le 1 er février, Derrière elle était venu Mengaud,avec un arbre de l;i liberté. dans cette C'esl plaisir pril « même convoquer ; i petite ville que Lecarlier députés des cantons les pour l'acceptation de la Constitution 1K devaient être réunis le 1<> avril. L'Assemblée B'ouvril 110 députés au B'étaienl vrai: lait lieu Laquelle? ne comptail que de 264. Dix Cantons seulemenl représenter, Argovie, 12. Elle le ». haie, les plus importants, Renie, Fribourg, il esl Léman (Vaud), Lucerne, Oberland, Schaffouse, Soleure Zurich. Les petits cantons B'étaienl abstenus. el La présidence fui décernée au vénérable Jean Bodmer, de Stafa, vieui patriote compromis dans l< troubles de Zurich, en L796, perpétuelle et délivré Oberlin, de Soleure, e1 par condamné notre à la victoire, beaucoup d'autres. prison comme NAPOLÉON ET LA SUISSE 40 Un peu étonnée de se trouver là, et dans de proclama République helvétique, une et indi- pareilles circonstances, l'Assemblée n'en pas moins la visible. (12 avril.) C'est ainsi que finit la vieille Confédération. faiblesse devant des difficultés qu'elle n'avait Sa su ni prévoir, ni éviter, ni résoudre, avait pris les appa- rences d'une abdication. Mais elle avait honoré ses derniers jours par une résistance digne des héros d'autrefois. Elle avait duré cinq siècles. blique allait durer cinq ans (1) En même La nouvelle répu- (1). temps, la petite république de Genève cessait d'exister. Sauvée de l'annexion en 1792, mais agitée par les factions, et un an par notre ministre Desportes, elle fut occupée le 15 avril 1798 par un petit corps de 1 500 hommes que commandait le général Girard. Elle vota sa réunion à la France, et devint le département du Léman. Mais en dépit de la langue et des intérêts travaillée depuis qui l'avaient toujours rapprochée de nous, elle regretta sa liberté et nous échappa dès la fin de 1813. De la vieille Confédération, il ne restait plus que le pays allié de Neufchâtel, propriété du roi de Prusse, que Napoléon s'adjugea en 1806, et qu'il donna au maréchal Berthier. CHAPITRE II LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE (1798-1803) La République helvétique, « une était sortie de la collaboration indivisible», el de P. 0<h^ .1 de Talleyrand. C'est une proclamation du 18 avril qui pays étonné appril au tion nouvelle qu'il n'avait ni Mais comment du titre résister n'y 8 ni débal tue. aus magnifiques promes helvétique esl plus de frontières entre pays sujets, el demandée, premier? «La République Il d'une Constitu- la naissance ai de canton à une i l« > el indivisible. cantons et Les canton. L'unité de patrie d'intérêt succède au faible lien qui rassemblait et guidail au hasard des parties hétérogènes, inégales, disproportionnées à et faiblesse force tous. <!*' »ns1 .. Chambres : faible de était fort de La Etc. itution de L'an pouvoir On individuelle; on Bera pouvoirs étaient organisés i I asservies à de petites Localités des préjugés domestiques. toute sa I et dans notre III. Législatif un Sénat comme i < i était partagé entre «1<mi\ un Grand Conseil. Le pou- voir exécutif confié à un Directoire de cinq memh NAPOLÉON ET LA SUISSE 42 Au point de vue territorial, la république com- Chacun d'eux était que nommait le Directoire. prenait dix-neuf cantons administré par un préfet Le canton (1). lui-même partagé en districts, administrés par des sous-préfets, et en communes. C'est ainsi qu'on l'avait fait à l'image de notre département. Ce qui valait mieux que cette organisation poliétait tique uniforme, et contraire à de séculaires habitudes, c'était l'égalité de tous devant la loi, la sup- pression des droits féodaux, l'admission de tous aux fonctions publiques, la liberté de la presse, la liberté des cultes, etc. ; bref, les conquêtes civiles et sociales assurées par la Révolution française. L'Assemblée d'Aarau organisa le nouveau gouvernement. Elle forma les deux Conseils qui choisirent comme membres du premier Directoire Lucas Le : Grand, de Bâle, théologien et philanthrope; Glayre, de Vevey; Oberlin, de Soleure; Bay, de Berne, et Pfyfîer, de Lucerne. Ochs, écarté du Directoire, ce qui dut relégué à la lui être sensible, fut (1) L'ancien territoire de Berne, qui était le plus étendu de la Confédération, forma quatre cantons Berne, Oberland, Argovie, Léman (Vaud). En revanche, sous le nom de aldstâtten, on réunit les quatre petits cantons de Schwitz, d'Uri, d'Unterwalden et de Zug. Une partie de Saint-Gall et de l'Appenzell reçut le nom de Sentis, porté par la plus haute montagne du pays. Le reste de SaintGall et Glaris formèrent le canton de la Linth. Des pays autrefois sujets formèrent de nouveaux cantons Baden, Thurgovie, Lugano, Bellinzona. Les Grisons devinrent la Rhétie, Fribourg devint Sarine et Broyé. Le Valais prit place dans la nouvelle République. Enfin à ces cantons nouveaux s'ajoutèrent les anciens Bâle, Lucerne, Soleure, Schaffouse et Zurich. La population était de 1 700 000 habi: W : : tants. LA RI': PUBLIQUE BELYÉTIQUE Kuhn présidence du Sénat, tandis que Grand Conseil tua ensuite présidait le Le gouvernement central (1). autorités cantonales. les 43 plus qu'à vivre. Ce fut le plus ne restait Il difficile. La nouvelle république, en d'un accident qui tenait con>ti- effet, allail souffrir naissance et auquel à sa il impossible de remédier. L'Assemblée d'Aarau fut n'avait réuni qu»' les députés de dix Cantons. I. - autres purent lui reproelnT de s'être imposée contre le vœu du pays, et ne s'en privèrent pas. En outre, le clergé, tout-puissant danattaqua des nouveautés cantons, comme contraires à l'Eglise : les petits regardait qu'il suppression des dis vente des biens ecclésiastiques, mariages mixtes, etc., de sorte qu'avec les nobles, privés de Leur clientèle, i • l.s moines, atteints dans leur influence, devinrent aussitôt de dangereux adversaires. pas longtemps pour déclarer n'attendirent Il- guerre. Dès lin d'avril, elle éclatait la dans la les petits cantons. Un«' Diète dissidente, rassembli contre testa de projel la Constitution Sur Lu (i) i les fut prêché par des Il die ressoinltli' • •il i8H ii une. mpagné de portraits qui >u\. Pierre Ochs à Saint* Just. alla jusqu'à memb • rire f> >n t I iwiyiv < •••> porsonnap'* toul jeune, rose, imberl fut assez Il • Un Pneu Bubczhabdi tng und Révolution. . le i l i môme les membres du premier aux événements de Qrand, Pierre Ochs, citoyen .mi travail de M. Aiberl und oonçul Confédération. l'ancienne rétablir mouvemenl populaire Dire* toirei el el Schwitz, pro- tant, mal payé d >nneur d NAPOLÉON ET LA SUISSE 44 comme fanatiques du clergé, le curé d'Einsideln, Marianus Herzog et le capucin Paul Stiguer, de Rothenthurm. On présentait les innovations comme diaboliques et les Français, qui les avaient apportées, comme des émissaires de Satan. Le commandement fut dévolu au Landammannde Schwitz, Aloïs Reding, d'une vieille famille du pays et qui devait rester, jusqu'au bout, contre nous, le défenseur du passé. Reding avait servi en Espagne jusqu'au grade de colonel, mais taille il n'était pas de à lutter contre Schauenbourg. Le successeur de Brune avait fait la guerre dans les armées du Rhin et il apportait au métier, avec l'expérience d'un vétéran, des qualités toutes ger- maniques de sang- froid et d'énergie (1). Il disposait de 18 000 hommes. Le 28 avril, il porta son quartier général à Zurich, d'où il commença l'at- taque des positions occupées sur le lac parles rebelles. marcha sur le cœur du pays. Herzog, chargé de défendre le chemin d'EinAprès les avoir délogés, il Reding recula alors sur un combat honorable le 2 mai. sideln, se laissa surprendre. Morgarten, où Il il livra recommença la lutte (3 mai). Mais était fini et le le lendemain, à Rothenthurm au nombre. Le 9, tout pays de Schwitz déclara qu'il acceptait il fallut céder la Constitution. (1) Schauenbourg, né à Imgholtz (Haut-Rhin), en 1748. Sous-lieutenant au régiment d'Alsace en 1764. Capitaine en 1777, major en 1785, colonel en 1791, maréchal de camp en 1792, général de division le 8 mars 1793. Campagnes de la Moselle, du Rhin, d'Helvétie. Inspecteur général de l'infanterie en 1807. Mis à la retraite en 1814. (Archives de la guerre.) LA RÉPUBLIQUE Peu après, fallut il HELVÉTIQUE 45 y prêter serment. Les Cantons tour à tour. Seuls, les Waldstiitten s'y soumirent s'y refusèrent et leur résistance se concentra dans Nidwald. le Le canton d'Untervalden, un des resques «!• plus pitto- Suisse, est formé de plusieurs vallées l;t où dorment de petits lacs et partagé en haut et bas pa Obwaldei Nidwald, L'Obwalda pour capitale Sarnen, bourg Important sans histoire. Le Nidwald a pour capitale Stanz, qui kelried, es1 patrie d'Arnold de La Win- héros de Sempach. Les autres bourgs 1*' sonl Hergyswill Stanztadt, sur e1 des Quatre- le lac Cantons. Les paysans de ce canton, honnêtes, Laborieux pauvres, vivaient isolés dans Leurs mont g aux idées nouvelles réfractaires de Leurs prêtres qui ntre livre Le l,i Ils n'eurent mot d'ordre avaient revenu : contre et Le pris Guerre au Livret pour chef Aloïs Reding à petit du Tyrol ou dans chapeau à Les plumes et il pour distribuait 11 Qom dv Français à la Le Stiguer m cheval, coiffé d'un à pendre an grand sabre Laissait multipliait Les prédica- des amulettes peur rendre combattants invulnérables. amis, au \ et oirconstai La réfugié. s'était village auprès de son chapelet. et De ! Paul Stiguer était, répandail Les pas de peine gouvernement Le dociles à la voix (Bùchlein) qui contenait La Constitution, capucin tions et el Il criait Vierge Marii Paris peler Leurs Quant au Directoire helvétique, '. : c Les Courage, mes Nous renverrons pommes o'est de lei une émanation NAPOLEON ET LA SUISSE 46 de Satan, et vous repousserez toutes veut nous imposer. Etc. qu'il Nous les diableries » étions destinés à retrouver quelques années pins tard, dans les Calabres et en Espagne, une élo- quence du même genre et d'aussi singuliers adver- saires. En montagnards soulevés par le tocsin qui sonnait partout, avaient préparé une résistance qui menaçait d'être plus redoutable que celle quelques jours, de Schwitz. Ils les avaient occupé tous les passages en les protégeant par des abatis d'arbres et des rassements derrière lesquels étaient postés terles meilleurs tireurs, appuyés de quelques pièces d'artillerie. Presque tout véritable camp le pays était transformé en un retranché. Schauenbourg comprit la nécessité d'écraser énergiquement la révolte. Il partit de Zurich le 3 septembre. Il achemina une partie de ses troupes par le lac de Thun et le col du Brunig. Lui-même, avec une seconde colonne et une batterie d'artillerie légère commandée par futur général), traversa se porta contre Stanz, rebelles entre le chef d'escadron le lac Foy (le des Quatre-Cantons et de manière à prendre les deux feux. Après plusieurs jours employés à reconnaître terrain, il livra bataille le 9 septembre. La lutte, le qui dura toute la journée jusqu'à six heures du soir, fut marquée par un acharnement incroyable. Schauenbourg, dans ses rapports, ne put que rendre mage à la hom- bravoure de ces paysans, dignes descen- dants des ancêtres de Sempach. Mais le soldat qui LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE 17 avait subi des pertes énormes, et que la résistance ménagement dans n'épargna personne. La ville de rendait furieux, ne garda aucun répression. l,i Il Stanz fut eu partie brûlée. Stanzstadl plusieurs '-t aux Qammes. Il ne restail plus dans 1»' Nidwald que dr> ruines s -><j m pleuraienl des veuves et fumantes sur des orphelins. Schauenbourg, pris de pitié, leur fit distribuer des rations de pain et de viande. Le Directoire envoya des secours cl recueilli! Les orphelins qui furent rassemblés a Stanz, dan- un asile, el villages furent livrés 1» malheureuse sur affaire n'en pesa pas souvenir de comme ci, 1« au dévouement de Pestalozzi. Mais confiés lf 1 « Pour moins lourdement République helvétique. Celle- la ni >a Vend< la nôtre, avait ennemis résister è ses intérieurs, nement avail besoin de notre appui. qu'au pris d'une et roite dépendant avaii Il le envoyé Pari- a citoyen Zeltner, auquel comme renommé pour Bon Tous deux signèrent, le le gouver- ne L'acheta Il chargé d'affaires avait associé il Jenner, !•'- i ••••tt« le Bernois habileté commerciale. L798, 19 aotft av.'.- notre ministre Talleyrand, an traite d'alliance, offensive et défensive, qui dont Il « ,-.ii dit . lin dans l»- préambule et également animées de plus complète L'ancienne neutralité à avaient retiré tant d'avantages. i La République française tique, l.i deui pa) Les r\ met t ail et L'amitié La faire la : République helvé succéder plus La étroite paix a la guerre (pu* L'oligarchie avait provoquée, ont résolu de s'unir par une alliance fondée Bur Les vrais NAPOLEON ET LA SUISSE 48 intérêts des deux peuples et sont convenus des articles suivants « : Article premier. — République française paix, amitié et Il y aura, à perpétuité entre la République helvétique, bonne intelligence. » C'était compter, et la pour notre voisine, sur une longévité qui lui fut refusée. L'article II stipulait notre alliance offensive et défensive et l'article III accordait à la Suisse notre protection « tit : En conséquence, la République française garan- à la R. H. son indépendance et l'unité de son gouvernement. Et dans jours!) tenterait de où le cas renverser l'oligarchie (toula Constitution donner à secours dont elle actuelle de l'Helvétie, la R. F. s'engage à la R. H. sur sa réquisition les aurait besoin pour triompher des attaques inté- ou extérieures qui seraient dirigées contre rieures elle. » Le que les frontières seront déterminées par une convention particulière qui traité déclare ensuite nous laissera Porentruy et ce qui faisait partie du ci-devant évêché de Bâle (art. IV), et nous réserve deux routes à travers le pays l'une, au nord, aboul'autre, au sud, à tissant au lac de Constance travers le Valais, pour maintenir nos communica; ; tions avec la Cisalpine (art. V). Les autres articles (il y en a quinze) étaient consacrés à des stipulations économiques. Cette alliance onéreuse n'était pas du goût de l'Helvétie. Les conséquences s'en firent sentir dès LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE pendant la deuxième coalition contre nous et dont la Suisse souffrit plua l'année suivante, dirigée que nous. La Suisse paya notre appui d'une autre qui lui parut façon, singulièrement vexatoire. C'était la rançon de L'affranchissement. Notre Directoire était né pauvre, courte existence, et, durant souffrit toujours de cette mala- bon Panurge appelait a faulte d'argent •. sommes énormes que Bonaparte envoya d'Italie que die I le remirent à le il dès veilleux, quelque temps. l'aise victoire et d'associer trouva mer- monnaie avec la fiscalité à la propagande de lors, 11 battre la démocratique. La suppression de Venise, formation la trans- de la Hollande en république unitaire. Piémont l'occupation du et de Rome, la conquête de Naples, furent des opérations autant financières que politiques. L'IIelvétie était pauvre. Elle Bubit pas moins le sort commun. Lecarlier B'était borné tique. de à la transformation Son Buccesseur Rapinat Be [l'en poli- chargea surtout besogne financière. la formé une légende autour de Rapinat, victime d'un nom Il ne faut trop plein avocat rien exagérer, d'ailleurs. (le promi Il B'est m au Conseil Bouverain d'Alsace avant la Révolution, président du tribunal criminel du HautRhin, dt ;m de le L792 à 1794, Rapinat (Jean-Jacques) beau-frère du conventionnel Reubell, porté Directoire par labeur, d'énergie e1 <\\'> qualités incontestables de Bévérité administrative 4 de NAPOLÉON ET LA SUISSE 50 sont les ennemis de Reubell, et il s'en fit beaucoup, qui ont décrié Rapinat. Celui-ci, appelé à Paris parle crédit de son parent, employé aux Archives, puis attaché à fut d'abord Lecarlier, dont il recueillit la succession, Mengaud qui se retira. Rapinat commença par frapper de préfé- rence à d'une imposition dont plusieurs cantons le totai s'élevait à 15 millions. Berne dut en payer 6, Fribourg, Soleure, Lucerne et Zurich chacun 2. Le clergé de Lucerne, le couvent de Saint-Urbain et la célèbre abbaye d'Einsideln parfirent la somme. Rapinat mit en vente de nombreuses propriétés confisqua les biens d' cantonales. Il notoires. ouvrit les caisses publiques, malgré les Il scellés qui les protégeaient les ; il vida « les oligarques arsenaux et magasins. Que donnèrent ces opérations? de donner des chiffres, et difficile il » Il est semble qu'en dehors du Trésor de Berne, tout se réduise à un léger supplément de 22 millions : confiscations, matériel, matières d'or et d'argent, etc. que son collègue Faypoult, de l'armée de Naples, mais il n'avait pas, comme lui, le tour de main. Il en était resté à la manière lourde, brutale et germanique. Ce qu'on peut lui reprocher surtout, c'est son Rapinat n'était pas plus âpre à la curée ingérence dans les affaires du gouvernement helvétique. Deux des directeurs, Bay protesté contre ses agissements, haut et réclama leur démission. par Ochs et Dolder (21 juin). et Pfiffer, il Il le prit les fit ayant de très remplacer LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE 51 Cet excès de pouvoir fut blâmé par notro Dii Bay toire et l'arrêté rapporté. Toutefois, dans persistèrent leur Dolder préféra s'en placé par V.iiau La Ochs retraite. aller (30 juin). Harp»- qui resta, fut alors Il à Paris et et ail et Pfiffer mais rem- qui se rendit vers la fin de juillet. Rapinat, d'ailleurs, finit parse calmer et par faire bon ménage avec le gouvernement helvétique. La Harpe écrivait, quelques mois après, à Jean Debry « Nous sommes infiniment contmts du brave Srlmuenbourg, qui fait l'impossible pour faire observer la plus exacte discipline et pour nous : agréer en toute chose. Aussi, nous lui sommes tous dévoués. Le citoyen Rapinat en agit aussi très bien nous. L'armée, à quelques exceptions près, c conduil généralement en amie; mais nale de vos commissaires des guerres nisseurs détruit race inferdes four- el salutaires effets Les produits La discipline sévère introduite par qu'ont Schauenbourg bre 17 absolument la et notre traité d'alliance. » (20 octo- • \u mois de février suivant, Rapinat fut rappelé Mayence. défendre et 11 publia on mémoire pour n'y réussil pas. poids de ce quatrain célèbre I .'• Si )u l'on opprime ). i ) pour n il ! ipil < est très de son resté bous Le flétrissant Rapinal vient de rapine, rapine de Rapinal il L'opuscule de Rapin il Rapinat en II emphatique el peu pr is, en (i et oudrail bien que l'on décidai \ ( bon Suisse que est Il < ourl titre. Il : NAPOLÉON ET LA SUISSE 52 Le Directoire Talleyrand n'ignorait pas ces abus. les lui signala, diplomatiques, avec une dans un de ses rapports franchise qui lui fait honneur. « n'est pas douteux, disait-il, Il guerre qui vient de tralité dont finir, et n'ait favorisé de tous ses secrète assistance les la malgré l'apparente neuCorps helvétique faisait profession, le il que pendant vœux efforts et souvent de sa de la coalition. La Suisse était devenue l'asile de nos ennemis les plus actifs, le foyer de leurs intrigues, le berceau de toutes les conspirations qui ont compromis notre liberté et notre repos intérieur. » Après avoir découvert dans de vieux traités notre droit particulier de protéger le pays de Vaud, il résumait en quelques lignes notre campagne, la chute de Berne, l'établissement de la République mais il ne dissimulait pas que fondément le ; pays semblait pro- aigri. dant que Rapinat ne revint pas de sa mission plus riche qu'auparavant. Né à Colmar en 1752, il y fut, sous l'Empire, conseiller à la Cour d'appel et mourut en 1817. Quant au fameux quatrain, il serait, d'après Barras, de Rousselin de Saint- Albin, qui fut secrétaire général du ministère de la guerre, sous le Directoire « Le véritable auteur, écrit Barras, était un jeune homme de mes amis qui avait accompagné le général Chérin, chef de l'état-major, en Helvétie, et qui en était revenu avec la conviction que Rapinat méritait fort sérieusement la plaisanterie dirigée contre lui. » {Mémoires, t. III, chap. TOI.) On l'a attribué également au doyen Philippe Bridel, qui fut pasteur de Montreux (Vaud) et dont la mémoire est encore justement honorée sur ces bords du Léman. Voir le Doyen Bridel (1757-1845). Essai sur V Helvétisme littéraire à la fin du dix-huitième siècle, par : Ch. de Reynold. Lausanne, 1909. LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE 53 malheureusement trop vrai, ajoutait-il, que les agents de la République n'ont pas toujours mis dans leur conduite la sagesse et les ménagements qui «levaient les diriger vis-a-vis d'une nation (raillant plus jalouse de sa Liberté qu'il y a quelques « est Il réputation d'être siècles qu'elle a la Reubell dans présence de la nommer ne craignait pas de Il le libre. » Rapinat, malgré Directoire, concluait par ces judicieuses réflexions Que « il : achève son ouvrage; Directoire le et qu'il agents en Suisse des instructions posi- donne ne point trop user du jusqu'à la conclusion d'un tives; qu'il leur rappelle de droit de conquête. Si, deux républiques, traité d'alliance entre les nôtre exercer une sorte de protectorat indispensable doit pour épargner à Suisse des convulsions dange- la du moins, reuses, que, prestations soient les la armées. Etc. (1 poids en le soit adouci, que réduites à l'entretien de nos ) Mais le Directoire était décidé à aérien voir, et, plus tard, les observations présentées par notre ministre m Suisse, I'- citoyen Perrochel, ne furent pas mieux entendues. * * pendant le 1 ) •• M' rapport • I' \l 'I l.i a I a h. h. • I • i dor an Loire le I m- oxtrriou Directoire helvétique et ses de leur tâche avec ardeur. s'acquittaient 1 * UN. ,'. \ 1/ ii de au) la (10 juillet l ' . République i i i ministres NAPOLEON ET LA SUISSE 54 La où siégea d'abord le gouvernement, qui se transporta quelques mois plus tard à Lucerne, Aarau ne connut pas les fêtes de notre Luxembourg. La vie des directeurs était petite ville d'Aarau, simple et laborieuse. La Harpe écrivait à Jean Debry « La vie d'un directeur est extrêmement : labo- rieuse par suite de la règle invariable que nous suivons de ne pas laisser arriérer les affaires. De du matin, notre porte est ouverte à tous. A huit ou neuf heures, nous nous rassemblons et demeurons en séance jusqu'à deux heures. six à huit heures Les audiences nous prennent encore quelques heures de l'après-dîner, et très souvent nous nous rassemblons le soir pour concerter seuls les mesures géné- rales qui sont arrêtées le lendemain. Ajoutez-y enfin les heures à donner à la lecture de divers mémoires et à la méditation et vous jugerez que notre métier n'a rien de celui d'un sybarite. Nous sommes, à lettre, les serfs de la république, et avoir le diable au corps pour 10 août 1798.) faut vraiment résister. » (Aarau, (affaires extérieures, guerre, y (1). Des cinq ministres intérieur, il la finances, instruction publique), Finsler, chargé des finances, se montra un habile admi- (1) Jean Dabry (1760-1835), député à l'Assemblée législative et à la Convention. Membre du conseil des Cinq-Cents et négociateur à Rastatt, fut pendant quelque temps en correspondance avec La Harpe. Préfet du Doubs sous l'Empire, il se montra habile admi- nistrateur. Voir le livre récent de L. Pingaud, Jean Debry. Paris, 1909. Chez Pion. LA RÉPUBLIQUE BELVÉTIQ Deux autres, Rengger hommes remarquables (1). nistrateur. Stapfer, furent et Rengger (intérieur et justice) s'efforça de mettre de l'ordre dans la diversité des institutions, des du droit et de substituer l'unité administrative an morcellemenl féodal. Stapfer, a-. coutumes et des vues comme pensait, el les pasteur hommes y il sur l'éducation e'esl édifier les sociétés nouvelles. l'instruction publique, a crail de philosophe, e1 de notre Constituante de Qotre Convention, que qu'il faut et oses de \ secondé par l'ut 1'' <>ù 1 /.el' Il se consa- tout étail a faire, de Pestalozzi. Pour l'enseignement primaire, il y eut dans chaque Canton un inspecteur de l'enseignement, une école pour former les instituteurs el un conseil d'éduca- membres. Pour l'enseignemenl secondaire, il fonda des gymnases et pou--,) à la création des bibliothèques. Enfin, il concevail un enseignetion il.' iiirni sepï supérieur qui aurail été donné dans des Uni- omme celles de l'Allemagne on des académies comme celle de Berne, "ù avail enseigné lui-même. Mm- ses efforts furent contrariés par il . el homme politique, mi // il'li / y il .1 de • par F. \\ \ l'i i:i: nombr Harpe. si ipfer morale ''t ; Uberl de politique apr du temps. i !i i Iforl en il. In i le lui deux t / 56 NAPOLÉON ET LA SUISSE l'ignorance du peuple, lique et aussi par le du clergé catho- d'argent. Le pays avait l'hostilité manque été appauvri par l'invasion. acheva de le ruiner. Alarmées par les La guerre étrangère empiétements successifs du Directoire, l'Autriche et la Russie, avec le concours de l'Angleterre et de Naples, avaient formé contre nous une deuxième coalition (1799). Leur plan de nous enlever toutes nos conquêtes exté- était rieures et l'archiduc Charles était chargé de nous un des Suisse de déloger de la Suisse. Parmi ses lieutenants, meilleurs, Hotze, était général le un Richterwyl, et sous ses ordres servaient des émigrés suisses, partagés l'Angleterre en quatre régiments à la solde de Bachmann, Rovéréa, Courten : et de Salis. « Les émigrés suisses, écrivait Hotze, ne sont pas plus raisonnables dans leurs projets de révolution que les émigrés français. Je ne pour Steiger. » En effet, fais d'exception que notre vieil adversaire accom- pagnait l'armée autrichienne et mourut de sa défaite quelques mois après, à Augsbourg (1). que caressaient les représentants du patriciat dépossédé était celui de former de la Suisse délivrée une sorte de stathou- Parmi les projets bizarres dérat au profit de l'archiduc Jean, frère de l'archiduc Charles, celui qu'attendait le magnifique désastre de Hohenlinden, deux ans plus tard. L'archiduc Charles se fit précéder d'une procla- (1) Il a son tombeau dans la cathédrale de Berne. LA REPUBLIQUE HELVÉTIQUE 30 mars. Il y disait, comme Schwarzenberg le dira, en 1813 « Ce n'est pas pour faire la guerre à un paya ami que nos troupes entrent en Suisse. L'Empereur, mation le : en poursuivant Yennemi commun, n'a pas d'autiv but que de contribuer à conserver l'indépendance de la Suisse avec ses libertés et ses possessions. Etc. compté sans Masséna. avait Il Masséna avait reçu apporta Suisse. Il avaient fait sa cette » y la les mission de qualités réputation d'Italie. défendre brillantes campagne d'Helvétie une des plus qui faire de belles de allait 11 La l'histoire militaire. 38000 hommes qui fut successivement portée jusqu'à 75 000 et commandée avait une armée de Il comme sous ses ordres par des lieutenants Soult, Mortier, Molitor, Gudin, Ménard, et surtout Lecourbe qui montra incomparable dans Be montagnes. Des le débul des l'offensive, conquis Grisons menacé de ce le l«' Tyrol. Allemagne, vert, but soil <]m permel de déboucher en Italie. son ûanc gauche, par la Mai-- l'ut il l.i Italie, Suisse. lion Liutli il Il Jourdan de Scherer ne pouvait Be flatter de garder toute abandonna moins saillante Limmat Zurich, la décou- défaite de en Ulemagne, sur son flanc droit par celle en les maître ainsi étail Il de avait pris il Rhin supérieur, occupé bastion des Alpes ''u Boil et eu avril, hostilités, guerre la ; a bastion plus droite la gauche e1 le Bftle. i pour une posi resserrée, aux Alpes, derrière le H occupait une centre Béri( la i de NAPOLÉON ET LA SUISSE 58 hauteurs qui bordent à la les avait fois la rivière et le lac et il couvertes de retranchements qui les ren- daient difficilement abordables. L'archiduc entreprit pourtant de les les enlever. Il attaqua sur toute la ligne dans la journée du 4 juin. L'action fut très chaude. Les Autrichiens y perdirent beaucoup de monde. Mais pendant la nuit, craignant d'être forcé ou tourné, Masséna évacua ses lignes et Zurich pour se retirer en arrière, sur la chaîne de l'Albis, où il s'établit fortement. Les Autrichiens entrèrent dans Zurich. Ils y trouvèrent 150 pièces de canon et un matériel considérable que nous y avions laissé de peur de retarder notre mouvement de retraite. Cet abandon de Zurich fut vivement reproché à Masséna. prudent, comme allait se le faire le remarque Jomini, était- Il Masséna et pardonner. La République helvétique parut tout près de sa chute. Le Directoire avait mis sur pied vingt de milices. Mais sauf celles de Bâle, de bataillons Vaud et Zurich, on ne pouvait compter sur les autres. équipées, mal exercées, mal commandées par de Mal l'inca- pable Keller, aussi médiocre général que ministre de la guerre insuffisant, par la désertion; il elles furent encore réduites fallut les licencier. Seuls, quelques bataillons vaudois, quelques compagnies de l'Argovie et 500 à 600 patriotes de Zurich s'associèrent bravement aux dangers de l'armée française. Les efforts de l'Autriche pour retourner le pays contre son gouvernement et les excitations des . LA RKPUBLIQUi: HELVÉTIQUE émigrés n'avaient donné que de faibles résultats. Une tentative autre dans 1rs de révolte dans les une Grisons, autour de Schwitz, pet ils cantons, rapidement comprimées, L'une par Ménard, l'autre par Soult. Mais après la retraite de Zurich, le Directoire n'en quitta pas moins Lucerne avaient été pour Berne. Le Directoire, dit Jomini, les membres des deux Cons< dis, le tribunal suprême, les ministres el « bureaux leurs une formaient que aussi considérable d'une armée. Sa marche celle sur processionnelle excitai! route une joie iro- La nique ou la terreur, suivanl sans crainte, car une peu rassurante contre mal disposés pour el escorte semblait de Berne, généralemenl el nouvel ordre de choses le La détresse du pays que des milliers faible extrême. était des pas ne s'étail entreprises des paysans les de Lucerne, de l'Argovie de parti des L'esprit contrées qu'elle traversait. Ce trajet faii d'équipages suite milliers Si (1). l'on sonj d'hommes durent Bubsister plusieurs mois, au pied des Alpes, dans un pays dépourvu pauvre, corvées imagine el de réquisitions, les souffrances Harpe La «I» écrivait, el le chemins, 1 mangé, ravagé, on désespoir du paysan. le 25 Citoyens directeurs, Une partie de l'Helvétie est juillet, il est (I) ehap. Histoire i ww et el les à notre Direc- un terme à tout. occupée par L'ennemi, une autre réduite en désert. Le reste réquisitions de pillé, toiri l< accablé est désolé par Nous passages de troupes... . t \I. NAPOLEON ET LA SUISSE 60 déclarons qu'il n'est aucune extrémité à laquelle nous ne soyons prêts à nous livrer plutôt que d'être davantage les instruments de la ruine lation de nos concitoyens. Etc. et de la déso- » Le Directoire, ne sachant que répondre, pressait Masséna de reprendre l'offensive. Celui-ci attendait toujours. La politique de l'Autriche hâta le dénoue- ment. Maîtres d'une partie de la Suisse, les Autrichiens y commirent de nombreux excès, tandis que Kor- sakov, installé dans Zurich avec ses généraux, y tenait table ouverte, faisait bombance et menait grand tapage. Mais ce fut en vain que les émigrés qui servaient dans l'état-major autrichien, les Diesbach, les Gourten, pressèrent l'archi- les Salis duc Charles de restaurer l'ancienne Confédération. Il se borna à changer les autorités de Schafîouse et à faire emprisonner quelques patriotes. L'Autriche ne se souciait que de l'Italie. Elle ne cessait de regarder du côté de la vallée du Pô et s'inquiétait des progrès qu'y faisait Souvarov. Cette jalousie nous sauva. Le Conseil aulique, qui Vienne les opérations, décida d'envoyer Souvarov en Suisse pour s'y réunir à Korsakov, tandis que l'archiduc Charles reviendrait dans la vallée du Danube. De cette façon, il n'y aurait plus d'Autrichiens en Suisse, ni de Russes en Italie. Ce changement était déjà dangereux parce qu'il devait s'accomplir devant l'ennemi. Il l'était davantage avec le plan qu'on imposa à Souvarov. dirigeait de On avait à choisir entre deux routes. Souvarov RÉPUBLIQUE HELVÉ1 [QUE LA pouvait déboucher par descendre le Rhin à l'abri de l'ennemi. Saint-Gothard, Spliigen, atteindra Le pouvait aussi passer par Il suivre Ce plan, qui semblail que celui-ci plus efficace, présentait Le plus de risques. D'abord, à cause des Le Cultés qu'offrait Souvarov de combiner ditli- importait a De plus, mouvements avec ceux roui-'. La Le Reuss et de la vallée la déboucher derrière Masséna, tandis rail aux prises avec Korsakov. aussi Coire, jonction avec Hotz>\ faire sa et 61 il B68 moins [u'il agir sur de grandes distances, dans un pays de Hotze, ce qui était d'autant fallait peu favorable aux mouvements d'années et d'ail- habilement gardé par Lecourbe. Enfin, il pouvait Be heurter à un ennemi victorieux. Ce qui arriva. Ce fut pourtant la route du Saint-Gothard qui leurs Souvarov et il semble bien qu'on l'ait exposé sciemment au désastre qui l'attendait (1). L'armée de Masséna s'étendait du Saint-Gothard fut prescrite à à Bâl Zurich l.i de L'ennemi par ; Limmat, Sa droite la et Lint était h. Le Lac de formée par division Lecourbe qui avait bous ses ordres Gudin, Loyson c Les Zurich L) Molitor. Soult gardait et hommes), C'est i ra#e de Linth. Masséna, La Limmat, de Brugg. a <tu • ni-nr, derrière était :lusion de L'historien russe Mil- celle des officiers suisses qui on! 1*.mi\ la divisions Ménard, Mortier, Klein, de Lorge 000 (!f. La M colonel Fédéral ./ iS iitS / ' v. t 111. • ré< emment étudii l inhard !•; t Soi u '• . H. « NAPOLÉON ET LA SUISSE 62 Son plan fut de saisir le moment où l'archiduc Charles se séparait de Korsakov pour tomber sur de se jeter en celui-ci et l'écraser; même temps sur Hotze pour s'en délivrer, puis de se retourner contre Korsakov pour l'accabler à son tour. Tout fut habilement prévu, rapidement préparé, admirablement conduit. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, Masséna qui avait fait rassembler tous les bateaux de la rivière et des lacs voisins, franchit la Limmat au-dessous de Zurich, à Kloster-Fahr, avec ses quatre divisions. L'attaque fut si bien menée qu'aux 37 000 de Masséna, Korsakov n'en put opposer que 26 000. On deux jours sur les hauteurs et dans les rues de Zurich. Après avoir bravement résisté et craignant d'être enveloppé, Korsakov forma une seule colonne de son infanterie, s'ouvrit un chemin à trase battit vers les grenadiers d'Oudinot et battit en retraite sur Winterthur Rhin. et le tués ou blessés ; il Il nous avait perdu 13 000 laissait 5 000 prisonniers, 100 pièces de canon et tout son matériel Pendant du lac, Soult avait même bonheur et culbuté corps de Hotze, qui perdit 3 000 que son chef C'était le (1). ce temps, au-dessus franchi la Linth avec le le hommes, hommes ainsi et fut rejeté sur le Vorarlberg. moment où Souvarov débouchait dans la vallée de la Reuss avec 18 000 hommes. L'avoyer Steiger avait pu quitter la ville quelques heures la défaite, de même que l'agent anglais Wickham, dont la caisse alimentait l'hostilité contre nous. En revanche, c'est dans la bataille des rues que fut grièvement blessé, par erreur, l'illustre Lavater, qui mourut quelques mois après. (1) avant LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE avait franchi le Saint-Gothard Il tembre. où du 21 au 23 sep- descendit les gorges escarpées et rapides Il se tord et mugit la Reuss, en refoulanl devant soldats de Lecourbe qui ne cédaient le terrain lui les Au Pont du que pied à pied. sauter derrière nous, fait 63 Diable, que nous avions Russes connurent Les heures terribles. Leurs cavaliers, entraînés par pentes, roulaient et se noyaient dans Enfin, le 26 septembre, but Lac des le où de couper lieu rieuse. Reculer, vallée de La atteignit Âltorf, il finissait bataille de Zurich. la Masséna, c'étail lui menacé par une armée victo- oe voulait le pas. se jeta Il Muotta pour gagner Schwitz. heurta aux troupes do Mortier qui barraient Il torrent. la retraite à qui se voyait isolé, la - Quatre-Canton-. C'était le jour Au Souvarov le 1 la dans Il s'y route. s'engagea dans la vallée de la Linth pour atteindre Glaris. y rencontra 11 il recula but Alors, par Schwanden dominenl Molitor, qui en quelques jours de combats furieux, l'arrêtèrenl are? Boldata de Les Les Les et Grisons. passe de Panix que la Eiausstock, par des ohe- glaciers «lu lai--. ut mins affreux bordés de précipices ou ohevaux, ses voitures et Bes oanons, avec des soldats il mourant «le faim et Bouffrant dans ces montagnes, réussit «lu il Rhin, puis Coire, Il ce lui restait d'hommes avec •i des «tait l'ait !<• gagner Ilana but Le LO octobre. plus Lesquels (!-• à froid déjà très vil il que bc quelques retira a milliers Feldkirch. bod prestige. De l'exterminateur furcs, «lu vain<queur de La Pologne, «lu Libéra- NAPOLÉON ET LA SUISSE 64 teur de l'Italie, ne restait plus qu'un colosse il écroulé, que la disgrâce rappela en Russie pour y mourir. campagne de quinze Telle fut cette admirable septembre-10 Bonaparte aurait trouvé la matière de quinze victoires aux noms retentissants et qui reste simplement dans jours (25 nom l'histoire sous le La République France avec que Masséna elle. et où octobre), de bataille de Zurich. helvétique était sauvée et la Les deux Directoires déclarèrent son armée avaient bien mérité de « Mais l'enthousiasme excité par le triomphe tomba devant de nouvelles exactions. Masséna imposa de lourdes contributions aux la patrie villes ». de Bâle, de Saint-Gall, de Zurich. payer la délivrance, comme on Il fallut avait naguère payé la liberté. Le Directoire Il se plaignit écrivait à Paris peuple gémit : « amèrement. Ces lui font haïr la maux sous lesquels le Révolution. Il ne voit dans son gouvernement que l'instrument de de la France qui l'opprime. Gomment, en celui effet, pourrait-on lui parler d'indépendance, quand les généraux français donnent des ordres directement et les accompagnent de menaces? Etc. » Rien de plus juste. Le peuple qui n'entendait rien à la politique, à ses intérêts, aux nécessités des cir- constances, attribuait ses misères à la Constitution, au Biïchlein. Il s'en détachait de plus en plus. On pouvait prévoir qu'après la guerre étrangère on aurait la guerre civile, et. c'est ainsi que le pays, RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE A F. sauvé de Tinvasion, marchait aux discordes intérieures qui firent surgir l'intervention de Bonaparte. * * Depuis fondation la de partis se trouvaient en présence deux République, la : les unitaires et les Leurs divisions éclataient surtout dans gouvernement et dans les Conseils et chacun fédéralistes. le cherchait à modifier la Constitution suivanl ix éphémère préférences. Voilà pourquoi l'existence de la aussi République marquée par des coups d'Etal fut nombreux que ceux <l.>nt notre pays offrait lacle. Ceux qui avaienl lieu chez nous avaient en Suisse leur contre-coup. Le 30 an VII (30 juin 1799), un coup d'Etal des Conseils législatifs fit sortir du Directoire français Eleubell, Merlin de Douai •! prairial ' vellière L aux, p les plus chauds partisans République helvétique. Ochs, qui ment dans sion, quelques jours après, - p »ur d< donna de politique. la 11 fut bût d'Oberlin le el la défendre. il m du Dire* appuyé par Secrétan, son oon La Harpe vernement, dis- il remplacé par Philibert Chef du parti des unitaires, doy dant el Lausanne, ami politique de La Harpe. S crétan, de triote, démis- sa raisons d auxquelles personne ne se laissa prendre ut la était leur instru- Directoire helvétique, lf de d ivint crise une Borte de dictateur. que venait de avait travaillé Tout pli en poussant I tout aut aux mesures 5 i mili- NAPOLEON ET LA SUISSE fi6 taires, il avait fait suspendre la liberté de la presse, mettre la main sur quelques otages et emprisonner plusieurs citoyens suspects de connivence avec l'Autriche. La guerre l'oligarchie et ses clergé. Mais il finie, il reprit la lutte contre deux soutiens, la noblesse et le rencontra l'opposition des modérés, représentée par les nouveaux directeurs Savary, de Fribourg, et Dolder paient (1), derrière lesquels se grou- de nombreux partisans : Escher, Carlier, Zimmermann, etc. quelques-uns anciens amis de La Harpe, mais fatigués de son Kuhn, Usteri, ; autorité et de ce qu'ils appelaient sa fanatique « démence ». Enhardi par ce qui venait de La Harpe voulut se passer chez nous, jouer les Bonaparte. Il conçut d'un 18 brumaire au petit pied, dirigé contre Conseils. Il s'était assuré le concours de quelques l'idée les commandés par son compatriote Clavel. Mais le projet fut éventé par un autre Vaudois, le secrétaire général du Directoire, Marc Mousson. La bataillons modérée du Directoire s'entendit avec deux Conseils et ce fut La Harpe qui dut s'en aller fraction les (2) (janvier 1800). (1) Savary avait remplacé Bay, démissionnaire en juin 1798, et Dolder avait remplacé Glayre, démissionnaire lui-même, à la fin de 1798, pour raison de santé. (2) Quelques mois après, il fut arrêté à Lausanne, comme prévenu de complot contre le gouvernement. Mais il trouva moyen de s'enfuir et gagna Paris où il vécut jusqu'en 1814. Grâce à l'affection qu'Alexandre de Russie portait à son ancien précepteur, La Harpe put alors rendre de grands services à son pays, et faire oublier les écarts de sa politique. Après 1815, il revint dans le canton de Vaud, entouré de l'estime générale et mourut à Lausanne, en 1838. . LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE deux Conseils proclamèrent i Directoire et <;: du la dissolution remplacèrent par une Commission le executive de sept membres, dans laquelle entrèrent, avec Dolder, qui avait tenu tête à La Harpe, deux anciens directeurs, Glayre Berne, trésorier de finances, Finsler; et Frisching; Muller et les Savary; l'ancien ministre le Geschwend. des jan- (7 vier 1800.) Dolder était privé de l'instruction étendue La Harpe. Mais qualités brillantes de joignail il une ardente ambition un sens très avisé extrême souplesse de caractère. Il des et crut à une e1 pouvoir Harpe avec d'autres moyens. Il chef des ni" (oui en s'assuranl un appui remplacer La lii le . chez nous. Le parti vaincu la Commission executive. reproché qu'elle avait compléta l'œuvre du d'El du ;ii Sous un un Corps en vint qui furent Commission : faire la Commission, qui au Grand Conseil, établis législatif unique, de quaranteexécutif de ^« i : Rûttimann (Bâle) Zimmermann blicain <mi était (Lucerne), (Brugg). bien un 18 et Sohmidt L'élément répu- exclu. c'était pt quatre membres de l'ancienne cl fois, u\ «I constitutionnel article el les Dolder, Glayre, Savary, Frisching; nouveaux Cotte à par un nouveau coup membres, avec un Conseil membres trois de au Sénal substituait trois pour gêner La Harpe de méditer. Elle à 7 janvier pression votôrenl L798, Elle fort 7 aoûl suivant la Conseils en encore assez était brumaire. N NAPOLEON ET LA SUISSE 68 troupes occupaient ration et rues de Berne pendant l'opé- les des patriotes les deux Conseils qui essayèrent de se réunir furent dispersés. La chute de La Harpe ensuite; Directoire ; ces l'établissement enfin Chambre unique dans majorité d'abord, la suppression du laquelle d'une escomptaient la ils événements inattendus avaient rempli de joie les fédéralistes qui se flattaient de ressaisir le pouvoir. Quelques mesures d'ailleurs n'avaient pas tardé qui marquaient On le retour en arrière. arrachait les arbres de la liberté plantés un peu partout; on fermait les clubs; on supprimait les journaux républicains et on changeait les fonctionnaires trop notoirement dévoués àla République. Mais la victoire était encore indécise. Unitaires et fédéralistes restaient en présence. Les uns conduits par Stapfer, Rengger, Kuhn; autres liège par Aloïs comme », Reding. l'avaient Dolder, « les l'homme de surnommé ceux qui le connaissaient bien, Dolder flottait. Lequel des deux partis allait triompher dans l'établissement d'une constitution nouvelle? Bonaparte, en la effet, venait d'imposer à l'Autriche paix de Lunéville (9 février 1801). Il avait fait reconnaître à l'orgueilleuse monarchie les nouvelles républiques fondées par nos armes et protégées par nous : cisalpine, L'article ter la XI du batave, helvétique, ligurienne. traité laissait ces Etats libres d'adop- forme de gouvernement qu'ils jugeraient convenable. Avec l'aveu de Bonaparte, puisqu'il fallait con- LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE sulter ce puissanl allié le Directoire, les mirent au Un fut i comme on consultai hommes politiques de la naguère Suiss ravail. de constitution dans projel le sens unitaire soumis au Premier Consul par une délégation que conduisait Glayre. Dans l'audience qu'il accorda aux députés le 30 avril (1801), Bonaparte leur déclara nettemenl qu'il s'occupail de leurs affaires non gouvernement, mais comme leur donner; que d ? une constitution, celle projet lui paraissait la chef de simple particulier; que leur pays étant indépendant, seils a comme s'ils n'avait pas de con- il croyaienl avoir besoin dont il leur soumettail meilleure. Et il le leur remit ce connu sous le nom de Constitution de La Malmaison, Ce pioj.t laissait subsister l'unité. La République helvétique est une. Berne est sa capitale. Son territoire esl divisé en cantons. (Titre premier.) Mais Bonaparte tenait compte des traditions et projet o renforçait fédéralisme. I'- La Suisse, partagée dix-sept canton-, avait une organisation centrale en et une organisation cantonale. L'organisation centrale était représentée par une membres <! un Sénat de donl deux Landammanns. 11 y avait Diète de soixante-dix-sept trente-cinq, toujours Landammann un en exercice d'eux présidait alternativement le et chacun Sénat. Pourl' ganisation cantonale, chaque canton avait un préfet nommé nist l'ai par le Landammann ion part entière. et conservait Bon admi- NAPOLÉON ET LA SUISSE 70 Cette constitution unitaire modérée allait servir de base à Pacte de 1803, comme de celui-ci a servi modèle aux projets de revision de 1832 et de 1833, d'où sortit la Constitution de 1848 (1). Elle fut rapportée à Berne, et adoptée le 29 mai suivant. Mais elle ne dura pas. Les unitaires réussirent à la modifier d'après leurs vues. Ils remplirent la Diète et le Sénat de leurs partisans et la Répu- blique helvétique se trouva ainsi reconstituée. Les furent fédéralistes mécontents. Bonaparte égale- ment. Dolder, toujours prêt à des combinaisons pouvaient choisy le servir, (2). Celui-ci s'entendit avec le général commandait Il Mont- la division fran- çaise qui occupait encore la Suisse. au coup d'Etat du 7 août. qui Il s'était prêté ne se refusa pas à celui qu'on préparait. Après tout, ces expédients devenaient si fréquents qu'on ne les jugeait plus que d'après leurs résultats. C'est ainsi que la Diète, avec concours de nos troupes, fut dissoute le bre 1801, comme l'avaient été les le 28 octo- deux Conseils, le 7 août 1800. Il fut décidé maintenue les et que la Constitution du 29 mai serait qu'un Sénat intérimaire exercerait pouvoirs qui kii étaient attribués par elle. Ce Sénat, présidé par Dolder, fut dominé par l'élément HlLTY. Montchoisy (Louis-Antoine Choin, baron de). Elève au corps royal d'artillerie en 1765, garde du corps. Capi(1) Cf. (2) taine en 1784. Colonel en 1791, général de brigade en 1793, divisionnaire en 1795. Campagnes du Rhin, des Alpes, d'Italie et d'Helvétie. Inspecteur en chef aux revues en 1802. Mort en 1814. LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE conservateur, dammann, Dolder, le bien que pour l'élection du Lan- si ce Aloïs fui aovembre 21 71 Reding qui passa contre 1801. Ainsi, grâce à trois ans de discordes intérieures, première magistral la ii du p trouvait dévolue l'ennemi du Directoire, au chef de l'insurrection au champion déclaré petits cantons, des ralisme, I Lire e1 comme chez qous, avant réactionnaires - en allaient constitutionnellement la fédé- «lu 18 fructidor, le arriver à détruire constitution. laparte ne pouvait admettre un pareil retour en arrière. Montchoisy, coupable de s'y êti rappelé. fui Reding avait passé énergique était hasards de les l'intérêt sa râ au politique, tenait à y rester dans il de Bon petit canton et <!»' son parti. ne pouvait Be flatter d'y réussir contn Il de Bonaparte. 1s. Arrivé décida donc de taire 11 7 l< Talleyrand, Il ambitieux. Porté au pouvoir par ei la Bervice étranger. décembre, et , le 15, il il le l< voyage de eut deux conféren fut n i u par le Pre- mier Consul. Bonaparte que montra les affaû es lui vinrent que qu'il parte lui le fallait de la qu'il connaissait aussi bien Suisa deux con- ! parti conservateur était le ménager en respe< table ina- Suiss< ménageait en France; mais deux questions upèrent but squi lies ils ne pur int bc mettre le l< cord; celles du pays de Bonaparte Be refusait paya de Vaud bous la Vaud et du Valais. formellement à ramener domination de B le Quant NAPOLÉON ET LA SUISSE 72 au Valais, nous l'avions occupé en 1798 pour nous du Simplon. Actuellement, assurer la route administré par le il était général Turreau dont l'énergie, qui confinait à la brutalité, soulevait de nombreuses protestations. Mais Bonaparte entendait le garder ou tout au moins en garder une partie, c'est-à-dire gauche du Rhône, de Martigny jusqu'à Brigue, toujours pour les mêmes raisons stratégiques. Bref, l'examen de la question fut ajourné. Reding ressentit vivement ce double échec. En la rive dépit des conseils que lui envoya Bonaparte dans une lettre pleine de laissa circonvenir, haute raison politique au retour, par (1), il les exaltés se de son au dehors, un autre appui que le nôtre. Il le demanda aux monarchies du continent, à l'Autriche, à la Prusse, à l'Angleterre. L'Autriche parti. Il chercha, reçut M. de Diesbach sans lui donner d'encourage- ments. La Prusse refusa de recevoir M. Lentulus, de Berne. Seule, l'Angleterre, dans la perspective d'une rupture avec nous et attentive à ménager tout ce qui pouvait nous être désagréable, aux oligarques son argent et le offrit concours de sa diplomatie. En même temps, on travaillait à une nouvelle constitution qui fut publiée le 26 février 1802. Elle animée de l'esprit fédéraliste et fut naturellement attaquée par les unitaires qui profitèrent d'une absence de Reding pour se délivrer de lui et pour écarter tout un état-major d'oligarques dans était (1) Lettre du 6 janvier 1802. On la trouvera au chapitre suivant. : LA RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE lequel figuraient, avec Diesbacb de Carouge, Hirzel guer, pas n'étail d* Lucerne (17 1 une transaction entre tous !;ni laissail subsister l'unité de tageai le tal confiail dammann, la Mais avril). les intéi , i < i un un Lan- à de deux statthaîters assisté Elle ' • une Diète pouvoir exécutif le prop< i'ui République. Elle par- législatif entre pouvoir e1 rem- tut fini. 29 mai, un nouveau Pacte fédéral I. S Salis, Zellvé- Reding quelques autres. el Rùttimann, placé par I Thormann, Wyss, les de Reding, droit bras le de cinq et ministres, les uns et les autres choisis par le Sénat. Dôlder, cette Rûl Limann al nommé. fois, fut et cette transaction qui fui appelée de notables, bisciste les la Depuis pation fui la ensuite soumise au plé- une grande majorité, Bauf dans cantons. C'est guerre d'elle pourtant paix de Lunéville, nos troupes d'occu- étaient réduites écrivait à Berthier, à une seule division. « Toutes ministre, se ,r les X 6 thermidor an rapp< I. (25 juil- troupes qui sont en Helvétie, citoyen mettront en marche août) pour évacuer ce pays... sable qu'au plus tard de le le Le 1802) let (l qu'allait civile. Premier Consul en décida brusquement II deuxième la Approuvée par une assem- elle recueillit el petits Bortir avait pour adjoints de Zurich. Ftissli, constitution helvétique. blée Il troupes 1 l» françaises existe d'artillerie de le 11 20 thermidor en Helvétie. thermidor 11 est il indispen- n'y ait plus Tout ce modèle français, de munitii qui NAPOLÉON ET LA SUISSE 74 de guerre appartenant à l'armée sera également évacué sur arsenaux les les plus proches. Le Valais forme une république indépendante sous la protection de la France, de l'Italie, Nos troupes continueront à y troupes du Valais feront partie de la vétie. de l'Hel- rester. 7 e Les division militaire... Vous ferez connaître au général Turreau que intention est qu'à dater du 1 er fructidor, il mon laisse nouveau gouvernement du Valais, qui sera probablement formé à cette époque, de la plus jouir le entière indépendance, qu'il restitue lui revenus du pays, de manière que çaises ne coûtent rien On les troupes fran- aux habitants. deux demi-brigades lui laisse tous les afin qu'il puisse travailler avec le plus d'activité possible au chemin du Simplon. Sous quelque prétexte que ce soit, les troupes françaises ne doivent plus passer désormais sur le territoire de l'Helvétie, ni La route la rive dans le pays de Vaud. d'étape passera de Genève au Valais par gauche du lac à Villeneuve... Léman et par le lac de Genève » Ce rappel n'était pas particulier à la Suisse. On appliquait également cette mesure à nos troupes de Naples et d'Ancône, mais dans la crise que traversait le pays, l'évacuation fut accueillie par le gouvernement avec une inquiétude que ments allaient justifier. En que effet, les les événe- à peine nos troupes étaient-elles parties oligarques se déclarèrent. . LA RKPUHLIOUI: BELVÉTIQ1 A l'instigation petits de Reding el E do ses partisans, cantons qui regrel taienl Leurs Landesgi meinde D'autres, soulevèrent. même Zurich Oberland, Appenzell, adhérèrenl au mouvement. Le gouvernement décida de recourir (4 les à force is août) et confia des troupes au général Andermat premiers coups de feu furenl échangés dans du nuit au 28 août sur '27 d'Unterwalden, auprès d'Hergyswill. <•( juivis très perplexe. fui Que faire? l'appui de la France, en vertu du traité L798? furenl Ils d'une courte trêve pendant laquelle vernement La Lucerne frontière de la i gou- Le Demander du 19 août s'y résigna. Il Bonaparte envoya deux des demi-brigades helvéaotre servi tiques à Les gouvernement du jours moins comptés. Ce Zurich donl • quitter lui Lança lierne ministre Verninac, retirer à se Quelques jours après, blaient Le Les réunissait Les la gouvernement avec aotre Lausanne. rassem- fédéralisl dans une Diète qui s'ouvril septembre, sous les boulets Bur septembre, 1S le el quelques s'emparer, ne pul il pas étaient en vain qu'en reprenanl fui Andermatl hostilités, n'en à Sohwitz présidence de Reding, el Le qui députés de douze cantons. Reding > prononça un discours en1 housiaste. u Soyez Les bienvenus, chers celle terre de plus petits, lu et nobles amis, but dans un des cantons mais des plus connus pour Bon amour de La liberté. C'est 1308 et qu'elle a Liberté, ici que La Liberté suisse est succombé en 1798 sous les née en attaques NAPOLÉON ET LA SUISSE 76 réunies de l'intérieur et de l'étranger. C'est ici pour revenir à la vie et qu'elle renaît, grâce au Dieu tout-puissant, pour propager de nouvelles bénédictions qu'elle a tenté dès lors tant d'efforts autour La d'elle. Etc. » Diète déclara qu'elle entendait défendre l'indé- pendance du pays garantie par la paix de Lunéville et promit une constitution nouvelle capable d'assu- En même rer la tranquillité publique. troupes poursuivaient leurs temps, ses avantages et s'em- paraient de Morat et de Fribourg. Le général en chef Bachmann, ancien colonel au service de Louis XVI, entrait dans le pays de Vaud, travaillé par Rovéréa et quelques autres partisans de la réaction. Il menaçait Lausanne et se flattait, suivant ses expressions, de gouvernement « jeter dans le lac le ». Celui-ci songeait à se retirer en Savoie. de l'unité semblait perdue. C'est alors que Bonaparte intervint. La cause CHAPITRE III LA MÉDIATION (1803) Bonaparte, devenu Premier Consul, n'avait pas cessé de porter un vif intérêt aux de affaires la Suisse. Dès le le début de 1800, - p question. la toire. 11 lui i présenter sur fait institutions, la lutte des partis, mémoire de Talleyrand. cieux bien B'était il 11 allait fucuv qui prépara y travailler bous le connaissait Celui-ci étudiée sous l'avait de projel un judi- le la le Dû Consulat. Malmaison, remanié par Bonaparte. Bonaparti il avait l'idée qu'il pagne d'Italie. ne ; >mmen1 savait dans l'acte habile fait, pas. parte ave< Marengo, dans La Suisse, avec son import la y Ce de bra- tomber sous une autre nôtre. Elle y tomba en 18< tomberait-elle? Bonaparte ne Le serait pas une grosse erreur que de voir 1803 préméditation. I après rapportée de sa première cam- devait influence que affermi, le résultai Les d'une circonstances longue ont ton se présenta, elle fui saisie par la décision qui lui était et tout Bona- habituelle. L NAPOLEON ET LA SUISSE 78 poire lui paraissait mûre, pour emprunter le lan- gage Il qu'il tenait, la cueillit, mais en il Italie, à Miot de Mélito (1797). avait eu la patience de la laisser mûrir. On cielle en a la preuve dans la correspondance offi- de Stapfer, ministre de Suisse à Paris pendant la période qui précède l'acte de médiation. Stapfer avait remplacé le Bernois Jenner. Bien qu'il n'ait pas réussi à pénétrer les desseins de Bonaparte et de Talleyrand sur son pays, sa correspondance n'en moins la prudence, les ménagements et la bonne foi de notre gouvernement (1). Stapfer écrivait, le 17 septembre 1800 « ... Le gouvernement français lui-même flotte encore au gré des événements et son système de conduite, par rapport à la Suisse en particulier, n'est pas bien assis. Toutefois, son projet constant et inaltérable est d'empêcher que la Suisse, soit par son organisation intérieure, soit par ses relations politiques, ne puisse jamais se rapprocher de la maison d'Autriche ou devenir un instrument de ses vues ambitieuses. Un principe dont le gouvernement français ne se départira jamais est d'exiger que les bases de notre Constitution, quelles qu'en soient d'ailleurs les modiatteste pas : fications, ne diffèrent pas de celles qui ont été adop- (1) Bonaparte, Talleyrand et Stapfer (1800-1803). 1 vol. Zurich, 1869, in-8°. C'est la correspondance de Stapfer avec le Conseil exécutif et avec Bégos, ministre des relations extérieures de la République helvétique. La première lettre est du 31 juillet 1800, la dernière du 27 février 1803. En 1803, Stapfer renonça à la politique pour se consacrer unique- ment à la littérature. , LA MÉDIATION (Au Conseil exécutif.) Puis trois semaines plus lard, au sortir d'une audience de Bonaparte « Le Premier Consul manifesta un grand désir de réparer les maux dont nous avons souffert. Il me par tées peuple français. le » : déclara d'abord qu'il était décidé à nous rendre mais notre antique neutralité, ajouta qu'il il lui absolument un passage en Italie. » s'agissait du Valais. Puis tous les deux s'entre- fallait Il tinrent d'une nouvelle Constitution. « Je lui représentai qu'il nous un gouver- fallait nement peu dispendieux, paternel. Bimple comme nos besoins et nos mœurs, aussi analogue à anciens usages qu>' tatif e1 les besoins nés de la Révolution l'exigeraient étranger à tous surtout et bases du système représen- Les germes de division les de canton à canton ou de classe taient parmi nous, mais assez intérieure en tranquillité particuliers devant enter dans son ses aux ininist iv On général et organisation, ses puissances intérêts capable de principes et entretiens. pareils Pour Bollicité pouvoir, limitrophes. Etc. • ( \u Begos, LO octobre.) voit tout Le profit Langage !