CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE “Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.” Voltaire HOMO PRAEDATOR L’homme est un prédateur universel CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN Association ALDÉRAN Toulouse pour la promotion de la Philosophie MAISON DE LA PHILOSOPHIE 29 rue de la digue, 31300 Toulouse Tél : 05.61.42.14.40 Email : [email protected] Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-161 L’HOMO PRAEDATOR, L’HOMME EST UN PRÉDATEUR UNIVERSEL Conférence d’introduction à l’année philosophique 2004 sur l’esclavage conférence d’Éric Lowen donnée le 25/02/2010 à la Maison de la philosophie à Toulouse Être humain, c’est être conscient de soi, mais la conscience de soi ne suffit plus aujourd'hui, il faut aussi être conscient de son humanité et de l’Humanité. Au 18ème siècle, Montesquieu demandait «Comment peut-on être persan ?» ; au 21ème siècle, l’interrogation correspondante est “Comment peut-on être humain sans passer par la conscience de l’Humanité ?” Un nouveau défi apparaît, celui d’inclure dans la conscience de soi la conscience de l’humanité. Quels en sont les principes ? Quels intérêts ? Sur quoi se fonde-telle ? Est-elle inhérente ou acquise ? Quelles conséquences ? Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 2 HOMO PRAEDATOR L’homme est un prédateur universel PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN “Homo homini lupus” - L'homme est un loup pour l'homme. Plaute (vers - 254 - 184 av. J.-C.) Asinaria, La Comédie des ânes I QUEL REGARD L’HOMME AVAIT-IL SUR LUI-MÊME ? 1 - Les critères classiques qui définissent l’homme sont choisis pour nous valoriser 2 - Ils indiquent surtout ce qui nous distingue des animaux et que ce que nous avons en commun 3 - La conséquence d’une séparation classique de nature entre l’Homme et la Nature 4 - L’homme pensé comme “hors-nature” présente dès lors des comportements “hors-nature” 5 - Ce qui conduit à des recherches d’explications non-naturelles des problèmes humains 6 - Au final, une incompréhension de la nature humaine et de nos comportements II LA NATURALISATION DE L’HOMME 1 - La réintroduction de l’homme dans la nature grâce aux progrès des connaissances 2 - La naturalisation de l’homme 3 - L’homme, espèce naturelle, reprend une place normale dans la Nature et les autres espèces 4 - L’homme est inséré dans le fonctionnement écologique naturel des espèces et des écosystèmes 5 - L’homme est intégré dans un réseau d’interdépendances écologiques gaïennes 6 - La nécessité pour comprendre l’homme de faire appel à une analyse écosystémique 7 - Et de faire appel à une éthologie humaine III L’HOMO SAPIENS COMME PRÉDATEUR UNIVERSEL 1 - L’Homo Sapiens est un prédateur universel : l’homo praedator 2 - Qu’est-ce qu’un prédateur ? 3 - Qu’est-ce qu’un prédateur universel ? 4 - Les raisons naturelles et culturelles de notre position prédatoriale universelle 5 - Le passage d’un prédateur supérieur au stade d’un prédateur universel et planétaire 6 - La complexificaté de la prédation humaine, une prédation vraiment universelle 7 - Les défauts de notre force : l’Homo Sapiens est aussi son propre prédateur 8 - De la prédation naturelle à la prédation sociale IV LES CONSÉQUENCES DE LA RECONNAISSANCE DE NOTRE DIMENSION PRÉDATORIALE 1 - La difficulté psychologique d’accepter ce principe comme critère de notre identité humaine 2 - Être prédateur universel n’est ni bien ni mal, c’est un fait de nature amoral 3 - Nous ne pourrions être humain sans être prédateur universel 4 - Une force de survie pour l’Humanité mais force auto-destructrice pour les individus 5 - L’origine du bien et du mal dans la condition humaine 6 - L’explication de la violence humaine et des comportements prédatoriaux dans l’histoire 7 - La tentation de l’enfermement dans une sociobiologie fataliste et justificative 8 - L’homo praedator nous donne aussi les moyens de son auto-régulation 9 - Les immenses implications écologiques gaïennes de notre position dans le vivant 10 - Suprême prédateur sur notre planète, nous sommes aussi