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Le Grand Prix FAS de l’actionnariat salarié
récompense six entreprises
Le Grand Prix FAS de l’actionnariat salarié, créé en 2004, a mis à l’honneur
les entreprises françaises développant les pratiques les plus créatrices
et novatrices dans le domaine de l’actionnariat salarié en France et à
l’international
Cette année, cette cérémonie a été précédée par trois tables rondes sur les thématiques
suivantes : « Européanisation et solutions de relance pour l’actionnariat salarié »,
« Actionnariat salarié et Loi Macron » et « Actionnariat salarié comme facteur de cohésion
sociale ». Ces interventions ont montré la nécessité de mettre en place une réforme
ambitieuse pour développer l’actionnariat individuel en France, et plus particulièrement
l’actionnariat salarié, en se dégageant de cadres de réflexion dépassés.
Pour cette 11e édition organisée en partenariat avec Alixio et Amundi, avec la participation
de Philippe Lépinay, président de la FAS, d’Yves Perrier, Président de l’Association
française de gestion (AFG) et de Raymond Soubie, président d’Alixio, 200 participants se
sont réunis et ont salué les 6 entreprises lauréates, de la PME à la grande entreprise cotée.
Les prix, déterminés par un jury d’experts indépendants, ont donc été décernés à :
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GRAND PRIX FAS 2015 : ENGIE
Prix de la gouvernance : ESSILOR
Prix de la communication : NGE
Prix de l’évolution de l’actionnariat salarié : SUEZ
Prix des ETI PME : SOLUCOM
Prix Coup de Cœur du Jury : THERMADOR
Pour 2015, le jury était composé de : Jean-Jacques Ballan, président, Ceneco, Bruno
Beauvois, délégué général, SFAF, Yves Boullet, directeur associé, Ecole de la Bourse,
Jérôme Dedeyan, associé fondateur, ERES, Hubert Clerbois, associé, EPS Partenaires,
Danielle Deruy, directeur général, AEF, Jean-Marc Fournié, responsable épargne entreprise, AFG, Stéphane Huillet, Rémunération Variable, Gérard Kesztenbaum, Fidal, Anne
Lemercier, partner, Clifford Chance, Claire Mialaret, dirigeante, Calleas Conseil, Raymond Pétroni, associé, Mazars, Gilles Pouzin, journaliste, Deontofi.com.
« La France est le premier pays d’Europe avec le plus fort taux d’actionnariat salarié dans
les entreprises. Alors qu’on constate une érosion continue de l’actionnariat individuel,
l’actionnariat salarié n’aura jamais été aussi dynamique. Pour les entreprises, il est
source de performance économique, de cohésion sociale et de bonne gouvernance.
Chaque année, le Grand Prix FAS est l’occasion de confronter des approches différentes
et de favoriser l’échange des savoirs et des expériences entre les moyennes et les
grandes entreprises. Au fil des ans, nous constatons l’émergence de lauréats issus des
ETI-PME, un signe très encourageant pour le renouveau économique de la France, dont
l’actionnariat salarié est un des facteurs clés. »
Philippe Lépinay, Président de la FAS
Compte rendu >>
Et le gagnant est...
Décerné à Engie, le grand prix de l’actionnariat salarié salue sa politique volontariste
d’actionnariat salarié. Depuis 2007, le Groupe a réalisé 3 opérations d’augmentation
de capital réservée aux salariés (en 2007, 2010, 2014). Fin 2014, les salariés détenaient
3,2 % du capital, dont 2,62 % détenus au travers de Fonds Communs de Placement
d’Entreprise (FCPE). La régularité des opérations, l’ampleur de la couverture pays et
du réseau de correspondant, la modernité des moyens de pédagogie sont autant de
raisons de ce succès.
Dans la catégorie gouvernance, la distinction d’Essilor récompense la politique active
mise en œuvre par le groupe pour promouvoir un actionnariat salarié fort et placer les
employés actionnaires au cœur de sa stratégie. Le modèle de gouvernance unique du
verrier français a donc été distingué par le jury. Au total, 17 000 collaborateurs (salariés,
retraités et anciens employés) s’associent à la vie de l’entreprise, avec 3 représentants
des actionnaires salariés siégeant au conseil d’administration. « L’actionnariat salarié est
au cœur de la culture d’entreprise d’Essilor depuis sa fondation. En favorisant l’engagement
des collaborateurs, l’actionnariat salarié et le mode de gouvernance associé ont permis
au groupe de délivrer des performances de la plus grande qualité. Le déploiement mondial
de cet actionnariat traduit notre volonté de sceller durablement les intérêts des salariés
à ceux de l’entreprise avec pour ambition commune la réussite d’Essilor », fait savoir
Hubert Sagnières, PDG d’Essilor International. A l’heure actuelle, l’actionnariat interne
détient plus de 8% du capital. Il est en partie regroupé au sein de l’Association Valoptec,
fondée en 1972, lors de la création d’Essilor.
