faire la guerre sur mer. Et pour construire ces nombreux navires de guerre, les équiper et
recruter ses équipages, Rome doit faire appel aux cités étrusques et grecques ayant une
longue tradition maritime, et, parmi celles-ci, Naples joue un rôle primordial. La
Campanie, par sa proximité géographique des lieux de combat sert de base logistique à
Rome. Son économie est orientée vers l'approvisionnement des troupes, en blé et en
matériel tandis que la construction navale à Naples devient de plus en plus importante. Dès
261, sont mises en chantier 100 quinquérèmes et 20 trirèmes tandis que les futurs équipages
de ces navires sont entraînés, en particulier par les marins grecs sur la terre ferme. Mais
entre la théorie et la pratique, il y a un monde et les défaites navales des Romains sont
incessantes, à tel point que les Carthaginois, loin de s’effrayer à l’arrivée de navires
romains, s’amusent de leurs manœuvres lentes et maladroites. Toutefois, une première
grande bataille navale est remportée par Rome en 260 au large de Mylès. Les Romains ont
en effet inventé un procédé technique qui leur permet de faire sur mer un type de guerre
qu’ils connaissent bien et pour lequel ils ont l’avantage : le combat au corps à corps. Cette
invention, c’est le corbeau qui permet d’éviter l’éperonnage pour imposer l’abordage : ainsi
sont présents sur une quinquérème romaine 250 rameurs, 40 soldats de marine et 25
légionnaires. Les Carthaginois, inquiétés par le fait qu’ils ne sont plus les maîtres sur mer
se lancent dans une intense activité de construction navale, suivis par les Romains. En 256,
ce sont des flottes considérables qui s’affrontent : 330 navires romains s’opposent à 350
navires carthaginois sur la côte méridionale de la Sicile, à Ecnome.
Forts de leur apparente supériorité sur mer, les Romains décident de porter la
guerre en Afrique. Une expédition est envoyée en 255, commandée par le consul Atilius
Régulus, qui s’empare de la ville de Tunis au printemps 255. Mais les Carthaginois font
appel à un mercenaire lacédémonien, Xanthippe, et, comme à l’époque de Pyrrhus, les