des feuilles support

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ÉGALE = ÉGAL
Éducation à la sexualité en regard
des rôles et stéréotypes sexuels
Septembre 2005
Auteures
Françoise Caron, Direction de santé publique de la Montérégie
Louise Giasson, CSSS Pierre-Boucher (CLSC Simonne-Monet-Chartrand)
Danièle Moore, Direction de santé publique de la Montérégie
Francine Morin, CSSS de la Haute-Yamaska (CLSC de la Haute-Yamaska)
Secrétariat et mise en pages
Linda Bairstow
Sylvie Bouthillier
Hélène Giroux
Conception et réalisation de la page couverture
Jean-Paul Eid (illustration) et Hélène Giroux
Responsable de l'édition
Jean-François Lapierre
Reproduction autorisée à des fins non commerciales avec mention de la source.
Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux
de la Montérégie
1255, rue Beauregard
Longueuil (Québec) J4K 2M3
(450) 928-6777, poste 4213
www.rrsss16.gouv.qc.ca
Dans ce document, le générique féminin est utilisé sans intention discriminatoire dans le seul but
d’alléger le texte et désigne autant les hommes que les femmes.
Remerciements
REMERCIEMENTS
Nous remercions pour leur précieuse collaboration :
la direction, les enseignantes et les élèves de l’école Adrien-Gamache, à Longueuil ainsi
que de l’école Saint-Eugène, à Granby;
la direction et le personnel du Centre de santé et de services sociaux du VieuxLongueuil et de Lajemmerais (CLSC Simonne-Monet-Chartrand) ainsi que du Centre de
santé et de services sociaux de la Haute-Yamaska (CLSC-CHSLD de la HauteYamaska);
les conseillers pédagogiques, Monsieur Jacques Lacasse de la Commission scolaire Valdes-Cerfs ainsi que Madame Céline Béland de la Commission scolaire Marie-Victorin.
Nous remercions également pour leurs commentaires sur le guide :
Madame Marie-Andrée Bossé, Direction de santé publique de l’ADRLSSSS de
Lanaudière
Madame Martine Couture, Direction de santé publique de l’ADRLSSSS ChaudièreAppalaches
Madame Ginette Lafontaine, Direction de santé publique de l’ADRLSSSS de la
Montérégie
Madame Suzanne Auger, Direction de santé publique de l’ADRLSSSS de la Montérégie
Madame Yolaine Noël, Direction de santé publique de l’ADRLSSSS de la Montérégie
Un merci particulier aux personnes qui ont été à l’origine du projet :
Madame Lise Dandurand, CSSS Jardins-Roussillon (CLSC Jardin du Québec)
Madame Jeanne Maranda, CSSS Haut-Richelieu/Rouville (CLSC-CHSLD de la Vallée du
Richelieu)
Madame Diane Chenette, CSSS Richelieu-Yamaska (CLSC-CHSLD des Maskoutains)
Madame Marielle Demers, CSSS du Vieux-Longueuil et de Lajemmerais (CLSC
Simonne-Monet-Chartrand)
Madame Shirley Lussier, CSSS du Haut-Saint-Laurent (CLSC Huntingdon)
Madame Lucie Aubin, CSSS du Vieux-Longueuil et de Lajemmerais (CLSC des
Seigneuries)
Madame Line Lamoureux, CSSS Richelieu-Yamaska (CLSC-CHSLD de la MRC d’Acton)
Monsieur Miville Morin, École Saint-Alphonse, de Saint-Alphonse de Granby
et
Madame Odette Leduc de l’ADRLSSSS de la Montérégie sans qui ce projet n’aurait pu
voir le jour.
Direction de santé publique de la Montérégie
3
Table des matières
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES ........................................................................................................................................5
INDEX DES FEUILLES SUPPORT ......................................................................................................................7
PREMIÈRE PARTIE : LE PROJET
PROJET PROPOSÉ ................................................................................................................................................ 11
LIENS AVEC LE PROGRAMME DE FORMATION DE L’ÉCOLE QUÉBÉCOISE......................................13
NÉCESSITÉ DE L’ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ EN REGARD DES STÉRÉOTYPES SEXUELS...14
DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DES ENFANTS..................................................................................17
STRATÉGIE PÉDAGOGIQUE UTILISÉE : L'APPRENTISSAGE PAR COOPÉRATION.......................19
VALEURS MISES DE L’AVANT DANS LE CADRE DE CE PROJET.......................................................... 22
RÔLES DES INTERVENANTS.......................................................................................................................... 23
RECOMMANDATIONS POUR LE SUCCÈS DE LA MISE EN ŒUVRE .................................................... 25
RÉFÉRENCES ........................................................................................................................................................ 27
DEUXIÈME PARTIE : LE GUIDE PÉDAGOGIQUE
1. L'ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE
1.1 « LE COFFRE À JOUETS »
2. LA PREMIÈRE ANNÉE : MATHÉMATIQUE
2.1 « MÉLI-MÉLO »
3. LA DEUXIÈME ANNÉE : FRANÇAIS LANGUE D’ENSEIGNEMENT
3.1 « QUI FAIT QUOI »
4. LA TROISIÈME ANNÉE : FRANÇAIS LANGUE D’ENSEIGNEMENT
4.1 « JE SUIS CE QUE JE SUIS »
4.2 « IMPRO-MÉTIER »
5. LA QUATRIÈME ANNÉE : FRANÇAIS LANGUE D’ENSEIGNEMENT
5.1 « L’INSPECTEUR GADGET »
5.2 « LA CHASSE AUX STÉRÉOTYPES »
6. LA CINQUIÈME ANNÉE : ENSEIGNEMENT MORAL
6.1 « LE HOCKEY »
Direction de santé publique de la Montérégie
5
Index des feuilles support
INDEX DES FEUILLES SUPPORT
Feuille support 1.11 « Jouets » à l’intention des élèves
Feuille support 1.12 « Coffre à jouets » à l’intention des élèves
Feuille support 1.13 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : Le coffre à jouets »
à l’intention des élèves
Feuille support 1.14 « Jouets » à l’intention des parents
Feuille support 1.15 « Définition des concepts clés » à l'intention des enseignantes
Feuille support 2.11 « Sports » à l’intention des parents
Feuille support 2.12 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : Méli-Mélo » à
l'intention des élèves
Feuille support 2.13 « Modèle d'un gros dé » à l'intention des élèves
Feuille support 2.14 « Définition des concepts clés » à l'intention des enseignantes
Feuille support 3.11 « Activités à la maison » à l’intention des élèves
Feuille support 3.12 « Activités à la maison » à l’intention des parents
Feuille support 3.13 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : Activités à la
maison » à l'intention des élèves
Feuille support 3.14 « Définition des concepts clés » à l'intention des enseignantes
