LA PEAU DE BAX - Les Amis du Cinoch

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LA PEAU DE BAX
UN FILM D’ALEX VAN WARMERDAM
// VISUEL AFFICHE //
Potemkine Films présente
LA PEAU DE BAX
D’ALEX VAN WARMERDAM
AVEC TOM DEWISPELAERE, ALEX VAN WARMERDAM, MARIA KRAAKMAN, HENRI GARCIN
SORTIE FRANCE LE 18 NOVEMBRE 2015
TITRE ORIGINAL : SCHNEIDER VS. BAX / 2015 / PAYS-BAS / DCP / 96 MIN / VOSTF
Photos et dossier de presse téléchargeables sur www.potemkine.fr
PRESSE
EMMANUEL VERNIÈRES
1 rue Duvergier – 75019 Paris
Tél : +33(0)1 40 36 86 44 et +33(0)6 10 28 92 93
[email protected]
DISTRIBUTION
POTEMKINE FILMS
8 impasse Druinot – 75012 Paris
Tél : +33(0)1 40 18 01 85
[email protected]
SYNOPSIS
Le matin de son anniversaire, Schneider, tueur à gages et
père de famille dévoué, est missionné pour abattre Ramon Bax.
Écrivain solitaire vivant au milieu des marécages, c’est une
cible facile. Schneider accepte, il sera rentré pour dîner. Mais
la tâche se révèle plus compliquée que prévue.
BIOGRAPHIES ET FILMOGRAPHIES
ALEX VAN WARMERDAM (RÉALISATEUR ET INTERPRÈTE DE BAX)
Après des études en graphisme et en peinture dans l’une des principales
écoles de beaux-arts des Pays-Bas, Alex van Warmerdam s’oriente
rapidement vers le théâtre.
Il est l’un des fondateurs de la troupe de comédiens et de musiciens Hauser
Orkater qui, dans les années 1970, révolutionne le monde du théâtre en
créant des spectacles où musique rock et théâtre – avec un goût marqué
pour l’absurde – ne font qu’un. Alex van Warmerdam apparaît rapidement
comme le génie artistique derrière la compagnie. En 1980, il crée Le Chien
mexicain (De Mexicaanse Hond), compagnie avec laquelle il met en scène,
aujourd’hui encore, plusieurs pièces.
FILMOGRAPHIE
2015 LA PEAU DE BAX (Festival de Locarno)
2013BORGMAN (Festival de Cannes – sélection officielle)
2009 LES DERNIERS JOURS D’EMMA BLANK (Festival de Venise)
2006WAITER ! (Festival international du film de Toronto)
2003GRIMM (Festival de San Sebastian)
1998 LE P’TIT TONY (Festival de Cannes – Un certain regard)
1996 LA ROBE… (Festival de Venise)
1992 LES HABITANTS
1986ABEL (Festival de Venise – Prix de la critique)
Il se tourne vers le cinéma à la fin des années 70 et tourne ABEL, son premier
long métrage, en 1986. Il se fait internationalement connaître en 1992 avec le
film LES HABITANTS. En 1993, il fonde avec son frère, Marc van Warmerdam,
la société de production Graniet Film qui produit, désormais, toutes ses
réalisations. Le cinéaste travaille également avec son second frère, Vincent
van Warmerdam, qui compose la musique de ses films et Annet Malherbe,
sa femme, qui joue dans la plupart de ses réalisations dont elle assure,
également, la direction de casting.
Peintre, auteur et metteur en scène de théâtre, scénariste, acteur et
réalisateur, Alex van Warmerdam est également écrivain : il a publié un
recueil de poésie et un roman.
LES ACTEURS
ANNET MALHERBE dans le rôle de GINA
TOM DEWISPELAERE dans le rôle de SCHNEIDER
Basé à Anvers, il est acteur résident du Toneelhuis
et co-fondateur du collectif Olympique Dramatique.
LA PEAU DE BAX est, après BORGMAN, le deuxième film
qu’il tourne sous la direction d’Alex van Warmerdam.
MARIA KRAAKMAN dans le rôle de FRANCISCA
Actrice de théâtre réputée, elle a longtemps été
membre de la troupe de théâtre d’Oostpool. Primée
pour ses rôles au théâtre et au cinéma, LA PEAU DE
BAX est sa première collaboration avec Alex van
Warmerdam.
Après des études à la Amsterdam Toneelschool, elle mène une carrière
remarquable, tant au théâtre qu’au cinéma. Elle joue régulièrement dans les
films d’Alex van Warmerdam. Elle assure également la direction de casting
sur nombre de ses réalisations.
HENRI GARCIN dans le rôle de GÉRARD
Originaire d’Anvers, il s’installe à Paris à 22 ans. Il débute dans les cabarets
de la rive gauche, où il côtoie Brel, Barbara, Gainsbourg, Moustaki, Poiret
et Serrault et connaît ses premiers succès au théâtre, aux côtés de Romain
Bouteille, Delphine Seyrig, Jean-Claude Carrière et Jean Rochefort.
C’est en France qu’il mène, principalement, sa carrière d’acteur : au théâtre,
à la télévision et au cinéma (sous la direction de François Truffaut, Marguerite
Duras, Henri-Georges Clouzot, Michel Deville, Agnès Varda, Patrice Leconte,
Jean-Paul Rappeneau…).
Fidèle compagnon de route d’Alex van Warmerdam il a joué dans ABEL, LES
HABITANTS, LA ROBE… et GRIMM.
MARC VAN WARMERDAM (PRODUCTEUR)
GENE BERVOETS dans le rôle de MERTENS
Diplômé du Studio Herman Teirlinck, il a joué dans une
cinquantaine de long-métrages. Après LES DERNIERS
JOURS D’EMMA BLANK et BORGMAN, LA PEAU DE
BAX est son troisième film avec Alex van Warmerdam.
Producteur de théâtre et de cinéma, il est le directeur de l’Hauser Orkater,
de la compagnie de théâtre Le Chien mexicain et de la maison de production
Graniet Film. Il produit l’ensemble des pièces de théâtre et des films dirigés
par Alex van Warmerdam, son frère.
En 1999, il fonde à Amsterdam le Het Ketelhuis, cinéma voué exclusivement
à la projection de films néerlandais. Fin 2012, il crée la Voedselbank Cultuur,
qui offre gracieusement des billets de théâtre et de cinéma à la banque
alimentaire des Pays-Bas.
À PROPOS DE LA PEAU DE BAX
ENTRETIEN avec ALEX VAN WARMERDAM
BORGMAN (2013) – votre précédent film – sortait à peine en salles
que vous écriviez, déjà, le scénario de LA PEAU DE BAX. Pourquoi
tant d’empressement ?
Vous avez dit que WAITER (2006) était un film en réaction à vos
précédentes réalisations et vous avez eu des propos identiques
après BORGMAN. LA PEAU DE BAX est-il un film anti-Borgman ?
J’écris et je mets en scène des pièces de théâtre aussi. Pour des raisons
logistiques, il y a toujours une pièce de théâtre entre deux films. Mais
là, j’ai voulu casser ce rythme. Je voulais directement faire un autre film
juste après BORGMAN, pour profiter de la continuité.
« Anti » n’est pas l’expression adéquate. Quand je commence à travailler
sur un nouveau film, ma première réflexion est toujours : « là, je vais
faire quelque chose de différent ». BORGMAN était mystérieux, ambigu,
métaphysique. Il n’était pas question de refaire la même chose. J’avais,
depuis longtemps, envie de faire un film léger comme le vent et ce
désir s’est à nouveau manifesté ici. Un exercice de style, une étude de
la lumière, de l’espace, de l’eau et du roseau. Deux hommes avec des
fusils, quelques femmes bien sûr et peu de dialogues.
Vous n’avez jamais tourné un film à partir d’un scénario de
quelqu’un d’autre. Vous n’y pensez simplement pas ou s’agit-il
d’une volonté de tout contrôler ?
Faire un film commence pour moi par le début. Ce début n’est rien d’autre
que la décision de faire un film, pour le reste il n’y a que le grand vide,
un vide blanc et pur. Puis les premiers personnages et des situations
surgissent. Pendant longtemps, je réfléchis, je gribouille, je note. Puis je
commence à écrire. Je me mets à la place des personnages, je les mets
en difficulté, en imaginant des obstacles. En même temps, les espaces
dans lesquels se situent les personnages se dessinent et ainsi de suite.
En tournant le scénario de quelqu’un d’autre je devrais sauter toutes
ces étapes. Quel serait alors le sens de mon travail ?
Justement, LA PEAU DE BAX contient nombre d’éléments
d’un western. Est-ce que vous aviez l’intention de faire un film
de genre ?
Je n’avais pas un film de genre en tête, car il faut alors respecter les
lois du genre et ça ne m’intéresse pas. Mais le principe d’un western
– un homme seul dans un paysage avec un fusil, puis un autre homme,
également armé – m’a toujours fasciné. Parce que c’est du cinéma pur,
sans aucune parole.
Dans vos films précédents vous avez fait construire
des maisons entières, parce que le volume des
pièces et des couloirs détermine la psychologie de
l’espace. Vous avez même fait ériger une forêt dans
le studio, pour que tout soit conforme à l’idée que
vous aviez en tête. Pour LA PEAU DE BAX, l’intérieur
du bureau de Mertens a effectivement été construit
dans un studio, mais la majeure partie du tournage
a eu lieu dans une réserve naturelle dans le nord
des Pays-Bas…
Je voulais faire quelque chose avec un tueur à gages, un lac, beaucoup
de roseaux. Dans cette idée, on aperçoit déjà l’univers du western.
On peut interpréter le roseau et l’eau comme des substitutions de la
prairie. Et un tueur à gages est en fait un chasseur de primes. Mais LA
PEAU DE BAX est également un jeu d’erreurs, de malchance et de hasard.
J’ai vu à peu près tous les champs de roseaux des PaysBas, mais ce qui était effectivement fatigant, c’est qu’on
obtenait chaque fois presque l’autorisation de tourner,
et au dernier moment cette autorisation nous était
refusée, toujours pour la même raison : nous étions en pleine période
de reproduction du rossignol des rivières, un oiseau menacé. Chaque
fois qu’on nous autorisait à tourner, ce rossignol apparaissait et, du
coup, nous n’avions plus le droit de tourner. Cette bête est devenue mon
ennemi. Je voyais devant moi un énorme oiseau avec un air méchant :
en fait il s’agissait d’un petit oiseau insignifiant.
Est-ce que vous voyez beaucoup de films d’autres réalisateurs ?
Ces derniers temps, je vais à nouveau souvent au cinéma. UNDER THE
SKIN, LEVIATHAN, ce sont des films extrêmement forts et impitoyables,
le genre de cinéma pour lequel j’ai un profond respect. Et puis il y a mes
traditionnels cinéastes préférés : Hitchcock, Buñuel, Melville, Laurel &
Hardy, mais aussi de nombreux films dont j’ignore le nom du réalisateur.
De tous ces cinéastes, connus ou inconnus, j’ai appris quelque chose,
de façon consciente ou non.
Pourquoi tourner au milieu des roseaux ?
Je suis presque né au milieu des roseaux, je connais donc bien cet
environnement. Quand on les traverse, ça fait du bruit. On y est invisible
mais pas tout à fait. Quand on se trouve au milieu des roseaux, c’est
le chaos, surtout au soleil, qui crée des milliers de petites ombres.
On s’y perd vite, on manque d’orientation. Le roseau est un obstacle
visuellement intéressant.
La direction artistique est encore plus frappante que dans vos
films précédents : presque tout le monde porte des vêtements dans
des couleurs claires, les intérieurs et les extérieurs contiennent
beaucoup de blanc et de couleur sable. D’où vient cette idée ?
Depuis LES DERNIERS JOURS D’EMMA BLANK (2009) déjà je suis
fasciné par le soleil et l’été. Dans BORGMAN aussi je ne voulais avoir
que du soleil. Je trouve que la violence et les affaires obscures sont plus
intéressantes au soleil que dans l’obscurité.
Mais un été chaud et ensoleillé ne va pas de soi aux Pays-Bas et je n’ai
donc que très partiellement réussi à réaliser cette idée dans les deux
films. Dans LA PEAU DE BAX je voulais à nouveau élaborer ce concept.
Et pas seulement à travers le soleil, mais par une clarté dominante de
l’image. Donc, pour commencer, pas de scènes nocturnes. Le film se
déroule lors d’une seule journée ensoleillée. Et côté
lumière, il ne fallait pas de différence entre les scènes
d’intérieur et d’extérieur.
Dans le vieil Hollywood, avant de travailler en studios,
on construisait les pièces à l’extérieur, sans plafond, et
plus tard sur un plateau afin que le décor puisse tourner
avec le soleil. J’aime beaucoup cette lumière qui vient
d’en haut. La maison de Schneider possède encore un
toit classique, la lumière entre normalement, par les
fenêtres. Mais dès qu’on la quitte, tout change. Dans
l’entrepôt de Schneider la lumière vient principalement
d’en haut, tout comme dans le bureau de Mertens.
La maison de Bax possède un toit en verre, même la
lumière dans les toilettes vient d’en haut. Quant à la
maison dans la forêt : elle n’a plus de toit du tout.
