dossier chevelure(s) mai14

publicité
!
!
!
CHEVELURE(S)
Écriture collective
D’après la nouvelle La Chevelure de
Maupassant
Ecriture, jeu et mise en scène :
Annabelle Simon
Claire Marx
Diana Sakalauskaïté
Antonin Boyot-Gellibert
Clément Braive
Chap Rodriguez-Rosell
Suivez-nous :
http://lalasonge.canalblog.com/
Coproduction : Dôme-Théâtre Albertville, Espace Malraux – Chambéry, coproduction en cours
Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes et du Conseil Général de Savoie
CONTACT :
[email protected]
Annabelle : 06 62 36 15 02
Claire : 06 60 45 10 76!
COMPAGNIE LALASONGE
Objectifs de la compagnie
J’aime au sein de la compagnie interroger la place de l’homme dans la société, ses
maladresses, ses doutes, sa bizarrerie, ses violences, ses brisures, ses manques. Je
cherche dans chaque projet à confronter le plaisir du jeu et les réflexions partagées
sur l’identité pour approcher la richesse insondable des personnes. Nous fouillons
des styles de jeu et des formes dramatiques à chaque fois différentes, pour faire
vivre une expérience unique aux spectateurs et nous mettre à chaque fois en danger
dans un rapport au travail aussi honnête qu’instructif. Nous souhaitons être
accessibles au plus grand nombre sans rien abandonner de nos exigences. Contre
un despotisme du metteur en scène, je cherche le rassemblement d’une intelligence
commune où la lumière, la scénographie, les costumes, la musique et pourquoi pas
la vidéo cohabitent à parts égales dans la création. Comme le dit Jean-Louis
Hourdin : “La salle de répétition est le lieu d’un langage de fraternité à inventer en
commun”.
Annabelle Simon
Les précédentes créations
La Compagnie Lalasonge a été créée en 2006 à l’initiative d’Annabelle Simon.
Tous les spectacles de la Compagnie ont reçu le soutien du Conseil Général de Savoie.
La Dispute
Pièce de Marivaux, créée pour le Fort la Redoute Marie-Thérèse
dans le cadre du festival « Esseillon en scène » en juillet 2006 en
Savoie (plein air).
Souricettes, cures et autres bestioles
Cabaret autour de Dario Fo et Franca Rame avec chants
polyphoniques accompagnés à l’accordéon. Créé pour le Festival «
Esseillon en scène » en juillet 2006 et joué dans les bars de la
vallée de la Maurienne.
Créanciers
D’August Strindberg. Créé pour le Fort la Redoute Marie-Thérèse
dans le cadre du Festival « Esseillon en scène » en août 2007
(intérieur).
Pâte à Clown
Spectacle à géométrie variable. Ecriture de plateau autour du
clown sur le thème de la peur, en 2008
Gaetano
Libre adaptation du film Ricomincio da tre de Massimo Troisi.
Création 2009 au Festival « Automne Italien », Modane. Repris en
2010 au Festival « Champ libre » de Chambéry et en 2011 au
Théâtre La Reine Blanche de Paris.
Un monde meilleur ?
Avec les textes La fin du monde en mieux de Sébastien Joanniez et
Arrêt sur zone tous feux éteints de Jean-Michel Baudoin.
Création 2012 dans le cadre du projet « Saut en Auteurs » du
Groupe des 20 Rhône-Alpes. Tournée 2012-2013.
La genèse
!
Exposition Brune Blonde (2011)
En janvier 2010, une amie qui présentait l'exposition Brune blonde à la
Cinémathèque Française m'a invité à assister à l'une de ses
conférences. Pour moi ça a été un choc et je suis sortie de là avec
l'intime conviction que je devais faire quelque chose sur la chevelure.
La masse des cheveux d'une personne m'est apparue alors comme la
chose la plus forte en termes de mythologie personnelle, l'essence
même de l'identité. Sur un mort, les cheveux continuent à pousser. À
l'annonce d'un cancer, la première hantise qui vient est celle de perdre
les cheveux sous les traitements par chimiothérapie. Avec les cheveux
arrive à l'esprit de manière évidente une multitude de thématiques
entre sublime et laideur, fascination et effroi, qui drainent tant
d'histoires de rivalités, de métamorphoses, de travestissements ou de
reliques...
"Chaque parcours de femme est lié à une histoire de cheveux", c'est ce que je me suis dit en
sortant de l'exposition. Ma première action a été de me remémorer toutes mes anecdotes
autour des cheveux depuis l'enfance : le désir petite de devenir chaque été le plus blonde
possible avec la mer et le soleil, les cheveux coupés courts à cause des poux, la volonté de se
faire remarquer au lycée en se teignant en rouge, les histoires d'amours malheureuses qui
finissent par des franges mal coupées ou des mèches de cheveux données en gage de
souvenir, et tant d'autres anecdotes qui jalonnent toute une vie.
