Sous-développement Définition Selon Jacques B. Gélinas,1 on peut

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Sous-développement
Définition
Selon Jacques B. Gélinas,1 on peut d'abord définir le sous-développement à partir de
ses symptômes: «la sous-alimentation, la mortalité infantile, l'analphabétisme, le
PNB (produit national brut) par habitant, l'endettement et le reste» . On peut aussi
définir un pays sous-développé à partir des mécanismes internes de son économie:
c'est « un pays dont les rouages économiques s'engrènent de façon subordonnée
dans la mécanique géante de l'économie mondiale» . Le sous-développement se
caractérise par :
1. «La dépendance financière et monétaire».
La dette (capital et intérêts) est tellement importante que le pays doit compter sur les
marchés financiers extérieurs pour la rembourser. Son économie est alors
extrêmement sensible à toutes les «fluctuations brusques des taux d'intérêt et de
change».
2. «L'extraversion du système économique».
«L'économie des pays sous-développés repose principalement sur l'exportation des
matières premières à faible valeur ajoutée, dont ils ne contr8lent pas les prix. Ils ne
contrôlent pas non plus les prix des produits manufacturés ou alimentaires qu'ils
importent. Ils ne disposent d'aucun moyen efficace pour faire évoluer les termes de
l'échange en leur faveur de façon équitable».
3. «La désarticulation de l'économie nationale».
La dépendance financière et l'extraversion commerciale engendrent et entretiennent
une société duale. On y trouve d'une part le secteur exportateur, «forcé d'adapter
ses produits, sa technologie et sa gestion aux conditions extérieures», et d'autre part
les secteurs traditionnels.
4. «La subordination des élites aux intérêts externes» .
Les mécanismes de développement ont donné naissance à une classe de politiciens,
de technocrates et de bureaucrates «branchés sur l'aide internationale» . Its ont
«contaminé le champ politique qui, arrosé de l'extérieur, peut se passer de ses bases
sociales pour survivre». Cette «aidocratie» est le résultat et non la cause de
l'inadaptation du système.
1.Jacques B. Gélinas, Et si le Tiers Monde s'autofinançait - De l'endettement à l
'épargne, Les Éditions Écosociété, Montréal, 1994
Documentation
Le sous-développement : retard de développement
Pour Rostow, le développement serait un phénomène inéluctable. Certains pays
ayant simplement débuté le processus avant d'autres, tout ne serait donc qu'une
question de temps. Mais, sous certaines conditions, le développement pourrait être
accéléré. W.W. Rostow dans son ouvrage « Les étapes de la croissance
économique » a tenté de « dégager les caractéristiques uniformes de la
modernisation des sociétés1 ». Selon lui, les sociétés parcourent au cours de leur
développement cinq différentes étapes : la société traditionnelle, les conditions
préalables au décollage, le décollage, le progrès vers la maturité et l’ère de la
consommation de masse.
sous-développement
Consulter aussi dans le dictionnaire : sous-développementCet article fait partie
du DOSSIER consacré à la
mondialisation
.
État d'un pays caractérisé par la médiocrité du niveau de vie moyen (traduit
notamment par une faible consommation alimentaire, à laquelle s'ajoutent des
problèmes de malnutrition et de famine, une faible espérance de vie, un taux encore
élevé d'analphabétisme), auquel on peut fréquemment associer une forte croissance
de la population, une répartition particulière des divers secteurs de l'économie
(secteur rural très important) et une composition spécifique de la balance
commerciale.
Le concept de sous-développement a été largement utilisé après la Seconde
Guerre mondiale pour désigner les pays pauvres par opposition aux pays riches,
industrialisés et développés. Il a ensuite semblé péjoratif, et a alors été remplacé par
d'autres expressions ; pays en voie de développement, pays dépendants, pays
du tiers-monde, pays de la périphérie, pays du Sud.
Origines du concept
La notion de sous-développement s'est imposée dans les pays occidentaux au début
des années 1950 quand ceux-ci réalisent qu'une grande partie de l'humanité (les
trois quarts à l'époque) souffre de la pauvreté, de lamaladie, de
l'analphabétisme et de la faim. Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'inscrit
dans le contexte politique de la guerre froide. Pour les États-Unis, il semble
indispensable de faire accepter par leurs alliés l'idée d'une aide des pays riches aux
pays pauvres pour ne pas favoriser les mouvements communistes en Asie, en
Afrique et en Amérique latine.
Une puissante campagne est lancée dans les médias en 1948-1949, vite relayée par
les organisations internationales, pour souligner le caractère scandaleux de la
misère dans les pays sous-développés et le caractère périmé des dominations
coloniales. Une représentation schématique du monde opposant deux grands
groupes de pays se répand alors, les pays développés étant considérés comme
entrés les premiers dans la voie du développement et, de ce fait, devant assistance
aux pays sous-développés.
En dépit de son origine éminemment politique et de son caractère flou, le concept
de sous-développement s'est rapidement imposé car il correspondait d'une
certaine façon à la réalité : les écarts de développement étaient extrêmement forts
et, en outre, paraissaient s'accroître. Dans les années 1950 et 1960, de nombreux
chercheurs se sont donc attachés à le préciser.
De nombreux critères descriptifs ont pour cela été proposés :
– des critères démographiques ont été avancés : fécondité élevée, mortalité
encore assez forte, population jeune, accroissement rapide.
– des critères économiques : agriculture prédominante mais peu productive,
industrialisation inexistante ou faible, importance du chômage et du sous-emploi,
extraversion de l'économie, faiblesse du niveau de vie pour la plus grande partie de
la population.
– des critères sociologiques : structures sociales restées archaïques, classes
moyennes peu représentées, assujettissement des femmes, travail des enfants.
Plusieurs auteurs ont souligné la distorsion existant entre la croissance
démographique et la croissance économique, la première étant plus rapide que la
seconde. Selon le géographe Yves Lacoste, le sous-développement se caractérise
par « une croissance très forte de la masse des besoins (du fait principalement de la
croissance démographique et des divers changements culturels) et d'autre part un
moindre accroissement des ressources et des revenus dont dispose effectivement la
masse de la population, qui se trouve pour une grande part en chômage ».
Sur les causes de cette situation, les avis divergent. Pour les libéraux, les pays
sous-développés présentent du retard, mais peuvent s'engager sur la même voie
que les pays développés. Pour les marxistes et les tiers-mondistes, c'est la
domination du « centre » (pays riches) qui explique la pauvreté de la « périphérie »
(pays pauvres).
Le fait que certains pays du Sud aient réussi leur décollage économique dans les
années 1970 semble donner raison aux premiers mais il n'est pas niable non plus
qu'il y ait eu et qu'il y ait encore des phénomènes de domination. L'importance
capitale du facteur démographique a été sous-estimée par les uns et les autres.
C'est l'accroissement rapide de la population, à partir des années 1940, qui a
provoqué le déséquilibre entre population et ressources, et c'est la décélération de la
croissance démographique, dans les années 1980, qui a amélioré la situation dans
nombre de ces pays.
Les études sur le sous-développement ont souvent donné des pays concernés
une image uniforme qui ne correspond pas à une réalité multiple. La ligne de
séparation entre pays développés et pays sous-développés proposée initialement
n'est plus valable.
Certains pays ex-communistes sont classés indûment parmi les premiers car ils ne
sont pas vraiment développés (Albanie, républiques du Caucase et de l'Asie
centrale). Divers pays, en revanche, sont devenus authentiquement industriels :
Singapour, Taiwan et Corée du Sud. Divers pays pétroliers n'ont plus les traits
économiques des pays sous-développés, leur niveau de vie étant assez élevé et leur
croissance économique forte. La diversité des pays africains, asiatiques et latinoaméricains est très importante.
Le concept de sous-développement a eu une certaine utilité comme représentation
simplifiée du monde. Il convient d'en faire aujourd'hui une utilisation restreinte aux
pays les moins avancés (P.M.A.).
E SOUS-DEVELOPPEMENT
----------------------------------------------Origine et mesure du développement
Les économistes distinguent traditionnellement la croissance et le développement.
Le concept de croissance correspond à l'aspect quantitatif et global d'une évolution
économique saisie sur le long terme. Le développement désigne, lui, des
transformations plus structurelles, qualitatives, affectant la démographie, l'économie,
la population active, les mentalités, l'organisation territoriale. Le problème du sousdéveloppement est relativement récent dans l'histoire de l'humanité puisque les
écarts entre les pays ont commencé à s'intensifier avec la Révolution Industrielle qui
a touché les pays du Nord à partir du XIXe siècle. On analysera les origines
historiques de ce retard, en développant notamment les approches théoriques
divergentes sur ce point et les différents stratégies adoptées pour favoriser
croissance et développent dans ces différents pays. On dressera par la suite un
panorama de la situation actuelle avec quelques perspectives.
Origine et mesure du développement
Approches historiques et théoriques jusqu'au début des années 1980
• Le thème du « sous-développement » était apparu dans un discours du président
américain Harry Truman, prononcé en 1948, au début de la guerre froide. Pour le
président américain, la pauvreté qui régnait dans le monde favorisait la pénétration
soviétique : tenter de contenir puis annihiler la misère revenait à lutter contre le
communisme.
