Master en Management public Année académique 2016-2017 Université Libre de Bruxelles Chapitre II - D Benoît Bayenet Email : [email protected] http://www.bayenet.be 1 Plan 1. Comptabilité budgétaire/ générale/ nationale 2. Les déficits publics : du déficit budgétaire au solde de financement 1. Déficit budgétaire 2. Solde net à financer 3. Besoin de financement 4. Solde structurel 3. La dette publique : de la dette de l’Etat fédéral à la dette publique critère de Maastricht 4. Gouvernance budgétaire européenne 2 1 Comptabilité budgétaire Budget Compte d’exécution du budget = utilisation des autorisations budgétaires Les recettes et les dépenses sont enregistrées dans la comptabilité générale et imputées dans la comptabilité budgétaire au moment de la constatation du droit et non lors des paiements = application de la notion de droits constatés classification/regroupement économique Comptabilité générale/budgétaire/nationale Comptabilité générale comptes annuels = traduction des activités en termes économiques Système de comptabilité en partie double basé sur les transactions et reposant sur un plan comptable général : comptes annuels (bilan et compte de résultats) Comptabilité nationale 3 Comptabilité nationale Ø SEC 1995 Ø règlement 2223/96 du 25 juin 1996 (SEC 95) Ø règlement 2558/2001 du 3 décembre 2001 (trainement des swaps (DPE)) Ø Manuel SEC 95 pour le déficit et la dette publique (5ème édition, 2013) = jurisprudence d’Eurostat Ø SEC 2010 Ø règlement 549/2013 du 21 mai 2013 (SEC 2010) Ø manuel SEC 2010 pour le déficit et la dette publique (1ère édition, 2013 actualisé en 2014) = jurisprudence d’Eurostat Ø Adopté par le Parlement européen le 13 mars 2013 Ø Appliqué depuis le 1er septembre 2014 http://ec.europa.eu/eurostat/documents/3859598/593718 9/KS-GQ-14-010-EN.PDF/c1466fde-141c-418d-b7f1eb8d5765aa1d?version=1.0 http://ec.europa.eu/eurostat/documents/3859598/5925793/ KS-02-13-269-FR.PDF/cfd0cb42-e51a-47ce-85da1fbf1de5c86c?version=1.0 4 4 2 Comptabilité nationale : principes généraux v cadre de référence permettant d’enregistrer l’activité économique d’un pays v tableau de bord pour les responsables économiques et politiques v représentation simplifiée et chiffrée de l’économie d’un pays v outil d’analyse macroéconomique : • économie = millions d’unités économiques distinctes (ménages, entreprises, administrations publiques,…) qui interagissent entre elles • comportement et activités de ces unités déterminent globalement la dépense totale de l’économie, le revenu total et la production de biens et de services. v principes proches de la comptabilité d’entreprise v comptabilité d’entreprise : états comptables des entreprises exhaustifs et équilibrés par construction comptes nationaux : établis sur la base de données exhaustives mais confrontation de données souvent hétérogènes (enquêtes, sources administratives) v expertise de statisticiens 5 Opérations économiques institutionnelles = flux économiques entre 5 unités 6 6 3 v Uniformisation internationale pour permettre les comparaisons et l’agrégation des données de zones géographiques (régions, pays, groupe de pays) et offrir un traitement cohérent des transactions transfrontalières v Regroupement des informations économiques, financières et comptables relatives à l’activité économique nationale pour les présenter sous forme de tableaux et d’agrégats Agrégat principal = Produit Intérieur Brut (PIB) • valeur de tous les biens et services produits sur un territoire donné durant une année • mesure de la richesse créée dans un pays au cours d’une période • mesure la plus viable et la plus comparable internationalement mais remise en cause de son utilisation systématique pour qualifier les performances d’un pays (critères alternatifs de croissance) • croissance du PIB = indicateur utilisé par les politiques et les économistes • PIB = élément essentiel dans le monitoring des politiques budgétaires en Europe (déficit et dette exprimés en % du PIB) Impact politique et économique de toute modification de la définition ou de la méthodologie utilisée pour son estimation 7 7 v trois optiques pour mesurer le processus de création de richesses dans une économie : • optique production : PIB = Σ des valeurs ajoutées = mesure de la valeur de tous les biens et services produits au cours d’une période sans être utilisés immédiatement dans le cadre du processus de production mais destinés à des usages finaux • Optique dépense : PIB = Σ des dépenses effectuées par les utilisateurs finaux de b&s = « utilisation de la richesse créée dans l’économie » • Optique revenu : PIB = répartition de la richesse produite dans l’économie. La production crée des revenus pour tous les détenteurs de facteurs de production. L’optique revenu distingue la rémunération qui revient aux travailleurs et celle qui revient aux détenteurs du facteur capital 8 8 4 https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/nfdc14.pdf 9 9 v PIB et RNB (revenu national brut) § PIB = mesure de la richesse produite à l’intérieur d’un pays que les facteurs de production soient résidents ou non on ne tient pas compte qu’une partie de la richesse produite a été crée par des non-résidents et que des résidents peuvent contribuer à la richesse produite dans d’autres pays § RNB = mesure la richesse produite par les agents économiques nationaux = référence pour estimer la quatrième ressource de l’UE = PIB + revenus reçus du reste du monde – revenus versés au reste du monde Remarque Pour les plupart des pays développés : distinctions peu significatives car relations plus ou moins équilibrées avec l’extérieur et reçoivent globalement autant de revenus du reste du monde qu’ils lui en versent 10 10 5 Elaboration des comptes nationaux v Mission de l’Institut des Comptes nationaux (titre VIII de la loi du 21 décembre 1994) http://inr-icn.fgov.be/fr v Comptes nationaux, comptes nationaux trimestriels, comptes régionaux comptes trimestriels détaillés des administrations publiques, tableaux des entrées et sorties (input-output), statistiques du commerce extérieur et prévisions économiques http://www.bnb.be/pub/stats/na/na.htm?l=fr v ICN : organisme sous l’autorité du SPF économie chargé de coordonner les activités de la Direction générale Statistique et Information économique du SPF Economie (chargée de collecter les informations de base), du Bureau fédéral du Plan (chargé d’élaborer les tableaux input/output et les budgets économiques) et de la BNB (chargée d’élaborer les comptes nationaux réels et financiers, comptes trimestriels, etc.) 11 11 Les secteurs institutionnels v Comptabilité nationale : par définition se rapporte à l’économie de la nation nécessité de définir le concept d’économie nationale = ensemble des unités institutionnelles résidentes v Agent économique = unité institutionnelle = acteur indépendant de la vie économique composé d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales mais constituant un centre unique de décision autonome dans l’exercice de sa fonction économique principale v Unité résidente : unité qui a un centre d’intérêt durable sur le territoire économique national = exerce une activité économique pendant au moins un an PIB : optique de résidence et non de nationalité 12 12 6 Les secteurs institutionnels v Regroupement des unités économiques en 5 secteurs institutionnels selon leur comportement économique principal, leur fonction économique ou leurs objectifs économiques (consommation, de production, etc.) v Ménages (S14) : chaque individu vivant seul ou chaque groupe d’individus habitant un même domicile (fournissent les facteurs de production et consomment les b&s en vue de satisfaire leurs besoins) v Sociétés non financières (S11) : toutes les unités qui retirent au moins la moitié de leurs ressources de la vente de b&s sur les différents marchés (sauf entreprises individuelles = ménages) toutes les sociétés publiques ou privées, les unités de production publiques même rattachées aux administrations mais qui répondent au critère et certaines associations à but non lucratif mais qui fournissent des services aux sociétés privées et sont financées par elles (syndicats patronaux) 13 13 v Sociétés financières (S12) : fourniture de services financiers au sens large (y compris les assurances) = activités d’intermédiation entre les agents non financiers en capacité de financement et les agents en besoin de financement, activités de transformation des capacités de financement disponible à CT en moyen de financement à moyen et LT, activités de circulation des moyens de paiement existants (monnaie) et de création de moyens de paiement supplémentaires (Banque centrale, autres institutions financières monétaires, etc.) v Administrations publiques (S13) : organisations qui produisent essentiellement des services destinés à l’ensemble de la collectivité (services collectifs) et tirent au moins la moitié de leurs ressources de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) v Entreprise publique = société financière ou non financière v Entreprise déficitaire dont moins de la moitié des coûts est couverte par les recettes propres = administration publique 14 14 7 v Institutions sans but lucratif au service des ménages (S15): services destinés aux ménages et essentiellement financés par des contributions volontaires des ménages et des subventions des administrations (exemple : syndicats, associations) v Reste du monde (S2) : agent fictif permettant de retracer les opérations avec le reste du monde = compte enregistrant les relations économiques entre unités non résidentes et unités résidentes (UE (S21) et pays tiers et organisations internationales (S22)) Classification des entreprises ou organisations dans les secteurs institutionnels : sur la base de considérations économiques et non juridiques Remarque Unités institutionnelles : aussi regroupées en branche d’activités (= les unités de production homogènes = fabriquent des produits ou rendent des services appartenant au même poste de la nomenclature des activités économiques) 15 15 Cinq secteurs institutionnels Cette vision agrégée et simplifié de l’économie repose sur la délimitation de 5 grands secteurs institutionnels : ECONOMIE TOTALE (S1) Sociétés non financières (S11) Ménages (S14) R E S T E d u Sociétés financières (S12) Administrations publiques (S13) Institutions sans but lucratif (S15) M O N D E S 2 16 16 8 Comment affecter une unité à un secteur institutionnel ? http://ec.europa.eu/eurostat/documents/3859598/5925793/KS-02-13-269-FR.PDF/cfd0cb42-e51a-47ce-85da1fbf1de5c86c?version=1.0 17 17 Pagano G., Comptabilité nationale SEC, UMH, Service de finances publiques et fiscalité, 2012 18 18 9 Structure des comptes nationaux v Répartition des opérations économiques effectuées durant la période comptable selon un ordre déterminé. Cet ordre permet de décrire séquentiellement les différentes étapes du processus économique (production, distribution, redistribution et utilisation du revenu, etc.) et de calculer des grandeurs économiques significatives (valeur ajoutée, revenu disponible, capacité ou besoin de financement, etc.) v Comptes : • compte de production (solde = valeur ajoutée) , • comptes de distribution et d’utilisation du revenu : compte d’exploitation, compte d’affectation des revenus primaires, compte de distribution secondaire du revenu et un compte d’utilisation du revenu disponible ajusté (solde = épargne) • compte de capital (solde = besoin ou capacité de financement) • compte financier v Ces comptes sont hiérarchisés solde d’un compte entre dans le calcul du compte suivant pour obtenir finalement la situation complète de chaque secteur institutionnel y compris les administrations publiques 19 19 Comptes de production Compte de distribution et d’utilisation du revenu Comptes Compte de capital Compte financier Opérations sur biens et services Opérations Opérations de répartition Opérations financières Unités institutionnelles Unités résidentes Solde = valeur ajoutée Solde = épargne Solde = besoin ou capacité de financement La séquence des comptes décrit la manière dont le revenu est généré, distribué, redistribué et utilisé pour la consommation ou l’acquisition d’actifs et lorsque des actifs sont cédés ou qu’un passif est contracté pour acquérir d’autres actifs ou réaliser une consommation supérieure à ce que permet le revenu courant Secteurs institutionnels (5) Unités non résidentes 20 20 10 Présentation des comptes des secteurs institutionnels v v v v A droite : les valeurs qui augmentent les ressources des agents A gauche : les emplois qu’ils font de leurs ressources Solde du compte = ressources – emplois Solde du compte : ajouté dans les emplois à la dernière ligne pour que total des ressources = total des emplois (solde inclus) v Comptes de flux = variation des ressources et des emplois durant l’année mais aucune information sur le stock total d’actifs ou le patrimoine des agents v Solde brut ou net si déduction de la VA de la consommation de capital fixe (approximation toujours imparfaite car on ne dispose pas d’une comptabilité nationale du stock de capital assez précise pour estimer un amortissement économique viable) v Solde d’un compte est reporté dans le compte suivant 21 21 Présentation synthétique des comptes des secteurs institutionnels Répartition du revenu généré par la production (VA) entre les facteurs de production qui contribuent à sa réalisation formation de revenus primaires des différents agents avant toute redistribution et avant tous prélèvements fiscaux ou sociaux EMPLOIS RESSOURCES Compte de production Consommation intermédiaire P2 Valeur ajoutée brute/nette B1 Production P1 Compte d’exploitation Rémunération des salariés (salaires et cotisations sociales) D1 Impôts sur la production et les importations D29 Subventions d’exploitation D39 Excédent brut/net d’exploitation B2/ Revenu mixte brut/net et revenu mixte B3 Valeur ajoutée brute/nette B1 Compte d’affection des revenus primaires Revenus de la propriété (intérêts, revenus distribués des sociétés, etc.) D4 Solde brut/net des revenus primaires B5 Excédent brut/net d’exploitation B2 Revenu mixte brut/net B3 Rémunération des salariés D1 Impôts sur production et importations D2 Subventions D3 Revenus de la propriété D4 22 22 11 Formation du revenu disponible des agents. Il décrit les opérations de répartition non directement liées à l’exploitation (prélèvements fiscaux et sociaux) Compte de distribution secondaire du revenu Solde brut/net des revenus primaires B5 Impôts courants sur rev. et partr. D5 Cotisations sociales D61 Prestations sociales en espèces D62 Autres transferts courants D7 Impôts courants sur revenus et patrimoine D5 Cotisations sociales D61 Prestations sociales en espèces D62 Autres transferts courants D7 Revenu disponible brut/net B6 Compte d’utilisation du revenu disponible répartition du Yd entre dépense de consommation finale et S utilisation de l’épargne pour financer I Dépense de consommation finale P3 Epargne brute/nette B8 Revenu disponible brut/net B6 Compte de capital Formation brute de capitale fixe P51Consommation de capital fixe K1 si Epargne nette, rien si Epargne brute Variation des stocks P52 Acquisitions nettes d’objets de valeur P53 Acquisitions nettes d’actifs non financiers non produits K2 Capacité (+) / Besoin (-) de financement B9A Epargne brute/nette B8 Transferts en capital reçus D9 Transferts en capital versés D9 23 23 Compte financier Variations d’actifs Variations des passifs F1 Or monétaire et droits de tirage spéciaux F2 Numéraire et dépôts F3 Titres autres qu’actions F4 Prêts F5 Actions et titres d’OPCVM F6 Réserves techniques d’assurance F7 Autres comptes à payer et à recevoir F1 Or monétaire et droits de tirage spéciaux F2 Numéraire et dépôts F3 Titres autres qu’actions F4 Prêts F5 Actions et titres d’OPCVM F6 Réserves techniques d’assurance F7 Autres comptes à payer et à recevoir B9B Solde