52 partis et 9 348 listes en lice - Les Journées Cinématographiques

Le Quotidien
Mercredi 17 Octobre 2012 n°3641 - Prix : Algérie 10 DA http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI
LUTTE CONTRE LE PIRATAGE
LLiirree eenn ppaaggee 77 llaarrttiiccllee
ddee IIllhheemm TTeerrkkii
LES WILAYAS «PEINENT»
À CONSOMMER LEURS CRÉDITS
UN MILLION
DE CD ET
DVD PIRATÉS
DÉTRUITS
Ph. : R. Boudina
MILLIARDS
EN SOUFFRANCE
LLiirree eenn ppaaggee 66 llaarrttiiccllee ddee AArreezzkkii LLoouunnii
52 PARTIS ET 9 348
LISTES EN LICE
Trois membres du Conseil de la nation ont postulé
aux élections locales.
ELECTIONS LOCALES DU 29 NOVEMBRE
«Le logement,
un danger pour
la stabilité»
LLiirree eenn ppaaggee 33 llaarrttiiccllee ddee KKaarriimm AAiimmeeuurrLLiirree eenn ppaaggee 33 llaarrttiiccllee ddee MMoohhaammeedd BBoouuffaattaahh
UN AVEU DE TAILLE DU PREMIER MINISTRE
SALON DE L’ÉLEVAGE ET DE LA
PRODUCTION LAITIÈRE À BÉJAÏA
LE MOUTON
EN VEDETTE
LLiirree eenn ppaaggee 2244 llaarrttiiccllee
ddeeAArreezzkkii SSlliimmaannii
LE TEMPS DE LIRE
CINQUANTENAIRE DU 17 OCTOBRE
1961 À PARIS
DE MOHAMMED
GHAFIR DIT MOH CLICHY
Contribuer à la
bataille contre l’oubli
LLiirree eenn ppaaggee 2211 llaarrttiiccllee
ddeeKKaaddddoouurr MMHHaammssaaddjjii
APRÈS LE DÉCÈS DE CINQ DES LEURS
10 511 hadjis
sous haute
surveillance
médicale
LLiirree eenn ppaaggee 44 llaarrttiiccllee
ddeeKKaaccii AAggggaadd
EXPORTATIONS HORS
HYDROCARBURES
35 000
tonnes de
dattes en phase
d’exportation
LLiirree eenn ppaaggee 88 llaarrttiiccllee
ddee AAbbddeellkkrriimm AAmmaarrnnii
FOOTBALL
L’humanité
qui joue
LLiirree eenn ppaaggee 44 llaarrttiiccllee
ddeeAAïïssssaa HHiirrèècchhee
C’est la
première fois
qu’un Premier
ministre parle
de danger
pour la stabilité
du pays en
évoquant
la crise du
logement.
Au moment la grogne sociale va crescendo-aucun secteur
n’étant épargné-plusieurs wilayas du pays enregistrent chaque
année un très faible taux de consommation des crédits
alloués par l’Etat au développement local.
2
MERCREDI 17 OCTOBRE 2012
L’ Actualité
LLee ccoonnfflliitt qquuii sseeccoouuee llaa
ddiirreeccttiioonn llooccaallee dduu
RRNNDD àà uunn ggrraanndd
nombre de cadres et de mili-
tants n’a pas livré tous ses
secrets. L’origine du bras de
fer est à situer dans les lis-
tes de candidatures pour les
prochaines locales.
Etablies selon les contes-
tataires par un groupe d’a-
mis, ces listes ont simple-
ment écarté la totalité des
cadres et membres fonda-
teurs de ce parti. Pour expri-
mer leur refus, les « écartés
» avaient organisé un sit-in
devant le siège du parti le
samedi 6 octobre dernier.
Beaucoup d’encre et de
salive a coulé depuis.
En réaction à un écrit
publié dans un quotidien
arabophone, le groupe des
contestataires a, dans un
communiqué, remis à notre
rédaction, apporté un
démenti catégorique quant à
leur appartenance à un
quelconque mouvement de
redressement.
« Suite à l’élaboration
des listes par le président de
la commission des candida-
tures, nous avons officielle-
ment saisi les instances
nationales pour exprimer
nos réserves. Le problème
reste interne au parti et
notre action ne s’inscrit
dans aucune volonté de dis-
sidence ou une quelconque
remise en cause de la légiti-
mité des instances du parti »
précise le communiqué.
MM. Hocini Soufouane
Issam et Mansouri Ali, les
deux hommes forts du parti,
élus APW lors du dernier
mandat et signataires du
communiqué, refusent tout
amalgame ou interprétation
de l’action du samedi der-
nier.
« Les recommandations
et directives de la direction
nationale sont claires quant
au choix des candidats. Ils
doivent représenter l’en-
semble de la wilaya. Les pos-
tulants doivent aussi justi-
fier d’un niveau intellectuel
à même d’élever celui des
débats au sein des instances
élues. Ces directives n’ont
pas été respectées. Notre
action s’est voulu un acte
pour attirer l’attention sur
ce qui peut être une cause à
un résultat décevant pro-
chainement.
La faiblesse de certains
de nos candidats laisse la
porte grande ouverte aux
concurrents » ajoute le com-
muniqué. « Parce que l’inté-
rêt du parti doit être pre-
mier et non pas dépendre
des ambitions personnelles,
nous avons réagi pour
dénoncer une manœuvre
qui reste un acte individuel
d’un responsable local.
Notre confiance en la direc-
tion nationale demeure
totale », conclut le commu-
niqué. AA..MM..
Auteur d’un livre sur la Fédération de
France, intitulé « 7 années dans le feu de
la guerre », Mohand Akli Benyounès a
bien voulu répondre à nos questions et revenir
sur les événements du 17 Octobre 1961, que
l’Algérie commémore aujourd’hui.
L’Expression :: MM.. BBeennyyoouunnèèss,, vvoouuss êêtteess uunnee
ddeess ffiigguurreess ddee llaa FFééddéérraattiioonn ddee FFrraannccee qquuii oonntt
vvééccuu lleess éévvéénneemmeennttss dduu 1177 OOccttoobbrree 11996611.. QQuueenn
eesstt--iill ddeess pprrééppaarraattiiffss eett ddee lliimmppaacctt ddee cceettttee ddaattee
ssuurr llaa RRéévvoolluuttiioonn aallggéérriieennnnee??