Le terme de « sous-développement », lourd de sens, postulait l'existence d'un
développement et d'un seul, ce que l'économiste américain Walt Whitman Rostow
devait théoriser dans les Étapes de la croissance économique (1960).
L'approche linéaire de Rostow s'inscrit dans le courant libéral. Il perçoit le
développement comme un phénomène incontournable, certains pays ayant
commencé plus tôt leur essor. Cette vision linéaire passe par plusieurs étapes : La
société d'origine, dite société traditionnelle, ne vit que de l'exploitation de la terre, elle
est relativement hostile au progrès et les hiérarchies sociales y sont figées. Sa lente
évolution l'amène progressivement à remplir les conditions préalables au décollage.
Le changement y est plus facilement accepté, permettant que la croissance
économique dépasse la croissance démographique, grâce à la révolution agricole
notamment (gains de productivité dans ce secteur).
Arrive ensuite l'étape la plus courte et la plus décisive, le décollage ou take-off en
anglais : durant une vingtaine d'années les investissements massifs dans l'industrie
permettent une inflexion majeure et durable du rythme de la croissance (0,2 % en
moyenne par an avant le XVIIIe siècle, 1,2 % au XIXe). Une soixantaine d'années plus
tard, de nouvelles industries vont se substituer à celle du take-off (seconde révolution
industrielle dans les pays de la première révolution industrielle) : les niveaux de vie
s'améliorent. Les sociétés ont alors atteint le stade de la maturité avant le début de la
production de masse. La croissance mène à l'étape ultime de la société : la
consommation de masse.
Des critiques ultérieures montreront que les pays connaissant un développement
plus tardif, profitant de l'histoire des nations les ayant précédé, connaissent
rattrapage accéléré et sautent même certaines étapes.
Le modèle de Gerschenkron a ainsi montré que loin d'être autoentretenue comme le
pensait Rostow, la croissance nécessite l'intervention de l'État, qui peut suppléer
l'initiative privée, mobiliser les capitaux étrangers, assurer des transferts de
technologie, construire des infrastructures, favoriser l'investissement en capital
humain, développer un certain protectionnisme. On peut alors citer des exemples
historiques, comme celui de la Russie de la fin XIXe siècle et du XXe siècle, celui de
l'ère Meiji au Japon, ou celui de certains NPIAcomme la Corée du Sud depuis les
années 1970 ou le Mexique.
• D'autres approches hétérodoxes ou néomarxistes, s'inscrivent dans le courant tiersmondiste. Apparaîtraient ainsi des conditions explicatives d'un cercle vicieux de la
pauvreté (Nurkse) dans certains pays non développés comme la pression
démographique et la faiblesse du marché intérieur. À partir de la faiblesse de la
croissance, il y aurait alors faiblesse du revenu, de la consommation, de l'épargne,
faiblesse des incitations à investir et maintien d'une trop faible productivité. François
Perroux ou A. Hirschman évoquent la désarticulation des économies sous influence
et domination étrangère occidentale. La désarticulation décrit une rupture de
l'équilibre traditionnel avec destruction des activités rurales et absence de
complémentarité entre les secteurs de l'économie. Perroux s'appuie sur l'analyse de
Lewis qui pense la société comme un dualisme entre un secteur rural, traditionnel de
subsistance (auquel on ajoute le secteur informel urbain des bidonvilles), qui resterait
à l'écart du développement, et un secteur capitaliste, urbain et industrialisé.
Le premier connaît une très faible productivité et un bas revenu avec une forte
croissance démographique. Ce secteur a vu une partie de ses terres expropriées par
les cultures coloniales d'exportation.
Le second secteur connaît une offre de travail illimitée, qui assure un salaire de
subsistance fixe, favorise des profits importants réinvestis et un fort taux de
croissance. On constate une forte intensité capitalistique, une forte ouverture vers
l'exportation (souvent filiales d'entreprises multinationales ou entreprises étatiques).
Ainsi, pour des auteurs comme C. Furtado, R. Prebish, il existerait une dépendance
commerciale, financière, technologique et culturelle des économies du tiers-monde
vis-à-vis des puissances économiques et des marchés internationaux. Ainsi la
dépendance commerciale peut reposer sur le fait que les exportations restent
concentrées sur un ou deux produits primaires, qu'il n'y a aucune maîtrise des prix et
que le pays en voie de développement dépend totalement de la demande des pays
riches. La dépendance technologique entraîne un retard ou une insuffisante maîtrise
des nouvelles technologies de production (investissements coûteux et peu
productifs).
On peut aussi évoquer la dépendance financière due à la faiblesse de l'épargne
nationale et à l'obligation de mobiliser les capitaux internationaux. Il y a alors
asymétrie entre économie dominante (les pays occidentaux) et dominée (le tiersmonde) ou entre le centre et la périphérie (R. Prebisch ou S. Amin). Cette
dépendance bloquerait le développement et serait source d'échange inégal
(A. Emmanuel) : l'échange est dit inégal quand, à balance commerciale équibrée
entre deux pays, le contenu en travail des importations n'est pas égal à celui des
exportations, le pays dominant enregistrant à son profit un transfert de valeur. Cette
approche marxiste considère que l'échange inégal est source d'exploitation.
Ainsi, si un pays utilise ses gains de productivité pour produire plus, il risque de voir
ses prix d'exportation relatifs baisser sur le marché mondial (notamment si la
demande mondiale est peu sensible au prix). Les pays riches voient alors les gains
de productivité des pays du Sud transférés dans leur économie par une baisse du
prix des matières premières. Les pays producteurs de biens industriels verraient,
eux, la répartition des gains de productivité être utilisée en partie pour augmenter les
revenus sans que la hausse relative du prix de leurs produits exportés n'affaiblisse la
demande extérieure (faible élasticité de la demande extérieure à la variation du prix
parce que leurs produits industriels ont une avance tehnologique). Dans ce cas,
l'échange profite à celui qui a des productions incorporant plus de valeur ajoutée et
de travail qualifié. Cela entraîne sur la durée une détérioration des termes de
l'échange entre le centre et la périphérie.
• On calcule les termes nets de l'échange par la comparaison de l'indice de prix des
produits exportés / l'indice de prix des produits importés × 100.
Lorsque le résultat est supérieur à 100, le prix des exportations a augmenté plus
vite :
on
parle
d'une
appréciation
des
termes
de
l'échange.
Au contraire, lorsque le résultat est inférieur à 100, le prix des exportations a
augmenté moins vite : on parle alors d'une détérioration des termes de l'échange.
Globalement, dans cette approche structuraliste, le commerce international serait
facteur d'appauvrissement
• Le développement reste fortement inspiré par l'exemple des pays industrialisés et
imprégné de certaines valeurs dont l'origine est à rechercher dans les pays
industrialisés ; ce qui entraîne inévitablement des conduites de refus et de
résistance.
Le développement se traduit par l'entrée dans la civilisation technicienne, par la
diffusion de modèles institutionnels, de formes d'organisation du travail et de
modèles de consommation calqués sur ceux de l'Occident. Les systèmes juridiques,
institutionnels, la notion même d'État, les techniques industrielles, les modes de
production qui sont reproduits ont été élaborés d'abord en Occident. Chez les élites,
les habitudes de consommation et les modes de vie aspirent souvent à imiter
l'Occident.
Le développement est alors facteur d'inégalités et le creusement de l'écart avec les
classes défavorisées et renforce les tensions sociales et le sentiment d'injustice.
Le développement est facteur de déséquilibre : exode rural, développement des
bidonvilles, montée de la pauvreté, hausse de la criminalité, développement de la
pollution, libération des mœurs sont perçus comme autant de conséquences de
l'entrée dans le monde moderne. En outre, la corruption, le gaspillage des finances
publiques, l'instabilité politique de certaines régions, l'absence d'un État de droit aux
fonctions régaliennes fortes, contribuent à maintenir des pays dans le sousdéveloppement.
Les stratégies de développement
• À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, trois types de statégies se sont
mises en place :
§
§
§
la stratégie de substitution d'importations ;
la stratégie des industries industrialisantes ;
la stratégie de promotions des exportations.
• La stratégie de substitution
d'importations consiste à promouvoir un développement autocentré en favorisant
l'industrialisation du pays par la production nationale de produits manufacturés. On
s'appuie sur une protection tarifaire et une intervention volontariste de l'État par des
aides à l'investissement. C'est un échec car la faiblesse de la demande intérieure a
limité la rentabilité des investissements, les inégalités se sont accrues et l'État s'est
fortement endetté d'où les problèmes de surendettement contemporains.
C'est la politique suivie en Amérique latine.
• La stratégie des industries industrialisantes
a été mise en place progressivement dans certains pays pétroliers comme l'Algérie,
l'Iran, l'Iraq, à partir des années 1960. L'objectif est là encore la mise en place d'un
développement autocentré à travers l'industrie lourde, afin d'assoir l'indépendance
technologique du pays.
L'État planifie l'économie en utilisant la rente pétrolière pour ensuite favoriser l'essor
des industries légères.
Ce modèle a présenté des insuffisances et connaît un échec. Le coût des
investissements initiaux fut élevé avec l'achat d'usines « clés en mains » en
provenance des pays occidentaux mais avec une main-d'œuvre locale peu qualifiée.
