Numéro spécial Psychiatrie Les cahiers de la CGT

Syndicat CGT de site CHU de Montpellier Pavillon 42, hôpital La Colombière, 39, avenue Charles Flahaut 34295 Montpellier Cédex 5
Secrétariat Général: 04 67 33 96 54. A. De Villeneuve-Euromédecine: 3 5842. Lapeyronie-Bénech: 3 8129. St-Eloi-Chauliac-Crèche: 3 7378. Colombière-Balmès-Bellevue-IFE: 3 9654
Site internet: http://cgtchumontpellier.reference-syndicale.fr Facebook: CGT CHU MONTPELLIER Mail: syndicat-cgt@chu-montpellier.fr
Numéro spécial Psychiatrie
Mars 2016
Publié par le syndicat CGT du CHU de Montpellier
Les cahiers de
Les cahiers de
Les cahiers de
la CGT
la CGT
la CGT
CHU Montpellier
CHU Montpellier
CHU Montpellier
Violence en psychiatrie?
-Violence et santé mentale, p. 1
-Quel avenir pour la psychiatrie ? p. 2
Violence et santé mentale
Le 25 janvier 2016, un évène-
ment grave s’est produit au cen-
tre psychiatrique Titeca à
Schaerbeek (Belgique).
Un patient de 19 ans a semé la
panique en blessant grièvement
sept personnes dont six mem-
bres du personnel.
Cet établissement spécialisé
dans les pathologies psychiatri-
ques lourdes existe depuis plus
d’un siècle.
Même si les circonstances de cet
évènement restent encore
floues, une nouvelle fois, la vio-
lence et la maladie mentale sont
stigmatisées.
Au CHU de Montpellier
Nous ne pouvons nous empê-
cher de faire le parallèle avec les
différentes agressions que su-
bissent régulièrement les per-
sonnels du site la Colombière !!!
En 2015 sur l’ensemble du CHU,
on a noté une diminution du
nombre de FIL (fiches d’évène-
ments indésirables) mais une
augmentation sur l’item
« agression physique » !
Sur le pôle psychiatrie, 116
FIL ont été recensées en 2014
contre 120 en 2015.
Ce pôle décroche la 1ère place
en déclaration de FIL (le pôle en
seconde position compte seule-
ment 48 FIL !).
Sur ces 120 FIL:
45 sont liées à l’item
« agression physique »,
26 à l’item « agression
verbale » soit 71 FIL
concernent des agres-
sions, ce qui représente
59% des FIL sur l’en-
semble de la psychia-
trie!!
Ces chiffres sont inaccepta-
bles! Nous devons obtenir une
réelle prise en compte de ces
agressions afin que celles-ci
ne deviennent une fatalité.
Ces différentes agressions sont
déclarées à 77% par les paramé-
dicaux. Les enchainements dra-
matiques se succèdent sans que
les politiques de soins soient
modifiées (Vinatier, Cadillac…).
Doit-on attendre un drame
pour que la situation évolue ?
La CGT revendique :
- L’arrêt de toutes les restruc-
turations, fermeture de lits et
structures,
- Le retour à la situation anté-
rieure pour les lits qui ont été
fermés depuis des années,
- Les moyens humains néces-
saires, et des équipes pluri-
disciplinaires formées.
- La reconnaissance de la spé-
cificité psychiatrique : spécia-
lisation après le DE, assortie
d’une rémunération adéqua-
te. (Cette revendication sem-
ble prendre forme dans le ca-
dre des pratiques avancées…).
- Une psychiatrie humaniste.
-La prise en soin et la finance
ne sont pas compatibles.
Le syndicat CGT du CHU de
Montpellier a adressé un mail
de soutien à tous les personnels
Syndicat CGT de site CHU de Montpellier Pavillon 42, hôpital La Colombière, 39, avenue Charles Flahaut 34295 Montpellier Cédex 5
Secrétariat Général: 04 67 33 96 54. A. De Villeneuve-Euromédecine: 3 5842. Lapeyronie-Bénech: 3 8129. St-Eloi-Chauliac-Crèche: 3 7378. Colombière-Balmès-Bellevue-IFE: 3 9654
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Quel avenir pour la psychiatrie?
L’HAS (Haute Autorité de Santé), créée en 2004 qui évalue, accrédite, et est censée améliorer le systè-
me de santé veut imposer à notre spécialité, la psychiatrie, une politique de résultat immé-
diat en délaissant le patient et le soignant ce qui, in fine, influera sur le résultat à long terme.
Comment cela se caractérise-t-il?
D’abord, par l’attaque qui est faite à la psychanalyse. Il y a une accusation envers la pensée Freudien-
ne à qui est reprochée une certaine hégémonie. L’instance d’évaluation de régulation de la santé pu-
blique impose l’obligation de moyens, la diversification des pratiques et une politique du résultat im-
médiat (pas du soin bien évidemment), mais souhaite en réalité les homogénéiser avec le comporte-
mentalisme, simplifiant ainsi le « circuit de soins » en psychiatrie.
La psychanalyse ne peut plus convenir dans cet avenir forcé de la psychiatrie car selon Freud,
le symptôme est une construction du sujet, le savoir sur ce symptôme est du côté du patient et
non du thérapeute, médecin ou Professeur. Le symptôme
relève de la singularité d’un sujet. Il y a la une rupture avec le
discours académique, savant, médical. Il n’y a plus de mono-
pole du savoir.
Dans la psychiatrie que préconise l’HAS cette singularité
est de plus en plus effacée au profit d’une classification
descriptive de troubles. On abandonne toute créativité au
niveau des soins notamment ; on ne cherche plus une solu-
tion singulière et dynamique. On doit pouvoir tout faire
rentrer dans des cases ! D’ailleurs si on regarde ce qui se
fait en Europe on peut voir que les psychanalystes qui ne
sont pas rentrés dans l’ordre d’une psychothérapie adap-
tative sont marginalisés !
Enfin, les ARS (Agence régionale de Santé) qui mettent en
œuvre ces recommandations donnent déjà des premiers ré-
sultats avec la trop célèbre « mutualisation des moyens » et
ces conséquences: fermeture des lits, restructurations, réduction de personnel. Les équipes dont la
présence pouvait contenir les patients agités ont été laminées (on rebaptise alors camisole-
contention et on décide par décret qu’elle devient « thérapeutique » selon la néo langue médico-
sociale). Les ARS étouffent les budgets et les directions des hôpitaux pour être de bons élèves,
détruisent au final notre outil de travail! Ces économies à court terme auront sans aucun doute
un coût énorme pour la santé publique en psychiatrie sur le long terme.
Et Lacan de conclure lors d’une conférence de presse en 1997 : « vous verrez qu’on guérira
l’humanité de la psychanalyse, tout se remettra à tourner rond, c’est-à-dire en réalité à être
noyé sous les mêmes choses les plus dégueulasses parmi celles que nous avons connues depuis
des siècles et qui naturellement se rétabliront. »
SOURCES : Sandrine Deloche pédopsychiatre PH, Yann Dienner CH 27.01.2016
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