Technologie &plus Numéro 2012-2 Publication destinée aux professionnels de la topographie et de la cartographie Auscultation à Barcelone Des dinosaures! Prévoir les Séismes grâce au GNSS Cadastre Rural en Equateur Technologie &plus Bienvenue dans cette nouvelle édition de Technologie&plus! SOMMAIRE : Chers lecteurs, Une fois encore, cette nouvelle édition de Technologie&plus vous emmène parcourir le monde, de l'Europe à l'Amérique du sud et au Sud-est asiatique en passant par les EtatsUnis; Nous voyagerons également à travers le temps, de la période jurassique à nos jours pour vous donner les toutes dernières informations sur les projets innovants de nos clients. Technologie&plus a choisi de mettre en lumière des projets réalisés dans le monde entier et qui montrent les gains de productivité que l'on peut réaliser avec la technologie Trimble® . Comme toujours, nous espérons qu'au fil de ces pages vous glanerez des idées et des informations utiles, qui vous serviront à vous bien sûr mais aussi à votre entreprise aujourd'hui, et demain. Dans cette édition, vous découvrirez comment: utiliser aujourd'hui la technologie du scanner en 3D pour étudier les barrages, les écluses et d'autres ouvrages sur les fleuves et les rivières de Pennsylvanie, et pour créer un modèle en 3D des pistes empruntées par les dinosaures dans les montagnes du Jura en Europe ; Le GPS et les stations totales sont utilisés pour acquérir et développer des informations sur l'exploitation et la répartition des terres dans la forêt tropicale en Equateur ; les ingénieurs en BTP surveillent le moindre mouvement des bâtiments vieux de plusieurs siècles lors des travaux de construction du tunnel sur la ligne à grande vitesse, à Barcelone, en Espagne ; Le GNSS permet de surveiller les tremblements de terre dans les zones sismiques à travers le monde et de réaliser des études archéologiques en Islande ; enregistrer facilement Chris Gibson: Vice Président à l'aide de terminaux portables GNSS les données relatives à l'exploitation des terres agricoles en Lettonie ; et bien d'autres choses encore. Vous découvrirez également les méthodes et applications actuelles pour collecter et utiliser les données géospatiales dans la gestion d'entreprise. Dans tous ces projets, les équipements et technologies Trimble ont permis à leurs utilisateurs de réaliser leurs travaux plus rapidement et de manière plus performante, et dans certains cas, de mener à bien des tâches qu'ils n'auraient jamais pu réaliser il y a quelques années. Si vous souhaitez faire partager à d'autres lecteurs de Technologie&plus des informations concernant des projets innovants que vous avez menés à bien, nous nous ferons un plaisir de les publier. Il vous suffit pour cela de nous contacter par email à l'adresse suivante : [email protected]. Nous nous chargerons de rédiger l'article pour vous. France P. 2 Equateur P. 4 Espagne P. 6 Lettonie P. 14 N'oubliez pas de noter sur votre calendrier la Conférence Internationale Trimble Dimensions, qui se tiendra du 5 au 7 novembre 2012, à l'hôtel Mirage à Las Vegas, Nevada, aux Etats-Unis. Environ 3000 professionnels de la topographie et du BTP ont participé à la conférence Dimensions 2010. Nous espérons vous y retrouver cette année : Dimensions 2012 promet d'être une manifestation exceptionnelle, avec de nombreux ateliers éducatifs, des opportunités de contacts uniques et bien entendu beaucoup d'animations. Je vous souhaite une agréable lecture de ce numéro de Technologie&plus. Chris Gibson Publié par : Trimble Engineering & Construction 10355 Westmoor Drive Westminster, Colorado 80021 Télephone : 720-587-6100 Fax : 720-887-6101 Email : T&[email protected] www.trimble.com Rédacteur en chef : Shelly Nooner Equipe de rédaction : Angie Vlasaty ; Lea Ann McNabb ; Omar Soubra ; Heather Silvestri ; Eric Harris ; Kelly Liberi ; Susanne Preiser ; Christiane Gagel ; Bai Lu ; Lin Lin Ho ; Echo Wei ; Maribel Aguinaldo ; Stephanie Kirtland ; Equipe technique Marketing Directeur artistique : Tom Pipinou © 2012, Trimble Navigation Limited. Tous droits réservés. Trimble, le logo représentant un globe et un triangle, GeoExplorer, NetRS, Pathfinder, RealWorks, et TSC2 sont des marques commerciales de Trimble Navigation Limited ou de ses filiales, enregistrées au Bureau des marques et brevets des Etats-Unis. 4D Control, FineLock, Floodlight, FX, GeoXT, GX, NetR9, VRS, et VRS3Net sont des marques commerciales de Trimble Navigation Limited ou de ses filiales. Toutes les autres marques commerciales appartiennent à leurs propriétaires respectifs. Photo en couverture de Bernd Schumacher. Technologie &plus Une Troisième Dimension dans l' Etude Topographique de Ponts et de Barrages L es ingénieurs et les topographes de l'U.S. Army Corps of Engineers’ (USACE) du district de Pittsburgh ont adopté pour leurs activités quotidiennes, des outils technologiques et des solutions logicielles pour surveiller, inspecter et préserver l'intégrité des 39 réservoirs et structures de navigation de leurs district. Cependant, les réductions de personnel qui ont touché la section topographie en 2005 ont obligé le district à sous-traiter une grande partie de ses activités de topographie et de cartographie. La société d'études géodésiques de Pittsburgh, TerraSurv, s'est vue confier la réalisation des études de déformations de ses écluses, barrages et réservoirs.. un graphique en CAO des mesures d'ouverture des portes ont confirmé que le barrage de Hildebrand restait sûr. Les avantages de la scannérisation étant démontrés, TerraSurv a intégré le scanner GX Trimble dans un double projet qui consistait à étudier sept ponts enjambant la Cheat River et à collecter 50 vues en coupe de la rivière. En décembre 2010, l'USACE a demandé à TerraSurv de réaliser ces travaux dans le cadre d'une étude destinée à réduire les dégâts provoqués par les inondations. A l'aide de récepteurs Trimble R8 GNSS, d'une station totale Trimble S6 et de niveaux numériques, une équipe a défini les points d’appui nécessaires puis réalisé des scans des ponts en Virginie occidentale depuis les berges de la rivière ; elle a enregistré des nuages de points des sept ponts en deux jours. Equipé d'un ensemble de récepteurs GNSS, de niveaux optiques et numériques Trimble, TerraSurv a collecté des données et rationalisé le processus d'étude des déformations ; cependant, un barrage spécifique exigeait une approche différente. Les ingénieurs ont ensuite extrait les mesures spécifiées telles que la longueur et la largeur des ponts, les ouvertures des voies navigables et les dimensions des piliers et créé un modèle 3D surfacique de chaque pont avec des vues des piliers et des culées. Des modèles personnalisés en CAO ont permis aux ingénieurs de l'USACE d'importer ces données dans le logiciel Microstation. En 2006, le barrage de Hildebrand Lock and dam sur la rivière Monongahela a connu un problème de dysfonctionnement au niveau de ses portes. Les ingénieurs de l'USACE voulaient avoir la certitude que l'origine de l'inclinaison des jetées venait d'un mouvement non détecté. Pour résoudre cette problématique, TerraSurv a configuré son scanner 3D Trimble GX™ sur des plots de positionnement mesurés au préalable, et scanné les parois des sept piliers du barrage ainsi que les guides des portes ; dans les trois heures qui suivirent, l'équipe avait acquis des nuages de points des parois et des guides, soit 437 378 points au total. Ces données personnalisées et en 3D ont permis aux ingénieurs de réaliser des modèles hydrologiques et de créer des cartes des inondations, montrant les limites d'inondation, et leur permettant d'identifier les zones inondables ; ils ont pu ainsi développer des stratégies correctives efficaces, pour l'avenir. Grâce à ces résultats aussi bien sur le terrain qu'au bureau, la numérisation 3D est devenue une technologie clé dans l'étude des déformations des ponts et de modélisation hydraulique. A l'aide du logiciel Trimble RealWorks®, les ingénieurs ont géoréférencé ces nuages de points et en ont déduit les distances, à 15 cm près, entre les piliers à des élévations définies, créant ainsi une vue "avant les travaux" permettant des comparaisons avec les quatre scans suivants. Le nuage de points obtenu et Voir l'article phare dans le numéro de février de Professional Surveyor : www.profsurv.com -1- Technologie+ 2012-2 Technologie &plus Sur les Traces des Dinosaures Géants Illustration © Alain Bénéteau 2012/www.paleospot.com L Une Découverte Clé ! es plus grandes traces et les plus longues pistes de dinosaures sauropodes ont été découvertes dans les montagnes du Jura en France. Pour pouvoir exploiter au mieux les données collectées sur ce site exceptionnel, baptisé “dinoplagne”, la communauté scientifique a fait appel à une équipe de topographes utilisant la technologie Trimble. En avril 2009, travaillant sous la direction de la Société Des Naturalistes d’Oyonnax (SDNO), les chercheurs Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry ont découvert les traces des plus grandes pistes de dinosaures jamais observées. Ces traces ont été préservées dans le sous-sol calcaire et mises à jour par le passage d'engins et l'érosion par les eaux de ruissellement, sur un chemin de débardage, à proximité du village de la Plagne dans le département de l'Ain. Les empreintes formaient des pistes qui atteignaient 150 m de long. Les montagnes du Jura s'étendent sur 300 km et sont situées au nord des Alpes entre la France, la Suisse et l'Allemagne. Cette chaîne de montagnes tire son nom de la “période jurassique,” également appelée “l'ère des dinosaures.” La