Feuille support 4.11 « Rôles des élèves dans le travail coopératif » à l’intention des enseignantes et des
élèves
Feuille support 4.12 « Je suis ce que je suis » à l’intention des parents
Feuille support 4.13 « Liste des activités » à l’intention des enseignantes
Feuille support 4.14 « Questions sur les activités » à l’intention des élèves
Feuille support 4.15 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération: Je suis ce que je
suis » à l'intention des élèves
Feuille support 4.16 « Définition des concepts clés » à l'intention des enseignantes
Feuille support 4.21 « Liste des métiers » à l’intention des enseignantes
Feuille support 4.22 « Rôles des élèves dans le travail coopératif » à l'intention des enseignantes et des
élèves
Feuille support 4.23 « Questions sur les métiers » à l’intention des élèves
Feuille support 4.24 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : Les métiers » à
l’intention des élèves
Feuille support 4.25 « Questions sur les métiers » à l’intention des parents
Feuille support 4.26 « Définition des concepts clés » à l'intention des enseignantes
Feuille support 5.11 « Définition des concepts clés » à l’intention des enseignantes
Feuille support 5.12 « Rôles des élèves dans le travail coopératif » à l'intention des enseignantes et des
élèves
Feuille support 5.13 « Enquête auprès d'un élève » à l’intention des élèves
Direction de santé publique de la Montérégie
7
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
Feuille support 5.14 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : L'inspecteur
Gadget » à l’intention des élèves
Feuille support 5.15 « Enquête auprès d'un parent » à l'intention des parents
Feuille support 5.21 « Définitions des concepts clés » à l'intention des enseignantes
Feuille support 5.22 « Liste des stéréotypes » à l'intention des enseignantes
Feuille support 5.23 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : La chasse aux
stéréotypes » à l'intention des élèves
Feuille support 5.24 « Stéréotypes sexuels » à l'intention des parents
Feuille support 5.25 « Rôle des élèves dans le travail coopératif » à l'intention des enseignantes et des
élèves
Feuille support 6.11 « Rôles des élèves dans le travail coopératif » à l'intention des enseignantes et des
élèves
Feuille support 6.12 « Questions pour comprendre le point de vue des garçons et des filles » à l’intention
des élèves
Feuille support 6.13 « Questions pour aider l'équipe à faire un choix» à l'intention des élèves
Feuille support 6.14 « Grille d'évaluation formative pour les habiletés de coopération : Le hockey » à
l’intention des élèves
Feuille support 6.15 « Définitions des concepts clés » à l’intention des enseignantes
Feuille support 6.16 « Stratégies utiles pour résoudre un problème moral » à l’intention des enseignantes
Feuille support 6.17 « Résoudre un problème moral » à l'intention des parents
8
Direction de santé publique de la Montérégie
Première partie :
Le Projet
Projet proposé
PROJET PROPOSÉ
Égale = Égal est un projet intégrateur liant le domaine général de formation Santé
bien-être avec différents domaines d’apprentissage ainsi qu’avec les compétences
transversales du Programme de formation de l’école québécoise. S'inscrivant dans le
canevas de base des interventions en éducation à la sexualité recommandé par le
ministère de l'Éducation (MEQ, 2003), ce projet novateur s’articule autour des axes
de développement reliés à la sexualité et à l’épanouissement comme garçons ou filles. Il
repose sur la collaboration entre le réseau de la santé et le réseau scolaire et peut
s'inscrire à l'intérieur d'une démarche plus large d'École en santé.
Un guide pédagogique a été développé afin d’outiller les enseignantes. Celles-ci, en
collaboration avec l’infirmière scolaire, pourront réaliser plusieurs ateliers qui
permettront aux élèves de développer des compétences autant disciplinaires que
transversales tout en approfondissant des notions reliées aux rôles et stéréotypes
sexuels. Voici, en un coup d’œil, le contenu de ce guide.
Niveau
Atelier
Domaine
d’apprentissage et
compétence
disciplinaire
Intention éducative
Préscolaire 1.1 « Le coffre à jouets »
Éducation préscolaire,
Interagir de façon
harmonieuse avec les
autres
Amener l'élève à prendre conscience qu'il peut
choisir des jouets selon ses intérêts et ses
préférences, y compris ceux généralement
associés à une personne de sexe opposé.
Première
année
2.1 « Méli-mélo »
Mathématique,
Résoudre une situationproblème mathématique
(dénombrement)
Deuxième
année
3.1 « Qui fait quoi »
Français langue
d’enseignement,
Communiquer
oralement
Sensibiliser les élèves sur l'importance de
choisir les sports qu'ils pratiquent selon leurs
goûts et leurs aptitudes. Les amener à réaliser
que tous les sports peuvent être pratiqués par
des garçons et par des filles.
Amener les garçons et les filles à reconnaître
qu'à la maison les membres de la famille,
qu’ils soient garçons ou filles, hommes ou
femmes, peuvent faire les mêmes travaux
ménagers, y compris ceux généralement
associés aux personnes de sexe opposé.
Troisième
année
4.1 « Je suis ce que je
suis »
Français langue
d’enseignement,
Communiquer
oralement
Direction de santé publique de la Montérégie
Amener les garçons et les filles à constater la
diversité des activités humaines qu'ils peuvent
observer dans leur entourage. Ils sont
sensibilisés à la possibilité de choisir leurs
activités selon leurs goûts et leurs aptitudes.
11
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
Niveau
Quatrième
année
Cinquième
année
Atelier
Domaine
d’apprentissage et
compétence
disciplinaire
Intention éducative
4.2 « Impro-métier »
Français langue
d’enseignement,
Communiquer
oralement
Les élèves sont sensibilisés à la possibilité de
choisir un métier selon leurs goûts et leurs
aptitudes. Ils sont aussi sensibilisés à la
possibilité de choisir un métier habituellement
associé à une personne de l'autre sexe.
5.1 « L’inspecteur
Gadget »
Français langue
d’enseignement,
Communiquer
oralement
Les élèves sont amenés à constater la
diversité des activités humaines qu'ils peuvent
observer dans leur entourage et ils sont
sensibilisés à la possibilité de choisir leurs
activités selon leurs goûts et leurs aptitudes,
même lorsque ces activités sont
habituellement associées au sexe opposé.
