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OTHELLO
contact : Mathilde Priolet / [email protected] / +33 6 70 78 05 98
DISTRIBUTION
Othello de William Shakespeare
Traduction inédite de Sacha Todorov
mise en scène Léo Cohen-Paperman
scénographie - costumes Anne-Sophie Grac
avec
Clovis Fouin, Elsa Grzeszczak, Jean-Michel Guérin, Fabien Joubert, Julien Romelard, Claire
Sermonne, Gisèle Torterolo, (en cours)
Production déléguée O’Brother company et Compagnie des Animaux en paradis
Coproduction Le Salmanazar scène de création et de diffusion d’Epernay, Le ThéâtreScène conventionnée d’Auxerre, ACB Scène nationale de Bar-le-Duc, Festival en Othe, en
cours…
La O’Brother Company est en résidence au Salmanazar scène de création et de
diffusion d’Epernay et conventionnée par la RégionGrand Est
La Compagnie des Animaux en paradis est en résidence au Théâtre-Scène
conventionnée d’Auxerre
Calendrier
Répétitions
du 23 octobre au 6 novembre 2017 et du 17 septembre au 31 octobre 2018
Création novembre 2018
LETTRE AUX ACTEURS
Mes amis,
Nous nous sommes accordés sans un mot lorsqu’il fallut choisir notre guide pour
les années à venir : il s’appellerait Shakespeare, car souvenez-vous : « Il ne bâtit jamais un
personnage sans puiser à pleines mains dans la matière des existences, pétrissant la vie
comme elle est et non comme on voudrait qu’elle soit. » Génie incomparable, pérégrin de
l’obscurité et de l’opacité humaine, cette œuvre s’imposait à nous parce qu’elle répondait
à notre volonté de défier l’impossible - comme nous l’avions fait avec Clément en nous
imposant « Dans la solitude des champs de coton » à titre d’énigme, quitte à s’y briser,
tentant d’arracher au monde une part de vérité.
Notre spectacle verra le jour à une époque qui offre les apparences déguisées de
l’apocalypse. Si le Marchand de Venise nous apparait comme une comédie révélant
l’inconséquente légèreté des agissements, Othello est une œuvre désespérée, une
commotion. C’est le cri ultime devant une sombre machination que rien ne sera parvenu à
avorter, un merveilleux projet humain bravant l’inacceptable altérité anéanti par un homme
qui ne voit que non-sens et ténèbres au plus originel de la condition humaine.
Alors pourquoi ? Parce que « l’enseignement » à tirer de ces chefs d’œuvres, pour
n’en dire qu’un, au-delà du fait que Shakespeare nous éclaire ligne après ligne sur notre
être au monde, c’est peut-être qu’Othello et le Marchand de Venise nous apparaissent en
creux, comme une marche vers la connaissance, vers une conquête du réel au delà des
images falsifiées par le monde tel qu’il nous est donné à voir et à entendre par ceux qui
compensent le manque fondamental de l’Etre par la quête de l’Avoir et de ses satisfactions.
Nous tenterons - sans illusions mais avec une conviction jamais éteinte - de faire un
théâtre qui voudrait modifier le monde. Jamais comme avec Shakespeare nous n’avons
senti à ce point la grandeur et la responsabilité de notre métier dans toute sa fragilité, sa
désespérance et sa gloire. Puissions-nous être à la hauteur de cette térébrante lueur.
Fabien Joubert
LA GÉNÈSE DU PROJET
Une rencontre
C’est après une première collaboration (Les Nuits Blanches de Dostoïevski, représenté en
mai 2016) dans le cadre de ma compagnie que Fabien Joubert m’a invité à travailler avec
O’Brother. L’idée m’a tout de suite plu. Que ce soit au sein du Nouveau Théâtre Populaire
ou de la compagnie des Animaux en Paradis, j’ai toujours conçu le travail de metteur en
scène comme régulé par une troupe ou un collectif. Cette régulation des pouvoirs permet
à mon sens une meilleure circulation des intelligences et une convergence des forces
de travail. Je ne crois pas à la figure du démiurge omnipotent — ce qui ne veut pas dire
que je croie à l’inutilité de la mise en scène en tant qu’art, bien au contraire ! Je crois
aux rencontres qui accouchent de projets ambitieux. Je crois qu’une direction artistique
se réalise et s’objective dans le dialogue. Je crois, enfin, que le théâtre est enfant de la
connaissance de l’autre.