MMoohhaanndd AAkkllii BBeennyyoouunnèèss:: Tout d’abord, le 17
Octobre 1961 n’est pas une date qui est tombée
du ciel. C’est une action de soutien qui s’inscrit
dans le sillage des accords d’Evian et de l’indé-
pendance du pays. A l’époque, la France voulait
renforcer son potentiel de guerre et liquider, en
même temps, le potentiel important de la
Fédération de France composé d’hommes et de
femmes, qui dérangeaient sur son sol. Dès lors, on
a rappelé Maurice Papon, qui était préfet à
Constantine et spécialiste dans les actions répres-
sives. C’est lui qui avait décrété un couvre-feu,
interdisant aux Algériens de sortir entre 20h30 et
5h30 du matin dans la région parisienne. Et les
commerçants algériens devaient aussi, baisser
rideau à partir de 19h30. C’était une mesure dis-
criminatoire et raciste contre les Algériens, au
point nous étions assignés à résidence dans
nos hôtels et autres lieux de résidence. Partant de
ce fait, l’organisation s’est réunie pour ne pas
laisser passer cette situation inadmissible. On a,
donc, décidé de retenir la date du 17 octobre 1961
comme journée de protestation pacifique, et j’in-
siste sur le mot « pacifique ». Il n’était pas ques-
tion de descendre dans la rue pour attaquer les
Français. La manifestation était réfléchie, enca-
drée et on fouillait même les gens à leur sortie. Ils
n’avaient ni couteaux ni haches. C’était une
action politique pour faire une démonstration de
force et je dirai même de force tranquille, pour
manifester notre soutien à l’indépendance de
l’Algérie et du Gpra, et en même temps, dénoncer
ces mesures racistes et discriminatoires à l’encon-
tre des Algériens.
QQuueenn eesstt--iill ddee lliimmppaacctt ddee llaa mmaanniiffeessttaattiioonn
ssuurr llee ppllaann iinntteerrnnaattiioonnaall??
Effectivement, le mouvement de protestation
pacifique a eu un effet important sur le plan inter-
national. Parce que le mouvement n’a pas eu lieu
à Barbès, comme ils l’ont souhaité, mais à Paris.
Les manifestants ont été orientés vers l’Opéra, les
grands boulevards et les Champs Elysées. C’est là
où on était le plus visible pour la presse étrangère
qui avait rapporté ce qui s’était passé, d’où un
impact international inespéré. Nous avions
répondu à la provocation coloniale par une mar-
che pacifique qui avait fait déboucher la
Révolution algérienne sur l’Indépendance.
LLaa ppoolléémmiiqquuee ddeemmeeuurree qquuaanntt aauu nnoommbbrree ddee
vviiccttiimmeess ddee ccee qquuii sseerraa ccoommmmuunnéémmeenntt aappppeelléé llaa
««bbaattaaiillllee ddee PPaarriiss»»
Oui, malheureusement on a eu de nombreuses
victimes, parce qu’on n’a pas été de mainmorte
comme on dit. Il y a eu environ 12000 personnes
arrêtées, dont la plupart ont été expulsées vers
l’Algérie, notamment dans des camps de concen-
tration ou dans leurs villages ils seront assi-
gnés à résidence. Ils devaient pointer régulière-
ment à la SAS (Section administrative spéciali-
sée). Il y a eu environ 1500 personnes emprison-
nées sur place. Beaucoup sont restés dans les cen-
tres de tri en région parisienne, à l’image des cen-
tres de tri de Vincennes, Coubertin. Il y a eu aussi
environ 2400 blessés et 400 morts jetés dans la
Seine. En dehors de la région parisienne, il y a eu
aussi des manifestations pacifiques à partir du 20
octobre 1961 en province. Hommes, femmes et
enfants ont pris part à ces manifestations devant
les prisons, scandant des slogans : « Vive l’indé-
pendance de l’Algérie », « A bas le couvre-feu »,
« Vive le FLN », (FLN de l’époque de la Guerre de
Libération, pas celui post-indépendance »… A
cette époque, j’étais responsable de la « wilaya »
de Lyon, le soir du 17 octobre, je suis allé dans
l’est de la France, à Metz, Fedbac et autres gran-
des villes comme Lyon et Marseille, et dans le
nord de la France aussi. Après le 17 octobre à
Paris, le relais a été pris à partir du 20 octobre
dans d’autres « wilayas ». Ce sont d’autres villes
de province qui ont manifesté pour l’indépen-
dance de l’Algérie après le mouvement de protes-
tation de Paris. Il ne faut pas qu’on raconte des
salades sur l’histoire du pays. Il faut dire la
réalité. Ou on sait, ou on ne sait pas. Je le dis
parce qu’il y a beaucoup de « Zoros », qui se pren-
nent pour des héros de la Révolution. La
Révolution algérienne était démocratique et col-
lective.
OOnn ppaarrllee aauussssii ddee 8800 %% dduu bbuuddggeett ddee llaa
RRéévvoolluuttiioonn qquuii oonntt ééttéé aassssuurrééss ppaarr llaa FFééddéérraattiioonn
ddee FFrraannccee
Exactement. Personnellement, je peux en
témoigner. Le 1er séminaire sur l’écriture de l’his-
toire à été fait sous l’ère du défunt président
Chadli Bendjedid, le 1er novembre 1981, au Club
des pins, à qui je rends hommage à cette occasion.
A l’époque, j’ai eu l’insigne honneur a partici-
per en tant que membre du bureau à ces travaux
pour représenter la Fédération de France. La
Fédération de France, à l’époque, dépendait du
Gpra. Entre-temps, Bentobal a été ministre de
l’Intérieur et supervisait la Fédération de France.
Donc, c’était lui qui recevait les rapports orga-
niques et financiers. Il a déclaré textuellement
que 80% du budget du Gpra venaient de la
Fédération de France du FLN. Je dis bien le Gpra
et non pas le FLN. C’est une déclaration que l’on
peut retrouver sur la presse nationale, et qui a été
rapportée lors du dernier séminaire sur l’écriture
de l’Histoire, le 1er novembre 1981. Ce budget
était assuré par les dons et les cotisations men-
suelles de la Fédération de France qui s’élevaient
à environ 1 milliard de Francs par mois. C’était
une véritable administration qui suivait les coti-
sations et les collectes réalisées parce qu’on appe-
lait les « porteurs de valises ». Chacun avait ses
responsabilités et des tâches bien claires et des
comptes à rendre à tous les niveaux.
Franchement, l’organisation de l’administration
était un trésor de guerre.
PPeeuutt--oonn ccoonnnnaaîîttrree lleess mmeemmbbrreess ddee llaa ddiirreeccttiioonn
ddee llaa FFééddéérraattiioonn ddee FFrraannccee àà llééppooqquuee??
Il y avait Kaddour Ladlani Amar qui était
chargé de l’organique, Ali Haroun, chargé des
avocats et de la presse. Il y avait également Rabah
Bouaziz, responsable de l’OS, Abdelkrim Souissi,
chargé des finances et de la section université
(SU), ainsi que Omar Boudaoud, coordinateur du
comité.
CCiinnqquuaannttee aannss aapprrèèss lliinnddééppeennddaannccee,, yy aa--tt--iill
ééggaalliittéé ddeess ddrrooiittss eennttrree ttoouuss lleess mmoouuddjjaahhiiddiinnee,, àà
ssaavvooiirr eennttrree cceeuuxx ddee llOONNMM eett ddee llaa FFééddéérraattiioonn ddee
FFrraannccee??
Evidemment, il y’avait une égalité totale entre
tous les moudjahidine de la Révolution.
Auparavant, on n’existait pas franchement. Mais
depuis que je suis à la tête de l’association de la
Fédération de France, et ce, depuis 2004, les cho-
ses ont beaucoup changé. Nous sommes exacte-
ment à égalité avec nos amis de l’intérieur. Il n’y
a aucune discrimination entre les moudjahidine
de la Révolution algérienne de 1954-1962. Ceux
qui ont un problème avec la Fédération de France
sont les bienvenus, et je m’engage personnelle-
ment à résoudre leur problème. AA.. CC..
MOHAND AKLI BENYOUNÈS, SÉNATEUR ET COORDINATEUR DE LEX-FF DU FLN, À L’EXPRESSION
««8800 %% ddeess ccoottiissaattiioonnss pprroovveennaaiieenntt ddee llaa FFééddéérraattiioonn ddee FFrraannccee»»
EENNTTRREETTIIEENNRRÉÉAALLIISSÉÉPPAARR
AAMMAARRCCHHEEKKAARR
EVÉNEMENTS DU 17 OCTOBRE 1961 À PARIS
LLeess vviiccttiimmeess aatttteennddeenntt ttoouujjoouurrss uunnee rrééppaarraattiioonn
LLAA DDAATTEE du 17 Octobre 1961 est sortie du silence mais il reste à passer au stade de la reconnaissance
par les autorités politiques.
LLee 1177 ooccttoobbrree 11996611 àà PPaarriiss,, llaa
ffoolliiee mmeeuurrttrriièèrree ddee llaa FFrraannccee,,
eexx--ppuuiissssaannccee ccoolloonniiaallee,, sseesstt
exprimée contre des Algériens.
30 000 Algériens manifestaient
contre le couvre-feu décrété par le
préfet de police, Maurice Papon, a
déclaré Mohammed Méchatti, mem-
bre du groupe des 22 et responsable
de la Fédération de France. La police
se livrait à une répression sanglante
et brutale dont le nombre de victi-
mes est estimé à des centaines de
vies. En effet, des hommes, des fem-
mes et des enfants effrayés, humi-
liés, jetés simplement dans la Seine
et laissés pour noyés. Les cadavres
seront, pour certains, retrouvés flot-
tant dans la Seine, d’autres complè-
tement ensevelis. Tandis que
d’autres avaient subi le parcage bes-
tial au Palais des sports, des tortures
sadiques des supplétifs harkis dans
les caves de la Goutte d’or, des des-
centes provocatrices dans les bidon-
villes de la banlieue. C’est dire à l’é-
vidence que entre les massacres du 8
Mai 1945 et les morts du métro
Charonne (8 février 1962), la jour-
née sanglante du 17 Octobre 1961
figure en bonne place dans la volu-
mineuse liste des atrocités meurtriè-
res commises par la France durant
la longue nuit coloniale. Pourtant,
aucune reconnaissance ni réparation
officielles depuis lors n’ont été attri-
buées aux victimes de 17 Octobre 61
à Paris. Les témoignages sont encore
vivaces dans la mémoire collective.
Ainsi, des historiens, (Benjamin
Stora Jean-Luc Einaudi, Jean-Paul
Brunet), des photographes, des
romanciers (Meurtres pour mémoire
de Didier Daeninckx), ont, chacun
de son côté, plongé dans les bas-
fonds de la Seine et fouillé dans les
bidonvilles de la banlieue et dépous-
siéré les caves de la Goutte d’or pour
déterrer et faire parler des centaines
de morts engloutis par l’oubli. Plus
magistral était néanmoins le poème
de Kateb Yacine : « La Gueule du
loup », mis en chanson par Les Têtes
raides en 1998, qui immortalise les
victimes des événements du 17
Octobre 1961 à Paris. « Peuple fran-
çais, tu as tout vu. Oui, tout vu de tes
propres yeux. Tu as vu notre sang
couler. Tu as vu la police assommer
les manifestants. Et les jeter dans la
Seine. La Seine rougissante. N’a pas
cessé les jours suivants. De vomir à
la face », avait écrit Yacine à la
mémoire des victimes. Cela en plus
des cinéastes qui ont foncièrement
contribué à la mise en lumière de l’é-
vénement puisqu’on recense une
vingtaine de films qui lui sont consa-
crés, dont le plus récent, la fiction de
Rachid Bouchareb, Hors la loi
(2010). S’ajoutant à cette œuvre
capitale, le film documentaire : « Ici
on noie les Algériens », réalisé en
2011 par Yasmina Adi, une œuvre
remarquable, qui en actualise dou-
loureusement la portée , les témoins
d’aujourd’hui, dont les veuves des
victimes, attendent toujours la
reconnaissance officielle du préju-
dice qui leur a été infligé. KK.. LL..--CC..