5.2 « La chasse aux
stéréotypes »
Français langue
d’enseignement,
Communiquer
oralement
Les élèves sont amenés à constater qu'ils
peuvent s'ouvrir à toutes sortes d'activités et
d'intérêts sans égard au sexe et que les
stéréotypes sexuels sont nuisibles à la
croissance et à la liberté personnelle.
6.1 « Le hockey »
Enseignement moral,
Prendre position, de
façon éclairée, sur des
situations comportant un
enjeu moral *
Les élèves sont amenés à constater qu'ils
peuvent s'ouvrir à toutes sortes d'activités et
d'intérêts sans égard au sexe et que les
stéréotypes sexuels sont nuisibles à la
croissance et à la liberté personnelle.
*Cette compétence est à développer aussi en enseignement moral et religieux catholique ainsi qu’en enseignement
moral et religieux protestant.
La première partie de ce document établit une brève mise en contexte en précisant les
liens avec le Programme de formation de l’école québécoise et en situant la nécessité
de l’éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes. Un résumé du
développement psychosexuel de l’enfant est présenté ainsi qu’un rappel de l’approche
pédagogique utilisée dans ce projet, soit l’apprentissage coopératif. Par la suite, les
valeurs mises de l’avant sont soulignées et les rôles des intervenants sont précisés.
Quelques recommandations pour le succès de la mise en œuvre du projet, tirées du
rapport d’évaluation (Caron et Moore, 2004), terminent cette section.
Dans la seconde partie, les ateliers sont présentés par niveau. Chaque atelier précise
les compétences à développer, les stratégies utilisées, le matériel requis ainsi que le
déroulement de l'activité. Pour aider la préparation de l’atelier, le matériel est
identifié par les pictogrammes suivants :
¬ À photocopier (ex. : feuille support pour les élèves)
Inclus dans la pochette (ex. : affiche)
☺ Utile pour l’enseignante (ex. : feuille support pour l’enseignante)
À prévoir (ex. : crayon, colle, ciseaux appartenant à l’élève)
12
Direction de santé publique de la Montérégie
Liens avec le programme de formation de l’école québécoise
LIENS AVEC LE PROGRAMME DE FORMATION DE L’ÉCOLE
QUÉBÉCOISE
Dans le Programme de formation de l’école québécoise, les domaines généraux de
formation recouvrent un ensemble de grandes questions que les jeunes doivent
affronter. Celles-ci sont également reliées à des attentes sociales importantes en
matière d’éducation. Les problématiques qui y sont rattachées servent de points
d’ancrage au développement des compétences transversales et des compétences
disciplinaires.
Ce guide a été développé en tenant compte des orientations du Programme de
formation de l’école québécoise. Il touche plus particulièrement l’intention éducative
du domaine général de formation Santé bien-être, soit « d'amener l’élève à adopter
une démarche réflexive dans le développement de saines habitudes de vie sur les plans
de la santé, du bien-être, de la sexualité et de la sécurité » (MEQ, 2001, p. 44). Il
s’articule autour des axes de développement reliés à la sexualité et à l’épanouissement
comme garçon ou fille. Plus particulièrement, les notions reliées aux rôles et
stéréotypes serviront de point d’ancrage au développement de différentes
compétences en regard de l’éducation préscolaire, des domaines d’apprentissage
(français, mathématique, enseignement moral) et des compétences transversales. En
tenant compte des étapes de développement de l’enfant et de ses modes
d’apprentissage, les différentes activités pédagogiques, basées sur l’apprentissage
coopératif, tentent de rapprocher les savoirs disciplinaires aux préoccupations
quotidiennes de l’élève. Elles agissent comme lieu où peut s’exercer le transfert des
apprentissages.
Direction de santé publique de la Montérégie
13
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
NÉCESSITÉ DE L’ÉDUCATION À LA SEXUALITÉ EN
REGARD DES STÉRÉOTYPES SEXUELS
Pourquoi aborder les notions reliées aux rôles et stéréotypes sexuels?
Parce que les croyances sur les rôles sexuels influent sur le comportement des gens et
sur les choix qui leur sont offerts comme employeurs, travailleurs, membres de la
famille et membres de la société et que les stéréotypes sexuels mènent à la
discrimination envers les hommes et envers les femmes, il importe d’intervenir pour
appuyer des attitudes et des comportements non sexistes (Cantin et al.,1993; Ghalam,
1997; WHO, 2000).
Les parents, les autres membres de la famille et les intervenants en milieu scolaire
jouissent d’une position privilégiée pour intervenir de façon positive dans ce domaine,
car les normes et les croyances concernant les hommes et les femmes sont très
souvent transmises aux enfants par eux. Ce guide a été développé dans le but d’aider
ceux-ci à amener le jeune à valoriser le « savoir être un garçon » et le « savoir être
une fille » et à favoriser l’épanouissement sans contraintes de tous et de toutes.
Qu'entendons-nous par stéréotypes sexuels?
Un stéréotype est une représentation (jugement, sentiment, opinion, image) simplifiée
et déformée d’une réalité, par le biais d’une ou de plusieurs caractéristiques d’une
personne ou d’un groupe. Le stéréotype a un caractère réductionniste et cette
réduction a pour effet d’éliminer les nuances, d’attribuer une image générale à toutes
les personnes d’un même groupe (Cantin et al., 1993, p. 18).
Il existe plusieurs stéréotypes fondés sur le sexe de l’individu. En effet, beaucoup de
gens croient que les hommes sont agressifs, indépendants, objectifs, actifs,
compétitifs, logiques, orientés vers le monde extérieur, habiles dans le domaine des
affaires, confiants dans leurs possibilités et ambitieux. Ils seraient aussi brusques,
rudes, tapageurs, négligents, peu loquaces et incapables d’exprimer des sentiments
tendres. Selon les stéréotypes, les femmes seraient le contraire des hommes, c’est-àdire pas agressives, pas indépendantes, pas objectives, passives, pas compétitives,
illogiques, orientées vers l’intérieur, malhabiles en affaires, pas confiantes au sujet
d’elles-mêmes et sans ambition. Cependant, elles seraient délicates, douces, mielleuses,
bavardes, ordonnées et capables de sentiments tendres (Cantin et al., 1993). Bien que
ces stéréotypes dépeignent les femmes d’une manière négative, il semble qu’elles
soient actuellement perçues de façon beaucoup plus positive (Cantin et al., 1993) et
14
Direction de santé publique de la Montérégie
Nécessité de l’éducation à la sexualité en regard des stéréotypes sexuels
que les rôles sexuels traditionnellement attribués aux hommes et aux femmes soient
en train de s’effacer lentement (Boyd, 1984 cité par Ghalam, 1997).