des flux nets d’actifs et passifs financiers Traduction monétaire de toutes les opérations enregistrées du compte de production au compte de capital 24 24 12 v Exemples • Opération effectuée par une unité ou un secteur = inscription en partie double en comptabilité nationale chaque opération est enregistrée deux fois (ressources et emplois) • Si opération entre deux unités institutionnelles inscription en partie quadruple = quatre enregistrements (deux liés à l’échange du b&s entre les deux unités et deux liés aux mouvements financiers liés à cet échange) • Exemple : achat d’une voiture par un ménage comptes ? inscription dans les • Secteur ménages : comptabilisation de l’achat • Emplois : compte d’utilisation du revenu des ménages (poste consommation finale) • Variation négative d’actifs (poste numéraire et dépôt) du compte financier si paiement par retrait du compte courant 25 25 • Secteur SNF : comptabilisation de la vente • Ressources : compte de production ou variation négative des stocks • Variations positives d’actifs (numéraire et dépôt) du compte financier suite au dépôt du montant de la voiture sur le compte courant de l’entreprise • Secteur SF : comptabilisation de l’achat et de la vente • Opération neutre • Poste « numéraire et dépôt » du compte financier subit simultanément une variation négative de passifs suite au retrait du ménage et une variation positive de passifs de valeur identique suite au dépôt de la SNF 26 26 13 • Exemple : achat d’une voiture par un ménage par emprunt dans les comptes ? inscription • Secteur ménages : comptabilisation de l’achat • Emplois : compte d’utilisation du revenu des ménages (poste consommation finale) • Compte financier : variation positive de passifs (poste « crédits ») et variation positive des actifs (poste « numéraire et dépôt ») solde du compte financier inchangé • Secteur SF : comptabilisation de l’achat et de la vente • Compte financier : variation positive de passifs (poste « numéraire et dépôt ») et variation positive des actifs (poste « crédits ») • Solde du compte financier inchangé 27 27 • Exemple : avec l’argent de la vente de la voiture, la SNF achète des actions à la banque • Secteur SNF : comptabilisation de l’achat des actions • Compte financier : variation négative d’actifs (poste « numéraire et dépôt ») et variation positive des actifs (poste « actions et parts de fonds d’investissement ») • Solde du compte financier inchangé • Secteur SF : comptabilisation de l’achat et la vente des actions • Compte financier : variation négative des passifs (poste « numéraire et dépôt ») et variation négative des passifs (poste « actions et parts de fonds d’investissement ») • Solde du compte financier inchangé 28 28 14 SEC et finances publiques • • Critère d’imputation dans les statistiques macroéconomiques : droits constatés moment d’enregistrement d’une opération économique = naissance, transformation ou disparition d’une créance, d’une dette ou d’une valeur économique Application stricte du droit constaté en matière de recettes fiscales = irréaliste • Exemple : naissance d’une créance fiscale = moment où le revenu imposable est dû au contribuable l’obligation d’acquitter l’impôt ne se fait qu’au cours d’une année postérieure à la perception du revenu (IPP) • Arriéré important en matière d’impôts parfois irrécouvrable enregistrement de toutes les créances fiscales dans la comptabilité nationale conduirait à une surestimation des recettes recettes fiscales et parafiscales doivent refléter les montants réellement encaissés (éviter que les comptes publics et le déficit soient basés sur des droits constatés qui ne seront jamais perçus (contribuables insolvables, faillite, etc.) 29 29 • Règlement 2516/2000 : adaptation des règles du SEC en matières d’impôts et de cotisations sociales moment de l’enregistrement = le moment où l’activité économique fait naître l’obligation de payer l’impôt (le fait générateur) ou le moment où les montants d’impôts dus ont été déterminés avec certitude par l’administration ou le moment où il sont versés dans les caisses de l’Etat quand il s’agit d’impôt sur le revenu perçus à la source (précompte). • Montants à enregistrer : distinction entre d’une part les revenus perçus sur la base d’un rôle ou d’une déclaration (montants ajustés pour tenir compte des sommes enrôlées mais jamais perçues) et d’autre part les revenus perçus sur la base de versements (lissage des encaissements en les liant à la période de l’activité économique qui est à l’origine de l’obligation de payer) Ø Intérêts enregistrés sont les intérêts courus et non échus (principe du coût d’endettement (point de vue du débiteur)) Ø Nature de la transaction • transactions non financières (recettes fiscales, parafiscales, salaires, subventions, investissements en actifs fixes, etc.) affectent directement le déficit • transactions financières (acquisition d’actifs financiers ou remboursement de dettes) : pas d’impact sur le déficit 30 30 15 Finances publiques et SEC Ø meilleure détermination de la réalité économique des unités institutionnelles et de leurs opérations indépendamment de leurs formes juridiques réalité économique : quelle est l’unité qui assume les risques financiers et quelle est l’unité qui en reçoit les bénéfices indépendamment des contrats rédigés ? classification des unités : • une unité peut faire partie du secteur public même si elle ne reçoit aucun fonds en provenance des budgets publics • si l’unité est assimilée au secteur public ses opérations peuvent affecter le déficit et la dette des pouvoirs publics 31 31 Périmètre des administrations publiques Unité : in ou out du secteur des administrations publiques (S13) dette et le déficit des pouvoirs publics impact sur la « Administrations publiques = entités juridiques, instituées par décision politique, qui exercent un pouvoir législatif, judiciaire ou exécutif sur d'autres unités institutionnelles dans un espace donné. Leurs principales fonctions consistent à fournir des biens et des services à la collectivité et aux ménages sur une base non marchande ainsi qu'à redistribuer le revenu et la richesse ». Le secteur des administrations publiques (S.13) comprend : « toutes les unités institutionnelles qui sont des autres producteurs non marchands dont la production est destinée à la consommation individuelle et collective et dont la majeure partie des ressources provient de contributions obligatoires versées par des unités appartenant aux autres secteurs et/ou toutes les unités institutionnelles dont l’activité principale consiste à effectuer des opérations de redistribution du revenu et de la richesse nationale. » 32 32 16 Secteur des administrations publiques (S.13) : subdivisé en quatre soussecteurs : Ø administration centrale (S.1311) : Etat fédéral, organismes d’intérêt publics administratifs et sociétés publiques non marchandes Ø administrations d’États fédérés (S.1312) : Communautés, Régions, organismes d’intérêt publics administratifs et sociétés publiques non marchandes Ø administrations locales (S.1313) : provinces, communes, CPAS, zones de police, zones de secours, institutions locales non marchandes Ø administrations de sécurité sociale (S.1314) : institutions publiques de sécurité sociale Ø + certaines sociétés financières et sociétés non financières 33 33 34 34 17 Eurostat, SEC 2010 35 Exemples Ø S11001 = sociétés non financières publiques • hôpitaux, maisons de repos des CPAS, entreprises publiques autonomes (Bpost, Belgacom, SNCB, ..) • >< SOFICO , SRIW, SRWT, TEC, RTBF, … = administrations publiques (S13) Ø S12201 = sociétés financières monétaires publiques • Belfius Ø S12301 = autres intermédiaires financiers publics • ??? • SWL, Fonds du logement, SWCS, CIW (S13) Ø S12801/S12901 = sociétés d’assurances et fonds de pension publics • Ethias, ASBL Caisse de pensions des députés 36 36 18 Délimitation du secteur publique dans le SEC 3 questions v Classification au cas par cas trois critères : autonomie, contrôle et caractère marchand ou non marchand v L’unité est-elle une unité institutionnelle ? = autonomie de décision et comptabilité complète ? v L’unité est-elle publique ? = contrôlée par une administration publique ? v L’unité est-elle non marchande ? = ventes < 50% des coûts ? Si 3 réponses positives (S.13) unité appartient au secteur des administrations publiques Si 2 premières réponses sont positives et dernière est négative est une société publique unité en question 37 37 http://ec.europa.eu/eurostat/documents/3859598/5925793/KS-02-13-269-FR.PDF/cfd0cb42-e51a47ce-85da-1fbf1de5c86c?version=1.0 38 38 19 Critère « autonomie » v Condition préalable v Unité institutionnelle = unité économique caractérisée par une autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale v Conditions une entité doit : v Posséder en toute autonomie des biens et des actifs et les échanger v Prendre des décisions économiques et exercer des activités économiques dont elle est responsable v Souscrire des engagements, contracter des dettes et autres obligations et passer des contrats en son nom propre v Établir une comptabilité complète Si pas autonome unité est consolidée avec l’unité à laquelle elle se rapporte même classement sectoriel Si autonome vérification du 2ème critère : le contrôle = le pouvoir de déterminer la politique générale d’une unité huit indicateurs 39 39 Critère « contrôle » Huit indicateur à prendre en considération pour le respect de la condition sur le contrôle : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. possession de la majorité des droits de vote contrôle du CA ou de tout organe directeur contrôle de la nomination et de la destitution du personnel clé contrôle des principaux comités de l’entité détention d’une action préférentielle existence d’une disposition réglementaire spécifique présence des administrations publiques comme client dominant de la société existence d’emprunts auprès d’une administration publique Indicateurs 1,2 et 3 : suffisants pour établir le critère du contrôle 40 40 20 Critère « test de marché » (renforcé par le SEC 2010) v Etablir le caractère marchand ou non marchand des activités de l’unité v Nécessité d’opérer une distinction entre les sociétés non financières et les sociétés financières critères différents Sociétés non financières Sociétés financières caractère marchand = si unité vend sa production à des prix économiquement significatifs = prix qui ont une effet sur les volumes de produits que les producteurs sont disposés à offrir et sur les volumes de produits que les acheteurs sont prêts à acquérir critère = degré d’exposition au risque et non les prix 2 critères : un critère qualitatif et un critère quantitatif 41 41 Société non financière – vérification du critère qualitatif • se rapporte à l’acheteur d’une unité publique • unité non marchande = unité dont l’activité principale correspond à des opérations de répartition et de redistribution du revenu ou de la richesse nationale (administrations fiscales et de sécurité sociale) • unité marchande vendant à des prix économiquement significatifs ssi • le producteur est une unité institutionnelle (condition nécessaire) • le producteur ne se consacre pas à la production de services auxiliaires • le producteur n’est pas le seul fournisseur de b&s à l’administration publique ou il est en concurrence avec des producteurs privés au moyen d’appels d’offres ou il vend la majorité de sa production à des acteurs autres que les administrations publiques unité non marchande • le producteur est incité à ajuster son offre pour développer une activité profitable et viable, à opérer dans des conditions de marché et à remplir ses obligations financières 42 42 21 Société non financière – vérification du critère quantitatif = critère des 50% Unité marchande ssi • Ventes doivent couvrir au moins 50% de ses coûts au cours d’une période continue de plusieurs années unité publique • Définition des ventes et des coûts Ventes = ventes courantes de b&s produits (hors subsides sauf si liés au volume ou à la valeur de la production) Coûts = rémunération des salariés + consommation intermédiaire + consommation de capital fixe + autres impôts sur la production – production pour compte propre + charges nettes d’intérêts 43 43 Sociétés financières • examiner le degré d’exposition au risque • une société financière : non exposée au risque si • les administrations publiques remboursent ses dettes • les administrations publiques compensent ses pertes • les administrations publiques octroient des garanties sur ses actifs (exemple : compensation en cas de faible performance de certains de ses actifs) 44 44 22 Synthèse o oui ui non Le déficit public est défini comme le besoin de financement de l'ensemble du secteur des administrations publiques = S 13 et seulement S13 ! Application de cette procédure du SEC 2010 dans le secteur des administrations publiques augmentation du nombre d’unités classées impact sur le déficit et la dette 45 45 Remarques La délimitation effective et précise du secteur S13 : évolution reclassements si Eurostat et l’ICN considèrent que certaines unités présentées comme hors périmètre appartiennent de facto au secteur S13. La liste des unités du secteur S13 est disponible sur le site de la BNB : http://www.nbb.be/doc/dq/F_pdf_PDE/PDE_liste_FR.pdf élargissement des institutions contrôlées par la Cour des comptes mais informations pas toujours disponibles 46 46 23 Comptes nationaux et administrations publiques Ø Opérations effectuées par les administrations : classées dans les comptes nationaux selon leur nature économique comme les autres secteurs Ø Opérations les plus importantes : activités de production (ajoutent de la valeur ajoutée à l’économie) et opérations de répartition de la richesse et du revenu national Ø Opérations enregistrées dans les comptes (recettes et dépenses) : a priori un équivalent dans la comptabilité budgétaire (solde budgétaire) et la comptabilité de caisse (solde net à financer) Ø Pour faciliter la reprise des données budgétaires dans la comptabilité nationale : classification économique des dépenses et des recettes Ø Solde de financement des administrations publiques = solde du compte de capital Pour le déterminer : nécessaire de définir un inventaire des opérations économiques qui entrent dans le calcul cela permettra de comprendre celles qui en sont exclues solde de financement = résultats d’opérations de production, de répartition du revenu et de variations dues à des transferts en capital et en cessionsacquisitions d’actifs non financiers 47 47 48 48 24 Comptes de distribution et d’utilisation du revenu Ø Ressources = impôts de toute nature (sauf impôts sur le capital), cotisations sociales, revenus perçus à titre de propriétaire Ø Emplois = prestations sociales, subventions, dépenses de consommation, charges liées à la propriété (essentiellement les intérêts payés sur la dette publique) Ø Solde budgétaire, solde net à financer et solde de financement : affectés de la même manière par ces opérations économiques Ø Solde = épargne nette Ø Solde > 0 revenu disponible : consacré à l’acquisition d’actifs ou la réduction du passif Ø Solde < 0 augmentation des passifs ou diminution des actifs 49 49 Compte de capital Ø mesure l’usage qui est fait de l’épargne nette moyennant la prise en compte d’éventuelles opérations de transferts portant sur le patrimoine non financier (et non sur le revenu disponible) Ø solde de départ = épargne nette (solde des comptes hiérarchiquement inférieurs) Ø Le compte de capital enregistre deux types d’opérations : transferts en capital et formation brute de capital (variations des actifs non financiers produits) Ø transferts en capital : Ø opération de répartition d’une partie de l’actif patrimonial détenu par un agent économique au profit d’un autre agent économique sans que le premier ne puisse prétendre à une contrepartie financière variation