La Douleur de Marguerite Duras

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© Ribas
La Douleur
de Marguerite Duras
Théâtre de la Butte
Les 10 et 11 février I Théâtre
Mercredi 10 février I 19h45 . jeudi 11 février I 20h45
Une sélection d’ouvrages de la librairie Ryst sera en vente, sur place.
Ouverture de billetterie 14 novembre
Tarif B
Saison 2009.2010
Autour de La douleur
Riches heures
[Rencontre]
Mercredi 10 février à l’issue de la représentation
Saison 2009.2010
© Ribas
La Douleur
de Marguerite Duras
Mise en scène Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang.
Avec Dominique Blanc.
Production et diffusion : Les Visiteurs du Soir
Durée 1h30
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Les biographies
Dominique Blanc
Dominique Blanc est née à Lyon le 25 avril 1959, d’un père accoucheur et d’une mère infirmière.
Débarquée à Paris, elle y exerce différents petits métiers pour pouvoir payer ses études au cours
Florent où elle est admise, en classe libre, en 1979. En 1981, elle apparaît pour la première fois sur
scène dans Peer Gynt, que Patrice Chéreau met en scène au TNP de Villeurbanne. Une rencontre
qui portera ses fruits car le réalisateur/metteur en scène et la comédienne se retrouveront de
nombreuses fois par la suite.
Tout en poursuivant sa carrière sur les planches, la jeune femme se consacre un peu à la
télévision (Shanghai Skipper en 1985) et débarque au cinéma dans un premier rôle où l’on
remarque immédiatement ses grands yeux tristes et sa beauté échappée d’un muet des années
20 : elle est une très émouvante alcoolique anonyme dans La Femme de ma vie (1986) de Régis
Wargnier, qui devient son réalisateur fétiche.
En 1989 elle décroche le césar de la Meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation
d’une lesbienne libérée dans Milou en mai de Louis Malle, rôle qui la révèle une seconde fois au
grand public. Elle conte fleurette à Pierre Arditi dans Plaisir d'amour (1990) revient dans sa
campagne natale dans L'Affût (1991) incarne une chanteuse de bastringue dans Indochine (1991)
(deuxième César), une ouvrière du Nord de la France dans Faut-il aimer Mathilde ? (1993) ou
encore Henriette de Nevers dans La Reine Margot (1993) Des personnages de composition souvent
éloignés les uns des autres, avec cependant une prédilection pour les femmes simples, en phase
avec la réalité quotidienne.
Omniprésente sur les écrans français, on a pu la retrouver dans le rôle d’une voisine bienveillante
dans Le Lait de la tendresse humaine (2001) en épouse effacée et maternelle de Jean-Pierre
Léaud dans Le Pornographe (2001) aux côtés de Michel Piccoli dans le film de ce dernier. L’actrice
aux quatre César est actuellement à l’affiche du Capitaine Achab de Philippe Ramos.
Patrice Chéreau
Né en 1944, Patrice Chéreau passe son enfance à Paris avec deux parents peintres qui lui
transmettent très jeune le goût des arts. En 1966, il prend la direction du Théâtre de Sartrouville,
où il monte des pièces impliquées politiquement. Après avoir acquis une réputation internationale,
jouant les plus grands auteurs classiques, il sort son premier long métrage, La Chair de l'orchidée,
en 1974. Entre théâtralité et réalisme, ses films reflètent sa personnalité, mais aussi une intensité
des relations toujours présente. A partir de 1983, il dirige pendant huit ans le Théâtre des
Amandiers à Nanterre. C'est en 1994 avec La Reine Margot, vaste fresque théâtrale mettant en
scène Isabelle Adjani, Daniel Auteuil et Jean-Hugues Anglade, qu'il rencontre un véritable succès
public. Il revient ensuite à des films plus intimistes, comme Ceux qui m'aiment prendront le train
(1998), Intimité (2001), Son frère - Ours d'argent à Berlin en 2003 - ou encore Gabrielle,
sélectionné au Festival de Venise en 2005 et dans lequel il dirige Isabelle Huppert. La même
année, il propose une version très personnelle du célèbre Cosi fan tutte de Mozart. Réalisateur et
metteur en scène inspiré, Patrice Chéreau signe des œuvres organiques, au chaos parfaitement
orchestré.
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Résumé
La Douleur – Marguerite Duras
La dernière guerre, Marguerite Duras l'a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été
déporté, comme résistante, mais aussi, comme écrivain. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle
a, pendant ces années, tenu un journal, écrit des textes que lui inspirait tout ce qu'elle voyait, ce
qu'elle vivait, les gens qu'elle rencontrait ou affrontait.
Ce sont ces récits et des extraits de son journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La
Douleur.
