Julien DANIEL Delphine MEGLIA Xiaowei REN Gregory PORRAL Avec l’aide de l’Agence Locale de l’Energie (ALE) et de l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise (AURG) PREPARATION D’UNE CAMPAGNE ISOLATION 2007 UE DEVELOPPEMENT DURABLE ET CONSTRUCTION Enseignant tuteur : Gilles Debizet Responsable de projet à l’ALE : Gael Derive MASTER 2 Maîtrise d’Ouvrage et Management du patrimoine bâti Année 2007 SOMMAIRE REMERCIEMENTS........................................................................................................... 3 PREAMBULE ..................................................................................................................... 4 INTRODUCTION ............................................................................................................... 5 I) CONTEXTE GENERAL DE L’EXPOSITION......................................................... 6 1. 2. 3. 4. Le secteur du bâtiment, un fort consommateur d’énergie .......................................... 6 La mobilisation politique. .......................................................................................... 7 La thermographie, un levier de sensibilisation. ....................................................... 10 Cadre général de l’exposition. ................................................................................. 13 II) UNE REPRESENTATIVITE DU BATI DE L’AGGLOMERATION GRENOBLOISE POUR UNE TELLE DEMARCHE. ................................................ 14 1. Réglementations thermique et sanitaire en France : ............................................... 14 2. Le bâti Grenoblois .................................................................................................... 19 3. Des périodes dégagées en adéquation avec l’évolution des normes et la réalité du bâti grenoblois.................................................................................................................. 23 4. Deux périodes emblématiques : 1949-1967 et 1968-1974. ...................................... 27 III) REFLEXION SUR LES SOLUTIONS D’ISOLATION AU REGARD DES PERIODES. ........................................................................................................................ 28 1. 2. Approche technique pour deux périodes. ................................................................. 28 Les aides financières : un relais pour les particuliers. ............................................ 28 IV) LA CAMPAGNE ISOLATION : PRESCRIPTIONS. ....................................... 47 1. 2. Les entrées possibles. ............................................................................................... 47 Avantages et inconvénients des scénarii. ................................................................. 50 CONCLUSION : ......................................................................................................... 52 LISTE DES ABREVIATIONS : .................................................................................... 54 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 55 TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................... 57 ANNEXES :................................................................................................................... 58 2 Remerciements Nous tenons particulièrement à remercier Gaël Derive de l’Agence Locale de l’Energie (ALE) pour son implication et son aide pendant toute la durée de ce projet. Nous remercions également Martine Echevin, la tutrice de ce projet. Merci à Gilles Debizet, notre enseignant tuteur, pour nous avoir aidé à organiser nos idées et à mener notre réflexion. Merci à M. Solecki pour nous avoir permis d’assister à la prise de photos thermographiques. Nous souhaitons également remercier Carole Marc du Pact de l’Isère pour ses précisions concernant les travaux effectués dans les copropriétés privées de l’agglomération. Merci à Murielle Pezet-Kuhn de l’AURG pour son travail et son aide sur la typologie. Enfin, merci à Charlotte Abele et Claude Pompéo du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) pour leurs avis techniques sur les solutions que nous pouvions proposer lors de l’exposition. 3 Préambule Ce projet tutoré répond à un besoin de l’ALE (Agence Locale de l’Energie) de l’agglomération grenobloise qui souhaite organiser une campagne de sensibilisation de la population à l’isolation thermique des logements. Cette campagne prendra la forme d’une exposition itinérante. Notre étude s’est attachée au contenu de cette exposition, mais aussi à sa forme dans une moindre mesure. La réalisation et l’achèvement du premier volet de cette campagne. Il appartiendra donc à l’ALE de traiter les autres volets. Nous avons consacré un minimum de deux journées par semaine à ce projet comme le prévoyait le planning initial. Cependant, l’étape de repérage des bâtiments et de prise de photos nous a demandé plus de temps que ne le prévoyait le planning. En effet, les indications données par l’AURG (Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise) sur la situation géographique de certains bâtiments étaient parfois trop évasives pour pouvoir les localiser. Certaines possibilités ont donc été abandonnées par manque de précisions sur l’emplacement du logement. De plus, le nombre important de photos à faire nous a pris beaucoup de temps, même si nous nous étions répartis le travail par secteurs géographiques. Gaël Derive était responsable de notre projet au sein de l’ALE. Nous avons eu de nombreux échanges par mail et nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises pendant la durée du projet. Ceci nous a permis de recadrer notre travail quand cela était nécessaire et de trouver des solutions aux difficultés que nous rencontrions. 4 Introduction L’isolation thermique des bâtiments est essentielle pour assurer le confort du logement en été comme en hiver. Elle permet de réaliser des économies d’énergies et donc d’alléger la facture des occupants, mais aussi de réduire l’empreinte environnementale du parc immobilier. La réglementation thermique actuelle intègre ce besoin de réduction des consommations énergétiques aux bâtiments construits. Cependant, certains bâtiments montrent de réelles déperditions d’énergie. Qu’il s’agisse de logements individuels ou de logements collectifs, une isolation performante peut être réalisée sur des bâtiments anciens. Selon les besoins, elle peut être plus ou moins importante (réhabilitation lourde ou légère) et d’un coût plus ou moins élevé. Partant de l’analyse du cadre bâti local et en y intégrant l’évolution des normes de construction, notre étude s’attachera à dégager un ensemble de bâtiments représentatifs du patrimoine de l’agglomération grenobloise. Sur les bases de cette analyse, une approche thermographique complétée par une étude des solutions d’amélioration énergétique constituera le cœur de l’exposition grand public. Les bâtiments individuels et collectifs sont différenciés car les solutions techniques et le processus de prise de décisions pour des travaux ne sont pas les mêmes. Objet Mise en place d’une campagne grand public sur le thème de l’isolation des bâtiments sur l’agglomération grenobloise, incluant une exposition itinérante utilisant des photographies infrarouges accompagnées d’une communication sur l’isolation performante. 5 I) Contexte général de l’exposition 1. Le secteur du bâtiment, un fort consommateur d’énergie • Au niveau national : En France, 78% des émissions de gaz à effet de serre sont liées aux consommations d’énergie. Le secteur du bâtiment, derrière ceux des transports (26,5%) et de l’activité industrielle (19,9%), est l’un des principaux émetteur de gaz à effet de serre (19%). Les dépenses liées au bâtiment concernent surtout le chauffage, la climatisation et la production d’eau chaude sanitaire. Elles sont intimement liées à nos actions au quotidien. Depuis 1990, tous les secteurs ont agi pour réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Deux secteurs ont augmenté leurs émissions : le secteur des transports et celui du bâtiment, qui a augmenté ses émissions de 17%. Il faut également souligner que ce secteur est le premier pour ce qui est de la consommation énergétique avec 42% de l’énergie consommée. Le chauffage représente 70% de la consommation énergétique d’un logement. Au total, on devrait constater une augmentation de 28 % des consommations d'énergie et de 7 % des émissions de CO2 dans ce secteur. Sans action particulière, 60 à 75 % des logements ne seraient pas au niveau de la RT 2000 en 2050. Dans le secteur résidentiel, les logements passeront de 24,5 à 29,5 millions (+ 20 %) et l'énergie augmentera de 48,3 à 57,9 Mtep (+ 20 %). • Au niveau local : L’agglomération grenobloise au recensement de 1999, comptait environ 400 000 habitants et 160 000 résidences principales. La moitié des ménages sont propriétaires de leur logement. L’autre moitié est locataire d’un propriétaire privé, d’un organisme de logement social ou est logée gratuitement. Les émissions de CO2 de l’agglomération grenobloise ne connaissent pas la même répartition qu’au niveau national. Derrière l’industrie (41% des émissions de CO2) le bâtiment (30%) et les transports (30%) sont les principales sources d’émissions pour ce qui concerne l’agglomération. La préservation de l’environnement constitue l’un des axes forts du Plan Local d’Urbanisme (PLU). Diverses actions pour réduire ce nombre ont été lancées (troisième ligne de tramway par exemple). L’agglomération grenobloise connaît des dépenses énergétiques similaires à la moyenne nationale (41 %) pour ce qui concerne le secteur du bâtiment. Ce n’est pas le cas des secteurs de l’industrie (42%) et des transports (17%). 6 2. La mobilisation politique. a) au niveau national : • Le Plan Climat 2004 : Le plan climat a pour but de stabiliser les émissions de GES au niveau de 1990 selon l’objectif fixé par le protocole de Kyoto. Il s’attache également à sensibiliser la population à cette problématique. En 2000, le programme national de lutte contre le changement climatique est adopté par la France pour parvenir à une réduction des GES (gaz à effet de serre) de l’ordre d’un facteur 4 d’ici 2008-2012 en se basant sur le niveau de 1990. • Loi d’orientation sur l’énergie : La loi d’orientation sur l’énergie vise à mettre en place des Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Ces derniers ont pour but d’accroître l’investissement des acteurs économiques dans le domaine des économies d’énergie. Ceci constitue un complément aux mesures réglementaires visant à améliorer les consommations d’énergie. De fait, les fournisseurs d’électricité, de gaz et de fioul domestique sont obligés de financer directement des économies d’énergie ou d’acquérir des certificats d’économies d’énergie. Ils « sont par ailleurs délivrés à toute personne morale concourant à la réalisation d'économie d'énergie »1. Ce dispositif s’inspire d’une démarche similaire au Royaume-Uni. Il sera mis en place de façon progressive. Dans un premier temps, il ne s’adressera donc qu’à certains opérateurs identifiés et peu nombreux. • Diagnostics énergétiques du bâtiment : Le diagnostic d’un bâtiment consiste a établir un bilan complet de sa situation énergétique. Il se matérialise par l’affichage d’étiquettes sur les logements destinés à la vente ou à la location à des particuliers. b) au niveau local : • Plan Climat Local agglomération grenobloise (PCL) : Une des relais du Plan Climat National 2004, se trouve dans les plans climat territoriaux qui ont été mis en place afin de mener des actions concrètes rapidement. Un PCL de l’agglomération grenobloise a été mis en place. Il se fixe des objectifs pour 2010 en se référant au niveau de 1999 qui a été évalué dans le bilan énergétique d’agglomération. Ces objectifs sont les suivants : - Stabiliser les émissions de gaz à effet de serre pour contribuer à la lutte contre le changement climatique, - Stabiliser les consommations énergétiques (d’électricité et de ressources fossiles) pour économiser les ressources énergétiques non renouvelables (pétrole, gaz, uranium). - Augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation électrique totale de l’agglomération pour atteindre 21 % : En développant la production d’énergie renouvelable produite sur le territoire (elle représente aujourd’hui moins de 8 % des consommations) ; 1 Voir site http://www.assemblee-nationale.fr/12/projets/pl1586.asp 7 En encourageant l’achat « d’électricité verte » dans les prochains contrats d’approvisionnement énergétique. Il y a une cinquantaine de signataires de ce PCL. Sur vingt-six communes de l’agglomération, vingt-cinq l’ont signé. Une grande partie des signataires sont des acteurs du secteur du bâtiment. Il s’agit de l’AURG, du CAUE (Conseil architecture urbanisme et environnement) de l’Isère, de la CLCV (Association consommation logement et cadre de vie), du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), de la Maison de l’Architecture et de Grenoble Habitat. • Campagne européenne Display : La campagne européenne Display a pour but d’inciter les municipalités européennes à afficher publiquement les performances énergétiques en eau et en émissions de gaz à effet de serre de leurs bâtiments municipaux. Cet affichage prend la forme d’un poster qui ressemble à l’étiquette énergie qui est utilisée dans le domaine de l’électroménager, mais qui est ici adaptée aux bâtiments municipaux. Actuellement, une vingtaine de communes de l’agglomération grenobloise participent à cette campagne européenne. Environ 150 bâtiments ont été enregistrés pour participer à ce programme en 2006. Au cours de l’année 2007, cet affichage devrait être effectif. Les communes de Fontaine et d’Echirolles, par exemple, doivent afficher un certain nombre de bâtiments courant 2007. • Opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments (OPATB) : Dans le cadre du Programme national de lutte contre le changement climatique (2000), puis d’un Programme national d’amélioration de l’efficacité énergétique (2000), ainsi que du Plan national habitat construction et développement durable (2002), des mesures ont été prises pour lutter contre les émissions de gaz à effets de serre. Le but est de travailler à une réduction des consommations d’énergie dans les bâtiments, la maîtrise de la demande d’électricité et la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables. Pour les bâtiments existants, des mesures incitatives au niveau local ont été prises avec la mise en place des OPATB (2002). Les OPATB font l’objet d’une sélection basée sur la capacité des collectivités candidates à remplir les objectifs d’économies d’énergie et d’émissions de CO2. Ils sont évalués annuellement au vu de la démarche mise en place et des résultats obtenus au plan local. A Grenoble, l’OPATB des « Grands boulevards » est entré dans sa phase opérationnelle en 2005. A cette occasion, il a été prévu une opération de communication destinée aux ménages résidant dans ce périmètre. Il est également à noter l’OPATB d’Echirolles. • Le programme Concerto-Sesac. Le programme Concerto-Sésac est un programme européen. La Ville de Grenoble est la coordinatrice locale de ce projet qui fédère de nombreux acteurs sur le territoire. L’objectif de ce projet est de diviser par quatre les consommations énergétiques nettes d’ici 2050. Ce projet rassemble six acteurs locaux contractuels : - La Ville de Grenoble - La Métro (Grenoble Alpes Métropole) - La SEM SAGES (Société d’économie mixte d’aménagement urbain) - L’OPAC 38 (office public d’aménagement et de construction) - GEG (Gaz Electricité de Grenoble) - EDF (Electricité de France) 8 L’ALE compte parmi les partenaires de ce programme avec la Ville d’Echirolles et la Compagnie de chauffage. Neuf projets pilotes sont en cours sur l’agglomération dont la caserne de Bonne, les Grands Boulevards et le quartier de la Viscose à Echirolles. 