Entre intime et fiction
J'avais alors envie de construire un spectacle avec trois comédiennes qui puisse mêler l'intime
de chacune et l'universel autour de cette thématique. J’ai alors commencé à imaginer des
parcours de femmes ayant existé ou pouvant avoir existé en cherchant l'écho qu'elles pourraient
provoquer chez certaines amies et comédiennes que je connais et avec qui j'ai plaisir à travailler.
En effet, dans mon travail j'aime ce que les gens vont y apporter. J'oriente, je dirige des
exercices sur des thématiques pour que l'acteur ne soit pas une simple marionnette, mais bien
un écrivain du plateau.
J'aime travailler avec des acteurs particuliers et atypiques desquels émane une force humaine et
artistique rare. Chacun transporte en lui un monde, un style et des histoires fortes, et c'est cela
qui est précieux pour moi. Je veux créer une forme à l'esprit libre. Le plus passionnant pour moi
ce sont durant la création ces moments aussi naturellement comiques que tragiques, sublimes
que grotesques dans les travaux que les comédiens proposent au moment où ils me renvoient la
balle par rapport à un exercice ou des travaux qu’ils ont eu à préparer. Il en ressort toujours du
positif et du poétique, du profond et de l'immédiateté, du délire et du vrai.
Mon but est de créer un choc émotionnel.
Si nous fonctionnons ainsi, les uns avec les autres au meilleur de nous mêmes, je suis
persuadée que nous inventerons un tableau comme une poésie visuelle et sonore puissante. Si
nous avons le courage d'aller "de haut en bas, des idées les plus élevées aux plus vulgaires, des
plus bouffonnes aux plus graves, des plus extérieures aux plus abstraites" (Victor Hugo), nous
aurons une chance de toucher l'insaisissable dans ses secrets et ses fractures.
Le rapport à la femme
De quoi sommes-nous façonnés, nous les femmes, qui sommes dans un étrange rapport de
cannibalisme aux autres, à la société qui nous tend des miroirs et veut nous forcer à y entrer ?
Dans Créanciers, que j'ai monté en 2007, une réplique de Gustave m'obsède encore
aujourd'hui : la femme n'est-elle qu'une ardoise vierge sur laquelle les hommes déposent leurs
inscriptions à la craie, un enfant qu'il faut éduquer, faite de toutes ses étreintes masculines ?
Photographie de Saudek
Cette note d'intention informelle pour ouvrir la blessure le temps d'une légère introspection afin
de saisir la racine de ce projet :
Imaginons que la metteure en scène qui parle ait 30 ans. Imaginons que dans les huit projets
qu'elle a monté ces dernières années se cache une même thématique, un lien imperturbable qui
revient tout le temps comme un fantôme hanter chaque création : comment rester
psychiquement vivant face aux étiquettes qu'on tente de nous coller ? Imaginons qu'elle crée
pour lutter contre une angoisse de destruction liée à sa mère. Sa mère, cette pile électrique qui a
multiplié les cours de gym, les balades en vélo, les longueurs de piscine, les kilomètres de ski de
fond, les heures de ménage, les achats de bouffe extra-bio dans un soucis de perfectionnisme
de son enveloppe. A 56 ans, on lui découvre un lymphome, cancer bénin qui lui arrive sur le
visage, la défigure et la démange de plus en plus...
Parce que je suis cette metteur en scène de 30 ans, parce que la relation à ma mère me hante,
m'écrase, me bouscule dans mon rapport à la femme, parce que je déteste certaines femmes
autant qu'elles me fascinent et m'interrogent, j'ai besoin de créer ce spectacle.
Annabelle Simon
Le spectacle
La chevelure de Maupassant comme point de départ
A partir de la nouvelle La Chevelure de Maupassant et à la manière de son protagoniste,
passionné d'objets anciens, nous articulons un travail autour de la mémoire et du fantasme
depuis un an. En effet, cette nouvelle relate l'histoire d'un homme qui aime les objets plus que
de raison et parcourt les brocantes toujours en quête de nouvelles acquisitions : "souvent je
pensais aux mains inconnues qui avaient palpé ces choses, aux yeux qui les avaient admirées,
aux cœurs qui les avaient aimées (…)". Comme lui, nous amassons les images d'objets trouvés,
les ambiances des lieux et des histoires de gens croisés sur le chemin de nos diverses
résidences afin de récolter pléthore de matériaux sur lesquels nous pouvons rêver.