AABBDDEENNOOUURRMMEERRZZOOUUKK
BOUIRA
NNii ddiissssiiddeennccee,,
nnii rreeddrreesssseemmeenntt
aauu RRNNDD
KKAAMMEELLLLAAKKHHDDAARR--CCHHAAOOUUCCHHEE
30 000 Algériens manifestaient contre le couvre-feu décrété par Maurice Papon
MERCREDI 17 OCTOBRE 2012
L’ Actualité
3
AAffoorrccee ddee ssuubbiirr sseess rreettoommbbééeess,,
llee ggoouuvveerrnneemmeenntt aa ffiinnii ppaarr
aaddmmeettttrree cceettttee ééqquuaattiioonn:: llaa
crise du logement représente un
danger pour la stabilité du pays.
C’est le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, qui l’a avoué,
hier au Conseil de la nation, lors de
la présentation du plan d’action de
son gouvernement.
«Le logement est la première des
priorités du gouvernement(…) Ce
problème constitue un danger pour
la stabilité du pays », a-t-il alerté.
La crise du logement, qui pré-
vaut depuis plusieurs années, est
telle que chaque opération de distri-
bution est émaillée de troubles à
l’ordre public. Le gouvernement,
dont les représentants au niveau
local, sont confrontés à la pression
de la demande, quand ce n’est pas
aux mouvements de protestation,
semble vouloir mettre un terme
à ce « danger ».
Le Premier ministre a indiqué
qu’une importance particulière sera
accordée à cette question, en pro-
mettant de satisfaire toute la
demande nationale dans ce
domaine.
A cet effet, l’Etat lancera pro-
chainement un programme de réali-
sation de 1 450 000 logements sous
plusieurs formules comme le parti-
cipatif, le rural et le social.
Pour accélérer la réalisation de
ce programme, l’Etat est même prêt
à faire appel aux entreprises étran-
gères, ajoute M. Sellal qui a souli-
gné que la résorption de la crise du
logement était l’un des axes
majeurs du plan de son gouverne-
ment qui vise à améliorer le cadre
de vie des citoyens.
QQuueellllee ééccoonnoommiiee
ppoouurr qquueellllee rriicchheessssee
Au chapitre du développement
économique, le chef de l’Exécutif a
indiqué que l’Algérie devrait impul-
ser une économie créatrice de
richesses et d’emplois, moins
dépendante des hydrocarbures.
Pour lui, l’économie nationale
était confrontée à une probléma-
tique majeure, celle de la création
d’emplois et de richesses.
«L’impulsion de l’économie,
presque entièrement dépendante des
hydrocarbures, nécessite un soutien
aux activités favorables à cette créa-
tion de richesses notamment dans
les secteurs de l’agriculture et de
l’industrie », a-t-il souligné.
Selon M. Sellal, qui souligne les
facilitations accordées à l’investis-
sement national et étranger, une
économie dynamique a besoin de la
promotion de l’investissement et de
l’amélioration de l’environnement
de l’entreprise et du climat des
affaires. Une nécessité qui n’impli-
querait pas forcément de revenir
sur certaines décisions comme la
règle des 51/49%, régissant l’inves-
tissement étranger.
Le Premier ministre a abordé le
chapitre de l’agriculture, notant
que la sécurité alimentaire du pays
était un défi majeur à relever,
essentiellement par l’augmentation
des surfaces irriguées à 1,250
million d’hectares à court terme.
Cet objectif devrait permettre à
l’Algérie de couvrir 75% de ses
besoins en produits alimentaires, a-
t- il avancé, en promettant de pour-
suivre la politique de relance du
secteur agricole avec des actions
prioritaires.
LLee pprroocceessssuuss
ddee llaa rrééccoonncciilliiaattiioonn
nnaattiioonnaallee ppoouurrssuuiivvii
M. Sellal a consacré une partie
de son allocution à la poursuite du
processus de la réconciliation natio-
nale, au moment où une marche des
anciens rappelés du Service natio-
nal est empêchée dans la wilaya de
Tizi Ouzou.
Le Premier ministre a réaffirmé
l’engagement du gouvernement à
l’accomplissement de ce processus
et la prise en charge des victimes de
la tragédie nationale.
«Le gouvernement oeuvrera à la
prise en charge de tous les dossiers
des victimes de la tragédie nationale
et la prise en charge de l’ensemble
des victimes du terrorisme et ceux
qui ont contribué à la lutte contre le
terrorisme », a-t-il dit.
Dans le même contexte, l’ora-
teur a souligné la nécessité de
consolider l’unité
nationale, en conti-
nuant à promou-
voir les préceptes
de l’Islam et l’atta-
chement à l’iden-
tité arabo-musul-
mane et amazighe.
Sur un autre
plan, le Premier
ministre a réaf-
firmé la détermina-
tion du gouverne-
ment à lutter
contre la corrup-
tion et le crime
organisé.
Il a souligné que
l’appareil judiciaire
et l’Office national
de lutte contre la
corruption seront
dotés de tous les
moyens pour mener
à bien leur mission.
M. Sellal a précisé
dans ce sens que la
lutte contre la cor-
ruption était l’af-
faire de tout un
chacun, à tous les
niveaux affirmant
qu’il était temps
de rétablir la
confiance entre le
citoyen et l’Etat.
KK.. AA..
LLaa ssaannccttiioonn
IAAHHMMEEDDMMEESSBBAAHH
Les futurs présidents d’APC auront du mal à rattraper les énor-
mes retards enregistrés dans le chapitre du développement
local. Le même constat s’applique lorsqu’il s’agit de se pencher
sur le bilan des P/APW. Les sessions organisées par ces dernières
avant l’expiration de leurs mandats confirment que la consommation
des budgets est au plus bas ne dépassant pas dans certaines d’entre
elles 10 % sans que cela n’ait l’air d’émouvoir une quelconque partie.
Les P/APC ont aussi fait preuve d’une lenteur incroyable dans l’attri-
bution des marchés pour la réalisation de différents projets. Non que
l’argent ait manqué ou que les entreprises ne soient pas qualifiées
mais les élus prennent un malin plaisir à choisir les entreprises non
pas selon leurs capacités mais d’après les affinités de leurs diri-
geants. Si les convictions des élus s’éloignent des préférences poli-
tiques des entrepreneurs, ces derniers ont peu de chance de décro-
cher un plan de charge. Comme les élus savent que leurs actes sont
épiés par des partis concurrents, les P/APC se plaisent alors dans
une position d’attentisme et aucune réalisation ne voit le jour faute
d’intervention des entreprises de réalisation. Par cette attitude, ils
pénalisent énormément les usagers qui sont en même temps des
électeurs. Le comble de l’ironie est que ces mêmes membres des
APC et APW n’ont aucune gêne à briguer de nouveau des mandats
locaux. Inscriront-ils dans leurs programmes les mêmes projets qu’ils
étaient incapables de faire sortir de terre pendant les cinq dernières
années ? Et quel sera le comportement des électeurs dans ce cas ?