9 3. La thermographie, un levier de sensibilisation. a) Principes et opportunités : • Définition et utilité : Selon l’AFNOR : « Technique permettant d'obtenir, au moyen d'un appareillage approprié, l'image thermique d'une scène thermique observée dans un domaine spectral de l'infrarouge ». La thermographie est une technique de cartographie des températures de surfaces de plus en plus utilisée pour le diagnostic thermique des bâtiments. Réalisée à l’aide d’une caméra thermique elle permet de détecter et de localiser très précisément les anomalies thermiques, et donc de cibler les actions d'amélioration prioritaires. Bien qu’elle ne suffise pas à mener un diagnostic complet du bâtiment en terme de déperditions énergétiques, elle constitue l’un des outils complémentaires nécessaire à celui-ci : - le DPE (Diagnostic de performance énergétique) calcule la consommation conventionnelle (dans sa version 3CL-DPE) ; - les compteurs mesurent globalement la consommation effective ; - la thermographie détecte les irrégularités qui sont l'une des causes de la surconsommation, de la dégradation du bâti et de l'inconfort. • Les atouts : La thermographie infrarouge présente de nombreux avantages, on peut souligner le fait qu’elle permet de révéler instantanément des phénomènes thermiques invisibles à l’œil nu tout en proposant une analyse non destructrice, et à distance, des bâtiments. La thermographie a de nombreuses applications, dans le domaine du bâtiment elle est utilisée pour détecter les irrégularités thermiques telles que : - Les défauts d’isolation (absence ou détérioration de l’isolation), - Les ponts thermiques, - Les défauts d’étanchéité à l’air, à l’eau. Figure 1 : Défaut d’isolation Figure 2 : Les ponts thermiques Figure 3 : L’étanchéité à l’air 10 • Les Limites : Pour être pertinente et évocatrice, la thermographie de bâtiments doit être réalisée dans des conditions adéquates qui maximisent les écarts thermiques. En effet, c’est en hiver et en été, lorsque les écarts de température entre l’intérieur et l’extérieur des bâtiments sont les plus importants que la thermographie est la plus révélatrice. Elle est donc moins intéressante en mi-saison pour cette même raison. Bien qu’elle soit efficace pour les façades et les toitures, la thermographie par caméra thermique ne révèle pas les pertes par le sol, ni par la ventilation qui représentent environ 30% dans une maison non isolée. Selon les appareils de mesures et les conditions de prise de vue, la précision est limitée quant à l’estimation de la température effective de la surface. En revanche, les caméras actuelles permettent de visualiser avec précision (exemple 0.1°C à 30°C) les variations de températures entre différents points de la scène photographiée. Le recours à une caméra thermique est donc plus ou moins pertinent selon les résultats recherchés. Etant donné que la thermographie consiste à capter un certain type de rayonnement, tout phénomène ou objet qui perturbe sa réception constitue un masque. Il en existe deux types principaux : - Masque par la végétation qui empêche d’observer les déperditions et qui peut induire en erreur selon la saison. - Masque par les intempéries car l’humidité en surface de la paroi thermographiée homogénéise et abaisse la température de surface tout en cachant les irrégularités. • Intérêt de la thermographie pour une exposition grand public : Dans le cadre d’une exposition ouverte au grand public, il est primordial de mettre en œuvre des outils de communication et de sensibilisation appropriés. La thermographie est intéressante, dans le sens où elle présente la réalité connue sous un autre angle puisqu’elle permet de voir ce qui est invisible à l’œil nu. L’intérêt principal est que la compréhension des phénomènes thermiques est accessible à tous par le biais des différentes zones colorées en fonction de la température. En effet, bien qu’elle permette une analyse pointue du bâtiment, la « lecture » des clichés est relativement simple et permet de quantifier visuellement, de manière très ludique des phénomènes relevant des sciences qui sont souvent présentés de façon plus complexe. La thermographie apparaît donc comme un outil approprié de communication pour une manifestation telle que la campagne isolation qui vise à sensibiliser les citoyens, quels qu’ils soient, à la maîtrise de l’énergie. Il est important de préciser que le recours à la thermographie n’est pas un cas isolé et de nombreuses villes ont déjà expérimenté cette technique dans le cadre d’une campagne de sensibilisation similaire. 11 b) Retour d’expérience (Dunkerque, Gap, Marseille) : L’agglomération de Dunkerque en 2004 ainsi que les villes de Marseille et Gap en 2006 et plus récemment Reims et Douai (2007) ont réalisé une thermographie à grande échelle de l’ensemble de bâtiments présents sur les secteurs urbains. Dans tous les cas cités ci-dessus, la méthode retenue est celle de la thermographie aérienne qui consiste à survoler la ville à environ 450 m au dessus du sol afin de réaliser les mesures grâce à des appareils embarqués. Cette méthode présente l’avantage de cartographier thermiquement l’ensemble des bâtiments présents dans un périmètre défini. Ainsi, chaque propriétaire peut retrouver son habitation et connaître le niveau isolation de la toiture de son logement. Ce type de thermographie a un impact potentiellement important sur la population locale étant donné que chaque personne peut se reconnaître à travers un bâtiment particulier. Dans le même esprit que les sites Internet tels que « Géo portail » ce type de présentation connaît un réel engouement auprès des particuliers qui viennent souvent les consulter par curiosité. En contrepartie, il est important de préciser que ce type de thermographie est très incomplet puisqu’il se limite aux toitures des bâtiments. Dans certains cas, cela peut induire en erreur les propriétaires, qui en voyant que leur toiture est correctement isolée, en déduisent que le reste du bâtiment l’est aussi. Un autre problème spécifique se pose pour les bâtiments collectifs. En effet, contrairement aux maisons individuelles la déperdition énergétique par le toit n’est pas de l’ordre de 30% mais elle est beaucoup plus faible (de l’ordre de 10% source PACT), la représentativité des déperditions en toiture sur un bâtiment collectif est donc très limitée. Cette thermographie aérienne pose un certain nombre de problèmes quant à la précision des résultats et nécessite un ensemble de conditions spécifiques pour que les prises de vues puissent avoir lieu. La mise à disposition des résultats sous forme de cartes accessibles sur Internet a eu un impact important sur les populations locales et les demandes de conseils pour entreprendre des travaux d’amélioration ont augmenté en conséquence. 12 4. Cadre général de l’exposition. La campagne se traduira en une exposition itinérante qui s’arrêtera dans différentes communes de l’agglomération grenobloise, à raison de deux à trois semaines par commune. Elle durera environ six mois. Parallèlement, de mini-expositions pourraient être envisagées où deux ou trois panneaux seront laissés de manière permanente dans des lieux clés pendant les six mois de l’exposition : des distributeurs, des copropriétés, des entreprises. Différents partenaires pourraient se rallier au projet. Ceux-ci pourraient être les signataires du PCL. On peut citer à titre d’exemple le magasin Leroy Merlin Saint-Egrève, le CAUE, le CSTB, la Caisse d’Epargne des Alpes, les fournisseurs d’énergie, etc. La campagne isolation 2007 ne s’appuiera pas sur une thermographie aérienne et globale mais sur des thermographies ponctuelles de façades de bâtiments représentatifs à l’échelle de l’agglomération grenobloise. La raison à cela est le coût élevé d’une telle campagne. On peut estimer le coût d’une thermographie aérienne à 0.94 euros TTC par habitant. La Compagnie de chauffage de Grenoble a réalisé une campagne de thermographie aérienne pour identifier les fuites de son réseau de chaleur. Cependant, il n’est pas encore sûr que l’ALE puisse réutiliser ces photos. De plus, les températures assez élevées pour la saison font que les photos ne sont pas toutes exploitables. Au mieux, il pourra être utilisé certains clichés précis qui auront été demandés à la compagnie de chauffage de Grenoble. Ceci permettrait de visualiser les déperditions thermiques des bâtiments en toiture. Ce serait un complément aux clichés pris en façade. De fait, la démarche adoptée à Grenoble se différencie d’autres démarches adoptées en France sur le thème de l’isolation. Ainsi, elle se démarque de ce qui a pu être fait à Dunkerque, Marseille, Reims ou Gap. Le seul fait de ne pas pouvoir faire de thermographie par voie aérienne élimine une démarche similaire au exemples cités cidessus. A Dunkerque ou à Reims par exemple, l’information a plus été axée sous la forme d’une diffusion des thermographies relayée par un conseil personnalisé. A Grenoble ceci constituera à coup sûr l’une des étapes finales. Un des relais indispensable de l’exposition. 13 II) Une représentativité du bâti de l’agglomération grenobloise pour une telle démarche. Cette partie a pour ambition de retracer l’évolution de la réglementation thermique et sanitaire de façon à mettre en lumière les grands tendances qui impactent de façon croissante, au fil du temps, la réflexion constructive des bâtisseurs. 1. Réglementations thermique et sanitaire en France : a) Evolution et exigences de la réglementation thermique. Ces quinze dernières années une nouvelle figure est apparue dans la conception du logement : le thermicien. Avec lui une discipline s’est affirmée, la thermique. En 1974 avec la première crise pétrolière, relayée ensuite par la crise économique des années 1980. Cette période marque la fin des logements passoires et des chauffages déficients, il faut désormais assurer la performance thermique des habitations. Dans ce cadre, les pouvoirs publics prennent donc l’initiative d’élaborer des documents réglementaires de plus en plus rigoureux et de financer des programmes d’aide à l’innovation et aux opérations expérimentales. Engagé depuis 1974 et poursuivis depuis sans relâche, ces programmes techniques et leurs insertions dans le champ social conjuguent deux objectifs : o Un objectif d’économie d’énergie : réduire les quantités moyennes d’énergie consommées. Il s’exprime par l’élaboration de systèmes de plus en plus complexes qui recherchent une unification de la conception et du fonctionnement thermique de l’habitat. La nouveauté est que la thermique ne doit plus se limiter à l’installation d’appareils de chauffage, mais prendre en compte la totalité du bâti et ses échanges avec l’extérieur. o Un objectif de maîtrise de l’énergie : réduire la dispersion des consommations entre les groupes sociaux et les types d’habitats. Pour ce faire, on introduit des automatismes et des connexions informatisées afin de relier directement les utilisations de l’énergie à leur mode de gestion. Transformées et réinterprétées par les professionnels du bâtiment, ces innovations prennent des formes concrètes très diversifiées. Depuis plus de 30 ans en France, l’isolation thermique des bâtiments est soumise à une réglementation. - 1974 : Naissance en France de la réglementation thermique des bâtiments suite à la première crise pétrolière mondiale. Elle ne concerne alors que le résidentiel (maison individuelle et logements collectifs) et son unique objectif est de diminuer la dépendance énergétique de la France en réduisant les consommations. Thermiquement, la seule exigence concerne le niveau global de déperdition des logements (coefficient G) qui dépend de la zone climatique et du type d’énergie de chauffage. - 1976 : Intégration dans cette réglementation des bâtiments non résidentiels qui doivent désormais respecter une exigence relative au niveau d’isolation de l’enveloppe (coefficient G1). - 1982 : Renforcement du niveau d’isolation de l’enveloppe et possibilité de prise en compte des moyens de chauffage (coefficient B) pour le secteur résidentiel. - 1988 : Nouveau renforcement de la réglementation pour les secteurs résidentiels et tertiaires. Insertion de nouveaux coefficients dans le résidentiel : Le coefficient G devient GV pour représenter les déperditions thermiques Le coefficient B devient BV pour représenter les besoins de chauffage Le coefficient c pour représenter les consommations et prendre en compte la performance des équipements (appareil de chauffage, ventilation…) 14 • RT 2000 : quelques rappels. En 2000, l’indépendance énergétique de la France étant mieux assurée, de nouveaux enjeux furent à l’origine du renforcement de la réglementation thermique : Respecter l’engagement français des accords de Rio (1992) et de Kyoto (1997) dans la lutte contre l’effet de serre et le changement climatique. En France, le bâtiment représente ¼ de la production des gaz à effet de serre. Optimiser le confort de l’espace habitable en améliorant le confort d’hiver et le confort d’été. Simplifier les textes réglementaires et créer une structure ainsi que des règles communes aux secteurs résidentiels comme tertiaires. Passer d’une approche purement française à une approche européenne en définissant les méthodes de calcul et les caractéristiques des produits dans des normes européennes. A ce titre, les performances de parois de bâtiments sont désormais caractérisées dans toute l’Europe par leur coefficient U. Face à ces enjeux, la RT 2000 visait à réduire les coûts d’énergie de 20% dans le résidentiel par rapport à la réglementation de 1988. Pour tout bâtiment neuf, résidentiel ou non, la RT 2000 a défini trois exigences : La consommation énergétique conventionnelle totale (coefficient C) exprimée en kWh d’énergie primaire doit être inférieur ou égal à celle du même bâtiment ayant des caractéristiques thermiques de référence : C<Créf Pour les bâtiments non climatisés, la température conventionnelle de l’ouvrage (coefficient exprimée en °C, sur les 3heures les plus chaudes de l’année) doit être inférieur ou égal à celle du même bâtiment ayant des caractéristiques thermiques de référence : Tic<Ticréf. Les caractéristiques des produits (isolants…) et des systèmes(chauffage, ventilation…) doivent présenter des performances minimales appelées « garde fou ». Par ailleurs, afin d’éviter les niveaux de performances disparates dans le secteur résidentiel, la RT 2000 a introduit une limitation des compensations entre l’isolation et les systèmes. Afin d’être applicable sur l’ensemble du territoire, la France a été découpée en 3 zones climatiques d’hiver (H1, H2, H3) et 4 d’été( Ea, Eb, Ec, Ed). Le respect des exigences de la RT 2000 passait par : Le calcul pour l’ensemble du bâtiment (C, Tic…) à l’aide des logiciels utilisant tous un cœur de calcul identique développé par le CSTB. L’utilisation de solutions techniques fournies par l’administration ou de solutions techniques spécifiques par produit ou systèmes mises au point par les industriels et agréées par les pouvoirs publics. • RT 2005 : la poursuite des engagements. Dans le prolongement de la RT 2000, la RT 2005 présente plusieurs nouveautés majeures : Les consommations énergétiques, formulées en consommation d’énergie primaire (Cep), ne sont plus exprimées en kWh/an, mais le sont désormais en kWh/m².an. Une consommation énergétique maximale (Cepmax) est introduite dans le secteur résidentiel uniquement pour les consommations de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. Elle est définie par type d’énergie et zone climatique. Les énergies renouvelables sont intégrées et valorisées en plus des autres énergies. La conception bioclimatique est favorisée et valorisée. L’obligation pour le maître d’ouvrage de fournir une fiche de synthèse d’étude thermique à la fin des travaux. Les consommations d’énergie liées à la climatisation sont intégrées dans le calcul afin de maîtriser le recours à celle-ci. L’étanchéité à l’air peut être valorisée à condition de respecter une procédure spécifique. 