"Je regrette tout ce qui s'est fait, je pleure tous ceux qui ont vécu ; je voudrais arrêter le
temps, arrêter l'heure."
Un jour il découvre dans un meuble italien du XVIIème siècle, caché dans un double tiroir :
"sur un fond de velours noir, une merveilleuse chevelure de femme !
Oui, une chevelure, une énorme natte de cheveux blonds, presque roux, qui avaient dû
être coupés contre la peau, et liés par une corde d'or."
Il en tombe éperdument amoureux.
En écho à cette nouvelle, nous écrivons des intrigues autour du "fétiche cheveu" révélant des
personnages aux identités troubles, tous en quête d'un idéal.
"Une émotion étrange me saisit. Qu'était-ce que cela ? Quand ? Comment ? Pourquoi ces
cheveux avaient-ils été enfermés dans ce meuble ? Quelle aventure, quel drame cachait
ce souvenir ? Qui les avait coupés ? Un amant, un jour d'adieu ? Un mari, un jour de
vengeance ? Ou bien celle qui les avait portés sur son front, un jour de désespoir ?"
Ce qui résonne en nous de la nouvelle de Maupassant et guide notre création est le mystère,
celui de cet homme seul, perdu, amoureux et supposé fou par la société. Mais est-on fou
d’aimer de manière passionnelle, absolue et irraisonnée ? Qui est le fou de qui ? Par rapport à
quels critères ? Cet amour cristallisé dans un objet fétiche, une mèche de cheveux, laisse place
à l’invisible, creusant le sillon dans lequel nous pouvons projeter tous les miroirs de l'âme.
"Je balbutiai, ému d'étonnement, d'horreur et de pitié : "Mais... cette chevelure... existe-telle réellement ?" Le médecin se leva, ouvrit une armoire pleine de fioles et d'instruments
et il me jeta, à travers son cabinet, une longue fusée de cheveux blonds qui vola vers moi
comme un oiseau d'or. Je frémis en sentant sur mes mains son toucher caressant et
léger. Et je restai le cœur battant de dégoût et d'envie, de dégoût comme au contact des
objets traînés dans les crimes, d'envie comme devant la tentation d'une chose infâme et
mystérieuse. Le médecin reprit en haussant les épaules : "L'esprit de l'homme est capable
de tout."
Depuis le début de notre travail, cette thématique de la chevelure accentue notre observation de
l’autre, de ce que peut raconter une coupe de cheveux en termes d’origine, de traits de
caractère affirmés ou cachés. Ce prétexte chargé de sens et d’images permet de créer
l’échange, parler d’autres sujets plus grands que cet élément à première vue superficiel. Ce
cheveu est le lien que nous tissons entre nous et avec les gens pour questionner ce grand
inconnu qu'est l'identité.
Le questionnement sur l'identité
La chevelure fait partie des éléments qui définissent la première impression que l'on fait à
quelqu'un. Sous cet élément apparemment futile et extérieur se cache quantité de sens. Nous
l'avons constaté à force de rencontres et d'interviews, les gens attachent une importance bien
plus que simplement esthétique à leur coiffure. Elle contient bien des secrets, des souvenirs,
des envies, des idées, des combats, des souffrances... Explorer une chevelure c'est partir de
l'image extérieure, publique, faussée par nos propres filtres pour tenter de retrouver l'identité
d'une personne, les multiples images privées cachées dans chaque chevelure permettent peu à
peu de dévoiler le visage d'un personnage humain et complet. Tuer l'idole pour trouver
l'humain…
*!
!
!
Le processus de création
Une écriture plurielle au sein du groupe
Le projet Chevelure(s) est une utopie des temps modernes, celle de créer de A à Z et de manière
collective un spectacle où tout le monde écrit et tout le monde joue, du costumier à la metteure
en scène, en passant par le vidéaste et l'administratrice.
Nous inventons à plusieurs mains une histoire à tiroirs. Ensemble, nous sommes en train de
créer les parcours de vingt-quatre personnages qui se croiseront dans un salon de coiffure. Ce
salon traversera des moments phares du XXème siècle : années trente et coupe à la Joséphine
Baker, femmes tondues après la Seconde Guerre Mondiale, libération sexuelle dans les années
soixante-dix, mouvement punk et fans de David Bowie, nous entrainant jusqu'à aujourd’hui.
