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20 mai 2015 Hebdomadaire Charleroi - MassPost P916057
Report fort probable du tiers payant social obligatoire
Il semble que le TP obligatoire pourrait être
postposé, au moins pour quelques mois
en tout cas, d’après les premiers échos
de la réunion médico-mutualiste qui s’est
tenue ce lundi 18 mai. En cause, dixit Roland
Lemye, le tout frais ex-président de l’Absym,
l’impossibilité pour certains producteurs
des softwares médicaux d’être prêts pour
la date butoir du 1er juillet prochain. Jo De
Cock, l’administrateur général de l’Inami,
va donc demander un report à la ministre
fédérale de la Santé, Maggie De Block, relate le
syndicaliste absymiste. «Mais cela ne change
rien à notre refus de principe par rapport à la
généralisation du tiers payant», ajoute-t-il.
Outre des points concernant une révision de la
nomenclature des gastro-entérologues (passée
sans encombres) et un projet de diminution
de 1% des actes techniques des spécialistes
non accrédités avec transfert d’une partie des
sommes économisées aux MS accrédités (point
refusé par l’Absym), l’ordre du jour de cette
réunion portait surtout sur le projet d’arrêté sur
le tiers payant social obligatoire et ses modalités
pratiques d’application (cause, comme vous le
savez, de remous et d’une «action commando»
lors de la dernière médico-mut, lire Medi-
Sphère n°478) et sur la possibilité, pour les MG
stagiaires, de faire signer des DMG à des patients
avant ou juste après la fin de leur stage.
C.L.
CADASTRE DYNAMIQUE EN VUE
Alors, pénurie de MG ou… pléthore?
La fuite de quelques chiffres dans le quotidien
L’Echo n’est pas passée inaperçue dans le corps
médical. Pourtant, il serait «trop tôt pour en
tirer des conclusions immédiates, prématurées et
superficielles sur les futurs quotas (à appliquer)»,
prévient la ministre fédérale de la Santé. D’autres
acteurs du secteur s’avancent un peu plus et
réagissent déjà en sens — très — divers.
Tout d’abord, pour planter le décor, ces
quelques chiffres bruts (que le cabinet
De Block refuse, au moment d’écrire
ces lignes, de confirmer ou d’infirmer,
«le cadastre actuel étant un document
technique qui n’a pas encore été validé
par les experts de la Commission de
planification»). La Belgique comptait
44.423 médecins agréés en 2012, dont
16.144 MG (soit environ 36%), qui
deviennent 15.274 en 2014 (-5,3%, ce recul
se concentrant en Wallonie). Environ un
quart des médecins ne seraient plus en
activité, et ils sont seulement autant à avoir
moins de 45 ans.
Un médecin actif (1) sur 4 travaille
principalement dans un secteur non curatif
(secteur public, etc.), avec un cut-off placé à
moins de 500 actes par an pour les MG, et…
à moins de 2 actes par an pour les spécialistes,
dixit Marco Schetgen, le président du groupe de
travail médecins de la Commission de planification.
Dr Claude Leroy
Détails en page 5
Après sa promesse de libérer des numéros Inami pour les futurs médecins francophones
engagés dans le cursus contre l’établissement d’un filtre, Maggie De Block a fait établir par
le SPF un cadastre «dynamique» (PLANCAD pour les intimes) de la population médicale
active dans le pays, qu’elle a remis le 8 mai dernier à la Commission de planification.
Premières analyses et réactions en pages 2 et 3
(1) La notion de médecin «actif« aux yeux du cadastre dynamique sera certainement à préciser.
A ce stade, on sait en tout cas qu’il s’agit de médecins effectuant des prestations remboursables par l’Inami.