des actifs (dans les comptes de patrimoine) des agents concernés pour un même montant mais en sens inverse. Ø principales catégories de transferts en capital = impôts sur le patrimoine (droits de succession et de donation), aides à l’investissement, transferts ayant pour but de couvrir des déficits cumulés dans le chef d’une entreprise, les legs, les dons, etc. 50 50 25 Ø formation brute de capital fixe § caractère onéreux ( transfert en capital) § = valeur des acquisitions (moins les cessions) d’actifs fixes notamment l’achat ou la vente de bâtiments. Dans le compte de capital, l’achat d’un bien fixe suppose l’utilisation d’une partie de l’épargne nette impact négatif sur le solde de financement. La vente d’un bien améliore le solde de financement Ø Solde du compte de capital § = solde de financement § Si > 0 = capacité de financement = montant dont dispose le secteur pour financer d’autres secteurs § Si < 0 = besoin de financement = montant que le secteur est obligé d’emprunter à d’autres secteurs pour assurer son fonctionnement 51 51 http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/NFDB1409.P DF 52 52 26 53 53 54 54 27 SEC79 -> SEC95 -> SEC2010 Modifications générales du SEC 2010 Ø Objectifs : tenir compte des mutations majeures des économies modernes (mondialisation de l’économie, importance du facteur connaissance comme facteur de croissance, développement des marchés financiers, meilleure prise en compte de l’économie parallèle, etc.) mise à jour des systèmes de comptes nationaux (SCN 2008) au niveau des Nations-Unies et du SEC 2010 au niveau européen Ø mise à jour du MBP (manuel de la balance des paiements et de la position extérieure globale) par le FMI comptes nationaux et balance des paiements : méthodologie harmonisée Ø Modifications les plus importantes du SEC pour la Belgique ümondialisation de l’économie : meilleure prise en compte de la mondialisation croissante de l’économie (ressources nationales plus mobiles et interdépendance des économies nationales, processus de production réparti sur plusieurs pays) 55 55 üéconomie de la connaissance : importance de la R&D comme déterminant du progrès technique et comme facteur de croissance économique et de compétitivité nouveau traitement des dépenses de R&D üExtension du périmètre des actifs produits (biens matériels et immatériels utilisés de manière répétée et continue dans des processus de production pendant plus d’un an) pour inclure les résultats des activités de R&D (au titre de propriété intellectuelle) üDépenses de R&D sont comptabilisées en formation brute de capital fixe (FBCF) = investissement = capitalisation des dépenses de R&D üDépenses de R&D = recherche fondamentale, recherche appliquée, développement expérimental üdimension financière : Ø Besoin d’une description plus fine de la réalité financière indispensable pour la BCE Ø Révision de la définition des secteurs institutionnels (ventilation plus détaillée du secteur en sous-secteurs) Ø Adaptation et élargissement de l’éventail des transactions financières sur actifs et passifs 56 56 28 Source : BNB, 2014 57 57 Autres modifications du SEC 2010 : Ø Dépenses d’armement : considérées comme des dépenses d’investissements alors qu’elles étaient considérées comme des dépenses immédiatement consommées (potentiellement destructives) Ø Meilleure prise en compte de l’économie parallèle prises en compte des transactions illégales pour autant que toutes unités associées aux opérations le soient volontairement drogue, prostitution, contrebande Élément déjà présent dans le SEC 95 mais peu de pays l’appliquaient Distorsion dans la mesure du PIB/RNB car certaines activités légales dans certains pays et illégales dans d’autres Mise en place de systèmes d’estimation Ø Finances publiques : voir exposé suivant 58 58 29 http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/NFDB1409.PDF 59 59 http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/NFDB1409.PDF 60 60 30 http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/5181782/2-17102014-BP-FR.PDF/0c3dc4e8-8874-4b1f-a69a9966e59796c9 61 61 http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/5181782/2-17102014-BP-FR.PDF/0c3dc4e8-8874-4b1f-a69a9966e59796c9 62 62 31 http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/5181782/2-17102014-BP-FR.PDF/0c3dc4e8-8874-4b1f-a69a9966e59796c9 63 63 Impact sur les finances publiques du SEC 2010 • Chapitre 20 spécifique pour les comptes des administrations publiques et intégration des règles de jurisprudence qui figurent dans le Manuel SEC95 sur le déficit et la dette publique • Adaptations : • principes de traitement des partenariats public-privé (PPP) • traitement des dividendes extraordinaires • extension de la définition des actifs financiers • nouvelles règles pour l’enregistrement des droits à la pension • critères complémentaires pour la détermination du contrôle d’une société par une administration publique • A utiliser pour données à transmettre 9/2014 et révision des soldes et dette pour la période 1995-2013 64 64 32 Modifications du SEC 2010 avec impact sur les finances publiques • sommes perçues lors de reprises de systèmes de pensions et lors d’opérations de titrisation d’arriérés de recettes fiscales = prépaiement de transferts courants futurs = opérations financières (SEC 95 : versements d’une entreprise à l’Etat dans le cadre d’un transfert d’obligations au titre de régimes de pensions = recettes de transferts en capital au moment de la reprise des obligations) impact sur le solde pour les opérations de 2003, 2004 et 2005 (négatif les années des opérations et positif les années ultérieures) • titrisation des arriérées de recettes fiscales = considérées comme du financement (prêt) (SEC 95 : sous certaines conditions = recettes fiscales) • enregistrement de la TVA cédée aux institutions européennes = transfert courant aux institutions européennes enregistrement dans les comptes des administrations publiques de l’Etat (SEC 95 : TVA cédée aux institutions européenne = recette fiscale directe des institutions européenne pas d’enregistrement dans les comptes des administrations publiques de l’Etat) pas d’impact sur le solde mais sur le niveau des dépenses et des recettes 65 65 • réductions de cotisations patronales ciblées = subvention à la production pas d’impact sur le solde mais sur le niveau des recettes et des dépenses • Crédits-temps remboursables = dépenses de subsides/prestations sociales/ transferts (SEC 95 : seule une partie est considérée comme une dépense de subside/prestations/transfert) impact sur le solde si crédits d’impôts reportables sur plusieurs années mais impact sur le niveau des dépenses et des recettes • enregistrement des ventes de licences de téléphonie : loyers si licences non transférables ou ventes d’ actifs incorporels non produits si transférables (SEC 95 : ventes d’actifs incorporels non produits sauf exceptions ou loyers si durée inférieure ou égale à 5 ans ou si paiements incertains) impact sur le solde pour certaines licences 66 66 33 SEC 1995 Cette différence a disparu en SEC 2010 SEC 2010 BNB 2014 http://www.nbb.be/doc/ts/Publications/NB Breport/2013/FR/T1/rapport2013_TII_H4.p df http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/ NFDB1409.PDF 67 68 34 http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/NFDB1409.PDF 69 SEC 1995 BNB Rapport 2014 http://www.bnb.be/doc/ts/Publications/NBBreport/2013/FR/T1/rapport2013_annexes.pdf 70 35 SEC 2010 BNB 2014 Bulletin trimestriel http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/SFB14III.PDF 71 Source : Eurostat, Transmission des données du déficit et de la dette publique pour 2013, Déficit public de la zone Euro et UE 28 respectivement de 2,9% et 3,2% du PIB, 158/2014, 21 octobre 2014 http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-21102014-AP/FR/2-21102014-AP-FR.PDF 72 36 Conseil supérieur des Finances, novembre 2014 73 Quelques références • Règlement UE n° 549/2013 relatif au système européen des comptes nationaux et régionaux dans l’Union européenne (= Règlement SEC 2010) • Eurostat, European system of accounts ESA 2010, Luxemburg: Eurostat, 2013 • BNB, Nouveaux regards sur les comptes nationaux, 7ème séminaire de la BNB pour enseignants en économie du secondaire, Dossier pédagogique, 22 octobre 2014 • Cour des Comptes, Document d’information relative à la méthodologie SEC, Rapport adopté le 18 mai 2005 • J. Généreux, Economie politique, Economie descriptive et comptabilité nationale, Les fondamentaux, Hachette supérieur, 7ème edition, 2014 • F. Teulon, Initiation à la comptabilité nationale, Collection Major , PUF, 2009 • J-P Piriou et J. Bournay, La comptabilité nationale, Grands repères, Manuels, La découverte, 2012 • V. Vanellle, Introduction à la comptabilité nationale, Ellipses, Optimum, 2015 74 37 Les indicateurs budgétaires = vous avez dit DEFICIT ? 75 Différentes notions de déficit et de dette publics . Evolution des définitions au cours du temps Distinction entre dette et déficit : fondamentale. La dette est une variable de type « stock » = grandeur économique qui se mesure à une date donnée Le déficit est une variable de type « flux » = grandeur économique qui se mesure sur une période donnée Mais ces deux phénomènes sont liés : le flux d’emprunts provoqué par le déficit budgétaire (quand il se reproduit dans le temps) nourrit le stock (encours de la dette publique). Excédent budgétaire = flux de revenus permet de réduire la dette. Déficits et dettes publics : un des thèmes majeurs de la gestion des finances publiques en Belgique notamment en raison du poids de la charge d’intérêts, des questions de soutenabilité de la dette et des contraintes européennes 76 38 Cour des Comptes, Commentaires et observations sur les projets de budget de l’Etat pour l’année budgétaire 2016, 27 novembre 2015 77 Notions de déficits publics Exposé général du budget de l’Etat : montants totaux des recettes et des dépenses + différents soldes. 78 39 Les dépenses et les recettes sont scindées en deux titres : le titre I correspond aux dépenses et recettes courantes; le titre II correspond aux dépenses et recettes de capital. Si les opérations courantes : solde positif des opérations de capital. affecté au financement du déficit Les opérations courantes devraient normalement se solder par une épargne confortable. Si solde négatif des opérations courantes = désépargne doit être couverte par l’emprunt et ajouté au solde des opérations de capital qui sont traditionnellement financées par l’emprunt. 79 Les indicateurs de soldes budgétaires le solde des opérations courantes recettes courantes et les dépenses courantes = différence entre les les opérations courantes : essentiellement trait à la consommation, à la formation de revenu et à sa répartition. Elles se répartissent en opérations pour biens et services, intérêts, transferts de revenus aux entreprises, aux ménages et à l’étranger ainsi que les transferts de revenus à l’intérieur du secteur public théoriquement solde >0 le solde des opérations de capital recettes de capital et les dépenses de capital; = différence entre les Les opérations de capital : transferts en capital (transferts financiers qui constituent pour les autres secteurs (ménages, entreprises, autres pouvoirs publics) soit une diminution, soit une augmentation de leur capital), investissements, octrois de crédits et participations 80 40 le solde net du budget ou solde des opérations budgétaires = la somme du solde des opérations courantes et des opérations en capital. Ø estimation a priori dans l’Exposé général au moment du dépôt du projet de budget auprès du Parlement Ø estimation a posteriori à l’issue de l’année budgétaire en fonction des réalisations effectives ATTENTION : solde estimé en droits constatés Art. 8 de la loi du 22 mai 2003 Un droit est constaté quand les conditions suivantes sont remplies : 1° son montant est déterminé de manière exacte; 2° l'identité du débiteur ou du créancier est déterminable; 3° l'obligation de payer existe; 4° une pièce justificative est en possession du service concerné. 81 Opérations générant des flux financiers mais qui ne sont pas repris au Budget le solde des opérations de trésorerie concernent les fonds de tiers gérés par la Trésorerie et son rôle en tant que caissier et banquier de l’Etat; Des différences d’émission qui résultent de la différence entre le prix d’émission et la valeur nominale des emprunts émis Des différences d’amortissement ou de rachat qui sont principalement des primes payées par le Trésor lors des opérations de rachat d’OLO sur le marché secondaire Des opérations de caisse qui comprennent notamment la variation de l’encaisse des divers comptables dont les comptes sont ouverts chez Bpost Les fonds de tiers = fonds que le Trésor perçoit pour le compte de tiers et transférés ultérieurement aux bénéficiaires = impôts perçus par l’Etat fédéral au profit d’autres pouvoirs publics, etc. Théoriquement ces opérations sont neutres pour l’Etat mais comme la perception et la restitution sont étalées dans le temps et ne se produisent pas en même temps temporairement des excédents ou déficits dans la trésorerie de l’Etat. Les fonds de tiers concernent les Communautés et Régions (impôts régionaux), les pouvoirs locaux (additionnels IPP, précompte immobilier et autres impôts), le financement alternatif de la Sécu, l’UE (TVA, droits de douane, contribution PIB), etc. 82 41 Corrections liées au passage de la notion de droits constatés à la notion de caisse Ø si droit constaté (dépense/recette) en année X mouvement de caisse en année X Ø Financement du déficit (accroissement de la dette) pas nécessairement déficit en caisse nécessaire de repasser au concept de caisse pour déterminer les besoins des pouvoirs publics pour couvrir les dépenses non couvertes par des recettes durant une année budgétaire. 83 Ø une correction pour passer du concept de « crédit de liquidation » au concept de « caisse » Loi du 22 mai 2003 (organisation du budget et de la comptabilité de l’État fédéral) : les crédits de liquidation sont basés sur les droits constatés. depuis 2012 : les charges d’intérêts inscrites au budget de la dette publique sur la base des droits constatés (intérêts courus) et non plus sur la base « caisse » (intérêts dus aux échéances) corrections des montants pour tenir compte des intérêts prévus et correction sur la répartition prorata temporis des primes d’émission relatives aux emprunts publics (OLO), emprunts à coupon zéro, certificats de trésorerie, etc. 84 42 Ø pour se rapprocher le plus possible de la notion de « caisse », il est tenu compte de la sous-utilisation probable des dépenses primaires prévue au budget. 85 Ø crédit destiné à financer la quote-part de la Belgique dans le FMI : pas pris en considération dans l’estimation du solde net à financer étant donné que son paiement est effectué par la BNB et non par le Trésor. le solde net à financer ou solde budgétaire net = solde budgétaire en optique « caisse » + solde des opérations de trésorerie. Il correspond au déficit budgétaire qu’il faut financer (recourir au marché financier afin de pouvoir exécuter le budget total). « Net » car il ne reprend pas les opérations relevant de la dette publique (produit d’emprunts, amortissement de la dette, rachat de titres) mais la part du financement de l’Union européenne à charge du budget (contribution RNB*). Il représente l’accroissement annuel de la dette publique * contrairement au solde budgétaire présenté dans l’Exposé général 86 43 Ø le solde brut à financer = solde net à financer + amortissements contractuels de la dette consolidée et des remboursements des emprunts diminués des titres détenus en portefeuille venant à échéance + achats par l’Etat de ses propres titres aux fins de détention. = besoin de financement de l’État = montant total que l’Etat doit emprunter au cours de l’année considérée pour pouvoir couvrir ses dépenses (y compris le remboursement et le refinancement d’emprunts antérieurs consolidés). pas représentatif de l’évolution réelle de la dette car l’Etat substitue en général de nouveaux emprunts aux anciens. Remarque : Remboursements : à l’échéance finale de l’emprunt; Amortissements : remboursement par tranches annuelles suivant un échéancier établi à l’émission. 