Ainsi, nous articulons une grande fresque découvrant des histoires de famille et d'héritages,
d’amitié et de vengeance, d’amour et de trahison animées par des coiffeurs et des clients de
tous temps : une veuve noire, un pianiste de jazz, une sorcière, un baron machiavélique, des
fantômes, un cancer, des drags queens, une catcheuse vintage, une psychologue végétarienne,
un jeune trichotomaniaque passionné d'insectes, M Jean le vieux garçon, Tommy l’homosexuel
rejeté…
Mais que se cache-t-il derrière ces histoires de cheveux ? Y a-t-il un lien avec les disparitions
qui se produisent autour de ce salon de coiffure ?
Une trame labyrinthique
Les allers-retours que nous faisons entre le plateau, les
sessions d'écriture et les récoltes de récits nous laissent
entrapercevoir un spectacle en tableaux d'ambiances. Nous
opterons pour une trame labyrinthique. L'intrigue qui
propose un mystère autour du salon de coiffure permet à
notre spectacle d'emprunter plusieurs voies, plusieurs
genres jusqu’au fantastique. Ainsi, nous nous permettons
tantôt des glissements chronologiques nous faisant passer
d'une époque à une autre, tantôt une structure de mise en
abyme, tel des poupées russes où les histoires seront
imbriquées les unes dans les autres, et tantôt des univers
oniriques. Pour l'ambiance, nous nous inspirons beaucoup
de la série Twin Peaks de David Lynch pour sa conception
sonore méticuleuse et son regard sombre et halluciné sur le
genre humain. Pour l'humour décalé et les déconstructions
radicales de temporalité narrative, nous infusons dans
l'univers de Bertrand Blier. Les mondes de fantasmes
psychologiques et obsessionnels présents chez Buñuel
nous nourrissent également beaucoup dans les rapports
entre les personnages. Enfin, dans la construction de ceuxci nous puisons à la fois dans la folie atypique et la singularité des personnages campés dans
les films de John Waters et Fellini pour le droit à l'extravagance.
Une écriture qui se tisse grâce aux rencontres sur les territoires
Nous souhaitons que ce projet puisse être fédérateur car, comme nous l'avons déjà observé,
tout le monde a des histoires de cheveux. Ainsi, nous allons récolter diverses histoires intimes à
travers des interviews ou des stages d'écriture sur le territoire d'Albertville (maisons de retraite,
salons de coiffure, lycées, femmes au foyer, personnes aux troubles mentaux stabilisés). Nous
souhaitons pouvoir créer un lien particulier avec la population dans tous les lieux que nous
traverserons. Après chaque rencontre, nous ouvrirons aux personnes qui le souhaitent l'accès à
notre plateforme de travail, afin qu'elles puissent suivre et nourrir notre création. Ainsi, nous
aimerions que notre proposition artistique puisse ouvrir un dialogue sur cette question de
l'identité.
Plateforme de travail de la compagnie
Pour rester en recherche entre nous et avec les gens que l'on croise nous avons un blog
constitué de nos recherches, des résumés des séances de travail et de nos textes...
Fouiller la mémoire des lieux
Ce projet nécessite un travail par couches successives où les choses se déposent avec le
temps de manière inductive. L'écriture fonctionne par association d'idées et digressions en
spirale. Ainsi, à chaque résidence nous fouillons la mémoire des lieux où nous nous trouvons
en dialogue avec les gens, les paysages et les ambiances qui nous entourent pour nourrir nos
imaginaires et faire percuter ces endroits avec nos inconscients. Les sessions de travail se
déroulent donc dans divers lieux : Modane, Paris, Albertville, Bruxelles, la Pointe du Raz,
Carqueiranne, Chambéry...
Articles de presse
ÉQUIPE DE CRÉATION
ANNABELLE
SIMON Metteure en scène
C’est au sein de la Compagnie Arcanes en Savoie
qu’Annabelle Simon débute sa formation théâtrale. Après cinq années
sous la direction de Fabrice Melquiot, elle poursuit son apprentissage
pendant deux ans à l’École du Studio d’Asnières, dirigée par JeanLouis Martin Barbaz. Elle intègre en 2002 la Section Jeu du Théâtre
National de Strasbourg. Durant ces trois années, elle travaille avec
entre autres Laurent Gutman, Jean-Louis Hourdin, Odile Duboc,
Nicolas Bouchaud et Stéphane Braunschweig.
