Ligne
ouverte
2020:
Présence
Banque
N° 16 - Septembre 2012
JOURNAL DE LA CGT BANQUE DE FRANCE
DOSSIER
À quoi
ressemblerait
la Banque
de France
si le projet
syndical
était mis en
œuvre ?
p.12
Ligne ouverte
Journal du syndicat CGT Banque de France
35, rue Radziwill — 75001 PARIS
Interne : 75-1647
Prix : 1 €
N° de commission paritaire : 0105 S 05428
Impression : L’Artésienne, Liévin.
Directeur de la publication : Denis Durand
Réalisation : Carine Otto
Couverture : Grégory Chaulx
Tél. : 01 42 92 32 27
Tirage : 12 000 exemplaires
N° 16/septembre 2012
Éditorial p. 3
Brèves p. 4
Salaires : la colère p. 5
Retraites : l’accord seniors p. 6
Promotion interne p. 7
Des écoles de formation à la Banque de France ? p. 8
Pour un pôle public financier
au service des droits : un collectif est né p. 9
Banques et territoires : favoriser
le réinvestissement bancaire
dans les quartiers populaires p. 10
Présence Banque, une fiction p. 12
La parole à… p. 12
Actus Banque p. 13
Contact Banque p. 14
Focus Banque p. 14
Culture Banque p. 15
L’intersyndicale alerte les élus p. 16
Culture p. 19
L’ours
Sommaire
h t t p :/w c g t 00/
Intranet
w w w .c g t b a n q u e d e f r a n c e .o r g
In t e r n e t
w w w .f a c e b o o k .c o m /cgtba n q u e d e fr a n c e
facebook
h t t p s ://t w I t t e r .c o m /#!/cgt-ba n q u e d e f r a n c e
twItter
Banque-fiction ! Ce numéro
de Ligne ouverte contient 4 pages
qui pourraient figurer dans un futur
Présence Banque au cas où les
propositions syndicales « Banque
de France 2020 » verraient le jour.
Imaginons un peu…
et luttons ensemble !
Ligne ouverte n° 16/septembre 2012 3
dito
e 21 septembre, le gouverneur
osera-t-il confirmer ses annonces
de décembre dernier : régression
du seau de caisses, fermeture
d’implantations infradéparte-
mentales », « rationalisations » et « gains
de productivité » pour pouvoir supprimer
2 500 emplois d’ici à 2020 dans le réseau, au
siège et à la DGFB, à la faveur des départs
en retraite ?
Osera-t-il ignorer la réalité de la crise ?
S’obstinera-t-il à bloquer toute possibilité
d’en sortir en refusant à la Banque et à
son personnel les moyens de s’engager
beaucoup plus au service de l’économie
réelle et de l’emploi ?
Osera-t-il bafouer le rejet des politiques
d’austérité clairement exprimé par les
Français à la dernière élection présiden-
tielle ? De quel droit notre gouverneur se
permet-il d’ignorer la volonté populaire ?
S’il parvient à mettre en œuvre sa stratégie,
les dégâts, pour la Banque, pour son per-
sonnel et pour l’économie française seront
catastrophiques et peut-être irréparables.
Nous combattons catégoriquement la straté-
gie de déclin voulue par nos dirigeants.
Parce que nous ne voulons pas que
2 500 suppressions d’emplois titulaires, ve-
nant s’ajouter aux 3 000 suppressions de
postes perpétrées ces dernières années,
causent encore plus d’alourdissement des
charges de travail, encore plus de désorga-
nisation et de stress, encore plus de démo-
tivation et même de souffrances.
Mais surtout parce que nous sommes por-
teurs d’autres solutions. Tous les syndicats de
la Banque se sont mis d’accord sur une vision
moderne, ambitieuse, ouverte de la Banque à
l’horizon 2020. Ces propositions ne deman-
dent qu’à être examinées, discues, enrichies
avec vous. Les élus, parlementaires et déci-
deurs politiques à qui nous les présentons re-
connaissent leur crédibilité et leur pertinence.
Dans une
situation
aussi gra-
ve, la res-
ponsabilité
de chacun
d’entre nous est engagée. Si nous ne pou-
vons plus compter sur nos dirigeants pour
construire l’avenir de l’entreprise, eh bien !
comptons sur nous-mêmes et sur notre
capacià faire entendre nos arguments au
gouvernement et aux différents interlocuteurs
de la Banque. Ce numéro de Ligne ouverte
vous donne un aperçu de ce qui a éfait,
et vise à montrer que cela vaut la peine de
se mobiliser encore beaucoup plus. Par
exemple, ce journal contient, dans ses pa-
ges centrales, une version de ce que pourrait
être Fréquence Banque — pardon, Présence
Banque ! en 2020 si les propositions syndica-
les étaient mises en œuvre d’ici là. Un avenir
autrement motivant que celui que M. Noyer
prétend nous imposer !
Faisons comme nos collègues de la BCE,
le syndicat IPSO qui compte 400 adhé-
rents pour 1 200 salariés titulaires a obtenu
des cations d’emplois : organisons-nous
pour être efficaces dans l’action syndicale.
À la Banque aussi, tous ensemble, nous pou-
vons être assez forts pour ramener nos diri-
geants à la raison et construire, pour tous, un
avenir digne d’être vécu à la Banque.
Denis Durand
L
é


Dans une situation aussi grave,
la responsabilité de chacun
d’entre nous est engagée.
La finance réclame, il faut obéir.
Noyer prétend gouverner la France
D
ans
une interview au Point,
Christian Noyer demande au
gouvernement d’engager « des
réformes de structure, une réforme du Code
du travail qui permette plus de flexibilité.