Mais avant d’attendre la sanction qui sortira des urnes dans quelques
semaines, les observateurs mettent l’accent sur le fait que l’Algérie
est passée à deux doigts d’une véritable catastrophe sociale et d’un
tsunami politique. Car les populations isolées au cœur des monta-
gnes, dans l’immensité du désert ou dans les bidonvilles avaient tou-
tes les raisons du monde d’exprimer leur colère et leur désarroi dans
la rue avec toutes les conséquences que cela fait courir à la stabilité
de l’Etat. Consciemment ou pas, les élus ont donc contribué au mal-
aise social que vivent leurs administrés. Un wali s’est même plaint du
fait que les élus locaux orientent systématiquement les demandeurs
de logements vers des structures de l’Etat submergeant ainsi leurs
guichets d’accueil et déversant leur dépit sur les fonctionnaires et les
responsables.
Mais aucune fermeté n’a été déployée vis-à-vis de ces élus pour
les obliger à s’acquitter de leurs obligations et de tenir leurs promes-
ses électorales. Les chefs de daïras et les walis ne leur ont pas
adressé d’injonctions pour les rappeler à l’ordre. Au ministère de
l’Intérieur, il n’y a guère de point de situation établi sur ces anomalies
afin d’informer les citoyens sur les piètres résultats de leurs élus. Les
partis, sous l’autorité desquels sont établies les listes de candidats
aux élections, ont également brillé par leur silence vis-à-vis de ces
manquements.
A. M.
IIKKAARRIIMMAAIIMMEEUURR
Ph. : R. Boudina
LL
EE
DDIITTOORRIIAALL
UN AVEU DE TAILLE DU PREMIER MINISTRE
««LLee llooggeemmeenntt,, uunn ddaannggeerr ppoouurr llaa ssttaabbiilliittéé»»
CCEESSTT LLAA PPRREEMMIIÈÈRREE FFOOIISS qu’un Premier ministre parle de danger pour la stabilité du pays en évoquant la crise du logement.
Chaque opération de distribution est émaillée de troubles à l’ordre public
ELECTIONS LOCALES DU 29 NOVEMBRE
5522 ppaarrttiiss eett 99 334488 lliisstteess eenn lliiccee
TTRROOIISS MMEEMMBBRREESSdu Conseil de la nation ont postulé aux élections locales.
LLaa ppaarrttiicciippaattiioonn aauuxx éélleeccttiioonnss llooccaalleess aa eennrreeggiissttrréé
uunn nnoommbbrree ddee lliisstteess rreeccoorrdd.. PPoouurr lleess ccoommmmuunneess
oonn aa ccoommppttaabbiilliisséé 88 556600 lliisstteess ddééppoossééeess ppaarr
52 formations politiques, auxquelles s’ajoutent 188 aut-
res listes indépendantes. C’est ce qu’a déclaré hier, le
ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Ould
Kablia, en marge de la présentation du plan d’action du
gouvernement devant la chambre haute du Parlement.
Une légère augmentation est à noter comparativement
à 2007 8664 listes concernant l’élection des APC
avaient été déposées. On peut relever également que le
nombre de listes déposées pour les APW a pratique-
ment doublé en 2012 par rapport à 2007. Ainsi, 600 lis-
tes de candidats à l’élection des Assemblées populaires
de wilaya (APW) ont été déposées à 2012 contre 330
seulement en 2007. Si en 2007, 81 listes avaient fait
l’objet de rejet, il faut attendre jusqu’au début de la
semaine prochaine pour connaître le nombre de celles
qui seront refusées pour une raison une autre par
l’administration. Par la suite, la voie sera ouverte aux
recours judiciaires devant les tribunaux administratifs.
Il faut signaler toutefois que ce scrutin sera suivi, en
décembre prochain, par une autre élection, celle du
renouvellement d’un tiers des membres du Conseil de
la nation (Sénat). Dans ce contexte, le ministre de
l’Intérieur a fait savoir que 8 membres de l’actuel Sénat
avaient l’intention de postuler aux élections locales. Si
5 d’entre eux ont dû reculer, leurs pairs, au nombre de
3, n’ont pas hésité de le faire, tout en sachant perti-
nemment, que leur mandat court jusqu’à décembre
prochain, donc leur candidature tombera sous le coup
de l’incompatibilité et de l’inéligibilité. D’ores et déjà,
« la candidature de l’un des sénateurs postulants, issu
du FLN, a été rejetée par le tribunal administratif, tan-
dis que le sort des 2 autres est en cours d’examen dans
les mêmes juridictions », a révélé le ministre. Qu’est-ce
qui fait courir les sénateurs ? Cherche-t-on l’immunité
du mandat à travers cette course au cumul ? A titre de
rappel, la moitié des membres du Sénat, dont 24 du
tiers présidentiel, sera appelée à être renouvelée par les
futurs élus locaux. Dans la chambre haute actuelle, le
FLN dispose de la majorité avec plus d’une cinquan-
taine de sénateurs élus sur 96, auxquels s’ajoute un
nombre important de sénateurs désignés, issus égale-
ment de ses rangs. Il est suivi par le RND qui compte
une quarantaine de sénateurs. Il n’est pas exclu de voir
le nombre des membres qui composent la chambre
haute du Parlement revu à la hausse, et ce, suite à
l’augmentation du nombre de députés à l’APN. Aussi, il
est attendu que le nombre de sénateurs passera de 144,
actuellement, à 216, à l’instar de la chambre basse.
MM.. BB..
IIMMOOHHAAMMEEDDBBOOUUFFAATTAAHH
4
MERCREDI 17 OCTOBRE 2012
L’ Actualité
SSoouuffffrraanntt ddee mmaallaaddiieess
cchhrroonniiqquueess,, 55 hhaaddjjiiss aallggéé--
rriieennss oonntt ddééjjàà ttrroouuvvéé llaa
mort à La Mecque et Médine
avant d’avoir accompli totale-
ment leur pèlerinage.