• plier Les moyens, une garantie complète de notre neu- tralité de exis- pour assurer notre fort faisant L'intérêt classe qui à même le Plus tard, Les il attendait. et Il deux partis qui près brumaire, après jacobins il tirer reprendra le de Stapfer. moment, par que Bonaparte pouvait Les L< Be • était d'ailleurs disputaient Le poursuites contre faveurs accordées aui anciens NAPOLÉON ET LA SUISSE 80 partis, les fédéralistes à leur propre cause. Il pouvaient le croire gagné n'en était rien. Notre ministre Reinhard fut vertement rabroué pour s'être « entouré d'anciens oligarques dont la haine pour la République et le gouvernement français ne peut être douteuse ». (Bonaparte à Talleyrand, 20 février 1801.) Et Stapfer ne cessa de se plaindre de lui jusqu'à son rappel. Stapfer, écrivait de homme doux, était unitaire violent. Reinhard à Bégos : « Il a dû Il se livrer sans mesure aux chouans de l'Helvétie... Il s'entourait des Condé et des Coigny de la Suisse... » Il lui reprochait de pencher vers le fédéralisme et « d'attiser le feu des passions haineuses que son gouvernement voulait éteindre... » (27 février.) Aussi, est-il heureux d'écrire quelques mois après « Enfin, nous avons obtenu le renouvellement de la légation française. Reinhard est décidément rappelé. Verninac, préfet de Lyon, est nommé à sa place. » Et Verninac est de son goût « Vous trouverez en lui un homme de formes très : : aimables et de principes libéraux. Il appartient à cette classe estimable des premiers amis de la Révo- voulu la diriger vers le bien de l'huqui, malgré les excès auxquels ils se sont lution, qui ont manité et opposés, n'ont cessé de bien augurer de ses résultats pour (1) bonheur des peuples. » (20 août) Reinhard (1761-1837). Né dans le Wurtemberg, entré dans le (1). la diplomatie française en 1792. Chargé de missions, directeur au ministère, ministre des relations extérieures sous le Directoire. le Consulat, ministre en Suisse et à Milan. Sous l'Empire, ministre en Westphalie. Sous la Restauration, de 1815 à 1829, Sous LA MEDIATION Les de leui unitaires, SI pouvoir croyaienl côté, compter sur Bonaparte. Néanmoins, dans le projet de la Malmaison, tout en restant (idole au principe <lr l'unité, il accordait davantage à l'autonomie cantonale. ne cacha pas son déplaisir de voir ses conseils Il peu suivis unitaires. législatif des : L'Helvétie « profil 22 novembre L801, au Corps disait, le Il transformé au son projel el donné pendant a invoquanl pouvoir i l« IX L'an le spectacle chacun d'eux quelquefois les armes de d'un peuple déchiré par partis 1«'> et el [a-France. Nos troupes on1 reçu l'ordre de rentrer sur notre territoire. Quatre mille seulement restent Helvétie, d'après encore en autorités locales qui ont Si m vr ni l' vœu le des les réclamé leur présence. Helvétie a présenté au Premier Consul des projets d'organisation. Souvenl mandé de toutes Toujours, conseils. l'indépendan< elle a de- rappelé l'a il lui . Souvenez-vous seulement, a-t-il dit quelquefois, du courage des vertus de vos pères. \\.z une i t < organisation simple ministre auprès de de i Institut, il ique. l"ilit nopli .8 ESn 80 1 avait I - i . \\<. m l leurs mœurs Songez iur in ii\ re ré< ni • en .\r B 62 (1 lé\ olul ion, 1822 rateur, Litti rame : minisl Rhône el minisl renom à la polil ique poui épousé une fille de I, (2). Confédération gerraaniq la aél lui Reinhard, par W. s uni \ ernin ic comme i itui i 1 l rieur Délai roix. (2] I du Stapfer. Voir plus haut. (Lettre du I 8 i NAPOLEON ET LA SUISSE 82 à ces religions, à ces langues différentes qui ont leurs limites marquées, à ces vallées, à ces montagnes qui vous séparent, à tant de souvenirs attachés à ces bornes naturelles, et qu'il reste de tout cela une empreinte dans votre organisation. Surtout, pour l'exemple des peuples de l'Europe, conservez la liberté et l'égalité à cette nation qui leur a, la pre- mière, appris à être indépendants et libres. » Ce n'étaient là que des conseils et ils ont été froidement écoutés. L'Helvétie est restée sans au milieu des orages. Le ministre de la République n'a montré qu'un conciliateur aux partis divisés et le général de nos troupes a refusé aux pilote factions l'appui de ses forces C'est à ce langage que (1). » faisait allusion Stapfer lorsqu'il écrivait, quelques jours après : y a lieu d'espérer que la sagesse de notre gouvernement et son empressement à réaliser la « Il Bonaparte croit adaptée à nos besoins et qui, par là même, a une garantie qu'on chercherait en vain dans un autre projet quelconque, ramèneront peu à peu le héros à des sentiments de bienveillance plus prononcés envers les autorités de constitution que l'Helvétie. Bonaparte déteste les changements et innovations perpétuels qui empêchent qu'aucune partie du service public ne prenne de la consistance et ne « s'affermisse sur ses bases. (1) Exposé de législatif. est en la situation de — Correspondance, germe dans t. la Il n'est pas homme à République, présenté au Corps Tout l'acte de médiation VII. — ces quelques phrases. LA MÉDIATION 83 revenir -ans cesse sur ses premières idéos. (I)u » 27 novembre.) Peu après, nouvelle surprise L'élection de Reding la dignité de Landammann. : à Elle trouva Bonaparte mal disposé. fort Talleyrand de se plaindre de gnit à kion qui animait Petit Conseil le et l'esprit Il enjoi- de n nouveau chef le du gouvernement. « « Paris, 9 frimaire an novembre (30 citoyen nécessaire, es1 Il X 1801). que vous ministre, donniez au citoyen Verninac des instructions sur H conduite à tenir en Helvétie. « Tous hommes 1rs attachés à la France plaigne ni de la composition actuelle du Petil Conseil Landammanns des '•t mont iv et déjà ce gouvernemenl réacteur. faire aucun acte Le citoyen Verninac ne nsible, mais faire connaître confidentiellement que je suis extrêmement mécontent de l'esprit de « < 1 ction que parait diriger les Conseil Petit ;i tous ont j'ai I- les ; que « »i t Landammanns je ne Bouffrirai hommes de la et le pas qu'on Insulte Révolution, à tous ceux qui montré de l'attachement la République; (\\\>' vu avec peine que déjà I»' gouvernement oubliait principes de modération; que la composition «lu ;'i Petit Conseil mais li' actuel n'était pas le résultat triomphe d'un parti; que ne pouvait h l'amalgame, gouvernement considéré que comme une être pi m\ isoire <!.* ; qu'il v l» n'était pas l< gitime, NAPOLÉON ET LA SUISSE 84 puisque le Corps culbuter la Diète législatif n'avait ; pas et que, d'ailleurs, le le droit Corps que légis- composé que de seize membres que étrangement se jouer des nations que de croire latif n'était c'est de ; France reconnaîtra la volonté de seize individus comme le vœu du peuple helvétique que le la ; rappel de tous les l'Angleterre, sans hommes qui ont été à la solde de concert avec le gouvernement une véritable insulte à l'alliance qui unit aujourd'hui les deux républiques. « Le citoyen Verninac doit donc, dans toutes les circonstances et publiquement, dire que le gouvernement actuel ne peut être considéré que comme provisoire et faire sentir que. non seulement le gouvernement français ne l'appuie pas, mais même n'est pas satisfait de sa composition et de sa marche. Le citoyen Verninac doit continuer à nous donner des renseignements sur l'esprit qui anime le gouvernement, ainsi que chaque ville de chaque Canton. Bonaparte. » « Vous ferez connaître au citoyen Verninac que je ne veux point, pour ministre helvétique à Paris, du citoyen Diesbach, de Carouge (1). » Les mêmes griefs se faisaient jour dans l'ordre qui rappelait le général Montchoisy « Vous ferez connaître, citoyen ministre, au général Montchoisy, commandant en Helvétie, par un courrier extraordinaire, que le gouvernement ne reconnaît pas le gouvernement actuel helvétique et français, est — : (l)ance, t. VII, n. 5883. MÉDIATION LA avec peine voit commandanl réaction qui se prépare dans ce La pays contre tous amis de les France. Le général La Helvétie en 85 n'appuyer donc doit aucune mesure de ce gouvernement el ne faire aucun acte de reconnaissant Je désire que vous fassiez connaître an général « ntrichard qu'il urgenl qu'il se rende sur-le- es1 champ en Helvétie. — Bon w lrte. dr thier, ministre Rien d'étonnanl dans R ding, Lorsque vinl celui-ci Diesbach, mois de L801.) d< cembrej accompagné de désagréable Carouj «I.- du Paris, à décembre 2 pu s'entendre avec n'ait qu'il couranl Le Du guerre. La (An général Ber- b à Bonaparte. commenl céder sur deux questions, comme celles <lu pays de Vaud h du Valais ? On a vu quelle était la condition du pays de Vaud El avant L798 de quelle joie et affranchissement. Jusqu'en ne désespéra nois pas de L815, Vaud tient onal, mœurs ri Bonaparte. Il v fourni (Bonaparte) Français étant langue; ri l«- (20 janvier plu Le prétexte joug. <!>• à «1'' L'honneur par leurs qu'une peuplade L'idée \M mands répuj L8< yl.) pays de notre Vaud nous intervention. Il avait nous donné des soldats comme général Vmé< Harpe, que Bonaparte avait eu bous avait ordr» avait Le ber- ? gouvernée par des l'en ici; a esprit Vaudois leur patriciat L'indépendance du pays : dans son Les I»' son accueilli replacer sous Le Pourquoi l'aurions-nous aidé Stapfer écrivait avait il l«' s et dont La mort Lui avait inspiré de touchants NAPOLÉON ET LA SUISSE 86 regrets ; comme général Reynier (de Lausanne), le que Bonaparte avait apprécié en nous donner Jomini et d'autres témoignait un attachement qui se 1815. Il y avait donc entre lui et Egypte encore. ; il allait Il nous soutint jusqu'en comme un nous tacite contrat qu'il était impossible de déchirer. Le Premier Consul se montra intransigeant sur cette question. Il racontait plus tard qu'il aurait dit avec vivacité à Reding : Ceci est « mon sang et le soleil rebroussera du couchant au levant, plutôt que sous la domination de Berne. « Mais » Et il Vaud ajoutait : n'en démordait pas et revenait toujours à il son cheval de canton de Vaud. » La question du Valais semblait également difficile bataille, qui était le à résoudre, parce que la Suisse et Bonaparte y attachaient la même importance. Louables Cantons avant 1798, le Valais était partagé en haut et bas pays qui n'étaient Simple jamais allié des d'accord. Le pauvre, dominé par le Haut- Valais, clergé dont montagneux, le chef était l'évêque de Sion, avait la prétention de gouverner le Bas- Valais, plus riche et ouvert aux idées libé- du pays de Vaud. Ces luttes incessantes étaient une cause de faiblesse pour ce petit Etat. Rattaché à la République helvétique en 1798, il n'en devint pas plus tranquille. Mais après Marengo, il prit pour nous une importance toute nouvelle. rales La nécessité de maintenir des relations plus étroites avec la vallée du Pô avait attiré sur le passage du Simplon l'attention de Bonaparte. Les perpétuelles discordes du Valais pouvaient nous en fermer la LA MÉDIATION route. Voilà pourquoi il le occuper par fit le général Turreau. La comme Poe portait Le voyage de Reding avait Suisse protesta vivemenl atteinte à son territoire. si pour objet de faire restituer le Valais à l'Helvétie. fut convenu qu'on le démembrerait puur nous Il partie qui longe laisser toute la Rhône, de Brigue abandonnerions accroissement à 1»' Martigny, et Frickthal à de territoire qu'en échange aous Suisse, la lu «lu - I. trait le minées. Mais quand Reding fut de retour disp livrer le pousser les hauts Stapfer écrivait ridérer, imme indéteret parut Valais. Ce qui le cris à Stapfer. Talleyrand qu'il et ne pourrai! son ministre, que destructeurs de son indépendance les : à décidément Premier Consul le Rhin, pays aux fédéralistes, Bonaparte déclara qu'il gardait lit le Lunéville.) d accord restaient conditions de cet un plus Jura. (Le Frickthal, qui est aux portes de Bâle, sur venait de aous être cédé par du rive droite la de plusieurs isentieDes boui (la de vous persistez à vouloir en détacher une partie aussi intéressante que le Valais (1) prospérité, bî . Mais pour a'être point d'accord ai deux point- particuliers, pas moins nait vernement les i R dii g sur Bonaparte n'en compre- devoirs qui s'imposaient au gou- helvétique et ce que D'en fut pal moins tUpull qu \ alais devint, au le moû petite république garantie par les trois r helvétique qui ne 1< réclamaient les Il l . . une Fran- NAPOLEON ET LA SUISSE 88 du pays. Voilà pourquoi, après son audience de congé, il adressait au Landammann la lettre sui- intérêts vante : « Paris, 16 nivôse an X (6 janvier 1802). Citoyen Reding, « Depuis deux ans vos concitoyens m'ont demandé quelques conseils sur leurs affaires. Les « conseils à bien et ont peu donnés auraient pu les mener leur épargner deux ans d'angoisses. Ils en que je leur ai profité... Vous me paraissez animé d'une ardeur sincère pour le bonheur de votre patrie. Puissiez-vous être « secondé par vos concitoyens et l'Helvétie reprendra sa place parmi les puissances de l'Europe. « Vous avez souffert de grands grands résultats vous restent : maux, mais de la liberté et l'égalité de vos concitoyens. Aujourd'hui, quelle que soit où un Suisse est né, sur les bords du Léman ou sur ceux de l'Aar, il est libre. C'est la seule chose claire que je vois dans votre état politique actuel. La base du droit public est désormais de maintenir en tout l'ordre existant... « Il est vrai que vous êtes sans institutions, sans gouvernement, sans volonté nationale. Mais pourla place quoi vos concitoyens ne feraient-ils pas un effort vigoureux? ancêtres système Ils et et n'ont qu'à imiter les vertus de leurs au bien général l'esprit de Alors, vous n'aurez à redouter sacrifier de parti. aucune autorité qui serait le produit de prétentions injustes. Vous aurez un gouvernement, parce qu'il . LA aura pour L'opinion lui volonté nationale est Il MKIMATÏON qu'il sera le résultai et de la (1)... » impossible de mieux dire, mais Bonaparte en parlail son aise. Gel à effort - vigoureux qu'il demandait à la Suisse, l'aurions-nous obtenu de nous-mêmes, en France, dans la lutte de dos partis, sans son Intervention el sans le coup d'Etal ? C'esl pour cela sans doute que ce génie impatient, épris d'ordre et de discipline el satisfail du calme qui aail chez nous, . de l'imposer chez attendant, après avoir pensait, à qu'il Corps En se crut le droil m France, dans son La dans sa législatif, à la Suisse, tout haut <lil au lettre à Redii mblail se désintéresser des affaires du pays. Stapfer écrivail dans le courant d'avril Le Premier Consul témoigne de l'humeur toutes « fois les qu'on lui parle de la Suisse, affaires plus épineuses el qu'aucune de Et « : ... J'ai citoyen il trouve qos plus difficiles à arranj Tout occupé... celles qui mois Buivanl le e1 » : eu hier une Longue conférence avec Talleyrand... vernement Le français affaires de la Suisse; >nseils, et ministre était las me de se dit que Le Le mêi que jamais on n'avail voulu * < 1 j 1 i 1 répugnait è mettre une fois de plus en conseillant une constituti Il me n< ajoute, .i e1 il ent it\ comme du 29 mai. i semble bien que, cette fois, comoir le dénouement qui peut être serait rejetée celle .I , t. VII, | NAPOLEON ET LA SUISSE 90 L'opinion de plusieurs membres marquants du « corps diplomatique est que Bonaparte veut amener choses en Suisse au point qu'on lui offre la pré- les vous que pour n'avoir pas reprocher d'avoir rien caché, mais j'avoue que sidence. Je ne à me de la j'ai Il difficulté à n'allait Aussi Gomme écris ceci croire. » (8 mai 1802.) pas tarder d'être persuadé. bien, on y l'a événements les vu, les Reding, força le pour Lausanne et précipitèrent. oligarques saisirent l'occasion de reprendre la lutte contre fédéraliste, réunie à se les unitaires. La Diète Schwitz sous la présidence de gouvernement de quitter Berne il sembla que les jours de la Répu- blique helvétique étaient comptés. Ney, qui fut peu après chargé de conduire les opérations militaires, écrit dans les Mémoires qui sont attribués lui « : Les chefs de l'insurrection n'en cachaient ni motifs, ni le but. voulaient régissaient le Ils ne dissimulaient pas qu'ils renversement des institutions qui et le rétablissement de les celles les qui existaient avant la révolution de 1798, c'est-à-dire qu'ils entendaient rendre aux Cantons leur souve- raineté particulière, former autant d'Etats séparés qu'uniraient seulement les liens de l'ancienne Confé- dération et qui n'auraient d'autre lien qu'une Diète membres seraient obligés de se conformer aux mandats impératifs de leurs commettants. dont les C'était là le but qu'ils voulaient atteindre et avaient mis à caractérise les le ils poursuivre toute l'obstination qui hommes de montagnes. MÉDIATION LA Tant que territoire, force. -ni) troupes françaises avaient occupa les bornés 3'étaienl Il- en ûattanl Les Le pas cherché à employer la n'avaient il- 9i ménager à s'en moyen, le espérances de Leur parti, soit en sollicitant auprès des cours étrangères, de celles de Londres Vienne surtout, de et pussent opposer à celui que an appui qu'ils France donnait au la nouveau système politique (1). L'année des insurgés comptait <!.• 7 0<>< là soon hommes, dont 1 000 à 1 500 et aie ni à La solde de L'Angledan- terre la guerre précédente. Les chefs qui commandaient. SOUS Baclunann, Wat- les ordres de Anl* der tviauer, rville, b< Roverea, Herrenschwandt, tous anciens officiers de mérite, a'étaienl instruments dans présentait main de Reding, la Cantons à Un mot « lin à Talleyrand, Le Lutte reconnu. conformité du Que le civile. pour mettre gouvernement suffirail pour affermir et guerre La 8 septembi du Premier Consul dos troubles qu'il a la du Nidwald. e1 Stapfer était au désespoir devant écrivail e1 que des plus de chances de Buccès que Lors de L'insurrection des petits Il la Le Premier Consul déclare qu'en traite d'alliance, il est prêt a donner gouvernement helvétique contre ses ennemis Intérieurs et que Le chef de La division la ours au plu- rapprochée de l'Helvétie a L'ordre d'entrer à La première réquisition du gouvernement et que cette déclaration -<»ii publiée d'une manière autheni ique... (1) Niy, M LU. NAPOLEON ET LA SUISSE 92 demandait à Talleyrand de protéger Il de tution ministre, 1802. besoin a qui Une « la consti- répondit constitution, le défendue par des d'être baïonnettes, est-elle une bonne constitution? » Mais ce n'était pas seulement la constitution de 1802 qui était en jeu. C'était encore l'œuvre de 1798, à laquelle le Directoire et Bonaparte lui-même avaient travaillé dont les ; c'était la conquêtes Révolution tout entière, avaient passé dans civiles nouveau droit helvétique; Bonaparte voyait reparaître dans et, les cette mêmes le lutte, adversaires, toujours vaincus, jamais découragés, l'ancien régime et l'étranger. Après Campo-Formio, après Lunéville, après Amiens, alors que toute l'Europe, désarmée par nos victoires, était tranquille, réussi à trouver c'était la Suisse. Cette fois, la avaient encore un nouveau champ de fallait Il en bataille; finir. patience de Bonaparte ou son calcul touchait à son terme. La ils Il éclata. Diète fédérale avait envoyé à Paris le colonel de Mulinen, parent du nouvel avoyer de Berne et membre du de le patriciat triomphant. recevoir et lui Dans une violence, des les il lettre fit Bonaparte refusa enjoindre de quitter Paris. à Talleyrand, déclarait que rien ne lui avait échappé mouvements de la Suisse, mais que événements qui venaient d'avoir gaîté de d'une extrême cœur et étrange ineptie de ma consolider lieu, c'était, sans raison, consolider ennemis de la République. Et « le règne des une un pays que certes, ce serait part de livrer de MÉDIATION LA qous avons défendu contre autrichiennes liguées à 000 ou 1 mêmes partie de ces faisaient (Dites-lui) qu'il parte « arrive comme Berne à un pour eux. Qu'il dise bien depuis deux ans, cela est 500 soldats qui 1 dans douze heures, trait el qu'il lui qu'il rende compte 'lit Sm à <>u armées... de tout ce que vous venez de drapeau français entre en années russes les >i un malheur sera un compatriotes que, ses un véritable jeu d'enfant, temps que cela finisse, el que je ue vois pas de milieu entre un gouvernement suisse fortement anisê et ami de la France ou pas de Suisse.,. » qu'il esl (A Talleyrand, du 21 septembre) 1 quelques jours après, de sa Kl Cloud, rédigeail il Française, pn ). main, aident «le dix-huit cantons de Saint- à proclamation suivante la Premier Consul de Bonaparte, « ( la la : République République Italienne, aux République helvétique. la Habitants de l'Helvétie, Vous ii. deux ans un spectacle offrez depuis afïli- Des Factions opposées se sont successivement emparées du pouvoir. Biles <»ni signalé leur empire passager par un système de partialité qui accusait leur faiblesse Vous vous entendre; si leur Inhabileté... el «li-^mir^ êtes trois (l endre ( ) <la\ ant âge. 'ornspondan vous vous abandonne plus longtemps l'on vous mêmes, vous vous tuerez ent ans sans . I. \ 1 \ ot pe 1 1. trois hisl oire à ans sans vous prow • «l NAPOLEON ET LA SUISSE 94 leurs que vos guerres intestines n'ont jamais pu se terminer que par l'intervention efficace de la France. « Il est vrai que j'avais pris mêler en rien de vos ment vos différents des conseils et abuser de le parti de ne me vu constamgouvernements me demander affaires. J'avais ne pas mon nom, les suivre et quelquefois selon leurs intérêts et leurs passions. Mais je ne puis ni ne dois rester insensible au malheur auquel vous êtes en proie. Je reviens sur ma résolution. Je serai le médiateur de vos différends, mais ma médiation sera efficace, telle qu'il convient aux grands peuples au nom desquels je « parle. « Habitants de l'Helvétie, revivez à l'espérance Votre patrie est sur sera immédiatement le bord du précipice; tirée ; tous les hommes elle ! en de bien seconderont ce généreux projet. « Mais si, ce que je ne puis penser, il était parmi vous un grand nombre d'individus qui eussent assez peu de vertu pour ne pas sacrifier leurs passions et leurs préjugés à l'amour de la patrie, peuples de l'Helvétie, « Il vous seriez bien dégénérés de vos pères. n'est aucun médiation dont je homme sensé me charge est qui ne voie que la pour l'Helvétie un bienfait de cette Providence qui, au milieu de tant de bouleversements et de chocs, a toujours veillé à l'existence et au maintien de votre nation, et que cette médiation est le seul moyen qui vous reste pour sauver l'une et l'autre. « Car il est temps enfin que vous songiez que, si LA M patriotisme le l'union de vos ancêtres fondèi e1 votre République, continue, s'il républiques mauvais perdra infailliblement, La sonl se espril de vos factii — an XI C<> il sérail élevées, destin le marqué '-ût vendémiaire (8 septembre 1802.) ( 'J et une époque ou plusieurs d'une des plus anciennes. lin la le penser qu'à de pénible KM AT ION * liaient paroles accompag mesm de Dans un délai de cinq jours après la proclamation, le gouvernemenl réfugié à 1. inné devail p( tourner à Berne, le gouvernemenl rebelle énergiques. rassemblements armés lissoudre, les Boldats les el Bervaienl sous anciens des communes les citoyens qui avaient donl bliques depuis étaienl o invités I . trois à I Lausanne à devait se Enfin, tous que quel à fût leur parti, moyens Les dans le les plus paj «lu destinés, Premier Consul, gouvernement vaincre opérations militais - avec et le aux l'un transporter partout une résistance ! partie. i < n Suis Berne, avec deux exemplaires de au L'autre armes dans rendre immédiatement si proclamation Légales, Il ans, Rapp, aide de camp et leurs exercé des fonctions pu- rétablir la paix .. cette faisaient qui rendre à Paris pour y conférer se à reçut L'ordre de à ils Premier Consul sur le propres régiments suisses, Bachmann, déposer les se disperser se autorités insurrectionnel. ou se trouverait c œrter pour les général Ney, chargé de conduire. Mn mettre effet, des ordres étaient déjà donnés pour 30000 hommes en mouvement. Un premier NAPOLÉON ET LA SUISSE 96 corps de 7 000 à 8 000 hommes, tiré du Valais, de la Savoie et des départements Rhône, se formait à de la vallée du Genève. Six mille réunissaient à Pontarlier, hommes 6000 à Huningue, et se une division se rassemblait dans la République cisalpine pour entrer en Suisse par le Tessin. Ney, qui se trouvait alors à Nancy, devait se rendre immédiatement à Genève pour y attendre les nouvelles qu'il recevrait de Rapp et combiner d'après elles les mouvements les plus propres à écraser toutes les résistances. Toutes ces mesures, prises avec une promptitude incroyable, car, en quarante-huit heures, la pro- clamation était lancée, l'ordre de marche envoyé aux troupes et Rapp sur la route de Lausanne, produisirent un effet extraordinaire. La Diète, en même temps qu'elle députait le colonel Mulinen à Paris, s'était adressée à plusieurs Etats, à l'Angleterre, à l'Autriche, à la Prusse, à la Russie, à l'Espagne. Sauf l'Angleterre, aucun d'eux n'osa souffler mot. Seul, malgré la paix d'Amiens, le cabinet Addington remit une note au citoyen Otto, notre ministre à Londres, et envoya l'agent Moore à Constance pour s'entendre avec les chefs du mouvement oligarchique, s'assurer de leur énergie et leur offrir les conseils et l'argent de l'Angleterre. Cette attitude singulière n'était pas pour inti- mider Bonaparte. Talleyrand fut chargé d'en aviser Otto qui dut travailler à calmer l'Angleterre. Bonaparte se chargeait de la Suisse. Sa résolution était LA MÉDIATION Il ci livrerait pas ii. par l'Angleterre il. convertir dans Lausanne. à Be rendit il qu'il infoi aussitôt de dire, sur soin fédéraux Sénal le Berne. à y trouva des dispositions conciliantes. Il courut Il qui se chargea de prévenir et helvétique; puis en y. » J chez notre oiinistre Verninac mission : matinée, Rapp, toul pou- la dreux, descendu de voiture droil 500 mer- 9 à. d ne laisserail et Suisse en un aouveau la 5 octobre, !. sa *Alp ! Il avait aux avant-pos Songez que Bonaparte, route, la qu'il rencontrait « : en paix avec l'Europe entière, peut diriger coj vous 200 <> ( hommes. )i) Etc. » Conseil fédéral s'empressa de signer un armis- i t i donna Mais sur l'Aar. aller. i du Lu né ville J<>. lution. »p, ne parlait liète I Il pas \u contraire. Elle déclarait vouloir X (art. ses besoins I. la qu'elle tenait de la nature droit ! Bachmann l'ordre au général I ) de instil ui r nances el Rapp envoya du 21 . ) Uors \ perser sur le-champ et 1 du par un - lil d. \ refus. .- 1 1 1 ! > 1 1 1 I 1 recourut à ; 1 usi r traité de Schwitz un ordre de à accueilli fut «'t « d< di (M- Diète de se dis- quelques mou 5 monts de troupes, plus persuasifs que dangereux. marcha sur Lucerne, Zug et occupa. Il menaça Zurich, qui se rendit général I. tien qu'il Seras Bans résistance. petits Cantons ou 1 aienl Paul leurs Stiguer Il les se dirigea curés prédicat ions y avait <•! les ensuite les moines recomm belliqueux reparu, contre I naturellement. icin A NAPOLÉON ET LA SUISSE 98 Papproche de nos troupes, tout rentra dans le Ney fit silence et la Diète se soumit. arrêter, comme Toutefois, otages, quelques-uns des oligarques remuants qui lui avaient été désignés par Reding d'abord, puis Thormann, bras Verninac droit de Reding et secrétaire d'Etat lorsque celui-ci était Landammann; Auf der Mauer, de Schwitz; les plus : Zellweguer, d'Appenzell, « un des plus riches parti- peu instruit »; Wyss et Hirzel, de Zurich; Balthazar, de Lucerne et d'autres qui furent internés à Aarberg durant culiers de la Suisse, exaspéré, quelques semaines. Le terrain était déblayé. Le gouvernement helvétique se transporta de Lausanne à Berne, sous la protection de Ney et la de Constance vit affluer chez ville elle les émigrés du parti vaincu. L'agent Moore dut regagner l'Angleterre sans avoir pu soudoyer contre nous cette Vendée qu'on espérait trouver au pied des Alpes. Ainsi se termina, sans effusion de sang, acte de l'intervention de Bonaparte le premier (1). * Notre ministre Verninac sombra dans cette aventure. Dès le 18 octobre, il avait été remplacé par Ney, qui reçut les pleins pouvoirs pour traiter, avec les instructions les plus judicieuses de Talleyrand. (1) Voir t. II, et les les historiens de la Confédération, surtout Tillier, Archives A. E. Amt. II. Mémoires attribués à Ney, bassade du général Ney. — LA MÉDIATION T.-illeyrand écrivait, on effet : 99 c ... Vous ne d comprendre aux citoyens de l'Helvétie que le Premier Consul a surtout en vue Le repos, le bonheur et La puissance de l'Helvétie. cesser de taire Les puissances étrangères ne son! plus ennemies de la France, mais l'étal de paix ne saurait détruire « comme l'envie. Elles ne sauraient toutes désirer, France, que politique La Suisse regarder «le comme un moyeu Etats voisins; tranquille. soit agitations les d'inquiéter la dans leur est 11 La de L'Helvétie France bous et les ces agitations présentent peut-être el quelques hommes ennemis de La paix de L'Europe une perspective plus ou moins Lointaine d'une suite à de dissensions politiques qui pourraient avoir pour résultai renouveler «le La guerre. Ainsi, la tranquillité de l'Helvétie es1 un avanta commun Bage L'Europe entière. Ainsi, son organisation à calme, sous el sauvegarde la «le France, la La paix générale; devoirs «lu République de B'en occuper, et, gouvernement dans un de trouve et, par de la aux grands Intérêts de liée là. entre dans il Les plus chers intérêts, de l'accomplir. Et< Tel était et "• ' si a Le r sens 11. K e1 ••! portée de notre intervention, La le elle-même qu'on demanda de s'organiser sur des hases nouvelles. à diriger sur Paris Les députés avait Le dessein semblable députés de de Les La s'employa y du pays. Bonaparte réunir dan- celle qui venait a Ni une Consulte de réunir i Lyon Les République cisalpine. Les unitaires de toute nuance désignés par Leurs cantons s'y rendirent .<\ ec empressement Sauf i NAPOLÉON ET LA SUISSE 400 Harpe, on y comptait tous ceux que nous venons de voir mêlés à l'histoire agitée de ces quelques années : Pierre Ochs, le tribun de Bâle, Dolder, de liège », « le dévoué Monod, Glayre, Piùttimann, Usteri, président du Sénat helvétique, Stapfer, Henri l'homme Muller-Friedberg et d'autres. Les fédéralistes se dérobèrent à cette mission. Bonaparte dut en désigner lui-même quelques-uns pour représenter leur parti. Il choisit d'Afïry, de Mulinen, de Watteville. Ils persistaient dans l'abstention. L'habileté de Talleyrand en triompha. Ils se joignirent à leurs compatriotes, mais les unitaires formaient la grande majorité. Sur 63 députés, étaient 45 contre 18. ils Tous devaient se trouver réunis à Paris pour le 15 novembre. Le 4 décembre, Bonaparte chargea les sénateurs ambassadeur, Fouché, Rœderer et Démeunier, d'entamer les négociations avec eux. Les députés se réunirent le 10, et BarthéBarthélémy, lémy leur notre ancien donna lecture d'une admirable Premier Consul. Elle bases sur lesquelles on jetait allait lettre du en quelque sorte les fonder l'acte de média- tion. « Saint-Cloud, 19 frimaire an XI (9 « « Aux députes des dix-huit cantons helvétiques. Citoyens députés, la situation de votre patrie est critique. fice décembre 1802). La modération, la prudence et le sacri- de vos passions sont nécessaires pour la sauver. LA MÉDIATION à la face de l'Europe, l'engagement de pris, i ma rendre 101 médiation efficace. Je remplirai tous lea devoirs que cette auguste Ponction m'impose. Mais Bans difficile -I simple avec votre assistance La « Suisse concours voir.- devienl votre influée e1 ressemble à aucun autre oe Etat, uit par les événements qui s'y sont succédé depuis plusieurs siècles, soit pas sa situation géographique topographique, et les de soil par différentes langues, les extrême différentes religions et cette diffl mœurs qui existe entre ses diverses parti' s, « La nature a fait votre Etat fédératif. Vouloir la vaincre ne expose 11 homme peut être d'un ensuit»' comment sage. conçoit la nouvelle il organisation du pays. « Ce qui votre nation ronnent, 1 i en est esl e1 même temps des désir, l'intérêt le de Etats qui vous envi- vastes don L'égalité de droits de vos dix-huit cantons; oonciation Bincèi . • t volontaire aux privilèges de la part des familles patricienm a ;;> Une organisation fédérative ou chaque can- ton se trouve organisé suivant sa ligion, lai mœurs, son intérêt, son opinion. a La chose la plus importante, c'est de fixer irisation de chacun de vos cantons en la soumettant I aux principes généraux. L'organisation tons une foi ra à ai relations qu'ils devront avoir rôti aisation centrale, i d< - dix-huit déterminer ntre eux et, l - dés lors, beaucoup moins imp tante en réalité que votre organisation cantonal NAPOLEON ET LA SUISSE 102 « Après vous avoir tenu le langage qui convien- un citoyen suisse, je dois vous parler comme magistrat de deux grands pays et ne pas vous drait à déguiser que jamais la France et la République italienne ne pourront souffrir qu'il s'établisse chez vous un système de nature à favoriser leurs ennemis. Le repos et la tranquillité de 40 millions d'hommes, vos voisins, sans lesquels vous ne pourriez vivre comme individus, ni exister pour beaucoup dans comme la balance Etat, sont aussi de la justice géné- rale... « faut qu'aucun parti ne triomphe chez vous. Il Une contre-révolution ne peut avoir mier devoir, nement le devoir le lieu... Le pre- plus essentiel du gouver- qu'un système hostile ne prévale point parmi vous et que des hommes dévoués à ses ennemis ne parviennent pas français, sera de veiller à ce à se mettre à la tête des « affaires... Je méditerai tous les projets, toutes les obser- vations que, collectivement ou individuellement, ou par députation de canton, vous voudrez me faire passer. Les sénateurs Barthélémy, Fouché, Rcede- Démeunier, que j'ai chargés de recueillir vos opinions, d'étudier vos intérêts et d'accueillir vos vues, me rendront compte de tout ce que vous désirez qu'ils me disent ou me remettent de votre rer, part. )> Après cette lecture, Barthélémy ajouta que le Premier Consul était disposé à recevoir une députation de cinq membres, dans laquelle les deux partis seraient représentés. Il invita Stapfer à les LA MÉDIATION choisir. Colui-ci désigna d'Affry, Friedberg, Kuhn, Reinhard de Zurich et Riittimann. L'audience eut lieu le L à Saint-Gloud. 12, députés furent introduits par à 103 sénateurs destinés les partager leur travail. Chacun d'eux fut présenté pendant deux heures, avec un rare bonheur d'expression, avec La même sagacité cl l,i même clarté, Bonaparte développa les id individuellement Plus « d'esquisser dans sa lettre. venait qu'il et, étudié j'ai géographie, l'histoire la habitudes de voire pays, et plus je ne doit pas être assujetti à qu'il ci des à toute un gouvernemenl convaincu suis un gouvernement pour représentatif retrancher à la liberté des c'est Suisse, La - L< uniformes. Lois Etablir « me e1 Cantons qui se sont toujours gouvernés démocratiquement... D'un autre côté, vouloir établir la petits démocratie dans des cantons riches, mple, sérail vouloir L'impossible dan« divers. Puis une trouble Le Il Berne, par jeter et Le pays confusion. La et à faut diversité de gouvernement à des pays il va, rapide, clair, resserrant forme concise examine tour \u fond, à il tour y singulièrement et Le fédéralisme et idé Les - bous vivante. formation d'un 11 L'unité. aura plus de sûreté pour vous au iblissement des constitutions cantonales qu'à lille si » gouvernement quelque chose de vernement central. Je quelques personnes; la n'ai je central. Suisse, avec Que La je votre u "u r qu'à intimider ou séduire n'ai qu'à dire au Landam- NAPOLEON ET LA SUISSE 404 mann heures Au « : Voilà ce qu'il je n'ai me faut. Si dans vingt-quatre pas de réponse, j'entre dans le pays. » gouvernements de canton, si je demande quelque chose, on me répond « Je ne suis pas compétent entrez et dévorez nos montagnes si vous le voulez, mais il faut convoquer la Diète. » On convoque la Diète, cela prend deux mois, l'orage se dissipe et le délai a sauvé le pays. » contraire, avec des : ; Maintenant, il revient à ses devoirs d'homme d'Etat, chef d'un grand pays et soucieux d'assurer la sécurité de son voisinage. Dans ce que je viens de vous dire, j'ai marché comme un homme de votre pays. Maintenant, « comme citoyen français, je vous dirai qu'il faut que la Suisse, toute-puissante chez elle pour tout ce qui pour ce qui regarde la France. Soyez indépendants pour vos affaires, vous ne pouvez l'être pour les nôtres. Dans vos affaires, vous n'avez qu'à songer à vous; dans les nôtres, il la regarde, ne le soit pas faut être pour nous. L'histoire prouve que la Suisse a toujours été gouvernée par France. A l'égard des Anglais, ils n'ont rien à faire en Suisse. Je ne puis souffrir que la Suisse autre Guernesey du côté de l'Alsace. » Mais « il de la les influences soit un faut conclure. Gomment organiser vos cantons, quelles formes leur donner? C'est à vous de le dire. savoir; j'attends vos réflexions. Je Là finit me borne mon à vous indiquer les bases d'un système général que je un autre. Il quelque chose qui convienne aux mœurs comprends; faut faire je n'en comprends pas LA MÉDIATION et aux intérêts du pays de la France... Enfin, et s'accorde avec les intérêts ou que quelque chose qui faul faire il dure. Si ce qui va se faire venail croirail I0S à bomber, l'Eur< voulu ainsi, ou que je l'ai n'ai j<- pas su faire mieux. Je ne veux pas plus Laisser droit di' douter de ma bonne Pour que unisse, ceci dure, du peuple n'y a il mon savoir. de <ju<' foi qu'un poinl lf (Test que la . soit contente vt fuis d'impôts. » députés se mirent à l'œuvre pour organiser cantons respectifs. Ils furent ateurs dont deux, Barthélémy penchaienl vers plutôl les Démeunier, »'t fédéralisme le par aidés leurs Les <'t deux autres peur l'unité. Quand ce préparatoire travail commissaires réunirent terminé, fut députés en les les assemblée demandèrent de choisir cinq d'entre eux de chacun des deux partis. I.' - unitaires désignèrent Stapfer, Monod, von Flue, générale, Sprecher 24 le janvier, LJsteri; «'t Jauch, Reinhard Conduits Watteville. Barthélémy, entre eux, etc., d<-> des <'<>n«>ti- notes, discutèrent les aux réunit qui et Tuileries, dans une ae dura pas moins di* heures, depuis une heure de l'après-midi jus- qu'à huit Il prirent et délégués quelques jours plus tard, le 29 jan- et Bonaparte 11- née qu'il présida sept dix les lecture de l'acte fédéral la tutions cantonales. vier, fédéralistes, d'Affry, (dut/.. les «'t chez entendirent leur et heures du l'ouvrit en disant travail aujourd'hui. divers partis soir. Il de : i s'agit la Non- avons un grand d'arranger Suisse. Et les Intérêts 'huant sept NAPOLÉON ET LA SUISSE 406 heures, il ne cessa d'étonner ses auditeurs des mer- veilleuses qualités de son esprit : sagacité dans la discussion, netteté dans la conception, justesse dans réplique la et, par-dessus tout, clarté admirable dans l'expression. Cette séance, dont il faut lire le détail dans les Souvenirs de Rœderer, contribue à donner la plus haute idée du génie administrateur de Bonaparte (1). On commença par discuter l'organisation cantonale et Bonaparte insista sur la nécessité de res- pecter les habitudes démocratiques des petits can- tons et l'usage des Landes gemeinde. « Il est dans les intérêts démocraties. Ce sont les table Suisse ; de la France de s'attacher elles qui forment la véri- toute la plaine ne lui a été ajoutée que postérieurement. Les démocraties suisses s'atta- cheront bien plus facilement à la France que ne le feront les aristocrates. Mais qu'ils prennent garde à eux; ils se perdront eux-mêmes s'ils continuent à méconnaître la grande vérité, qu'il n'y a plus de bonheur pour la Suisse que dans l'attachement à la France... » C'est alors qu'interviennent les vues stratégiques auxquelles « il avait obéi depuis 1797. C'est l'intérêt de la défense qui la France. C'est l'intérêt de lie la Suisse à Y attaque qui peut rendre aux autres peuples. Etc.. guerre pour ma médiation en la Suisse intéressante « J'aurais fait la Suisse et j'aurais plutôt sacrifié 100 000 (1) Rœderee, Œuvres, t. III. hommes LA MKDIATION 107 que de souffrir qu'elle restât entre chefs de dernière insurrection, tant La l'influence de La Suisse pour puissance n'y aurait le Vous couvrez intérêt. Piémont, la république italienne le grande esl France. Nulle autre la même mains des les et L'Alsace. Aussi, jamais vous ne serez hors de notre protection. Que « crai tnmandent patriol les m'esl la mais égal, ou que ceux qui faut il aristo- les marchent avec nous. Il faut que vieux aristocrates Boient mi-onnables. Quand je gouvernent demander vois ailleurs, je dis peuvent être ours à Vienne, à <i : ils assis Franc.'. la Il d'humeur qui peut unir Suis-.- 1/ Angleterre mais ce lions, il peut n'est bien pas en revient toujours unie par un Lien i frontières. ( »i> Là un si i.iiix. rapports L'Angleterre. à réel, Et La France vous : puisque vous couvrez » Pacte fédéral. 11 dit. à l'unit. Les Les Le Bystéme d'unité chez dispositions primitives de vos éléments événements de votre avec Les puissances histoire étrangères avaient conduits. Mais ces trois - et vos vous y d'influé] justement menés au Bystéme conti vous <>ni Et ajouta cette réflexion profond) il I permanent. Lien cette idée Vous auriez pu avoir vous, Elle seule vous payer quelques mil- s'occupa ensuite du propos de « à ne Il- n'y a qu'un instant des sacrifices pour la Suisse. La les Berlû ne savenl ce qu'ils font. Bans les de gouvernement qui n'est pas Le Une forme résultat d'une gue suite d'événements, de malheurs différents NAPOLEON ET LA SUISSE 108 et d'entreprises d'un peuple ne peut prendre racines. Des circonstances passagères, des intérêts du moment peuvent conseiller un système opposé et même le faire adopter. Mais il ne subsiste pas. » On aborda enfin la liquidation de la dette, qui entraîna une longue discussion. On s'accorda à la répartir entre les Cantons, qui devaient rentrer en possession de leurs biens. La besogne qu'on venait d'achever était lourde Bonaparte n'hésitait pas à le déclarer. « La médiation de la Suisse m'a beaucoup embarrassé et j'ai hésité longtemps à me mêler de vos affaires. Mais et enfin, il le fallait. C'est une tâche bien difficile pour moi de donner des constitutions à des contrées que je ne connais que très imparfaitement. Si je ne réussis pas, je serai sifflé et c'est ce que je ne veux pas. » Cette modestie était de commande, car il savait qu'il réussirait. mémorable, fut rédigé et adopté l'acte de médiation qui ne fut cependant signé et remis que trois semaines après à la députation Ce jour-là, jour helvétique, le 19 février 1803. L'Acte de médiation est composé de six parties 1° Un préambule du médiateur « Aux Suisses. : : L'Helvétie, en proie aux dissensions, était menacée de sa dissolution, 2° etc. (1) »; Dix-neuf chapitres consacrés à la constitution particulière des dix-neuf Cantons, par ordre alpha- bétique (1) ; Voir Appendices, n° II. 1 . LA MÉDIATION 109 Un vingtième chapitre consacrée 3° lui-même partagé en plusieurs au canton directeur, à la Diète el articles et Landammann, au Les relatifs ses pouvoirs, à etc. L'article premier dit « L'acte fédéra] dix-neuf expressément Cantons de : Sui La Lvoir : Appenzell, Argovie, Bâle, Berne, Fribourg, Glaris, Grisons, Lucerne, Saint-Gall, Scbaffouse, Schwitz, Soleure, Thurgovie, Untervalden, Zurich (1), dans Leurs constitutions établis se Ils garantissent réciproquement constitution, leur territoire, leur liberté pendance, soit Vaud, Zug, conformément sont confédérés entre eux aux principes pectives. LJri, contre Leur leur indé- el puissances étrangères, les res- soil contre l'usurpation d'un canton ou d'une faction particulière. » L'article 40 Bible et el illégal dernier condamnail «-omnn' imp toul retour vers Le présenl acte « tions passé. fédéral, ainsi (pie Les constitu- dix-neuf Cantons abrogent particulièi toutes le dispositions antérieures qui Leur seraient Les contraires, aucun et en droit, ce «pu concerne le mie intérieur des Cantons, ne peut être fondé sur L'ancien état politique «le la Sui^.\ C'est ainsi «pie grands résultats de l. 1 1 1 a i 1 1 1 l det ( .su 1 ni 1 1 1 1 - fne Une tes heh 1 ( r, >n tal \ révolution de 1798 étaient la ..a Loi l"i et I ransitoire en en mail' a ri i i île-- reize art icles sur la ; liquidation iqui .pir !, \ niai n'j figure pa • 1 1 que li I <l<^ NAPOLÉON ET LA SUISSE 110 6° Enfin, l'œuvre tout entière Le présent « suivante conclusion la résume qui : acte, résultat de longues confé- rences entre des esprits sages et amis du bien, nous a paru contenir les dispositions les plus propres à assurer la pacification et le bonheur des Suisses. Aussitôt qu'elles seront exécutées, les troupes françaises seront retirées. Nous reconnaissons l'Helvétie constituée conformément au présent acte comme puissance indé« pendante. Nous garantissons « celle constitution fédérale et la de chaque canton contre les ennemis de l'Helêtre, et nous promet- relations de bienveillance vétie, quels qu'ils puissent tons de qui, continuer les ont uni depuis plusieurs siècles, les deux nations. « Fait et donné à Paris, 30 pluviôse "an le XI (19 février 1803). « Signé Bonaparte. : « Le « « Le ministre secrétaire d'Etat, H.-B. Maret. des relations extérieures, « G. -M. Talleyrand. « Le ministre des relations extérieures de la République italienne, <( Le même suisses, « jour, comme Le présent l'acte J. Marescalchi. fut remis » aux députés l'atteste l'addition suivante : acte a été remis par les sénateurs LA MÉDIATION 111 commissaires soussignés aux dix députés suisses soussigr A « Paris, ce 30 pluviôse an XI. Barthélémy, Rœderer, Fouché, Démeunier. « Signé : « Signé : Louis d'Affry, Henri Monod, Emmanuel Jauch, Simœcher- Reimi.vrd, Bornegg, P. -A. Stapfer, Paul Usteri, R. de Watteville, Ignace vo u Flue(I).» * * * pour juger n'est pas besoin de longues phrases Il l'acte qui venail d'être signé. Il suffil de dire qu'il portait l'empreinte des grands principes proclamés par l.i Révolution et des Suisses droits dont les à une partie qu'il restituait ('lui. Mit il> injustement prh C'est ce Bignon, el monumenl « Ce qui immortel, vocable en c'esl ce qui caractérise cel de L8< fait de o'est V.cte 1 qu'il impérissable de médiation un assurail d'une triomphe de L'humanité el L'historien monument manière de La irré- justice comme Libre, comme égale à maîtres, comme habile à L'exercice maintenanl anciens mêmes était (i) le que remarque excellemment toute droits, autrefois i.'.v te sujette, de médiation ee1 numéro du dimanche également La lln.i y, r des habitants L'on sait que »'t publié en en1 in \i (20 ventoac ouvrage i partie l.» des qui classe ; ' S NAPOLEON ET LA SUISSE 112 sujette formait autrefois plus des trois quarts de grand résultat de la révolution helvétique consacré par l'acte de 1803. Vainement, en 1814, Berne réclamera ses anciens droits sur le pays de Vaud et l'Argovie vainement les rois jaloux de Napoléon, même après sa chute, paraîtront vouloir refaire son ouvrage. Le grand principe qu'il n'y a plus de sujets en Suisse sera maintenu, la population. C'est là le ; bases de l'acte de 1803 seront conservées. Le fond les en est devenu indestructible. Le lundi suivant, 2 ventôse » (T. II, chap. (21 février), audience solennelle des Consuls xxm.) dans une à laquelle assis- taient les ministres, les sénateurs, les conseillers d'Etat et de nombreux membres du Corps législatif, Barthélémy présenta au Premier Consul, avec les dix membres de la Commission, tous les députés de la Consulte helvétique. Le comte parole. Il d'Afîry, est d'avoir assuré gouvernement venir. nommé Landammann, remercia Bonaparte pour rendait à son pays. le . « aux prit la le service qu'il Votre premier bienfait, dit-il, différents peuples de la Suisse fédératif qui seul peut leur con- )> Bonaparte répondit quelques mots, s'entretint avec plusieurs des députés et leva l'audience. Le soir même, d'Afîry et beaucoup d'autres de ses collègues quittaient Paris pour préparer l'avène- ment du gouvernement nouveau. sibles où la Ils étaient insen- aux distractions qu'offrait alors la capitale paix d'Amiens faisait affluer les étrangers et surtout les Anglais. LA MÉDIATION La République helvétique 113 languit quelqui maines avant de s'éteindre. Le 5 mars, le Sénat tint sa dernière séance. Dolder un discours de clôture dans fit que lequel de la République, une l'essai regrettait il indivisible, et n'eût pas donné de meilleurs résultats. Mais, fidèle à ses sympathies pour l'unité se consolait de l'insuccès pour notre pays, ei il de cette expérience par pensée que la France venait d'assurer à une existence nouvelle ei tranquille. « La République une et indivisible, la sou pays a disait-il, L'œuvre des circonstances plutôt que L'expression de besoins sentis. Cependant, fonder nationaux, tion mœurs des politiques, institutions «les des intéi de civil générales d'instruction publique. et « faire un seul peuple, établir l'unité des Suisses divisés lois, pouvait elle pour is 1. OUé contre rallier esprits Les divisés on1 de parti ou l'empire des COU- L'eSpril En vain, a-t-on changé Les personnes ei a emplois, aucun changement ne pouvait plus ramener t urnes. Lee 1 bienfaits de La paix. Enfin, L'Europe dirige Les destinées de paix e1 a l'ail dans vétie le l l.i 1 V,i Suisse, était Le traité pour de guerrier qui commandé s cette comme Bonaparte il fatiguée se pacifier y a cent cinquante ace polit ique de I accepté a Sénat N'oublions Lunéville. nce qui assure vœu du République r <- reconnaître L'indépendance de L'Hel que, aujourd'hui 1 >aL le de tous et de La querelles eux-mêmes. 1/ vie médiation qui 1»'- partis d< La et impuissants qu'il non- donne NAPOLEON ET LA SUISSE 114 va replacer tous les Suisses dans les mœurs et dans les coutumes qui leur sont chères. Etc. » Il avait raison. Sa versatilité politique n'empêchait pas sa profonde clairvoyance. Le Sénat dissous, le Conseil exécutif se sépara. Les membres du gouvernement quittèrent Berne, et le 10 mars, à Fribourg, commença le régime nouveau. Il allait durer dix ans. La République helvétique a laissé chez nos voisins un mauvais souvenir. Pourquoi ? Son existence éphémère de cinq ans par trop de vicissitudes, d'oscillations d'Etat. Elle vérité, c'est hommes, par les marquée et de coups vaut mieux que sa réputation. La qu'elle n'a pas eu le temps de faire ce qu'elle voulait. môme fut Son œuvre a les été entravée par les circonstances, par les obstacles de la nature. Elle n'en avait pas moins fondé principes de liberté et d'égalité sur lesquels reposait l'acte de médiation, de même que celui-ci venait d'asseoir fortement les bases de la Suisse contemporaine. Les législateurs de l'Helvétie n'ont pas été heureux. Mais on ne saurait leur refuser, pas plus qu'aux travailleurs de notre Assemblée consti- tuante, la probité, les lumières et le patriotisme. CHAPITRE IV l'ambassade du général vial (1803-1808) Trois traits particuliers caractérisaient la ConstiI ut nouvelle: ion teurs, du Landammann, celle cantons direc- des l'institution la de régularité la Diète. L'Acte de médiation restaurail les souverainetés cantonales, mais six cantons principaux recevaient privilège le de fournir a posséder <!«• La Diète à tour de rôle premier magistral de Le la e1 Confédération. La Diric se réunit tour à bour,e1 d'une année à L'autre, a Fribourg, Berne, Soleure, Bfile, Lucerne Zurich. Les cantons dont ces villes sont Lieux deviennent commence directoral l'avoyer ou devenait janvier, l Landammann I»- <-i 1«' de la i Et o'était présidait La Diète, relations avec mail Les ministres auprès de ces renouvellement aurait les Le Btats étrangers, Btats, con- il représentait dans 11 Confédération. des Fonctions important* ses troupes, eto. du bourgmestre du fanion directeur qui Le Celui-ci avait voquait ,r chefs- Les L'année directeurs. <-<int<>ns et pays \\<>n\- Levait pu être dangereux sans péri< idique. l l'' NAPOLÉON ET LA SUISSE 116 était Il du assisté cantonal du conseil Vorort (canton directeur), et de quelques hauts fonction- dont un secrétaire naires, d'Etat, un quartier- maître général de l'armée, et un chancelier, élu pour deux ans La et rééligible. du chancelier compensait dans une certaine mesure la mobilité du Landammann. Cette charge fut dévolue, de 1803 à 1830, au juriste vaudois Marc Mousson, qui avait été secrétaire général du Directoire helvétique et dans lequel s'incarna, pour ainsi dire, la tradition des affaires relative stabilité fédérales. La Diète s'assemblait en session ordinaire chaque année, le premier lundi du mois de juin, et en session extraordinaire, s'il le fallait, sur la demande de plusieurs cantons ou celle d'un Etat voisin, ou Landammann si le jugeait cette convocation nécessaire. deux députés par canton ces députés n'avaient que des pouvoirs limités. devaient s'en tenir aux instructions qu'ils avaient Elle ne comptait qu'un ou et Ils reçues de leur canton. Le premier Landammann d'Afîry. Aucun autre était vieille le comte Louis mieux désigné par qualités du caractère. n'était l'éclat des services et les Il fut né à Fribourg, en 1743, d'une famille de noblesse vouée au service de la France. Son père avait été colonel au régiment des Gardes. Entré dans le même régiment, à quatorze ans, avait eu le temps de voir la guerre de Sept d'y servir comme aide de camp du lieutenant comte de Saint-Germain, le Ans il et général futur ministre de la L'AMBASSADE DO GÉNÉRAL Y A L I 117 camp, employé dans le gouvernement du Dauphinéen L788 guerre. Successivement colonel, maréchal de de L'Alsace en 1791, lui pays après avait quitté notre il tements du 10 août 17 Les trist< Son extérieur, dit une lettre de Fribourg, semblait annoncer la beauté de son âme. Sa figure pleine de noblesse portait en même temps l'empreinte de La douceur et de la bonté. L'ambition n'avait aucune prise sur -<>n cœur. Il préférai! à « tout tranquillité dont la jouissait auprès de il par» .ut En L798, partis faveur de tique, Pi avail refus u'avait et v- -nait il jeter dans la Lutte de son influence qu'en usé Membre paix. la e de contribuer de à La Consulte helvé- L'Acte de 9 une estime que i » t lui Le I imier Consul se plaisait à Lui témoigner une rence Il il d< continua L'Empereur. yrépondit par un absolu dévouement à nos inté(1). voulut résider Il ne a'y opposait. le lo mai ment L Fribourg, son pays natal. y fut cou. luit par .V Il alors : I à que Le installé nouveau gouverne- commem généra] Ney 3 qui restait provisoirement notre ministre en Suis fondée mit alliance, ( le | iMiiii.uiii iration l traité d'alliance défi -. et > I entre \b Les deui tte p paii perpétuelle de un L516 pour 26 juin 181 < |U i NAPOLÉON ET LA SUISSE ils l'Acte de 1803, était conclue pour cinquante ans. (27 septembre.) L'article 2 disait « L'un des : effets de cette alliance étant d'empê- cher qu'il ne soit porté atteinte à l'indépendance et à la sûreté de la Suisse, la République française promet d'employer constamment ses bons offices pour lui procurer sa neutralité et pour lui assurer la jouissance de ses droits envers les autres puis- sances. La République française s'engage, dans le cas où la Suisse ou une partie quelconque de la Suisse serait attaquée, de (sic) l'aider de ses forces et à ses frais ; la défendre et de mais seulement sur la réquisition formelle de la Diète helvétique. Le Suisse » un articles. La obtenait quelques avantages commerciaux et traité le droit comprenait vingt et d'envoyer vingt jeunes gens à l'Ecole poly- technique. Elle recouvrait les drapeaux enlevés en 1798. Etc. (Affaires étrangères, En t. 481.) revanche, ce traité était accompagné d'une capitulation militaire signée le même jour et qui remplaçait la convention du 18 novembre 1798 (1). Elle obligeait les Cantons à nous fournir quatre régiments, chacun de 4 000 hommes, qui devaient être enrôlés librement, mais toujours au complet. Les parties contractantes s'engageaient à ne signer aucune convention ou capitulation contraire à cette alliance. Demeuraient réservées les capitulations (1) On donnait ce nom particulier de capitulation aux traités qui stipulaient l'enrôlement des Suisses dont les régiments prenaient eux-mêmes le nom de « capitulaires » ou « capitules ». L'AMBASSADE DU GENERAL VIAL 119 conclues ou à conclure avec les républiques batave et italienne, l'Espagne et Saint-Siège. le Constantin Maillardoz de Landammann, Stapfer, et du parent Fribourg, envoyé à Paria pour remplacer chargé tout particulièrement de dé- fut battre et de conduire avec notre gouvernement lea questions relatives à l'enrôlement, à l'équipement, à la solde des nouveaux régiments capitulaires. le lit avec un pas toujours pari zèle qui ne fut par ses compatriotes et qui Il reproches lui attira les du Landammann Mérian, de Bêle, en 1806. Quelques semaines après, dans le couranl de Qovembre, Ney fut rappelé et remplacé par le général Vial Ney, fut (1). nommé de notiv Rouyer, même temps en chargé de légation et particulier de taire premier secrétaire l'intérim jusqu'à du nouvel ambassadeur. Pendant les quelques mois qui venaient de l'arrivée ler, le pays avait goûté de médiation. C'étail Presque tous quillement B'étaient premier bienfait de l'Acte le paix publique. la cantons avaient organisé tran- les administration leur B'écou- soumis aux lois particulière nouvelles. et Dans quelques- uns, les curés essayèrent encore d'agiter les esprits, oubliant France ave< Be Bonaparte que venait de réconcilier la Il glise romaine. Parmi les plus échauffés démenait le ci-devant abbé de Saint-Gall, Pan- (i) Le fédéral Vial. ministre plénipotentiaire pr et1 comme amba ideur de maître de L'Ordre de M noveml blique en Helvi lie ) rrimaire an \n m kHir. Premier Consul \ . • 1 1 . . ' : I . I I i I R la P ur le NAPOLEON ET LA SUISSE 120 crace Forster, que sa turbulence, à défaut de talent, avait fait connaître dans toute la Suisse. Il fallut se devant l'impérieuse volonté du médiateur, secondé par le zèle des autorités. taire, D'Affry, bien que protestant, renoua les relations avec Rome, interrompues depuis 1798, et reçut un nouveau nonce, Testa Ferrata, évêque de Beryte, qui pays près de refusa de rendre à Pancrace allait rester quatorze ans. Mais il son abbaye et de rappeler Grâce tout, il in partibus dans le les jésuites. pays respira. Avant subvenir aux dépenses causées par cinq à cette paix intérieure, le fallait ans de luttes politiques, de guerre étrangère et d'anarchie administrative. Ce fut la liquidation de la dette. L'Acte de 1803 l'avait expressément stipulée. La commission qui en fut chargée écarta toutes les indemnités qui pouvaient être réclamées contre la révolution de 98 par les corporations ou les particuliers. Elle restitua leurs biens propriétés domaniales aux couvents, aux cantons, évalua le leurs mon- tant de la dette et en fixa la part contributive pour chaque canton. L'ensemble du travail fut publié à Fribourg, de Décret le 1 er définitif. novembre 1804, sous La titre le dette nationale était fixée à 3 075 731 francs de notre monnaie. Le 1 er janvier 1804, le canton de Berne devint directeur et d'Affry céda la place de Landammann à l'avoyer de Berne, Rodolphe de Watteville — (1). (Wattenwyl) (Nicolas-Rodolphe de). Né Watteville (1) en 1760, à Aarburg où son père était landvogt (bailli). S'enrôla dès l'âge de dix-sept ans au service des Provinces-Unies, BAS8ADE L'AN Berne reprit hl' BNÉRAL G [AL V pour un moment, ainsi, son air de Nos troupes qui occupaient le pays mois d'octobre 1802 le quittèrent au com- petite capitale. puis le di mencement de que Février en ne Laissant derrière elles meilleurs souvenirs; les peu après, notre et, nouvel ambassadeur arriva. Tour tour marin, soldat et diplomate, à revenir aux champs de des braves, le Provence. Après 11 où bataille général Honoré Vial né étail trouva il la pour mort de était Bortî la Antibes, en 17G6. à engagé dans La marine, où il servit passa dans L'armée de terre où il était s'être trois ans, il en lieutenant Employé successivement celle des Alpes, puis à Tan 1792. L'armée du Nord, à adjudant généra] en L796 el brillante conduite à Arcole lui valut d'être promu d'Italie, df brigade. éral distingua encore a 9e 11 était il me menée ; Rivoli par Joubert a travers parte écrivait au Directoire « ncral Vial I. après avoir .•' r< -, mi ,i Berne la ;» l" Le comme major le \|'i-'- des mili< Les es, et plu- - ntrt au • i il - • fut m< i i i l ut ôti 'n pendant la i ampagne de i u I • not c, 7 : Longue dans aroir combattu ontre noua en 1798, insulte -M, 1802 andaramana en 1804 el en LI10, oomman tvoyer ,i,. Berne n il. il cont iiiu.i de tenir un-' grande pi M'>ri en r il la réputation d'un remarquable. 