15 Similaire à la RT 2000 dans sa structure, la RT 2005 impose toujours des garde-fous et des références aux systèmes et produits ainsi que des valeurs de référence pour les déperditions thermiques du bâtiment Ubatref et sa consommation énergétique Cepréf. Par rapport à la RT 2000, le renforcement des exigences sur l’isolation de l’enveloppe (renforcement moyen de 10% sur les parois courantes de murs et renforcement de 20% environ sur les ponts thermiques) a été fixé pour tenir compte de toutes les techniques constructives ayant un impact positif sur la maîtrise de l’énergie en confort d’été ou d’hiver. En effet, la réglementation n’a pas pour but d’écarter une technique constructive, mais plutôt d’en valoriser ses meilleures performances et de soutenir ses améliorations. La RT 2005 fixe désormais une compensation entre enveloppe et systèmes : A 25% en logement collectif Ubatmax=Ubatbase*1.25 A 20% en maison individuelle Ubatmax=Ubatbase*1.20 b) Spécificités de la réglementation sanitaire : • Les actions des départemental : pouvoirs publics aux niveaux national et La réglementation sanitaire dans les logements en France concerne deux codes : celui de la santé publique et celui de la construction et de l’habitation. Devant la prise de conscience progressive de l’incidence de la qualité de l’air, de l’eau ou des sols sur la santé, les pouvoirs publics ont développé une politique de prévention des risques sanitaires dont le bâtiment constitue l’un des enjeux fort. Cette politique a pour objectif de garantir l’utilisation de matériaux sains pour la construction (matériaux et produits utilisés) et un air de bonne qualité pour ses occupants. De 1999 à 2003, un programme quinquennal appelé « Bâtiment et santé » avait pour objectifs de « prévenir les risques sanitaires identifiés, organiser une veille scientifique et sanitaire sur les questions de santé liées au bâtiment et de mieux connaître les relations entre santé et environnement »2. Le 21 juin 2004, le Plan national santé et environnement (PNSE) a pris le relais du plan Bâtiment et santé. Il couvre la période 2004-2008 et son champ d’investigation a été élargi à l’ensemble des milieux de vie (travail, habitat, loisirs). Le code de la santé publique a été modifié par la loi du 9 août 2004 qui a aménagé le cadre réglementaire de cette action. Il existe dans chaque département des territoires français, un Règlement sanitaire départemental (RSD). Ce document est obligatoire et il a été définit par le Code de la santé publique (articles 1 et 2). Il est établi à partir d’un règlement type pour l’ensemble des communes. Il concerne principalement trois points : - Les eaux destinées à la consommation humaine. - Les dispositions applicables aux locaux autres que ceux à usage d’habitation et assimilés. - Les locaux d’habitation et assimilés. 2 http://www.logement.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/batiment_sante-bis180706.pdf consulté le 14/03/07 16 Pour ce dernier point, le RSD s’attache aux usages et aux conditions d’occupations des locaux, leur entretien, leur utilisation, la présence d’animaux et le bruit. Il concerne également les conditions d’assainissement des locaux d’habitation et particulièrement la protection contre le reflux des eaux d’égout. Il stipule que la ventilation des logements dans les bâtiments existants doit assurer un renouvellement d’air sans créer de courant d’air gênant. Les orifices de ventilation ne doivent pas être obturés et l’air vicié doit être évacué à l’extérieur sans causer de désagréments pour le voisinage. • Les pollutions présentes à l’intérieur des logements : l’intérêt de la ventilation. L’humidité est un composant de l’air qui a des effets sur la sensation de confort, sur l’état du bâti et sur la santé de façon indirecte. Elle doit être suffisamment forte (30%) pour éviter le dessèchement des muqueuses nasales et des lèvres. Elle doit parallèlement être suffisamment faible pour limiter le développement des acariens. Selon l’article R111-9 du code de la construction et de l’habitation, les logements construits après 1982 « doivent bénéficier d'un renouvellement de l'air et d'une évacuation des émanations tels que les taux de pollution de l'air intérieur du local ne constituent aucun danger pour la santé et que puissent être évitées les condensations ». Une étude sur la qualité de l’air dans les logements a été réalisée par l’observatoire de la qualité de l’air intérieur. Elle révèle que dans les espaces clos tels que les logements ou les bâtiments résidentiels, de nombreux polluants sont présents : - Des substances chimiques toxiques atteignent à l’intérieur de logements des concentrations supérieures à celles présentes en milieu extérieur. - Les polluants peuvent provenir de l’extérieur (le radon) - Ils peuvent provenir de l’intérieur (les appareils à combustion, matériaux de construction, équipements et mobilier) - Ils peuvent provenir d’activités dans le logement (l’utilisation de produits ménagers, le bricolage, le jardinage, le défaut d’entretien acariens, moisissures…) Actuellement, la pollution intérieure des locaux tend à augmenter. La méconnaissance des méthodes d’isolations peut aggraver ces effets par l’obstruction du système de ventilation par exemple. Une telle action empêche l’humidité de s’évacuer. Ceci augmente les risques sanitaires et nuit à l’isolation thermique du logement. . 17 Figure 4 : Les différentes sources de la mauvaise qualité de l’air intérieur dans un logement Source : APPA (Association pour la prévention de la pollution atmosphérique) Au vu de ces réglementations dont les exigences ont évolué avec le temps, nous allons maintenant dégager des critères de représentativité du bâti grenoblois. 18 2. Le bâti Grenoblois Il est fondamental que notre échantillon de constructions « sélectionnées » pour la campagne de thermographie soit constitué de façon à correspondre au mieux au parc de logement dont il est extrait. Pour ce faire, les différentes exploitations des données sur l’époque et la géographie de l’agglomération grenobloise doivent nous permettre d’alimenter notre jugement sur le choix, et la localisation des différents habitats à photographier durant la campagne. a) Epoque. 60000 50000 40000 Maison individuelle 30000 Logement dans immeuble collectif 20000 10000 0 Avant 1915 De De 1990 et De De De 1915 à 1949 à 1968 à 1975 à 1982 à après 1948 1967 1974 1981 1989 Figure 5 : Graphique des répartitions de la construction des logements de l’agglomération grenobloise selon les époques Source AURG b) Géographie. Figure 6 : Carte de l’agglomération grenobloise. 19 Ce tableau résume la répartition des habitants en fonction des communes qui composent l’agglomération. Les villes sont classés dans des catégories de population, pour dégager les principales «tailles» des localités de la région grenobloise. Bresson Claix Corenc Domène Echirolles Eybens Fontaine Fontanil Gieres Grenoble La Tronche Le Pont de Claix Meylan Muriannette Noyarey Poisat Saint Egreve SMH SM le Vinoux Sassenage Seyssinet Seyssins Veurey 738 7610 3949 6444 33169 9546 23586 2474 6165 156203 6672 11771 19044 619 2215 2116 15961 35927 5233 9964 13207 6937 1346 nombre d'habitants 1000<n 1001<n<5000 5001<n<10000 10001<n<20000 20001<n<30000 30001<n<40000 40001<n 20 Bresson Veurey Seyssins 100 Seyssinet 90 80 70 60 Sassenage SM le Vinoux Claix Corenc Domene 50 40 Echirolles 30 20 10 Eybens Immeuble 0 SMH Fontaine Saint Egreve Maison Fontanil Poisat Gieres Noyarey Grenoble Muriannette Meylan La Tronche Le Pont de Claix Figure 7 : Graphique des répartitions des logements individuels et collectifs selon les communes de l’agglomération grenobloise. Source AURG c) Morphologie. Un travail sur la morphologie des bâtiments doit permettre de dégager de grandes tendances constructives proches de la réalité du bâti de l’agglomération à travers les époques. Il s’agit donc ici de mettre en exergue un traitement, des formes et des dispositions du bâti grenoblois révélateur des grandes tendances constructives du 20ème siècle et impactant donc le comportement thermique des bâtiments. Le traitement des volumes Figure 8 : traitement des volumes 21 Le coefficient de forme, ou compacité, mesure le rapport de la surface de l’enveloppe déperditive au volume habitable. Il permet de qualifier les volumes construits en indiquant leur degré d’exposition aux conditions climatiques ambiantes. La compacité est donc un critère d’évaluation thermique intéressant mais qui dépend de la forme, de la taille et du contact des bâtiments. Le rapport entre le bâtiment et les balcons, les ouvertures, les occultations. Quelques exemples « révélateurs » qui soulignent deux éléments fondamentaux pour notre démarche « sélective »: - Démontrer l’impact de la variable « isolation du balcon/ loggia » à travers la différence de traitement sur un même bâtiment. - Observer l’impact thermique de l’implantation d’éléments sur le nu de façade. ( les ponts thermiques.) Figure 9 : Photos balcons et ouvertures Le traitement des façades Quelques exemples « révélateurs » qui traduisent l’enjeu de cette thématique pour notre démarche « sélective » au travers du mode constructif employé, du choix des matériaux mais aussi de la présence d’isolation des façades dans le cadre de réhabilitation ou de constructions neuves. Figure 10 : Photos traitement des façades Les types de toitures Toiture terrasse ou à pans. L’implantation En mettre en rapport avec le traitement des volumes.(notion de contact et dispersion). d) Condition de prise de vue. Elément fondamental dans le cadre de notre réflexion, la condition de prise de vue d’un bâtiment est tributaire du fonctionnement même de l’appareil qui nous permet de réaliser les thermographies. Le recul et la présence de végétation sont fondamentaux pour l’obtention de photos exploitables. 22 3. Des périodes dégagées en adéquation avec l’évolution des normes et la réalité du bâti grenoblois. Afin de pouvoir réaliser la thermographie d’un certain nombre de bâtiments dans le cadre de cette campagne, l’agence d’urbanisme de la région grenobloise a été chargée de proposer une typologie de bâtiments. Ce travail va donc constituer notre hypothèse d’entrée que l’on va s’attacher à affiner, pour passer d’un découpage intuitif à une typologie qui soit la plus en cohérence possible avec cette démarche thermographique. DEMARCHE INTUITIVE Typologie de l’AURG Avant 1870 De 1870 à 1914 De 1915 à 1948 De 1949 à 1967 De 1968 à 1974 De 1975 à 1989 De 1990 à 2000 Après 2000 Histoire Représentativité Morphologie Condition de prise de vue Réglementation thermique et sanitaire DEMARCHE OPERATIONNELLE Typologie pour la campagne de thermographie Avant 1915 De 1916 à 1948 De 1949 à 1967 De 1968 à 1974 De 1975 à 1989 Après 1990 Figure 11 : Schéma des typologies retenues 23 Figure 12 : extrait du tableau des typologies élaboré par l’AURG Ci-dessus un extrait du document fourni par l’AURG. Ce document délimite 8 périodes chronologiques qui caractérisent la bâti grenoblois. Pour chaque période, un certain nombre de logements individuels et collectifs sont mentionnés. Ce document nous a servi de base pour élaborer notre propre tableau (ci-dessous), résultant d’un travail de photographie des bâtiments mentionnés et d’une réflexion sur la représentativité de chacun de ces bâtiments au vue des critères développés précédemment. Les huit périodes proposées au départ par l’AURG ont été réduites à six ou chaque bâtiment, par période, est jugé selon «l’intérêt thermique » qu’il peut apporter pour l’exposition. Identification Forme globale globale(taille, (taille,type typed’habitat) d’habitat) Balcon (loggia, clos, gardes corps, travail sur le vitrage…) Commune Disposition(echelle Disposition (échelled’implantation d’implantationde del’habitat) l’habitat) Particularités (remarque général pour notre démarche) Intérêt « thermique » de la photographie FAIBLE MOYEN Illustration(photographie) Illustration (photographie) Recul pour la photo photo(condition (conditionde deprise prisede devue) vue) ☺ FORT Figure 13 : Tableau de réflexion sur la représentativité des bâtiments sélectionnés. 24 Figure 14 : Récapitulatif du découpage chronologique de la typologie du bâti pour la campagne thermographique. • Avant 1915 Les constructions concernées se situent essentiellement à Grenoble. Elles disposaient d’un mode de chauffage rustique souvent adapté aux lourds murs massifs non isolés. Ces derniers stockaient la chaleur et la restituaient progressivement. La société industrielle a presque partout mis fin a ce mode de vie. Il reste des interrogations sur le type de matériaux utilisés à cette époque. A la fin de cette période, se développe un bâti haussmannien qui pose la problématique des ponts thermiques suite au travail d’esthétisme sur les façades. • De 1916 à 1948 Le bâti bien qu’ayant peu évolué reste très limité en terme de moyens de chauffage et de confort du logement. Il s’est constitué à la suite de la première guerre mondiale par une généralisation des techniques de construction industrialisées fondées sur la préfabrication. Les propositions d’avant-garde reposent essentiellement sur les possibilités du béton armé.(retombé « négative » dans le logement social). Dans l’habitat pavillonnaire, c’est le début du règne sans partage de l’aggloméré creux de ciment : le parpaing. • De 1949 à 1967 Après la seconde guerre mondiale les « trente glorieuses » voient la construction de millions d’habitats nouveaux ou toute prise en compte du climat est généralement absente. Le pétrole coule à flots et chauffe généreusement. La débauche énergétique est la règle. Le concept d’isolation n’existe quasiment pas. A Grenoble, la fin de cette période est marquée par la préparation des Jeux Olympiques et donc par des constructions telles que le Village Olympique. 25 • De 1968 à 1974 La crise pétrolière du début des années 70 fait prendre conscience de la nécessité d’économiser l’énergie : aussi bien pour l’Etat dont le renchérissement de l’énergie met en danger l’équilibre des balances commerciales, que pour les particuliers dont le budget chauffage devient un réel problème. C’est la chasse au gaspillage. Une politique gouvernementale d’incitation auprès des maîtres d’ouvrage est mise en place pour économiser l’énergie, principalement par l’amélioration des rendements des appareils de chauffage et par l’isolation. C’est d’autant plus indispensable que parallèlement la France a fait le choix énergétique du tout nucléaire et qu’une propagande active est entreprise par EDF pour le choix du tout électrique domestique, y compris pour le chauffage. • De 1975 à 1989 Une première réglementation thermique voit le jour en 1975. Elle vise d’abord à réduire les déperditions de chaleur. Toutes les constructions récentes ou plus anciennes qui sont peu ou mal isolées, sont donc isolées. Des constructions nouvelles avec isolation commencent à être conçues. Des survitrages sont installés dans les logements anciens et les parois les plus exposés sont doublées : les murs généralement par l’intérieur et les combles et les toitures entre chevrons. Pour cela on utilise les panneaux et les rouleaux de laine de verre ou polystyrène. Pour les constructions neuves, dans l’immense majorité des cas, le même schéma additionnel est reproduit. Le parpaing ou la brique sont utilisés comme éléments porteurs non isolants et une couche d’isolation, en général par l’intérieur, est posée. La crise économique des années 1970 s’accompagne chez certains d’une première prise de conscience écologique beaucoup plus globale. • Après 1990 La tendance tend à s’affirmer avec en parallèle l’apparition progressive d’une sensibilité vis-à-vis de l’habitat. Des réflexions sont donc menées en intégrant progressivement des dimensions bioclimatiques. Différentes réglementations thermiques jalonnent les « normes » de la construction , relayées par une opinion publique de plus en plus sensible aux problématiques environnementales, nous conduisent aujourd’hui à la RT 2005. 