Depuis mes seize ans, j’ai eu la chance de mettre en scène une quinzaine de spectacles.
Mon expérience m’a permis d’éprouver et surtout de définir mon geste de metteur en
scène : travailler avec la singularité de chaque acteur. Si le metteur en scène sculpte et
peint le spectacle, l’acteur est, pour reprendre le mot d’Antoine Vitez, « un poète qui écrit
sur le sable. » Et moi, j’écris avec lui, avec elle, avec eux. Ainsi, deux arts se rencontrent et
se répondent, le chant résonne avec son contre-chant. De ce dialogue naît une proposition
à laquelle tous consentiront, acteur et metteurs en scène, sur scène et dans la salle. Dire
cela, c’est poursuivre et affirmer la trinité sacrée du théâtre populaire : le Poète, l’Acteur,
le Régisseur.
SHAKESPEARE
Un spectacle-monde
La compagnie O’brother est née du désir de remettre les acteurs au centre du processus
de répétition et de représentation. Je corrobore totalement cette volonté. Et pour ce faire,
ma première attention, en tant que metteur en scène invité, sera de proposer un principe
esthétique et un style de jeu absolument… théâtraux. Je rêve d’un spectacle conçu et
réalisé avec les moyens, les artifices (et les limites) du théâtre. C’est peu. C’est beaucoup.
Mais c’est assez, car le théâtre est un monde en soi — un globe, pour reprendre la
sémantique shakespearienne. Est-ce à dire que notre proposition sera poussiéreuse,
dépassée, ringarde (osons le mot) ? Non, car le théâtre dispose aujourd’hui de moyens
assez divers pour se renouveler tout en conservant son essence, sa beauté et sa rigueur.
Une grande traversée du monde et du temps par le théâtre : voilà une définition claire et
forte de notre Othello (ou comment je suis devenu un monstre…).
L’origine du Mal
Mettre en scène Othello de Shakespeare, c’est parler de l’origine du mal. Et le Mal, c’est
Iago. Quelle est sa cause première? D’où vient ce désir de frapper autrui si durement ? Et
si ce Machiavel élisabéthain trouvait sa source dans un personnage antérieur, Shylock ?
Ainsi, notre spectacle s’ouvrirait sur un prologue de comédie, librement inspiré du
Marchand de Venise, écrit quelques années avant Othello. Une société insouciante,
libérale et irresponsable est saisie d’une passion collective et humilie la seule figure de
l’Autre : le Juif. Parce qu’il veut respecter le contrat conclu, il sera puni. Parce qu’il fait
commerce d’usure (ce qui est interdit aux Chrétiens), il sera puni. Ainsi raillé, violenté,
détruit, Shylock devient Iago. La victime devient le bourreau. Ainsi, la fable d’Othello fait
le récit implacable de la vengeance d’un réprouvé.
Une histoire du Temps
Raconter le passage du Marchand de Venise à Othello, c’est aussi raconter le passage
de la comédie à la tragédie et conséquemment, le passage d’un temps à un autre temps.
C’est reproduire le chemin du soleil — aurore, zénith, crépuscule. Je formule donc cette
hypothèse en forme de métonymie : Othello (ou comment je suis devenu un monstre…)
racontera le passage d’un théâtre de machineries artisanales, de rideaux, de roulettes,
de boiseries, de tissus riches, de couleurs vives, à une modernité bétonnée, métallique,
athée, virtuelle, apocalyptique, âpre, brutale. Notre joli plateau de bois, machine à créer
des illusions, se transformera en espace déstructuré et hostile, usine à fabriquer du doute.
Ainsi, nous redonnerons au théâtre sa puissance originelle — car lui seul peut montrer le
Temps.