1795 ••il la février 17 tir- montagnes Les r camTyroL Bona- dans tête de L'infanterie Légère, une marche fait dans «'i et r i h unnu j pi 1 i NAPOLÉON ET LA SUISSE 122 tourna la position des ennemis et obligea un corps hommes de 450 sonniers. On et de 12 officiers à se rendre pri- ne saurait donner trop d'éloges aux 4 et 17 demi-brigades d'infanterie légère que come e mandait ce brave général. Rien ne semblait nature temps était d'accord horrible; les arrêtait. avec nos ennemis, La le mais l'infanterie légère de l'armée d'Italie n'a pas encore rencontré d'obstacles vaincus. n'ait qu'elle » (Correspondance, t. II, n° 1432.) Il n'est pas étonnant qu'après quelques mois de pareils dangers, le général Vial soit Et il ne l'est tombé malade. pas davantage que Bonaparte, en apprenant sa convalescence, lui ait adressé quelques lignes qui font honneur à ce brave soldat. ménager dans votre convalescence pour éviter des rechutes et pour vous remettre à même d'acquérir une nouvelle gloire et de rendre à la République et à l'armée de nouveaux services. Je vous salue. » (Du quartier général de « ... Le principal est de vous Passeriano, t. le 13 octobre 1797. Correspondance, n° 2298.) III, Désigné le 12 janvier suivant pour faire partie de l'armée d'Angleterre qui devint peu après l'armée y commanda d'abord une brigade de Menou, puis passa divisionnaire et d'Orient, Vial la division acheva de s'attirer l'estime de Bonaparte par sa conduite en Syrie et sous les murs de Saint-Jeand'Acre. Aussi, après son retour en France, fut-il le 23 floréal an XI (7 avril nommé 1803) ministre plénipo- L'AMBASSADi: DU GÉNÉRAL VIAL tentiairc Malte 129 auprès du grand maître de l'Ordre de « (1) l'année suivante, ambassadeur en et, », en dépit de ses goûts Suisse. C'était et peut-être de son humeur, un peu ombrageuse, que la confiance de l'Empereur dans au un nouveau poste Egyptien « vieil qu'il l'appelait », occuper allait plus de quatre ans. Avec un maître «l'ambassadeur Napoléon, le métier mêm»> en semblait qu'on pût partout était dans un pays où Suisse, il difficile, d'ambassadeur. ^er En que tel Suisse, consista surtout à pousser il tement des régiments travail de la « capitules » 1<' recru- et à surveiller Le Diète. Le recrutement des quatre régiments stipulés par Le traité de 1803 tient uw<> place énorme dans La correspondance impériale. A chaque instant, jusqu'en 1806, Napoléon B'en informe. tarde trop, ". Le l el 11 gronde, s'il tarde toujours à son gré. Enfin, en il premier régiment est prêt. Ou L'envoie dans royaume de Naples qui vient d'être donné à Joseph. Mais mémo I questions mêmes Les el reproches reparaissent pour les autres régiments jusqu'en 18 Après L808 jusqu'à el La de Qouvelles circons- fin, tances ramènent inévitablement maître de l'Ordre, qui il était m. il du ' raité d' "imii i i i mi- inenU. plua loin, dernier, était l'Italien anglais, plus I Muter .m Coi i le \ (( i epend ienne. aap. \ et refrain (2). : mourut en >m de Malte qu'une existence fl< tive qui lui permit l'iir même Cal fis lauses fui Le dernier), l'b NAPOLÉON ET LA SUISSE 4i>4 Pour la Diète, c'est autre chose. Chaque année, quelques semaines avant le mois de juin, notre ambassadeur envoie au ministre les noms des députés qui doivent siéger, la comme nous dirions aujourd'hui, l'ordre Quand des travaux. le bulletin la Diète est ouverte, liste, et, du jour il envoie quotidien des séances, l'analyse et quel- quefois le texte des principaux discours. L'Empereur lit tout cela comme il lit les débats du Corps législatif et les rapports de ses ministres, comme il lit tout, que ce soit à Paris, au cœur de l'Allemagne ou si les il ailleurs. Si les travaux de l'attendait, il séances ont été calmes, la Diète se sont poursuivis est satisfait et il ne comme manque pas de le faire savoir. Exemple, Tilsitt, le 6 cette lettre de Talleyrand, juillet 1807 envoyée de : Monsieur l'ambassadeur, j'ai reçu les lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser jusqu'au 4 juin. Toute votre correspondance prouve « avec lequel vous vous êtes occupé de la formation des régiments suisses. Sa Majesté en a été le zèle satisfaite. « La Diète s'est ouverte avec dignité. Elle suit avec sagesse ses travaux. On remarque chaque jour davantage par le calme et le bon esprit des assemblées en Suisse que ce pays a été rendu au système qui lui convenait La le mieux. » (A. E., t. 486.) Diète, d'ailleurs, s'efforce à la docilité et à bonne conduite. Quand on dépouille la correspondance et qu'on lit les observations impériales, la . L'AMBÀ88ADE DU GENERAL VIAL 125 manière dont Napoléon entendait on est édifié sur la la médiation. Ce fut une étroite tutelle. Elle rendit de grands services, mais : n te à nos voisins. s'en délivrèrent, mais Ils reconnurent plus tard que les Lisières ils on1 du bon; habituent à bien marcher. elles La première vrier. « n'en parut pas moins elle Il J'ai du général Vial lettre du 18 est au ministre, de Berne l'honneur de vous informer de mon écrivait fé- : arrivi dans cette résidence... « Les troupes quelques jours. Le citoyen pense que la légation, sont françaises lument tranquilles et Rouwr. srnvtiiiiv qu'il pourrait juger me mettre y avoir sous 1" même à contraire d'en bien (1)... » Etouyer avail raison. Cette naissance pour théâtre plusieurs troublées « fermentation » donna L'affaire Willi. à Elle avail où d»' ne sont pas abso- les esprits peu quelque fermentation. J'ose espérer et je vais toutefois depuis parties communes, déjà en 1795, Les bords du Lac de Zurich Horgen, restaienl Meilen, Stafa, animées d'une singulière exaltation d émo crat ique Elles refusèrenl de se par Leur canton pour el autres mm' charges rachat féodales. des dîmes, menses Elles avaienl chef un cordonnier de Horgen, du Willi, qui avail .m Le soumettre au mode adopté Bervi en trouvé nom de Piémont. Ce Willi prenail de redresseur de torts et B'étaii entouré de NAPOLÉON ET LA SUISSE 126 quelques hommes énergiques suivis aveuglement par plusieurs centaines de paysans. Le gouvernement cantonal essaya de calmer tation qui menaçait de s'étendre. Landammann s'adressa au Il heureux. Sur que n'y réussit pas. Il qui ne fut pas plus de Vial, qui ne connaissait le conseil sabre pour trancher les difficultés, Watte- le ville fit de milices des venir plusieurs bataillons cantons voisins. Il y quelques engagements eut entre les insurgés et les troupes, mais les l'agi- communes en du 4 au 7 mars, révolte furent occupées et désar- mées. Willi fait avec ses acolytes, passa prisonnier, devant un conseil de guerre établi à Zurich et qui prononça plusieurs condamnations capitales. On s'accorda à louer l'activité et l'énergie du gouver- nement fédéral, mais Bonaparte pour son ingérence dans Cette courte connue dans toute locale nom le L'Acte de 1803 l'effectif d'ailleurs, et de Bookenkrieg, besoin de forces militaires organi- La Confédération ne pouvait milices. blâmer Vial les affaires cantonales. pays sous le faisait sentir le sées. crise, fit lui recourir qu'à ses permettait d'en porter jusqu'à 15 000 hommes, mais n'avait rien prévu de leur organisation. Une commission nommée par Watteville proposa la création d'une école militaire, d'un état-major et d'un budget militaire pour toute la Confédération. Mais ces projets rencontrèrent dans la Diète l'opposition Tessin, de plusieurs cantons Vaud ; et se : Argovie, Saint-Gall, heurtèrent surtout à l'oppo- L'AMBASSADE DU GENERAL sition de à la « innovations qui ne convenaient, aux ressourros, neutralité du pays. La lui, ni aux ni traditions, ni Suisse ne doit pas perdre de vue que, renduo au système fédératif, institutions les 187 Napoléon. Celui-ci se prononça, à plusieurs reprises, contre des suivant VI AL elle ne doit pas avoir toutes au conviendraient qui militaires régime de l'unité. Si ses forces doivent pouvoir se moment réunir dans un de danger, ne doit p dans les temps ordinaires, puisqu'elle est organi elle pour un système de neutralité, donner à ses insti- développement; etc. » (Note du 4 thermidor an XII (22 juillet). A Vial.) Et dans une autre note relative à l'état-major : « La constitution d'un état-major sérail contraire tutions de trop militaires aux dispositions de l'ordre de qu'acquerrail en Suisse cette nouvelle l'ascendant autorité par les el » lui Beraienl invoqué séance du C'est l'argument opposants. cantons les qui attributions aécessairement conférées. par par ictuel ch< (Diète : ls juillet.) Dans une nettement lettre au Très cher du 22 août. je porte à il B'expliqua : a « Landammann, .)< <•! i Saint-Qoud, grand l'ai Uni, 2 j'ai itobre 1804. reçu votre lettre lue avec l'intérôl particulier tout ce qui intéresse \ que otre patrie. Voa pères n'avaient pas d'état-major général. Os "ut été célèbri par leur indépendance, par leur « bravoure, par la bonne organisation de leurs mili NAPOLEON ET LA SUISSE 128 toutes composées de militaires instruits aux dépens des puissances amies. Point d'état-major général permanent, point d'armée helvétique, point d'impositions; voilà la base de votre organisation. Votre composée des dix-neuf armées des dixneuf cantons suisses, organisées, soldées et commandées par des officiers nommés par chaque canton. Et le commandement général, s'il en faut armée un, est est changer temporaire. La Diète faire. peut le C'est là votre ancienne et le remplacer. manière de suivante Tout autre système est destructif de l'Acte de médiation. Ne compromettez pas des passions qui sont déjà sans intérêt. faire nature a le bien présent pour satis- le fait la Suisse fédérale. bonheur dans La Vos pères ont trouvé l'état fédéral; restez dans l'état de fédération. Croyez à l'estime que pu jusqu'ici n'a effets si vous porte, que rien dont vous éprouveriez circonstances les Napoléon altérer et je s'en présentaient. les — (1). » Pourquoi cette opposition? Napoléon craignait-il qu'en devenant plus forte la Suisse ne demeurât moins soumise? C'est ce que pensent les historiens du pays. Il est difficile de prononcer là-dessus. Le fait est qu'il fallut s'incliner devant des arguments aussi décisifs et que le pays fut réduit à ses milices cantonales. auraient été impuissantes à en Elles faire respecter la neutralité (1) Correspondance, t. X. en 1805 et en 1809, sans L'AMBASSADti DO GENERA victoires de On Napoléon. (AL V L B'en aperçut en L813. Dans le courant de cette année (1804), un grand changement s'étail accompli. Le Premier Consul proclamer empereur parle Sénal (18 mai). du sénatus-consulte de l'an XII «lisait L'article 1 ait fait er : Le gouvernement de « République française la est un empereur. Gel empereur est Napoléon Bonaparte. » Une députatidn helvétique compos confié à de l'ancien Landammann de Zurich, de Heer d'Apponzrll, de d'Afïry. de Zellweguer de Glaris, Reinhard de Ui-diug de Sohwitz, de Salis des du colonel Gàdy, vint offrir ses compliments a Napoléon, lors du couronnement à Nol Grisons, e1 Dame. Et une mômes l'expression des plus lard, à pour députation autre sentiments, quelques mois Chambéry, Lorsqu'il traversa la Sai rendre en Italie (avril L805). se En 1805, 1<' canton de Soleure devint directeur, l'avoyer Glutz remplaça Watteville. ci Rien de particulier ne marqua de La année. cette 3 juin, avec 1'' Diôte A ses côtés, d'Espagne; à gauche, minist re de \\w ière le On entendit commencer retraça 1 1 1 » qui i m t premiers mois a 'l« par i La notre le nonce et Soleure, A la I»* droite secrétaire L'ambassadeur L'ambassadeur d'Autriche, <! d'aut res diplomat musique «In celui et des discour Landammann. \ ial éttil en ion arri\ ii lui par indisposer l'Empereur contre lui. • ail i Glutz tableau de L'ancienne Confédération jén< rai • ii le s'ouvril placé était (1). Rouyer les cérémonial accoutumé. Landammann du h renouvela lui et le NAPOLÉON ET LA SUISSE 130 compara à l'organisation nouvelle qui pays la même assurait prospérité qu'autrefois. Napoléon « Le médiateur de au disait de Il : avec étroites la monarque, honore trois siècles, la Suisse, Confédération les droits des traités en relations plus que tout autre que des services de récemment renouvelés et des bienfaits reçus nous ont donnés à son amitié. Il envisage notre bonheur gloire... La comme une partie de sa bienveillance active qu'il voue à nos son respect pour notre indépendance et intérêts, son zèle à défendre nos intérêts en conformité avec des traités ne permettront plus à la Suisse de jeter un regard douloureux sur le passé. Le soir, il y eut grand banquet et Etc. » spectacle et la session se poursuivit sans incident. Elle venait de finir lorsque le général Sébastiani accomplit une tournée rapide à travers les Cantons et le Tyrol. Elle était destinée à renseigner le gou- vernement sur l'esprit public et les dispositions du pays à la veille des événements que Napoléon prévoyait en Allemagne. L'Empereur 1805 « (1) écrivait à Berthier, le 18 juillet : Le général Sébastiani a eu ordre de se rendre à Dijon. Faites-lui connaître qu'il est chargé de remplir une mission. Il se rendra à Berne, puis dans (1) Une erreur peu explicable des éditeurs de la Correspondance place cette lettre en 1804. Il est facile de voir qu'elle annonce la brusque volte-face de Boulogne. Le rapport de Sébastiani est aux Affaires étrangères, dans le volume de 1805. L'A M É H AL VI A L 131 cantons, à Coire, Feldkirch, Constance, petits les AD E DU GË N B A S 8 Lindau, Kempten, suivra l'Inn jusqu'à Innspruck; de à Brixen, Villach, Salzbourg, Munich, ira là, Passau. parcourra Il '( Nuremberg, bords de l'Inn, se rendra à les parcourra l'Empereur partout où notes sur se trouvera. il ils prendra Il qu'elles pourraient faire, achètera les onnaissances meilleures caries, fera m'ins- et généralement de tout ce qui peut m'intéresser truira BOUS rejoindra et situation des troupes autrichiennes, sur la préparai les Rednitz la point de le vue politique dira pas chargé de mission, meni pour son plaisir. » et militaire. ne 39 Il mais voyagera simple- (Correspondance, i. IX. •) Sébastiani était fait aux grandes routes comme ambassadeur. Ce dant d'y retourner l'empêcha pas de en (1). Il d'une mission à Constantinople en atten- liait • Russie. 11 faire joignait qui ne campagne en Espagne, puis Me activité des vues rapides avec un tour d'espril agréable et Léger, relation es1 Elle claire. facile el débute ainsi : Les ordres de Sa Majesté m'ayanl été transmis, « 1 pil iine \ ement au < en 1 deux jou 1 adeur Con lanl ino| le en 1806. Louis-Philippe e1 man chai de ance. Il ipril la personne à pu> de \111i. 1 1 I 1 • I I il po ; Rapp \ • 1 Pli joig \ . ., ' NAPOLÉON ET LA SUISSE 132 le 3 thermidor, par M. de la guerre, le je partis le maréchal Berthier, ministre même jour et je me dirigeai sur Berne... « Mes observations sur la Suisse se sont portées principalement sur la position actuelle, intérieure et extérieure de chaque canton, résultant de l'Acte de que l'établissement de la nouvelle dynastie en France y a produit, de leurs dispositions pour le gouvernement français, leurs rapmédiation, de l'effet ports avec les autres puissances de l'Europe. Et j'ai cherché à découvrir enfin quelle serait la conduite de FHelvétie, en cas d'une nouvelle guerre continentale. Il » semble bien que voilà l'objet particulier de cette mission. Elle commence par Berne. l'Acte de médiation a L'Empereur y « Dans ce généralement fait canton, plaisir... est aimé. L'établissement de la velle dynastie plaît aux deux partis. nou- Les oligarques trouvent plus d'affinité dans le nouveau gouvernement français avec leurs idées; les autres y voient plus de stabilité et ont plus de confiance... Elle se continue par Lucerne. est très affectionnée à « La grande l'Empereur; etc. » » majorité Par Uhter- Ce petit canton est déchiré par les dissensions intestines. » Par Uri. « L'Acte de médiation lui a donné le bonheur de l'union. Aussi l'Empereur walden. « y est adoré Un (?). jeune enfant demandait un jour à son père qui parlait ses victoires, Guillaume si Tell. « souvent de Bonaparte Bonaparte Mon était aussi et de grand que ami, lui répondit cet habitant L'AMBASSADE DU 6ÉNERAL VIAL deux héroe lonl également gra d'Altorf, cet Bonaparte « Si « laume « France, né était El Tell. de jugement. et Schwitz. ennemis de par religion croit t lui !... » i < (1) par un «l'ins- » dans prêtres, Russes que les en Piémont, plein anton, ils sont entretiennent prochaine destruction de la Dé était contée France. Aujourd'hui, la peuple de le L»'S « été Guil- » m' cien officier au service «lu truction aurait il Bonaparte. été anecdote Cette petite Uri, à Guillaume TeU si aurait il 133 cet Empire Dieu appelle pour venger rendre sa pureté primitive. Et on la les — Quelques lignes seulement. — Appensell: Esprit excellent, — Gn tnton a deux Glaris. i partiI. ; première pour chefs 1" deux a désirent le partis sont servir. Etc. rapport Suisse la » sur et nt ci trop t tion de la Btyl< lapuli' pénétrante attachés alors qui s'attachait i' l'Empereur a Etats voisins. H alerte. pour «'t Mai- le est et clair, inté- voyagi de l'auteur permettre lui bien l'Empire assise. Tel un»' »>!>- qu'il «--t. qui l'idée «lu pri nouveau el «lu il r au médiateur. Sébastian] était i Planta. politique autrichienne <lan^ non- donne, dans l'ensemble, entourait Los Salis et les terminé par des vues générales iut st relations avec les .« l il'' retour quand l'orag 'a. NAPOLÉON ET LA SUISSE 134 Les formidables armements préparés à Boulogne contre l'Angleterre n'avaient pas abouti. pourquoi. Napoléon tourna la Grande le On Armée sait contre continent où l'Angleterre venait de soudoyer une troisième coalition, formée de l'Autriche et de la Russie. Napoléon avait l'alliance de plusieurs Etats de l'Allemagne, dont la Bavière. En vain, il s'efforça de gagner la Prusse. Celle-ci s'obstina dans l'indécision, mais sa neutralité assura notre victoire. La coalition prit l'offensive. L'Autriche com- mença les hostilités, le 9 septembre, par l'invasion de la Bavière. Napoléon y répondit par les manœuvres admirables qui, en quinze jours, du 9 au 25 septembre, transportèrent les 150 000 hommes de Grande Armée dans les vallées du Rhin et du Mein. Le 24, Napoléon avait quitté Paris. Il était le 26 à Strasbourg. Devant cette guerre nouvelle, la la Suisse décida de garder la neutralité, mais de couvrir ses frontières. Tel fut l'objet d'une Diète extraor- dinaire qui se réunit à Soleure le 20 septembre. Elle mit en mouvement les troupes cantonales et leur donna comme général en chef l'ancien Landammann Watteville, avec Mûller, de Schwitz, d'état-major, et finances, comme trésorier. douze colonels fédéraux Il Elle et se Le choix de Watteville reur. l'ancien Finsler, comme chef ministre des nomma sépara ensuite le 28. fut désagréable à l'Empe- avait souhaité et presque désigné d'Affry (1) « Il est probable que pour garder leur territoire. les Suisses devront prendre La nomination du les (1). armes chef de l'état-major . SADE DU GÉNÉRAL Il il s'en plaignil écrivit le l'oligarchie Glutz, qui n'en pouvail mais, Kl à même ou singulière jour Watteville une à reparaissaienl M. de Watteville, j'ai reçu la avez bien voulu m'écrire. Puisque 1 1 1 contre de plus le intrigues que l'Angleterre que lettre \ Confédération la n'a pas jugé à propos de nomnn-r offert - « défiances ses « m'aurail 1 menées de l'Angleterre. les e1 VI AL personne qui la contre garanties les fomenter en Suis va un sujel de Berne du moins, qui éclairé pour connaître toute l'urgence d< - cir. il constance I lans relations que les eues avec vous, j'ai conçu de l'estime pour votre caractère Vous pouvez faire le bien votre position, il n'y oin de couvrir mes ifficiers des Boni me nouvelle armi neutralité de MM. pas d'Affry la de France la trouverai oblig anche-Comté me France. ; et J'ai connus vous de former une et, t'ait Glutz tout ce que fédéi . dès onér» use sérail J'ai Franche-Comté, frontières de Suisse la et petites fautes. guerre contre m< I pour «le de l'état-major de l'arme. fait la sentez que je vos talents. de votre patrie. Mais dans hommes ennemis pour avoir euse a e1 j'ai je lors, et la dan- connaître pense de la conduite du gouvernement « Je suivrai 1" ^cte de médiation. Suivez-le. Si j'ai un objel .1 M une •! m \IV i il \ , NAPOLÉON ET LA SUISSE 136 évacué la Suisse, c'est Faites que je n'aie pas à fait pour ma simple bonne par me volonté. repentir de ce que j'ai les patriciens suisses. Ayez une armée qui aux Suisses et à leurs anciens et vrais amis au nombre desquels je crois avoir le droit de tenir le premier rang. Napoléon. » (De inspire de la confiance — Strasbourg, 29 septembre.) Watteville répondit à la confiance de la Diète et même à celle de Napoléon. Il établit son quartier général à Zurich et plaça des troupes sur la frontière du Tyrol et sur la ligne de Constance à Bâle. mit pas du côté du Jura, de telle sorte que Il n'en la neu- défendue que contre l'Autriche. Près de 10 000 hommes manœuvrèrent avec beaucoup de précision, tandis que d'autres troupes étaient en tralité n'était réserve dans les cantons et prêtes à marcher. Mais ces précautions par furent rendues inutiles militaires les victoires impériales. Aussi, deux jours après Austerlitz, dès le 4 décembre, Watteville licenciait sa petite armée avec des éloges pour son activité et sa discipline. Le traité de Presbourg força l'Autriche à recon- naître l'indépendance de la Suisse et le changement consacré par l'Acte de 1803. * * * Le 1 er janvier 1806, celui de Soleure et le le canton de Bâle remplaça landammann Glutz transmit au bourgmestre de Bâle, André Mérian. Cette année, qui laissa le pays à sa paix habituelle, ses pouvoirs . I AMBASSADE DD GÉNÉRAL L VI AL 137 cependant traversée d'inquiétudes particulières lui qui persistèrent l'année suivante, comme èrea qui plissenl encore la Burface quille lorsqu' venl qui en parler, une faut II le d'un lac tran- avait soulevi les pour fois < touti Ces inquiétudes venaient des agrandissements de Napoléon. En 1805, lorsque au royaume émue. Etait-elle place fait B'était la République Cisalpine avait d'Italie, indépendantes, de Bon histoire, Empire? aste En L806, sort? mœurs perdre au sein (l). République Batave disparut la «lu à Bon forma an royaume de Hollande, donni tour. Elle Louis Bonaparte qui ne fut, sur son trône éphémère de quatre ans, qu'un préfet Puis se n'en fut rien Il mâme au destinée de Bes montagnes, de Bes Allait-elle, en dépil \ Confédération la Neufchâtel tomba entre principauté de la impérial. des mains françaises. Séparée restée à «I» Confédération en la . par le u ( drez possession en I général Mnlinnt mandait Vous vous rendrez à Il Napoléon février L806, mois suivant 1798, «'11' 1 1 I. . < la occuper, et roua pren- le tudinol 9 mar^ : Neufohâte] à le lit mon nom de cette Bouveraim Dolder. 'lu Déjà. <n I804i u in- pétition de Jonaini» du rolon< Won dor Weid, el de quelques auti indnnl la réunion I I rai de était tprès l'avoir obtenue, dans Prusse, la munint de 1 Suisse à la 1*1 impire aurai! et ransmet pe >'apn >ag mont dan ond m rien rou> < de semblable nulle p de> oir la t i I i i i ict, I M Mai NAPOLEON ET LA SUISSE 138 Vous ordonnerez que toutes les contributions se lèvent comme à l'ordinaire. Vous aurez soin de ne rien changer aux douanes qui séparent Neufchâtel de la France. Vous confirmerez les autorités. « Vous ferez confisquer toutes les marchandises anglaises qui se trouvent dans le pays. y a pluvenir une grande sieurs négociants qui en ont fait quantité de Bâle, dans le Il dessein de les répandre en France, espérant que les barrières de douane se Vous aurez soin de lèveraient. faire bonne discipline. « Vous aurez un bon langage pour ferez publier et afficher la maintenir une la Prusse. Vous proclamation suivante : mon « Au nom « souverain, je viens prendre possession de la prin- ce cipauté de Neufchâtel que « cédée. Les troupes sous « une sévère « accueillies des habitants « leur doivent. « de Sa Majesté l'Empereur et Roi, discipline. le roi de Prusse lui a mes ordres maintiendront En retour, avec les elles seront sentiments qu'ils » Vous ne dérangerez du reste rien à l'adminis- tration jusqu'à ce que je vous aie fait passer de nouveaux — ordres. Napoléon Trois semaines après, il faisait (1). » cadeau de la prin- cipauté au maréchal Berthier. Il lui écrivit, le 1 er avril, le sait le décret impérial «Je vous que (1) j'ai fait jour même où parais- : Moniteur, vous y verrez ce pour vous. Je n'y mets qu'une condition, envoie Correspondance, t. le XII, p. 209. L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL que vous vous mariiez c'est, que mets je trop mou à longtemps. avez cinquante anSj mais ou celles nécessaires. Etc. Avec rire ni ni mariage sont 11 simplement. prit une femme obéir, fallait principauté et lu on ne pouvait voit, maison royale de Bavière la plu- le bourgeoisement senti- si comme on fâcher. Berlhier accepta dans homme, ce terrible se d'une race ou » à >es heures, mental Vous ces trente années sonl el douceurs du les duré a ridicule. trous êtes quatre-vingts ans, l'on vit 139 Votre passion devenue est AL une condition c'est et amitié. Elle VI (1). M. de Chambrier, ministre de Prusse auprès Confédération, remise de til la principauté suivant. Bert hier n'y parut jamais. toucher les revenus Il le L6 mai se contenta d'en d'y lever un bataillon. et «le la 11 la lit administrer par une manière d'intendant, le baron de "lui qui lini l'emploi jusqu'à . i encore plus extraordinaire. son gré, de- promotions de nouveaux princes but et, Allemagne, d'où l'Autriche Confédération du la protecteur i II (juillet M mo • iuill.tiiiii-'. femme Visconti, avec laquelle hier débris de exclue, était il Marie Elisabet quante quai re Il ne renon il \ frère 'lu < • h i ni il fondait déclarait >«• le ' li Ingl quatre. vivait Ce fui m Mu e .1 vieille la I n'nl tci^nil Nupoli on. H mi à faisait, de grands-ducs, de pois, les était 1806). duc 'lu fille Rhin Napoléon y Rhin, dont ôpou !••. de L813. fin de l'autre Côté du ut i : la Dumburg, en juin l> ; lui pn NAPOLÉON ET LA SUISSE 14) Devant ces remaniements de Etats étaient en émoi. territoires, les petits supputaient l'appétit Ils croyaient à la veille d'être dévorés. impérial. Ils se Do bruits nés de la crainte et aussi de la mal- là, les veillance. Car l'Autriche excellait à répandre nouvelles alarmantes, de fabrique anglaise, les quand ne sortaient pas de Genève où l'on ne nous elles aimait pas (1). C'est ainsi que le bruit courut, en 1806, en 1807 et jusqu'en 1808, d'une transformation possible de la Suisse. On en aurait un stathoudérat, au fait du prince Charles, profit soit de Berthier, soit du grand-duché de Bade. Pourquoi Berthier? Parce qu'il héri- tier était prince de Neufchâtel. Que Berthier cipauté, rien pieds, il se flattât de voir agrandir sa prin- y avoir mis les Tous ces maréchaux d'impossible. Sans s'y trouvait à l'étroit. d'Empire « passés » princes en étaient là. Comme celle du maître, leur ambition n'était jamais satisfaite, Or, Berthier, paraît-il, se complaisait à des rêves de grandeur. Nous en avons Souvenirs d'un colonel la preuve, officier Sprùnglin, « J'eus de Berne, qui était capitaine est curieux vit Berthier (1807). il : à Dantzig une audience du prince de Neufchâtel qui (1) les à notre service, le suisse sous les murs de Dantzig, où Le passage incidemment, dans me donna Vial constate plusieurs remaniements, etc., fois des inquiétudes sérieuses que les viennent de Genève. bruits d'annexion, de L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL VIAL sur futur de I d'abord d'entrer dan- S servii quoi, ir Le de sement me I Neufchâtel. \ ifchâtel. concevoir qu'il Laissa entrevoir qu'il Suisse, au profit de La France, du grand-duc de Bade la parler de à crus Je un plan de partage de ait Le des éventualités pour L'agrandis- exister pourrait mit i sur que présentai prin principauté, de la Suisse, t me fondant chances d'avancement de m'offrit bataillon ueufohâtelois qu'il le Je refusai franchement, levait. [M-n Le prince Suisse. la 141 du prince de parait que L'Empereur Ua pus Il et beau projet, mais je suis sûr qu'il a existé (1). » C'esl sans doute pour consoler Berthier de son oe rêve écroulé que Napoléon des Suisses en Pourquoi 18< prince Le Le nomma éral coloi M Bade, de héritier venait Louis Frédério? Parce qu'il Charles- d'épouser une Beauhamais. d'affection pour oette jeune oièoe de Joséphine, Stéphanie de Napoléon parente, aimable n. lit iv toutes pris B'étail par Le les pi spirituelle. e1 comme Sénat 11 fille l'avait adopth m tachéi I prince Charles, Lui-même, avail gagné h lympathie duoh< .l • \c 'ai de mère i . Le prince < îharli i n• 8 i \l.) l.i IV iiiiisul.'. , rang, s «-t Le ce mari à Il '• ! étuil loi squ'aucun I'ul>li< , on - ! i . n e La : aimé lin. à reoon- Napoléon. Celui-oi écrivait Km manuel i fait m..ri instruit ii i '•,'./ . Lien NAPOLEON ET LA SUISSE 142 ne m'attachait à fille, il qu'à Aujourd'hui lui. qu'il épouse ma trouvera en moi une tendresse qui ne cédera que vous celle Mais cette « tendresse par d'ailleurs lui portez. le » fidèle (21 février.) » que le jeune prince mérita attachement qu'il porta jusqu'au bout à l'Empereur, Napoléon ne l'aurait pas poussée jusqu'à céder à Bade une partie de la Suisse (1). aux mêmes vues qu'il faut attribuer un projet, moins que cela une esquisse de projet, d'ailleurs anonyme, et qu'on trouve dans la corresponC'est dance avec Vial, sous ce les titre « : Quelles seraient modifications sous lesquelles la dignité de Lan- dammann héréditaire de la Suisse pourrait être maison de Bade (2). » Il ne s'agit pas de changer quoi que ce condition politique de la Suisse, telle que donnée à la soit à la l'a insti- tuée l'Acte de 1803, ni à son organisation intérieure, ni à sa neutralité. « Il ne doit être question que de rendre la liberté du chef de l'administration plus stable et de la porter dans les dont les sentiments et mains d'un prince les intérêts l'unissent, lui et ses successeurs, à la France. » que Napoléon ne devait pas, sans quelque humeur, se trouver chaque année en préIl est certain sence d'un nouveau tous sur le Landammann. modèle de l'habile et Ils n'étaient pas dévoué d'Afïry. En (1) Oechsli, qui recueille et discute tous ces bruits, dit qu'on lui aurait donné Bâle et une partie du pays, mais que Talleyrand fit écarter ce projet comme dangereux. Ouvrage cité, pp. 518 et 519. (Badische Absichten auf die Schweiz.) (2) A. E., t. 487. La pièce est anonyme et datée de « janvier 1808 ». L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL VIAL 143 outre, cette mutation régulière, assurée par des institutions, jeu répugnail gouvernement fondé sur sou système de à despotisme le libre le sta- la et bilité. avait été Il sous nom de Premier le Consul. Mais son principal souci avait été de transformi en consulat à vie, et une décerner un se faire Landammanu lui-même une sorte de son consulal décennal r consul fois qu'il fui nouveau avec titre à vie, de privili le de l'hérédité. On donc pu, autour de a îtème de concevoir un autre lui, gouvernement pour que lui-même, qui connaissait croire eurs comme ses besoins, «•! pays, le venait de il Mais Suisse. la prouver i l« depuis plusieurs années, croire qu'il eût, de gaîté de cœur, couru Pour comme i risque de se l'aliéner, et pourquoi ? imposer un landammann qui a'aurail lui d'Affry, ni l< le même ni mais un étranger, Bertbier, prince de Bade; croire cela, c'est de la pure ext ravagance. CY>i (••pi'udanl ce que Jean de Muller écrivait u 11 l'on affectait de redouter. an ami à : m'est revenu de plusieurs côtés que Suisse la va être assujettie au gouvernement d'un chef perpét uel hérédit aire. Si telle et Majesté l'Empereur, Mus ent repri il je elle sera montrait et il .1 i la : volonté di S faite. difficultés les jout ait Boni qu'une poignée es I ies d'une mont agn d'hommes, mais ils pareille u 'ds ne ne calculent ... 1 Sous un roi, K>ua une forme monarchique, la NAPOLÉON ET LA SUISSE 14 4 plus forte partie de la Suisse deviendra une Vendée jusqu'à ce que toute la nation soit extirpée. Avant cela, il y aura des Tell très certainement. » (19 dé- cembre 1806.) Cette belle indignation porte à faux, puisque nous ne trouvons rien de précis ni de fondé sur ces projets prétendus de Napoléon. Pour commérages, il de pareils faire justice faut s'en tenir, invariablement, à la conception de Napoléon sur la valeur stratégique de la Suisse. C'était le bastion des Alpes. L'intérêt de la défense le liait à nous, suivant Il n'entendait ni le son expression. céder à personne, ni le Si ces inquiétudes étaient chimériques devaient le commencer allaient rester, les partager* en 1806 et en revanche cette année vit difficultés s'ajouter les économiques auxquelles tracasseries du blocus con- tinental. Depuis l'échec des armements de Boulogne, dans l'impuissance elle, Il Napoléon d'atteindre lui faisait la l'Angleterre guerre sur ne s'en prenait pas seulement à ses le et chez continent. alliés, l'Autriche et la Russie, vaincues en 1805, comme comme Naples, enlevé aux Bourbons par un simple décret, comme la Prusse, dont les derniers virent le rapide écrasement. il Même mois de 1806 avant le blocus, traquait les produits manufacturés de l'Angle- terre. La Suisse faisait une active contrebande de mar- chandises anglaises. Elle en avait pris l'habitude pendant nos embarras de la Révolution. des griefs invoqués par le Directoire Ce fut contre un les L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL t Y A L I 145 une des raisons qui poussèrent à l'an- aexion de Genève. Cette habitude persista api 1803. Elle reçut une sensible atteinte Lors de l'an- nexion de Neufchâtel. En apprenant Prusse renonçait à (pie la ipauté, des négociants de Bâle i acheté toutes en Suisse Neufchâtel et Mais anglaises avaient qui rassemblées faire entrer Les nos douaniers qui mains Les. détruisirent. Ce lut les confisquèrent une perte de 5 Via! lui plusieurs invité à et 6 millions à maisons de commerce beaucoup de bruit dans Le pays. ruina qui chei tombèrent presque aussitôt entre les «le les et au Locle, pour' elles de Zurich avaient marchandises Les trouvaient nous. et la prin- et lit présenter des réclamations au ndammanii Mérian. Dans une circulaire adressa le- Le 26 avril, aux gouvernements cantonaux, • Mérian appela Leur attention sur Le danger que présentait pour le commerce Le trafic des marchandises anglaises, leur importation dans Le pays et la contrebande qui s'en faisait «le Suisse en France. .minus prirent, tour à tour, Les mesures Les < I propres plus empêcher à L'entrée chei eui circulation des marchandises prohibées qui se réunit ment I • le et lit cet te «le ne Bâle, à Le et et La La Diète 2 juin, s'occupa principal* quest ion. commi ision, Qommée reviser les règlements Le 9 juin, cantonaux Bur lui la chai mati de proposer un décret général. Cette commission son projet rapport île décret Le 27 et soumit à I Vssemblée un en douze articles destiné a 10 rem- NAPOLÉON ET LA SUISSE 146 placer les règlements provisoires vernements locaux Il et obligatoire émanés des goupour tout le pays. défendait l'entrée des produits manufacturés anglais et celle des toiles de coton et des mousse- dans lines fabriquées cotons les possessions anglaises. nécessaires filés, comme Les matière première aux fabriques du pays, étaient exceptés de cette prohibition. « Pour maintenir l'exécution de cette défense, disait l'article 2, chacun des Louables Cantons fera sur son territoire les dispositions les plus efficaces et veillera ne s'en écarte. le 5 juillet La » avec sévérité à ce que personne L'ensemble du projet fut adopté (1). Diète s'occupa également des régiments tulaires ». Le premier « capi- n'était pas encore sur pied. Vial en pressait l'achèvement. On y toucha enfin, et le régiment partit pour Naples, où Joseph Bonaparte avait été appelé à remplacer les régiments. Il Bourbons. Restaient les trois autres comme pour le premier du Landammann, obtenir de lui des fallut faire insister auprès : gouvernements cantonaux, promettre des primes, etc. Ce souci remplit la correspondance des derniers mois de l'année 1806. Le 1 er janvier 1807, le canton de Bâle céda la place au canton de Zurich et André Mérian à H ans de Reinhard, bourgmestre de Zurich. L'échange des pouvoirs eut lieu à Brugg (Argovie), où se rencontrèrent les deux Landammanns. avec le cérémonial circulaires aux (1) Le décret est publié par notre Moniteur, dans 19 juillet 1806. le numéro du L L A ' M accoutumé, I A 6 SA ; E I) I) U G É N É R AL VI A 147 Reinhard revint à Zurich, dans et le bruit des cloches et des salves d'artillerie. Le nouveau Landammann était un administra- teur habile, d'esprit souplo ot avisé. Hans de Reinhard aé à Zurich, en 1755, étail d'une excellente famille de commencé avoir bourgeoisie. Après la ses études à Zurich, il les en Allemagne, à l'université de Gcettingue dans sa y exercer la profession du Conseil cantonal en 1797 el Membre chargé de différentes missions par le canton, député Consulte helvétique en 1802, bourgmestre en la à revint el natale pour ville d*.ivocat. acheva Landammann 1803, bourgmestre et vn 1807, puis en 1813, par ses qualités administratives ion esprit, il tournure el la comtf d'Affry ivsii'. .i\. T, le plus el que Rodolphe de Watteville, une des Qgures origi- nales de cette période (1). Vial rendit, se Zurich, pour lui pour débattre avec lui 9 janvier, le purin- srs ((impliiuriits et à quelques-uns des objets de notre politique. Cette première entrevue ne d'accord, d'après cette manque « pas de Dans ... le et pi tient, je crois, de voir. 1 1 1 Mi rai entièrement du généra] qui De eur. moelleux de Landammann raideur lettre p;i^ cette conversation, dans laquelle j'ai mis Infiniment M. sa"> laissa les J'ai i .-1111,111» i de craint en ' son à 1 qui le rimp.it ience. de 'lit), I aractère qu'è 3a tnanii heurtei • 1 ard. lui apercevoir beaucoup de même jque Reinhard mourut • R 1. Hans laissé a (c'est /.un- h postérité. iractère Cf. < peu de NAPOLEON ET LA SUISSE 1*8 facile et j'ai cru devoir céder au désir plusieurs fois manifesté par Son Eminence de terminer l'entretien. pourtant convenu, avant de nous séparer, de la nécessité où est la Suisse de se lier à la France plus Il est étroitement que jamais et il m'a fait la promesse de concourir en général par tout ce qui dépendrait de lui à ce qui pourrait être agréable à Sa Majesté et à faire en sorte qu'elle soit satisfaite. » (De Berne, 13 janvier.) Leurs rapports s'adoucirent, dans le comme on le verra discours de Reinhard à la Diète. La question des régiments occupa encore les pre- miers mois de cette année. Le recrutement tardait. Les officiers depuis le des trois régiments étaient mois de décembre ; il nommés ne leur manquait que des soldats. Vial parlait d'établir la conscription; aux gouvernements cantonaux. Ceux-ci instituaient des primes d'engagement qui s'ajoutaient aux primes de notre gouvernement. Mais il écrivait leurs ressources étaient modiques. Enfin, les batail- lons se constituèrent tant bien que mal. Ce. que Napoléon voulait obtenir, ce n'était pas seulement qu'on activât l'enrôlement, c'était encore qu'on l'interdît pour le service de l'Angleterre. Dans au Landammann, envoyée du camp de Finkenstein, il émettait l'espoir que les régiments une lettre seraient bientôt au complet et qu'ils figureraient avec honneur dans ses armées. Après avoir dit qu'il faisait cas « de la bravoure, de la fidélité et de la loyauté des Suisses « Si j'avais un », il ajoutait : désir à former, ce serait que les L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL Suisses ne permissent pas AL VI recrutement dans leur le qu'aux Etats aucune puissance étranf dont le système es1 lié an mien. Je désirerais d'autant plus que cette proposition passai en loi que pays à tous les douleur hommes combattre contre frère le soumettez cette sur décision à( : me objet vous frère. Si le sérail une pa tble l'honneur à voir q Diète prochaine, la i conforme à el dignité la (28 mai 1807.) Suisse. la pi cet qu'elle sérail ae peuyenl éclairés lut obi Il I. nètes' ouvrit I le r l juin.Lc Qonça un discours plein de tad lequel se félicitait il reuses relations de culièrement avec La « teur France. espère jouir résultent jui d'agrément, dans des heu- et Il disait : avec gratitude atten- et bienveillance de son auguste ou la elle el • Suisse avec ses voisins, parti- la la et paix publique la reconnaît Suisse drissement de Landammann de tam altération des médiation la et ivan- des traités qui l'ont suivie, propres à fermer des blessures p temps et les circonstan Landammann, de son côté, entraîné par un fondes produites par Lie sentiment parable me ni d'admiration que jour. aa le Je patrie sont lits I reçois lequel et je il me qui pour l'incom- prouver manière d'une l'ont le aussi dévoue* expi attesté jusqu'à M. l'ambassadeur de des prouves multiplias <lu de S il.' rapports, personnelle 'efforcera de lui li- de le cherche félicite E à maintenir ces de la biem hi eillaro NAPOLÉON ET LA SUISSE 150 cieuse dont m'assurent les fréquentes relations où j'ai l'avantage d'être avec lui... » L'accord était désormais complet. La Diète taires et le de questions du recrutement. Dans sa séance du 2 elle interdit aux s'occupa surtout mili- juillet, tout recrutement en Suisse contraire du traité d'alliance, ou contracté pour non avoué d'une puissance étrangère. articles service C'était ce qu'avait demandé Napoléon. Sur ces entrefaites, fut signé (8 juillet le traité de Tilsitt 1807) qui mettait fin à la quatrième coali- tion et nous assurait, après l'écrasement incomplet de la Prusse, l'amitié incertaine de la Russie. Tout le continent obéissait à Napoléon. La Suisse crut devoir envoyer ses compliments au vainqueur. Reinhard en chargea l'ancien landammann Watteville qui partit pour Paris accompagné du chancelier Mousson. Watteville avait le titre d'envoyé extraordinaire. Après les compliments, il avait pour mission de régler certaines créances sur l'Angleterre, questions pendantes pensions et indemnités réclamées par d'anciens militaires à notre service; difficultés entre Berne et Fribourg, qui remontaient au temps de d'Afîry; etc. : La députation arriva à Paris le 14 août. Talley- rand venait d'être remplacé (le 10) par Champagny. Il y avait entre eux toute la différence qui sépare un ministre d'un simple commis. Mais Champagny compensait les hautes vues de Talleyrand par l'application régulière et le souci du détail. que lui demanda l'Empereur sur les Le rapport affaires en L'AMBASSADE DU GÉNÉRAL question fut envoyé dès V I 24 septembre le sions impériales furent telles que A L 151 les d< et Wat- souhaitait le teville. loucha égal«TinMit un sujel que Celui-ci dération avait à cœur, la nomination d'un colonel- la général des Suisses. Maillardoz en avail eu provisoire. le le donné au maréchal Lannes, fui Il Conlé- titre d couranl d'octobre. I. choix de ce brave soldai qui s'étail haussé aux talents d'un excellenl adir, plus laissé même de l'aveu tard : 8 géant >, faveur par Jr le général Napoléon qui chois de Lannes Le disait pygmé trouvé l*av;u- Suisses. les de qui ne cessail de el l'ai accueilli ai fui Landammann exprima leur satisfaction dans une lettre à notre ambassa- deur, que celui-ci s'empressa transmettre gouvernement octobre). conserva sa t (17 de Lannes au d'ailleurs ne pas longtemps sa nouvelle dignité. Après morl prématurée, Essling, à passa elle à B hier. derniers mois de 1807 ne présentèrent aucun intéi L'année i sn s appela l- directoral », - et le canton de Lucerne Reinhard céda de Lucerne, Vincenl la > | 1. 1 < « * à l'avoyer Rùttimann. Lr généra] Vial touchail lui-même au terme de son ambassade. Il se sentail décidément peu fait pour la La politique. Volonl iers, il t fortune de roqua la la guerre plume conl re l'attirait. l'épée, 1 du diplomate pour la selle du soldat et les >ntre le champ de bataille librement antichambi fauteuil NAPOLÉON ET LA SUISSE ia2 ouvert (1). 8 une fatigue Le regret de son ancienne profession, véritable, des affaires de famille qui l'obligeaient à de fréquentes absences, tout cela le porta à demander son rappel sonnelles « pour affaires per- ». L'Empereur l'accorda. Champagny l'en informa par une lettre du 27 avril qm' ajoutait à cette nouvelle quelques éloges pour la dont le manière distinguée « » général avait rempli sa mission, et qui se Sa Majesté, en consentant à vous rappeler, n'a pas encore nommé un nouvel ambassadeur à Berne mais si les affaires personnelles qui vous ont fait désirer votre retour exigeaient que vous quittassiez bientôt votre résidence, Sa Majesté veut bien vous autoriser à partir sans attendre terminait ainsi : « ; l'arrivée de votre successeur. » (A. E., Vial profita de la permission. laisser le poste préparatifs ses aux soins du de départ. Gomme fidèle Il t. il pouvait il Rouyer, attendit l'ouverture de la Diète à laquelle 487.) il hâta toutefois assista. Elle eut lieu à Lucerne, le 6 juin, avec le céré- monial accoutumé. Riïttimann y prononça un discours charmant dont l'aimable simplicité n'excluait pas « le tour littéraire. On en jugera par cet exorde Messieurs, fidèles et chers Alliés et Confédérés : (2). Lorsqu'un jour dans les siècles à venir, nos neveux liront, avec un esprit dégagé de préventions, « SteUCER, ouvrage cité, p. 42. formule habituelle lorsqu'on s'adressait à la Diète. Inutile de dire que ces discours étaient prononcés en allemand, mais (1) (2) C'était la [/AMBA88ADE DE GÉNÉRAL VIAL comme de notre temps l'histoire IS3 nous lisons celle des temps passés; lorsque, las de contempler étonnemenl événements qui ébranlent l'univers les ils voudront reposer leurs regards en un petil coin de l'Europe qui commotions de ces un génie a a Bouffert, à la dans rentré bientôt es1 vérité, mais qui, guidé par politiques, bienfaisant, portanl sur les route qu'ayaienl suivie ses ancêtres, la ne pourronl ils s'empêcher de s'écrier: fortuné pays! Ce pays fortuné, chers confédérés, que nous habitons. » « Vprèa quoi, de Suisse la se félicitail des il voisins ai lui < heureuses relations particulièrement et avi C nous. désormais ne doit plus avoir à craindre aucun orage politique du dehors. Elle ne -» trouve LaSuis « i entourée que d'Etats amis, et nous attester que nous dispositions bienveillantes avons le bonheur de voir rassemblés pereur des Français, de nos alliés, .1 l '.uis l»lus après flatteur leurs envoyés. k t plus puissant utélaire. Landammann, de Wat l.i paii de Sa «1»' Tilsitt, a Majesté, jamais oublier qu'elle avait e1 sieurs, e1 i i a l'a< confié le la 1<- doubli de soin la conduit Sui vous partagerai sans doute ave* aussitôt cueil le nous ne pourrons l'amitié de toute L'ambassadeur on envoyai! envoyé beville, relations avec nous à nn ministre dont mérité l'estime L'Em- de noua donner des preu or l'ancien ici plus grand, 1<' ne signalées de \1. c'est pour- < M moi allemand NAPOLÉON ET LA SUISSE 154 que nous laisse son prochain départ. « La nomination d'un colonel-général des Suisses dans la personne de M. le maréchal Lannes n'est pas vifs regrets moins glorieuse pour la Confédération qu'encourageante pour nos soldats. "Ils s'empresseront de répondre aux espérances d'un pareil chef. Ils tâcheront par leur discipline comme par leur valeur d'égaler la renommée des anciennes troupes suisses. Etc. Le lendemain, Rûttimann adressait à Vial une lettre flatteuse qui le remerciait de sa gestion pour le pays ». Il ajoutait Votre Eminence conservera, je faisante « » « bien- : l'espère, un souvenir satisfaisant de sa mission au milieu de nous, car elle laisse la Suisse tranquille, heureuse, attachée à sa constitution et à ses rapports avec la France. Elle voudra bien se persuader encore que le souvenir des soins qu'elle a donnés aux affaires de la Suisse vivra dans nos cœurs, ainsi que la haute estime et l'attachement que nous Le allait 8, la lui avons voués. nouvelle s'étant répandue que partir, la le » général Diète lui envoya une députation composée de Reinhard, de Zurich de Weber, Landammann de Schwitz, et du député de Vaud, Secrétan. Elle trouva le général en compagnie du secrétaire Rouyer et des ministres de Bavière et d'Italie, MM. d'Olry et Venturi. Il allait monter en voiture. Reinhard prit la parole, pour exprimer les regrets que laissait à tous le départ de l'ambassadeur. Celui-ci qui raconte la scène, dans sa dernière dépêche au ministre, répondit par quelques phrases bien tournées où il trouvait le moyen, en soldat ; L'AMBASSADK DU 6ÉNKRAL VIAf. 155 dévoué, do faire l'éloge de l'Empereur. Laissons-le parler Lui-même. « Je répondis en ces termes Messieurs et députés, « « : Sa Majesté Impériale h démarche que la Royale saura apprécier el Diète de Confédération La fait aujourd'hui auprès de son ambassadeur. Je m'empresserai de lui en rendre compte. quelque ch Si augmenter La satisfaction que moi-même, c'esl Le choix que La Diète j'en ('prouve a fail de vous, peut messieurs, pour être son organe. « que que vous répéter, Je ue j'ai eu L'honneur de dire dammann puis de les motifs en France, La Suisse. j'éprouve M. E. S. à Le Lan- Quelque puissants que soient m'ont qui messieurs, un mou désirer fail sentimenl momenl de vous quitter. « Je me rappellerai toujours rappel pénible .ivre intérêt au Le temps que j'ai passé parmi vous. Je ae puis oublier que, pendant ces quatre ou cinq ans, j'ai vu votre existence politique votre joui des bienfaits de de L'Europe agitée el que tranquillité que vous avez rétablir entièrement; intérieure se couramment s'améliorer, La paix au milieu je a'ai pas été étrange pat rie consen tout cela. « Que vot ie heureuse qu'elle doit de reconnaissance au puissant de qui elle doit tous ces biens, à généreux que pour être Le La cet e tout monarque homme grand et Providence semble avoir choisi régénérateur «le L'Europe et peut-être NAPOLEON ET LA SUISSE 156 du monde. Je connais son affection pour vous; saisissez toutes les occasions de lui être agréables et comptez avec confiance sur la continuation de sa haute protection. » (Au ministre, du 8 juin. A. E. t. 487.) Puis il monta en voiture, gagna Bâle sans s'arrêter et prit la route de Paris (1). Ainsi finit, simplement, et sans effusions bruyantes, mais au milieu de regrets véritables, l'ambassade du général Vial et, avec elle, la première partie du régime de la médiation. Ce régime, en effet, qui dura dix ans, peut se partager en deux périodes d'une égale durée de cinq ans et remplie chacune par une ambassade différente la première, par celle du général Vial; : par la seconde, celle du comte Auguste de Talley- rand. La première avant de fut la plus heureuse. Vial lui-même, partir, pouvait en rappeler les résultats. Pendant quelques années, la paix publique s'était affermie et le pays était resté fermé à l'agitation du dehors. L'organisme établi par l'Acte de 1803 fonctionnait librement; son jeu régulier en démontrait le gouvernement de Venise. ordres du prince Eugène et reparut dans le Tyrol avec la même valeur qu'autrefois. Baron de l'Empire, en 1810; commandant de la 18 e division militaire, à Dijon, en 1811 hargé" de la 6 e division du 2 e corps (Victor) dans la Grande Armée de 1813. il fut tué à Leipzig le 18 octobre. Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe (côté sud). Desaix, (1) Napoléon Il fit ensuite lui donna, en 1809, campagne sous les ; i son Journal de voyage en Italie et en Suisse, écrit de lui (1797) Le général Vial, doux, honnête, petit, maigre, blond, marié. rave soldat. » C'était un brave homme autant qu'un d ins : « ! L'AMBASSADE DU GENERAL VIAL La l'excellence. l'affection le prospérité développée s'étail demeurail sincère pour le et médiateur donl prestige brillait de tout son éclat. Dans deuxième, un changemenl profond la allail complir. La dehors se l;i Intérieure subsista, [>;iix casseries impériale devint pesante. plus blocus atteignirent <lu L'intégrité du rielle. En même temps, ressentir davantage. fil tutelle mais l'agitation du territoire la Les tra- prospérité maté- menacée par parut l'occupation du Tessin. Pour tout dire, l'accord rompu se jour lit et il l'invasion n'épargné servir, ni les cour tien médiateur < t le amena dans ce dénouement. voir, (lr le pays; la La ». <jni ni la rupl ure. Comme avaient parfois et ni polies de manqué fut pour nous allons bonne volonté, manières aimables fut désaffection cependant Auguste de Talleyrand ne Et rien entre i au< le le zèli l'homme vieil Egyp- CHAPITRE V l'ambassade d'auguste de talleyrand I (1808-1809) A qui la succession de Vial allait-elle échoir? Ney Rouyer fait un avait Mais Il secré- au courant des affaires il apprécier du gouvernement helvétique; taire. il demanda pour Rouyer, son ancien la le était enfin, frère général. choix de Napoléon était arrêté déjà s'était porté cien régime dont a que ces gens-là, un de sur il ces noms de aimait à s'entourer. disait-il, qui sachent 16 juin, Bayonne un décret impérial ainsi Voilà s'était ; pourquoi, dès le « (1). l'anIl n'y servir. paraissait conçu : « » à Le Auguste Talleyrand, notre ministre plénipotentiaire près la couronne de Bade, est nommé notre sieur ministre plénipotentiaire près la Confédération helvétique. » Note pour M. de Champagny (avril 1808) « Si le général Vial rappel, on peut le lui accorder et nommer à sa place Talleyrand qui était destiné pour Bade. Je ferai un autre choix pour Bade. Etc. » (1) a demandé son : L'AMBASSADE D'AUGUSTi; DE TALLEYRANh Rouyer dut se consoler avec une lettre aimable de Ruttimann. Informé par notre premier secrétaire de cette nomination officielle, le Landammann lui écrivait, le 25 juillet : Le nom de Talleyrand, « célèbre par d'éminents services rendus à la France, ne peut augure pour meilleur nouveau la manifeste dans le Sa Majesté connaîtra loyauté du caractère Buisse qui de ministre aimera bientôt que J'espère Suisse. la que du être le puissant e1 se de ce respect et l'attachement peuple envers son auguste el allié. Vous, monsieur, qui êtes habitué au milieu de « vous pourrez donner Son Excellence les plus sincères Informations. Dans toute occasion la Confédération a trouvé eu vous une équité parfaite, h. ai-, désir le e1 moyens de les un plaisir bien réel que à La répète ,j'- France. C'est ave< un témoignage i<i que chacun de mes prédécesseurs de \ s'est 1770(1). 11 était Marie-Anne, L'alné cousin Son père, entré dans cour la après la <!«' de L'ancien évêque d'Àutun, avoir servi diplomatie Naples, ou l de L'Empire. t>t jusqu'en L781, comme ambassadeur Le trouva , était aupi Révolution la Sur le Douvel ambassadeur et sa famille^ donnés par Oust ouvrait détails aé en étail des trois Gis du baron Louis- ministre du Directoire, du Consulat (I) empressé ous rendn Auguste-Louis de Talleyrand-Périgord de peuple faire chérir à notre rapports qui L'unissent les a \ « 1 r les a, <'t minutieux I \ j«-n- NAPOLEON ET LA SUISSE 460 qu'il laissa en 1791 pour émigrer. Auguste qui l'avait suivi, revint en France sous grâce au crédit de son parent, fut le Consulat nommé et, chambel- lan de l'Empereur en 1804. Après plusieurs missions diplomatiques, il fut, en 1808, envoyé comme ministre à Carlsruhe, auprès du prince Charles-Frédéric, et c'est de là, qu'au bout de quelques mois, alors que baron. de son père, et il il Il fut appelé à Berne. Il n'était devint comte en 1809 à la mort resta notre ambassadeur en Suisse jusqu'en 1823. Sa correspondance le montre minutieux et appliqué. Sa rédaction est facile, mais incolore. On n'y trouve pas, même par endroits, l'esprit de la famille. Talleyrand, sans doute, avait tout pris. Tout en servant à contre-cœur, car ses sympathies restaient à la royauté, on le voit docile et respectueux, attentif à ménager l'Empereur et les ministres, autant que poli et déférent avec les autorités helvétiques. et le langage, il Homme de cour dans fut très goûté fut appelé à vivre; les manières du milieu simple où il mais notre véritable ministre n'en demeura pas moins Rouyer. Aussi bien, il n'était pas Le corps diplomatique en très reluisant. gêné par le voisinage. Suisse n'était pas alors Auguste en traçait lui-même, quelques années plus tard, un portrait agréable, d'un tour aisé, où se reconnaît la pratique des salons et du monde. Le doyen en était l'ambassadeur d'Espagne, chevalier don José de Caamano, accrédité en 1791 le et L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TA L LE Y RANG quidi vait pousser jusqu'en 1815, homme .ut avec . bon, saint, brave manières co les - un peu solennelles d'un vieux Castillan. I. plus important, celui du moins qui se de l'être après l'ambassadeur de Fra ministre d'Autriche, de remplacer airs cour Etant d'un cara< reçoit -'t Bernois. les vont chez Dure qu'on 1" m • E > russe étail de Neufchâtel, instruit lf on voit, temps, "it l'estim< tatou ni le pays. l la que 1 Sa tour: ; tnière fois «ni l'aim* personnag ministi d't )h y, e prodigalité «!•• 1 : duché de Badi 1 La ' . ii--- • Quant m ne au le I von Arandt, pour caractèi l'érudit '.'lui von II B le ptist des liens qui nonce <Iu voya montrait que rarement \ ' >i ! • plu turi, unissait ut pap I grand- >ur le ; qui qou chevali 1 : i entl 1. Wurtemberg, d'il e. Cham- <!<> . jusqu'à toujours irsonnes p affabl el d'un ca vière, I-- baron s'habitue a son extérieur, i.ii- 1 - 1- prend pour une caricature. A le n'étaient daii le extrêmement manién est aise lui. Le ministre de brier, affecte Il avec cette grande polit allemande qui mel rarement a leur (jui le prend souvent un ton d'hum< il nce qui choqu-- [ bail • baron de Crumpipen. le ptible, <!' flattait baron de Schraut, qui vei ne l'aimail pas. h très le et ! m l< - «I I NAPOLEON ET LA SUISSE 162 Au demeurant, les uns et les autres, de peu de relief et de peu d'ambition, et surtout les ministres d'Autriche, de Prusse et de Bavière qui « regardaient leur mission comme une L'Empereur ne voulait pas retraite (1) ». laisser s'écouler un trop long intervalle entre le départ de Vial et l'arri- vée de son successeur. Il était toujours hanté par le recrutement des régiments « capitules », activement mené par Vial. Le zèle de nos alliés pouvait se refroidir. Aussi sadeur « Il le ministre écrivait-il au nouvel ambas- : est utile, au moment où la Suisse s'occupe avec une nouvelle activité de la mise au complet de ses régiments qui servent en France, qu'elle puisse juger par votre Sa Majesté prompte arrivée à Berne que suit toujours avec intérêt ses relations avec la Confédération helvétique. » (Du 21 juin.) deux mois plus tard « L'intention de Sa Majesté est que vous vous rendiez sans Il lui écrivait encore, : délai et en toute diligence à votre nouvelle desti- (Du 29 août.) Mais le comte Auguste ne se pressait pas. Il avait suivi le chemin des écoliers, qui est parfois celui des nation. » diplomates; et pour aller de Carlsruhe à Berne, avait passé par Paris, où Il avait à prendre dans quelques salons l'air il s'attarda. de la cour et à présenter la nouvelle les grâces naturelles allaient ambassadrice, dont contribuer au succès de son mari. Maillardoz écrivait au (1) Au ministre. Du 6 il septembre 1811. A. Landammann, le E., t. 491. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND 3 novembre 1< yrand, : « Mme J'ai vu, ces jours pass»>, femme du de Tal- ministre en Suisse. C'esl jeune personne qui se un fait pour mois-ci. Elle vient 163 de partir ce plaisir première la une fois à Paris. campagne son éducation, et son amarépondent (sic) au gmre de monde et à la Elle a reçu à la bilité société choisie elle a vécu (1). » pourtant se mettre en route. fallut Il où Talleyrand n'arriva à Berne que dans jours de décembre. y Il itisfaction. el le : impossible de donner au ministre est premiers remarqua 20 décembre Il fut bien reçu écrivait, le Il Les d«- Sa Maji marques d'attachement plus de que ue tous Les fonl le pour l'Empereur cantons de La Suisse. IN m'envoient tous des délégations. Les personnes qui évitaient peut dire avec vérité que toute française, La première \. | l'on Suisse aujourd'hui La E., voir, el est i87.) t. affaire don! il à s'occuper eut fut abbaye, qui appartenait à l'ordre de Citeaux, -lie autrefois d'une grande réputation. Située jouissait dans canton de Lucerne, le domaines dans »r i me de L'abbaye de Saint-Urbain. celle ' venues légation Boni La Les elle possédait de riches cantons de Berne, de Soleure et Vrgovie. es biens avaient été confisquée en de médiation avail stipulé que i ine plusieurs m Et, ftls donl 'ut i : Jeanne Julienne l'aîn< riilippe. •! . ! ane Kig) irnesl l , • les 1 v 798. 