UNE VIE DE SOLDAT LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR. LES CARNETS DU GRENADIER GUSTAVE GROLEAU (1914-1918) Musée royal de Mariemont B-7140 Morlanwelz 064 21 21 93 www.musee-mariemont.be Exposition ouverte tous les jours (sauf les lundis non fériés) 26 février - 30 août 2009 Documentation pédagogique UNE VIE DE SOLDAT La Grande Guerre au jour le jour Les carnets du grenadier Gustave Groleau (1914-1918) Exposition 26 février – 30 août 2009 Commissaires de l’exposition: Jacques Liébin et Yves Quairiaux (Musée royal de Mariemont) Exposition ouverte tous les jours, sauf les lundis non fériés, de 10h à 17h de février à mars et de 10h à 18h d’avril à septembre. Entrée : 4€ tarif plein (3€ senior, 2€ étudiant) La nouvelle exposition du Musée royal de Mariemont est consacrée au journal d’un soldat de la Grande Guerre. Ce document inédit d’une ampleur exceptionnelle (près de 700 pages accompagnées de plusieurs centaines de photos et dessins) retrace le parcours de Gustave Groleau né à Houdeng-Aimeries le 16 février 1894. Le 2 octobre 1914, il quitte le domicile familial pour s’engager dans l’armée belge. Commence alors un périple qui le conduit dans les camps d’instruction, avant de rejoindre le front de l’Yser où il sert en qualité de sergent dans le premier régiment de Grenadiers. Ses carnets rédigés au jour le jour retracent la vie d’un combattant de la Grande Guerre sous tous ses aspects. Il évoque les périodes de combat, parfois au corps-à-corps, les bombardements, les attaques au gaz, la monotonie des jours gris, l’obsession de la nourriture, la saleté et la promiscuité, la quête des plaisirs,…. De tempérament « baroudeur » Groleau participe volontairement à plusieurs patrouilles offensives dont il reviendra souvent blessé. D’où de fréquents et longs passages dans les hôpitaux qu’il décrit de manière détaillée. Ses séjours au front de l’Yser et dans ses arrières sont interrompus par des périodes en camp d’instruction (Le Tréport, Mailly, Fécamp,…) et des permissions qu’il passe en Normandie, dans l’Ariège et à Paris. C’est là qu’il achètera en 1915 un appareil photographique dont il fera usage tout au long du conflit. Esprit curieux, il s’intéresse aux régions où il séjourne. Ses descriptions vivantes témoignent d’un beau talent littéraire. C’est d’ailleurs un lecteur assidu et un amateur de théâtre. Groleau exprime sans fard son opinion sur la conduite de la guerre, la hiérarchie militaire qu’il n’apprécie guère, le roi qu’il admire en tant qu’homme mais récuse comme représentant d’un régime monarchique jugé obsolète, le mouvement flamingant, les alliés français, anglais, russes,…Son franc-parler explique de solides inimitiés qui lui valent de voir ses carnets temporairement confisqués par l’autorité militaire. Ces cinq carnets contiennent des dessins et des croquis du front. Ils sont écrits à l’encre, au crayon à la mine de plomb et à l’aniline. Ce qui explique que certaines pages atteintes par l’humidité, notamment lors de la bataille de Steenstraat, sont difficilement lisibles. On trouve aussi une liste de ses camarades de front. A la fin de ces carnets Groleau a établi une comptabilité détaillée de sa gestion financière : solde, dépenses diverses, etc… Comme il l’explique à plusieurs reprises, ces souvenirs sont destinés à ses parents et à son amie Nelly Marotte avec qui il compte convoler dès la paix revenue. Ce n’est pourtant pas elle qu’il épousera. S’il fait régulièrement état de correspondances échangées avec ses parents et Nelly, aucune lettre n’a été retrouvée à ce jour. Scénario de l’exposition: Le fil conducteur de l’exposition suit les carnets de guerre (14 stations reprenant les grandes étapes de la vie du soldat Groleau depuis son départ de la maison familiale jusqu’au lendemain de l’armistice). Des extraits de ce journal figurent aux côtés des photographies prises par Groleau luimême ou provenant d’échanges avec d’autres combattants. Des objets, divers documents (uniformes, armes, tableaux et estampes, …), ainsi que des projections de films d’époque (dont certains inédits en Belgique) agrémentent l’ensemble. Notons qu’en ce qui concerne la médecine de guerre un poste médical avancé de Vinkem (où passa Groleau) est reconstitué avec le matériel d’époque. Première station : l’engagement. Du départ de Groleau à son arrivée dans le Cotentin Deuxième station : l’école du soldat Troisième station : la vie sur le front de l’Yser Quatrième station : la bataille de Steenstraat. La première attaque au gaz Cinquième station : les permissions. L’Ariège Sixième station : saisie des carnets de guerre. Une hiérarchie contestée Septième station : initiation à la guerre moderne. La