DU MARCHAND DE VENISE À OTHELLO
Les angoisses et les rires de notre temps
La question que posent Le Marchand de Venise comme Othello au spectateur du XXIe
siècle sont les suivantes : de quoi rions-nous ? de quoi pleurons-nous ? de quoi jouissonsnous ? D’un Juif humilié ? D’un Maure jaloux ? D’une femme battue ? D’un contempteur
virtuose ? Nous rions, pleurons et jouissons parce qu’un scandale arrive. Nous sommes
sans compassion et cruels. Est-ce bien ? Est-ce mal ?
Notre fonction d’artiste n’est pas de répondre à la question morale mais de raconter notre
époque - ses peurs, ses fantasmes et ses obsessions.
Je suis né en 1988, peu de temps avant la chute du Mur de Berlin ; je suis entré dans une
conscience historique et politique avec le 11 Septembre 2001 ; depuis un an et demi, à
côté de chez moi, en France, des gens tombent sous les balles. Pour quelqu’un de ma
génération, le début d’Othello narre l’entrée d’une société dans la guerre. Une guerre
violente, lointaine en même temps que voisine — une drôle de guerre. Et pour assurer sa
défense, la République de Venise a besoin d’un monstre — tel est le paradoxe génial que
nous propose de résoudre Shakespeare. Car Othello raconte bien l’histoire d’un monstre,
l’Autre (au XVIe siècle, on ne croise pas de Maures dans les rues de Londres). Notre
première problématique sera donc de restituer la peur et la fascination éprouvées devant
le Maure, qui nous défend mais qui vole nos femmes, qui nous protège mais qui ne prie
pas les mêmes dieux. Qui porte aujourd’hui le masque et le nom de notre angoisse ?
Pour conclure et au risque de me répéter, je dirais que notre projet est artistique, c’est-àdire qu’il hypostasie politique et esthétique. Il n’y a pas de réponse ; il y a des questions
que le théâtre pose. Le théâtre nomme, par le rire et par les larmes, nos terreurs, nos
échecs et nos cécités. Le théâtre témoigne des convulsions du passé et du présent
réunis sur la scène. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Pour quoi ? Peut-être pour nous aider à
consentir à l’avenir.
Pour conclure, je voudrais citer Bernanos : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte.
On ne subit pas l’avenir, on le fait. L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des
lâches. L’espérance est une vertu, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute
forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté. »
Léo Cohen-Paperman
TRADUCTION
Pourquoi retraduire Shakespeare ? Parce que, sans doute plus que l’oeuvre d’aucun autre
dramaturge passé à la postérité, celle de Shakespeare est empreinte de la situation où
elle a vu le jour, et que cette situation ne cesse de diverger par rapport à la nôtre.
D’une part, il écrivait pour les gens de son temps, et rien qu’à ce titre chaque nouvelle
génération mérite une nouvelle traduction, riche bien sûr des travaux antérieurs mais
ouverte à l’évolution de la langue afin que l’idée parvienne de la façon la plus immédiate.
D’autre part, il écrivait pour le théâtre de son temps, un théâtre où voir une pièce de
quatre ou cinq heures était la norme, et répéter certaines informations un impératif face à
un public immense et dissipé — sans sacrifier à la mode du format télévisuel, une version
pour la scène de Shakespeare aujourd’hui doit tenir compte d’un public à la fois plus
pressé et plus concentré.
Enfin, il écrivait pour ses acteurs, adaptant les histoires qu’il lisait à l’équipe qu’il avait à
sa disposition, ayant en tête celui qui allait prononcer ses vers au moment de les écrire :
traduire dans le cadre d’une production précise est l’occasion de réitérer ce geste, non
pour ressembler à Shakespeare mais pour approcher le plus possible cet idéal d’affinité
du texte avec la bouche qui le prononce.
À cela s’ajoute un autre motif, banal à force d’être cité mais néanmoins incontournable :
les chefs-d’oeuvre de Shakespeare sont multiples et inépuisables, et aucune traduction
ne peut en restituer toutes les facettes, sans parler d’en conserver le rythme et la musique.