87 Autres opérations pouvant influencer le niveau de la dette indépendamment du budget et de la trésorerie 1. Les différences de change partie de la dette en devises étrangères impact de l’évolution du cours de l’€ Si dépréciation € : augmentation de la dette quand la dette étrangère est convertie en € Si appréciation € : diminution de la dette quand la dette étrangère est convertie en € 2. Les intérêts capitalisés Si les i ne sont pas versés annuellement mais capitalisés versés une seule fois à l’échéance entre temps, ils constituent une dette supplémentaire de l’Etat à l’égard des prêteurs Finances publiques 88 44 3. Reprise de dette par l’Etat Etat reprend des dettes qui ne figuraient pas dans la situation officielle de la dette publique (dette débudgétisée/dette garantie/dette d’entreprise ou d’organisme public doté personnalité juridique distincte de l’Etat ou requalifiée par rapport au périmètre des administrations publiques) 4. Opérations FMI La quote-part de la Belgique dans les moyens du FMI : or, devises, monnaie nationale (bons du trésor spéciaux sans intérêt déposés à la BNB pour compte du FMI). Quand un pays fait appel à son droit de tirage pour obtenir des liquidités, le Fonds s’adresse à la Belgique en présentant au remboursement des bons du trésor spéciaux. Du point de la comptabilité de l’Etat, les engagements vis-à-vis du FMI diminuent. La mobilisation des bons entraîne une diminution de la dette mais pas d’impact sur le solde net à financer Finances publiques 89 Source : Cour des Comptes, 172ème Cahier d’observations Finances publiques 90 45 Tableau récapitulatif des différents concepts Montant X X Dépenses courantes Recettes courantes Solde des opérations courantes Solde X Dépenses de capital Recettes de capital Solde des opérations de capital X X Dépenses totales Recettes totales Solde net du budget Solde des opérations de trésorerie Passage au concept de caisse Solde net à financer Amortissements et remboursements de la dette Solde brut à financer X X X Finances publiques X X X X X X 91 Chapitre II : Les déficits publics 92 46 20 milliards d’octrois et prises de participation dans les institutions financières Chapitre II : Les déficits publics Budget initial 2012 93 Les transferts au FIF et au fonds de vieillissement : pas des dépenses car ces dotations n’ont pas d’influence sur le solde net à financer 94 47 Pour calculer le solde net à financer il faut encore tenir compte de la participation RNB de la Belgique à l’UE repris dans les opérations de trésorerie Source : Exposé général 2016 95 Fonds de vieillissement Ø mis en place en 2001 pour garantir via la constitution de réserves, le financement des dépenses supplémentaires des différents régimes légaux de pension au cours de la période 2010-2030 Ø cadre légal : loi du 5 septembre 2001 portant garantie d’une réduction continue de la dette publique et création d’un Fonds de vieillissement (organisme d’intérêt public) Ø ressources : surplus budgétaires du pouvoir fédéral, excédents de la sécurité sociale, recettes non fiscales non récurrentes (contrepartie de la reprise par l’Etat des obligations de pensions de Belgacom (5 milliards), ventes des licences UMTS (438 millions), etc.) et produits de ses placements. Ces recettes, imputées au Budget des voies et moyens, sont affectées au Fonds par versement budgétaire inscrit à la section Dette publique du budget général des dépenses Ø dépenses supplémentaires des différents régimes de pension légaux pourront être effectuées durant la période 2010-2030 ssi le taux d’endettement de l’ensemble des pouvoirs publics < 60 % du PIB 96 48 Ø Ressources du Fonds : placées sous forme d’obligations spécialement créées à cet effet (« bons de trésorerie-fonds de vieillissement »). Ces bons sont émis à la demande du Fonds de vieillissement, produisent des intérêts, ne peuvent pas être négociés et sont de type coupon zéro. Exposé général du budget 2015 http://www.lachambre.be/flwb/pdf/54/0494/54K0494001.pdf Ø Fonds de pension classique : investissements dans des actifs financiers pour disposer à terme de réserves pour assurer le paiement des pensions Ø Fonds de vieillissement : investissements imposés par la loi dans des titres émis par les pouvoirs publics 97 Ø « Bons du Trésor – Fonds de vieillissement » émis par l’administration de la Trésorerie avec un rendement similaire aux OLO mais ils sont de type zéro coupon contrairement aux OLO : intérêts sont capitalisés et payables à l’échéance intérêts : pas imputés à charge du budget général des dépenses Ø En SEC et donc pour le calcul du besoin de financement : intérêts sont imputés chaque année Ø Fonds de vieillissement = organisme appartenant aux secteur des administrations publiques émission des bons du Trésor-Fonds de vieillissement n’augmente pas le solde des créances ni la dette consolidée de l’ensemble des administrations publiques Ø Souscription à ces titres par le Fonds de vieillissement Etat dispose à nouveau pour ses moyens de trésorerie des montants octroyés au Fonds. Les sommes reversées au Trésor sont utilisées pour rembourser des emprunts souscrits auprès du secteur privé dette consolidée de l’ensemble des administrations publiques est réduite. 98 49 les moyens versés au Fonds pour financer les pensions sont aujourd’hui utilisés pour rembourser de la dette venant à échéance et diminuer la dette consolidée de la Belgique quand l’Etat devra rembourser ces bons du Trésor il devra puiser dans ses moyens de trésorerie avec un effet sur la dette consolidée les recettes octroyées au Fonds ont pour effet de réduire immédiatement l’endettement de la Belgique et quand le Fonds commencera à utiliser ses réserves pour financer des dépenses liées au vieillissement, l’utilisation des réserves se traduira par une augmentation de la dette publique. Quid de la limite des 60% pour utiliser les moyens du Fonds ??? Source : Cour des Comptes, 162ème Cahier, Observations et documents soumis à la Chambre des représentants, Session 2005-2006 99 Alors que le concept de déficit public longtemps retenu par les pouvoirs publics belges était le solde net à financer, l’indicateur retenu au niveau européen est le besoin net de financement de l’ensemble des administrations publiques (conforme SEC) ou solde de financement. Il ne comprend pas les octrois de crédits et prises de participation mais tient compte des débudgétisations et des opérations des organismes d’intérêts publics. Pourquoi ? PSC : engagement des Etats membres à éviter les déficits excessifs pour permettre aux institutions européennes de vérifier cet engagement, le déficit est estimé sur la base du solde de financement des pouvoirs publics tel que défini par le SEC. Dans la procédure de déficit excessif, le solde de financement est corrigé pour tenir compte des paiements nets d’intérêts résultant d’accords de swaps et de contrats de garantie de taux (SEC 1995) cette correction a disparu en SEC 2010 100 50 Solde de financement = différence entre les droits constatés en faveur et à charge des pouvoirs publics par suite des opérations financières qui résultent de transactions passées avec d’autres agents économiques au cours d’une année. Il est plus pertinent en termes économiques car : Ø tient compte des droits constatés qui naissent à charge ou au profit de l’Etat pendant l’année indépendamment du fait qu’ils se concrétisent ou non par un mouvement de caisse Ø neutralise les recettes et dépenses de caisse qui correspondent à l’échange d’actifs financiers de même valeur entre deux agents économiques. Exemple : acquisition d’actions d’une société contre du numéraire ou encore octroi d’un prêt ou d’une avance remboursable Ø définit au niveau de l’ensemble des pouvoirs publics Le solde de financement est estimé par l’ICN 101 Comment passer du solde budgétaire au solde de financement pour l’Etat fédéral ? Solde budgétaire Ensemble des dépenses imputées au budget général des dépenses et ensemble des recettes imputées au budget des voies et moyens. Il ne tient pas compte des recettes attribuées et des recettes perçues pour compte de tiers + ou – (en fonction du solde) • Opérations extrabudgétaires (principalement les recettes attribuées aux Communautés, Régions et Sécurité sociale) • Recettes et dépenses des fonds et organismes autonomes qui doivent être consolidés avec le pouvoir fédéral • Opérations internes • Octrois et prises de participations (Code SEC 8) • Corrections pour englober le périmètre complet du secteur public, pour exclure des opérations financières, pour tenir compte du moment d’enregistrement imposé par le SEC, etc. Source : 168ème cahier d’observations de la Cour des Comptes 102 51 Source : 172ème cahier d’observations de la Cour des Comptes 103 Solde budgétaire (déficit) opérations extrabudgétaires fonds et organismes autonomes opérations internes = Solde budgétaire selon le regroupement économique Octrois de crédits et prises de participations (Code SEC 8) = Solde de financement du regroupement économique Corrections = Solde de financement SEC 2010 Paiements net d’intérêts sur accords de swap et contrat de garantie de taux = Solde de financement SEC 95 + Solde de financement de la sécurité sociale + Solde de financement des entités fédérées + Solde de financement des pouvoirs locaux = Solde de financement des administrations publiques Solde de financement : établi par l’ICN selon la procédure du déficit excessif mais définitivement fixé par Eurostat 104 52 Accord de coopération du 1er octobre 1991 engagement de tous les niveaux de pouvoir à réaliser des regroupements économiques de qualité (création d’une base documentaire générale) Regroupement économique = outil indispensable pour l’ICN pour dresser les comptes des administrations publiques et déterminer le solde de financement 105 Source : 172ème cahier d’observations de la Cour des Comptes 106 53 Comment passer du solde budgétaire au solde net à financer selon le regroupement économique ? Opérations hors budget (recettes et dépenses) Recettes affectées (versement aux Communautés et Régions d’une partie de l’IPP et de la TVA + financement alternatif de la SECU). Comme les recettes = dépenses, l’impact sur le solde de financement du pouvoir fédéral de l’ajout des recettes affectées est toujours nul Corrections techniques (recettes et dépenses) : par exemple, tenir compte du moment de la livraison réel pour les achats et ventes de matériel de l’armée. Fonds et organismes autonomes : les recettes et les dépenses des fonds fédéraux et des organismes autonomes doivent être ajoutés BNB définit chaque année le périmètre du secteur public et publie la liste des unités de l’ensemble des administrations publiques. le solde net à financer des fonds et organismes autonomes à prendre en considération 107 Opérations internes : suppression des transferts au sein des autorités fédérales, etc. (par exemple : paiement des intérêts au Fonds de vieillissement n’est pas pris en compte) Comment passer du solde net à financer selon le regroupement économique au solde de financement du regroupement économique ? Octrois et remboursements de crédits, liquidation de participations et autres produits financiers (Code 8) Recettes : dividendes des participations de l’Etat dans les établissements financiers, recettes provenant de la vente de participations financières (ex. : BNP Paribas, Royal Park Investments), gains de changes et différences entre les achats, rachats et reventes de titres, recettes provenant du transfert à des institutions financières de la créance de l’Etat auprès de la Commission européenne pour le Berlaymont Dépenses : prêts aux membres de l’Union européenne, participation de la Belgique au capital du MES et de la BEI, pertes de changes et les différences entre les achats, rachats et reventes de titres, octroi de crédit dans le cadre du financement de la Sécurité sociale, etc. 108 54 Comment passer du solde de financement du regroupement économique au solde de financement SEC 2010 ? ICN prend en considération certaines dépenses et recettes supplémentaires pour couvrir le périmètre complet du secteur public, exclure certaines opérations financières, tenir compte du moment de l’enregistrement imposé par le SEC (opérations rattachées à une autre année budgétaire, pensions transférées depuis des fonds de pension dans le passé, etc.), etc. 109 Les prévisions budgétaires 2016 (budget initial) Exposé général du budget 2016 110 55 Solde de financement du fédéral (estimation budget initial 2016) : -7 686 millions (1,8% du PIB) Estimation des recettes fiscales et des charges d’intérêt en SEC Dépenses primaires : dépenses imputées au budget + contribution RNB + investissement de la Défense + opérations code 8 + dépenses primaires du budget de la dette Corrections : • Estimation des recettes fiscales : en SEC ne tient pas compte des dispenses de versement de précompte professionnel • Estimation des recettes non fiscales : correction Code 8 et différences de moment d’enregistrement • Estimation des dépenses primaires : correction pour sous utilisation, correction pour la contribution RNB, correction dépenses primaires de la dette, dépenses Code 8, corrections différences de moment d’enregistrement dépenses primaires en SEC = 54 062 millions 111 Exposé général du budget 2016 112 56 Exposé général du budget 2016 113 Exposé général du budget 2016 114 57 Exposé général du budget 2016 115 Exposé général du budget 2016 116 58 Solde primaire = solde budgétaire – charge de la dette publique (intérêts) Service de la dette = paiement annuel des échéances des emprunts souscrits (capital et intérêt) Charge de la dette = intérêts versés Rapport BNB 2015 https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/nfdb1509.pdf 117 Déficit public au sens de Maastricht (DPE) : • • • Notifié par la Commission européenne Ensemble des administrations publiques Besoin de financement - flux d’intérêts liés aux opérations de swaps effectuées par les administrations publiques (Ces opérations ont pour objectif de réduire la charge de la dette). Cette distinction disparaît en SEC 2010 118 59 SEC 2010 Rapport BNB 2015 https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/nfdb1509.pdf 119 SEC 2010 https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/sfb15iv.pdf 120 60 Solde d’exécution du budget = solde exécuté ou réalisé La différence entre les soldes = indication de l’ampleur des écarts par rapport aux prévisions initiales (variations imprévues des recettes, réorientations des choix budgétaires) 121 Solde structurel v mieux concilier consolidation budgétaire et croissance économique v la poursuite d’une trajectoire du déficit public peut contraindre les Etats à procéder à des ajustements massifs de leurs finances publiques afin de corriger les dégradations du solde imputable à la conjoncture ce qui a un effet pro-cyclique et peut réduire encore la croissance économique v préférable de travailler avec le solde structurel (= solde public effectif corrigé des effets du cycle économique (conjoncture) et des mesures exceptionnelles et temporaires) v solde structurel = solde budgétaire si économie = potentiel (niveau de PIB qui résulterait du plein emploi des ressources productives (K,L) compatible avec la stabilité des p à long terme) v solde structurel est basé sur le solde de financement 122 61 Solde budgétaire d’une année budgétaire = recettes – dépenses = solde conjoncturel + solde structurel = solde directement lié à la conjoncture/ le G ne peut l’influencer Si croissance recettes et dépenses