Présente sur place, la mis-
sion médicale, composée de 47
médecins, 40 agents paramédi-
caux, 6 préparateurs en phar-
macie et 7 chauffeurs d’ambu-
lances équipées, a tout de suite
réagi, en intensifiant le pro-
gramme des consultations
médicales concocté pour la cir-
constance. Selon le docteur
Saïd Dif, son président, 10 511
pèlerins ont été auscultés
depuis l’annonce de ces dispari-
tions qui ont semé l’émoi au
sein de la délégation algérienne
toute entière. Parallèlement, la
commission médicale a effectué
198 interventions au niveau
des résidences pour porter
assistance et secourir en
urgence des hadjis atteints
d’un malaise soudain ou souf-
frant de maladies respiratoires
en raison de la très forte cha-
leur qui sévit en ce mois d’octo-
bre.
Sur la brèche depuis qu’il a
foulé le sol saoudien cette
année, le staff médical a égale-
ment procédé à 2 943 consulta-
tions au niveau des cliniques,
ponctuées par 12 opérations de
transfert vers l’hôpital de La
Mecque et 5 vers celui de
Médine. Sur le plan sanitaire,
un plan Orsec a été décrété
grâce aux 113 unités médicales
de proximité installées dans les
deux villes saintes.
Le directeur général de
l’Office du Hadj et la Omra, M.
Berbara, a insisté, de son côté,
sur la mission de la commission
médicale et sur la couverture
sanitaire afin de protéger les
36 000 hadjis et leur assurer un
meilleur confort et de meilleu-
res conditions pour accomplir
leur hadj. Il a également donné
instruction aux membres de la
mission afin qu’ils soient plus
proches des pèlerins, particuliè-
rement les personnes âgées qui
s’égarent souvent, en ne parve-
nant pas à retrouver facilement
leur lieu d’hébergement. 549
d’entre eux se sont déjà égarés
et n’ont pu être retrouvés qu’a-
près plusieurs heures de
recherches. Beaucoup éprou-
vent des difficultés pour accom-
plir les rites du hadj et nécessi-
tent souvent la présence de
médecins ou d’agents de la
Protection civile pour le faire.
C’est vrai qu’on ne peut pas
empêcher une personne souf-
frant de maladie chronique ou
atteinte de vieillesse d’aller en
pèlerinage, mais on doit lui
assurer un minimum, c’est-à-
dire un hébergement décent et
une couverture médicale
durant tout son séjour à La
Mecque ou Médine. 300 hadjis
se sont insurgés contre les
mauvaises conditions dans les-
quelles ils sont actuellement
hébergés et réclament des offi-
ciels pour se pencher sur leurs
cas et leur affectent des rési-
dences plus convenables.
Le directeur général de
l’Onho invite les hadjis algé-
riens à être de véritables
ambassadeurs de leur pays
durant le pèlerinage mais il
doit, au préalable, leur assurer
un minimum. Et le minimum,
ce sont, comme on l’a dit, de
meilleures conditions d’héber-
gement et de séjour.
L’Etat ne lésine pas sur les
moyens, en tout cas, pour aider
les hadjis à accomplir le cin-
quième pilier de l’Islam. KK.. AA..
APRÈS LE DÉCÈS DE CINQ DES LEURS
1100 551111 hhaaddjjiiss ssoouuss hhaauuttee ssuurrvveeiillllaannccee mmééddiiccaallee
LLEE DDÉÉCCÈÈSS,, IILL YY AA DDEEUUXX JJOOUURRSS,, de 5 hadjis qui souffraient de maladies chroniques, a obligé la mission médicale algérienne
à intensifier son programme en matière de prévention et de couverture sanitaire.
Protéger les 36 000 hadjis et leur assurer un meilleur confort
KKAACCIIAAGGGGAADD
Vecteur de rapprochement entre
les hommes, comme on le dit,
le football a grandement per-
mis de jeter des ponts entre les uns et
les autres. Il a aussi contribué à ouvrir
les fenêtres des uns sur la cour des
autres. Tous les hommes le connais-
sent et toutes les nations le prati-
quent, mais le football est avant tout
un divertissement, certes le plus
connu et le plus répandu, mais un
divertissement quand même.
Et l’on ne peut se divertir n’im-
porte quand, ni n’importe comment.
Ainsi, et quand bien même est-il pos-
sible d’être pauvre et de jouer au foot-
ball, il est impensable d’y jouer lors-
qu’on est malheureux. Cela est vala-
ble aussi pour les nations et pour
l’humanité dans son ensemble. Or,
que constate-ton de nos jours ? Bien
que leur pays soit en proie à de dou-
loureuses crises économiques et
sociales, certains clubs, n’ont ni la
pudeur ni même l’idée de cesser d’ex-
hiber des sommes insultantes qu’ils
consacrent au football.
En Grèce, en Espagne, au
Portugal, pour ne citer que ces pays-
là, on continue à jouer avec des
milliards au moment même où tout un
pan du peuple souffre la privation et
ressent, dans sa chair, les griffes de
la crise. Emplois perdus pour cer-
tains, économies dévalorisées pour
d’autres, actions évaporées pour
ceux qui restent et rien en face que le
spectre de la misère et la dureté d’une
vie de plus en plus impitoyable.
Pendant que des pères de familles
sont parfois réduits à la mendicité
pour nourrir les leurs et pendant que
le rang des oubliés grossit constam-
ment, la nation joue, on se presse de
prendre place aux gradins, de danser
et de former des cortèges à la sortie
des stades.
Des autres, aucun souci ! Mieux, et
alors que la crise est à son comble,
les transferts des joueurs atteignent
des records jamais égalés… et leurs
salaires grimpent à des niveaux, pour
le moins que l’on puisse dire, hon-
teux, surtout dans les conditions
actuelles.
Les clubs de football des temps
modernes et leurs responsables n’ont
aucune notion de la pudeur et encore
moins de la responsabilité sociale.
Allusion n’est pas faite ici à ceux qui
ont débarqué sur les rives de la Seine,
l’arrogance emballée dans des dollars
puants et la bêtise affichant un sou-
rire idiot et répugnant.
Est-ce possible que, au moment
où un pays s’enlise dans la boue de la
misère sociale, certains trouvent le
temps et le courage d’exhiber tant
d’argent pour… un divertissement ?