Par ailleurs, ces pays ont connu l'instabilité politique ou des guerres qui ont fragilisé
la croissance et le développement.
• La stratégie de promotions des exportations vise à accroître le niveau d'insertion au
commerce mondial de manière à accroître la croissance interne et le développement
futur. Il s'agit de mettre en place une industrie manufacturière à partir d'une
production faiblement capitalistique, s'appuyant sur un fort volume de travail non
qualifié.
Cette politique attire progressivement les firmes multinationales des pays
industrialisés intéressées par la faiblesse des coûts de main d'œuvre. L'État est
associé à ce développement à partir, initialement, de régimes autoritaires militaires.
La compétitivité-prix du pays est forte d'où essor progressif des exportations.
L'État maintient une sous-évaluation de la monnaie nationale par rapport au dollar ce
qui renforce la compétitivité des produits à l'export. L'État encourage et dirige une
partie de l'épargne nationale vers les investissements et favorise la scolarisation et la
formation de la main-d'œuvre intérieure pour accroître le niveau du capital humain.
La qualité de la main-d'œuvre progresse. Le contenu de la production se modifie
avec une production plus capitalistique, incorporant plus de savoir- faire et de valeur
ajoutée, avec notamment les transferts de technologies que concèdent les
multinationales.
On observe alors une remontée des filières pour les NPIA de la première génération
(Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hongkong). C'est un succès, il y salarisation et
féminisation de la main-d'œuvre, essor du revenu moyen grâce à l'intervention de
l'État, qui s'apparente à du protectionnisme offensif. Cette réussite répond donc peu
aux seules procédures de marché.
On parle ici de développement extraverti ou d'extraversion de l'économie.
Ces pays sont concurrencés aujourd'hui par les nouveaux NPIA et ont dû longtemps
se heurter au protectionnisme des pays anciennement industrialisés (voir la
polémique en 2005 sur la fin des accords multifibres qui protégeaient l'Europe des
importations de textile asiatique).
Indicateurs de mesure du développement
• Pour mettre en évidence une mesure du développement et dépasser les faiblesses
de la seule mesure de la richesse par la notion de croissance, le Programme des
Nations unies pour le développement (PNUD) a établi un indicateur depuis 1990,
appelé IDH. Celui-ci repose sur des critères quantitatifs et qualitatifs (éducation,
santé) qui mesurent mieux le passage d'un enrichissement quantitatif à un mieuxêtre qualitatif.
Il permet de classer les pays et constitue bien le reflet des inégalités de
développement. Face au maintien de la pauvreté et aux difficultés récurrentes de
certains pays (les PMA présents majoritairement en Afrique), lePNUD mesure aussi
l'IPH1, Indicateur de Pauvreté Humaine pour les pays en développement (mais aussi
l'IPH2 pour certains pays de l'OCDE). L'IPH1 mesure des indicateurs de longévité,
d'instruction et de conditions de vie (accès à l'eau potable, accès aux soins,
malnutrition).
On peut également évoquer depuis 1995, l'ISDH, l'indicateur sexospécifique du
développement humain qui repère les inégalités dont sont victimes les femmes ou
enfin, l'IPF, l'indicateur de participation des femmes, qui évalue les inégalités entre
hommes et femmes sur le plan des opportunités économiques et politiques.
• Dans cette problématique du sous-développement, deux nouvelles notions sont
apparues dans les années 1990.
En 1987, la Commission mondiale pour l'environnement et le développement, dite
commission Brundtland, a donné une définition du développement durable : il doit
« permettre à toutes les populations vivant actuellement sur Terre de satisfaire leurs
besoins sans compromettre les possibilités des générations futures. ».
Le décollage économique très rapide de certains pays depuis une décennie met en
avant les difficultés de généraliser le modèle de développement prédateur adopté
par les pays industrialisés depuis deux siècles. Les gouvernements des pays
émergents s'efforcent d'attirer les IDE des entreprises multinationales dans leurs
pays. Celles-ci, dans le cadre de la DIPP (décomposition internationale des
processus productif) utilisent les avantages comparatifs de ces pays (salaires plus
faibles, moindre imposition fiscale, droit du travail moins contraignant, peu de
pression locale sur les questions environnementales, etc.). La croissance et les
émissions de gaz à effet de serre sont particulièrement importantes dans ces pays,
notamment la Chine.
Cette question devient un problème général pour la planète et peut entraver le
développement de ces pays du Sud qui ne peuvent reproduire à l'identique le modèle
suicidaire des pays du Nord.
La seconde problématique concerne la question du commerce équitable. Défini
comme « un partenariat commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le
respect, qui vise plus d'équité dans le commerce international. Le commerce
équitable contribue au développement durable en proposant de meilleures conditions
commerciales aux producteurs marginalisés, essentiellement dans les pays du Sud,
et en sécurisant leurs droits ».
Ce concept s'appuie sur l'article 23 de la Déclaration universelle des droits de
l'homme, qui stipule que « quiconque travaille a droit à une rémunération équitable
lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine ». Ce
commerce s'appuie sur un échange permettant d'assurer un prix digne et décent aux
producteurs du Sud (exemple du café ou du coton).
Panorama contemporain du développement
Sous-développement, population et migrations
• Selon les estimations moyennes des Nations unies, plus de 9 milliards d'humains
peupleront la Terre en 2050 contre 6,5 milliards en 2005. Le nombre d'habitants des
zones développées restera identique à 1,2 milliard alors qu'il passera de 5,3 à 7,8
milliards dans les pays en développement. Ces évolutions poseront le problème de
l'alimentation (les problèmes de sous-alimentation touchent déja 20 % de la
population mondiale aujourd'hui), ou des atteintes à l'environnement (déja
considérables aujourd'hui). La population de l'Inde devrait progresser de 600 millions
d'habitants, et celle de la Chine de 140 millions (soit le 1/3 de toute la croissance
mondiale).
Même si la mortalité due au VIH en Afrique et le ralentissement de la fécondité plus
rapide que prévu ont amené l'ONU a révisé à la baisse ses estimations (prévues
en 1994 à 9,8 milliards d'habitants), cette hausse reste forte. La population devrait se
stabiliser en 2050. L'écart d'espérance de vie entre les pays développés et ceux en
développement devrait se réduire. L'espérance de vie est passée de 50 ans en 1950
à 65 ans aujourd'hui et progresserait à 75 ans en 2050 dans les pays du Sud.
La pression démographique va néanmoins peser sur l'environnement parce que les
modèles occidentaux de consommation d'énergie se généralisent et parce que la
croissance économique est très forte chez certains géants émergents. Il faudra alors
réinventer un modèle de croissance plus durable parce que la hausse de la richesse
des pays en développement est la condition impérative pour stabiliser la croissance
de leur population. Les pays les plus pauvres sont ceux où la croissance
démographique est la plus élevée, parce que l'éducation des filles y est faible parce
que la femme est soumise aux traditions qui l'enferment dans un statut dévalorisé,
parce qu'il y a peu de structure sociale pour développer la contraception et parce
qu'en l'absence de système de protection des plus âgés, ce sont les enfants qui
assurent leur prise en charge.
• La pression démographique peut induire aussi une pression migratoire. Au cours
des années 1990, la population immigrée a fortement augmenté dans le monde,
notamment dans les régions développées (+ 28 %).
En 2000, 175 millions d'habitants, soit 3 % de la population mondiale, résidaient dans
un pays autre de celui de naissance. Entre 1990 et 2005, 36 millions de personnes
ont quitté leur pays. 33 millions de personnes se sont installées dans les pays riches,
en Amérique du Nord et en Europe essentiellement.
Par ailleurs, en 2000, 56 % des migrants très qualifiés vivant dans les pays riches
étaient originaires des pays en développement. Cette fuite des cerveaux est
dramatique pour les pays pauvres puisqu'elle touche des secteurs clés. D'un autre
côté, les migrants contribuent à la richesse des pays qui les accueillent mais aussi à
celle de leur pays d'origine. Ils ont en effet transférés en 2005, 167 milliards de
dollars vers les pays en voie de développement, fonds qui ont doublé en quinze ans
et qui représentent en 2005, le double de l'aide publique au développement.
L'aide au développement et le problème de la dette
• L'aide publique au développement comprend les dons et prêts du secteur public
lorsque ces prêts sont assortis de taux, et durée préférentiels par rapport aux
conditions de marché.
L'aide « privée » regroupe les dons des ONG (organisations non gouvernementales),
les crédits à l'exportation, les prêts bancaires, les investissements de portefeuille,
des IDE, etc.
L'aide peut être multilaérale lorsqu'elle est véhiculée par des organismes
internationaux spécialisés (BIRD ou Banque Mondiale, le FMI, l'AID, l'UNICEF,
le FAO, etc.).
Elle peut être bilatérale (de pays à pays), liée (en imposant des conditions d'achat
aux pays qui en bénéficient de manière à accroître les débouchés du pays donateur)
ou non liée.
Elle peut être en nature (envoi de techniciens, de coopérants, de marchandises,
attribution de bourses d'études). L'aide peut être dite hors projet (si elle n'a pas
d'affectation ciblée en amont) ou être une aide-projet (construction d'infrastructures).