période jurassique a duré plus de 60 millions d'années et s'est terminée il y a environ 144 millions d'années. Cette région était autrefois recouverte d'une mer chaude et peu profonde possédant une faune abondante, comprenant essentiellement des tortues de mer, des ammonites (mollusques) et des oursins. Lorsque la mer s'est retirée, cette région est devenue l'habitat de troupeaux de “sauropodes,” des quadrupèdes herbivores au long cou, comprenant les plus gros animaux ayant jamais vécu sur la terre : les diplodocus, sauroposéidons et les brachiosaures. Technologie+ 2012-2 La taille et le retentissement mondial de cette découverte ont donné lieu, en 2010, à un chantier de fouilles mené par le Laboratoire des sciences de la terre et de l'environnement du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) de l'Université Claude Bernard Lyon 1. Sur une surface de plusieurs hectares, des douzaines de traces gigantesques, dont certaines mesurent entre 1,20 et 1,50 m de -2- Le topographe Eric Varrel scannant des traces sur le terrain. Images © www.3dscanmap.fr diamètre sont visibles sur le calcaire affleurant. Celles-ci sont formées par les pas des sauropodes de la famille des diplodocus, des animaux pesant entre 30 et 50 tonnes (soit l'équivalent d'une douzaine de nos éléphants d'aujourd'hui) et mesurant probablement plus de 25 m de long et entre 6 et 8 m de haut. Eric Varrel d'ajouter : “Cette technologie de pointe nous a permis de développer des modèles informatiques 3D complets et précis. Nous avons pris de nombreuses photos de façon à pouvoir créer un orthophotoplan du site. Grâce à la sophistication du modèle 3D, nous avons obtenu un document d'une qualité exceptionnelle sur le plan géométrique. L'an dernier, nous avons réalisé 39 scans, ce qui représente un total de 56 Go de données brutes.” “Ce qu'il y a de vraiment exceptionnel, c'est le nombre d'empreintes et la qualité de leur conservation” ont déclaré Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry. "La présence d'un sol calcaire, autrefois recouvert par une mer peu profonde a permis une sédimentation parfaite des empreintes.” MarieHélène Marcaud et Patrice Landry vont poursuivre leurs travaux jusqu'à la fin de l'année 2012 avant de présenter leurs conclusions scientifiques. Contribution à la Recherche Paléontologique Pour que les empreintes des dinosaures aient pu se conserver aussi bien à Dinoplagne, il était important que la pierre ne soit pas trop entaillée ou cassée par les mouvements tectoniques au cours de ces millions d'années. C'est ce qui s'est passé sur les grandes surfaces structurelles aux altitudes de Plagne, qui présentent un paysage varié de forêts et de prairies. Exposées au gel ou aux intempéries, cependant, ces surfaces sont devenues très fragiles. De la Période Jurassique à l'Ere du Laser “Les chercheurs du CNRS ont fait appel à nos services peu de temps après cette découverte, afin de réaliser les enregistrements les plus exhaustifs possibles du site” a déclaré Eric Varrel, directeur technique de 3D Scanmap, une société d'ingénierie topographique installée dans la région Rhône-Alpes. “Nous avons choisi d'utiliser la technologie de scannérisation pour numériser le site et réaliser un modèle informatique en 3D des empreintes. Ce modèle virtuel permettra aux scientifiques de partager immédiatement les informations avec leurs collègues et surtout, facilitera les études biométriques, en utilisant les données des empreintes pour déterminer la taille, le poids ainsi que les autres caractéristiques de ces animaux.” “C'est pourquoi nous devons intervenir le plus rapidement possible,” ajoute Eric Varrel. “Ceci souligne également l'intérêt de collecter des enregistrements exhaustifs. Cela nous permet de retourner l'objet et offre aux scientifiques la possibilité de travailler sur les traces originales, qui, compte tenu des conditions climatiques et de l'érosion, risquaient de disparaître ou de se modifier avec le temps.” En plus des empreintes, les chercheurs ont également scanné leur environnement et toutes les surfaces de terrain sèches pour définir un modèle numérique du sol, en haute résolution 3D. Les scientifiques utilisent ce modèle comme base de travail pour réaliser des études biométriques précises qui leur permettront de définir les caractéristiques de l'animal (poids, taille, vitesse de déplacement) et également de mieux comprendre son comportement (mouvements en groupes composés de jeunes animaux et d'adultes, migrations, etc). “Nous allons mettre ce processus à jour tous les ans jusqu'à ce que les travaux de fouille soient terminés,” ajoute Eric Varrel. Actuellement, nous envisageons d'ouvrir un chantier qui permettra au public de suivre l'évolution des travaux des scientifiques. “Nous avons réalisé des travaux sur le terrain, par équipes de deux ou parfois trois personnes,” poursuit Eric Varrel. “Nous avons d'abord défini un ensemble de points de contrôle géoréférencés sur tout le site à l'aide d'un système Trimble R8 GNSS. Puis, à l'aide d'une station totale, nous avons créé un réseau de points coordonnés pour les différentes stations du scanner. Une fois cette opération terminée, nous avons été en mesure de commencer la numérisation, avec le scanner 3D Trimble FX™. Sur la base des premières mesures en 3D réalisées, nous nous attendions à un niveau de performances exceptionnel. Effectivement, nous avons apprécié le niveau de résolution impressionnant et la précision millimétrique des données brutes du nuage de points.” Pour plus d'informations sur ce sujet, rendez-vous sur le site : www.dinoplagne.com et www.sdno.asso.fr/dino -3- Technologie+ 2012-2 Technologie &plus Un Nouveau Cadastre Rural en Equateur S itué dans l'Est de l'Equateur, le village de Sharamentsa s'étend dans la vallée du Rio Pastaza à proximité de la frontière péruvienne. Ce village est niché au milieu de la forêt tropicale dans le nord-ouest du bassin de l'Amazone en Amérique du sud, paradis de la faune et de la flore. Habitat des jaguars, des pumas, des tapirs, des dauphins d'eau douce, des anacondas, des alligators, de différentes espèces de singes et d'innombrables insectes, ce bassin abrite également des variétés d'oiseaux rares et pour certaines en voie de disparition. Les variétés de plantes sont également très nombreuses : sur une surface de un hectare on trouve plus de 300 essences d'arbres différentes et une grande diversité d'orchidées et de palmiers. Les habitants de Sharamentsa sont les Achuar, une population indigène respectée pour sa connaissance de l'environnement physique et son aptitude à vivre en harmonie avec la nature et les ressources naturelles. Au cours de ces 15 dernières années, cependant, les Achuar ont été menacés par la déforestation ainsi que par des activités de forage et d'exploration énergétique. Pour préserver leur communauté et leurs coutumes, les Achuar ont fait appel à AMAZONICA, une fondation allemande, qui s'est donnée pour mission de protéger les territoires des populations indigènes et de préserver la biodiversité de la forêt tropicale du bassin de l'Amazone. Dans le cadre de son approche, AMAZONICA veut créer une base économique viable qui permettra aux Achuar de développer leurs propres écoles, leurs activités et leurs infrastructures médicales. Pour ce faire, la fondation a mis en place une série de projets au cours de ces dix dernières années. Parmi ces initiatives, la première "Jungle Academy", école et base de recherche destinées aux populations indigènes et aux étudiants du monde entier. Illustration de ce “tourisme scientifique” cette université attire les scientifiques et les sociétés de recherche, procurant ainsi des revenus aux communautés indigènes et favorisant leur développement. En outre, elle se fait le porte-parole des Achuar, et des problèmes liés à la forêt tropicale en général, dans le monde entier. Josipa Puljić , étudiant à l'université des sciences appliquées de Munich, prenant des mesures à Sharamentsa, à l'a ide d'une station totale Trimble 3305DR. Abritant une douzaine de familles, les bâtiments de Sharamentsa entourent le centre névralgique des transports de la région : une piste d'atterrissage en sable qui permet aux petits appareils de se poser. Lorsque l'on vient de la capitale régionale de Puyo, à 210 km au nordest, Sharamentsa est à cinquante minutes de vol pour un appareil monomoteur Cessna. La seule alternative est la marche à pied, expédition qui prend environ deux semaines. Après deux voyages à Sharamentsa, Corinna Miller, étudiante à l'université des sciences appliquées de Munich a déclaré que ce village présentait une série de contrastes Technologie+ 2012-2 Les systèmes GPS Trimble ont été utilisés pour acquérir des données sur les puits d'eau douce du village ainsi que le long de la piste d'atterrissage -4- aménagé des sentiers dans la forêt à l'aide de machettes et repéré les angles des terrains à l'aide de piquets en bois. Pour réaliser le relevé cadastral du village, des équipes de géomètres devaient capturer les positions des angles de chacun de ces terrains. Etant donné que les piquets en bois se décomposent rapidement dans la jungle, les géomètres ont utilisé les mesures des stations pour référencer les piquets par rapport à des références permanentes. Les équipes voulaient utiliser le GPS pour une partie des travaux cadastraux et la piste d'atterrissage était le seul endroit qui le permettait. A l'aide de systèmes GPS Trimble R7 et Trimble R3 fournis par la société Sinning Vermessungsbedarf GmbH, les équipes ont collecté des données GPS afin de les post-traiter. Elles ont utilisé