26 4. Deux périodes emblématiques : 1949-1967 et 1968-1974. La durée de temps consacrée à cette étude étant relativement réduite, nous n’avons pu traiter des solutions techniques envisageables pour les six périodes retenues. Nous avons choisi d’approfondir cette étude sur deux périodes seulement mais qui sont les plus emblématiques. De plus, nous ne traiterons que le logement collectif. Au vu de ce qui a été traité ci-dessus, il semble approprié d’approfondir les périodes de 19491967 et 1968-1974. En effet, ces deux périodes s’inscrivent en amont de toute réglementation thermique (la première a été appliquée en 1975) et elles correspondent à une époque de construction importante3 pour le logement collectif, qu’il s’agisse de l’agglomération grenobloise ou de la France en général. Elles sont donc particulièrement représentatives de nombreux logements de l’agglomération grenobloise. Ces catégories constituent les périodes où la production de logements collectifs a été la plus importante, principalement à partir de 1962. A cette époque, le rythme était de 5000 constructions par an. Après 1975, ce chiffre s’est réduit entre 3000 et 3500 constructions par an. Pendant cette période, ce sont surtout les communes en périphérie de Grenoble qui se sont développées : Echirolles, Fontaine, Saint-Martin-d’Hères, Seyssinet-Pariset, Saint-Égrève, Meylan, etc. La première de ces deux périodes (1949-1967) se caractérise par du petit collectif faisant l’objet d’exigences minimales. Le besoin de répondre à un manque de logements très important (notamment en ville) en un temps réduit, a fait privilégier la quantité à la qualité. La seconde période (1968-1974) connaît les mêmes enjeux mais les immeubles sont de taille plus importantes. Un souci plus grand est apporté à la qualité architecturale. Mais aucune exigence thermique n’est encore faite. Ces deux périodes se caractérisent par l’emploi de systèmes constructifs qui résultent des contraintes économiques et industrielles imposées par l’essor démographique. La rapidité d’intervention a conduit le plus souvent à négliger les apports climatiques potentiels (implantation aléatoire, ouvertures réparties sans toujours tenir compte de l’ensoleillement). Les plans des appartements répondent à un standard permettant de former des volumes quelque soit l’environnement proche. Enfin, il n’y a pas de prise en compte des bruits extérieurs dans l’agencement des pièces. Les matériaux de structure manufacturés choisis sont insensibles à l’humidité mais sensibles aux dilations thermiques. Les parois porteuses sont de facture identique et de moindre épaisseur (parpaings, préfabrication de panneaux, coffrages glissants…). Les parois horizontales et verticales sont plutôt monolithes et standardisées pour une construction donnée. La standardisation des modes constructifs conduit à ne plus différencier les parois porteuses selon les étages ou les façades. Les planchers sont sous forme de dalles pleines sur corps creux ce qui permet des vols de chaleur entre les étages. Les matériaux secondaires ont une seule fonction de finition (par exemple, les plaques de plâtre manufacturées de faible épaisseur et de forte densité qui n’ont plus le rôle de régulateur hygrothermique). Les systèmes constructifs utilisés sont industrialisés et crées beaucoup de ponts thermiques. Les protections sont plus simples par film ou enduit dégradables sur les fondations enterrées. L’identification de ces différentes caractéristiques techniques, nous permet maintenant de proposer des solutions techniques envisageables pour améliorer l’isolation thermique de ces types de logements. 3 cf figure 4 27 III) Réflexion sur les solutions d’isolation au regard des périodes. Il sera proposé des solutions techniques pour seulement deux typologies : 1949 – 1967 et 1968 – 1974. 1. Approche technique pour deux périodes. Etant donné la parution de la première réglementation thermique 1974, la majorité des immeubles construits entre 1949 et cette date sont peu performants sur le plan thermique. Cette partie vise à découvrir les solutions les plus adaptées pour améliorer l’isolation thermique de ces bâtiments collectifs. Avant de les présenter plus en détail, il est nécessaire de préciser quelques règles générales qu’il faut garder à l’esprit. 1 - Chaque bâtiment est unique. Bien que ces solutions soient « génériques », elles ne doivent pas être appliquées sans un diagnostic spécifique du bâtiment à rénover. 3 – Il n’existe pas de « solution miracle », chacune à ses avantages et ses inconvénients. L’objectif est de trouver le meilleur compromis entre le bâtiment à traiter et les solutions techniques existantes. 2 – La réflexion sur l’isolation doit être menée de manière globale. Bien que les solutions soient classées par postes dans un souci de clarté, une démarche d’amélioration d’ensemble sur tous les postes est préférable à une action lourde sur un seul. Il est inutile de traiter de façon très performante les vitrages (triple vitrage) si les murs ne bénéficient d’aucune isolation. 4 – Les modifications d’isolation de l’enveloppe peuvent avoir un impact sur d’autres domaines. Aussi, toute amélioration sur un poste doit être réalisée en tenant compte de ces répercutions pour éviter l’apparition de sinistres. Le remplacement des menuiseries peut entraîner une étanchéité à l’air qui doit être complétée par un ajustement approprié de la ventilation. 4 – Au delà des moyens techniques, le rôle des occupants est primordial. Bien que l’isolation présente à elle seule un intérêt certain pour améliorer le comportement thermique du bâtiment, toute amélioration de l’enveloppe doit être accompagnée d’une campagne de sensibilisation auprès des usagers pour qu’ils adoptent les « bons comportements » et contribuent aux économies d’énergie. Figure 15 : Déperditions thermiques pour le logement individuel et pour l’habitat collectif 28 Comme le montrent ces deux schémas qui présentent les déperditions thermiques moyennes, il convient de distinguer les solutions proposées selon qu’il s’agisse d’une maison individuelle ou d’un immeuble. Ces chiffres donnent une idée générale approximative mais l’orientation du bâtiment, la proportion de surface vitrée, le nombre d’étages ainsi que la présence de bâtiments contigus peuvent influer sur ces valeurs. Ils permettent néanmoins de cibler les postes les plus critiques pour l’habitat collectif qui doivent être traités en priorité. • Caractéristiques générales des bâtiments construits entre 1949 et 1974 Morphologies des enveloppes Dans les deux périodes retenues, les immeubles collectifs présentent des caractéristiques différentes : Au niveau des façades - Façade simple sans balcon - Façade avec balcons - Façade avec balcons et garde-corps béton Au niveau des toitures - Toiture plane, terrasse - Toiture à plusieurs pans Les constructions réalisées pendant les deux périodes étudiées (1949/1968 et 1968/1974) ne présentent pas de différences majeures quant aux performances thermiques des bâtiments étant donné l’apparition ultérieure de la première réglementation dans ce domaine. Les principales évolutions concernent l’architecture et les formes générales des constructions. Ceci n’entraîne pas de changement radical quant aux solutions d’isolation retenues, exception faite pour l’isolation par l’extérieur dont la mise en œuvre sera plus difficile pour les bâtiments de la seconde période allant de 1968 à 1974 du fait de leurs formes plus complexes. Les solutions proposées ci après seront donc communes à ces deux périodes initialement définies. • Public visé et solutions proposées : Les solutions d’améliorations de l’isolation présentées ci-après visent principalement deux types de publics : - D’une part, les propriétaires privés et/ou occupants pour les travaux qui concernent les parties privatives, internes aux logements. - D’autre part, la copropriété constituée de l’ensemble des copropriétaires, lorsqu’il s’agit de travaux de plus grande envergure qui concernent les parties collectives. Dans le premier cas l’incitation est plus simple et la réactivité est meilleure puisqu’elle ne dépend que d’une personne. A l’inverse, dans le cas d’une copropriété, les décisions sont plus longues et plus difficiles à prendre puisqu’il faut avoir l’adhésion de la majorité voire de l’ensemble des copropriétaires. Une étude spécifique a été menée par d’autres étudiants pour connaître les freins et les incitations spécifiques pour tendre vers une amélioration énergétique des copropriétés. Quelques uns des éléments dégagés pourront être intégrés dans le cadre de la campagne isolation. • La question du coût des solutions : Dans le temps qui nous a été impartis nous n’avons pas pu chiffrer les solutions techniques présentées dans les parties suivantes. Pour inciter les propriétaires à investir ou à faire un choix entre deux solutions, l’intégration d’indices de coût peut être envisagée. Ceux ci pourront éventuellement être complétés par une estimation du temps de retour sur investissement qui prend en compte le coût d’investissement initial et les économies réalisées à l’usage. 29 Solutions techniques par poste a) Isolation des parois verticales : Il existe trois moyens principaux pour isoler les parois verticales des constructions existantes : l’isolation par l’extérieur, l’isolation entre parois, et l’isolation par l’intérieur. Les bâtiments construits entre 1949 et 1974 ont été pour la plupart construits de manière très simple avec une paroi unique. • Isolation par l’extérieur Avantages Amélioration de confort d’été et d’hiver, annulation de l’effet « paroi froide » Diminution importante des consommations d’énergie Mise à profit de l’inertie du bâtiment Traitement de la majorité des ponts thermiques Inconvénients Travaux importants et mise en œuvre longue Travaux coûteux s’ils ne sont pas réalisés lors d’un ravalement Difficultés techniques et surcoût induits par la complexité des façades extérieures (présence de modenatures, de balcons etc.) Rénovation et protection de la façade Suppose la réalisation de travaux connexes (déplacement des fenêtres) N’entraîne pas de réduction du volume habitable Changement de l’aspect extérieur du bâtiment Ce type d’isolation concerne l’ensemble du bâtiment et doit être réalisé par la copropriété Justification Pour le traitement des parois verticales, la solution de l’isolation par l’extérieur est à ce jour unanimement reconnue comme étant la meilleure pour limiter les déperditions d’énergie et améliorer le confort d’été et d’hiver. Elle est particulièrement adaptée aux bâtiments à utilisation continue puisqu’elle augmente l’inertie de l’ensemble de l’ouvrage. Les bâtiments construits entre 1949 et 1974 sont pour la plupart relativement simples sur le plan architectural et ne présentent pas d’intérêt patrimonial particulier (en comparaison aux immeubles plus anciens). De fait, la solution de l’isolation par l’extérieur semble la plus appropriée, en particulier si un ravalement de façade est programmé puisque cette solution n’entraînera pas de surcoût important. - Par une vêture dans ce cas l’isolant est directement proposé avec une peau extérieure - Par enduit sur isolant, où un enduit mince vient recouvrir l’isolant préalablement collé à la paroi. L’isolation extérieure par projection de mortier sur les façades n’a pas été retenue aux vues de la faible résistance thermique qu’elle apporte. Figure 16 : Techniques d’isolation par l’extérieur Source : guide QEAU, Ville de Grenoble. Mise en œuvre Il existe trois principaux types de mises en œuvre de l’isolation par l’extérieur : - Par un bardage qui consiste en la mise en place d’un isolant complété par un revêtement rapporté. 30 Recommandations - Recourir à des produits ayant la certification ACERMI ou CSTBat. - Prévoir des épaisseurs suffisantes, le surcoût de quelques centimètres d’isolant supplémentaire étant peu coûteux par rapport à l’ensemble des travaux. - Profiter de l’opportunité de déplacer les fenêtres pour les remplacer par des modèles performants incluant un double vitrage. Figure 17 : Photo de façade simple sans balcons Résidence « Percevalière » Seyssinet Pariset (38) Réserves, limites Malgré tous les avantages qu’elle apporte, l’isolation par l’extérieur montre certaines limites qui font qu’elle n’est pas adaptée à tous les types de bâtiments. Plus la façade est complexe, plus le traitement par l’isolation extérieure est délicat. Les balcons présents sur les façades constituent des ponts thermiques importants qui conduisent la chaleur et la dissipe vers l’extérieur. Le traitement de ces ponts thermiques demeure un réel problème, bien que l’isolation (enveloppement du balcon) soit envisageable sur le plan technique, elle n’est en pratique jamais réalisée car elle entraîne un surcoût important et une mise en œuvre délicate. La solution idéale pour supprimer ce pont thermique serait de désolidariser le balcon de la dalle qu’il prolonge en insérant entre deux un système de rupture thermique. En pratique, cette solution est utilisée dans la construction neuve mais se révèle très complexe à mettre en œuvre sur des bâtiments existants. Figure 18 : Schéma de pont thermique en isolation par l’extérieur Source : ANAH, fiche Isolation en Façade Figure 19 : Photo de balcons continus et larges surfaces vitrées. Résidence « la Roseraie », Meylan (38). 31 Le second problème concerne les vitrages, qui doivent être déplacés au niveau de la face externe de l’isolant pour éviter les déperditions thermiques au niveau de l’appui de fenêtre. Or les propriétaires qui ont déjà changé les vitrages de leurs logements avant la mise en place d’une isolation extérieure ne souhaitent pas réinvestir dans la pose de nouvelles fenêtres ce qui crée des ponts thermique non négligeables au niveau des appuis non isolés. Pour autant, la solution de l’isolation par l’extérieur n’est pas à écarter puisqu’elle peut être réalisée de façon partielle sur une partie de l’enveloppe en commençant par les parois les plus simples de type pignons sans ouvertures ou façades nord lorsqu’elles sont peu ouvertes. De plus, malgré les points critiques, cette solution reste plus performante sur le plan thermique que l’isolation par l’intérieur puisque les ponts thermiques aux liaisons refends/façade sont traités. Figure 20 : Photo de pignon sans ouverture, Immeuble « Canton », Pont de Claix (38) Pour ces différentes raisons, une étude spécifique devra être menée, en particulier sur les bâtiments comportant un nombre important de balcons, afin de voir si l’isolation par l’extérieure sans traitement des points critiques est pertinente ou non et ce, pour chacune des façades. Le choix du type d’isolation doit donc se faire après étude du bâtiment et de ses spécificités. Il est délicat de dicter une règle générale sauf pour les bâtiments les plus simples. Cependant, même pour les bâtiments les plus complexes, l’isolation par l’intérieur doit être envisagée uniquement sur les façades qui présentent des particularités architecturales fortes (modénatures) qui méritent d’être conservées. 