L'objectif fixé par les Nations unies est que chaque pays devrait consacrer 0,7 % de
son revenu national brut (RNB) à l'aide publique au développement (APD). Seuls le
Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède y parviennent.
En 2005, le total cumulé de l'aide a été de 106,5 milliards de dollars, soit 0,33 %
du RNB des pays membres. L'objectf de la France est de porter son aide à 0,47 %
de son RNBen 2006
.
Les objectifs de développement du millénaire (ODM) ont été fixés par l'ONU en
septembre 2000. Parmi les plus importants, on retient :
faire disparaître l'extrême pauvreté et la faim ;
garantir à tous une éducation primaire ;
promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ;
réduire la mortalité infantile ;
améliorer la santé maternelle ;
combattre le sida, le paludisme et autres maladies ;
assurer la durabilité des ressources environnementales ;
mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
• Le problème de la dette des pays en développement est ancien et chaotique. La
dette des pays en développement commence à exploser dans les années 1970
quand les banques occidentales commencent à recycler et à prêter les pétrodollars
dont disposent les pays exportateurs de pétrole après les deux chocs pétroliers
de 1973 et 1979.
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Ces prêts ne sont pas toujours pensés et utilisés judicieusement. Quand le cours du
dollar et les taux d'intérêt augmentent, avec le virage libéral de la politique
américaine au tournant des années 1970-1980, la dette devient explosive pour les
pays du Sud. En effet, libellé en dollar mais transformé en monnaie locale, le fardeau
du remboursement devient insoutenable.
La première crise intervient avec le Mexique en 1982, parce que le pays soutenu par
le FMI et la Banque mondiale, s'est lourdement endetté, auprès des institutions
internationales mais surtout auprès des banques privées. La hausse des taux
d'intérêt induite par la politique monétaire américaine et la chute des revenus
pétroliers en 1982 entraînent une baisse dramatique des réserves de change du
pays. Celui-ci décide alors de suspendre unilatéralement le paiement des intérêts de
sa dette. Le Mexique se doit alors d'adopter un plan d'apurement de sa dette avec
les PAS (Plans d'Ajustement Structurel) décidés par le FMI. Il s'agit de mesures de
nature libérale de limitation de la création monétaire, de baisse des dépenses
publiques par réduction du nombre et du salaire des fonctionnaires, ou par réduction
des programmes sociaux.
Le volet structurel privilégie les privatisations, la déréglementation des relations de
travail et l'augmentation de la variable d'ajustement que constitue le chômage, Ces
plans appliqués partout par les techniciens du FMIsont de véritables purges qui
saignent les pays dans lesquels elles s'appliquent en fragilisant durablement les
populations. Le Mexique remboursera ainsi des sommes considérables en raison du
poids des taux d'intérêt. En 1970, la dette publique externe du Mexique s'élève à
3,1 milliards de dollars. 33 ans plus tard, en 2003, elle est 25 fois plus élevée, elle
atteint à 77,4 milliards (la dette externe publique et privée atteint 140 milliards).
Pendant ce laps de temps, les pouvoirs publics mexicains ont remboursé
368 milliards de dollars (120 fois la somme due en 1970). Le transfert net négatif sur
la période entre 1970 et 2003 s'élève à 109 milliards de dollars. Entre 1983 et 2003,
sur vingt-et-une années, seules deux (1990 et 1995) ont connu un transfert net positif
sur la dette externe publique.
• Ce premier exemple n'est pas unique et le service de la dette, cest-à-dire le
remboursement du capital et des intérêts, croît dans tous les pays.
En 1989, le plan Brady proposa un échange des créances bancaires contre des titres
garantis par le Trésor américain, à condition que les banques réduisent le montant
des créances et qu'elles remettent de l'argent dans le circuit. Les pays bénéficiaires
s'engageaient pour leur part à consolider une partie de leur dette et à signer des
programmes d'ajustement structurel avec le FMI… Le problème était ainsi réglé pour
les banques et… repoussé pour les débiteurs. Toutefois, les crises se succèdent :
§
§
§
§
§
1994 : deuxième crise mexicaine (faisant suite à celle de 1982) ;
1997 : crise en Asie du Sud-Est et de l'Est ;
1998 : crise de la Russie ;
fin 1998-début 1999 : crise du Brésil ;
fin 2000-début 2001 : crise de l'Argentine et de la Turquie.
À chaque fois, la Banque mondiale a été incapable de prévoir ces crises.
• La dette actuelle des pays du Sud est très variable et dépend des perspectives de
chacun des pays, de leur insertion au commerce mondial. Depuis 2000, la tendance
est néanmoins à la baisse du poids de la dette en considérant les pays du Sud dans
leur ensemble.
Les 10 pays les plus endettés (en milliards de dollars) concentrent près des 3/5 de la
dette globale mais le poids de cette dette dans leur PIB reste limité (hormis
l'Argentine). En revanche, les 10 pays dont le poids de la dette au regard de
leur PIB est le plus élevé, ont en réalité une dette limitée en volume (en dollars).
Selon la Banque mondiale, les pays les plus pauvres ont toujours assuré au moins
80 % du service de leur dette extérieure. Les allégements de dette sont donc
possibles et nécessaires pour ces pays. La tendance est bien aujourd'hui à
l'augmentation de l'annulation du service de la dette, mais le mouvement reste
erratique, soumis aux pressions des ONG altermondialistes des pays du Nord et aux
effets d'annonce lors des conférences internationales.
Enfin, l'accès à la dette reste lui même très fortement inégal et stigmatisant : les pays
émergents (Asie, Amérique latine) ont accès plus facilement aux marchés
internationaux de capitaux privés (qui représentent les 3/4 de leurs créanciers). En
revanche, les pays les plus pauvres, essentiellement africains, dépendent de l'aide
publique au développement. Pour l'ensemble des pays, l'endettement est surtout le
fait des États ou des entreprises privées bénéficiant de la garantie de leurs États.
À part l'Afrique subsaharienne et l'est de l'Europe, toutes les autres zones
géographiques exportent plus de capitaux vers le Nord (en remboursements) qu'elles
n'en reçoivent. Les transferts nets suivent donc un chemin Sud-Nord et le problème
de la dette contribue à enrichir les pays du Nord au détriment de ceux du Sud…
Inégalités actuelles et problèmes de régulation de l'économie mondiale par les
institutions internationales
• Il existe des conditions indispensables de la relation ouverture économiquecroissance susceptibles de valider la stratégie d'insertion au commerce mondial :
§ un avantage comparatif de type dynamique avec notamment un stock de capital
humain croissant ;
§ une stabilité politique et des institutions libres, efficaces et non corrompues
(justice, presse, etc.).
L'État doit assumer ses fonctions régaliennes et assurer la sécurité des biens et des
personnes. Par ailleurs, toutes les spécialisations ne se valent pas dans l'insertion au
commerce mondial puisqu'il y a « des gagnants et des perdants » : le commerce
mondial est dominé par les pays du Nord puisqu'ils réalisent l'essentiel des échanges
en commerce intrazone et intrabranche. Ce sont eux également qui sont à l'origine et
à destination des IDE par l'intermédiaire de leurs multinationales. Dans le sud, il n'y a
pas d'homogénéité des PED, autrement dit, « il n'y a plus un, mais des tiersmonde ». Certains se sont développés par l'extraversion mais dans des productions
primaires à faible contenu en valeur ajoutée. Ils restent bloquées dans
l'ancienne DITde type coloniale et connaissent une DTE (essentiellement l'Afrique).
Ainsi la croissance économique est la première condition de la réduction de la
pauvreté mais les inégalités demeurent très fortes dans le monde.
• Les organisations internationales ont eu un rôle prépondérant dans l'ouverture au
commerce mondial et la promotion des idées libérales. Le FMI (Fonds monétaire
international) est né des accords de Bretton Woods en 1944 ; on peut détailler les
missions initiales du FMI :
§ promouvoir la coopération monétaire entre pays ;
§ faciliter l'expansion du commerce mondial et le développement des pays du
tiers-monde (Banque Mmndiale) ;
§ faciliter la stabilité des taux de change (passage des changes fixes ou changes
flottants à partir de 1971) ;
fournir des ressources aux pays temporairement en difficultés, par exemple
ayant un déficit de leur balance des paiements.
Le bilan est très critique : les écarts de richesses et développement se sont accrus et
la Banque mondiale a échoué dans son rôle.
§
Le FMI a souvent appliqué des politiques libérales dites politiques d'ajustement
structurel : celles-ci visaient à résoudre les problèmes de la dette dans certains pays
en appliquant des politiques de réduction des dépenses publiques et sociales et de
privatisation. Il y a eu aussi renforcement des procédures de marché et spécialisation
vers l'exportation au détriment des productions pour les populations locales. Cela a
très souvent aggravé la pauvreté des populations (voir l'exemple de la crise
argentine).
En ce qui concerne la politique de promotion du commerce mondial, à partir de 1995,
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) remplace le GATT (Accord Général sur
les Tarifs et le Commerce, mis en place par Bretton Woods). L'OMC a le même
objectif : renforcer l'essor du commerce international en supprimant progressivement
les droits de douane et en étendant le commerce et la concurrence à tous les
domaines : marchandises et services. Elle dispose d'un organe qui règle les litiges
entre États en ce qui concerne les accusations de protectionnisme : l'ORD, Organe
de règlements des différents, juge les différents, peut infliger des sanctions au pays
incriminé ou autoriser l'autre à des compensations.