des méthodes GPS statiques pour définir les emplacements de trois repères en béton situés le long de la piste ainsi que sur les puits d'eau douce du village. Elles ont traité les données GPS par rapport à des stations de référence connues situées à une distance de 200 à 600 km. Une fois le canevas en place, l'équipe a utilisé le Trimble 3305DR pour cheminer et mesurer les positions géo-référencées des repères d'angle de propriété ainsi que des angles des bâtiments existants. Pour assurer un contrôle qualité, elles ont effectué plusieurs mesures sur les repères et les puits en utilisant à la fois les stations totales et le GPS. Au total, l'équipe a collecté des informations permettant de définir 17 parcelles différentes à Sharamentsa. A l'aide de ces données, le Département des informations géospatiales de l'université a réalisé un schéma des parcelles qui devait servir de base au cadastre du village. “Les habitants du village ont réalisé trois repères en béton, répartis le long de la piste d'atterrissage” nous a expliqué Corinna Miller. “Nous avons eu recours au béton, car les repères en bois s'abiment très rapidement dans ce climat humide. Nous espérons que ces repères seront toujours là lors de notre prochain voyage !” Corinna Miller à Sharamentsa, Equateur fascinants. “On y trouve un style de vie qui allie un esprit à la fois traditionnel et moderne,” précise Corinna Miller. “Vous y voyez des habitants portant des vêtements traditionnels, des coiffures en plumes et ayant le visage peint, mais également des technologies modernes telles que le filtrage de l'eau courante, l'électricité solaire et même un service Internet via une antenne satellite installée dans la forêt tropicale.” Les familles de Sharamentsa habitent dans des maisons réparties autour de la piste d'atterrissage. Parmi les autres installations, se trouvent des logements pour les étudiants de passage, ainsi qu'une antenne médicale, des installations sanitaires, de stockage, une école et une salle de réunion. Avant le premier voyage de Corinna Miller, des étudiants en architecture avaient réalisé une maquette du bâtiment de la faculté des sciences et l'équipe de Corinna Miller avait besoin de réaliser un relevé topographique de l'emplacement où serait installée cette faculté. Les conditions de travail étaient difficiles, notamment du fait de la température très élevée, du taux d'humidité, des fortes pluies et des hordes de moustiques. Les membres de l'équipe ont rapidement appris à vérifier les moustiquaires chaque nuit afin de s'assurer qu'il n'y avait pas d'araignées, de cafards ou autres insectes dans leurs lits. Corinna Miller est convaincue que les travaux qu'elle a réalisés à Sharamentsa constituaient une merveilleuse opportunité d'aider la population Achuar à organiser leur vie actuelle dans la forêt tropicale. Cette expérience lui a permis de découvrir la forêt tropicale et toutes ses richesses uniques en termes d'espèces animales et végétales et de faire la connaissance de ce peuple indigène avec sa culture et son mode de vie différents. “C'était une expérience fascinante,” conclut-elle. “Si cétait à refaire, je n'hésiterais pas.” Compte tenu de la forêt très dense, l'équipe s'est appuyée sur des appareils classiques pour réaliser la plus grande partie de ses travaux. Munis d'une station totale Trimble 3305DR et d'un contrôleur Trimble TSC2®, ils ont traversé la jungle pour se rendre sur le site de l'université et réaliser une étude topographique du site. Compte tenu du fait que l'alimentation électrique était limitée, il était important que les appareils Trimble utilisés consomment peu. Les systèmes se sont bien comportés dans cet environnement difficile : la chaleur et l'humidité de la jungle n'ont posé aucun problème que ce soit pour l'appareil ou le système de collecte des données. Lors de son deuxième voyage à Sharamentsa, les Achuar ont demandé à Corinna Miller de les aider à collecter des informations cadastrales et sur les limites de propriété pour le village. “Ils voulaient créer un cadastre de façon à savoir quelle partie de leur territoire ils pouvaient céder à leurs enfants et à de nouvelles familles,” explique Corinna Miller. Après de longues discussions, les habitants du village sont tombés d'accord sur des limites de propriété ; ils ont alors Vue aérienne de Sharamentsa en Equateur -5- Technologie+ 2012-2 Technologie &plus Forage Souterrain à Barcelone La construction d'un tunnel pour la ligne à grande vitesse a fait appel à des techniques de mesure avancées pour protéger les bâtiments en surface L es trains à grande vitesse ont le vent en poupe en Europe occidentale. Circulant à des vitesses supérieures à 300 km/h, ces nouvelles rames favorisent les déplacements en train en offrant des liaisons transfrontalières entre les pays d'Europe occidentale. Dans le nord-est de l'Espagne, les travaux ont commencé sur la liaison à grande vitesse entre Barcelone et Figueres. La fin des travaux étant initialement prévue fin 2012, ce dernier tronçon permettra de relier la ligne à grande vitesse espagnole (Alta Velocidad Española, ou “AVE”) à la frontière française et aux Lignes à grande vitesse françaises (LGV). Ce raccordement permettra de voyager à grande vitesse de Madrid à Paris et même au-delà. Photos réalisées par Bernd Schumacher Le dernier grand projet de cette ligne Barcelone-Figueres est la gare de La Sagrera à Barcelone. Couvrant une superficie de plus de 295 000 m2, La Sagrera sera le plus grand bâtiment de la ville, abritant un pôle intermodal de transport, des espaces commerciaux et résidentiels. La gare devrait recevoir 100 millions de voyageurs par an et assurer la liaison entre les trains à grande vitesse et les trains locaux et régionaux ainsi que les bus et les taxis. Les trains à grande vitesse arrivant du sud et de l'ouest du pays atteindront la gare de La Sagrera en empruntant un nouveau tunnel depuis Sants, la gare centrale de Barcelone. Le tracé de ce tunnel, d'environ 5 600 m de long, a été soigneusement étudié pour éviter les quartiers résidentiels ainsi que les monuments et lieux historiques. Le projet a été supervisé par Adif, Administrateur des structures ferroviaires, qui est rattaché au Ministère des travaux publics. Le maître d'oeuvre était SACYR. Auscultation en Surface La plus grande partie des travaux d'excavation du tunnel de Sants à La Sagrera a été réalisée par un tunnelier. Baptisé “Barcino,” ce tunnelier a creusé un trou de 10,4 m de diamètre et progressé à une vitesse de 18 à 25 m par jour. La vitesse de progression du tunnelier correspondait au rythme d'excavation, réduisant ainsi les nuisances et les risques de déplacements autour du tunnel. Au fur et à mesure que le Barcino progressait, il mettait en place des blocs de béton armé qui constituaient les parois du tunnel. Bien que ce tunnel se situe à environ 28 m de profondeur, Adif a pris les mesures nécessaires pour éviter toute répercussion ou conséquences graves en surface. Pour prévenir toute nuisance et perturbation en surface, Sacyr et son sous-traitant, Soldata Iberia, installèrent un système de surveillance géotechnique. Ce système comprenait des capteurs à ultrasons installés tous les 150 m sur toute la longueur du tunnel ; cet intervalle était réduit dans les zones sensibles et les zones de subsidence. Les capteurs étaient reliés à Internet par le WiFi et des liaisons cellulaires. Un deuxième système d’auscultation en surface utilisant la technologie de topographie optique réalisait des observations précises de plus de 2 800 prismes fixés sur les bâtiments et les structures sur toute la longueur du tracé du tunnel. Ces prismes étaient surveillés par un réseau de 31 stations totales Trimble S8 placées sur les bâtiments et des colonnes à proximité ou Technologie⩲ 2012-2 -6- sur le chantier de construction du tunnel. Les instruments étaient installés dans des enceintes adaptées et reliées via des liaisons sans fil à un poste de contrôle de surveillance central. Chaque instrument était commandé à distance afin de réaliser des mesures multiples sur des douzaines de prismes. Toutes les 30 minutes, les instruments localisaient et pointaient automatiquement, grâce à la technologie Trimble FineLock™ sur les prismes et prenaient des mesures de distance et d'angle précises. Ces mesures étaient envoyées au centre de contrôle où elles étaient compilées et introduites dans le logiciel de gestion et d'analyse des données. Afin de détecter de manière fiable les moindres mouvements des bâtiments, le système de surveillance mesurait la position des prismes au millimètre près, voire moins. En plus de ces mesures d'angle et de distance de haute précision fournies par la station Trimble S8, le projet utilisait des capteurs atmosphériques pour appliquer les corrections aux mesures optiques. Le système de mesure et d'alerte était adapté à la structure à surveiller. Les exploitants du projet définirent des seuils de déplacement pour les différentes zones sur toute la longueur du tracé. Sur les bâtiments modernes, le système enregistrait les modifications supérieures à 10 mm. Pour les bâtiments plus anciens, les tolérances étaient inférieures. Lorsqu'un capteur détectait une modification supérieure aux niveaux définis, le système envoyait une alerte au personnel du projet par email ou par SMS. Au fur et à mesure que le tunnelier avançait sous terre, les stations totales et les prismes étaient déplacés pour être toujours "en phase". Au cours du projet, chaque instrument a été placé sur trois points de surveillance différents sur le tracé du tunnel. Pour chaque