En 2005, elle est engagée par Emmanuel Demarcy-Mota dans Marcia Hesse de Fabrice
Melquiot (Comédie de Reims, Théâtre de la Ville, tournée automne 2006). Avec le collectif de
Reims, elle participe à des lectures poétiques pour le Festival Scène Ouverte et puis avec JeanFrançois Sivadier à la Comédie Française dans le cadre du « Festival Premières lignes ». Elle a
aussi joué sous la direction de Benjamin Moreau dans Un message pour les cœurs brisés de
Gregory Motton (Théâtre 145 à Grenoble, 2007), Lisa Wurmser dans Pinok et Barbie de JeanClaude Grumberg et Dormez je le veux de Georges Feydeau (tournée France, Théâtre de l’Est
Parisien, 2008-2011), Laurent Lafargue dans La grande Magie d’Eduardo De Filippo (Nantes, la
Rochelle, Saint Brieuc, Mulhouse, Théâtre de l’Ouest Parisien, 2009), Julie Deliquet dans
Derniers remords avant l’oubli de Lagarce (Théâtre 13, prix du jury 2009, Lavoir Moderne,
Mouffetard, Vanves, tournée France 2010-2011). En 2011 elle joue dans La conquête du pôle
sud de Manfred Karge, mis en scène par Rachid Zanouda, avec le Collectif Humanus Gruppo
(L’Aire Libre, Rennes). Elle participe au projet de Marion Camy-Palou Le Lac (Nanterre, 2011). En
2012, elle joue dans Albatros de Fabrice Melquiot mis en scène par Natacha Bianchi (Reims,
Vitry le François, Tours, Mancieulles). Elle est actuellement en re-création avec Lucas Olmedo
dans la pièce Le Grigori et les Vigiles - pièce belliqueuse pour acteurs blonds (en finale du
Théâtre 13, juin 2012). Elle est en tournée avec le Collectif in Vitro sur Nous sommes seuls
maintenant (Villejuif, La Ferme du Buisson, Vanves, Valence, 2013-2014 ).
Parallèlement et durant ces six années elle monte des projets en tant que metteure en
scène. En septembre 2005, elle dirige huit adolescents dans Kids de Fabrice Melquiot, joué à
plusieurs reprises et acheté par l’Association Culturelle de Saint Jean de Maurienne en
partenariat avec des classes de lycée. En février 2006, elle monte la Compagnie Lalasonge et
signe trois spectacles dans le cadre de l’Animation de la barrière de l’Esseillon, une des huit
manifestations Label culturel Maurienne soutenues par la Région Rhône-Alpes, le Syndicat de
Maurienne et le Conseil Régional de Savoie : La Dispute de Marivaux, Souricettes, curés et
autres bestioles d’après Dario Fo (juillet 2006), Créanciers de Strindberg (août 2007). Le cabaret
est acheté et rejoué à La Maison du Comédien Casares en Charente, en Bourgogne dans le
Festival Cluny-Culture de Jean Louis Hourdin, à Valfréjus, et Aussois en 2007, et au Maroc dans
le cadre du Festival Thé-Arts de Rabat en 2008. Elle monte le projet Pâte à clowns, pâte à
clones, spectacle à géométrie variable avec sept clowns (La Jonquière, maquette JTN,
Charente, Bourgogne, Savoie, 2008). En 2009, après deux semaines de résidence à Modane,
Gaetano, libre adaptation du film « Ricomincio da tre » de Massimo Troisi, est donné sous forme
de maquette durant le festival « L’automne Italien ». En 2010, il est repris à l’Espace Malraux de
Chambéry grâce au soutien de Jean-Paul Angot, dans le cadre du Festival « Champ Libre » puis
huit fois à Paris au théâtre de La Reine Blanche. En 2012, elle monte le spectacle Un monde
meilleur ? avec les textes de Sébastien Joanniez (La fin du monde en mieux) et Jean-Michel
Baudoin (Arrêt sur zone tous feux éteints).
Claire
MARX Collaboration artistique
Elle aborde le monde du spectacle vivant des deux côtés du
miroir. En tant qu’artiste, elle se forme au jeu à l’École des
ateliers du Sudden de 2005 à 2009. En tant
qu’administratrice, elle obtient un Master 2 professionnel en
Métiers de la Production Théâtrale à l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle. Depuis 2009, elle alterne entre son
activité de comédienne, d’assistante mise en scène et de
chargée de production. Elle joue dans plusieurs pièces et
tourne dans de nombreux courts-métrages. Parallèlement,
elle travaille avec le bureau de production « Prima Donna » où
elle accompagne une dizaine d’artistes dans leurs projets.
Diana
SAKALAUSKAÏTÉ Comédienne
Elle est née et a grandi en Lituanie. Elle a étudié la mise en scène
au Conservatoire de Klaipėda et s’est formée au métier de
comédienne à l’école de théâtre Viktoras Šinkariukas à Kaunas.