Les pays membres de l'OMC se sont engagés :
§
§
§
§
à réduire les droits de douane ;
à démanteler les principaux obstacles non tarifaires aux échanges ;
à supprimer progressivement les subventions publiques qui ont un impact sur le
commerce international ;
à maintenir « les subventions qui n'affectent pas directement le commerce »
comme les subventions pour l'environnement et la recherche.
Les dispositions de l'OMC visent principalement à faciliter encore plus la
libéralisation du commerce, afin d'augmenter les échanges internationaux et
d'accentuer la concurrence. En effet, dans l'optique de l'OMC, le commerce
international constitue un facteur de croissance économique, un moyen au service
du développement, en offrant à chaque pays des débouchés pour leur production et
aux consommateurs les moyens de bénéficier d'une saine concurrence (diversité de
l'offre, prix plus bas). Le dumping est une pratique qui consiste à vendre à perte pour
s'introduire sur un marché, accroître sa part ou éliminer les concurrents.
Le dumping social est une action qui vise à tirer un avantage des différences de
réglementation et de coût du travail entre différentes régions ou pays. Les pays
riches invoquent ainsi des arguments éthiques pour condamner des pratiques
contraires à la dignité humaine et aux droits de l'homme (le travail des enfants,
l'absence de droits syndicaux, etc.). Les pays en développement voient dans cette
indignation une façon détournée, pour les pays riches, d'engager des mesures
protectionnistes et de protéger leur marché.
L'absence de clause sociale est profitable à certaines grandes entreprises
multinationales. Elles font réaliser une partie de leur production dans des pays où
l'absence totale de réglementation du travail leur permet de produire à des conditions
avantageuses. Elles peuvent ainsi baisser leurs coûts et être encore plus
compétitives au niveau des prix. En quelque sorte, les intérêts de certains États et
des grandes firmes peuvent converger. Certains États (notamment dans les PED)
ont intérêt à accueillir les IDE des firmes transnationales, les PED voyant dans cet
accueil, un facteur de croissance et d'emploi.
• En ce qui concerne le bilan de l'action de la Banque mondiale, le groupe
d'évaluation indépendant mandaté par cet organisme vient de rendre son bilan à la
fin 2006. Son verdict est assez rude pour l'organisation internationale et sa capacité
à réduire la pauvreté. Il lui est notamment reproché de chercher à valoriser
uniquement la croissance des secteurs les plus productifs sans chercher à
maximiser
l'emploi
ni
à
réduire
la
pauvreté
en
milieu
rural.
Par ailleurs, la Banque mondiale ne se préoccuperait pas des oppositions et
prônerait de manière idéologique le libéralisme sans tenir compte des effets sur la
pauvreté.
Enfin, l'organisme serait accusé de chercher à « faire du chiffre » (ainsi, en Ouganda,
même si le taux de scolarisation primaire a fortement augmenté, les classes
comptent 94 élèves par classe et seulement un livre pour 3 élèves !). Seuls 1/3 des
programmes incluent des objectifs d'amélioration qualitative du niveau d'éducation
fourni (voir www.worldbank.org/oed/).
• Les IDE peuvent avoir un rôle économique positif dans la croissance et le
développement d'un pays, qu'ils suivent une trajectoire N/N ou N/S. Ils
correspondent néanmoins toujours à une mise en concurrence des territoires entre
eux. Il s'agit alors pour ces zones géographiques de fournir un certain nombre
d'avantage comparatifs susceptibles de les attirer :
§
§
§
§
§
une main-d'œuvre dont la rémunération reste limitée au regard d'une
qualification la plus élevée possible ;
un niveau d'infrastructures suffisant (voies de communication, etc.) ;
un investissement public en capital humain élevée de manière à accroître la
productivité de la main-d'œuvre ;
un droit du travail et une protection sociale restreintes pour ne pas alléger le coût
du travail ;
une stabilité économique (peu d'inflation) et politique.
Certes, les IDE procurent un certain nombre d'avantages au pays d'accueil,
notamment les pays en développement :
§
§
§
§
ils permettent de réaliser des transferts de technologie ce qui renforce la
productivité globale du pays et favorise la remontée des filières ;
ils dynamisent la création de richesses, les exportations et l'emploi local ;
ils renforcent l'insertion du pays dans la promotion des exportations de produits
manufacturés ;
ils dynamisent la concurrence en renforçant la nécessité de compétitivité
globale ;
Mais ils présentent aussi des inconvénients pour le pays d'accueil :
§
§
ces pays dépendent totalement de la stratégie de FMN qui peut choisir à tout
moment de privilégier un autre pays d'accueil dont les avantages comparatifs
seraient plus favorables ;
l'essentiel du profit généré est capté par la FMN qui en réoriente une partie vers
sa maison mère et ses actionnaires.
§
Zoom sur…
Quelles sont les perspectives d'avenir ?
• Concernant les perspectives d'avenir, la Banque mondiale a publié fin 2006
plusieurs prévisions dansGlobal Economic Prospects qui dressent un tableau assez
terne des tendances de l'économie actuelle.
• La production mondiale doublerait d'ici 2030, passant de 35 000 milliards de dollars
à 75 000 milliards. Les pays pauvres verront leur croissance augmenter plus
rapidement, puisque leur part dans l'économie mondiale passerait de 23 à 33 %.
Les écarts entre pays riches et pauvres resteraient forts puisqu'une personne vivant
dans le Sud ayant un revenu actuel équivalent à 16 % de celui d'une personne vivant
dans un pays développé, aurait en 2030 un revenu représentant 23 % de celui du
Nord. Le rythme de rattrapage très lent sera inégal, passant de 19 à 40 % pour un
chinois, restera stagnant pour les pays latino-américains, et décrochera pour les
pays africains.
Les inégalités internes poursuivront leur essor dans les pays du Sud, en fonction de
l'intensité de la demande de main-d'œuvre en travail qualifié et non qualifié. Le Brésil
devrait connaître une croissance plus vigoureuse en travail non qualifié. La situation
relative de cette population devrait s'améliorer, et les inégalités diminuer.
À l'inverse, l'Inde, dont la demande en travail qualifié va s'accroître, devrait connaître
un approfondissement des inégalités internes entre cette main-d'œuvre croissante et
mieux rémunérée et la population active non qualifiée.
Au niveau mondial, le rapport entre le salaire des qualifiés et des non qualifiés
devrait passer de 3,5 en moyenne en 2001, à 4,2 en 2030. Par ailleurs, pour cette
même date, les travailleurs non qualifiés représenteront toujours la grande majorité
du travail mondial. La main d'œuvre mondiale passerait de 3,1 milliards de
personnes à 4,1 milliards, dont 90 % vivant dans le Sud et 40 % en Chine et en Inde.
• La Banque mondiale souligne les effets bénéfiques de cet accroissement en
avançant que les pays du Sud continueront d'être des importateurs de produits
technologiques provenant du Nord.
Dans une conclusion nuancée, elle montre aussi que les travailleurs qualifiés du
Nord verront leurs « coûts d'ajustement » s'accroître face à cette nouvelle contrainte.
En langage codé, cela signifie que la précarité et la flexibilité dans le travail, dont
sont victimes ces salariés, risquent fort de s'intensifier…
• Le tiers-monde regroupe un ensemble hétérogène de pays, au départ perçus
comme un groupement de pays n'appartenant ni à la sphère d'influence américaine
ni aux groupes de pays marqués par les idéaux communistes.
L'expression « tiers-monde » est née d'une formule du démographe Alfred Sauvy
dans un article publié en 1952 par l'hebdomadaire L'Observateur, dans une
chronique intitulée « Trois mondes, une planète ». Ce groupe de pays rassemblant
initialement les pays sous-développés a subi de nombreuses transformations aussi
bien politiques, qu'économiques ou sociales. Aujourd'hui, les 3/4 de la population
mondiale en font partie.
• D'après la classification de la Banque mondiale en 2004, on distingue :
§ les pays à faibles revenus ;
§ les pays à revenus intermédiaires, inférieurs ou supérieurs ;
§ et les pays à revenus élevés.
§
64 pays sont classés dans la 1re catégorie (moins de 765 dollars de PNB par
habitant). 50 figurent parmi lesPMA (pays les moins avancés) dont 35 sur le
continent africain. Il reste aujourd'hui 820 millions de personnes sous-alimentées soit
17 % de la population mondiale (source FAO, 2006). L'Afrique subsaharienne est
touchée pour le tiers de sa population. L'objectif est de ramener ce taux à 10 %
en 2015 (voir les objectifs du millénaire).
LE TIERS MONDE ET LE SOUS DEVELOPPEMENT
Eric Le Barbu
Lycée Pierre Poivre, à Saint Joseph ( île de la Réunion)
Nouvelle adresse : [email protected]
INTRODUCTION
- Le 1 /3 Monde comprend 121 Etats, de l'Amérique Latine, d'Asie, d'Afrique .
- Ce sont tous des PVD et qui connaissent tous des problèmes économiques.