Retraduire n’est alors pas l’occasion de faire une somme mais au contraire de choisir, de
proposer une interprétation franche, qui renonce à faire le tour des possibles du texte
pour mieux offrir une ligne claire et cohérente de bout en bout.
Cette traduction d’Othello se veut donc à la hauteur de ces enjeux : d’une langue sans
modernisme tapageur mais résolument de notre temps, sans concession sur la complexité
de la pensée mais allant toujours au plus court, au plus oral, au plus vif ; et sans reculade
face à la vulgarité et à la violence présentes chez Shakespeare — notamment la violence
raciste, montrée dans cette pièce comme elle ne l’avait jamais été et comme elle ne fut
plus avant plusieurs siècles.
C’est de cette absence de concession seule que peut naître l’espoir de donner à voir une
représentation du monde qui soit à la hauteur de celui-ci, face à laquelle on ne puisse pas
se dérober en se disant qu’elle enjolive les choses et les hommes. La condition humaine
telle qu’elle apparaît dans Othello est peut-être la plus désespérée de toutes les pièces
de Shakespeare ; mais de ce fait, cette pièce peut nous offrir la joie tragique la plus
authentique — celle qui naît de pouvoir raconter son histoire.
Shakespeare réussit ce tour de force de nous offrir une vision du monde impitoyable à
travers un poème d’une musique parfaite ; si à la traduction nous perdons forcément
de cette musicalité, il nous incombe d’autant plus d’être au moins à la hauteur de cette
sombre honnêteté.
Sacha Todorov
L’EQUIPE
LÉO COHEN-PAPERMAN > METTEUR EN
SCÈNE
FABIEN
JOUBERT
CONCEPTEUR
>
INTERPRÈTE/
Formation à la mise en scène (promotion
2011) au Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique sous la direction de Daniel
Mesguich, Sandy Ouvrier et Pierre Debauche.
Directeur de la compagnie des Animaux
en Paradis depuis 2009, il a mis en scène
plusieurs spectacles, dont : Petit et Grand
d’après Andersen, Le Crocodile et Les Nuits
Blanches d’après Dostoïevski, Les Lettres
de mon moulin d’Alphonse Daudet, Mourir
sur scène cabaret d’après Dalida et Levin. Il
mettra prochainement en scène Forge ! (opéra
fantastique) à l’Opéra de Reims.
Il a collaboré, en tant qu’assistant à la mise
en scène, avec Olivier Py (L’Orestie d’Eschyle),
Jean-Pierre Garnier (Lorenzaccio de Musset et
Fragments d’un pays lointain d’après Lagarce)
et Christine Berg (Hernani de Hugo, Peer
Gynt d’Ibsen, Cabaret Devos et Le Balladin
du monde occidental de Synge). Il intervient
dans le cadre d’ateliers et de stages avec des
étudiants ou de jeunes acteurs.
Au NTP il met en scène :
– Blanche-Neige (2016)
– Le jour de gloire est arrivé (2015 et 2016)
– Hamlet (2014)
– Macbeth (2012)
– La Mort de Danton (2011)
– Roméo et Juliette (2009 et 2010)
– Petit et Grand (2009 et 2010)
Avec la O’Brother Company, il mettra en scène
Venise en 2018
Après une licence d’études théâtrales aux
universités de PARIS 3 et PARIS 8 (il y côtoiera
Georges Banu, Philippe Tancelin, Monique
Banu-Borie, Anne Françoise Benhamou,
Claude Régy...), il intègre l’école d’acteur de
la Comédie de Reims, dirigée par Christian
Schiaretti. Trois ans plus tard, celui-ci
l’engagera dans la troupe des “Comédiens
de la Comédie”. Sous sa direction il jouera
A. Badiou (Rôle d’Ahmed), JP. Siméon, P.
Corneille, J. Von Saaz, B. Brecht, F. GarciaLorca, P. Calderon de la Barca. Puis il travaille
au théâtre avec : J. Renault (W. Shakespeare),
M. Mane (P. Adam, N. Wallace, B. Srbljanovic,
BM Koltès), F. Cancelli (Molière), P. Adam, C.
