VASARELY Victor
1908
Artiste français d’origine hongroise. Après ses études à Budapest,
notamment auprès de Bortnyk en 1929, il arrive à Paris en 1931. Tout en
travaillant dans la publicité et la décoration, il élabore des oeuvres où le
motif figuratif est soumis à un traitement purement graphique et à des
oppositions tranchées de noir et de blanc qui suggèrent le modelé (série
des Zèbres, 1932,1942).
Jusqu’en 1947, il emprunte, selon ses termes, quelques “fausses routes”
figuratives, mais qui schématisent l’objet jusqu’à la “révélation véritable
de l’abstrait” : il repère alors, dans les galets et coquillages de Belle-Isle,
une géométrie interne à la nature.
En 1955, il publie son manifeste jaune, définissant les fondements de
l’art cinétique. Le mouvement est suggéré par l’illusion optique que
produisent deux formes-couleurs fortement contrastées. Ce seront le
noir et le blanc jusqu’en 1960, puis les couleurs, et Vasarely constitue
progressivement un alphabet plastique d’un millier d’échantillons
pouvant entrer en combinaison.
Il peut dès lors programmer ses créations en jouant sur les formes de
base (carré, cercle, losange, pentagone...), les couleurs et les nuances.
Les formes peuvent être mises en perspective pour créer l’impression de
volume ou de profondeur.
L’élaboration de ce système est pour Vasarely inséparable du contexte
social et de ses applications à l’intégration : il produit des multiples, et
milite dans son ouvrage Plasticité (1970) pour l’intégration totale de l’art
à l’architecture et l’urbabisme. En 1970, il ouvre son musée “didactique”
à Gordes, en 1976 sa fondation Vasarely à Aix-en-Provence : dans son
optique, il s’agit désormais de remplacer la nature par la beauté
artificielle telle qu’il la conçoit.