* Agriculture archaïque, secteur trop développé et non productif.
* Croissance démographique très forte et bas niveau de vie.
* Nature hostile et industries peu développées.
_ Tout cela constituent des caractères communs aux PVD.
I/ CRITERES DEMOGRAPHIQUES DES PVD
* Démographie galopante
_ La population augmente et cette augmentation n'est pas le résultat
des pays industriels.
3 Hommes sur 4 vivent dans le 1/3 Monde.
L'accroissement naturel atteint plus de 2 %
A/ NATALITE TRES FORTE
On parle de forte natalité à partir de 20 pr mille ( Cas du Brésil et
du Mexique)
- Les raisons en sont:
* Traditions et mentalités + religion: La natalité a toujours été un
rattachement à la famille traditionnelle.
* Enfants qui coûtent très peu ( forte Main d'œuvre, donc source
de revenus)
* Progrès de la médecine: Beaucoup de naissances à terme viables.
* Utilisation des moyens de contraception avance lentement; dans la
plupart des Etats, faute de pouvoir changer les mentalités, on
pratique une politique anti nataliste, mais les résultats sont plutôt
limités.
Ex: La Chine: On les oblige à ne faire qu'un enfant par foyer,
maximum deux; au delà, on pénalise financièrement les ménages, ou
on oblige l'avortement.
- Dans la plupart des pays, les politiques sont à
dominance antinatalistes, natatives: Propagande, aide financière,
campagne d'information pour la contraception...
B/ UNE POPULATION JEUNE ( la 1/2 de la population)
- Problème du développement économique
- La mortalité dans les PVD est la plus faible du Monde (6 à 8 Pr.
mille)
* Raisons:
- Taux de mortalité infantile élevé: 116 Pr. Mille (malgré l'aide
d'associations internationales: UNICEF; Croix Rouge... )
_ Médecine moderne ( épidémies enrayées.. )
_OMS et aide au 1/3 Monde: Création d'hôpitaux et de dispensaires;
utilisation de vaccins.
- Famines plus rares. ( Grâce au FAO)
* Ce problème d'accroissement démographique va inquiéter les pays
riches (Crainte d'une éventuelle invasion des gens du Sud )
Ex: En Afrique: Tx Nat= 40 à 50 pr mille
Tx Mort= 20 pr mille
En Inde: TN = 36 pr mille
TM =20 pr mille
Brésil:42 % de la population a moins de 15 ans.
C/ LES POLITIQUES ANTI NATALISTES
* Résultats de limitation des naissances sont très variables selon les
Etats.
_ En Inde, les classes urbaines réalisent mieux qu'il y a 20 ans,
l'avantage de réduire le nombre d'enfants.
( Programmes de stérilisation masculine, avec aide financière)
_ En Chine, politique beaucoup plus dure et qui obtient un succès
sans précédents dans aucun autre pays
Slogan " Un couple, Un enfant"
D/ NIVEAU DE VIE
1/ Le revenu
- On le voit d'abord au niveau de vie qui est très bas.
_ Ce revenu correspond à un PNB/Hab de 10 à 30 fois inférieur à
ceux des pays riches.
* En Inde: 1/3 de la population en dessous du seuil de pauvreté
absolu.
_ 30 Millions d'Hab a un revenu comparable à celui de l'Europe
Occidentale.
* Dans le cas des Emirats Arabes, le revenu est excessif, car il
repose sur "la vérité du pétrole"
_ En général ,dans les PVD, le PNB est très bas : < 2000
Dollars /Hab /an
* L'Afrique ne représente que 3% du PNB mondial
* L'Europe " 28% " "
* Le Japon " 10% " "
2/ Malnutrition et sous nutrition
* On note une insuffisance alimentaire en viande et légumes, mais
une hyper consommation de céréales et de blé
* La malnutrition touche 10 à 15% de la population mondiale.
- 2/3 souffrent de faim; 10% de la population mondiale ont - de
1500 calories /jour, d'ou faiblesses physiques (carences,scorbut...
),et intellectuelles.
3/ L'analphabétisme
50% de la population mondiale manque d'enseignants et d'écoles.
_ On a essayé d'améliorer le niveau de l'enseignement
Ex: En Afrique: distribution de radios dans les écoles
_ Mais il faut des moyens financiers ( encore un aspect des causes
du sous-développement)
E/ AMPLEUR DES INEGALITES SOCIALES
- Il existe une partie minoritaire de la population qui possède une
grande partie du pays.
* Au Mexique; les 20% plus riches possèdent 50% du revenu national.
_ Cela pose des problèmes d'ordre humain:
* Bas niveau de vie
* Tensions sociales
( Lutte des classes entre propriétaires et agriculteurs.),
et contribue à l'instabilité du pays.
_ Le chômage est trés important.
* Peu d'industries multiplication de petits métiers(parasitaires);
concurrence, bas salaires...
_ L'Etat est trop pauvre pour payer des allocations familiales.
Aspect de villes du 1/3 monde.( bidonville)
- A noter un contraste très important entre les quartiers riches et
les quartiers pauvres (rejetés en périphérie dans les zones les plus
insalubres; pas d'eau, pas d'électricité... )
- Quartiers souvent à côté des usines et qui grandissent trop vite à
cause de l'exode rural.
- Contraste avec les quartiers de commerce, héritage de la
colonisation et de la modernisation.
- Contrastes avec les quartiers des affaires ( centres ville) où le luxe
déborde de partout.
II/ CRITERES ECONOMIQUES
A/ LES CAUSES
- Les PVD sont surtout dans la zone chaude (tropicale et
équatoriale)= Chaleur excessive, accompagnée de sécheresse ( Sahel
) ou d'inondations ( Inde)
_ Les sols sont souvent craquelés , infertiles ou lessivés( lavés par
les pluies abondantes de tout leurs sel minéraux)
* On peut y remédier en construisant des barrages afin de
permettre l'irrigation... Mais il faut des moyens financiers.
* Progrès médicaux ont fait baisser la mortalité, sans pour autant
modifier la forte natalité => explosion démographique
* Paralysie des structures
- Religion interdit certains modes de cultures (ex: l'alimentation en
Inde (végétarienne))
- Obstacles aux formes agraires
- Domination de la ville sur la campagne...
* Enfin ces PVD, nouvellement indépendants, sont
souvent très instables.
- Leur fragilité intérieure ( ethnies rivales, problèmes raciaux et
religieux...) + leurs rivalités de voisinage (ex: Amérique centrale,
Afrique noire, Moyen Orient.. )y multiplient les dépenses.
- IL ne faut pas négliger que les effets de domination extérieure
sont évidents:
ex : En URSS et Europe centrale.
C'est surtout au moment de la décolonisation que se manifeste le
sous développement.
B/ DIFFICULTES DE L'AGRICULTURE
Se caractérise comme étant retardataire
peu productive
traditionnelle
1/ Conditions naturelles
(Reliefs, sols, climats.. )
* Climat équatorial: obstacle : Forets humides et forets denses
* Climat tropical: pluies incertaines, sols séchés ( ex: Cuvette du
Niger; du Tchad)=> zone profondément marquée par la sécheresse,
sans compter les régions désertiques (Sahara) proprement incultes.
* Zones très arrosées: En Inde :2 Indes:
- Inde sèche ( pas assez d'eau: problèmes d'irrigation)
- Inde humide ( beaucoup d'irrigation; endiguement des fleuves)
- Manque de capitaux
" " technologie
Absence d'électricité
Pas assez d'engrais, de machines ( en Inde: utilisation de bouses de
vaches à la place d'engrais)
2/ Conditions humaines
- Mauvaises => manque de qualification de la MO : Cela empêche la
modernisation.
3/ Inégale répartition des terres
- Monde rural traditionnel, mais perturbé par la surpopulation et le
manque de terres.
- C'est un système ouvert à l'extérieur, qu'entretiennent les
cultures d'exportation, et les industries implantées; d'ou unmonde
urbain croissant car beaucoup de mouvements migratoires.
- Les petites exploitations ne sont pas rentables et font vivre une
population trés nombreuse..
- Pas assez de terres consacrées aux cultures vivrières => Problèmes
de la faim.
Ex: Brésil: 12% des terres pour l'agriculture
52% " " " les pâturages
20% " " " les forêts
* Le reste est en friches ou en jachère.
* 52,2% des paysans occupent 2,8% de la surface cultivée
* 44 000 propriétaires occupent 59,8% des terres appropriées.
- En Inde: Majorité des paysans petites exploitations
1/3 des cultures < 20 Ha
Bcp sont locataires de la terre.
4/ Une agriculture vivrière, traditionnelle délaissée
- Cela concerne les petites propriétés.
* Méthodes archaïques : cultures sur brûlis (Asie, Afrique)
2 conséquences: fertilité du sol pas énorme
rendements baissent très vite
Ex; le Sénégal: au bout d'une année, les terres sont abandonnées
Riziculture (Asie du Sud Est) qui est irriguée, développée à la
production, le riz exige beaucoup de M O
* Systèmes d'irrigation rudimentaire
ex: Nord de l'Afrique = troncs d'arbres, bambous creusés...
Inde: on utilise des jeunes pour faire circuler l'eau dans un système
à roue à pédales.
