6 - L`évolution des mentalités

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LA RÉVOLUTION FRANÇAISE - LA MONTÉE DES TENSIONS - N°6
L’ÉVOLUTION DES MENTALITÉS,
LES CONSÉQUENCES DES LUMIÈRES
(…) nous voilà dans un siècle qui va devenir de jour en jour plus éclairé, de sorte que tous
les siècles précédents ne seront que ténèbres en comparaison (…)
Pierre Bayle (1647-1706)
Nouvelles de la république des lettres, 1684
Jamais siècle n’a été appelé plus souvent que le nôtre le siècle des Lumières.
Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785)
Le Banquet des politiques, 1776
I
RETOUR SUR LA LOGIQUE POLÉMOLOGIQUE D’UNE RÉVOLUTION
1 - Une révolution résulte d’une rupture d’équilibre social, entre forces conservatrices
et progressistes
2 - Une évolution profonde de la société, niée pendant longtemps dans l’ordre politique
3 - Une France de Louis XV qui se constitue en opposition au Grand siècle Louis-quatorzien
II
LA PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES ET SES IDÉAUX
1 - La philosophie des Lumières, le courant de pensée du 18ème siècle
2 - La confiance dans la raison humaine et ses capacités, le rationalisme et le scientisme des
Lumières
3 - Un idéal de pensée rationnelle, de connaissance et de liberté de penser, une philosophie de
l’esprit critique
4 - Une philosophie naturaliste, mettant en avant la Nature, la naturalité du monde et le déisme
5 - Une philosophie du progrès humain et social, à partir du progrès scientifique
6 - Des principes sociaux de liberté et de tolérance
7 - Une philosophie humaniste, tournée vers l’accomplissement individuel et la recherche
du bonheur
8 - Sur le plan politique, le refus de l’absolutisme, le contrat social
9 - Un mouvement pan-européen et transcontinental, à vocation cosmopolite et universelle
10 - Son influence dans la révolution française
11 - Mais attention au contresens, la philosophie des Lumières n’est pas révolutionnariste
III
LES MUTATIONS SOCIALES
1 - Le rejet des droits féodaux, conséquence de la montée des administrations royales
et municipales
2 - Les conséquences du colbertisme, le développement économique, manufacturier et financier de
la France
3 - L’existence d’une mobilité sociale, qui donne des moyens et des envies d’émancipation
4 - Le développement de la scolarisation, notamment en milieux urbains et dans la bourgeoisie
5 - L’inversion du sens des privilèges dans l’opinion publique
6 - La formation d’un sentiment national, à l’encontre de la fragmentation du royaume
7 - La noblesse n’a plus peur de s’opposer à ce roi, notamment la noblesse parlementaire
IV
L’ÉVOLUTION INTELLECTUELLE ET CULTURELLE
1 - La montée de la société de pensée depuis la Renaissance
2 - La pénétration des idéaux des Lumières dans une large part de la population urbaine
3 - Le lent travail de sape des philosophes à l’encontre des fondements de l’Ancien régime
Association ALDÉRAN © - Cycle de cours 1507 3011 : “La Révolution française” - 18/04/2011 - page 1
4 - La naissance d’une opinion publique
5 - Un double exemple : l’angleterre et la révolution américaine
6 - Une société largement internationalisée, développant une conscience internationale et un
cosmopolitisme culturel
7 - Le rôle des nouveaux lieux de sociabilité
A - Les académies savantes
B - Les salons
C - Les sociétés littéraires
D - Loges maçonniques
E - Les cafés (exemple du Procope à Paris, fondé en 1686)
F - Les théâtres
G - Les bibliotheques publiques et les chambres de lecture
V
CONCLUSION
1 - La concordance des mutations sociales et des mutations intellectuelles
2 - Une véritable transformation des mentalités, bien avant 1789
3 - Mais le maintien du formalisme politico-social antérieur, en contresens de l’évolution
générale des esprits
ORA ET LABORA
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Document 1 :
Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme
le roi d'Espagne, son voisin ; mais il a plus de richesses que lui parce qu'il les tire de la
vanité de ses sujets plus inépuisable que les mines, On lui a vu entreprendre ou soutenir
de grandes guerres, n’ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre, et, par un
prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places, munies, et ses
flottes, équipées.