La Douleur est un récit autobiographique, le journal de l’absence éprouvante, de l’attente chargée
de menaces, de la peur atroce, écrasante, du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour
de Robert Antelme (Robert L. dans le texte), son mari, déporté dans un camp allemand. Elle
ignore en cet avril 45, printemps de la Libération, s’il est toujours vivant. Errante dans une ville
assommée, courant de bureau en bureau, maudissant son téléphone, ne mangeant plus, ne
dormant plus, elle attend, elle guette, elle cherche le moindre signe d’espoir. La guerre continue
en elle alors qu’alentour la joie de la Libération s’extériorise. Son groupe de résistants se
réorganise pour encadrer le retour de ceux qui en reviennent. Lui aussi en reviendra, dans un corps
où la vie n’a plus de poids.
Avec la complicité de Thierry Thieû Niang, Patrice Chéreau met en scène l’une de ses actrices
fétiches, la saisissante Dominique Blanc. Elle interprète l’un des textes les plus troublants de la
littérature d’après guerre : le journal de Marguerite Duras, dans lequel elle consigne sa vie après la
libération de Paris et l’attente du retour de son mari, prisonnier des camps. Dominique Blanc fait
résonner, jusque dans ses silences, ses soupirs, la simplicité et l'intensité de l’écriture durassienne.
Note d’intention de Patrice Chéreau
Envie d’abord de retravailler avec Dominique Blanc, envie de partager quelque chose, de faire
exister ce quelque chose.
Envie alors de se confronter à ce texte terrible. De se ressouvenir de ça : la Résistance, la
Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée. Et puis le retour incroyable de
cet homme dont Marguerite Duras s’est séparée et qu’elle aime, l’horreur de l’attente, la splendeur
de sa résurrection à lui – qui est aussi un peu son œuvre à elle.
L’espoir fou.
Transmettre tout cela, humblement, à des spectateurs.
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Les extraits de presse
Le Nouvel Observateur n° 2299, le 27 novembre 2008, Odile Quirot
Rencontre avec Dominique Blanc - Seule avec «la Douleur»
Dans ce texte, Marguerite Duras racontait l'insupportable attente du retour de Robert Antelme de
déportation. Dominique Blanc l'affronte seule, mise en scène par Patrice Chéreau.
Le Nouvel Observateur. - En 2003, Patrice Chéreau vous dirigeait dans Phèdre de Racine. Vous
avez lu ensemble la Douleur de Marguerite Duras, texte qu'il met en scène pour vous. Vous ne vous
quittez plus...
Dominique Blanc. - On ne s'était pas vus depuis très longtemps, j'étais dans une période de grand
questionnement sur mon parcours. Or Chéreau me connaît depuis mes débuts au Cours Florent en
1980. Nous avons travaillé ensemble régulièrement, au théâtre comme au cinéma, ce qui est rare.
J'avais besoin de son regard, de son écoute. A la fin de notre rencontre, il m'a dit : «Si tu veux, on
peut faire des lectures à deux. On va réfléchir à un texte.» Très vite, il m'a envoyé la Douleur.
Duras écrit : «La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie.» Cette phrase a
réveillé au plus profond de moi une chose de l'ordre de l'émotionnel, de l'inconnu aussi. Et je suis
capable de me décider à l'aventure sur une phrase ! C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés
de temps à autre pour lire la Douleur. Un soir, je me suis mise à gamberger. J'ai pensé : Chéreau va
repartir au cinéma, à l'opéra. Je rêve d'un spectacle nomade avec lequel je pourrais aller où et
quand je veux. Si Chéreau me dit oui, après je peux vivre ma vie, non pas sans lui - il sait que je
ne trahirai pas sa mise en scène -, mais librement. Et je me voyais bien vivre, vieillir même, avec
ce texte magnifique.
N. O. - Chéreau a été difficile à convaincre ?
D. Blanc. - Un soir, je lui ai avoué, en lui demandant de ne pas me répondre tout de suite :
«J'adorerais que tu me mettes en scène dans la Douleur.» Il a été un peu interloqué : «Mais alors,
sans moi ?» Quelques jours après, il était d'accord. Stupeur ! Je n'imaginais pas du tout qu'il allait
accepter. Ce qu'il a fait, je pense, parce que c'était un nouveau pari : il n'avait jamais monté un
monologue, jamais mis en scène une femme seule, ni un texte de Duras.
N. O. - Travailler souvent ensemble, c'est un atout ?
D. Blanc. - Il y a une part d'instinct, d'intuition, bien sûr. En répétition, quand je l'entends respirer,
je sais ce qu'il veut, c'est vraiment le mélange des souffles. Mais une partie de lui me reste
étrangère, mystérieuse. C'est sans doute pourquoi nous avons envie de continuer à travailler
ensemble. Se retrouver, c'est une façon de se séduire à nouveau, avec une exigence encore plus
haute. Et ce n'est pas évident ! Il m'a dit, un jour : «Soyons clair, cela fait vingt-huit années que
nous nous connaissons.» J'ai ri. Et il m'a totalement prise au dépourvu lorsqu'à notre première
séance de travail, en juin dernier, il m'a annoncé qu'il changeait de méthode, qu'on allait
improviser. On a démarré, j'ai tenté d'imaginer, pendant vingt minutes sans mots, cette femme qui
meurt, physiquement et psychiquement, persuadée que l'homme qu'elle attend est en train de
mourir, sinon déjà mort. Chéreau a pris beaucoup de photographies, qui après lui ont permis de
rêver sur notre affaire. C'était une façon de nous surprendre l'un et l'autre. Ensuite, le chorégraphe
Thierry Thieû Niang nous a rejoints. Là encore, Chéreau avait envie de travailler différemment, et
pas tout seul, je crois.