Est-ce possible que, au moment
les gens marchent dans la rue pour
lutter contre la vague des licencie-
ments, des réductions de pensions
etc., d’autres trouvent le culot de
payer des milliards comme salaire
mensuel à quelqu’un pour qu’il coure
après un ballon ? Drôles de temps
que ceux où les médecins de certains
pays n’arrivent pas à joindre les deux
bouts alors que leurs footballeurs ne
comptent plus leur fortune.
Il n’y a pas que quelques pays mal-
heureux l’on joue. L’humanité
dans son ensemble connaît la même
situation. Alors que des peuples souf-
frent de la colonisation, alors que
d’autres sont privés de leurs droits
les plus élémentaires à une vie sans
bombes, sans explosion, sans bom-
bardements, l’humanité continue de
jouer. Ghaza ne connaît pas de répit.
Elle est sans cesse attaquée et elle
enterre presque chaque jour ses
morts.
Pendant ce temps-là, l’humanité
joue au football et élit même les
meilleurs joueurs du monde. La
Palestine est occupée, la Syrie est en
guerre civile, l’Irak dans une période
douloureuse, la Libye n’a pas fini de
gémir, la Somalie est sous le choc.
Dans certaines régions de la
Mauritanie, on meurt de soif, dans
certaines autres de l’Erythrée on
meurt de faim, dans des endroits au
Soudan on meurt sans trop savoir de
quoi ni même comment… et pendant
ce temps, l’humanité joue. On forme
même des cortèges à la sortie de sta-
des pour claironner les victoires et
cacher la douleur de ces malheureux.
Aucun bruit de ces malheurs, aucun
son, n’arrive aux oreilles de ceux qui
fêtent le football dans toute sa lai-
deur.
On ne va pas croire tout de même
que le bombardement de Ghaza ou
celui d’Alep, de Tripoli ou de Beni
Oualid sont plus forts que la Ola des
stades. Non, cela ne va pas. Cela ne
fonctionne pas ainsi.
Alors, tant que le sifflet de l’arbitre
arrive à cacher les cris des enfants
qui ont faim, tant que la voix du com-
mentateur de matchs de foot peut
reléguer la peine des mères qui regar-
dent leurs bébés mourir de soif, on
peut continuer à déverser ces fleuves
d’argent sur les joueurs de foot, sans
gêne.
Tant que les matchs arrivent à
cacher à notre vue ces milliers et par-
fois même ces millions qui vont et
viennent dans des mouvements de
migration obligée fuyant les guerres,
les dictatures, la sécheresse etc.,
alors ces clubs continueront à jouer
avec l’argent et l’on paiera un joueur
dix, cent, mille fois mieux qu’un pro-
fesseur à l’université, qu’un chirur-
gien à l’hôpital ou qu’un ministre.
Le joueur joue, les autres sont trop
inutiles pour des nations qui jouent,
pour une humanité qui joue !
Du moment que tout est pareil ! On
peut même sortir dans les rues dan-
ser et chanter…
A. H.
AAÏÏSSSSAAHHIIRRÈÈCCHHEE
FOOTBALL
LLhhuummaanniittéé qquuii jjoouuee
Plus qu’un simple sport, le football est devenu une pratique sociale et parfois même un repère. On reconnaît aujourd’hui
des nations à leur football et l’on en respecte d’autres pour leur histoire footballistique.
De Quoi j’me Mêle MERCREDI 17 OCTOBRE 2012
5
1,3 milliard de dollars pour la
conquête de la Maison-Blanche
DEPUIS MAI DERNIER, le président Barack Obama a
participé à 69 soirées de donateurs, avec des tickets
d’entrée atteignant plusieurs dizaines de milliers de
dollars. Son adversaire Mitt Romney en a organisé 105,
dans une course folle à l’argent qui a déjà fait grimper
les compteurs de la campagne 2012 à 1,3 milliard de
dollars. Au 31 août, Barack Obama avait levé
432 millions de dollars (746 en 2008), contre 274 pour
Mitt Romney (288 pour John McCain en 2008), selon les
comptes déposés auprès de la Commission électorale
fédérale. Il faut y ajouter l’argent levé directement par les
partis démocrate et républicain (233 et 283) et les
comités de soutien indépendants (36 et 97).
17 pèlerins transférés
vers les hôpitaux
de La Mecque
et de Médine
10 511 CONSULTATIONS
médicales ont été effectuées
au profit des hadjis
algériens dans les Lieux
Saints de l’Islam, selon le
président de la
commission de la mission
médicale, Dr Saïd Dif.
198 interventions
urgentes sont aussi
effectuées à côté de
2 943 consultations dans
les cliniques et
12 opérations de transfert
vers l’hôpital de La
Mecque contre 5 cas de
transfert vers Médine. Un
suivi sanitaire a en outre
été assuré aux hadjis
algériens au niveau des
unités médicales de
proximité, dont 76 sont
situées à La Mecque et
37 à Médine. La mission
médicale compte
100 membres dont
47 médecins,
40 paramédicaux,
6 préparateurs en
pharmacie et 7 chauffeurs
d’ambulances équipées.
J’ai longtemps considéré que c’é-
tait une tâche ingrate que d’a-
voir à écrire tous les jours une
chronique sur un quotidien qui ne
vivra que ce que vivent les roses :
l’espace d’un matin. Une fois la jour-
née passée, le papier journal sur
lequel sont couchés les pensées et les
sentiments des forçats de la plume,
servira d’emballage à des produits
insoupçonnés ou à nettoyer des vitres
avilies de poussières. C’est le triste
destin du papier journal même quand
il est de bonne qualité. Alors, les arti-
cles qui sont portés dessus seront vite
oubliés par le lecteur toujours alléché
par le goût de la nouveauté ou distrait
par des outils plus performants
comme le son et l’image. Il arrive
même que l’auteur lui-même ne garde
mémoire des textes dont il est l’au-
teur : la cadence infernale de la quoti-
dienneté banalise la création. Quelle
tâche ingrate que de perdre le
contrôle de ce que l’on écrit : l’article
voyage un temps et l’auteur perd tout
contact avec son produit comme le
chasseur avec la balle qu’il vient de
tirer. Il arrive même que l’auteur ne
reçoive aucun écho de ses fidèles lec-
teurs. C’est avec un plaisir certain
que, par le plus grand hasard, le
malheureux auteur soit étonné de sur-
prendre un quidam, hocher la tête ou
froncer le sourcil en lisant la miséra-
ble banalité. Il était rare que lui par-
vienne jusqu’à la rédaction, une mise
au point, une félicitation ou une cri-
tique constructive. Il y a aussi les
insultes… Heureusement qu’avec les
outils modernes de communication,
comme Internet, les relations avec les
lecteurs sont nombreuses et variées.