1/ biens enlevés au i coml né en 1807, tissa fi d re mai i r NAPOLEON ET LA SUISSE 164 clergé lui seraient rendus, mais que celui-ci serait tenu de présenter aux gouvernements cantonaux l'état exact de ses propriétés et de ses revenus. Les autres couvents s'étaient soumis; seul, l'abbé de Saint-Urbain C'était résista. alors et depuis 1792, Charles-Ambroise Glutz, frère de l'ancien comme Landammann de Soleure. fougueux Pancrace Forster, de Saint-Gall, estimait que les lois civiles ne sont pas faites pour les oints du Seigneur, et il défendait avec L'abbé Glutz, le comme les droits de l'Eglise. d'ailleurs, de mœurs irréprochables âpreté ce qu'il regardait Homme instruit, et universellement respecté. gouvernement cantonal n'entendait pas démordre de ses prérogatives administratives. Le petit et le grand Conseil de Lucerne, « dominés, écrit Rouyer, par des paysans sans talent et animés du plus mauvais esprit », exigeaient de l'abbé un état Mais le détaillé de ses revenus et de ses dépenses. L'abbé s'adressa au impuissant. il fut Comme interné il Landammann qui se déclara s'obstinait dans la résistance, dans un couvent de cordeliers, à Lucerne, sous la surveillance de la police. Une pareille rigueur ne laissa pas d'étonner. Le nonce intervint. Soleure, où la famille Glutz était influente, réclama. Berne refusa de s'immiscer dans l'affaire. Zurich ordinaire. offrit Lucerne comme à son brochure pour sa conciliation, publia une défendre ses droits; bref, ce petit débat souleva grand tapage. Le général Vial l'avait vu naître. Rouyer en L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND l'- avait exposé les causes dans une lettre au ministre du 27 novembre précédent. Et par des conseils très judicieux. borner à calmer fallait se dans une question tout avail déclaré qu'il Il les esprits, sans intervenir intérieure, que l'Acte de 1803 permettait d'ailleurs de résoudre. S'il « répondu celui-ci avail disait Il : des contestations s'élève à cette occasion entre plusieurs cantons, la Diète a été chargée par L'article 36 du titre de III terminer par voie les d'arbitrage, ou en se formant en syndicat. Voilà la règle tracée. Les Cantons peuvent la « du médiateur qui ne suivre sans l'intervention se montrer que rarement et nécessaires. même lité, mettait Rien La et dans Suisse n'aurait plus de tranquil- de gouvernement, plus ambassadeur. Il importants les cas si _ I médiateur Le dans l'usage d'intervenir. de doit décembre.) (8 » arriva ià-d< ïsus par fut connu.' étourdi cette affaire à laquelle se trouva mêle nouvel le le bruit de chancelier Le Mousson. Pour en avoir donné son avis dan- un journal, Mousson encourut Les foudres des jacobins de Lucerne uni chez le condamner i aux arrôl pendant quelque temps. Ce qui redoubla tapage. I Il lui, tirent Le alleyrand manqua commença par « Je demande faire sang-froid pour boa débuts. s'adresser au en grâ< e à Landammann. Vbt re Ex< i Qence de tous ses efforts pour terminer à L'amiable différend qui me <!*• parait malheureusement par Les t'ait trop de bruit procédés donner à gouvernement de Lucerne un mauvais L'esprit vernis. 11 et du est NAPOLÉON ET LA SUISSE 166 à désirer qu'il n'en soit plus question. C'est le le vœu plus ardent d'un ministre de France qui ne désire que le bonheur, la tranquillité de la Suisse et veut que possible toute occasion de s'im- éviter autant miscer en rien dans les affaires de la République. » (Au Landammann, du 16 décembre.) Puis il lui sembla qu'il était de l'intérêt même de notre gouvernement d'apaiser cette affaire. Mais ses dépêches étaient plus pressantes qu'explicites. Si bien que l'Empereur finit pas s'impatienter et qu'il écrivit, de sa bonne encre, à Champagny « ... J'ai lu les lettres du 20 et du 21 (janvier) de Berne. Les renseignements que donne le sieur Tal: leyrand ne sont pas suffisants. J'en voudrais de plus précis. Faites venir lardoz) et parlez-lui de pièces originales et cation. les Mon le ministre de Suisse (Mail- cela. Je désire avoir les un rapport qui m'en aide l'expli- intention n'est pas d'intervenir dans affaires intérieures de la Suisse, mais celles-ci sont assez graves pour que je désire m'en mêler Rien n'est moins clair que la lettre du (1). sieur Talley- rand, du 21. Cette affaire est donc à examiner. Je suis fâché mon comme que ministre ait pris couleur dans celle-là. Il me semblait que une affaire M. Rûttimann était un homme du parti démocrate et même M. Mousson. Comment se trouve-t-il arrêté par le parti démocrate de Lucerne? Je regrette beaucoup d'être aussi mal éclairé. Les dépêches du sieur Talleyrand sont on ne peut plus insignifiantes. (1) Non, elles n'étaient pas graves. Et il n'eut pas à s'en mêler, heureusement. Elles s'arrangèrent sans lui. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE rALLKYRAND : connaître que, but des affaires de cette Faites-lui importance, - I pas son opinion qui peut i mais lu mienne,e\ je ue forme mon opinion que sur une connaissance approfondie dea faits, appuyée des pièces original Lettre à Chamny, du 28 j ana ier L809. '01 spondance, t. XVIII, décider, < Champagny, rand la 30 janvier, adi le Talley- i représentations impériales donl les adoucit il lui-même qui se chargea de rensouverain dans un rapport du 2 février, forme, mer dès / c'esl et le rapporl clairet judicieux, qui remettait Leschof accompagné de notes sur Ku bimann, sur Mousson et Bur les quelques meneurs au point, i qui et jacobins était du canton de Lucerne < Aussi bien, Unit par s'apaiser, conflit le Landammann. H d'Affry, redevenu (1). convenu que lut l'abbé Glutz renoncerait a Bes fonctions \ sa rail avec li Comme ''i de Lui erne ne le l «'ii il v«»u- «lu ; avait pria part mod< ré, et V bins » t fon les il il de ni •. i et Il pard laient pas onsulte 'i-- B02, Landammann 1813, Rfittimann (Vincent) figura de i > gouverne ut honnête où recou- lui de \ s. était il e il Rûttiroani on, !• autant que Mousson. . rament de 1798, tpoléon faculté de vivi il démocrate Membre la B'inter- et de reparaître a Saint-Urbain. Mais diraif gi aton. mort en Il était lo ent time l Lions ' : d< était réélu te plus I imme un iiro in t«»us qu'il faul idition des ho \\\ • \ i\ .mi > qu'on • i «i i ---« . on ai ut NAPOLEON ET LA SUISSE 46S aux frais de son ancien chapitre (i). (Mai 1809.) Avec Tannée 1809.1e Landammann devait appartenir au canton de Fribourg. Ce fut, pour la seconde fois, le noble et sage comte d'Afîry. Il eut à conduire le pays dans la crise inattendue que lui fit traverser drait la politique belliqueuse de l'Autriche. L'Autriche regrettait provinces perdues en les 1805 et s'inquiétait des transformations de magne. Elle avait une belle réorganiser Charles. l'archiduc l'Alle- armée que venait de Elle pas n'avait d'argent, mais l'Angleterre lui en promettait. Pour- quoi ne pas essayer d'une nouvelle guerre? Napoléon était occupé en Espagne. L'Allemagne commençait à se fatiguer de la domination impériale. Elle était travaillée par une société secrète, le Tugend-Bund, qui L'occasion semblait groupait favorable. l'élite intellectuelle de la nation. Le Tyrol était prêt à se soulever contre la Bavière, alliée, et se notre souleva, en effet, peu après sous des chefs énergiques et populaires, dont le plus célèbre fut le cabaretier Andréas Hofer. Malgré la présence dans la vallée du Danube d'une armée française commandée par Berthier, l'Autriche engagea la partie. L'archiduc Charles se jeta sur la Bavière, devait envahir l'Italie Ferdinand attaquer le tandis que l'archiduc par le Jean Tyrol, et l'archiduc grand-duché de Varsovie. On 1813, l'abbé Glutz se démit de sa dignité, et le gouvernepermit de rentrer au cloître comme simple moine. Son successeur ferma la série des abbés de Saint-Urbain, et l'antique mt d'aliénés. Sur cet épisode maison fui convertie en éta d'histoire intérieure, cf. Steiner, chap. iv. (1) En ment lui L'AMBASSADK D'AUGUSTE DE TALLEYRAND comptait, en cas de succès, but l'alliance de défection des Etats allemands la commença Russie. La lutte de la fut " la agression folle e1 Pruï la peut-être celle IL le avril. de l'Autriche, Buivant » TeUe le mol de Napoléon. La Au— Suisse i cher fut sa pouvail manquer de un incident tout bien, .1 ut- fortuit était même tranquillité, émouvoir. venu l'arra- B'en avant guerre. la C du pont de Bêle. l'affaire Dans les mouvements qui acheminaient nos régiments ^ers l'Allemagne, un d'eux, le 23* chasseurs à cheval, avait emprunté le pont de Bâle (il mai ait, Bien que la guerre ae fût pas décli semblait-il, une atteinte à neutralité helvétique. la Le bourgmestre de Bâle, Sarazin, s'en plaignit au léral Molitor qui commandait à Huningui Pour éviter aux troupes, on tout retard régiment ; mais ne je a laissé puis dissimuler à Votre Excellence que ce passage, sur notre territoire, a du surprendre (fautant plus que Sa Maj< Empereur la a assuré précédemment a Bans avis de était bourgmestre il. 1 Roi neutralité stipulée dans qu'on 1 et de la le traité de part «lu au Bâle la Suisse médiation et Landammam Molitor, général mai-.) D'Affry leyrand liant, du 15 Be «-t lui-même au comte de Tal- plaignit crut devoir porter bs réclamation plus jusqu'à l'Empereur. Ce qu'il lit dans un'- lettre niai-. Après avoir porté l'Empereur, blâmé la le i fait a condes< la i connaissance ndance i du a <!•' NAPOLÉON ET LA SUISSE 170 du général Molitor qui trat de Bâle et cité la lettre demandait ajoutait « passage pour ses troupes, le d'Affry : En considérant que la France n'est point actuel- lement en état de guerre déclarée, j'aime à envisager le passage de quelques régiments français à Bâle comme une et la Suisse affaire particulière entre ; affaire Votre Majesté dont nous ne devons compte à aucune autre puissance. Etc. » Mais il ne s'en crut pas moins obligé de convoquer une Diète extraordinaire qui s'ouvrit à Fribourg, le 30 mars. Après avoir indiqué les raisons qui l'avaient poussé à réunir mann exposa les députés des Cantons, la nécessité défendre sa neutralité donner « Il où et, le Landam- se trouvait le pays de par conséquent, de se les ressources militaires qui lui manquaient. importe à Napoléon dont nous couvrons géographiquement les frontières françaises depuis Bâle jusqu'à Genève et nous nous devons à nousmêmes de pouvoir soutenir notre neutralité, en préparant pour un usage éventuel les forces militaires de notre Confédération. C'est dans ce but que les Louables Cantons ont reçu de moi l'invitation de s'occuper d'avance des moyens de mettre sur pied le contingent fédéral, en sorte qu'au premier appel il puisse être réuni et employé à la défense de nos frontières. Dans troupes le » Napoléon avait rappelé ses Huningue à Strasbourg, pour éviter l'intervalle, de passage de Bâle. Aussi, la Diète laissa-t-elle de L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRANf) pour L'incident é par d'Affry dont e1 uper que des mesures n< chargea une commission militaires. Elle en 17! membres nous les Qomn étaient en majorité favorables (d'Affry, Reinhard, Watteville, Mérian, Heer (de Glaris), Zellweguer, Muller-Friedberg, Herzog). rail sines du théâtre ment en elle EUe décida qu'un tiers du contingenl employé à couvrir les fronl ièr ss \ oi<!» guerre La et dévolu aux ch< souhaita qu'une mission fût serait que commande- le Enfin, envoyée à L'Empe- reur pour en obtenir des garanties au sujet Elle se sépara nous ivril Je « Sa 5 avril sans avoir comme puis, e1 M.tj Votn de I La Su .1 Je ne gagn< r c 1 1 Le » L'Empereur, M. Reinhard, grande majorité La <!<>i^ intentions Les cependant pas cacher }< sais que Autrichiens les 1 Schaffouse. Mais <!« à b'j antons des _)• n un parti dai faire (Au ministre des relations extérieui niant ce temps, Les ' 1 1 Etc. à esprits dans les les pas qu'ils réussissent à suivre dispi Grisons, de Schwitz, \. écrivait, entièrement dévouée il Excellence que cherchenl remise j'ai Excellence que itre Diète mandé L'ai j-' que Lettre qu'elle manifi à marqué contre : \ la 1«' moindre malveillance. Auguste dans une de La du pays. neutralité la de événements avaient marché une singulière rapidité. urchiduc avril, Charles, marchait sur qui avait L'Isar avi franchi ' 1 L'Inn ho m m Le NAPOLÉON ET LA SUISSE 172 Il trouva nos troupes imprudemment dispersées par Une moitié, bonne, sur le Danube sous Davout, occupait Ratis- Berthier. à Augsbourg, était Entre ouest. les ; l'autre moitié, sous Masséna, à vingt-cinq au sud- lieues deux, l'armée auxiliaire bavaroise au Danube, de Neustadt à Donau- était adossée werth. L'archiduc avait toutes ses forces réunies et dans une position centrale. rément. trois Au Il lieu de cela, colonnes Danube par à Napoléon pouvait nous battre sépail partagea ses troupes en pour déboucher de l'Isar sur donna trois routes différentes. Il le ainsi temps d'accourir. Parti de Paris le 13 avril, Napoléon était à Strasbourg le 15, le 16 à Stuttgard, le 17 à Donauwerth, le 18 à Ingolstadt. Il lança aussitôt son ordre du jour aux troupes le : « Soldats, le territoire de la Confédération a été violé. Le général autrichien veut que nous fuyions à l'aspect de ses armes et que nous lui abandonnions de nos territoire le alliés. J'arrive au milieu cous avec la rapidité de F aigle. Etc.. Dans son vol, il de » avait lancé des ordres d'une pré- cision admirable, qui réparaient la faute de Berthier et qui rassemblaient lui. Quand il les les troupes en les ramenant à eut dans sa main, sous des chefs comme Davout, Lannes, Masséna, avec raux comme Oudinot, Molitor, Mouton, Saint-Hilaire et tant d'autres, il prit des géné- Legrand, l'offensive un ennemi dispersé à son tour. Dans une campagne de cinq jours (18-23 contre avril), L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND marquée par cinq victoires, ei qu'on comme •• rapides, ei autrichienne, délivra Bohême but la Apn à troupi la route de vienne. débuts, qu'il là lui recul ï'< il Ratisbonne pour Zurich, Reinhard, que Le Bavière, rejeta l'archiduc la latants quelques jours coupa en deux l'an il s'ouvrit ei mouvements tant les un-' seule action, furenl successifs pourrait !•_ I arH di laisser reposer 1 a bourgmestre de le nvoyait d'Affry, i du Landammann qui l'appelait à Fribourg pour une mission ticulière auprès de l'Empereur. Il était au rendez- Reinhard avait reçu une 16, vous 18. le lettre trouva, chez d'Affry, Talleyrand Il premier secrétaire Rouyer. Talleyrand ei le était charj pour d'Affry, d'une lettre de Napoléon, assez banale, où n'étail il question neutralité de la de l'affaire de Bâle, il ni de la que d'Affry recul avec Suisse, mais dévotion donl la ni entourait tout ce qui lui venait de l'Empereur. uns I. is les et autres examinèrent alors sur lequel devait porter la ormais Suis Bens d'une lettre du du même Vpn - I neutralité r< 1 tut le Landammannà Napoléon ' roupi s, changé d'Affry ajoutait maintenant en appel sans la que r Vcte de médial ion l'a S respi ivoir remercié d'avoir Sii'r, j'«'-'' 1 la jour. marche des « point mission de Rein- la hard. C'étail d'obtenir l'assurance que de le ne peut . neut 1 1 éée r : vous-n à ster ralit \ l'ordre de ous i onsol t< lie NAPOLÉON ET LA SUISSE 174 heureux résultats de votre pensée, la base sur laquelle repose le bonheur de mon pays. Cette confiance les me soutient. Elle se lie nécessairement à tous les sen- timents que Votre Majesté me connaît pour sa personne sacrée. « La Suisse restera donc tranquille. J'ai parlé sans réticence culière aussi bien mon que des ma de vœux Etc. position parti- et des intentions de pays. Les petits détails ne sont point étrangers au calcul des grands résultats. Et puisque la prévoyance de Votre Majesté n'en dédaigne aucun, puisque sa bonté nous permet d'espérer que la sûreté et l'inviolabilité dans les dois pas plans de la du territoire suisse entrent campagne prochaine, je ne douter que la situation des contrées à l'orient de la Suisse n'ait aussi fixé ses regards et je puis attendre avec confiance que Votre Majesté, lorsqu'il en sera temps, donnera à la Confédération des conseils d'amitié et de bienveillance. Etc. » du 18 avril.) Reinhard quitta Fribourg le lendemain, passa par Berne où il revit Talleyrand qui lui donna, avec une lettre pour l'Empereur, un laissez-passer pour lui et (Lettre son compagnon Jean-Jacques Hirzel, de Zurich, il se mit en route vers notre quartier général. Par Schafîouse et Ulm, jour et même, il il arriva à Ratisbonne le 24. Le s'adressa à Berthier pour obtenir une audience de l'Empereur. Elle fut fixée au lendemain. Il avait préparé exorde approprié aux circonstances. Il temps d'en placer un mot. Lorsqu'il de Napoléon fut : n'eut pas un le en présence . L'AMBASSADi: D'AUGU8TE DE TALLEYRAND — Ah, voilà ri ri.i le Landammann Kh ; >iii|)('iviir. Zurich de comment hien, cela 175 [sic), va-t-il, en Suis et, que prit la lettre de d'Aiïry Il après l'avoir lue — Reinhard lui tendail : Je ne vois rien qui doive vous inquiéter en ce moment. Je ne demande rien à la Suisse. Pourquoi faire? Pour aller en Allemagne? Le chemin de La pays Bavière, Simplon. Le Valais Italie? J'ai le Je suis content de Suisse la de et en aller pas Buis a'esl armée peut j'avais été battu (toute Pour ouvert. m'est allié, Diète. la Si l'être), si j'avais battu, sans être vaincu, j'aurais passé par Eussé-je dû prendre Siii--.>. prétexte d'un libelle le ou quelque autre. A présent, ïés. J'ai et Bohême. «mi de cette monarchie. Je mais à présent elle Q6 fois, les Autrichiens son! enveloppé tous leurs équipages de guerre repoussé l'archiduc luit t'i'a crois .!<' l'ai |>lu^ m'attaquer an Espagne. C'étail étail 'Mi vous \\ ez de nia! \\\ mi i \ rd. lelle < Napoléon. tiers le pre que li l > . » t tent ! i x is te '1 i tern la v ou entre les soldats de l'armée, le la guerre. - \ l i\ ril. ce ; parole. a son! a donné (IV Il lit i >bsei de la veille i ra\ oure, \ mal de mes troupes I nombre par mon armée (pic i"' Reinhard put enfin prendre oui cru de l'archiduc seul, ment Us se hordes; à peine l'Eu- à Ils <>nt seule cause de la leur déclarai In parce dépourvu que c'en ménagée deux Je séparerai les trois couronnes. rope. la I NAPOLÉON ET LA SUISSE 176 ver que la Suisse n'avait fait aucun pas vers l'Au- Napoléon répondit « Les Autrichiens n'auraient pas été les amis de la Suisse. » Et il revint sur cette idée que s'il était battu, la Suisse devrait s'armer pour défendre son triche. : territoire et sa neutralité en vertu de l'alliance. Puis la conversation sauta sur des points diffé- du pont de Bâle. « Elle n'était pas de mon ordre », dit Napoléon; l'affaire des régiments; celle de Saint-Urbain, où s'était fourvoyé Mousson. « Mousson avait tort, mais les autres ont agi en paysans. » Enfin, on parla du Tyrol, où l'Empereur rents laissa l'affaire : entendre qu'on pourrait trouver quelque chose pour la Suisse. La conversation prit fin après avoir duré plus d'un quart d'heure. Reinhard avait pu trouver moment de demander le : — Votre Majesté veut-elle ordres ou une réponse pour — Oui, l'Empereur. Je me donner quelques le Landammann? dit ferai écrire au Lan- dammann. Reinhard avait tique. Il fait partie de la Consulte helvé- avait déjà entendu Bonaparte. Mais quelle différence entre le Premier Consul entrevu aux Tuileries dans sa gravité de chef d'Etat et de législateur, et Dans l'homme qu'il avait alors sous les yeux ! logement de fortune, sur la route de Vienne, ce n'était plus qu'un soldat, simple et bon enfant, heureux de sa victoire et se laissant aller aux vues politiques avec une désinvolture toute militaire. Comment échapper à la séduction d'un pareil caractère? ce [/AMBA8SADE D'AUGU8TE DE TALLEYRAND Jean de Gœthe e1 charme à Millier, à Berlin, n'y avait 177 pas résisté. Wieland, plus tard, en avaienl subi le Le bourgmestre de Zurich y leur four. pris comni'' Les aul fut Au 'fit. de sortir- audience, se rendit il maréchal Lannes, colonel général lequel léon il toul dit que deux choses l'heure a d-' la Suisse qu'il n'y : Suisses à un autre service que mien le plément des régiments eût eu plus pour soir, vers huit le tpo- n'aurais désiré .1" : le d s'entretint des régiments capitulai] ;i\';iit Le chez el pas de ût . que com- 1,- succès. «le heures, Reinhard reçut La Lettre Landammannen même temps qu'une convo- cation pour une nouvelle entrevue. La lettre pour d'Affry s'accordait avec rations de Napoléon. Klle insistait sur venail d'exprimer et la dont il Les était difficile la- ! idées qu'il de contester clairvoyance. Ratisboni Très cher 18 avril el La neutralité de ennemis aussitôt I êy la Suisse. ni<>i. mais n'est que La liète ri une seule a La le Be p sera par de faire. le >nt mes pei pas près d'arriver. Toutefois, manifestées sont fois il en étal qu'ils seront pour prises otre territoire ne \ mesures que vous avei prises 1 votre Lettre du mesures Les énements qui viennenl de que ce moment l boutes jamais attaqué par i je reçois que me remel M. Reinhard. J'approuve assurer grand Ami, vril. t el rôs Suisse Laissait les dispositii con^ enabl violer son tel NAPOLEON ET LA SUISSE 178 toire par la maison d'Autriche, pour toujours. Il est très certain de 1805, et peut-être même dans elle serait que dans perdue la guerre celle-ci, le cabinet de Vienne avait cherché à troubler la Suisse et à y pénétrer; projets vains que le succès de mes armes a dissipés, mais qui cependant ne doivent pas être oubliés et qui doivent servir de règle à la Suisse. — Napoléon. A M. le » comte d'Afîry, Landammann de (Correspondance, Quant à t. la Suisse. XVIII.) la seconde entrevue, elle fut également pleine de cordialité, mais d'un ton politique plus Reinhard dit de l'Empereur « Il était plus sérieux, parla avec chaleur et longtemps de suite, élevé. : insistant et revenant souvent sur les Reinhard n'osa pas l'interrompre mêmes objets. » et eut de la peine à le suivre. — J'ai réfléchi à votre neutralité, dit Napoléon en commençant. Pour moi, je la respecterai et je ne vous demande rien. Mais s'il y a la guerre de nouveau, et si les Autrichiens ont le dessus, vous en êtes les dupes, vous êtes perdus. (On allait s'en apercevoir en 1813.) Vis-à-vis de moi, cette neutralité est un mot vide de sens, qui ne vous sert qu'autant que je Gomment le veux. vous donnais de la consistance et de la force en alliant le Tyrol à la Suisse ? C'est un pays que je devrais brûler. Mais si je pouserait-ce, si je vais l'arranger sans lui faire de mal, je le préférerais. Il a de l'affinité avec vos mœurs; mêmes moyens L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND physiques; ments vous renforcerai dans tous il Les événe- lut urs. » Puis voilà Livré Le Le Tyrol même et La nies d'agrandissements. ô Suisse feraienl bon ménage. propension avec votre ^corderait un ou deux cantons. .1" Il a La comme vous. Il constitution. On en ferait ne me réserverais que La être à « Libre, communication de L'Allemagne avec L'Italie. Vous y gagneriez une route commerciale, un débouché pour vos fabriques. Reinhard questions. aussi, elle — Vous aviez attaché Pour D'ailleurs, rien. l.i <lr- première rien sans L'Allemagne. à Suisse pourrail s'entend] date, villes vous fois, Laisser il dans étiez impériales. Lié tiez étaitil ne d'obscur ni s'interrompit, car pensée sa avec \ Comment l'Empire germanique. à voulait La d'ancienne Déjà, elle. répondit ne L'Empereur passail du Tyrol B'arrêter, Avec pas venu pour traiter de pareilles u'était Il » d'inexact. Reinhard nt-Gall di1 était avec empressement prince de bien! Napoléon avait eu à i : l'Empire. L'abbé de 11 sévir contre Le tombait fougueux Panera» — lo \ Non, i \ illes d' ii reprit L'Empereur. « la i villes étaient Empire. jeule, La I. déjà à Bon idée princi- vraie. Vous pourriez mêm >'aut Quelques-unes de nos \itn. Mais Napoléon revenait pale, I Etats être un joui voisins La dupe de vous s'agrandissent et vous 180 NAPOLEON ET LA SUISSE entourent. Ils s'aguerrissent à mon école. Vous restez faibles et petits. Voulez-vous vous exposer à ce qu'un jour je fasse un une autre guerre Si Landammann permanent? vous êtes perdus. Il est à supposer. Après l'Autriche, éclate, vrai, cela est difficile qui ferait la guerre? Je ne vois que des avantages vous propose. » il avait raison. La neutralité pure était une chimère. Belle affaire que le passage de quelques pour Et la Suisse régiments On ! dans ce que allait voir je autre chose en 1813. L'intérêt de la Suisse était de lier sa cause étroite- ment à celle Danube, de Napoléon. Napoléon vaincu sur c'était la le campagne de Zurich qui recom- mençait. C'était tout le bienfait de 1803 remis en question. « Je demandai la permission de parler », écrit Reinhard dans sa relation. Et il parla. Il s'efforça de montrer que ni l'annexion du Tyrol, ni la réunion avec l'Allemagne ne pouvaient être acceptées par son pays. « J'observai que sans doute le mot de neutralité n'avait d'autre sens que d'écarter de la Suisse le fléau de la guerre; qu'il n'avait plus de sens poli- que nous nous battrions sans doute contre les Autrichiens que nous poserions les armes devant les Français, mais que notre réunion avec l'Empire tique, ; germanique aurait des suites terribles pour nous; que je suppliais Sa Majesté d'écarter cette idée; que pour ce qui regardait le Tyrol, ce pays équivalait seul à presque toute la Suisse que sa dispro; portion avec nos cantons, la religion, le change- L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYHAND 181 constitution, de nos anciennes formes ment de notre qui suivraient nécessairement cet agrandissement, notre aversion pour toute nouveauté, l'impossibilité de diriger ce nouveau pays, la crainte du reproche d'avoir voulu nous agrandir, etc., paraissaient être des obstacles invincibles vœu le de rester dans El « même si devaient el note.' nous inspirer pe1 itesse. Tyrol devail devenir le l'allié Suisse, ne pourrait-il pas >» former à peu près le Valais, el l'indépendance de même rester intact.' lité, Mais la comme Suisse, Ba neutra- en temps de guerre? entraient-ils projets ces La de dans » l'espril de Napoléon? Pouvait-il disposer du Tyrol qui opposait alors a Bavière la même résistance que l'Esl,i . ne a l,i idées? les France ? N'était-ce pas son plaisir d'agiter d'étonner ses auditeurs de ses combi- naisons politiqui ce qu'il t parler. • Reinhard après l'avoir a «lit Ce ne sont que des idées jetées supposition que l'Autrichi l,i rien de décidé eue. n'y a Reinhard ajoute ment. .!< vis vastes aussi Homme croire t d'exister... Il » m.- con( an peu sèche- que mon refus d'entrer dans des vues le fâchait un moment te II i en avant, dans et que le Tyrol le r L ''n.nt. candide, malgré boute Ba finesse, qui put Be onûait 1 : ire... at lai--.' a le confident de Napoléon, qui ne personne. entrer lie a\ ait dure une deini-heni Reinhard, toujours accompagné de Hirzel, repartit le 27. Par Augsbourg, Ulm, Schaffouse, de retour à Zurich le 2 mai. Il il «'tait alla ensuite à Pribo NAPOLÉON ET LA SUISSE 182 où compte de sa mission au Landammann rendit il qui s'en déclara satisfait Cependant, que délivrer Vienne. la (1). campagne de cinq jours n'avait fait Bavière et nous ouvrir la route de la Gomme en 1805, fallut il une nouvelle cam- pagne pour achever la guerre. Elle fut plus difficile que celle d'Austerlitz, et l'archiduc Charles se montra le digne adversaire de Napoléon. Le 13 mai, dans Vienne. Mais premier passage fut marqué par et ce deux journées sanglantes d'Essling qui nous tèrent dans l'île Lobau (21 et 22 mai). magne. On le présenta les reje- Notre échec un énorme retentissement dans toute eut il chercher l'archiduc sur la rive gauche du fallut aller Danube celui-ci entra comme une grande l'Alle- victoire de l'Autriche. Dans une proclamation du 6 avril faite pour Rhin et même ses soldats « La peaux, être entendue de la Confédération du de la Suisse, l'archiduc avait dit à : liberté de l'Europe, réfugiée sous vos dra- y attend que vos entraves, la victoires, déliant ses rendent d'abord aux Germains, nos dignes frères, aujourd'hui enchaînés dans les rangs où leur rage impatiente invoque vos propres bras pour rompre leurs chaînes... » ennemis, Cette « rage impatiente » se borna, après Essling, (1) Ces deux entretiens figurent dans la relation officielle de Reinhard (Archives de Berne, t. 564). Us ont été rapportés par son biographe. Murait, et se trouvent également dans Steinek, chap. vi. Ils sont d'un vif intérêt, car ils rendent bien la vivacité de langage, le tour d'esprit, le jaillissement d'idées qui caractérisaient \ ipoléon. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND à quelques soulèvements partiels rapidement En primés. surveiller d'un Dans peu près que com- n'eut famille des pour avaient qui Salis, cl chefs 'I puissante La son influence entretenait elle à canton des Grisons. Le ce pays, L'Autriche avait toujours gardé partisans seigneurie de Râzuns. Ce domaine, repré- grâ< senté par un château Rhin, On ne bougea. rien Suisse, 183 trois Lieues a domine qui toit vallée la du de Cuire, auprès de Reichenau, ne rapportai! pas mille écus par an, mai- assurail un point d'appui à la guer dans pays le maison d' Habsbourg, pour intri- (1). D'ailleurs, L'évêque <le Coire, Charles-Rodolf de Buol-Schauenstein, était de 11 ci i . 1»' autrichienne. famille ae dissimulait pas ses sympathies pour L'Autriche on soupçonnait d'attiser, >ous main, le l'insur- du Tyrol. Le comte de Talleyrand jugea opportun, pendant mois de mai, «le faire une tournée dans les cantons ction de voisins frontière. la Saint-Gall, Schaffouse observations que L'espril lui 11 et Zurich, esl lui n'ait cherché dont il sont Le (i) aotii e a la village me manifesi sa des félicita i vc France. H ou le peuple attachemenl reconnaissance pour i. Le à bonheur jouit... C'est un des canton-- OU Les r-Yam mieux reçus, i (4 juin.) Le canton de Saint- d.iiin la ii el Be dévoué tout pas jusqu'au plus petit L'Empereur ri sembla excellent, n'est a des Grisons par suggéra sa promenade. de Saint-Gall canton de Sainl Gai] revint r i correspondance de Talleyrandi ette i eigneurie de Raxûn . I I il > » une int^rv-v^mn- NAPOLEON ET LA SUISSE iS\ Gall était alors le plus actif et le plus industriel de la Suisse. Il n'allait pas tarder à souffrir du blocus continental et ses sentiments changèrent. Le canton de Schaffouse ne du voisinage de l'Allemagne. lui parut pas souffrir heureux et content, par conséquent attaché à l'Acte de médiation et à son traité d'alliance. Cependant une partie des commerçants pencherait volontiers pour l'Autriche, dans l'espoir que leurs marchandises auraient un plus libre « Ce canton cours. est » A Zurich, « l'esprit m'a paru généralement sage ». C'est à Berne, dépossédée de sa suprématie, que survivait encore le plus d'hostilité contre nous. « Je ne dois pas cacher à Votre Excellence que Berne plus est une des de partisans. villes où On s'en les Autrichiens ont aperçoit le aisément à que produisent nos victoires. » Ce qu'il dit du cordon de neutralité est très juste. J'ai parcouru toute la ligne du cordon que les l'effet « Suisses ont établi sur les frontières. Ces forces prouvent bien que la Suisse ne doit sa neutralité qu'à l'Empereur et à ses succès. Car ce ne sont sûrement pas 5 000 à 6 000 hommes, éparpillés par pelotons, depuis Constance jusqu'aux frontières des Grisons, qui pourraient empêcher une force quel- conque de passer sur le territoire de la Confédération. » (Au ministre, de Fribourg, le 4 juin.) L'ambassadeur était revenu pour la session de la Diète qui s'ouvrit à Fribourg le 5 juin. La céré- monie à laquelle assistaient, avec notre ministre, L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND ceux de la nonce, le Prusse, de la Bavière, de l'Italie qui dous d'AfTry, m'apprll.- une seconde fois L'honneur de La j'occupe, toujours honorable, parfois parler de patrie à ceux que La disait régit, à présider cette assemblée respectable. ii même e1 marquée par un beau discours du fut Landammann. « La loi constitutionnelle cite 18b place que difficile, m'in- confiance des La Cantons a désignés pour porter Leurs suffrages au al confédéral. Heureux de pouvoir mêler, dans une circonstance plus doux aux fonctions sévères de plus aussi grave, heureux encore par sentiments Les magistrature; La certitude de La autre chose que ce que chacun éprouve vous messieurs, vais, je Les ne dire comme exposer avec moi, simplicité quelques idées qui appartiennent essentiellement à cet te Il journée. » rappela alors les devait pas s'écarter. des intérêts prh es 11 et principes dont recommanda L'a1 médiation qui, arrachant L'union, L'oubli tachement pays Le pays ne l- à - à A.cte de cet - discoi devenu Ba loi constitutionnelle et l'unique sauvegarde de sa prospérité. El il termina intestines, était par ces paroles prudents et : i Soyons toujours nous serons asseï justes, forts. D'autres discours furent prononcés par Secretan (Vaud), Michel de Flue Glutz, L'ancien (Saint Gall), qui Landammann, exprimeront soyons Les (l Le Lendemain fnterwalden), Muller-Friedbi mêmes sentiments d'attachement pour Napoléon, La Diète se prolongea jusqu'au 6 juillet, >.m^ NAPOLEON ET LA SUISSE P86 incident notable. Lorsqu'elle se sépara, Napoléon venait d'écraser l'Autriche, à jours après un armistice Wagram, et quelques était signé qui permettait d'espérer la paix. D'autre part, l'insurrection du Tyrol était com- primée et la Bavière replaça le pays sous son autorité. Mais ce ne fut pas sans se plaindre de l'évêque de Coire. Elle Celui-ci, en demanda l'arrestation à Napoléon. qui venait de se brouiller avec le pape, l'accorda aisément. Talleyrand fut chargé de s'en expliquer avec Landammann. D'Afîry le s'inclina aussitôt. Il écrivait à l'ambassadeur, le 4 octobre : Dès que Sa Majesté signale l'évêque de Coire comme un homme dont les liaisons compromettent « la tranquillité et la neutralité de la Suisse, toute autre considération Majesté seule avait disparaît le à mes yeux. Sa droit de nous parler ainsi, Elle dont la bienveillance garantit à la Suisse cette même la neutralité et cette tranquillité précieuse dont conservation mérite assurément d'être achetée par quelques sacrifices. » comprendre l'estime particulière où Napoléon tenait le comte d'Afîry et Cette soumission absolue fait 'on est fondé à croire, avec quelques historiens, que c'est à d'Afîry qu'il songeait, quand donner au pays un il parlait de Landammann permanent. L'évêque fut arrêté, dans le courant d'octobre, et enfermé à Soleure, mais relâché au bout de quelques mois. En même temps que lui, d'autres personnes L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND trouvées compromises dans ces intrigues taienl o 187 Dans l'Autriche. nombre, Le Zellweguer, d'Appenzell, accusé de relations avec un partisan de l'Autriche, chef des mécontents du Vorarlberg, le docteur Antoine Schneider. Zellweguer écrivit au Landammann pour se justifier. ment de Bon attachemenl de 1803. Il sou pays à nous au régime e1 n'en resta pas moins suspecl ce qui lui attira d'être exclu de comme protesta haute- Il à aoe yeux, Diète de la 1810, verrons. le Sur ces entrefaites, La paix lui signée à Vienne, ou pour mieux dire à Schœnbrûnn, le octobre '» 1 Bien qu'elle perdll encore plusieurs territoires près de 3 millions demi et e1 de sujets, L'Autriche s'en bon compte. Une des clauses «lu traité lui enlevai! La seigneurie de Râzuns. Le comte Auguste tirail à chargé d'en prendre possession fut L'administration provisoire pas montre ami jiit mandait partie <lu de. l,i ( a un r Autriche, bailli qui comme le >• ses autres s recom- Champagny. Ce vieux rocher féodal domaine particulier «le L'Empereur. d'ailleurs, ajouta à d'en confier et fit dans L'échange des signature titres celui Confédération suisse de médiateur de ». En apprenant l'heureuse i^>ue de cette Longue campagne, Watteville licencia le contingent fédéréparti but Les frontières, qu'il avait ral et déposa Lui-même Bon commandement (octobre-novembre). 1 18 joi< eau brusquement troupes sur désarmement général tut troublée. De nouveaux passages de 1 1 une p. H- Le partie du territoire helvétique 188 NAPOLÉON ET LA SUISSE ranimèrent les Après inquiétudes causées au printemps. précéder par un s'être fait officier chargé de demander aux autorités locales le logement et les vivres, un corps d'environ 6 000 hommes, sous le général Froment, de la division Lagrange, tra- Rhin à Schaffouse et à Rheinfelden pour regagner Huningue. Quelques jours après, le reste de la division suivit, avec une partie du bataillon de Neufchâtel (23-29 novembre). Le général Lagrange, qui venait du Vorarlberg, avait pensé que versa le notre alliance avec la Suisse autorisait le passage, sans que la neutralité du pays en parût compro- mise (1). Le Landammann pensait autrement. Il protesta contre la marche du général Froment, qui s'était permis, disait-il, « pour y territoire de disposer d'une partie de notre faire passer ses troupes, et de donner des ordres pour leur réception. Cet oubli de tous les égards et de toutes les convenances envers un Etat indépendant, ami et allié de la couronne de France, ne peut qu'être ressenti vive- ment par la Confédération entière ». (Lettre à Talleyrand du 27 novembre.) Ces mouvements de troupes alarmaient un petit un mol'Empereur de nouveaux pays, facilement ombrageux, surtout dans ment où l'on attribuait à projets politiques. C'est cette disposition des esprits que Talleyrand signalait au ministre. k Ce passage, écrivait-il le 2 décembre, a produit - (1) C'est ce qu'il expliqua dans une lettre au ministre de la guerre, du^25 décembre suivant. L'AMBASSADK D'AUGUSTK DE TÀLLETRAND d'autant plus de sensation que les esprits 169 sont un peu inquiets; que les Suisses croient que l'Empereur veut changer quelque chose à leur Constitution, et que le moindre manque de formes paraît, aux yeux d'un assez grand nombre, le commencement des opérations qu'ils imaginent que Sa Majesté veut faire dans leur pays. » Napoléon nourrissait-il de pareils projets? Bi»n loin de là. Et il s'en expliquait alors d'une façon retentissant •>. Le 3 décembre, pour du couronnement, dans une réception solennelle du Corps laquelle l'anniversaire assistaient, avec législatif, à Naples de Westphalie, de Saxe et de «'i reines de Hollande et grands dignitaires de L'Empire, Sénat, Conseil d'Etal «lu l'Empereur lequel prononçait disail il Par le rains mes gnages de toire. celui louifs <jui un 1rs à i ... et souve- m'ont donné tant de témoi- nouvel accroissement de de son médiateur, et nation... mes à mettre un terme inquiétudes que L'on cherche e terri- nouvelle preuve de à répandre » C»> paroles Furent reçues dans et dans discours, nation suisse, en joignant La parmi cette bra^ e, «lu grand voulu donner une mon estime ;'i députations les constance de leur amitié, ont acquis La J'ai titres les : alliés acquerront et de Westphalie, traité de Vienne, tous Les rois « Wurtem- des corps judician el un de rois les Talleyrand put écrire Je ne saurais exprimer Le pays avec allé- : à Votr< I \ : ' i NAPOLEON ET LA SUISSE 190 que produit ici le discours de l'Empereuj au Corps législatif. Il a répandu dans toute la Suisse une joie, un enthousiasme général, et entièrement calmé les esprits que le passage des troupes de la division Lagrange avait infiniment alarmés. » l'effet (A Champagny, 10 décembre.) Mais ce n'était pas assez. Quelques jours après discours le impérial, le ministre de l'intérieur, comte de Montalivet, dans la séance d'ouverture du Corps législatif (12 décembre), semblait répondr directement aux réclamations de la Suisse. Dans son Exposé de la situation de l'Empire, au 1 er décembre, après avoir examiné successivement les travaux publics, le commerce, les cultes, etc., il passait à la politique étrangère, et disait de la Suisse « il : Sa Majesté a voulu assurer d'une manière éclatante les avantages de l'Acte de médiation en joignant à ses titres celui de médiateur de la Suisse. aux Suisses que le bonheur sera perdu pour eux le jour où ils toucheront à ce palladium de leur indépendance. Le pont de Bâle a donné des occasions fréquentes aux troupes franC'est assez dire çaises de violer le territoire helvétique. nécessaire pour le passage vient d'ordonner qu'il fût manent à Huningue Il leur était du Rhin. Sa Majesté construit un pont per- (1). » Ainsi, lorsque s'achevait l'année 1809, l'entente (1) Séance du Corps législatif du 12 décembre, sous la présidence de Fontanes. Moniteur du jeudi 14 décembre, n° 348. L'exposé de Montalivet s'y trouve au complet. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND demeurait complète entre le médiateur e1 le 194 pays. Le médiateur rappelait hautemenl l'Acte de 18 ri le pays plaçait on lui toute sa confiance. La paix ouvrait de longue- espérances, riels el les intérêts m n'avaient pas encore trop souffert. L'horizon restait pur, mais venir. les nuages allaient CHAPITRE VI l'ambassade d'auguste de talleyrand II (1810-1812) L'année 1810 vit arriver, pour la seconde fois, Watteville, avoyer de Berne, aux fonctions de Lan- dammann. Les talents qu'il avait montrés dans la conduite des affaires militaires en 1805, et tout récemment, lui avaient attiré dans le pays une légitime popularité. Cette année promettait d'être tranquille, après le qui bruit Napoléon terre, marquer la précédente. maître du continent. L'Angle- venait restait le de atteinte par la défaite de l'Autriche et le désastre de Walcheren, ne luttait plus qu'en Espa- gne, où la guerre se poursuivait lointaine et peu connue. L'Empire touchait à son apogée et l'Empereur épousait une archiduchesse de la maison d'Autriche. A l'occasion de ce mariage, d'Afîry fut envoyé à Paris, avec les compliments de la Confédération. Mais il était encore chargé de traiter quelques questions relatives à la capitulation militaire de LMBA88ADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND 180 Domination d'un colonel général des la i qu'on Suisses partil souhaitail mars de 12 le 193 pour Berihier. D'Afifry accompagné du Fribourg, lieutenant-colonel de Diesbach. heureux accord Cet fui un moment troublé par l'incident Zellweguer. Parmi députés désignés pour siéger les trouvait l< Kii LMi.'r. Dcpui-. fois, conijttait il comme on Schneider demande de M. convenable que affaires <lu notre gouvernement, Talley- donné poursuites, personne le il é 1 même peut n <lr me que le 1 : ne 11 pas -«'lait compromis dans a vint Europe en Suisse et re rende pas... temps de (Au vœux. ne ajout, ni bonté -i lieu s* y député ne « impliquée faire à d< admise me donne donc Vordrt ijesté taire, : Zellweguer, affaire aussi grave, qui Maji sus- Diète la canton d'Appenzell. Le ministre qu'une m'observe l.i sympathies nouveau rendu «le du docteur Schneider, comme député 1/ ses relations vagues Landammann rand écrivit au qui a oligarqi les nos yeux. à Sur- la les parmi de «-t pour l'Autriche l'avaient pect d'Âppenzell, Zellwe- vu plu- haut, l'a Diète, à la au régime de 1803. Toute- rallié s'était il docteur le Landammann i Et de I I demander qw comm nton avait une élection complémen- Hem une réponse qui cant on d'Appenzell andammann, teville répondit nombi I Je prie Vot re Exc< faire une tant d'éclat, si a dans d'aboi 16 mai «1 ur 1 d n as a s 1 e rempli l<>.) prol puis NAPOLEON ET LA SUISSE 194 chargea d'Affry, qui était auprès du ministre. « à de protester Paris, Les droits de la Diète, comme suprême de la Confédération, la souveraineté des Cantons que le médiateur a garantie, serait compromise de la manière la plus fâcheuse. Et qui de nous ne sentirait pas vivement ce coup porté à ce que nous sommes accoutumés de chérir parautorité dessus tout dance. » : l'honneur national et notre indépen- (Landammann du 18 mai.) d'Affry, à D'Affry eut beau s'entremettre. fallut Il obéir. Zellweguer ne parut pas à la Diète de 1810. Elle s'ouvrit à Berne, le 4 juin, au milieu d'une grande affluence, dans laquelle, avec le corps diplo- matique et les autorités locales, figuraient de nombreux étrangers de distinction. Ils profitaient de la paix pour voyager et les journaux signalaient leur passage à Berne, à Lucerne, à Zurich et Suisse commençait à jouir de cette ailleurs. La faveur qui a grandi depuis et contribué à sa prospérité. Dans son discours d'ouverture, le Landammann félicita le pays d'avoir vu sa neutralité respectée pendant la guerre. Et il dit « L'auguste union de l'Empereur : des Français avec une archiduchesse d'Autriche est pour la Suisse, comme pour tout rantie d'une longue tranquillité. Tout le monde » le continent, la ga- Etait-ce bien sûr? ou affectait de le croire. D'autres discours furent prononcés dans le même sens par Secretan (Vaud), Aloïs Reding et l'ancien Landammann Glutz, de Soleure. Glutz dit notam- ment « alors le croyait : L'orage nous environnait. L'empereur Napoléon L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLKYRAND l'éloigner de nos frontières. Ses victoires -nf rame- calme on Europe. L'alli u'il vient de contracter est pour le continent un garant de la paix et, pour nous, celui de notre tranquilnèrent bientôt le lité. » Talleyrand a raison d'écrire Les discours des « : députés à la Diète furent tous dans Os exprimèrent dont la Suisse avait joui meilleur esprit. bonheur le r \<i.- devant assurer la tranquillité La de Suisse La d'affaires Cantons les : paix du continent la et » (1). monnaies, de commer- affaires des marchandises angli ciales, interdiction également à ^occuper du pont de Huningue. eut On a vu que nous manquions d'un pont but Rhin entre Bâle d'emprunter el «•.'lui Strasbourg, de Bâle, devant Huningue. La bête sur territoire de le le canton «le que cause de «lu à demanda Bâle nement du canton de té difficulté La neutralité lu jeter un pont pont «levai! être prise lui à ù la céder terrain nécessaire. Elle y consentit, Maje Le Bâle. Le 17 juin. Napoléon p à et Napoléon helvétique, avait décidé eui| paix presque uniquement Diète qui B'occupa questions la regardèrent L'union nouvelle de L'Empe- el comme reur et depuis l'année précédente. témoignèrent l'attachement de tous Ils ,i unanimement le I tâle, !«• Diète d'autoportion de La 25, et le pour donnei gouv i i l'Empereur des Français une preuve de son ment à concourir à tout e qui peut Lui i m< e 1810 \ I , NAPOLÉON ET LA SUISSE 196 être agréable et désirant acquérir continuation à la accorda le terrain de haute sa demandé au Une convention en bonne un nouveau titre bienveillance lieu dit », du Marquisat. due forme fut signée à Berne le 10 juillet, entre Auguste de Talleyrand et le bourgmestre de Bâle, Sarazin, député par le canton (1). Elle fut approuvée par l'Empereur et ratifiée le 7 août. Mais le pont ne fut pas construit, et et après le siège de 1815, les défenses de ayant été détruites, la petite ville Huningue perdit toute importance. La Diète vaquait paisiblement à ses travaux lors- qu'elle fut attristée par la mort soudaine du comte d'Afïry. Landammann Sa mission terminée, l'ancien quitté Paris le 20 juin. Il avait venait d'arriver à Fribourg, emporté brusquement le 26. Il avait soixante-sept ans. Ce deuil fut ressenti dans tout le lorsqu'il fut On pays. pouvait reprocher à d'Afïry sa condes- cendance pour les volontés impériales, mais par la haute probité de son caractère, la dignité de sa vie, l'attachement qu'il portait à la France où sa famille avait servi avec tant de fidélité, tous les regrets Si (2). sa dernière obtenu que mission n'avait pas eu tout le titre 489. (1) A. E., Voir Moniteur du 13 enfants. Son suisse, fut fils du moins juillet. — aîné, Charles, chef de promu peu elle le avait de colonel général des Suisses (2) t. était digne de - qu'on en attendait, succès il après colonel du 4 e D'Afïry laissait plusieurs bataillon au 3 e régiment . . L'AMBASSADK D'AUGUSTK DE TÂLLETRAND La charge fût reporté sur Berthier. lui fut 197 conférée par un décret impérial du 10 juin. Le prince de Neufchâtel, devenu par surcroît prince de Wagram, était-il l'homme qu'à défaul <lu comte d'Affry, Napoléon eût choisi pour être Landammann permanent de la Suisse? Berthier, dansa vanité, pouvait cru On l'onl pas n'a (1). s'al .1 C'était n'en peul rien savoir d'ailleurs La Hollande moment ou i l< nouvelles venait d'être réunie à l'Empire fran- était menacée du qu'il avail qu'il fallait encore el que la Suisse Talleyrand déclare bruil courait le même sort. combattre à au attribuer, soit entraves que de cri-veaux helvetiqui l«-s (10 juillet 1810), rencontrait persistante difficulté L'histoire el tarder aux conjectur( craintes hantaient - Quelques historiens croire. Le Le voisinage, commerce, porter <le appréhensions ces aux soit soit à régiments les la au complet La Suisse n'avait rien Bembla passer auprès à craindre, mais le danger Les derniers mois d'elle. «le 1810, remplis par les tracasseries du blocus, furent emorr marqués, et d'une façon retentissante, par du cupation Tessin par des troupes italien] (30 octobre), et par l'annexion du Valais à l'Empire (12 novembre). L'occupation 1 projet •> 1 lin 1 y. de faire <ln . de 1 »n Tessin .lit Bert hier, n'était que. depu i qu'une mesure N n nourri "I"' dammunn permanent Ici doublée isni. 'i une erreur, puisque la nomination de Berthier «I NAPOLÉON ET LA SUISSE 198 brusquement par les exigences du blocus continental et destinée à empêcher la contrebande (1). Au contraire, l'annexion du Valais était fiscale, inspirée comme le dernier terme, et inévitable, de la politique suivie par On Napoléon dans ce petit pays. se souvient qu'après avoir fait partie de la République helvétique, en 1798, le Valais était devenu, en 1802, un Etat indépendant sous la garantie des trois Etats voisins. Il n'en restait pas moins troublé, comme auparavant, par la rivalité qui divisait le haut et le bas Valais, et cette agitation était entretenue par le clergé, tout-puissant dans la vallée supérieure du Rhône. Napoléon apportait une attention particulière aux affaires du Valais à cause de la route du Simplon. Il lui semblait que, depuis quelques années, mal en ces affaires allaient de pis et qu'il lui deve- nait nécessaire de prendre la tutelle de la république valaisane comme il avait pris celle de la Confédé- ration helvétique. Le 18 le février, il écrivait à Champagny duc de Cadore, remettez-moi sous traité que j'ai fait avec le : « et qu'il marche yeux les le Valais et qui est relatif à la situation de ce pays. Il paraît qu'il est verné Monsieur très mal. Le ministre répondit, dès le mal gou- » 15 mars, par un rap- port clair et intéressant qui exposait la constitution de ce petit pays et retraçait l'histoire de nos relations avec lui depuis son occupation par le général Turreau. (1) On en verra les détails au chapitre suivant où tcut ce qui est relatif au blocus continental. j'ai rassemblé L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLBYRAND Le gouvernement était représenté par formée de députés élus par dizains. un grand mait, md bailli tiques la > « t t i • pays était constamment troublé la route du Simplon fut négligé. «t telle troupes a Les se charger <l« i Champagny, Le droit de faire passer Valais, d'y avoir Les établissements ''ii magasins nécessaires el L'entretien de el position, concluail puisque Votre Majesté pré- organisme politique, Le Dans une république. L - L'ordre public. d<- simplicité de cel la * | L'assistaient étaienl posés aux diverses parties « La Diète nom- deux conseillers d'Etat. Le présidail aux relations extérieures, poli- deux conseillers d'Etal qui Malgré une Diète, bailli el commerciales de et 199 défense la subsistance à leur pays, ce1 «lu Etal et de ne jouil plus que d'une indépendance nominale. Un tage de souveraineté Bemble conduire le Valais plus grands changements. un gouverne- Il faut Lui ment Ferme, éclairé, protecteur. donner à Lui-même et ne pourra il la bienveillance Nous d'affaires intelligent L Empereur Le rapport avec depuis là-bas, fit !»• actif, et et Lui à de Le L'obtenir que par un ismi, (1). > chargé Derville-Maléchard. venir à Paris pour ministre par- ne peut Be sous les lois de Votre Majesté et avions Il tel Le mettre en fournir tous Les ren- seignements nécessaires. Derville Lui remit, en effet, une note très complète but les principaux personnages du pays, Leur conduite, leurs dispositions imii ird, \ \' liais et l . etc. VaU la situation C'étaient, Rapport du pays, t. IV particulièrement: le NAPOLÉON ET LA SUISSE 200 grand de Sepibus; bailli, le président de la Diète, comme Stockalper; quelques notables Rivaz, ancien préfet du ancien grand bailli canton l'Helvétique; sous de ; ancien préfet sous Turreau Preux, esprit « Augustini, ; jurisconsulte, Pittiet, enfin l'évêque de Sion, modéré, mais faux, qui tremble devant un chapitre imbu des plus pernicieuses doctrines, et qui a, par devant un clergé séditieux et compromis plusieurs fois publique et l'autorité du gouverne- sa fausseté et sa faiblesse, la tranquillité ment. » La réunion semblait L'Empereur « décidée, dès la fin de juillet. écrivait le 25 à Champ agny : Préparez un rapport dans lequel vous retra- du cerez la mauvaise organisation donné qui a à sa conduite équivoque pendant la ridicules prétentions du haut Valais lieu guerre, Valais, les qui veut subjuguer le bas, et se du pays, parce que le rendre souverain bas Valais est plus riche et plus éclairé... Faites connaître que les dispositions que faites j'ai étaient surtout dante, et plon. Etc. afin )> Mais cet dans le Valais, l'année dernière, pour que la Suisse restât indépende m' assurer le passage du Sim- (Correspondance, homme t. XX.) extraordinaire ne laissait rien au hasard. Il agissait avec la même méthode et avec le même soin qu'en 1802. Il manda à Paris une petite consulte valaisane, comme il y avait appelé 15 des août. auxquelles députés Elle était s'était helvétiques. Elle composée de six joint l'évêque, et arriva le personnes, l'Empereur > L'AMBASSADE D'AUGUSTK DE TALLETRAMD l'aboucha avec SOI sénateur Rœderer, assisté d'un le conseiller d'Etat et d'un maître des requêt On débat pays lii que et d'autre ceux de l'Empire, dans et royaume l de part les Valais ne trouverait de repos L< préparé fut tainebleau, te de et c'est ainsi impérial, rendu a Fon- novembre L2 Le décret Valais, réuni a L'Empire, délég et que dans sa réunion avec L'Empire, que relations ses On persuada aux d'Italie. du intérêts 1»' qui 1810, féli< du faisait département du Sim- plon. général de division César Berthier, frère du I. prince de Neufchâtel, était désigné depuis plusieurs pour aines prendre possession qualité de commissaire général. 1 1 < • un corps de h ii t < environ Piémont. lu c 11 effectif cet 1 500 hommes, mit à sa dis- imposant, et dépôts 11 noveml y lut reçu avec joie. accueillie tut venus de tin le en pays, 200 Portugais, 1 entra dan- Sion, réunion du pays I On du par d< et - des banquets, a Sion, a Brigue, à Martigny ail- «-t l.'lli Il à Paris pereur t • envoyée L'Empour porter au pied du trône de Uni, au aorn de Bes fidèles sujets du \ alais décidé qu'un»' députation serait lut S. \1. ''t leur «If gouvernement, L'hommi mission respectueuse joindre y tous l< eux. et t 1 1-. - -i et de profond dévouement L'expression de bienfaits Leur sou- Leur reconnaissance que Sa Maj< 9té a la ai '-ut rée en |" issession du »« • ur répandus sur bienveillance précieuse qui pour j et \ alai .i - ai NAPOLEON ET LA SUISSE 202 comment naquit département du Simplon, qui n'était pas d'ailleurs destiné à une longue existence. Sa naissance fut officiellement annoncée au Landammann par une lettre du comte de Talleyrand, et le Landammann en fit part aux Cantons dans une circulaire du 17 novembre (1). Voilà L'événement surprit En blesser. fait, le pour la Confédération sans la Valais ne lui appartenait pas; pas atteinte. elle n'était le Il Tessin. L'occupation le même n'en fut pas de du Tessin enle- lui vait ces bailliages italiens qui lui étaient rattachés depuis était le début du seizième inattendu. fut Il Le coup siècle (1512). profondément ressenti. Il eut de fâcheuses conséquences. Jusqu'alors, en dépit de nuages passagers, l'ac- cord s'était maintenu dans de Napo- les relations léon avec la Suisse. Cet accord fut rompu. rence, il comme un minations, blocus. En elle se du Tessin pesa compliqua des souffrances du 1813, elle contribua au divorce. fut l'effet l'occupation, Talleyrand « fond, l'affaire appa- malaise. Elle souleva d'incessantes récri- Aussi bien, main de Au subsista. En le immédiat. Dès Landammann le lende- écrivait à : Monsieur le comte, un corps de troupes ita- (1) Le nouveau département ne comptait que 126 000 habitants. avait pour chef-lieu Sion pour arrondissements Brigue et SaintMaurice. Il faisait partie de la 7 e division militaire (Grenoble). Après l'administration provisoire de César Berthier, il eut pour préfet Derville-Maléchard, remplacé en 1813 par le comte de Rambuteau. En 1814, il nous échappa. En 1815, il forma un des trois nouveaux cantons de la Confédération. Il ; L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND tiennes — in... Burprise, la 1 précieux |>lii> des va Votre à et <lu la <l<m- répandri se aux Cantons pour dire rassurer? L'affection de Sa le canton consternation la que puis-je e1 territoire le <lu vain d'exprimer . Suisse, sur ville mon âme est saisie. moment l'alarme <lniii 1 principale J'essayerais en Excellence leur octobre 3i le Lugano, bum l entré est Majesti J'ose biens. les pour eux est encore dire le mieux mérité. Mais des mesures de rigueur aussi imprévues altèrenl la confiance, et jettenl dans les iir. -prits riricjuiétufl»» et (Du «I» •-• --| KtC. 1»- • •• 3 novembre.) 