D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses
sujets ; il les fait penser comme il veut. S'il n’a qu'un million d'écus dans son trésor et qu'il
en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et ils le croient.
S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans
la tête qu'un morceau de papier(1) est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus. Il va
même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant,
tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits.
Montesquieu (1689-1755)
Lettres persannes, 1721
(1) allusion à l’émission de papier-monnaie (dès 1701)
utilisé en 1706 et 1707 pour rembourser les créanciers de l’État
Document 2 :
IPHICRATE. Eh ! ne perdons point de temps, suis-moi, ne négligeons rien pour nous tirer
d’ici ; si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes
dans l’Île des Esclaves.
ARLEQUIN. Oh, oh ! qu’est-ce que c’est que cette race-là ?
IPHICRATE. Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui
depuis cent ans sont venus s’établir dans une île, et je crois que c’est ici : tiens, voici
sans doute quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de
tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter en esclavage.
ARLEQUIN. Eh ! chaque pays a sa coutume ; ils tuent les maîtres, à la bonne heure, je
l’ai entendu dire aussi, mais on dit qu’ils ne font rien aux esclaves comme moi.
IPHICRATE. Cela est vrai.
ARLEQUIN. Eh ! encore vit-on.
IPHICRATE. Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie ; Arlequin, cela
ne te suffit-il pas pour me plaindre ?
ARLEQUIN prenant sa bouteille pour boire. Ah ! je vous plains de tout mon cœur, cela est
juste.
IPHICRATE. Suis-moi donc.
ARLEQUIN siffle. Hu, hu, hu.
IPHICRATE. Comment donc, que veux-tu dire ?
ARLEQUIN, distrait, chante. Tala ta lara.
IPHICRATE. Parle donc, as-tu perdu l’esprit, à quoi penses-tu ?
ARLEQUIN riant. Ah ! ah ! ah ! Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ; je vous plains, ma
foi, mais je ne saurais m’empêcher d’en rire.
IPHICRATE, à part les premiers mots. Le coquin abuse de ma situation, j’ai mal fait de lui
dire où nous sommes. Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos, marchons de ce côté.
ARLEQUIN. J’ai les jambes si engourdies.
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IPHICRATE. Avançons, je t’en prie.
ARLEQUIN. Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c’est l’air du pays qui
fait cela.
IPHICRATE. Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue sur la côte pour
chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et
en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux.
ARLEQUIN, en badinant. Badin, comme vous tournez cela.
Il chante
L’embarquement est divin.
Quand on vogue, vogue, vogue,
L’embarquement est divin
Quand on vogue avec Catin.
IPHICRATE, retenant sa colère. Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.
ARLEQUIN. Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de
m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là, et le gourdin est dans la
chaloupe.
IPHICRATE. Eh ! ne sais-tu pas que je t’aime ?
ARLEQUIN. Oui, mais les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules, et
cela est mal placé. Ainsi tenez, pour ce qui est de vos gens, que le ciel les bénisse ; s’ils
sont morts, en voilà pour longtemps ; s’ils sont en vie, cela se passera, et je m’en
goberge.
IPHICRATE, un peu ému. Mais j’ai besoin d’eux, moi.
ARLEQUIN, indifféremment. Oh ! cela se peut bien, chacun a ses affaires ; que je ne
vous dérange pas.
IPHICRATE. Esclave insolent !
ARLEQUIN, riant. Ah ! ah ! vous parlez la langue d’Athènes, mauvais jargon que je
n’entends plus.
IPHICRATE. Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ?
ARLEQUIN, reculant d’un air sérieux. Je l’ai été, je le confesse à ta honte ; mais va, je te
le pardonne : les hommes ne valent rien. Dans le pays d’Athènes, j’étais ton esclave, tu
me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le
plus fort : eh bien, Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à
ton tour ; ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de
cette justice-là, tu m’en diras ton sentiment, je t’attends là. Quand tu auras souffert, tu
seras plus raisonnable, tu sauras mieux ce qu’il est permis de faire souffrir aux autres.
Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient la même leçon
que toi. Adieu, mon ami, je vais trouver mes camarades et tes maîtres (Il s’éloigne.)
IPHICRATE, au désespoir, courant après lui l’épée à la main. Juste ciel ! peut-on être
plus malheureux et plus outragé que je le suis ? Misérable, tu ne mérites pas de vivre.
ARLEQUIN. Doucement ; tes forces sont bien diminuées, car je ne t’obéis plus, prends-y
garde.
Marivaux (1688-1763)
L’Île aux esclaves, acte I, sc. 1, 1725
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Document 3 :
La nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en
leur résistant et qui d'efforts en efforts ait enfin établi ce gouvernement sage où le prince,
tout-puissant pour faire du bien, a les mains liées pour faire du mal ; où les seigneurs
sont grands sans insolence et sans vassaux, et où le peuple partage le gouvernement
sans confusion. La Chambre des Pairs et celle des Communes sont les arbitres de la
nation, le roi est le surarbitre.
Voltaire (1694-1778)
Lettres philosophiques ou Lettres anglaises, VIII, 1734
Document 4 :
La liberté politique ne se trouve que dans les gouvernements modérés. [...] Elle n'y est
que lorsqu'on n'abuse pas du pouvoir ; mais c'est une expérience éternelle que tout
homme qui a du pouvoir est porté à en abuser [...].
Il y a dans chaque État trois sortes de pouvoirs : la puissance législative, la puissance
exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de
celles qui dépendent du droit civil.
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et
corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie
ou reçoit des ambassades, établit la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il
punit les crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la
puissance de juger, et l'autre simplement la puissance exécutrice de l'État.
La liberté politique dans un citoyen est cette tranquillité d'esprit qui provient de l'opinion
que chacun a de sa sûreté ; et pour qu'on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit
tel qu'un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen. [...]
Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps [...] exerçaient ces trois
pouvoirs : celui de faire des lois, celui d'exécuter les résolutions publiques, et celui de
juger les crimes ou les différends des particuliers.
Dans la plupart des royaumes de l'Europe, le gouvernement est modéré, parce que le
prince, qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l'exercice du troisième. [...]
La puissance exécutrice [...] doit prendre part à la législation par sa faculté d'empêcher ;
sans quoi elle sera bientôt dépouillée de ses prérogatives. Mais si la puissance législative
prend part à l'exécution, la puissance exécutrice sera également perdue.
Si le monarque prenait part à la législation par la faculté de statuer, il n'y aurait plus de
liberté. Mais, comme il faut pourtant qu'il ait part à la législation pour se défendre, il faut
qu'il y prenne part par la faculté d'empêcher. [...]
Voici donc la constitution fondamentale dont nous parlons. Le corps législatif y étant
composé de deux parties, l'une enchaînera l'autre par sa faculté mutuelle d'empêcher.
Toutes les deux seront liées par la puissance exécutrice, qui le sera elle-même par la
législative.
Ces trois puissances devront former un repos ou une inaction. Mais, comme par le
mouvement nécessaire des choses, elles sont contraintes d'aller, elles seront forcées
d'aller de concert. [...]
Montesquieu (1689-1755)
De l’esprit des lois, livre XI, 1748
Document 5 :
Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un
présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d'en jouir aussitôt qu'il
jouit de la raison. Si la nature a établi quelque autorité, c'est la puissance paternelle :
mais la puissance paternelle a ses bornes ; et dans l'état de nature elle finirait aussitôt
que les enfants seraient en état de se conduire. Toute autre autorité vient d'une autre
origine que la nature... On la fera toujours remonter à l'une de ces deux sources : ou la
force et la violence de celui qui s'en est emparé; ou le consentement de ceux qui s'y sont
soumis [ ... ] La puissance qui s'acquiert par la violence n'est qu'une usurpation ; ... en
sorte que ceux qui obéissent deviennent à leur tour les plus forts, et qu'ils secouent le
joug, ils le font avec autant de droit et de justice que l'autre qui le leur avait imposé. La
même loi qui a fait l'autorité la défait alors
c'est la loi du plus fort. La puissance qui vient du consentement des peuples suppose
nécessairement des conditions qui en rendent l'usage légitime, utile à la société... et qui
la fixent et la restreignent entre des limites; car l'homme ne doit ni ne peut se donner...