Toussaint (F. Bartelt), C. Stavisky (Sophocle),
JM Guerin (P.Quignard), JP Vidal (J.Fosse,
A.Tchékov), D. Girondin Moab ( P. Adam, L.
Bazin), l’ensemble de musique médiévale Le
Voir-Dit (Cycle G. De Machaut), S. Added (S.
Guitry), D.Wittorski, L. Cohen Paperman... Il
a mis en scène BM. Koltès, S. Alexiévitch, H.
Kureishi, M.Proust. Il a coécrit et codirigé deux
moyen-métrages : Le théâtre et ses fantômes
et After L. En 2011, il crée le collectif d’acteurs
O’Brother Company. Seront créés : Ci Siamo/
Mise en scène : Arnaud Churin, Oblomov /
Mise en scène : Dorian Rossel, La Venue des
esprits / Mise en scène : Laurent Bazin.
CLOVIS FOUIN > INTERPRÈTE
Formation à la Classe Libre de l’Ecole Florent
sous la direction de Jean-Pierre Garnier
(promotion 2010). Il a travaillé en stage avec
Philippe Adrien.
Il a joué notamment sous la direction de Léo
Cohen-Paperman (Le Crocodile d’après
Dostoïevski, Le jour de gloire est arrivé), Lazare
Herson-Macarel (L’enfant meurtrier ; Le Chat
botté ), Olivier Py (Illusions comiques), Philippe
Baronnet (Maladie de la jeunesse de Ferdinand
Bruckner) Georges Lavaudant (Le Rosaire des
Voluptés de Rodonwsky, et Archipel Marie
N’Diaye), Razerka Bensadia Lavant (Othello),
Thomas Bouvet (La cruche cassée, Kleist),
Antony Magnier (Cyrano de Bergerac) et
Magali Leiris (Roméo et Juliette, Shakespeare),
Sébastien Grall (Le corbeau et le pouvoir de
Jacques Forgeas), Sophie Gubri (L’Adieu à la
scène).
A adapté et co-mis en scène les Cahiers de
Nijinski, Pelléas et Mélisande de Maeterlinck (au
festival Ntp) – Une histoire de Paradis d’après
Singer, La Folie de Tristan, Et Modelage d’après
David Mamet.
A la télévision, il a joué sous la direction de
Gérard Mordillat, Philippe Venaut, Hervé Brami,
Marc Angelo, Edwin Bailly, René Manzor, Eric
Woreth, Alain Tasma, Alexandre Laurent,
Thierry Petit et Gérard Marx ; au cinéma sous
la direction de René Féret, Jean-Pierre Mocky,
Roschdy Zem, Michel Hazanavicius, Michael
Salerno, François Pragnière, Paul Anthony
Mille, Tan Bing et Cédric Fontaine. En 2014, il
a participé aux Talents Cannes Adami.
ELSA GRZESZCZAK > INTERPRÈTE
Master d’Etudes Théâtrales à la Sorbonne
Nouvelle, conservatoire d’arrondissement
à Paris, elle continue sa formation à l’École
de la Comédie de Reims, avec Jean-Pierre
Garnier, Cyril Anrep, Laurence Roy, Robert
Expert entre autres… Elle intègre à sa sortie
en 2009 le Collectif de la Comédie. Elle a joué
dans les mises en scène d’Emilie Rousset, de
Guillaume Vincent, Nathalie Gadoué. En 2011,
elle joue Macha dans La Mouette, mise en
scène de Mikael Serre à la Comédie de Reims
et dans Docteur Faustus Lights the Lights mis
en scène par Ludovic Lagarde ( aux Bouffes
du Nord, à la Comédie de Reims, au TNS…).
JEAN-MICHEL GUERIN > INTERPRÈTE
Acteur permanent à la Comédie de Reims,
Centre Dramatique National, Direction
Christian Schiaretti, dès 1992. Il joue Calderon,
Pirandello, Vitrac, Witkiewicz, Michel Vinaver,
Howard Barker, Paul Claudel, Corneille, Alain
Badiou, Jean-Pierre Siméon, Brecht. Il participe
aux activités pédagogiques avec la Classe
de la Comédie. Il met en scène Théophile de
Viau, D. Bassez, P.Ravela, J.M.Barnaud, Pierre
Michon, Pascal Quignard, Rodrigo Garcia. Il
joue aussi sous la direction de Christine Berg,
Jean-Philippe Vidal, José Renault, et Pascal
Adam, les textes de Florent Couao Zotti,
Calaferte, Tenessee Williams, Goldoni, Evgeni
Schwarz, Tchekhov, Harold Pinter.