11 revinl à la à combattre raisons qu'on les (tour justifier la dans charge, une pu alléguer aurait mesure. Et, oe qui destinée note étail plus _ convoquer une Diète extraordinaire pour la saisir de la question. L'ambassadeur parvint à l'en dissuader. Craignant Réchauffement des voulait il esprits, écrit pas ne la réunir avant de Sa Majesl Mais l'agit at ficultés finit cette ion Talleyrand, fortement je l'engageai à une réponse d'avoir reçu é réponse causée par n'arriva i pas, affaire et et et te soulevées par l'application «lu c'est sur sur les <lit- blocus <ju»' l'année L810. L8H apporta au canton de Soleure la prérogative <l«' fournir le Landammann, Ce fut L'année 1 Iniii (ii Muni de W art cnfi I . NAPOLÉON ET LA SUISSE 204 Grimm d'une des premières familles du était Homme canton. infiniment estimable, et d'une droiture parfaite, mais d'un caractère timide, il se sentait gêné par ses hautes fonctions. D'autant plus que le parti « un faisait bernois comme dit Talleyrand, lui grief d'avoir pris la place Landammann, qu'on Glutz, l'ancien aux », de l'avoyer espérait revoir affaires. Ce fut en vain que notre ministre s'était flatté de tenir Grimm en lisière (1). Le brave homme se laissa circonvenir par Berne et Zurich, et absorber, en quelque sorte, par l'affaire du Tessin. Aucun Landammann n'a, plus souvent que lui, à écrit que Napoléon. Mais ses lettres ne poussaient même la note, plaintive et larmoyante. Elles n'étaient pas faites pour attendrir Napoléon. Dès le faire part 4 janvier, « lui pour écrivait de son entrée en fonctions. Et écrivait encore disait Grimm le 5, pour l'entretenir du Tessin. il Il lui lui lui : Sire, je trouve, en entrant en charge, les Gan- tons dans l'inquiétude et la douleur, à cause du (1) « J'ai cru pouvoir profiter de l'embarras où il est pour le mettre entièrement dans la dépendance de l'ambassadeur de France, et empêcher qu'étant neuf dans les affaires, il ne se laissât diriger par M. Mousson, qui, lui-même, pourrait être influencé par MM. les Landammanns de Berne, de Zurich ou par leur parti... « J'ai donc dit à M. Grimm que, dans la place qu'iL-sallait occuper, son principal objet devait être de ne jamais s'écarterde l'Acte de médiation, de l'acte fédéral, ni du traité d'alliance avec la France; que, pour le bonheur de la Suisse, je lui demandais de ne jamais prendre de parti, ni de faire la plus petite démarche, sans m'en avoir prévenu auparavant. Etc. » (Au ministre. Du 11 décembre. A. E., t. 490.) E/AMBA88ADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND silence de Votre Maj< sté impériale et royale sur les demandes qui lui ont décesseur. Deux m eu point n'a troupes qui toiri - I. factures mais, voir rappeler produits par son de partie terri- gêne des manu- la du commerce ont reçu du soulagement égard cet encore, points plusieurs une occupent pré- Suis la et i de satisfaction la maux et à sont moB par été adressées Suis la des tiels sur Uicite dispositions : favo- rables. Votre Majesté impériale Si « quelque prix voir .1 dévouemenl ii"t et Confédération tranquille la prend Elle si plaisir et noti à et précédents bienfaits ses si : nu''' - r royale attache et nous ont donné des droits néreuse affection, Elle daignera enfin exaucer _ nos prières. Etc. » En même temps, comme Watteville, Grimm parde lait convoquer une mandée par ncore 1 c< plique judicieusement La S 1 puisse il i\ me semble des petits mieux I éviter M l lis •. ls que, dans des Lai les qu'une Pourquoi mais désolée, qu'une 1 Il ? rdi- il mauvaise (Du 23 tn\ ier.) aux antons de Zuri< tête M énii nts moments où meinde, ell >iète incom malheureux, es1 d'Uri. Talley- et idée. te de grands oir Cantons quelquefois t de- au minisl inquiet ' ranquille. Je ne crois p naire extraordinaire, cantons de Zurich les combattit rand Diète le p iiple vaut toujours qu'il ne poui faut tuf- j i li et d'I 11 1 B*en joi« NAPOLÉON ET LA SUISSE 206 gnirent quelques autres La ris. : Schwitz, Appenzell, Gla- Diète devint inévitable. Grimm cherchait à gagner du temps, pour con- naître les intentions Le 28 Tessin. lettre qu'il de l'Empereur au sujet du janvier, il lui adressa une nouvelle porter par son neveu, fit le colonel de Sury. A Sa « « Mon « Majesté Impériale et Royale. Sire, devoir et les instances des Gantons confé- dérés m'obligent à faire encore une démarche pour toucher le cœur de Votre Majesté et désarmer des rigueurs que la Suisse ne peut expliquer et qu'elle souffre sans les avoir méritées. « La cause de notre sollicitude croissante, de notre vive et profonde douleur, c'est l'occupation militaire du canton du Tessin. C'est aussi l'objet des instances respectueuses que je me permets encore d'adresser à Votre Majesté Impériale et Royale. Il rappelle annonce encore la détresse qu'il se voit réduit à la commerciale » et convocation d'une Diète extraordinaire. « Je conjure Votre Majesté Impériale et Royale de m'épargner la douleur de déclarer aux Cantons que ma voix n'a pu arriver jusqu'à leur Médiateur que toutes mes instances respectueuses ont été inutiles. Daignez, Sire, prévenir qu'une Diète ne se rassemble sous d'aussi tristes auspices pour déplorer l'insuffisance des soins de son premier magistrat, la et position nouvelle d'un de ses cantons et le malheur L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND de Puissance à l'ombre de niir nom au fois, Sire, ma de vos bontés dont e1 laquelle aimail elle se à heureuse et tranquille. Encore une « même Suisse entière qui parall oubliée par la La 207 de Votre Grandeur patrie est, depuis huit ans, monument remarquable, n'abandonnez un peuple fidèle daignez et pas un donner un gage de lui du confiance et d'affection en retirant vos troupes Ti ssin... » Sans s'émouvoir autrement, Napoléon au colonel de Sury Monsieur « la lel suivante tre Landammann. le je fit remettre : trouve dans sentiments que vous m'exprimez, en arrivanl première magistrature de positions et même le bon la dis- animé vos qui ont esprit à mêmes Suisse, les la les prédécesseurs. La Confédération obtiendra toujours mêmes sentiments de moi les Elle sous a, les jouir par l'efîorl paix intérieure -i le Sur désire qu'elle continue d'en .!«' de vos soins. Le maintien de esl un dépôt qui vous les < (( sa sainte et tirrcsjntllihuh lomme on uijel est confié la el il I" voit, i . I . une note Landammann, \ \ 5 I Napo février. .) du Tessin, pas un ne le pays, le >i . \u ministère Landammann. Dans Talleyrand, Champagne ôcrivail plus à le digne garde. le de ses intentions sur n'était gin Beronl toujours chers. monsieur ce, je prie Dieu, vous ad en me intérêts \u palais des Tuileries, M"'. d'amitié. plus grand bien que puisse attendre de vous un peuple don! qu'il el administrations précédentes, con- servé sa tranquillité. 1 d'intérêt avancéque le : NAPOLEON ET LA SUISSE 208 L'Empereur s'explique peu sur l'occupation du Tessin. Cependant, j'ai pu juger que Sa Majesté « regardait cette affaire comme devant être l'objet d'une négociation et que l'évacuation du pays ne pourrait avoir lieu qu'autant que la Suisse donnerait des garanties suffisantes pour prévenir abus qui ont mis le gouvernement cas d'y envoyer quelques troupes. me le retour des dans italien le exprimé à peu près dans ce sens à M. de Maillardoz. Vous pouvez tenir le même langage, mais d'une manière vague, générale, qui n'ait aucun caractère officiel. Il n'y a jamais d'inconvénient à répondre aux questions qui vous sont confiées ?) que vous ne connaissez pas les « Je suis ( intentions de l'Empereur. t. » (Du 9 février. A. E. } 490.) Sur ces entrefaites, eut Rome lieu la naissance du roi de mars 1811). La nouvelle en fut apportée à Berne par un courrier extraordinaire qui arriva le 24, et (20 l'ambassadeur la communiqua aussitôt au Landammann. et ailleurs Elle fut accueillie à Berne, à Soleure par des salves d'artillerie, des messes d'ac- tions de grâces, des discours et des fêtes où débordait une allégresse plus bruyante sans doute que sincère. Le bon Grimm ne manqua pas cette occasion d'envoyer de sa prose au médiateur. Il lui écrivit, le 2 avril « : Sire, à qui signale et Royale, besoin de chaque époque de le la gloire et de règne de Votre Confédération Vous présenter ses bonheur Majesté Impériale suisse éprouve félicitations le avec L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLKTRAND 209 l'hommage de son dévouement eî de son respect... « Les Cantons suisses partagenl l'allégres e de Votre Majesté. de victoire la grand»- cette faction, voient, avec Ils durée même Paris sanction la Puissiez-vous, de voir Sire, cet . 1 1 1 sa i_r u de ses vertus foirmif féliciter lui- nom s'enorgueillira du de son p Te. Etc. décidé qu'une députation irail porter lui Il vous et œuviv Impériale, espérances réalisées dans vos enfant, nature la de sa stabilité. eî toutes dynastie du génie, recevoir désormais des e1 immuables de lois plus vive satis- la félicitations les du souhaits les eî pa wùndschunâ? s Gesandschaft.) EUe composée de Reinhard, de Michel von Rue {Begliïcks avec Muller-Friedberg, coi secrétaire. comme l'image le sentait l'aristocratie e1 de fidèle eî du pays. Reinhard en repré- commerciale; Michel von Flue, d'Unterwalden, l'oligarchie les était Besenval de l'expression Elle était même Muller-Friedberg chevalier .1 e1 i l< Cantons; petits s doctrines unitaires démo- et orat iques. Quant au chevalier de Besenval, de Soleure, il Il représentait le canton directeur. crivait Talleyrand, d'une France, C'est en avoir de l'esprit Besenval, de aurait rit uel néral a I des Sui d< à qu'il était v I homme lesen> al, Paris, de qui ous Louis Mémoires si la connue famille qui passe pour du talent. Son marié est d» ancienne un jeune et pu ajouter baron très <»ù il baron !< frère, réside. Il famille de ce spi.-i\ ait \VI. intéressants et é et c< ilonel qui nous pour l'his- NAPOLÉON ET LA SUISSE 210 toire de la Cour, à la veille de la La députation Révolution (1). n'avait pas d'autres instructions. C'est la Diète extraordinaire qui lui en donna. qui se réunit Celle-ci, semaine. Elle le 17 avril, ne siégea qu'une tomba unanimement d'accord sur deux points suivants, à savoir 1° qu'on adresserait à l'Empereur des représentations respectueuses au sujet du Tessin et de l'évacuation du pays; 2° qu'on prendrait toutes les mesures qu'il pourrait demander pour combattre la contrebande qui s'exerçait par les débouchés des Alpes et par le Tessin. Reinhard fut officiellement chargé les : de débattre auprès de l'Empereur, avec la ques- du Tessin, celle des intérêts commerciaux du pays, et, pour cette mission particulière, il reçut tion le titre et les pouvoirs d'envoyé extraordinaire de la Confédération (23 avril). La Diète annuelle ne s'en réunit pas moins à Soleure, le 3 juin. Les sentiments qui avaient fermenté pendant ces derniers mois ne pouvaient manquer de s'y faire jour. Aussi, les discours laissèrent-ils percer quelque mécontentement. Par exemple, celui du député de Zug, Sidler, était destiné à faire un sin- gulier tapage. Il était anodin pourtant. Et le comte Auguste n'y avait pas vu tout ce qu'allait y découvrir son maître. (1) Sur d'ailleurs le baron de Besenval et ses Mémoires, peu respectueux pour l'ancienne monarchie, voir un article de Sainte- Beuve, Lundis. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND Notre ministre de disait, I séance d'ouverture la Le- députés des petits Cantons ont « iM : parlé des que l'on devail faire pour sauver le Tessin. de Zug, M. Sidler, jeune homme qui sort de efforts ni L'académie de Gœttingue, (sic) cours, d'un ton d'écolier qui a teurs prêti courage députés nos ancêtres. ous, tous pour un. doit être toujours et specta- que nous allons important de rappeler est 1 en devise la ({tins un moment OÙ voyons une partie de notre, territoire occupée, des troupes étrangères. « quelque « sacrifices nous pur Notn canton est petit, mais petit qu'il soit, il est prêt à faire tous les que pourraient exiger l'indépendance, liberté et L'intégralité de la la irgie, Un pour surtout Suisses, dis- : l'union de le des « qu'il r les dans son cire les l'ail à l'occasion du sermenl C'est « « embarrassé e1 a dit, commune patrie... » Le député de Schwitz, M. de Reding, a parlé avec ménagement, mais avec assez de force, de « CUpat ion du Tessin. <( • Le député d'Argovie (Feltzer), an des orateurs le la « I >iète les plus disl ingués, a C'est oiee avec quand une p : sentiments de crainte et d'espé- que j'élève aujourd'hui ma voix dans cette nceinte. i «les «lit ni Comment ne craindrions nous pas, d'événements mémorables qui sous nos yeux nous prouvent à chaque foule humaines? Comquand nous voyons « instant L'instabilité des choses » ment ne craindrions nous pas, i «les i not ne terril oire troupes étrangères ?... ooouper une partie de NAPOLEON ET LA SUISSE 212 « Le député de Saint-Gall, après avoir parlé, d'une manière très mesurée, de la position du Tes- un tableau très étendu des conséquences funestes que pouvait amener la gêne du commerce... « Le député du Tessin a fait un discours modéré sin, a fait et touchant... MM. de Lucerne ont Landammanns les fait de Berne et des phrases sans rien dire. M. Grimm, le Landammann actuel, avait ouvert la séance par un discours dans lequel il a retracé les époques mémorables de l'histoire de la Suisse. Il a fait sentir et la tous les bienfaits de l'Acte de médiation reconnaissance que la Confédération doit à Sa Majesté... » Tous les députés avaient fait allusion à l'occupation du Tessin. Pourquoi pas? N'était-ce pas l'évé- nement qui touchait le allusions, n'empêchaient pas la d'ailleurs, Notre ministre des sentiments. même, plus la Confédération? Ces fidélité constatait lui- le pour conclure « Je dois dire que, dans les discours mêmes où l'on pouvait remarquer un peu de mécontentement, il y a toujours eu quelques phrases où chaque député a manifesté l'attachement de son canton à la Constitution actuelle, et combien la Suisse était heureuse que le génie tutélaire de l'Empereur l'ait car il ajoutait, tirée de l'abîme où elle était (Au ministre. De Soleure, (1) A. E.,t. 491. du discours de le prête à s'engloutir. 3 juin) » (1). envoie d'ailleurs le texte complet et traduit Ce discours n'est pas aussi sévère qu'il le contient tout comme les autres l'éloge du Média- Sidler. laisse entendre, et teur. — : Il L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRANI) y avait quelque chose de changé sentiments de la Suisse. L'ambassadeur ne Malgré tout, dans les pouvait s'en après « 213 il taire, car écrivait quelques jours il : On ... ne peut se P attachement des cacher, le Suisses à la France s'est refroidi par les malheurs ou «•I inquiétudes qu'ils les ont éprouvés, pendanl depuis cet hiver, et que leur imagination exagère d'autant plus que, depuis leur nouvelle Constitution, avaient joui d'un bonheur sans nuag ils L'incertitude où ils sont depuis sept mois sur du Tessin aliène plus sui.l mandai à Mgr que les esprits, ainsi le je le duc de Cadore, en date du 18 mars, que n'avait pu le faire la prise du territoire qui convenait à Sa Majesté. Les affaires d'Espagne, que les que l'on Suisses voient à leur manière, les répand dans le à rappellent ils époques mémorables, contribuent réveiller en eux l'amour (Tune indépen- chaque instant infiniment bruits pays d'une guerre prochaine Russie, leur histoire donl la c le à les dance absolue. a Quoique l'Acte de médiation soil strictement uté ''ii Suisse, que La Constitution y soit obsersur dans M'nt Il u il' Li l;i lii ( tous politique points, je . fais lions, ce n'est circonstances craindre de la cL s en disant à il est aisé de remarquer des gouvernements qui Confédéral ion leiiniiiiui Si les Votre compo- changements importants,.. : Excellence boutes pas que je pense qu'il présentes, la > moindre conduite des Suisses. Mais ces ait, chose je ré- dans à crois 4 NAPOLÉON ET LA SUISSE ï> 1 mon de devoir de l'instruire exactement de ce qui se passe. On » (Au même. Du 15 juin.) ne s'étonne pas que aient trahi ce refroidissement, Auguste. Ce qui étonne, de la Diète les discours comme dit le c'est la colère comte qu'en res- sentit Napoléon. Elle éclata dans l'audience de congé qu'il accorda aux députés au palais de Saint- suisses, le 27 juin, Cloud. Champagny écrivait « Monsieur le comte, à l'ambassadeur, roi le féliciter de Rome. Majesté mées à la Diète MM. les députés suisses, sur la naissance de S. M. le entretien particulier, Sa cet s'est plainte celui de Que Aucun Dans : M. l'Empereur a accordé S. leur audience de congé à chargés de le 1 er juillet des violentes opinions expri- par quelques députés, surtout par Zug. Etc. » qu'avait dit l'Empereur? s'était-il passé, et texte français ne nous renseigne à cet égard, puisque l'entretien fut « particulier demander à ceux qui subirent cette ». Il faut le algarade, à Reinhard, par exemple, et à la relation qu'il en a rapportée. Après s'être plaint des discours prononcés dans Napoléon aurait présenté l'occupation du Tessin comme nécessaire aux intérêts de sa politique. Puis, passant une fois de plus à la ques- la Diète, tion des régiments, il aurait trouvé intolérable de voir des Suisses rester encore à la solde de l'Angleterre. Après quoi, revenant aux « violentes opinions » L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALL1 VKAND de la Diète, il aurait déclaré Quand même hommes Au « On m'a « jeté le gant. j'aurais la guerre avec la Russie et avec l'Autriche, 60 000 : -15 me il 50 000 à encore resterait à lancer sur la Suisse. contraire, les Suisses devraient être contents A de moi. l'égard du Tessin, je n'ai pas employé La Ce ne fut qu'une négociation de puissance puissance. Maintenant, on m'envoie un négocia- force à (?). en teur, et, même dans tions de guerre me temps, on la Diète. Je ne suis meur à écouter M. Reinhard. de. ne pas occuper Il pas d'hu- m'était impossible Tessin; mais on m'a provoqué, l'abandonnais, j'aurais je si et, le Lance des déclara- de céder à la l'air fort' se 11 jseSj jour, a calma pourtant. mais finit il Il par cette phrase énorme minuit peut-être, (Eines aexion. du- wiirde ich assura qu'il aimait Tages, Les Un « : je puis signer votre um Mitternacht, an- vielleicht, Einverleidung unterzeicknen) (1). » Rien, d'ailleurs, de cette irritation ae transpirail dans Lettre La après, de remerciements que, deux jours adressai! au il Landammann. 11 se plaisait à contrasta « .1 Monsieur le vos félicitations sur tonnellemenl La je suis très sensible naissance «lu roi de Rome, heureux d'un événement sujets, je Le regarde aussi plus durable entre lien i r;. 119) et H SU, p| La me <jui prévoir un Long avenir de prospérité pour i.tit l>. Landammann, i comme La garantie d'un France al Les n M' d'après des documenta puisés aux i: Suis I Zurich. NAPOLÉON ET LA SUISSE 246 désire qu'ils n'oublient jamais les intérêts je les rapprochent d'elle et l'affection toujours montrée. Sur ce, A Saint-Cïoud, Les éclats de Diète. la Napoléon. » 29 juin. la colère impériale rententirent la Confédération. à Berne dès le je leur ai etc. « « que le 1 Le chevalier de Besenval, er Celle-ci qui juillet, en fut dans arrivé en apporta la nouvelle à consternée « », comme Talleyrand. l'écrit a apporté à M. « Il le de l'audience de congé eue de Sa Majesté. La Landammann un rapport que MM. les députés ont Diète est dans la consterna- envoyé des courriers dans toutes les directions. On dit qu'elle va prendre des mesures pour remplir les désirs de Sa Majesté. » tion. Elle a aussitôt (A propos des Suisses à la solde de l'Angleterre.) En attendant, elle exprima ses regrets dans une lettre à l'Empereur qu'on voudrait un peu plus ferme, et un peu plus digne. Après tout, ces braves gens étaient maîtres chez eux. « « Sire, Ce que Votre Majesté Impériale déclaré aux députés, suisses à l'audience vient de nous être fidèlement rendu. Royale a et du 27 La juin Diète en ressent une douleur profonde. « Si notre conscience, si saient, Votre justice nous accu- nous en appellerions à votre générosité; L'AMBASSAbi; D'AUGUSTE DE nous TALLEYRAND ilT pourrions avec d'autant plus de confiance le que Votre Majesté a mêlé aux expressions de son déplaisir des témoignai:' (S de bienveillance dignes de boute notre gratitude. Mais les torts qui lui La Diète n'a pas tous Boni imputés. Jamais, oublié voire puissance, vos bienfaits, qu'elle vous mœurs histoire, Fédérale, La à el elle n'a respecl le tanl de titres... Nous célébrons l'ouverture de qos Diètes « Les <!<>ii Sir»', sentiments Les selon nos ancêtres. Les souvenirs de notre <!<• quelques <l« i L'union réflexions sur de L'amitié <-t la situation de patrie se présentent avec une grande diversité de Langage, de pensée de talent dans <'t discours 1.'» un malentendu on1 pu ls faire prendre Le change sur Le sens de discours. Sire, la majesté de Votre nom, comme Une des députés. de celle erreur, Votre couronne, restera toujours intacte dans nos assemblées, tons, raienl el Les représentants des Can- dans 1»' sentimenl de Leurs devoirs, s'élèveavec indignation contre L'orateur < imprudenl pour oser troubler une mmémoral ion de a Des vœux pour le a !»• notre auguste rieure, Le lf Les respect, étaient la canton du Tessin ont prouvé Suisses prennent au sort de la confiance eux-mêmes un hommage rendu allié, a maintien .»i V V.cte de médial ion. Mais ces vœux, dictés par Leurs Frères. el que intérêl vil' qui Fête «le qui nous devons La paii inté- notre indépendance notre et nstil ut ion... \ ri oilà oe Loyauté. que nous pou\ ons déclai er ave< Que Votre Majesté daigne \ érité agréer notre NAPOLEON ET LA SUISSE 2J8 justification et conserver à la Suisse sa haute bien- veillance. Nous sommes dans « les sentiments du plus profond respect, de Votre Majesté Impériale et humbles et très obéissants serviteurs, fidèles alliés et bons amis. « Le Landammann et les députés des Cantons à Royale, les très la Diète générale de la Suisse, et en leur « « Le Landammann de Henri a : la Suisse, Grimm de Wartenfels. Le Chancelier de « « nom Soleure, le 8 juillet 1811. la Confédération, Mousson (1). » Après cette vive émotion, la Diète se remit au travail. Elle accorda à Napoléon ce qu'il demandait contre les Suisses restés à la solde de l'Angleterre, et se sépara le 20 juillet. Elle avait décidé de se réunir encore, et se réunit, en effet, le 12 septembre. Cette session supplémen- pour objet de négocier avec le royaume au sujet du Tessin, et de préparer une taire avait d'Italie nouvelle capitulation militaire, destinée à remplacer de septembre 1803. celle Mais le royaume d'Italie, c'était encore l'Empereur. Sur la question du Tessin, il demeurait intraitable. Il avait laissé espérer qu'elle se ramènerait à une délimitation de frontières. Mais, en fait de (1) A. E., t. 491. L'AMBASSADE D'AUGUSTK frontières, il tenait à TALLETRAND K I) les débouchés des fut plus maniable. garder Al}- Sur Il l.i seconde question, s'agissait il de réduire à trois nombre des le batail- chacun des régiments capil niés, et <!<' 16000 12 000 hommes l'effectif des quatre régiments. à En dépit de tous les efforts, qu'on recourut aux primes d'engagements ou aux menaces de conscriplons de tion, recrutement tardait toujours, le avait accepté en établir lait du au-dessous restait le et convenu. chiffre l'effectif Napoléon principe d'une transaction. fal- Il les détails. Le projet d'une nouvelle capitulation fut élaboré par une commission que nomma la Diète. Elle était composée de Conrad Escher, de Zurich, de Hde Glaris, de Rûti, de Saint-Gall, de Henry Pidou, de \ .nid, et présidée par Watteville. Notre Badeur transmettait par commission. la le duc de à Pari- les A Paris, ils Feitre, ministre préparés articles examinés étaient de la amb guerre, qui les adoptait ou soumettait des changements. Quand ce travail préparatoire fut achevé, Maret, qui avait remplacé Champagny l'Em- adi (1), eur un rapport sur l'ensemble du projet, qui signé le 28 mars avaient occupé la 1812. fut stipulations militaires I correspondance des deux demi mois de 1811. (l) Champagny, m • r aus projeta pour avoir refusé de lui-mêmi allail éder un ion ambassadeur i ontro i I i la lact* I» . I8t1) \ NAPOLEON ET LA SUISSE 220 * * Avec Tannée 1812, canton de Bâle devint le directeur. André Merian, Landammann de 1806, avait paru destiné à remplir une seconde fois ces fonctions. Dans l'administration du canton, comme dans celle de la Confédération, Il s'était signalé il est vrai qu'il n'aimait par ses talents. pas la Révolution et que Napoléon le regardait comme un adversaire. Il mourut dans les premiers mois de 1811. Le Grand comme Conseil le remplaça, premier bourgmestre, par Ryhner, qui n'avait pas la faveur de Talleyrand. « M. Ryhner s'est montré trop partisan de la Révolution pour que ce choix plaise générale- ment », écrivait notre ambassadeur. Ryhner n'ac- cepta pas. Talleyrand redoutait l'élection de Pierre Ochs, « très méprisé », suivant lui, et qu'il aurait piquant de voir reprendre, comme Landammann, ses anciennes relations avec Bonaparte. Mais les voix se reportèrent sur Pierre Burckhardt, été ancien premier bourgmestre, « homme très estimé ». Et Talleyrand se montra satisfait. Les premiers mois de 1812 furent attristés par l'arrêt du travail, le dépérissement du commerce, et la cherté croissante de la vie. L'active cité de Bâle, si bien placée pour plus que toute autre le commerce, du malaise se ressentait général. Burckhardt, en entrant en charge, avait envoyé au Médiateur la lettre d'usage, à laquelle Napoléon L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND répondit par les compliments habituels, le 221 3 avril. n'y touchait, naturellement, aucune des ques- Il tions qui agitaient la Confédération. A l'exemple de Grimm, Le I .andammann crut pou- une nouvelle lettre 27 avril, e1 dans une autre voir exprimer ses plaintes dans adressée à l'Empereur, même lettre adressée le Après avoir rappelé T ->in, La « ajoutait il 1»' à jour à l'ambassadeur. l'Empereur l'occupation du : Suisse s'était flattée qu'une décision favo- rable pourrait coïncider avec Daignez, Sire, taire. réali<« t- capitulation mili- la cette espérance; dai- accorder à nos supplications ce bienfait qui z preuve la it Votre Majesté, titude plus éclatante des la el pour un sujel En même temps, d'allégresse. et la Suisse bontés de il de gra- deman- dai un adoucissement au blocus, e1 l'adoption des mesures qu'il suggérait dans sa lettre à L'ambas deur. Il !!• à dam Bêle, le b r tribut de Merian, but el Landammann Diète à il la consacra un juste mémoire du comte d'Affry accorda au Médiateur Mais ceux des députés, politique, la la juin. de regrets oui umés. jeur. \ïr< onjonctures que s'ouvrit discours du I. et pas plus heureux que son l'ut t portèrent I les él< rès réseï avec ensemble sur la économique du pays. Il- signalèrent les progrès du chômage, la détresse des ouvriers, l'appauvrissement général. F( Itier, le député d \igo\ ie, détresse 1 dont la parole était si écoutée, essaya de i NAPOLEON ET LA SUISSE 222 Après avoir constaté, comme ses coldélabrement du pays, il termina par cette les courages. lègues, le belle péroraison : Pour supporter avec courage ces malheurs du moment, il suffît de jeter un coup d'œil autour de nous, de juger les grands événements qui se sont « passés depuis quelques années, de pressentir ceux qui se préparent, et que l'imagination ne peut concevoir. De même qu'à chêne centenaire, dont l'approche de l'hiver, un le tronc est encore vert, se dépouille de ses feuilles qui renaissent temps de même, ; par au prin- l'industrie de la Suisse, paralysée circonstances actuelles, ressuscitera dans les des temps plus heureux. Espérons tout de l'avenir. La Diète s'occupa de la nouvelle capitulation militaire, qui fut approuvée par des dix-neuf cantons du » Tessin. En (1). son nom, le le vote unanime Elle s'inquiétait toujours Landammann demanda encore à Napoléon l'évacuation du pays (25 juin). au moment de notre réunion en Diète ordinaire, nous avons porté nos regards avec le plus vif intérêt sur le canton du Tessin, dont l'occupaSire, « tion dure encore. Pénétrés des sentiments de l'amitié et de l'union fédérales, nous devons aujourd'hui, comme représentants de la nation suisse, présenter à Votre Majesté, avec le plus profond respect, mais aussi avec les plus vives instances, le vœu unanime de nos commettants. L'occupation du Tessin ne l'empêchait pas de participer à Il y était représenté par deux députés. Ceux de 1812 étaient Rusconi et Caglioni. (1) la Diète. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAM) L'adhésion franche « tème continental, La au système Loyale de la Suisse e1 consolidation de oe tout autour de nos frontières, ne pourraient-elles pas, Sire, disposer Votre Majesté à faire cesser mesure qui rattache se une aux premiers développe- ments d'un plan consommé aujourd'hui? Ne pourraient-elles pas engager Votre Majesté à rétablir le Tessi/i dans 1rs relations indépendantes que la médiation lui assure et à confier a le la vigilance de nos établissements de frontières? Ce nouveau bienpénétrerait nos coeurs de fait, Sire, titude, el Majesté Votre si la plus vive gra- Impériale juge que quelque arrangement ultérieur saire à ce l'an dernier Majesté le Bujet, par la oé aomi soil commissaires déjà Les Royale et Diète Boni prêts, dès que Votre li donnera, à entrer en négociation a ministre de France qui réside auprèsde dous. El (A. 492.) E., t. Cette Lettre envoyée Le 2 juillet, ai kte note de L'ambassadeur : c M. Le Landammann Lui-même «liez moi me L'apporter, e1 me u peindre L'importance que h Suisse attache à l'évafut OUal ion de ce canton. \o u\ était et Loin. » prières inutile-. Aussi bien, A men avec cette la date, il venait Grande Vrmée, puni' midable de ses entreprises contre elini.it i ment et la de la L'Empereur franchir la plus Le for- distance, le fortune. débuta en furent heureux. d'ailleurs, poussé jusqu'à On apprit, vague- marche en avant avait Moscou, et que la victoire nous que la NAPOLEON ET LA SUISSE 224 avait ouvert la ville sainte. La Confédération s'in- téressait d'autant plus à cette lointaine aventure que les régiments suisses y prenaient part, et que, pour la première fois, ils étaient réunis tous les quatre dans nos rangs. Vers la fin d'octobre, de mauvais bruits cou- On rurent. traite parlait de l'incendie de Moscou, de re- hâtive, de revers jusqu'alors épargnés au grand Empire. Mais l'ambassadeur écrivait « Quoiqu'il y ait toujours, dans l'Helvétie, des : esprits turbulents qui cherchent toutes les occasions d'indisposer les Cantons contre la France, et d'exci- mécontentement, la Suisse ne bouge pas. Ele est dans la ferme résolution de remplir les engagements qu'elle a contractés envers Sa Majesté. Je crois donc qu'il faut éviter tout ce qui peut donner à cette république un sujet fondé de se plaindre. » (12 novembre.) Et plus tard ter leur : « Il y a en mécontents, gens comme Suisse, bavards, partout ailleurs, des intrigants; mais ils n'ont pour la plupart ni assez de moyens, ni assez d'influence dans leur pays pour pouvoir donner de sérieuses inquiétudes. D'autant que l'esprit des gou- vernements On été est généralement bon. » (28 décembre.) savait alors que les régiments suisses avaient très éprouvés, qu'ils combats de Polotzk, et s'étaient qu'ils signalés avaient mérité aux les éloges de leurs chefs et de l'Empereur. Mais on ignorait encore le passage de la Bérézina, le départ de l'Empereur, et l'immense désastre. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRANÛ -i qu'on atteignil cette fatale année 1813, voir commencer L'écroulemenl de l'Em- ainsi qui allait pire par de La (1) la défection de L'Allemagne, médiation helvétique Voici, dans son ensemble, el la rupture (1). ndammanns pendanl la années, avec les non ntona dire* leurs l'Affry (Fribourg); 1804, R. de Watteville (Berne Olutz (Soleure); 1806, Indre Rférian (Baie); 1807, Hana de 1: d'Affry hard (Zurich); 1808, Vincenl RÙttimann (Lucern< période de • <li\ : . . 1 810, R. de \\ atteville; 181 1. Grimm . 1812, Pien bardt (Bâle); 1813, Reinhard. 15 i CHAPITRE VII l'ambassade d'auguste de talleyrand III Histoire intérieure journaux et : les travaux publics. la censure. — — L'industrie et La le littérature. commerce. — Les — Le blocus continental. Pendant que s'accomplissaient ces événements dans l'histoire générale du pays, chaque canton poursuivait sa modeste existence avec l'organisme particulier qu'il tenait de l'Acte de 1803. A sa tête, un avoyer tons aristocratiques, cerne et Soleure; du commerce, (Schultheiss), comme dans les can- Berne, Fribourg, Lu- un bourgmestre dans les cantons que Bâle, Schafîouse, Zurich un dans les cantons démocratiques, tels ; Landammann comme Appenzell, Glaris et les petits cantons; mais, de quelque nom qu'il s'appelle, représentant du Canton, et sans pouvoir véritable, à l'image du Landammann de la Confédération. Auprès de lui, un Petit Conseil, chargé du gouvernement, et, dans tous, un Grand Conseil, ou, comme dans les cantons démocratiques, des Lanextérieur desgemeinde, formées de l'assemblée de tous les L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND Avec quelqm sa services administrai ifs peu compliqués pour Les finances, la justice e1 les milices; tel est l'aspect que présente chacun des citoyens. cela, Louables Gantons, et son existence ne participe à la vie générale que par la Diète. La Diète Tagsatzung) n'a rien d'une assemblée (die parlement aire Elle n'est qu'une Chambre consul- où tative débattent se les intérêts commune Elle au hasard. Chacune de ses sessions, nous l'avons «m, a son programma, et, De délibère pas connu» 1 comme on l son ordre du jour, es1 réunion sa des députés (deux ou canton), tions avant semaines plusieurs tcun dit aujourd'hui, trois, fixé annuelle. au plus, par muni, pour ce programme, d'instruc- rès précise-. Ces députés, d'ailleurs, ne sont pas choisis pour mais pour leur expérience. La plu- leur éloquence, reviennenl chaque année. Aussi, quand on a pari lu délibérations les devienl de deux ou trois Diètes, on On retrouve comme de vieilles familier avec leur personnel. figures qu'on salue au passage, coni i ne, le 3ont presque toujours : pour général Watteville, Mulinen ou Zeerleder; Reinhard, Conrad Escher ou pour Zurich, Glutz; pour Soleure, pour Lucerne, Hirzel; Rùttimann; pour Claris, Heer; pour Vppcnzell, Zellw» que son aventure de 1810 n'empêche pas de reparaître 1811; l'on lui .1 pour Saint Gall, cherché décernant Schwitz, à la Vloïs Muller Friedberg, que consoler de l'injustice de 1809, en Réunion en 1812; pour Reding, invariable dans Bon att crois de la NAPOLEON ET LA SUISSE 223 chement pour l'ancien régime; pour Vaud, Secretan, Crud ou Pidou. Les questions diplomatiques étaient parmi les attributions principales de la Diète. C'est ainsi que, pendant cette période, put, elle au nom de la Confédération, signer plusieurs traités d'affaires ou de commerce avec quelques Etats voisins de l'Al- lemagne négocier avec et Médiateur, en 1808, le l'abandon de la petite vallée des Dappes, auprès du Jura. Elle fut cédée à Napoléon pour aider à ses communications avec Genève, mais reprise en 1815. En somme, la vie politique et paisible. En dehors de la Cantons calme est un cours suit régulier politique, la vie des et laborieuse. Le premier et le principal bienfait de l'Acte de 1803 a été de rendre au pays la tranquillité publique, nécessaire après plusieurs années d'instabilité constitutionnelle de querelles intérieures. Grâce à l'ordre nouveau, et pays a pu travailler uniquement agricoles. le développer ses ressources. et Elles étaient alors presque L'agriculture consistait surtout dans l'élevage, manquait de bétail. Elle était forcée d'en acheter aux pays voisins, en Souabe, en Allemagne, mais elle en Autriche, e1 les guerres de 1805 et de 1809, eu commerce, avaient, en dépit de la neutralité, pesé néanmoins sur le pays. En outre, le suspendant sel faisait par nous, le défaut. et 11 était fourni principalement des traités particuliers assuraient à nos salines du Jura un précieux débouché dans Confédération. la La correspondance de Barthélémy L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND de ses successeurs porte parfois sur des dif- relie p,l relatives ficultés commerce du ce à entouré sel, d'une étroite surveillance. procédés agricoles 1 j encore étaienl arriérés. Aussi, faut-il citer parmi les citoyens qui furenl les plus utiles à leur pays, l'agronome bernois, Emma- nuel de Fellenberg. Dans sou célèbre domaine de Ho fwyl, auprès de ne, fondé une ferme modèle. avail il livrail pas seulement l'étude et à du sucre l'époque du blocus, <lc betterave, la méritèrenl lui mais encore l'élevage, à propagation des meilleurs procédés la A agricoles. à ne s'y Il les pour obtenir des expériences qui lit il et encouragements «le Dicte, la il avail ajouté a son exploitation rurale des établisse- ments d'instruction agricole vaient des élèves de I - «le loin, joui Ch. Pictet, voyageurs il' '-t de ii l;i d< qui s isiter était /' tel ' ii Hofwj allée tant d'autres. i o, lui sainte agriculture (1) Charles Pi tel avail au| imi xploîtal ion nporl ante . les I. la éloj au .Les Sui L'ex- impi prendre I passa eu Suisse pendant l'été de 1810, <|iii comme lut Lanoj «•! o distinction qui traversaient Joséphine, d' \i\ im\ <!>• contribué Genève, fervent adepte, 1 manquaient pa trice \ l'Allemagne d'une réputation qui s'étendail laquelle avaienl à ci ut de ce qu'il appelait ne <l. Hollande. Hofwyl ni Suisse, la populaire qui rece- «'t i -/' />' G NAPOLÉON ET LA SUISSE 230 Notre illustre naturaliste, Muséum, envoya à Thouin, professeur au Fellenberg, en 1809, une collec- tion de cent quarante espèces de graines ou plantes annuelles et de pleine terre. Il promettait d'ajouter à cet envoi, en disant dans la lettre flatteuse dont il l'accompagnait « : Je remplirai en cela le but de votre institution, qui est de multiplier et de répandre les végétaux qui peuvent être utiles au progrès des sciences, do du bonheur des hommes. » Ce qui manquait encore au pays, c'étaient des l'agriculture et routes. Plusieurs grands travaux publics aidèrent à la circulation, et, dans le nombre, magnifique la route du Simplon. au lendemain de Marengo que C'est Turreau, qui occupait le Valais, le général avait reçu l'ordre pays pour l'établissement d'une route entre la France et l'Italie. Les travaux commencés dès 1803 furent terminés après quelques de faire reconnaître années. cultés Il avait fallu surmonter d'énormes mais ; première le les fois, diffi- Alpes étaient traversées, pour la par une magnifique route carrossable Genève à Milan, sur une étendue de 75 lieues, longeait le sud du Léman, jusqu'à Saint-Gingolph, passait ensuite à Monthey, Saint-Maurice, Martigny, remontait le Rhône jusqu'à Brigue, et s'engageait dans la montagne par le val de Gondo, pour débouqui, de cher à Domo Nerviano, elle d'Ossola, d'où, par Arona, atteignait Milan, capitale Somma et du royaume d'Italie. Cette route, pour Napoléon, était alors d'une L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYHAND importance politique bien supérieure commerciale. assurait Elle directes avec l'Italie. tager avec Il lui pénible de d'autant Valais, le comuiunieati ses était plus que les pays, retombaient principalement sur frais nôtre. Le toul I dépenses d'exécution que les décret de 1810 évaluait à 18 millions, les frais tretien, par- la communs aux deux d'entretien, qui devaient être raisons politiques, valeur sa à. 231 d"> le n- poussa l'Empereur à L'annexion cela du Valais (12 novembre L810). Et quelques semaines plus tard, dan- Le mess au Sénat, qui signalail la naissance du département du Simplon, il put présenter ce modeste accroissement de l'Empire comme « une conséquence naturelle la ». décembre (12 fui de Zurich. en L823, éminent fils dessèchement des Le conçu, entrepris el et de Zurich, dévoué du pays, marais de Le Le Lac de Wallenstadt avi dessèchement des marais de il rendit à encore - santé la : .-lui que • i la l .int h i . lier. 1 1 i La Le Lac Linth culture des milliers La •mu ornement canton il voulut en conférant le droil la fami de la Linth El le anal de In1 h tit, nom Escher, obtenu par un canal de dérivation qui de paysans, autrefois décimés par i Linth, La L807, terminé seulement en ne donna pas seulement d'hectares, et honore poursuivi par Conrad Commencé communiquer (ii L810.) autre grand travail de ce temps, qui mémoire d'un laiî grands travaux exécutés dan- (U'> région des Alpes Un la prévue e1 I à des milli Les fièvres (1) NAPOLÉON ET LA SUISSE 282 Le progrès La intellectuel profita delà paix publique. Société helvétique, qui s'était tue dans le bruit du canon, national. se Il reforma avec un caractère décidément s'y ajouta une Société historique, fondée Berne en 1812, par Frédéric de Mulinen, et une Société des Arts, fondée à Zurich par Martin Usteri. à On reprit les généreux efforts tentés par Stapfer, sous la République helvétique, pour organiser l'en- seignement populaire, pour encourager l'enseigne- ment supérieur à Berne, à Zurich, à Saint-Gall. C'est dans ce domaine que se signala l'illustre Pestalozzi. (Né à Zurich. 1746-1827.) du dix-huitième siècle, par ses débuts littéraires, par son roman Léonard et GerPestalozzi trude qui paysans est décrit avec sympathie et les misères les de leur existence. mœurs Il des en est par profondément ressentie. Mais il est aussi des temps nouveaux par son amour pour le peuple, par sa foi dans la vertu de l'enseignement, par son ardeur dans l'apostolat. l'influence de J.-J. Dans le Rousseau qu'il a si cours d'une longue existence traversée souvent par la pauvreté, la maladie, l'injustice; tour à tour fondateur d'orphelinat, chef d'école, directeur d'institut pédagogique ; que ce soit à Neuhof, à Stanz, à Burgdorf et enfin à Yverdon où l'établit le canton de Vaud, en 1804, de nobles auxiliaires tels et où il fut secondé par que Fellenberg et J.-J. Wœhrli; Pestalozzi n'a cessé d'aimer l'enfance, de se pencher vers elle, de se dévouer à la formation de son esprit et de son caractère. On a pu trouver des défauts à la méthode de Pestalozzi; on ne pourra L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND se refuser à reconnaître e1 à vénérer, qu'il fut dans L'homme Lui-même, un de ceux qui font honneur à l'humanité. manquait des foyers qu'elle brouvail dans les Universités de l'Allemagne, et <|ui lui furent assurés plus tard dans le La haute culture intellectuelle pays. Mais elle avail aussi ses adeptes, particulière- ment dan pui lia, sciences naturelles avec les en 1805, Grùner qui première carte géologique de La \& Auguste Meissner, professeur à B< avec Jean-Gaspard Horner, Conrad Escher, qui tienl pour émules les Pictel et les Candolle, de Suisse; avec i Genève. Ces sciences, en un peu Lourds, mais 9érieux, appli- tées d'esprits qués, patients, I . \ ctitude plus porti que vers L'imagination réalité at er, la volonti étaient effet, le vê\ e. et poésie populaire ne La e1 ^.ussi, a] rouva guère d'inter- ! prète que dans George Nœgeli. L'histoire gardait toute sa faveur. Bile avait aloi au dehors, Il était né Allemagne sa I ! ettingue et carrière entre illé La aulique è guerre B ne (i représentant. l fut quelque et La professeur il«' L806 éclata, iliu. il il avait resta plutôt il étudié nomade, peu politique. à se On il li\ re. avait vu l'avait Genève, à «mi Allemand que par sou beau Vienne, historiographe ardents contre ù il science successivement La illustre Schaffouse, mais à que Suisse. Suisse, Dans un .Iran de Muller (1752-1809). tait I vrai, est il Berlin. lier Lorsque montra un des plus Napoléon. Pourtant, après Lena, .il lendant Le vainqui ur. il NAPOLÉON ET LA SUISSE 234 Le 20 novembre 1806, comme il fut reçu par lui et conquis deux ans plus tard Goethe, Schiller et Wieland. D'ennemi fougueux, il devint admirateur excessif. Napoléon le fit nommer par le roi Jérôme secrétaire d'Etat du nouveau royaume de Westphalie, ministre des affaires étranà son tour, allaient l'être gères et directeur de l'enseignement. Aucune conversion ne fut plus subite et n'a plus excité l'indignation des Allemands. Il se fit beaucoup pardonner par son administration libérale et par son zèle pour la science. Et son livre fera le reste. Son Histoire de la Confédération demeurait inachevée et bien des parties en ont vieilli. Mais par l'abondance des du sentiment, idées, l'ardeur la beauté du style, elle a contribué autant que la politique à resserrer l'union du peuple suisse et à fonder son patriotisme (1). Après lui, le nom qui jeta le plus d'éclat fut celui de Zschokke (Henri-Daniel, 1771-1848) qui, après avoir été mêlé à la politique de 1798, revint aux travaux littéraires, tour à tour journaliste, poète, romancier, historien, avec une érudition variée et féconde à laquelle on ne doit pas moins de quarante volumes. Mais l'histoire inspira également de Charles-Louis de H aller, les études de Schuler, de Paul Usteri, de Mulinen, etc., sans parler des livres de Jomini et de la littérature Sismondi, qui appartiennent plutôt à de notre pays (2). le 29 mai 1809. Son livre, qui du quinzième siècle, a été continué par plusieurs historiens, notamment par Monnard et par Vulliemin. (1) J. de Muller mourut à Cassel s'arrête avec la fin (2) La production Suisse dans le historique a été particulièrement féconde en courant du siècle dernier, tant dans la Suisse aile- L'AMBASSADK D'AUGUSTK DE TALLEYRAND Si le disposé gouvernement Médiateur se montrait du encourager L'enseignement populaire à haute culture scientifique, en revanche, à L'expression hostile trait 235 des idées mon- se il La el quand elles tenaient à la politique. peu nombreux de ton mod» Les journaux en Suisse étaient d'après Talleyrand) et (dix-huit, Dans un pays de penser gouvernement, La Liberté de avoir pour conséquence celle libre semblail d'écrire. L'Empereur n'était pas de cet avis. I. journaux de France, depuis Le Consulat, étaienl soumis à l.i surveillance de La police. I)'"'- Le début de la Le médiation, Napoléon prétendit obtenir des aul silence qu'il imposail chez Lui et Le régime nouveau manifesta par une censure arbitraire se reu sur e Les A propos de deux ({ne Le généra] \ 'ial Landammann, 1804 rigou- et journaux du pays. articles de La Gazette de Berne, avait signalés celui-ci à Talleyrand (WatteviDe), écrivait au et 2 août le : L'ordre de ne rien Laisser passer désormais qui « ne soit parfaitement respecl el Majesté melle. d'attachement que été a ( analogue aux sentiments de \. E., réitéré i. de La faction, La Gazette de Napoléon mande que dans I écrit 9ui '. • uillicur el <!< Suisse doit manière La S à plus for- &3.) Le prince Eugène ayant eu publiés dans La bien d'aul à se Lugano à plaindre d'artû et demandé Talleyrand, nde qui Le ni - satis,r l l< de- au> de . NAPOLÉON ET LA SUISSE 236 « Mon ministre déclarera qu'au nombre 1806 moindre retard qui serait apporté à ces satisfactions, je ferai marcher des troupes sur Lugano pour arrêter les deux coupables et je joindrai les deux bailliages : mon royaume à le d'Italie. » Rien que cela! L'occasion de mettre la main sur Tessin se retrouva plus tard. En attendant, il que des journaux s'émancipèrent de nouveau, car Vial, dans sa première visite à Reinfaut croire hard, insista sur leur surveillance « J'ai sur les n'y ait engagé Son Excellence, écrit-il, à établir journaux une censure sévère, pour qu'il plus lieu aux plaintes qui ont tées à diverses époques. t. : » été por- (13 janvier 1807. Ibid., 486.) Auguste de Talleyrand continua fut aidé par Charles-Louis de système. le H aller, Il y chargé du bureau de la censure à Berne (1). Mais il était parfois devancé par son gouvernement, comme il arriva pour l'affaire du Conteur (Erzuhler), de Saint-Gall. Un matin de 1809, en ouvrant ministre, l'ambassadeur y trouva le courrier du l'ordre de faire supprimer ce journal. L'inculpation ne portait pas sur un article particulier, rédaction, en général. « mais sur l'esprit de la L'esprit dans lequel se rédige Singulier personnage que ce petit-fils du grand Haller (1768Démagogue en 1798, converti cà l'absolutisme quelques années plus tard, et professeur de droit public à l'académie de Berne en 1806, il s'employait à combattre ses anciennes doctrines. Il parlait de tout restaurer et il publia un ouvrage sous le titre de Restauration de la science politique, ce qui le fit surnommer le restaurateur. Il vécut chez nous de 1815 à 1830. (1) 1854). 1 L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAN allemand de Saint-Gall, journal le montre aps Narrateur, le plus longdangereux d'en \ publication. oudrez bien, monsieur, qu'il sera la t demander au gouvernement suisse que cette suit supprimée... (De Champagny, 7 mai feuille i Celui-ci, qui était lii.iim. On étonné. Jl comte d'Affry, va voir pourquoi. Mais s'adressa aussitôt au pour obtenir ;i le fui I n'hésita pas. il gouvernement d suppression demandée La Landam- au urellement, Talleyrand écrivit nt-Gall S et écrivit il Talleyrand quelques jours apr< A « ption de 1 me je ae la Votre Excellent n permis d'observer que suis poinl de Saint-Gall passait pour être la gazette prudence écril dans un esprit bien différent de celui que aistre qu'à de Sa Majesté une demande sat isfaire preuve une Majesté a cru y découvrir. .J<- pri ' à mi- le n'ai pei doi mon dévouement de mars.) Et, en effel ^ qui ce journal appartenait . qous était 1 1 1 ièrement acquis. Cet excellent citoyen, chaque année député iton, avait fondé avait fait compter. fiable. Il partie de l< - idées .il taché ennemis. tenue. Ce ." I la fut Fran y 3 a qui lui s injusti- bon de le Il 1> dépensait m< ttc se porta incontestablement plus la lit protest Kouyer la uète p Consulte de 1802. è Conteur (hebdomadaire), en le pour propager Muller-Fri< d- à la fait en vain. La suppn ssion espril 1 . S I* même fut i main- NAPOLÉON ET LA SUISSE 238 Cette énorme sottise ne refroidit pas le zèle de Tal- décembre 1810 « Je ne cesse de recommander aux gouvernements la plus grande surveillance sur leurs journaux et d'avoir soin qu'ils n'impriment rien qui puisse déplaire à Sa Majesté. » Les foudres administratives tombèrent, l'année leyrand. Il écrivait, le 12 suivante, sur : un journal d'Aarau, V Histoire moderne, dénoncé par le ministre de la police, Savary. Savary écrivait à Maret (successeur de Champagny), le 19 juin 1811 Parmi « à mon se fait : journaux étrangers qui parviennent ministère, il en est un, imprimé à Aarau, qui remarquer par un très mauvais esprit. Der- nièrement, les il a publié des réflexions sur la guerre entre la France et l'Angleterre et une apologie de cette dernière puissance. demandait Il comme la » (A. E., t. 491.) suppression du journal. Mais, celui de Saint-Gall, ce journal était libéral et d'ordinaire irréprochable. Il évita la suppression. Il en fut quitte pour une réprimande. N'insistons pas sur ce chapitre. La question est Napoléon contre la liberté résumée, pour ainsi dire, dans sa lutte jugée. Cette hostilité de de penser est avec On Mme de Staël sait les (1). débuts de cette femme illustre et quelle place sa personne, son esprit et ses livres allaient tenir dans la société de ce temps. récent et attrayant de M. Paul GauMme de Staël, née in-8°, 1903. en 1766, mourut en 1817. Elle laissait inachevé le plus profond de ses livres qui fut publié en 1818, par sa famille, ses Considérations sur la Révolution française. (1) tier, Voir sur ce sujet Madame de Staël le livre et Napoléon, — L'AMBASSADE D'AUGUSTK DE TALLEYRAND Lorsque • Directoire prit Le main «mi pouvoir, le pour faire entrer Talleyrand lie étail assez influent»' aux relations extérieures. Lorsque Bonaparte revint d'Italie, elle essaya <1»' le d'un nouveau gouvernement. d'être l'Egérie rabrouée vertement. fut conquérir. Kilo se ûattait qui s'occupent de politique nement, il n'admettail que Après brumaire, l,i Mme fait dans l'opposition, 1802, après <T exil, qu'il fout de ses pérégrinations de Paris an Tyrol, du Tyrol Russie en Suède à publica- la prolonger jusqu'en 1812. <«> de Staël elle-même, dans Dix ans ppelle gouver- <!>• sien. 3e jeta pour tion de Delphine, en et. le commença en persécution C'est à «'11" femmes n'aimait pas les 11 Elle Vienne, <!•' livre qui 1" demander le récit Coppet, de Coppet a Vienne en Russie, de Suède en Angleterre, dernier asile ou la liberté de pensée f»ût échapper à Napoléon. Dan- cette lutte entre l'Empereur tout puissanl et Mme de Staël errante son adversaire, Mmi verra plu- en liberté, •( I' ne lira an rôle que n'a fait pas le grandir. ouvrages les dé déjà peu lus aujourd'hui -'II»' «I» ne que l'incarnation infatigable ce sera l'honneur de silence b< 1 En s'acharnant contre despotisme Staël d< 1 lf qui postérité dans proscrite, el pas pour Napoléon. n'était La <!«' «•! Mme Eun >p< I d'une simple femme, Bur les \ ie, de S la 1 1 1, «1 que, >nvei sat ion bords du Léman, ail pu inquiéter Napoléon. La tutelle laisser gieuses. v l< qu'il exerçail sur le pays ne pouvait Médiateur indifférent aux questions Elles tenaient de trop la \ reli politique. NAPOLEON ET LA SUISSE 240 On vu que le Landammannd'Affry avait renoué relations du pays avec Rome et qu'un nonce les a pontifical s'était installé à Lucerne. Celui-ci, Fabrizio Testa Ferrata, observa d'abord une prudente réserve et Talleyrand pouvait écrire de plus tard, qu'il était « homme lui, quelques années d'un commerce facile, bon ecclésiastique, nullement intrigant, qui ne désire que la paix et la tranquillité. t. » septembre 1811, (6 491.) garda de se compromettre dans l'affaire de l'abbé Pancrace et dans celle de l'abbé Glutz. Il se En fougueux abbé de Saint-Gall, Pancrace Forster, dépossédé en 1798, avait cru le moment favorable pour revendiquer ses anciens privilèges. Il était soutenu par quelques moines et se croyait assuré de l'appui de Rome. Mais il rencontra dans 1806, le Muller-Friedberg, devenu canton, un adversaire énergique, Landammann du derrière lequel se rangea notre gouvernement. La cour de Rome pour le Napoléon se déclara sécularisation prononcée en laissa faire. maintien de la 1798, et l'abbaye fut définitivement supprimée. Elle avait duré douze cents ans. trois siècles durant avant moyen le Fondée en 614, celle d'Einsideln, elle avait été, âge, un des foyers les plus actifs d'influence religieuse et de culture intellectuelle. Réforme lui avait porté un coup sensible. La La révo- lution de 1798 l'avait achevée. du couvent de Saint-Urbain, deux ans se termina de la même façon, par la vic- L'affaire plus tard, toire des autorités laïques et cantonales. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND Napoléon le alors en vivail pape. Lorsque l'accord bonne lut s.' en faveur de l'Autriche. 11 rompu, en L809, le On s'en apen ni. dès les semblait qu'on y casion d'un soulèvement. av întélligenc montra moins docile. cette année, aux intrigues menées dans clergé 211 On Grisons al tendit découvrit des ton- nx de poudre, destinés aux Impériaux, dans les caveaux d'un couvent de Sainte-Lucie. Le chef de menées était l'évêque de Goire, de Buol-Schauestein, qui fut arrêté sur les plaintes enfermé quelque la en suscitées, 1811, de trappistes du canton de couvenl Bavière malgré Cependant, temps. passaj difficultés de et des un par Fribourg, le clergé catholique resta tranquille jusqu'en 1813. Les protestants ne donnaient aucun sujet de plainte. Unsi, lité I paix des esprits s'ajoutail i générale. Il pour accroître s< ne restait tranquil- au pays qu'à travailler ressources - à la el développer sa pi périté matérielle. L'industrie n'en était encore fallait lui l'emploi de et vapeur et pour atteindre voies ferrées qui a la marqué le reste du siècle. ses débuts. fin';') i l« 11 l'établissement développement Sans parler de Gem de Neufchâtel, elle était presque entièrement con- centrée à Zurich des cotonnades dans la et Saint Gall. Zurich fabriquait à des soieri S Gall excellait int fabrication des mousselines, des broderies <lrs toiles tait «M peintes. L'industrie des mousselines au milieu du 'ion était riches de la alors <li\ le huitième siècle plus laborieux et ••! remon- (1753), et le un des plus Suisse. 16 NAPOLEON ET LA SUISSE 242 Le commerce était particulièrement actif à Bâle, Zurich, Aarau, Schaffouse, Genève et Neufchâtel. manquait encore de routes, malgré les grands travaux accomplis dans la région du Jura et dans Mais il celle des Alpes. En outre, il souffrait de la diversité des monnaies et de la défectueuse organisation des postes. Le pays les était inondé de monnaie étrangère. Dans cantons de l'Ouest circulaient Nord çaises, dans magne et de l'Autriche. le et dans l'Est En monnaies fran- les celles de l'Alle- passant d'un côté dans monnaies changeaient de valeur et leur variation gênait le commerce avec les pays voi- l'autre, ces sins. De bonne heure, la Diète avait reconnu le besoin d'une réforme. En 1807, dont faisaient partie . elle nomma une commission Heer, Jenner, Rûttimann, Zellweguer, Zollikofer, et qui se réunit à Zurich, sans aboutir. Elle s'occupa encore de cette question en 1809, en 1810, en 1811, en 1812. Elle nomma une nouvelle commission chargée de préparer une réforme qui n'eut lieu qu'après 1815. Même complexité pour les postes. Celles-ci, dont monopole, avec les Etats se réservent aujourd'hui un soin jaloux, étaient alors livrées à des entreprises le particulières. En Suisse, la principale avait ses bureaux à Schaffouse. Elle dépendait de l'Allemagne et de la fameuse maison Thurn-et-Taxis, qui conserva si longtemps le privilège des postes germaniques. Elle avait la prétention d'échapper au gouvernement L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND même central et refusait 243 lux au1 d< bureaux du pays. A plusieurs reprises, la Diète s'occupa de Un tion. même congrès fut la ques- réuni on août 1807 qui députés de Zurich, de Bern»\ de Bâle, d'Argovie, de Saint-Gall et de Vaud. Il nVn comprenait les sortit D'abord, rien. résoudre puisqu'il cantonaux rêts Puis, et question était ceux des fermiers de à l'enti n'avai qu'il- larèrenl pouvoir- nécessaires pour les difficile concilier à la fois les inté- fallait députi les la traiter. Néanmoins, grâce à L'heureuse situation du | qui de fait lui comme le carrefour d» 1 l'Europi l'ouvre au transit général, crrâee à l'extension d puissance impériale el au progrès de enfin, richesse publique, l'industrie naienl l'essor, quand survint la commen et le le blocus continental. * * * On Bail que ce fut l<- blocus continental m- I ment, après l'insuccès des armements de Boulogne, Qatté de réduire l'Angleterre en poléon s'était fermant lui le continent. Toutefois, dans nouvelle qui s'engagea, c'était qui avait est étal Il encore l'Angl I commem elle qui. le de blopus tous imbourg, chargement ce lutte la blocus el 16 mai les 1806, avait ports français, en d< d< B défendu aux neutres de porter leur que dans un porl anglais ou sur le papier, que Napoli ailleurs fictif, l NAPOLEON ET LA SUISSE 244 répondit par le décret célèbre de Berlin, du 21 no- vembre, qui mettait en état de blocus les Iles Britan- niques et défendait tout commerce avec elle ; décret auquel s'ajouta celui de Milan (17 décembre 1807) qui prohibait partout les marchandises anglaises et les la denrées coloniales apportées par les navires de Grande-Bretagne. Ce duel formidable, qui aurait pu conduire l'Angleterre à la faillite, mais qui mena l'Empereur à Waterloo, avait le danger de forcer les Etats neutres à prendre parti. Se déclarer pour l'Angleterre, c'était s'exposer aux coups de Napoléon. Se déclarer contre quoi elle, c'était blocus souleva tant de plaintes. le La s'exposer à la ruine. Voilà pour- Suisse fut une des premières à en souffrir. Elle n'avait pas d'industrie et recevait les produits manufacturés de l'Angleterre. Elle consommait, en outre, les denrées coloniales dont l'Angleterre était presque seule à fournir tirait un le assez gros revenu continent. Enfin, du commerce de elle transit auquel s'ajoutait volontiers la contrebande. Elle fut donc atteinte à la fois dans ses besoins, ses habitudes et ses profits. Les marchandises anglaises, prohibées chez nous avant le blocus, étaient importées par une contre- bande active qui avait pour foyers principaux Bâle et Neufchâtel. Lors de l'annexion de Neufchâtel (mars 1806), des négociants suisses jetèrent dans le pays pour plusieurs millions de marchandises destinées à passer en France. Mais elles furent saisies par nos agents et détruites. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE rALLEYRAND poléoD profita de L'occasion pour _. plaindre se vivement au Landammann. Celui-ci (qui était Mérian, ommença, pour Le calmer, par faire emprisonner coupables les promit d'obtenir de ei un décrel qui fermerait l'ut i , qui se réunit 2 juin suivant Le bérations sortit un décr< li deux premii - chandise — Léli- conçu servant de mal pa\ a prohibée. - _ >tte i territoire d( plus Les que perso veillera tion oc- dispositions Les du défense. 