Pluie de bonnes nouvelles sur l’éco-
nomie bretonne. C’est ainsi que l’on
pourrait traduire les résultats de l’in-
dice d’activité des TPE/PME publié
par l’Ordre des experts-comptables
de Bretagne pour le 4
e
trimestre
2016. Premier élément, le chiffre
d’affaires moyen des entreprises de
la région a progressé de 2,3 % par
rapport à la même période de 2015.
Une performance qui fait de la Bre-
tagne la deuxième région la plus
dynamique de l’Hexagone après les
Pays de la Loire. « Le chiffre d’af-
faires des TPE/PME bretonnes a enre-
gistré au cours des trois derniers
mois de l’année 2016 une de ses plus
fortes croissances des huit derniers
trimestres », relèvent les experts-
comptables.
Il faut également retenir de ces don-
nées le maintien d’une bonne activi-
té après les craintes du printemps
2016. Les mouvements sociaux liés à
la loi travail avaient en effet plombé
la croissance, alors qu’elle était sur
une bonne pente depuis plusieurs
mois. Petit bémol, la situation des
petites entreprises (chiffre d’affaires
inférieur à 250.000 ¤) qui reste
stable. Mais le baromètre montre
parallèlement que ces dernières ont
renoué avec l’investissement. On
peut donc imaginer de meilleurs
résultats dans les prochains mois.
L’Ille-et-Vilaine : la locomotive
Comme bien souvent, avec une crois-
sance de 2,2 % au 4
e
trimestre,
« l’Ille-et-Vilaine reste la locomotive
de la Bretagne », souligne Stéphane
Kerdat, président de l’Ordre des
experts-comptables bretons. Le
département voit sans doute dans
cette hausse l’effet de la LGV (ligne à
grande vitesse) sur le secteur de la
construction. Filière qui, globale-
ment, reste malgré tout en stagna-
tion au niveau régional. Avec +0,5 %,
celle-ci est toutefois supérieure à la
moyenne nationale (-0,1 %). Autre
bonne nouvelle, les Côtes-d’Armor
reprennent du poil de la bête
(+1,4 %) après plusieurs trimestres à
la peine.
Commerce en force
S’agissant des secteurs d’activité, le
commerce reste un atout majeur
pour la région puisqu’il enregistre
une hausse de 2,4 %, alors que la
moyenne nationale s’établit à
+1,8 %. L’hébergement et la restaura-
tion sont également des piliers
solides pour l’économie bretonne
(+2,1 % contre +0,8 % en moyenne
France). L’industrie est aussi sur une
bonne pente (+2 %).
2
e
place des régions
pour l’investissement
Finalement, seuls les secteurs de
l’agriculture, la sylviculture et la
pêche souffrent, avec une baisse
d’activité de 1,3 % alors que la
moyenne nationale s’établit à
+0,6 %.
Autre atout du baromètre des
experts-comptables, il donne une
idée assez précise de la tendance à
venir grâce aux montants d’investis-
sements déclarés par les TPE et les
PME. Et sur ce point, on peut rester
confiant pour les prochains tri-
mestres. Avec des dépenses d’inves-
tissement qui ont progressé de 6,7 %
au cours du 4
e
trimestre, la Bretagne
se situe à la 2
e
place des régions, der-
rière la Bourgogne-Franche Comté.
Côté emploi, là encore, les feux sont
au vert avec +3,2 % pour les entre-
prises de moins de 9 salariés et
+1,6 % pour les plus de 9. Mais
compte-tenu du faible échantillon-
nage, lié au passage à la déclaration
sociale nominative (DSN), les
experts-comptables préfèrent rester
prudents quant à ces données. Tout
en soulignant des évolutions très
contrastées entre les départements.
> Que vous inspirent les résul-
tats du baromètre pour le 4e
trimestre 2016 ?
Tous les feux sont au vert. L’activi-
té en Bretagne se maintient à un
bon niveau. Et cela devrait se pour-
suivre.
> C’est le niveau d’investisse-
ment qui vous fait dire cela ?
Oui. On voit qu’il continue à pro-
gresser par rapport au 3etrimestre.
Et l’on s’aperçoit qu’il concerne
aussi bien les petites entreprises
que les moyennes. C’est nouveau.
Cela montre la confiance des chefs
d’entreprise en l’avenir.
> C’est ce qu’ils vous
confirment alors que les
experts-comptables arrêtent
les premiers bilans ?
