O.S.S. - Paris Ce.S.I.A. - Florence
L'Etat de l'environnement au Niger
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Introduction
Le Niger, pays enclavé, dont le point le plus proche de la mer se trouve à 600 km, couvre une
superficie de 1.267.000 km et se situe entre les longitudes 0°16' et 16° Est, et les latitudes 11°1' e t
23°17' Nord. Les limites septentrionales du pays confinent donc au tropique nord . Les 3/4 du pays
sont désertiques, comportant le désert du Ténéré qui compte parmi les déserts les plus
redoutables. Le Niger partage plus de 5000 km de frontières communes avec l'Algérie et la Libye
au nord, le Mali et le Burkina Faso à l'ouest et au sud ouest le Bénin et le Nigeria au sud, le Tchad
à l'est.
A l'instar des autres pays sahéliens, le Niger connaît une anomalie climatique très prononcée
depuis plusieurs décennies. Les problèmes environnementaux se posent avec beaucoup d'acuité
du fait des sécheresses récurrentes, de la désertification, de la démographie galopante et de la
crise économique sévère et persistante. Le potentiel productif se dégrade de plus en plus à la
faveur des modifications climatiques et des actions anthropiques sur les ressources. Les équilibres
des écosystèmes sont continuellement et gravement perturbés et les ressources naturelles
disponibles s'amenuisent au fil du temps.
Ces phénomènes qui contribuent à l'appauvrissement des populations se traduisent par la baisse
de fertilité des sols, la réduction du capital productif, la diminution des revenus en milieu rural,
l'accroissement de l'insécurité alimentaire et l'exacerbation des conflits entre les exploitants des
ressources.
On arrive aujourd'hui à une situation quasi-généralisée d'appauvrissement du capital terre, de
diminution des jachères, de surexploitation des ressources ligneuses et du pâturage.
La pluviosité constitue l'élément déterminant du climat. Les pluies, généralement orageuses et par
conséquence de forte érosivité, varient dans l'espace et dans le temps et diminuent suivant un
gradient décroissant de sud-ouest à nord-est. Les moyennes mensuelles de l'évapotranspiration
potentiel (ETP ) et de la température sont assez élevées, notamment pendant la saison chaude
(de Mars à Juin).
La question de l'environnement préoccupe ouvertement le Niger depuis une vingtaine d'années
déjà. A cet effet, plusieurs expertises relatives à la lutte contre la désertification et de la
dégradation des ressources naturelles ont été menées. De nombreuses initiatives ont été
également entreprises plus ou moins isolément, sur la base de différents projets, sans cohérences
entre elles, ni réelle appropriation de la part des populations. Celles-ci ont conduit à la formulation
de nombreux plans et programmes d'intervention qui n'ont généré cependant qu'une partie des
effets bénéfiques attendus.
Elles auront néanmoins permis de développer des techniques d'interventions adaptées
susceptibles d'améliorer l'état des différentes ressources considérées.
Ainsi, depuis l'engagement de Maradi en 1984, le Niger a pris en charge la mise en oeuvre de
plusieurs plans et programmes qui ont porté, entre autre, sur la lutte contre la désertification (Plan
National de Lutte Contre la Désertification - PNLCD 1985, révisé en 1991) et la gestion des
ressources naturelles (Programme National de Gestion des Ressources Naturelles - PNGRN
1993), le Plan d'Action Forestier Tropical (PAFT ) etc.
Malgré tout, le Niger reste l'un des pays les plus pauvres de la planète selon l'indice de
développement humain ( Etude sur l'indice de développement, PNUD, 1996 ). Il a connu un taux
de croissance démographique moyen de 3,3% par an pour la période de 1975 à 1994 contre un
taux de croissance du PIB réel de 1,7% en moyenne pour la même période. Cette faiblesse du
taux de croissance du PIB par rapport à celui de la population persiste et s'amplifie depuis plus de
15 ans. L'économie du Niger reste dominée par le secteur rural en difficulté et la gestion de
l'environnement, que l'on associe à la sauvegarde du capital-ressources, devient économiquement
une priorité majeure.