5 juillet L iton Pour maintenir l'< de cette défense, chacun ! L ibrication i epté de Articu - mousseline fabriqu et les possessions anglai ile et d L'introduction des mar- de coton filé « : de manufacture anglaise de toute oiles dans marchandj en plusieurs articles dont i Lent ainsi i A.RTICLI premier. • Diète un des objets soumis à l'Assemblée Baie à lx S la la 1806.) du blocus demeura quelques am '.il .lïiait le su< e i pas outn mesure. par le mi< 1 ; il Il B'ingéniait à rempli réduisait *a de denré thé, d< ; privations, d'ailleurs, par une crète i it ontrebande. Tout u • atténuait de L'état quoi. mais dis- p< oup, en 1810, une impulsion toute Douvelle qui par toute l'Eur bkx à il me I se fit sentir qui porta pour ainsi dire chronique à La ci Le NAPOLEON ET LA SUISSE 240 Malgré la surveillance la plus rigoureuse, les pro- duits manufacturés de l'Angleterre et les denrées pénétraient toujours coloniales suffisait Il de 50 pour 100 à la sur le continent. payer une majoration de 40 à contrebande qui se chargeait d'intro- duire les marchandises. En outre, à mesure qu'on s'éloignait de la mer, le sucre, le café, le cacao, le coton baissaient de prix parce que la surveillance devenait moins active ou moins En parcourant les efficace. rapports de l'administration douanes qui lui signalaient ce double fait, Napoléon, qui apportait à ces questions économiques une singulière attention, conçut l'idée d'un système des Ce fut de convertir l'interdiction des marchandises prohibées en une taxe de 50 pour 100 ingénieux. ad valorem qui donnerait un double résultat. D'abord, elle maintiendrait les prix inférieurs auxquels l'Angleterre était forcée de céder ses produits pour les écouler, ce qui achèverait de ruiner son industrie. Puis pour le elle établirait un prix moyen consommateur du continent. Tel fut l'esprit d'un décret de Trianon du 5 août 1810, complété par un nouveau décret de Saint- Gloud du 12 septembre suivant, sur les marchandises coloniales dont les principales étaient le bois du Brésil, le cacao, le café, la cannelle, le chocolat, la cochenille, les cotons (de de Smyrne), le Cayenne, de la Louisiane, clou de girofle, l'indigo, le poivre blanc, le sucre (Antilles, Havane, Brésil), le tabac, le thé, la vanille. décrets, certains Grâce aux droits stipulés par produits atteignaient des ces prix L'AMBASSADE D'AUGUSTE exorbitants. Ainsi, 290 francs 100 kilogrammes; les gramme; francs il thé, Le tabac, 382 francs le ; 10 francs ; vanille, la ni les tracasseries. née à ute ( rencontrât, devail être La d'un certifical fois La surveil- la Bien au contraire. denrée coloniale, où qu'on d'origine et d'une quittance des droits d'entrée. Sinon, omme A peine Les kilo- le etc. Mais ces mesures n'empêchaient pas lance 247 sucre brut coûtait de 287 à le 100 kilogra m mes les TALLEYRAND Dl introduite par fraude elle était confisquée^ el décrets furent-ils rendus que Napoléon envoya des instructions partoul puni- en exig p en surveiller L'application, dans Les Etats de Confédération du Prusse, dans Rhin, en Italie, Etats du Nord Les instructions exposaienl Le el e1 la en Autriche, en jusqu'en R système, en faisai valoir Les avantages et, au besoin, L'imposaient, même pays temps, alliés sujets, el pratiquer partout, dans faisail il Hambourg, Leipzig Brème, à el ailleurs ; Gêm s, de L'Adriatique, à en Ltalie, à Livourne, è aboutil à La à i : i Le sort Mais la commun. L810, Le secrétaire chargé de L'intérim pendant un congé de Talleyrand, reçut impérii use ta Russie pu1 rupture de L'alliance. An commencement d'octobre étail sur cigences; ce qui, d'ail- modeste Suisse dut partager Rouyer, qui La : à Dantzig; el à Venise Trieste. S. ad.', à ces Baisil Munich, à Francfort, en Prusse, à Stettin permettre de résister leurs, à - perquisitions, En Allemagne, on suivies d'énormes saisies. a soudaines de Li ^\u ministre cette note NAPOLEON ET LA SUISSE 248 Sa Majesté est informée d'une manière sûre que Suisse est devenue l'entrepôt général des denrées « la coloniales. Elles qu'on y ont reflué de toutes parts depuis a prohibées dans les autres parties de les l'Europe. Les marchandises s'accumulent sur nos frontières et l'on emploie tous les moyens que peut inventer la fraude pour les introduire en France. Sa Majesté ne souffrira en aucune manière les infractions qu'on fait en Suisse au système généralement adopté contre ce commerce. Elle prendra même tous les moyens de s'y opposer, si la Suisse ne s'y pas elle-même d'une manière efficace. oppose Représentez au gouvernement helvétique la nécessité de prendre contre ce commerce des mesures rigoureuses. Etc. » (De Ghampagny. Fontainebleau, 3 octobre. A. t. E., 489.) Immédiatement, Rouyer en référa au Landammann et le pressa de prendre les mesures demandées. Il ajoutait : Les seules qui puissent avoir un prompt effet sont qu'il soit établi dans toute la Suisse sur les « marchandises coloniales qui s'y trouvent et qui sont désignées dans le décret du 5 août (de Trianon) un droit conforme au tarif indiqué dans le même décret, but est de favoriser le débit des nouveaux produits continentaux qui doivent remplacer les dont le denrées coloniales. « Déjà,, elles sont dans toutes chargées de droits très onéreux les parties de l'Allemagne. Le même système s'y exécute partout. Mais pour qu'il ait un plein effet, il faut qu'aucun pays ne reste ouvert à L'AMBASSADE D*AUGU8TE DE TALLETRAND e commerce dans ton! el qu'il continent, Le i m ail uniformité de bc. (Au Landammann. Du y 5 octobiv.) Le Landammann (Watteville)répondil envoyer une circulaire aux Cantons. Ce les autorités cantonali Dfs ordonnances 12 octobre, Fribourg Vau<l, Soleure tion A ni \ .i la Le dès le puis par 15, Schaffouse, décidèrenl déclara- La du mois, Glaris, Thurgovie, lin Grisons avaient pris des an Les E1 confiscation des marchandises anglais La e1 el fit. Berne, Argovie L3, Le par qu'il tour à tour. :écutèren1 rendues qu'il allait Le Tessin, emblables. 11 ordonné de u€ Laisser subsister sur Les frontières aucun dépôl des marchandises dont L'en! il était prohibée chez qous. fallait Il s'assurer, en prescriptions étaienl lieu, suivies. inspecteur des douanes, de La division <!•• sieur 1<> novembre. un Strasbourg, Lothon, arriva brusquemenl le a Berne Le instructions qu'il tenail du directeur géi !. des douanes impériales, portaient nani quées >•• que toutes Voilà pourquoi haut a : 1" que comte envoyées en France; déclareraient devraient istres justifier cette de correspondance, avis d'achats, être par - propriétaires de Collin que * 1 * les Sussy, lui confis- Suisses qui marchandi * propriété Lettres qui! tances, el avoir reçu ce fonctionnaire et fact ures, <!< denrées coloniales appai des étrangers devaient <! ^prè Les !«• de par Leurs demande, pris connais Bance de sa mission, Talleyrand écrivait très jus NAPOLEON ET LA SUISSE 250 ment au ministre que obligé à l'inspecteur des douanes était beaucoup de réserve de tolérance dans la et vérification qui lui était ordonnée, « car elle choque terriblement les idées de liberté et d'indépendance si chères aux Suisses. Si cette mesure n'est pas prise avec infiniment de jugement, elle pourrait aliéner un peuple habitué à regarder l'Empereur comme un sauveur et comme le second fondateur de son bonheur et de sa prospérité ». (Du 11 novembre.) Lothon, avec l'agrément du Landammann et celui des autorités locales, parcourut plusieurs cantons Berne, Schafîouse, Argovie, Zurich. : Les denrées coloniales étaient confisquées et détruites. Les mar- chandises étrangères qui ne pouvaient justifier de leur provenance ni de l'acquittement des droits, étaient mises sous séquestre, déclarées propriétés impériales et dirigées sur la France. Les cotons étaient l'objet d'une hostilité toute spéciale, parce que Napoléon voulait en développer l'industrie chez nous et protéger nos manufactures contre la concurrence étrangère. La Suisse, qui aurait pu se passer de sucre et de café, ne pouvait se passer des cotons étrangers dont avaient besoin Zurich, Glaris et Saint-Gall, et c'est ainsi que la plus prospère de ses industries se trouva particulièrement atteinte. Cependant, toutes les marchandises qui se trou- vaient dans les différentes parties de l'Allemagne, coup des dangers dont elles étaient menacées, avaient passé en Suisse. Traquées en Suisse, elles avaient franchi les Alpes pour se réfugier dans le sous le Tessin, d'où elles comptaient se répandre en Italie. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLEYRAND que Napoléon C'est alors fit occuper le 8&J Tessin par des troupes italienni C'était une mesure purement fiscale, inspirée par Mais Napoléon ne pouvait B'en circonstances. charger Lui-même Bans compromettre ses devoirs de médiateur. bilité sur Dès 5 000 à en détourna habilement fils, occuper par une division de faites 6000 hommes italiens : cavalerie, artillerie, bon détachement de douani gendarmerie tous Vous au vice-roi d'Itali écrivait il infanterie, el par un « respons La prince Eugène. 6 octobre, I»' Mou « 11 1*' Les cantons suisses-italiens. ferez Bur-le-champ mettre marchandises coloniales défendues en séquestre sur Le et, en général, but celles Italie qui sont Là pour être introduites en contrebande. Faites connaître par « mesure contrebande qui se dai tait upation durera jusqu'à que c'( b1 l'affairés italien Le cl ru Suisse que cette esl nécessitée antons La la que cette et paix avec L'Angletei un des moyens hostiles contre L'Angleterre que j'emploie dans Le Meklembourg el dans de L'Allemagne; que cela n'attentera pas à table neutralité de douanes, des par La Suisse, mais débouché au des que Le les la ports p< placement monta esl devenu indispensabl Je ae veux point « Suisse. de vous n'y a pas de Il a la ii mal que ce Boit à La une quer< lie Suisse. Après, on aura recours à moi, qui amortira i m'adresser directement de vous.., Le coup. Mais il faut que cela paraisse NAPOLÉON ET LA SUISSE 2S2 Du reste, vous laisserez à ces cantons leur constitution, leur manière de faire et vous ne leur imposerez aucune nouvelle contribution. Les troupes « seront nourries par vous; vous ne mettrez pas de Français t. XXI, dans ces colonnes. » (Correspondance, p. 225.) L'opération fut accomplie trois semaines après. La du général division italienne, sous les ordres Fontanelli, entra dans le pays et nements. tité A Mendrisio, elle y prit ses cantontrouva une grande quan- de ces marchandises anglaises qui avaient reflué d'Allemagne en Suisse, de Suisse dans le Tessin, et qui furent aussitôt confisquées. Au point de vue satisfaisant. Au fiscal, le résultat fut peut-être point de vue politique, il fut détes- Nous l'avons vu. Il inquiéta la Confédération; il provoqua des réclamations incessantes; bref, il aggrava la désaffection commencée par la détresse des affaires et le malaise du pays. table. C'est sur ces l'année 1810 difficultés commerciales que finit (1). L'année 1811 s'ouvrit avec les plaintes dammann Grimm au sujet du Tessin et commerciale des cantons. (Lettres, du 5 du Lan- de la détresse et du 28 jan- vier.) La 24 Diète extraordinaire, qui se réunit du 17 au avril, chargea Reinhard de plaider auprès de l'Empereur ou, tout au moins, de débattre auprès des ministres les intérêts économiques du pays. (1) Cf. Rapport de Champagny à l'Empereur sur l'application du blocus à la Suisse. (3 décembre 1810.) L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND Reinhard, le 8 mai, demanda à contenta de reur. Celui-ci se être reçu par l'Empe- renvoyer au comte le Mon- de Montalivet, ministre de l'intérieur. C'esl à talivel qu'il mémoire mations dans remil court, clair <!<>> e1 Cantons (I Après avoir exposé b ). blocus, particu- «lu Reinhard textile, disait : ne reste aux produits de l'industrie suisse qui II librement chez presque toul autrefois circulaient nations que du consacré aux récla- précis, les effets ment sur l'industrie un mois du courant le le seul débouché de la Confédération Rhin dont plus d'un Etal exporte mêi les objets manufacturés. Par ces nouvelles dispositions, une portion nombreuse d'habitants des contrées plus laborieuses de la misère déplorable el entier e1 prochain. Comment qui ainsi menacée Etc. «l'un solliciter ires ni les faveurs que de l'affection I" intérêts les e1 rantes ri mesures les résumait qu'il <1«' la Suisse croit protectrice de Sa in m avec Majesté, ses grai nation, seraient sa les Bui- : Introduction en Suisse des cotons arrivent •> ment dépériss< proposait Il Bans mettre ses prières en opposit qui une : En résumé, vues à » remédier? y paraissaient lui Suisse se trouve réduite les par Mémoire pour objet* donl la tenir, rn suito l< les provinces lUyriennes, r gai ion extraordinaire de l'aul 3. M. I' «lu Km| Levant en ne NAPOLEON ET LA SUISSE 254 payant que le droit de balance du commerce que payent les Français ; « 2° Celle des cotons de Naples, de Rome et des Etats compris autrefois sous la dénomination de vu celles qu'ils ont à conformément au système actuel; sans impositions, l'Italie, payer en Suisse, Quant à l'importation en France des objets manufacturés de la Suisse, un droit qui, tout com« 3° pris, n'irait pas au delà de 20 pour 100, serait regardé comme la juste balance de ce que les produits manu- facturés de la Suisse peuvent supporter et des avan- tages que manufactures les françaises peuvent exiger... ... La Suisse espère surtout que Sa Majesté con- sentira à lui accorder l'introduction, grevée d'un droit proportionnel le transit pour la au royaume Turquie, le d'Italie, ainsi que royaume de Naples et l'Espagne, soit par terre, soit par les ports français de Trieste, Gênes et Bayonne, qui, aussi est abso- lument enlevé à l'industrie de la Suisse. » Il terminait en disant « C'est sous les mains bienfaisantes de Sa Majesté que la Suisse espère voir renaître les anciennes liaisons économiques avec l'Empire français. Elles : sont devenues, par l'étendue actuelle de ce grand Empire, les bases uniques sur lesquelles de la Suisse puisse désormais reposer. C'est peu après que le bien-être » se réunit la Diète, à Soleure. Les discours qui y furent prononcés et qui avaient trait au Tessin n'étaient pas de nature à changer les dispositions impériales. Le régime de prohibition continua. L'AMBASSADE D'AUGUSTE DE TALLETRAND L'inspecteur Lothon était toujours dans le p y poursuivait ses recherches. La correspondance oseignements comde TaUeyrand était bourré Il merciaux ommarchan- ornée de tableau! comparatifs el merciaux ou s'étalaient dises. Elle était les chifl envahie par les os el les déni 1 colonial--: émaillée par les prix courants du bu< du café et des autn nous apprend que à 6 franr-s g le La sucn politique aloi lit . 50; le thé afé 5 frar la livi 18 à 20 francs; ?ert consommation. Elle obj< ta <le poivre 5 le cédait a place la 6 frai à la un diplomate qui tenait tit-ce Btatistique. plume? Ou la qu'un commis de très haut et très puissant sonnage, M. !< comte Collin de Sussy, directeur n'était-ce général des douanes impériales courant de 181 factures? la 1, est Il ministre Yi'.ii devenu, «lin- et commerce «lu que, peu après, des et manu- débats de les nouvelle capitulation militaire alternèrent mm.n ajouter son .1 lai .pi.' t douanier le le avec TaUeyrand put •••lui (l'un officier uteur. Mai- pendant ce temps travail réduits an 30000 Plu- de s'arrêtait. chômage et malaise augmentait. le a cantons: Saint-Gall, Zurich, Tout Il le monde était qui tout I naturel que tâle Burckhardt un portât nomiques. in.inii Bfile, Glaris, lorsqu'arriva plaignait se . dans \ 1 ouvriers étai misère dans la le plusii Vrgovie. 1812. chef d'une cité aussi intérêt >ilà 1." part le Landam- re a l'ami ur, pourquoi un»- let 1 iculii NAPOLEON ET LA SUISSE 256 langage de Reinhard au ministre Montalivet et proposait à des souffrances, restées les reprenait mêmes, le les remèdes que préconisait le bourgmestre de Zurich. Burckhardt « Monsieur écrivait, le 27 avril le comte, les : manufactures Suisse, après avoir langui plusieurs années de la dans un état de souffrance progressive, touchent aujourd'hui M. l'Empereur mettre un terme à ces maux. à leur ruine « (1)... S. Le commerce naturel de France et et Roi peut seule la Suisse est avec Privé de ces débouchés, l'Italie. soutient presque uniquement par le transit, il la se mainte- nant prohibé, au travers des mêmes Etats. La Suisse, étroitement liée à la France par ses relations politiques et militaires, par son adhésion franche et loyale au système continental, ose espérer quelques ménagements, quelques preuves de bienveillance pour les besoins urgents d'une partie aussi considérable de sa population... « des Pour secourir son industrie aux abois maux dont le spectacle fait frémir, la Suisse réclame avec instance Quelques et soulager : pour l'introduction en France des produits des manufactures suisses, sous « 1° telles « des faveurs précautions qui seraient jugées nécessaires...; Une mêmes 2° (1) Il se faveur semblable pour l'introduction articles en Italie et en Illyrie, aux con- plaint surtout de la prohibition qui pèse sur les cotons. elle tient, au besoin de protéger notre propre Nous savons à quoi fabrication. . L'AMBASSADE D'AUGUSTK DE TALLKYKAND ditions que Sa Majesté 3° « Le Turquie, croirait devoir royaume de Naples le y mettre; marchandises suisses pour transit des la l'Espagne, soit et par terre, soit par les ports franc- de Trieste, Gênes, Bayonne ou autres... chandises anglaises, Quant à L'exclusion des garantie par elle es1 Les mar- mesures du système continental. La Suisse y coopère de tout son pouvoir. Le rétablissement d'un commerce « l'Empire attacherait non seulement d'une manière gouvernements les régulier avec indissoluble, «le la Suisse, mais masse entière de La population à La grande cause de La France e1 à L'auguste personne du Médiateur. Des ménagements, quelques concessions bienencore la perpétueraient cette affection nationale veillantes, que Les rois de France avaient en vue de reconnaître d'entretenir et accordaient Lorsqu'ils à Suisse la tant de privilèges remarquables. En « refusant tout à la Suisse, on un porterait Bon commerce. <>n condamnerait à coup mortel à misère L'émigration un quart de ses habitants et è qui ne peuvent tirer Leur subsistance du « Le Landammann, sol La aride qu'ils habitent. Pierre Bi « / ( Chancelier « Rien de plu- clair, <1«' eu km irdt. lu </<• < Moisson plus (1). s équitable, de pressant (\) Le Landammann .» Talleyrand \ ES., : i 11 plus NAPOLÉON ET LA SUISSE 258 En transmettant montrait favorable. déjà fait, qu'on cette Il Talleyrand lettre, demandait, comme laissât entrer chez il s'y l'avait nous quelques produits de la Suisse qui n'y trouvaient aucune concurrence, par exemple les broderies et les toiles peintes de Saint-Gall. Il conseillait de ne pas pousser aux dernières rigueurs un despotisme économique qui nous aliénait le pays. Et il avait raison. Telles furent, en effet, les conséquences du blocus. On peut se passer de la liberté. Mais on ne se résigne pas à la misère. L'attention de l'Empereur était ailleurs. Elle était tournée vers la Russie. nouvelle fit La préparation d'une guerre oublier le petit pays où la détresse maté- rielle s'ajoutait à l'inquiétude causée par l'occupa- du Tessin. C'est ainsi qu'après le désaccord, la tion désaffection grandit. Avec des les derniers table. revers comme mois de 1813, ceux qui allaient marquer la rupture devenait inévi- CHAPITRE VIII LA FIN DE LA MEDIATION (1813) campagne de 1812 porta un coup l'Empire. Il amena la défection de la L'échec de funeste à la Prusse et retourna contre nous une partie de l'Alle- magne. La fidélité dé lice alliés commençait à chanceler. Lorsque Reinhafd de Zurich devint Landammann, en 1813, l'esprit de la Confédération n'était plus le même. Auguste de Talleyrand écrivait, dès 1»> 3 janvier t ... Quoique l'Acte de médiation aoil fidèlement s'opère néanmoins dans la politique des observé, : il lions un changement important que je crois de mon devoir de mettre sous les veux de Votre Excel- l lence... » Suivant lui, les vieilles querelles et i antons avaient s'accordaient oublié leurs pour nous repro- cher plusieurs griefs. « Aujourd'hui, jentiments et le temps qui peu à peu atténue les dissipe les craintes, l'occupation du cantons catholiques Tessin, dans les pape que les prêtres dépeignent sous les phis noires couleurs, et principalement la la position du misère qui règne dans NAPOLÉON ET LA SUISSE 260 les cantons manufacturiers de la Confédération, diminuent de jour en jour d'une manière bien frappante l'attachement des Suisses pour la France et nouveaux Cantons aux anciens gouvernements qui, de leur côté, emploient tous les moyens rallient les pour La les attirer dans leur dépendance. Suisse ne bouge pas. Il n'y jusqu'à ce jour, a, dans aucun canton, de parti contre la France ; mais, dans tous, beaucoup de gens mécontents du système français, ce qui n'est nullement synonyme. Un parti contre la France supposerait des intentions hostiles. Les Suisses ne sont pas encore assez ruinés et sont trop partisans de la paix pour rien entreprendre. Si on les attaquait chez eux, avec acharnement leur ils défendraient peut-être liberté. Mais on leur persua- marcher hors de derait peut-être difficilement de leur pays pour apaiser ( ?) ou pour seconder les mou- vements qui pourraient avoir lieu chez leurs voisins... S'il existe dans tous les Cantons des mécontents, il s'y trouve aussi des gens sages qui savent appré- bonheur dont Sa Majesté a laissé, et laisse encore jouir les Suisses au milieu des guerres qui cier le déchirent le continent, et qui craindraient de voir troubler par une imprudence une tranquillité aussi précieuse... » (Au ministre. A. Les cantons catholiques, E., t. 493.) comme on vient de le voir, s'inquiétaient particulièrement de la captivité du pape à Fontainebleau. On y colportait, depuis plusieurs mois, une prière inspirée par les circons- tances et dont l'ambassadeur envoie tieux. le texte sédi- LX FIN DE LA MÉDIATION En « 261 date du 18 octobre, j'eus l'honneur de pré- venir Votre Excellence qu'une propagande jésuitique cherchait à l'ombre du plus profond mystère à exciter dans les pays catholiques de la Confédé- ration et de la Suisse un soulèvement en faveur du pape. Je joins une copie de la prière que cette secte ordonne de faire à ses pénitents, en y ajoutant une indulgence de quarante jours. Prière. Dieu tout-puissant qui avez « tiré saint Pierre, de sa prison, nous vous « votre apôtre, de ses fers « prions de délivrer pareillement votre successeur, « notre S. P. Pie VII, de « ennemi impie. Préservez-le de « foudr/, sa « votre Epouse, bob digne chef. Amen. el la captivité où malice en rendant fureur, sa l'Eglise à son l'a jeté con- el afflig » La correspondance de Tall.yrand, avec oe qu'elle signalait d'inquiétant, a détermina le «lue de B issano envoyer en Suisse un agent spécial de son minis- tère. Cet agent, qui s'appelait, qui moins, Ferdinand Denois, arriva Il parcourut plusieurs à cantons, signe Berne Berne, le tout 26 mars. Fribourg, Soleure, Vaud, Zurich, Saint-Gall, Schaffouse, et revint rapports par Le olairs, forment un tiani en L805. Brisgau, judicieux, singulier vers en pendant la tin au Bftle, de mai. v apparence rondes, à ceux de Seb autant Sebastiani avait trouvé dans Cantons d'attachement au Médiateur et de confiance dans l'avenir, autant Denois y trouvi les NAPOLÉON ET LA SUISSE 262 cette heure, de désaffection et de découragement (1). Cependant l'Empire ne semblait pas près de tomber. Uue brillante campagne de printemps (Lutzen et Bautzen), avait triomphé des Prussiens et des Russes, et rendu à Napoléon une partie de l'Allemagne. Talleyrand écrivait l'illusion naturelle « ne Jamais l'est à un bon fonctionnaire aujourd'hui. Nos victoires en imposent aux les gouvernements cantonaux étant assez généralement bien disposés, il que Sa Majesté n'aura pas à la conduite de ce pays... La furent d'un bon les frais. lieu de se plaindre de le 7 juin. esprit et l'éloge La y a tout » Diète s'ouvrit à Zurich encore : la Suisse n'a été aussi tranquille qu'elle mécontents, et croire 29 mai, avec le Suisse Les discours du Médiateur en demanda fit à être repré- sentée au congrès de Prague, dont l'Autriche venait d'obtenir la convocation. Napoléon s'y refusa, et avec raison. Il n'y avait de place au congrès que pour les représentants des puissances belligérantes, et la Suisse n'avait rien à y faire, pas plus qu'à Rastatt, en 1797. Aussi bien, ce congrès qui devait se réunir le 5 juillet n'eut pas lieu, et ce fut par la faute de Napoléon. L'empereur d'Autriche et Metternich lui étaient alors plus favorables qu'aux alliés. On demandait à Napoléon de renoncer aux provinces Illyriennes, au grand-duché de Varsovie, au protectorat de la Confédération du Rhin. On lui laissait la Belgique, emprunter. La (1) Je me borne à signaler ces rapports sans y prose de Talleyrand doit nous suffire. A. E., t. 493. . LA F IX DE LA M LDI ATI ON gauche du Rhin la rive et l'Italie. Il 263 fallait accepter. Caulaincourt, duc de Vicence, qui avait remplacé Maret, y poussa vainement Napoléon. Metternich déclara que l'armistice ne sérail pas poussé au delà du 10 août (1); que si Napoléon n'adhérait p avant ce terme, aux conditions de l'Autriche, celle-ci se joindrait à la coalition. Le 10 août pa sans réponse. L'Autriche se joignit alors à la Prusse et à la Russie, et c'est ainsi l'Empire que s'ouvrit la crise ou disparaître, el la médiation avant allait lui. Notre ambassadeur commençait à être inquiet. Le Landammann partagea d'abord ses appréhensions, puis lui laissa opérer qu.- la guerre ne s'app cherail [tas de server sa la Suisse, el neutralité. Il que pays pourrait con- le s'engagea d'ailleurs à ne convoquer de Diète extraordinaire que B'il apei vait des mouvements dans le Tyrol el Vorarlberg. Talleyrand n'était qu'à moitié rassuré. D'abord 1 l» convocation la toujours ne L i"-^>' r Diète extraordinaire d'imprévu. Puis les forces croire Landammann, que toutes les disséminées sur trente était fédérales inspiraient qu'une médiocre confiance. lui qu'en dise M. le .1 d'une Quoi écrivait-il, je persiste milices de la Confédération, à trente-cinq lieues sans magasins préparés d'avance, de terrain, commandées par des officiers peu expérimentés, n'empêcheraient pas 1 la \ L'armial médiation û «!•• •• de Pleiswit l'Autriche ne l'i\ ail d'ail ipérationa railil aii l--- • n el qui devait té >iu<' p< durer trente-cinq Jours. NAPOLÉON ET LA SUISSE 264 une armée de 25 000 hommes d'entrer en Suisse et (De Zurich, le 31 août.) Enfin, Reinhard qu'il était venu trouver à Zurich, comme on le voit, faisait toujours des réserves au de la traverser. » du Tessin. Il semblait mettre un prix à l'attachement de la Confédération, et ce prix, c'était la délivrance du Tessin. sujet Il écrivait le 31 août Les embarras dont « si les : la Suisse se trouve menacée troupes italiennes séjournent plus longtemps sur son territoire, perspective l'impression profonde que cette affligeante sur fait tous les esprits, méritent de fixer l'attention de Sa Majesté. J'ose espérer qu'elle en sera touchée, et qu'envisageant aujourd'hui l'évacuation du Tessin que la chose elle-même et tout ami de la Suisse doit plus vivement, elle consentira à donner à la Suisse désirer le son comme allié cette dammann preuve de sa bienveillance. » (Lan- à Talleyrand.) coup de ces instances, Talleyrand demanda l'évacuation du Tessin. (Lettre du 3 septembre.) On ne lui répondit pas sur ce point. Il s'en inquiéta, Sous le Reinhard plus que et « Ce silence me lui. pèse infiniment, et il me paraît incompréhensible que Sa Majesté l'Empereur reste insensible et voie aux sollicitations d'un œil indifférent que peut avoir E., t. 494.) je lui ai adressées, les conséquences graves la présence des troupes italiennes sur le territoire suisse, (Landammann que dans les circonstances actuelles. à Talleyrand, » du 27 septembre. A. LA FIN DE LA MÉDIATION malgré Aussi, de Talleyrand objections les 165 malgré l'opposition de Tassoni, ministre Landammann d'Italie, le déclara qu'il était forcé de recourir une Diète extraordinaire, e1 que •convoquée pour le 15 novembre. plusieurs semaines, plus fâcheuses nouvelles circulaienl tions de la Grand» 1 On Armée. deux armées de faire but les Depuis et les opéra- menacée par la disait de Bohêim-. Silésie et de reculer devanl elles pour Be rapprocher Le 27 octobre, après ? Bans instructions, était il à cette Diète serait Talleyrand fut désolé. Que devait-il les et et forcée «lu Rhin. s'être plaint de n'avoir r instructions, ni argent pour s'assurer des intelli- ni gences dans a 5, Diète, la moins que je pour même me rendrai les à Diète, afin la de l'instruire de ce qui s'y passe, autant que possible, veiller, Dan- tous > : ne reçoive des ordres contraires de Votre Excellence, je d'être a ajoutait il à et ce qu'il ne s'y prenne aucunes déterminations contraires aux inté- Ma rêts de Sa « Depuis de Votre le jesté... 6 octobre, Excellence. je n'ai point Elle peut impatience j'en attends pour être tir officiellement les reçu de lettre juger avec quelle à même de démen- nouvelles désastreuses conte- nues dans ?Allgemeine Zeitung du 25 octobre... (Au ministre. \ Ce> nouvelles ES., i t. désastreuses sement impossible de les •. il était malheureu- démentir. C'étaient celles des terribles journées de Leipzig (16, 17, 18octobi pendant lesquelles nos nt a i '«' alliés saxons l'ennemi, but le et champ wurtemJ de bataille. NAPOLEON ET LA SUISSE 266 Défection suivie de celle des Bavarois qu'il nous quelques jours après, à fallut écraser Hanau (30 oc- pour atteindre le Rhin. Le 2 novembre, nous étions à Mayence. Pour prévenir une autre défection possible, Talleyrand prit sur lui de demander l'évacuation du Tessin. Il s'adressa au prince Eugène, par l'intertobre), médiaire de Tassoni, Eugène lui satisfaction. 31 octobre. le répondit le 5 novembre pour Les troupes italiennes et les lui donner douaniers avaient reçu l'ordre de quitter les bailliages. L'am- bassadeur communiqua aussitôt la nouvelle au Lan- dammann Reinhard s'engagea à. faire proclamer par la Diète le double principe de la neutralité et de l'intégrité du pays. Mais les évé- nements qui s'en félicita. allaient être plus forts que lui et que la Diète. Cependant, les alliés étaient arrivés 3 novembre. le Napoléon, Ils isolé et Ils lui offrirent la à Francfort pour s'y arrêtèrent délibérer. vaincu, restait encore redoutable.. paix. Dans une note remise le 9 à notre chargé M. de Saint-Aignan, par Metternich, au nom de l'Autriche, lord Aberdeen, au nom de l'Angleterre, Nesselrode, au nom de la Russie et se portant fort pour Hardenberg, ministre de Prusse,, d'affaires, les alliés se déclaraient la unanimement d'accord « sur puissance et la prépondérance que la France devait conserver dans son intégrité, en se renfer- mant dans les Alpes ses frontières naturelles qui sont le Rhin,, et les Pyrénées. » LA FIN DE LA MÉDIATION Napoléon Ainsi, avec honneur: deux eut fois l'occasion Prague, à avant Leipzig; à Francfort, avant il Francfort, Pour la de de traiter A Prague, conquêtes; ses à aurait conservé nos frontières naturelles. il seconde foi>. refusa. il C'est alors que L'invasion fut décidée. Mais par chemin? quel Les Prussiens Mayence, voulaient franchir marcher sur Pari- par et Rhin Le et Strasbourg, v< vallée de la la Main.-. Bien que L'Alsace fut dégarnie entre gue de désastre Le L'invasion. gardé une partie aurait iflT Hunin- Autrichiens parlaient de tra- Les Rhin au pont de Bâle. der Le Suivant eux, empêcher La passer par la France de recevoir, par Le ours qu'elle fallait il pouvait recevoir de Suisse pour Simplon, L'Italie, Les La et couper de ses communications avee La vallée du Rhône. Suivant eux, la région de L'Est était docile, attachée guerrière, l'Empereur. à La du vallée Rhône, au contraire, renfermait des éléments royafortement contenus en temps ordinaire, qui, listes pouvaient s'agiter pendant L'invasion et En voulaient s'assurer défense. la moyens de réalité, ils parai] rétablir Leur influence en Suisse recouvrer en ralissime des armées alliées, de Schwarzenberg i \\ 8< li\\ in (1), i la Le feld-maréchal prune ilippe de • n géné- Le ne persuadaient pas Uexandre al sen contre noua it.iiii. Vmbassadeur à .w ut de et Italie. Les raisons stratégiques développées par 11 Les . n< Ulemagn Paris, après i nne en \ enlindi d la paix \ nne. il 1 NAPOLÉON ET LA SUISSE 268 parce qu'il en apercevait attendant, dessous politiques. les En restait à savoir ce qu'allait faire la il Suisse. Or, en apparence, celle-ci ne voulait ni d'une invasion étrangère ni d'une révolution intérieure. Ce qui ne l'empêcha pas de subir à la fois l'une et l'autre. La Diète extraordinaire, convoquée par le Landammann, s'ouvrit à Zurich le 15 novembre. « Jamais Diète ne fut plus imposante », écrit Talleyrand. comprenait Elle nous connaissons « Ils députés habituels et dont les les principaux. sont tous venus l'ambassadeur. Il constance, dont il leur me fit rendre visite un », ajoute petit discours de cir- attendit les meilleurs effets. Ce discours que j'avais concerté avec M. le Landammann a produit tout l'effet que j'en pouvais attendre. Sa Majesté peut être sûre que la Suisse est dans la ferme intention de maintenir sa neutralité et de déclarer aux puissances de la manière la plus formelle et la plus ferme qu'elle veut faire respecter « son territoire et conserver sa constitution (Au ministre. De Zurich, La Diète le » 16 novembre.) commença par prendre militaires. Elle actuelle... des mesures mit sur pied quelques troupes qu'elle confia au colonel Herrenschwand, de Morat, officier de mérite, qui établit ses quartiers à Bâle. Elle renforça successivement ces premières levées juscommandé le contingent autrichien dans la campagne de 1812. Généralissime en 1813, il conduisit assez médiocrement les opérations de 1814. N'eut rien à faire en 1815. Mort en 1820. LA FIN DE LA MÉDIATION qu'à de 15 000 hommes, l'effectif armée sous petite Wattevillf, Le de assisté comme Heer de Glaris, l'un cette supérieur de Zurich, de Finsler, plaça et commandement B69 de et quartier-maître gé- néral, l'autre en qualité de commissaire-général des guern Et quelques jours après, déclara novembre, 18 le hautement son dessein elle conserver de la neutralité. Nous, « neuf Landammann le Les e1 députés des dixassemblés extraordinairemenl Cantons, Zurich pour veiller à la situation intérieure patrie dans Les militaires, Puis « actuelles circonstances politiques ses rapports à l'égard des à Déclarons unanimemenl des dix-neuf Etal Que de notre Hautes voisines, - nom « el à la el solennellement, au s, Confédération Buisse, demeurant aux principes pendant qui, éloigné de son sol le I plusieurs néâtre de La fidèle ont siècles, guerre, et empêché qui s'en approchaient de violer Bon territoire, tialité « en fondant sa conduite but une stricte impar- envers Les Etats voisins, Non- considérons comme un devoir rester neutres dans scrupuleusement La guerre actuelle cette et <1» 4 d'observer détermination envers cha- oune des puissances belligérantes; ayanl résolu, en conséquence, pour maintenir cette neutralité tranquillité tières intérieure, de fair couper par des troupes fédérales qui en au besoin, L'inviolabilité pr< Lee et La fron>nt, NAPOLEON ET LA SUISSE 270 Cette déclaration fut bien accueillie de la majorité des Cantons, et la Diète se sépara, d'envoyer décidé à Francfort, le 25, après avoir Reding Aloïs et Conrad Escher, à Paris Rùttimann, de Lucerne, et Wieland, bourgmestre de Bâle, chargés de communiquer, les uns aux alliés, les autres à l'Empereur, la résolution qu'elle venait de prendre. Napoléon reçut et leur fit le les députés suisses meilleur accueil. Il le 12 décembre, leur déclara qu'il du pays et qu'il en informerait le Landammann. Ce qu'il fit, quelques jours après, dans une lettre conçue en des termes très nets respecterait la neutralité et très simples. Monsieur « « J'ai Landammann, avec plaisir lu MM. chargé le la que vous avez Wieland, envoyés lettre de Rùttimann et extraordinaires de la Confédération, de J'ai appris me remettre. avec une particulière satisfaction l'union qui a régné entre tous les Cantons et entre toutes les classes de citoyens. « La neutralité que la Suisse a proclamée à l'una- nimité est à la fois conforme aux obligations de vos traités et à vos plus chers intérêts. cette neutralité, et j'ai pour donné qu'elle soit respectée. les Je reconnais ordres nécessaires Faites connaître aux dix-neuf Cantons qu'en toute occasion compter sur je serai ma de « le vif intérêt peuvent je leur porte, et que toujours disposé à leur donner des preuves protection et de Sur que ils ce, je prie mon amitié. Dieu, monsieur le Landam- LA FIN mann, pour LA MÉDIATION Di; roua qu'il ait 271 en sa sainte et digne garde. Au « décembre 1813. palais des Tuileries, le 16 « Napoléon. Les députés virent également ministre le relations extérieures. Celui-ci écrivait le 19 des : de croire qu'ils n'auront rapporté de J'ai lieu « » voyage que des impressions favorables. Et comme M. de Riittimann doit lire, pendant 1814, leur Landammann de Suisse, cette la ne circonstance pourra qu'influer d'une manière favorable sur relations avec lui. » Les choses allaient moins vite moins bien et ncfort. Les députés suisses [fa puis avaient <lt> Metternich, des <!»• puissances Eiardenberg partageaienl pas sur n»' aienl arrivés la pas la l.i et 3 décembre. ministi les alliées. Mais de Nesselrode Neutralité de mômes sentiments que Napoléon. <lf 1 l» jours suivants, Les souverains les MM. vu. él y la Suisse les ae se pressaient 11^ reconnaître, parce qu'ils se réservaient de violer. En attendant, Lebzeltern chargée des avaient envoyé il> (Autriche) Capo »'t assurances les messieurs virent Talleyrand. chei Reinhard. Ils 11. rn. MM. .1." (Russie), d'Istria plus Ils .i pacifiques, i avec dînèrent échangèrent des réflexions sur lui le pa\ M. de Lebzeltern disait, notamment, a l'ail, y- NAPOLÉON ET LA SUISSE 272 rand : faut avouer que ce pays-ci est bien difficile « Il à connaître. C'est une réunion de dix-neuf gouver- indépendants nements, ont chacun, même des uns les intérêts des différents, autres, qui, quelquefois que j'ai lu me paraît un chef- opposés. L'Acte de médiation, avec infiniment d'attention, (Au ministre, du 10 décembre.) Est-ce pour cela qu'on voulait le supprimer? Notre ambassadeur se laissait aller au décourage- d'œuvre de politique. ment. » ne voyait rien venir de Francfort. Il revanche, il voyait le Landammann En mollir dans ses mauvaise volonté des alliés, supputer déjà les difficultés que pouvait susciter la neutralité du pays. Reinhard lui disait « Le système de neutralité que veut adopter la dispositions du début, redouter la : Suisse, ont dit les ministres des trois souverains (1), est tout à fait contraire La paix peut coalisées. Si la Suisse geons à aux intérêts des puissances se faire d'un jour à l'autre. prend parti pour nous, nous nous enga- lui faire restituer le Valais, la Valteline, Bienne, l'Erguel, enfin tout ce qui autrefois. Au contraire, la persiste dans sa réso- Suisse les perdra sans retour. empare, nous appartenait nous disposerons de tous ces pays lution, à la paix et si elle lui les lui garantissons. Qu'elle s'en Votre Excellence peut sentir combien notre situation est embarrassante. Car, enfin, ne vaut-il pas mieux, même pour la France, que ce soit la Suisse qui rentre dans ces diverses possessions qu'aucune autre puissance? comme nous le verrons, l'empereur Alexandre tenait respect de la neutralité. (1) Seul, pour le » LA FIN DE LA MÉDIATION Talleyrand Enfin, voyait naître 273 grandir et à Berne un mouvement oligarque dirigé contre nous et qu'il ne savait pas préparé, soutenu, attendu par les alliés. Dès 12 décembre, le il écrivait : J'apprends de bonne source que « comité des le mécontents suisses s'est porté à Waldshut. composé, me mande-t-on, de M. Jean de Il est Salis, chambellan de l'empereur d'Autriche, d'un autre du colonel Gatschet, de Berne. Ils entretiennent une correspondance très active avec M. de Lebzeltern. On nous assure que leur plan est de soulever le peuple d'Argovie pour fournir un prétexte aux alliés de nous occuper militairement... « Il est sûr, monsieur le duc, que le parti bernois Salis et qui désire rétablir l'ancien ordre de choses es1 très cherche à exciter un mouvement fort, qu'il faire entrer en Suisse les coalisés. • Itérer que les naître la puissances se dépêchent à recon- neutralité de ce pays. Etc. Ce comité, connu dans le nom pour l'ancien » l'histoire de comité de Waldshut chef, il), trésorier de du pays sous avait, en réalité, David de Berne, WySS, qui intriguait déjà Contre QOUS en I7 (, s en "inptail parmi Bea membres, avec : colonel Gatschet, qui avaimt été Louis de Haller, (h Waldshut <lu est les capitaines Steiger et et le de Werdt, au service de rAutri<he. Charles le « Bur la grand-duché de Bade, E}Ue Faisait à bien à es1 Il et restaurateur rive droite <lu à a 1 et Rhin, l» et §ur comte de le territoire mi-chemin entre SchafTi autrefois partie des vilU 18 NAPOLÉON ET LA SUISSE 274 Salis-Soglio, Grison d'origine, Irlandais de naissance, naguère agent de l'Autriche à Londres. et Le comité se mit en rapport avec Metternich pour provoquer un changement de régime en Suisse. L'empereur Alexandre y était nettement opposé. Il n'avait pu empêcher les Autrichiens de faire prévaloir leur plan d'invasion; mais, sur les conseils de Jomini qui ne lui le quittait plus, et d'une grande influence, il qui disposait sur avait stipulé avec Metternich qu'on respecterait la neutralité de Suisse, lej gouvernement sorti de l'Acte la de 1803, ainsi que l'indépendance des nouveaux^cantons de Vaud et d'Argovie. Sans lui accorder entièrement] satisfaction, Met- ternich lui promit qu'on n'entrerait pas en Suisse sans y être appelé. Sur quoi Alexandre était parti pour Carlsruhe, voir la famille de l'impératrice. Comment Metternich" savait-il^que les Autri- chiens n'auraient qu'à se présenter pour entrer? apprend lui-même. « Après avoir sondé le terrain en Suisse, j'étais absolument sûr que la partie saine du peuple helvétique ferait bon accueil aux soldats autrichiens, C'est ce qu'il nous les seuls suisse, teurs. qui pussent mettre et le qu'elle les saluerait pied sur le territoire comme des libéra- » EVplus loin : « Pendant les négociations de Franc- mes mesures pour gagner la Suisse et pour l'amener à accorder aux troupes impériales le libre passage sur son territoire. Le fort, j'avais pris toutes baron de Lebzeltern se trouvait à Zurich, près du LA FIN DE LA MÉDIATION 275 comte de Senft à Berne. Le prince de Schwarzenberg s'était directoire de la Confédération, et le était mis directement en rapport avec les chefs militaires Nous pouvions des contingents suisses. lument certains que l'armée être abso- en serait bien reçue Suisse, et que, dès son apparition, les troupes de République se joindraient à la elles (1). » Le comte de Senft-Pilsach, ancien ministre du royaume de Saxe, était alors retiré en Suisse. Il était lié avec le comité de Waldshut. Il fut auprès do l'intermédiaire de Metternich, et c'est lui que Metternich chargea de mettre en train « révolution aristocratique. Senft alléguait tances d'Alexandre Metternich. Après que : le » la les résis- Allons toujours, répondait « l'Empereur me dira succès, premier ministre de l'Europe je suis le lui (2). » Talleyrand, dans une de ses lettres, signalait bien présence de Senft à Berne, et ses étranges me- la nées « : est Il difficile M. de Senft. Il de comprendre arrive ls à Rrrne. !• mission la Le 19, il de pré- sente au gouvernement de ce canton une note dans laquelle, sans déployer aucun caractère officiel, il déclare que Les Puissances violeront le territoire \! 1:1 i (2) Il 1 i:m. h, 1 issu de a Wimoirtê, iss',. s se trompait, car vivement Hit vol. t. m [•, s- Mexandre p, (Mémoires 177. publii Pion.) ( de ce qui l'étail » ion rrt.mr • : uft .i a i irul et fut rappelé (l* janvier 1814). Lui aussi doue confld< sur ces .iiT.iuw Voir Mémoire* du comte de Senft. s. m n avail été ambassadeur de Saxe i Paris, de 1806 M", puis mini Baxe. n Qnil onseiller Lutin ! .1 I > I iur d 1 n. » 1 1 riche. i i NAPOLEON ET LA SUISSE 278 Suisse et passeront par Bâle. rassembler le demande de lui Il Conseil d'Etat, de se dissoudre, et pays de Vaud et l'Argovie. » (Du 20 décembre.) Mais Talleyrand était toujours en lui promet le retard. Les souverains alliés s'étaient transportés de Francfort à Fribourg-en-Brisgau. Schwarzenberg, l'armée autrichienne, s'était sé- généralissime de paré d'eux pour remonter Lôrrach, dans Metternich, nécessaires Rhin, et s'établir à grand-duché de Bade, à quelque le distance de Bâle. à le Il s'aperçut, qu'il n'avait pour nourrir les qu'il avait disséminées entre comme plus il de décembre. me les manda ressources Fribourg et Schafïouse Rhin avant la temps, dit Metternich, faisait savoir qu'il avait pris, de concert avec autres généraux suisses, les mesures nécessaires pour passer les En même « les le troupes nombreuses et qu'il serait forcé de traverser le fin il le Rhin, de Schafïouse à Bâle, sur tous points voulus. » Le 19 décembre, le colonel Herrenschwand, qui commandait à Bâle, fut mandé à Lôrrach. Il eut la surprise d'entendre le feld-maréchal comte de Bubna et le général comte de Langenau lui annoncer que des raisons stratégiques imposaient aux Alliés le passage par la Suisse. Langenau ajouta qu'on agissait selon les vœux des Suisses, impatients de recouvrer une Constitution et des gou- « vernements qu'ils regrettaient ». Herrenschwand protesta, et se retira décidé à faire son devoir. Mais le baron de Schraut, ministre LA FIN DE LA MÉDIATION d'Autriche, Reinhard à notifia son gouvernement. Gagné ou non, se déchargea de tout sur ration, Landaramann général de la Confédé- ordonna celui-ci et le le de intentions les but l'Aar. retraite la dans sa proclamation « Soldats, la divine Providence a de nouveau préparé des jours difficiles pour notre patrie. Je 11 disait, : viens de recevoir la nouvelle certaine et inatten- qu'une armée formidable va bientôt verser une partie de la Suisse et que Les Puis due belligérantes Tous sage. La irrévocablement ^décidé ce ont Les efforts que Confédération ont été infructueux. Ils faits Ceux de notre inutiles contre mulé* sur a pour prévenir (?) Le n'ont pu faire changer <>nt plan Le alli< petite troupe seraient tout aussi Les nos ; autorités suprêmes de Les de campagne des haut.- Puissances « tra- (?) m accu- qui Boni front ] une force aussi majeure et dois donc céd< aux circonstances où nous nous trouvons. Etc. a Donné • 1 ru chef de rSVILLE. i et Aarau, < La 20 Le décembre Confédération, K. Wat- di » ordre fui accueilli ai innement par quelques-uns pleuraient; colonel Le L813. d'autres Guiguer une réquisit ataient >ir. mu d< écrite brisaient Pi et I Leurs _ . N j'ai - 1 loua >ffi armes Le pour obéir, formelle. Ces b frissonner en eux L'âme des v très de mpach, qui [l'auraient pas reculé sans combattre. \\- inhard, On ne comprenait rien à La oond i NAPOLEON ET LA SUISSE 278 mais de Watteville fut sévèrement jugée celle Le lendemain, çait (1). prince de Schwarzenberg lan- à son tour la proclamation qui dévoilait dessein des le alliés. Habitants de la Suisse, « « le Les Souverains fais entrer sur alliés, sur l'ordre desquels je le territoire de la Suisse l'armée qui mon commandement, est sous ont jugé nécessaire de vous faire connaître, ainsi qu'à l'Europe, les but de cette démarche. Leur déclaration vous démontrera dans quels sentiments ils prennent cette détermination, et combien leurs motifs et le principes et leurs projets sont clairs « et équitables (?) Je suis convaincu que notre entrée en Suisse causera la joie la plus sincère et la mieux fondée à tous les (?) individus qui connaissent les véritables intérêts de leur pays, ainsi qu'à tous les amis de l'ancienne félicité indépendance, fédérative monde entier. et que de son ancienne respectée et honorée dans le de la Suisse, union de l'ancienne gloire ainsi Etc.. Nous venons dans votre pays comme les amis de votre territoire, de votre nom, de vos droits. Nous espérons que, convaincus de votre bonne « s'il fallait en croire ce que dit Metternich prince de Schwarzenberg s'était mis directement en rapport avec les chefs militaires des contingents suisses. » Mais le personnage est suspect. Il convient de se rappeler seulement que Watteville était de l'aristocratie bernoise, qu'il était un des chefs du mouvement de 1802 et qu'il avait subi l'Acte de médiation sans l'accepter (1) o que Elle serait expliquée le sincèrement. LA FIN DE F, MÉDIATION A volonté, et de votre coopération à nos travaux (?), nous quitterons votre paya comme dea unis et accompagnés de vos bénédiction- el de voa actions de grâces, lorsque vons le grand but que nous poursui- but?) sera (quel atteint, liborté et votre bonheur, p;iix la qu'avec et votre au Bera assurée monde. Au « quartier général de Lôrrach. Le décembre 21 1813. gétu l.< en chef de 'il Vannée principale des alliés, Feld-maréchal prince de Schwarzbnbi rg. « » Dans un autre ordre à l'armée, recommandait la discipline el la bonne tenue, respect des habitants et des propriétés, et dans la nuit du 21 au cembre, le mouvement des troupes connnen* Dix mille hommes avec Bubna el CoDoredo franil 1»' chirent i pont de Hâle pour prendre ]•• route de La ,, i Talleyrand n'avait pas vu ana émi des événements aussi singuliers. Dée Rouyer, demeuré de soins acheminer but la France à lea le Berne, papiers de par 21, avait il La lea fait légation. 22, au matin, «m apprenant L'entrée dea Autri- !. chiens, hard. « il adressa quelquea lignes indignées Dana bornerais è Votre In faire position actuelle dea choses, une demande but Laquelle : me j»' }<- prie répondre d'une mani< Buis-je en pays conquis on en |>.i\- Excellence de catégorique Rein- à ni' 1 ennemi Il lut bientôt renseigné. Dana la môme journi NAPOLÉON ET LA SUISSE 280 pour Berne, parti de Zurich il fut arrêté, sur la un gros d'Autrichiens qui l'envoyèrent, sous escorte, à Aarau. Là, le feld-maréchal de camp route, par Colloredo déclara qu'il allait lui rester sous sa surveillance jusqu'à nouvel ordre. Reinhard, prévenu de cet exploit des libérateurs, écrivit Lebzeltern, à aussitôt disait, même temps excuses à Talleyrand. qu'il adressait des Il en à Lebzeltern : «... Il est impossible qu'il n'y ait pas eu malentendu dans cette malheureuse affaire. Si la présence d'un ministre de France en Suisse est incompatible avec celle des armées alliées, du moins en être prévenu, et mis en état de quitter ce pays avec la sûreté per- ce ministre devrait sonnelle qui, dans tout Etat civilisé, est inséparable d'un caractère public et diplomatique. Etc. A Talleyrand : « Il » m'est impossible d'exprimer à Votre Excellence la surprise et la douleur que me cause l'atteinte portée à son caractère public et à sa liberté personnelle, etc. » L'ambassadeur se plaignit à Lebzeltern, qui le renvoya à Schwarzenberg. Celui-ci, pour des « raisons militaires », l'invita à partir, et lui fit tenir des passeports pour Bâle. J'ai « les l'honneur d'envoyer à Votre Excellence passeports ci-joints pour Elle voudra bien elle et pour sa suite. diriger sa route vers Bâle. Les donnés pour que le points occupés par mes troupes ordres les plus précis sont passage par soit Mon les marqué par tous aide de camp, les M. égards qui vous sont dus. le comte de Ghotek, aura LA FIN DE LA MÉDIATION l'honneur de vous remettre l'honneur, etc. » présente la 181 Lettre. J'ai (29 décembre.) Talleyrand fut conduit par Chotek jusqu'à Bâle, d'où rentra en France par Huningue. il brusquement t-t sans prestige, 1<i première ambassade en Suisse du comte Auguste de Ainsi finit, Talleyrand. Le passage des troupes autrichiennes s'accomsans difficultés à travers plit pays par Berne, le Fribourg, Lausanne et Genève, du 22 au 31 décem- L'invasion étrangère fut accompagnée de bre. révolution intérieure, Buivanl nich Berne, le Grand Conseil tion aristocratique, par A peine restauré, main but Vaud Bubna se 11 qui furent la deux actrs du 22 constitu»'t du 24 remettre la Le maréchal de pour seconder sur l'Argovie. Lausanne à heurta à L'énergique opposition comme de citoyens éminents, Pidou, rétablit patriciat voulut le et rendit se prétentions. tout calculs de Metter- les de Scnwarzenberg. et A la soutenus, H. non Monod, Muret, seulement par parti libéral, mais encore par des aristocre 1.' comme Rovei Le colonel Roveréa, ancien commandant de la légion fidèle de pion d'arm< - de Bubna, déclara -ni maréchal que cette restauration était I impossible i i ; ! ; .\ i (1 • ). \. M. moin », i. IV. — I d'uni' ancienne famille vaudoist, avait rne. Il reçu I avait servi chei noua et en Autriche M tialiié qui lui fail 'lit honneur. inti'r Ifoi NAPOLEON ET LA SUISSE 282 En marchant sur Genève, les Autrichiens repri- rent Neufchâtel. Berthier n'avait pas mis les pieds dans sa petite principauté. Son service auprès de l'Empereur en avait jamais lui laissé le temps. Il ne. s'y était fait représenter par une manière d'intendant, affable et baron de l'Esperut. Devant l'approche des Autrichiens, le baron fit atteler ses voitures, y chargea ses bagages et partit sans attendre les adieux de ses administrés. Ceux-ci demandèrent inofîensif, le de Prusse à faire partie de la Confédération. Le souverain y consentit, et l'annexion fut approu- au roi vée par le Congrès de Vienne. La république de Genève, en département du Léman. le Il 1798, était devenue semblait que ce petit pays, de langue et d'habitudes françaises, rattaché à la France par de longues relations de commerce et d'amitié, dût se résigner à ses nouvelles destinées. Bien au contraire. qu'il Il se brouilla devint français. très difficile. Il avec nous, du jour fut d'une administration D'abord, à cause de l'esprit volontiers frondeur des Genevois; puis, à cause du blocus continental, qui atteignit sensiblement le travail et la fortune de l'industrieuse cité (1). Le département du Léman avait eu ( 1 ) Voir sur cette question et les successive- conséquences du blocus à Genève, un livre récent et plein de renseignements minutieux et inédits, le Commerce et l'industrie à Genève pendant la domination française Sans (1798-1813), par E. Chapuizat. Genève et Paris, in-8°, 1908. — blocus a fait du tort à Genève, mais il en faisait également à la France. Ce n'est pas à cet unique point de vue qu'il faut se placer pour condamner notre administration. doute le LA FIN DE LA M LDI AT ION mt'nt pour préfets, d'Eymar, baron et le 283 baron de Barante le Capelli-. D'Eymar un administrateur de talent très apprécié, qui mourut trop tôt, en 1803, mais qui eut un digne successeur dans le baron de Baétait rante. y avait alors à Genève un groupe de letti» ix PieL t, el de savants représentés parIl ! rédacteurs habituels de le Bibliothèque britannique, la médecin L. Odier, le p agronomes Marc Lullin el Lullin de professeur Prévost, teur Bridel, Les les le Chateauvieux. Ces messieurs professaient peu «l'admiration pour L'Empire, mais beaucoup pour L'AnM. gleterre. Barante de buI détourna parfois de Leur journal dire Laisser Les ïgb et foudres admi- nistrative y avait Il voisinage, el un autre foyer d'opposition dans autrement redoutable^ M. de Barante ne se crut pet. Mme inconvenant envers reprocher d'être remplacé fut Il Lé à de Cop- pas obligé d'être de Staôl, et on put Lui voir quelquefois. Ce qui lui allé La valut d'être rapp< celui Le de L810. tin l.< par- baron Le Capelle, jadis républicain fougueux, puis rallié au Consulat, enfin préfet de Livourne, en L808. ible tournure. comme et, on comédie, on disait fut qu'il surnomma . 1 et amis, lui suscita Schlegel était jeune, spirituel, cependant ma] La Floridor. La r L n. rre mille Ira et accueilli^ joué autrefois avait baron Capelle déclara 1 51 1«' 11 11 Mathieu ies. <!«• à Il Mme tit de partir Montmoren NAPOLÉON ET LA SUISSE 28i Il envoyait à Savary, ministre de la police, des lettres piquantes sur la société de Coppet. L'im- romanesque mariage de Mme de Staël avec le jeune baron de Rocca redoubla les épigrammes du préfet. Mme de Staël comprit qu'elle prudent et devenait ridicule. Elle partit à son tour, et Floridor affecta des airs vainqueurs et satisfaits. Lorsqu'on apprit l'entrée des Autrichiens à Bâle, Floridor parut inquiet. A partir du 25, on ne le vit Le plus. il 29, déguerpit il fit comme collègue de Neufchâtel, le (1). Le général Jordy, qui commandait à Genève, était un soldat énergique qui avait fait la guerre en Vendée sous Hoche, et en Suisse avec Schauenbourg. Il avait reçu des renforts de Grenoble, et parlait de se défendre. et à le faire partir On parvint à l'en dissuader, avec la garnison, Les Autrichiens entrèrent vernement le le 30 décembre. lendemain. provisoire, constitué par de citoyens dévoués aux il vieilles Un gou- une vingtaine institutions, et parmi lesquels se trouvaient Lullin de Chateauvieux, Pictet de Rochemont, Amy des Arts, Saladin, etc., rétablit la petite république dit Pictet, fut l'œuvre : « Cette restauration, d'une très petite poignée d'hommes, peu ou point secondés au premier moment par la masse de la population (2). » Pour échapper à de nouvelles entreprises de la fut destitué par un décret impérial du 4 janvier suivant, reparut comme préfet sous la Restauration et il devint même ministre, pas pour longtemps, sous Charles X (1829). (2) Voir sur ces événements l'ouvrage de A. Rilliet, Histoire de la restauration de la république de Genève. 1849. (1) mais Il il LA FIN DE LA MÉDIATION France, Genève n'avait qu'une ressource d'appartenir à la Confédération. C'esl ployèrent, dès la premier jour, 1<' république, qui Amy des Arts Bâle. Ils el y virenl rode, Stein. quoi s'em- à aux alliés Pictet, Les députés allèrenl à Saladin. ministres, Metternich, Nessel- les Le ministre de dans un langage expressif la Suisse. c'était restaurateurs de Les envoyèrenl : Prusse, Stein, leur dit, : « faut vous coller à Il C'est ce qu'ils firent. Cette union de Genève avec la Confédération fut un mariage de raison. L'inclination n'y entra gvu car l'oins de Berne a quelquefois des manières un peu rudes. Mais Genève s'en tienl n'a pas envi." de demander Le divor< Disparut aussi Le à département Occupé par un corps autrichien L'alliance, du Simplon. en qui et délog quelques troupes italiennes envoyées par Murât, le Valais recouvra Bon indépendance avec autant d'enthousiasme demanda, qu'il aussi, à Lui tion, qui s'accrut en avait mis faire partie à de Dès Le 11 Confédéra- la de trois cantons nouveaux en 1815. L'Acif de médiation ne survécut pas étrangère perdre. la L'invasion à mourut du désordre qui L'accompagna. 