MS9686BF
Rencontre avec le Dr Martine
Piccart: quels défis
pour l’oncologie? ............................................ 14
Les traitements actuels
du fibrome utérin ............................................ 17
Les drones médicaux
ont de l’avenir .....................................................20
480
De plus
en plus
difficile
4ACCÈS AUX SOINS
pour les
patients
bruxellois
démunis
Un outil
pour parler
de la fin
6PROJET DE SOINS PERSONNALISÉ ET ANTICIPÉ
2 I
Medi-Sphere 480 20 mai 2015 www.medi-sphere.be
«Dès lors, un lissage éven-
tuel des quotas ne pour-
ra pas être d’application
avant 2022, avec des chiffres peut-être
plus adaptés aux besoins réels. La Com-
mission souhaite aussi que le lissage
reste dans la limite des 20% du nombre
d’étudiants de l’année académique en
cours
De la libre circulation des
médecins européens
Des chiffres «adaptés» et un lissage-tam-
pon, c’est peut-être bien, mais que pen-
ser du fait qu’un jeune médecin fran-
cophone venant d’obtenir son sésame
inamien peut de toute manière s’instal-
ler en Région flamande si ça lui chante
(et vice-versa)? «Nous en sommes bien
conscients», reconnait Marco Schetgen.
«Nous sommes d’ailleurs occupés à
planifier l’installation, chez nous, d’étu-
diants de nos universités alors que des
médecins étrangers peuvent s’installer
sans problème. La proposition de plani-
fier au niveau européen, exprimée il y a
quelques années, n’a malheureusement
pas été retenue. Du reste, je n’ai encore
jamais vu la moindre étude démontrant
que plus il y avait de médecins, plus il y
avait de dépenses de santé publique. On
peut donc parfois se demander si, avec
cette Commission de planification, nous
ne sommes pas sur une autre planète…»
MG: des chiffres
«suffisamment évidents»
Et d’ajouter qu’à ses yeux, la planification
n’a vraiment de sens que pour détermi-
ner les spécialités qui réclament du ren-
fort — mais pas pour donner un chiffre
global, absolu, à ne pas dépasser. «De
toute manière, on observe toujours une
forme de régulation naturelle, avec des
changements d’orientation spontanés
d’une activité médicale vers une autre.
Mais il est clair que nous allons manquer
de généralistes, d’autant plus que l’acti-
vité diminue d’environ 60 à 70% après 65
ans. Nous pouvons en effet déjà tirer cer-
taines conclusions des chiffres dont nous
disposons, car ils sont suffisamment évi-
dents. Et on ne pourra pas se passer si fa-
cilement des généralistes, cette première
ligne qui résout environ 90% des pro-
blèmes de santé de la population pour à
peine 5 à 10% des dépenses de l’Inami…»
Et en parlant de la supposée pénurie en
pédiatrie, cette spécialité qui, par cer-
tains côtés, est assez proche de la mé-
decine générale? «Il ne manque pas de
pédiatres en Belgique. Par contre, oui, ils
sont assez nombreux à refuser d’assurer
les gardes, ce qui est une autre histoire.»
+ 33% de choix positifs
chez les carabins
Didier Giet, professeur au DUMG de l’ULg,
n’avait pas encore pris connaissance des
chiffres au moment de rédiger ces lignes.
Il pourra cependant en présenter bientôt
d’autres, et pas des plus inintéressants
puisqu’ils font partie d’une étude interuni-
versitaire sur la proportion de rétention
des médecins — autrement dit, le nombre
de confrères qui poursuivent dans l’acti-
vité de soins au bout de x années après
l’obtention du diplôme. Difficile, en effet,
de préciser des quotas de numéros Inami
si on n’a pas une bonne vision du nombre
de médecins qui en font/feront réellement
usage. Au passage, rappelons qu’une
note d’orientation commune Fag-SSMG-
GBO-AMF (la branche MG de l’Absym)
présentée aux partis politiques en 2013-
2014 réclamait déjà un indispensable
travail sur l’attractivité de la profession.
«Tous les chiffres sur la rétention nous
sont parvenus, mais ils n’ont pas encore
pu être étudiés. Cet aspect représente
un domaine où il revient surtout aux
syndicats médicaux de réfléchir et d’agir
pour que les MG restent dans le métier.
Ceci dit, l’aspect motivation, que nous
essayons de faire évoluer au niveau
des universités, semble avancer dans
le bon sens. A Liège, notamment grâce
au stage obligatoire en MG, le nombre
d’étudiants qui choisissent prioritaire-
ment la médecine générale a augmenté
d’environ 33% rien qu’en un an
Une bonne nouvelle, donc, teintée d’un
optimisme réel bien que mesuré et sur-
tout prudent: «Il est grand temps que les
facultés de médecine s’interrogent sur
les besoins de la population et sur leur
responsabilité sociétale. Ce ne sont pas
les besoins des CHU qui doivent guider
des quotas (notamment pour remplir les
rôles de garde en pédiatrie), mais bien
ceux des patients. Les facultés de mé-
decine sont subsidiées par l’Etat pour
répondre aux besoins sanitaires de la
population, et pas à ceux des CHU
Dr Claude Leroy
MS9683AF
suite de la page 1
Non, la planification à la belge
ne résoudra pas tout
«A ce stade», commente Marco Schetgen, membre de la
Commission de planification, «le chiffre de 1.230 attesta-
tions restera bien, en 2021, identique à celui des deux an-
nées précédentes car il est effectivement trop tôt pour que
la Commission tire des conclusions sur base des chiffres
qui viennent de lui être communiqués.»
ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE
MS9683BF
Pour Jacques de Toeuf, qui rem-
place depuis peu le Dr Roland
Lemye à la tête du syndicat,
l’évolution 2004-2012 montre avant tout
«une augmentation du nombre de MS (+
14,5%) et une stagnation du nombre de
MG (…)», qui étaient «712 en formation
en 2012 et 810 en 2014» (contre 4.410 MS
en formation, soit cinq fois plus). «La
lecture de ces données démontre que
les départs à la retraite et les arrêts d’ac-
tivité des médecins plus âgés ne doivent
plus susciter d’inquiétude quant à la
prise en charge sanitaire de la population
Jacques de Toeuf (Absym):
«Il y a trop de médecins en
Belgique francophone»
Si de nombreux chiffres disponibles ont un caractère
évident pour Marco Schetgen (lire ci-dessus), ils sont
considérés comme tout aussi parlants par le président de
l’Absym – si ce n’est que l’interprétation va dans un sens
passablement opposé, à en lire le communiqué syndical
récemment diffusé.
«On observe toujours une forme de
régulation naturelle, avec des chan-
gements d’orientation spontanés
d’une activité médicale vers une
autre», remarque Marco Schetgen.
Jacques De Toeuf relève une
augmentation du nombre de MS et
une stagnation du nombre de MG.
I 3
Medi-Sphere 480 20 mai 2015
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puisque le nombre de candidats spécia-
listes qui, par définition, seront libres de
travailler à 100% sur le marché des soins
de santé, dépasse le nombre de sortants
et ce, largement.»
Peut-être, mais quid de la médecine
générale? L’analyse selon les régions
montre «de façon frappante», selon le
syndicat, une sous-activité à Bruxelles et
en Wallonie, «en particulier en médecine
générale, (…) lorsqu’on réfère l’activité
à la définition ETP (équivalent temps
plein) tenant compte de la production
d’honoraires des médecins». Et le com-
muniqué de surenchérir en risquant de
faire grincer bien des dents: «Il existe
donc une marge d’activité importante
non actuellement sollicitée».
Question de répartition
Est-ce à dire que les généralistes fran-
cophones devraient travailler plus? «Je
ne dis pas ça», réagit Jacques de Toeuf.
«Simplement, au vu de leur production
ETP décrite en fonction des indices de
l’Inami (qui ne sont pas nécessairement
la meilleure façon de préciser ce que
les gens font réellement) et par région,
l’ETP s’élève à 0,36 à Bruxelles, aux en-
virons de 0,60 en Wallonie et à plus de
0,90 en Flandre. Et c’est d’ailleurs globa-
lement pareil pour les spécialistes, avec
des chirurgiens et des radiologues qui
cherchent sans les trouver des emplois
dans les hôpitaux. Certes, il manque des
MG dans certaines régions de Belgique,
au moins pour les gardes, comme à
Gouvy. Mais il y a certainement une
marge pour reprendre l’activité des mé-
decins qui vont arrêter de travailler au
profit de ceux qui sont encore au boulot.
Je ne dispose malheureusement pas de
chiffres ventilés par arrondissement, et
je ne doute pas qu’il existe des situations
difficiles, avec un manque de renouvel-
lement de la force de travail locale. Mais
cela ne veut pas dire qu’il faut produire
plus de MG en se contentant d’espérer
qu’un ou deux d’entre eux iront travail-
ler en province du Luxembourg, par
exemple. Il faut plutôt y rendre l’instal-
lation plus attractive. Les médecins de
Gouvy ont besoin d’aide pour les gardes,
mais n’en réclament pas en semaine, af-
firmant que cela ne leur permettrait plus
de gagner leur vie.» Et de rappeler Im-
pulseo, notamment, et qu’il faut encore
«augmenter les honoraires pour rendre
le métier plus attractif».
Le projet de réforme hospitalière de
Maggie De Block devrait également fa-
voriser la richesse et la diversité de la
MG, affirme le syndicaliste: «L’aspect
transmural, la réorganisation de la garde
et le travail en équipe ne placerait plus
l’hôpital en producteur central mais bien
comme le maillon d’une chaîne, avec le
financement d’itinéraires de soins dans
lesquels les MG seraient bien plus des
éléments effecteurs qu’auparavant dans
le domaine des hospitalisations».
Il en faudra peut-être plus pour convaincre,
car des généralistes interrogés craignent
plutôt de se voir plus que jamais ramenés
à un rôle — non concerté — qui se limitera
à remplir des ordonnances et autres pa-
piers administratifs. Reste à voir ce qu’en
penseront les jeunes, les futures généra-
tions de MG.
Allo Jean-Claude
Marcourt?
Last but not least du tout dans le commu-
niqué de l’Absym, une adresse à l’attention
du monde politique francophone, som-
mé de prendre «les mesures adéquates,
pérennes et fortes, pour maintenir
un quota limité de futurs médecins.
Les chiffres démontrent l’existence de la
pléthore médicale, en francophonie en
particulier».
Maggie De Block ne va pas si loin, mais
la réponse qu’elle a fournie en com-
mission plénière de la Chambre, le 13
mai dernier, à une question posée par
Caroline Cassart (MR), Catherine Fonck
(cdH) et Muriel Gerkens (Ecolo) penche
du même côté: «Il est prématuré [d’affir-
mer l’existence] de pénuries supposées
de médecins généralistes ou de cer-
tains spécialistes. A ce propos, je sou-
haite insister sur le fait qu’un très grand
nombre de jeunes médecins rejoindra
le marché du travail [en 2021 et les an-
nées suivantes], vu le nombre très élevé
d’étudiants qui suivent actuellement des
études de médecine».
Pléthore ou pénurie, un débat décidé-
ment sans fin…, qui s’appuie sur des
chiffres prêtant à interprétations et dis-
cussions, et compliqué par les différen-
tiels de densité de zone à zone. Jusqu’à
l’instauration de mesures (coercitives?
incitatives?) sur le lieu d’installation?
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4 I
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«Nous constatons que
l’acs aux soins est
limité. Si dans les cas
extrêmes, des soins coûteux hospitaliers
sont toujours dispensés, des restrictions
de plus en plus grandes sont faites pour
l’accès aux soins de santé de première
ligne», pointe la commission CPAS de
la Fédération des associations de mé-
decins généralistes de Bruxelles. «Je
connais un médecin généraliste qui s’est
vu refuser pour 250 euros d’honoraires
pour des soins délivrés à des patients
démunis et 250 euros pour des frais liés
à leur prise en charge. 500 euros de per-
dus pour un médecin exerçant en solo
cela représente beaucoup d’argent. On
ne peut pas travailler dans un système
qui repose sur la charité, sur le béné-
volat des soignants», s’indigne le Dr
Lawrence Cuvelier, président de la com-
mission CPAS de la FAMGB. Et de faire
remarquer, pour illustrer ses propos,
qu’il est devenu tellement difficile pour
la maison médicale dans laquelle il tra-
vaille de se faire rembourser par Fedasil
les soins octroyés aux demandeurs
d’asile que son institution n’adresse plus
de factures à cette agence fédérale.
Manque de cohérence
Dans son livre blanc intitulé «Le droit de
santé pour tout individu vivant dans la
Région de Bruxelles-Capitale. Une uto-
pie?», la FAMGB dresse une série de
constats au niveau des pouvoirs publics
et des CPAS.
Il y a manifestement une absence de
cohérence en matière de soins de san-
té avec comme conséquence une ex-
plosion des coûts de seconde ligne.
Le patient non/mal soigné se retrouve
souvent hospitalisé. «L’hospitalisation
est un échec, commente le Dr Cuvelier.
Le patient aurait dû être pris en charge
plus tôt.» La prise en charge des patients
en première ligne – par exemple, des
tuberculeux – permet d’économiser
beaucoup d’argent au niveau de l’hospi-
talisation. «Il en est de même pour les
maladies chroniques comme le diabète
ou l’hypertension
Les généralistes de terrain remarquent
également que le contrôle administratif
est favorisé au détriment de l’admi-
nistration des soins nécessaires. «Les
assistants sociaux ont de plus en plus
un rôle de contrôleur, pointe Lawrence
Cuvelier. On remarque d’ailleurs une
grande rotation du personnel dans cette
profession. Ce qui est un signe Autre
barrière: l’absence de coordination et de
solidarité entre les différents étages des
pouvoirs publics. Le réflexe absurde du
«ce n’est pas ma caisse qui paie donc
le problème est résolu». En outre, les
CPAS dont les dossiers ne sont pas bien
remplis se voient sanctionnés par les
autorités. Une épée de Damoclès qui ne
les pousse pas à s’écarter de la règle au
profit du patient.
Au niveau des CPAS, la FAMGB note
que la surcharge administrative est plus
importante que l’aide apportée et que
certains patients sont renvoyés vers des
structures sans avoir la garantie qu’ils
seront véritablement aidés. L’interpré-
tation du statut de l’aide médicale ur-
gente pose aussi problème. «Certains
professionnels estiment que l’aide mé-
dicale urgente ne doit être activée que
s’il y a un enjeu vital. Ce n’est pas le cas.
C’est une interprétation très limitative»,
précise le Dr Cuvelier.
Indispensable
harmonisation
La FAMGB demande aux autorités de
prendre une série de mesures: harmoni-
ser les procédures entre les CPAS, sim-
plifier les procédures, faciliter le trans-
fert des dossiers des patients entre les
CPAS et la Région Bruxelles-Capitale,
organiser une concertation entre la pre-
mière ligne de soins et les CPAS, fournir
une aide logistique aux prestataires de
première ligne et assurer le respect du
secret médical.
«A Bruxelles, le généraliste doit souvent
jouer le rôle du chef d’orchestre. Il ne le
fait pas toujours bien. C’est pour cela
qu’il est intéressant de pouvoir compter
sur des ressources multidisciplinaires»,
ajoute Lawrence Cuvelier. Quant au se-
cret médical, il semblerait que les autori-
tés fassent de plus en plus pression sur
les assistantes sociales pour obtenir des
informations couvertes par ce secret.
«Les médecins doivent aussi garantir
que certaines informations concernant
leurs patients, par exemple l’usage de
certains médicaments (traitement du
sida), restent confidentielles
La FAMGB est convaincue que l’accès
inconditionnel pour tous à la médecine
générale est un bienfait pour l’ensemble
de la population et pour la qualité de la
santé publique à Bruxelles. Par son livre
blanc, elle essaie de persuader les dé-
cideurs de cette approche. Reste aussi
à convaincre les plus démunis de se
rendre chez le MG. «Il y a tout un travail
d’éducation du patient à faire, explique
le Dr Cuvelier. Certains patients viennent
de pays où la première ligne n’existe
pas, sauf sous forme de dispensaire.
Parfois le MG est perçu par le patient
comme un obstacle sur le chemin de
l’hôpital. Il faut une adhésion du patient
à la démarche
Des éclaircies
La situation n’est pas totalement
sombre. Au niveau bruxellois, les auto-
rités travaillent, sous la houlette de la
ministre Fremault (FDF), à une révision
de la loi organique sur les compétences
communautaires des CPAS. On pourrait
aboutir à une certaine simplification.
Reste qu’une grande partie de la régle-
mentation sur les CPAS est du ressort du
Fédéral.
En outre, Michel De Volder, président de
la FAMGB, a annoncé que la fédération
des généralistes bruxellois est en train
de préparer un partenariat avec l’ONG
Médecins du Monde pour prendre en
charge certains patients via le poste de
garde Athéna. «Nous allons demander
un financement aux autorités pour pou-
voir rétribuer des assistants sociaux.
Cette collaboration permettra aussi d’in-
tégrer ces personnes dans le circuit de
la médecine générale. Ce projet est en
cours d’écriture. Il devrait aboutir pour
la fin de l’année.»
