OTHELLO contact : Mathilde Priolet / [email protected] / +33 6 70 78 05 98 DISTRIBUTION Othello de William Shakespeare Traduction inédite de Sacha Todorov mise en scène Léo Cohen-Paperman scénographie - costumes Anne-Sophie Grac avec Clovis Fouin, Elsa Grzeszczak, Jean-Michel Guérin, Fabien Joubert, Julien Romelard, Claire Sermonne, Gisèle Torterolo, (en cours) Production déléguée O’Brother company et Compagnie des Animaux en paradis Coproduction Le Salmanazar scène de création et de diffusion d’Epernay, Le ThéâtreScène conventionnée d’Auxerre, ACB Scène nationale de Bar-le-Duc, Festival en Othe, en cours… La O’Brother Company est en résidence au Salmanazar scène de création et de diffusion d’Epernay et conventionnée par la RégionGrand Est La Compagnie des Animaux en paradis est en résidence au Théâtre-Scène conventionnée d’Auxerre Calendrier Répétitions du 23 octobre au 6 novembre 2017 et du 17 septembre au 31 octobre 2018 Création novembre 2018 LETTRE AUX ACTEURS Mes amis, Nous nous sommes accordés sans un mot lorsqu’il fallut choisir notre guide pour les années à venir : il s’appellerait Shakespeare, car souvenez-vous : « Il ne bâtit jamais un personnage sans puiser à pleines mains dans la matière des existences, pétrissant la vie comme elle est et non comme on voudrait qu’elle soit. » Génie incomparable, pérégrin de l’obscurité et de l’opacité humaine, cette œuvre s’imposait à nous parce qu’elle répondait à notre volonté de défier l’impossible - comme nous l’avions fait avec Clément en nous imposant « Dans la solitude des champs de coton » à titre d’énigme, quitte à s’y briser, tentant d’arracher au monde une part de vérité. Notre spectacle verra le jour à une époque qui offre les apparences déguisées de l’apocalypse. Si le Marchand de Venise nous apparait comme une comédie révélant l’inconséquente légèreté des agissements, Othello est une œuvre désespérée, une commotion. C’est le cri ultime devant une sombre machination que rien ne sera parvenu à avorter, un merveilleux projet humain bravant l’inacceptable altérité anéanti par un homme qui ne voit que non-sens et ténèbres au plus originel de la condition humaine. Alors pourquoi ? Parce que « l’enseignement » à tirer de ces chefs d’œuvres, pour n’en dire qu’un, au-delà du fait que Shakespeare nous éclaire ligne après ligne sur notre être au monde, c’est peut-être qu’Othello et le Marchand de Venise nous apparaissent en creux, comme une marche vers la connaissance, vers une conquête du réel au delà des images falsifiées par le monde tel qu’il nous est donné à voir et à entendre par ceux qui compensent le manque fondamental de l’Etre par la quête de l’Avoir et de ses satisfactions. Nous tenterons - sans illusions mais avec une conviction jamais éteinte - de faire un théâtre qui voudrait modifier le monde. Jamais comme avec Shakespeare nous n’avons senti à ce point la grandeur et la responsabilité de notre métier dans toute sa fragilité, sa désespérance et sa gloire. Puissions-nous être à la hauteur de cette térébrante lueur. Fabien Joubert LA GÉNÈSE DU PROJET Une rencontre C’est après une première collaboration (Les Nuits Blanches de Dostoïevski, représenté en mai 2016) dans le cadre de ma compagnie que Fabien Joubert m’a invité à travailler avec O’Brother. L’idée m’a tout de suite plu. Que ce soit au sein du Nouveau Théâtre Populaire ou de la compagnie des Animaux en Paradis, j’ai toujours conçu le travail de metteur en scène comme régulé