32 • Isolation des parois par l’intérieur : Avantages Amélioration de confort d’été et d’hiver Diminution des pertes de chaleur et de la consommation d’énergie Amélioration du confort acoustique Durabilité des matériaux Inconvénients Perte de surface habitable Difficultés liées à l’intervention en site occupé Augmentation des ponts thermiques au niveau des plancher et refends Impose la réalisation de travaux connexes (déplacement des prises électriques, des radiateurs) Perte de l’inertie des parois massives Possibilité d’autoconstruction Traitement pièce par pièce Ce type d’isolation concerne essentiellement les parties privatives du bâtiment Justification Cette solution doit être considérée dans un second temps après une réflexion sur l’isolation par l’extérieur. Si celle-ci ne s’avère pas opportune, une action sur l’enveloppe intérieure peut être envisagée. En effet, ce type d’isolation est intéressant mais n’égale pas le niveau d’économie d’énergies et de confort obtenus grâce à un traitement par l’extérieur. Mise en oeuvre Il existe trois principaux types de mise en œuvre de l’isolation par l’intérieur : - Par collage de panneaux isolants directement contre la paroi à traiter (À éviter sur une paroi humide, cela diminue l’efficacité de l’isolant et augmente le risque de décollage.) - Par fixation de panneaux isolants sur des tasseaux préalablement fixés sur la paroi à traiter - Par pose de panneaux composites comprenant une contre cloison (ex isolant + plâtre) sur une ossature métallique. Recommandations - Recourir à des produits certifiés ACERMI ou CSTBat - Prendre en compte dès le départ le traitement des retours de fenêtres ainsi que les finitions intérieures. Isolation des parois sur locaux non chauffés Basé sur le même principe que l’isolation par l’intérieur des parois extérieures, ce type d’action permet de limiter les déperditions internes au bâtiment. L’isolation doit être réalisée si possible du coté du local non chauffé pour éviter les pertes de surfaces habitables dans les logements et supprimer l’effet de « paroi froide ». Isolation des vides Les bâtiments construits dans les années 1960 présentent dans certains cas des cloisons internes désolidarisées des murs extérieurs. Une lame d’air existe donc entre cette paroi et le mur porteur. Une solution d’isolation consiste à insuffler un matériau isolant dans cet espace vide afin de limiter les déperditions thermiques entre la paroi interne. 33 b) Ventilation : La ventilation est indispensable pour le confort et la qualité sanitaire des logements mais elle constitue en contrepartie un poste majeur de déperditions de chaleur. Différents systèmes existent du plus simple (ventilation naturelle, aération), au plus complexe (ventilation double flux). Avant toute intervention, un diagnostic est indispensable. Il permet d’évaluer les besoins de renouvellement d’air du logement pour y adapter les solutions de ventilation. Pour les bâtiments construits entre 1949 et 1974, les dispositifs mis en place pour satisfaire le renouvellement d’air sont relativement basiques. Il y a donc des gains potentiels à réaliser en installant de nouveaux systèmes ou en optimisant ceux existants. • Ventilation double flux Avantages Inconvénients Diminution des consommations d’énergie par Investissement et travaux importants dans récupération de chaleur sur l’air sortant certains cas. (collectif) Bonnes performances des systèmes (rendement ≈ 80%) Ce type d’action doit être réalisé par la copropriété et/ou par le propriétaire. Ce type de dispositif souvent situé en toiture, nécessite le rassemblement en un même point de l’évacuation de l’air vicié et de l’entrée d’air neuf. Les performances des appareils existants sont très bonnes, elles sont de l’ordre de 80%. Système collectif Dans le cas d’un immeuble déjà équipé d’un réseau de ventilation mécanique contrôlée, la pose d’un échangeur thermique est relativement simple.Un tel système permet de préch auffer l’air neuf en récupérant la chaleur de l’air vicié. Pour plus de performance, la pose de plusieurs échangeurs peut être envisagée. Figure 21 : Schéma d’un système de ventilation collectif à double flux Source : www.aldes.fr Figure 22 : Echangeur thermique pour système double flux Source : www.espace-aubade.fr 34 En revanche, une installation dans un immeuble ancien parait délicate, en particulier si la ventilation des logements est naturelle ou individualisée. La mise en place d’une ventilation double flux collective nécessite en effet un volume suffisant sur toute la hauteur de bâtiment et un accès à chaque logement pour assurer le passage des gaines d’air. Une réutilisation des gaines de vide-ordures ou d’autres gaines condamnées est envisageable après étude mais cela nécessite des travaux notamment si celles-ci sont installées dans les parties communes. Systèmes individuels Si l’installation d’un système double flux collectif s’avère difficile au vue des caractéristiques du bâtiment, la pose de systèmes individuels dans les logements peut être envisagée. Ceux ci fonctionnent sur le même principe de récupération de chaleur sur l’air sortant et préchauffage de l’air entrant. Ces systèmes peuvent être installés individuellement mais ils nécessitent la création d’ouvertures sur l’extérieur pour les entrées et les sorties d’air. Un tel système présente cependant un risque de mitage de la façade si tous les logements en sont équipés. 35 • Calfeutrement des fenêtres et des portes Avantages Inconvénients Amélioration de confort par réduction des Durée de vie relativement faible courants d’air froid Diminution des pertes de chaleur et de la Risque de limiter le renouvellement d’air, consommation d’énergie calfeutrer uniquement les flux d’air parasites Amélioration du confort acoustique Coût réduit Ce type d’isolation concerne essentiellement les parties privatives du bâtiment, et s’adresse principalement aux occupants (propriétaires ou locataires) La mise en place d’un système de ventilation permet de réaliser des économies d’énergies en particulier s’il intègre des dispositifs de récupération de chaleur. Si cela s’avère difficile, des actions très simples permettent de limiter les pertes sur les portes et les fenêtres existantes. L’objectif est de calfeutrer les jours existants sur les menuiseries anciennes qui créent des infiltrations d’air parasite dans le logement. Cette action est à nuancer puisqu’il ne s’agit en aucun cas de parvenir à une étanchéité totale du logement mais plutôt de contrôler et de canaliser les flux d’air en évitant la surventilation et les courants d’air indésirables. Figure 23 : Photo calfeutrement des fenêtres Source : guide isolation thermique Figure 25 : Infiltrations d’air parasites Source : Anah, Guide confort thermique Figure 24 : Photos calfeutrement des bas de portes Source : www.provence-outillage.fr 36 c) Isolation des surfaces vitrées : Les surfaces vitrées des ouvertures extérieures constituent un poste majeur de déperditions d’énergie dans les immeubles. Il est d’autant plus important que les surfaces vitrées sont présentes en nombre sur les façades. Etant donné les caractéristiques des bâtiments de la période étudiée (fenêtres à simple vitrage), une action importante peut être menée sur ce poste. Il existe de nombreuses solutions pour améliorer l’isolation des fenêtres et portes fenêtres donnant sur l’extérieur. Ces solutions se répartissent en deux grandes classes selon l’état des menuiseries existantes : Conservation de l’existant - La pose de survitrage sur menuiseries existantes se justifie sur le plan économique (coût d’investissement plus faible) et esthétique lorsque les menuiseries sont spécifiques et contribuent à l’aspect des bâtiments (menuiseries travaillées dans les bâtiments anciens).Cette solution est cependant la moins performante sur le plan thermique et nécessite une vérification de la capacité des huisseries à supporter le poids d’un vitrage supplémentaire. - Le double vitrage de rénovation qui consiste à extraire le simple vitrage du cadre existant et à le remplacer par un double vitrage mais là encore les huisseries doivent être suffisamment résistante pour resister au surpoids occasionné. - La conservation du dormant existant (cadre fixe) et la pose de double vitrage sur une nouvelle fenêtre complète, permet de changer l’ensemble de la fenêtre sans effectuer de travaux intérieurs (reprise tapisserie). Elle entraîne cependant une réduction de la surface vitrée et nécessite un cadre existant en parfait état. Remplacement des fenêtres - Le remplacement des menuiseries existantes et la pose de double vitrage constitue un bon compromis performance/prix du fait de sa démocratisation. Ses performances sont meilleures que le survitrage en particulier si le modèle choisi est performant ce qui n’entraîne qu’un léger surcoût. - Le remplacement des menuiseries existantes et la pose de triple vitrage est la meilleure solution sur le plan thermique. Elle est particulièrement recommandée pour les surfaces importantes telles que les portes fenêtres ou les baies vitrées. Cependant elle est encore peu répandue et doit être complétée par un traitement performant de l’enveloppe et des autres postes de déperditions pour justifier le surcoût qu’elle entraîne. A la vue de ces différents éléments et sauf cas particulier, il apparaît que la solution la plus appropriée est le changement des menuiseries et la mise en place de doubles vitrages à isolation renforcée (VIR). La solution du triple vitrage, plus performante, tend à se démocratiser et est à considérer en fonction des budgets. Dans le cas du remplacement des menuiseries anciennes, il est indispensable de veiller à avoir un renouvellement d’air suffisant (création d’entrées d’air ou choix de fenêtres équipées d’aération). Avantages Amélioration de confort, diminution de l’effet de « paroi froide » Inconvénients Travaux pouvant nécessiter la reprise des revêtements intérieurs. Amélioration du confort acoustique par atténuation des bruits Peut limiter la ventilation naturelle, et causer des désordres. Nécessite l’ajustement éventuel de la ventilation (aérations supplémentaires) Diminution des pertes de chaleurs et de la consommation d’énergie (gains jusqu'à 65%) Diminution des risques de condensation Diminution des infiltrations d’air parasites Revalorisation du bien immobilier Ce type d’isolation concerne essentiellement les parties privatives du bâtiment 37 Principe de fonctionnement des doubles Vitrages à Isolation Renforcée : Source : Guide Isolation Ademe Une couche peu émissive est apposée du coté de la lame d’air sur la vitre intérieure, elle réfléchie la chaleur vers l’intérieur du logement. Cet ensemble constitue un double Vitrage à Isolation Renforcée (VIR). Pour augmenter les performances thermiques, la lame d’air intermédiaire peut être remplacée par un gaz de type argon grâce auquel les déperditions seront réduites. Figure 26 : Schéma de double vitrage performant Caractéristiques Pertes de chaleur très importantes Les pertes de chaleur sont réduites de 40 % par rapport au simple vitrage. Double vitrage peu émissif à lame argon Triple vitrage à gaz (argon…) K (W/m².°C) 5,7 2,8 Il piège les infra‐ rouges à l’intérieur de la pièce ce qui réduit les pertes de chaleur de 30 % par rapport au double vitrage standard. L’argon est un gaz inerte qui améliore encore les performances thermiques. 1,8 Il comporte trois panneaux de verre entre lesquels sont intercalées des lames de gaz. Il a une valeur isolante et insonorisante plus élevée que le double vitrage. 0,5 1,2 PERFORMANCE Type de vitrage Simple vitrage Double vitrage standard 4/12/4 Double vitrage peu émissif Comparatif de différents types de vitrages en fonction du coefficient de déperdition surfacique K Source : Ademe, Guide de l’écoconstruction Type de menuiserie Bois PVC Aluminium avec rupture de pont thermique Avantages Inconvénients Naturel, recyclable, fabrication peu gourmande en énergie. Très bonnes performances en termes d’isolation thermique. Indice de coût :* Très bonnes performances thermiques Ne nécessite pas d’entretien Indice de coût :* Durable et esthétique. Adaptés à de grands vitrages et aux menuiseries coulissantes. Indice de coût : ** Entretien régulier nécessaire. Peu écologique. Additifs toxiques pour certains. Emanation d’acide chlorhydrique et de dioxines en cas d’incendie. Fabrication très gourmande en énergie : 5 tonnes équivalent pétrole pour fabriquer 1 tonne d’aluminium. Comparatif des principaux matériaux qui constituent les menuiseries Source : Ademe, Guide de l’écoconstruction 38 Remarque : il existe aussi des menuiseries composites Bois/PVC et Bois/Aluminium qui associent les avantages de chaque matériau. Vitrage des balcons Dans le cas de façades disposant de balcons, il est intéressant d’étudier la possibilité de fermer ceux-ci par la mise en place de baies vitrée. Ceci permet de limiter les déperditions causées habituellement par le balcon et crée par la même occasion un espace tampon entre le logement et l’extérieur. Ce volume, ouvert sur l’extérieur en été pour éviter les surchauffes, se comportera comme une serre une fois fermé. Si l’orientation du balcon est satisfaisante, ce dispositif permettra de profiter des apports naturels tout en limitant les déperditions thermiques du logement. Ce type d’installation particulièrement adapté aux balcons privatifs (cf. illustration) et aux loggias, peut être envisagé sur des balcons plus importants. Figure 27 : Photo de « serres » sur balcons existants Immeuble « Le beau site », Seyssinet-Pariset (38) 39 • Pose de volets battants ou roulants, isolation des coffres de volet roulants : En complément de vitres performantes, les volets, qu’ils soient battants ou roulants, permettent de limiter les déperditions thermiques. Dans le cas d’immeuble d’habitat collectif, les volets roulants sont les plus courants. Si les ouvertures sur la façade ne sont pas équipées, il convient de choisir des volets qui s’harmonisent à l’aspect extérieur du bâtiment. Avantages Amélioration de confort, diminution de l’effet de « paroi froide » Amélioration du confort acoustique par atténuation des bruits Diminution des pertes de chaleurs et de la consommation d’énergie Inconvénients Nécessite une action quotidienne de l’usager pour être efficace Travaux pouvant nécessiter la reprise des revêtements intérieurs. (isolation des coffres) Diminution de la surface de « clair » du vitrage causée par le coffre du volet roulant (pose de volets roulants neufs) Limite esthétique de la pose de volets battants si les autres logements n’en sont pas équipés Revalorisation du bien immobilier (pose de volets neufs) Diminution des infiltrations d’air parasites (isolation coffres de volets existants) Ce type de travaux concerne essentiellement les parties privatives du bâtiment Les volets entraînent une réduction des déperditions thermiques de l’ordre de 10%, qui peut aller jusqu'à 15% s’ils sont complétés par des vitrages performants. Au-delà du confort d’hiver, les volets sont de parfaites occultations pour se protéger du soleil en été et éviter les surchauffes. Recommandations - Etant donné l’impact visuel des volets, vérifier au préalable les prescriptions faites dans le plan local d’urbanisme ou à défaut dans le règlement nationnal d’urbanisme à ce sujet. - Choisir des produits ayant la certification NF Fermetures. - Pour être plus efficaces, les volets doivent être ajustés au mieux pour créer une lame d’air qui soit la plus étanche possible lorsqu’ils sont fermés. Figure 28 : Photo de volet roulant Figure 30 : Photo de volet type persienne Source : www.franciaflex.com Figure 29 : Photo de volets battants Source : www.france-stores.com Source : www.gmartin.fr Figure 31 : Photo de volet roulant et coffre isolé Source : www.gealan.de/media/rolladen04.jpg 40 d) Isolation des toitures : Contrairement aux maisons individuelles, les toitures des immeubles ne constituent pas un poste principal de déperditions thermiques. Cependant, leur isolation n’est pas à négligée puisqu’elle contribue à la performance énergétique de l’ensemble de l’enveloppe. Aux vues des bâtiments cités à titre d’exemple dans la typologie, les immeubles construits pendant la période étudiée sont majoritairement couverts par une toiture terrasse, néanmoins des solutions sont aussi proposées pour les toitures traditionnelles à deux ou quatre pans. • Toiture terrasses Avantages Inconvénients Amélioration de confort d’été et d’hiver, Travaux lourds nécessitant des moyens annulation de l’effet de « paroi froide » importants (échafaudage, grues) Diminution des pertes de chaleur et de la consommation d’énergie Faible coût si les travaux sont réalisés lors d’une réfection de l’étanchéité Ce type d’action doit être réalisé par la copropriété Mise en œuvre Deux cas principaux se distinguent selon l’état de l’étanchéité existante et la nécessité de la reprendre : Isolation sous étanchéité : réalisée à l’occasion d’une réfection de l’étanchéité, l’isolant est placé entre le plafond supérieur et la couche d’étanchéité. Isolation sur étanchéité ou « toiture inversée » : réalisée en complément de l’étanchéité existante sans réfection de celle-ci. A éviter Les cas présentés ci-dessus s’apparentent