UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE L`uretère

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2000-2001
UNIVERSITE DE NANTES
L’uretère gauche chez la femme
Par
HUMEAU Marine
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. D. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2000-2001
UNIVERSITE DE NANTES
L’uretère gauche chez la femme
Par
HUMEAU Marine
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. D. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
Pour la réalisation de ce mémoire, que soient remerciés :
o Monsieur le Professeur LE BORGNE ,
qui a proposé le sujet de ce mémoire et a accepté de le juger
o Messieurs les anatomistes de la faculté de Nantes
qui ont accepté de juger ce travail
o Messieurs Stéphane LAGIER et Yvan BLIN
Pour leur aide précieuse et leur disponibilité
o Monsieur COUTEAU,
pour ses conseils fructueux
o Monsieur MOREAU et Messieurs BAILLY, FOURQUIER, GUIBERTEAU ,
pour tout ce que j’ai appris et apprendrai encore auprès d’eux
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
I. INTRODUCTION
1.1 RAPPELS ANATOMIQUES ET HISTOLOGIQUES
1.1.1Définition
1.1.2 Trajet de l’uretère
1.1.3 Moyens de fixité de l’uretère
1.1.4 Histologie de l’uretère
1.2 RAPPELS D'EMBRYOGENESE
II. MATERIEL ET METHODES DE DISSECTION
2.1 METHODES DE DISSECTION
2.2 INJECTIONS DE LATEX
III. RESULTATS DES DISSECTIONS
3.1 LA JONCTION PYELO-URETERALE
3.2 L’URETERE LOMBAIRE
3.3 L’URETERE ILIAQUE
3.4 L’URETERE PELVIEN
3.4.1 L’uretère rétro-ligamentaire
3.4.2 L’uretère sous-ligamentaire
3.4.3 L’uretère pré-ligamentaire
3.5 LE SEGMENT INTRA-VESICAL DE L’URETERE
3.6 VASCULARISATION ET INNERVATION
3.6.1 Vascularisation artérielle et veineuse
3.6.2 Vascularisation lymphatique
3.6.3 Innervation
IV DISCUSSION : APPLICATION A LA PATHOLOGIE DE
L’URETERE CHEZ LA FEMME
4.1 PATHOLOGIE DE L’URETERE CHEZ LA FEMME ENCEINTE
4.2 ATTEINTE DE L’URETERE DANS LES TUMEURS DE L’UTERUS
4.3 TRAUMATISMES DE L’URETERE LORS DE CHIRURGIE
GYNECOLOGIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
AVANT-PROPOS :
La fréquence des traumatismes iatrogènes de l’uretère dans la chirurgie
gynécologique, pelvienne et digestive, souligne l’importance de la connaissance de son trajet
et de ses rapports anatomiques dans la pratique chirurgicale. L’anatomie permet également
d’expliquer, en clinique, les conséquences de la pathologie de l’uretère sur l’ensemble de
l’arbre urinaire.
Dans la préparation de ce mémoire, les travaux de dissection ont été restreints à
l’étude de l’uretère gauche chez la femme.
I. INTRODUCTION :
1.1 Rappels anatomiques et histologiques :
1.1.1 Définition :
L’ uretère est un conduit musculo-membraneux ( fibres musculaires lisses) contractile,
long de 25 cm en moyenne (l’uretère gauche est plus long que le droit, l’uretère chez la
femme est plus court que chez l’homme). Son calibre varie de 3 à 6 mm. Il existe trois
rétrécissements du diamètre de l’uretère : à chacune de ses extrémités et au niveau du détroit
supérieur du pelvis.
Le rôle des uretères est de véhiculer l’urine depuis le bassinet (jonction pyélourétérale) jusqu’à la vessie (jonction urétéro-vésicale). Cette fonction est assurée grâce aux
ondulations péristaltiques de l’uretère qui se traduisent in vivo par des mouvements
reptatoires.
1.1.2 Trajet de l’uretère :
Les uretères ont un parcours rétro-péritonéal. Leurs origines se situent en regard de L2,
en position para-vertébrale, à 4 cm environ de la ligne médiane.
