Che Guevara triomphe en 1959 et l'ancien dictateur, Batista, est chassé du pouvoir. Le nouveau
gouvernement affiche dès 1960 sont appartenance au camp socialiste et au bloc de l'Est, ce qui n'est
pas acceptable pour les États-Unis et constitue une « brèche » dans la doctrine Monrœ en vigueur
depuis 1823 (président des États-Unis, Monrœ ne veut pas d'intervention des puissances
européennes sur le continent américain ; cette doctrine est complétée en 1904 par Roosevelt qui
justifie, si besoin est, l'intervention des États-Unis dans un pays du continent américain).
Les États-Unis établissent donc un blocus de l'île de Cuba, ils multiplient également les alliances
avec les pays d'Amérique Latine et lancent un programme d'aide économique pour empêcher
l'expansion du communisme sur le continent.
• Le régime cubain nationalise les biens des entreprises américaines sur l'île et obtient le soutien de
l'URSS. Les tensions montent avec les États-Unis qui arment des Cubains anticastristes et des
mercenaires pour débarquer sur l'île le 15 avril 1961, dans la Baie des Cochons. C'est un échec
cuisant (les soldats capturés seront rendus aux Américains en 1975 contre des produits alimentaires
et pharmaceutiques).
L'URSS continue d'envoyer des « conseillers militaires » et des armes aux Cubains. Le 14 octobre
1962, des avions espions américains (U2) photographient des rampes de lancement de missiles sur
l'île. Ils apprennent également que des navires soviétiques font route vers Cuba avec des missiles à
bord. Or, Cuba est à portée de tir des grandes villes de la côte est des États-Unis.
La crise éclate entre les États-Unis et l'URSS. Le président John F. Kennedy lance un ultimatum à
Khrouchtchev le 22 octobre 1962, il exige le démantèlement des rampes et le rapatriement des
missiles en URSS. Il utilise une tactique de dissuasion graduée dans ses échanges avec le président
soviétique : sa fermeté l'emporte finalement et Khrouchtchev accepte le 28 octobre de retirer ses
rampes de lancement et ses missiles en échange de la promesse par les États-Unis de ne pas
intervenir à Cuba.
• Durant cette crise, et au vu des moyens militaires mobilisés (y compris des troupes en Floride et au
Nicaragua, et des sous-marins dans toute la zone), un conflit majeur et meurtrier entre les deux
puissances nucléaires a été évité de justesse. Le spectre d'une troisième guerre mondiale et la peur
nucléaire sont alors dans tous les esprits. Les conséquences sont importantes : conscientes de la
nécessité de maintenir un « équilibre de la terreur », et de réduire les importantes dépenses
engendrées par la course aux armements, les deux puissances font le choix de la détente et de la «
cœxistence pacifique ». Elles décident d'entretenir davantage de contacts entre elles (installation
d'un télex – le « téléphone rouge » – entre le Kremlin et la Maison Blanche), mais elles poursuivent la
confrontation dans d'autres lieux et d'autres domaines, de manière plus prudente. C'est ainsi qu'une
compétition effrénée est lancée dans le domaine spatial ou pour l'obtention de médailles aux Jeux
olympiques. Mais cet affrontement indirect se fait aussi par États interposés comme lors de la guerre
du Vietnam.
• La guerre du Vietnam est l'exemple type des conflits « périphériques » de la guerre froide.
Le Vietnam est né après l'indépendance de l'Indochine, ancienne colonie française, au terme d'une
violente guerre de décolonisation menée en particulier par le Viêt Minh, une guérilla nationaliste
fondée par le parti communiste indochinois qui a le soutien de la République de Chine populaire et