par une troupe ou un collectif. Cette régulation des pouvoirs permet à mon sens une meilleure circulation des intelligences et une convergence des forces de travail. Je ne crois pas à la figure du démiurge omnipotent — ce qui ne veut pas dire que je croie à l’inutilité de la mise en scène en tant qu’art, bien au contraire ! Je crois aux rencontres qui accouchent de projets ambitieux. Je crois qu’une direction artistique se réalise et s’objective dans le dialogue. Je crois, enfin, que le théâtre est enfant de la connaissance de l’autre. Depuis mes seize ans, j’ai eu la chance de mettre en scène une quinzaine de spectacles. Mon expérience m’a permis d’éprouver et surtout de définir mon geste de metteur en scène : travailler avec la singularité de chaque acteur. Si le metteur en scène sculpte et peint le spectacle, l’acteur est, pour reprendre le mot d’Antoine Vitez, « un poète qui écrit sur le sable. » Et moi, j’écris avec lui, avec elle, avec eux. Ainsi, deux arts se rencontrent et se répondent, le chant résonne avec son contre-chant. De ce dialogue naît une proposition à laquelle tous consentiront, acteur et metteurs en scène, sur scène et dans la salle. Dire cela, c’est poursuivre et affirmer la trinité sacrée du théâtre populaire : le Poète, l’Acteur, le Régisseur. SHAKESPEARE Un spectacle-monde La compagnie O’brother est née du désir de remettre les acteurs au centre du processus de répétition et de représentation. Je corrobore totalement cette volonté. Et pour ce faire, ma première attention, en tant que metteur en scène invité, sera de proposer un principe esthétique et un style de jeu absolument… théâtraux. Je rêve d’un spectacle conçu et réalisé avec les moyens, les artifices (et les limites) du théâtre. C’est peu. C’est beaucoup. Mais c’est assez, car le théâtre est un monde en soi — un globe, pour reprendre la sémantique shakespearienne. Est-ce à dire que notre proposition sera poussiéreuse, dépassée, ringarde (osons le mot) ? Non, car le théâtre dispose aujourd’hui de moyens assez divers pour se renouveler tout en conservant son essence, sa beauté et sa rigueur. Une grande traversée du monde et du temps par le théâtre : voilà une définition claire et forte de notre Othello (ou comment je suis devenu un monstre…). L’origine du Mal Mettre en scène Othello de Shakespeare, c’est parler de l’origine du mal. Et le Mal, c’est Iago. Quelle est sa cause première? D’où vient ce désir de frapper autrui si durement ? Et si ce Machiavel élisabéthain trouvait sa source dans un personnage antérieur, Shylock ? Ainsi, notre spectacle s’ouvrirait sur un prologue de comédie, librement inspiré du Marchand de Venise, écrit quelques années avant Othello. Une société insouciante, libérale et irresponsable est saisie d’une passion collective et humilie la seule figure de l’Autre : le Juif. Parce qu’il veut respecter le contrat conclu, il sera puni. Parce qu’il fait commerce d’usure (ce qui est interdit aux Chrétiens), il sera puni. Ainsi raillé, violenté, détruit, Shylock devient Iago. La victime devient le bourreau. Ainsi, la fable d’Othello fait le récit implacable de la vengeance d’un réprouvé. Une histoire du Temps Raconter le passage du Marchand de Venise à Othello, c’est aussi raconter le passage de la comédie à la tragédie et conséquemment, le passage d’un temps à un autre temps. C’est reproduire le chemin du soleil — aurore, zénith, crépuscule. Je formule donc cette hypothèse en forme de métonymie : Othello (ou comment je suis devenu un monstre…) racontera le passage d’un théâtre de machineries artisanales, de rideaux, de roulettes, de boiseries, de tissus riches, de couleurs vives, à une modernité bétonnée, métallique, athée, virtuelle, apocalyptique, âpre, brutale. Notre joli plateau de bois, machine à créer des illusions, se transformera en espace déstructuré et hostile, usine à fabriquer du doute. Ainsi, nous redonnerons au théâtre sa puissance originelle — car lui seul peut montrer le Temps. DU MARCHAND DE VENISE À OTHELLO Les angoisses et les rires de notre temps La question que posent Le Marchand de Venise comme Othello au spectateur du XXIe siècle sont les suivantes : de quoi rions-nous ? de quoi pleurons-nous ? de quoi jouissonsnous ? D’un Juif humilié ? D’un Maure jaloux ? D’une femme battue ? D’un contempteur virtuose ? Nous rions, pleurons et jouissons parce qu’un scandale arrive. Nous sommes sans compassion et cruels. Est-ce bien ? Est-ce mal ? Notre fonction d’artiste n’est pas de répondre à la question morale mais de raconter notre époque - ses peurs, ses fantasmes et ses obsessions. Je suis né en 1988, peu de temps avant la chute du Mur de Berlin ; je suis entré dans une conscience historique et politique avec le 11 Septembre 2001 ; depuis un an et demi, à côté de chez moi, en France, des gens tombent sous les balles. Pour quelqu’un de ma génération, le début d’Othello narre l’entrée d’une société dans la guerre. Une guerre violente, lointaine en même temps que voisine — une drôle de guerre. Et pour assurer sa défense, la République de Venise a besoin d’un monstre — tel est le paradoxe génial que nous propose de résoudre Shakespeare. Car Othello raconte bien l’histoire d’un monstre, l’Autre (au XVIe siècle, on ne croise pas de Maures dans les rues de Londres). Notre première problématique sera donc de restituer la peur et la fascination éprouvées devant le Maure, qui nous défend mais qui vole nos femmes, qui nous protège mais qui ne prie pas les mêmes dieux. Qui porte aujourd’hui le masque et le nom de notre angoisse ? Pour conclure et au risque de me répéter, je dirais que notre projet est artistique, c’est-àdire qu’il hypostasie politique et esthétique. Il n’y a pas de réponse ; il y a des questions que le théâtre pose. Le théâtre nomme, par le rire et par les larmes, nos terreurs, nos échecs et nos cécités. Le théâtre témoigne des convulsions du passé et du présent réunis sur la scène. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Pour quoi ? Peut-être pour nous aider à consentir à l’avenir. Pour conclure, je voudrais citer Bernanos : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait. L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches. L’espérance est une vertu, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté. » Léo Cohen-Paperman TRADUCTION Pourquoi retraduire Shakespeare ? Parce que, sans doute plus que l’oeuvre d’aucun autre dramaturge passé à la postérité, celle de Shakespeare est empreinte de la situation où elle a vu le jour, et que cette situation ne cesse de diverger par rapport à la nôtre. D’une part, il écrivait pour les gens de son temps, et rien qu’à ce titre chaque nouvelle génération mérite une nouvelle traduction, riche bien sûr des travaux antérieurs mais ouverte à l’évolution de la langue afin que l’idée parvienne de la façon la plus immédiate. D’autre part, il écrivait pour le théâtre de son temps, un théâtre où voir une