Depuis 1994 elle vit à Paris. Elle joue sur la scène française des
auteurs contemporains : D. Loher, Y. Pagès, B. M. Koltès, F.
Bégaudeau, M. Visniek, mais aussi M. Boulgakov, Eschyle, N.
Erdman avec les metteurs en scène Laura Scozzi, Philippe Adrien,
Geneviève de Kermabon, Lisa Wurmser, François Wastiaux, Lucas
Olmedo, Mylène Bonnet et d’autres. Elle tourne aussi au cinéma
avec Catherine Corsini et Stéphanie Noël.
Elle est passionnée par la poésie et participe à de nombreuses lectures et manifestations
littéraires : Printemps des Poètes, Journée des écrivains en prison du PEN club. En 2012, elle
traduit et publie le recueil de poèmes lituaniens "Cœurs ébouillantés".
Chap
Rodríguez-Rosell Comédien
Comédien espagnol, il se forme au métier d’acteur auprès de
Pompeyo Audivert (Estudio El Cuervo), Stella Gallazzi (Teatro San
Martín) et Pablo Coca (Teatro la Huella) à Buenos Aires. Arrivé en
France en 2009, il poursuit son parcours théâtral au Théâtre National
de la Colline, sous la direction entre autres de Rodolphe Dana,
Thierry Paret, Annie Mercier et Sophie Loucachevsky. Parallèlement,
il suit les Cours Florent jusqu’en 2011.
A partir de 2007, il joue sous la direction de Cecilia Cemino, Sandra
Dubrulle et Dominique Flau-Chambrier. Récemment, il joue sous la
direction de Lucas Olmedo : Gore de Javier Daulte, Le Grigori et les
Vigiles - pièce belliqueuse pour acteurs blonds (finaliste du Théâtre
13, juin 2012) et Les Canailles (Théâtre de l’Épée de bois, oct 2013).
ANTONIN
BOYOT GELLIBERT
Costumes
Dans son travail, ce n’est pas le vêtement en lui-même qui l’intéresse,
ce sont les informations qu’il peut contenir et transmettre. Il a suivi les
formations de Créations Scéniques à ESMOD puis de Concepteur
Costumes à l’ENSATT. Ces études ont peu à peu orienté son travail
vers un costume qui se fasse pont entre différentes cultures. Objet à la
fois le plus privé et le plus public, le vêtement raconte la personne, les
techniques, les coutumes… la culture.
Concepteur des costumes du Cabaret Chaosmique Faites danser
l’anatomie humaine d’Enzo Cormann à l’ENSATT, assistant patines et
teintures de Michel Feaudière sur le spectacle Une Femme nommée
Marie de Robert Hossein, puis costumier en Arménie de la pièce Les
Descendants mise en scène par Bruno Freyssinet. Il essaie de penser à
toutes les étapes qui forgent le sens du costume depuis la matière (choisie, fabriquée ou
transformée) jusqu’à l’habillage et le port du vêtement.
CLÉMENT
BRAIVE Vidéos!
Venant initialement d'une formation dans le domaine du son à
l'INSAS (Bruxelles), il a travaillé en tant qu’assistant son et
régisseur son dans diverses productions (comédies musicales,
théâtre, jeune public) et notamment en tournée avec la compagnie
de marionnettes Tro-Héol. Le domaine de l'image est pour lui un
terrain de jeu et d'ouverture sur le monde : il réalise deux courtsmétrages d'animation en super 8 et en pixillation (objets et
comédiens animés), monte deux expositions de photographie
soutenues par la ville de Paris.
Après une première expérience en tant que vidéaste sur le spectacle Un Monde meilleur ?, il
choisit de développer cet intérêt avec la compagnie.
MATTHIEU
BOTREL Scénographie!
Comédien depuis l'âge de 7 ans, il a étudié le théâtre ensuite au lycée puis
à travers différents cours et stages tel l'atelier International, le studio
théâtre d'Asnières, des stages avec le metteur en scène Mahamoud
Shahali.
Il a joué dans une vingtaine de spectacles
sous
les
directions de Sylvain Martin, François-Xavier Frantz et Lucas Olmedo
Il a également été le collaborateur artistique de Sylvain Martin lors de la
mise en scène du Monologue d'Adramelech de Valère Novarina jouée au
Théâtre de Gennevilliers et lors de la mise en scène de La Conférence de
Christophe Pellet également jouée au CND de Gennevilliers.
Par ailleurs, il est chef décorateur pour la
publicité, la télévision et
le
cinéma et a, à ce titre, réalisé de nombreux décors et scénographies de sp
ectacles.