impact + sur le solde Si récession recettes et dépenses impact - sur le solde Ces variations automatiques et spontanées du solde conjoncturel = effet stabilisant sur l’économie = stabilisateurs automatiques Partie importante des dépenses : relativement insensible aux cycles économiques Recettes fiscales : beaucoup plus sensibles à l’évolution des bases taxables (consommation pour la TVA, revenus pour les impôts et les cotisations sociales, etc.) 123 Solde budgétaire d’une année budgétaire = recettes – dépenses = solde conjoncturel + solde structurel Solde > 0 : excédent Solde < 0 : déficit Solde structurel = partie du budget sur laquelle le G peut agir de manière discrétionnaire. Il permet d’estimer l’orientation de la politique budgétaire d’un G : solde > 0 : politique restrictive solde < 0 : politique expansionniste solde = 0 : politique budgétaire neutre Il permet aussi de mesurer les efforts accomplis par le G au cours d’une phase de consolidation budgétaire (réduction du déficit) 124 62 Comment estimer la position de l’économie dans le cycle économique ? mesurer l’écart de production (output gap) = PIB effectif – PIB potentiel PIB potentiel = niveau de production que l’économie peut soutenir durablement sans faire apparaitre de tension sur les facteurs de production capital et travail = PIB soutenable sans tension inflationniste ou déflationniste Pas directement observable mais estimé à partir d’une fonction de production (la valeur ajoutée produite dépend de la quantité de facteurs de production capital et travail et de la productivité globale des facteurs). y y* Nombreuses méthodes d’estimation et critiques Output gap = (y-y*)/y* 125 Ø Solde structurel = solde public corrigé des effets directs du cycle économique et des événements exceptionnels (exemple : la Commission a estimée que le dividende de 1 milliard versé à l’Etat par la BNB en 2013 avait un caractère exceptionnel (321,4 millions)) Ø Solde budgétaire = composante conjoncturelle + composante structurelle = solde dû aux stabilisateurs économiques = impact du cycle économique sur les dépenses et les recettes de l’ensemble des administrations publiques = influence des fluctuations de la production (y) autour de son niveau potentiel y* = solde corrigé des effets conjoncturels = composante du solde budgétaire non influencé automatiquement par le cycle économique = solde budgétaire si l’économie était à son niveau potentiel = solde influencé par la politique discrétionnaire du gouvernement estimation séparée du niveau structurel et de la part conjoncturelle des recettes et des dépenses 126 63 solde conjoncturel en % du PIB = 0 si output gap = 0 > 0 si output gap > 0 < 0 si output gap < 0 (Solde budgétaire/PIB) = α ((y-y*)/y*) + (solde structurel/PIB) α = élasticité du solde budgétaire à l’output gap = mesure de la sensibilité du budget au cycle économique L’élasticité α est positive output gap (écart de production) exprimé en % du PIB potentiel = indicateur du cycle économique Si > 0 économie > potentiel = bonne période Si < 0 économie < potentiel = mauvaise période Si = 0 économie est à son potentiel 127 Deux étapes pour estimer le solde structurel Evaluer l’incidence des fluctuations de la conjoncture sur le déficit public. La position de l’économie dans le cycle est estimée via l’écart de production (output gap) = évaluer la sensibilité du déficit à une variation de l’output gap = estimation de l’élasticité α Isoler l’impact des mesures ponctuelles et temporaires en recettes et en dépenses qui ne contribuent pas au solde structurel Solde structurel = solde budgétaire – solde conjoncturel = solde si la production était à son potentiel (y=y*) Estimation des élasticités des différentes recettes fiscales et dépenses (allocations de chômage) par rapport à leur assiette puis estimation de chaque assiette par rapport au PIB (output gap). L’élasticité α résulte d’une moyenne pondérée des élasticités des différentes recettes fiscales et dépenses au PIB en fonction de leurs poids respectifs dans le total des recettes ou des dépenses 128 64 Ø Recettes : seuls les prélèvements obligatoires sont supposés cycliques le niveau conjoncturel de l’IPP, ISOC, cotisations de Sécu et autres prélèvements obligatoires est estimé séparément à partir des niveaux observés, de l’écart de production estimé et de l’élasticité propre à chaque catégorie d’impôt Ø Dépenses : seules les dépenses d’indemnisation du chômage sont supposées conjoncturelles. La part conjoncturelle est estimée à partir de l’élasticité des dépenses à l’écart de production et du montant constaté chaque année Critiques . • Estimation de l’écart de production : très sensible à la méthode choisie pour estimer la croissance potentielle • Evaluation de la croissance potentielle incertaine : nombreuses estimations • Solde structurel est estimé par la différence entre solde observé et la composante conjoncturelle tous les facteurs non repris dans la composante conjoncturelle sont considérés comme structurels 129 Sensibilité du solde budgétaire au cycle économique = 0,5 (moyenne dans UE) Si la croissance du PIB chute de 6 points de pourcentage alors le déficit conjoncturel = 3% du PIB Si solde structurel équilibré (=0) alors solde budgétaire = 3% du PIB Si solde structurel < 0 alors déficit budgétaire > 3% du PIB Si déficit structurel = 2,5% du PIB alors il suffit que la croissance diminue de 2% du PIB pour que le solde conjoncturel soit en déficit de 1% du PIB au total le déficit budgétaire =3,5% du PIB nécessaire d’avoir un solde structurel excédentaire en conditions économiques défavorables si on veut laisser jouer les stabilisateurs économiques et disposer de marges de manœuvres budgétaires sans risquer une PDE nouvelle règle PSC : si un pays a un déficit structurel, obligation de le réduire de 0,5 point de PIB par an pour viser une position budgétaire à moyen terme proche de l’équilibre ou l’excédent 130 65 réduire les déficits pendant les bonnes périodes pour pouvoir utiliser la politique budgétaire comme instrument de stabilisation pendant les mauvaises périodes et ce d’autant plus que les stabilisateurs automatiques ne suffisent pas à amortir les fluctuations économiques en cas de chocs Remarques Le solde de financement et le solde structurel ne suffisent pas pour apprécier la situation économique des administrations publiques car ne tiennent compte que des flux financiers qui ont eu lien entre les agents économiques sans prendre en considération les modifications de leur situation patrimoniale. Ces soldes ne sont pas affectés par les variations de valeur qui influencent les actifs inscrits au bilan des administrations publiques ni par l’usure normale des immeubles et du matériel affecté à l’activité de l’entité publique. 131 Exposé général du budget 2016 132 66 Exposé général du budget 2016 133 Exposé général du budget 2016 134 67 Comparaisons européennes (SEC 95) Source : General Government Data, European Commission, spring 2014 135 Source : General Government Data, European Commission, spring 2014 136 68 SEC 2010 Source : General Government Data, European Commission, spring 2016 137 SEC 2010 Source : General Government Data, European Commission, spring 2016 138 69 SEC 2010 Source : General Government Data, European Commission, spring 2016 139 SEC 2010 Source : General Government Data, European Commission, spring 2016 140 70 http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/graphPrint.do?tab=graph&pcode=tec00127&language=en&plugin=1 141 Si pays fortement endetté : solde primaire = cible prioritaire de la politique budgétaire Solde primaire = solde budgétaire – charge de la dette publiques (intérêts) Service de la dette = paiement annuel des échéances des emprunts souscrits (capital et intérêt) Charge de la dette = intérêts versés Si dette publique = 0, le solde primaire = solde budgétaire Evolution des soldes primaire et de financement (en % du PIB) : Charge d’i Solde primaire Solde de financement http://www.debtagency.be/fr_data_public_finances.htm 142 71 Si pays fortement endetté : solde primaire = cible prioritaire de la politique budgétaire Pourquoi ? Intérêts et remboursement de la dette = contrainte liée aux politiques du passé politique budgétaire actuelle : pas ou peu d’emprise seul le solde primaire peut influencer le l’évolution de la dette Si objectif du gouvernement = équilibre budgétaire égal à la charge d’intérêts solde net et solde primaire >0 au moins Importance du solde primaire si effet boule de neige de la dette Solde primaire = Ø mesure de l’effort net demandé aux citoyens par l’Etat Ø valeur des biens et services mis à disposition par l’Etat – prélèvements de toute nature 143 Si pays endetté dégager solde primaire = pour le citoyen un effort net sans contrepartie réelle en termes de services publics mais lié à la charge du passé Si solde primaire >0 : rembourser la dette accumulée + position plus favorable visà-vis des créanciers pour faire face aux nouvelles dépenses. 144 72 Recettes, dépenses et capacité (+) ou besoin (-) de financement en 2014 Administrations publiques Autorité fédérale Recettes 208 236,0 112 506,5 63 109,3 29 082,9 89 026,5 Dépenses (transfert recettes fiscales aux niveaux de pouvoir) 220 560,7 122 673,4 64 510,3 29 755,6 89 110,6 En millions € Dépenses l'exclusion d'intérêts courantes à des charges Communauté Administration Sécurité s et Régions s locales sociale (50 089,1) 191 352,9 106 842,1 55 100,3 25 940,0 87 535,4 Charges d'intérêts 12 730,7 11 582,3 1 091,8 346,7 133,8 Dépenses en capital 16 477,1 4 249,0 8 318,2 3 474,9 1 441,4 Capacité (+) ou besoin (-) de financement -12 325 -10 167,0 - 1 401,0 - 673 -84,0 Solde primaire 406 Source : BNB, Comptes nationaux 2015 http://stat.nbb.be/Index.aspx?ThemeTreeId=10&lang=fr 145 Recettes, dépenses et capacité (+) ou besoin (-) de financement en 2015 Administrations publiques Autorité fédérale Recettes 210 329,3 107 975,1 73 485,0 29 660,9 77 887,9 Dépenses (transfert recettes fiscales aux niveaux de pouvoir) 220 988,3 113 020,6 79 212,6 29 800,6 77 634,0 En millions € Dépenses l'exclusion d'intérêts courantes à des charges Communauté Administration Sécurité s et Régions s locales sociale (38 940) 194 763,8 99 297,4 55 100,3 26 225,9 77 444,2 Charges d'intérêts 11 885,7 10 685,8 1 057,7 344, 2 164,8 Dépenses en capital 14 338,8 3 037,4 8 028,9 3 230,5 1 025,0 Capacité (+) ou besoin (-) de financement -10 659,0 -5 046,0 - 5 728 - 140 -254 Solde primaire 1 226,7 Source : BNB, Comptes nationaux 2015 http://stat.nbb.be/Index.aspx?ThemeTreeId=10&lang=fr 146 73 Recettes, dépenses et capacité (+) ou besoin (-) de financement en 2014 e 2015 en millions € 2015 2014 Communauté flamande Recettes Dépenses Besoin de financement Communauté française Recettes Dépenses Besoin de financement Région wallonne Recettes Dépenses Besoin de financement Région de Bruxelles-Capitale Recettes Dépenses Besoin de financement 35 125,5 35 707,4 -581,9 40 777,0 43 944,3 -3 167,3 14 088,0 14 298,3 -210,3 17 509,2 17 780,4 -271,2 8 091,8 8 799,3 -707,5 11 423,5 13 196,4 - 1 772,9 3 846,4 3 641,0 205,4 3 940,6 4 315,0 -374,4 147 Source : BNB, Comptes nationaux 2015 http://stat.nbb.be/Index.aspx?ThemeTreeId=10&lang=fr Recettes, dépenses et capacité (+) ou besoin (-) de financement en 2014 e 2015 en millions € Commission communautaire française Recettes Dépenses Besoin de financement Commission communautaire flamande Recettes Dépenses Besoin de financement Commission communautaire commune Recettes Dépenses Besoin de financement Communauté germanophone Recettes Dépenses Besoin de financement 2014 2015 409,3 397,1 -12,2 429,9 434,1 -4,2 151,1 174,8 -23,7 153,3 143,3 -10,0 95,4 109,2 -13,8 1 200,8 1 238,8 -30,0 255,9 296,3 -40,4 319,3 359,0 -39,7 148 Source : BNB, Comptes nationaux 2015 http://stat.nbb.be/Index.aspx?ThemeTreeId=10&lang=fr 74 Dette publique 149 La dette publique Niveau et évolution de la dette publique et des charges d’intérêts résultent de l’ampleur des soldes nets à financer. Mais aussi d’autres facteurs plus techniques : variation du taux de change, les placements et reprises de dettes, etc. Définition de la dette publique : pas facile définir différents concepts de la dette suivant le niveau de pouvoir analysé, la durée de la dette, la structure de la dette, etc. Besoin brut de financement de l’Etat = ensemble des dépenses qui sont financées par l’emprunt au cours d’une année budgétaire Evolution de la dette publique = variation de l’encours entre le 31 décembre d’une année t-1 et le 31 décembre de l’année t 150 75 Rapport 2015, Agence publique de la dette, http://www.debtagency.be/fr_publications_download.htm 151 Besoin financiers des pouvoirs publics et encours de la dette : concepts liés mais facteurs explicatifs différents Remboursement d’un emprunt arrivant à échéance par un nouvel emprunt : impact sur le besoin de financement mais pas sur l’encours (stable vu que le nouvel emprunt remplace l’emprunt échu) Reprise de dette augmente l’encours de la dette sans influencer les besoins financiers mais au moment de rembourser ces emprunts cela pourrait avoir un impact sur le besoin de financement Déficit budgétaire influence le besoin de financement et l’évolution de la dette 152 76 Rapport 2015, Agence publique de la dette, http://www.debtagency.be/fr_publications_download.htm 153 Rapport 2014, Agence publique de la dette, http://www.debtagency.be/fr_publications_download.htm 154 77 Distinction entre le niveau de pouvoir : Fédéral, Communautés et Régions, Pouvoirs locaux, Sécurité sociale et ensemble des administrations publiques Dette des pouvoirs publics = dette totale de l’ensemble des pouvoirs publics : pouvoir central, Communautés, Régions, organismes parastataux, organismes de sécurité sociale et pouvoirs locaux. Essentiel de la dette publique = dette de l’Etat fédéral même si augmentation de la dette des entités fédérées suite aux modifications du périmètre des administrations publiques Distinction entre la dette brute et la dette nette : dette brute comprend tous les engagements financiers contractés par les pouvoirs publics; dette nette est obtenue en soustrayant de l’endettement brut les actifs financiers détenus par les pouvoirs publics 155 Distinction selon la durée des emprunts dette consolidée porte sur des emprunts à long terme contractés par l’Etat ou un organisme parastatal qui ont une échéance plus ou moins longue (plus de 5 ans). Le produit des émissions de ces emprunts figure au budget des voies et moyens. Les intérêts et les dotations annuelles d’amortissements contractuels apparaissent principalement au budget de la dette publique. Dette consolidée = dette à moyen et long terme dette flottante qui regroupe les emprunts à moyen terme ou dette à moyen terme (les engagements d’une durée de un à cinq ans) et les emprunts à court terme (les engagements d’une durée maximale d’un an ) ou dette à court terme. Dette flottante = dette à court terme. Seuls les intérêts à payer sur la dette à court terme sont prévus dans les crédits du budget de la dette publique tandis que le produit et le remboursement des émissions à court terme sont portés sur un compte de trésorerie. 156 78 dette flottante ou court terme : contractée pour s’assurer temporairement les moyens de trésorerie nécessaires à la couverture des dépenses en attendant l’encaissement des recettes mais également lorsque les conditions du marché ne sont pas favorables au lancement d’un emprunt à long terme (dette consolidée). dette consolidée ou long terme : contractée pour couvrir la différence définitive entre les recettes et les dépenses d’une année budgétaire. Titres représentatifs de la dette long terme = obligations (OLO) ou bons d’Etat Titres représentatifs de la dette court terme = bons du trésor ou certificats de trésorerie . La dette consolidée est amortie selon un plan d’amortissement fixé lors de l’émission de la dette La dette flottante est en principe remboursée intégralement à l’échéance. 