emplacement, les stations totales étaient positionnées de façon à offrir un axe de visée sur les cibles situées sur les bâtiments et les structures concernées. Avant les travaux, le système a créé une base de données des positions initiales avant construction de tous les prismes. Pendant les travaux, des analyses statistiques comparaient les positions initiales aux résultats mesurés ; le moindre mouvement était confirmé avec un degré de certitude élevé. Pendant toute la durée du projet, les stations totales Trimble S8 installées sur les toits des bâtiments résidentiels et commerciaux ont fonctionné en silence, réduisant ainsi les nuisances pour les habitants. Les ingénieurs du projet ont noté que les instruments nécessitaient peu d'entretien audelà d'un entretien et d'un étalonnage annuels. Afin de fournir des points de référence connus aux instruments, un certain nombre de prismes furent également placés à l'extérieur de la zone de travaux. Grâce à un étalonnage régulier de ces cibles fixes, le système d’auscultation garantissait un niveau de précision optimal dans la détection des mouvements. L'un des principaux problèmes en termes de surveillance résidait dans le système de communication, pour les instruments. Manuel Frías, Directeur du Service de topographie ferroviaire de SACYR S.A.U., a décrit le système en ces termes : “La communication était assurée par un réseau WiFi et 3G destiné uniquement à contrôler les stations et les données transmises par le réseau”. “Des répéteurs étaient installés, tout le long du tracé, au sommet des bâtiments les plus hauts afin de garantir une bonne communication sur tout le trajet.” Auscultation d'une Eglise Historique L'un des monuments les plus "critiques" situés sur le tracé du tunnel était la Basílica i Temple Expiatori de la Sagrada Família (Basilique et temple expiatoire de la Sainte Famille, plus connue sous le nom de Sagrada Familia), monument emblématique, classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture). Etant donné sa hauteur -7- Technologie+ 2012-2 et les charges au sol, la Sagrada Familia exigeait des précautions particulières. Afin de protéger le bâtiment, les ingénieurs installèrent un système de sécurité formé d'une barrière composée de 104 piliers de 1,5 m de diamètre et de 41 m de profondeur. A l'intérieur de la basilique, des équipes installèrent quatre stations totales Trimble S8 et 149 prismes. Les stations totales réalisaient des mesures en continu sur les prismes et transmettaient en permanence des données sur le comportement de cette structure inestimable. A l'extérieur de la basilique, des stations totales et des capteurs surveillaient de très près le moindre tassement ou mouvement suspect. Compte tenu de la valeur exceptionnelle des monuments situés sur tout le tracé, une équipe de 20 techniciens, de l'Instituto Técnico de Materiales y Construcciones (Institut technique des matériaux et de la Construction, ou “Intemac”) a étudié les documents et procédures d’auscultation de la basilique et des différentes zones du projet. Manuel Frías a déclaré que dans le passé les bâtiments étaient surveillés à l'aide de niveaux classiques. “L'avantage qu'offrent les stations totales robotisées, c'est le nombre élevé de mesures et les alertes automatiques" . “et nous pouvons toujours utiliser les niveaux classiques pour vérifier les observations réalisées par les capteurs à ultrasons et les stations totales" Ce projet a démontré que les techniques d’auscultation évoluées associées aux systèmes de communication WiFi et 3G, permettent aux techniciens d'avoir un contrôle total de tout le chantier de construction. En cas d'incident, ils sont prêts à réagir rapidement car ils disposent d'informations précises à la minute près. Voir l'article publié sur ce sujet dans l'édition en ligne de CE News de février 2011 : www.cenews.com Technologie+ 2012-2 -8- Technologie &plus Auscultation de la plus grande mine de charbon de Thaïlande S ituée dans la province de Lampang au nord de la Thailande, la mine de Mae Moh est la plus grande mine de lignite à ciel ouvert du pays. Cette mine, exploitée par l'Electricity Generating Authority of Thailand (EGAT), a été ouverte en 1960 afin de produire du charbon pour la centrale électrique toute proche de Mae Moh. Aujourd'hui cette mine s'étend sur une superficie de plus de 28 km2 Le puits le plus profond se situe à environ 300 m au-dessous du niveau du sol. En 2010, la mine a produit près de 16 millions de tonnes de lignite, une variété de charbon parfaitement adaptée à la production d'énergie. La station Trimble S8 est commandée par le logiciel Trimble 4D Control. Ce logiciel est installé sur des serveurs situés dans un centre de contrôle à environ 4 km du bâtiment abritant la station totale. L'un des principaux problèmes liés à la surveillance de la mine, était de disposer d'un système rapide et fiable pour communiquer avec la station totale. Les transmissions radio classiques ont posé un certain nombre de problèmes, car ces installations sont sensibles à la foudre et autres perturbations. Pour résoudre ce problème, les ingénieurs installèrent un réseau LAN sans fil, longue portée, entre la station Trimble S8 et le centre de contrôle. Ce réseau LAN assure la communication des données à grande vitesse et a permis de résoudre un certain nombre des problèmes rencontrés avec les radios. Alors que la mine ne cesse de s'étendre, les ingénieurs et les géologues ont réalisé que les précipitations, les glissements de terrain et les eaux souterraines risquaient de compromettre la stabilité des galeries et des parois de la mine. La sécurité est une préoccupation essentielle dans cette mine en pleine activité, qui emploie un grand nombre de mineurs, mais où l'on trouve également nombre de structures et de machines. Les équipes techniques ont été amenées à surveiller la mine afin d'étudier les mouvements ou déformations susceptibles de provoquer un effondrement des galeries. Pour répondre à cette demande et afin d'obtenir des mesures précises de cette mine gigantesque, les équipes ont installé un système d’auscultation automatisé Trimble. Ce système utilise une station totale Trimble S8 pour réaliser les mesures et le logiciel Trimble 4D Control™ pour analyser les données. La configuration modulaire du logiciel permet aux ingénieurs de commander la station à distance, et d'éviter ainsi les longs déplacements jusqu'au bâtiment. Les ingénieurs peuvent examiner les données en temps réel ou effectuer une analyse sur des périodes de temps plus longues pour obtenir des résultats par mois ou par trimestre. Les données de surveillance sont conservées dans une base de données SQL sécurisée. Cette approche permet aux ingénieurs d'accéder facilement aux données, pour les étudier et les analyser à l'aide du logiciel Trimble 4D Control ou de les transférer dans d'autres systèmes pour procéder à d'autres calculs. La station Trimble S8 a été installée dans un petit bâtiment qui offre une excellente vue sur la mine. L'instrument est posé sur une dalle de béton qui constitue une plate-forme à la fois stable et protégée des vibrations. De là, la station Trimble S8 effectue des mesures sur plus de 100 prismes installés à des points stratégiques de la mine. Chaque prisme est mesuré six fois par jour. Certaines cibles sont situées à 3 km du bâtiment de mesure. La technologie longue portée FineLock Trimble offre la possibilité de mesurer même les cibles les plus éloignées avec un degré de confiance et de précision élevé. Les ingénieurs n'ont eu besoin que d'un seul instrument implanté dans un seul et unique endroit pour ausculter toute la mine. Cela a permis de réduire sensiblement la complexité et les coûts de surveillance de la mine. -9- Technologie+ 2012-2 Technologie &plus Prévoir les Séismes grâce au GNSS E n 2011, l'USGS (U.S. Geological Survey) a fait état de plus de 2 420 tremblements de terre d'une magnitude de 5.0 ou plus, dans le monde entier. Soit 10% de plus qu'en 2010, et plus de 30% de plus que la moyenne établie sur les années précédentes. Au cours de cette même période, la population s'est de plus en plus concentrée dans les centres urbains, dont un grand nombre sont situés dans des zones à risque sismique. Par ailleurs, le vieillissement des infrastructures dans les centres urbains augmente les conséquences potentielles d'un tremblement de terre. De ce fait, les risques liés au nombre de victimes et à la destruction des biens dus aux séismes et autres catastrophes naturelles ont eux aussi augmenté. Pour réduire ces risques, les scientifiques utilisent le GNSS pour mieux comprendre le mouvement des plaques tectoniques. Les géophysiciens font état de trois types de mouvements sismiques liés à ces plaques. La déformation intersismique est le mouvement permanent, lent et élastique des plaques qui se produit entre les grands tremblements de terre, mais sans mouvement sur la rupture proprement dite. Ce mouvement provoque des contraintes qui s'accumulent dans les failles. Lorsque ces contraintes sont supérieures à la résistance à la rupture de la roche environnante, la faille se rompt et provoque un tremblement de terre, libérant d'énormes quantités d'énergie. Ce phénomène se traduit par un mouvement cosismique, rendu visible par le tremblement et le déplacement rapide de la surface de la terre lors d'un séisme et des secousses post-telluriques. Après un séisme, la rupture subit un mouvement post-sismique au cours duquel les contraintes autour de la rupture sont redistribuées ou libérées du fait des modifications En haut : Ken Hudnut , géophysicien à l'USGS