Qu'entendons-nous par sexisme?
Le sexisme est un ensemble de croyances, de valeurs, d’attitudes qui, sur la base de
modèles stéréotypés et intériorisés, divise rôles, habiletés, intérêts et
comportements selon le sexe, ce qui a pour effet de limiter le développement de
l’individu à tous les plans : personnel, affectif, professionnel et social (Cantin et al.,
1993, p. 17).
Quelles peuvent être les conséquences du sexisme?
Le sexisme, qui est basé sur les stéréotypes sexuels, peut entraîner des conséquences
négatives sur le développement physique, psychologique et intellectuel des enfants, car
il ne permet pas leur développement optimal (Cantin et al., 1993). Par exemple, du côté
des filles, cela peut limiter leur choix de carrière et nuire à leur qualité de vie. Bien
que près de la moitié de la population salariée au Canada soit composée de femmes, un
bon nombre d’entre elles estiment que le foyer et les enfants ont toujours priorité sur
le travail rémunéré (Ghalam, 1997). D’ailleurs, selon Statistique Canada, les femmes
consacrent 1,6 heures de plus par jour que les hommes aux tâches non rémunérées
(Fréderick et al., cité par Ghalam, 1997). Enfin, les comportements fortement
stéréotypés sont associés à la violence faite aux femmes : la domination sexiste, le
contrôle sexuel, l’agression sexuelle, etc.
Bien que les garçons soient, en tant que groupe, plus privilégiés que les filles, les
nouvelles perspectives suggèrent une distribution inégale des privilèges liés au sexe
masculin. Les hommes démunis sur le plan socioéconomique, les hommes hors des
structures du pouvoir traditionnel, les hommes homosexuels et bisexuels ainsi que
d’autres groupes spécifiques sont aussi victimes de discrimination. De plus, l’exposition
aux modèles masculins stéréotypés favoriserait la socialisation des garçons selon
certaines caractéristiques telles que : l’évitement de l’expression de ses sentiments
autres que la colère, la difficulté à montrer de l’affection, la valorisation du pouvoir,
de la compétition et de la réussite sociale, l’utilisation de la violence pour résoudre des
conflits et préserver l’honneur, l’homophobie, l’insouciance face à sa santé (WHO,
2000).
Direction de santé publique de la Montérégie
15
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
Par ailleurs, aux États-Unis, une enquête menée auprès des jeunes garçons âgés de 15 à
19 ans a démontré que ceux qui adhéraient à des conceptions traditionnelles de la
masculinité étaient plus nombreux à rapporter la violence et la délinquance, l’utilisation
de la drogue et l’adoption de comportements sexuels à risque (Courtenay, 1998 cité par
WHO, 2000). Les comportements stéréotypés étaient aussi associés aux troubles de
comportement et aux difficultés scolaires (Silverns et Katz, 1986 cité par WHO,
2000). À l’échelle mondiale, les garçons rapportent qu’ils sont confrontés à des
pressions conflictuelles, c’est-à-dire qu’on s’attend à ce qu’ils soient « un vrai homme »
tel que défini traditionnellement et aussi plus respectueux et attentifs dans leurs
relations avec les femmes. Enfin, les garçons exposés à des adultes et à des pairs dont
les comportements sont moins stéréotypés (c’est-à-dire des hommes impliqués dans les
soins et l’éducation des enfants ou dans les tâches ménagères; des femmes impliquées
dans des occupations non traditionnelles) sont, en général, plus flexibles face aux rôles
sexuels (WHO, 2000).
16
Direction de santé publique de la Montérégie
Développement psychosexuel des enfants
DÉVELOPPEMENT PSYCHOSEXUEL DES ENFANTS
Plusieurs hypothèses ont été mises de l’avant pour expliquer le développement
psychosexuel de l’enfant. Certaines de ces hypothèses sont issues de la théorie de
l’apprentissage social et d’autres sont reliées au développement cognitif de l’enfant.
Selon la théorie de l’apprentissage social, l’apprentissage des rôles sexuels par l’enfant
se fait à travers l’observation des modèles retrouvés dans l’entourage (Caldera, 1998 ;
Fagot, Leinback et O’Boyle, 1992 ; Ruble, 1981; Weintraub et al., 1984). Dans cette
optique :
♦ L’enfant est motivé à adopter un comportement considéré comme étant approprié à
son sexe parce qu’il reçoit un renforcement positif de la part de ses modèles.
♦ Les modèles les plus puissants sont souvent les personnes du même sexe que
l’enfant. Cela indique, par exemple, que les pères ont un rôle important à jouer dans
la socialisation des garçons.
Selon la théorie de Kohlberg, le développement du genre comprend trois stades :
l’identité sexuelle, la stabilité du genre et la constance du genre (Helwig, 1998).
♦ Vers l’âge de trois ans, la plupart des enfants peuvent identifier leur propre sexe
et celui des autres correctement.
♦ Ensuite, l’enfant réalise que le genre est stable, c’est-à-dire qu’il demeurera un
garçon ou une fille tout au long de sa vie.
♦ Entre l’âge de cinq ans et de sept ans, au cours de l’étape de la consistance du
genre, l’enfant s’aperçoit qu’une personne demeure un garçon ou une fille même si
en apparence, par ses vêtements ou par ses comportements, son genre semble
différent.
Des théoriciens du traitement de l’information ont également contribué à l’avancement
des connaissances dans ce domaine. Selon eux, le développement des rôles sexuels est
en grande partie relié au développement cognitif et dépend, plus spécifiquement, de la
construction par l’enfant d’un schème relié au genre (Bem, 1981 ; Bee, 1997; Fagot et
Leinback, 1989 ; Fagot et Hagan, 1991 ; Fagot, Leinback et O’Boyle, 1992 ; Levy, Barth
et Zimmerman, 1998 ; Martin et Halverson, 1981 ; Martin, Wood et Little, 1990,
Weintraub et al., 1984).
Le schème du genre est un schème fondamental en évolution qui permet à l’enfant de
classer les gens, les objets, les activités et les qualités selon le sexe.
♦ Ce schème est construit à partir de l’âge de 18 mois ou moins. La construction de ce
schème permet à l’enfant de traiter une grande quantité de renseignements sur le
genre de façon efficace et de définir son concept de soi ainsi que ses relations
avec autrui en tant qu’être sexué.