JULIEN ROMELARD > INTERPRÈTE
Il se forme au Conservatoire régional
d’Orleans (promotion 2008), puis à l’Ecole
nationale supérieur de la Comédie de SaintEtienne (promotion 2011). Il intègre ensuite
pour une année la Comédie Française comme
Comédien-stagiaire (promotion 2012).
Il a joué sous la direction de Jean-Michel
Rabeux (La belle au bois dormant , Rabeux),
Jean-François Sivadier (Portraits de « famille »,
Sophocle…), Anne Monfort (Et si je te le disais
cela ne changerait rien, F.Richter), Lazare
Herson-Macarel (Falstafe, Novarina), Hervé
Dartiguelongue (Les oubliés,V.Barreteau),
Roland Auzet (Aucun homme n’est une île,
Melquiot), Silviu Purcarete (Ce formidable
Bordel, Ionesco), Hervé Loichemol (Le fils
naturel, Diderot), Yann-Joël Collin (La Noce,
Brecht).
Il a mis en scène Les Pavés de l’ours et Mais
n’te promène donc pas toute nue ! de G.
Feydeau ; La Cerisaie de A. Tchekhov, Histoire
de Lustucru d’après P.Gripari, et co-mis en
scène Voyageur-51723 d’après Un an derrière
les barbelés de M.Arbez.
Il intègre en 2011 la Troupe et le Festival du
Nouveau Théâtre Populaire.
CLAIRE SERMONNE > INTERPRÈTE
Après avoir suivi des cours avec E. DemarcyMota, B. Jaques et F. Regnault, Claire
Sermonne intègre l’école du Théâtre d’Art
de Moscou (MXAT). Avec A. Ollivier, elle joue
Chimène dans Le Cid de Corneille qu’il crée
au Festival de Fourvière à Lyon puis au Théâtre
Gérard Philipe.
En 2012, Claire rencontre Franck Castorf avec
qui elle travaille maintenant régulièrement, elle
est Marguerite dans la Dame aux Camélias
au Théâtre de l’Odéon, et aujourd’hui à la
Volksbühne à Berlin où elle interprète Madame
Marneffe, en allemand, français et russe dans
La cousine Bette de Balzac adapté et mis en
scène par F. Castorf.
En 2014, Avec Clément Poiré elle interprète
le rôle d’Olivia dans La Nuit des Rois de W.
Shakespear.
En 2015 au cloitre des Carmes à Avignon, elle
crée le rôle de l’Historienne dans Le Vivier des
Noms avec Valère Novarina.
Claire Sermonne tourne régulièrement à
l’étranger. La même année, elle tourne
avec Jean-Pierre Mocky dans «Monsieur
Cauchemar» et dans la série américaine
«Outlander» produit par R. Moor où elle
interprète le rôle de Louise de Rohan.
Par ailleurs en 2009, elle rencontre Léo
Cohen-Paperman, pour jouer le rôle d’Helena
Ivanovna dans Le Crocodile, pièce adaptée
d’une nouvelle de Dostoïevski. Cette rencontre
sera le début d’une longue collaboration non
seulement avec Léo Cohen-Paperman mais
aussi avec toute une équipe, celle du festival
du Nouveau Théâtre Populaire (NTP), qu’elle
rejoint en 2011. Elle y interprète entre autres
des rôles comme l’Infante dans le Cid mis en
scène par L. Herson-Macarel, Yvonne dans
Tailleur pour Dame de Feydeau mis en scène
par F. Jessua, Mélisande dans Pelleas et
Mélisande de Maeterlinck mis en scène par C.