à une isolation par l’extérieur qui, entre autres avantages, préserve la structure et augmentent l’inertie. Une isolation par l’intérieur sous-plafond au dernier étage est à proscrire car elle peut entraîner des dégâts importants sur la dalle supérieure et l’étanchéité occasionnés par des chocs thermiques. Figure 32 : Photo et schéma de mise en œuvre d’isolant sur toiture terrasse. Source : guide QEAU, Ville de Grenoble Opportunité d’une végétalisation A l’occasion de la réfection de l’étanchéité et de l’isolation d’une toiture terrasse, une végétalisation de celle-ci peut être envisagée. Elle permet d’augmenter l’inertie de la toiture et d’améliorer de fait, le confort d’été et d’hiver des logements tout en protégeant l’étanchéité ce qui évite un vieillissement accéléré de celle-ci. Cependant, un diagnostic préalable est nécessaire afin de savoir si la surcharge occasionnée peut être reprise par la structure du bâtiment. Figure 33 : Photos de végétalisation partielle ou extensive sur toitures terrasses. Source : guide QEAU, Ville de Grenoble 41 • Toiture à plusieurs pans : Avantages Inconvénients Amélioration de confort d’été et d’hiver, Perte d’espace dans le cas d’une isolation sous annulation de l’effet de « paroi froide » rampant des combles aménagés Diminution des pertes de chaleur et de la Pose de plancher impossible selon le mode consommation d’énergie d’isolation retenu pour les combles perdus Amélioration du confort acoustique Ce type d’action doit être réalisé par la copropriété ou par le propriétaire des combles s’ils sont du domaine privé Mise en œuvre Isolation sous rampants des combles aménagés : Isolation réalisée sur la face intérieure du toit en deux couches dont l’une est équipée d’un pare vapeur (coté du volume chauffé). Epaisseur minimum conseillée : 20 cm Figure 34 : Schéma isolation sous rampants Source : Ademe, guide écoconstruction Isolation sur plancher des combles « perdus » : La mise en œuvre dépend de la forme de l’isolant choisi (en flocons ou en rouleaux). L’épaisseur doit être la plus importante possible. Epaisseur minimum conseillée : 25 cm Figure 35 : Photos isolation sur plancher Recommandations : - Utiliser des produits ayant la certification ACERMI ou CSTBat - Pour l’isolation sous rampants, le choix d’isolants minces doit être fait avec précaution. En effet, les performances de ces matériaux sont limitées s’ils sont utilisés seuls. 42 Figure 36 : Schéma solutions d’isolation des toitures Isolation de la toiture Toiture à pans Toiture terrasse Etanchéité à refaire Etanchéité en bon état Combles aménagés Combles perdus Isolation sous étanchéité Isolation sur étanchéité « toiture inversée » Isolation sous rampants Isolation directement sur plancher Etude d’une possibilité de végétalisation 43 e) Traitement des déperditions au sol : • Isolation des planchers bas sur l’extérieur ou sur locaux non chauffés : Avantages Inconvénients Amélioration de confort d’été et d’hiver, Risque de dégradation si les plafonds traités annulation de l’effet de « paroi froide » surplombent des passages publics Diminution des pertes de chaleur et de la Diminution de la hauteur sous plafond consommation d’énergie Augmentation du confort acoustique par atténuation des bruits (ex : garages) Ce type d’action doit être réalisé par la copropriété La plupart des immeubles construits entre 1949 et 1974 disposent de locaux en sous sol qui sont souvent non chauffés (caves, garages etc.). Dans ce cas, il convient d’isoler en sous face du plafond de ces locaux, afin de préserver l’inertie de la dalle pour le volume chauffé et d’éviter par la même occasion des travaux d’isolation complexes sur le plancher supérieur qui nécessitent de nombreux aménagements (découpe des portes, reprise des seuils, etc.) dus à l’épaisseur de l’isolant. Mise en œuvre L’isolation en sous face de plancher peut se faire de trois façons différentes : - Par fixation de panneaux composites directement sous la dalle à isoler. Figure 37 : Schéma de panneaux isolants fixés sous la dalle Source : guide recommandations pour le DPE - Par pose de l’isolant dans le faux plafond du local non chauffé. Figure 38 : Schéma de mise en place d’isolant dans le faux plafond Source : Leroy Merlin - Par flocage, qui consiste à projeter un mélange de laine minérale et de liant sous la dalle à traiter. Cette méthode à cependant comme limite l’épaisseur de la couche projetée qui ne devra pas être trop épaisse (7 cm) afin d’éviter un décollement. Figure 39 : Photo de projection du mélange isolant au plafond Source : www.cellubio.com Recommandations Utiliser des produits ayant la certification ACERMI ou CSTBat. 44 2. Les aides financières : un relais pour les particuliers. Afin d’aider les particuliers à améliorer l’isolation de leurs logements, des aides dispensées par plusieurs organismes peuvent être perçues. Elles prennent la forme de subventions, de prêts ou de facilités fiscales. Ces aides sont attribuées sous conditions de respect de certains critères. a) Les subventions attribuées par l’ANAH(Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat) : Elles sont attribuées au propriétaire d’un logement objet des travaux ayant plus de 15 ans si les ressources financières de ce propriétaire sont réduites ou si le logement est loué à un particulier. Après les travaux, le propriétaire s’engage à ce que le logement soit occupé pendant 9 ans (par le propriétaire lui-même ou par un locataire) en résidence principale. Pour un propriétaire occupant, ces aides peuvent varier de 20 à 35% du montant des travaux, selon le type des travaux, les conditions de ressources et la région (plafond à 13 000 euros). Pour un propriétaire bailleur, les subventions peuvent être de 15 à 70% du montant des travaux au-dessous d’un plafond établi en fonction de la superficie du logement. Ces aides sont attribuées sous respect de certains critères tels que l’âge du logement, la date des dépenses, la nature des travaux…. b) Les prêts : • Prêts principaux : Prêts bancaires : Certaines banques proposent aux propriétaires de logements des prêts immobiliers pour des travaux de rénovation. Prêts d’accession sociale (PAS) : Le PAS est délivré par des établissements de crédit pour des travaux d’amélioration ou d‘économies d’énergie. Il peut couvrir la totalité des dépenses occasionnées par les travaux. Il est délivré en fonction des ressources, de la région d’habitat et du nombre de personnes composant le ménage. • Prêts complémentaires : Prêt à 0% : Il s’adresse aux personnes qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des deux dernières années et qui achètent (neuf ou ancien) ou qui font construire une résidence principale. Son obtention dépend de conditions de ressources, de la localisation de l’achat et de la composition de la famille. Prêts 1% logement : Il concerne les salariés d’entreprises industrielle ou commerciale d’au moins 10 personnes. Ce prêt est accordé avec un taux de 1,5% par an (hors assurance et garantie) et son remboursement peut s’effectuer selon une période de 5 à 20 ans. Il permet l’achat d’un logement ancien (plus de 20 ans) avec l’obligation de réaliser des travaux représentant 25% du montant de l’acquisition. 45 Il comprend le prêt Pass-travaux qui concerne la réalisation de travaux d’amélioration pour la résidence principale quelque soit l’âge du logement. Ce prêt 1% logement peut atteindre 9 600 € maximum selon les ressources. Il peut financer la totalité des travaux et sa durée peut être de 10 ans maximum. • Les autres prêts : Prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH) Ce prêt s’adresse aux personnes percevant les allocations familiales. Il concerne en partie les travaux d’amélioration et d’isolation thermique. Il peut couvrir jusqu’à 80% du montant des travaux avec un plafond fixé à 1 067,14 €. Il a un taux de 1% et il peut durer 3 ans. Les prêts disponibles auprès des fournisseurs d’énergie : EDF (Electricité de France), GDF (Gaz de France) ou des entreprises locales distribuant de l’énergie peuvent proposer des prêts à des taux intéressants ou réduits. NB : Les Amis de la Terre ont récemment publié le rapport « Banques françaises, banques fossiles ? ». Ce rapport analyse les politiques climatiques et énergétiques des banques. Dix banques ont été étudiées : groupe Banque Populaire, BNP-Paribas, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, Crédit Coopératif, Crédit Mutuel-CIC, Dexia, HSBC, La Banque Postale, Société Générale. Ce rapport révèle entre autre que les banques ne prennent pas en compte les enjeux climatiques. Elle révèle également une « opacité extrêmement préoccupante dans les financements octroyés au secteur énergétique ». Il en ressort que les «financements consacrés aux énergies renouvelables demeurent très difficiles à calculer du fait de l’opacité des banques varient de un à dix suivant les banques et sont en moyenne dix fois inférieurs aux financements pour les énergies non soutenables »4. c) Les aides fiscales : Ces aides financières pour des travaux d’isolation du logement sont attribuées aux propriétaires ou aux locataires. Elles sont attribuées pour des logements achevés depuis plus de deux ans. Ce logement (appartement ou maison individuelle) doit être une résidence principale ou secondaire. Ces aides sont disponibles jusqu’au 31 décembre 2010. Elles concernent: • taux réduit de la TVA à 5,5% pour la fourniture des matériaux et la main d’œuvre lors de l’installation. • crédit d’impôt de 25% des dépenses TTC (subventions déduites hors coût de main d’œuvre). Un crédit d’impôt de 40% est possible si le logement a été achevé avant le 1er janvier 1977 ET que les équipements sont installés au plus tard avant le 31 décembre de la 2ème année qui suit celle de l’acquisition du logement. Les travaux doivent être réalisés par l’entreprise qui fournit le matériel. 4 http://www.amisdelaterre.org/Banques-francaises-banques,3138.html consulté le 14/03/07 46 IV) La campagne isolation : prescriptions. 1. Les entrées possibles. a) Approche générale de l’exposition : Pour alimenter une telle exposition, différentes formes et manières de présenter les informations sont envisageables. La forme est aussi importante que le contenu car le but est d’attirer et de retenir l’attention du plus grand nombre de visiteurs possible. Les illustrations sous formes de dessins, de cartes, de schémas explicatifs peuvent parfois être plus évocatrices que de nombreuses lignes d’écritures. Elles attirent l’œil et peuvent donner envie d’approfondir le sujet en lisant les explications. Il peut être envisagé une entrée dans le sujet par carte. C’est à dire, situer sur une carte la situation géographique du bâtiment afin que les visiteurs puissent identifier leur logement. Cette possibilité sera plus développée dans la partie suivante. Ci-dessous, un exemple de panneau pouvant être présenté pour l’exposition. Figure 40 : Panneau type de l’exposition A gauche une photographie thermographique avec une échelle de couleurs en fonction de l’isolation du logement. A droite la photographie du bâtiment pour que les visiteurs puissent identifier le logement. Au-dessous au centre un diagnostic possible des déperditions de chaleurs. Enfin, une solution est proposée ainsi qu’une illustration du principe. Des formules interpellant les visiteurs devront être trouvées. Par exemple, sous forme de question en guise de titre des panneaux : Avez-vous du double vitrage ? Pourquoi isoler votre logement ? Ma maison est-elle ventilée ?etc. b) Les panneaux de l’exposition : Un nombre peu important de panneaux semble le plus approprié pour une exposition itinérante. Mais cette réduction ne doit pas se faire au détriment de l’exposition elle-même. C’est pourquoi, une vingtaine de panneaux est envisagée pour cette exposition. 47 Il faut compter quatre panneaux de présentation du contexte et de la thermographie. Ces panneaux expliqueraient rapidement l’intérêt et les enjeux de l’isolation thermique dans le logement. Ces panneaux pourraient être illustrés par des dessins montrant les déperditions de chaleur en collectif et en individuel, mais encore par des graphiques ou des camemberts. Ensuite, il est important de faire un panneau traitant de l’intérêt de la ventilation. Cette dernière est indispensable à la qualité sanitaire du logement et elle est complémentaire avec une isolation thermique. Par exemple, pour la pose de double vitrage, la présence d’un système de ventilation adapté est indispensable. Puis, il faudra compter une quinzaine de panneaux pour présenter les bâtiments de l’agglomération et pour exposer les solutions. Le nombre précis de panneaux dépendra du scénario retenu. Enfin, un panneau présentant les aides financières dont peuvent bénéficier les particuliers semble incontournable. En effet, dans le cadre d’une réhabilitation légère, les aides peuvent être inutiles. Mais, dans le cadre d’une réhabilitation lourde, elles peuvent participer à la prise de décision d’engager des travaux. c) Les autres outils pouvant être utilisés : Une telle exposition doit s’attacher à captiver le public en diversifiant ses supports. D’autres outils que de simples panneaux pourront être utilisés : - Une borne interactive où les visiteurs pourraient accéder rapidement aux informations dont ils ont besoin. Cet outil serait facile à mettre en place et peu onéreux. Son aspect ludique permettrait de retenir l’attention des visiteurs de les informer sur les points qui les intéressent particulièrement. Figure 41 : Exemple d’une borne interactive. - Vidéo projecteur avec défilement de photos thermiques (animation Visible à IR possible avec Reporter 8.1). Les photos prise par thermographie qui n’auraient pas été utilisées pour les panneaux de l’exposition, pourraient défiler en diaporama. Cela ferait une animation d’arrière plan. Figure 42 : Exemple de rétroprojecteur avec le type de diapo pouvant être utilisé pour une projection murale. 48 - la « Maison Oikos » : L’association Oikos œuvre pour qu’une place plus importante soit accordée à l’habitat écologique et économique. Elle défend notamment l’utilisation de matériaux écologiques et la maîtrise de l’énergie et de l’eau. Ainsi, elle loue pour des salons, foires ou expositions, un outil d’information ludique : la maison Oikos. Celle-ci est une maquette de maison sur laquelle sont apposés 15 isolants écologiques (cités ci-dessous). 15 isolants écologiques - chènevotte en vrac - laine de chanvre - laine de lin - laine de mouton - liège expansé - ouate de cellulose - plumes de canard - perlite et vermiculite - bois feutré - laine de coton - bloc de pierre ponce - bloc béton cellulaire - ballot de paille - brique de terre cuite alvéolaire - bloc de bois massif Figure 43 : Maison Oikos Elle a pour intérêt de faire découvrir aux visiteurs les différents isolants écologiques. Ce sera donc un complément d’information aux solutions qui seront proposées et qui ne seront pas forcément écologiques. De plus, elle participe à offrir une variété de supports qui peut être un avantage pour cette exposition. - Des guides seront distribués dans le cadre de l’exposition : un guide grand public sur le logement l’énergie et l’isolation devrait être réalisé et diffusé. Il annoncera l’exposition itinérante. La diffusion d’autres guides est également envisagée : les guides ADEME « Aides financières habitat » et « Isolation thermique », le guide « Quand Habitat rime avec Climat » (METRO, CAUE, AURG, ADEME, ALE), et un guide spécial « Isolation des bâtiments ». Figure 44 : Exemple de guides pouvant être distribués dans le cadre de l’exposition. Campagne médiatique auprès des journaux, des radios, de la Sémitag (flancs de bus) Mettre des contacts d’entreprises avec lesquelles l’ALE sera partenaire et que les particuliers pourront contacter facilement pour les travaux ou pour un devis. 