IP/04/63 Bruxelles, le 16 janvier 2004 La Commission approuve plusieurs actions de coopération en faveur de l’Amérique latine pour un montant de 246 millions d’euros La Commission européenne a approuvé l’octroi d’un peu plus de 246 millions d’euros1 en vue de financer des programmes de coopération et des mesures d’assistance extérieure dans divers pays d’Amérique latine et zones infrarégionales. Ce dispositif d’aide témoigne de l’engagement de l’UE à soutenir la consolidation de la démocratie et de la prospérité en Amérique latine. Le Brésil, le Chili, la Colombie, l’Équateur, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Pérou et l’Uruguay ainsi que le Mercosur, la Communauté andine (CAN), l’Amérique et l’Amérique latine dans leur ensemble, bénéficieront de ces mesures. L’aide couvrira les domaines suivants: développement socio-économique; renforcement, décentralisation et modernisation des institutions; développement rural et durable; éducation; processus de paix en Colombie; personnes déplacées; renforcement des capacités commerciales; lutte contre la pauvreté; intégration régionale; application des accords d’association. Ces actions s’inscrivent dans le cadre des plans de financement nationaux et régionaux du programme ALA pour 2003. “Ces nouvelles mesures de coopération témoignent de l’engagement de l’Union européenne en faveur de ses partenaires d’Amérique latine et prouvent que notre partenariat stratégique se porte bien. Elles permettront de mettre concrètement en oeuvre les priorités arrêtées d’un commun accord, notamment la nécessité de poursuivre l’intégration régionale et de renforcer la cohésion sociale. Ce sont là les deux principales priorités qu’il conviendra d’aborder lors du sommet qui se déroulera à Guadalajara au mois de mai et qui réunira les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Union européenne, d’Amérique latine et des Caraïbes” a déclaré Chris Patten, membre de la Commission. Les relations entre l’Union européenne et l’Amérique latine, intensifiées au fil des ans et renforcées par des perspectives commerciales ainsi que des objectifs communs sur les plans économique et politique, sont également consolidées grâce aux mesures de coopération concrète relatives à des projets en faveur du développement. L’Union européenne (tant l’Union que ses États membres) est le principal fournisseur d’aide publique au développement à l’Amérique latine. La Commission a approuvé le financement des projets et initiatives concrets présentés ci-après. 1 246,991 millions d’euros. Brésil (7 millions d’euros) Le projet mettra en oeuvre, pour la première fois au Brésil, des mesures novatrices tentant de transformer le paradigme “traditionnel” de conservation de la biodiversité en passant du concept d’“îlot biologique” à celui de “couloir biologique”, embrassant ainsi de vastes zones d’importance cruciale dont certaines bénéficient déjà d’une forme de statut de protection. Chili (22,2 millions d’euros) Un premier projet visant à contribuer à la création et à la mise en place d’entreprises innovantes, bénéficiant d’une aide communautaire de 17,2 millions d’euros, sera mis en oeuvre afin d’améliorer la compétitivité de l’économie chilienne grâce à des mesures d’appui à l’innovation technologique et au développement de secteurs stratégiques de l’économie nationale (technologies génériques) ainsi qu’au transfert et à la diffusion de ces technologiques auprès des entreprises, en particulier des petites et moyennes entreprises. Ce projet permettra d’améliorer la position concurrentielle de l’économie chilienne à l’échelon national et international et de réunir les conditions nécessaires à une croissance économique élevée. Un deuxième projet aura pour objectif de faciliter la mise en oeuvre de l’accord d’association signé en novembre 2002 entre l’Union européenne et la République du Chili dans les domaines du commerce, de l’économie et de la coopération. À cet effet, il est prévu de créer et de mettre en oeuvre un fonds opérationnel, qui prendra des initiatives pour veiller à l’application efficace de l’accord. La contribution de l’Union européenne s’élève à 5 millions d’euros. Colombie (39.2 millions d’euros) En Colombie, ce sont les “laboratoires de paix” qui bénéficient de l’assistance communautaire. Ce concept est né de l’émergence de vastes mouvements de participation civique en faveur de la paix