MERSA ALAM
Henri Bornstein
création 2015-2016
[COMPAGNIE BULLE /// PRÉ-DOSSIER NOVEMBRE 2014]
12 ans et + Œuvre de référence
sélectionnée en 2013 par l’Éducation
nationale pour les collégiens (3e).
texte Henri Bornstein
mise en scène Olivier Vandeputte
collaboratrice artistique Aude Lété
scénographie Aude Lété et Olivier Vandeputte
composition électroacoustique et spatialisation en direct Jérémie Buttin
création lumière, régie générale Audrey Dussault
avec Morgane Lacroix
production Compagnie Bulle (89) - avec le soutien du CAP à Ablon-sur-Seine (94) - production en cours
MERSA ALAM / le texte
Ma naissance, je ne l’ai pas voulue.
Mon beau-père, je ne l’ai pas voulu.
Ma grande soeur est partie. Je ne l’ai pas voulu.
Ma mère ne m’a pas voulue.
(...)
Chaque année j’ai un an de plus et rien ne change.
Les jours, les semaines, les mois passent.
Le temps fait de moi une fille que je n’aime pas.
Une adolescente mal dans sa peau, mal dans sa famille, mal dans son corps. Un texte désespéré sur ces âges transitoires? Non, un monologue puissant, traversé de voix.
Une jeune fille contre la bêtise crasse de son beau-père et l’atonie de sa mère. Et il est question d’une grande soeur partie en Afrique et des visions de notre
protagoniste : la tête éclate à force…
Mais les apparences sont trompeuses : ce beau-père raciste ne cache-t-il pas une fêlure ? L’oncle policier ne peut-il pas être poète ? Ou clown?
Autant de questions posées par Henri Bornstein dans ce texte au souffle vivifiant qui dit la violence ordinaire.
HENRI BORNSTEIN / l’auteur
Henri Bornstein est principalement connu comme metteur en scène. Installé à Toulouse, intéressé à la fois par la musique et par le théâtre, il a mis en scène avec sa
compagnie Nelson Dumont plusieurs adaptations dont Catch d’après Mythologies de Roland Barthes, avant de se consacreraux écritures de Grégory Motton, Enzo
Cormann, Wajdi Mouawad, Serge Valetti… Il s’est aussi penché sur des pièces jeunesse et a ainsi monté Bouli Miro de Fabrice Melquiot, Le Pont de pierre et la peau
d’images de Daniel Danis, Qui dit ? Qui ? d’après Yves Lebeau. Il a également mis en scène ses propres textes et livre ici, pour sa première pièce jeunesse publiée, un
texte fort et émouvant mettant en scène une jeune adolescente en mal d’identité.
COURTE NOTE D’INTENTION / Olivier Vandeputte
Dans la postface, Henri Bornstein explique ainsi la genèse de sa pièce : « (...) J’ai écrit les dix premières pages de ce texte dans une impulsion (...) embarqué par
l’urgence des mots d’une adolescente qui dit : “Je ne l’ai pas voulu.” (...) Quand les rêves et les mots deviennent impossibles, il ne reste que la sourde guerre. Ainsi est
véritablement né mon personnage.»
Né d’une impulsion d’auteur, le texte a déclénché en moi une autre forme d’impulsion, une envie, un besoin de le mettre en scène.
Aux premières émotions du lecteur que je suis se sont succédées les premières images de ce que pourrait devenir cette création.
Sensible aux questions d’écriture, je cherche depuis maintenant près de dix ans à mettre en scène des auteurs singuliers. Ce qui me touche avant tout dans un texte de
théâtre, ce n’est pas l’histoire, ce n’est pas ce qu’il raconte, mais plutôt comment il raconte. Et c’est d’abord cela qui m’a séduit dans Mersa Alam. Cette écriture
particulière. La place laissée à l’imaginaire du lecteur. Celle laissée au metteur en scène. Celle que l’auteur laisse à la comédienne. Celle qu’il laisse au
spectateur.
Comment écrire une note d’intention aujourd’hui, alors que le spectacle ne verra le jour que dans un an ?
Habitué du travail collectif, je serais à l’écoute de mes collaborateurs. Ils sont souvent de formidables “décrypteurs” de mes envies, de mes idées, de mes intuitions.
Sur le plateau, une comédienne. Un dispositif simple. Peu d’accessoires. Des ombres, de l’image... tout un univers visuel, métaphorique et onirique.
Un dispositif musical imaginé par Jérémie Buttin, entre électroacoustique et collectage sonore. Un travail sur la spatialisation du son en direct.
Une large place laissée au texte. Donner à entendre l’écriture. Entrer, sans psychologie, dans la dramaturgie fondée par l’auteur.
Et aller à la rencontre d’un public que je ne connais pas encore, pour lequel je n’ai jamais travaillé : les adolescents.
J’imagine aujourd’hui une forme légère, capable d’être présentée dans des théâtres mais également hors-les-murs, dans des collèges, des lycées, des médiathèques…
instrument possible de rencontres avec les publics.