photogaphie une rupture en Basse Californie. En bas à gauche : Une station GNSS de l'observatoire Plate Boundary Observatory (PBO) de l'UNAVCO près du Mount St. Helens aux Etats-Unis. En bas à droite: Plus de 800 stations de surveillance du Plate Boundary Observatory couvre l'ouest des Etats-Unis Technologie+ 2012-2 -10- provoquées par la secousse. Dans certains cas, le mouvement post-sismique en surface peut être supérieur à 1 cm par jour, le temps que la faille retrouve son nouvel état normal. Puis, le mouvement intersismique reprend et le cycle se répète. Le GNSS est un outil essentiel pour réaliser des études géophysiques. Il permet de mesurer avec une grande précision, ce mouvement intersismique, qui est à la fois long et lent. Il permet également de capturer les changements rapides qui se produisent lors d'un tremblement de terre cosismique. “C'est dans les régions où il n'y a réellement aucune autre technologie de capteur adaptée, que nous avons appris le plus de choses grâce au GNSS,” a déclaré Ken Hudnut, géophysicien à l'USGS. “Pour étudier les mouvements tectoniques des plaques et l'apparition de ces contraintes avant un tremblement de terre et le mouvement postsismique après celui-ci, le GNSS est un outil unique.” Les géophysiciens utilisent le GNSS de deux façons. Ils utilisent d'une part des “GNSS de campagne” pour mesurer périodiquement des points définis, sur des périodes de temps assez longues. Une équipe peut, par exemple, se rendre sur un point donné (souvent un repère qu'elle a installé) une fois par an pour collecter des heures (ou des jours) d'observations GNSS statiques. Cette approche permet de mesurer le mouvement intersismique d'un nombre relativement élevé de points dans une région donnée, pendant un certain nombre d'années. Ceci nous permet d'obtenir une image détaillée des mouvements en surface à proximité d'une rupture connue et permet aux scientifiques d'évaluer les contraintes qui s'accumulent à des grandes profondeurs. Aussitôt après un tremblement de terre, les équipes procèdent à de nouvelles mesures de ces points de campagne afin d'obtenir une image précise du mouvement cosismique. Le fait de procéder à des mesures régulières et bien ciblées dans le temps est important car les mouvements postsismiques fournissent des indices intéressants sur le comportement de la rupture. Après un tremblement de terre, les scientifiques veulent agir rapidement pour mesurer autant de points repères que possible avant que les mouvements cosismiques ne soient masqués par les mouvements postsismiques. Pour favoriser cette réaction rapide, l'UNAVCO (Boulder, Colorado), l'Université de Hawaii, l'Université de l'état d'Ohio (Ohio State University) ainsi que d'autres organisations ont mis au point des kits de campagne GNSS destinés à être déployés rapidement dans les zones sismiques. Suite au tremblement de terre de Maule au Chili, en 2010, l'UNAVCO a fourni 25 kits de campagne aux équipes de recherche et Trimble a offert neuf stations de référence Trimble NetRS™. En plus de ces mesures, les géophysiciens dans de nombreuses régions utilisent des stations de référence à fonctionnement permanent (CORS) pour capturer et enregistrer des flux continus de données En haut : Une station de surveillance de l'UNAVCO aux Etats-Unis attend ses derniers contrôles et vérifications de fonctionnement. En bas à gauche : GeoNet surveille la Nouvelle-Zélande avec plus de 180 stations GNSS. En bas à droite : Kirby MacCleod utilise un récepteur de campagne GNSS en Nouvelle-Zélande. -11- Technologie+ 2012-2 GNS Science exploite GeoNet en collaboration avec le département national d'études géodésiques et cadastrales de Nouvelle-Zélande, le Land Information New Zealand (LINZ). LINZ utilise les données GNSS venant d'une quarantaine de stations de référence CORS GeoNet dans le cadre de son réseau de référence PositioNZ, proposant des données de positionnement en temps réel et post-traitées. De plus, iBASE, un RTN (réseau en temps réel) privé exploité par Geosystems, Ltd., utilise les données de PositioNZ associée à l'application Trimble VRS3Net™ pour fournir un positionnement en temps réel d'une précision centimétrique dans 16 régions du pays. GNSS. Les stations CORS ont deux fonctions. Pour les géophysiciens, elles permettent de mesurer les trois types de mouvements sismiques et d'obtenir ainsi une image détaillée du mouvement avant, pendant et après un séisme. La seconde fonction des CORS est de fournir des points de référence géodésiques que les scientifiques, les topographes et services d'urgence peuvent utiliser à la suite d'une catastrophe. Dans de nombreuses régions, des CORS multiples sont reliées à un réseau en temps réel (RTN) qui reçoit un flux de données continu de chaque station CORS. Le logiciel qui contrôle un RTN peut utiliser la fonction de surveillance de l'intégrité du réseau pour déterminer si l'un des capteurs GNSS a bougé ou s'est déconnecté lors d'un séisme ou d'une catastrophe. Face à la forte activité sismique permanente, en NouvelleZélande, les trois opérateurs (GeoNet, LINZ and iBASE) ont choisi de collaborer pour répondre aux besoins scientifiques, techniques et humanitaires complexes. John Beavan a fait remarquer que les stations CORS GeoNet sont ressorties quasiment indemnes des gros tremblements de terre de 2010 et 2011 et ont joué un rôle essentiel en termes de réaction face à l'urgence. Le réseau GNSS a également permis de déterminer l'ampleur de larges zones de mouvements de terrain horizontaux, de soulèvement et de la subsidence résultant de ces secousses. (Pour plus d'informations sur les séismes en Nouvelle Zélande, voir l'article dans le numéro 2012-1 de Technologie&plus). Collaboration entre la Science et les Topographes Tandis que la base de connaissances sur la tectonique des plaques et l'activité sismique continue à se développer, il est toujours impossible aujourd'hui de prédire où et quand aura lieu le prochain tremblement de terre. “Il n'y a aucune certitude,” indique Jonh Beavan. Le mieux que l'on peut faire c'est de dire qu'il y a une probabilité de X% qu'un séisme d'une amplitude Y se produise dans une certaine région du globe dans les N prochaines années” Alors que cela semble très obscur, nous avons fait de gros progrès au cours de ces années. Nous ne savons pas prévoir les tremblements de terre, mais nous pouvons certainement y être mieux préparés. Les réseaux de stations CORS sont souvent intégrés aux applications scientifiques et commerciales. Par exemple, Le Washington State Reference Network (WSRN) est une coopérative créée au sein de l'état du Washington qui comprend plus de 100 stations de référence GPS et GNSS. Le WSRN utilise la technologie Trimble VRS™ pour fournir des services de positionnement en temps réel aux utilisateurs de données de positionnement topographiques, cartographiques ou autres, de grande précision. Les récepteurs du WSRN font également partie du Pacific Northwest Geodetic Array (PANGA), un réseau d'enrivon 350 stations CORS dans le nord-ouest pacifique gérés par le laboratoire de géodésie de l'université centrale du Washington (Central Washington University). Les données du PANGA sont à la disposition des topographes et autres utilisateurs commerciaux. De même, le Plate Boundary Observatory (PBO) de l'UNAVCO gère plus de 1100 stations de référence GNSS d'un réseau couvrant onze états de l'ouest des Etats-Unis, s'étendant des Rocheuses à l'océan pacifique, et à l'Alaska. PBO offre un accès gratuit à ses données pour des applications en temps réel et post-traitées. Voir l'article dans l'édition d'avril de Professional Surveyor : |www.profsurv.com En Nouvelle Zélande, John Beavan, géophysicien spécialisé dans la dynamique de la croute terrestre chez GNS Science, a expliqué comment GNS Science et la Commission des séismes de Nouvelle Zélande a mis en place le projet GeoNet pour offrir un système moderne de surveillance des risques géologiques. GeoNet comprend un réseau d'instruments géophysiques (dont un réseau GNSS, des sismographes et d'autres instruments de géophysique) ainsi que des logiciels spécialisés pour détecter, analyser et réagir aux activités sismiques. Le réseau GNSS est composé de plus de 180 récepteurs de référence GNSS Trimble NetR9™ et NetRS. Technologie+ 2012-2 En haut : Des vecteurs de mouvements révèlent l'ampleur des séismes de Maule en 2010 au Chili. En bas : Stations GNSS PBO en Alaska. -12- Technologie &plus Mesurer l'Histoire de l'Islande Les chercheurs mettent le réseau GNSS Trimble au service de l'histoire du peuplement de l'Islande S ituée dans l'Atlantique nord, l'Islande a depuis longtemps joué un rôle important dans l'exploration et l'expansion des grands aventuriers européens. Les premiers habitants de l'Islande apparurent au 9è siècle après J.C, mais le pays resta sous la domination norvégienne et danoise jusqu'en 1944, année où le pays acquit son indépendance. Les détails de l'histoire de l'Islande ont été conservés dans les anciens artefacts, structures et peuplements, qui ont été ensevelis au cours des siècles. Le patrimoine archéologique, riche, de l'Islande se reflète dans la forte tradition de la recherche archéologique. L'un des plus grands instituts de recherche est l'Institut d'Archéologie, organisme indépendant fondé en 1995. L'une des grandes influences de cet institut sur l'archéologie islandaise a été d'améliorer les méthodes d'étude, de fouilles et de gestion des sites archéologiques. Pour l'ensemble de ces travaux, le GNSS Trimble est devenu un outil indispensable. Travaillant dans les bureaux de l'Institut à