- La production alimentaire est souvent faible et insuffisante.
- Si les cultures vivrières se développent peu, c'est que les
gouvernements (en souhaitant des denrées agricoles à bon marché,
pour des raisons de paix et pour financer d'autres activités)
découragent les agriculteurs.
C/ CULTURES D'EXPORTATION, PLANTATION DE PRODUITS
TROPICAUX
- Ces cultures destinées sont des cultures de produits
tropicaux (café, cacao, arachides, soja... )dont la culture a été
implantée et développée par les colonies.
- Ces cultures continuent à être exploitées car elles constituent
les recettes des PVD
1° caractéristique: ces plantations sont implantées sur
les meilleures terres ( ex: Terra Rossa... )
2° caractéristique: Cultures sur grandes propriétés, avec MO à bon
marché.
Ces grandes propriétés ont des machines et une partie des terres
sont inexploitées. Ils exportent leurs produits; cela empêche le
développement des cultures vivrières et place les PVD sous
la dépendance des pays industriels.
D/ EFFORTS DE MODERNISATION
- But: augmenter la rentabilité de l'agriculture.
2 aspects:
1/ Réformes agraires
- Redistribution plus équitable des terres
- Lutter contre l'inégalité des propriétés, mal exploitées.
- Mettre en cultures de nouvelles terres.
* Tous les PVD en Afrique ont tenté ces réformes agraires.
- Celles ci varient selon l'idéologie: 2 Types
* Indochine: Collectivisation
* Pays à économie privée: confiscation, moyennant une indemnité
d'une partie des grandes propriétés.
- Les terres confisquées sont redistribuées avec paiement de
mensualités, aux paysans.
- Le problème est que ces paysans peuvent difficilement racheter
ces terres.
- L'Etat ne peut pas faire les travaux d'infrastructures, et au bout
de quelques années, les petits propriétaires disparaissent, rachetés
par des gros propriétaires.
- Les résultats de ces réformes agraires sont souvent limités dans
les pays à économie privée.
* Au Brésil, les paysans pauvres s'installent sur des terres cultivées.
2/ La "Révolution Verte"
( Développée dans la plupart des PVD, à partir de 1976)
= Effort de transformation radicale des cultures.
Se caractérise par:
* Accroissement de l'irrigation: Construction de barrages,
multiplication des puits.
- Les puits sont équipés de tuyaux: eaux de la nappe phréatique est
extraite par des pompes, plus par des norias.
- Amélioration des méthodes d'irrigation ( goutte à goutte) dans les
PVD.
* Augmentation des exploitations
- Grâce à la mécanisation, à l'électrification; création de hangars de
stockage; utilisation d'engrais et de toutes sortes de produits
chimiques; recherche économique pour améliorer le rendement...
- Problèmes: Manque de capitaux (eau et machines sont chères)
- Seuls les riches peuvent en profiter et avoir des résultats.
- Conséquences: Les riches sont de plus en plus riches
Les pauvres sont de plus en plus pauvres.
_ Manque de paysans bien formés On se heurte au problème de
l'analphabétisation
au manque de locaux
les méthodes nouvelles viennent des pays riches, d'où dépendance du
1/3 Monde.
- Organisation du F.A.O. ( Food and Agricultural Organisation) qui
envoie un aide technique et financière (formation de paysans,
construction de barrages... )
3/ Les résultats.
- Progrès dans les production agricoles, mais ces progrès
sont irréguliers (aléas climatiques, inondations ou sécheresse... )
- Cette production augmente dans tous les domaines, mais pas assez
par rapport à la croissance démographique.
- Si la population augmente, on doit puiser dans les stocks de
céréales ( c-à-d : Importer )
Ex ; en Inde: obligation d'importer des céréales, dans les bonnes
années , on stocke.
- Malgré les progrès agricoles, pas d'amélioration sensible des
rations alimentaires.
Cette situation se retrouve dans tous les PVD , et l'explosion
démographique en est la cause N° 1 .
• La population mondiale actuelle ne regroupe plus que 17 % de la population en
Europe et en Amérique du Nord, et ce chiffre sera amené à baisser puisqu'en 2050,
où 88 % de la population vivra dans les pays du Sud, accentuant d'autant la pression
démographique et environnementale qui pèsera sur ces pays, même si le
ralentissement de la fécondité y est très net. La dette reste un problème très
préoccupant pour les pays en développement (elle représente 35 % de leur PIB),
même si les graves crises du passé ont amené les autorités monétaires
internationales à gérer de manière drastique l'endettement de ces pays après de
multiples erreurs. Les plans d'ajustement structurel du FMI ont souvent pesé
durablement sur le niveau de pauvreté de ces pays. Les inégalités de croissance et
de développement restent fortes même si le tiers-monde ne constitue plus un tout
homogène, certains pays émergents, insérés dans le commerce mondial et dans la
stratégie des firmes multinationales, connaissant une croissance rapide aujourd'hui.
LE TIERS MONDE ET LE SOUS DEVELOPPEMENT
Eric
Le
Lycée
Pierre
Poivre,
à
Saint
Joseph
Nouvelle adresse : [email protected]
(
île
de
la
Barbu
Réunion)
INTRODUCTION
- Le 1 /3 Monde comprend 121 Etats, de l'Amérique Latine, d'Asie, d'Afrique .
- Ce sont tous des PVD et qui connaissent tous des problèmes économiques.
* Agriculture archaïque, secteur trop développé et non productif.
* Croissance démographique très forte et bas niveau de vie.
* Nature hostile et industries peu développées.
_ Tout cela constituent des caractères communs aux PVD.
I/ CRITERES DEMOGRAPHIQUES DES PVD
* Démographie galopante
_ La population augmente et cette augmentation n'est pas le résultat des pays
industriels.
3 Hommes sur 4 vivent dans le 1/3 Monde.
L'accroissement naturel atteint plus de 2 %
A/ NATALITE TRES FORTE
On parle de forte natalité à partir de 20 pr mille ( Cas du Brésil et du Mexique)
- Les raisons en sont:
* Traditions et mentalités + religion: La natalité a toujours été un rattachement à
la famille traditionnelle.
* Enfants qui coûtent très peu ( forte Main d'œuvre, donc source de revenus)
* Progrès de la médecine: Beaucoup de naissances à terme viables.
* Utilisation des moyens de contraception avance lentement; dans la plupart des
Etats, faute de pouvoir changer les mentalités, on pratique une politique anti
nataliste, mais les résultats sont plutôt limités.
Ex: La Chine: On les oblige à ne faire qu'un enfant par foyer, maximum deux; au
delà, on pénalise financièrement les ménages, ou on oblige l'avortement.
- Dans la plupart des pays, les politiques sont à dominance antinatalistes,
natatives: Propagande, aide financière, campagne d'information pour la
contraception...
B/ UNE POPULATION JEUNE ( la 1/2 de la population)
- Problème du développement économique
- La mortalité dans les PVD est la plus faible du Monde (6 à 8 Pr. mille)
* Raisons:
- Taux de mortalité infantile élevé: 116 Pr. Mille (malgré l'aide d'associations
internationales: UNICEF; Croix Rouge... )
_ Médecine moderne ( épidémies enrayées.. )
_OMS et aide au 1/3 Monde: Création d'hôpitaux et de dispensaires; utilisation de
vaccins.
- Famines plus rares. ( Grâce au FAO)
* Ce problème d'accroissement démographique va inquiéter les
riches (Crainte d'une éventuelle invasion des gens du Sud )
pays
Ex: En Afrique: Tx Nat= 40 à 50 pr mille
Tx Mort= 20 pr mille
En Inde: TN = 36 pr mille
TM =20 pr mille
Brésil:42 % de la population a moins de 15 ans.
C/ LES POLITIQUES ANTI NATALISTES
* Résultats de limitation des naissances sont très variables selon les Etats.
_ En Inde, les classes urbaines réalisent mieux qu'il y a 20 ans, l'avantage de
réduire le nombre d'enfants.
( Programmes de stérilisation masculine, avec aide financière)
_ En Chine, politique beaucoup plus dure et qui obtient un succès sans
précédents dans aucun autre pays
Slogan " Un couple, Un enfant"
D/ NIVEAU DE VIE
1/ Le revenu
- On le voit d'abord au niveau de vie qui est très bas.
_ Ce revenu correspond à un PNB/Hab de 10 à 30 fois inférieur à ceux des pays
riches.
* En Inde: 1/3 de la population en dessous du seuil de pauvreté absolu.
_ 30 Millions d'Hab a un revenu comparable à celui de l'Europe Occidentale.
* Dans le cas des Emirats Arabes, le revenu est excessif, car il repose sur "la
vérité du pétrole"
_ En général ,dans les PVD, le PNB est très bas : < 2000 Dollars /Hab /an
* L'Afrique ne représente que 3% du PNB mondial
* L'Europe " 28% " "
* Le Japon " 10% " "
2/ Malnutrition et sous nutrition
* On note une insuffisance alimentaire en viande et légumes, mais une hyper
consommation de céréales et de blé
* La malnutrition touche 10 à 15% de la population mondiale.
- 2/3 souffrent de faim; 10% de la population mondiale ont - de 1500 calories
/jour, d'ou faiblesses physiques (carences,scorbut... ),et intellectuelles.