DES TEXTES
Mr Jean et la comédienne
Un château de sable. Il avait beau continuer à essayer de bâtir quelque chose, rien à faire, la
mer venait reprendre ce qui lui revenait de droit. Il regardait avec envie cette belle italienne
aux formes généreuses se balader à l'endroit du ressac.
La réalité c'est que nous étions à Bélabre, petit bled perdu dans la Creuze pas loin de
Châteauroux dans le salon de coiffure "Chez Patsy", où il avait l'habitude, tous les premiers
mercredis du mois à 11h, de venir avec l’envie d’un changement radical, pour finalement se
faire égaliser sa coupe qui n’avait pas changé depuis les années 60. Une jeune femme était
entrée en faisant carillonner le rideau de perles à l'entrée, il avait tourné le visage et s'était
pris à rêver de voyages, de plages, d'Italie, sans doute à cause du rayon de soleil qui lui
chauffait le bord de la joue derrière la vitre.
Donc, quand cette belle italienne est entrée dans le salon de coiffure, Jean était assis là,
dans son siège, de manière engoncée, avec un magazine quelconque qu'il ne lisait même
pas, qu'il avait là uniquement en guise de décoration pour se donner une contenance. Cela
faisait un sacré moment qu'il observait par des petits regards inquiets et furtifs tout ce qui
se passait ici. Son regard comme une balle de ping-pong allait et venait, s'arrêtant tantôt
sur le vol asymétrique des mouches, tantôt sur les nuages de laque qui émanaient du
chignon blond et bombée d'une vielle poule, ou encore sur le coin du lavabo où la
shampooineuse s'affairait. Tandis que ses yeux virevoltaient d'un endroit à l'autre de la
pièce, ses oreilles étaient, elles, suspendues aux cliquetis des ciseaux de Patsy. C'est dans
cet état d'attention extrême qu'il se tenait quand cette femme ronde est entrée comme une
reine dans le salon.
Délicatement mais d'un pas certain, elle vint s'asseoir à côté de lui, sur le siège juste à côté.
Elle tourna la tête et lui adressa un sourire charmant, chose inespérée pour M Jean, qui
sentit soudainement son coeur s'affoler dans sa poitrine.
La patronne de cabaret
« Dans le passé, le salon de coiffure a été le décor d’une mystérieuse tragédie, une
disparition. En ce moment, des évènements douloureux se préparent, l’histoire va se
répéter, de nouveau des disparitions. Le salon de coiffure semble être la clef du mystère. »
A son réveil, le lustre de sa chambre clignotait de manière intermittente. Puis les ampoules
se sont mises à griller une à une jusqu'à ce qu’elle appuie brusquement sur l’interrupteur.
Quand elle ralluma, seule une ampoule éclaira la pièce. Elle cria de rage, tout cela n’avait
aucun sens. Ca ne pouvait être autre chose qu’un court-circuit à cause des nouveaux
appareils branchés dans le salon de coiffure.
Elle descendit en robe de chambre dans le salon pour inspecter les branchements de
Jacques qu’elle imaginait frauduleux. Elle hurla à nouveau de peur quand elle tomba face à
face avec les trois mannequins plantés au milieu du salon. Jacques les avait fait acheter la
veille pour y présenter sa nouvelle proposition pour le salon de coiffure.
Elle alluma la lumière, déplaça les mannequins derrière le comptoir, puis commença à
inspecter l’installation électrique. En se relevant, elle aperçu dans le miroir deux personnes
souriantes. Surprise, elle cligna des yeux, ils avaient disparu. Elle regarda par la vitrine du
salon la pluie tomber sur la ville encore éteinte.
Elle se rappela son père, son irrésistible envie de faire partie de cette classe de notable, de
son mépris pour sa femme, sa mère donc. Le souvenir du tableau trônant au milieu de son
salon d’enfance lui fit monter aux yeux des larmes de rage. Elle s’était juré de ne jamais lui
ressembler, et pourtant aujourd’hui elle doutait de pouvoir tenir sa promesse.
Elle descendit dans le cabaret et s’installa à son bureau. Faire les comptes, c’était sa
manière à elle de calmer ses angoisses.
Que faire avec Verena, qui invite de plus en plus d’« amis » allemands à venir faire la fête au
cabaret ?
Les adieux de la veuve noire
(texte inspiré d’une nouvelle anglaise)
Quand nous étions jeunes, nous étions très pauvres. Avec Louis, nous avons vécu à New
York dans une petite chambre au dernier étage d’un haut building. Il avait à peine 22 ans et
moi 21. Nous venions de nous marier et travaillions très dur, mais il n’y avait jamais d’argent
à la maison. Cependant, nous avions deux trésors dont nous étions très fiers. Ces trésors
étaient la montre que Louis avait reçu de son père et ma longue chevelure dorée.