Reykjavik, l'archéologue Gísli Pálsson a défini des normes et des pratiques d'excellence en matière d'études archéologiques. Gísli Pálsson, qui attribue ses compétences en matière de topographie à son mentor Jón Indridason, a suivi en plus de ses études d'archéologie, une formation dans les domaines de la géodésie et de la cartographie. “GNSS différentiel et RTK représentent une amélioration appréciable en termes de qualité et de rapidité par rapport au petit GPS autonome,” déclare" Gísli Pálsson. “Au lieu de tracer une esquisse sur le terrain et de reprendre ensuite ce dessin en DAO, le RTK permet d'enregistrer directement les caractéristiques complexes lorsque l'on est sur le site.” Gísli Pálsson a utilisé un système Trimble R8 GNSS pour étudier le site de Vatnsfjörður, qui contient de nombreux vestiges de la période Viking. Le Trimble R8 a permis de réaliser des relevés RTK du paysage général et d'établir une grille de référence pour réaliser les plans du site. Des stations de base sont généralement positionnées sur chaque site afin de fournir les corrections RTK. Lorsque cela est nécessaire, les sites sont reliés à la grille de coordonnées nationale. Pour les sites plus petits et lorsqu'il s'agit de fouilles particulières, l'institut utilise une station totale Trimble S8. Sur la plupart des sites, les archéologues travaillent à une précision de 2 cm pour définir des grilles du site et de 5 cm pour les relevés topographiques. En ce qui concerne les relevés topographiques, les équipes utilisent la fonctionnalité de topographie continue Trimble pour collecter des points rapidement et créer un modèle précis du terrain. Lorsque des objets sont découverts lors de fouilles, les équipes utilisent des mètres rubans pour identifier l'emplacement par rapport à des cordeaux représentant la grille du site. Il est également important de mesurer l’élévation de l'objet par rapport à la surface du sol et pour cela l'équipe utilise des niveaux optiques pour relier les objets aux repères de nivellement du site. La plupart des travaux réalisés récemment par l'Institut portait sur le site de Þingeyjarsýslur situé dans le nord de l'Islande. Ces travaux nous aident à mieux comprendre les traditions architecturales et les structures sociales de l'époque. “La notion d'environnement est devenue beaucoup plus importante dans la recherche archéologique en Islande,” déclare M. Pálsson. “Le profil du terrain, la végétation et les caractéristiques environnementales sont essentielles pour appréhender un site par rapport aux caractéristiques archéologiques proprement dites. Le GNSS est un outil indispensable pour réaliser une étude topographique précise.” -13- Technologie+ 2012-2 Technologie &plus Un Service de Soutien Rural Gère le Programme Agricole de l'UE grâce au GNSS Les inspecteurs de terrain en Lettonie font confiance aux terminaux portables GNSS Trimble pour recueillir des données agricoles précises S itué à Riga, capitale de la Lettonie, le Latvian Rural Support Service (RSS) est chargé de mettre en oeuvre la politique de l'Union Européenne (UE) dans les secteurs agricoles, forestiers, de la pêche et du développement rural, dans tout ce pays d'Europe de l'Est, qui compte plus de 2,2 millions d’habitants. précisément quelles sont les surfaces exploitées sur une parcelle de terrain. L'une des tâches les plus importantes de cette organisation est de superviser le Régime de Paiement Unique à la Surface, de l'Union Européenne, un programme d'aide destiné à garantir des paiements directs aux agriculteurs qui exploitent leurs terres et préservent la nature sur le plan écologique. “Nous utilisons les terminaux portables Trimble GeoExplorer depuis 2003, et ceci nous a facilité le travail de collecte des données et de gestion,” a déclaré Edgar Bordāns du RSS. “L'été dernier, nous nous sommes modernisés et avons fait l'acquisition de 35 terminaux GeoXT de la nouvelle série Trimble GeoExplorer 6000, dotés d'un écran plus grand, d'un appareil photo intégré et offrant une plus grande autonomie de la batterie.” Pour le RSS letton, cela revient à surveiller attentivement et en permanence les terres agricoles dans tout le pays, et notamment d'identifier les terrains frontaliers afin de savoir Technologie&plus ; 2012-2 -14- Pour ce faire, les inspecteurs s'appuient sur la technologie GNSS pour procéder à des contrôles sur le terrain, des exploitations prétendant à cette aide. La série Trimble GeoXT™ 6000 est un récepteur GNSS robuste doté de la technologie Trimble Floodlight™ de réduction de l'ombre des satellites qui améliore sensiblement la précision et la disponibilité de la position dans les environnements contraignants en termes de GNSS, ce qui est particulièrement important pour les inspecteurs lettons du RSS. positionnement d'une précision submétrique. Une fois les données post-traitées, elles sont vérifiées afin de s'assurer de leur qualité puis transférées au SIG du Registre des surfaces agricoles (Agricultural Area Register GIS (AARGIS)) de l'organisme et simultanément les fichiers Shapefiles mis à jour sont transmis au SIG. “Les forêts sont l'une des caractéristiques naturelles de la Lettonie,” précise Bordāns. “Les relevés dans les régions agricoles sont souvent réalisés dans des conditions difficiles au niveau du GNSS, car à proximité ou dans un environnement boisé ou de buissons, voire dans des sousbois, et il est important que nous puissions disposer de données précises y compris dans ces conditions.” “Tout le système est rationalisé et facile à utiliser, ce qui nous fait gagner du temps non seulement au bureau mais également sur le terrain,” précise Edgar Bordāns. “Avec le terminal GeoXT nous parvenons à récupérer des données plus rapidement et avec plus de précision qu'auparavant et nous sommes confiants car nous savons que nous utilisons des appareils fiables qui nous fournissent des mesures précises.” Avec les terminaux GeoXT, les inspecteurs sur le terrain peuvent collecter des données rapidement et facilement et parvenir à une précision submétrique après post-traitement. L'autre avantage qu'Edgar Bordāns et les autres membres de son équipe du RSS voient dans les terminaux de la série Trimble GeoXT 6000 sont notamment l'affichage optimisé lisible même en plein soleil, qui facilite l'utilisation du terminal en extérieur, y compris en plein soleil. “Les exploitants agricoles perçoivent des aides financières pour leur activité agricole, par conséquent il est important aussi bien pour l'exploitant que pour l'UE de disposer de relevés précis des terres exploitées,” indique Edgar Bordāns. “Parallèlement à cela, il est important pour nous de faire appel à une technologie facile à maîtriser et à utiliser et qui soit à la fois fiable et durable sur le terrain. Le terminal GeoXT répond à toutes ces exigences.” “Le nouveau terminal GeoXT est incroyablement rapide et fournit un signal puissant ; il fonctionne mieux que les autres terminaux que j'ai utilisés précédemment, aussi bien pour des travaux en plein soleil qu'en sous-bois,” précise Edgar Bordāns. “Il n'y a pas de doute, ce nouveau terminal nous fait gagner du temps et de l'argent, tout en nous permettant d'être plus précis et plus performant dans notre travail. Il faut absolument que nous trouvions d'autres possibilités de l'utiliser dans d'autres secteurs de notre activité.” Chaque inspecteur sur le terrain a un terminal de la série Trimble GeoXT 6000, sur lequel sont chargés les fichiers Shapefiles d'Esri, les données des parcelles de référence venant du système LPIS (Land Parcel Identification System), et les limites de propriétés du cadastre. Lorsqu'ils arrivent sur l'exploitation qu'ils viennent contrôler, les inspecteurs enregistrent la position GNSS, la surface, le périmètre, la forme et la taille des différentes parcelles agricoles. En se déplaçant dans les différents formulaires chargés sur le terminal, ils enregistrent les différents paramètres, tels que le numéro de la parcelle, le type de culture et éventuellement des commentaires. Grâce à l'appareil photo intégré sur le terminal de la série Trimble GeoXT 6000, les inspecteurs sur le terrain peuvent également ajouter des photos des éléments qui ne doivent pas être pris en compte, tels que des routes, des arbres, des étangs, des fossés, des buissons et autres éléments qui n'entrent pas en ligne de compte dans la surface de la parcelle. Une fois les mesures et la collecte des données sur le terrain terminées, l'équipe se rend sur l'exploitation suivante figurant sur la liste des missions de la journée. De retour au bureau, elle procède au post-traitement de ces données à l'aide du logiciel de bureau Trimble GPS Pathfinder®, un progiciel Trimble offrant des outils de posttraitement GNSS faciles à utiliser et destiné à générer des informations SIG cohérentes, fiables et précises à partir des données GNSS collectées sur le terrain. Grâce au système de correction différentielle disponible sur LAPTOS, prestataire des stations de référence GNSS en Lettonie, les inspecteurs réussissent à parvenir à un -15- Technologie&plus ; 2012-2 Technologie &plus Informations Géospatiales et Gestion d'Entreprise P our les entreprises qui couvrent de vastes régions géographiques, l'aspect spatial est un élément clé lorsqu'il s'agit de performances et de contrôle des coûts. Pour ces sociétés, les questions “De quoi s'agit-il ?” et “Où cela se passe-t-il ?” sont au cœur des activités de planification et de gestion des opérations et du cycle de vie. Les systèmes de gestion modernes s'adaptent à ces besoins en associant la connaissance des actifs corporels à la gestion des transactions et des procédés. Les opérations et procédés de maintenance sont souvent associés à l'emplacement physique des équipements (ou actifs corporels), des clients, des fournisseurs et des équipements associés à ceux-ci. Etant donné que les informations géospatiales peuvent fournir des indications précises permettant de répondre à ces questions, elles font désormais partie intégrante des systèmes de gestion d'entreprise, dans les sociétés qui gèrent ou exploitent des réseaux publics, des réseaux de transport et des infrastructures. La technologie géospatiale permet de réunir des ensembles de données gigantesques sur des zones géographiques très étendues. Ces données sont traitées et remises en forme de façon à pouvoir être utilisées dans de nombreuses applications en aval, telles que les SIG, la DAO, la planification, le génie civil et la construction. Ces informations peuvent également être transférées vers des bases de données utilisées dans le cadre d'un Progiciel de Gestion Intégré (ou de gestion des ressources d'entreprise). Ce “PGI par géolocalisation” ajoute des informations spatiales à la gestion des ressources d'entreprise traditionnelle et offre de nouvelles fonctionnalités du fait de la synergie des données transactionnelles et spatiales. Au-delà de la Cartographie : Des Images aux Informations Dans le secteur des réseaux publics, les infrastructures ne se situent jamais sur un plan purement horizontal. Il y a toujours une composante verticale qui entre en jeu et affecte l'exploitation et la maintenance. Prenons par exemple, une société de distribution d'électricité, qui possède des milliers de kilomètres de lignes aériennes de transmission et de distribution. Dans nombre d'endroits, les arbres situés à proximité de ces lignes constituent un véritable danger. Il est normal pour ces sociétés de tailler ces arbres et la végétation. Tout le problème est de savoir à quel endroit il est nécessaire de tailler ces arbres. Pour résoudre ce problème, la société peut utiliser des petits LiDAR (Light Detection and Ranging) aéroportés et des capteurs d'images pour scanner l'ensemble du réseau. Le système génère des nuages de points denses et des images orthorectifiées de grande qualité, qui peuvent être géoréférencés par rapport au système de coordonnées utilisé. Technologie&plus ; 2012-2 -16- Les données transmises par ces différents capteurs géospatiaux sont réunies dans un seul et unique ensemble de données et analysées selon des règles et des scénarios d'application définis par l'utilisateur. Le logiciel peut identifier automatiquement les poteaux et les câbles des lignes électriques et détecter les zones où la végétation présente un vrai danger. Le système repère ensuite ces zones et exporte les informations nécessaires pour générer des plans afin de résoudre ces problèmes d'empiètement. Les travaux peuvent ainsi être ciblés de façon à n'intervenir que là où c'est nécessaire. Lorsque les travaux commencent, les données géospatiales permettent de déployer les équipes sur le terrain de manière précise en les guidant jusqu'à l'endroit exact où elles doivent intervenir pour tailler la végétation envahissante. Ce système permet de réduire les frais d'essence, les heures de main d'oeuvre et les émissions de CO2 tout en améliorant le service au client, sur le terrain et la gestion des équipements. L'utilisation de la technologie géospatiale permet d'inspecter plus fréquemment les infrastructures et de disposer d'un plus grand volume de données plus précises. Un système de cartographie mobile, par exemple, peut facilement couvrir plus de 100 km par jour, dans un couloir donné. Ce système offre une résolution supérieure à la composante temporelle dans un système 4D, et améliore les analyses de la vitesse d'évolution (ou de croissance) de la végétation et des conditions environnantes. Dans un PIG géolocalisé, les informations 4D facilitent l'établissement des programmes de maintenance, la planification des opérations et la gestion des coûts. Prenons un autre exemple qui illustre le rôle des données géospatiales dans la gestion des eaux pluviales. Aux Etats- Unis, les règlementations environnementales exigent que les communes et les états édictent des règles précises concernant la gestion des eaux pluviales par les municipalités. Les systèmes géospatiaux peuvent cartographier et mesurer l'étendue et la quantité de surfaces imperméables. Ces cartes constituent des données essentielles pour développer des modèles d'analyse des eaux pluviales. Les analyses des eaux pluviales reposant sur des données géospatiales peuvent également être reliées aux systèmes des entreprises pour la planification et les taxes. Dans certaines régions, les taxes foncières comprennent une part liée à l'étendue de surface imperméable d'une parcelle. Les surfaces imperméables représentent une charge supplémentaire en termes de gestion des eaux pluviales et par conséquent elles sont taxées à un taux différent. Les systèmes géospatiaux associent des données géospatiales aéroportées (comprenant l'imagerie géroréférencée et LiDAR) aux informations cadastrales sur les parcelles et les propriétés immobilières. Des programmes d'extraction automatique des caractéristiques permettent de localiser les surfaces imperméables d'une région donnée. Etant donné que les données géospatiales reposent sur des mesures en 3D, il est possible de distinguer les surfaces imperméables situées en hauteur (bâtiments et toits) des routes pavées et des parkings. Partant de là, il est possible de mesurer précisément la surface des zones imperméables. Ces informations sont ensuite transmises au PGI qui crée des transactions pour évaluer et facturer les sommes dues. Ce système permet de calculer de façon plus juste et plus précise les taxes foncières et de réduire les frais d'exploitation. -17- Technologie&plus ; 2012-2 Vision d’Avenir L'analyse de rentabilité le démontre. Les systèmes géospatiaux sont uniques par leur capacité à capturer des données multisources et de grande qualité, à les fusionner et à en extraire des informations en un flux unique et cohérent. Et bien qu'au départ définir ces approches dans le cadre des activités quotidiennes peut parfois prendre beaucoup de temps en termes de planification et de configuration, les gains de productivité sont énormes. En fournissant des données quantitatives et actuelles pour étayer une décision et des processus opérationnels, les systèmes géospatiaux vont rapidement devenir une source importante d'informations de premier ordre dans la gestion d'entreprise. Les applications destinées aux systèmes géospatiaux évoluent et se diversifient, trouvant des utilisations dans un nombre croissant de secteurs industriels. Les capteurs génèrent des volumes importants de données de grande qualité ; l'un des objectifs de l'industrie géospatiale doit être de mettre toutes ces données au service d'un public plus large. Cet effort stimulera la croissance et ouvrira la voie à un plus grand nombre de techniciens et d'entreprises spécialisés dans la compilation, la gestion et l'utilisation des données géospatiales. Plus le nombre d'utilisations en aval augmentera, plus la demande de produits riches en informations et en données fournis pas les systèmes de capteurs géospatiaux et les logiciels évoluera. Voir l'article dans l'édition de juillet de Geospatial Today : www.geospatialtoday.com Collecte de Données Géospatiales : Des Technologies en Harmonie L es systèmes géospatiaux modernes intègrent des technologies logicielles et des techniques de détection dans des petits appareils portables. La taille et la configuration des capteurs géospatiaux multi-sources varient en fonction de l'application. Par exemple, les systèmes de cartographie mobiles tels que le système d'imagerie spatiale mobile Trimble MX8 sont conçus pour être installés sur des camionnettes ou des véhicules ferroviaires et permettent de collecter des données à des vitesses élevées. D'autres systèmes de capteurs, tel que le Trimble Harrier, offrent les mêmes fonctionnalités mais à partir de petits avions. Les systèmes de capture de données géospatiaux collectent des images à l'aide d'appareils photos haute-résolution. De nombreux appareils-photos sont utilisés pour capturer des images panoramiques et des vues plus détaillées des revêtements des routes. Les informations spatiales sont collectées par LiDAR (également appelée "télédétection par laser”), qui collecte des milliers de points 3D par seconde avec une précision centimétrique. Pour assurer le géoréférencement, le système doit déterminer la position de l'appareil photo et des scanners pendant la capture des données. Pour cela, le système associe le positionnement GNSS et le positionnement inertiel. Le GNSS capture les positions à l'aide de récepteurs GNSS de haute précision et des techniques en temps réel ou de post-traitement. Les capteurs inertiels offrent cette fonctionnalité de positionnement pendant les courtes interruptions de la couverture GNSS. Les capteurs inertiels fournissent également les informations nécessaires pour rectifier l'orientation des appareils-photos et des scanners lasers du fait du déplacement de l'avion ou du véhicule. Dans les opérations aéroportées, le GNSS prend également en charge la gestion de la navigation et du vol. Des Données Précieuses Une fois les opérations sur le terrain terminées, le système utilise les techniques de fusion des données pour combiner les Technologie&plus ; 2012-2 -18- données provenant de plusieurs capteurs. Ce processus permet de gérer les données de plusieurs capteurs comme un ensemble de données unique. Les images, les points et positions en 3D du LiDAR peuvent ainsi être analysés à tout moment du projet. Le logiciel de traitement crée ensuite une représentation en 3D du site du projet en fusionnant les images, les données et positions numérisées. Les données vectorisées provenant des systèmes SIG, DAO ou autres peuvent être importées et fusionnées pour fournir des informations plus complètes. A partir de là, les utilisateurs peuvent créer des visualisations, extraire des données, réaliser des mesures et transmettre les informations à des systèmes en aval. Technologie &plus Auscultation du Central-Wan Chai Bypass à Hong-Kong façon à ne pas provoquer d'interruption de service et des activités de maintenance de MTR. Le Système d’Auscultation joue un rôle clé dans les grands projets de construction H ong Kong, centre commercial et culturel du sud de l'Asie est l'une des régions les plus peuplées du monde. Avec plus de sept millions d'habitants sur une superficie d'à peine 1 104 km2 (, Hong Kong investit dans des infrastructures aussi bien pour les transports publics que privés. Mais en dépit de tous ces efforts, Hong Kong est toujours confronté à des problèmes de circulation. Pour essayer de résoudre ce problème, le gouvernement de Hong Kong a entrepris la construction d'une voie rapide le long de la rive nord de l'ile de Hong Kong. Cette nouvelle voie baptisée Central-Wan Chai Bypass et Island Eastern Corridor Link (CWB)—est une voie rapide de 4,5 km destinée à alléger la circulation sur le couloir central. Vers le milieu de son tracé, le long de l'ile de Hong Kong (Hong Kong Island), le CWB passe au-dessus un tunnel exploité par le métro de Hong Kong (Hong Kong Mass Transit Railway ou MTR). Ce tunnel est une liaison importante au sein du réseau de transport public et une équipe d'ingénieurs est chargée de surveiller toute déformation ou perturbation pouvant résulter de la construction de cette voie. Pour cela, des responsables de projet ont fait appel à Mannars Chan & Associates (MCA) pour assurer ces services de surveillance. MCA a mis en place un système automatique d’auscultation des déformations (ADMS) basé sur la technologie Trimble pour assurer une surveillance permanente (24 h sur 24) de Au cours de la première phase du projet l'ADMS surveillait un tronçon du tunnel de 120 m de long. MCA installa des rampes de cinq prismes de 25 mm à certains point précis du tunnel. Pour mesurer les prismes, MCA installa sept stations totales Trimble S8 sur des supports en acier à proximité du centre de la zone de surveillance. Un réseau sans fil reliait les instruments à un serveur MTR situé à l'extérieur du tunnel. Commandé par le logiciel Trimble 4D Control, chaque instrument mesurait une centaine de prismes par cycle de 30 minutes. Fonctionnant dans l'obscurité la plus totale, le système ne s'est arrêté que pour une intervention de maintenance ferroviaire programmée. Etant donné que les prismes dans le tunnel pouvaient sembler très proches les uns des autres dans le champ de visée de l'instrument, MCA utilisa la technologie Trimble FineLock pour s'assurer que les cibles mesurées étaient les bonnes. Les équipes de projet configurèrent le logiciel de façon à calculer des résultats pour chaque prisme en temps réel et comparer ces résultats à des seuils d'alerte définis au préalable. Sur la base des mouvements enregistrés, le logiciel était en mesure d'envoyer un email ou des SMS aux équipes de projet Au cours des six mois de surveillance, le système n'a détecté aucun mouvement susceptible de déclencher une alerte. La surveillance de ce tunnel ferroviaire très emprunté représentait de nombreux défis uniques en leur genre. Les trains circulant à grande vitesse provoquaient des vibrations importantes et chaque rame en passant secouait les instruments du fait de l'appel d'air. MCA conçut un système de suspension afin d'isoler les instruments des vibrations tout en préservant une plate-forme de mesure stable. De plus, la maintenance des voies dans le tunnel, pendant la nuit entraînait des projections de poussière métallique qui se déposait sur les instruments et les prismes. Malgré ces conditions difficiles, les instruments se sont parfaitement comportés. “Notre client avait une grande confiance dans le système Trimble,” a déclaré le directeur général de MCA, Mannars Chan. “Ce système, c'était nos yeux et nos oreilles pour surveiller un site sur lequel aucune méthode traditionnelle ne pouvait être utilsée." Voir l'article à ce sujet dans l'édition de juin de POB’ : www.pobonline.com -19- Technologie&plus ; 2012-2 Technologie &plus Concours Photo N os adeptes de Facebook se sont exprimés: après que nos rédacteurs ont sélectionné les quatre meilleures photos, les "fans" de Trimble Survey sur Facebook (www.facebook.com/TrimbleSurvey) ont choisi les deux grands vainqueurs. Classée numéro un à l'issue des votes sur Facebook, la photo "Relevé au bord d'un lac", fait remporter à son auteur une veste 3 en 1, tous temps Trimble. Le deuxième prix est attribué à la photo intitulée "En eau profonde" et fait remporter à son auteur un cadre photo numérique Trimble. Découvrez les autres participants, qui ont également remporté un prix et participez à ce concours : Rendezvous sur la page Trimble Survey Division sur Facebook pour connaître les participants au prochain concours de photos. Relevé au bord d'un lac Reine Stoffels, étudiante en première année de Master en géomatique à l'université de Gand en Belgique, nous a envoyé cette photo surprenante prise lors d'un relevé hydrographique et topographique qu'elle effectuait au bord du Lac de Vassivière dans le centre de la France. Ce lac artificiel est utilisé par EDF (Electricité De France) pour produire de l'énergie hydroélectrique. Il s'étend sur une surface de 10 km2 et un périmètre d'environ 35 km. Ce projet a été réalisé dans le cadre d'un programme intensif Erasmus (IP) s'adressant à trois universités de l'Union Européenne : L'université de Gand, l'Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancées Bretagne (ENSTA-Bretagne) à Brest, France et la HafenCity Universität de Hamburg en Allemagne. Les étudiants ont réalisé un modèle numérique détaillé d'élévation du réservoir de Vassivière avec des mesures atteignant 700 mètres au-dessus de l'éllipsoïde de référence. L'équipe a utilisé des équipements optiques et GNSS ; la photo montre un système Trimble R6 GNSS. En eau profonde Eldar Rubinov a envoyé cette photo amusante prise lors d'une étude des inondations à King Parrot Creek à Flowerdale, à 70 km au nord de Melbourne, en Australie. La photo a été prise par Grant Hausler et montre Eldar Rubinov dans la rivière ; Eldar Rubinov et Grant Hausler travaillent pour ThinkSpatial, une grande société d'informations topographiques et spatiales. Le projet de cartographie des inondations a été réalisé pour la Goulburn Broken Catchment Management Authority (GBCMA), la compagnie des eaux de la région. Ils ont étudié la rivière sur une distance d'environ 20 km en prenant une section transversale tous les 100 m ; Ils ont également pris un niveau au point le plus profond de la rivière tous les 50 m ou à chaque changement de niveau afin d'obtenir un profil continu de la rivière. “Dans certaines parties, la végétation était trop dense pour pouvoir utiliser un GPS ; nous avons donc utilisé une station totale Trimble S6” précise Eldar Rubinov, “mais pour la plus grande partie du travail nous avons utilisé des récepteurs Trimble R8 GNSS, que nous commandions depuis une station de base locale. Ceci nous a permis de gagner un temps considérable, car nous pouvions avoir deux cannes qui fonctionnaient en même temps. La plupart du temps, la rivière était peu profonde; sur cette photo on voit probablement l'endroit le plus profond.” Technologie&plus ; 2012-2 -20- TRANSFORM THE WAY THE WORLD WORKS Don’t miss Trimble Dimensions 2012! 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All rights reserved. Technologie &plus Concours Photo Participez au concours photo Technologie&plus de Trimble ! Les lauréats de ce concours photo Trimble recevront des prix Trimble et verront leurs photos publiées dans Technologie&plus. Le lauréat de cette édition est la photo intitulée Relevé au bord d'un lac envoyée par Reine Stoffels de Belgique. Les photos d'autres lauréats sont publiées en page 20. Envoyez votre photo en 300 dpi (10 x 15 cm) [email protected]. Assurez-vous de bien avoir indiqué votre nom, votre fonction et vos coordonnées. Pour vous abonner gratuitement à Technologie&plus, rendez-vous sur : www.trimble.com/t&m. Vous pouvez également nous contacter par email à : T&[email protected]. Vous pouvez enfin consulter Technologie&plus en ligne sur www.trimble.com/t&m. Ou photocopier, remplir et nous retourner ce bulletin par fax. Fax (U.S.) +937 245 5145 Fax (EU) +49 61 42 2100 140 Fax (Asia) +61 7 3216 0088 Société ___________________________________ Nom_____________________________________ Rue _____________________________________ Ville _____________________________________ q Veuillez me faire parvenir des informations sur le produit suivant : __________________________ q Veuillez me faire parvenir des informations sur l'article suivant : __________________________ q Veuillez m'inscrire sur la liste de diffusion de Technologie&plus. q Veuillez m'appeler. q Mes commentaires sur Technology&plus : Etat / Province _____________________________ Code postal ___________ Pays _______________ Téléphone ________________________________ Email ____________________________________