Histoire des faits économiques 11/12/02
M. Maitre
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Introduction
L’histoire économique est l’histoire des faits interprétés. L’histoire de l’économie est l’histoire de la science
économique.
L’analyse économique se fait depuis Adam Smith et la parution de son ouvrage «!la richesse des nations!» (1776)
ou encore depuis Richard Cantillon qui publie «!un essai sur le commerce!» (1755).
Les premiers écrits économiques datent des Egyptiens (Hammourabi).
Platon (428 348 avant J.C.) «!la république!». La citée inspirée des dieux est donc idéale. Il s’agit
d’une société hiérarchique. Sa particularité est que la propriété privée est interdite, ce qui est un concept
communiste. Platon décrit les aspects négatifs de l’enrichissement.
Aristote (384 322), il est l’élève de Platon et appose à ce dernier le naturalisme. La monnaie sert à
compter la valeur des classes, la possibilité d’échanges est assurée grâce à la monnaie.
St Tomas d’Aqua (1225 1274) est un Scolastique ( casuiste). Selon lui, la théologie doit répondre à
des questions économiques. Son ouvrage «!somme théologique!» essaie de trouver des lois qui
s’appliquent aux problèmes selon les idées de l’église (ex!: taux d’intérêt interdit car il s’agit d’un prix
du temps qui appartient à Dieu).
18e siècle on voit le départ de l’analyse économique car le discours économique devient autonome des
autres discours, donc de la connaissance. Avant cette date, l’économie était subordonnée à la
philosophie ou à la religion.
Machiavel (1513) publie «!le prince!» qui est un manuel d’éducation politique pour les régents. Le
discours politique comprend l’économie. Avec l’unification des royaumes apparaissent des ministères
de finances, l’argent sera plus important que le guerrier. La classe d’intellectuels rémunérés par la
régulation des comptes apparaît. L’économie va se développer car il y aura des personnes qui
travailleront dessus.
Après Smith, l’on constate deux grandes périodes. Le courant majeur est l’école classique avec Smith,
J.-B. Say, D. Ricardo, et T. Malthus. Avant Smith, il existait des systèmes dits préclassiques. En 1867
Marx publie «!le capital!». Ile st le dernier classique et marque la fin de la pensée classique (capitaliste).
Marx a étudié l’économie classique anglaise. Son ouvrage est une critique interne du système classique.
D’autre part, il démontre qu’il y aura un effondrement du capitalisme.
La révolution marginalise vers 1870 marque la seconde période de l’analyse économique avec le
courant néo-classique. Il existe plusieurs écoles néo-classiques. Les néo-classiques reprendront les idées
des classiques (ex!: pas d’intervention nécessaire de la part de l’Etat). Ils s’intéressent au court et au
long terme et ils intègrent le calcul différentiel (calcul marginal)(ex!: calcul de dérivées).
En 1936, Keynes critique le système néo-classique. Il a fait ses études à Cambridge, chez Marshall.
Keynes est le fondateur de la macroéconomie. Sa critique est basée sur le chômage (crise de ’29).
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Les systèmes préclassiques
I. Les mercantilismes
Le système mercantile est l’ensemble des politiques économiques conduites par les pays européens au 16e et 17e
siècle. Il n’existe ni livres ni auteurs. Smith est péjoratif vis-à-vis du système mercantile.
Les caractéristiques générales des mercantilismes
Les politiques mercantilistes sont des politiques qui visent à augmenter les richesses des pays. A cette époque
l’on découvre l’Eldorado, et l’on croit que la richesse est équivalente à la masse de métaux précieux. Ces deux
facteurs créent le chrysohedonisme!: les Etats pensent que l’accumulation d’or augmente la richesse de la nation
qui est faux. Le deuxième objectif, après avoir accumulé l’or, est de l’empêcher de sortir à nouveau du pays.
L’on ne peut s’enrichir qu’au dépendant des autres, c’est-à-dire appauvrir les autres pays. La vente et
l’exportation font rentrer de l’or, les importations seraient une sortie d’or, elles sont donc abolies.
A. Le mercantilisme bullioniste (caractéristique du 16e siècle)
C’est la politique de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal. Le but était d’empêcher la sortie d’or. Ce qui est
impossible, cela ne fait pas de sens et est contradictoire.
Une des possibilités de profiter de l’or c’est de faire du commerce international. Ils vont à la fois essayer de faire
du commerce et de favoriser les exportations mais en même temps de défavoriser les importations. Les espagnols
tenteront d’interdire les importations afin de garder l’or, ceci s’avère être un échec.
Les espagnols essaient deux mesures!:
La politique de la balance des contrats qui autorise l’importation si en retour l y a une exportation de la même
valeur
On accorde plus de valeur aux pièces étrangères qu’aux pièces espagnoles de même poids (ce qui accroît le
pouvoir d’achat des étrangers)
En 1566, le roi français demande à ces conseillers. «!expliquez-moi pourquoi les prix augmentent!!!» - le
conseiller Malestroit lui répond «!le prix n’augmente pas, mais la valeur de la monnaie qui à (diminuée) été
manipulée!».