sélectionneur universel V CONCLUSION 1 - L’acceptation de notre nature prédatoriale et du défi du dépassement de ses aspects négatifs 2 - Un défi majeur de l’Humanité, le prédateur universel doit dominer le prédateur universel ! ORA ET LABORA Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 3 Document 1 : Une expression classique de l’homo praedator sur le plan collectif est la guerre, qui accompagne sous des formes diverses l’homme depuis ses lointaines origines. La guerre est à ce point présente dans l'histoire des hommes que la plupart l'acceptent comme un fait naturel qu'ils déplorent ou au contraire exaltent. Jacqueline de Romilly fait remarquer que les tragiques grecs qui ne peuvent que constater la violence qui existe et les guerres qui déchirent les cités grecques, les regrettent ou les condamnent. La tendance actuelle est de croire que les grandes religions sont, par essence, hostiles à la guerre. Mais nous savons pourtant que ce ne fut pas toujours le cas. L'Assyrie était dirigée par une théocratie militaire, son souverain recevait le pouvoir de Dieu pour régner sur les hommes et les soumettre. De ce fait, la guerre devenait une nécessité continuelle justifiée. Le dieu des Incas vivait de sacrifices humains, de la mort des prisonniers de guerre. De nos jours, les Achuars (Jivaros) considèrent la guerre comme «une vertu cardinale», source de prestige, elle renforce la solidarité, raffermit l'identité ethnique et permet le renouvellement rituel des âmes. Grâce à elle, selon eux, les Achuars sont encore plusieurs milliers, fiers de leurs traditions et farouchement attachés à leur mode de vie. La coutume qui consiste à conserver des têtes réduites au lieu de les couper et de les ficher sur des pieux où elles se dessèchent, comme le font les autres peuples, tient d'ailleurs d'une approche complexe de la mort de l'adversaire qui ainsi dépersonnalisé ne pourra facilement tourmenter son vainqueur. Claude Nières Faire la guerre Document 2 : Contemporain des guerres civiles qui déchirèrent son pays au 17ème siècle, le philosophe anglais Thomas Hobbes a eu l’occasion d’explorer cette face sombre de la condition humaine. Il en conclut que l’homme dans son état de nature était naturellement porté à la violence et à l’affrontement car l'homme étant animé par le désir d'accroissement de soi-même (endeavour) et nul ne pouvant l'emporter définitivement sur personne, la vie est une guerre perpétuelle. De ce point de départ «Homo homini lupus», l'homme est un loup pour l'homme, «Bellum omnium contraomnes», la guerre de tous contre tous), Hobbes conclut à une légitimation du despotisme, le Léviathan. Ce qui n’est certainement pas la meilleure des solutions puisqu’elle remplace une prédation individuelle par une puissance prédatrice collective encore plus grande. Néanmoins, ces réflexions sur la condition humaine naturelle reflètent bien cet aspect de l’homme prédateur universel. De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins. C'est pourquoi, si deux hommes désirent la même chose alors qu'il n'est pas possible qu'ils en jouissent tous les deux, ils deviennent ennemis : et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s'efforce de détruire ou de dominer l'autre. Et de là vient que, là où l'agresseur n'a rien de plus à craindre que la puissance individuelle d'un autre homme, on peut s'attendre avec vraisemblance, si quelqu'un plante, sème, bâtit, ou occupe un emplacement commode, à ce que d'autres arrivent tout équipés, ayant uni leurs forces, pour le déposséder et lui enlever non seulement le fruit de son travail, mais aussi la vie ou la liberté. Et l'agresseur à son tour court le même risque à l'égard d'un nouvel agresseur. Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 4 Du fait de cette défiance de l'un à l'égard de l'autre, il n'existe pour nul homme aucun moyen de se garantir qui soit aussi raisonnable que le fait de prendre les devants, autrement dit, de se rendre maître, par la violence ou par la ruse, de la personne de tous les hommes pour lesquels cela est possible, jusqu'à ce qu'il n'aperçoive plus d'autre puissance assez forte pour le mettre en danger. Il n'y a rien là de plus que n'en exige la conservation de soi-même, et en général on estime cela permis. [...] De la sorte, nous pouvons trouver dans la nature humaine trois causes principales de querelle : premièrement, la rivalité ; deuxièmement, la méfiance ; troisièmement, la fierté. La première de ces choses fait prendre l'offensive aux hommes en vue de leur profit. La seconde, en vue de leur sécurité. La troisième, en vue de leur réputation. Dans le premier cas, ils usent de violence pour se rendre maîtres de la personne d'autres hommes, de leurs femmes, de leurs enfants, de leurs biens. Dans le second cas, pour défendre ces choses. Dans le troisième cas, pour des bagatelles, par exemple pour un mot, un sourire, une opinion qui diffère de la leur, ou quelque autre signe de mésestime, que celle-ci porte directement sur eux-mêmes, ou qu'elle rejaillisse sur eux, étant adressée à leur parenté, à leurs amis, à leur nation, à leur profession, à leur nom. Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun (...) Dans un tel état, il n'y a pas de place pour une activité industrieuse, parce que le fruit n'en est pas assuré : et conséquemment il ne s'y trouve ni agriculture, ni navigation, ni usage des richesses qui peuvent être importées par mer ; pas de constructions commodes ; pas d'appareils capables de mouvoir et d'enlever les choses qui pour ce faire exigent beaucoup de force ; pas de connaissances de la face de la terre ; pas de computation du temps ; pas d'arts ; pas de lettres ; pas de société, et ce qui est le pire de tout, la crainte et le risque continuels d'une mort violente ; la vie de l'homme est alors solitaire, besogneuse, pénible, quasi animale, et brève. [...] Cette guerre de chacun contre chacun a une autre conséquence : à savoir, que rien ne peut être injuste, les notions de légitime et d'illégitime, de justice et d'injustice, n'ont pas ici leur place. Là où il n'est pas de pouvoir commun, il n'est pas de loi ; là où il n'est pas de loi, il n'est pas d'injustice. La violence et la ruse sont en temps de guerre les deux vertus cardinales. Justice et injustice ne sont en rien des facultés du corps ou de l'esprit. Si elles l'étaient, elles pourraient appartenir à un homme qui serait seul au monde, aussi bien que ses sensations et ses passions. Ce sont des qualités relatives à l'homme en société, et non à l'homme solitaire. Enfin cet état a une dernière conséquence : qu'il n'y existe pas de propriété, pas d'empire sur quoi que ce soit [no dominion], pas de distinction du mien et du tien ; cela seul dont il peut se saisir appartient à chaque homme, et seulement pour aussi longtemps qu'il peut le garder. Cela suffit comme description de la triste condition où l'homme est effectivement placé par la pure nature. Thomas Hobbes (1588-1679) Léviathan, ch. XIII, «De la condition naturelle des hommes en ce qui concerne leur félicité et leur misère», 1651, (trad. F. Tricaux, Sirey, 1971). Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 5 Document 3 : Pour expliquer la raison de la violence et du “mal” dans les hommes, certains philosophes ont pensé que c’était la conséquence de la socialisation et non de la nature humaine. Au 18ème siècle, Rousseau illustra cette position que l’on appelle le mythe du bon sauvage. C'est faute d'avoir remarqué combien ces peuples [sauvages] étoient déjà loin du premier état de nature, que plusieurs se sont hâtés de conclure que l'homme est naturellement cruel, et qu'il a besoin de police pour l'adoucir ; tandis que rien n'est si doux que lui dans son état primitif, lorsque, placé par la nature à des distances égales de la stupidité des brutes et des lumières funestes de l'homme civil, et borné également par l'instinct et par la raison à se garantir du mai qui le menace, il est retenu par la pitié naturelle de faire luimême du mal à personne, sans y être porté par rien, même après en avoir reçu. Car, selon l'axiome du sage Locke, il ne sauroit y avoir d'injure où il n'y