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I. INTRODUCTION
Le Corps adipeux de la joue a été mentionné pour la première fois en 1732 par Heister [7] qui
l’assimila à une glande salivaire et lui donna ainsi le nom de glandula molaris. Cette erreur
fut reprise par Winslow en 1753. C’est en 1829 que Bichat [2] , à partir de son traité
d’anatomie descriptive , fut le premier à reconnaitre la structure adipeuse de l’organe et lui
donna le nom usuelle de Boule Graisseuse de Bichat . Enfin, Scammon en 1919 lui donna son
nom définitif pour la nomenclature internationale : « Corpus Adiposum Buccae »(CAB).
Depuis la description princeps de Xavier BICHAT, l’anatomie du corps adipeux de la face a
fait l’objet de nombreuses études. Robin et Gimbert [15] ont étudié la morphologie et la
morphogénèse de la Boule de Bichat. Parrot Lagarenne [12] dans sa thèse de Médecine
reprend l'idée de séreuse entourant la boule pour la rendre mobile lors de la succion et de la
mastication . Forster en 1904[6] a entrepris l'étude phylogénique de la boule de Bichat et a
décrit sur l'existence d'un prolongement orbitaire inférieur. Ces auteurs, ne se sont penchés
que sur une partie précise du corpus adiposum buccae sans faire une description complète de
toutes les parties le constituant.
L’école Strasbourgeoise, en particulier le Pr KAHN [8] , a réalisée un travail complet sur ce
corps adipeux et est ainsi considéré comme la référence la plus complète sur le sujet.
Le Corps adipeux de la joue, est situé dans la loge
manducatrice au sein de laquelle il est contenu dans
l’espace buccal, appelé « spatium buccae » par
Zenker [17]. Il repose sur le périoste de la
tubérosité maxillaire, est limité par la fosse
ptérygopalatine et le muscle buccinateur
médialement et le muscle masseter latéralement.
Elle participe au relief de la joue, en remplissant
les espaces libres entre les muscles manducateurs,
et Couly [3] en 1975 l’assimila donc à une
syssarcose . Ce corps adipeux est isolé des autres
localisations graisseuses de la face au sein d’une
capsule fibreuse qui lui est propre. L’aspect du
CAB est celui d’une lame graisseuse allant du jaune
pâle au jaune poussin, , souple et polylobulée. Elle
comprend un corps ( partie principale) et divers
prolongements dont certains semblent constants et
d’autres inconstants.
Figure n°1 – Situation du Corps Adipeux de la joue dans la région génienne
Les différentes parties du corpus adiposum buccae faisant l’objet de nombreuses hypothèses
et contradictions, l'objectif de cette étude est de faire le point sur cette unité à la fois
embryologique, anatomique et fonctionnelle. A travers différentes dissections nous
étudierons dans un premier temps la morphologie de la partie principale et des divers
prolongements ; puis nous ferons un point sur la vascularisation de cet organe. Enfin nous
discuterons de son intérêt en Chirurgie Orale, pour combler les pertes de substance faisant
suite aux extractions dentaires.
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