49 2. Avantages et inconvénients des scénarii. Les scénarii sont décrits en marge des « panneaux généraux » exposés précédemment qui s’attache à expliciter des problématiques globales, hors de l’utilisation des thermographies. Ils permettent de donner un aperçu des différents moyens de communication existants. a) Scénario « Géographie » : • Lisibilité de l’exposition : Situation selon des zones géographiques de l’agglomération. • Clé d’entrée : Carte de l’agglomération divisée en zones homogènes. Points négatifs : Il peut y avoir une difficulté pour les visiteurs à identifier leur logement. En effet les formes d’habitat sont éparses. Dégager des zones homogènes qui permettent aux gens d’identifier leurs logements parait difficile pour l’ensemble des périodes. Points positifs : Toutefois, cette méthode pourrait être utilisée dans les lieux où un groupe de bâtiments de la même époque se trouvent. Par exemple, pour les immeubles haussmanniens de la place Victor Hugo ou pour des immeubles situés en périphéries qui sont représentatifs d’une période de construction intense. b) Scénario « typologie » : • Lisibilité de l’exposition : L’identification du logement se fait par la date d’achèvement de la construction selon une typologie représentative de l’agglomération. • Clé d’entrée : Par une frise chronologique des différentes périodes de construction dans l’agglomération grenobloise. Points négatifs : Un parti peut être pris de ne pas mentionner les périodes de construction des différentes périodes sélectionnées. En effet, la plupart des habitants n’ont qu’une vague idée de la date d’achèvement de construction de leur logement. Une approche par une reconnaissance visuelle (photo ou autre) semble plus parlante. Points positifs : L’approche en terme de disposition pour l’exposition est assez « attrayante ». Telle une approche historique, elle capte les gens et elle donne un fil conducteur à l’exposition. Ce scénario permet de mobiliser l’attention des visiteurs sur cette problématique, mais il néglige peut-être la compréhension des solutions techniques à mobiliser. 50 c) Scénario « par poste de déperdition de chaleur » : • Lisibilité de l’exposition : Six postes de déperditions de chaleur sont répertoriés : toiture, murs, sols, ventilation, ouvertures, ponts thermiques. • Clé d’entrée : Une entrée peut être faite par les schémas des déperditions thermiques pour le logement individuel et pour le logement collectif. Points négatifs : Cette solution ne permet pas aux habitants d’identifier leur logement. Elle se traduit plutôt en répondant à des solutions précises sur des points déjà identifiés par les occupants des logements. Points positifs : Cette solution semble un bon compromis pour permettre aux gens d’identifier les solutions techniques mobilisables. De plus, elle permettrait de proposer des solutions simples et peu coûteuses telles que le fait de fermer les volets ou encore de mettre un système de réglage sur les chauffages. Ces solutions relèvent du bon sens mais elles ne sont pas forcément envisagées. Il est également possible de travailler sur une disposition chronologique au sein du panneau. BILAN DES SCENARII : Le scénario « géographie » peut d’ores et déjà être éliminé car il serait impossible à utiliser pour toute l’exposition. Le scénario « par poste de déperdition de chaleur » risque de ne pas être assez ludique pour une exposition grand public. Par contre, il peut être utilisé pour proposer des solutions ponctuelles en marge des panneaux sur les typologies. Le scénario « typologie » nous paraît être le plus pertinent pour cette exposition. d) « Notre préconisation » pour le cheminement global de cette exposition. En marge des panneaux généraux et des différents supports proposés pour l’exposition, notre préconisation pour l’utilisation des thermographies est la suivante : - Une clé d’entrée sous forme de frise, présentée précédemment, qui synthétise les typologies types du bâti grenoblois au travers des époques. - Plusieurs panneaux détailleront les solutions retenues par typologie au regard du parallèle entre la thermographie et la photographie argentique.( le fond et la forme seront à « composer » avec les différents éléments décrient en amont dans le dossier). Mais attention, il ne faudra pas oublier de mentionner des solutions simples et peu coûteuses telles que fermer les volets, calfeutrer les ouvertures ou mettre en place un système de thermostat … 51 1949-1967 Est-ce que j’isole mon balcon ? Figure 45 : Exemple illustré d’un panneau type de l’exposition 52 CONCLUSION : La thermographie est un levier de sensibilisation, de part son caractère pédagogique et ludique. Elle constitue un point d’entrée fort vers une réflexion sur l’importance de l’isolation et sur l’intérêt de réduire les consommations énergétiques des bâtiments. Elle apparaît donc comme un outil approprié de communication pour une manifestation telle que la campagne isolation qui vise à sensibiliser les citoyens, quels qu’ils soient, à la maîtrise de l’énergie. Ce projet d’exposition itinérante s’appuie sur une typologie de bâtiments individuels et collectifs de l’agglomération grenobloise. La finalité est double dans le cadre d’une telle démarche : o Les visiteurs doivent pouvoir identifier au mieux leurs logements en fonction des exemples présentés et donc les solutions techniques mobilisables. o Cette exposition doit constituer un réel tremplin de diffusion sur la thématique de l’isolation des bâtiments et de la maîtrise des consommations énergétiques. La première partie de notre travail a consisté à identifier des bâtiments de logements collectifs représentatifs à l’échelle de l’agglomération grenobloise. Une typologie réalisée par l’AURG nous a permis d’identifier une première série de bâtiments. Cette première étape s’est matérialisée par une prise de photos et une analyse de différentes caractéristiques de ces bâtiments. La liste donnée par l’AURG a donc été retravaillée, analysée et enrichie afin de ne retenir que les bâtiments représentatifs des six typologies. Une seconde partie de cette étude s’est attachée à définir et identifier les différentes solutions techniques pouvant être proposées. Nous nous sommes attachés à ce que ces solutions soient compréhensives de tous, qu’elles soient simples ou plus élaborées. Enfin, la dernière partie de ce document concerne les prescriptions faites pour cette campagne isolation. C’est en s’appuyant sur ce qui avait pu être fait ailleurs et en se mettant à la place des futurs visiteurs que nous avons réalisé cette partie. Cette exposition ne doit pas être considérée comme une finalité en soi, mais comme une clé d’action pour une démarche d’information sur cette thématique sous toutes ces dimensions, tant économiques que techniques. « L’après exposition » constitue également un enjeu fort de cette démarche. Pour appréhender cette période au mieux, il est possible de s’inspirer de ce qui a été organisé dans d’autres villes. Par exemple, il pourrait être mis en place, comme à Dunkerque, un système de prise de rendez-vous avec des conseillers de l’ALE. Ceci permettrait à des particuliers de bénéficier d’un conseil personnalisé et plus approfondi pour leur logement. Les résultats de la thermographie seront mis en ligne sur le site Internet de la Métro et de l’Agence Locale de l’Energie. Une cellule d’accueil grand public au CAUE (plusieurs jours par semaine) et à l’ALE dans le cadre de son Espace Info Energie (tous les jours) sont également prévus. De plus, il est important de souligner que l’exposition et les exemples présentés sont représentatifs des bâtiments dans une certaine limite. Chaque construction ayant ses particularités, les solutions proposées devront être confirmées par un diagnostic individuel. L’exposition fournira des bases de réflexion aux visiteurs, pas de solutions « clé en main ». Pourtant il s’agit de ne pas tomber dans l’écueil d’une vision uniquement centrée sur l’isolation, mais de pouvoir la nuancer dans le cadre d’une réflexion globale sur le réchauffement climatique et les actions pouvant être menées sur le bâti. C’est ce qu’il est aussi fondamental de transmettre. 53 Liste des abréviations : ADEME : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ALE : Agence locale de l’énergie ANAH : Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat AURG : Agence d’urbanisme de la région grenobloise CAUE : Conseil architecture urbanisme et environnement CEE : Certificats d’économies d’énergie. CLCV : association Consommation logement et cadre de vie CSTB : Centre scientifique et technique du bâtiment DPE : Diagnostic de performance énergétique EDF : Electricité de France GEG : Gaz et électricité de Grenoble GES : Gaz à effet de serre OPAC : Office public d’aménagement et de construction PAH : Prêt à l’amélioration de l’habitat PAS : Prêt d’accession sociale PCL : Plan climat local PNSE : Plan national santé et environnement RSD Règlement sanitaire départemental RT : Réglementation thermique 54 Bibliographie Ouvrages : B. Brogat, P. Lanchon, J. Fontan, J-R. Millet, C. Skoda-Schmoll, J. Georges Villenave et M. Brêtas, Bâtiment et santé, Ventilation des bâtiments, Réhabilitation dans l’habitat collectif, CSTB, 2003. J.P Goubert, Du luxe au confort, BELIN, 1988. A. Lebard et A. De Herde, Traité d’architecture et d’urbanisme bioclimatique, LE MONITEUR, 2006. E. Mortier, Amélioration énergétique des bâtiments : les bonnes solutions, Fédération Française du bâtiment et Ademe, 2004. J.P Oliva, L’isolation écologique, TERRE VIVANTE, 2006. Ville de Grenoble, Guide de la qualité environnementale dans l’architecture et l’urbanisme, 2006. Autres documents : Document de travail de l’AURG : Murielle Pezet-Kuhn, Recherche d’une typologie du bâti de l’agglomération, AURG. Sitographie : Le contexte : http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=13419&m=3&catid=13420 consulté le 13/03/07. http://www.senat.fr/dossierleg/pjl03-328.html consulté le 12/03/07. http://www.assemblee-nationale.fr/12/projets/pl1586.asp consulté le 12/03/07. http://www.energie-cites.org/-Display-TCA- consulté le 12/03/07 http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?id=21608&cid=96&m=3&p1=1 consulté le 12/03/07 http://www.ale-grenoble.org/33-concerto-energies-renouvelables-et-habitat-durable-pour-lagglomeration.htm consulté le 15/03/07 http://cathisere.cef.fr/diocese/orientationstextes/groupeactualite/txtgroupeactualite/textegroupeactudroi tlogement.htm consulté le 18/03/07 http://www.grenoble.fr/jsp/site/Portal.jsp?article_id=1285&portlet_id=475 18/03/07. consulté le http://www.dunkerquegrandlittoral.org/thermographie/Thermographie.ppt consulté le 20/03/07. La thermographie http://perso.orange.fr/dpajani/ineth/dpe_batiment1.html consulté le 12/03/07 Les aides financières : http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/aides_financieres/rub6.htm consulté le 07/03/07. http://www.amisdelaterre.org/Banques-francaises-banques,3138.html consulté le 14/03/07 La réglementation sanitaire : http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/3735/AirSante01.html consulté le 12/03/07 http://www.air-interieur.org/ consulté le 12/03/07. http://www.drire.gouv.fr/environnement/loi-air.html consulté le 14/03/07 http://www.logement.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/batiment_sante-bis180706.pdf consulté le 14/03/07. 55 La campagne isolation : http://www.oikos.asso.fr/nos%20expositions/exposition_oikos_maquette_isolants.pdf consulté le 21/03/07. Les solutions techniques http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=14288 consulté le 15/03/07 http://www.anah.fr/tech-frameset.htm consulté le 16/03/07 consulté le 16/03/07 http://www.logement.gouv.fr/IMG/pdf/Guide-recommandations-V1-01-09-06-2.pdf consulté le 17/03/07 http://www.iso-techna.fr/pages/comparatif.php consulté le 17/03/07 http://www.k-line.fr/conseils_f_vitr.php consulté le 17/03/07 http://www.eco-logis.com/isolat.htm#can consulté le 17/03/07 http://www.travaux.com/dossier/isolation/index.php?dossier=26 consulté le 18/03/07 56 Table des illustrations Figure 1 : Défaut d’isolation Figure 2 : Les ponts thermiques Figure 3 : L’étanchéité à l’air Figure 4 : Les différentes sources de la mauvaise qualité de l’air intérieur dans un logement Figure 5 : Graphique des répartitions de la construction des logements de l’agglomération grenobloise selon les époques Figure 6 : Carte de l’agglomération grenobloise. Figure 7 : Graphique des répartitions des logements individuels et collectifs selon les communes de l’agglomération grenobloise. Figure 8 : traitement des volumes Figure 9 : Photos balcons et ouvertures Figure 10 : Photos traitement des façades Figure 11 : Schéma des typologies retenues Figure 12 : extrait du tableau des typologies élaboré par l’AURG Figure 13 : Tableau de réflexion sur la représentativité des bâtiments sélectionnés. Figure 14 : Récapitulatif du découpage chronologique de la typologie du bâti pour la campagne thermographique. Figure 15 : Déperditions thermiques pour le logement individuel et pour l’habitat collectif Figure 16 : Techniques d’isolation par l’extérieur Figure 17 : Photo de façade simple sans balcons Résidence « Percevalière » Seyssinet Pariset (38) Figure 18 : Schéma de pont thermique en isolation par l’extérieur Figure 19 : Photo de balcons continus et larges surfaces vitrées. Figure 20 : Photo de pignon sans ouverture, Figure 21 : Schéma d’un système de ventilation collectif à double flux Figure 22 : Echangeur thermique pour système double flux Figure 23 : Photo calfeutrement des fenêtres Figure 25 : Infiltrations d’air parasites Figure 24 : Photos calfeutrement des bas de portes Figure 26 : Schéma de double vitrage performant Figure 27 : Photo de serres sur balcons existants Figure 28 : Photo de volet roulant Figure 30 : Photo de volet type Source : www.franciaflex.com persienne Figure 29 : Photo de volets battants Figure 31 : Photo de volet roulant et coffre isolé Figure 32 : Photo et schéma de mise en œuvre d’isolant sur toiture terrasse. Figure 33 : Photos de végétalisation partielle ou extensive sur toitures terrasses. Figure 34 : Schéma isolation sous rampants Figure 35 : Photos isolation sur plancher Figure 36 : Schéma solutions d’isolation des toitures Figure 37 : Schéma de panneaux isolants fixés sous la dalle Figure 38 : Schéma de mise en place d’isolant dans le faux plafond Figure 39 : Photo de projection du mélange isolant au plafond Figure 40 : Panneau type de l’exposition Figure 41 : Exemple d’une borne interactive. Figure 42 : Exemple de rétroprojecteur avec le type de diapo pouvant être utilisé pour une projection murale. Figure 43 : Maison Oikos Figure 44 : Exemple de guides pouvant être distribués dans le cadre de l’exposition. Figure 45 : Exemple illustré d’un panneau type de l’exposition 10 10 18 19 19 21 21 22 22 23 24 24 25 28 30 31 31 31 31 32 34 34 36 36 36 38 39 40 40 40 41 41 41 42 42 43 44 44 44 47 48 48 49 49 52 57 ANNEXES 58 Annexe 1 : Compte-rendu d’entretien PACT de l’Isère avec Carole Marc, Le 12/03/2007 Cadre de travail du PACT pour les travaux d’isolation : Travail sur 2 dimensions o Travail dans le cadre de la procédure fragilisée (METRO) : Dispositif mis en place depuis 1999. Réhabilitation de copropriété des années 50-60. Mise en place dispositif social et financier. Elle s’adresse à un parc fragilisé au travers d’indicateur technique et social. Etude de cadrage puis étude de faisabilité. o Travail dans le cadre de l’OPATB (les grands boulevards) Travail sur la thermique et l’énergétique de toutes les copropriétés Les travaux sont principalement orientés vers les parties communes. Pour le remplacement des menuiseries dans le cadre d’une démarche individuelle, on monte des dossiers pour l’ANAH. La problématique de réhabilitation de l’ancien : entre esthétisme et efficacité. L’image thermographique est très pédagogique. Mais dans l’habitat ancien on aura toujours des ponts thermiques. Question sur le patrimoine. Dans les années 60, les façades sont très lisses, on ne rencontre donc pas de gros problèmes. Par contre, l’habitat des années 50 lui pose beaucoup d’autres problèmes : loggia, balcon béton, ornements de façade, encadrement en béton saillant, dalles qui sortent, gardes corps en béton. Lors d’opération de réhabilitation se pose donc la question d’aspect et d’efficacité. A chaque interruption d’isolation il faut donc trouver des solutions techniques. Réhabilitation des grands boulevards. Dans le cadre de la réhabilitation du bâti des grands boulevards, il existe un arrêté de ravalement. Mais des fiches imposent des contraintes architecturales pour chaque bâtiment afin de conserver l’esthétisme des façades. Le surcoût pour reconstituer un encadrement est de 10000 euros par exemple. Mais le patrimoine des années 1950 n’est pas si mauvais que ça en terme de déperditions thermiques.