Ces monopoles sont encadrés par la puissance publique et lʼoffreur est dans ce cas sous
tutelle de l'État. Cf monopole de radiodiffusion sur les ondes hertziennes par l'ORTF
jusqu'à son éclatement en 1974.
c / Le monopsone pur
!Un demandeur unique fait face à un grand nombre dʼoffreurs. Sur ce marché, le
demandeur est le price-maker, puisqu'il est seul. Ex : à l'époque de l'ORTF, le marché du
documentaire était un monopsone pur car l'organisme était le seul demandeur de
productions télévisuelles.
!Aujourdʼhui, il existe des situations de quasi monopsones purs : cf Google – hors
Chine – et ses 85% de parts de marché.
d / Le monopole bilatéral
!Il s'agit d'un marché très spécial dit "de gré à gré" : deux acteurs se font face et
fixent le prix au terme d'une négociation. Il n'y a donc ni price-maker, ni price-taker sur ce
genre de marché.
!Exemple concret : en matière d'art, le marché des dations. Sur le plan juridique, la
dation en paiement, c'est le fait de se libérer d'une dette par une prestation ou un bien
différent de celui initialement dû. Cf le cas de la dation Picasso : lorsque le peintre meurt
dans les années 1970, les héritiers sont à la tête d'une énorme fortune en termes
d'oeuvres d'art mais font face à un problème de liquidités pour payer leurs droits de
succession. LʼÉtat leur demande alors de se constituer en association afin de négocier sur
cette question de la dette fiscale. Cette négociation se fait pour deux raisons : lʼassociation
veut rétrocéder certaines des oeuvres dʼart pour sʼacquitter de la dette fiscale mais le
marché de lʼart a des prix très volatils. LʼÉtat et lʼassociation doivent alors se mettre
dʼaccord pour évaluer les oeuvres dʼart. Il sʼagit bien là dʼune négociation pure.
Parenthèse sur la loi de l'offre et de la demande et les marchés de luxe.
!
!Sur un marché classique – atomistique –, si lʼoffre est supérieure à la demande, le
prix va baisser pour répondre à lʼécart offre-demande. Cette baisse de prix est sensée
avoir un effet régulateur. Le prix conçu comme un révélateur de déséquilibre mais aussi un
correcteur de déséquilibre. Lʼoffre est positivement liée au prix. Plus le prix augmente, plus
la demande est découragée.
!Cependant, il existe des marchés sur lesquels la demande est atypique et où la loi
de lʼoffre et la demande ne fonctionne pas. Les biens de luxe par exemple, sont des biens
dont la demande est positivement liée au prix : la hausse du prix est alors un argument de
consommation. On équilibre en créant de la rareté qui entretient le désir dʼacquisition. Le
marché de l'art est donc un pseudo-marché où règne la négociation pure.
e / L'oligopole pur
Un petit nombre d'offreurs fait face à un grand nombre de demandeurs. Cette
configuration de marché est pour nous la plus importante à étudier car la plupart des
marchés des médias sont des oligopoles purs : téléphonie mobile, jeux vidéo, production
musicale, grands labels, etc. L'oligopole pur fera l'objet du grand II.
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