Direction de santé publique de la Montérégie
17
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
♦ L’information sur le genre que l’enfant intègre dans ce schème dépend, en grande
partie, des messages véhiculés dans son entourage. Plus on accorde de l’importance
aux stéréotypes dans son entourage, plus sa conception des rôles sexuels sera
stéréotypée.
♦ Dès l’âge de deux ans, l’enfant associe certaines tâches et certains attributs aux
hommes et aux femmes : l’aspirateur, la lessive, la vaisselle, la nourriture, etc. sont
associés aux femmes alors que les outils, les autos, le garage, etc. sont associés aux
hommes.
♦ Vers trois ans, l’enfant peut assigner des activités et des occupations à chacun des
sexes.
♦ Vers l’âge de cinq ans, l’enfant a déjà une conception des rôles sexuels similaire à
celle des adultes.
♦ Jusqu’à l’âge de six ans, l’enfant intègre davantage l’information sur son propre
sexe que sur le sexe opposé. De plus, il a tendance à traiter cela comme des règles
absolues.
♦ C’est vers l’âge de 8 ans que les enfants assouplissent leur façon de penser grâce
aux acquis liés à leur développement cognitif. Finalement, l’enfant comprendra qu’il
s’agit de conventions sociales et les stéréotypes pourront alors s’atténuer quelque
peu.
Ce parcours vers l’acquisition de l’identité sexuelle et du développement du genre nous
permet de comprendre pourquoi les enfants de 5 ou 6 ans peuvent exagérer certaines
règles de conduite ou certaines attitudes jugées comme étant conformes aux attentes
de la société à leur égard en tant que garçon ou en tant que fille. D’autres peuvent
aussi rejeter ou mépriser certaines caractéristiques associées au sexe opposé. Malgré
ces caractéristiques du développement normal de l’enfant, il importe d’intervenir avec
délicatesse et d’encourager des conduites non sexistes (Bélanger et al., 1993).
18
Direction de santé publique de la Montérégie
Stratégie pédagogique utilisée : l’apprentissage par coopération
STRATÉGIE PÉDAGOGIQUE UTILISÉE : L'APPRENTISSAGE
PAR COOPÉRATION
La vision éducative à la base de ce projet d’éducation à la sexualité repose sur
l’apprentissage coopératif. L’apprentissage coopératif est une stratégie d’enseignement
et d’apprentissage qui met l’accent sur le travail en groupe restreint dans lequel des
élèves de capacités et de talents différents ont chacun une tâche précise et travaillent
ensemble pour atteindre le même but (Howden et Martin, 1997). Cette stratégie
fournit les outils nécessaires pour maximiser l’apprentissage en augmentant l’efficacité
de l’équipe ainsi que les rapports harmonieux entre les membres. En effet, les pertes
de temps causées par le manque d’organisation du travail et par les conflits
interpersonnels qui risquent d’éclater lorsqu’un rapport d’inégalité existe au sein du
groupe (i.e. responsabilité accrue de certains membres et relâchement chez d’autres)
sont minimisées. De plus, parce qu’elle rejoint les orientations des courants
pédagogiques néoconstructivistes (Arpin et Capra, 2001), cette stratégie s’intègre bien
au Programme de formation de l’école québécoise.
Les principes reliés à l’apprentissage coopératif
La mise en application de l’apprentissage coopératif repose sur cinq principes :
• la formation des équipes,
• l’interdépendance positive,
• la responsabilité individuelle,
• les habiletés interpersonnelles et cognitives,
• l’évaluation et l’objectivation.
Ces principes sont présentés brièvement dans les sections qui suivent (Abrami et al.,
1996 ; Chambers et al., 1997; Howden et Martin, 1997).
La formation des équipes
Selon Chambers (1997), les activités coopératives destinées aux jeunes enfants doivent
être courtes, simples, concrètes, dynamiques et exécutées en dyade. Par conséquent, au
préscolaire et au premier cycle, les équipes de base sont composées de deux élèves. Au
deuxième cycle, celles-ci comprennent de quatre à cinq membres. Parce que
l’apprentissage se fait mieux au sein d’un groupe hétérogène, il est préférable de
répartir les élèves du deuxième cycle de façon à obtenir la plus grande diversité
possible dans chacune des équipes tout en assurant la plus grande uniformité possible
entre celles-ci. Pour favoriser cet équilibre, il faut tenir compte des éléments suivants :
le sexe des élèves, leur origine ethnique, leur rendement scolaire antérieur, leur degré
d’autonomie, leur capacité de s’organiser, d’écouter les autres et de s’exprimer dans un
groupe.
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Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
L’interdépendance positive
Le succès de l’apprentissage coopératif dépend, en grande partie, de la mise en place
par l’enseignante d’une structure d’interdépendance positive. Il y a interdépendance
positive quand le succès d’un élève augmente les chances de succès des autres et vice
versa. Il existe plusieurs façons d’organiser l’apprentissage pour créer une
interdépendance positive entre les élèves. Par exemple, il y a une interdépendance liée
aux objectifs quand les participants travaillent à la réalisation d’un objectif commun.
Quand la tâche est répartie entre les élèves de façon à ce que chaque élève ait sa part
de responsabilité, il y a une interdépendance liée à la tâche. Lorsque les élèves doivent
partager l’équipement ou le matériel nécessaires à la réalisation de la tâche, il y a une
interdépendance liée aux ressources. Quand chaque membre de l’équipe joue un rôle
précis tel que preneur de notes ou gardien du temps pendant le travail d’équipe, il y a
une interdépendance liée aux rôles. Enfin, il y a une interdépendance liée aux
récompenses quand les membres du groupe reçoivent chacun la même récompense pour
les objectifs qu’ils ont atteints ensemble.
La responsabilité individuelle
La responsabilité individuelle est double : chaque membre de l’équipe a une
responsabilité face à son propre apprentissage et face à l’apprentissage de ses
coéquipiers. Il existe trois façons d’établir la responsabilité individuelle des membres
dans le travail de groupe. Premièrement, l’enseignante doit s’assurer que les résultats
de l’apprentissage individuel soient clairement reconnaissables et que les élèves s’en
sentent responsables (responsabilisation liée aux résultats). Deuxièmement, il faut que
les moyens utilisés pour obtenir ces résultats exigent la participation de chacun
(responsabilisation liée aux moyens). Enfin, il faut structurer les interactions entre les
élèves de façon à responsabiliser chacun d’entre eux (responsabilisation liée aux
relations interpersonnelles).