qui, dans certaines régions, se sont transformés en laboratoires sociaux qui explorent des voies menant au dialogue et à la coexistence ainsi que des dispositifs pacifiques permettant de faire face au conflit armé qui ravage le pays. Le but est de neutraliser les causes de ce conflit au moyen d’initiatives émanant de la base sociale et d’encourager le développement socio-économique durable ainsi qu’une existence dans la dignité pour tous les habitants des trois régions visées. Le deuxième laboratoire de paix financé par l’UE (à hauteur de 33 millions d’euros) s’appuiera sur les progrès réalisés jusqu’à présent dans le cadre du premier laboratoire de paix mis en place dans le Magdalena Medio et visera les régions du Norte de Santander, l’est de l’Antioquia ainsi que le Massif colombien, couvrant au total 62 municipalités. En outre, une contribution de 6,2 millions d’euros sera destinée à étayer le processus de réinstallation des personnes déplacées à l’intérieur du pays et à améliorer leurs conditions de vie. 2 Équateur (17 millions d’euros) L’Équateur occupe une position stratégique au carrefour de trois régions écologiques de première importance: les Andes, la région amazonienne et le bassin Pacifique. Sa diversité géographique, biologique et ethnoculturelle est exceptionnelle. Un projet portant sur la gestion décentralisée des ressources naturelles, doté d’une contribution européenne de 17 millions d’euros, sera mis en oeuvre dans le nord du pays afin d’améliorer les conditions de vie de la population des trois provinces septentrionales de l’Équateur (Esmeraldas, Carchí et Imbabura) grâce à l’utilisation durable et à la conservation de son patrimoine naturel; ce projet défendra également le droit à vivre dans un environnement sain. L’objectif est de favoriser la consolidation du système de gestion écologique décentralisé, géré par le ministère de l’environnement ainsi que les administrations provinciales et municipales par le biais du développement des institutions et de la participation sociale. Guatemala (20 millions d’euros) L’Union européenne contribuera à hauteur de 20 millions d’euros à un projet de décentralisation et de renforcement municipal destiné à étayer les mesures de développement engagées par l’État guatémaltèque ainsi que la société concernant la démocratisation ainsi que la cohabitation politique dans un environnement pluriethnique et pluriculturel. L’objectif spécifique du projet consiste à renforcer les capacités générales et sectorielles des institutions municipales et à gérer, à l’échelon local, les politiques lancées par l’État. Honduras (41,08 millions d’euros) Un projet, doté d’une enveloppe de 28 millions d’euros et portant sur l’enseignement secondaire, visera essentiellement les élèves et les enseignements des groupes les plus vulnérables du pays: catégories les moins favorisées par le développement, groupes urbains marginaux, femmes et jeunes vivant en milieu rural, groupes ethniques bilingues. Les centres d’enseignement et de formation professionnels reconnus comme établissements de référence bénéficieront de mesures de réorganisation, d’un nouvel équipement et d’améliorations techniques. Le programme visera en outre à renforcer les capacités institutionnelles du ministère de l’éducation, chargé de la normalisation du système d’enseignement et de l’administration des ressources mises à disposition à cet effet. Le Honduras bénéficiera également d’une aide communautaire de 13,08 millions d’euros, qui correspond au cinquième et dernier versement effectué au titre du programme régional pour la reconstruction de l’Amérique centrale, un projet de grande envergure lancé en 1999 à la suite des dégâts provoqués dans la région par l’ouragan “Mitch”. Mexique (15 millions d’euros) Une stratégie territoriale novatrice sera mise en oeuvre dans le cadre d’un projet intégré de développement social en faveur de l’État du Chiapas, qui affiche l’indice de développement humain le plus bas du Mexique, notamment parmi la population indigène. La recherche de méthodes de production et de sources de revenus de substitution viables sera encouragée tandis que la planification participative et l’accès aux informations nécessaires créeront de nouvelles formes de gestion et de gouvernance locales. La contribution communautaire s’élève à 15 millions d’euros. 