a point de propriété. Mais il faut remarquer que la société commencée et les relations déjà établies entre les hommes exigeoient en eux des qualités différentes de celles qu'ils tenoient de leur constitution primitive ; que la moralité commençant à s'introduire dans les actions humaines, et chacun, avant les lois, étant seul juge et vengeur des offenses qu'il avoit reçues, la bonté convenable au pur état de nature n'étoit plus celle qui convenoit à la société naissante ; qu'il falloit que les punitions devinssent plus sévères à mesure que les occasions d'offenser devenoient plus fréquentes ; et que c'étoit à la terreur des vengeances de tenir lieu du frein des lois. Ainsi, quoique les hommes fussent devenus moins endurants, et que la pitié naturelle eût déjà souffert quelque altération, cette période du développement des facultés humaines, tenant un juste milieu entre l'indolence de l'état primitif et la pétulante activité de notre amour-propre, dut être l'époque la plus heureuse et la plus durable. Plus on y réfléchit, plus on trouve que cet état étoit le moins sujet aux révolutions, le meilleur à l'homme, et qu'il n'en a dû sortir que par quelque funeste hasard, qui, pour l'utilité commune, eût dû ne jamais arriver. L'exemple des sauvages qu'on a presque tous trouvés à ce point, semble confirmer que le genre humain étoit fait pour y rester toujours, que cet état est la véritable jeunesse du monde, et que tous les progrès ultérieurs ont été en apparence autant de pas vers la perfection de l'individu, et en effet vers la décrépitude de l'espèce. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 6 Document 4 : À l’inverse de Hobbes et de Rousseau, le philosophe anglais John Locke s’attacha à montrer qu’une société, fondée sur le respect de l’homme, du droit naturel et des libertés, permettait de réduire la puissance prédatrice des hommes entre eux et de fonder une société pour le bénéfice mutuel de tous (et non par dépit comme chez Hobbes). Toutes les fois que les hommes, en nombre quelconque s'unissent en une même société, si bien que chacun renonce au pouvoir exécutif qu'il tient du droit naturel et le confie au public, il y a là, et là seulement, une société politique ou civile. Cela se produit toutes les fois que des hommes qui sont dans l'état de nature, en nombre quelconque, entrent en société, pour faire d'un même peuple un corps politique unique sous un seul gouvernement suprême : ou toutes les fois qu'un individu se joint et s'incorpore à n'importe quel gouvernement établi. Par là, il autorise la société dont il s'agit, ou son corps législatif, ce qui revient au même, à faire des lois pour son compte, selon que le bien public de la société l'exige, et à requérir son assistance pour les faire exécuter, comme autant de décrets dont il serait lui-même l'auteur. Les hommes passent ainsi de l'état de nature dans celui de la société politique, quand on institue, ici-bas, un juge compétent pour statuer sur tous les litiges et pour redresser les torts dont viendrait à souffrir un membre quelconque de la République ; ce juge, c'est le législatif, ou les magistrats qu'il a nommés. Partout où il y a des hommes qui ne peuvent pas recourir à la décision d'un tel pouvoir, quel que soit leur nombre, quels que soient les liens qui les unissent, ils restent toujours dans l'état de nature. John Locke (1632-1704) Second traité du Gouvernement civil, 1690 Document 5 : Reprenant ces réflexions, Kant avait compris que l’établissement des sociétés limitait la violence entre les membres de cette société (limitation de la prédation endogène), mais ne la résolvait pas dans le cadre des relations de cette société avec les autres sociétés (prédation exogène). Pour réduire cette prédation sociale et intrahumaine, il faut désormais recourir à un droit au-dessus des nations et entre les nations ; donc à établir un contrat social pour les sociétés humaines. À quoi bon, en effet, travailler à la réalisation d'une constitution politique fondée sur le droit, unissant des hommes isolés, c'est-à-dire à l'organisation