Vos films sont une sorte d’entreprise familiale. Votre frère Marc les
produit. À partir de votre troisième film, votre femme – Annet Malherbe 1,
qui jouait déjà le rôle principal dans ABEL, y apparaît régulièrement
et elle est aujourd’hui aussi responsable du casting. Vos enfants et
votre autre frère y ont également participé. Pourquoi cela ?
C’est un processus qui s’est développé au cours des années. Marc et
moi travaillions déjà ensemble au théâtre, depuis notre enfance. Annet
est une très bonne comédienne et elle s’est révélée comme directrice
du casting. Elle m’assiste également pour le maquillage et les costumes.
Vincent a composé la musique de la plupart de mes films, c’est logique
car il le faisait déjà pour mes spectacles. Et mes fils, tous les deux
musiciens, ont composé des sonneries, avec leur groupe Zoutmus, ainsi
que plusieurs chansons qu’on entend dans le film à la radio.
1
Annet Malherbe interpète Gina dans LA PEAU DE BAX.
Vous travaillez depuis longtemps avec le chef opérateur Tom
Erisman. Quel est son apport spécifique ? Est-ce qu’il intervient
dans la direction d’acteurs ? Lorsque vous jouez vous-même,
par exemple ?
Pas vraiment, aussi parce qu’Annet [Malherbe] se trouve toujours sur
le plateau pour me (co-) diriger quand je dois jouer. Mais il apporte
certainement des choses particulières. Pour commencer, je dessine tout
le story-board avec Tom. Il pose des questions élémentaires, ce qui fait
que tout le scénario est remis en question, tout ce qui est superflu saute.
Et pendant la réalisation de ce film, on a beaucoup parlé de la lumière.
Un jour, j’ai trouvé une photo dans un magazine, une polaroid d’un père
et son fils faite dans les dunes, extraite d’un album de famille. Cette
lumière d’été très forte donnait un scintillement à la photo que j’aimais
bien. Je l’ai montrée à Tom. Je lui ai dit : « Voilà ce que je veux, mais sans
cet air de nostalgie ». Tom m’a répondu : « Tu aimes cette photo car elle
est floue. » Il était en plein dans le mille.
L’image du cinéma numérique est d’une netteté glaciale, à mon grand
mécontentement. Cette netteté, on l’a atténuée lors de l’étalonnage.
Et puis les ciels ne devaient pas être bleus, car ça aurait donné ce
sentiment de nostalgie, genre carte postale.
Selon la doctrine hollywoodienne, il faut d’abord écrire toute
la biographie de chaque personnage… Que savez-vous de vos
personnages ? Qu’en dîtes-vous à vos comédiens ?
Ces biographies, ce n’est pas pour moi, mais je connais les personnages
bien mieux que l’on ne pense. La question est évidemment : l’acteur
doit-il également avoir toute cette connaissance ? Je ne le pense pas.
L’acteur EST déjà le personnage car on l’a choisi pour le rôle.
Kirk Douglas est Spartacus, mais on peut dire aussi que Spartacus
est Kirk Douglas. Je donne de la prise aux acteurs car ensemble, on
construit une mise en espace de la scène, on détermine le tempo et on
supprime quelques phrases.
Vous avez une façon bien à vous de diriger les acteurs. Pendant
le tournage vous auriez dit à Maria Kraakman, comédienne de
théâtre réputée et qui joue votre fille dans LA PEAU DE BAX, qu’elle
ressemblait « à un rectangle »…
J’avais oublié cela. Je l’ai lu dans un entretien qu’elle a donné. C’était
quand elle devait entrer dans la maison, je crois. Elle avait l’air raide en
gardant ses mains droites contre son corps et j’ai donc vu un rectangle.
J’ai dit : « Voilà un rectangle qui entre. » Elle n’a pas compris. Je lui ai
donc montré sur l’écran de contrôle. Là, elle a tout de suite saisi, et le
rectangle a disparu.
Pendant sa « mission », le tueur à gages Schneider s’entretient au
téléphone avec son épouse, qui est en train de cuisiner à la maison.
Savez-vous si elle sait quoi que ce soit des activités de son mari ?
Et la comédienne Loes Haverkort est-elle au courant ? Connaissez
vous vous-même la raison de l’assassinat commandité ?
Disons que j’ai interdit à Loes d’exprimer quoi que ce soit pouvant
laisser supposer qu’elle est au courant de ce que fait son mari, mais
au spectateur je n’interdis rien du tout. La raison de l’assassinat
commandité m’est inconnue.
Il n’y a donc aucune signification profonde, il n’y a rien à expliquer
Le montage de LA PEAU DE BAX a été effectué par Job ter Burg.Vous
ou à identifier pour le spectateur ? LA PEAU DE BAX parle quand
vous trouviez toujours à côté de lui ou est-ce que vous visionniez des
même du bien et du mal, non ?
versions déjà montées ?