157 Dette de l’Etat fédéral dette de l’Etat stricto sensu = dette résultant du montant des soldes nets à financer que le budget de l’Etat fédéral a enregistrés chaque année. Jusqu’en 1990, cette dette comprenait la dette brute du pouvoir central (pouvoir fédéral, Communautés et Régions). dette de l’Etat = dette publique stricto sensu + dette relative aux opérations débudgétisées dette débudgétisée = ensemble des emprunts à charge du Trésor, émis par des institutions publiques autonomes ou par des pouvoirs subordonnés dont les intérêts et amortissements sont à charge de l’Etat. 158 79 Débudgétisation technique qui consiste pour un pouvoir public à faire financer des dépenses par des organismes ou des fonds plus ou moins autonomes sans que celles-ci n’apparaissent dans les budgets du pouvoir public en question. Ces dépenses sont généralement financées par des emprunts dont les charges d’intérêt et d’amortissement sont imputées au fur et à mesure sur les budgets des départements qui ont la tutelle sur les organismes ou fonds emprunteurs La dette débudgétisée de l’Etat fédéral a été peu à peu fortement réduite : essentiel de cette dette débudgétisée a été transféré aux Régions en même temps que les compétences auxquelles elle se rattache; depuis le 1er janvier 1993, la dette des secteurs nationaux a été « rebudgétisée » et donc reprise dans l’encours de la dette de l’Etat qui s’est accrue à due concurrence; Financement alternatif = technique similaire utilisée dans les Communautés et Régions 159 Le critère de la monnaie utilisée dans le contrat de dette dette en Bef/€ et la dette en devises . ne pas confondre avec dette intérieure et dette extérieure Dette intérieure = dette vis-à-vis des résidents belges et comprend la dette en Bef/€ et la dette en devises. Dette extérieure, tant en Bef/€ qu’en devises, est entre les mains de non-résidents et ne correspond donc pas à l’encours des emprunts en devises étrangères. . ne pas confondre avec dette publique et dette de la nation Dette de la nation = dette des administrations publiques et des agents privés (ménages et entreprises) vis-à-vis du reste du monde 160 80 E.1. ENCOURS DE LA DETTE DE L'ENSEMBLE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES: 1985-2014 LB/SDS L. Buffel 0257 / 639 48 milliards EUR Dette brute Actifs financiers Dette nette A fin 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 1e trim 2e trim 3e trim 4e trim 2014 1e trim Monnaies étrangères (d) A plus d'1 an (e) (1) (2) Monnaie nationale (b) A 1 an dont : autres au plus instrum. financ. non repris dans gecon. brutoschuld (f) (3) (4) Total Placés auprès des administrations publiques Autres (c) Total (6)=(1+5) (7) (8) (9)=(7+8) Total (5)=(2+3) (10)=(6-9) Dette brute consolidée (a) par sous-secteur: Pouvoir Communau- Administra- Administrafédéral tés et tions tions de Régions locales sécurité sociale Total (11)=(6-4-7) (12) (13) (14) (15) Consolidation intersectorielle (16) Total en % du PIB (17) 27,0 89,4 30,5 0,7 119,9 146,9 1,8 23,8 25,5 121,3 144,3 27,4 94,6 38,6 0,8 133,1 160,5 1,9 23,5 25,5 135,0 157,8 28,0 103,3 41,9 0,9 145,1 173,1 2,1 24,7 26,7 146,4 170,1 28,5 114,7 42,1 0,6 156,8 185,4 2,1 24,8 26,9 158,5 182,7 118,4 29,0 119,8 47,3 0,8 167,1 196,1 2,2 25,4 27,6 168,5 193,1 174,7 4,9 13,5 1,4 -1,5 125,3 28,1 143,0 49,7 0,9 192,6 220,8 8,8 31,6 40,4 180,4 211,1 194,9 8,9 14,1 1,2 -8,1 129,2 27,5 157,9 50,0 1,2 207,8 235,3 10,4 34,0 44,4 190,9 223,6 207,5 10,9 12,5 1,5 -8,7 130,7 25,2 37,6 176,9 186,5 64,4 58,4 14,7 14,8 241,3 244,9 266,5 282,5 11,8 12,8 42,6 48,2 54,4 61,0 212,1 221,5 240,0 254,9 220,6 233,5 13,4 16,0 13,3 12,0 1,8 2,4 -9,2 -8,9 133,5 137,8 33,5 186,6 68,9 13,4 255,6 289,0 10,5 46,2 56,7 232,3 265,1 241,1 17,7 12,6 2,4 -8,7 135,9 26,9 210,0 57,2 12,2 267,2 294,1 11,2 42,2 53,4 240,7 270,7 246,4 18,8 12,4 2,6 -9,6 130,2 18,2 216,1 62,4 13,8 278,5 296,7 13,8 37,1 50,9 245,8 269,1 245,1 19,6 12,4 1,9 -9,8 127,2 19,1 218,0 63,4 13,1 281,3 300,4 15,9 36,8 52,8 247,6 271,4 250,4 20,0 11,8 2,1 -12,9 122,5 17,0 224,4 58,2 14,1 282,7 299,6 15,9 36,2 52,1 247,6 269,6 248,9 19,4 12,1 1,8 -12,6 117,2 9,7 239,9 52,8 14,6 292,7 302,4 16,4 40,1 56,5 245,8 271,3 252,0 18,4 12,2 1,4 -12,6 113,6 123,6 128,1 128,6 8,2 248,5 48,6 15,4 297,1 305,3 17,6 41,6 59,2 246,0 272,2 253,9 17,2 13,2 1,2 -13,3 107,8 6,9 256,9 50,1 15,2 307,0 313,9 22,1 45,3 67,4 246,5 276,6 259,7 16,8 14,2 0,0 -14,1 106,5 5,5 264,3 50,1 14,5 314,4 319,9 27,7 42,1 69,7 250,2 277,7 260,7 16,8 14,4 0,1 -14,3 103,4 3,7 260,7 49,6 14,6 310,2 314,0 27,7 37,3 65,0 248,9 271,6 251,5 15,3 14,9 0,1 -10,1 98,4 2,5 268,1 47,6 13,0 315,7 318,2 31,3 43,4 74,7 243,5 273,9 252,8 15,1 15,7 0,1 -9,8 94,0 1,8 275,0 48,2 12,9 323,2 325,0 33,1 43,2 76,3 248,7 279,0 259,8 13,3 15,7 0,4 -10,2 92,0 1,5 274,9 49,3 12,8 324,3 325,8 32,6 47,6 80,2 245,6 280,4 262,0 12,8 16,4 0,0 -10,9 87,9 0,9 281,7 56,8 14,2 338,5 339,5 43,2 50,9 94,1 245,4 282,1 265,0 12,3 16,9 0,0 -12,1 84,0 4,4 286,3 74,7 14,6 361,1 365,5 42,0 69,6 111,6 253,9 308,9 290,7 13,7 16,4 0,0 -12,0 89,2 0,6 312,7 71,3 16,4 384,0 384,5 39,1 76,5 115,6 268,9 329,0 299,2 24,8 15,4 1,0 -11,4 0,1 334,4 74,2 16,6 408,6 408,7 48,4 77,8 126,3 282,5 343,7 311,1 26,9 16,9 1,6 -12,7 0,0 358,1 80,8 19,9 438,9 438,9 52,8 85,1 137,9 301,0 366,2 332,2 28,8 17,5 2,2 -14,5 99,2 0,0 380,2 68,6 21,2 448,8 448,8 47,4 91,5 138,9 309,9 380,2 343,0 30,1 18,8 2,3 -14,0 101,1 1,2 1,2 379,0 377,9 69,3 68,0 14,3 16,1 448,3 445,8 449,5 447,0 47,7 45,1 95,7 93,9 143,4 139,0 306,1 308,0 387,5 385,7 347,3 345,0 30,1 29,5 18,5 18,7 4,5 5,0 -12,8 -12,4 0,0 0,6 380,2 391,0 68,6 63,8 21,2 16,4 448,8 454,8 448,8 455,4 47,4 40,7 91,5 94,5 138,9 135,1 309,9 320,3 380,2 398,3 343,0 357,1 30,1 29,0 18,8 19,6 2,3 5,9 -14,0 -12,7 1,2 395,8 60,9 21,2 456,7 457,8 48,9 87,7 136,6 321,3 387,7 351,3 28,8 19,6 2,5 -15,0 96,6 96,6 Source: B.N.B. (a) Dette selon les directives européennes (définition Maastricht), telle que définie dans le Règlement européen CE 479/2009. (b) Exclusivement en BEF jusqu'à fin 1998; en EUR à partir de 1999. (c) Comprend les participations publiques dans les sociétés ainsi que autres comptes à recevoir. (d) Depuis 1999, uniquement devises hors zone euro. (e) Durée initiale. (f) Provisions nettes des ménages dans les fonds de pension non indépendants créés par les pouvoirs publics et postes transitoires à payer, dont les intérêts dus mais non encore échus sur la dette publique et les factures à payer par l’INAMI aux hôpitaux. (g) Sur la base du pourcentage de PIB le plus récent, dans le Programme de stabilité du 14/03/2011: 96,8 %, http://finances.belgium.be/fr/statistiques_et_analyses/statistiques/statistiques_finances_ensemble_administrations_publiques 161 CSF, juillet 2016 162 81 Dette garantie = ensemble des emprunts réalisés par et en faveur de certains organismes publics et dont les intérêts et remboursements sont garantis par l’Etat lorsque le débiteur ne remplit pas ses obligations. Suite régionalisation de l'Etat belge en 1989, de nombreux parastataux ont été régionalisés et les émissions de ces organismes régionaux ou communautaires bénéficient maintenant de la garantie de la Région ou de la Communauté et non plus de l'Etat. . La dette garantie n’est pas reprise dans la dette publique totale car : • garantie de l’Etat n’intervient qu’en cas de défaillance de l’emprunteur; • certaines institutions ont utilisé temporairement le montant de ces emprunts pour acheter des certificats de trésorerie. risque de double comptage 163 CSF, juillet 2016 164 82 Distinction en dette directe et en dette indirecte selon les organismes emprunteurs : dette directe : contractée directement par l’Etat (ou une entité fédérée) pour couvrir ses propres besoins; dette indirecte : contractée au profit de certaines institutions ou services publics afin de couvrir leurs propres besoins de financement alors que les charges financières sont supportées par l’Etat. Auparavant elle était reprise dans la dette de l’Etat sous une catégorie distincte mais cette distinction a progressivement été supprimée. Distinction en dette implicite et explicite dette implicite : engagements en matière de retraite des fonctionnaires mais difficulté d’en mesurer la charge compte tenu des incertitude sur le départ à la pension, taux de mortalité, etc.) 165 Dette brute consolidée au sens du SEC La dette brute consolidée au sens du Traité de Maastricht = dette de l'ensemble des administrations publiques : le pouvoir fédéral, les Communautés et les Régions, les administrations locales et les administrations de sécurité sociale. Elle mesure les engagements financiers bruts consolidés de l'ensemble des administrations publiques d'un pays envers les autres secteurs. Cette dette est mesurée en valeur nominale (= valeur de remboursement du principal) C'est une dette brute n'en sont pas déduits. les avoirs financiers des administrations publiques C'est une dette consolidée elle exclut les dettes contractées entre soussecteurs des administrations publiques elles-mêmes (= exclusion des dettes d’une administration détenue pour une autre administration) 166 83 SEC 2010 BNB 2014 Bulletin trimestriel https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/sfb15iv.pdf 167 BNB 2014 Bulletin trimestriel https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/histo/sfb15iv.pdf 168 SEC 2010 84 Comparaisons européennes (SEC 95) Source : General Government Data, European Commission, spring 2014 169 Source : General Government Data, European Commission, spring 2014 170 85 Source : General Government Data, European Commission, spring 2015 171 http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/graphPrint.do?tab=graph&pcode=tsdde410&language=en& plugin=1# 172 86 Effet boule de neige Il existe un risque « d’effet boule de neige » si le taux d’intérêt moyen de la dette publique est et reste > au taux de croissance du PIB la hausse du déficit engendre une charge d’intérêt supplémentaire qui augmente le déficit. Cette augmentation du déficit en % du PIB peut entraîner une hausse des taux d’intérêt (en augmentant la prime de risque) qui elle-même accroît la charge de la dette publique et confirme l’explosion du déficit. cercle vicieux : comme il n’existe pas de mécanismes autorégulateurs dans ce processus, il est nécessaire de maîtriser le déficit public pour éviter une explosion de la dette et empêcher l’éviction progressive de toutes les fonctions de l’Etat au profit du rôle de serveur de la charge de la dette publique. 173 SN = solde net < 0 = solde net à financer > 0 = solde net à percevoir SP = solde primaire DPT = dette publique totale v = taux de croissance nominale du PIB i = taux d’intérêt implicite de la dette t = indice année Finances publiques 174 87 Finances publiques 175 Si le solde primaire en % du PIB = 0 La dette en % du PIB se stabilise ssi le taux de croissance nominale de l’économie = au moins le taux d’intérêt moyen payé sur la dette sinon pour stabiliser la dette il faut agir sur le solde primaire Finances publiques 176 88 Exemple • Taux de croissance nominal v = 4% • Taux d’intérêt implicite sur la dette i = 4,6% Comment réduire la dette de 5% du PIB = dégager un solde primaire de 5,5% du PIB pour réduire la dette de 5% Finances publiques 177 SEC 95 Source : General Government Data, European Commission, spring 2014 178 89 SEC 2010 Source : General Government Data, European Commission, spring 2016 179 SEC 1995 Source : General Government Data, European Commission, spring 2014 180 90 SEC 2010 Source : General Government Data, European Commission, spring 2016 181 Source : Eurostat, 22 juillet 2016 182 91 Source : Eurostat, Structure de la dette publique dans l’UE, 106/2014, 3 juillet 2014 http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-03072014-BP/FR/2-03072014-BP-FR.PDF 183 Source : Eurostat, 21 juin 2016 Evolution de la dette publique belge en millions € 500000 450000 400000 350000 300000 250000 200000 150000 100000 50000 0 2004 2005 2006 2007 Ensemble des administrations publiques Administrations locales 2008 2009 2010 Pouvoir fédéral 2011 2012 2013 2014 2015 Communautés et régions Administrations de sécurité sociale Source : BNB, Comptes nationaux 2015 et calculs propres http://stat.nbb.be/Index.aspx?ThemeTreeId=10&lang=fr 184 92 Dette des entités fédérées en millions 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 2006 2007 2008 Total Région wallonne 2009 2010 2011 2012 2013 Communauté flamande Communauté française Région de Bruxelles-Capitale Communauté germanophone 2014 2015 Commission communautaire commune Source : BNB, Comptes nationaux 2015 et calculs propres http://stat.nbb.be/Index.aspx?ThemeTreeId=10&lang=fr 185 Quelques éléments bibliographiques • • • • • • • Bayenet B., Feron M., Gilbert V. et Thys-Clément F., Fédéralisme budgétaire, mode d’emploi, Editions de l’Université de Bruxelles, 2000 Service public fédéral Budget et Contrôle de gestion : http://www.begroting.be/portal/page/portal/INTERNET_pagegroup/INTERNET_home/TAB149685 Cahiers d’observations 166, 167, 168 et 169, 170, 171 et 172 de la Cour des comptes sur le budget de l’Etat fédéral. https://www.ccrek.be/FR/Publications/EtatFederal.html J.P. Biasutti et L. Braquet Comprendre la dette publique, Collection Thèmes & Débats, Editions Breal, 2012 Fl. Huart, Economie des finances publiques, Editions Dunod, Paris 2012 Exposé général du budget de l’Etat fédéral Dumazy W. et Daerden F., La dette des pouvoirs publics, Editions Labor, Bruxelles, 2003 186 93 Gouvernance budgétaire européenne 187 Pourquoi une réforme des règles de gouvernance économique ? ØLeçons de la crise économique et financière : impossibilité de maintenir une monnaie unique dans une union d’Etats interdépendants au niveau économique et financier sans un minimum de coordination des politiques budgétaires et sans solidarité budgétaire et fiscale entre les Etats ØInstauration du mécanisme de stabilité financière en 2010 (crise des dettes souveraines) réflexion sur la gouvernance économique européenne : q nécessite de renforcer la surveillance budgétaire et les déséquilibres macroéconomiques : réforme du Pacte de stabilité (PSC) q coordination renforcée des politiques économiques des Etats de la zone € Réponses : réformes successives des règles de l’UE adoption de nouveaux systèmes de surveillance des politiques économiques et budgétaires et calendrier budgétaire pour la zone € Six pack + outils de gouvernance (semestre européen) + Two pack + Pacte Euro plus, TSCG 188 94 Les trois piliers de la gouvernance économique de l’UE La réforme des règles de gouvernance économique de l’UE en pratique Ø Un programme économique renforcé soumis à une surveillance plus étroite v Définition de priorités et d’objectifs communs dans le cadre de la stratégie Europe 2020 v Engagement supplémentaire des Etats participant au pacte pour l’Euro + v Surveillance plus étroite des politiques économiques et budgétaires dans le cadre du PSC et des nouveaux instruments de lutte contre les déséquilibres macroéconomiques v Nouvelle méthode de travail = semestre européen permettant de débattre des priorités économiques et budgétaires à la même période chaque année 189 Ø Des actions pour préserver la stabilité de la zone € v « mécanismes » temporaires de soutien aux Etats en 2010 v « remplacés » par un mécanisme définitif : le MES v mesures proposées (élaborées en collaboration avec le FMI) : subordonnées à la mise en œuvre de programme de réforme et de consolidation budgétaire rigoureux Ø Des mesures pour relever le secteur financier : nouvelles règles et nouvelles instances pour intervenir plus rapidement et garantir une régulation et une supervision suffisantes de tous les acteurs financiers le semestre européen en pratique 190 95 Objectifs du semestre européen Ø offrir l’assurance de règles plus claires, une meilleure coordination des politiques nationales au cours de l’année, un suivi régulier et des sanctions plus rapides en cas de manquements aux règles Ø aider les Etats à tenir leurs engagements en termes de finances publiques et de réformes tout en renforçant la solidité économique et monétaire de l’UE Ø semestre européen = coordination tout au long de l’année fixe les étapes et le timing de la coordination et de la validation institutionnelle des orientations européennes et nationales au niveau des réformes socio-économiques et de surveillance des politiques budgétaires et des déséquilibre macroéconomiques Ø objectif du calendrier : vérifier que les arbitrages budgétaires et les plans de réformes nationaux sont conformes à la stratégie Europe 2020 et la nouvelle gouvernance économique et budgétaire Avant la crise : pas de vision globale des efforts des Etats et pas de possibilité de débattre d’une stratégie collective. 