29 décembre L813, une Diète de quatorze e1 Cantons, réunie à Zurich par Rein- présidé* (1). et hanl. déclara r ^cte de L803 supprimé, et adopta un Concordat qui servit de Constitution provisoire au pays, 'Mi attendant La rédaction (i) Zurich. Bâle, dchafTouse. Qlaris, Fribour ippenxell, s, uni i.iii. '{< m. rhurgovie, quera abstent ion d€ Borna. i i \ nouveau d'un - hwitx, >n Z remar< NAPOLÉON ET LA SUISSE 286 Pacte fédéral. Esprit instruit d'Etat formé par l'expérience, que ce pacte nouveau reposât, et avisé, homme Reinhard voulait comme celui de 1803, sur l'indépendance des Cantons, l'égalité des droits, la bonne administration de la justice, le souci des besoins intellectuels, etc. Le par patriciat bernois s'y opposa, et fut soutenu les cantons aristocratiques, auxquels se gnirent les petits cantons. Ceux-ci, en joi- effet, se flat- taient de reprendre les bailliages italiens, qui ne sentaient pas et qui se le besoin de renoncer à leur liberté, montrèrent disposés à comme Vaud et l'Argovie. la défendre, tout Partout les anciens partis dépossédés voulaient ressaisir leur influence, ou quelque portion de leur territoire. Zurich, maintenue par le Concordat du 29 décembre dans les fonctions de Vorort, et chargée de leurs privilèges la direction des affaires fédérales, essaya de gou- verner au milieu du désordre. Elle avait groupé autour d'elle des Schafîouse ; cantons éclairés, impartiaux, comme comme Bâle Appenzell et et les Grisons, et les cantons menacés, Vaud, Argovie, Thurgovie, Tessin et Saint-Gall. Saint-Gall était réclamé de nouveau par l'abbé Pancrace Forster. Mais Berne avait attiré Fribourg, Lucerne, So- leure, les petits cantons, et réuni une contre-Diète à Lucerne, présidée par l'avoyer de Lucerne, notre ancien ami Rùttimann. Le pays était dans une agitation extrême, qui dépassait ce qu'on avait vu en 1802, et que l'on revit seulement lors du Son- derbund de 1847. LA FIN DE LA MÉDIATION 2s7 Aussi bien, ces querelles ne se renfermaient p dans les limites du pays. Elles débordaient au •dehors. Pendant marche des la en France, alliés le quartier général des souverains était escorté de députés suisses de différents cantons qui essayaient de gagner Alexandre, soit A passions et à leurs intérêts. retrouvait les Tagés. On tenaces, actifs, entier .suis obligé On Troyes, jamais décou- sa à me ministre prussien, le haine contre nous, écrivait femme, avec quelque dédain pouvoir à avait autre chose à faire que de s'occuper de leurs petits débats. Stein, tout chacune des grandes Chaumont, étapes, à Langres, à Vesoul, à •on l'Autriche à leurs soit la bien à ces gens-là. respectables, Ils je pour visuel vouloir de s. du sont honnêtes, sensés, éclairés, d'un commerce el J'avoue que portée de ces petites affain s'empêcher d'ailleurs ne peut sa mon rayon de contracter mettre à « : a forl agréable, i Alexandre, trompé naguère par Metternich, dr- désormais inattaquable. Toujours assisté Jomini, son aide de camp, conseillé par La ue niait de Harp e, sou ancien précepteur, qui à Langres, exactement renseigné lait avec beaucoup de zèle ces intrigues, comme table et Alex andre en Napoléon. fait lenait avail ses preuves. dix-neuf Cantons, tique. Il modérée qui qui avait «le et et il rejoint par Capo d'Is- qui continuait de résider à Zurich tria, et l'avait et se clairvoyance parmi arrive à était pour la gagna penser politique équi- inspiré L'Acte de Il démê- L8 voulait maintenir les alliés à l< a cette poli- NAPOLÉON ET LA SUISSE 288 Dans une note du 26 mars 1814, trois souverains alliés les ministres des (Russie, Autriche, Prusse),, déclarèrent au gouvernement de Berne « qu'ils ne reconnaîtraient l'existence politique de la Suisse- qu'autant que sa Constitution fédérale serait basée sur sa division en dix-neuf cantons, qui en fait le fondement depuis 1803 ». y Devant cette déclaration, Berne s inclina. Le 6 avril, les deux Diètes rivales s'unirent à Zurich pour n'en former qu'une seule, qui dura jusqu'au 13 août 1815, et qu'on appela la longue Diète (die' lange Tagsatzung), en souvenir, sans doute, du Long Parlement d'Angleterre. Le gouvernement continua d'être exercé par Zurich, et la Diète, après avoir été présidée par Reinhard, le fut par Conrad Escher (de la Linth), et enfin par David de Wyss, bourgmestre de Zurich (1). Mais travail les dissensions intérieures continuèrent, le de la Constitution traîna, la prospérité Et les historiens de la Confédération conviennent eux-mêmes que la période de la Longue Diète fut une des plus confuses et des plus matérielle languit. stériles de l'existence nationale. Voilà ce que la Suisse avait gagné à ce qu'elle appelait sa délivrance. Le noble et bienfaisant Conrad Escher mourut brusquement 12 octobre 1814, emportant les regrets du canton de Zurich et de la Suisse tout entière. (1) le . CHAPITRE IX LA ET SUISSE CENT- JOURS LES NOUVEAU PACTE FEDERAL LE (1815) Pendant que la Suisse demandait à la Diète une Constitution politique el paix 1«* tombé, rieure, l'Empire était el La in France rendue aux Bourboi La Suisse salua avec joie avec liens plus étroits L'unissaient France qu'avec tion. Si devait elle quillité, devait elle soldat le Restauration. la parvenu de Napoléon dix à à mais vieille La 1 I Révolu- La ans de tran- monarchie Légitime de La Longues années de protection, d'alliance de et - vices. I >èa que L'Empire, éral Le » lonseil d< écrivit il ainsi Lu Le nia Le i ne eut appris Le trône de ses 6 mai, La les féliciter <lu p< I Il I i le Diète députa < crivit i bute de retour de avril). Et il présenter, Lui son dévouement Paris, de Mulinen, Redinget Monod; \\ La au comte d'Artois, Lieutenant colonel de Graffenried pour qu'au Roi, spéciale, l i.i du royaume, pour famille but envoya I Lui-même aux l en miss et l< rouabli 20 r - l NAPOLEON ET LA SUISSE 290 tons, de ce haut et noble style, qui était marque de la maison de France comme la : « Très chers grands Amis, Alliés et Confédérés, « Ramené sur le trône de nos ancêtres, nous y apportons les sentiments d'affection qu'ils avaient constamment témoignés au Louable Corps helvétique, et notre but sera toujours d'entretenir avec lui les plus intimes relations de bon voisinage et Nous connaissons le noble caractère des Suisses. L'Europe a vu leur courage, nos pères ont éprouvé leur dévouement. Tous ces titres à notre confiance ne s'effaceront point. Nous voyons dans d'amitié. vos Cantons les plus anciens alliés de la France, et nous chercherons toujours à leur donner des preuves de l'intérêt que nous prenons à leur bonheur, de notre bienveillance et de notre affection. « Sur Une qu'il ce, etc. » autre lettre, du même jour, leur annonçait avait choisi Auguste de Talleyrand ambassadeur auprès d'eux. Enfin, de Genève, le général Mallet, le était chargé de négocier nouvelles capitulations militaires. général de Castella, des Suisses (dont le nommé comme avec eux de En attendant, inspecteur général comte d'Artois était devenu colonel général), s'occupa de réorganiser les quatre régiments, sortis de la convention de 1803, et main- tenus par celle de 1812. A l'ambassade de Suisse à Paris, taire de légation, Tscharner, le premier secré- remplaça Maillardoz, LA SUISSK KT LKS CKNT-JOURS 291 compromis par son attachement pour Napo- trop léon. Auguste de Talleyrand en Suisse, comme fut satisfait de retourner ministre de Louis XVIII, puisque monarchie légitime avait conservé préférences. Mais il n'y retrouva pas la ses secrètes la situation qu'il avait laissée (1). D'abord, au lieu de la tranquille unité que pré- sentait naguère la Confédération, c'était le désordre deux suscité par pagée, au sein partis rivaux, et la division pro- même campagn» Le comte Auguste des Cantons, entre les villes et les • écrivait de Zurich, le 30 juillet, après avoir repris possession de sa charge « : Votre Altesse aura vu, par mes dépêches, la situation des affaires grissenl Les esprits eu Suisse. B'échauffent de plus eu plus. el s'ai- Berne ne se désiste en rien de ses prétentions but L'Argovie, et l'Argovio, s'appuyant but Russie reurs de Les paroles des empe- d'Autriche, paroles confirmées el par leurs ambassadeurs, ne veut rien céder. La Suisse « partagée eu deux partis es1 Lucerne, Soleure If .!,• les Déments de i -i nomination le trouva de i la Lucerne Ferté-Saint -'t goui Les de Soleure v.ii In (Loiret Uexandre possédait une Restauration mourut en crainte «liront La Fribourg, illeyrand. né en la el l'Argovie. Le premier paraîtrait plus puis- sent que l'autre; mais ion frère Cantons soutiennent les Qouveaui cantons Petits bernois; Zurich parti (••lui «'t Friboui : I dam 1776, fut plusieurs Uexandre, dépub pet, préfet départements, enfin diplomat de NAPOLÉON ET LA SUISSE 2JS campagnes ne marchent pas d'accord avec eux, rend les forces à peu près égales des deux côtés. » que les (A. E., t. 496.) Puis, au lieu d'être, comme naguère, le premier personnage du corps diplomatique, notre ambassadeur était relégué au second plan, par la prépondérance de l'Autriche, de la Russie et de l'Angleterre. M. de Lebzeltern, envoyé à Rome, avait été remplacé par ce baron de Schraut, que le comte Auguste n'aimait pas, et dont la fortune de l'Au- La triche avait redoublé l'orgueil et la suffisance. Russie, qui n'avait pas eu de ministre en Suisse, y avait maintenant le sien. C'était le comte Capo d'Istria, conseiller influent d'Alexandre, diplomate habile et instruit, qui se chargeait de légiférer en Suisse, avant d'administrer la Grèce affranchie C'est, en effet, Capo d'Istria qui avait (1). reçu la mission de surveiller les débats constitutionnels de la Diète, d'aider à la confection et Pacte fédéral, dont elle du nouveau poussait péniblement le travail. Enfin, l'Angleterre, exclue de la Suisse depuis quinze ans, y avait repris pied avec d'autant plus d'ardeur qu'elle avait à reconquérir le terrain (1) Capo d'Istria (Jean Suisse lui valut le de), né à Corfou droit de bourgeoisie à en 1776. Son rôle en et dans le canton Genève de Vaud. Plus tard, les services qu'il rendit à la cause de l'indépendance nellénique lui méritèrent d'être élu président de la nouvelle république (1829). Victime des rivalités politiques, il fut assassiné à Nauplie en 1832. Homme de grand talent et de noble caractère. LA SUISSE ET LES CENT-JOURS perdu. Elle représentée était par 293 Stratford sir Canning, parent du grand ministre, que sa compétence dans les affaires de la Suisse appela à figuier au Congrès de Vienne. Aussi bien, instructions les Talleyrand de le condamnaient presque à l'effacement. Au de lieu avec plus de souplesse, la ressaisir, tutelle exercée par Bonaparte et qu'auraient rendue longues relations du pays avec facile les mai- la de France, Louis XVIII, prudent et circonspect, peu confiant peut-être dans la solidité de son trône nouveau, exagérait la discrétion. Les instructions de Talleyrand lui prescrivaient de garder une extrême réserve, de ne s'immiscer en rien dans la politique intérieure du pays, et de se borner à marcher d'accord avec L'Autriche. Or, la politique du baron de Schraut était équivoque, et L'Autriche, avec de concert L'Angleterre, ne cherchait qu'à ruiner notre influence pour y substituer la sienne. Lo corps diplomatique avait quitté Berne pour Zurich, où se tenait Celle-ci était Diète. composée, connue de députés dont baient, la la plupart pour Zurich, hard, Usteri el Les précédent nous sont avec le président pour Lucerne, l'avoyer Rûttimann les et et Fischer; Pfyffer; pour deui anciens Landammanns, Gluti Grimm; pour pour Rein- Finsler; pour Berne, L'avoyer F déric de Mulinen, les conseillers Sturler Soleure, famili< Fribourg, le fougueux et Montenaoh; Wieland; pour Appenzell, L'inévitable Zellweguer; pour Sohwits, Alola Reding; pour Bftle, NAPOLÉON ET LA SUISSE 294 Glaris, le Landammann Heer;pour dont Sidler, Zug, le jeune discours avait fait tant de tapage le pour Vaud, H. Monod, Jules Muret, Secretan; etc. Il y avait, dans cette Assemblée, du talent, de l'expérience, de la bonne volonté, et cependant l'œuvre législative n'avançait pas. Il fallut l'approche du Congrès de Vienne pour l'activer. en 1811 A ; plusieurs reprises, pour laisser le champ sion. Enfin, elle se la Diète s'était ajournée au travail de la commisréunit le 9 septembre 1814, pour libre délibérer sur le projet définitif qui lui était présenté. Après plusieurs heures de discussion, elle l'adopta pour avoir été long à venir, il n'en était pas moins : fort mal venu. que de nombreux députés avaient demandé l'organisation d'un pouvoir central assez fort. Les Cantons avaient tenu à recouvrer leur ancienne souveraineté, et le Pacte n'était, suivant l'expression officielle, qu'un contrat d'alliance de vingt-deux Etats indépendants, n'agissant en commun que pour les affaires extérieures et le maintien C'est en vain de l'ordre intérieur. On il avait supprimé la charge de Landammann ; ne restait qu'un chancelier et quelques magis- trats nécessaires. les On avait cantons directeurs ou Vorort Lucerne. Et la Diète de la sait ramené de : six à trois Berne, Zurich, vieille Suisse reparais- avec son cortège d'instructions, de protocoles, de formalités qui entravaient la marche des affaires et retardaient les décisions importantes. cipe de la souveraineté Le prin- cantonale était poussé si LA SUISSE KT LES CENT-JOURS 198 chaque cant<»n loin qu'on laissait à l'arbitraire de et sa Constitution particulière, et la conclusion des capitulations militaire En revanche, les privilèges de naissance étaient La partagés, rétablis, les droits politiques inégalement des cultes oubliée, la liberté l'instruction publique el Sans être grand livrée à l'abandon. vait mesurer la différence qui séparait médiation ce contrat L n>- informe, on pou- clerc, l'Acte de «le de difficultés r et de querelles oouvelli Talleyrand écrivait, « La crainte la 19 septembre ae qu'elle rativement par Puissances, les quelque sorte malgré regarder « elle, le content. n'esl comme Votre du Congri pas constituai se avant cette époque, que son sort ne aucun canton : pressée par L'approche Diète, dans et le décidé impé- lût enfin accepté, en a Pacte fédéral, dont On ne peul donc pas bien stable l'ordre de choses actuel. Altesse sera peut-être qu'an étonnée bout de huit mois de séances la Diète n'ait pu pardonner venir à se une bonne Constitution, ou, au une moins, Constitution qui convint à la grande majorité de Il la Suisse. En voici les raisons. essaie de les déduire, mais il y qu'un long mémoire, anonyme, placé dans respondance, et qui explique de l'embarras où Be très débal moins réussit b judicieusement tait le paj mémoire «lit. en parlant du régime fondé en si brusquement détruit, et si mal remplacé b. I 1> : « ... Buisse On étail peut son soutenir que meilleur l'Acte de ouvrage (à médiation Napoléon), NAPOLÉON ET LA SUISSE 296 parce que la stabilité du repos intérieur de la Suisse, s'accordant avec ses vues politiques, cet acte avait concilié tous les intérêts avec impartialité et sa- gesse... «Les puissances alliées, en entrant en Suisse, commirent une faute énorme en déclarant annulé l'Acte de médiation. Elles ne virent pas que les Suisses, ayant à maintenir le droit national de neutralité, refusaient de s'allier avec elles, parce qu'ils étaient contents de l'Acte de médiation, et laissaient violer leur droit national, parce qu'ils étaient mécontents du Médiateur. « Les puissances alliées, se succès contre la France, méfiant encore de leurs mal informées de l'état des choses, et séduites par quelques mécontents, crurent un parti au lieu de la nation. s'aperçurent promptement de leur erreur. devoir s'attacher revinrent avaient sur Elles engagements des promesses données toutes les leurs été pris, Mais Elles pas. des ; craintes, toutes les espérances ont été réveillées. « Voilà la véritable cause de l'incohérence des derniers événements. Les Suisses, placés dans une comme situation analogue à celle de 1802, ont été, alors, incapables de s'entendre. une intervention étrangère l'ouvrage de 1814 ne vaut pas « Au Il et, a fallu de nouveau jusqu'à présent, celui de 1802. milieu de toutes les prétentions anciennes et nouvelles, au milieu des dissensions et des dé- fiances générales, à la veille d'une guerre un nouveau Pacte fédéral a été adopté par la Diète helvétique. Il est obscur, rapiécé, incomplet. civile, Il n'a LA SUISSE ET LES CENT-JOURS pas encore l'assentiment de tous n'empêchera pas la son complément guerre les civile, s'il Congrès de au 297 Cantons. ne reçoit Vienne, Il pas et s'il n'est pas garanti par toutes les puissances. Etc. (1). Le Congrès de Vienne septembre s'ouvrit le 22 1814. La Diète y Montenach de pour Fribourg. rie avec des instructions avaient tenu Bâle, de Confédération la tes. Mais el Cantons Les égalemenl représenter par taire s'y à Wieland el affaires générales les Reinhard de Zurich, avait député des députés particuliers chargés de soutenir leurs intérêts ou Leurs réclamations. Berne avait choix de Frédéric de MulineE fait de Zerléder. Elle réclamait simplement tout et l'Ai- u\ Vaud, et son ancienne souveraineté sur des pays indûment affranchis. Mais PArgovie avait pour champion L'ancien ministre Rengger, qui déclarait Castlereagh à Laisserait incorporer nettes Et >. <jut> L'Argovie ne Berne que par à Yainl « baïon- par César de La défendu fut Les Harpe, aidé de Jomini, dont L'empereur Alexandre ne se séparail plus. Les Petits Cantons réclamaient liens Les : Grisons, Ratzuns N( ufchatel fédération. et Le Valais, Genè ve, la et Leur Les bailliages ita- Valteline; Gen( annexion représentée par à La Pictet Conde Rochemont, demandait en outre un accroissement de territoire. Ces rivalités Be faisaient Mémoire sur (l) députa i • \ 1 1 « > r i les > me événements - - \ i . cjui so ml jour autour NAPOLEON ET LA SUISSE 298 du Congrès, comme naguère au quartier général des alliés désarmaient toutefois devant la table elles ; de l'ambassadeur fédéral à Vienne, l'aimable et hospitalier baron de Muller. On sait qu'il se comment travaillait décida à travailler. chaque question : Congrès, lors- le avait été formé pour Il affaires d'Italie, d'Allemagne, de Suisse, etc., des comités particuliers composés des Etats intéressés et de puissances conciliatrices. Les affaires de Suisse étaient Le comité chargé d'y portantes. sembla pour y la première fois le les plus im- travailler s'as- On 12 novembre. avait fait entrer l'Autriche, la Prusse, la Russie et l'Angleterre. Il parmi fallut même On pourtant n'y avait oublié que la France. lui faire une place, sur la demande des cantons les plus réactionnaires, Berne,. Fribourg, Lucerne, qui avaient avec nous, à cause des régiments anciennes et capitulaires, les les relations les plus plus étroites. Cette place, on la donna au duc de Dalberg, dévoué de auxiliaire la politique de Talleyrand. Or, Talleyrand, sur les affaires de la Suisse, partageait entièrement quand on vit, Talleyrand le les idées d'Alexandre. Aussi après Alexandre, Talleyrand, et après duc de Dalberg se déclarer contre le retour à l'ancienne Confédération, prendre la défense de Vaud, de l'Argovie et du Tessin, et réclamer maintien des dix-neuf cantons conservés par la Diète, alors Berne et ses alliés finirent par céder le et il ne s'agit plus que de trouver des dédommage- ments territoriaux et pécuniaires. On donna à 1 LA SUIS8K ET LES CENT-JOURS 299 Berne l'ancien évêché de Bâle (Porentruy) el Bienne. Elle se contenta d'une somme d'argent pour reconnaître la liberté de Le Congrès son adopté par la d'Argovie. et prononça se Acte final, Vaud 20 mars 1815. Dans le reconnut il le d'alliance contrai Diète, l'intégrité des dix-neuf can- tons et l'accession des trois cantons nouveaux de Genève, Neufchâtel et Valais. Il lui déclaré que la Confédération recevrait plus tard un acte particulier consacrant la reconnaissance et de la garantit' sa neutralité. C'est ainsi que la Suisse alla chercher une constitution la el paix à Vienne, •chercher l'une Mais ravant. el l'autre l'Acte à comme elle était allée Paris douze ans aupa- de 1815 ne valait pas ««'lui de 1803. Elle était cependant limites rétablie dans ses anciennes assurée d'uni' nouvelle existence, lorsque el Napoléon débarqua inopinément de l'Ile d'Elbe. Quelle attitude allait-elle prendre à l'égard de bob ancien Médiateur? * * * de remettre la main sur la Napoléon Suisse, mais Talleyrand (l'ambassadeur) refusa de le Bervir. Le nistre de Vicenoe (Caulaincourt), redevenu mi- <\\\<' des 30 mars, à qui les met et relations extérieures, avail adressé, le nos agents diplomatiques, une circulaire I ail en demeure de choisir enf l'Empereur, entre la cocarde blanche et re le celle 1 que NAPOLEON ET LA SUISSE 300 reprenait le pays. Talleyrand répondit, simplement : Monsieur le duc, je m'empresse de répondre à la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'écrire, en date du 30 mars. « Toute ma vie, j'ai été fidèle à mes serments, à mon devoir. Le roi Louis XVIII m'a accrédité auprès des Suisses. Lui seul peut me rappeler. Agréez, je vous prie, etc. Auguste de Talleyrand. » (De Zurich, le 4 avril. A. E., 498.) Il fut destitué et remplacé par Félix Desportes, « notre ancien ministre à Genève sous le Directoire. Ce démocrate fougueux avait été calmé par le accommodé de la Consulat, et son civisme s'était préfecture de Strasbourg, où 1815, il trouva 1814. le ne put occuper son nouveau poste, et Tal- leyrand n'eut qu'à laisser passer Il En rompit ment de d'ailleurs toute relation les avec événements. le gouverne- envoya désormais sa correspondance à Gand, où le comte de Jaucourt « l'usurpateur » et dirigeait la politique de Louis Il demanda à la Diète XVIII. de ne laisser pénétrer dans pays aucun agent de « Bonaparte ». Comme il l'écrivait au duc d'Angoulême, alors dans la vallée du Rhône, il redoutait le souvenir de l'Acte de 1803 et les sympathies qu'il avait laissées pour Bonale parte. L'Acte de médiation, on ne peut se le dissimuler, est regretté par la majorité des peuples de la Suisse, et les gouvernements sont très médiocrement con« tents de l'état actuel des choses. « Les nouveaux cantons sur lesquels l'empe- LA SUISSE ET LES CENTJOURS 301 reur Alexandre compte et doit compter le qu'il a le plus protégés, seront, sans contredit, la ceux moins ses vues magnanimes. Bonaparte envoie seulement 10 000 hommes sur qui seconderont Si plus, frontière le d'un de ces cantons, ils abandonne- ront bientôt leur père adoptif pour celui qui a donné le jour. Bagdad (1), Le bon Docadi, dans pardonnez-moi, leur Calife de le monseigneur, cette comparaison, peut seul donner une idée de l'effet que produit, en Suisse comme en France, le nom de Bonaparte. Etc. » (Du Ses craintes n'étaient pays <lf V;ni<l. 7 avril.) pas fond-''-. Sauf dans qui nous devail sa liberté avait, en revanche, e1 dans Napoléon, bien d'autn if ce pays qui resta, jusqu'au bout, fidèle à en Suisse qui noua e1 donné des soldats comme La Harpe, Reynier, Jomini l'opinion Le s'était entièrement retournée contre L'ancien Médiateur. De- Le L2 mars, en Napoléon, La Cantons pour prescrire les débarquement de adressé une circulaire aux apprenant Diète avait Le informer de L'événement Les mesures militaires Les plus Leur »'t urgentes. ordonna ensuite La levée d'un contingent <le 000 hommes, <|ui fut placé bous Le commandement du général Bachmann. Enfin, elle Elle L< que ces mesures étaient déclara sives i et destinées à protéger !« purement défenntre p tout >rdre intérieur. Elle approuva les colonels des régiments Buiss omique de Boleldieu, donn< obtenu un p^and en i s NAPOLÉON ET LA SUISSE 302 Paris qui refusaient tout service à Napoléon et réclama leur rappel. (Lettre du 28 mars, à Gastella.) Sur la demande de Talleyrand et de ses collègues, les ministres entendus elle le d'Autriche, de Prusse et d'Angleterre, 8 avril par sa commission diplomatique, décida de ne laisser pénétrer ni séjourner sur son aucun envoyé de Paris. C'est ainsi qu'on interdit à Lucien Bonaparte de se rendre à Lucerne, auprès du nonce. C'est ainsi que le littérateur inofîensif Ginguené, qui avait choisi ce singulier moment pour aller voir, à Zurich, son ami La Harpe, se vit prendre pour un conspirateur dangereux et entourer de précautions territoire vexatoires dont il nous a laissé l'agréable récit (1). Enfin, la Diète refusa nettement de reconnaître Napoléon. Le 4 avril, celui-ci s'était adressé officiellement aux souverains étrangers pour leur annoncer son retour, en expliquer les causes et proclamer haute- ment ses intentions pacifiques. Caulaincourt avait écrit dans collègues des La le jour, à ses gouvernements étrangers. Le président de « le même même sens Et la Diète répondit le 20 avril Suisse ne peut, par la reconnaissance gouvernement actuel de la France, suivre un : du sys- Cette relation, trouvée dans ses papiers après sa mort (1816) longtemps inédite, fut publiée par la Revue des Deux Mondes. (Une mission en Suisse, 1 er octobre 1860.) Elle donne bien l'idée de l'effervescence qui régnait dans le pays, en juin 1815. Un mémoire que Ginguené avait écrit pour La Harpe, mémoire sur l'état de la France pendant les Cent-Jours, fut confisqué par les autorités. Talleyrand en donne une copie. y (1) et restée LA SUISSE ET LES CENT-J0UR8 tème opposé à de toutes celui 303 puissances de Les l'Europe. Lorsque la aura retrouvé bonheur sous un gouvernement le France, en paix avec elle-même, stable et reconnu par l'Europe, de la Suisse sera rempli. Allait-elle que garder prêtait lui Le vœu le plus sincère » neutralité? C'était la Talleyrand (1). C'était de— .'in le aussi celui que supposait Napoléon. Pourquoi cependant des arme- ments qui semblaient si peu justifiés? C'était ce que demandait Caulaincourt, dans une note à la Diète, du 5 mai. « ... Cependant, on fait sont tous dirigés vers Ils quoiqui ité de son des rassemblements en Suisse des armements. frontières de Les menacé territoire ne soit «l»- troupes, par ni nage d'aucune agitation... Quel peut être armements Frai Le le but de de ce> obligations d'honneur »'t gral itude par Lesquelles la Diète parait se croire « L'Empereur refuse Be caractère offensif. 11 toujours - fidèli aime encore à croire à principes et y ni voisi- «1»' «-t Li< trouver un que la Suis ses intérêts Les à plus chers, voudra se maintenir dans une situation neutre. Enfin, ne peut il présumer qu'elle pu ait contracter L'engagement de s'en écarter. Quelles que Boient n'a ses relations nouvelles, La situation pas changé La et Suisse n'a pu d'aucune autre puissance, pendance (A. E., il t. et Le ir toul i i use sacrifice de son indé- de -"H système de tous $8.) fair< du p Les temps. Et< NAPOLÉON ET LA SUISSE 304 Napoléon, Caulaincourt et Talleyrand se trompaient tous les trois. La Suisse allait faire défection Comme et passer à l'ennemi. l'Allemagne en 1813. Le 13 mars 1815, à Vienne, en apprenant le débarquement de Napoléon, les souverains avaient lancé contre lui une déclaration violente qui « hors des relations civiles et sociales livrait « à la vindicte publique, perturbateur de la paix du Ce n'étaient fallait le » mettait et qui le comme ennemi monde ». que des mots, des gros mots. là y ajouter des actes. Aussi, Russie, de Prusse et d'Autriche signèrent « ayant pour but en vertu duquel le maintien de geaient à tenir constamment en « un la de traité paix », puissances contractantes s'enga- les 150 000 hommes, Il quelques jours après, le 25 mars, les ministres d'Angleterre, d'alliance et campagne chacune tant que Bonaparte ne serait pas mis absolument hors de la possibilité d'exciter des troubles, de renouveler ses tentatives pour s'emparer du pouvoir en France l'Europe Un et de menacer la sûreté de ». plan de campagne fut élaboré chez le prince de Schwarzenberg. Après d'assez longs débats, fut décidé il que deux armées, l'une anglo-hollandaise sous Wellington, l'autre prussienne sous Bliicher, se réuniraient en Belgique, en attendant l'arrivée sur le Rhin des Autrichiens et des Russes. L'Autriche devait mettre sur pied deux armées. L'une, dite du Haut-Rhin, sous de Schwarzenberg, était le dirigée commandement contre l'Alsace. Elle était formée, avec les Autrichiens, des Bavarois LA SUISSE ET LE8 CENT-J0UR8 Wurtembergeois Badois, Une l'ancienne Confédération du Rhin. s'avancer par la vallée de La le commandement du le verser Simplon Le France par G<mi« comme en 1813. Haute-Italie, sous la général Frimont. devail tra- monl Cenis le e1 partie devait Sarre; l'autre, franchir pont de BAI*', La seconde armée, dite de Rhin par le Allemands de autres el 305 - I pénétrer en et Russes viendraient ensuite. Le commencement des opérations, au fixé l ,r juin, fut ajourné plus tard au 27. Pour un C'est a L'obtenir la Diète, dans des puissances « le concour> de Dès toute La allié* Suis la énergique el a reparu en Fran déterminée par une volonté si défendre Bes frontières à prendre el écarter tout genre dont l'Europe est Les Les armes pour désordres de menacée par Le retour usurpateur... cet (( Suisse que tendait la \'<>trqui tut remise séance du 12 mai, par les ministres moment où Napoléon Le unanime de la nécessaire. était à plan, pareil DailS cette OllSe inattendue et BanS exemple, la Confédération helvétique, guidée par Bon antique lovant. L'Europe et a et d'elle embrassé La de L'ordre Bocial. Elle «pie le volcan ser jointe i et jouir la Si, neutralité au système de cause du salul des peuples a Benti qu'aussi Longtemps rallumé en France menacerait d'embra- de bouler erser oiables dont môme Les Le monde, les avantages inap] hautes Puissances aimaient ion bien seraient et re, toujours à voir Bon indépendance, sa précaires <\ cxpows NAPOLEON ET LA SUISSE 306 aux attaques de ce pouvoir illégal et destructeur qu'aucun frein moral n'est capable d'arrêter. « Réunies par le même vœu d'anéantir ce pou- au Congrès de Vienne ont proclamé leurs principes dans le traité du 25 mars, ainsi que les engagements qu'elles ont pris de les maintenir. « Tous les autres Etats de l'Europe ont été invités à y accéder et ils se sont empressés de répondre à voir, les Puissances rassemblées cette invitation. Ainsi, le augustes souverains dont moment est les soussignés venu où les sont chargés que la Diète, à la réception des présentes communications officielles, adoptera, par une déclaration authentique d'accomplir ici les et formelle, les ordres, s'attendent mêmes principes et réglera, de con- cert avec les soussignés, les mesures qui pourront devenir nécessaires pour s'opposer au danger com- mun (1). » On ne demandait pas à la Confédération déployer le même effort que les Puissances, mais faire de de appel à toutes ses ressources militaires et de combiner avec elles les mesures exigées par les cir- constances. La Diète répondit qu'elle croyait assez faire en défendant sa neutralité et défense une armée de 30 000 en consacrant à cette hommes. Déterminée à maintenir ce développement de forces, la Suisse croit à son tour pouvoir attendre « (1) « Note remise à la Diète, par les ministres soussignés, dans la séance du 12 mai Stratford-Canning (Angleterre), Krudner (Russie), A. E., t. 498. de Schraut (Autriche), de Chambrier (Prusse). » : — LA SUISSE ET LES CENÏ-JOURS 307 Puissances qu'aussi long- de la bienveillance des -même leur secours, temps qu'elle n'appellera pas les armées respecteront son territoire. Des assurances à cet égard sont absolument nécessaires pour < tranquilliser le peuple courage L'engager à supporter avec e1 Ellf n'en chargea pas mestre i fardeau d'un armemenl considérable. le l'avoycr ll« de président de Wyss, le Mulinen, Berne, et de traiter avec Bâle, '!'• moins bourg- Wieland, ministres des les Puissances, « en réservanl toutefois aux Cantons dmii connaître définitivement d'en » <l> »'t i Le «tonner force à une transaction par leur ratification constitutionnelle. négociations sortit La convention D«- ces ru vertu «I» 1 Laquelle les Gantons, sauf du 20 mai, trois, Bâle, Vaud, Tessin, qui s'abstinrent, adhéraient tique des alliés. à la poli- Cette convention comprenait sept article Pour remplir l'engagement de coopération « pulé par L'article précédent, Suisse, qui a déjà mis sur pied anise une réserve promel de pour 30000 hommes Les soutenir au constamment tenir corps d'armée suffisant L'article disait et La « Ban» Lea Art. 3. qui besoin, front pour empêcher de ce côté toute entreprise «pu pourrait opérai ions des et la campagne un en pour garantir contre toute attaque de V ennemi 2, sti- nuire aux allié Dans Le engagent circonstances mpatible avec è Le l<- même l>ut. Les destiner aussi permettront, et hautes Puis- Longtemps que d'une manière plan d'opérations générales, une NAPOLÉON ET LA SUISSE 308 partie suffisante de leurs forces pour se porter, à l'aide de la Suisse, toutes les fois que les frontières seront attaquées et qu'elles réclameront secours. « Art. 4. En considération des secours la Suisse s'engage à fournir de concert les avec que elles, Puissances renoncent à former des établisse- ments de routes militaires, onéreux sur son territoire. commun Vintêrêt de troupes Suisse, exigerait d'hôpitaux et de dépôts Dans le cas d'urgence où un passage momentané alliées à travers quelques parties de on recourra à l'autorisation de Signé, les quatre ministres, et la la Diète. Etc.» MM. de Wyss, Mulinen, Wieland. Le général autrichien de Steigenteisch fut envoyé à Zurich pour y régler, de concert avec les autorités fédérales, les mouvements de troupes dont la Suisse Ce Steigenteisch était d'agréable compagnie, instruit, lettré, poète dramatique à ses heures. Mais tomber de Napoléon à Capo d'Istria, allait être le théâtre. puis de Capo d'Istria à Steigenteisch, c'était bien preuve que la Suisse ne s'appartenait plus. En attendant et pour expliquer sa conduite, la Diète adressa la proclamation suivante à l'armée la fédérale « : Lorsque nous vîmes Suisse compromis par grand et plus le repos et la sûreté de la événements qui se passaient en France, nous vous appelâmes aux armes. Vous êtes accourus pleins d'ardeur. Vous avez volé aux frontières de la patrie. Soldats, un danger plus les pressant la menace aujourd'hui. Le chef actuel de la France, celui contre lequel s'est LA SUISSE ET LKS CENT-J0UR8 formée ligue la redoutable puissances des péennes prépare toutes ses forces « La Confédération euro- (1)... accédé a 30» à sainte cette non pas pour faire La guerre aux habitants de la France, dont elle reste toujours l'amie e1 auxquels elle souhaite une félicité durable. Mais la alliance, Suisse, si près pour -«'H du danger, n'étant et propre territoire, ne peul l'application de son plus assurée nullement, par système de neutralité, rester dans l'inaction ou l'insouciance l'approche d'une à crise aussi redoutable. «Vous devez donc, soldats confédérés, ainsi que nous en avons contracté l'engagement autres Puissances envers alliées, votre énergie et votiv valeur notre frontière de la les vous devez couvrir par «lu i comme France, la seule que nous envisagions menacée. Vous devez repousser toute attaque dirigée contre elle. honorable Telle est, braves Bis de Sachez destination. la patrie, votre l'apprécier et la remplir. Etc. « Donne Zurich, a « /. le Au nom bourgmestre «le <ln 1). l 1S1 10 juin la 1 )ietr fédérale canton de Zurich, Wl ni Le chancelier de /</ < : p B8. n 'onft : MOI --ON. Pendanl que toute l'Europe B'armait contre Napoléon »ii (1) en était arriva Médiateur, entouré nn » une déployait » activité ne plus prononcer I"u-n l< lui, extraordinaire. le NAPOLEON ET LA SUISSE 310 Secondé par l'habileté de Davout et le patriotisme de Carnot, en deux mois il avait refait une armée des troupes éparses laissées par la Restauration et mobilisé une partie de la garde nationale. Toutefois, parvint à réunir était insuffisant contre l'effectif qu'il le au million d'ennemis dont il était menacé. L'armée, ne s'élevait qu'à 270 000 hommes, 1 er juin, et, compter que sur 150 000 hommes de gardes nationaux (1). Il était instruit du plan des alliés. Contre les deux armées de Belgique, il prépara une armée du Nord, vers le on 15, qu'il se chargeait ne pouvait de conduire lui-même. A l'Autriche opposa une armée du Rhin, chargée de couvrir l'Alsace et dont il donna le commandement à Rapp ; et une armée des Alpes, dont le commandement fut donné à Suchet. Entre le Rhin et les Alpes, un corps il dit oV observation fut confié à Lecourbe. Lecourbe, injustement tenu à l'écart pendant tout l'Empire et dont les services auraient été précieux, était chargé de défendre et le les débouchés de la Suisse Son quartier général Jura. par les Vosges était Belfort. gauche s'appuyait à Huningue, sa droite au l'Ecluse, et il devait se relier, suivant Sa fort les circons- du Rhin, soit à celle des Alpes. tandis que Napoléon lançait, du camp tances, soit à l'armée Le 14 juin, d'Avesnes, la fameuse proclamation qui se terminait ainsi moment : « est Pour tout Français qui a du cœur, le venu de vaincre ou de périr », la lutte commençait sur (1) les Alpes. Sur cette période et sur l'effort militaire des Cent- Jours, voir pages de M. Henry Houssaye, 1815. les belles LA SUISSK ET LES CENT-JOURS Le général Dessaix, chargé de couvrir 311 Savoie, la Piémontais (l), marcha de Chambéry sur Genève, où il n'entra pas, refoula son pays Datai, contre lea l'ennemi Anneinasse. B'établil à et de nettoyer Léman bords du 1rs y recul l'ordre Il jusqu'au Valais pour reconnaître les mouvements des Autrichiens qu'on (lisail venir de la haute Italie. Il envoya quelques troupes sur Thonon. Au delà de Thonon, fllrs ïoirèrvut p.-issage le <!•' Piémontais. A Meillerie, les Dranse, défendu par la rencontrèrent elles un de 700 ou 800 Autrichiens qu'elles disper- parli sèrent. Les prisonniers leur annoncèrent hommes corps de L2000 .(Tuii Bubna, descendus du monl le Autrichiens les Cenis, la de Dessaix ramena Les Autrichiens entrèrent troupes eu arrière. dans Genève l'avant- tourné par d'être débouchaienl où Tarentaise qui formait De peur Frimont. garde de marche la alors qu'en 28. C'est apprenant la défaite de Waterloo, Suchel signa un armisti< D'après plan général, l'armée de Schwarzenberg le ne devait entrer en France que vers nouvelle de Waterloo Le 23, le lit la il feld-marécbal Sarre, à Sarrebruck, le se et ' i à la H saix, né fameu e m pal > li en Thonon ion i al s" l. Upea enfanta d la porta Rapp, corps de Colloredo, celui du prince Hohenzollern-Hechingen i i l« Lauter, derrière laquelle l'attendait la Le 25, laine 27 juin. La bâter Bes mouvements. corps des Ba^ arois, avec de Wrède, franchit Bur lui le Sa\ oie. eo lobrogi » 1 -ii Mort en 1 >- réserve la et t>ord i . en el méde< m. ' isionnaira 1814 avec en i i s 1 5 un d< » plu pi] <!«' les NAPOLÉON ET LA SUISSE 312 archiducs Jean et Ferdinand, étaient rassemblés sur la rive droite ils du Rhin, aux environs de traversèrent Le 27, quand ils le ils 26, autour de Huningue. Mais poussèrent en avant, Lecourbe dont Le fleuve entre Rheinfelden et Bâle. se répandirent ils Bâle. se heurtèrent ils à essayèrent vainement de tourner Devant les forces supérieures de Colloredo, Lecourbe recula sur Belfort, ne cédant le la gauche. terrain que pied à pied, devant Souvarof, bats de détail, où comme et livrant il avait fait autrefois chaque jour des com- ses troupes infligeaient à l'ennemi des pertes sensibles. Sa résistance ne s'arrêta que en vertu d'un armistice. p Au Nord, sur la Lauter, pour être moins habile, Rapp n'était pas moins heureux. Ces derniers combats de 1815, livrés après Waterloo, sont injustele 11 juillet, ment oubliés. Ils sont restés l'éclat de la défaite impériale | Cependant, la Suisse comme perdus dans (1). entière était en armes. Jamais encore elle n'avait présenté un aspect militaire aussi imposant. Elle avait mis successivement sur pied, depuis le mois de mars, une armée de 36 000 hommes partagée entre les trois divisions Gady, Fiïssli, d'Afïry. Gady couvrait la frontière de Neufchâtel à Genève Fûssli, la ligne de Berne à Soleure ; ; d'Afïry, avec le reste, était sur l'Aar, Enfin, les Suisses revenus de France formaient une brigade de réserve sous colonel Abyberg. (1) Voir Précis des opérations des armées du Rhin 1815. 1819, in-8°. et le du Jura en LA SUISSE ET LES CENT-J0U1 Le commandement 313 année avait dévolu au vieux baron de Bachmann. ancien lieutenant-colonel au service de Louis XVI, puis général de cette i au service du Piémont, chef des troupes de la récemment promu lieutenant généra] par Louis XVIII (1). On lui avait Diètr dissidente en 1802, comme adjoint avec t. 'il;), el chef d'état-major Nicola- Finsler, de comme quartierBerne, comme chef Heer, de Glaris, en qualité de L'artillerie et I Zurich maître général, Luth«*rnau, de de d< com- missaire général. armée n'avait pas eu L'occasion de belle tte donner mesw Ba Allait-elle se dissoudre Bans recueillir sa pari lauriers? Mais Aux yeux de la Le plus >age. de L'état-major pensait autrement. un.' partie l'odeur de — après Waterloo Diète, c'était de elle la — poudre voulut s'offrir quinze ! I j< d'une campagne de France, à L'instar des al] se mit en marche pour conquérir la Franche- .t.- Elle Comté. Ce On pour sait de quelle importance Il : ^nr lui Barbam i était L'alné fallait y Il confiée lit de un< N M.^t en i Le trois un pn cette était Burveillance du pont de Bftle La de L'Alsace. . drame. Le de Huningue en fournit iffaire I. l'opérette, après lut officiel et La pis déf< gique. < >n gre. Idats comme Lui et NAPOLÉON ET LA SUISSE 344 dont second fut tué à Iéna, étant colonel de hus- le sards (1). Successivement marin, volontaire, officier, il dans l'armée une réputation particulière de bravoure et d'énergie. Colonel du 48 e de ligne à Austerlitz, il avait enlevé à l'ennemi 3 drapeaux et s'était fait 4 canons. Général en 1809, la campagne de 1812. Après enfermé dans Stettin du débris 1 er il s'était signalé celle qu'il avait de 1813, il dans s'était défendue avec corps et qu'il ne rendit que le les 5 dé- cembre. Le 20 mars 1815 tement du Loiret. Huningue (3 mai). En trouva commandant du déparC'est de là qu'il fut envoyé à le arrivant, dans le courant trouvé la place fort délabrée. La du mois, tête de il avait pont qui nous avait été accordée, en 1810, sur la rive droite, n'existait plus. Le corps de place était à découvert. Le général s'occupa d'abord de relever les ouvrages et de faire passer dans la petite garnison l'ardeur dont il était animé. ne disposait que d'environ 2 700 hommes, dont 115 canonniers du 1 er régiment, 53 canonniers sédentaires, 38 soldats du 6 e de ligne, quelques gendarmes, Il 60 douaniers et 250 vétérans. Le reste était formé de gardes nationaux mobilisés. On savait Barbanègre capable de tenir jusqu'à la (1) Barbanègre (Joseph), né à Pontacq (Basses- Pyrénées) en 1773. Mal vu de la Restauration, et pour cause, il fut mis en non-activité en 1818, et mourut à Paris en 1830. Il a aujourd'hui sa statue dans son pays natal. LA SUISSE ET LE- CENT-J0UR8 dernière extrémité; et dangereux pour était gagner. le envoyée somme Détail une de 500 000 francs roi aura rempli, qu'il aussitôl Lui engagements que Sa Majesté Les souverains « garants de énoncées ne Il On ( tit l alliés pas . accueillie El tel disposition garnison, el Les que L'honneur Lettre ajoutait La : Suisse sont la ci-dessus l L'honneur d'une réponse. somme trop faible. 500000 francs. Même la en Suisse avec Par ordre de La Diète des fêtes impériales. Partoul sauf dans Le On La siler défaite de Waterloo. Elle el ung <lu salves d'artillerie retentirent, rière, une La Le 25 juin, on apprit Les lui ofifrail conditions des à cette offre p oussa jusqu'à cente^. fut ). 'lut qu'il trouvait fut lui sa e1 amis de ef l'exécution qui -.1 à désire commandera de prendre lui essaya général Barba- le mise qui sera et On qui sera déposée chez a banquier suisse ou allemand que nègre désignera, •, homme tel Lettre nom du au « de Bâlc ville la édifiant, 18 juin, le voisinage d'un l»- 31. La indé- ail quartier général, comme donna joie Be canton de Vaud, au temps fidèli car- son à tachement pour Napoléon. al La ville de Bâle, qu'elle qous cédail plaisir Le si respectueuse en L810, Lors- terrain du Marquisat, se de porter ces mauvaises uouvelles à La lit un con- naissance de Barbanègre. Biles n'affaiblirent en rien ésolul ions, 1 I ( \ 1 1 27 .. parurenl Le texte de ) . t Les la letl re eet premiers dan détachements de NAPOLÉON ET LA SUISSE 316 l'archiduc Jean. qui répondit me ne « et, les » fit sommer Barbanègre de la poudre et de l'honneur, je J'ai rendrai pas. pas arrivé, place : Le prince Gomme leur parc de siège n'était Autrichiens se bornèrent à investir la pour passer le temps, brûlèrent et pillèrent quelques villages des environs, Burgfeld et d'autres. Des Bâlois s'étaient associés à ces déprédations. Barbanègre s'en plaignit aux magistrats de la ville. N'ayant pas obtenu de réponse, il lança sur Bâle, le 28, quelques bombes qui ne firent pas grand dommage. Mais le vieux Bachmann éclata. Dans un ordre du jour, d'une violence quelque peu ridicule, il conviait son armée à la lutte et à la victoire. Après avoir rappelé la défaite de Napoléon et la conclusion d'un armistice, il annonçait « qu'au mépris de l'engagement conclu », la ville de Bâle venait de subir le feu des canons de Huningue et il ajoutait : « Soldats, préparez-pous à punir les auteurs de l'injure. Nous devons aviser à ce qu'aucune autre partie de notre territoire ne puisse être foulée par un ennemi perfide. un ennemi hors d'état de nuire. Camarades, préparez-vous à combattre pour la justice et l'honneur, pour la liberté et la patrie. Dieu bénit la forte ligue à laquelle nous appartenons et à laquelle nous unit le devoir le plus sacré. faut mettre « Il « Donné à notre tel quartier général de Berne, le 29 juin 1815. « Le général en chef des troupes de la Confédération, « Bachmann. » LA 8UIS81 I. La Franche-Comté LE8 CENT-J0UR8 i n'avait rien à voir dan> L'inci- dent de Huningue. C'esl Le 1 er juillet, les Pontarlirr. Le Salins, où par prise de La occupèrent Morteau 2, elles 3, qui en souffrit. elle troupes fédérales passèrenl la frontière et débutèrenl Le Le 317 1, el Blamont. Saint-Hippolyte. l'avant-garde arrivail devant se trouvaient d'importants magasins, disposait à y entrer, lorsque la el se Diète envoya L'ordre de rebrousser chemin. D'abord, plusieurs bataillons refusaient de mar- que Leur devoir ne les obligeait quà pays sans en sortir. Puis cette offensive cher, alléguant défendis Le an singulier caractère, alors que Napoléon tombé et que Louis XVIII, fidèle ami des prenait était Cantons, avait Rûttimann Bachmann / chez \ i\ . elle recouvré son trône. et Zellweguer portèrent au belliqueux décisions de Les ment, mais il Diète. La campagne guère honneur à La souvenirs Franche-Comté à Pendant La 1»' grossi Les corps et '» juillet, L'effectif 1). ( des renforts avaient Les murs de Huningue jusqu'à 20 000 600 confédérés. Le reste d'Autrichiens, de Badois, de Hessois bergeois. i ••t ni\ Puîmm, par omn and 1 ill le quii i ion. qui ne faisait qui Laissait de fâcheux et ennemis sous en avaient porté suc Lesquels Suisse mois de L'armée rentra Fallut obéir, et après cette courte s'en plaignit Il m. ip chai Jourdan qui oaturellement, demeura i imrool ùl el homn était de formé Wurtem- NAPOLEON ET LA SUISSE 318 De nouvelles sommations étant restées sans l'archiduc Jean fit effet, savoir à Barbanègre que plusieurs places de la frontière, Strasbourg, Lille, avaient ouvert leurs portes et qu'en prolongeant sa résis- Huningue s'exposait à des traitements plus sévères. Le général ne voulut rien entendre. Le parc de siège étant arrivé, la tranchée fut ouverte dans la nuit du 17 au 18 août par tance, 600 Autrichiens 800 Suisses, et la ville devint le point de mire de 176 pièces réparties entre 20 batteries dont 5 servies par des Suisses. On ne pouvait 1 et accuser la Confédération de tiédeur envers ses L'archiduc avait invité le prince impérial d'Au- triche, plusieurs princes et princesses le alliés. d'Allemagne, feld-maréchal Barclay de Tolly et d'autres per- sonnages à assister au bombardement de Huningue. Pictet de Suisses tacle. Rochemont, de Genève, et de nombreux y étaient accourus comme à un beau spec- Mais la garnison, sous le feu incessant, ne perdait rien de son intrépidité et de sa constance. Dans du 24 août, la moitié de la ville était en flammes. Barbanègre ne voulut pas la condamner à la destruction. Le 26, il capitula. Il obtenait de sortir avec la garnison, tambours battant et enseignes déployées. Après avoir déposé leurs armes la soirée sur les glacis, les soldats allèrent rejoindre l'armée de la Loire et les gardes nationaux rentrèrent chez eux. Ce fut une grande surprise pour l'archiduc et son entourage de ne voir sortir de la place, avec Barbanègre, qu'une petite troupe de 150 hommes, aux . LA SUISSK KT LES CENT-J0UR8 319 habits déchirés, au visage noir de poudn-. Le gél désarmé ses gardes nationaux et ses v~étéi et n'avait gardé avec lui que ses canonnière, soldats du 6 e et les gendarmes. C'esl ainsi qu avait née hommes légende des 150 la Huningue. L'archiduc de la garnison de braves de leur belle félicita ces les 1 résis- possession de La ville le 29, avec 6 000 hommes, dont un détacheuimt Buisse. Elle avait été une menace con>tanf<' pour liai.', qui tance et l'avait surnommée Zwing-Basel. qu'elle prit Les démolie. serait Aussi, fut-il décidé commencés travaux, quelques semaines après, furent conduits avec rapidité el ne resta plus que des ruines de il XIV élevée par Louis illustrée par «» forten la défense de la Barbanégre (l). Le canon a'avail pas commencé de tonner contre Huningue, lorsqu'une belle cérémonie rassembla, Zurich, à étrangers députation a la la Diète, oainisl les un grand nombre de personnages de <! parmi lesquels l'archiduc Jean distinction, -«m «'t état-major. Ce fut promulgation du la prestation du nouveau serment Pacte fédéra] >'t d'alliance entre les Cantons. Elle ( 1 1 'lit lieu le 7 s'il ra'esl milii'ii !•• . dan-- la cal hecirnlf er pla< e ici à dt»s perrn que la journée m"' murs .'ii nnm-s fl Délies, j'avouerai ;ui août st-s j'ai • ; .1 - ,[• m^ >--u\ mir parmi les plus devant mea yeux, dans le silence de la petite (».in alors que j*en é< riraie l'hiato . i « . r. . 1 1 i . la i i i ville, j« i m Hunn NAPOLEON ET LA SUISSE 320 Elle fut ouverte par un discours de Zurich, président de la Diète, du bourgmestre David de Wyss,. qui résuma l'histoire du pays depuis la révolution de 1798. Après l'avoir montré livré aux disputes des en vint à l'Acte de services de la médiation. partis et au désordre intérieur, 1803 et dut rappeler en Il disait, tutelle de « effet, les il de cette période marquée par la Napoléon : L'incorruptible histoire, en traçant le tableau des exploits sanglants d'un conquérant dont l'ambition ne connut pas de bornes, marquera d'un burin plus adouci (mit milderem Griffel) sa médiation et les ménagements qu'il observa dès lors envers la longtemps maltraitée. La Constitution par lui garantie valut à notre patrie onze ans de paix (friedliche Jahre) qui, malgré les exigences multiSuisse, si pliées et les charges toujours plus onéreuses aux- quelles elle dut se soumettre, peuvent encore passer pour des années de bonheur, lorsqu'on les compare aux calamités sans nombre qui pesèrent sur tant de peuples voisins (im Vergleich mit den schrecklichen Drangsalen vorunter soviele benachbarte Vôlker seuftzen, immer noch gliïcklich zu nennen wùreri). » Il montra ensuite la chute de Napoléon, le Congrès de Vienne, le retour inattendu, Waterloo. l'éloge des souverains dont Il fît l'alliance avait délivré l'Europe, celui de l'armée fédérale, qui avait justifié les ses espérances du pays et des vœux pour les destinées alliés. Et il termina par nouvelles de la Confé- dération. Après lui, se leva le chancelier Mousson. Figure LA SUISSE ET LES CENT-JOURS encore q\u> original»' celle SSI de ce légiste érudil ptique. Los vicissit ndes dont on venait de l'histoire, en avail il attitré et officiel, des choses — — 1830 depuis 1798, été, ce Bpectacle et empreinl i le témoin hommes des et contempler jusqu'en qu'il allait encore l'avait et d'une indulgente philo- sophie. Mousson lut le texte du nouveau Pacte commençait ainsi fédéral qui : Au nom « du Tout-Puissant, Lfs vingt-deux cantons Bouveraina de « la Suiss savoir... « Le réunissenl par S»- maintien de leur liberté contre touterattaque de que pour lité La dans ment Pacte fédéral pour présent Le de leur Indépendance e1 la pari de L'étranger, ainsi conservation de Pordre l'intérieur. et de Leurs constitutions tranquil- réciproque- urantissent Il La qu'elles auront telles Btatuées par l'autorité suprême de chaque canton, en conformité avec 3e Lis garantissent territoire. Il prêter Les principes de même Après le La Le réciproquement députés des vingt-deux leur La cérémonie, cantons parmi Lesquels (au figu- de nos anciennes connaissan plupart serment, et Les signatures furent recueillit Pacte muni du sceau nouveau de fut pacte fédéral. formule du serment que devaient La nombre de cinquante-cinq), raient <Iu » ensuite lut les ai compagnée de suivie d'un grand banquet et La Confédération. Balv< - d'artillerie, terminée le l soir NAPOLÉON ET LA SUISSE 322 par un bal magnifique auquel assista l'archiduc En Jean. 1797, c'était au Bonaparte général qu'étaient accordées de pareilles fêtes. Sie transit gloria! Le discours du président de Wyss pourrait regardé comme Longue Diète. C'est la la conclusion Il y en a une déclaration vembre 1815. Elle est être de cette histoire de la autre, plus significative. du 20 nocomme un certificat de bonne des Puissances, conduite délivré à la Suisse,|après la crise qu'elle venait de traverser. La Paris, des liquidation comme celle Gent-Jours s'était faite à de l'Empire à Vienne. Les Puissances auraient pu faire une Suisse agrandie et plus forte en lui donnant la frontière du Jura. C'était ce que demandait Pictet de Rochemont qui trouvait l'intérêt de Genève dans celui de la Confédération. Mais on avait pour fait assez replaçant dans son ancien cadre. Il elle en la ne restait qu'à reconnaître la neutralité qu'on lui avait promise. On le pouvait d'autant mieux qu'on n'avait plus besoin de la violer. C'est ce que firent les Puissances dans cette déclaration du 20 novembre, où elles se plaisaient à étaler leur satisfaction pour la Suisse pour les services qu'elle leur avait rendus. « Les Puissances qui ont signé la déclaration du 20 mars (1815), reconnaissent d'une manière formelle et authentique, par le présent acte, la neuet tralité perpétuelle l'inviolabilité ses nouvelles de de la Suisse, et son limites, territoire, telles lui garantissent circonscrit qu'elles sont dans fixées LA BUI88Ë ET LE8 CENT-J0UR8 par Congrès de Vienne et le la ISS paix de Paris d'au- jourd'hui... Les Puissances signataires de la déclaration du 20 mars font connaît re, d'une manière authentique « et formelle, par le présent acte, que neutralité la que son indé- et l'inviolabilité de la Suisse, ainsi pendance de toute influence étrangère, sont conformes aux véritables intérêts de la politique européenne. « ni Elles déclarent, en conséquence, qu'on ne peut ae doit tirer aucune à la neutralité et événements quence désavantageuse l'inviolabilité de la Suisse des à ont qui occasionné le passage des troupes alliées but une partie du territoire de la Confédération. « L<* accordé passage Cantons, dans par convention du 20 mai. la nécessaire suite volontairement l'accession d<> libre les une de la Suisse aux principes que les Puissances signataires du traité d'alliance du 25 mars on! manifestés. «Les Puissances que les reconnaissent avec satisfaction habitants de moment d'épreuve vaient faire pour la montré dans Suisse ont quels grands sacrifices le défendue par toutes qu'ils étaient dignes bien général les et pour pi ésent et par la En foi paix de rf'a< de quoi, cause des grands avantages qui leur acte auquel toutes rope sont invitées la sa- puissances de l'Europe, ont été accordés par les résolut ions du Vienne il- céder la Paris, l< - pui ainsi de ( <|u.' 3 pai de l'Eu- (sic). présente déclaration a été NAPOLÉON ET LA SUISSE 324 "faite et signée à Paris, le 20 grâce 1815. novembre de Tan de » Suivaient les signatures. Il moquer de la vérité, de des peuples avec un cynisme plus élé- est impossible de se l'histoire et gant et plus protocolaire. Il faut en rester sur ce petit morceau. C'est la véritable conclusion de ce chapitre' (1). § ~ Quant à notre ambassadeur, le comte Auguste de Talleyrand, pair de France dans le courant de septembre 1815, il resta en Suisse jusqu'en 1823. Il fut alors remplacé par le marquis de Moustiers et rendu à la vie privée. Il mourut à Milan, au cours d'un voyage, en 1832. (1) nommé CHAPITRE X LES RÉGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE FRANCE (1803-1814) Nous venons de voir l'histoire intérieure Suisse, sous l'Acte de médiation. Tandis que Diètes les les Be Landanunann^ écrivent et que le pays es1 une autre. que se succèdent, ambassadeurs tranquille, il est une que réunissent, en 11 de la vit aoa autre Suisse, plus petite encore que la patrie, qui meurt agit, qui lutte et qui loin du pays natal, les ; c'est celle que forment, soldats des régiments capi- rvice de la Fran< tulairee CV>t. en quelque rieure l'histoin . moins connue; ce pointant pasla moins intéressante, ni la moins Confédération. C'est la ( >n la û'est belle. ru jugera. * On sait que depuis la * paix «lf Fribourg, ou paix pétuelle, signée entre François en de L516, royale avaient ou les il- Suisses étaient formaient l ,r e1 dans entrés plusieurs joué un grand rôle dans gieuses du seizième Biècle, et pris les Cant< l'an. régiments. les guerres 11- reli- une part glorieuse NAPOLÉON ET LA SUISSE 326 aux campagnes de" Louis Au moment de la régiment des Gardes XIV de Louis et XV. Révolution, sans compter et les Cent-Suisses le de la maison du Roi^lelcorps des Suisses comprenait onze régiments avec un effectif de plus de 13 000 hommes. Le colonel général en était le comte d'Artois (1). Malgré leurs services, Depuis 1789, ils n'étaient pas populaires. avaient été mêlés à quelques his- retentissantes, toires ils comme révolte à la du régiment de Ghateauvieux Nancy (1790). Aussi, l'As- semblée constituante, qui avait mis au nombre de sesjréformes celle de notre organisation militaire, avait-elle décidé, en principe, la suppression des régiments étrangers. Les événements du 10 août 1792 la provoquèrent. Après un rapport de Brissot, présenté à l'Assemblée législative, le 20 août furent licen- les Suisses ciés. Le sang français, disait Brissot, a coulé sous le fer du régiment des Gardes-Suisses. Vous ne pouvez plus accorder à ces régiments étrangers une faveur « incompatible avec les principes de votre Consti- Des hommes libres doivent se défendre euxmêmes. La journée du 10 août a ôté tout moyen de tution. renouveler les capitulations. » La dernière était de 1777. Fallait-il, toutefois, se priver des services de (1) Ces onze régiments étaient les suivants: Castella, Chateauvieux, Courten, Diesbach, Reinach, Salis-Grisons, Salis-Chamade, Steiner, Sonnenberg, Vigier et Watteville. La France recrutait principalement dans les cantons catholiques. Les cantons protestants servaient plus volontiers en Angleterre et dans les Pays-Bas. LES RÉGIMENTS BUI88E8 ajoutait « SERVICE DE rn.w L'orateur soldats? pareils M ne pensait le I pas. Il : On vous dira peut-être qu'au milieu d'une guerre dangereux de licencier un si grand nombre de corps. Sans doute les Suisses Boni de bonnes troup il est Aussi, vos comités vous proposent-ils d'incorporer dans vos armées tous ceux qui voudronl y prendre lu service. Ils formaient une force publique isolée • étrangère et nos à principes. impossible étail Il de conciliée leur existence en France avec Leur licenciement titution. dispensable licenciant, sous il tous faut les Consdonc devenu in- est rapports. la Mais, en bien traiter, accorder les qui voudront retourner dans leur pays ; - i l< - ceux pensions les Btipulées par les capitulations, et, d'un auta des avantages faire dront de la pécuniaires rester en France liberté. D'après (1 y embrasser ). deux les comme suivi il qui » toul projet il: f.ut « .-s |. que les . articles, Suisses, <l<-> — et ré- leur entrée dans de pensions de retraite. prévu Brissot, un grand nombre l'avait t.iii-ni lire, le en sept ipporl de Bri its d'inju- ni adopté. remarqui s<»|, ainsi Bans de décret ce qui concernait fut Comme prétendu, licenciement le nouveaux corps, !->• l'a d'un projet décidaient glaient on buts, repren- tiers rapport, qui n'avait rien d'agressif rieux, défense la renseignements des moins nous pensons qu'an dront du service et ceux qui vou- à nent .-n !• boui <i'"'- ilil ' la n"'^ d< ? NAPOLEON ET LA SUISSE 328 de soldats acceptèrent de passer dans de ligne. Mais les régiments les officiers partirent, et leur retour dans leur pays y souleva une vive irritation, que notre ambassadeur Barthélémy dut s'employer à calmer. Tout en rompant avec l'ancien régime, Ré- la volution ne renonça pas au système des capitula- qu'on appelait ces traités particuliers ainsi tions, conclus avec les Suisses. C'est pourquoi avec la République helvétique toire signa tulation 18 000 le Direc- la capi- du 15 novembre 1798, qui nous accordait hommes helvétiques. partagés en six demi-brigades Et Bonaparte en usa comme le Direc- toire. les habitudes de l'ancienne monarchie, dont mée On on remarquer, d'ailleurs, que Napoléon reprit est à Il était l'ar- en grande partie recrutée d'étrangers. oublie trop que, sous les drapeaux de l'Empire, vit combattre, en même temps que des Français, Allemands de la Confédération du Rhin, les Italiens du prince Eugène, les Polonais, les Suisses, les les Hollandais, des Espagnols, des Portugais, des Croates, des Irlandais, et jusqu'à des Albanais, sans parler des des Grecs et fameux Mameluks de la Garde. La capitulation de 1803, conclue à Fribourg, 27 septembre, sur les le bases de la paix perpétuelle de 1516 et de l'Acte de médiation, stipulait d'abord paix et amitié « perpétuelles » entre les deux républiques, et alliance défensive entre elles période de cinquante ans. pour une LE8 RÉGIMENTS BUI8SE8 La France garantissait L'indépendance du pay> ralité un position SERVICE DE FRANCK Al mais allié; secours à sans préjudice des régiments accordés par tulation (articles 3 la capi- La France prenait 4). hommes 16 000 solde el sa dis- 8000 bonu de militaire neu- la et celui-ci mettait 3iy quatre entre répartis à i monts de 4 000 hommes, sans compter un dépôt de 1 000 hommes pour chacun d'eux, destiné à en combler Les vides et à en tenir l'effectif au complet. Chaque régiment étail de quatre bataillons. el composé d'un état-major Le bataillon était de ueuf compagnies, dont une de grenadiei 11 La durée de l'engagement était de quatre ans. pouvait être renouvelé pour deux, quatre et six hommes Les ans. enrôlés étaient • librement et Leur engagement terminé, ils pouvaient demander leur congé absolu, avec une volontairement ». pension de retraite. Plusieurs articles entraient dans de Longs détails but l'état-major, autre stipulait oral des à autres. ( article 1 et t.' sera et rétablie. serait il aura La Bolde. Un de colonel Cet officier troupes suisses qui Les nommé e1 charge L'ancienne Suisses Paris, Il surveillance La par Le but Les Premier Consul. LO charge Constantin • que commandera supérieur ront recrutement Le de fut i pro> isoirement i Maillardos, ctraordinaire de nous L'avons vu, La Suisse elle fut à de Fribourg, Paris. Plus tard, Lani par envi comme et. NAPOLÉON ET LA SUISSE 330 en 1810, à Berthier, parce qu*il était prince de Neufchâtel (1). Toutefois, en vertu d'anciennes traditions, d'autres continuèrent de Etats En l'Espagne, Naples et l'Angleterre. pagne, qui était alors notre en Suisse recruter : 1804, l'Es- signa avec les alliée, Cantons une capitulation relative à cinq régiments. Plus tard, quand suisses bataillons elle se se camps opposés. Avec Naples, le souleva contre nous, des deux chute des Bourbons de trouvèrent la dans les recrutement des Suisses fut arrêté. Mais continua en Angleterre, ce qui indisposa Napoléon, et suscita ses fréquentes réclamations contre il les « ressortissants » des Cantons, comme on disait, qui servaient sous les drapeaux de son irréconciliable On ennemie. est surpis de voir ce petit pays, dont la popu- lation n'atteignait pas alors 2 millions, fournir tant de soldats au service étranger. 