Oui. Ils nous disent que leurs pers-
pectives sont plutôt bonnes en
termes de prévisions d’activités et
d’investissements.
> Dans une période électorale,
c’est étonnant…
C’est la première fois que je vois
cela, d’autant plus dans une cam-
pagne qui est plus chahutée qu’à
l’habitude. Très souvent, les six
mois précédents l’élection, les
entrepreneurs sont debout sur les
freins. C’est complètement contra-
dictoire.
> En quoi votre baromètre est-
il novateur face à des études
déjà existantes ?
L’information est fraîche. On est le
11 mars et on a les chiffres du 4etri-
mestre. Il n’y a pas d’équivalent.
Surtout sur un échantillon aussi
important. 15.000 entreprises, cela
donne toute sa valeur à ce baro-
mètre.
> Comment comptez-vous uti-
liser ces données ?
Le baromètre nous permet de
mesurer en temps réel les poli-
tiques publiques. J’aimerais qu’il
serve à éclairer les pouvoirs
publics. Nous pouvons leur donner
des chiffres sur la santé financière
des entreprises de leur environne-
ment proche. J’aimerais par
exemple créer un rendez-vous
annuel avec l’ensemble des dépu-
tés.
> C’est un rôle nouveau pour
votre profession…
Cette évolution va de pair avec la
digitalisation. Cela transforme
notre métier, qui se tourne vers la
gestion de flux d’informations. Il
faut sensibiliser les 800 experts-
comptables bretons. On va tous les
former à ces sujets dans les deux
ans.
Vu par
Samuel Petit
Le Télégramme lance
aujourd’hui, en partenariat avec
l’Ordre des experts-comptables
de Bretagne, le premier
Baromètre économique
régional. Son objectif ?
Permettre à nos lecteurs
d’analyser la santé économique
de notre région, à l’heure où
elle essaie de trouver la sortie
d’une crise profonde et où elle
cherche ses nouvelles voies de
développement. Basé sur les
données exclusives des
experts-comptables, portant sur
les résultats économiques de
15.000 entreprises régionales, il
est appelé à devenir un
indicateur de conjoncture
régionale de référence. Et
l’indicateur le plus réactif
puisqu’il porte sur le trimestre
précédent sa publication.
Observateurs privilégiés de
l’économie régionale, les
experts-comptables
compléteront régulièrement ce
baromètre par leurs analyses. A
leurs côtés, Le Télégramme
renforce ainsi sa mission
d’information sur le
développement économique de
notre région.
Philippe Créhange
Le Télégramme publie en
exclusivité les résultats de
l’enquête Statexpert,
établie par l’Ordre des
experts-comptables de
Bretagne pour le 4e
trimestre 2016. Les TPE et
les PME de la région ont
fini l’année sur une
croissance soutenue.
L’indice trimestriel des TPE/PME
mesure l’évolution du chiffre
d’affaires grâce aux déclarations
de TVA, de résultats et les bulletins
de salaire des entreprises. Il
s’appuie sur les résultats de 15.000
sociétés en Bretagne.
Stéphane Kerdat,
président de l’Ordre des
experts-comptables de
Bretagne, est assez surpris
par l’optimisme des chefs
d’entreprises de la région,
alors que l’on traverse
une période de campagne
électorale fortement
agitée.
« C’est la première fois que je vois cela »
« Très souvent, les six mois précédents
l’élection, les entrepreneurs sont
debout sur les freins », souligne
Stéphane Kerdat.
Photo DR
Le Télégramme
Le baromètre des TPE/PME bretonnes
Chiffre d’affaires Investissement
Emploi
T4 2016
Evolution du chiffre d’affaires
en glissement annuel (%)
Indice trimestriel
Indice trimestriel
Entreprises de 9 salariés
et moins
Entreprises de plus de 9 salariés
89,3
106,7
101,6
103,2
101,0
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2015 2016
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2015 2016
+1,2
+1,5 +1,5 +1,5
+1,8 +1,8
+1,4
+1,6
+1,7
+2,2
+2,0
+2,4
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2015 2016
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2015 2016
Bretagne France entière
Bretagne France entière
Bretagne
France entière
100,1
98,6
102,7
100,5
Au plus près
de l’économie
bretonne
Exclusif. Le moral des PME à la loupe
ÉCONOMIE
Le baromètre
en deux mots
7Samedi 11 mars 2017 Le Télégramme
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