Fouin, et dernièrement Ophélie dans Hamlet
de Shakespeare mis en scène par L. CohenPaperman, avec ce dernier elle interprète aussi
Ysé dans le Partage de midi de P. Claudel.
Elle enregistre pour France Culture avec André
Velter, Claude Guerre, Jacques Taroni, Denis
Guénoun, Francois Dunoyer et Olivier Py.
GISÈLE TORTEROLO > INTERPRÈTE
Après ses études au CDN de Nice et au cours
Florent, elle travaille avec Jacques Weber,
Jean-Jacques Debout, Françoise Roche. Elle
fait une rencontre déterminante avec Christian
Schiaretti, alors directeur du CDN de Reims,
lors d’un stage en1992. Il l’engage dans la
troupe de la Comédie, une aventure qui durera
10 ans. Jean-Pierre Siméon écrit pour elle le
monologue du « Stabat Mater Furiosa », créé à
Paris à la Maison de la Poésie en 1999.
Parallèlement, elle travaille avec d’autres
metteurs en scène, dont Ludovic Lagarde, JeanLouis Benoit, Gigi d’All aglio, Fabien Joubert,
sur des textes de Schwajda, Strindberg,
Goldoni, Claudel, Alexiévitch. Depuis la fin
de l’aventure de la Comédie de Reims, elle
a joué Serbjanovic, Horovitz, Hanokh Levin,
Pinter, Schwartz, Tchekov et Marivaux dans
des mises en scène de Marine Mane, JeanPhilippe Vidal, Christine Berg. Elle commence
actuellement une collaboration avec Angélique
Friant sur « Hänsel et Gretel » des frères Grimm
et part en novembre 2011 avec le metteur en
scène Jean-Marie Lejude, répéter et créer le
texte de Jon Fosse « Andromake » au Théâtre
National de Hanoi.
SACHA TODOROV > TRADUCTION
Formation à l’Ecole Normale Supérieure
(promotion 2008) et au Théâtre National de
Strasbourg en mise en scène (promotion 2014).
Comme metteur en scène, il a mis en scène
Protée (Paul Claudel) ; Cromwell (d’après Victor
Hugo) ; Frédéric le Grand (Heiner Müller) ; Le
Frigo et La Difficulté de s’exprimer (Copi) ; Une
auberge flamande (spectacle musical avec le
groupe Les Witches).
Comme assistant à la mise en scène, il a
travaillé à l’opéra auprès d’Olivier Letellier
(Kalila wa Dimna) ; et au théâtre auprès de
Clément Poirée (Homme pour homme ; La Nuit
des rois ; Vie et Mort de H), Lukas Hemleb (Je
suis le vent), Christian Schiaretti (Siècle d’Or).
Comme pianiste, il compose et/ou interprète la
musique de plusieurs spectacles, notamment
le CabaRabelais du Nouveau Théâtre Populaire
en 2016 au Hall de la Chanson.
Il est l’auteur de plusieurs textes et traductions.
Depuis 2015, il est doctorant SACRe au
Conservatoire National Supérieur d’Art
Dramatique, où sa recherche artistique porte
sur les potentialités carnavalesques du théâtre :
dans ce cadre, il écrit et met en scène en 2016
Le Baby-sitting & autres scènes.
Il intègre en 2011 la Troupe et le Festival du
Nouveau Théâtre Populaire.
ANNE-SOPHIE GRAC > SCÉNOGRAPHIE COSTUMES
Formée à l’école du Théâtre National
de Strasbourg, Anne-Sophie Grac est
scénographe et costumière. Elle a travaillé
pour de nombreuses créations auprès de Eric
Vigner, Gilone Brun, Emmanuel Darley, Léo
Cohen Paperman, Pietro Marullo, Nabil El Azan
...
Plus récemment, elle a réalisé la scénographie
et les costumes de Maison de poupée, en
collaboration avec Charles Chauvet, adapté
et mis en scène par Lorraine de Sagazan.