3 Nicaragua (33,161 millions d’euros) Trois initiatives relatives à l’allègement de la dette, à l’appui aux institutions et à l’enseignement seront mises en oeuvre. - L’objectif de l’initiative de la Banque mondiale et du FMI en faveur des pays pauvres lourdement endettés (PPLE) consiste essentiellement à ramener la dette extérieure à un niveau soutenable et à remédier aux déséquilibres budgétaires et macroéconomiques de manière à ce que ce genre de situation ne puisse se reproduire. L’allégement de la dette doit prendre la forme de ressources supplémentaires affectées à la lutte contre la pauvreté dans le cadre des programmes relatifs aux dépenses publiques. Cette aide sera structurée par les stratégies nationales de lutte contre la pauvreté. Le programme de “soutien à l’allègement de la dette des PPLE dans le cadre du développement rural local” financé par l’Union européenne accordera, pour le compte du gouvernement du Nicaragua, une somme de 7,5 millions d’euros au fonds de la Banque mondiale pour les PPLE. Ces mesures auraient des conséquences directes sur le budget de l’année prochaine et permettrait d’alléger la dette, en moyenne, de 1,19 million d’euros par an entre 2004 et 2013. - Un programme d’appui institutionnel aux mesures en faveur du développement, doté d’une enveloppe de 5 millions d’euros, prévoit d’apporter une assistance technique au gouvernement du pays en vue de renforcer l’élaboration et la mise en oeuvre de programmes d’appui aux politiques sectorielles (PAPS). Parmi les mesures envisagées figure l’appui aux instances du gouvernement fédéral, à la société civile et à divers bailleurs de fonds. Il est également prévu d’apporter une contribution au fonds multilatéral d’affectation spéciale destiné à étayer la mise en oeuvre, le suivi et l’évaluation du document de stratégie de réduction de la pauvreté au Nicaragua. - Enfin, le programme d’appui à la politique dans le secteur de l’éducation, qui bénéficie d’une contribution communautaire de 20,661 millions d’euros, a pour objectif d’appuyer le renforcement progressif des capacités du gouvernement à élaborer et à gérer sa politique en matière d’éducation. Plus précisément, ce programme soutiendra le plan national en faveur de l’éducation et le processus de décentralisation de l’éducation en faveur des municipalités. Panama (6,65 millions d’euros) Le système judiciaire de Panama se caractérise par sa lenteur, par le nombre élevé de personnes en détention préventive et par le nombre excessif de jugements renvoyés en appel ou en cassation. Sur la base du plan stratégique de réforme de l’administration judiciaire, élaboré par la Cour suprême, l’Union européenne financera un projet (à hauteur de 6,65 millions d’euros) en vue d’améliorer l’efficacité et la transparence de l’organisation judiciaire, les moyens à la disposition des tribunaux, l’indépendance des professions judiciaires et l’accès des citoyens à la justice. Les résultats obtenus seront bénéfiques à l’État de droit et aux droits de la population. 4 Pérou (14 millions d’euros) Une somme de 14 millions d’euros a été prévue pour un programme visant à contribuer à la lutte contre la pauvreté et, plus précisément, au développement socio-économique des régions d’Ayacucho et de Huancavelica. Le programme AGORAH s’articulera autour de deux axes: d’une part, le renforcement de la capacité de gestion des administrations locales et, d’autre part, la réalisation de travaux (routes, électricité, irrigation, assainissement de l’approvisionnement en eau, etc.), ces dernières mesures étant financées par le biais d’un appui spécifique au budget. Uruguay (7,95 millions d’euros) La Commission mettra en oeuvre deux projets dans ce pays: - Une somme de 2,45 millions d’euros sera affectée au développement social des zones rurales les plus pauvres du nord de l’Uruguay; les objectifs spécifiques de ce programme consistent à réduire le chômage, en particulier celui des jeunes et des femmes. Il est par ailleurs prévu d’améliorer l’habitat rural, d’augmenter les volumes de production et de renforcer les compétences des institutions. - L’Union européenne contribuera à hauteur de 5,5 millions d’euros à un projet visant à renforcer l’efficacité et l’efficience du recouvrement des impôts par le fisc et, par là même, à moderniser l’organisation et à favoriser la solvabilité de l’État. Mercosur (4 millions d’euros) L’objectif général du projet d’“harmonisation des normes