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sans réserve à un autre homme, parce qu'il a un maître supérieur.... à qui seul il
appartient tout entier. C'est Dieu, dont le pouvoir est toujours immédiat sur la créature,
maître aussi jaloux qu'absolu [ ... ] Ce n'est pas l'État qui appartient au prince, c'est le
prince qui appartient à l'État ; mais il appartient au prince de gouverner dans l'État
parce... qu'il s'est engagé envers les peuples à l'administration des affaires, et que ceuxci de leur côté se sont engagés à lui obéir conformément aux lois. En un mot, la
couronne, le gouvernement et l'autorité publique, sont des biens dont le corps de la
nation est propriétaire et dont les princes sont les usufruitiers, les ministres, et les
dépositaires.
Denis Diderot (1713-1784)
Article de l'Encyclopédie : “Autorité politique”, 1751
Document 6 :
On dira que le despote assure à ses sujets la tranquillité civile. Soit : mais qu’y gagnentils, si les guerres que son ambition leur attire, si son insatiable avidité, si les vexations de
son ministère les désolent plus que ne feraient leurs dissensions ? Qu’y gagnent-ils, si
cette tranquillité même est une de leurs misères ? On vit tranquille aussi dans les
cachots ; en est-ce assez pour s’y trouver bien ? Les Grecs enfermés dans l’antre du
Cyclope y vivaient tranquilles, en attendant que leur tour vînt d’être dévorés.
Dire qu’un homme se donne gratuitement, c’est dire une chose absurde et inconcevable :
un tel acte est illégitime et nul, par cela seul que celui qui le fait n’est pas dans son bon
sens. Dire la même chose de tout un peuple, c’est supposer un peuple de fous : la folie
ne fait pas de droit. [...]
Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité,
même à ses devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à
tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme ; et c'est ôter
toute moralité à ses actions que d'ôter toute liberté à sa volonté. Enfin, c'est une
convention vaine et contradictoire de stipuler d'une part une autorité absolue et de l'autre
une obéissance sans bornes. N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont
on a droit de tout exiger, et cette seule condition, sans équivalent, sans échange
n'entraîne-t-elle pas la nullité de l'acte. Car quel droit mon esclave aurait-il contre moi,
puisque tout ce qu'il a m'appartient et que son droit étant le mien, ce droit de moi contre
moi-même est un mot qui n'a aucun sens.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Du contrat social, 1762
Document 7 :
Ô femme ! femme ! femme ! créature faible et décevante !... nul animal créé ne peut
manquer à son instinct ; le tien est-il donc de tromper ?... Après m'avoir obstinément
refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse ; à l'instant qu'elle(1) me donne sa
parole, au milieu même de la cérémonie (2)... Il riait en lisant, le perfide ! et moi comme
un benêt (3) !... non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas... vous ne l'aurez pas. Parce
que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... noblesse, fortune,
un rang, des places ; tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ! vous
vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste homme assez ordinaire !
tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu déployer plus de
science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à
gouverner toutes les Espagnes ; et vous voulez jouter(4)... On vient.., c'est elle... ce n'est
personne. - La nuit est noire en diable, et me voilà faisant le sot métier de mari, quoique
je ne le sois qu'à moitié ! (Il s'assied sur un banc.) Est-il rien de plus bizarre que ma
destinée ! fils de je ne sais pas qui ; volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs, je
m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête ; et partout je suis repoussé !
J'apprends la chimie, la pharmacie, la chirurgie, et tout le crédit d'un grand seigneur peut
à peine me mettre à la main une lancette(5) vétérinaire !
Beaumarchais (1732 - 1799)
Le Mariage de Figaro -1784, Acte V, scène 3 (extrait)
1. à l'instant où elle...