En 2017, elle signe la scénographie de La
Famille Royale, adapté et mis en scène par
Thierry Jolivet au Théâtre des Célestins. Elle
travaille actuellement sur la scénographie et
les costumes de Dans un canard, écrit et mis
en scène par Jean Daniel Magnin (création
au Théâtre du Rond Point). En parallèle, elle
prépare les prochaines créations de Léo
Cohen Paperman (Othello), Thomas Visonneau
(Horace) et Anthony Thibault (La Loi de la
gravité).
MATHILDE PRIOLET
PRODUCTION
>
DIRECTRICE
DE
Docteur en Philosophie spécialiste de la
culture, auteur de La denrée culturelle paru
à l’Harmattan en juillet 2008, elle est aussi
directrice et co-fondatrice des éditions
théâtrales Esse que.
Chargée de production et de diffusion depuis
2000, elle collabore aujourd’hui avec Le
Festin - Compagnie Anne-Laure Liégeois et est
directrice adjointe de la O’Brother company
depuis 2013.
EXTRAITS
RODERIGO. Ta gueule ! Plus un mot !
J’avais confiance en toi, Iago, et toi,
Toi, tu étais au courant, et tu ne m’as rien dit !
IAGO. Vous ne m’écoutez pas.
Si je le savais, crachez-moi dessus.
RODERIGO. Tu m’avais dit que tu le détestais !
IAGO. Crachez-moi dessus
Si c’est faux. À cause de lui, je ne suis pas
lieutenant !
Trois grands hommes de Venise m’avaient
recommandé —
Et je connais mon prix, je ne mérite pas moins.
Mais lui, lui qui n’aime que son orgueil, […]
Il a choisi tout seul :
Qui ?
Un bon calculateur,
Un certain Michel Cassio, qui n’est même pas
de Venise,
Toujours fourré chez les filles,
Il n’a jamais mis les pieds sur un champ de
bataille ! […]
Et moi, alors qu’il m’a vu faire à la guerre, […]
Il me fait son porte-drapeau, Monseigneur
l’Africain.
RODERIGO. Moi, j’aimerais me faire son bourreau.
IAGO. […] Donc monsieur, jugez vous-même
Si quoi que ce soit me pousse
À l’aimer, notre Africain.
RODERIGO. Alors pourquoi tu restes à son
service ?
IAGO. Oh monsieur, rassurez-vous.
Je le sers pour le trahir.
Tout le monde ne peut pas être maître, et tous
les maîtres
Ne peuvent pas être bien servis. Vous en verrez,
Des valets fiers d’être à genoux,
Fiers de la laisse à leur cou, […]
Jusqu’à ce qu’ils soient vieux et qu’on les
mette à la porte.
Ceux-là, ils méritent le fouet. Mais il y en a
d’autres
Qui portent le costume du dévouement,
Et leur coeur n’est qu’à leur propre service ;
[…] et le moment venu,
Ils ne sont dévoués qu’à eux-mêmes. Ceux-là,
gloire à eux,
Et je veux être l’un d’eux — oui monsieur,
Aussi vrai que vous êtes Roderigo,
Si j’étais cet Africain, je ne serais plus un Iago.
En le servant, c’est moi-même que je sers.
Je n’agis pas par amour ou par devoir, moi,
J’en ai seulement l’air — par intérêt.
J’épinglerai mon coeur au revers de ma veste
Pour l’offrir en pâture aux oiseaux
Avant que mes actes révèlent vraiment mon
coeur.
Ce que je suis, je ne le suis pas.
RODERIGO. Il a trop de chance, là, Banania,
S’il remporte cette fille comme ça.
IAGO. Gâchez-lui son plaisir.
Courez-lui après, faites un scandale dans la
rue,
Prévenez la famille de cette fille, allez réveiller
le père. […]
Sa joie si joyeuse,
Harcelez-la jusqu’à ce qu’elle pâlisse.
RODERIGO. Voilà la maison du père. J’appelle.
IAGO. Allez-y ! Avec des cris d’effroi !
Comme quand un incendie dévore la ville la
nuit !
RODERIGO (appelant). Holà ? Brabanzio ?
Monsieur Brabanzio ?
IAGO (appelant). Brabanzio ! Debout ! Au
voleur !
On pille votre maison, votre fille et votre or !
Au viol !
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