Il est évident que LA PEAU DE BAX parle du bien et du mal, mais d’une
façon qui fonctionne presque comme une négation. J’ai voulu montrer les
événements nus, sans dramatisation, sans sentiments, sans jugement de
valeur. C’est justement cette démarche-là qui suscite des interrogations.
Le seul personnage doté d’un peu de conscience morale est Gina,
probablement une prostituée. Une pute qui est honorable, quel énorme
cliché ! Je ne pouvais éviter ça, mais heureusement, ça n’est pas trop
lourd. Le spectateur doit-il interpréter quelque chose ? Impossible d’y
répondre : je ne suis pas le spectateur, je suis le réalisateur.
En principe je suis toujours là pendant le montage. C’est le troisième film
qu’on fait ensemble et on a développé une sorte de système : on choisit
d’abord les meilleures prises, on discute sur la façon dont il faut procéder.
Puis je vais dans mon atelier qui se trouve dans le bâtiment d’à côté.
Il m’appelle quand il veut me montrer une première version. Je fais mes
commentaires et on continue à travailler ensemble. Il ne s’agit ici que du
montage d’une seule scène. Le vrai travail viendra après : construire un film
à partir de toutes ces scènes. Car si on mettait toutes ces scènes ensemble
en suivant littéralement le scénario, on n’obtiendrait pas un film cohérent.
On déplace des scènes, on en jette beaucoup. Le contenu en tant que tel
reste intact, mais la structure de l’ensemble change radicalement.
Quand on a l’impression qu’une certaine cohérence
commence à se dessiner, on montre le film à trois
personnes, pas plus : mon frère Marc, également
producteur de mes films, et deux amis. J’ai beaucoup
d’estime pour leurs opinions. Ils peuvent tout dire,
d’ailleurs c’est ce qu’ils font. Nourris par leurs
remarques, on retourne à la table de montage. Après, on
prend encore à peu près trois ou quatre semaines avant
de franchir un grand pas en organisant une deuxième
projection réunissant, au maximum, trois ou quatre
personnes. Les deux amis de la première projection ne
sont plus invités. Leur opinion est « infectée » parce
qu’ils ont déjà vu la première mouture. Cette procédure,
on la répète environ huit fois pendant une période d’un
peu plus de quatre mois.
Quel était le plus grand défi de LA PEAU DE BAX ?
Vous êtes déjà en train de travailler sur votre prochain film ?
L’absence de nuit. Le film commence dans la lumière de l’aube et
se termine dans celle de l’après-midi. C’est une énorme contrainte,
notamment pour l’équipe de tournage. En fait, il est impossible d’obtenir
la continuité d’une seule journée ensoleillée lors d’un tournage qui dure
45 jours, avec des jours de soleil et sans soleil, avec des jours de pluie.
Ça a provoqué également des problèmes lors du montage. Dans un film
« normal », avec des scènes de nuit, on peut jouer plus facilement sur la
structure et la continuité. Après une scène de nuit, on peut recommencer
de nouveau, pour ainsi dire. C’était beaucoup plus difficile dans ce film.
En ce moment, je suis en train d’écrire un spectacle de théâtre, une
collaboration entre ma compagnie Le Chien mexicain et la compagnie
d’Anvers, l’Olympique Dramatique, dont les répétitions commencent en
janvier 2016. De temps en temps, je prends des notes pour mon nouveau film.
Une dernière question : votre personnage dit à sa fille « Le muesli
me déprime, le muesli c’est pour les chèvres ». C’est une phrase
autobiographique ?
Ça pourrait bien être autobiographique.
Entretien réalisé par Jan Pieter Ekker, juillet 2015
LISTE ARTISTIQUE
LISTE TECHNIQUE
Schneider......... Tom Dewispelaere
Réalisation et scénario......Alex Van Warmerdam
Bax.................... Alex van Warmerdam
Image....................................Tom Erisman
Francisca......... Maria Kraakman
Montage...............................Job ter Burg
Gina................... Annet Malherbe
Musique...............................Alex van Warmerdam
Mertens............ Gene Bervoets
Décors..................................Geert Paredis
Nadine.............. Eva Van de Wijdeven
Costumes.............................Stine Gudmundsen-Holmgreen
Gerard............... Henri Garcin
Maquillage...........................Marike Willard-Hoogveld
Lucy.................. Loes Haverkort
Produit par...........................Marc van Warmerdam (Graniet Film)
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