2. la cérémonie du mariage.
3. un sot, un nigaud.
4. rivaliser dans une lutte.
5. instrument de chirurgie pour pratiquer la saignée.
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Document 8 : Une des plus célèbres sociétés savantes en France du Siècle des Lumières fut l’académie
des Sciences, inspirée de la Royal Society anglaise. Elle fut créée en 1666 par Colbert (1619-1683), avec
comme objectif de se consacrer au développement des sciences et de conseiller le pouvoir en ce domaine.
Il choisit des savants (astronomes, mathématiciens et physiciens, anatomistes, botanistes, zoologistes et
chimistes) qui tinrent leur première séance le 22 décembre 1666 dans la bibliothèque du Roi à Paris.
Colbert présente à Louis XIV les membres de l'Académie royale des sciencesen 1667, peinture de Henri Testelein.
Ce mouvement ne concerne pas que l’Europe, il touche aussi l’Amérique. Citons à titre
d’exemple la Société philosophique américaine fondée à Philadelphie par Benjamin
Franklin fondée en 1743. Les activités de ce groupe étaient diverses : débats
scientifiques, publications, constitution d'une bibliothèque. Elle est symbolique de
l'effervescence intellectuelle dans les treize colonies britanniques d'Amérique du Nord et
caractéristique du Siècle des Lumières. Elle attira certains des plus grands esprits de
l'Amérique, parmi les membres illustres de cette époque on peut citer des noms comme
George Washington, John Adams, Thomas Jefferson, Alexander Hamilton, Thomas
Paine, David Rittenhouse, Owen Biddle, Benjamin Rush, James Madison, Michael
Hillegas et John Marshall. La Société a aussi attiré des philosophes d'autres nations
comme Alexandre von Humboldt, Marquis de Lafayette, Baron von Steuben, Tadeusz
Kociuszko, Yekaterina Romanovna Vorontsova-Dashkova. Cette société existe toujours
aujourd’hui.
De même, James Bowdoin (1726-1790), John Adams (1735-1726) et John Hancock
(1737-1793) fondèrent l’American Academy of Arts and Sciences à Boston durant la
Guerre d'indépendance. Selon leur charte, leur objectif était de cultivate every art and
science which may tend to advance the interest, honour, dignity, and happiness of a free,
independent, and virtuous people (« cultiver chaque art et science qui peuvent contribuer
à faire avancer l’intérêt, l’honneur, la dignité et le bonheur d’un peuple libre, indépendant
et vertueux »). Cette société existe toujours aujourd’hui.
E. L.
Association ALDÉRAN © - Cycle de cours 1507 3011 : “La Révolution française” - 18/04/2011 - page 7
Document 9 : Tableau d’Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743-1824) intitulé Une soirée chez madame
Geoffrin, exécuté en 1812 pour l’impératrice Joséphine de Beauharnais pour orner le château de La
Malmaison. Ce tableau exposé au Musée des Châteaux de Malmaison et Bois-Préau est une reconstruction
imaginaire du salon de Mme Geoffrin en 1755, mettant en scène, entre autres, le ministre Choiseul,
Fontenelle, Montesquieu, Diderot et Marmontel regardant soit leur hôtesse soit un buste de Voltaire dont
l’acteur Lekain est en train de lire la pièce L’Orphelin de la Chine de Voltaire. Cette une pure
commémoration, la réunion que l'on voit n'a jamais existé. Le peintre a imaginé une réunion de toutes les
célébrités qui avaient pu fréquenter le salon à une date ou une autre.
