Le langage comme habitus chez Husserl
Mémoire
Michel Rhéaume
Maîtrise en philosophie
Maître ès arts (M.A.)
Québec, Canada
© Michel Rhéaume, 2013
iii
Résumé
La question qui nous intéresse est celle de savoir si et comment le langage peut avoir une influence
sur la manière dont le monde se « donne » à une conscience. La phénoménologie développée par
Husserl au début de son œuvre permet d‘expliquer comment le langage est employé pour fixer et
articuler la manière dont une conscience intentionnelle s‘ouvre au monde et se rapporte à lui. Par
contre, Husserl ne se donne pas encore les moyens de penser l‘importance de l‘ancrage historique
des langues réelles, c‘est-à-dire leur caractère irréductiblement situé, facticiel. Nous soutiendrons
qu‘il est possible d‘élaborer, à partir des œuvres tardives de Husserl, un concept de langage comme
« habitus », qui permettra de comprendre la manière dont le langage évolue, se modifie et se
transmet au sein d‘une tradition. La maîtrise parfaite et la transparence du langage apparaîtront au
bout du compte comme des idéaux, possibles seulement pour une conscience radicalement auto-
responsable.
iv
v
Table des matières
RÉSUMÉ III
TABLE DES MATIÈRES V
REMERCIEMENTS VII
INTRODUCTION 1
I - LA NATURE DU LANGAGE DANS LA PHÉNOMÉNOLOGIE STATIQUE HUSSERLIENNE 10
1. La question du langage dans le contexte des Recherches logiques 12
1.1 La fondation d’une science rigoureuse 12
1.2 Le langage et la signification idéale 13
1.3 La conscience intentionnelle et sa « structure » universelle 14
2. De l’expression à la signification 18
2.1 Le phénomène du langage au sens propre 19
2.1.1 Signe, indice, expression 19
2.1.2 L’expression 20
2.2 Rapports au langage qui sont dérivés en regard du langage au sens propre 26
2.2.1 « La » signification de l’expression 26
2.2.2 Exclusion de la « fonction de manifestation » 28
2.2.3 L’énoncé, la proposition, le jugement 31
2.3 Le caractère accessoire des signes 37
3. Les fondements a priori du langage 42
3.1 L’armature idéale de toute langue 42
3.2 Le discours sensé 45
3.2.1 Le langage comme articulation d’un rapport conscience-monde déterminé 45
3.2.2 Le domaine de la pensée 46
3.2.3 La connaissance « complète » 48
3.3 La signification générale du langage et les actes concrets du « connaître » 50
3.4 Langage, pensée et donation du monde 53
4. Les actes langagiers le « nommer » et le « juger » 55
4.1 Les actes langagiers comme actes « objectivants » 55
4.2 Le nommer : entre déictique et jugement 57
4.3 Le juger dire quelque chose de quelque chose 59
5. Le problème du langage et la phénoménologie statique 62
5.1 Langage et sens du monde 62
5.2 La phénoménologie « statique » 65
II - VERS UN CONCEPT DU LANGAGE COMME HABITUS CHEZ HUSSERL 71
6. Critique de la phénoménologie statique et de la conception du langage qui s’y rattache 71
6.1 Le problème du rôle de la sensation et le problème de l’objet singulier 72
6.2 Le problème de la transparence du langage 78
6.3 Le problème du caractère accessoire du signe : l’historicité des langues 82
6.4 Le problème de l’origine des significations 84
7. Premiers pas vers une phénoménologie génétique du langage 88
7.1 Introduction de l’intentionnalité au niveau de la sensation 88
7.1.1. La synthèse de fusion dans les Recherches logiques 89
7.2 Le jugement prédicatif et l’« ex-plicitation » 92
7.3 La sédimentation 96
7.4 L’habitus et l’horizon 98
7.5 Le jugement comme agir 103
8. Langage et chair 106
8.1 L’aporie du rapport entre la sensation et le sens conceptuel 107
8.1.1 La sensation et les kinesthèses 108
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