pièce de quatre ou cinq heures était la norme, et répéter certaines informations un impératif face à un public immense et dissipé — sans sacrifier à la mode du format télévisuel, une version pour la scène de Shakespeare aujourd’hui doit tenir compte d’un public à la fois plus pressé et plus concentré. Enfin, il écrivait pour ses acteurs, adaptant les histoires qu’il lisait à l’équipe qu’il avait à sa disposition, ayant en tête celui qui allait prononcer ses vers au moment de les écrire : traduire dans le cadre d’une production précise est l’occasion de réitérer ce geste, non pour ressembler à Shakespeare mais pour approcher le plus possible cet idéal d’affinité du texte avec la bouche qui le prononce. À cela s’ajoute un autre motif, banal à force d’être cité mais néanmoins incontournable : les chefs-d’oeuvre de Shakespeare sont multiples et inépuisables, et aucune traduction ne peut en restituer toutes les facettes, sans parler d’en conserver le rythme et la musique. Retraduire n’est alors pas l’occasion de faire une somme mais au contraire de choisir, de proposer une interprétation franche, qui renonce à faire le tour des possibles du texte pour mieux offrir une ligne claire et cohérente de bout en bout. Cette traduction d’Othello se veut donc à la hauteur de ces enjeux : d’une langue sans modernisme tapageur mais résolument de notre temps, sans concession sur la complexité de la pensée mais allant toujours au plus court, au plus oral, au plus vif ; et sans reculade face à la vulgarité et à la violence présentes chez Shakespeare — notamment la violence raciste, montrée dans cette pièce comme elle ne l’avait jamais été et comme elle ne fut plus avant plusieurs siècles. C’est de cette absence de concession seule que peut naître l’espoir de donner à voir une représentation du monde qui soit à la hauteur de celui-ci, face à laquelle on ne puisse pas se dérober en se disant qu’elle enjolive les choses et les hommes. La condition humaine telle qu’elle apparaît dans Othello est peut-être la plus désespérée de toutes les pièces de Shakespeare ; mais de ce fait, cette pièce peut nous offrir la joie tragique la plus authentique — celle qui naît de pouvoir raconter son histoire. Shakespeare réussit ce tour de force de nous offrir une vision du monde impitoyable à travers un poème d’une musique parfaite ; si à la traduction nous perdons forcément de cette musicalité, il nous incombe d’autant plus d’être au moins à la hauteur de cette sombre honnêteté. Sacha Todorov L’EQUIPE LÉO COHEN-PAPERMAN > METTEUR EN SCÈNE FABIEN JOUBERT CONCEPTEUR > INTERPRÈTE/ Formation à la mise en scène (promotion 2011) au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique sous la direction de Daniel Mesguich, Sandy Ouvrier et Pierre Debauche. Directeur de la compagnie des Animaux en Paradis depuis 2009, il a mis en scène plusieurs spectacles, dont : Petit et Grand d’après Andersen, Le Crocodile et Les Nuits Blanches d’après Dostoïevski, Les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet, Mourir sur scène cabaret d’après Dalida et Levin. Il mettra prochainement en scène Forge ! (opéra fantastique) à l’Opéra de Reims. Il a collaboré, en tant qu’assistant à la mise en scène, avec Olivier Py (L’Orestie d’Eschyle), Jean-Pierre Garnier (Lorenzaccio de Musset et Fragments d’un pays lointain d’après Lagarce) et Christine Berg (Hernani de Hugo, Peer Gynt d’Ibsen, Cabaret Devos et Le Balladin du monde occidental de