191 192 96 Le semestre européen en pratique 193 194 97 195 Le nouveau cadre budgétaire de surveillance budgétaire en pratique Source : adapté de W. Melyn, L. Van Meensel et S. Van Parys, op. cit., 2015, Les Etats européens doivent satisfaire aux exigences concernant le volet préventif et le volet correctif du Pacte de stabilité et de croissance (PSC). La pratique de désigner ainsi deux volets a été juridiquement consacrée par le règlement UE n°1173/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 novembre 2011 sur la mise en œuvre efficace de la surveillance budgétaire dans la zone euro 196 98 Les exigences du volet préventif Le volet préventif du PSC vise à garantir que tous les Etats mènent une politique budgétaire prudente en période de conjoncture favorable vérifier qu’ils contrôlent aussi leur niveau d’endettement en période de croissance forte. Le volet préventif concerne donc tous les Etats (déficit soit > ou < 3% du PIB). Amélioration minimum du solde structurel de 0,5% du PIB OMT pas atteint Croissance maximum dépenses publiques réelles Volet préventif du Pacte de stabilité : respect de l’équilibre budgétaire à moyen terme (OMT) des Maintien du solde structurel OMT atteint Respect du critère de croissance des dépenses publiques réelles Source : adapté de W. Melyn, L. Van Meensel et S. Van Parys, op. cit., 2015, 197 Le volet préventif Ø Situation budgétaire structurelle : attention renforcée sur le redressement des finances publiques en termes structurels en tenant compte des conséquences d’un ralentissement économique ou d’éventuelles mesures ponctuelles sur le déficit : • fixation d’un objectif budgétaire structurel à moyen terme (MTO) compris en -0,5 et l’équilibre ou l’excédent en % du PIB propre à chaque Etat (-1% si taux d’endettement < 60% du PIB et pas de risque à long terme de soutenabilité des finances publiques) • trajectoire de convergence vers le MTO dans le PSC ou le programme de convergence • actualisation tous les trois ans • objectif : • faire converger le solde structurel vers le MTO de 0,5% du PIB/an en fonction de la conjoncture économique = amélioration structurel • créer une marge de sécurité pour éviter que le déficit nominal ne dépasse 3% du PIB, assurer la soutenabilité des finances publiques tout en laissant une certaine marge de manœuvre budgétaire notamment pour réaliser des investissements publics. 198 99 Pour être conforme au « code of conduct », l’OMT poursuit trois objectifs : Ø un déficit permettant d’assurer une stabilisation du ratio de dette publique à 60 % du PIB ; Ø un effort supplémentaire de réduction de la dette, pour les Etats dont la dette est supérieure à 60 % du PIB ; Ø un effort supplémentaire pour préfinancer une partie des charges du vieillissement. OMT de la Belgique : le plus élevé de tous les pays de la zone euro, en raison des charges budgétaires liées au vieillissement de la population et au niveau de la dette publique Révisions en 2016 suite aux réformes prises par le gouvernement fédéral 199 199 MTO par Etat membre de la zone euro 2013-2015 Pays MTO (% du PIB) Latvia -1 Germany -0,5 Finland -0,5 Netherlands -0,5 Portugal -0,5 Slovakia -0,5 Austria -0,45 Estonia 0 Italy 0 France 0 Slovenia 0 Spain 0 Ireland 0 Malta 0 Luxembourg 0,5 Belgium 0,75 MTO 2016-2019 : -0,5% (estimation de la Commission) mais ne garantit pas le respect du critère de la dette 200 200 100 Quelle est l’amélioration structurelle requise ? Ø déterminée sur la base de la situation conjoncturelle et des finances de l’Etat membre. Ø Si pas atteint son OMT, il doit améliorer son solde structurel de 0,5% du PIB au minimum, chaque année, jusqu’au moment où il a atteint son OMT. Ø Ecart temporaire par rapport à la trajectoire d’ajustement est autorisé : 1. 2. 3. en cas de réformes structurelles importantes ayant un impact à long terme sur les finances publiques ; pour des événements exceptionnels en dehors du contrôle des Etats et qui impactent leur situation financière ; lors d’une grave récession économique dans la zone euro ou dans l’Union européenne. Ø effort plus important (supérieur à 0,5% du PIB par an) si dette > 60% du PIB ou risques accrus en matière de soutenabilité de leur dette publique. Un effort plus important signifie, par convention, une amélioration du solde structurel de minimum 0,6% du PIB 201 Ø Si situation économique favorable (ou neutre pour les pays avec dette > 60% du PIB), les efforts doivent être plus importants qu’une amélioration structurelle de 0,5% du PIB. Ø Si situation économique défavorable, les efforts peuvent être réduits 202 101 Pour la Belgique, la recommandation du Conseil sur l’amélioration structurelle a été fixée à 0,6% du PIB à partir de 2015, étant donné son niveau d’endettement supérieur à 60% du PIB et le contexte économique jugé neutre. Critère sur l’évolution des dépenses publiques Dépenses publiques réelles Ø = dépenses publiques – charges d’intérêt – composante conjoncturelle des dépenses de chômage – dépenses liées aux programmes européens financés par des fonds européens. Ø Les dépenses sont encore corrigées de l’incidence budgétaire de mesures discrétionnaires axées sur les recettes Ø Les dépenses d’investissement sont lissées sur une période de 4 ans 203 Taux de référence pour la variation annuelle autorisée des dépenses publiques réelles d’un Etat = f(taux de référence pour la croissance potentielle du PIB à moyen terme). Pourquoi ? éviter une augmentation non contrôlée des dépenses publiques et d’inciter les Etats à utiliser leurs recettes exceptionnelles pour diminuer leurs dettes • Pays ayant atteint leur MTO : hausse des dépenses ne peut excéder le taux de référence de la croissance potentielle sauf si excès de croissance des dépenses est compensé par des mesures discrétionnaires en recettes • Pays n’ayant pas atteint leur MTO (Belgique) : hausse des dépenses ne peut dépasser UN taux de référence (sauf si excès de croissance des dépenses est compensé par des mesures discrétionnaires en matière de recettes) fixé de manière à assurer des progrès suffisants vers l’OMT. Ce taux de référence = taux de référence inférieur < taux de référence pour la croissance potentielle à moyen terme du PIB Taux de référence inférieur = taux de référence pour la croissance potentielle à moyen terme – marge de convergence 204 102 marge de convergence : - spécifique à chaque pays - f (poids des dépenses primaires dans le PIB) - ajustée en fonction des exigences requises au niveau de l’amélioration du solde structurel - les valeurs des taux de référence sont fixées pour 3 ans • Taux de référence pour la croissance potentielle à moyen terme pour la Belgique = 1,2% pour la période 2014-2016 • Marge de convergence = 1%. • Taux de référence inférieur permettant un progrès suffisant vers l’OMT = 0,2% pour 2014 et 0% pour 2015. croissance des dépenses, déduction faite de l’impact des mesures discrétionnaires en matière de recettes (mesures d’assainissement), ne peut pas dépasser ces taux pour 2015 : dépenses constantes en termes réels en l’absence de recettes discrétionnaires additionnelles ou réduction en termes réels si réductions d’impôt sont décidées. 205 Critère de l’évolution des dépenses publiques Critère de solde structurel Evaluation ex ante par la Commission Evaluation ex post par la Commission Programmes de stabilité et de convergence Données budgétaires notifiées par Etats et validées par Eurostat Procédure déficit excessif Evaluation par la Commission 206 103 Evaluation ex ante de la Commission Ø Au printemps (avril/mai) : évaluation du respect des critères du volet préventif par la Commission pour l’année en cours et les années suivantes, sur la base de ses prévisions macroéconomiques les plus récentes. Ø Objectif : identifier un risque d’écart important et formuler des orientations pour un éventuel ajustement complémentaire. Ø vérification de la conformité de l’objectif de moyen terme avec les exigences du Pacte. Ø vérification si le solde budgétaire structurel est conforme à l’OMT ou, dans la négative, si l’amélioration requise est réalisée et si donc la trajectoire d’ajustement est respectée. Ø vérification si la croissance des dépenses publiques est conforme à la norme. Ø sur la base de cette évaluation ex ante et d’une recommandation de la Commission, le Conseil Ecofin formule un avis sur le PSC sous la forme de recommandations spécifiques par pays. 207 Evaluation des critères par la Commission Remise par chaque Etat membre de son PSC ou de son programme de convergence (avril de l’année t) Evaluation ex post par la Commission du respect des critères du PSC Actions suivies d’effet dans un délai de 5 mois Pas d’actions suivies d’effet dans un délai de 5 mois Le Conseil peut acter le manque d’actions suivies d’effet sur la base d’une recommandation de la Commission OMT atteint Amélioration de leur déficit structurel de min 0,5% par an (référence) OMT pas atteint Croissance des dépenses publiques < un taux de référence inférieur au taux de croissance potentiel Recommandation du Conseil en matière de trajectoire d’ajustement sur la base de la recommandation de la Commission (un mois après avertissement) Ecart significatif > 0,5 % du PIB sauf exceptions Avertissement par la Commission pour écart important Sanction : dépôt porteur d’intérêt de 0,2% du PIB (seulement pour les Etats de la zone euro). 208 104 Evaluation ex post de la Commission q Chaque printemps (mars/avril) et chaque automne (novembre), sur la base des données notifiées par Eurostat pour l’année précédente, évaluation ex post par la Commission des évolutions budgétaires dans le cadre du respect du PSC. q Elle examine s’il existe un écart important par rapport à l’OMT ou par rapport à la trajectoire d’ajustement pour réaliser l’OMT. q Sanctions possible dans la composante préventive du pacte de stabilité et de croissance (même si le déficit nominal < 3% du PIB) Quand est ce que l’écart est jugé significatif pour les deux critères ? Ø dépassement du critère en termes de solde structurel : jugé important si > 0,5 point de pourcentage du PIB au cours de l’année ou 0,25% point de pourcentage du PIB en moyenne au cours de deux années consécutives. Ø dépassement du critère en termes d’évolution des dépenses publiques : jugé important s’il s’écarte de l’objectif fixé et a une incidence sur le solde des administrations publiques d’au moins 0,5 point de pourcentage du PIB pour une année donnée ou cumulée pendant deux années consécutives. 209 Ecarts temporaires autorisés dans le cadre de la trajectoire d’ajustement vers l’OMT : - en cas de circonstances inhabituelles indépendantes de la volonté des Etats et ayant un effet négatif sensible sur la situation financière des administrations publiques ou une grave récession économique affectant la zone euro ou l’ensemble de l’Union européenne (taux de croissance négatif) - durant des périodes de conjoncture défavorable (mais compensation par une amélioration structurelle plus importante que celle requise en période de conjoncture favorable) - clause des réformes structurelles pour pallier aux effets négatifs à court terme de réformes structurelles importantes dont l’impact budgétaire positif à long terme est vérifiable, à condition de ne pas mettre en péril la soutenabilité du budget à moyen terme (autrement dit à condition qu’une marge de sécurité soit préservée par rapport à la limite de 3% du PIB pour le déficit nominal). 210 105 - « clause d’investissement » : exclure temporairement certaines dépenses d’investissement dans le calcul des critères. La Commission peut ainsi autoriser un Etat à dévier temporairement de son OMT ou de la trajectoire d’ajustement si trois conditions strictes sont remplies : 1. 2. 3. 4. la croissance en volume dans cet Etat reste négative ou nettement en dessous de la croissance potentielle (écart de production négatif de plus de 1,5% du PIB) ; la déviation par rapport à l’OMT ou à la trajectoire de convergence vers l’OMT ne peut mener à un dépassement de la limite de 3% du PIB pour le déficit effectif et la règle au niveau de la dette est respectée ; la déviation est liée à des dépenses nationales sur des projets cofinancés par l’Union européenne dans le cadre de la Politique structurelle et de Cohésion, des Réseaux transeuropéens ou le mécanisme pour l’Interconnexion en Europe ayant un effet budgétaire positif direct et vérifiable à long terme ; OMT doit être atteint durant la période de quatre ans couverte par son programme de stabilité ou de convergence. 211 Si déviation par rapport à la trajectoire d’ajustement vers l’OMT (sur la base des deux critères) : significative déclenchement de la procédure pour écart important (significant deviation procedure). Cette procédure peut être mise en œuvre même si l’Etat membre à un déficit nominal inférieur à 3% du PIB (volet correctif). Si écart important pour seulement un des deux critères : réalisation d’une évaluation globale si celle-ci met en évidence un respect limité du second critère alors une procédure peut aussi être mise en œuvre. 212 106 Procédure en cas de procédure pour écart important Ø Avertissement à l’Etat membre par la Commission pour éviter l’apparition d’un déficit excessif (procédure d’alerte). Ø Début de la procédure : décision du Conseil Ecofin constatant l’existence d’un écart important dans un délai d’un mois suivant l’avertissement de la Commission, le Conseil formule des recommandations (sur proposition de la Commission) sur les actions à mettre en œuvre par l’Etat membre et fixe un délai de maximum cinq mois pour corriger l’écart (trois mois si situation très grave) Ø Etat doit faire rapport sur les actions mises en œuvre dans ces délais. Ø Si le Conseil, constate qu’aucune action effective n’a été prise, une sanction financière peut être imposée à l’Etat membre s’il fait partie de la zone euro. Ø Sanction, décidée par le Conseil à la majorité qualifiée inversée : dépôt porteur d’intérêt de 0,2% du PIB. Ce dépôt (augmenté des intérêts) est restitué à l’Etat membre s’il prend des mesures appropriées. Ø Si l’Etat : pas pris de mesures appropriées pour répondre à la recommandation du Conseil procédure de déficit excessif (volet correctif) ; le dépôt de 0,2% du PIB est transféré dans la nouvelle procédure et est non porteur d’intérêt. 