Charles IX
1 Ecu = 50 livres
Prix du velours 10 livres
Philippe VI
1 Ecu = 20 livres
Prix du velours 4 livres
1568 Jean Bodin!: si Malestroit aurait raison, les prix auraient augmenté de la même façon, ors, le prix des
céréales c’est multiplié par 3 est celui du vin par 19!! Il conclut qu’il y a 5 facteurs responsables de la hausse des
prix!:
la manipulation de la valeur dans biens
les monopoles
la disette (famine)
le train de vie du roi (ses dépenses)
l’afflux d’or et de métaux précieux
Bodin avait l’intuition de l’équation quantitative de la monnaie de Fisher qui date de 1912. Fisher dit que
l’équation des échanges est une présentation de la théorie quantitative qui explique qu’il existe une identité entre
deux matières de comptabiliser les échanges. Dans une économie, il est indifférent d’évaluer la valeur monétaire
de ce qui à été acheté ou vendu vu ou de comptabiliser le nombre de fois que chaque unité monétaire à été
utilisée.
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Méthode 1!: 3 ventes, PV=10 ¤ VT=3*10=30 ¤
Méthode 2!: 3 pièces, utilisées 1 fois=V M=30 (masse monétaire) VT=1*30=30¤
Conclusion!: M*V = P*T
Toute augmentation de la quantité de monnaie entraîne une augmentation proportionnelle du niveau des prix.
Une augmentation anarchique de la masse monétaire crée donc de l’inflation, ce qui n’est pas bien.
Bodin n’a pas dit d’arrêter l’accumulation d’or et de métaux précieux. Il reste mercantilise!!
Selon Cantillon, les producteurs seront touchés avant les consommateurs (vision de la théorie quantitative)
Producteur : D r < 0 D I > 0 DD > 0 D P < 0
D M
Consommateur : D demande > 0 DP > 0
La quantité de monnaie détermine le prix de la monnaie, c'est-à-dire le taux d’intérêt. À long terme, les prix
augmenteront mais à court terme la monnaie peut stimuler la production via le taux d’intérêt et l’investissement.
B. Le mercantilisme français (ou productiviste)
Au 17e siècle, le mercantilisme qui donne une place moins importante que le bullionisme à la notion
d’accumulation d’or et de métaux précieux. Mais on considère qu’il est plus opportun de produire pour obtenir
de la richesse que de faire du commerce ou d’établir de nouvelles colonies. Idée de production!: conception
différente de la richesse (ce n’est pas l’or et l’argent qui constitue la richesse des nations mais la production des
éléments nécessaires à la vie. Antoine de Montchrestien (1575 – 1621)!: une nation ne devrait être dépendant des
autres pour obtenir ses subsistances). Il ne faut pas importer même si c’est moins cher chez les autres!!
Il faut savoir quoi produire, à ce sujet, deux thèses différentes!:
Agriculture recommandée par Serres et Sully
Industrie recommandée par Colbert
Le mercantilisme français est encore appelé Colbertisme, il développe donc la production industrielle par la
création de manufactures royales. Invention du principe de l’économie publique ou mixte. Economie où coexiste
des entreprises privées et publiques.
Le mercantilisme est très interventionniste!: l’Etat intervient et dirige (ex!: création d’une police des grains!; la
circulation de céréales était interdite, il fallait avoir une autorisation spéciale, de plus, les prix et salaires dans ce
domaine étaient fixés par l’Etat).
But!: augmenter la production agricole par des prix et salaires fixés par l’Etat.
Invention du nom de la doctrine du libéralisme économique (laissez faire). Turgot, que faire pour stimuler la
production agricole!? «!Sir, laissez faire, laissez-passer!», c'est-à-dire la libre circulation des grains dans le
royaume.
C. Le mercantilisme commercialiste (ANG, NL – 18e siècle)
Paradoxe!: les politiques mercantilistes sont protectionnistes (pas d’enrichissement sans appauvrissement des
autres). Les Anglais pensent que le meilleur outil pour accumuler des richesses c’est le commerce.
Thomas Mun (1541 1621)!: balance commerciale, relation entre importations et exportations aboutit à un
solde.
David Hume (1716 1776)!: l’importance pour enrichir la nation est un solde commercial positif (importations
plus importantes que les exportations). Puisque le commerce est une politique mercantiliste, il faut encourager le
commerce. Moyens!: dans leurs colonies seuls les navires anglais peuvent faire du commerce. Nouveau!: les
exportations existent mais sont limitées. La nation anglaise est favorisée par le commerce international (ex!:
pavions maritime).
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D. Le mercantilisme fiduciaire (français – de 1716 à 1720)
Un seul auteur qui n’est pas auteur. Le financier John Law de Lauriston (anglais). Il parcourre l’Europe très
intéressé par le calcul, fasciné par le système hollandais de gestion monétaire (système de crédit fondé sur le
principe de l’invention du billet de banque par John Palmstruck. Système de convertibilité partielle du billet qui
permet de dégager une certaine réserve de crédit. Dans un système ou toute la monnaie est métallique, le crédit
est limité à la capacité d’épargne. L’on ne peut prêter que ce qui à été épargné).
