1
2011-2012
RALLYE LATIN
3e
Académie d’Orléans-Tours
Département : ……………..
Nom et adresse de l’établissement : ………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………….……...
Nom du Professeur de Latin : ……………………………………………………………….………
Cachet obligatoire de l’établissement :
NOMS et prénoms des membres du groupe en lettres majuscules :
1) ……………………………………………
2) ……………………………………………
3) ……………………………………………
4) ……………………………………………
Noms et signatures des surveillants :
1ère heure : …………………………………… 2ème heure : ……………………………
Questions
1re partie
Questions
2e partie
Questions
3e partie
I A
sur 9
I A
sur 10
I
sur 4
I B
sur 12
I B
sur 17
II
sur 7
II A
sur 16
II A
sur 6
II B
sur 9
II B
sur 6
III
sur 4
TOTAL : sur 46
TOTAL : sur 43
Question subsidiaire, appréciée
par le Bureau du Rallye Latin :
EQUIPE n°
TOTAL
/100
2
Texte 1 : extrait de Salluste, La Conjuration de Catilina
Salluste, homme politique et historien romain, contemporain de Jules César, dont il fut l’un des
protégés, nous en a laissé, dans une de ses œuvres, un portrait croisé avec celui d’un de ses plus
farouches adversaires, Caton le Jeune.
Sed postquam luxu atque desidia civitas corrupta est, rursus res publica magnitudine sua
imperatorem atque magistratuum vitia sustentabat ac, sicuti esset effeta pariendo, multis tempestatibus
haud sane quisquam Romae virtute magnus fuit. Sed memoria mea ingenti virtute, divorsis moribus
fuere viri duo, M. Cato et C. Caesar. Quos quoniam res obtulerat, silentio praeterire non fuit consilium,
quin utriusque naturam et mores, quantum ingenio possem, aperirem. 5
Igitur eis genus, aetas, eloquentia, prope aequalia fuere ; magnitudo animi par, item gloria, sed
alia alii. Caesar beneficiis ac munificentia magnus habebatur, integritate vitae Cato. Ille mansuetudine
et misericordia clarus factus, huic severitas dignitatem addiderat. Caesar dando, sublevando,
ignoscendo, Cato nihil largiundo gloriam adeptus est. In altero miseris perfugium erat, in altero malis
pernicies. Illius facilitas, hujus constantia laudabatur. Postremo Caesar in animum induxerat laborare, 10
vigilare, negotiis amicorum intentus sua neglegere, nihil denegare quod dono dignum esset ; sibi
magnum imperium, exercitum, bellum novom exoptabat ubi virtus enitescere posset. At Catoni studium
modestiae, decoris, sed maxume severitatis erat. Non divitiis cum divite, neque factione cum factioso,
sed cum strenuo virtute, cum modesto pudore, cum innocente abstinentia certabat. Esse quam videri
bonus malebat ; ita, quo minus petebat gloriam, eo magis illum assequebatur. 15
C. Sallustius Crispus, De conjuratione Catilinae, LIII-LIV
Traduction du texte du Salluste
Mais après que la cité eut été corrompue par le luxe et l’inactivité, en revanche la République,
grâce à sa force, résistait aux vices des généraux et des magistrats et de plus, comme si elle avait été
épuisée par l’enfantement, durant de nombreuses années, il n’y eut absolument personne qui fût grand
par sa valeur à Rome. Mais de mon vivant, il y eut deux hommes d’une énorme valeur, quoique de
caractères opposés : M. Caton et C. César. Puisque l’occasion m’en a été offerte, mon intention n’était
pas, par mon silence, de les laisser de côté, sans présenter, autant que mon talent me permettrait de le
faire, le tempérament et les mœurs de l’un et de l’autre.
Ainsi donc leur naissance, leur âge et leur éloquence se valaient presque ; une semblable
grandeur d’âme, et de même pour la gloire, mais de nature différente. César était considéré comme
grand en raison de sa générosité et de sa munificence, Caton en raison de l’intégrité de son existence.
Le premier s’était rendu célèbre par son indulgence et sa pitié, chez le second la sévérité avait ajouté à
la dignité. César parvint à la gloire en donnant, en soulageant, en pardonnant, Caton en n’accordant
rien. Le premier constituait un refuge pour les malheureux, le second la perte des mauvaises gens. On
louait chez un la complaisance, chez l’autre la fermeté. En un mot, César s’était mis dans l’esprit de ne
pas ménager sa peine, de veiller, de négliger ses affaires, attentif qu’il était à celles de ses amis, et de ne
rien refuser qui fût digne d’un don ; pour sa propre personne, il aspirait à un haut commandement, à
une armée, à une nouvelle guerre pût briller sa valeur. Caton, lui, avait le goût de la modération, de
l’honneur, mais surtout de l’austérité. Ce n’est pas de richesses avec le riche qu’il rivalisait, ni
d’intrigues avec l’intrigant, mais de courage avec le brave, de retenue avec l’homme discret, de
désintéressement avec l’honnête homme. Il préférait être un homme de bien plutôt que de le paraître ;
ainsi donc, moins il recherchait la gloire, plus celle-ci s’attachait à lui.
(Traduction élaborée par l’Association Rallye Latin d’Orléans-Tours)
3
Vocabulaire du texte de Salluste
Abstinentia, ae, f. : le désintéressement
addo, is, ere, didi, ditum : ajouter
adipiscor, eris, adipisci, adeptus sum : obtenir
aequalis, e : égal
alter, era, erum : l’un, l’autre
assequor, eris, assequi, assecutus sum : poursuivre
Beneficium, ii, n. : la prodigalité, la générosité
bonus, a, um : bon
Certo, as, are, avi, atum : lutter, rivaliser
clarus, a, um : célèbre
consilium, ii, n. : l’intention
constantia, ae, f. : la fermeté
Do, das, dare, dedi, datum : donner
decus, oris, n. : l’honneur
denego, as, are, avi, atum : refuser
desidia, ae, f. : l’inactivité
dignitas, atis, f. : le prestige
dignus, a, um + abl. : digne de
Enitesco, is, ere, tui : briller
Facilitas, atis, f. : la complaisance
fio, fis, fieri, factus sum : devenir
Gloria, ae, f. : la gloire
Habeo, es, ere, habui, habitum : considérer (comme)
hic, haec, hoc : celui-ci, celle-ci, ceci
Ignosco, is, ere, ignovi, ignotum : pardonner
ille, illa, illud : celui-là, celle-là, cela
induco, is, ere, duxi, ductum : introduire, mettre dans
ingens, ingentis : énorme
integritas, atis, f. : l’intégrité
intentus, a, um : attentif à
item : de même
Laboro, as, are, avi, atum : travailler
largior, iris, iri, itus sum : donner, accorder
luxus, us, m. : le luxe
Magistratus, us, m. : le magistrat
magnitudo, inis, f. : la force, la grandeur
magnus, a, um : grand
mansuetudo, inis, f. : la mansuétude, l’indulgence
misericordia, ae, f. : la compassion, la pitié
modestia, ae, f. : la modération
mores, um, m. pl. : le caractère
munificentia, ae, f. : la munificence, la générosité
Neglego, is, ere, exi, ectum : négliger
negotium, ii, n. : l’affaire
nihil : rien
Par, paris : égal
peto, is, ere, ivi, itum : rechercher
prope : presque
pudor, oris, m. : la retenue
Severitas, atis, f. : la gravité, la sévérité
sublevo, as, are, avi, atum : soulager
sum, es, esse, fui : être
Vigilo, as, are, avi, atum : veiller
virtus, utis, f. : la valeur
4
Texte n°2 : extrait de Lucain, La Pharsale
Lucain, poète près d’un siècle après la mort de Jules César, a composé une épopée qui a pour sujet
la guerre civile. Dans le passage suivant, il met en scène un épisode capital de cette guerre : le passage
du Rubicon, le 12 janvier 49 av. J.-C., qui marque le véritable début des hostilités entre César et ses
adversaires.
Jam gelidas Caesar cursu superaverat Alpes
ingentesque animo motus bellumque1 futurum
ceperat. Ut ventum est parvi Rubiconis ad undas,
ingens visa2 duci Patriae trepidantis imago
clara per obscuram voltu maestissima noctem 5
turrigero3 canos effundens vertice crines
caesarie lacera nudisque adstare lacertis
et gemitu permixta4 loqui : « Quo tenditis ultra ?
quo fertis mea signa, viri ? Si jure venitis,
si cives, huc usque licet. » Tum perculit horror 10
membra ducis, riguere comae gressumque coercens
languor in extrema tenuit vestigia ripa.
Mox ait : « O magnae qui moenia prospicis Urbis
Tarpeia de rupe5, Tonans6, Phrygiique7 penates
gentis Juleae et rapti secreta Quirini8 15
et residens celsa Latiaris Juppiter Alba
Vestalesque foci summique o numinis instar,
Roma, fave coeptis ! Non te furialibus armis
persequor ; en adsum, victor terraque marique
Caesar, ubique tuus - liceat modo - nunc quoque, miles. 20
Ille erit, ille nocens, qui me tibi fecerit hostem. »
Inde moras solvit belli tumidumque per amnem
signa tulit propere. Lucain, Bellum civile, I, vv. 183-205
Notes :
1. Bien que motus et bellum soient deux noms coordonnés, au niveau du sens bellum précise
motus, d’où la traduction. [Cette figure de style s’appelle un hendiadys].
2. sous-entendre est.
3. Traditionnellement, les villes dans la statuaire notamment étaient représentées sous
l’apparence de figures féminines couronnées de tours.
4. sous-entendre verba.
5. Il s’agit d’une désignation poétique du Capitole, qui s’appelait primitivement mons Tarpeius.
6. Epithète rituelle de Jupiter Capitolin, dieu par excellence de la Rome républicaine.
7. Les Pénates Phrygiens sont les divinités protectrices de Troie (ville de Phrygie en Asie
Mineure) qu’Enée aurait emportées jusqu’en Italie.
8. Selon une légende, Romulus, le premier roi de Rome a été, à sa mort, enlevé au ciel par son
père Mars et a été divinisé sous le nom du dieu Quirinus.
5
Traduction du texte de Lucain
Déjà, dans sa course, César avait franchi les Alpes glacées et avait conçu dans son esprit les énormes
bouleversements de la guerre à venir. Quand on fut arrivé devant les eaux de l’étroit Rubicon, une
gigantesque apparition de la Patrie tremblante, brillante dans la nuit obscure, le visage particulièrement
marqué par la douleur et ses cheveux blancs épars autour de son front couronné de tours, sembla au
chef se dresser devant lui, s’arrachant la chevelure et les bras nus, et prononcer ces mots entrecoupés de
larmes : « Où vous dirigez-vous au-delà d’ici ? portez-vous mes enseignes, soldats ? Si vous venez
en respectant la loi, si vous venez en citoyens, il vous est permis d’aller jusqu’ici seulement ». Alors,
une terreur religieuse fit frissonner les membres du chef, ses cheveux se hérissèrent et la paralysie,
figeant son élan, arrêta ses pas juste au bord du fleuve. Puis il s’écria : « Ô toi qui contemples les
remparts de la grande Ville du haut de la roche Tarpéienne, Jupiter Tonnant, Pénates Phrygiens de la
famille des Julii, mystères de l’enlèvement de Quirinus, Jupiter Latiaris qui résides sur les hauteurs
d’Albe, foyer de Vesta, et toi, l’égale de la plus grande divinité, Rome, favorisez mon entreprise ! Ce
n’est pas avec les armes des Furies que je viens t’attaquer ; me voici, vainqueur sur terre et sur mer,
moi César, en tout lieu ton soldat, et maintenant encore, pourvu que ce soit permis. C’est lui, oui c’est
lui qui sera le coupable, celui qui aura fait de moi ton ennemi. » Alors il rejeta tout retard à la guerre et,
à travers le fleuve en crue, il fit en hâte passer ses enseignes.
(Traduction élaborée par l’Association Rallye Latin d’Orléans-Tours)
Vocabulaire du texte de Lucain
Adsto, as, are, steti, statum : se dresser devant, debout
adsum, es, esse, adfui : être présent
Alpes, ium, f. pl. : les Alpes
animus, i, m. : l’esprit
arma, orum, n. pl. : les armes
Bellum, i, n. : la guerre
Caesaries, ei, f. : la chevelure
canus, a, um : blanc
capio, is, ere, cepi, captum : concevoir
clarus, a, um : brillant
coeptum, i, n. : l’entreprise
coerceo, es, ere, cui, citum : arrêter, figer
crinis, is, m. : le cheveu
cursus, us, m. : la course
Dux, ducis, m. : le chef, le général
Effundo, is, ere, fudi, fusum : répandre, verser
en : voici
Facio, is, ere, feci, factum : faire
faveo, es, ere, favi, fautum : favoriser, accorder sa faveur
fero, fers, ferre, tuli, latum : porter
Gelidus, a, um : glacé
gemitus, us, m. : les larmes, les sanglots
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