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Le salon de Mme Geoffrin était au carrefour de l'aristocratie, de la finance, des sciences,
des arts et des lettres. À l'arrière-plan, de gauche à droite figurent Gresset, Marivaux,
Marmontel, Vien, Thomas, La Condamine, l'abbé Raynal, Rousseau, Rameau, Mlle
Clairon, Hénault, le duc de Choiseul, la statue de Voltaire, d'Argental, Saint-Lambert,
Bouchardon, Soufflot, Danville, le comte de Caylus, Bartolomeo de Felice, Quesnay,
Diderot, le baron de l'Aune Turgot, Malesherbes, le marcéhal de Richelieu. Plus loin :
Maupertuis, Mairan, d'Aguesseau, Clairaut le secrétaire de l'Académie enfin. Au premier
rang, de droite à gauche, devant Clairaut : Montesquieu, la comtesse d'Houdetot, Vernet,
Fontenelle, Mme Geoffrin, le prince de Conti, la duchesse d'Anville, le duc de Nivernais,
Bernis, Crébillon, Piron, Duclos, Helvétius, Vanloo, d'Alembert derrière le bureau, Lekain
en train de lire, plus à gauche Mlle de Lespinasse, Mme du Bocage, Réaumur, Mme de
Graffigny, Condillac, tout à gauche Jussieu, devant lui Daubenton, et enfin Buffon. Ces
lieux de culture mondaine déplaisaient à Rousseau qui dénonçait la futilité des
discussions qui s’y tenaient et parlait de «Morale du bilboquet» pour toute personne qui
s’en tenait à l’écart :
Quand j’étais à Motiers, j’allais faire des lacets chez mes voisines ; si je retournais
dans le monde, j’aurais toujours dans ma poche un bilboquet, et j’en jouerais toute
la journée pour me dispenser de parler quand je n’aurais rien à dire. Si chacun en
faisait autant, les hommes deviendraient moins méchants, leur commerce
deviendrait plus sûr, et je pense, plus agréable. Enfin, que les plaisants rient s’ils
veulent, mais je soutiens que la seule morale à la portée du présent siècle est la
morale du bilboquet.
Rousseau
Confessions, Livre V
Document 10 : Au début du 18ème siècle, les cafés et les cafés littéraires deviennent des lieux très
importants de la vie culturelle, intellectuelle, philosophique et politique parisienne.
Les cafés sont des lieux fort agréables et où l’on trouve toutes sortes de gens et de
différents caractères. L’on y voit de jeunes cavaliers bien faits, qui s’y réjouissent
agréablement ; l’on y voit aussi des personnes savantes qui viennent s’y délasser l’esprit
du travail de cabinet ; l’on y en voit d’autres dont la gravité et l’embonpoint leur tiennent
lieu de mérite. Ceux-ci, d’un ton élevé, imposent souvent silence au plus habile, et
s’efforcent de louer tout ce qui est digne de blâme et de blâmer tout ce qui est digne de
louange. Quel divertissement pour des gens d’esprit de voir des originaux s’ériger en
arbitres du bon goût et décider d’un ton impérieux ce qui est au-dessus de leur portée !
Louis de Mailly (1657-1724)
Les Entretiens des caffés, 1702
cité dans Journaux et critiques littéraires au XVIIIe siècle, Paul Lacroix, 1878
À Paris, un des plus célèbres de ces lieux est le café Procope, situé dans le quartier de
Saint-Germain des Près, qui est toujours en activité d’ailleurs. Il fut fondé en 1686 par un
italien de Palerme, Francesco Procopio dei Coltelli (qui francisera son nom en François
Procope-Couteaux) arrivé en France en 1670. Au 18ème siècle, il devint un des hautlieux intellectuels de Paris, notamment grâce à son emplacement près de la Comédie
Français qui s’est installée non loin de là en 1689, mais aussi en raison de sa carte. Il ne
proposait pas comme dans les tavernes si nombreuses à Paris de gros rouge des
coteaux d'Argenteuil, mais du café et encore du café afin de stimuler l’esprit et élever au
plus haut l’art de la conversation. Du café mais aussi des glaces ! C’est d'ailleurs vers
1680 que l’on se met à stocker la glace collectée les jours de gel sur les plans d’eau et
les rivières dans des glacières et des sous-sols aménagés pour la sortir en été.
Montesquieu y fait allusion dans la 36e des Lettres persanes :
Le café est très en usage à Paris : il y a un grand nombre de maisons publiques où
on le distribue. Dans quelques unes de ces maisons on dit des nouvelles, dans
d’autres on joue aux échecs. Il y en a une où l’on apprête le café de telle manière
qu’il donne de l’esprit à ceux qui en prennent : au moins, de tous ceux qui en
sortent, il n’y a personne qui ne croie qu’il en a quatre fois plus que lorsqu’il y est
entré.