On définit trois segments urétéraux :
-l’uretère lombaire qui a une direction verticale
-l’uretère iliaque qui dessine une courbe concave vers l’arrière et précroise les vaisseaux
iliaques
-l’uretère pelvien qui est lui-même séparé en trois portions en fonction de sa position par
rapport au ligament large : la portion rétro-ligamentaire qui est pariétale ; les portions sousligamentaire et pré-ligamentaire qui sont viscérales.
1.1.3 Moyens de fixité de l’uretère:
L’uretère est fixé à ses deux extrémités grâce :
-au fascia péri-rénal au niveau de son extrémité proximale
-à la gaine hypogastrique au niveau de son extrémité distale.
Tout au long de son trajet, l’uretère chemine dans une gaine conjonctive adhérente au
péritoine.
1.1.4 Histologie de l’uretère :
La paroi de l’uretère est composée, de dehors en dedans de trois tuniques :
-l’adventice : c’est une tunique conjonctivo-élastique. Au niveau de la terminaison de
l’uretère elle se continue dans la gaine de Waldeyer.
-la musculeuse : elle est elle-même constituée de deux couches (longitudinale interne et
circulaire externe) qui permettent la progression du bol urinaire grâce à leurs mouvements
coordonnés de reptation.
-la muqueuse qui comprend l’urothélium (épithélium pseudo-stratifié polymorphe) et le
chorion sous-jacent.
Urothélium
Lumière de
l’uretère
Chorion
Musculeuse
Adventice
Coupe histologique d’un uretère
1.2 Rappels d’embryogenèse.
A partir de la 5ème semaine de développement de l’embryon, apparaît le
métanéphros qui constituera le rein définitif. Ce métanéphros ne sera pas fonctionnel avant la
10ème semaine.
Contrairement au pronéphros et au mésonéphros, le métanéphros qui est
beaucoup plus caudal ne se développe pas à partir de néphrotomes mais de deux autres
structures :
-le bourgeon ou diverticule urétéral qui est une excroissance du canal mésoblastique ou canal
de Wolff.
-le blastème métanéphrogène qui est une condensation de mésoderme.
C’est le bourgeon urétéral qui induit la fragmentation du blastème
métanéphrogène en néphrons (partie sécrétrice de l’appareil urinaire). De plus, au niveau de
son extrémité distale, ce diverticule qui est d’origine mésoblastique, se sépare du canal de
Wolff et vient progressivement s’incorporer dans la vessie (qui provient de l’entoblaste) selon
une direction oblique (trajet en séton).
II. MATERIEL ET METHODES DE DISSECTION :
Les travaux de dissection ont porté sur six sujets de sexe féminin, le premier et
le 6ème sujet ont été disséqués à l’état frais, les autres sujets ont été formolés.
2.1 Méthodes de dissection :
Pour les pièces 1,2,3 et 6, la voie d’abord retenue a été la laparotomie, en
conservant le tronc dans son entier. On réalise une incision médiane depuis l’appendice
xiphoïde jusqu’au pubis. Dans un deuxième temps, des incisions sous-costales et inguinales
permettre de rabattre latéralement la paroi musculo-cutanée abdominale après résection
éventuelle d’adhérences des viscères ou de l’épiploon.
On ligature ensuite et on résèque l’œsophage supra-diaphragmatique et le
rectum, puis on procède à l’ablation du tube digestif, du pancréas, du foie et de la rate.
L’exérèse de la rate requiert toute notre attention étant donné ses rapports étroits avec la loge
rénale gauche.
Sur la seconde pièce, le rein, le pédicule rénal et la partie proximale de
l’uretère sont prélevés après injection de latex-néoprène coloré.
En ce qui concerne la pièce n°4, on réalise la même voie d’abord, en
conservant dans un premier temps les viscères abdominaux afin d’étudier les rapports de
l’uretère avec le pancréas, la rate et le côlon descendant. Sur cette même pièce, on prélève la
vessie : la paroi antérieure est réséquée pour montrer le trigone vésical, et une incision oblique
passant par le méat urétéral gauche expose le segment intra-vésical.
La 5ème pièce est congelée puis sciée selon un axe para-vertébral droit afin de
conserver le corps de l’utérus dans son entier. Cette pièce permet ainsi l’étude des rapports de
l’uretère pelvien gauche avec le ligament large et l’utérus.