Synge). Il intervient dans le cadre d’ateliers et de stages avec des étudiants ou de jeunes acteurs. Au NTP il met en scène : – Blanche-Neige (2016) – Le jour de gloire est arrivé (2015 et 2016) – Hamlet (2014) – Macbeth (2012) – La Mort de Danton (2011) – Roméo et Juliette (2009 et 2010) – Petit et Grand (2009 et 2010) Avec la O’Brother Company, il mettra en scène Venise en 2018 Après une licence d’études théâtrales aux universités de PARIS 3 et PARIS 8 (il y côtoiera Georges Banu, Philippe Tancelin, Monique Banu-Borie, Anne Françoise Benhamou, Claude Régy...), il intègre l’école d’acteur de la Comédie de Reims, dirigée par Christian Schiaretti. Trois ans plus tard, celui-ci l’engagera dans la troupe des “Comédiens de la Comédie”. Sous sa direction il jouera A. Badiou (Rôle d’Ahmed), JP. Siméon, P. Corneille, J. Von Saaz, B. Brecht, F. GarciaLorca, P. Calderon de la Barca. Puis il travaille au théâtre avec : J. Renault (W. Shakespeare), M. Mane (P. Adam, N. Wallace, B. Srbljanovic, BM Koltès), F. Cancelli (Molière), P. Adam, C. Toussaint (F. Bartelt), C. Stavisky (Sophocle), JM Guerin (P.Quignard), JP Vidal (J.Fosse, A.Tchékov), D. Girondin Moab ( P. Adam, L. Bazin), l’ensemble de musique médiévale Le Voir-Dit (Cycle G. De Machaut), S. Added (S. Guitry), D.Wittorski, L. Cohen Paperman... Il a mis en scène BM. Koltès, S. Alexiévitch, H. Kureishi, M.Proust. Il a coécrit et codirigé deux moyen-métrages : Le théâtre et ses fantômes et After L. En 2011, il crée le collectif d’acteurs O’Brother Company. Seront créés : Ci Siamo/ Mise en scène : Arnaud Churin, Oblomov / Mise en scène : Dorian Rossel, La Venue des esprits / Mise en scène : Laurent Bazin. CLOVIS FOUIN > INTERPRÈTE Formation à la Classe Libre de l’Ecole Florent sous la direction de Jean-Pierre Garnier (promotion 2010). Il a travaillé en stage avec Philippe Adrien. Il a joué notamment sous la direction de Léo Cohen-Paperman (Le Crocodile d’après Dostoïevski, Le jour de gloire est arrivé), Lazare Herson-Macarel (L’enfant meurtrier ; Le Chat botté ), Olivier Py (Illusions comiques), Philippe Baronnet (Maladie de la jeunesse de Ferdinand Bruckner) Georges Lavaudant (Le Rosaire des Voluptés de Rodonwsky, et Archipel Marie N’Diaye), Razerka Bensadia Lavant (Othello), Thomas Bouvet (La cruche cassée, Kleist), Antony Magnier (Cyrano de Bergerac) et Magali Leiris (Roméo et Juliette, Shakespeare), Sébastien Grall (Le corbeau et le pouvoir de Jacques Forgeas), Sophie Gubri (L’Adieu à la scène). A adapté et co-mis en scène les Cahiers de Nijinski, Pelléas et Mélisande de Maeterlinck (au festival Ntp) – Une histoire de Paradis d’après Singer, La Folie de Tristan, Et Modelage d’après David Mamet. A la télévision, il a joué sous la direction de Gérard Mordillat, Philippe Venaut, Hervé Brami, Marc Angelo, Edwin Bailly, René Manzor, Eric Woreth, Alain Tasma, Alexandre Laurent, Thierry Petit et Gérard Marx ; au cinéma sous la direction de René Féret, Jean-Pierre Mocky, Roschdy Zem, Michel Hazanavicius, Michael Salerno, François Pragnière, Paul Anthony Mille, Tan Bing et Cédric Fontaine. En 2014, il a participé aux Talents Cannes Adami. ELSA GRZESZCZAK > INTERPRÈTE Master d’Etudes Théâtrales à la Sorbonne Nouvelle, conservatoire d’arrondissement à Paris, elle continue sa formation à l’École de la Comédie de Reims, avec Jean-Pierre Garnier, Cyril Anrep, Laurence Roy, Robert Expert entre autres… Elle intègre à sa sortie en 2009 le Collectif de la Comédie. Elle