techniques, des règlements techniques et des procédures d’évaluation de la conformité”, doté d’une enveloppe financière de 4 millions d’euros, consiste à faciliter la libre circulation des marchandises entre les pays membres du Mercosur d’une part, et entre le Mercosur et l’Union européenne d’autre part. La mise en place d’un système de communication pour les organismes de certification et de normalisation du MERCOSUR, la définition de la portée de l’accréditation de ceux-ci, le recensement des besoins en matière d’harmonisation et de certification ainsi que la mise au point de systèmes de qualité dans les laboratoires et l’acquisition du matériel correspondant figurent parmi les activités prévues. Communauté andine (4 millions d’euros) La Communauté andine (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou et Venezuela) a engagé un processus politique en vue d’instaurer un marché commun des Andes en 2005. Un programme d’assistance technique liée au commerce, financé au moyen d’une contribution communautaire de 4 millions d’euros, sera mis en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés, parmi lesquels figurent l’adoption d’un tarif extérieur commun, la mise en place d’une politique agricole commune, l’harmonisation de la législation et des instruments d’information statistique ainsi que l’application de normes convergentes et de politiques macroéconomiques. 5 Amérique centrale (15 millions d’euros) La Commission européenne a approuvé un programme en faveur de l’intégration de l’Amérique centrale (avec une contribution financière de l’UE de 15 millions d’euros), dont l’objectif spécifique est de renforcer les capacités des structures du système d’intégration centraméricain et de la société civile afin de consolider et d’intensifier le processus d’intégration et de coopération pour que les pays de la région puissent mieux s’intégrer dans l’économie mondiale. Le projet contribuera donc à la réforme des institutions ainsi qu’à l’adoption et à l’application d’un programme stratégique en faveur de l’intégration. Amérique latine - Régional (950 000 euros) Le programme en faveur du développement de la démocratie en Amérique latine (PRODALL), qui bénéficie d’une contribution de 950 000 euros de la part de l’Union européenne, vise à stimuler la capacité des pays d’Amérique latine à renforcer la démocratie grâce à l’élaboration de nouvelles stratégies de développement régional. L’objectif général du projet consiste à établir, en partenariat avec les gouvernements des pays d’Amérique latine, le PNUD ainsi que des organisations internationales non gouvernementales un programme de travail étendu en vue de renforcer et de développer la gestion démocratique des affaires publiques du sous-continent. Contexte Sur la base des relations bilatérales existant de longue date entre les pays européens et l’Amérique latine, l’Union européenne a noué et renforcé des liens avec l’Amérique latine depuis les années 60. Les relations entre ces deux continents ont sensiblement évolué au cours des trente dernières années. Le partenariat actuel reflète l’importance et le potentiel croissants de l’Amérique latine ainsi que la volonté des deux parties à poursuivre, à l’avenir, le renforcement des liens tissés entre elles. L’Union européenne est un partenaire économique et politique important pour l’Amérique latine; c’est le principal bailleur de fonds de la région, le premier investisseur étranger et le deuxième partenaire commercial. Les relations entre l’UE et les pays d’Amérique latine ont évolué au niveau bi-régional (entre l’Union européenne et l’Amérique latine). Divers dialogues spécialisés sont menés dans ce cadre élargi avec certaines entités infrarégionales (Mercosur, Communauté andine et Amérique centrale) ainsi qu’entre l’UE et certains pays (comme le Mexique et le Chili). Toute une série d’accords de coopération ont été conclus à chacun de ces niveaux, sur la base des trois piliers que constituent la coopération économique, le dialogue politique institutionnalisé et le renforcement des relations commerciales. De plus amples informations sont disponibles aux adresses suivantes: sur les relations entre l’Union européenne et l’Amérique latine: http://www.europa.eu.int/comm/external_relations/la/index.htm et sur l’assistance apportée par l’UE à l’Amérique latine: http://europa.eu.int/comm/europeaid/projects/amlat/index_fr.htm 6