De manière à restaurer et améliorer la
compétitivité de notre économie. Nous
devons faire évoluer notre modèle social.
Il n’est plus adapté à la compétition
mondiale ». Il déclare également : « J’attends
de voir le projet de loi de finances pour 2013
pour mesurer l’effort de réduction du train
de vie de l’État. »
On croirait lire du Sarkozy ou du Parisot !
Le même Christian Noyer s’est démené
non sans succès pour dissuader le
gouvernement de doubler immédiatement
le plafond du livret A, comme l’avait pour-
tant promis le candidat François Hollande.
Mais qui donc a mandaté le gouverneur
pour jouer ce rôle d’inquisiteur des politi-
ques publiques ? Les marchés apparem-
ment. Selon lui, « en tant que créanciers,
ils veulent surtout connaître la crédibilité de
celui à qui ils prêtent. D’où la
nécessité d’efforts de redres-
sement dans la plupart des
États ». La finance réclame,
il faut obéir. À croire que c’est elle qui l’a por-
té à la tête de la Banque de France ! Quand
aurons-nous des dirigeants conscients
qu’ils sont au service de toute la société, et
non au service d’une caste ?
A
u moyen âge, la misère était
grande pour les paysans,
pressurés par les grands
féodaux. Mais le dimanche, leurs
seigneurs leur faisaient l’aumône.
Nous sommes au XXIe siècle, tout
cela a bien changé...
Vraiment ? On est parfois en droit
de se le demander ! Les politiques
d’austérité prêchées et mises en
pratique par les banques centra-
les écrasent les peuples d’Europe.
Mais le dimanche, la BCE et la
Banque de France font la charité :
Navigo nous apprend qu’en 2011
la BCE a versé 110 500 euros au
total à des organisations caritatives
qui œuvrent dans le domaine de
l’intégration sociale, culturelle et par
la formation. La Banque de France
et son gouverneur ont contribué à
cette opération. 1 euro de charité
pour 100 000 euros de bénéfices
réalisés… quel progrès social !
Christian Noyer et les dirigeants de
la BCE devraient se souvenir que
les paysans ont fini par se révol-
ter… et par chasser les seigneurs
de leurs châteaux !
Charité bien ordonnée ?
Dessin de Siné
Brèves
Ligne ouverte n° 16/septembre 20124
Ligne ouverte n° 16/septembre 2012 5
Banque
Conception CGT Finances - photo : Aaron Amat - Fotolia
Sa l a i r e S

1993
SMIC horaire
100
110
120
130
140
150
160
170
190
180
1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
Point fonction publique
Indice des prix
Point Banque de France
T
o
u
t
c
e
c
i
n
e
f
a
i
t
q
u
e
r
e
n
f
o
r
c
e
r
n
o
t
r
e
e
x
i
g
e
n
c
e
d
u
n
e
v
é
r
i
t
a
b
l
e
r
e
v
a
l
o
r
i
s
a
t
i
o
n
d
e
s
s
a
l
a
i
r
e
s
> Revalorisation du point d’indice su-
périeure à l’inflation prévue (au moins 2 %
prévu en 2012)
> 1 000 euros d’augmentation du point d’indice pour
tous
> Relèvement des premiers indices de tous les grades
dans toutes les catégories
> Déplafonnement des indices de fin de carrière
pour rouvrir des perspectives professionnelles
et salariales pour tous les agents jusqu’à
la retraite
Les négociations salariales 2012
se sont terminées par une
augmentation générale des salaires
de… 0 %. Une véritable gifle aux
attentes des 15 000 agents de la Banque.
La colère du personnel s’est d’ailleurs for-
tement exprimée, notamment lors de la
journée du 31 mai. Elle a obligé le gouver-
nement de la Banque à concéder quelques
miettes : hausse de l’indemnité de résiden-
ce de 300 euros annuels en Île-de-France
et 75 euros annuels en zone 2 et 3, prise en
charge de 58 % du coût de la mutuelle contre
48 % aujourd’hui et hausse de 10 centimes
de la valeur faciale des tickets restaurants
(dont 4 centimes à la charge des agents) !
Mais pourquoi une telle intransigeance, un tel
mépris ? Quelques éléments d’explications
nous sont fournis dans la dernière interview
du gouverneur Noyer au Point dans lequel
il nous indique que : « l’Espagne est com-
pétitive »« elle procède à des réformes
impressionnantes et réinvente un modèle de
croissance »À croire qu’il n’a pas vu les
millions d’Espagnols qui ont défilé dans la
rue contre ce modèle d’austérité. Pas
davantage que les conséquences de
cette politique d’austérité dans le
pays : 25 % de chômeurs, ex-
plosion de la pauvreté…
D’ailleurs, il apprécie telle-
ment ce modèle qu’il s’en
est sûrement inspiré pour
ces négociations salaria-
les : en effet les agents
de la Banque d’Espagne
ont bénéficié également
d’un gel des salaires (ac-
compagné d’une hausse
générale des taxes et un
non-versement des cotisa-
tions retraites salariées au
fond de réserve de la Banque
d’Espagne).
Cure d’austérité donc mais pas pour
tout le monde, et sûrement pas pour les
principaux dirigeants de la Banque, dont les
10 principaux salaires ont, eux, été bel et
bien augmenté de 30 % depuis 2006, pour
construire des châteaux en Espagne ?
Voici un graphique pour illustrer l’évolution
du pouvoir d’achat des agents de la Banque
depuis 1993.
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!