a joué dans les mises en scène d’Emilie Rousset, de Guillaume Vincent, Nathalie Gadoué. En 2011, elle joue Macha dans La Mouette, mise en scène de Mikael Serre à la Comédie de Reims et dans Docteur Faustus Lights the Lights mis en scène par Ludovic Lagarde ( aux Bouffes du Nord, à la Comédie de Reims, au TNS…). JEAN-MICHEL GUERIN > INTERPRÈTE Acteur permanent à la Comédie de Reims, Centre Dramatique National, Direction Christian Schiaretti, dès 1992. Il joue Calderon, Pirandello, Vitrac, Witkiewicz, Michel Vinaver, Howard Barker, Paul Claudel, Corneille, Alain Badiou, Jean-Pierre Siméon, Brecht. Il participe aux activités pédagogiques avec la Classe de la Comédie. Il met en scène Théophile de Viau, D. Bassez, P.Ravela, J.M.Barnaud, Pierre Michon, Pascal Quignard, Rodrigo Garcia. Il joue aussi sous la direction de Christine Berg, Jean-Philippe Vidal, José Renault, et Pascal Adam, les textes de Florent Couao Zotti, Calaferte, Tenessee Williams, Goldoni, Evgeni Schwarz, Tchekhov, Harold Pinter. JULIEN ROMELARD > INTERPRÈTE Il se forme au Conservatoire régional d’Orleans (promotion 2008), puis à l’Ecole nationale supérieur de la Comédie de SaintEtienne (promotion 2011). Il intègre ensuite pour une année la Comédie Française comme Comédien-stagiaire (promotion 2012). Il a joué sous la direction de Jean-Michel Rabeux (La belle au bois dormant , Rabeux), Jean-François Sivadier (Portraits de « famille », Sophocle…), Anne Monfort (Et si je te le disais cela ne changerait rien, F.Richter), Lazare Herson-Macarel (Falstafe, Novarina), Hervé Dartiguelongue (Les oubliés,V.Barreteau), Roland Auzet (Aucun homme n’est une île, Melquiot), Silviu Purcarete (Ce formidable Bordel, Ionesco), Hervé Loichemol (Le fils naturel, Diderot), Yann-Joël Collin (La Noce, Brecht). Il a mis en scène Les Pavés de l’ours et Mais n’te promène donc pas toute nue ! de G. Feydeau ; La Cerisaie de A. Tchekhov, Histoire de Lustucru d’après P.Gripari, et co-mis en scène Voyageur-51723 d’après Un an derrière les barbelés de M.Arbez. Il intègre en 2011 la Troupe et le Festival du Nouveau Théâtre Populaire. CLAIRE SERMONNE > INTERPRÈTE Après avoir suivi des cours avec E. DemarcyMota, B. Jaques et F. Regnault, Claire Sermonne intègre l’école du Théâtre d’Art de Moscou (MXAT). Avec A. Ollivier, elle joue Chimène dans Le Cid de Corneille qu’il crée au Festival de Fourvière à Lyon puis au Théâtre Gérard Philipe. En 2012, Claire rencontre Franck Castorf avec qui elle travaille maintenant régulièrement, elle est Marguerite dans la Dame aux Camélias au Théâtre de l’Odéon, et aujourd’hui à la Volksbühne à Berlin où elle interprète Madame Marneffe, en allemand, français et russe dans La cousine Bette de Balzac adapté et mis en scène par F. Castorf. En 2014, Avec Clément Poiré elle interprète le rôle d’Olivia dans La Nuit des Rois de W. Shakespear. En 2015 au cloitre des Carmes à Avignon, elle crée le rôle de l’Historienne dans Le Vivier des Noms avec Valère Novarina. Claire Sermonne tourne régulièrement à l’étranger. La même année, elle tourne avec Jean-Pierre Mocky dans «Monsieur Cauchemar» et dans la série américaine «Outlander» produit par R. Moor où elle interprète le rôle de Louise de Rohan. Par ailleurs en 2009, elle rencontre Léo Cohen-Paperman, pour jouer le rôle d’Helena Ivanovna dans Le Crocodile, pièce adaptée d’une nouvelle de Dostoïevski. Cette rencontre sera le début d’une longue collaboration non seulement avec Léo Cohen-Paperman