Récompensé dans la catégorie communication, le groupe français multi-métiers de
travaux publics NGE a ouvert récemment son capital à ses 7 000 collaborateurs. Le succès
de cette 1re opération, qui a atteint plus de 2 fois l’objectif initialement fixé, s’est appuyé
sur un véritable « road show » activant 2 500 relais de terrain (!) et sur des vidéos pédagogiques qui ont impressionné le jury. Elle s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de
long terme de cette société « managériale », nous sommes certains que le groupe
NGE refera parler de lui au sujet de son actionnariat dans la durée !
Le prix de l’évolution de l’actionnariat salarié décerné à Suez Environnement vient saluer
sa politique de développement de l’actionnariat salarié. Après avoir lancé son 1er plan
d’actionnariat salarié mondial en 2011, le Groupe a proposé en 2014 à plus de 76 000
de ses salariés (soit 96% de son effectif total) une 2e offre de souscription d’actions.
Dans le cadre de cette dernière opération, ce sont près de 22 % des salariés du Groupe
qui ont souscrit plus de 8,9 millions d’actions. Aujourd’hui, et après une progression
régulière et spectaculaire, le capital détenu par les salariés s’élève à 3,46%.
Le prix des ETI-PME a été décerné au cabinet de conseil Solucom (plus de 1 600 collaborateurs) et récompense les différents plans collectifs d’attribution d’actions gratuites
et les opérations réalisées dans le PEE qui associent durablement le capital humain,
facteur-clé de succès d’une entreprise de services, à la performance de l’entreprise.
Thermador a reçu le prix du jury pour les actions entreprises de longue date par le Groupe
pour développer l’actionnariat salarié. Les salariés détiennent 4,5 % du capital de
Thermador Groupe, pour moitié via le FCPE (Plan d’Epargne Entreprise), et pour moitié en
direct. 95 % des salariés du groupe sont actionnaires, directement ou indirectement.
Et cerise sur le gâteau, cette entreprise cotée à saisi l’effet d’aubaine du PEA-PMEpour assembler une offre qui a rencontré un vif succès auprès de ses collaborateurs.
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L’actionnariat salarié : un concept « gagnant
gagnant » à promouvoir davantage
Les intervenants réunis autour des trois tables-rondes thématiques ont
insisté sur l’impérieuse nécessité d’encourager un dispositif parfois
malmené par les pouvoirs publics.
L’actionnariat salarié concerne aujourd’hui en France plus de 3,5 millions de personnes.
Créée par la loi de 1967, la participation des salariés au capital de leur entreprise permet
de réunir les actionnaires et les salariés dans un but commun. Outre l’enveloppe fiscale
qui en fait un placement attractif à côté de l’assurance-vie et du PEA, l’actionnariat
salarié offre des avantages conséquents à ceux qui peuvent en bénéficier : il permet en
effet aux salariés de se constituer un capital, souvent sur une longue période, tout en
augmentant l’indépendance des groupes cotés qui ont mis en place de tels plans.
Une véritable arme au bénéfice de l’entreprise en cas d’OPA hostile par exemple.
Si la fiscalité de l’actionnariat salarié reste attractive, elle n’en a pas moins été malmenée
au cours des dernières années. « La loi Macron permet des avancées mais notre objectif
est d’aller plus loin en ramenant le forfait social (contribution sociale à la charge de
l’employeur) à 8%, soit le taux en vigueur pendant 6 ans pour les PME qui versent pour
la première fois de l’intéressement, ou de la participation sans y être tenues », estime
Yves Perrier, Président de l’Association française de gestion financière (AFG) et Directeur
général d’Amundi.
Table-ronde n°1 : Européanisation et solutions de relance
pour l’actionnariat salarié
Le constat est plutôt encourageant mais il reste beaucoup à faire pour relancer l’actionnariat salarié en Europe. « L’actionnariat salarié est un choix politique. Les difficultés
à imposer des règles communes au niveau européen montrent que les blocages
existent, aussi bien dans un pays comme l’Allemagne qu’au sein des institutions
européennes », estime Marc Mathieu, secrétaire général de l’Efes (Fédération européenne
de l’actionnariat salarié).
Certains pays sont plus en avance que d’autres. Ainsi, la dynamique viendrait maintenant
plutôt du Royaume-Uni qui a multiplié les incitations fiscales alors que la France dans
le même temps augmentait le forfait social en 2012.
Pourtant, l’actionnariat salarié, y compris dans les PME, s’avère globalement attractif.