Montesquieu (1689-1755)
Lettres persannes
Lettre 36. Usbek à Rhédi, à Venise
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Document 11 : Parmi les philosophes des Lumières qui fréquenteront le Procope, on peut citer Rousseau,
Diderot, D’Alemebert, Voltaire qui mélangeait son café avec du chocolat, Beaumarchais, Marmontel, Friron,
Alain-René Lesage, Louis-Sébastien Mercier, Benjamin Franklin, John Paul Jones, Thomas Jefferson...
Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions, parle aussi de ses visites au café à toutes les heures de la
journée. Il écrit : « Voltaire avait la réputation de boire 40 tasses de café chaque jour pour l’aider à rester
éveillé pour penser, penser, penser à la manière de lutter contre les tyrans et les imbéciles ».
Gravure représentant le Café Procope, avec le sous-titre “Établissement de la nouvelle philosophie,
notre berceau fut un Café” (© Musée Carnavalet/ Roger-Viollet)
Sous la révolution, il devint rapidement un foyer révolutionnaire. Une grande partie des
membres du club des Cordeliers fréquentaient le café Procope, avec Danton et Marat
comme figures principales. Robespierre et les Jacobins y ont également leurs habitudes.
Sur un des murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins :
Ce café n’est point orné comme les autres de glaces, de dorures et de bustes,
mais il est paré du souvenir de Grands Hommes qui l’ont fréquenté et dont les
ouvrages en couvriraient les murs s’ils y étaient rangés.
Le bonnet phrygien, la coiffure des affranchis durant l’Antiquité, y est exhibé pour la
première fois, et le mot d’ordre pour l’attaque du palais des Tuileries, le 10 août 1792, fut
lancé. La table que Voltaire utilisait lorsqu’il le fréquentait servit d’autel votif lors du
passage de ses cendres, en 1794, puis pour les cercueils de Louis-Michel Lepeletier de
Saint-Fargeau et de Jean-Paul Marat, en route pour le Panthéon. Après la restauration,
un de ses habitués fut Alexander von Humboldt.
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Document 12 : Autres lieux de sociabilité nouvelle au 18ème siècle, les loges maçonniques. Venue
d’Angleterre, la maçonnerie spéculative est fondée en 1717 à Londres une « Grande Loge », dont les
Constitutions demeurent la charte de la franc-maçonnerie universelle. La franc-maçonnerie est introduite
vers 1725 en France par des jacobites émigrés. Ainsi, en 1773 est fondée la branche du Grand Orient. À
l’époque des Lumières, parmi les maçons célèbres, on peut citer Mirabeau, Montesquieu, Voltaire,
Helvétius, Condorcet, Benjamin Franklin ou Mozart. Mais si des philosophes des Lumières et bien des
révolutionnaires furent franc-macons, citons qu’il y avait autant de maçons contre-révolutionnaires,
notamment parmi la noblesse, à l’exemple de Joseph de Maistre.
Les Constitutions de James Anderson, fondateur de la Grande Loge de Londres Édition originale 1723.
(Photo © J.L Charmet Bibli. des Arts décoratifs)
Tablier maçonnique de l'écrivain Joseph de Maistre (Photo © Archives Ed. Atlas)
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- Les cours et conférences sans nom d’auteurs sont d’Éric Lowen Cycle I - La montée des tensions
1 - Qu’est-ce qu’une révolution ?