mais aussi avec toute une équipe, celle du festival du Nouveau Théâtre Populaire (NTP), qu’elle rejoint en 2011. Elle y interprète entre autres des rôles comme l’Infante dans le Cid mis en scène par L. Herson-Macarel, Yvonne dans Tailleur pour Dame de Feydeau mis en scène par F. Jessua, Mélisande dans Pelleas et Mélisande de Maeterlinck mis en scène par C. Fouin, et dernièrement Ophélie dans Hamlet de Shakespeare mis en scène par L. CohenPaperman, avec ce dernier elle interprète aussi Ysé dans le Partage de midi de P. Claudel. Elle enregistre pour France Culture avec André Velter, Claude Guerre, Jacques Taroni, Denis Guénoun, Francois Dunoyer et Olivier Py. GISÈLE TORTEROLO > INTERPRÈTE Après ses études au CDN de Nice et au cours Florent, elle travaille avec Jacques Weber, Jean-Jacques Debout, Françoise Roche. Elle fait une rencontre déterminante avec Christian Schiaretti, alors directeur du CDN de Reims, lors d’un stage en1992. Il l’engage dans la troupe de la Comédie, une aventure qui durera 10 ans. Jean-Pierre Siméon écrit pour elle le monologue du « Stabat Mater Furiosa », créé à Paris à la Maison de la Poésie en 1999. Parallèlement, elle travaille avec d’autres metteurs en scène, dont Ludovic Lagarde, JeanLouis Benoit, Gigi d’All aglio, Fabien Joubert, sur des textes de Schwajda, Strindberg, Goldoni, Claudel, Alexiévitch. Depuis la fin de l’aventure de la Comédie de Reims, elle a joué Serbjanovic, Horovitz, Hanokh Levin, Pinter, Schwartz, Tchekov et Marivaux dans des mises en scène de Marine Mane, JeanPhilippe Vidal, Christine Berg. Elle commence actuellement une collaboration avec Angélique Friant sur « Hänsel et Gretel » des frères Grimm et part en novembre 2011 avec le metteur en scène Jean-Marie Lejude, répéter et créer le texte de Jon Fosse « Andromake » au Théâtre National de Hanoi. SACHA TODOROV > TRADUCTION Formation à l’Ecole Normale Supérieure (promotion 2008) et au Théâtre National de Strasbourg en mise en scène (promotion 2014). Comme metteur en scène, il a mis en scène Protée (Paul Claudel) ; Cromwell (d’après Victor Hugo) ; Frédéric le Grand (Heiner Müller) ; Le Frigo et La Difficulté de s’exprimer (Copi) ; Une auberge flamande (spectacle musical avec le groupe Les Witches). Comme assistant à la mise en scène, il a travaillé à l’opéra auprès d’Olivier Letellier (Kalila wa Dimna) ; et au théâtre auprès de Clément Poirée (Homme pour homme ; La Nuit des rois ; Vie et Mort de H), Lukas Hemleb (Je suis le vent), Christian Schiaretti (Siècle d’Or). Comme pianiste, il compose et/ou interprète la musique de plusieurs spectacles, notamment le CabaRabelais du Nouveau Théâtre Populaire en 2016 au Hall de la Chanson. Il est l’auteur de plusieurs textes et traductions. Depuis 2015, il est doctorant SACRe au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, où sa recherche artistique porte sur les potentialités carnavalesques du théâtre : dans ce cadre, il écrit et met en scène en 2016 Le Baby-sitting & autres scènes. Il intègre en 2011 la Troupe et le Festival du Nouveau Théâtre Populaire. ANNE-SOPHIE GRAC > SCÉNOGRAPHIE COSTUMES Formée à l’école du Théâtre National de Strasbourg, Anne-Sophie Grac est scénographe et costumière. Elle a travaillé pour de nombreuses créations auprès de Eric Vigner, Gilone Brun, Emmanuel Darley, Léo Cohen Paperman, Pietro Marullo, Nabil El Azan ... Plus récemment, elle a réalisé la scénographie et les costumes de Maison de poupée, en collaboration avec