213 Les exigences du volet correctif Déficit < 3% du PIB Déficit des administrations publiques Volet correctif du Pacte de stabilité Déficit > 3% du PIB : pas de problème si - proche de 3% du PIB - baisse ininterrompue et significative - dépassement temporaire et exceptionnel Dette < 60% du PIB Dette des administrations publiques Dette > 60% du PIB : pas de problème si l’on se rapproche des 60% à un rythme satisfaisant : - règle générale : réduction de la différence par rapport aux 60% du PIB de 1/20 par an - règle particulière (après sortie de la PDE) : amélioration annuelle du solde structurelle (MLSA) 214 107 Ø Critères dans le cadre du volet correctif Ø Maintien de la limite de 3% du PIB pour le déficit nominal à moins que le dépassement ne soit, de nature limitée et temporaire, dû à des circonstances exceptionnelles (indépendantes de la volonté de l’Etat ou résultant d’une grave récession économique) Ø Renforcement du critère pour la dette : application réelle de la limite de 60%. Même si déficit < 3% PIB, un Etat peut faire l’objet d’une PDE si dette > 60% du PIB et ne fait pas l’objet d’une réduction suffisante (l’excès par rapport aux 60% ne diminue pas d’au moins 1/20 en moyenne sur 3 ans) Pour les Etats qui se trouvaient en situation de procédure en déficit excessif, une période transitoire est prévue détermination d’un ajustement minimum annuel du solde structurel 215 Evaluation des critères par la Commission Déficit < 3% du PIB Rapport de la Commission (art. 126 (3) du TFUE) Dette < 60 % du PIB Sinon réduction de l’écart de 5% par an Action suivie d’effet dans le délai Correction déficit : fin de la PDE Pas d’action suivie d’effet dans le délai Pas d’action suivie d’effet dans le délai Recommandation du Conseil de prendre une action suivie d’effet dans un délai Stand by dans la Procédure en déficit excessif Stand by dans la Procédure en déficit excessif Sanction par le Conseil : dépôt sans intérêt de 0,2% Avis de la Commission sur une procédure en déficit excessif (PDE) Si non respect d’un ou des deux critères Action suivie d’effet dans le délai Action suivie d’effet mais pas de résultats sur les indicateurs budgétaires Délai supplémentaire Mise en demeure (2ème étape de la PDE) + nouvelles recommandations du Conseil Sanction par le Conseil : amende de 0,2% du PIB + composante variable Etat de la Zone € Pas d’action suivie d’effet dans le délai (sauf circonstances économiques) Etat hors Zone € Mise en demeure (2ème étape de la PDE) + nouvelles recommandations du Conseil Présentation d’un programme de partenariat économique par l’Etat concerné Action suivie d’effet dans le délai Pas d’action suivie d’effet dans le délai Stand by dans la Procédure en déficit excessif Sanction par le Conseil : suspension temporaire des fonds européens 216 108 Procédure si un des critères n’est pas respecté Ø Si données publiées indiquent que les critères n’ont pas été respectés ou lorsque les prévisions montrent qu’il existe un risque que ceux-ci ne soient pas respectés Ø Rédaction d’un rapport par la Commission sur une procédure en déficit excessif Ø Si la Commission estime qu’il y a déficit excessif (ou qu’un tel déficit risque de se produire), elle adresse un avis à l’Etat concerné. Rappel : deux clauses d’exception pouvant empêcher la procédure en déficit excessif : - si le déficit s’est considérablement et continuellement résorbé et s’il approche la valeur de référence de 3% ; -si le dépassement est exceptionnel et de nature temporaire et si le déficit est proche de la valeur de référence. 217 Ø Si Conseil Ecofin estime qu’un Etat se trouve en situation de déficit excessif recommandation de prendre une « action suivie d’effets » afin de mettre fin à cette situation Ø Décision est prise à la majorité qualifiée ordinaire. Ø Etat concerné est en procédure de déficit excessif (première étape de la procédure en déficit excessif). Ø Deux composantes dans la recommandation : 1. une date à laquelle le déficit doit être ramené sous le seuil de 3% du PIB ; 2. un effort annuel sous la forme d’une amélioration du solde structurel qui doit être réalisé. La mise en place de mesures structurelles peut être considérée comme un facteur pertinent quand la Commission décide s’il y a lieu d’entamer ou non une procédure en déficit excessif. 218 109 Ø Si Etat membre a ramené, de manière durable, son déficit sous la valeur de référence pour la date prévue, la procédure de déficit excessif peut être arrêtée. Un délai supplémentaire peut être accordé à un Etat pour corriger son déficit excessif sans que des mesures supplémentaires ne soient prises à son égard dans le cadre de la PDE à deux conditions 1. évènement économique inattendu ayant des conséquences très défavorables 2. l’Etat doit avoir engagé une action « suivie d’effets Ø Si PDE présentation à la Commission d’un programme de partenariat économique décrivant les réformes structurelles à adopter pour corriger son déficit public. Ø Avis de la Commission et vote au Conseil sur le programme de partenariat (majorité qualifiée ordinaire). 219 Ø Si l’Etat fait déjà l’objet de sanction dans le cadre du volet préventif du PSC ou s’il a manqué gravement à ses obligations, la Commission peut proposer de lui imposer un dépôt sans intérêt de 0,2% de son PIB. Ø Adoption par le Conseil de la sanction à la majorité qualifiée inversée dans un délai de dix jours Ø En cas de non-respect des objectifs nominaux en matière de déficit et de dette, la Commission vérifie si l’Etat membre a tenu compte des recommandations du Conseil visant à réduire suffisamment chaque année le déficit structurel. Ø Si l’Etat membre a respecté ces recommandations, la Commission propose généralement au Conseil Ecofin de prolonger le délai pour ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB. Ø Si la Commission estime que l’Etat membre n’a pas pris suffisamment de mesures (actions suivies d’effets) pour répondre à ses recommandations, le Conseil peut les rendre publiques. Ø Si pas de suite aux recommandations étape suivante de la procédure de déficit = mise en demeure (deuxième étape de la procédure en déficit excessif). 220 110 Ø Si Etat membre : pris aucune mesure afin de répondre à la mise en demeure, la Commission recommande au Conseil Ecofin, dans les vingt jours, d’imposer une sanction sous la forme d’un dépôt sans intérêt de 0,2% du PIB (troisième étape de la procédure en déficit excessif) Ø Cette sanction est considérée comme approuvée par le Conseil dès lors qu’elle n’est pas contestée par une majorité qualifiée d’Etat membres (majorité qualifiée inversée) Ø Dépôt sans intérêt peut être augmenté jusqu’à un maximum de 0,5% du PIB si l’Etat membre ne respecte pas les recommandations. Ø Dépôts sont convertis en amende si, dans les deux ans de la décision de réclamer le dépôt, le déficit excessif n’a pas été corrigé. Ø Sanctions approuvées par le Conseil au plus tard quatre mois après la décision de mettre l’Etat en demeure et dans les seize mois à compter des dates de notifications. 221 Application de la gouvernance budgétaire à la Belgique 1. Transposition des nouvelles règles budgétaires en droit belge 2. Les finances publiques belges à la lumière des critères européens 2009-2016 3. La transposition du TSCG en intra belge 222 111 Transposition des règles budgétaires en Belgique 1. Lois du 10 avril 2014 (2) : modification, en vue de transposer partiellement la directive 2011/85/EU, dans la loi sur la comptabilité fédérale du 22 mai 2003 portant organisation du budget et de la comptabilité de l’Etat et de la loi du 16 mai 2003 fixant les dispositions générales applicables aux budgets, au contrôle des subventions et à la comptabilité des Communautés et Régions ainsi qu’à l’organisation de la Cour des comptes 2. Objectifs : 1. transposer la directive du 8 novembre 2001 sur les exigences applicables aux cadres budgétaires des Etats membres et rendre conforme le droit national avec l’article 4.2 du règlement n°473/2013 du 21 mai 2013 établissant des dispositions communes pour le suivi et l’évaluation des projets de plans budgétaires et pour la correction des déficits excessifs dans les Etats membres de la zone € 2. assurer la concordance avec la réglementation budgétaire européenne 3. appliquer les mêmes obligations aux Communautés et Régions 223 Modifications importantes : 1. les documents budgétaires doivent prévoir une analyse de sensibilité, une énumération de tous les organismes et fonds du périmètre budgétaire et des informations détaillées sur les recettes et les dépenses fiscales 2. dépôt des projets de budget à la Chambre au plus tard le 15 octobre de l’année qui précède l’année budgétaire 3. à partir de 2020, les comptes annuels seront soumis pour certification à la Cour des comptes 4. publication mensuelle des dépenses et des recettes pour l’Autorité fédérale, la Sécurité sociale, les Communautés et les Régions et trimestriellement pour les pouvoirs locaux 5. établissement du budget sur la base des prévisions macroéconomiques du budget économique de l’ICN 6. inscription du budget dans un cadre budgétaire à moyen terme couvrant la législature et une période minimale de trois ans. Le budget est complété par une programmation budgétaire pluriannuelle. 224 112 Normes à respecter par la Belgique dans le cadre de la gouvernance budgétaire européenne en 2014 et 2015 225 226 113 Gouvernance budgétaire intra belge Avant 2014 Mécanismes spécifiques de coordination : • Conférence interministérielle des finances et du budget réunions informelles et aucun pouvoir de décision - Comité de Concertation : méthode du consensus et aucun contrainte - Accords de coopération : engagements pris par chaque niveau de pouvoir = résultat d’un accord politique sur la base recommandations du CSF Après 2014 TSCG : • Règle d’or : application à l’ensemble des administrations publiques - Mécanisme de correction automatique si dérapage - Institution indépendante accords de coopération du 13 décembre 2014 227 Transposition du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en intra belge 1. Véhicule juridique : accord de coopération du 13 décembre 2013 relatif à la mise en œuvre de l’art. 3 §1er du TSCG au sein de l’Union économique et monétaire décrets régionaux, communautaires et ordonnances 2. Transposition en droit belge de la règle d’or du pacte budgétaire stipulant que les budgets doivent s’inscrire dans un objectif d’équilibre des comptes des administrations publiques et instauration d’un mécanisme de coordination entre les différents niveaux de pouvoirs 3. Fixation de objectifs budgétaires : • Conseil supérieur des Finances (section Besoins de financement) : rapport annuel sur les objectifs budgétaires des différentes entités • Objectif global : concertation chaque année des différentes entités • Répartition des objectifs : approbation par le Comité de concertation • Répartition des objectifs : nominal et structurel • Responsabilité partagée Etat fédéral/Régions sur le solde des pouvoirs locaux • Evaluation des engagements par le CSF 228 114 Mécanisme de correction automatique Ø déclenchement si le CSF constate un écart budgétaire important par rapport à la trajectoire (Six Pack : écart budgétaire de 0,5% du PIB sur une année ou 0,25% durant deux années consécutives) Ø Procédure de correction : si écart important, le CSF fait un rapport Ø Entité concernée : justifications des raisons de cet écart et mesures immédiates de correction pour retrouver sa trajectoire dans un délai de 18 mois sauf si circonstances exceptionnelles (mais le délai ne peut > délai européen) Ø Si un écart constaté au niveau des pouvoirs locaux : Section examine si cet écart découle de l’impact de nouvelles mesures adoptées par le gouvernement fédéral. Dans ce cas, les Régions et Communautés ne peuvent pas être tenues responsables de cet écart Ø Cette évaluation pour chaque niveau de pouvoir s’effectue dans le cadre de l’avis de la Section remis en automne au moment où les données pour l’année budgétaire précédente sont disponibles 229 Ø Ampleur des efforts : avis CSF sur la mesure de la correction à prendre et leur mise en œuvre Ø Dérogations : CSF précisera s’il existe des circonstances exceptionnelles pour justifier l’écart par rapport à la trajectoire Amende : si amende européenne, elle est partagée entre les entités au prorata des manquements identifiés par le CSF Evaluation de l’application du Traité et de l’accord de coopération par le CSF : au plus tard le 31 décembre 2017 Révision du fonctionnement du CSF pour tenir compte des nouvelles missions Dispositions particulières RW/COCOF/RBXL/FWB : • Rapport annuel IWEPS/IBSA sur le respect des objectifs sociaux et environnementaux au sens du TFUE et de la stratégie UE 2020 • Corrections tant en recettes qu’en dépenses • Immunisation de certaines dépenses • Préservation des missions de services publics et capacité d’investissement dans les outils favorisant le développement durable de la Région • Evaluation ex ante du plan de correction et avis des partenaires sociaux 230 115 Belgique et le respect des règles budgétaires européennes Avant 2014 Respect du programme de stabilité ante nouvelle gouvernance budgétaire européenne Volet correctif : essentiellement la norme de 3% pour le déficit Après 2014 Respect du programme de stabilité post nouvelle gouvernance budgétaire européenne Volet préventif et correctif du PSC 231 232 116 233 Programme de Stabilité 2013-2016 = base des accords de partage des efforts d’assainissement entre les entités fédérées et l’Etat fédéral et dernier PSC officiel de la Belgique (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) Objectifs du Programme de Stabilité en % PIB 2012 2013 2014 Solde structurel -2,9 -1,8 -1,2 amélioration structurelle 1,0 0,6 Solde nominal Belgique -3,9 -2,5 -2,0 - Entité 1 (Fédéral+Sécu) -3,5 -2,5 -2,1 - Entité 2 -0,4 0,0 0,1 C&R -0,1 -0,1 0,0 Pouvoirs locaux -0,3 0,1 0,1 Dette 99,6 100,0 99,0 Croissance PIB -0,2 0,2 1,5 2015 0,0 1,2 -0,5 -0,6 0,1 0,0 0,1 96,4 1,6 2016 0,75 0,75 0,4 0,4 0,0 0,0 0,0 93,0 1,7 Source : Programme de Stabilité 2013-2016, p.17 234 117 235 Programme de stabilité de la Belgique (avril 2014 = provisoire) Source : Programme de Stabilité 2014-2017 236 118 Trajectoire budgétaire du gouvernement fédéral Exposé général du budget 2015 http://www.lachambre.be/flwb/pdf/54/0494/54K0494001.pdf 237 Programme de stabilité de la Belgique 2015-2018 En % du PIB Belgique Amélioration structurelle Entité I Amélioration structurelle Entité II Amélioration structurelle Belgique Entité I Entité II 2014 2015 2016 Solde structurel -2,8 -2,0 -1,3 0,72 0,7 2017 2018 -0,6 0,7 0,0 0,6 -2,3 -1,7 0,62 -1,1 0,60 -0,4 0,64 0,1 0,54 -0,5 -0,4 0,1 -0,3 0,1 -0,2 0,06 -0,1 0,06 Solde de financement -3,2 -2,5 2,0 -2,6 -2,0 -1,5 -0,6 -0,6 -0,5 -1,0 -0,6 -0,4 -0,2 -0,1 -0,1 Evolution de la dette publique En % du PIB SEC 95 SEC 2010 Programme 2015 2010 96,6 99,5 2011 99,2 102,0 2012 101,1 103,9 2013 2014 2015 2016 2017 2018 101,2 104,4 106,6 106,9 106,3 104,5 101,9 Source : Pacte de stabilité et de croissance de la Belgique (http://www.nbb.be/doc/DQ/F/DQ3/HISTO/NFDB1409.PDF) et CSF 2014 2015-2018, BNB avril 2014 238 119 Principaux indicateurs budgétaires de la Belgique dans le cadre du PSC 239 240 120 241 Bibliographie • Renaut-Couteau A. , L’essentiel de la gouvernance économique et monétaire de la zone euro, Gualino, Lextenso Edition, Collection Les Carrés, 2013. • Rapport Sénat français, n°327, session ordinaire du 2013-2014. • Rapport Sénat français n°156 sur le Projet de loi de finances de finances pour 2014 : Les conditions générales de l'équililbre financier (première partie de la loi de finances), 21 novembre 2013 • Commission européenne, La gouvernance économique de l’UE en clair, Mémo, 28 mai 2014. • Conseil Central de l’Economie, Gouvernance économique européenne : étapes et timing, Note documentaire, CCE 2013-0277, 5 mars 2013 • Rapport Sénat français n°156, session ordinaire 2013-2014 • Rapport Sénat français sur approfondissement de l’Union économique et monétaire, 29 janvier 2014 • Commission européenne : La gouvernance économique de l’UE en clair, Mémo, 28 mai 2014 • Conseil central de l’Economie, Note documentaire, « Gouvernance économique européenne », 2013 • Cahiers d’observations n° 170 de la Cour des comptes sur le budget de l’Etat fédéral. https://www.ccrek.be/FR/Publications/EtatFederal.html 242 121 • Didderen D. , « La nouvelle gouvernance économique européenne : les motivations des réformes », Bulletin de documentation, Service public fédéral Finances, 74ème année, n°1, 1er trimestre • P. 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