C’était la veille du Nouvel An. Je voulais faire un cadeau à Louis. J’ai compté mon argent : 1
dollar et 87 cents. C’est tout ce que j’avais. Seulement 1 dollar et 87 cents pour acheter un
cadeau à Louis. Découragée, je me suis laissé tomber sur le canapé, puis je me suis levée
d’un coup, je me suis postée devant le miroir et j’ai détaché mes cheveux. Je me souviens,
ils tombaient jusqu’en dessous de mes genoux. Je les ai rassemblés, j’ai mis mon vieux
chapeau marron et suis sortie en dévalant les escaliers jusqu’à la rue.
Je suis entrée dans une boutique. Il y avait là une femme assise.
-« Est-ce que vous achèteriez mes cheveux ? »
Elle m’a demandé de lui faire voir, J’ai enlevé mon chapeau et défait mes cheveux.
-« 20 dollars. D’accord. Donnez-moi l’argent »
Les deux heures qui ont suivi étaient comme un rêve heureux. J’ai couru de boutique en
boutique pour trouver le cadeau de Louis. Et je l’ai trouvé : c’etait une chaîne pour sa
montre. Ensuite, je me suis dépêché de rentrer à la maison.
Louis n’était pas encore rentré. Une fois le souper préparé, je me suis assise pour l’attendre.
Quand il est entré, il m’a regardé avec une expression que je ne n’étais pas sûre de
comprendre.
- « Louis, chéri, ne me regarde pas comme ça. J’ai vendu mes cheveux parce que je voulais
te faire un cadeau. Mes cheveux repousseront. Ils repoussent vite. Souhaite-moi bonne
année, Louis, et soyons heureux. Tu ne sais pas quel beau cadeau j’ai pour toi. »
Louis n’a rien répondu. Il a sorti un paquet de sa veste et l’a posé sur la table.
- « Si tu ouvres ce paquet, tu vas comprendre. »
J’ai défait le papier et j’avais sous les yeux le magnifique peigne que je voulais depuis
longtemps. J’avais le peigne, mais je n’avais plus mes cheveux.
-« Oh, Louis, tu n’as pas encore vu ton cadeau ! Regarde, n’est-ce pas une magnifique
chaîne pour ta montre ? »
Louis s’est alors laissé tomber sur le canapé, a croisé ses mains derrière sa tête et a souri :
-« Verena, j’ai vendu la montre pour avoir l’argent pour t’acheter ton peigne. Est-ce que le
souper est prêt ? »
Voilà, c’était ça notre amour avec Louis, un amour prêt à tout sacrifier. J’espère maintenant
qu’il repose en paix.
Le salon - Chanson
Dans ce salon y avait plein de chevaliers plein de dragons et de conte de fées
Ca commença par le rire de la maman ça finira dans l'assiette des enfants
Qu'elle en a fait des parties naguère parties de joie et parties de poker
La voici seule y a plus rien à faire claquemuré dans sa cachette dorée
Le mensonge c'est son nom
La trouvaille se fit un matin,
Où le poison ruissela dans le sang des bambins,
Le miroir se retourne dans nos âmes au printemps
Qui se voit dans le miroir voit blanche neige sans ses dents
Dans ce salon y a des murs y a un toit, y a le tout ça qui fait croire au chez soi,
Mais les pauvres nouilles qui se piquent aux quenouilles,
Se piquent les doigts plus fréquemment que l'on croit,
Qu'est qu'elle peut voir maintenant notre belle, voir les astuces et les arrangements,
Car les mamans qui sont pas toujours fières protègent d'la pluie mais pas d'l'intempérie.
Le mensonge c'est son nom
La trouvaille se fit un matin,
Quand la petite fille de verre, roula dans le ravin,
Aujourd'hui y a une pomme, une belle pomme en argent
Qui croque la pomme d'argent voit blanche neige sans ses dents
Quand le salon finira par péter, par éclater sous le poids des sanglots,
Fini les monstres, les histoires en papier
Plus que le monde qui donne le frisson,
Songerons-nous dans cette belle innocence, qu'à cet endroit dans la coiffeuse en bois,
On entendra la nuit une plainte, celle du fantôme avec ses dents brisées
Le mensonge c'est son nom,
Le masque tomba un matin,
Où tout ceux qui jouèrent, jouèrent sans la règle des bambins,
Aujourd'hui y a plus de pomme, plus de belle pomme en argent,
Mais moi j'y vois blanche neige qui attend pour ses dents
Téléchargement