Charles Chauvet, adapté et mis en scène par Lorraine de Sagazan. En 2017, elle signe la scénographie de La Famille Royale, adapté et mis en scène par Thierry Jolivet au Théâtre des Célestins. Elle travaille actuellement sur la scénographie et les costumes de Dans un canard, écrit et mis en scène par Jean Daniel Magnin (création au Théâtre du Rond Point). En parallèle, elle prépare les prochaines créations de Léo Cohen Paperman (Othello), Thomas Visonneau (Horace) et Anthony Thibault (La Loi de la gravité). MATHILDE PRIOLET PRODUCTION > DIRECTRICE DE Docteur en Philosophie spécialiste de la culture, auteur de La denrée culturelle paru à l’Harmattan en juillet 2008, elle est aussi directrice et co-fondatrice des éditions théâtrales Esse que. Chargée de production et de diffusion depuis 2000, elle collabore aujourd’hui avec Le Festin - Compagnie Anne-Laure Liégeois et est directrice adjointe de la O’Brother company depuis 2013. EXTRAITS RODERIGO. Ta gueule ! Plus un mot ! J’avais confiance en toi, Iago, et toi, Toi, tu étais au courant, et tu ne m’as rien dit ! IAGO. Vous ne m’écoutez pas. Si je le savais, crachez-moi dessus. RODERIGO. Tu m’avais dit que tu le détestais ! IAGO. Crachez-moi dessus Si c’est faux. À cause de lui, je ne suis pas lieutenant ! Trois grands hommes de Venise m’avaient recommandé — Et je connais mon prix, je ne mérite pas moins. Mais lui, lui qui n’aime que son orgueil, […] Il a choisi tout seul : Qui ? Un bon calculateur, Un certain Michel Cassio, qui n’est même pas de Venise, Toujours fourré chez les filles, Il n’a jamais mis les pieds sur un champ de bataille ! […] Et moi, alors qu’il m’a vu faire à la guerre, […] Il me fait son porte-drapeau, Monseigneur l’Africain. RODERIGO. Moi, j’aimerais me faire son bourreau. IAGO. […] Donc monsieur, jugez vous-même Si quoi que ce soit me pousse À l’aimer, notre Africain. RODERIGO. Alors pourquoi tu restes à son service ? IAGO. Oh monsieur, rassurez-vous. Je le sers pour le trahir. Tout le monde ne peut pas être maître, et tous les maîtres Ne peuvent pas être bien servis. Vous en verrez, Des valets fiers d’être à genoux, Fiers de la laisse à leur cou, […] Jusqu’à ce qu’ils soient vieux et qu’on les mette à la porte. Ceux-là, ils méritent le fouet. Mais il y en a d’autres Qui portent le costume du dévouement, Et leur coeur n’est qu’à leur propre service ; […] et le moment venu, Ils ne sont dévoués qu’à eux-mêmes. Ceux-là, gloire à eux, Et je veux être l’un d’eux — oui monsieur, Aussi vrai que vous êtes Roderigo, Si j’étais cet Africain, je ne serais plus un Iago. En le servant, c’est moi-même que je sers. Je n’agis pas par amour ou par devoir, moi, J’en ai seulement l’air — par intérêt. J’épinglerai mon coeur au revers de ma veste Pour l’offrir en pâture aux oiseaux Avant que mes actes révèlent vraiment mon coeur. Ce que je suis, je ne le suis pas. RODERIGO. Il a trop de chance, là, Banania, S’il remporte cette fille comme ça. IAGO. Gâchez-lui son plaisir. Courez-lui après, faites un scandale dans la rue, Prévenez la famille de cette fille, allez réveiller le père. […] Sa joie si joyeuse, Harcelez-la jusqu’à ce qu’elle pâlisse. RODERIGO. Voilà la maison du père. J’appelle. IAGO. Allez-y ! Avec des cris d’effroi ! Comme quand un incendie dévore la ville la nuit ! RODERIGO (appelant). Holà ? Brabanzio ? Monsieur Brabanzio ? IAGO (appelant). Brabanzio ! Debout ! Au voleur ! On pille votre maison, votre fille et votre or ! Au viol !