Le fait d’assigner à chaque élève une tâche et un rôle clair et précis lui donne le
sentiment que sa contribution est importante pour le groupe. De plus, il est essentiel
que la contribution de chaque élève soit significative et évidente. Par exemple, dans le
cadre de ce projet, chaque élève répond à des questions individuellement et présente
ses réponses au groupe. Chaque membre ajoute aux éléments de contenu apportés par
les autres membres de l’équipe. Chaque membre joue un rôle précis pendant le travail de
groupe (responsabilisation liée aux moyens). Chaque membre évalue son effort et sa
contribution au progrès de l’équipe (responsabilisation liée aux résultats). Enfin, chaque
membre reçoit une rétroaction sur sa participation individuelle et sur ses habiletés
interpersonnelles dans le cadre du travail d’équipe (responsabilisation liée aux relations
interpersonnelles).
20
Direction de santé publique de la Montérégie
Stratégie pédagogique utilisée : l’apprentissage par coopération
Les habiletés cognitives interpersonnelles
L’apprentissage coopératif offre un contexte idéal pour développer des habiletés
cognitives et interpersonnelles parce qu’il permet l’expression et le partage de
nouvelles idées, et cela, à travers des interactions intéressantes et positives. Abrami
et ses collaborateurs (1996, p. 96) ont défini ces habiletés de la façon suivante :
Les habiletés cognitives représentent les processus de pensée mis en œuvre pour
apprendre : habileté à traiter l’information, à faire des liens, à tirer des conclusions
fondées sur le raisonnement, à prendre des décisions éclairées, etc. On parle parfois
aussi de compétences intellectuelles, de capacité d’apprendre ou de compétences liées à
la tâche.
Les habiletés sociales comme écouter, échanger des idées, encourager les autres
servent à établir une interaction (verbale ou non verbale) avec les autres. On parle
parfois aussi d’habileté à interagir avec les autres, d’habileté à communiquer, d’habileté
prosociale, d’habileté à coopérer, d’habileté à collaborer ou encore d’habileté à
maintenir la cohésion du groupe.
L’enseignante doit analyser la tâche soigneusement pour identifier les habiletés dont
les élèves auront besoin pour effectuer le travail de groupe et leur enseigner
directement ces habiletés, s’il y a lieu. Pour effectuer ces apprentissages, les élèves
doivent :
prendre conscience de la nécessité d’acquérir ou de développer ces habiletés,
s’exercer pour acquérir l’habileté ciblée,
recevoir une rétroaction précise,
réfléchir sur l’apprentissage de l’habileté en question,
se fixer des objectifs pour utiliser plus efficacement l’habileté requise.
L’évaluation et l’objectivation
Dans l’apprentissage coopératif, l’évaluation porte aussi bien sur l’acquisition des
connaissances que sur le développement des habiletés cognitives et interpersonnelles.
Les élèves sont aussi amenés à déterminer dans quelle mesure ils se sont acquittés de
leur tâche et de leur rôle individuellement ou collectivement. Ils réfléchissent sur la
productivité de l’équipe et aussi sur son fonctionnement. Chaque membre de l’équipe
évalue sa propre contribution au travail du groupe ainsi que la contribution de ses
coéquipiers (voir l’outil d’évaluation formative au deuxième cycle).
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Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
VALEURS MISES DE L’AVANT DANS LE CADRE DE CE
PROJET
Les activités coopératives ne valorisent pas uniquement la victoire comme le font
certaines compétitions sportives, mais plutôt l’atteinte d’objectifs communs, la
réussite pour tous, la responsabilité individuelle et envers le groupe, l’acceptation de
soi et des autres, la cohésion du groupe, la solidarité et l’entraide.
De plus, ce projet d’éducation à la sexualité renvoie aux valeurs liées aux droits de la
personne : l’importance essentielle du respect de la personne quelles que soient ses
caractéristiques physiques, sa religion, sa culture et son orientation sexuelle; le
respect de sa dignité, de sa capacité de faire des choix; le respect des différences
d’opinion et de personnalité; l’égalité entre garçons et filles, entre hommes et femmes;
la recherche et l’acceptation de son identité; la liberté de choix quant aux rôles
sexuels, le sens de la responsabilité, l’écoute et le dialogue dans les relations humaines.
22
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Rôles des intervenants
RÔLES DES INTERVENANTS
Le succès de ce projet repose principalement sur la participation des enseignantes et
des infirmières scolaires. Leurs rôles respectifs sont dégagés dans la section suivante.
Les enseignants et les enseignantes
L’enseignante doit prendre plusieurs décisions reliées à la création et à la gestion des
différentes composantes reliées à l’apprentissage coopératif : la formation des
équipes, la création de l’interdépendance positive, la mise en valeur de la responsabilité
individuelle, l’identification des habiletés reliées à la tâche et l’enseignement de cellesci, et enfin, le soutien à l’objectivation et à la réalisation des évaluations formatives.
De plus, l’enseignante motive les élèves à participer à la tâche commune qui leur est
proposée. Elle encourage et valorise leur engagement au sein du groupe. Enfin, au
besoin, elle joue le rôle de médiatrice lorsqu’il s’agit d’aider l’équipe à résoudre un
problème ou à régler un conflit.
Les intervenants du réseau de la santé
Les intervenants du réseau de la santé, plus particulièrement les infirmières scolaires,
ont un rôle majeur en regard de la santé et du bien-être des enfants. Ce rôle prend
différentes formes dépendamment des époques, des réformes et des réalités des
milieux.
Dans le contexte actuel, l’offre de service du réseau de la santé en regard de la
prévention et de la promotion de la santé doit s’articuler en complémentarité à ce qui
est offert par le réseau scolaire à l’intérieur même du nouveau Programme de
formation de l’école québécoise. En vertu de l'entente de complémentarité de services
entre le réseau de la santé et des services sociaux et le réseau de l'éducation (MSSS,
MEQ, 2003), un tel projet pourrait s'inscrire au sein d'une démarche plus large visant
à se doter d'une école en santé. En effet, les activités de ce projet, visant le
développement d'habiletés sociales, notamment le développement de relations
égalitaires, s'intègreraient dans cette perspective si le thème relié aux rôles et
stéréotypes sexuels était une préoccupation importante dans l'école.
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Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
Spécifiquement dans ce projet, le rôle des infirmières se situe à trois niveaux
différents :
1. Soutien aux enseignantes :
*
Proposer des activités pédagogiques reliées à la sexualité et adaptées à
la réforme.