(< 200 kWh/m² eau chaude sanitaire comprise). Il existe donc dans le cadre de la mise en place d’une isolation extérieur des limites techniques et esthétiques à intégrer dans le cadre d’une réflexion globale. Chaque immeuble est particulier et la surface d’ouverture par exemple peut impacter du simple au double les gains énergétiques d’un bâtiment. Les processus pour le ravalement des immeubles est très complexe mais hors de ce cadre d’action, on ne fera que des demi mesures. La maison individuelle. A l’échelle de la maison individuelle la réflexion se porte principalement sur le remplacement des menuiseries. Une réflexion à échelle globale. Il existe des organismes pour les conseiller car il est fondamental de comprendre ou investir en priorité. En effet, on a tendance à retomber toujours sur les mêmes résultats : on sait ou se trouvent les principales déperditions. La réflexion à l’échelle globale du bâti est donc capitale. 59 Les financements. En terme de financement il existe : Les crédits d’impôts Les aides de l’ANAH Dans le cadre de l’OPATB, la ville finance l’équivalent du surcoût induit par l’isolation. 60 Annexe 2 Compte-rendu d’entretien au CSTB avec Claude Pompéo et Charlotte Abele (Service enveloppe et revêtement - caractérisation physique des matériaux), Le 19/03/07. La thermographie : Elle est ludique mais elle a des limites. Par exemple, si le bâtiment est mal isolé de partout la thermographie ne permettra pas de le voir. C’est un outil complémentaire. Elle peut être faite à l’extérieur des bâtiments mais aussi à l’intérieur (c’est ce que fait C. ABELE du CSTB qui travaille sur la rénovation). Les différents postes de déperditions de chaleur : Diagnostic de performance énergétique (DPE) permet de voir les déperditions de chaleurs en collectif et en individuel pour le neuf et pour l’existant. • La ventilation : Système de ventilation double flux : Ce système doit être mis en toiture et il est mis en place pour l’ensemble des logements Il doit être pensé au départ et il peut poser des difficultés dans le cas de travaux d’amélioration. En réhabilitation de bâtiments anciens il peut être mis en place en le reliant à l’ancienne gaine de vide-ordure. Il faut trouver des systèmes qui permettent d’aller dans l ‘ensemble des pièces aussi bien pour l’arrivée d’air que pour l’évacuation de l’air. Il est également possible de mettre en place un système de ventilation par pièces séparées (cf livre CSTB Bâtiment et santé, Ventilation des bâtiments, réhabilitation dans l’habitat collectif, 2003). • Les murs : Pour la réhabilitation de bâtiments ayant des moulures en façades il ne peut pas être envisagé l’utilisation d’isolants projetés qui prendrait la forme des moulures mais demanderait obligatoirement un revêtement ce qui enlèverait l’aspect de la pierre. L’isolation par l’intérieur fait perdre du volume au logement. Il est possible d’isoler sur 1m en paroi verticale et sur 1m en paroi horizontale. • Les fenêtres : Les baies vitrées sont un critère car plus il y en a et plus il est difficile d’isoler. Une solution simple peut être de changer les fenêtres la mise en p^lace d’un double vitrage permet d’améliorer considérablement le confort thermique du logement ( réduit l’effet paroi froide). + il faut que le système de ventilation soit mis en place à ce moment là. Des volets peuvent également permettre de limiter les déperditions de chaleur la nuit. Celui-ci peut être battant ou roulant. Les volets sont classés par classe de perméabilité à l’air. Possibilité de faire du survitrage mais s’il est directement sur le chassie tout passera par là. Cette solution est à évaluer au cas par cas. Il est donc préférable de changer le vitrage. Vitrage peu émissif est très utilisé dans l’habitat neuf et peut être utilisé en réhabilitation. Le triple vitrage est peu utilisé en France et son coût est élevé. Exemple des immeubles du quartier Henri Wallon à Saint Martin d’Hères où il a été mis en place des serres. Cette méthode se fait assez facilement si la configuration de l’immeuble s’y prête. Mais cette solution laisse une grande place à l’usage et elle sous entend d’informer les habitants. Pour l’individuel, elle peut être une solution envisageable. Il vaut donc mieux privilégier le double vitrage avec changement des menuiseries et volets. + changement des fenêtres et mise en place du système de ventilation vont obligatoirement ensemble. • Ponts thermiques : Pour le cas de balcons avec garde-corps qui prolonge le pont thermique, la seule solution serait de désolidariser le balcon. Mais cela engendrerait un coup assez élevé. 61 L’isolation extérieure permet de traiter les ponts thermiques de manière plus efficace que l’isolation par l’intérieur. De toute façon, les balcons causent problème à ce niveau là. • Toitures : Toitures terrasses : Si l’option est retenue de prendre une toiture végétalisée, un système d’étanchéité est indispensable. Plancher Étanchéité Isolant Étanchéité Plancher Condensation ce système est plus facile à mettre en place en construction neuve qu’en réhabilitation car il demande un système d’étanchéité performant. En réhabilitation pour une toiture terrasse, qu’elle soit végétalisée ou non il faut regarder tous les aspects de conception pour éviter les problèmes d’humidité. Toitures classiques : isolation des pans • pas de prescriptions particulières. Les sols : Il existe un système d’isolation avec chape sèche qui permet de mettre un isolant avec des épaisseurs faibles. Les différents matériaux et leurs formes : Les isolants « classiques » sont des produits d’origine animale ou végétale. Produits isolants sous vide ils ont à l’intérieur une silice nanostructurée qui permet d’améliorer les caractéristiques des produits. Ces produits sont poreux et on peut facilement les mettre sous vide. Ils ne laissent ni passer l’air ni la vapeur d’eau. Ces produits sont en cours de développement et vont bientôt apparaître sur le marché mais associés à un procédé. Ils ne sont pas encore sur le marché. Facteur 3 ou 4 par rapport à un isolant classique. Les isolants minces ne sont pas aussi efficaces que des isolants d’épaisseur plus classique. Avec ce type d’isolants on ne peut jouer que sur l’aspect rayonnement. Base de données de certificats d’isolants sur le site http://acermi.isolant.fr Site de l’ANAH : documentation sur l’isolation et les caractéristiques d’aptitudes à l’emploi. Biblio CSTB, possibilité de consulter des documents. Les isolants écologiques : Leur performance est la même que celles des autre isolants. Cependant il faut noter que ces isolants écologiques font l’objet d’un traitement chimique donc sont-ils véritablement écologiques ? Recommandations pour l’exposition : Mettre un coût au m². Préconiser une étude sur un système complet et pas seulement par points ou postes. Proposer 3 ou 4 solutions. Pour le chauffage : préconiser la mise en place de thermostats dans le collectif pour éviter la surchauffe et les comportements aberrants ouvrir les fenêtres parce que le chauffage collectif est trop fort. Mettre des contacts d’entreprises avec lesquelles l’ALE sera partenaire et que les particuliers pourront contacter facilement pour les travaux ou pour un devis. 62 « Fiches de solutions techniques » : - Isolation par l’extérieur des murs extérieurs. - Isolation par l’intérieur des murs intérieurs. - Isolation des planchers bas sur l’extérieur (ou sur locaux non chauffés). - Isolation des terrasses. - Isolation des combles perdus. - Isolations sous rampants des combles aménagés. - Remplacement des vitrages doubles. - Remplacement des fenêtres à simple vitrage par des fenêtres à double vitrage (ou à l’isolation renforcée). - Calfeutrement des fenêtres et des portes. - Isolation des coffres de volets roulants. - Pose de volets roulants ou volets battants 63 Annexe 3 : Tableau des logements Document de travail Version 3 Identification Commune Forme globale Morphologie Balcon Disposition Particularités Géographie Localisation Illustration Recul pour la photo "Intérêt thermique" Avant 1915 entre les rues Brocherie et Chenoise milieu urbain dense Grande rue disposition autour axe principal agglomération Immeubles Grenoble R+4 monolithique vieux quartier non bord voie piétonne Petit collectif La Tronche R+1 vieux quartier non bord de rue Petit collectif Fontaine R+2 vieux quartier non Immeubles Grenoble R+4 Haussmann vieux quartier oui bord de rue rue Docteur Mazet et Alsace Lorraine milieu urbain dense Immeubles Grenoble R+4 Haussmann vieux quartier oui bord de place place Victor Hugo milieu urbain dense dégagé par une place ☺ ☺ Représentatif ??? quartier Aristide bord de carrefour Représentatif ??? Brillant, rue Jean Jaurés et Maréchal Joffre disposition autour axe principal agglomération De 1916 à 1948 Immeubles Grenoble immeuble monolithique R+4 oui groupe matériau ancien rue Auguste Ravier bon recul Immeuble Fontaine barre R+7 oui groupe bardage pignon "les Buisonnées" bon recul proche de la gare "La Pinéa" (quartier la Pinéa) Recul possible, peu de végétation. De 1949 à 1967 Immeubles Saint Egrève barre r+4 oui clos groupe Morphologie Balcon Disposition Particularités Géographie Localisation Illustration Recul pour la photo "Intérêt thermique" Identification Commune Forme globale Immeuble Saint Egrève barre R+9 oui clos groupe proche de la gare "Plein Ciel" rue des Bonnais Pas de recul suffisant et végétation peut gêner. Immeuble La Tronche immeuble monolithique R+3 oui clos groupe Doyen Gosse bon recul Immeuble plein sud et plein soleil Echirolles immeuble monolithique R+5 oui clos résidence Immeuble plein sud et plein soleil bon recul ☺ Maisons individuelles Echirolles Maisons sur 1 étage indépendantes ou jumelées oui et non résidence en face de l'entreprise Caterpillar bon recul grand choix ☺ Immeuble Eybens immeuble R+3 oui clos résidence en face de la mairie rue Arrault bon recul présence de végétation Immeubles Eybens barre R+4 oui groupe rue des acacias bon recul Immeuble Meylan barre R+9 oui clos groupe plaine Fleurie bon recul présence de végétation Immeuble Meylan barre R+4 oui clos groupe rue Revirée bon recul présence de végétation Immeuble Pont de claix barre R+4 oui groupe Arc en ciel bon recul cage d'escalier vitrée mur ajouré ☺ Identification Commune Forme globale Morphologie Balcon Disposition Particularités Géographie Localisation Illustration Recul pour la photo "Intérêt thermique" Immeuble Pont de claix barre R+9 loggia groupe irrégularité isolation vitrage cage escalier vitrée Immeuble Seyssinet Pariset barre R+4 loggia groupe irrégularité isolation vitrage le beau site bon recul Immeuble Seyssins barre R+7 oui clos loggia résidence irrégularité isolation vitrage mas des iles I, II et III bon recul Immeuble OPATB Grenoble R+8 grand boulevard oui en bordure d'un axe majeur de Grenoble OPATB 22 bvd FOCH recul possible, mais site urbain dense Immeuble OPATB Grenoble R+8 grand boulevard loggia en bordure d'un axe majeur de Grenoble OPATB 26 bvd FOCH recul possible, mais site urbain dense ☺ Immeuble OPATB Grenoble R+9 grand boulevard non en bordure d'un axe majeur de Grenoble OPATB travaux signés 61 bvd FOCH recul possible site urbain, mais dégagement carrefour ☺ Immeuble Grenoble Immeuble R+5 oui clos résidence OPATB 7 rue Maginot recul difficile travaux caserne de bonne le manoir bon recul, mais présence d'un peu de végétation allée de la roseraie accès contrôlé peu d'angle de la rue canton bon recul ☺ ☺ De 1968 à 1974 Immeuble Meylan barre contemporaine R+7 oui résidence Immeuble Meylan résidence, gros travail sur disposition volume R+3 oui résidence une version en R+3 peut être utilisée en comparaison Morphologie Balcon Disposition Particularités Géographie Localisation Illustration Recul pour la photo Identification Commune Forme globale Résidence Grenoble barre courbe R+7 loggia résidence irrégularité isolation vitrage Europa site urbain assez dense, végétation Immeuble Grenoble immeuble modulation disposition oui clos résidence Représentatif ??? Élysée bon recul Maisons groupées Claix maison en bande R+1 oui groupe d'habitation "Intérêt thermique" ☺ bon recul De 1975 à 1989 Lotissement Claix maisons individuelles R+1 oui Immeuble Grenoble barre R+4 travail de forme non Maison en bande Grenoble maison en bande R+2 toiture-terrasse Immeubles Domène immeuble R+3 vérandas Immeuble Eybens Immeuble Eybens immeuble R+3 travail de toiture-terrasse forme oui clos bon recul et choix groupe allée du parc Georges Pompidou bon recul mais limité sur certains angles par la végétation rue des artilleurs bon recul manque de recul et végétation importante (arbres et haies) résidence comportement serre répartis dans un lotissement ZAC Chenevière résidence Représentatif ??? la Tuillerie résidence Représentatif ??? maison neuve ☺ ☺ Identification Commune Forme globale Immeuble St Egrève barre travail de forme Morphologie Balcon Disposition oui clos résidence Particularités Géographie Localisation Représentatif ??? ZAC du Fiancey Illustration Recul pour la photo "Intérêt thermique" végétation (haies) et recul suffisant (petite placette) ☺ Après 1990 barre R+6 Gières immeuble R+6 oui pavillon Gières maison individuelle non Immeuble Eybens immeuble R+3 oui Immeuble Echirolles oui clos groupe ☺ Chamandier Représentatif ??? rue des martinets seule maison accès difficile pour prise de vue résidence récent quartier des ruires bon recul, mais présence végétation résidence récent, peut être une image actuelle pour comparaison nouveau centre bon recul et choix ☺ RESUME Mots clefs : isolation, exposition, représentativité, solutions techniques. Le travail que nous avons engagé dans le cadre de l’unité d’enseignement « Développement durable et Construction » au sein du master 2 MOBAT, à consisté en la préparation d’une campagne grand public itinérante sur le thème de l’isolation des bâtiments de l’agglomération grenobloise. Ce travail nous a amené à formuler des prescriptions à l’attention de l’Agence Locale de l’Energie pour alimenter leurs réflexions. Dans le cadre de cette problématique, notre réflexion s’est donc scindée en trois temps ou, après avoir dresser le contexte général d’un tel événement au travers de ses enjeux, du souhait d’employer l’outils thermographique et de son cadrage politique tant à l’échelle nationale que locale, nous nous sommes attachés à dégager des bâtis représentatifs de l’agglomération grenobloise en cohérence avec une telle démarche, pour finalement aboutir à des solutions techniques au regard des désordres observables. SUMMARY Keywords: insulation, exhibition, representative, technical solutions. The work that we engaged within the framework of the teaching unit “Sustainable development and Construction” within the master 2 MOBAT, consisted of the preparation of a campaign on the subject of buildings thermal insulation on the Grenoble’s agglomeration. This work led us to formulate prescriptions for the attention of the Local Agency of the Energy to feed their reflexions. Within the framework of these problems, our reflexion thus divided into three times or, after having to draw up the general context of such an event through its stakes, of the wish having used thermographic tools and of its political framing such on a national scale than local, we attempted to loosen build representative of the Grenoble’s agglomeration in coherence with such a step for finally leading to technical solutions in comparison with the observable disorders.