2.2 Injections de latex néoprène:
Des injections de latex-néoprène ont été utilisées à deux reprises.
Sur la pièce n°3, on injecte:
-l’artère rénale gauche et ses branches
-la veine rénale gauche et la veine ovarienne gauche par un flux rétrograde
-l’uretère gauche à partir du méat urétéral après ouverture de la vessie.
Sur la pièce n°6, après avoir ligaturer l’artère rénale droite, le tronc coeliaque, l’artère
mésentérique supérieure, l’artère iliaque primitive droite et l’artère iliaque externe gauche, on
injecte :
-l’artère rénale gauche
-l’artère mésentérique inférieure gauche
-l’artère iliaque primitive gauche
et la portion de l’aorte située entre le tronc coeliaque et la division aortique en
regard de L4-L5.
Cette opération destinée à étudier la vascularisation artérielle de l’uretère gauche, n’a pas été
couronnée de succès , peut-être en raison de l’âge du sujet.
III. RESULTATS DES DISSECTIONS :
3.1 La jonction pyelo-urétérale :
En regard du disqueL1-L2, l’uretère naît dans la loge rénale, en continuité avec
le bassinet.
Le bassinet gauche est la partie renflée de la voie excrétrice qui collecte l’urine
définitive sécrétée par le rein gauche, par l’intermédiaire des calices mineurs puis des calices
majeurs et enfin des tiges calicielles.
Le bassinet est recouvert en avant par le pédicule vasculaire rénal c’est-à-dire
l’artère rénale gauche et en avant de celle-ci la veine rénale (après son passage dans la pince
aorto-mésentérique) ainsi que leurs différentes branches. Il peut exister des branches de
division rétro-pyeliques qui donneront des rameaux vasculaires à l’uretère.
La jonction pyelo-urétérale se situe donc en arrière et au dessous du pédicule
rénal. Lorsqu’il existe une artère polaire inférieure (cas qui ne s’est pas présenté lors de nos
dissections), cette artère précroise l’uretère et peut brider sa lumière et constituer alors un
obstacle urinaire.
dedans
haut
Veine
utéroovarienne
Uretère
gauche
Rein gauche
Veine rénale
gauche
Artère
rénale
gauche et
ses
branches
de division
Surrénale
gauche
dedans
haut
Pancréas
Uretère
gauche
Artère
liénale
Veine
rénale
gauche
Rein
gauche
Rate
haut
gauche
Branches
de l’artère
rénale
Branches
de la veine
rénale
Rein
gauche
Bassinet
haut
droite
Branches
de l’artère
rénale
Branches
prépyéliques
de la veine
rénale
gauche
Bassinet
gauche
Branches
rétropyéliques
de la veine
rénale
gauche
haut
droite
Calice
mineur
Corticale
rénale
Calice
majeur
Pyramide de
Malpighi
(médullaire
rénale)
Bassinet
3.2 L’uretère lombaire :
Dans son segment lombaire, l’uretère suit une direction verticale. Il se projette
sur la paroi abdominale antérieure selon une ligne verticale passant à l’union du tiers externe
et du tiers moyen de la droite qui relie les deux épines iliaques antéro-supérieures.
Projection cutanée du trajet de l’uretère lombaire
Par l’intermédiaire du péritoine, les rapports antérieurs de l’uretère lombaire
gauche sont :
-le mésocôlon descendant et les vaisseaux coliques gauches : l’artère colique gauche et le
tronc des artères sigmoïdiennes qui naissent de l’artère mésentérique inférieure.
-les vaisseaux utéro-ovariens qui, à hauteur de L3, croisent l’uretère avec un angle très aigu.
En arrière, l’uretère lombaire répond au muscle psoas et au fascia iliaque dont
il est séparé par un tissu graisseux ; et en arrière du psoas, aux apophyses transverses de L3,
L4, L5.
Son rapport interne principal est l’aorte ainsi que les nœuds lymphatiques périaortiques.