*
Appuyer les enseignantes dans la réalisation de ces
particulièrement lors de la première année d’implantation.
*
Assurer le suivi.
activités,
2. Formation :
*
Offrir aux enseignantes la formation nécessaire à la réalisation des
activités.
*
Offrir de la formation ou des informations aux parents en lien avec les
activités réalisées.
3. Aménagement du milieu :
*
Mettre les conditions en place à la réalisation des activités pédagogiques
reliées à la sexualité (sensibilisation du conseil d’établissement,
sensibilisation des enseignantes et de la direction, liens avec le projet
éducatif, le plan stratégique et la démarche d'École en santé, liens avec
les ressources du milieu).
Les parents
Les parents jouent un rôle majeur dans la formation des attitudes et des
comportements liés aux rôles sexuels chez leurs enfants (Mischel, 1966, Basow, 1992
cité par Campenni, 1999). L’influence qu’ils exercent débute dès la naissance et
s’intensifie durant l’enfance (Campenni, 1999).
De plus, plusieurs études (Kirby, 2001) indiquent que lorsque les parents participent à
des programmes de prévention, ils améliorent à court terme leur communication et leur
confort à discuter de la sexualité.
Considérant que dans notre société les parents sont considérés comme les premiers
responsables de l’éducation sexuelle de leurs enfants (Duquet, 1996), leur participation
à ce projet est primordiale.
Ainsi, pour chaque activité pédagogique, un retour auprès des parents est prévu.
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Direction de santé publique de la Montérégie
Recommandations pour le succès de la mise en œuvre
RECOMMANDATIONS POUR LE SUCCÈS DE LA MISE EN
ŒUVRE
L'évaluation de ce projet dans deux écoles primaires de la Montérégie (Caron et
Moore, 2004)1, a permis d'identifier les principaux facteurs qui ont influencé son
implantation. Ainsi, pour favoriser l'adoption et la mise en œuvre du projet, on
recommande notamment :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
1
de tenir compte des réalités locales en ce qui concerne l'appropriation de la
réforme scolaire,
de situer le projet en lien avec les besoins des jeunes dans le cadre d'une
démarche plus large d'École en santé et du projet éducatif ou du plan de réussite,
de miser sur des ressources intéressées,
d'obtenir le soutien du milieu, particulièrement celui de la direction,
de s'assurer du soutien du réseau de la santé tout en clarifiant les rôles de chacun,
de vérifier les besoins de formation en regard de l'approche pédagogique ou du
thème abordé en éducation à la sexualité,
d'utiliser le guide pédagogique afin de structurer les échanges sur les notions
reliées aux rôles et stéréotypes sexuels tout en se permettant de l'adapter selon
les besoins afin d'éviter le mur à mur et de respecter le rythme de chacun,
de créer un environnement favorable à l'apprentissage coopératif (avoir un local
avec une disposition de tables permettant le travail en équipe, réaliser les activités
dans la seconde moitié de l’année scolaire alors que les enfants ont gagné en
maturité, etc.),
d'augmenter l'intensité du programme en ajoutant des activités de
réinvestissement dans la vie quotidienne.
Pour obtenir ce rapport d’évaluation, vous pouvez consulter le site web de l’ADRLSSSS de la Montérégie à l’adresse
www.rrsss16.gouv.qc.ca, section publication jeunesse « Évaluation de l’implantation d'un projet d'éducation à la sexualité
en regard des rôles et stéréotypes sexuels dans deux écoles primaires situées en Montérégie »
Direction de santé publique de la Montérégie
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Références
RÉFÉRENCES
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Direction de santé publique de la Montérégie
1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
1. L’ÉDUCATION PRÉSCOLAIRE
1.1 « Le coffre à jouets »
Compétence à développer
Interagir de façon harmonieuse avec les autres
S'intéresser aux autres
Participer à la vie de groupe
Collaborer avec les autres
Savoirs essentiels :
Compétence transversale
d'ordre personnel et
social :
Utiliser adéquatement
les objets, les outils et
les matériaux
Porter attention, se
parler positivement
Coopérer
Domaine général de formation SANTÉ ET BIEN-ÊTRE
Axe de développement : conscience de soi et de ses besoins
fondamentaux
Thème : affirmation de son identité propre comme garçon ou
fille dans le respect des différences et des diversités des
êtres qui nous entourent
Intention éducative : amener l'élève à prendre conscience
qu'il peut choisir des jouets selon ses intérêts et ses
préférences, y compris ceux généralement associés à une
personne de sexe opposé
Direction de santé publique de la Montérégie
3
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
1.1 « Le coffre à jouets »
Interdépendance
Liée à la tâche.
Groupement
Deux par deux (dyade).
Matériel
¬ À photocopier :
Feuille support 1.11 « Jouets » (une feuille par élève).
Feuille support 1.12 « Coffre à jouets » (une feuille par équipe).
Feuille support 1.13 « Grille d’évaluation » (une feuille par élève).
Feuille support 1.14 « Jouets : à l’intention des parents » (une feuille par élève).
Inclus dans la pochette :
24 fiches « Jouets » pour la formation des équipes.
Affiche « Coffre à jouets ».
☺ Utile pour l’enseignante :
Feuille support 1.15 « Définitions des concepts clés ».
À prévoir :
Ciseaux (une paire par équipe).
Bâtons de colle (un par équipe).
Crayons de couleurs (deux crayons de couleurs différentes par équipe).
Gommette (pour chaque équipe).
DÉROULEMENT
Accueil
L’enseignante présente le thème de l’activité « Le coffre à jouets ». Elle explique
aux élèves, qu’à travers cette activité, l’habileté de coopération qui sera évaluée
sera de porter attention, c’est-à-dire d’écouter et de regarder l’autre quand il
parle.
5 minutes
4
Direction de santé publique de la Montérégie
1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
Formation des équipes
L’enseignante distribue une fiche « Jouets » au hasard à chacun des élèves.
L’équipe (la dyade) est formée en réunissant les deux images identiques.
L’enseignante récupère les fiches pour la deuxième partie de l’atelier.
5 minutes
Première partie : atelier de motricité fine (travail d’équipe)
L’enseignante remet une feuille support 1.11 à chaque élève et une feuille support 1.12
pour l'équipe. Elle distribue un crayon d’une couleur différente à chaque élève.
À l’aide de la feuille support 1.11, chaque élève choisit un jouet.
Il découpe ce jouet et le colle sur la feuille support 1.12 « Coffre à jouets ». Ensuite, il
identifie le jouet qu’il a choisi en faisant un cercle autour du jouet avec son crayon de
couleur.
Il explique à son coéquipier les raisons qui l’ont amené à faire ce choix.
30 minutes
Deuxième partie : atelier de réflexion sur les stéréotypes (plénière)
L’enseignante montre l’affiche « Coffre à jouets » et une fiche représentant un jouet.
Elle demande aux élèves de nommer ce jouet.
Ensuite, elle demande aux élèves qui ont choisi ce jouet de lever la main. Elle invite un
de ceux-ci à préciser les raisons qui l’ont amené à faire ce choix.
L’enseignante fait ressortir que ce jouet pourrait convenir aussi bien à un enfant de
l’autre sexe.
Elle invite l’élève à placer « le jouet » dans le « Coffre à jouets ». Avec une gommette,
l’élève colle l’image sur l’affiche.
Elle poursuit l’activité jusqu’à ce que tous les « jouets » soient placés dans le « coffre à
jouets ».
10 minutes
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5
Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
Objectivation
L’enseignante pose les questions suivantes aux élèves : les garçons et les filles
peuvent-ils jouer avec les mêmes jouets? Pourquoi? Donnez des exemples.
Elle fait un retour sur l’intention éducative, c’est-à-dire que les élèves peuvent
choisir des jouets selon leurs préférences, y compris ceux généralement associés à
une personne de sexe opposé.
L’enseignante remet la feuille d’évaluation 1.13 à chaque élève. Elle la complète avec
eux afin qu’ils évaluent leur habileté de coopération : porter attention, c’est-à-dire,
écouter et regarder l’autre quand il parle. Elle invite les enfants à colorer selon
leur évaluation le bonhomme sourire approprié.
10 minutes
Activité de réinvestissement avec les parents
L’enseignante propose aux élèves de faire une activité avec leurs parents dans le
but de favoriser l’échange avec eux sur les stéréotypes reliés aux jouets. Elle
donne les consignes reliées à cette activité et remet la feuille support 1.14 à
chaque élève. Un retour peut être fait le lendemain en classe.
Réinvestissement dans la vie quotidienne
En classe, dans les semaines qui suivent, utiliser les activités quotidiennes pour
revenir sur l'intention éducative qui est d’amener l’élève à prendre conscience qu’il
peut choisir des jouets selon son intérêt et ses préférences, y compris ceux
généralement associés à une personne de sexe opposé. Cela peut se faire soit lors
des périodes de jeux ou lors d’occasions spéciales (ex. : offrir des cadeaux de Noël
ou des cadeaux d’anniversaire).
6
Direction de santé publique de la Montérégie
1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
Feuille support 1.11
à l’intention des élèves
Jouets
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7
1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
Feuille support 1.12
à l’intention des élèves
Coffre à jouets
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9
1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
Feuille support 1.13
à l’intention des élèves
« Le coffre à jouets »
Grille d’évaluation formative pour les habiletés de coopération
Préscolaire
Nom : _________________________________________________
1. J’ai été capable d’écouter l’autre
☺
2. J’ai regardé l’autre quand il me parlait
☺
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1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
Feuille support 1.14
à l’intention des parents
Jouets
Aujourd'hui, votre enfant a fait un atelier appelé « Le coffre à jouets ». Cette activité
visait à développer ses compétences pour interagir de façon harmonieuse avec les
autres. De plus, l’intention éducative était de lui faire prendre conscience qu’il peut
choisir des jouets selon son intérêt et ses préférences y compris ceux associés à une
personne de sexe opposé.
En tant que parent, il est important d’encourager des conduites non sexistes afin de
favoriser l’épanouissement de votre enfant. Nous vous proposons donc une activité
pour déclencher un dialogue sur ce sujet.
À l’aide des images suivantes, demandez à votre enfant d’encercler le jouet qu’il
préfère. Ensuite, montrez-lui le jouet que vous avez préféré à son âge. Faites ressortir
que ces jouets peuvent aussi convenir à des enfants de l’autre sexe.
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1. L’éducation préscolaire (1.1 « Le coffre à jouets »)
Feuille support 1.15
à l’intention des enseignantes
Définitions des concepts clés
Identité sexuelle
C’est la reconnaissance par l’individu lui-même de la possession d’attributs
physiques, psychologiques mâles ou femelles. Autrement dit, c’est le sentiment
d’appartenance au sexe masculin ou au sexe féminin. C’est d’être bien dans sa
peau, de s’accepter tel qu’on est, de s’aimer comme homme ou femme.
L’identité sexuelle consiste généralement à développer une image de soi
conforme à son sexe anatomique.
Rôle
Un rôle est une fonction assignée à quelqu’un, un comportement qu’il est convenu
d’attendre de sa part. Par exemple, une enseignante a pour rôle d’instruire et
d’aider les élèves à se développer.
Rôle sexuel
Un rôle sexuel est une fonction assignée à une personne selon son sexe et un
répertoire de comportements qu’il est convenu d’attendre de sa part
(ex. : demander aux garçons de déplacer les tables et aux filles de voir aux soins
des enfants plus jeunes).
Stéréotype sexuel
Bien que les rôles sexuels soient utiles et nécessaires, leur durcissement en
stéréotypes a pour effet de limiter l’expression et le développement de la
personne.
Un stéréotype sexuel est l’idée que l’on se fait de quelqu’un à partir d’un modèle,
d’une image, d’une photo; c’est généraliser cette idée à tous les individus d’un
même groupe, par exemple de présumer que les filles sont plus douces,
compréhensives et sociables et que les garçons sont plus forts, agressifs et
indépendants.
Avec les élèves, on essaiera de dégager des stéréotypes et de clarifier avec eux
le fait que les stéréotypes soient des images fondées sur des préjugés à l’égard
de ce que doit être un homme et de ce que doit être une femme.
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Égale = Égal - Éducation à la sexualité en regard des rôles et stéréotypes sexuels
On tentera de relever des caractéristiques jugées n’appartenir qu’à un sexe et
on essaiera d’identifier les effets possibles des stéréotypes sur le
développement de la personne et sur les choix qui s’offrent à elle.
Les élèves peuvent qualifier un comportement stéréotypé comme n’étant pas
juste et qui ne fait pas l’affaire. Ils peuvent aussi en adopter un sans le savoir et
le défendre parce qu’ils en tirent profit. Certains sont encore imprégnés des
stéréotypes qu’ils ont appris et ils les adoptent tant qu’ils ne deviennent pas une
contrainte.
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