hors les murs 17 u 27 NOV CRÉATION Un Démocrate Julie Timmerman s n o Cré s r i s é des d Presse > Pascal Zelcer - 06 60 41 24 55 [email protected] - www.pascalzelcer.com > Nicole Czarniak - Idiomécanic Théâtre 06 80 18 22 75 [email protected] Dans le cadre des Théâtrales Charles Dullin, édition 2016 en collaboration avec le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez T h é â t r e d ’ I v r y A n t o i n e Vit e z M ° M a i r i e d ’ I v r y 01 43 90 11 11 www.theatre-quartiers-ivry.com Un Démocrate Julie Timmerman s n o Cré s r i s é des d m an èn e Ju lie Ti m m er te xt e et m is e en sc er ni in e Th im on dr am at ur gi e Pa ul lo tt e Vi lle rm et ar Ch sc én og ra ph ie Sa ze ra t lu m iè re Ph ili pp e Ar ta ud t en m us iq ue Vi nc ue Ro ch er iq in m co st um es Do sf em m es ea u - M at hi eu De av ec An ne Ca nt in rq ui n - Je an -B ap tis te Ve Ju lie Ti m m er m an Production Idiomécanic Théâtre. Coproduction Ville d'Orly - Centre culturel Aragon Triolet, Fontenay en Scènes / Fontenay sous Bois, Théâtre des 2 Rives de Charenton-le-Pont. Avec le soutien de la Drac d'Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication, de l’Adami, de la Spedidam, et du Conseil départemental du Val-de-Marne dans le cadre de l’aide à la création. Coréalisation Théâtre de l’Opprimé et Gare au Théâtre. Résidence de création à Lilas en Scène. FREUD - Et toi tu es un démocrate ? BERNAYS - Oui. Je dirige les gens, mais dans le bon sens. Le Projet Quatre acteurs se questionnent sur la réalité de la Démocratie dans une société de communication où la propagande est partout et ne dit pas son nom. Ce questionnement les amène à évoquer la vie d’Edward Bernays, neveu de Freud et inventeur des techniques de manipulation des masses qui, depuis les années 1920, ont envahi tous les domaines : le marketing, la communication politique, le management d’entreprise… La narration chronologique de la vie de Bernays constitue la matière de la pièce, sur un mode épique, qui amène parfois les acteurs à jouer certaines scènes en incarnant les personnages, ou encore à sortir du jeu en créant une distance critique. Dans la pure tradition brechtienne, ils invitent le public à réfléchir, tout en le divertissant par une fable. La parole circule : plusieurs acteurs prennent en charge tour à tour les rôles de Bernays, de Freud, etc., rappelant ainsi que nous sommes avant tout des citoyens questionnants, interrogeants, en recherche, en tentative de compréhension d’un monde sans repères. La chute des idéaux, la perte de sens : tels sont les moteurs premiers de l’écriture de cette pièce, et c’est ce que nous voulons exprimer à travers l’évocation de ce personnage méconnu mais fondamental qu’était Bernays. C’est tout un système que nous pointons du doigt, à travers cette figure emblématique, qui s’est servie des découvertes de son oncle en matière de psychanalyse pour manipuler les masses. Il est à noter que les mêmes techniques ont été utilisées aussi bien dans nos Démocraties que dans des régimes totalitaires comme le nazisme. La forme de la pièce, qui mélange les registres, questionne avant tout notre capacité à produire de l’image et de la narration au théâtre, dans un monde qui est tout image et narration. Comment se réapproprier notre Histoire et notre histoire, dans une société où les puissants nous abreuvent de leurs storytellings ? Comment produire de la narration qui soit nôtre, et non pas celle imposée par le pouvoir, avec ses héros, ses espaces, ses images, son timing, ses événements devant lesquels tous les médias se prosternent sans condition ? Bernays a essayé de faire de sa vie une story - nous ne savons d’ailleurs pas précisément ce qui est vrai ou faux dans sa biographie, car il avait tendance à transformer la réalité. Il faisait donc pour sa propre promotion ce qu’il faisait pour la promotion de ses clients : créer une histoire, arranger la réalité, maîtriser le timing médiatique. Nous allons essayer de déconstruire cette narration pour produire la nôtre, celle de citoyens du XXIème siècle qui s’interrogent sur la réalité de la Démocratie telle qu’on la connaît dans nos pays occidentaux Note De Mise En Scène La question qui se posait à l'écriture était la suivante : comment faire récit, comment faire image au théâtre, quand on est abreuvés de récits et d'images