Ses rapports anatomiques externes sont :
-pour la partie proximale : le bord interne infra-hilaire du rein gauche
-pour la partie lombaire proprement dite : le mésocôlon descendant et le côlon gauche.
haut
gauche
Anses
grêles
Uretère
gauche et
son plexus
vasculaire
Mésentère
Côlon
descendant
Veine
utéroovarienne
haut
gauche
Artère
mésentérique
supérieure
Terminaison
bifide de la veine
utéro-ovarienne
Artère
mésentérique
inférieure
Uretère
M. transverse de
l’abdomen
M. carré
des lombes
M. iliaque
M. psoas
3.3 L’uretère iliaque :
Avant de pénétrer dans le pelvis, l’uretère précroise les vaisseaux iliaques au
voisinage de la bifurcation de l’artère iliaque commune. A gauche, ce croisement se fait au
niveau de l’artère iliaque commune (le croisement est plus postérieur qu’à droite).
Le rapport postérieur principal de l’uretère iliaque gauche est l’artère iliaque
commune. Il existe des variations anatomiques où l’uretère répond en arrière aux vaisseaux
iliaques internes ou aux chaînes lymphatiques iliaques externes.
Les rapports antérieurs sont le mésocôlon sigmoïde et le tronc des artères
sigmoïdiennes.
Les rapports internes sont les vaisseaux iliaques communs et le promontoire de
l’aileron gauche du sacrum.
Enfin, les rapports externes sont le bord inférieur du muscle psoas et le nerf
génito-fémoral.
haut
gauche
Uretère
A mésentérique
inférieure
A iliaque
commune
A utéroovarienne
A rectale
supérieure
V utéroovarienne
Artères
sigmoïdiennes
A colique
supérieure
gauche
3.4 L’uretère pelvien :
Après le croisement des vaisseaux iliaques, l’uretère dessine une courbe à
concavité dirigée vers le haut, l’avant et le dedans. Chez la femme, la cavité pelvienne peut
être divisée en trois régions selon une cloison transversale définie par l’utérus et les ligaments
larges.
Rein
gauche
Utérus
Uretère
lombaire
Uretère
rétroligamentaire
Uretère sousligamentaire
Vessie
Uretère préligamentaire
Périnée
Trigone
vésical
3.4.1 L’uretère rétro-ligamentaire :
L’uretère pelvien est d’abord rétro-ligamentaire ou pariétal et chemine à la face
interne de l’artère iliaque commune et de la veine associée.
En dedans, son rapport principal est l’ampoule rectale. En avant et en dehors, il
répond à l’ovaire puis à la partie supérieure du foramen obturateur ; ses rapports antérieurs
sont donc de dehors en dedans : le nerf obturateur, l’artère obturatrice et l’artère ombilicale.
En arrière de l’uretère se trouvent les vaisseaux iliaques internes et la partie postérieure du
détroit supérieur du pelvis sur laquelle on écrase l’uretère lors de la compression urétérale
(urographie intra-veineuse).
haut
gauche
A iliaque
commune
A iliaque
interne
Tronc des A
sigmoïdiennes
M. Psoas
Uretère
V iliaque
interne
V aisseaux
utéroovariens
A rectales
supérieures
Base du
ligament
large
3.4.2 L’uretère sous-ligamentaire :
L’uretère traverse ensuite la base du ligament large selon une direction oblique
en avant, en dedans et vers le bas et chemine dans le paramètre.
A 15 mm du col utérin il est précroisé par l’artère utérine. Il est longé en arrière
par l’artère vaginale longue. Il est accompagné par les vaisseaux lymphatiques provenant de
la partie dorsale et du trigone de la vessie ainsi que par le plexus hypogastrique inférieur.
haut
avant
V utéroovarienne
Ovaire
gauche
Vaisseaux
iliaques
internes
Nerf
obturateur
Uretère
A obturatrice et
ombilicale
A iliaque
interne
Corps de
l’utérus
haut
avant
Ligament
rond
Nerf
obturateur
A iliaque
externe
A
obturatrice
Uretère
A
ombilicale
A iliaque
interne
Ovaire G
M.
obturateur
interne
Naissance
de l’A
utérine
3.4.3 L’uretère pré-ligamentaire :
Il mesure 20mm de long en moyenne. L’uretère, à ce niveau, contourne le
vagin et passe en avant de celui-ci, avant de pénétrer dans la paroi postérieure de la vessie.