formation de mitrailleur Huitième station : séjours à Mailly-le-camp. Nos alliés russes Neuvième station : colère et vague à l’âme Dixième station : combats sanglants Onzième station : la Belgique, son roi, les Flamands et les alliés Douzième station : Nieuport 1918. Groleau blessé. La Panne Treizième station : La convalescence : Normandie, Bretagne, Paris Quatorzième station : l’Armistice Quatre grands thèmes sont abordés parallèlement : la genèse, le déroulement et les aspects internationaux du conflit et la vision personnelle de Groleau sur ce sujet ; la médecine de guerre ; la photographie à l’époque ; la vie quotidienne en Belgique occupée à travers l’exemple de la région du Centre et la « résistance » patriotique. Un espace spécifique est aménagé au deuxième étage afin de permettre la projection en boucle de documents filmés d’époque. Visites et ateliers proposés dans le cadre scolaire • pour l’enseignement fondamental : « Ma vie de soldat » Au travers de l’exposition et de l’atelier, découverte des différents aspects de la vie de soldat durant le conflit. Qui part à la guerre? Comment s’habillent les soldats? Comment se nourrissentils? Quel est le matériel du soldat? Que font les femmes pendant la guerre? Où vont les blessés? Où vont les prisonniers?... Visite de l’exposition ponctuée d’activités et suivie d’un atelier (durée: 2h.) « Décoder des images » (4e, 5e, 6e primaire) Un jeu d’association d’images pour comprendre ce qu’est la propagande, le patriotisme ou encore la censure. Atelier (durée: 2h.) associé à la visite de l’exposition (durée: 2h.): prévoir une journée pour l’ensemble • pour l’enseignement secondaire « Dossier de soldat » A partir d’une série de traces originales du passé (lettres, dossier militaire, documents d’identité, documents médicaux), les élèves dressent le portrait de soldats dont un objet personnel est rencontré lors de la visite. Une occasion parfaite d’exercer les savoir-faire du cours d’histoire : se poser des questions en rapport avec un moment clé du programme scolaire, utiliser des documents variés (différents types de traces du passé : photographies, écrits officiels et littéraires, œuvres picturales, objets de la vie quotidienne), consulter des ouvrages bibliographiques, critiquer des sources, synthétiser des données, les communiquer. Atelier (durée: 2h.) associé à la visite de l’exposition (durée: 2h.): prévoir une journée pour l’ensemble « Pourquoi encore parler de la Grande Guerre, 90 ans après? » Une animation active sur le thème du « devoir de mémoire » permettant aux élèves de participer, analyser, donner une opinion. Visite de l’exposition suivie d’un débat (durée: 2h.) Savoirs : Au fil de la visite, rencontre des compétences …. ● caractériser le mode de vie des gens à une époque déterminée A. Enseignement fondamental Matière Compétences Education artistique ● Situer une œuvre dans son contexte historique et culturel Eveil historique ● Traduire une ambiance, une atmosphère, une perception personnelle Savoir faire : ● Rechercher de l’information (utiliser un document de travail, lire, exploiter l’information, structurer ses résultats, communiquer, agir, réagir) Exemple d’exploitations au cours de la visite et/ou en classe Replacer les œuvres artistiques et les affiches de propagande présentées dans l’exposition dans leur contexte historique Exprimer par différentes techniques sa vision de la guerre, de la paix, … ●Utiliser des repères de temps Période contemporaine (le temps des sociétés industrielles) : la guerre 14-18 Placer sur une ligne du temps les évènements évoqués dans la période concernée ● Utiliser des représentations du temps ● Lire une trace du passé ● Exploiter des sources historiques ● Identifier la nature d’une trace du passé Langue française Faire des recherches sur la première guerre mondiale dans sa commune, rechercher des témoignages, des légendes familiales, aller au centre documentaire, sur internet… Découvrir l’histoire de son pays en examinant des photos et des cartes anciennes. Présenter une exposition, un documentaire sur le sujet. Animer un débat sur des thématiques abordées dans l’exposition et les transposer dans notre époque. Rencontrer dans l’exposition différentes traces du passé : documents écrits littéraires, officiels, documents photographiques, objets témoignant de la vie quotidienne… Lors de la visite, interprétation des documents présentés, comparaisons. Prendre conscience de modes de vie différents de ceux d’aujourd’hui. ● Savoir parler S’exprimer sur un personnage ou un événement à partir d’un image ou d’un document audiovisuel, … ● Savoir lire Préparer un dossier de lecture sur le thème de la 1ère guerre mondiale ● Savoir écrire Exprimer par écrit les émotions, les sentiments éprouvés lors de la visite de l’exposition ● Orienter sa lecture en fonction de la situation de communication ● Elaborer des contenus Eveil scientifique ● Histoire de la vie et des sciences Rassembler de la documentation à propos de la de la guerre 14-18 et de la vie des soldats Rédiger le compte-rendu de la visite de l’exposition Apprendre à avoir une attitude critique vis-à-vis des savoirs et de leur évolution. Comprendre les risques de dérive suite aux progrès scientifiques (évolution de l’armement, attaque chimique, …) B. Enseignement secondaire Matière Exemples d’exploitation au cours de la visite et/ou en classe Histoire ● Concepts : libéralisme/ capitalisme, nationalisme, socialisme(s), impérialisme Education plastique, artistique et arts d’expression ● Utiliser l’expression artistique pour traduire un évènement, un contexte culturel ● Moments clés : - L’impérialisme des pays industrialisés et la première guerre mondiale - Des crises à la seconde guerre mondiale (1919-1945) ● Pistes : -Les tensions internationales à la fin du XIXème siècle et au début du XXème et la première guerre mondiale -Les opérations militaires durant la première guerre mondiale -L’Europe au sortir de la première guerre mondiale -L’état du monde aujourd’hui dans ses dimensions historique, géopolitique et environnementale : zones de tension et de conflits, qui sont encore des conséquences de la Première Guerre mondiale -Envisager le mode de vie à une époque déterminée : période 1914-1918 (espace de vie, activités pour répondre à des besoins, rapports sociaux, …) -Décrire la vie quotidienne d’un enfant/jeune en 1914 ● Compétences : L’atelier « Dossier de soldat » permet d’exercer les compétences requises en histoire : se poser des questions en rapport avec un moment clé du programme, utiliser des documents variés (différents types de traces du passé : photographies, écrits officiels et littéraires, œuvres picturales, objets de la vie quotidienne), consulter des ouvrages bibliographiques, critiquer des sources, synthétiser des données, les communiquer. ● Intégrer des éléments de l’histoire de nos régions ● Mettre en relation les grandes transformations politiques, économiques, sociales et religieuses et les mouvements artistiques et culturels (art de guerre, illustration de propagande) ● Communiquer : observation de documents relatifs à la vie quotidienne pendant la guerre, comparaison avec la réalité vécue aujourd’hui, réalisation d’un pêle-mêle retraçant l’histoire d’une ou deux familles durant la guerre. ● Critiquer : comparer une œuvre de propagande ou un reportage de presse à des traces considérées comme fiables. Emettre un avis critique sur les informations repérées dans l’œuvre de propagande ou le reportage. ● Analyse d’affiches de propagande pour examiner les problèmes auxquels les gouvernements en guerre ont été confrontés et rechercher la façon dont ils ont tenté de les résoudre. ● Décrire les conséquences territoriales et politiques du conflit. ● Lier une œuvre à son contexte culturel (vis-à-vis des productions artistiques de soldats et des œuvres de propagande) : - déceler des éléments culturels permettant de situer l’œuvre dans le contexte où elle a été produite -observer la manière dont un évènement est décrit par l’artiste ● Reproduire la manière dont un artiste décrit un évènement ● Traduire de manière personnelle une ambiance, un évènement, une situation particulière, exprimer son émotion face à une situation ● Connaître les supports techniques des expressions artistiques : la photographie (techniques de la photographie, place de ce média et de ses acteurs dans le contexte de la première guerre mondiale, langage spécifique) Français ● Savoir lire un document écrit (journal de Gustave Groleau) ou visuel (photographies, films) ● Ecrire des textes littéraires pour se dire, imaginer et créer : privilégier les formes d’écriture en « Je » et « Nous » en tant que participation à la construction de l’élève et à sa socialisation. Travail sur la forme littéraire du journal intime ● Ecouter des textes littéraires. Travail sur l’audioguide de l’exposition (extraits du journal de Gustave Groleau lus par un acteur). - Analyse des différences perçues au niveau des émotions entre le texte écrit et dit. ● Ecrire une description ou un portrait de Gustave Groleau (ou autres personnages liés à la guerre) en vue d’informer des adolescents de son âge : à partir d’une documentation reçue au musée après la visite. ● Réécrire un texte source en vue de le développer Dans l’atelier « Dossier de soldat », établir un portrait littéraire complet d’un soldat ayant existé