Fiche
signalétique
12-oct-98
selon leurs goûts
: ce
sont
des
espaces luxueux, festifs, dotés
d'aménagements
aussi modernes
que
l'ascenseur, l'éclairage électrique.
Le
grand magasin devient
vite
un
lieu
de
rencontre
à la
mode,
où
sont
disponibles
des
marchandises
en
provenance
de
toute
la
France
et de
l'Etranger.
En ce qui
concerne
la
mode
vestimentaire,
on y
trouve surtout
des
produits venant
de
Paris.
Les
gravures
de la fin du 19°
siècle montrent
les
grands magasins
fréquentés
par
une
clientèle
aisée,
en
habit
d'apparat.
Les
classes
inférieures,
eltes,
fréquentent
les
petits commerces.
On
peut imaginer
que les
architectures somptueuses
de
magasins tels
les
Nouvelles Galeries
montpelliéraines,
les
Dames
de
France
nîmoises
ou
perpîgnanaises
étaient
perçues
par ces
dernières
comme
des
espaces
de
séparation
des
classes.
Par
ailleurs,
c'est aussi
au
niveau
de la
culture sociale
que
l'on peut comprendre
l'attachement
des
classes inférieures
au
petit commerce.
L'étalage
de
marchandise
du
grand magasin flatte
la
richesse
de
celui
qui la
possède,
mettant
en
scène, dans l'abondance,
tout
ce
qu'elle peut
lui
procurer.
Pour
les
classes
peu
fortunées, l'achat reste
un
acte
utilitaire,
restreint.
Le
petit
commerce
est
l'espace modeste, sans prétention
universelle,
de la
consommation
de
base,
I
'achat
n'est
pas une
distraction,
une
finalité,
un
acte sans
cesse
renouvelé, comme
il le
deviendra
par la
suite.
Cette
destination élitiste
allait
évoluer dans
le
temps,
avec
l'extension
-
lente
- de la
classe
moyenne, corollaire
de
l'essor économique
. Les
grands magasins sont
les
lieux
où se
prépare
la
consommation
de
masse,
effet
de la
démocratisation
de la
France,
de son
urbanisation,
de
l'élévation
de son
niveau
de vie .
Seuls
des
magasins
comme
la
maison Bertrand Boulla,
à
Nîmes,
qui ne
proposent aucun bien
de
consommation courante, restent
des
espaces réservés
à une
clientèle bourgeoise
En
ce qui
concerne leur architecture,
des
images prestigieuses apparaissent,
ce
sont celles
de
véritables
cathédrales
de la
consommation, comme
on a pu les
appeler
: le
Printemps,
les
Galeries
Lafayette,
la
Samaritaine
. En
Languedoc-
Roussillon,
ces
cathédrales restent modestes comparées
aux
réalisations
parisiennes. Pourtant, elles sont elles aussi,
à
l'échelle
de
leur
ville,
pourvues
de
l'ambition
d'être
des
édifices modernes dédiés
au
luxe,
au
progrès,
au
prestige
.
PERPIGNAN
: LES
DAMES
DE
FRANCE
Les
Dames
de
France
perpignanaises
ont été
construites
de
1905
à
1907
par
l'architecte
Georges Debrie
et
l'entrepreneur
M.
Pourxet
pour
le
compte
de la
société
Paris-France.
Cette société anonyme avait primitivement
son
magasin
"
Paris-
Perpignan
"
en
bordure
de la
place Arago
et de la rue
Mailly
.
Le
nouvel immeuble
a été
édifié
à
l'entrée
Est de la
ville,
dans
la
perspective
de
l'avenue
de la
gare,
en
bordure
de la
Place
de
Catalogne,
créée
à la
même époque
et
dont
il
constitue
un
élément essentiel.
Le
parti architectural
des
Dames
de
France
s'insrit
dans celui
des
grands magasins
de
la
région. Contrairement
aux
magasins construits
à
Paris
à la
même
époque
tels
que
la
Samaritaine
ou les
Galeries Lafayette,
ce
n'est
pas un
magasin
"avant-
gardiste"
tant dans
son
architecture
que
dans
sa
décoration
. H est
peut-être
cependant
le
seul magasin
de la
région
a
avoir reçu
une
verrière
zénitale
en
dôme
extrêmement
audacieuse (malheureusement détruite
en
1963),
semblable
à
celles
qui
furent crées dans
les
grands magasins parisiens diffusant
un
luxe
de
clarté
propice
à la
mise
en
valeur
de la
structure interne
et
notamment
de
l'escalier
.
L'immeuble
est
à
deux étages
sur
rez-de-chaussée
et
étage
de
comble
; il
affecte
un
plan
pentagonal
et
reserve
son
décor
architectural
aux
façades
bordant
l'avenue
Clemenceau,
la
Place
de
Catalogne
et
l'avenue
de la
Gare
; les
deux
façades
arrière
sur la rue P.
Curie sont dépourvues
de
décor.
Les
trois façades principales
ont une une
élévation identique
:
-
rez-de-chaussée
réservé
aux
vitrines
séparées
par des
pans
de mur à
refends
-étage
de
grandes baies
qui
embrassent
les
deux niveaux
de
vente
; ce
sont
des
baies cintrées, divisées
au
deux tiers
de
leur hauteur
par des
garde-corps
de
ferronnerie
établis
au
niveau
du
second étage
de
vente;
de la
sorte
le
premier niveau
est
éclairé
par une
succession
de
baies rectangulaires
et le
second
par une
série
d'impostes
cintrés,
-l'étage
de
comble, couvert d'une toiture d'ardoise
avec
brisis,
est
éclairé
par
une
succession
d'oculi.
L'entrée
principale s'ouvre
sur la
place
de
Catalogne, elle
s'individualise
par un
léger
décrochement
qui de
pousuit
au
niveau
de la
toiture;
elle
est
chargée d'un
fronton
cintré orné
de
guilandes sous lequel figure
l'inscription
"Aux Dames
De
France"
.
Deux
autres entrées, semblables
à
cette
dernière,
s'ouvrent
sur le
boulevard
Clemenceau
et
l'avenue
de la
Gare
(
avenue
Ch.De
Gaulle
).
Il
convient
de
noter
qu'au
niveau
de ces
trois
entrées,
les
baies cintrées sont retenues
par des
châssis
métalliques
ouvragés,
ornés
de
chapiteaux composites
et de
cintres avec écoinçons
ajourés.
C'est
à
l'étage
des
grandes baies
que
l'architecte
a
concentré
l'essentiel
du
décor
AGRIPPA
-
Fiche signalétique
du
dossier
de
recensement
2/3