dans le monde réel ? Comment se réapproprier la narration et l'imaginaire, lorsqu'on veut parler d'un homme qui les a monopolisés pour conduire ses campagnes de propagande ? La structure de la pièce reflète ces questionnements : on passe du mode épique au dialogue incarné, de la sortie de jeu dans la salle aux séquences où des "spin doctors" modernes regardent, comme des apprentislaborantins, un homme se débattre dans la maison qu'ils ont créée pour lui -métaphore du Système, de la pensée unique dont on ne peut sortir. Les deux époques dialoguent. Sur le plateau, un praticable modulable, qui joue sur la construction et la déconstruction, la verticalité, l'envers du décor, le souterrain, l'élargissement ou le rétrécissement du champ de vision : une machine à jeu. Les costumes sont contemporains, comme les outils technologiques à disposition (portables, micros, ordinateurs). C'est d'aujourd'hui que nous parlons. La parole circule entre les quatre acteurs, qui prennent tous en charge tous les personnages, se les échangent, conduisent ensemble le récit commun, la tentative de donner du sens, de remettre en perspective. On se musicalise en direct, on s'éclaire en direct, dans un esprit de laboratoire. Un laboratoire de Démocratie, ça pourrait être. Le spectacle devra être court et précis comme une flèche ou un coup de massue dans un mur. Un mur, oui, pourquoi pas. Un mur immuable, imperturbable, qui sera notre fond de scène. Et qui tombera à la fin, provoquant le public de tout son souffle puissant de vent de révolution en marche, de la possibilité d’un ailleurs. Et nous marcherons sur ce mur tombé, trou béant dans les certitudes, les habitudes et les repères bien ficelés, pour aller vers l’espace libre du théâtre, les câbles, les guindes, les pendrillons - le théâtre reprenant le pouvoir de l’imaginaire. Julie Timmerman ” La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays ”. Edward Bernays, Père Des “ Public Relations ” Edward Bernays était le neveu de Sigmund Freud. A la fin du XIXème siècle, ses parents quittent l’Autriche pour émigrer aux Etats-Unis, et Edward naît à New York en 1891. Il suit des études d’agriculture à l’Université de Cornell. Mais Edward n’a aucun penchant pour l’agriculture. Un de ses amis lui propose d’écrire dans une revue médicale, ce qu’il accepte, n’ayant pourtant aucune connaissance dans ce domaine. Il entend parler d’une pièce sur la syphilis qui doit se monter mais qui ne trouve pas de financements. Il y voit une opportunité et propose que la Medical revue of revues en fasse la promotion. C’est ainsi qu’il devient attaché de presse pour le théâtre. En 1917, Edward veut s’engager pour combattre en Europe. Il est recalé mais réussit tout de même à soutenir l’effort de guerre en travaillant dans la commission Creel. Cette commission est à l’origine de l’affiche de l’Oncle Sam avec le slogan “ I want you for US Army ! ”, ainsi que des Four minute men, ces hommes qui prenaient spontanément la parole en public pour convaincre les américains de la nécessité d’entrer en guerre. En 1919, Bernays fait partie de la délégation qui accompagne le Président Woodrow Wilson à Paris pour la conférence de paix. A son retour, il est bien décidé à appliquer en temps de paix les techniques de manipulation de masse dont il a observé le succès en temps de guerre, et il monte un cabinet de “ Conseil en Relations Publiques ”. Il travaille pour de nombreux clients : des producteurs de bacon, des fabricants de pianos, ou de savon... En 1922, Bernays épouse Doris Fleischman, première femme à garder son nom de jeune fille sur son passeport. Bernays commence à s’intéresser à la politique. Pour faire réélire Calvin Coolidge à la Présidence des États-Unis, il commande des sondages d’électeurs, sur le modèle des enquêtes d’opinion qui se faisaient jusqu’alors pour les produits de consommation. Il comprend vite que c’est l’image de Coolidge qu’il faut améliorer. Il organise alors un petit-déjeuner à la Maison Blanche avec une trentaine d’artistes de Broadway. Les photos sont dans tous les journaux. Calvin Coolidge est réélu. Bernays est engagé par le patron de Lucky Strike pour vendre des cigarettes aux femmes qui, à la fin des années 20, ne fument pas encore en public. Il dit aux suffragettes que la cigarette est un symbole phallique, organise une parade