à partir de documents historiques synthétiques (dossier militaire, documents d’identité…) ● Rédiger un texte argumenté à partir de la synthèse d’un dossier portant sur un thème d’ordre culturel susceptible d’intéresser les élèves et se prêtant à la défense d’une thèse. ● Participer à un atelier débat dans le cadre de l’exposition et en rédiger un compte-rendu ● A partir d’une photographie présentée dans l’exposition, inventer et dire une histoire ● Ecrire le texte d’une chanson engagée sur la guerre 14-18 Géographie ● L’espace, produit social qui évolue : mobilité des limites des espaces des sociétés humaines ● Permanences et transformations du cadre de vie et des sociétés du XIXème siècle à aujourd’hui ● L’état du monde aujourd’hui dans ses dimensions historique, géopolitique et environnementale Etude du milieu Religion catholique – Morale Photographie ● Lire une trace du passé. Exploiter des sources historiques : - dresser la fiche d’identité des carnets de Gustave Groleau - faire la part, à travers ce témoignage, entre les données volontaires et involontaires, entre les données objectives et subjectives, entre les données certaines et hypothétiques, entre les faits et les jugements portés sur les faits - confronter le témoignage de Gustave Groleau à d’autres témoignages ( journal de soldat allemand, russe, anglais, …) -utiliser à bon escient le vocabulaire (voir le lexique dans le document) lié à la guerre 14-18 : trace, témoignage, vestige, source, témoin direct ou indirect, confrontation de témoignage, … ● Sélectionner dans le témoignage de Groleau les informations les plus pertinentes ● Travail sur l’altérité, sur la violence, sur la souffrance ● Donner un aperçu de l’histoire des techniques photographiques ● Comparer la photographie de guerre hier et aujourd’hui Lexique Boche : terme utilisé par les Français et les Belges pour désigner les Allemands. « Boche » vient d’ « Alboche », mot d’argot signifiant « Allemand ». Alliés : pays alliés contre l’Allemagne au cours des 2 guerres mondiales du 20e siècle. Durant la Grande Guerre, ils sont composés de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie), de la Serbie et de la Belgique. Au cours du conflit, le Monténégro (1914), le Japon (1914), l’Italie (1915), le Portugal (1916), la Roumanie (1916), les Etats-Unis(1917), la Grèce(1917) et une série de pays d’Amérique latine (1917-1918) rejoignent les Alliés. → Face aux Alliés, les Empires centraux sont constitués de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, rejoints par l’Empire ottoman (1914) et la Bulgarie (1915). Casque : face au perfectionnement des tirs d’artillerie, l’équipement du soldat doit compter un casque en acier : le casque Adrian est emprunté aux Français en 1915. → La guerre des tranchées, les tirs plus précis et meurtriers, imposent une évolution dans l’uniforme et une modification de la fonction initiale d’identification à distance. Dans l’armée belge, un nouvel uniforme est introduit au printemps 1915 : l’abandon des couleurs se fait au profit du kaki, moins voyant. Armistice : convention marquant la fin des hostilités entre belligérants. Celle de la Grande Guerre fut signée le 11 novembre à Compiègne. → Notions d’étymologie : créé à la fin du 17e siècle, le mot « armistice » est d’abord féminin. Il est composé des étymons latins : arma : « arme » et sistere : « arrêter ». Le mot « belligérant » provient du latin belligerare : « faire la guerre » qui vient luimême de bellum : « la guerre ». Artillerie : armes à feu non-portatives (canons, obusiers, mortiers, mitrailleuses, …). Ces armes lourdes correspondent aux innovations de la guerre « moderne » de 1914-1918. → Le développement de l’artillerie intensifie les bombardements, particulièrement meurtriers et dont le vacarme (souvent nocturne) est particulièrement éprouvant. Aviation : durant la Grande Guerre, l’aviation connaît un important développement. Elle assure des missions de reconnaissance (photographie aérienne), l’observation des positions et activités ennemies et la préparation des tirs d’artillerie. → Les Allemands confient ces missions aérienne à des zeppelins (dirigeables rigides à carcasse métallique) mais aussi à des avions de chasse et aux bombardiers. Balkans (péninsule des Balkans) : la plus orientale des péninsules de l’Europe méridionale, limitée approximativement au nord par la Save et le Danube, s’étendant de l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Croatie, le Grèce, la Macédoine, la Turquie d’Europe et la Yougoslavie. Les Balkans forment un creuset où se mêlent divers peuples. → Le 28 juin 1914, l’Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’AutricheHongrie, est