2 - Introduction générale à la révolution française, la décade révolutionnaire
3 - La révolution française, enjeux philosophiques et enjeux politiques
4 - Les structures de l’ancien régime
5 - Le couple royal, personnification du régime
6 - L’évolution des mentalités, les conséquences des Lumières
7 - La guerre d’indépendance américaine et ses influences sur la révolution française
8 - L'état de la France à la veille de la révolution française
9 - Le système fiscal de l'ancien régime
10 - 1774-1788, l'impasse constitutionnelle
11 - La crise du royaume et la journée des tuiles de 1788
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Conférence sur des philosophes des Lumières
- Voltaire et l’affaire Calas
- Voltaire et la religion
- L’Encyclopédie et la philosophie des Lumières
1000-129
1000-156
1000-074
Sur le siècle des Lumières en France
- Histoire de la France: absolutisme et Lumières (1652-1783), Joël Cornette, Hachette supérieur, 2005
- Culture et politique dans la France des Lumières : 1715-1792, Monique Cottret, Colin, 2002
- La France des Lumières, Daniel Roche, Fayard, 1993
- Le siècle des Lumières, Albert Soboul, Guy Lemarchand, Michèle Fogel, PUF, 1977-1997
- Le Siècle des Lumières : 1715-1789, Catherine Salles, Larousse, 1987
- Le XVIIIème siècle, l’époque des “Lumières” : 1715-1815, R. Mousnier et E. Labroussse, Quadrige - PUF,
1985
Sur la philosophie des Lumières
- L’Idée d’étranger chez les philosophes des Lumières, Hubert Baysson, L'Harmattan, 2002
- L’épistémologie scientifique des Lumières, Abdelkader Bachta, L’Harmattan, 2001
- Les Lumières, Dominique Poulot, PUF, 2000
- Histoire de la philosophie 2 vol. 2, sous la direction de Yvon Belaval, Gallimard, Folio, 1999
- Critique et affaires de blasphème à l'époque des Lumieres, Collectif, Honoré Champion, 1998
- Morale et vertu au siècle des Lumières, Henri Plard, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1986
- L’aventure de l’Encyclopédie: un best-seller au siècle des Lumières, L. R. Darnton, Perrin, 1982
- Voltaire, L'Affaire Calas et autres affaires, édition présentée par Jacques Van den Heuvel, Gallimard, 1975.
- L’éducation du genre humain, Gotthold Ephraim Lessing (1780), Findakly, 1994
- Quelques pensées sur l’éducation, John Locke, Librairie philosophique J.Vrin, 1992
- Qu’est-ce que les Lumières, Emmanuel Kant, 1784.
Sur la dimension européenne des Lumières
- L’Europe des Lumières, Pierre-Yves Beaurepaire, PUF, 2004
- L’Idée d’Europe au Siècle des Lumières, Gilbert Py, Vuibert, 2004
- Dictionnaire européen des Lumières, Michel Delon (sous la direction de), PUF, 1997
- La civilisation de l’Europe des Lumières, Pierre Chaunu, Flammarion, 1997
- L’Europe « absolutiste ». Raison et raison d’État (1649–1775), Robert Mandrou, Fayard, 1977
Sur le développement économique et social
- L’Invention technique au siècle des Lumières, Liliane Hilaire-Pérez, Daniel Roche, Albin Michel, 2000
- La fortune du colbertisme : état et industrie dans la France des Lumières, Philippe Minard, Fayard, 1998
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Sur le développement de l’éducation
- Histoire de l'enseignement et de l'éducation (tome II), Collectif, sous la direction de François Lebrun,
Perrin, 2003
- L’Éducation des filles au temps des Lumières, Martine Sonnet, CERF, 1987
- Politique et opinion publique sous l’Ancien Régime ?, Keith Michael Baker, in Annales. Histoire, Sciences
Sociales, 1987, 42, n°1
Sur les nouvelles sociabilités
- Le monde des salons, Sociabilité et mondanité à Paris au XVIII° siècle, par Antoine Lilti, Fayard, 2005
- Sociabilité, de Catherine Larrère, Dictionnaire européen des Lumières, ss la direction de Michel Delon,
PUF, 1997
- Les cafés littéraires : Vies, morts et miracles, Gérard-Georges Lemaire, La Différence, 1997
- Salons européens, Heyden-Rynsch, Verena Von Der, Gallimard, 1993
- Les formes de sociabilité en France du milieu du XVIIIème au milieu du XIXème siècle, Étienne François,
Revue d’histoire moderne et contemporaine N°34, juillet-septembre 1987
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