d'un corps social, si le même caractère insociable qui y a forcé les hommes est encore une fois la cause que chaque corps social dans ses relations extérieures, c'est-à-dire en tant qu'État en rapport avec d'autres États, ne connaît qu'une liberté sans frein ? Si, par conséquent, chacun ne peut attendre de l'autre que les mêmes maux qui ont accablé les individus et les ont contraints à entrer dans un état civil régi par des lois ? La nature a donc encore une fois utilisé l'incompatibilité qui existe entre les hommes et que reproduisent les grandes sociétés et les corps politiques de leur invention, comme un moyen de créer, par-delà l'inévitable antagonisme, un état de tranquillité et de sécurité. Pour cela, elle utilise les guerres (avec l'effort d'armement démesuré et jamais ralenti qu'elles entraînent, et avec la détresse que tout État, au sein même de la paix, finit toujours par souffrir intérieurement à cause d'elles), pour les pousser à faire diverses tentatives, qui dans un premier temps échouent et, quand après bien des dévastations, bien des catastrophes, ils sont parvenus au bout de leurs forces, à faire enfin ce que la raison aurait pu d'emblée leur souffler et qui leur aurait épargné une aussi triste expérience : à sortir de l'état sans loi des sauvages et à entrer dans une Société des Nations, dans laquelle chaque État, même le plus petit, puisse attendre sa sécurité et ses droits non de sa puissance personnelle, ni de l'évaluation subjective de son droit, mais seulement de cette grande Société des Nations, c'est-à-dire d'une puissance née de l'union et de la décision fondée sur les lois procédant de l'union des volontés. Emmanuel Kant (1724-1804) Idée pour une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 7 Document 6 : Notre action actuelle sur la biocénose et les ressources naturelles a atteint un seuil de nonretour, notre action prédatrice touche à toutes les ressources sans tenir compte du long terme - notre action irréfléchie met en danger les ressources pérennes de la planète. À propos du XXIème siècle, André Malraux écrivait «Il sera spirituel ou ne sera pas.» En le paraphrasant, je dirai «Le XXIème siècle sera vert, ou bien il n'y aura pas de XXIIème siècle.» Ces mots font allusion, bien sûr, à la menace que fait peser sur la vie terrestre l'ensemble de l'activité humaine : «déforestation», «désertification», «pollution de l'air et de l'eau» , «effet de serre», «destruction de la couche d'ozone», d'une part, et «épuisement des ressources naturelles : pétrole, gaz, charbon», d'autre part. On prend ainsi conscience des désastres qui s'accumulent à un rythme accéléré. Parallèlement, on assiste à un éveil rapide et vigoureux de la conscience écologique. Elle cherche à freiner et à arrêter cette détérioration planétaire par des actions ponctuelles, et aussi par des conférences internationales consacrées à la recherche de techniques de préservation de l'environnement et de développement durable. L'enjeu est énorme. Il s'agit de rien moins que de la survie de l'humanité, ainsi que d'innombrables espèces animales et végétales. Sur ce plan, le XXIème siècle sera crucial. Assurons-nous qu'il y aura encore des gens pour célébrer le début du XXIIème siècle. C'est notre responsabilité à tous. Hubert Reeves Pour qu'existe le prochain siècle Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 8 DÉCOUVREZ NOTRE AUDIOTHÈQUE PHILOSOPHIQUE pour télécharger cette conférence, celles de la bibliographie et des milliers d’autres Tous nos cycles de cours et nos conférences sont enregistrés et disponibles auprès de notre service AUDIOTHEQUE sur notre site internet et à la MAISON DE LA PHILOSOPHIE à Toulouse. Plusieurs formules sont à votre disposition pour les obtenir : 1 - PHILOTHÈQUE EN LIGNE : Toutes nos conférences sont téléchargeables à partir de notre site internet. Les enregistrements sont au format MP3 et accompagnés de documents PDF. 