11 faut en chercher dans une tradition glorieuse, dans les qualités militaires d'un peuple énergique et brave, solidement trempé par l'air de ses montagnes; les raisons enfin, dans le peu de débouchés que le pays offrait à son activité. Ce goût pour la carrière militaire finit, d'ailleurs,, par se refroidir avec les années. Le métier avait du bon sous l'ancienne monarchie, pendant la paix, (1) Berthier tira de sa principauté un bataillon, dît des serins ou des canaris de Neufchâtel, parce que les hommes étaient habillésen jaune, tandis que ceux des autres régimeats conservaient leur ancien uniforme rouge. , LES RÉGIMENTS 80188E8 dans le loisir e1 BERYICE DE FRANCE kl) vie facile des plantureuses gar- la comme Napo- Sous l'Empire, avec un chef oisons. léon, toujours en lutte contre ses voisins, ment prodigue des victoires, le humaines donl vies service terrible- el payait il singulièrement perdil de ses avantag- Aussi, la correspondance de Vial et de Talleyrand instructive sur ce Bujel •lit' • Pendant années, plusieurs Médiateur le Confédération mardi. -nt d'accord. Le premier ment esl trois autreSj équipé Fourni en et lenteur, ; enfin Maillardoz, qui Be plaint à leyrand. tarit au plaint Champagny, Be plaint Il prii les recrutement languit. le l'Empereur ne Alors à plus. ranime qui plaint se Il Landammann. le zèle d'Affry, à Reinhard, arrive à pousser ce gémissemenl Il et il en t n«> : La Suisse me coûte un argent immense, me rend aucun service. Jusqu'à cette heure, je i < puisque dupe, j'ai là à de Tal- « fort les récriminations. D'abord, on accorde des primes; puis diminuent régi- Mais pour 1806. difficultés, la et une cohorte Buis d'officiers sans soldats. II faut recruter; 2 1' : que réduire compagnii les les Cantons bataillons duira les Be chargent neuf de officiers uai alors quatre régiments, ohaqui d'un à <!«> six tiei b. régiment de chaque bataillon de Bii compagnies, chaque compagnie de 140 hommes, >'t hommes par régiment, «ai 12000 hommes. quatre bataillons, III Pour recruter ces 12000 hommes, il faut «pif les NAPOLEON ET LA SUISSE 332 Cantons s'obligent à les tenir au complet. J'approuve cependant qu'ils ne soient pas obligés de fournir plus de 3 000 hommes par an. « Il faudrait pourtant que, dans le cas d'une guerre avec la Russie ou l'Autriche, guerre qui intéresse les Suisses, puisque, en cas de nonsuccès, ils seraient compromis, ils fournissent 4 000 hommes au sur lesquelles il » les bases faut travailler sans délai. Ils doivent hommes. y aura donc pour eux (Note à Clarke, du 12 novembre 1811. fournir 16 000 économie. de 3 000. Voilà lieu — Correspondance, Il XXIII.) t. Ce qui l'irrite, surtout, c'est de voir les Suisses des régiments de Roll et de Watteville rester au service de l'Angleterre. Il veut bien avoir des Suisses, mais il ne veut pas que les autres en aient. Aussi bien, n'est-il pas choquant que ses alliés servent en même temps faisait observer, très ennemis? C'est ce qu'il justement, dès 1807, dans une ses au Landammann (Reinhard). Après avoir souhaité de voir bientôt les régiments au complet, parce qu'il faisait grand cas lettre « de la bravoure, de la Suisses » », il ajoutait Si j'avais un fidélité, et de la loyauté des : que les recrutement dans leur désir à former, ce serait Suisses ne permissent pas le pays à aucune puissance étrangère, qu'aux Etats dont le système est lié au mien. Je désirerais d'autant plus que cette proposition passât en loi que tous les hommes éclairés ne peuvent voir qu'avec douleur le frère combattre contre le frère. Si vous LES RÉGIMENT8 BUISSES AC SERVICE DE FRANCK soumettez cet le pensée décision sur cet qu'elle serait me objet conforma Diète prochaine une la à agréable, serait parce à L'honneur et à la dignité — (Du camp de Finkenstein, mai 1807. Correspondance, t. XV.) Cette demande parut si Légitime que la Diète, des Suisses. » dans sa séance du 2 haité. interdisait Il ou qui pour serait à Le Il néanmoins resta yeux pour des En Lettre Napoléon isortissanta du morte, Be plaint pas loiu de passer n'étaient réfractai] députés qui Buisses, des discours de chapitre du La recrutement, but on si déserte, agences véritables vaillent nos Suisses. il La qu'il revienl but il Le vides faits régiments des qui désertion pourquoi, une tra- fois de réclame des mesures énergiques. Diète, juillet, '•nt C'est de des dans désertion. Suivant l'œuvre c'esl anglais, même temps Les La remplie l'ut Diète, nos régiments d'Espagne par que effrayée, Les Les accorde. Bile Suisses au Bervice de rappelés avant n'obéiront droit et • I éclats de >a colère (29 juin), en s Le 1811, à Saint-Cloud, dans cette audience de congé aux plus, tenu de était observer avec rigueur. service étranger, qui lui. pays du traité d'alliance service non avoué d'une puis- continua ses plaintes contre à Bes Le L'article 7 sance étrangère. Chaque canton faire décret sou- le recrutemenl dans toul qui serait contraire adopta juillet, La 1 décide, Le Angleterre Un de l'année ; que ceui qui pas aux ordres de rappel perdront Leur de bourgeoisie, leur nationalité, Leurs biens. NAPOLÉON ET LA SUISSE 334 Enfin défense la formellement, renouvelée, est d'entrer au service de l'Angleterre. Cependant fardeau, le pour la Confédération, devient trop lourd. Depuis plusieurs années, commun plaint, elle aussi. Alors, d'un prépare est elle se accord, on projet d'une capitulation nouvelle qui le débattue pendant signée le 12 les derniers mois de 1811 mars 1812. Elle allégeait celle de 1803. Elle réduisait fectif de chaque régiment chacun dépôts. hommes, Chaque année, 1 000 2 000 recrues et Italie et 1 l'ef- à trois bataillons compter les trois pays devait fournir le 000 de plus, en cas de guerre en en Allemagne. remplacer à ses francs par ans. Le pays homme pour s'obligeait à frais les déserteurs. Enfin, il prenait l'engagement de ne mettre aucun régiment au vice de pays étrangers. il de sans La prime était de 130 un engagement de quatre tissants et » Quant à ceux de ser- ses «ressor- qui se trouvaient au service étranger, promettait de les rappeler par tous les moyens de persuasion ou d'autorité dont il pouvait dis- poser. Pour la première fois depuis leur formation, les quatre régiments se trouvent réunis en 1812. C'est pour faire la campagne de Russie, où ils ajoutent une belle page à leur histoire militaire. La campagne finie, Vogre de Corse, comme dit Mme de Staël, n'est pas corrigé par la défaite. Il lui faut encore de la chair fraîche, et pas de tromperie sur la livraison. LE8 RÉGIMENTS BUI8SBS L 21 janvier 1813, port sur Il « les de cas de pour ces régiments, il ajout'- : qui soit m el je fais cas des Suisses, ont suisses monde; beaucoup autant - Smpeu je fais étrangère qu'il- ramassent. canaille la campagne, tous commenr«'in»'iit de la ments el y entre aucun soldai qui ne suit pas s'il Autant Au régiment- suisses, un rap- à Clarke indispensable d'avoir un inspecteur aux *'-t lies fixe sable demande il MS BERVICE DE FRANCE Al perdu ont trois Les déserté, el \> quart- trouvé s'est il leur •!»• que tous étaient des anciens déserteurs qu'on avait engagés. Les véritables Suisses sont restés, et quoique cela ait réduit les bataillons J'( ntends donc qu'il y quelqu'un a qui Allemand suisse. ble, m'en prendre, entre dans un (Correspondant* » fait. d< je puisse étranger «ai quelqu'un ait ont bien à rien, il> -i un seul régiment XXIV.) t. aux Suisses pendant la campagne de 1813, et, lorsqu'il tomba, la Confédération demanda ne Il rien ira. Arrivons maintenant quelques détails, a et par quelle patiente discipline, par quel froid cour les i égiments du pays n.' - qu'il- mérité >n1 ont servi. C'est trouve pi- chei nous, et la un.' qu'il reconnais qu'on histoire faut demanda leurs compatriotes (1). ne. 1883. in-C \ — / ._ r I-- livn .i Kikfi v . H \ M \ i NAPOLÉON ET LA SUISSE 336 Les régiments « capitules » ne furent pas levés immédiatement après la convention de 1803. C'est seulement le 15 mars 1805, alors que le Consulat avait fait place à l'Empire, que parut le décret qui donna naissance au 1 er régiment. Il fut formé des débris des anciennes demi-bri- gades de la République helvétique, et reçut pour colonel André Raguetli, des Grisons, ancien capitaine au régiment de Salis, officier de valeur et d'expérience, qui resta, les plaines comme de la Russie. Le régiment fut dirigé sur l'Italie, sous les ordres d'un Vaudois, un tant d'autres, dans le où il se trouva général Reynier r des meilleurs divisionnaires de l'Empire. Après avoir combattu en Vénétie contre l'Autriche, il fut envoyé dans le royaume de Naples, au service du roi Joseph. Il fit d'abord la guerre aux Anglais, alliés des Bourbons détrônés, maîtres encore de la Sicile ; puis, quand les Anglais furent aux bandes de partisans qui infestaient les Calabres. Il connut ainsi cette guerre de montagnes, de surprises, d'embuscades et de dangers que nous partis, en Espagne, et dont Paul-Louis Courrier nous dépeint l'agrément dans ses lettres allions retrouver sprituelles, « envoyées du fond de la Calabre. Maintenant, nous faisons la guerre, ou plutôt aux brigands, chasse où le chasseur est souvent pris. Nous les pendons, ils nous brûlent le plus doucement possible, et nous feraient même l'honneur de nous manger. Nous jouons avec eux à cache-cache, mais ils s'y entendent mieux que la chasse t M LES RÉGIMENTS SUISSES nous. Nontout 337 cherchons bien loin Lorsqu'ils sont Les Nous ne près. SERVICE DE FRANCK voyons jamais; les nous ils voient toujours: etc.» (A M. Leduc, 18 octobre 1808.) Paul-Loui> Courrier dans la division patron I- Plusieurs H Reynier, comme », d'escadron d'artillerie était chef «lu «lit il presque toujours avec il. grâce à leurs fois, habits rouges, Suisses furent pris foui- des Anglais par On les les paysans. de de quelle façon ceux-ci revenaient devint- quand leur surprise, en revenaient... Exemple, ils à Cassano. bataillon L< « labré, comme car Clavel a marchait en sui.-s.- tout 1'- commandé reste, été tu- tête, dé- fort par Muller, inte-Euphémie. Les habi- S tants de Cassano, voyant cette troupe rouge, qous prennent pour des Anglais; cela est arrivé souvent. Bortent, viennent à qous, nous embrassent, nous II- loquins de Français, félicitent d'avoir bien frotl roleun immuniés... leurs confidences, quand on ni reçut ainsi toutes qous reconnurent que ae il- et On bout touchant. feu sur eux, a On en beaucoup. <>u en pril cinquante-deux, et lf Boir on les fusilla sur la place de Cassano. (P.-L. tua Courrier.) Le premier régiment 11 l'ut resta à Naples jusqu'en 1811. plus heureux que les nu- aut i Ceux-ci sortirent d'un décret Impérial tembre 1806. Il- de France dre; le - !'• . V : étaient le 2 . en Bretagne. Xavier »!<• destinés en Provence Il- L2 sep- défendre a : «lu les Flan- l reçurent pour colonels Castella, de I nl><>ur<;; le I 12 ouis NAPOLÉON ET LA SUISSE 338 May, de Berne; vayer, et, mann; 4e le , François Perrier, en 1810, Charles d'Affry, fils d'Esta- du Landam- tous, anciens officiers de la monarchie. Réunis en 1807, les trois régiments servirent en Espagne, représentés par bataillons dans les différents corps d'armée que Napoléon épuisa dans ces guerres longues et difficiles (1). On les voit, avec Junot, faire la conquête du PortugaFet compris plus tard dans la convention de Cintra, qui nous força d'évacuer le pays (1808). On les voit, avec le général Dupont, dans cette expédition d'Andalousie, qui fut marquée par la prise de Cordoue, et terminée par la désastreuse capitulation de Baylen (juillet 1808). Ils s'y trou- vaient d'ailleurs aux prises avec d'autres Suisses combattaient pour qui d'Aloïs Reding, le le la Junte. landammann de général Théodore C'est un frère Schwitz, c'est Reding, qui contribua plus que le général en chef Castanos à la défaite de Dupont. (Reding fut d'ailleurs tué, trois ans plus tard, en Catalogne). Sollicités par leurs compatriotes, un certain nombre de soldats passèrent au service de la Junte; mais la plupart restèrent fidèles au drapeau, et beaucoup moururent sur les pontons de Cadix ou sur les rochers de Cabrera. Il y eut enfin des Suisses dans l'armée de Cata- logne sous Gouvion-Saint-Cyr jusqu'à la fin de 1811. (1) Je me permets de renvoyer le lecteur, pour ces guerres d'Espagne, au volume que je leur ai consacré, les Guerres d'Espagne sous Napoléon. 1902, Pion, éditeur, Paris. LES REGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE FRANCE Pendant ces quatre ans, de 1807 à 1811, France que resté en A la fin de les 339 n'était il dépôts des trois régiments. 1811, les quatre régiments se trouvaient En de retour en France. 1812, ils furent dirigés sur que pour éprouver la Russie. Ils n'étaient réunis la communauté du malheur. devaient d'abord faire partie Ils la «lu 1 er corps de Grande Armée, commandé par Davout. Dans cas, ils auraient poussé jusqu'à Moscou. l'ordre fut changé. Ils En furent attribués au 2 commandé par Oudinot i < ne dé] t route, e nt ce corps, pas la Bérézina. Le 2 e comprenait mes, sous cavalerie Doumerc général gades de cavalerie sous I Gorbineau. Marbot, dont de tant Buccés, cheval de parti.- Le la Merle; une division de et Le de 2'' Yilia La La d'infant divisions trois les Verdier, Legrand et hom- corps, dont l'effectif atteignait 44 000 deux et le bri- stei 1 les commandait gr< Mémoires ont eu 23 e chasseurs brigade Castex. Les Suisses faisaient division Merle. corps franchit (Yilna), Le niai- Niémen, lai —a suivit La vallée de tinn.T l'aiTOl marche pour prendre à gauche et s'établir dans vallée de La Duna, à Polotsk. 11 était destii appuyer les opérations deMaodonald, du côté d< R Il fut rejoint, au commencement corps auxiliaire des Bai Gouvion-Saint-Cyr, et Le L8, [ue On Be battit le commandait attaqué, peu après, par Russes de Wittgenstein. 17 et iroi d'août, par La deux jours, Les Le NAPOLÉON ET LA SUISSE 340 Le 17, après des manœuvres maladroites, le maréchal Oudinot fut heureux d'être blessé pour remettre le commandement à Gouvion. Les troupes avaient été rejetées sur la rive droite de la Duna, mais a n'en faut pas croire Marbot lorsqu'il dit il L'infanterie française, les Bavarois, les Croates combattaient bravement, mais et même avec avantage; la légion portugaise et surtout les ments deux régi- suisses fuyaient devant les Russes et ne s'arrê- que lorsque, poussés dans eurent de l'eau jusqu'aux genoux. tèrent t. : III, p. 112.) Il la » rivière, ils (Mémoires, faut s'en tenir au récit de Louis Begos, alors capitaine adjudant-major au 2 e régi- ment (1). Le lendemain, Gouvion recommença la lutte. Son habileté triompha des efforts des Russes qui durent s'éloigner. quoi que il On demandait ne portait pas je les connais, dit-il, retraite, nous pourrons compter sur leur sai^g-froid et sur leur courage. Il les au général pourSuisses en avant. « Parce et que s'il faut battre en venait d'en » l'épreuve faire en Catalogne. L'Empereur fut très satisfait du succès de Polotzk. Il envoya à Gouvion le bâton de maréchal, qui lui était dû depuis longtemps, et cent vingt croix d'honneur dont la moitié pour les Bavarois. Après cette affaire, le 2 et le 6 e corps séjournèrent à Polotzk pendant deux mois. La ville était entourée e (1) Voir Soldats Suisses au service étranger, chez Jullien, éditeur, Genève, 1909. Il s'y trouve une reproduction des Mémoires de L. Begos, qui avaient été publiés à Lausanne, en 1859. LES RÉGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE FRANGE 341 de murailles en terre élevées au temps de Charles XII et assez abondamment pourvue. Les troupes étaient logées dans de vastes hangars couverts de paille mieux. Les Français s'em- et s'occupaient de leur ployaient à moissonner dans environs, à battre à pétrir du pain. Les Suisses partageaient blé, le les leurs travaux. Seuls, Les Bavarois, sous le général de Wrède, ne faisaient tombaient dans le rien. Livrés à la paresse, ils découragement. en furent tirés par une nouvelle attaque de Ils Wittgenstein qui dura encore deux jours (17 el 18 octobre). Le premier par le jour. Wittgenstein fui brave colonel Curely, du 20 cheval. Mais il en e et prisonnier chasseur- En parvint à s'échapper. lendemain, Gouvion fut blessé le tait revanche, battre fallut il à retraite, après avoir incendié La ville et trav< la rivière. Il y eut un combat de nuit dont portèrent tout Le Suis poids. Aussi, furent-ils cités à L'ordre colonels R iguetli Les (l ,r ). <lu jour avec Leurs de Castella (2e ) d'Affry (V). el Le quatrième avait perdu 35 officiers e1 près de 400 hommes. Le vingt-huitième Bulletin de la Grande Armée publia faisait L'éloge des Suisses du journées, Buis I bravoure. M. pie ont sang se L8 fait el Gouvion qui deux pénibles de pendant ces L9 <lu : La octobre. remarquer par Et plus Loin Bont rapport Le ><>n sang-froid Les Suissi précipités au devant division - de des La remarqués. sa division Russes combattu avec une bravoure, an ordre froid qui ontjété très et (, t et un NAPOLEON ET LA SUISSE 342 Le 2 e corps, conduit par le général Merle jusqu'au 6 novembre, époque où maréchal Oudinot en reprit le commandement, se rapprocha du 9 e corps, conduit par Victor. Ce sont ces deux corps, moins éprouvés que les autres, qui virent arriver, sur les bords de la Bérézina, ce qui restait de la Grande Armée Moscou deux furent chargés d'en protéger partie de Tous les le : le passage. Après l'établissement des ponts par le général on sait au prix de quel Eblé et ses pontonniers, le passage commença dans l'aprèsdévouement, midi du 26 novembre. Le corps d'Oudinot prit la tête, en bon ordre, la division Merle fermant la marche. Le passage continua dans la soirée, reprit le 27 et se poursuivit dans la nuit du 27 au 28. Mais c'est alors que les Russes nous attaquèrent sur les deux rives, Wittgenstein sur la rive gauche, Tchit- — — chakof sur la rive droite. Sur la rive d'Oudinot gardait droite, le corps route de Vilna, par tait de la tenir Zembin et ouverte pour Molodezno. le salut Il la impor- de l'armée. Le 28, à sept heures du matin, le canon des Russes commençait à tonner, quand un chant grave s'éleva des rangs des Suisses : Unser Leben gleicht der Reise eines Wandrers in der Nacht C'était le lieutenant Leglos, sur l'ordre du du 1 er régiment, qui, commandant Blattmann, du brave Raguetli, tombé pendant successeur la retraite, lan- LES RÉGIMENTS BUI88E8 SERVICE DE FRANC] Ai; çait de sa voix sonore le chant patriotique continué par la voix des camarades 1er .1 auf seinem Gleise haï tous Kummer macht ihm vieles das Puis prêtèrent officiers les : I I serment le combattre jusqu'au dernier homme, et la de bataille s'engagea. La division Merle, portée en avant, refoula les Rusns de Tchitchakoff à plusieurs reprises. Renforcée par la légion de disperser l'ennemi à mais ce oe que ments tous la : garder Merle passa Braves Suiss « à route de Zembin, énonm devant les s, I cantonne- vous mérites L'Empereur en accorda soixante-deux quatre régiments. Mais parvint elle écria-t-il, croix d'honneur! Bur-le-champ la pas sans des pertes fut général le et Vistule, la '»•• le à partager entre les réduit à un seul était bataillon. Grande Anne.' repassa le Niémen le 13 décembre. Dans cette campagne, les Suisses avaient perdu 6000 hommes, mais pas an L'arrière-garde de la drapeau. Presque tous On prisonniers. les de dépôts, I et iments. la Napoléon 181 \\ esl En décembre iments, et ce «fui tués ou restait dans on en forma quatre bataillons, chacun campagne^de places de tout recueillit hommes, 000 officiers étaient les le ' ne 1 5 Diè ril Bervit les pas emploj de et la a> B'en les Il phalie 1813, remplacèrent <jui la e quatre dans 1er la les Hollande décida suivant , le rappel des après l'abdi NAPOLEON ET LA SUISSE 344 tion de Napoléon, les délia de leur serment de fidélité. Pendant la première Restauration, comme nous l'avons vu, les troupes suisses furent réorganisées par lieutenant général Nicolas de Gastella, et le partagées entre quatre régiments, tandis que le général Mallet (de Genève), était chargé de négo- de nouvelles capitulations avec cier En les Cantons. tandis que les conventions de 1803 et effet, de 1812 avaient été signées avec la Confédération tout entière, firent l'objet par la représentée Diète, celles-ci de traités particuliers, conclus avec chacun des Cantons (1). Lorsque Napoléon revint de d'Elbe, l'île les quatre régiments résistèrent à l'entraînement qui jetait l'armée dans bras de son ancien chef, les par leur serment envers et se déclarèrent obligés Louis XVIII. Dès 21 mars 1815, Castella et les quatre colo- le nels, qui étaient alors berg et (2 de Buchet e ), Real de Chapelle (3 e ) (1 er ), Aby- et d'Affry, tinrent conseil convinrent de s'en rapporter à la Diète. Celle-ci décida le rappel immédiat des troupes, et en in- forma Castella, qui vante écrivit à l'Empereur la lettre sui- officiers supérieurs des troupes : « « Sire, Les chefs et suisses ont reçu l'ordre de leur gouvernement de (1) Voir A. E., t. 495. Le volume est presque entièrement consacré à ces capitulations, dont la première (avec Fribourg) est du 23 septembre 1814, et dont les dernières sont du 21 mars 1815. Manquent Appenzell et Unterwalden. LE> RÉGIMENTS SUI88E8 AU SERVICE DE PRANGE partir sans délai avec Les troupes qu'ils permettre Veuilles dent. qu'ils Je suis avec Votre le commanaux rendent se les rappelle. ordres souverains de leur patrie qui « 345 plu< profond respect, Sire, de Majesté Impériale le humble très et I obéissant serviteur. Le maréchal de camp des troupes « au Buisses service de France. Comte de Castella. Paris, 2 avril. « » Bien que l'on pût contester l'autorité de la Diète •dans cette affaire, Napoléon n'insista pas. 11 or- donna 1*' conduit fut des quatre licenciement par général le régiments, qui (Décret du Fririon. 2 avril.) Fririon décida qu» séparément. partiraient ceux des ans officiers les 1 qui bon, t i qui commandant part pril les officiers rester partirent. de quoi former un bataillon, resta confié au fut soldats des autres qui voudraient et il les ajouta qu'on garderait 11 à notre service. Presque tous Des soldats, et a la Christ Stoffel, dernière d 1 \r- campagne de Napoléon. M. us il fut licencié au ceui qui en avaient i- fait Bourbons, et partie furent très mal retour des dans leur pays. Napoléon ae B'étail quatre régiments un bataillon de qu'il l'eût à la la pas contenté de Confédération. 11 demander exigea i n< principauté de Neufchfitel, api donnée au maréchal Bei i oi< r, NAPOLÉON ET LA SUISSE 346 La nouveau bataillon levée du 11 mai 1807, au camp de décrétée le fut Finkeinstein. Il ne de- vait être recruté que dans la principauté, les Can- tons et le Valais, et les officiers par Berthier. Il eut pour en étaient nommés commandant Jean-Henri de Bosset, de Neufchâtel, ancien officier et capi- taine adjoint à l'état-major de la division Oudinot. A la différence des régiments suisses qui por- taient leur ancien uniforme rouge, le bataillon de Neufchâtel était habillé de jaune, ce qui surnommer le fit bataillon des serins ou des canaris, le mais ce qui ne l'empêcha pas de déployer la même valeur que les habits rouges. Après avoir 1809, il fait la campagne d'Allemagne en dans l'armée de Masséna, envoyée servit au fond du Portugal contre les lignes de Torres- Vedras, et ne revint de la Péninsule que pour faire la campagne de 1813. La chute de l'Empire fut soulagement à Neufchâtel. n'est pas jusqu'au Valais qui n'ait été astreint accueillie avec Il au tribut militaire. Comme on l'a vu, il petit Etat indépendant. taillon En le militaire, en vertu Valais s'engageait à fournir d'infanterie qui un 1805, Napoléon con- une capitulation clut avec lui de laquelle formait, depuis 1803, devait être un ba- toujours au complet de 960 hommes. Mais ce bataillon ne fut organisé qu'à la fin de 1807, et il fut commandé par Charles-Louis de Bons, officier de Montpellier, mérite. il fut Après avoir tenu garnison à dirigé sur la Catalogne, où il LES REGIMENTS SUISSES AU SERVICE DE resta jusqu'en 1810. à l'Empire, Lorsque l« 1 Valais i KAMI fut anni bataillon fut versé dans dos troup le et perdit ainsi, comin»- son petit pays, son caracti Ce ne original. pas pour longtemps. fut Tellf fut L'histoire de ces soldats suisses, au vice de Napoléon. avaient eu Ils la mauvaise for- de nos tune de n'êtiv employés que dans celles campagnes qui furent les moins heureuses, celles d'Espagne et de Russie. Mais leur discipline, leur endurance destin, ils et courage avaienl leur et soutenu avaient La triomphé du réputation mili- taire de leur pa} Il de Leurs rangs une vingtaine de géné- était sorti raux dont tous 1»'-- peuvent être mis hors de trois trois sont des La Harpe, Reynier Vaudois. Ce Boni né Yens, à appelle parfois Russie, et généraux Jomini. et Amédée-Emmanuel était Les pair, et de La Harpe (1754-1796), cousin de Frédéric-César, qu'on colonel, à cause de son passage en Le ou toutes Les correspondent fonctions un grade. Après avoir servi dans L'armée des Pays Bas disait ohez L'armée des Etats généraux), lui \. nul, et ce Lorsqu'il mêlé fut par proscrit à L'agitation dans Alpes Les 'Mi Toulon, ô rangs de notre armée. et La p l revenu du pays de 11 . \\ juillet il pour 1791. se réfugia combattit but promu général bous en Italie en Bervit commandait «lu mort, privé de Bes biens, 1793, fut était Messieurs de Berne fameux banquet des Jordies, Condamné il 1795 et les en Les murs de 1796 11 division (avant garde), de l'ar- NAPOLÉON ET LA SUISSE 348 mée de Bonaparte, lorsqu'il fut tué sur les bords du Pô, à Godogno, dans la nuit du 8 mai 1796. Les Autrichiens avaient surpris notre camp. La Harpe, avec sa bravoure ordinaire, se porta en avant pour rallier ses troupes en désordre, et peut-être, dans l'obscurité, tomba-t-il sous des balles françaises. Bonaparte annonça sa mort au Directoire dans une phrase qui conservera la mé- moire de La Harpe « La République perd un : homme qui lui était un de ses meilleurs généraux, tous un camarade aussi intrépide que sévère attaché, l'armée les soldats pour la discipline. » Reynier (Jean-Louis-Ebenezer), était né à Lausanne en 1771. Entré au service en 1792, il était général de brigade en 1795. Chef d'état-major de Moreau à l'armée du Rhin, divisionnaire en 1796, il prit une part brillante à la campagne d'Egypte, mais il ne put s'entendre avec Menou, qui quelque temps à le l'écart, général Destaing, il fut renvoya en France. Tenu pour avoir tué en duel le chargé d'une division à l'armée d'Italie en 1805, puis reçut le commande- ment de l'armée de Naples et pacifia les Calabres. Ministre de la guerre du roi Murât en 1808, il fut rappelé pour la campagne de 1809, enfin envoyé en Espagne. Il quitta les sierras de la Péninsule pour les steppes de la Russie en 1812, et se distingua dans la campagne de 1813. A Leipzig, il commandait le corps auxiliaire saxon. Quand celui-ci quitta nos rangs, LES RÉGIMENTS BU1S8E8 AD SERVICE DE FRANC! pour passer L'ennemi but à barrer chemin. le criaient de lui », lui général pour avaient qui lui entraîné avec eux fut Il de bataille, vainemenl Retirez-vous, soldats Les grand.' estime. champ Le Reynier essaya 18 octobre, le plus La retenu et Echangé au bout de quelques mois, prisonnier. il mourut peu après bod retour en Fran< Napoléon l'avait fait comte de L'Empire en 1809, mai> ne L'aimait pas. D'abord, il Moreau, puis il avait gardé une extrême indépen- dance de caractère. lement avait servi sous il de Bortis Jomini, Reynier, étaient Suisse, la d'auti et Qs ainsi. me tenaient, de leur pays, une Liberté d'allui rsion suspects Le « pour L'Empereur. -i Suisse, écrit Sainte-Beuve dans son Bante étude but Jomini, ticulier Les gères La Tout Le même pérégrinations petite vrai, Il patrie, dance prenne un i- Les et ne il rnel en 177'*. à Voir de parbi > nationalités étran- L'abdique jamais. au fond cœur. «lu toutefois que l'indépen- Le comme ce baron de Jomini, Payerne, ou Bon père x II du olonel i fédéral * i:\tr.n' S a intéi fut de Jomini, en L813. Henri Jomini, devenu iif t de désertion, air et de Bon pays (i pas ne faut de propre a cela vrai Suisse a un rc -t 1 rester <!«• toutes qui Les rendaient un peu collier Le MV \ \ • u\ ri/. • 1 I I d'histoire milil était i était syndic (1), NAPOLÉON ET LA SUISSE 350 Il au commerce, et envoyé à Paris. goûts étaient ailleurs. Lors des événe- fut destiné Mais ses ments de 1798, il chef de bataillon comme s'offrit Relier, devenu ministre de guerre de la République helvétique. incapable. Il camp au aide de Jomini fut bientôt remplacé. la Relier était resta. employé à la formation des légions helvétiques et y gagna le grade de chef de bataillon. C'est ainsi qu'il put assister aux opérations mili- Il fut taires dont la Suisse fut le théâtre appritjla guerre à|l'école de « en 1799, et Masséna et de qu'il Lecourbe, qui avait^porté l'art de la guerre de montagne à un degré de perfection inconnu avant La réaction de 1801 revint à Paris et tactique. mais le lui ». (Jomini.) força de s'éloigner. y publia son Traité de la Il grande essaya de se remettre au commerce, Il la guerre le reprit encore. Attaché volontaire au maréchal Ney pendant la campagne de 1805, il se distingua dans les combats amenèrent la capitulation d'Ulm. Il suivit Ney dans le Tyrol, et rejoignit la Grande Armée au lendemain d'Austerlitz. En 1806, il fut attaché officiellement au 6e corps qui (Ney) et fit la en 1807. Mais officier campagne de Prusse. il est à Il était colonel ne fut jamais servit toujours dans remarquer de troupes et qu'il qu'il l'état-major. Envoyé en Espagne comme de Ney, il ai parlé assez t. II. chef d'état-major ne tarda pas à se brouiller avec longuement dans mon livre, Paris, chez Pion, éditeur, 1899. Nos lui. Ney écrivains militaires, LES RÉGIMENTS 8UI88E8 AC BERVICE DE FRANCE • était un admirable soldat. Mais Au rien entendre à la tactique. jugeait de tout d'après se piquait de Qe il règles de l'art, el Les trop souvent l'occasion de critiquer du Jomini contraiiv, il avait opérations les maréch.il. Ney en délivra s'en d'une chargeant le mis- sion auprès de l'Empereur. Celui-ci, qui avait de Jomini, pul livre le L'auteur; mais Espagne. Il en 1810. temps après, il ae il Les nouvelles [u'il pas fui recouvra renvoyer en le La acceptée, bords de faveur impériale. attaché au grand el La Bérézina. Ney en 11 faillit el encore fui 1813. C'esl injustices de Berthier appelle une« quelque et, campagne de 1812 La lit chef d'état-major de de de torl général de brigade état-major, ter sur le de qualités les adressa alors sa démission à Berthier, Elh' Nommé eut il apprécier lu que alors poussèrei Le démarche douloureuse , Au L< a- lit défection. demain de La rupture de L'armistice, L'empereur Alexandre Lui avail fait des offres de vice depuis IS07. Il Dous abandonna pour la Russie. Napoléon écrivail le L6 aoûl à Cambacén il e . « L'Autriche dous dénoncé tice esl « el déclaré a Les ijuenv. la 1 commencent. hostilités Jomini, chef d'état-major du prince de Icowa, a déserté. volumes but temps, \es (•«irruption. t idées Les celui campagnes qui el a C'esl nu militaire guerre. // est Sui s$i Mos- depuis Long- que, Il peu de un militaire qui La publié quelques Russes pourchassaient. oependanl -m h C'esl /armis- a cédé s de saisi à la valeur. quelques NAPOLÉON ET LA SUISSE 352 Le jugement était sévère l'adoucit plus tard. disait, à Il Sainte-Hélène général ne connaissait pas officier Napoléon et injuste. le : « Cet plan de l'Em- n'a pas trahi ses drapeaux comme Mo- pereur. Il reau. avait à se plaindre d'une grande injustice. Il a été aveuglé par Il pas Français, l'amour de n'était pas retenu. « Il de s'en choisir ne la patrie l'a » était Suisse, le droit il un sentiment honorable, il il aller. n'était pas Français », il — D'accord. Mais encore avait fallait- un meilleur moment. Ce départ avait un fâcheux aspect. Aussi, malgré l'estime d'Alexandre, qui avait fait de Jomini son aide de camp, et l'avait nommé lieutenant général, le nouveau venu fut regardé de Il travers dans l'état-major des ne fut pourvu d'aucun alliés. commandement et se borna à figurer dans des conseils de guerre où. régnait, d'ailleurs, une singulière anarchie, comme il le raconte lui-même. « Le prince de Schwarzenberg, brave militaire, d'un caractère doux, liant, modeste, n'était pas l'homme capable de donner l'impulsion à une machine si compliquée. Il se laissait mener par Radetzky et Langenau, émigré saxon. L'empereur Alexandre consultait Moreau et Jomini, sans compter Barclay, Wolkonski, Toll et Diebitsch. Le roi de Prusse avait aussi ses conseillers et Barpar Diebitsch, jamais de clay, influencé l'avis de personne... Mettre d'accord tant d'intérêts n'était et d'avis différents était chose impossible. Avant de faire oublier sa défection, par » les remar- RÉ6IMENT8 SUISSES AL SERVICE DE PRAW LE.- quables ouvrages qu'il publia sur de l'art la et qui sont restés si longt«-mp> classiques seignement des écoles tient à notiv >ujet, heures et i dans des sa liberté difficiles. Autrefois, on honneur a faisait ancien précepteur, de plus tard, surtout et Au devants. à L.i Harpe, politique libérale et la La Harpe rèuse suivie par Alexandre. les l'en- témoigna de son affection pour pays de Vaud en protégeanl le guerre, dans Jomini, milit i. g< n'agit <{u«> Vienne. Jomini avait pria quartier général de Francfort, et pendant l'invasion, alors que s'agitaient autour des souverains Jomini, persista dans i adoptée « convoitises, Alexandre, les rivalités et les qui triompha. et l'opinion «lu la politique qu'il avait Comme le «lit Monnard, prince s'étail fortifiée encore dans entretiens avec un Vaudois, toujours patriote, loin de Ba dont mais camp le baron Jomini, appréciait non seulement le génie militaire, patrie, il au— parler la i Vaud citer Am '/. suffit amplement pour que souvienne avec se Parmi it haute intelligence politique et 1" franc ». Voilà qui de Bon aide de les fierté le de Jomini canton (1). autres généraux sortis des Cantons, : du canton de Fribourg ( let l au régiment de Vigier, en 1783, sous-lieutenant f.t\-Mir la t ••t de hauts emplois publi.i .• lui éle> quai soufl Ni< olaa nombreux loisir srs i de il • -•! [' '. fui savanl d' M' à uni NAPOLÉON ET LA SUISSE 354 Chateauvieux en 1788, capitaine à la légion du Rhin en 1792, général de brigade en l'an II, échappé aux dangers de Saint-Domingue, il servit sous l'Empire en Espagne, en Russie, dans la campagne de France, et fut associé, avec Pacthod, au glorieux combat de Fère-Champenoise (25 mars 1814). Pendant plus de six heures, avec deux divisions formées de gardes nationaux et de conscrits, Amey Pacthod tinrent tête à l'armée russe tout entière, commandée par Alexandre et le roi de Prusse. C'était en vain que pleuvait la mitraille et que la et cavalerie russe multipliait les charges, ces soldats improvisés serraient les rangs et continuaient de combattre aux cris de « Vive l'Empereur » Lorsque le général Pacthod, blessé lui-même, eut accepté de mettre bas les armes, Alexandre le félicita, ainsi que les autres généraux qui servaient : sous ses ordres ! (1). Boinod, de Vevey (1756-1852), commissaire des guerres et inspecteur aux revues, chef en 1810, avec le inspecteur en grade de général de division. Dutruy, de Genève, qui était général en 1793, et qui servit dans les guerres de Vendée contre Charette. Girard, dit Vieux, né à Genève, ancien sergent au régiment des Gardes. Compromis dans les troubles de Genève en 1788, et condamné à mort, il (1) Schaller (ouvrage cité) fait de Pacthod un Savoyard, comme Dessaix un Suisse de Carouge. Dupas. Il était né à SaintJulien en 1764. Général de brigade en 1795, divisionnaire en 1808, inspecteur général de l'infanterie sous la Restauration. Mort en C'était 1830. et LF- RÉGIMENTS BDISSES AL' SERVICE DE l;.\> I du Bervice dans notre armée. Général de division dans L'armée du Rhin, en L796, il fut reprit chargé, en 1 17 avril, 5 tait la notre ministre France. C'est à la Girard ne république. pas vit tambour battant, dans une Desportes, eux, 1805; 18< ei Lugano, un des plus braves soldats <!»' Rhin, général de brigade de de ancien soldat Sion, Mantoue à général en 1813; au régiment <!•• et d'Espagne, un des ch armée d'Algérie; enfin II de Fribourg, un des champions notre (Félix), - ,,; i- unitaire parti l'an à pays de Neufchâtel, soldat des <lu d'Allemagne de Genève, Richter, Courten; Voirol, vtid persuada qui d'Helvétie, divisionnaire en 1803, mort futurs laissa faire Il restauration de l'ancien] la faut citer il de L'armée du guerres con- ville bonheur étail dans leur ainsi que naquit le départe- mort en était Il Mainonij H le Léman. «lu \ leur y entra Il revanche du proscrit. aux Genevois que ment comme déployées, quit nion hommes, 500 L seignes ensuite d'occuper Genève. të l'Helvétique, notre service, signalé dans 7 les puis <lu général campagnes de pour son coui i- : à 18 mort prisonnier en Espagne en 1810. On \«»it mande mœurs; étaient ni'iit . à que cause mais plupart sortaient de La de les nombreux, L'affinité Suisses et de de apportaient La Suisse Langue langue le la et r< d< - - allemande même dévoi NAPOLÉON ET LA SUISSE 356 en est qui n'arrivèrent pas au premier rang, mais dont les services n'étaient pas moins appréciés. Il Tels furent Charles d'Afïry, Louis Begos, Bleuler, les Castella, Maillardoz, de selet, Berne, Raguetli, Schaller, de Abraham Rôs- Fribourg, et bien d'autres. en Il est enfin, comme Louis Begos, Rilliet, Rôsselet, Schaller, Sprunglin, qui nous ont laissé le récit des campagnes auxquelles ils ont pris part. C'est en lisant ces mémoires, simples et sincères, qui n'ont d'autre souci que de fournir une modeste contribution à l'histoire de ces temps extraordinaires, c'est là qu'on verra de près le courage et la discipline de ces braves gens, à la fois fidèles à la pays (1). Et Ton achèvera de se persuader ainsi qu'une rapide histoire des régiments suisses au service de France et à leur France était le complément nécessaire de l'histoire intérieure de la Suisse sous la médiation de léon. (1) Voir la bibliographie de ces Mémoires en Appendice. Napo- CONCLUSION On vient de voir quelles furenl les relations de France de el Suisse, de 1798 la à la L815. Menacée par la propagande de la Révolution, supprimée par les années du Directoire, la vieille Confédération unitaire, à la nature, avait laquelle une à république préparé n'était histoire, par ai par ses goûts. ni années de quelques après Aussi, pays le par son ni place t'ait discordes inté- république unitaire s'effaçait devant une rieures, la république fédérale de dix-neuf cantons, organi par Bonaparte, qui B'en était Cette médiation, qui ne et tétait qu'il dis ans, l«' versaient intérieure, lui fut l'Europe. à l'abri venir, 1 pourront des guerres qui boule- ••juin 1808, dans la la le Diète, un Landammann Lorsqu'un jour, dans nos neveux liront comme nous lisons Pendant -.1 Béance d'ouverture de pouvait dire avait pas été offerte, Bes ressour< es, travailler à prospérité matérielle. Déjà, ' médiateur. put affermir sa tranquillité Il développer 1»' dura dix ans. attribuée, pays fait celle s'empêcher de les siè< l< temps, l'histoire de notre des temps passés, ils heureux pa B'écrier Ce pays fortuné, chers confédéré : Bt le nota ne NAPOLÉON ET LA SUISSE 358 Et plus tard, le 7 août 1815, mation d'un nouveau Pacte le jour de la procla- fédéral, le président de la Diète pouvait parler de onze années de tranquillité, comme autant d'années de bonheur. Sans doute, cette tutelle fut parfois oppressive pour la liberté, et, avec le blocus, devint onéreuse pour la richesse publique. Mais la France et les pays rattachés à l'Empire souffraient également de ces abus, qui étaient comme la rançon de la gloire. Napoléon avait étendu son influence sur la Suisse pour en faire un des ouvrages avancés de l'Empire. Fondé sur des raisons militaires, partagea sa fortune militaire. Il son protectorat ne dura qu'autant que lui-même se soutint par ses victoires. Lorsqu'il fut vaincu en Allemagne et rejeté derrière le Rhin, la Suisse lui échappa et lui devint hostile, comme un bastion isolé, tombé aux mains de l'ennemi, peut être retourné contre le corps de place. La médiation finit avec l'année 1813, de 1803 fut déchiré. Mais fait naître reparurent et les divisions il fallut et l'Acte qui l'avaient demander à la Longue Diète de 1814 un Pacte fédéral qui ne valait pas celui du Premier Consul. Les remaniements successifs qu'on dut lui faire subir en 1848 et en 1874 le rapprochèrent de celui de 1803. De sorte que la Suisse contemporaine reste bien l'œuvre de Napoléon. C'est lui qui avait trouvé le meilleur ciment pour lier les Cantons, et jeté les fondements les plus solides de l'union confédérale. Oublions donc la suppression de quelques jour- CONCLUSION n.iiix el 35 9 malaise passager du blocus pour a enre- le — Mais L'impôt que lea grands résultats. du sang payé par les régiments capitulaires ? Il gistrer — que n'a été prix d'une glorieuse tradition. le Condamnée dans j1 le par 3a neutralité à ignorer service étranger que La guerre, Suisse trouvait La L'emploi de ses qualités militaires. Ces qualités sommeillaient dans la guerre de Sept A jour. leur assurée par qui intérieure histoire régiments sortis de les L803 ajoutèrent <L> défendirent >.» lt- L792. C'est ainsi, que s'est u;ii tonale. par et les a 1815, a'a mation ou il n.' France L'effort ai été faut de bords Les <liLr nr> la tradition quelques histo- <»ù du pays affectent de voir de L'effacement, l>iil- régiments capitulai] renouée, poursuivie, illustrée La période de L798 - j monarchie en vieille La dans remirent Les Bérézina pour sauver L'armée étaient de ceux riens lutte de L798 Les Les Suisses qui se dévouèrent sur Lantes. La paisible La médiation, La la capitulation de de La courte ans. Les guerres Impériales réveilla. tout Longue paix qui suivit en Europe La La tristesse et de qu'une période de transfor- eut de Confédération. Car m méconnaître La main puissante de Bonaparte a ni La La la fondé un édifice Qouveau, il Berait injuste d'oublier ceux qui. comme Les La Harpe, les Monod, Les Rengger, Les Stapfer • bien d'autres, ont Lutté d'égalité, plus de Libert \\.-r le ment <lt^ pour plus de t justice, plus é. génie d'un grand despote, bons citoyens qui a c'est contribué Le dévoue- du 360 NAPOLÉON ET LA SUISSE pays de nos voisins, dans le cadre formé par la nature, ce pays d'hommes patients et sages, au caractère droit, aux vertus solides, dont la liberté et le patriotisme peuvent servir d'exemple à tous les autres. FIN APPENDICES APPENDICE il. TBÉ80B ET LES 0UB8 Dl BIBH1 Larevellière-Lé] • A dans rit xxvni) « Veut-on savoir pourquoi Mémoires ses (chap. : le Directoire Be détermin lime de Staël v,i noua Il n'y av. ut l'apprendre pas d'argent pour transporter une armée en Egypte, et ce que Bonaparte lit surtout de condamnable, ce hit d'exciter le Directoire à l'invad de la Suisse, afin de s'emparer du trésor de Berne, •muni.' avaienl que deux enta ans d< taire entrer des troupes en Suis* : i .un • . Réponse Bi : le ne pouvail il Directoire eût convoité ce ; de deui mois pour sonnablement que niaiserie le le mm. de de MM. soustraire, On camoter. ae Directoire français Berne, qui au moins . de Berne eurent >«u supposer t j ait plus rai- compté sur envoyèrent leur la trés< dans une ville ouverte. incompréhensible que MM d< s ont dû de fournir 7 à millions pour l'expédition d'Egypte. Ils devaient connaître cette loi de la pierre qui rend le vainqueur maître de toutes les propriétés publiques. Pourquoi i inq lieues de l'armée tte incurie I l ont i -ils e oubliéi Directoire avait d'autres raisons poui se <!•< • » » I i II déduit < es raisons, et assert n . NAPOLEON ET LA SUISSE 362 Mme de gnée. de Staël. Peine inutile, car Nous savons que le elle était bien rensei- Directoire avait besoin d'argent. Voilà pourquoi il fut heureux de mettre la main sur le trésor de Berne. En quoi consistait ce fameux trésor? Il est difficile de le les savoir exactement. Car on ne trouve aucun chiffre dans rapports de Brune ni dans le plaidoyer de Rapinat. D'après les Mémoires attribués à Ney, il fut enlevé : 000 000 fr. Du trésor pour 7 De En la 4 000 000 une valeur de ... monnaie en lingots 4 000 000 contributions Pour rachat de titres Huit cent cinquante mille quintaux 4 000 000 de blé (à 20 francs chacun) Six mille chars de vin (à 240 francs chacun) 17 000 000 1 Matériel pris aux arsenaux 7 Total D'après le général Dermoncourt, 440 000 000 000 44 440 000 le trésor ment composé de monnaie française, en livres tournois du temps de Louis XIV. « — — — — — — fr. était entière- pièces de 6, 24 et 48 C'est avec ce trésor l'expédition d'Egypte et qu'on nous paya au de la faire nos trois mois d'avance ». Ce qui est certain, c'est que nos agents Desportes, Mengaud, Mangourit furent mandés à Berne pour assister à la vérification des caisses, et qu'il ne fut pas aussi facile qu'on que se fit moment Brune, et à Rapinat, de faire passer une partie du trésor dans leurs poches. Larevellière se porte garant de la probité de Rapinat, mais il est sévère pour Brune, pour Suchet et d'autres. Ce gouvernement d'avocats, qui avait besoin des généraux, ne les aimait pas. Ce qui fut aussi sensible aux Bernois que la perte de leurs l'a dit, à économies, ce fut le départ de leurs ours. Dermoncourt, alors capitaine au régiment de dragons, qui prépara l'exil de ces prisonniers d'une espèce toute nouvelle. Ils accompagnèrent le premier convoi qui fut acheminé vers Paris, sous la surveillance du chef de bataillon Junod, des troupes vaudoises. Ils forC'est le futur général 3e - A PPENDICE maiont une famille composée du père, de la m< d'un ourson, et qui obtinl an grand succès, au Jardin des Plantes, -mus le nom de famille Martin. Mais les Bernois ne nous pardonnèrent pas son infortune. Nos jeunes officiers, «lit Dermoncourt, s'en aperçurenl aux rigueurs des Bern< • a leur On égard. ne < lira sans intérêt |».i- la sui\ lettre Brune au Directoire, le -7 mars. Il allait quitter le pour prendre le commandement de L'armée d'Italie. Il annonce que les élections se fonl ave* calme, e1 qu \)dv \ attend citoyen Lecarlier. le ajoute Il : Le citoyen Junod, chef de bataillon dans « v.iudoises, conduit Paris ;. les trois ours des trou] les rne. I petit. oimaux sont de taille y a mâle, femelle énorme et bien portants. L'officier conducteur les bapj Il t t I .< Weiss Steiger, « Il n'y a rien, enrichir a 1.1 le objets d'art «mi superbe Muséum Bibliothèque, qui monuments, un moment et et... très relief a détaillée. de et français. est sous de la 31 les scellés Suisse, iem •. qui puisse Cependant, comme les relief est aut d'après lequel «m a.hmu une carte géographique Ce ••\i-t-- il très l'œuvre de Pfeffer. Il : belle ex môme dépôt, un herbier du célèbre Haller, aussi, dans une grande quantité de manuscrits forl curieux, entre autres un.- chronique de Proissart, plusieurs lassiqui latins, et une colle* tion peut-être unique des vieux auteurs de romans français. Vos commissaires pourront choisir, parmi ces objets, ceux qui "-"ni dignes de la curiosi e ou des rechen Des des savants. Je publie aujourd'hui une lettre d'adieux .m peuple helvétique. Je peux vous assurer, citoyens directeurs, que e peuple est bon et ami de la liberté. [1 existait, »urt dans la partie du Nord, des préventions qui peu favorables. Je r "i~ avoir réussi détromper es bi gens et leur faire aimer, autant que inde le 1 < : .1 1 .1 nation qui leur rend Salut 1 1 <'i la liberté. respi r.ui J'ai t(ou\ m 1 364 la NAPOLEON ET LA SUISSE Guerre. (Armée d'Helvétie). Je la crois entièrement inédite. Larevellière dit en parlant de Rapinat : Je ne crois pas qu'il ait mérité tout l'odieux qu'on a » Suivant lui, il ne fut accusé que parce qu'il était parent de Reubell, lequel était sévère pour les fournisseurs et les tripoteurs. Il ajoute « Perrochel, un des hommes les plus intègres, les plus éclairés, les plus sages que nous ayons employés dans la diplomatie et, à cette époque, ministre de la République en Helvétie, m'a répété plusieurs fois qu'en effet on avait à reprocher à Rapinat d'avoir été très exigeant à l'égard « jeté sur lui. : du gouvernement helvétique, et même beaucoup plus que ne le permettaient la modération et la justice, mais que rien n'était entré dans sa bourse. Il était loin d'attester le même fait à l'égard de Brune et de Masséna. » * * * Napoléon, dans les écrits de Sainte-Hélène, se montre très sévère pour le Directoire. Naturellement. Il revient sur les événements de 1798, il en refait l'histoire, il estime que le Directoire aurait dû procéder autrement. Il n'oublie qu'une chose, c'est qu'il a lancé lui-même le Directoire dans cette aventure. {Mémoires de Sainte -Hélène, t. III.) APPENDICE B ACTE DE MÉDIATION. — PRÉAMBULE « L' Helvétie, en proie aux dissensions, était menacée de sa dissolution ; elle ne pouvait trouver en elle-même les moyens de se reconstituer. L'ancienne affection de la nation française pour ce peuple recommandable qu'elle a récemment défendu par ses armes, et fait reconnaître comme puissance par ses traités, l'intérêt de la France et de la République italienne dont la Suisse couvre les frontières, demande du Sénat, celle des cantons démocratiques, le la APPENDICES vœu du peuple helvétique tout entier nous ont fait un devoir d'interposer notre médiation entre les partis qui la dn isent i Après avoir dit que quatre de nos sénateurs ont chargés de conférer avec Les cinquante-six députés <iu Sénat helvétique, des ville- et des cantons, réunis à P le préambule continue ainsi Reconnaître le genre de Constitution qui était 1»- plus conforme au vœu de chaque canton; distinguer ce qui répond le mieux aux idées que les cantons nouveaui sont faites de la liberté et du bonheur; concilier dans les cantons anciens les institutions consa< rées ar le temps avec les droits restitués à la masse des cit dent les objets qu'il fallait soumettre à L'examen el à la dis* ussion. Leur importance et leur difficulté nous ont décidé à entendre nous-même les députés nommés par les deux partis, savoir les citoyens «l'.MTty. Glutz, Jauch, Ifonod, Reinhard, Sprecher, Stapfer, Usteri, Watteville, Von Flue; nous avons conféré le résultat de leurs discussions, tant avec les différents projets présentés par les députations cantonales qu'avec le résultai des dicussions qui ont eu lieu entre ces députés et les sénateurs commissairi : | Ayant intérêts ainsi et la employé tous les moyens de connaître volonl i vue que teur, -.in- autre celle les qualité de média- du bonheur des peuples sur intérêts desquels nous avions à prononcer, et sans enl'indépendance de la Suisse, statuons ce qui suit ... [Correspondance, t. VIII.) Le texte entier de l'Acte de médiation est dans le M teur du r vent février 1803). les tendre nuire : à I r I l APPENDICE W Ml.M-'Ii. J'ai '•s dit faut qu'il pendant I i ' BTXBfl demander Mil l I \II. pments l'histoire période impériale .1 deux om i NAPOLÉON ET LA SUISSE 366 valeur, puisés aux bonnes sources ceux de Schaller et de Maag. Mais ces aventures de guerre ont également suscité des Mémoires et des Souvenirs. Ces Mémoires n'ont ni l'abondance ni la couleur qu'on trouve dans les récits de nos soldats, comme ceux de Marbot, de Thiébault et de tant d'autres ils n'en ont pas moins de l'intérêt, aux yeux de leurs compatriotes et aux nôtres. Voici les principaux, dans Tordre de leur publication Souvenirs d'Abraham Rôsselet, Bernois (1770-1850). Pu: ; : par R. de Steiger. Neufchatel, 1857. In-8°. Rôsselet appartenait au 1 er régiment. Il servit en Italie, jusqu'en 1812, et fit le reste de nos campagnes jusqu'en 1815. bliés fut ensuite au service de la Restauration jusqu'en 1830, Il prit sa retraite comme lieutenant-colonel. Livre clair, d"une lecture attrayante. Souvenirs des campagnes du lieutenant- colonel Louis Bégos. Publiés à Lausanne, en 1859, ils ont été réédités récemSoldats ment dans un élégant volume qui a pour titre suisses au service étranger, chez Jullien. Genève, 1909. Bégos, né en 1784, s'était enrôlé à seize ans dans un bataillon vaudois, commandé par Clavel, le même qui promettait son concours à La Harpe, pour un petit 18 brumaire. Versé dans une demi-brigade helvétique, il passa sous-lieutenant et servit en Italie et à Naples, sous les ordres d'un autre Vaudois, le général Reynier. En 1807, il fit partie du 2 e régiment, où il devint capitaine adjudant-major, et fit dans ses rangs les campagnes de Portugal, d'Espagne et de Russie. et : C'est à lui qu'il faut demander le récit des deux batailles de Polotzk. un peu à celle de bois, comme celui de Sauvaun par Lausanne. Dominée belin et construite en amphithéâtre, depuis les bords de la Duna, c'était là que se trouvaient tous nos hôpitaux, tous nos approvisionnements, notre artillerie, et les arsenaux du corps d'armée. » Il dit de la seconde bataille, celle du 18 octobre e « La bataille coûta cher à notre régiment (le 2 ). Après avoir quitté la ville, je fis l'appel, le lendemain. Trente« La situation de cette ville ressemble : APPENDICES t n'y répondirenl officiers Environ 600 blessés. champ pas. sous-offii iers Ils étaient et soldats de bataille témoignaient tous tués ou ir i pertes des le cruelles que dous venions de subir... « L'- général Merle mit à Tordre du jour notre conduite devant Polotzk, et nous accusa seulement d'avoir eu un peu trop de bravoure et d'entrain, i * * moins intéressants sont \<>n les Souoenirs d'un officier fribourgcois (1798-1848), publiés à Fribourg, 1888. In-8°. Ce sont ceux de Jean-François-.Toseph-Pierre-Damien de Schaller, oncle du conseiller d'Etat H. de Schaller, auquel nous devons l'histoire des régiments suisi Jean-François était né à Fribourg, en 178*. Il vit dans son enfance, et il nous raconte, au début de ses airs, l'invasion de r particulièrement la prise d«* Fribourg par les troupes «lu général Pigeon. Il servit au V-' régiment, qui eut «l'abord pour colonel le brave Perrier, d'Estavayer. Après avoir tenugarnisou dans plusieurs villes <1»- la Bretagne (Rem at-Malo), il fut S envoyé en Espagne, en 1810. Delà, en Allemagne et en Rue l.i Il lit petite campagne de 1815 en là. m. he-Comté sous du plus tard sa rai. i Il bmann vieux Ba< irrière dans l'armée fédérale jusqu'au mourut en et de Castella, étaient I blement d'une trempe extraordinaire pour avoir tant d'épreuves et de fatig rs t trouve la encore i Journal di ;n.i iter le par Constant campagne d< n l r, de lin, thier, ment — el en I «lout ! vérita- résist On y < * i r u <i L813. * poussa * * [loin i.nt et m ité un grandeur dans m qu il ser\ j'ai i ait. 368 NAPOLÉON ET LA SUISSE Sprûnglin (Emmanuel-Frédéric, 1773-1844), était de Riile canton de Berne. Après avoir achevé ses études à Lausanne, sur les mêmes bancs que Reynier, il entra au service de la Hollande en 1794, et fit ses premières armes contre nous. En 1798, il fut employé par le nouveau gouvernement dans l'administration civile. Puis il reprit du service en 1806 comme capitaine dans la légion du Nord. Il débuta par le siège de Dantzig, et fut envoyé en Espagne, où il resta jusqu'en 1813, attaché à l'état-major du 6 e corps (maréchal Ney) avec le grade de lieutenant-colonel. Mis à la demi-solde par la Restauration, et regardé comme bonapartiste impénitent, il n'obtint pas de rentrer dans l'activité. Il mourut à Saint-Dié en 1844. Ses Mémoires, clairs, précis, mais incolores, offrent un intérêt particulier pour l'histoire des guerres d'Espagne. C'est pour cela qu'ils ont été publiés en 1904, dans la Revue hispanique, par M. Desdevises du Dézert, l'érudit professeur de l'Université de Glermont, qui apporte à l'histoire de derswyl, dans l'Espagne tant de goût et de recherches. TABLE DES MATIERES Pages Préface i m Sources CHAPITRE PREMIER Les derniers jours de la Confédération (1798) CHAPITRE 1 II M La République helvétique (1798-1803) CHAPITRE III La médiation (1803) 77 CHAPITRE IV L'ambassade du général Vial (1803-1808) CHAPITRE t — L'ambassade d'Auguste de Talleyrand. de Vienne 1808*1809) I. Jusqu'à la pais 1 CHAPITRE L'ami..)- * . i ,r tugutte ,i.> Talleyrand \ I — n. CH \n PRE vu L'ambassa.io «l'Au^iist.' de Talleyrand - Hl l!i>t<nr.' m' J rieura !-'• blocui i ont inent »i NAPOLEON ET LA SUISSE 370 Pages. CHAPITRE La fin VIII de la médiation (1813) 259 CHAPITRE IX La Suisse et les Cent-Jours. Le nouveau" Pacte fédéral (1815). 289 CHAPITRE X Les régiments suisses au service de France 325 Conclusion 357 Appendices 361 PARIS I YPOf.KAIMIIK N.ON-NOUîlUT ET 8, EtUl 6ABANGIÊB1 i I O A LA LIBRAIRIE PLON-NOURRIT ET Napoléon et la paix, par Arthur-Lévy. Un 4 e édition. vol. 8 fr. in-8° (Couronné par l'Académie française, prix Thérouanne.) \'apoléon et Alexandre I er . L'Alliance russe sous le premier Vandal. de l'Académie française. Tome I er Albert Empire, par Tome II 1809. De Tilsit à Erfurl. 6 e édit. In-8° avec portraits. Déclin de V alliance. 6 e édit. Le Second Mariage de Napoléon. Tome III La Rupture. 5 e édit. Un vol. in-8° Prix de In-8°. — — — — : : : chaque volume (Couronné deux 8 fr. fois par l'Académie française, grand prix Gobert.) Xapoléon intime, par Arthur Lévy, 14 e édition. Un vol. in-8°. 8 Prix fr. (Couronné par l'Académie française, prix Thérouanne.) Napoléon iii l4 ., I er et la fondation de la République Injon — Jacques de Liniers, comte de la Plata, et le Buenos-Ayres, vice-roi de marquis de Sassenay (1808-1810), par de Sassenay. Un volume in-18 Lettres et documents pour le marquis 3 fr. 50 servir à ['histoire de Joachim Murât (1969-1 81 5), publiés par S. A. le prince Murât. Avec une introduction et des notes par Paul Le Buethon, archiviste-paléographe, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale. Corps Campagnes d'Italie et d'Egijpte. Lettres de jeunesse. e et armées d'observation du Midi. 2 édit. Un vol. in-8° avec por7 fr. 50 trait et fac-similés République cisalpine. II. Armée d'observation du Midi (suite). République italienne (1801-1803). Un vol. in-8° avec portrait et 7 fr. 50 fac-similé III. Gouvernement de Paris (1804-1805). Un vol. in-8° avec 7 fr. 50 un portrait 7 fr. 50 IV. Un vol. in-8° avec un portrait et un fac-similé. . — I. — — . IN'apoléon à Sainte-Hélène. Souvenirs de Betzy Balcombe, 3 fr. 50 par M r8 Lucia-Elisabeth Abell. Un vol. in-16 Le Retour de l'Empereur, par Gilbert Stenger. Un vol. in-8°. 7 fr. 50 Prix provisoire et ConsuI. Consulat Paris sous Napoléon. e lat à temps, par L. de Lanzac de Laborie. 2 édition. Un • • — — volume in-8° écu H. Administration. — Grands Travaux. vol. in-8° écu (Couronné par l'Académie des sciences morales — La Cour «st III. Un vol. in-8° la Ville. 5 fr. 2 e édition. Un et politiques, 5 fr. prix Berger.) — La lie et la Mort. 2 e édition. écu 5 fr. (Couronné par l'Académie française, grand prix Gobert.) — IV. 5 fr. Religion. 2 édit. Un volume in-8° écu ApprovisionneAssistance et Bienfaisance. 5 fr. ment. 2 édition. Un volume in-8° écu — VI. Le Monde des Affaires et du Travail. Un volume La e — V. e in-8° ,, AR1S écu — TY p. PLON-NOURRIT ET C ie 5 fr. , 8, RUE GARANC1ÈRE. — 14274. (b S5 1 5 1987 PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY