dossier de protection - Ministère de la Culture et de la Communication

Fiche
signalétique
12-oct-98
Département
:
Commune
:
Appellation
:
Appellation
actuelle
:
Autre(s)appellation(s)
:
1ère
thématique
:
2nde
thématique
:
66
PERPIGNAN
Magasin
"Aux Dames
de
France"
Réf.
Mérimée
:
PA66000366
Réf.
arcnéo.
:
Réf.
invent.
:
Localisation
Adresse
:
place
de
Catalogne
Lieu-dit
ou
secteur
urbain
:
Précisions
sur la
localisation
:
Références
cadastrales
:
AU
171
Milieu
d'implantation
: en
agglomération
Cours
d'eau
:
Site,
secteur
ou
zone
de
protection
:
abords
d'un
monument
historique
Désignation
Clé
édifice
:
Dénomination
de
l'édifice
:
Précision
sur la
dénomination
:
Genre
du
destinataire
:
Destinations
successives
et
actuelle
:
Source
de
l'énergie
:
Historique
et
description
architecture commerciale
MAGASIN
DE
COMMERCE
Datation
principale
:
Datation
secondaire
:
Datation
en
années
:
Auteur
de
l'oeuvre
:
Synthèse
historique
et
architecturale
:
1er
quart
20e
siècle
1907
Georges
Debrie
Les
grands
magasins
en
Languedoc-Roussillon
Les
premiers grands
magasins
français apparaissent
à
Paris
au
début
du 19°
siècle
(1825,
le
Grand Bazar). Jusqu'aux
années
trente
de
notre siècle,
la
construction
de
grands magasins,
à
Paris
et
dans tout
le
pays, accompagnera
la
révolution
industrielle,
la
croissance économique,
l'essor
de la
bourgeoisie, ainsi
qu'un
nouvel
esprit
de la
consommation.
Leur architecture évoluera
au gré du
goût,
de la
mode,
de la
réflexion
architecturale,
tandis
que
leur destination
restera
identique
:
offrir
à la
clientèle
la
plus
large
un
espace
marchand d'une ampleur exceptionnelle,
aménagé
avec
souplesse,
fluidité,
et
mis en
scène
de la
façon
la
plus
attrayante
possible.
Les
grands magasins provinciaux apparaissent tardivement,
à
partir
de la
seconde
moitié
du 19°
siècle
(1855,
le
Grand
Bazar
de
Lyon). Paris
est
alors
la
seule
ville
française
où
sont
formés
les
architectes. Elle
est la
capitale
de la
mode,
du
goût,
du
progrès.
Et si la
capitale innove,
la
province innove
à son
tour,
se
lance
dans
la
modernité
en
adoptant
ses
archétypes parisiens.
Les
grands magasins sont
l'un
d'eux. Dans
tout
le
pays,
ils
sont construits dans
le
goût
et
l'esprit
de
leurs aînés
parisiens,
à
Bordeaux, Toulouse,
Le
Mans, Bourges,
Le
Havre
.
Ils ont en
commun
de
vouloir s'adresser
à la
clientèle
la
plus
nombreuse.
Cependant,
de par
leur emplacement dans
les
quartiers bourgeois,
le
prestige
de
leur architecture,
ils
s'adressent
d'abords
à la
clientèle aisée.
L'aspect
luxueux
de
leur décor,
l'ampleur
de
leurs espaces intérieurs donnent
à
l'achat
un
caractère nouveau.
Celui-ci
n'est plus seulement
un
acte
utilitaire,
dont
sont
chargés
les
domestiques
des
maisons
aisées
. Les
bourgeois deviennent eux-
mêmes
les
acheteurs.
Les
grands magasins sont
construits
pour leur agrément
et
AGRIPPA
-
Fiche
signalétique
du
dossier
de
recensement
1/3
Fiche
signalétique
12-oct-98
selon leurs goûts
: ce
sont
des
espaces luxueux, festifs, dotés
d'aménagements
aussi modernes
que
l'ascenseur, l'éclairage électrique.
Le
grand magasin devient
vite
un
lieu
de
rencontre
à la
mode,
où
sont
disponibles
des
marchandises
en
provenance
de
toute
la
France
et de
l'Etranger.
En ce qui
concerne
la
mode
vestimentaire,
on y
trouve surtout
des
produits venant
de
Paris.
Les
gravures
de la fin du 19°
siècle montrent
les
grands magasins
fréquentés
par
une
clientèle
aisée,
en
habit
d'apparat.
Les
classes
inférieures,
eltes,
fréquentent
les
petits commerces.
On
peut imaginer
que les
architectures somptueuses
de
magasins tels
les
Nouvelles Galeries
montpelliéraines,
les
Dames
de
France
nîmoises
ou
perpîgnanaises
étaient
perçues
par ces
dernières
comme
des
espaces
de
séparation
des
classes.
Par
ailleurs,
c'est aussi
au
niveau
de la
culture sociale
que
l'on peut comprendre
l'attachement
des
classes inférieures
au
petit commerce.
L'étalage
de
marchandise
du
grand magasin flatte
la
richesse
de
celui
qui la
possède,
mettant
en
scène, dans l'abondance,
tout
ce
qu'elle peut
lui
procurer.
Pour
les
classes
peu
fortunées, l'achat reste
un
acte
utilitaire,
restreint.
Le
petit
commerce
est
l'espace modeste, sans prétention
universelle,
de la
consommation
de
base,
I
'achat
n'est
pas une
distraction,
une
finalité,
un
acte sans
cesse
renouvelé, comme
il le
deviendra
par la
suite.
Cette
destination élitiste
allait
évoluer dans
le
temps,
avec
l'extension
-
lente
- de la
classe
moyenne, corollaire
de
l'essor économique
. Les
grands magasins sont
les
lieux
où se
prépare
la
consommation
de
masse,
effet
de la
démocratisation
de la
France,
de son
urbanisation,
de
l'élévation
de son
niveau
de vie .
Seuls
des
magasins
comme
la
maison Bertrand Boulla,
à
Nîmes,
qui ne
proposent aucun bien
de
consommation courante, restent
des
espaces réservés
à une
clientèle bourgeoise
En
ce qui
concerne leur architecture,
des
images prestigieuses apparaissent,
ce
sont celles
de
véritables
cathédrales
de la
consommation, comme
on a pu les
appeler
: le
Printemps,
les
Galeries
Lafayette,
la
Samaritaine
. En
Languedoc-
Roussillon,
ces
cathédrales restent modestes comparées
aux
réalisations
parisiennes. Pourtant, elles sont elles aussi,
à
l'échelle
de
leur
ville,
pourvues
de
l'ambition
d'être
des
édifices modernes dédiés
au
luxe,
au
progrès,
au
prestige
.
PERPIGNAN
: LES
DAMES
DE
FRANCE
Les
Dames
de
France
perpignanaises
ont été
construites
de
1905
à
1907
par
l'architecte
Georges Debrie
et
l'entrepreneur
M.
Pourxet
pour
le
compte
de la
société
Paris-France.
Cette société anonyme avait primitivement
son
magasin
"
Paris-
Perpignan
"
en
bordure
de la
place Arago
et de la rue
Mailly
.
Le
nouvel immeuble
a été
édifié
à
l'entrée
Est de la
ville,
dans
la
perspective
de
l'avenue
de la
gare,
en
bordure
de la
Place
de
Catalogne,
créée
à la
même époque
et
dont
il
constitue
un
élément essentiel.
Le
parti architectural
des
Dames
de
France
s'insrit
dans celui
des
grands magasins
de
la
région. Contrairement
aux
magasins construits
à
Paris
à la
même
époque
tels
que
la
Samaritaine
ou les
Galeries Lafayette,
ce
n'est
pas un
magasin
"avant-
gardiste"
tant dans
son
architecture
que
dans
sa
décoration
. H est
peut-être
cependant
le
seul magasin
de la
région
a
avoir reçu
une
verrière
zénitale
en
dôme
extrêmement
audacieuse (malheureusement détruite
en
1963),
semblable
à
celles
qui
furent crées dans
les
grands magasins parisiens diffusant
un
luxe
de
clarté
propice
à la
mise
en
valeur
de la
structure interne
et
notamment
de
l'escalier
.
L'immeuble
est
à
deux étages
sur
rez-de-chaussée
et
étage
de
comble
; il
affecte
un
plan
pentagonal
et
reserve
son
décor
architectural
aux
façades
bordant
l'avenue
Clemenceau,
la
Place
de
Catalogne
et
l'avenue
de la
Gare
; les
deux
façades
arrière
sur la rue P.
Curie sont dépourvues
de
décor.
Les
trois façades principales
ont une une
élévation identique
:
-
rez-de-chaussée
réservé
aux
vitrines
séparées
par des
pans
de mur à
refends
-étage
de
grandes baies
qui
embrassent
les
deux niveaux
de
vente
; ce
sont
des
baies cintrées, divisées
au
deux tiers
de
leur hauteur
par des
garde-corps
de
ferronnerie
établis
au
niveau
du
second étage
de
vente;
de la
sorte
le
premier niveau
est
éclairé
par une
succession
de
baies rectangulaires
et le
second
par une
série
d'impostes
cintrés,
-l'étage
de
comble, couvert d'une toiture d'ardoise
avec
brisis,
est
éclairé
par
une
succession
d'oculi.
L'entrée
principale s'ouvre
sur la
place
de
Catalogne, elle
s'individualise
par un
léger
décrochement
qui de
pousuit
au
niveau
de la
toiture;
elle
est
chargée d'un
fronton
cintré orné
de
guilandes sous lequel figure
l'inscription
"Aux Dames
De
France"
.
Deux
autres entrées, semblables
à
cette
dernière,
s'ouvrent
sur le
boulevard
Clemenceau
et
l'avenue
de la
Gare
(
avenue
Ch.De
Gaulle
).
Il
convient
de
noter
qu'au
niveau
de ces
trois
entrées,
les
baies cintrées sont retenues
par des
châssis
métalliques
ouvragés,
ornés
de
chapiteaux composites
et de
cintres avec écoinçons
ajourés.
C'est
à
l'étage
des
grandes baies
que
l'architecte
a
concentré
l'essentiel
du
décor
AGRIPPA
-
Fiche signalétique
du
dossier
de
recensement
2/3
Fiche
signalétique
12-oct-98
architectural
:
cartouches, guirlandes,
motifs
floraux,
symboles
glorifiant
la
révolution
industrielle
animent
les
pleins
de
travée
entre
les
baies
et
souligent
l'importante
corniche
d'avant-
toit.
Nous
retrouvons cette
configuration
aux
magasins modernes biterrois,
ainsi
qu'aux
Dames
de
France narbonnaises
De
façon générale,
il
faut noter
un
trait
commun
à de
nombreux grands magasins
: la
décoration
intervient
de
préférence dans
les
parties hautes
des
bâtiments C'est
le
cas
à
Béziers
aux
magasins modernes
ou la
décoration
se
concentre
sur le
dernier
étage
et
sous
la
corniche
et aux
Dames
de
France Narbonnaises
.
La
décoration
est ici
utilisée
non pas
comme
une fin en
soi, mais pour
briser
avec
la
monotonie
des
vastes baies dont
ces
magasins sont dotés.
Il
importe
moins
qu'elle
soit originale,
de
haute qualité, qu'efficace dans
la
vision
globale
du
bâtiment.
Extrait
de
l'étude
Les
Grands Magasins
des
villes
du
Languedoc
Roussillon
Bertrand Ducourau
conservateur-stagiaire
M.H
DRAC
Languedoc-Roussillon
Décembre
1995
Technique
du
décor
porté
:
Etat
de
conservation
:
Propriétaire(s)
et
affectataire(s)
Statut
de la
propriété
:
propriété
d'une
société privée
Précisions
sur la
propriété
:
banque espagnole
BEX (la
Banco Exterior)
de
Madrid
Détail
:
Affectataire
:
Précisions
sur
l'affectataire
:
Visites
Ouverture
au
public
:
fermé
au
public
AGRIPPA
-
Fiche
signalétique
du
dossier
de
recensement
3/3
MINISTERE
DE
LA
CULTURE
DIRECTION
DU
PATRIMOINE
REGIS
MARTIN
ARCHITECTE
D.P.LG.
ARCHITECTE
EN
CHEF
DES
MONUMENTS
HISTORIQUES
Marcilly-SLir-Eure,
le 9
Novembre 1998
Monsieur
le
Conservateur Régional
des
Monuments Historiques
5 bis
rue
de
la
Salle
l'Evêque
B.P. 2051
34026
MONTPELLIER
Cedex
f :
R.M./S.P.