Ses rapports sont donc : en avant, la vessie ; en arrière, le vagin.
Tout au long de ce trajet il est accompagné par les branches vasculaires vésicovaginales, les rameaux nerveux du plexus hypogastrique inférieur et les vaisseaux
lymphatiques satellites.
avant
droite
Vagin
m. vésical
m.
obturateur
interne
Corps de
l’utérus
A vésicale
Uretère
3.5 Le segment intra-vésical de l’uretère :
L’uretère chemine dans la vessie sur 15 mm. Son trajet est oblique en bas, en
avant et en dedans. Cette particularité constitue un système efficace empêchant le reflux des
urines vers le rein. Une anomalie d’abouchement est responsable d’une insuffisance du
mécanisme anti-reflux. Le méat urétéral gauche s’ouvre dans la cavité vésicale à 2cm environ
du méat contro-latéral. Les deux méats forment les angles postéro-supérieurs du trigone
vésical.
haut
arrière
Adventice
Paroi
postérieure
de la vessie
Méat
urétéral
gauche
Trajet
intra-mural
de l’uretère
en séton
haut
gauche
Méat
urétéral
droit
Méat
urétral
Méat
urétéral
gauche
Trigone
vésical
Vascularisation et innervation de l’uretère chez la femme :
3.6.1 Vascularisation artérielle et veineuse
L’uretère lombaire est vascularisé par des branches de l’artère et de la veine
rénales ainsi que par des rameaux issus de l’artère et de la veine utéro-ovariennes.
L’uretère iliaque est vascularisé par des branches des vaisseaux iliaques
primitifs.
L’uretère pelvien est vascularisé par des branches artérielles et veineuses issues
des vaisseaux iliaques internes, des vaisseaux utéro-ovariens et des vaisseaux à destinée
vésicale.
Rameau
artériel
provenant
de l’artère
iliaque
primitive
gauche
Uretère
bas
A iliaque
primitive
Pédicule
veineux de
l’uretère
lombaire
V utéroovarienne
Uretère
gauche
bas
3.6.2 Vascularisation lymphatique
(non étudié pendant les dissections):
Les vaisseaux lymphatiques peri-urétéraux se dirigent vers les nœuds
lymphatiques latéro-aortiques et iliaques.
3.6.3 Innervation (non étudié pendant les dissections):
Les rameaux qui innervent l’uretère accompagnent les vaisseaux rénaux et
utéro-ovariens. Dans la paroi des tiges calicielles se trouve le pace-maker responsable du
péristaltisme urétéral.
La partie distale de l’uretère est innervée par des rameaux nerveux issus du
plexus hypogastrique.
IV. Discussion : application aux pathologies de
l’uretère chez la femme:
Les pathologies de l’uretère, chez la femme comme chez l’homme, peuvent
être d’origine congénitale. Il s’agit des anomalies de nombre (duplicité, bifidité, uretère
borgne), des anomalies d’abouchement (abouchement anormal, abouchement ectopique), des
malformations urétérales (diverticule de l’uretère, sténose urétérale, achalasie de l’uretère,
méga-uretère congénital souvent associé à une méga-vessie).
De même, il n’existe pas de sex ratio en ce qui concerne les tumeurs de
l’uretère (infiltrantes et bourgeonnantes) et les compressions extrinsèques de l’uretère par les
nœuds lymphatiques aortiques et sous-ligamentaires, les liposarcomes et les tumeurs
digestives.
Enfin, hommes et femmes sont également exposés aux risques de traumatismes
de l’uretère dans la chirurgie digestive.
Cependant, il existe quelques situations physiologiques et pathologiques où les
femmes sont plus exposées à une lésion ou une atteinte de l’uretère.
4.1 Pathologie de l’uretère pendant la grossesse :
Pendant la grossesse, il existe une hypotonie des voies urinaires (plus marquée
à droite qu’à gauche) due à l’imprégnation hormonale qui induit une parésie des muscles
lisses. De plus, l’utérus gravide peut venir comprimer les uretères. Ces mécanismes peuvent
entraîner une dilatation modérée du système collecteur et une hydronéphrose fonctionnelle,
voire dans des cas exceptionnels une insuffisance rénale aiguë.