Vincent Claes
MS9672F
Les Bruxellois démunis de plus en plus
mal couverts
Les généralistes bruxellois
constatent que l’accès des
patients démunis aux soins
est de plus en plus diffi-
cile. La charité se substitue
souvent à la solidarité. La
FAMGB alerte les pouvoirs
publics en leur adressant un
livre blanc.
Pour
la FAMGB,
les situations
intolérables observées
aujourd’hui doivent
être évitées alors qu’un
tiers de la population
bruxelloise vit sous le seuil
de la pauvreté et que les
indicateurs montrent
une augmentation
constante de la
précarité.
ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE
Dr Lawrence Cuvelier,
président de la commission CPAS
de la FAMGB.
I 5
Medi-Sphere 480 20 mai 2015
www.medi-sphere.be
«L’ambiance en médico-mut
était assez bonne, peu
conflictuelle», rapporte
Marcel Bauval, vice-président du GBO
et observateur attentif du dossier. «Une
bonne partie des demandes des méde-
cins généralistes a été prise en compte
par l’Inami, qui a donc présenté un projet
d’arrêté royal sur le tiers-payant plus ac-
ceptable. Si les mutuelles réclamaient la
lecture en ligne de l’eID, la carte d’identité
électronique, à chaque consultation alors
que c’est virtuellement impossible (le
patient a oublié sa carte, il n’en possède
pas, etc.), cette demande a été partielle-
ment retirée. Nous avons demandé que
la relation de confiance médecin-patient
puisse jouer lorsqu’un DMG a été signé,
et l’eID ne devrait ainsi être demandée
qu’à ce moment. Il y a bien eu des réti-
cences très (trop) répétées du côté de
Jean Hermesse [mutualités chrétiennes,
ndlr], qui évoquait les fraudes possibles
dans le chef des médecins, mais la pro-
position de coupler cette demande à la
signature du DMG est dorénavant reprise
dans le projet d’arrêté
Efforts informatiques
«Il y a eu un autre problème», ajoute
Roland Lemye, pour l’Absym: «Nous
avons constaté que les logiciels
médicaux ne sont pas tous prêts pour le
1er juillet, date d’entrée en vigueur du TPS
obligatoire pour autant que la facturation
électronique soit possible. Comme elle
ne le sera pas, Jo De Cock demandera le
report de l’application de l’arrêté après la
date du 1er juillet. Il contactera également
les concepteurs de logiciels et sollicitera
l’équipe de MyCareNet.»
Assistants et DMG
En ce qui concerne les MG stagiaires,
l’Inami trouvait normal de leur accor-
der la possibilité de faire signer des
DMG à des patients au cours de leur
stage. LAbsym et le GBO ne l’entendent
pas de cette oreille: «Qu’ils puissent en
signer au nom de leur maître de stage,
pourquoi pas, reprend Marcel Bauval.
«Mais en signer pour eux-mêmes risque
d’entrainer de sérieux conflits.» Roland
Lemye abonde dans le même sens: «Le
risque de détournement de patientèle
serait évident, alors que le médecin
n’est pas encore installé et profite de
son stage».
Rappelons par ailleurs que l’Absym
reste, philosophiquement, opposée au
principe même d’un tiers payant qui
s’impose aux médecins: «Si ce tiers-
payant devient obligatoire, le méde-
cin risque fort de devenir l’obligé du
patient» résume le Dr Lemye.
De son côté, l’AADM (Alliantie Artsen-
belang Domus Medica, la branche syn-
dicale de l’association flamande) avait
prévenu avant la médico-mut qu’elle ne
cautionnerait pas le projet s’il n’était pas
fortement amendé. Mais de l’eau aura
encore le temps de couler sous les ponts
avant toute possibilité de signature, à
cause des (ou grâce aux?) concepteurs
de logiciels.
Prochain épisode, le lundi 16 juin
prochain.
Dr Claude Leroy
MS9671F
suite de la page 1
Tiers payant obligatoire: reculer pour mieux sauter?
Il semble, à en croire les premiers échos de la médico-mut
de ce lundi, qu’on s’oriente vers un report de l’entrée en
vigueur de l’obligation de procéder en tiers payant telle
que programmée pour juillet, le temps de solutionner
des écueils d’ordre technique. Il y aurait assouplissement
également au niveau de la manœuvre que les mutuelles
attendaient des MG, à savoir lire l’eID au moindre contact
patient.
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