« L’outil existe mais il reste toujours un problème de communication. Savez-vous que
l’indice boursier des Small&Midcaps est plus performant sur longue période que le Cac
40 ? L’actionnariat salarié ne doit pas être réservé uniquement aux salariés des grandes
entreprises », estime Christel Bapt, Président de Cedrus Partners
Table-ronde n°2 : Actionnariat salarié et loi Macron
Si l’actionnariat salarié n’est pas encore généralisé en France, la loi Macron adoptée à
l’été 2015 permet un certain nombre d’avancées.
Parmi elles, la contribution sociale à la charge des employeurs sur les actions gratuites
est ramenée de 30 à 20% de la valeur des actions et payable seulement à leur date
d’acquisition. La période d’acquisition et de conservation des actions est réduite de
quatre à deux ans. Lors de la cession, la plus-value bénéficie désormais d’un abattement
lié à la durée de détention des actions gratuites attribuées dans le cadre d’un plan autorisé par une assemblée générale postérieure au 7 août 2015 (publication au Journal
Officiel de la loi Macron).
« La loi va dans le bon sens mais il faudrait aller plus loin pour favoriser l’épargne longue à
risque et l’actionnariat stable. Nous proposons que les gains réalisés soient complètement
exonérés en contrepartie d’un engagement de conservation de huit ans et, qu’à l’inverse,
l’intéressement et la participation versés dans des fonds monétaires à rendement nul,
niche fiscale pour certains, cessent de bénéficier d’une exonération de l’impôt sur le
revenu. Cela a été refusé jusqu’à présent mais ce serait une incitation forte à l’investissement en actions et un facteur important de relance de la croissance », estime Philippe
Bernheim, secrétaire général de la FAS.
Michel Bon, président de Fondact, estime que la loi Macron corrige en partie les erreurs
fiscales de la période 2012-2013. « Tout ce qui permet d’encourager l’actionnariat salarié va dans le bon sens. Les entreprises qui adoptent un plan d’actionnariat salarié ont
une productivité supérieure de 6 à 8 points à celles qui n’en disposent pas », assure-t-il.
Le chemin législatif à accomplir reste toutefois important. « La France a accumulé beaucoup de retard dans l’actionnariat salarié des entreprises non cotées. Parmi les mesures
à prendre, il faudrait baisser davantage le forfait social, faciliter l’actionnariat salarié pour
les TPE, exonérer d’ISF les plans d’actionnariat salarié pour les salariés éligibles et liés à un
contrat en cours », avance Jérôme Dedeyan, associé chez Eres (Epargne retraite et salariale).
Table-ronde n°3 : Actionnariat salarié comme facteur de cohésion sociale
Le lien entre la performance économique et le bien-être social constitue un enjeu stratégique. « L’un ne peut aller sans l’autre. Or, l’actionnariat salarié comme outil « gagnantgagnant » à disposition de l’employeur et du salarié doit s’inscrire au cœur de la stratégie
patrimoniale et peut faciliter la transmission d’entreprises alors que 700 000 d’entre elles
vont changer de propriétaire au cours des dix prochaines années », estime Carole Couvert,
Présidente de la CFE-CGC.
Dans un monde d’antagonismes, où la confiance entre employeurs et salariés reste si
fragile, l’actionnariat salarié est un outil de cohésion sociale et permet de faire converger
les intérêts et de regarder dans la même direction. « A condition d’admettre que les
accidents de parcours existent et font partie de la vie normale d’une entreprise. Une
action ne monte pas jusqu’au ciel mais le rétablissement de la confiance pourrait passer
par la mise en place de dispositifs afin de sécuriser, dans la durée, les placements du
salarié. Nous devons avancer avec les partenaires sociaux sur ce sujet », conclut Marc
Veyron, Président du groupe de travail Epargne salariale du Medef. « C’est un outil qui
doit être utile pour tout le monde. Entre 2000 et 2011, 90% des emplois ont été créés
en dehors du salariat. Il faut donc généraliser les dispositifs qui créent du lien entre le
capital et le travail, quelle que soit la forme de ce dernier. En 2012-2013, l’actionnariat
salarié a été délaissé, sanctionné fiscalement. Il faut au contraire se remobiliser autour
de cette grande cause », lance Raymond Soubie, président d’Alixio, qui invite la FAS à
prendre la tête de cette mobilisation et les partenaires sociaux à sortir des chemins
intellectuels de négociation dans lesquels on est enfermé depuis trop longtemps.
Sources : Fas, Edubourse
A propos de la Fas - La Fas rassemble les associations d’actionnaires salariés et anciens salariés qui se sont constituées
au sein des entreprises française, depuis la PME non cotée jusqu’aux grands groupes internationaux cotées. Elle représente
3,7 millions d’actionnaires salariés en France. Organisé en partenariat avec Alixio, le Salon Actionnaria et Amundi, le
Grand Prix de la FAS récompense chaque année les sociétés françaises qui participent activement au développement de
l’actionnariat salarié.
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