Une autre cause d’insuffisance rénale aiguë chez la femme enceinte est la
lithiase urinaire. Dans 90% des cas, le calcul est radio-opaque (oxalate de calcium, phosphate
de calcium, phosphate ammoniaque ou magnésien). Le diagnostic clinique est donc
généralement confirmé par l’imagerie (Echographie rénale, Urographie intra-veineuse). Dans
la majorité des cas, les calculs s’éliminent spontanément mais l’extraction du calcul et la mise
en place d’une sonde peuvent s’avérer nécessaires lorsque les patientes sont hyperalgiques ou
septiques. (utilisation de sondes double J).
4.2 Atteinte de l’uretère dans les tumeurs de l’utérus :
Les fibromes utérins qui sont en réalité des myofibromes, sont des tumeurs
bénignes de l’utérus dont la croissance est favorisée par les oestrogènes. Ces tumeurs ne
dégénèrent jamais en cancer. Cependant, lorsqu’ils sont de taille importante, les fibromes
utérins peuvent comprimer les organes de voisinage et en particulier les uretères. Dans ce cas
la patiente se plaint généralement de pollakiurie.
Dans les cancer de l’utérus, il existe un risque d’envahissement du paramètre et
par son intermédiaire de l’uretère, le chirurgien devra donc procéder à la dissection de
l’uretère (hystérectomie de type II, III, IV) voire à la résection de celui-ci (hystérectomie de
type V). De plus, les tumeurs malignes de l’utérus peuvent également comprimer de façon
extrinsèque les uretères. Enfin le traitement d’un cancer utérin (ou autre cancer du pelvis) par
radiothérapie peut être responsable d’urétérite radique (qui peut entraîner une sténose ou une
fistule de l’uretère).
4.3 Traumatismes de l’uretère lors de chirurgie gynécologique :
Les traumatismes de l’uretère lors d’une intervention gynécologique sont assez
rares (0.24 à 0.4%). Ces traumatismes peuvent survenir au bord pelvien, près du ligament
suspenseur de l’ovaire, sur la paroi pelvienne où l’uretère passe sous l’artère utérine ainsi
qu’au cul de sac vaginal. Les mécanismes de ces traumatismes sont la ligature accidentelle, la
distorsion ou la coudure, l’écrasement, la dévascularisation et la compression due à un
hématome. L’uretère est particulièrement en danger en présence d’endométriose, de masses
pelviennes, de procidence ou lorsqu’il y a eu dissection et cicatrisation rétro-péritonéales
antérieures (phénomène de péritonisation) . La vérification post-opératoire de la perméabilité
et de la fonction urétérale par cystoscopie est indiquée lorsqu’on craint la possibilité d’un
traumatisme. Lorsqu’une résection importante de l’uretère est nécessaire, il faut pratiquer une
plastie de vessie (vessie psolique) voire une iléo-plastie.
CONCLUSION :
La connaissance des rapports anatomiques et du trajet de l’uretère gauche chez
la femme revêt une importance particulière pour la compréhension de sa pathologie.
Toute tumeur d’un organe de voisinage de l’uretère est susceptible de le
comprimer. La compression de l’uretère n’est pas sans répercussion sur le reste de l’appareil
urinaire (hydronéphrose, infection des voies urinaires).
D’autre part, la connaissance de l’anatomie est essentielle pour limiter les
traumatismes d’origine iatrogène en particulier dans la chirurgie gynécologique.
BIBLIOGRAPHIE :
o Atlas d’anatomie humaine ; Franck H. Netter
o Anatomie humaine, J W Rohen, C Yokochi, E Lütjen Drecoll
o Imagerie du haut appareil urinaire de l’adulte , A Dana ; Masson
o Néphrologie, Urologie ; Paul Zech, Paul Perrin, Maurice Laville
o Chirurgie endoscopique et coelioscopique en urologie,B. Debré, T. Flam, B. Dufour
o Déclaration de principe sur les traumatismes de l’uretères lors de chirurgies
gynécologiques,SOGC :Directives cliniques n°83, décembre1999
o Le syndrome de Prune-Belly,J. Fougère (Thèse de médecine)
o Site internet de l’université Claude Bernard de Lyon
o Site internet du service d’urologie de l’hôpital Bicêtre de Paris
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