5844
PYRÉNÉES
ORIENTALES
PERPIGNAN
Magasin
"Aux
Dames
de
France"
AVIS
DE
L'ACHITECTE
EN
CHEF
DES
MONUMENTS
HISTORIQUES
Le
magasin
des
Dames
de
France
de
Perpignan, actuellement
désaffecté,
présente
un
intérêt
ccriain
notamment pour
sa
structure légère
de
planchers
qui
transparaît dans
le
"mur
rideau''
sur la
Place
de
Catalogne
et
pour
la
conception
du
jour zénithal centré.
L'ornementation
des
façades n'est
pas
médiocre mais demeure
en
deçà
de la
qualité d'invention
et
de la
richesse
du
magasin
de
Narbonne.
Ce
dernier
a
conservé
une
marquise
ouvragée
et des
superstructures
originales (pavillons
en
coupole).
Ce
qui
n'est
malheureusement
pas le cas de
l'édifice
Pcrpignanais
qui a été
affublé
dans
les
années soixante
d'un
couronnement
inapproprié.
Il me
semble
qu'une
protection
M.H.
de ce
bâtiment, pour légitime qu'elle soit, doit s'inscrire dans
une
thématique
qui ne
peut
laisser
de
côté
son
homologue Narbonnais.
Régis MARTIN.
Je
sollicite pour
le
présent
avis
l'attribution
de 2
vacations
B.P.
11
-
27810
MARCILLY
SUR
EURE
-
TEL
: 02 37 43 00 30 - FAX : 02 37 43 54 42
Préfecture
des
Pyrénées-Orientales
MINISTERE
DE LA
CULTURE
ET DE LA
COMMUNICATION
SERVICE
DEPARTEMENTAL
DE
L'ARCHITECTURE
ET DU
PATRIMOINE
32,
rue
Maréchal
Foch
-
B.P.
447 -
66004 PERPIGNAN CEDEX
Tél. 04.68.34.51.93
- Fax :
04.68.34.20.11
V/Réf.
:
Courrier
du
12/10/98
N°
122/98/AS/DC
N/Réf.
:
PG/IF/368
Objet
:
Département
des
Pyrénées-Orientales
Ville
de
PERPIGNAN
Magasin
"Aux
Dames
de
France"
P.J.
: 1
Perpignan,
le
12
novembre 1998
Monsieur
le
Conservateur
Régional
des
Monuments
Historiques
5, rue
Salle
l'Evêque
BP
2051
34026
MONTPELLIER
CEDEX
1
A
l'attention
de M.
SIGNOLES
Cet
ancien grand magasin
du
début
du
siècle,
qui
reste
le
seul dans
la
ville
de
Perpignan,
présente
un
intérêt architectural indéniable
et
constitue
le
bâtiment principal
de la
composition
de
la
Place
de
Catalogne, placé dans
l'axe
transversal
et
correspondant également
à la
percée
de
l'avenue
de la
gare (Avenue Général
de
Gaulle), elle-même fermée
par le
bâtiment
de la
gare (célèbre
par
ailleurs
par le
fait
d'un grand peintre catalan).
L'architecture
n'est
pas
novatrice pour
son
époque
; le
décor
des
piles
et de la
corniche
en
pierre s'apparentant
à un
néoclassicisme
du
XVIIème
siècle.
Par
contre
le
rythme
des
grandes travées régulières
sur
toute
la
hauteur
est
exprimé
avec
une
architecture métallique
du
XIXème siècle, avec
un
décor néoclassique. Seules
les
trois
façades
sur la
place
et sur les
deux
voies
adjacentes sont
traitées
suivant
cette
composition
couronnée
par un
comble
en
ardoise avec
oeils-de-bœuf
: par
contre
les
deux façades arrière
donnant
sur la rue
Pierre Curie sont d'une grande banalité avec
un
rythme
de
travées
vitrées,
séparées
par des
trumeaux
en
maçonnerie.
Le
bâtiment
est
actuellement
à
l'abandon
depuis
de
nombreuses
années
et se
trouve dans
un
état
d'entretien
qui
paraît très médiocre (métal attaqué
par la
rouille)
; par
contre
les
murs
en
pierre paraissent
en bon
état.
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