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Introduction à l’humanisme moderne - L’invention de l’homme - Comment l’idée de l’Homme est venue aux hommes - La nature humaine - le socle fondateur naturel de tous les êtres humains - La place de l’homme dans le cosmos - le roseau pensant face au Cosmos - L’être humain, un animal comme les autres : l’Homo Sapiens - Le sens spirituel des origines animales de l’humanité - Éloge du corps, réhabilitons le corps ! - La complexité humaine : corps-âme-esprit - La matière de l’esprit, l’origine matérielle, naturelle et contingente de l’esprit - La raison dans l’être humain - pour une anthropologie de la raison - La pensée magique, pensée primaire de l’homme - l’homme, animal irrationnel - Psychologie évolutionniste et nature humaine, par Alain Pintureau - La sociétalité de l’homme, sociétalité ne fait pas sociabilité - La culturalité de l’homme - rôle et implications de la culturalité de l’homme - La genèse des cultures - l’origine naturelle des cultures - L’individualité de l’homme - nécessité et valeur de l’individualisme - Universalité de l’humanité et unicité de l’individu - L’être humain, un être en devenir, l’homme créateur de lui-même - Homo praedator, l'homme est un prédateur universel - L’origine darwinienne du bien et du mal, l'origine évolutionniste de l’éthique - Ancienneté et nouveauté de l’humanité, entre héritage bioévolutif immémorial et novation comportementale - L’être humain, la femme et l’homme : l'égalité ontologique de la femme et de l'homme - La dignité de l’homosexualité - l’égalité anthropologique des sexualités - Réhabiliter le désir - la positivité ontologique du désir - Éloge du plaisir, la vertu du plaisir pour l'épanouissement humain - Éloge de la sexualité hédoniste - la positivité de la sexualité pour la condition humaine 1600-011 1600-163 1600-159 1600-043 1600-111 1600-057 1600-144 1600-048 1600-233 1600-221 1600-023 1600-032 1600-260 1600-261 1600-137 1600-069 1600-119 1600-136 1600-161 1600-005 1600-132 1600-077 1600-121 1600-262 1600-115 1600-047 Conférences en relation avec des notions présentées dans cette conférence - Vercors, à la recherche de la dignité humaine - L’aventure humaine - Le devenir de l’Humanité - La tentation esclavagiste, les fondements de l’esclavage - Comment l’autre devient l’ennemi ? 1000-113 1600-096 1600-097 1600-203 1600-169 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 10 Quelques livres sur le sujet - La misère du monde, Pierre Bourdieu, Points Seuil, 2007 - La guerre des sexes chez les animaux, Thierry Lodé, Odile Jacob, 2007 - Le singe en nous, Frans de Waal, Éditions Fayard, 2006 - Le paradoxe de l'hippocampe, Franck Cézilly, Éditeur Buchet-Chastel, 2006 - Évolution biologique, évolution culturelle, Luigi Luca Cavalli-Sforza, Odile Jacob, 2005 - Comprendre la nature humaine, Steven Pinker, Odile Jacob, 2005 - Introduction à l'écologie humaine, Michel Lam, Ellipses, 2001 - Misère de la sociobiologie, Patrick Tort, PUF, 1985 - L’homme dans le fleuve du vivant, Konrad Lorenz, Flammarion, 1984 - Le paradigme perdu: la nature humaine, Edgar Morin, Seuil, 1979 - La barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy, Grasset, 1977 - Essais sur le comportement animal et humain ; les leçons de l’évolution de la théorie du comportement, Konrad Lorenz, Seuil, 1970 - L'Agression, une histoire naturelle du mal, Konrad Lorenz (1966), Flammarion, 1999 - L’autorité, Maurice Marsal, PUF, 1961 - Les armes de la nuit (1946), et surtout, La puissance du jour (1951), Le silence de la mer et autres écrits, Vercors, Éditions Omnibus, 2002 - Le cas étrange du Dr. Jekyll et de M. Hyde, Robert Louis Stevenson (1886), Librio, 2000 - Supplément au voyage de Bougainville, Pensées philosophiques, Lettre sur les aveugles, Denis Diderot, Garnier Flammarion, 1972 - Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmis les hommes ; discours sur les sciences et les arts, Jean-Jacques Rousseau (1754), Flammarion 1971 - Voyages de Gulliver, Jonathan Swift (1726), Folio, Gallimard 1964 - Leviathan, Thomas Hobbes, 1651 Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-161 : “Homo praedator, l’homme est un prédateur universel” - 18/02/2004 - page 11