de “ Flambeaux de la Liberté ”. sur la 5ème avenue, dont la photo fait le tour du monde, et qui fait exploser les ventes de cigarettes. La crise financière de 1929 ne semble pas atteindre Edward Bernays : ses affaires sont plus que jamais florissantes. Il écrit Cristallizing public opinion et Propaganda, qui font connaître les Public Relations et en vantent les mérites démocratiques. Les premières lignes de Propaganda résument bien sa pensée : En 1933, l’un de ses amis visite les appartements de Goebbels, et y découvre avec stupeur les œuvres de Bernays. Dès les années 1940, il travaille pour la United Fruit Company, la compagnie bananière qui exploite une bonne partie de l’Amérique Latine. En 1954, la compagnie est expropriée du Guatemala par le nouveau Président - un socialiste qui veut redistribuer les terres aux paysans. Elle demande alors l’aide de la CIA et de Bernays, qui trouve dans la guerre froide le contexte idéal pour mener sa guerre psychologique. Il fait croire que le Président Arbenz est manipulé par les communistes qui veulent envahir les EtatsUnis. La CIA entraîne 400 va-nus-pied guatémaltèques, les arme, et leur fait passer la frontière pendant qu’elle bombarde Guatemala City. Le Président est obligé de fuir et le colonel Armas, un dictateur ami des États-Unis, prend sa place. Cent mille morts, de nombreuses “ disparitions ”, un terrorisme d’État mené par des “ escadrons de la mort ”, suivront pendant 50 années de guerre civile. La méthode établie ici par Bernays servira de modèle dans les autres pays d’Amérique Latine (au Chili notamment), puis au Vietnam. Bernays, après avoir travaillé pour plus de 400 clients, est mort à l’âge de 103 ans en 1995, ayant traversé tout le XXème siècle, et représenté avec son oncle Freud les deux faces d’une même médaille : celle de la connaissance de l’âme humaine. Mais Bernays, loin de vouloir libérer l’homme de ses démons, a établi des méthodes de manipulation qui ont ouvert la voie à la société de consommation que nous connaissons, faisant du citoyen un consommateur docile, et mettant fortement en question la réalité de nos démocraties. Repères Historiques 1889 > Ely et Ana Bernays émigrent aux Etats-Unis 1891 > Naissance d’Edward Bernays à New York 1901 > Théodore Roosevelt (dit ” Teddy ”) Président des États-Unis 1908 > Bernays entre à l’université de Cornell pour faire des études d’agriculture 1909 > William Taft Président des États-Unis 1913 > Woodrow Wilson Président des États-Unis / Bernays travaille à la Medical revue of revues 1917 > Entrée en guerre des États-Unis et mise en place de la commission Creel 1919 > Conférence de paix à Paris / A son retour aux USA, Bernays monte son cabinet de conseil en Relations Publiques 1921 > Warren Harding Président des États-Unis 1922 > Mariage d’Edward Bernays et de Doris Fleischman 1923 > Calvin Coolidge Président des États-Unis 1925 > Réélection de Calvin Coolidge 1929 > Herbert Hoover Président des États-Unis / Dimanche de Pâques : Parade des Flambeaux de la Liberté / Mercredi 23 octobre, la flèche sur le Chrysler Building est posée / Jeudi 24 octobre, la bourse de Wall Street s’effondre 1933 > Franklin Roosevelt Président des États-Unis / Hitler accède au pouvoir en Allemagne 1939 > Mort de Sigmund Freud, exilé à Londres, 3 semaines après l’invasion de la Pologne par Hitler 1945 > Harry Truman Président des États-Unis / Accord BlumByrnes (en échange du Plan Marshall, la France ouvre ses frontières aux films, produits et musiques américains) 1953 > Dwight Eisenhower Président des États-Unis 1954 > Coup d’État au Guatemala 1980 > Mort de Doris Fleischman 1995 > Mort d’Edward Bernays Selon le schéma en usage autrefois, le fabriquant suppliait l’acheteur potentiel : “ Achetez-moi un piano s’il vous plaît ! ”. Aujourd’hui, le schéma s’est inversé et c’est l’acheteur potentiel qui dit au fabriquant : “ Vendez-moi un piano s’il vous plaît ! ”. Les Relations Publiques, Une Science ? Bernays tenait à ce que la méthode qu’il mettait en place soit reconnue comme une science sociale. Il a en effet été le premier, non pas à théoriser la psychologie des foules et les différences de comportement entre l’individu en foule et l’individu seul, mais à établir une éthique et une méthode précises. Les Relations Publiques, avec Bernays, sont devenues une Science. Son éthique consistait à ne pas travailler pour des clients dont il désapprouvait moralement les affaires. Il n’a jamais travaillé pour des vendeurs d’alcool, par exemple. En revanche, travailler pour Lucky Strike, alors qu’il connaissait les dangers du tabac (dès les années 1920, il avait reçu des rapports de scientifiques allemands sur le cancer du poumon), n’avait pas l’air de s’opposer à ses règles d’éthique… Même s’il n’aimait pas que sa femme fume. Sur ce dernier point, Bernays était comme Steve Jobs, le créateur d’Apple, qui interdisait à ses enfants l’usage de la technologie à la maison, et avait choisi pour eux une école sans technologie. Sa méthode reposait sur les découvertes de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle concernant les motivations intérieures, secrètes, des hommes. L’invention de la psychanalyse par son oncle Freud a sûrement joué un rôle dans la prise de conscience de Bernays sur l’âme humaine et ses pulsions profondes. Bernays a dû comprendre assez tôt qu’il fallait parler non à la raison des hommes, mais à leurs pulsions d’amour et de mort (Éros et Thanatos), si l’on voulait avoir un impact sur leurs actes. Bernays comprend d’abord qu’il faut recueillir un maximum de données sur le public pour pouvoir cibler la publicité d’un produit. Il multiplie les enquêtes d’opinion, qu’il applique ensuite aux élections présidentielles, et engrange une masse d’informations – c’est ce que nous appelons aujourd’hui le Big Data. Il comprend ensuite qu’en faisant appel à des leaders d’opinion, il gagnera en temps et en efficacité. En effet, la parole du médecin de famille, du doyen d’Université ou du sportif célèbre, fera davantage impression sur les esprits que celle d’un inconnu. Cette idée se traduit aujourd’hui par la multiplication des « experts » dans les médias sur tous les sujets. Bernays tente pour chaque campagne de trouver un angle d’attaque émotionnel. Dans le concours de sculpture sur savon qu’il organise pour les savons Ivory, il détourne le produit – détesté par les enfants qui n’aiment pas se laver – pour en faire une matière de création artistique : il provoque ainsi l’émulation, excite le désir de la récompense maternelle, et développe la propension créative des enfants. Tous aspects qui créent un lien émotionnel avec le produit. Tous les vendeurs aujourd’hui parlent d” expérience d’achat entièrement nouvelle ”. Nous ne sommes plus des clients, mais des êtres qui font des ”expériences ”. C’est à un parcours initiatique que nous invitent les commerçants, en échange de quelques sous dépensés, bien sûr, mais cela est dérisoire en face des découvertes que nous ferons en nous procurant leur produit ! Appel à l’autorité, présentation partielle des chiffres, mensonge par omission, maîtrise du timing médiatique, récupération ou organisation d’événements pour rompre la continuité du quotidien, compréhension de l’instinct grégaire des hommes, colonisation des esprits par tous les moyens, dont le cinéma… Il faut lire ceux qui analysent les techniques de manipulation des masses pour faire une liste exhaustive des trouvailles de Bernays. Tout repose sur le désir qu’a l’Homme de croire. Dans la lutte entre la réalité et la fiction, c’est la fiction qui gagne toujours, dit Bernays, car les Hommes préfèrent croire plutôt que voir. Propaganda : De La Religion Au Marketing Propaganda provient du latin propagare, qui signifie simplement propager. D’abord appliqué au domaine religieux, le mot entre dans le vocabulaire politique avec la Révolution française. Mais il désigne alors, de manière neutre, le fait de propager des doctrines ou des opinions, et n’évoque pas la manipulation, le mensonge, la partialité et la tromperie. Bernays n’hésite pas à en faire le titre de son livre phare, même si, finalement gêné par les acceptions négatives du terme, il change le nom de son cabinet de conseil et nomme sa nouvelle science les ”Relations Publiques.” EXTRAITS (SÉQUENCE VII. I’M A LUCKY GIRL) HILL - Vous avez pensé à ce que je vous ai dit ? BERNAYS - Comment faire pour que les femmes fument dans la rue ? HILL - Elles fument déjà dedans, mais bordel de merde, si on arrive à les faire fumer dehors, on doublera notre chiffre d’affaire ! BERNAYS - Il faut déjà que je comprenne d’où vient le tabou sur les femmes et la cigarette. Que représente la cigarette pour la femme ? FREUD -Le pénis, petit. Bernays convainc les suffragettes du pouvoir symbolique de la cigarette dans la lutte pour l’égalité des sexes. Il organise la parade des ”Flambeaux de la Liberté ” : Dimanche de Pâques. Des féministes. Un monde fou sur la 5ème avenue. Elles ont été briefées. Les cloches sonnent. On leur a dit quand le faire et comment le faire. Elles vont sortir. Et quoi dire aux journalistes. Elles sont une dizaine. Les voilà ! Les revenus de l’American Tobacco Company s’élèvent à 32 millions de dollars cette année-là. BERNAYS - Nous avons une longueur d’avance. Envoyons aux journalistes des expertises contraires, avant que ces rapports ne tombent entre leurs mains. DORIS - Mais si les gens meurent vraiment… ? BERNAYS - Ce n’est pas comme s’il y avait un accident d’avion et 200 morts d’un coup. Les morts de la cigarette - s’il y en a se remarquent moins, c’est dilué dans le temps. HILL - Vous trouvez que c’est mauvais, vous, de fumer ? DORIS ET JANE - Non / Pas du tout / J’adore fumer… (Les trois fumeurs toussent.) BERNAYS - Au feu. Détruisez tout. (SÉQUENCE XX. SAM THE BANANA MAN) La United Fruit Company, qui domine le marché de la banane dans toute l’Amérique Latine, a été expropriée du Guatemala, qui vient d’élire un socialiste à sa Présidence. La compagnie bananière organise alors, avec l’aide de la CIA, un coup d’Etat, en vue duquel Bernays va travailler l’opinion publique. Nous sommes en pleine guerre froide, et l’idée est de faire croire aux américains que le Guatemala a été infiltré par les bolchéviques. BERNAYS - Maintenant, comment obtenir le feu vert du Congrès et du Département d’État ? SAM - Le Secrétaire d’État est actionnaire de la Compagnie. Et le sous-secrétaire aussi. Et plusieurs membres du Congrès. Et le Président de la Banque Internationale aussi. Et l’ambassadeur américain aux Nations Unies. Le directeur de la CIA également. Et puis le directeur de la sécurité internationale, bien sûr, qui a été Président de la Compagnie. Tout comme l’actuel conseiller à la sécurité nationale, d’ailleurs. Et la secrétaire personnelle d’Eisenhower est mariée à notre directeur de la publicité… BERNAYS - Bon, de ce côté-là, ça va. ONU 5 février 2003 Colin Powell affirmant que l’Irak détient des armes de destruction massive BERNAYS La réalité n’existe pas ! Si j’affirme suffisamment longtemps qu’un carré est un cercle, les gens finiront par le croire. La croyance, voilà la seule vérité ! La Propagande ne parle pas à la raison, mais à la foi. Le Guatemala est une croisade. Il doit avoir sa croyance, son saint et son miracle. Sa croyance, c’est que les bolchéviques sont à nos portes ; son saint : le colonel Armas ; et son miracle : la fuite de Jacobo le rouge ! Vous ne voyez donc pas ce que je suis en train de créer ? (Une bombe traverse l’air et explose au loin.) Parcours Julie Timmerman Autrice, metteur en scène, comédienne Elle débute au cinéma avec Yves Robert dans Le château de ma mère et Le bal des casse-pieds, puis au théâtre dans deux pièces de Nathalie Sarraute mises en scène par François Timmerman. Elle joue ensuite sous la direction de JeanClaude Penchenat, Claudia Morin, Marion Mirbeau, Jean-Marc Hoolbecq... Puis elle entre à l’ERAC (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes), où elle travaille avec Catherine Marnas, Romeo Castellucci, Alain Françon, Georges Lavaudant et Ludovic Lagarde. A sa sortie, elle tourne Touristes? Oh yes!, réalisé par Jean-Pierre Mocky, et joue au théâtre sous la direction de Jean-Louis Benoît, Gilles Bouillon, Stanislas Grassian... En 2008, elle joue dans L’Hôtel du libre-échange de Feydeau mis en scène par Alain Françon, et dans L’Ours de Tchekhov, mis en scène par Claudia Morin. Parallèlement à son parcours de comédienne, elle réalise en 2006 une fiction radiophonique, Dînette, puis fonde la compagnie Idiomécanic Théâtre avec laquelle elle met en scène Un Jeu d’enfants, de Martin Walser (2008), Words are watching you, d’après 1984 de G.Orwell (2009 à 2012), La Sorcière, qu’elle adapte de Michelet (2013-2015) et Rosmersholm d’Ibsen (2014). Par ailleurs, elle est titulaire du DE, intervient depuis plusieurs années au lycée de l’Essouriau aux Ulis, et mène un atelier au Centre Culturel d’Orly. Elle est également professeur au Cours Florent. Anne Cantineau Comédienne Diplômée de l’école du Théâtre National de Strasbourg, elle joue au théâtre sous la direction de Jean-Marie Villégier, Joël Jouanneau, Anatolii Vassiliev, Marcel Bozonnet, Adel Hakim, Emmanuel Demarcy-Mota, Stéphanie Loïk, Elisabeth Chailloux, Sophie Lecarpentier, Jean-Pierre Vincent, Nicolas Liautard, Elise Chatauret, Alexis Moati, Christophe Guichet, Marion Grandjean, des textes de Shakespeare, Dostoïevski, Marivaux, Molière, Bergman, Calderón, Duras, Olivier Py, Jacques Roubaud, Enzo Corman, Vincent Delerm, Jean-Pierre Siméon. Au cinéma joue dans dans L’âge des Possibles de Pascale Ferran (1996), Elle grandit si vite (2000) et Ce qu’ils imaginent (2001) de Anne Théron, Le Promeneur du Champ de Mars de Robert Guédiguian (2004), Ne Touchez pas la Hache de Jacques Rivette (2007). Elle est également régulièrement sollicitée comme interprète pour Radio France. Elle commence le chant au TNS (Françoise Rondeleux), poursuit le lyrique pendant plusieurs années (Anne Dubost), puis perfectionne et élargit son registre avec le jazz, la chanson française, les chants du monde et l’improvisation vocale libre (Haim Isaacs, Marie Estève, Isabelle Carpentier, Isabelle Marx, Joëlle Léandre.) Désireuse d’associer sa pratique du chant à son travail de comédienne, elle monte la Compagnie la Dévorêveuse, avec laquelle elle écrit et interprète plusieurs spectacles musicaux : L’Errante Sévillane (2003 -reprises de chansons féminines des années 30, texte et chant), Entre Les Gouttes (2005-textes, chant et jeu), C’est pour Bientôt (2007 en résidence à La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon - improvisation vocale, texte et jeu), La Folk Balade (2009 -chants et contes irlandais), On ne sait rien de la seconde qui vient (2011 - texte des chansons, chant et composition, avec Grégory Ott au piano). Jean-Baptiste Verquin Comédien Ancien élève de l’école du TNS, il intègre à sa sortie la troupe du Théâtre National de Strasbourg, dont il sera membre de 2001 à 2003. Il y travaille avec Stéphane Braunschweig, Laurent Gutmann et Jean-François Peyret, il travaillera ensuite sur de longs compagnonnages avec Julie Brochen, Sylvain Maurice, Nicolas Kerzenbaum et plus récemment Charlotte Lagrange ... Parallèlement entre 2001 et 2012, il a été membre fondateur du Groupe Incognito ,collectif artistique pluridisciplinaire d’anciens eleves de sa promotion... Au cinéma on a pu le voir chez Bertrand Bonello ou encore Alex Pou. Mathieu Desfemmes Comédien Au théâtre, il fait partie de la troupe du Campagnol et joue sous la direction de Jean-Claude Penchenat dans Un Homme exemplaire, Amédée, et A Force de mots. Parallèlement, il travaille avec Dominique Lurcel dans Comme si j’étais à côté de vous, L’Exception et la règle, Folies coloniales, Une Saison de machettes, La Coupe et les lèvres, Le Songe d’une nuit d’été, Le Chant d’amour, et Mistero buffo. Avec Christophe Laluque, il crée Le Porteur au panier, Le manuscrit des chiens, et Vagabond. Il travaille également sous la direction d’Anne-Laure Liégeois, Guillaume Ledun, Jacques Bellay, Christian Germain, Andras Vigh, Aziz Arbia, Sylvie Bloch, Laurent Maklès, et Christian Rullier. Il se met également lui-même en scène dans Faut pas payer de Dario Fo. Au cinéma, il fait la voix off de Epiphanie de Jean Castejon, tourne plusieurs court-métrages et apparaît dans Un Bonheur n’arrive jamais seul, de James Huth. Pauline Thimonnier Dramaturgie Dramaturge et adaptatrice, Pauline Thimonnier a étudié la dramaturgie à l’Ecole Nationale Supérieure du Théâtre National de Strasbourg (2005-2008). Elle poursuit actuellement un doctorat en Etudes Théâtrales à l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. Chargée de cours, elle enseigne à l’Université Paris 7-Diderot (2009-2011) et à l’université Paris 3-Sorbonne Nouvelle depuis 2009. Explorant la dramaturgie sous toutes ses formes, elle collabore avec des metteurs en scène (Yves Beaunesne, Benoît Bradel, Guillaume Dujardin, Nicolas Bigards, Laurence Andreini, la Compagnie Zusvex), des marionnettistes (Yeung Faï, Giorgio Pupella et Joëlle Nogues) et assiste une création d’opéra auprès d’Olivier Desbordes. Partenaire de France Culture, le média radiophonique vient s’ajouter à ses chantiers dramaturgiques. Philippe Sazerat Lumière Après une formation de comédien à la classe libre du cours Florent, il joue au théâtre pour J.L. Boutté, P. Kerbrat, G. Lavelli, J.Le Poulain à la Comédie Française, R. Blin au théâtre de l’Odéon, R. Acquaviva, R.Barré, M.C.Valène, B.Avron; et au cinéma pour E.Molinaro et P.Vinour. Dans le même temps, il crée les lumières des spectacles du Déborah Alison Ballet, et travaille avec F. Gerbaulet, par lequel il rencontre Catherine Dasté, qu’il suit dans l’aventure du Théâtre des Quartiers d’Ivry comme créateurlumière et régisseur général sur sept spectacles. Il y assure aussi la mise en scène de La Grammaire de Labiche et Mère Fontaine de L. Roth. Depuis 1985, il crée la lumière au théâtre avec des metteurs en scène comme D. Berlioux, J. Balasko, F. Kergourlay, C. Merlin, Y. Collet, F. Andrei, M. Lopez, J.P. Malignon, H. Saint-Macary, N. Vadori, G. Malabat, C. Morin, V. Bellegarde, L. Wurmser… En variété, il crée les lumières de B. Fontaine, Orlika…. Il réalise aussi les éclairages de plusieurs expositions au Centre Pompidou, au Musée Rodin, au Musée des Invalides... Depuis 1992, P. Prost, architecte, fait appel à lui pour la mise en lumière d’ouvrages historiques restaurés comme la Citadelle de Belle-Ile-en-Mer, le Musée de la Marine de Loire de Châteauneuf… Il improvise depuis 1991 la lumière sur le spectacle Improvizafond. Charlotte Villermet Scénographie Charlotte Villermet a été formée à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg (section scénographie-costumes). De 1988 à 1998 elle crée les décors et les costumes de Moi quelqu’un et de Gouttes d’eau sur pierre brûlante mis en scène par Bernard Bloch, Surprise et Agnès mis en scène par Catherine Anne au TGP, La Voix du tube mis en scène par Jacques Rebotier, et Les Troyennes mis en scène par Solange Oswald. Elle a créé les costumes de Jardin de reconnaissance mis en scène par Valère Novarina, Milarepat l’homme de coton mis en scène par Bruno Abraham Kremer, Le Repas mis en scène par Claude Buchwald, La Rue du château et Lisbeth est complètement pétée, mis en scène par Michel Didym. De 1998 à 2012 elle crée les décors et les costumes pour les mises en scène de Nathalie Fillion (Alex Le grand, Pling et A L’Ouest), d’Alain Mollot (La Fourmilière, La Fin d’une liaison, Portrait de Dorian Gray , Lilium roman de famille, Respublica), d’Olivier Brunhes (Rêve d’A), de Didier Ruiz (Le Bal d’amour, La guerre n’a pas un visage de femme, Bérénice, 2013 comme possible), de Catherine Verlaguet (Chacun son dû), de Christine Mananzar (L’Opéra d’Automne, Verdun 19), d’Alison Hornus (Agatha). Elle crée les décors de Barbe Bleue, les brumes du lendemain mis en scène par Laurence Andreini, de Œdipe, Long voyage du jour à la nuit, et Embrasser les ombres, mis en scène par Jean-Claude Seguin, de Long voyage du pingouin vers la jungle, mis en scène par Valérie Grail, de Merlin ou la terre dévastée, mis en scène par Jorge Lavelli, de Les Quatre Morts de Marie mis en scène par Catherine Anne, Le songe d’une nuit d’été, mise en scène d’Antoine Herbez, On arrête pas le progrès et Des Rails, mise en scène d’Eric Cénat. Elle crée les costumes d’Un homme ordinaire pour 4 femmes particulières et de La poussière qui marche, mis en scène par Serfaty, Le Manteau mis en scène par Alain Mollot, Le Triomphe de l’amour mis en scène par Guy Freixe, M. Ibrahim ou les fleurs du Coran, et la promesse de l’aube, mis en scène par Bruno Abraham Kremer. Vincent Artaud Musique Il sort en 2006 un disque, Artaud, pour lequel il est nommé aux Victoires du Jazz. Il réalise de nombreux compositions et arrangements pour les albums La tour invisible, Artero Brel de Patrick Artero, No sport de Rodolphe Burger, A l’ombre du saule pleureur de Diego Imbert, Dum-Dum, commandé par le label B-Flat, La gueule du Cougouar de Xavier Plumas, Around Robert Wyatt pour l’Onj de Daniel Yvinek, Le professeur Félix du groupe Dum-Dum, The intruder d’Olivier Temime. Il commence en 2001 à écrire pour le théâtre, grâce à une collaboration fidèle avec le metteur en scène Paul Desveaux. Il réalise ainsi la musique de L’Eveil du printemps, Richard II, Vraie blonde et autres, Les Brigands, L’Orage, Maintenant ils peuvent venir, Pollock, et La Cerisaie. Il compose également la musique de Juste un cygne, de Céline Lefèvre. Il se met à écrire pour la danse : Bale de rua (TS prod), Romeos et Juliettes, du chorégraphe Sébastien Le François. Au cinéma, il écrit en 1999 la musique du film La Rampe de Santiago Otheguy, puis réalise l’orchestration de la musique du film Qui perd gagne, de Laurent Beneguy. Il reçoit le prix de la musique au Festival de Clermont-Ferrand et le Prix de la meilleure musique aux Lutins du court-métrage pour L’Homme sans tête, réalisé par Juan Solanas. En 2007, il compose pour Por sus propios ojos, réalisation Liliana Paolinelli, et pour La Leon, réalisation Santiago Otheguy. Dominique Rocher Costumes Avec le Théâtre du Campagnol à partir de 1988, Dominique Rocher assiste Françoise Tournafond, Steen Albro, Ghislaine Ducerf, David Belugou sur les créations des costumes dans les mises en scène de Jean-Claude Penchenat. Elle travaille également à la création des costumes pour Julie Timmerman, Rosmersholm de Henrik Ibsen, Words are watching you d’après Georges Orwell et Un Jeu d’enfants de Martin Walser, Claudia Morin, notamment pour Seul dans Berlin de Hans Fallada et aussi pour Hélène Philipe et François Rancillac. Elle signe les créations costumes de Têtes rondes et têtes pointues de Bertolt Brecht, Pantagleize de Michel de Ghelderode et Le Roi nu d’Evgueni Schwartz, mises en scène Philippe Awat. Depuis 2003, elle travaille régulièrement avec le Théâtre des Quartiers d’Ivry, sur les mises en scène d’Adel Hakim : elle assiste Marc Anselmi pour Ce soir on improvise de Pirandello, Agostino Cavalca pour Mesure pour mesure de Shakespeare, et crée les costumes pour le festival Qué tal et pour Après Pasolini : politique-vision d’Adel Hakim. Elle crée les costumes de Des Roses et du Jasmin d’Adel Hakim à Jérusalem au Théâtre National Palestinien en juin 2015. Pour les créations d’Elisabeth Chailloux ; elle assiste Agostino Cavalca pour l’Illusion comique de Corneille et Le Baladin du Monde Occidental de J.M. Synge et crée les costumes des Femmes Savantes de Molière. Pour l’opéra, elle assiste Agostino Cavalca sur Le Chapeau de paille d’Italie musique de Nino Rota et Jenufa de Janacek, mises en scène de Patrice Caurier et Moshe Leiser. IQUES T A R P IONS T A INFORM Tarifs Plein tarif > 24€ Tarifs réduits > 17€ retraité, enseignant, abonné des théâtres partenaires (hors Val-de-Marne) > 13€ Ivryen, Val-de-Marnais, professionnel de la culture, personne à mobilité réduite, abonné des théâtres partenaires (Val-de-Marne) > 11€ Etudiant, moins de 30 ans, élève d’école de théâtre (hors Val-de-Marne), intermittent du spectacle, demandeur d’emploi, abonné du CREDAC et du Théâtre d’Ivry Antoine Vitez > 7€ Elève scolarisé à Ivry, bénéficiaire du RSA, élève de l’Atelier Théâtral d’Ivry, élève d’école de théâtre (Val-de-Marne) Carte Œillets (3 spectacles + ) > de 15 € à 45 € Billetterie COMMENT RÉSERVER ? > courrier Théâtre des Quartiers d’Ivry Manufacture des Œillets 1 Place Pierre Gosnat, 94200 Ivry-sur-Seine > téléphone 01 43 90 11 11 > mail [email protected] > billetterie en ligne www.theatre-quartiers-ivry.com Pass 5 places > de 45 € à 65 € Calendrier des représentations saison 2016-17 les Théâtrales Charles Dullin édition 2016 Théâtre d’ivry Antoine Vitez nove mbr e Je Ve Sa Di 17 18 19 20 Un Démocrate.. ....................... 20h Un Démocrate.. ....................... 20h Un Démocrate.. ....................... 20h Un Démocrate.. ........................ 16h Je Ve Sa Di 24 25 26 27 Un Démocrate.. ....................... 20h Un Démocrate.. ....................... 20h Un Démocrate.. ....................... 20h Un Démocrate.. ........................ 16h durée du spectacle 1h25 OCTOBR E Création vendredi 21 octobre 2016 - Centre culturel Aragon Triolet à Orly D E CE MBRE 14 au 17 décembre - Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine du STATION MAIRIE D’IVRY Sortie Rue Robespierre ou Marat LIGNES 125, 132, 182 et 323 arrêt Hôtel de Ville STATION MARYSE BASTIE 25 min à pied trois stations à proximité JANVI E R 18 au 29 janvier - Théâtre de l’Opprimé à Paris F EVRI E R 6 février - ATP de Poitiers MAR S 12 mars - Centre culturel Baschet à Saint-Michel-sur-Orge 24 mars - Carré Sam à Boulogne-sur-Mer AVRI L 20 et 21 avril - Théâtre des 2 Rives de Charenton-le-Pont STATION IVRY-SUR-SEINE (trains Mona, Romi, Gota, Nora) sortie centre-ville en voiture périphérique sortie Porte d’Ivry direction Ivry centre-ville stationnement gratuit le soir et le week-end sur le parking de l’Hôtel de ville