Le système de Law!: 1716. Il crée une banque privée à ses propres risques et périls. On le laisse faire. Créé en
1717 la «!compagnie d’occident!» a pour vocation d’exploiter les richesses du missisipi. Le capital est formé
d’actions remboursables en billets d’Etat. Il a le droit d’émettre des billets d’Etat. En 1717 le trésor public
français est ruiné. Une brouille diplomatique avec l’Espagne crée des tendances de guerre.
En 1718 sa banque devient «!banque royale!» suite à la participation de l’Etat. Le trésor public se voit renfloué.
La France devient l’un des pays les plus riches du monde. La France crée une flotte marchande suite à John Law
et l’on voit la création de nouvelles villes (ex!: New Orleans). C’est aussi la seule période connue ou on a
proposé de supprimer les impôts. La compagnie d’occident rachetée par l’Etat français change de nom, en
compagnie des Indes. D’ailleurs John Law a émis des actions sans savoir s’il peut les rembourser.
Le capital est accumulé car la vente d’actions des compagnies de Indes. La valeur des actions grimpe vu la
demande. Le capital initial était formé de 4000 livres.
En 1719 John Law émet des actions pour une valeur de 175 millions de livres. En 1720, la valeur d’une action
est de 20000 livres.
En 1720, le conseiller du roi Argenson trouve la limite du système appelé «!l’antisystème!» créé avec 4
banquiers de Paris (il consiste à demander le remboursement d’actions en grand nombre avec un peu de
publicité)
John Law demande alors au roi de baisser le cours légal de l’or. Ceux qui demandent le remboursement perdront
de l’argent. Argenson sera ruiné afin d’augmenter le capital de la compagnie des Indes.
En novembre 1720 s’annonce la fin définitive du système en jetant un discrédit durable sur l’activité bancaire et
boursière.
La pratique bancaire en France est très marquée par cet événement, car la première banque qui fait faillite en
France est la banque d’Etat.
II. La physiocratie
C’est une école de pensée avec un chef de file, François Quesnay (1697 1779). D’autres participant à ce
courant sont Mercier, Mirabeau et Turgot. «!Le fableau économique!» apparaît en 1758, son idée principale est
celle de la représentation de la nature.
Pour le Physiocrate, la nature a un pouvoir particulier. Leur analyse est fondée sur une erreur, la théorie du
produit net selon laquelle seule la nature permet de créer des richesses. Mais cette idée est fructueuse car elle
conduit les physiocrates à inventer qu’une perspective analytique qui sera dominante au 20e siècle.
C’est parce qu’ils pense que seul al Terre crée des richesses que leur préoccupation va tourner plutôt vers la
distribution , la répartition et la consommation de richesses. Ce faisant, ils utilisent un circuit économique qu,
malgré ses défauts, est l’ancêtre de la macroéconomie moderne.
A. La théorie du produit net
Selon cette théorie, seule la terre laisse un produit net parce qu’elle permet de multiplier les inputs. On distingue
entre input et output. L’activité agri culturelle laisse un produit sur les inputs. Ce que les physiocrates ont oublié
dans leur raisonnement c’est que toute activité économique qui donne lieu à un échange marchand ajoute de la
valeur. Ils avaient confondu la création nette et création de valeur, ceci marque le début de la confusion sur la
théorie de la valeur.
En effet Quesnay est médecin, une image va lui imposer bientôt, l’image de la circulation sanguine. Comment la
richesse traverse-t-elle l’économie pour irriguer toutes les parties. Il propose l’économie en terme de circuit.
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Le produit net
À l’origine, il y a une création de richesse et son payement permet de dégager une valeur de production net de 5
milliards. Cette classe va devoir rembourser ses avances de la classe productive qui sont de 2 milliards. Il leur
reste 3 milliards de blé. Il va être vendu au propriétaires fonciers qui eux vont acheter 1 milliard de blé à la classe
productive et pour 1 milliard à la classe stérile. La classe productive va payer les revenus pour 2 milliards. Il
reste donc 0 milliards à la classe productive et la classe des propriétaires fonciers détient 2 milliards.
Avances de la clase productive
Revenu des
Avances de la classe stérile
1 milliards
1 milliards
1 milliards
1 milliards
Dans ce tableau économique, la richesse circule e elles à été entièrement consommée ce qui laisse l’économie au
terme de la période de son état initial.
Loi de King!: l’élasticité de l’offre par rapport aux coûts. C’est un schéma statique, il décrit une économie sur
une période dans laquelle le temps n’intervient par. C’est un schéma qui décrit une économie stationnaire, c'est-
à-dire qu’à l’issue du circuit, aucune richesse n’est créée. Le PIB n’augmente pas (économie stationnaire qui ne
peut pas permettre de croissance)(statique dynamique).
Taux de croissance!:
PIB2002 -PIB2001
PIB2002 =0%
stationnaire!!
Il ne peut pas y avoir de croissance chez les physiocrates. Bien qu’ils pensent que la terre laisse un produit net.
Le circuit ne permet pas d’envisages une accumulation de la production.
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