CALENDRIER PRÉVISIONNEL
Février 2015, Mailly-la-Ville (89) > Résidence courte, 3 jours : premières lectures, esquisses scénographiques et sonores.
Avril - Juin 2015, Yonne et région parisienne > Résidences de 2 à 5 jours, dans des lieux de spectacle, des collèges, des lycées... Lectures, recherches scénographiques
et sonores. Ateliers de pratique et réflexion avec les publics concernés (12 ans et +).
Juillet 2015, Mailly-la-Ville (89) > Répétitions, création scénographique et sonore. Recherches en vue de la création lumières.
Octobre 2015, Mailly-la-Ville (89) > Répétitions, création scénographique et sonore. Création lumières.
Novembre 2015 > Création. Lieu à définir.
CHEMINER AU CŒUR DU TEXTE / des pistes de recherches pédagogiques
Le texte d’Henri Bornstein est un formidable outil de travail pour les collégiens et lycéens. Nous souhaitons ainsi, durant notre phase de recherches, confronter les
adolescents et cette écriture, confronter les adolescents à notre propre écriture scénique. C’est ainsi que nous envisageons des temps de résidences au sein
d’établissement scolaires.
Ces périodes, allant de 2 à 5 jours, nous permettront à la fois d’éprouver nos premiers essais sur le plateau et de travailler avec les élèves sur les différentes thématiques
du spectacle : la solitude, l'isolement / la violence au sein du foyer / l'amour familial, soral / le racisme...
En nous appuyant sur le travail mené par des enseignants et chercheurs pour les Éditions Théâtrales, nous construirons, avec les établissements et les professeurs
concernés, des parcours permettant aux élèves d’entrer dans l’œuvre et dans le processus de création.
Sous forme d’ateliers de pratique, de regard du spectateurs... nous entamerons ainsi un dialogue avec les classes.
MERSA ALAM - PARLOIR / diptyque
J’ai pu monter en 2012 Parloir, un texte de Pépito Matéo, magnifique, sur la prison et l’enfermement. Un monologue pour un comédien, accompagné par un guitariste.
Aujourd’hui, à l’orée de la possible aventure Mersa Alam, j’entrevois une possibilité, celle de re-créer Parloir, avec une nouvelle distribution, une nouvelle composition
musicale. Et d’associer mon premier avec le second.
Un homme.
Une femme.
Un musicien, le même, de l’un à l’autre.
Deux thématiques différentes... quoi que... pas si différentes. L’enfermement de l’un, entre les murs de sa prison, l’enfermement de l’autre, dans sa chambre, au sein
de sa famille. Deux écritures différentes, deux univers différents mais un même amour des mots, de la poésie et de la langue. Deux écritures en résonnance.
C’est ainsi que nait l’idée de re-créer l’un pendant que nous créérons l’autre. Et de les proposer en diffusion, séparément ou en un diptyque...
texte Pépito Matéo mise en scène Olivier Vandeputte conseils scénographiques Marie-Laure Rocher
composition électroacoustique Jérémie Buttin création lumière, régie générale Audrey Dussault avec Dominique Richard
REVUE DE PRESSE / PARLOIR
« La mise en scène est épurée, efficace, pertinente et brute et l’on peut noter la performance d’Olivier Segura, comédien qui tient admirablement ce texte très dense et
qui réussit à nous emporter sans relâche pendant plus d’une heure (...) » - Les chroniques de Sara M, Idfm (radio Ile-de-France), avril 2013
« Le texte riche, dense, écrit par Pepito Matéo, mis en scène par Olivier Vandeputte et dit par le comédien Olivier Segura, est comme une déclaration faite au public qui
est pris, emmené, par ce monologue au flux intense et soutenu du début à la fin de la pièce (...). Si on se laisse emporter par le texte, on entendra et apprendra, au delà
de quelques instants enchanteurs, ce que peuvent être les conditions de détention. Le monde carcéral est rempli d’histoires, de légendes, tous le monde s’en raconte
une pour adoucir l’horrible vérité de sa misérable vie. La seule chose qui reste à faire pour ne pas en finir c'est occuper, décorer le temps en rhabillant son passé pour
qu’il est une meilleure gueule, pour qu’il soit plus présentable face au miroir que provoque l’isolement et l’enfermement de soi (...). Je vous conseille d’aller voir ce
spectacle, qui, si vous êtes attentifs, vous en apprendra beaucoup sur cet autre monde, celui de la prison (...) » - Laurent Jacqua, Le Nouvel Obs.fr
« C’est un tour de force de la part du metteur en scène, Olivier Vandeputte, qui transforme avec brio l’oeuvre en monologue de théâtre. Il sublime le texte de manière
discrète et efficace grâce à une mise en scène très simple. Tout est épuré, de la musique aux décors. La musique accentue cette impression de confinement (...) Le
monologue devient un secret, une confidence que nous seuls sommes en mesure d’entendre. Il se créé une intimité entre l’acteur et le spectateur. » Critique parue sur
militantdebase.unblog.fr
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