N. O. - Etre seule en scène, pour vous aussi c'est l'inconnu...
D. Blanc. - Un peu comme un peintre qui retourne dans son atelier pour refaire des esquisses, j'ai
le désir de rechercher comment tout commence : l'origine du théâtre, allons-y ! [Rires.] J'aime
cette situation très brute, pas théâtrale du tout : une femme seule attend une personne qu'elle
croit morte, et elle pense en mourir aussi. Ce qui condamne l'histoire à un néant proche de
Beckett. Et puis tout à coup, elle reprend chair, selon les moments de la journée. Duras est
chirurgienne, elle s'observe scalpel en main, gratte jusqu'à l'os, sans ménager ni les nerfs ni les
muscles. Son écriture est intense, féroce, sans apprêt. Son texte est aussi une façon de raconter
l'Histoire. Son engagement dans la Résistance, au PCF, qu'elle quittera plus tard, est d'un courage
infini. Elle était la reine de la rue Saint-Benoît, où se sont retrouvés dans son appartement, de
1945 à 1964, de grands intellectuels engagés. Elle avait le goût de l'aventure humaine, elle ne
s'est refusé aucune passion. Mais soyons clair avec la mode actuelle : je n'incarne pas Marguerite
Duras, mais un cœur qui palpite et qui, au contraire de celui de Phèdre, va vers la lumière, la vie.
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NouvelObs.com, le 1er octobre 2009, blog de Didier Jacob
Marguerite Duras par Dominique Blanc : l'inoubliable
Dominique Blanc seule en scène pendant tout le spectacle. Sauf pour les chaises, la table, le sac.
Elle s'accroche à lui, son sac à main qui devient une créature vivante, comme l'est sur ses lèvres
le texte de Duras, qu'elle ne dit pas, qu'elle porte, qu'elle annonce, qu'elle refoule, qui est l'animal
qui la hante et dont elle a peur, ou qu'elle fouette occasionnellement, qui peut aussi bien s'en
aller dormir dans un coin tandis qu'elle continue d'avancer dans la parole jusque vers son terme,
celui-là du moins voulu par Patrice Chéreau : «J'ai faim».
La douleur est un texte extraordinaire en soi. La performance (qui n'a cependant rien d'une
performance, à moins qu'ainsi on puisse parler du travail de l'infirmière au chevet d'un corps
malade, et le texte de Duras est bien ce texte de mort que, pendant une heure et vingt minutes,
Dominique Blanc s'attache à faire lentement revenir à la vie) est unique. C'est à l'Atelier (le
théâtre), pour quelques jours encore. C'est la chose la plus prodigieuse que vous puissiez imaginer
(après, le spectacle tourne un peu en France, renseignez-vous sur les dates).
Il n'y a pas d'effets de foule, de mouvement de foule, il y a une comédienne seule sur scène, et
pourtant la foule est là, plus vivante que dans un film de Spielberg, liste de Schindler ou autre.
Pas besoin d'être mille pour faire mille, Dominique Blanc réussit à être cette troupe-là, de soldats,
de survivants, de badauds qui bougent, qui marchent, qui l'entourent - par quelle magie ?
L'intelligence du geste, du mot prononcé, à chaque instant, à chaque seconde, la retenue dans
l'émotion, le regard porté qui invente le monde qu'il regarde - et soudain, oui, nous voici dans les
camps, Dachau, nous emmenons Robert, nous le portons, nous le ramenons, à Paris, vers Paris,
nous le poussons dans l'escalier qui est dans le regard de Dominique Blanc quand elle dit
escalier, nous sommes Robert cadavre qui monte l'escalier poussé par ses amis sauveurs, nous
sommes la Guerre et la douleur de la Guerre et de tous les camps.
La parole de Duras, dite par Dominique, s'en va quelque part à la manière d'un oiseau de proie un
peu nocturne. Elle survole la scène et bientôt la salle, tournoie au-dessus des spectateurs, et
prend son temps. Rien ne presse, car elle s'abattra le moment venu, et ce moment arrive, chacun
le sent, car l'oiseau commence à tournoyer moins vite et descend d'un degré vers le public qui
retient son souffle. Puis, on dirait que c'est l'heure, exactement comme le Commandeur qui vient
chercher Dom Juan. C'est Duras et Blanc et la «Douleur» qu'on entend soudain ronfler au-dessus
de nos têtes car l'oiseau est une machine de mort et, dans le public, le silence le plus extrême se
fait. Toute la salle entière, exténuée, ébahie, hagarde. Lente, ronflant impitoyablement, la machine
de mort fait son travail, c'est Dominique Blanc qui parle, sa douceur infinie.
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