La plus valorisante et honorifique est
celle qui consiste à avoir un blog privé
abriter votre article ou votre chro-
nique. La plus spectaculaire est de
voir un lecteur écarquiller ses yeux et
pousser une exclamation de sympathie
quand le vieux et insignifiant mon-
sieur qui se tient devant lui, n’est que
l’auteur qui se cache sous un pseudo-
nyme plus qu’anonyme… Mais la plus
touchante des réactions est celle qui
parvient sous forme de messages
oraux venant de la part de lecteurs et
admiratifs. C’est devenu un véritable
rituel que de recevoir chaque fois que
je rencontre mon ami Brahim, les salu-
tations admiratives de son frère
Ahscène qui, me dit-il, m’encense à tel
point qu’il me cite à tout bout de
champ, qu’il va jusqu’à collectionner
mes chroniques et qu’il me place au
sommet du hit-parade des tresseurs
de mots. L’auteur de ces lignes est
profondément touché dans sa modes-
tie. Qu’a-t-il fait pour mériter tant
d’honneurs ? C’est ainsi qu’il répond à
son « groupie » outre par ses remer-
ciements, par ces mots pleins de
sagesse : « Mon frère Ahscène, il ne
faut pas te presser de tresser des lau-
riers sur mon front dégarni : je ne fais
rien d’extraordinaire qui mérite une
attention particulière. Comme je l’ai
dit plus haut, le quotidien tue le mer-
veilleux en le banalisant. Peut-être que
j’aurais mieux fait si je n’écrivais
qu’une fois par mois ou bien chaque
fois que ma conscience se révulse… il
n y a rien de mieux que les senti-
ments forts (amour, haine ou mépris)
pour inspirer le scribe. Et puis, qu’ai-
je fait de si extraordinaire pour méri-
ter ton estime ? Je n’ai fait que répé-
ter les phrases que ma mémoire têtue
a inscrites d’une encre indélébile dans
les circonvolutions de mon pauvre cer-
veau. Il arrive, comme dit le poète, que
les mots me prennent par la main et
que je les suive docile. Mais le plus
grand hommage que l’on doit rendre,
c’est à mes maîtres, ces anciens insti-
tuteurs formés par la IIIeRépublique,
qui m’ont donné le goût des lettres. Et
la plus grande reconnaissance, je la
dois à ma mère, analphabète trilingue
qui me récitait dans ses moments de
grande douleur ou d’exaspération les
poèmes de El Hadj Arezki Ihaouachen,
poète de Djemaâ-Saharidj. C’est elle
qui m’a donné le goût des formules et
qui m’a transmis le don de l’oralité. »
« Tu te frappais le front en lisant
Lamartine , Ah frappe-toi le cœur c’est
là qu’est le génie ! ». Alfred de Musset
S. M.
ISSEELLIIMMMMSSIILLII
ÇÇAA
rreemmeett
OONN
AU LECTEUR
««HHyyppooccrriittee lleecctteeuurr,, mmoonn sseemmbbllaabbllee,, mmoonn ffrrèèrree»» Baudelaire
Mohamed Kebir
Addou prépare le
plan Alger 2030
DANS UNE INTERVIEW à la revue la Vie des
villes, le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou,
a expliqué sa vision du développement futur
de la capitale. Il a dit que le plan stratégique
d’Alger à l’échéance 2030 comporte de
nombreux plans thématiques et des
politiques sectorielles. Le tissu urbain et la
politique du logement sont donnés en
exemples pour illustrer cette nouvelle vision.
Toutes les autres explications sont contenues
dans un document de 422 pages avec des
illustrations, des schémas et des maquettes
ainsi que des courbes pour livrer un aperçu
du travail qui attend les décideurs pour plus
d’une décennie dans la perspective de
transformer la vie des Algérois.
L’institut Pasteur
reconstitue ses
réserves
LA RUPTURE de stocks du vaccin
contre l’hépatite B pédiatrique n’est
plus qu’un souvenir. L’Institut Pasteur
est effectivement sur le point de
reconstituer ses réserves pour faire
face à la demande des parents, selon
des sources provenant de la direction
de la prévention du ministère de la
Santé. Ce dernier met le paquet
actuellement sur la vaccination anti-
grippale à laquelle sont destinées plus
de 10 millions de doses de vaccins.
Quant à la péremption de vaccins non
utilisés, on avance l’argument selon
lequel cela pourrait arriver lorsque les
maladies au traitement desquelles sont
destinés les vaccins, ne sont pas
apparues comme la diphtérie.
LE MINISTRE de l’Energie et
des Mines, Youcef Yousfi, a
présenté un exposé sur le
projet de loi sur les
hydrocarbures aux députés qui
ont soulevé des préoccupations
sur la manière de prévenir la
pollution de la nappe
phréatique suite aux opérations
d’exploration et sur le coût de
l’utilisation des énergies
renouvelables. Le ministre a
préféré rassurer que le texte
garantira le niveau
d’exportation des
hydrocarbures en ajoutant qu’il
vise à sécuriser davantage
l’approvisionnement
énergétique du pays à travers
la restitution à Sonatrach du
droit exclusif de transport des
hydrocarbures et des produits
pétroliers par canalisations. Les
amendements définissent aussi
la révision de la méthode de
fixation de la taxe sur le revenu
pétrolier à travers l’introduction
de la taxe sur les bénéfices
exceptionnels.
Yousfi a briefé
les députés
sur les revenus
pétroliers
Un chercheur conseille le MDN sur le pétrole
SAIDJ MUSTAPHA, professeur à la Faculté des sciences politiques de l’Université d’Alger 3 a
prononcé une conférence sur les enjeux que suscite la région du Sahel pour les grandes
puissances occidentales devant une assistance composée d’officiers supérieurs de l’ANP. Il a
indiqué dans cette conférence sur la rivalité franco-américaine dans la région sahélo-saharienne
que les ambitions de ces grandes puissances étaient guidées par des intérêts purement
économiques. Il s’agit pour ces pays de créer une zone d’instabilité pour imposer leur mainmise sur
les richesses naturelles des pays de la région, a-t-il estimé.
1 / 19 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !