Les mots n’ont pas la parole ni le prestige,
Ils n’ont aucune appartenance à un prodige
Et sont mis sous la pensée de l’Humanité
Qui règle son statut de légitimité.
Nés du souffle hétérogène de la Nature,
Les mots possèdent le sens de la démesure ;
Ils s’indignent dans les paroles de l’oubli
Ou s'allongent dans les souvenirs de l'écrit.
Du pataquès de l’ère Paléolithique
Aux causeries de notre monde chaotique,
Les mots s’embourbent dans le désaccord
Et se replient, sans mot dire, sur leur sort.
Esclaves du pathétisme extraordinaire,
Les mots sortent des éloquences arbitraires,
Se métamorphosent en accord cohérent
Dans les idéogrammes des droits évidents.
L’exode a multiplié mille métaphores,
Les vocables se morfondent dans la discorde
Entre les rhétoriques du langage parfait
Et les ellipses idéelles des sens vrais.
Les mots ne détenant pas droit à la parole,
Se laissent manipuler par les paraboles,
Les contes, les fables de la moralité
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Et les apologies de l’assertivité.
Expulsés par les postillons atrabilaires,
Les mots se dispersent dans les échos austères,
Se cabrent dans les camouflets bariolés
Et se perdent chez les érudits assoiffés.
Les mots se plient à l’obéissance justifiée
Lorsque la plume disserte le fond des idées,
Les lois édictées de la littéralité,
Le système vertueux de la vérité.
L’expression offre aux mots une ouverture
Vers l’échange, les signes de l'écriture,
Les lettres de noblesse des énoncés,
Les progrès, les sens perçus de l’entité…
Sous la plume pénible de toutes les guerres
Les mots dessinent les souffrances meurtrières,
Sous la plume affable, éditent la pauvreté,
Les incidents chroniques de la société.
Glissant sous la plume de la philosophie
Les mots se concentrent sur les allégories
Des vertus, de la sagesse et du bonheur,
L’existence, les peines et les joies du cœur.
Gesticulant sous la plume de l’espérance
Les mots caractérisent la tolérance,
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Révèlent à l’être vivant le sens de l’amour,
Livrent aux saisons leur perpétuel parcours.
Les mots ont une intelligence indéfinie
Dans le verbe, dans la prose, dans la poésie.
Il faut les chercher, les inventer, les unir
Les soigner, les entretenir, les embellir.
Les mots n’ont pas la parole, mais l’importance,
Les joies humaines l’enchaînent à son silence.
Ils sont vénérés dans l’esprit du bon passager
Créant l’amour, la vie, le présent, le passé.
Les mots n’ont pas la parole, mais ils s’amusent,
Dansent, tournent, s’enivrent dans le chant des muses
Lorsque le vent du large amène les jargons
En poussant leur souffle joyeux dans les chansons.
Les mots n’ont pas la parole, le monde l’inspire
En tous lieux, en tout moment, en mal et en pire.
Le bonheur, le malheur trouvent toujours les mots,
Car les mots obtiennent toujours le dernier mot.
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Publication certifiée par De Plume en Plume le 27-04-2017 :
https://www.de-plume-en-plume.fr/
En savoir plus sur l'auteur : Marcel Moreau
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