3/ L'analphabétisme
50% de la population mondiale manque d'enseignants et d'écoles.
_ On a essayé d'améliorer le niveau de l'enseignement
Ex: En Afrique: distribution de radios dans les écoles
_ Mais il faut des moyens financiers ( encore un aspect des causes du sousdéveloppement)
E/ AMPLEUR DES INEGALITES SOCIALES
- Il existe une partie minoritaire de la population qui possède une grande partie du
pays.
* Au Mexique; les 20% plus riches possèdent 50% du revenu national.
_ Cela pose des problèmes d'ordre humain:
* Bas niveau de vie
* Tensions sociales
( Lutte des classes entre propriétaires et agriculteurs.), et contribue à l'instabilité
du pays.
_ Le chômage est trés important.
* Peu d'industries multiplication de petits métiers(parasitaires); concurrence, bas
salaires...
_ L'Etat est trop pauvre pour payer des allocations familiales.
Aspect de villes du 1/3 monde.( bidonville)
- A noter un contraste très important entre les quartiers riches et les quartiers
pauvres (rejetés en périphérie dans les zones les plus insalubres; pas d'eau, pas
d'électricité... )
- Quartiers souvent à côté des usines et qui grandissent trop vite à cause
de l'exode rural.
- Contraste avec les quartiers de commerce, héritage de la colonisation et de la
modernisation.
- Contrastes avec les quartiers des affaires ( centres ville) où le luxe déborde de
partout.
II/ CRITERES ECONOMIQUES
A/ LES CAUSES
- Les PVD sont surtout dans la zone chaude (tropicale et équatoriale)= Chaleur
excessive, accompagnée de sécheresse ( Sahel ) ou d'inondations ( Inde)
_ Les sols sont souvent craquelés , infertiles ou lessivés( lavés par les pluies
abondantes de tout leurs sel minéraux)
* On peut y remédier en construisant des barrages afin de permettre l'irrigation...
Mais il faut des moyens financiers.
* Progrès médicaux ont fait baisser la mortalité, sans pour autant modifier la forte
natalité => explosion démographique
* Paralysie des structures
- Religion interdit certains modes de cultures (ex: l'alimentation en Inde
(végétarienne))
- Obstacles aux formes agraires
- Domination de la ville sur la campagne...
* Enfin ces PVD, nouvellement indépendants, sont souvent très instables.
- Leur fragilité intérieure ( ethnies rivales, problèmes raciaux et religieux...) + leurs
rivalités de voisinage (ex: Amérique centrale, Afrique noire, Moyen Orient..
)y multiplient les dépenses.
- IL ne faut pas négliger que les effets de domination extérieure sont évidents:
ex : En URSS et Europe centrale.
C'est surtout au moment de la décolonisation que se manifeste le sous
développement.
B/ DIFFICULTES DE L'AGRICULTURE
Se caractérise comme étant retardataire
peu productive
traditionnelle
1/ Conditions naturelles
(Reliefs, sols, climats.. )
* Climat équatorial: obstacle : Forets humides et forets denses
* Climat tropical: pluies incertaines, sols séchés ( ex: Cuvette du Niger; du
Tchad)=> zone profondément marquée par la sécheresse, sans compter
les régions désertiques (Sahara) proprement incultes.
* Zones très arrosées: En Inde :2 Indes:
- Inde sèche ( pas assez d'eau: problèmes d'irrigation)
- Inde humide ( beaucoup d'irrigation; endiguement des fleuves)
- Manque de capitaux
" " technologie
Absence d'électricité
Pas assez d'engrais, de machines ( en Inde: utilisation de bouses de vaches à la
place d'engrais)
2/ Conditions humaines
- Mauvaises => manque de qualification de la MO : Cela empêche la
modernisation.
3/ Inégale répartition des terres
- Monde rural traditionnel, mais perturbé par la surpopulation et le manque de
terres.
- C'est un système ouvert à l'extérieur, qu'entretiennent les cultures d'exportation,
et les industries implantées; d'ou unmonde urbain croissant car beaucoup
de mouvements migratoires.
- Les petites exploitations ne sont pas rentables et font vivre une population trés
nombreuse..
- Pas assez de terres consacrées aux cultures vivrières => Problèmes de la faim.
Ex: Brésil: 12% des terres pour l'agriculture
52% " " " les pâturages
20% " " " les forêts
* Le reste est en friches ou en jachère.
* 52,2% des paysans occupent 2,8% de la surface cultivée
* 44 000 propriétaires occupent 59,8% des terres appropriées.
- En Inde: Majorité des paysans petites exploitations
1/3 des cultures < 20 Ha
Bcp sont locataires de la terre.
4/ Une agriculture vivrière, traditionnelle délaissée
- Cela concerne les petites propriétés.
* Méthodes archaïques : cultures sur brûlis (Asie, Afrique)
2 conséquences: fertilité du sol pas énorme
rendements baissent très vite
Ex; le Sénégal: au bout d'une année, les terres sont abandonnées
Riziculture (Asie du Sud Est) qui est irriguée, développée à la production, le riz
exige beaucoup de M O
* Systèmes d'irrigation rudimentaire
ex: Nord de l'Afrique = troncs d'arbres, bambous creusés...
Inde: on utilise des jeunes pour faire circuler l'eau dans un système à roue à
pédales.
- La production alimentaire est souvent faible et insuffisante.
- Si les cultures vivrières se développent peu, c'est que les gouvernements (en
souhaitant des denrées agricoles à bon marché, pour des raisons de paix et pour
financer d'autres activités) découragent les agriculteurs.
C/ CULTURES D'EXPORTATION, PLANTATION DE PRODUITS TROPICAUX
- Ces cultures destinées sont des cultures de produits tropicaux (café, cacao,
arachides, soja... )dont la culture a été implantée et développée par les colonies.
- Ces cultures continuent à être exploitées car elles constituent les recettes des
PVD
1° caractéristique: ces plantations sont implantées sur les meilleures terres ( ex:
Terra Rossa... )
2° caractéristique: Cultures sur grandes propriétés, avec MO à bon marché.
Ces grandes propriétés ont des machines et une partie des terres sont
inexploitées. Ils exportent leurs produits; cela empêche le développement des
cultures vivrières et place les PVD sous la dépendance des pays industriels.
D/ EFFORTS DE MODERNISATION
- But: augmenter la rentabilité de l'agriculture.
2 aspects:
1/ Réformes agraires
- Redistribution plus équitable des terres
- Lutter contre l'inégalité des propriétés, mal exploitées.
- Mettre en cultures de nouvelles terres.
* Tous les PVD en Afrique ont tenté ces réformes agraires.
- Celles ci varient selon l'idéologie: 2 Types
* Indochine: Collectivisation
* Pays à économie privée: confiscation, moyennant une indemnité d'une partie
des grandes propriétés.
- Les terres confisquées sont redistribuées avec paiement de mensualités, aux
paysans.
- Le problème est que ces paysans peuvent difficilement racheter ces terres.
- L'Etat ne peut pas faire les travaux d'infrastructures, et au bout de quelques
années, les petits propriétaires disparaissent, rachetés par des gros propriétaires.
- Les résultats de ces réformes agraires sont souvent limités dans les pays à
économie privée.
* Au Brésil, les paysans pauvres s'installent sur des terres cultivées.
2/ La "Révolution Verte"
( Développée dans la plupart des PVD, à partir de 1976)
= Effort de transformation radicale des cultures.
Se caractérise par:
* Accroissement de l'irrigation: Construction de barrages, multiplication des puits.
- Les puits sont équipés de tuyaux: eaux de la nappe phréatique est extraite par
des pompes, plus par des norias.
- Amélioration des méthodes d'irrigation ( goutte à goutte) dans les PVD.
* Augmentation des exploitations
- Grâce à la mécanisation, à l'électrification; création de hangars de stockage;
utilisation d'engrais et de toutes sortes de produits chimiques; recherche
économique pour améliorer le rendement...
- Problèmes: Manque de capitaux (eau et machines sont chères)
- Seuls les riches peuvent en profiter et avoir des résultats.
- Conséquences: Les riches sont de plus en plus riches
Les pauvres sont de plus en plus pauvres.
_ Manque de paysans
l'analphabétisation
bien
formés On
se
heurte
au
problème
de
au manque de locaux
les méthodes nouvelles viennent des pays riches, d'où dépendance du 1/3
Monde.
- Organisation du F.A.O. ( Food and Agricultural Organisation) qui envoie un aide
technique et financière (formation de paysans, construction de barrages... )
3/ Les résultats.
- Progrès dans les production agricoles, mais ces progrès sont irréguliers (aléas
climatiques, inondations ou sécheresse... )
- Cette production augmente dans tous les domaines, mais pas assez par rapport
à la croissance démographique.
- Si la population augmente, on doit puiser dans les stocks de céréales ( c-à-d :
Importer )
Ex ; en Inde: obligation d'importer des céréales, dans les bonnes années , on
stocke.
- Malgré les progrès agricoles, pas d'amélioration sensible des rations
alimentaires.
Cette situation se retrouve dans tous les PVD , et l'explosion démographique en
est la cause N° 1 .
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