assassiné. L’attentat, perpétré à Sarajevo en Bosnie dans l’empire autrichien par de jeunes nationalistes serbes, s’inscrit dans le contexte politique très tendu des Balkans : les peuples slaves, soutenus par la Russie, s’opposent à la domination austro-hongroise. En représailles à ce meurtre, Vienne déclare la guerre à la Serbie le 24 juillet. Suivent les déclarations de guerre de l’Allemagne à la Russie (1er août) et à la France (3 août), … En quelques jours, le jeu des alliances plonge presque toute l’Europe dans la guerre. Barbelé (fil de fer barbelé) : fil de fer garni de pointes. Inventé durant la seconde moitié du 19e siècle par des éleveurs américains afin de clôturer leurs terres, il fut largement utilisé durant la Grande Guerre. Il est installé devant les tranchées de première ligne afin d’empêcher ou de ralentir l’avance des troupes adverses. Il constitue un obstacle quasiment infranchissable jusqu’à l’arrivée des tanks. Blockhaus : équivalent allemand du mot « fortin » : abri pour tireur (fusil, mitrailleuse ou canon), construit à l’origine en madriers de bois puis bétonné à partir de mars 1915. Le terme « bunker » n’apparaît qu’avec la Seconde Guerre Mondiale. Censure : contrôle exercé par un gouvernement ou une autorité sur la pensée via les publications, les médias, les spectacles, … → En temps de guerre, la censure est partout : les lettres des soldats sont relues avant d’être envoyées pour s’assurer qu’aucune information précieuse ne soit transmise à l’ennemi et que la vie au front ne soit pas dépeinte de façon trop négative. Char d’assaut : ce terme apparaît durant la Grande Guerre. Le char est utilisé pour la première fois sous le nom de « tank » par les Anglais sur la Somme en 1916. Conscription : enrôlement dans l’armée des jeunes gens atteignant l’âge légal pour le service militaires : les conscrits. Evacuation : déplacement des populations civiles en danger. Front : ligne de positions occupées face à l’ennemi, la zone des batailles (opposé à l’arrière). → la première guerre est un conflit mondial, elle se déroule sur plusieurs fronts : celui de l’Ouest (de la côte belge à la frontière suisse), celui de l’Est opposant l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie à la Russie mais encore celui des Balkans, du Moyen-Orient et des colonies. Gaz : substance chimique toxique destinée à faire suffoquer, à aveugler, à brûler ou à tuer l’ennemi. L’emploi d’un gaz toxique comme arme de guerre est interdit par la déclaration de La Haye de 1899. Cependant, les gaz de combat sont utilisés pour la première fois par l’armée allemande le 22 avril 1915 sur le front de l’Yser. Durant les trois années qui suivirent, Allemands, Anglais et Français utilisèrent massivement ces gaz toxiques. Le masque à gaz est progressivement mis au point et fait dès lors partie de l’équipement du soldat. → Le but du gaz moutarde ou ypérite (en référence à Ypres où il fut utilisé pour la première fois, en 1917) n’est pas de tuer mais de rendre le soldat inapte au combat. Ce gaz mordant affecte les muqueuses et provoque des brûlures pouvant aller jusqu’au 3e degré. Grenadier : soldat chargé de lancer des grenades. → La grenade est une arme de combat rapproché constituée d’une enveloppe de fonte remplie d’explosif. Lancée à la main, son explosion propulse de multiples petits éclats. Infanterie : ensemble des soldats combattant à pied. L’infanterie assure la conquête, l’occupation et la défense du terrain. → le fantassin est un militaire de l’infanterie. Mobilisation : mise sur pied de guerre des troupes d’active et de réserve. Au cours de la Grande Guerre, 68 millions d’hommes furent mobilisés. No man’s land : littéralement « la terre de personne ». Ce terme désigne l’étendue de terrain ravagée et inhabitée située entre les deux lignes de tranchées adverses. Il est employé pour la première fois le 21 décembre 1914 par Ernest Swinton, militaire et correspondant de guerre anglais. Clair et évocateur, le terme est largement repris par la suite, y compris par les combattants francophones. Patriotisme : amour de la patrie ; désir, volonté de se dévouer, de se sacrifier pour la défendre, en particulier contre les attaques armées. Poilu : surnom donné aux soldats de la guerre 1914-1918 par les journalistes et les civils de l’arrière. → Le mot est attesté dès le 19e siècle dans l’argot militaire pour désigner un soldat endurant et courageux. Il arrive souvent que le poil soit signe de virilité, de courage ou d’expérience. L’usage massif du terme en 1914-1918 tient à plusieurs éléments : le caractère rudimentaire de la toilette au front et la difficulté effective de se raser pour les soldats cantonnés dans les tranchées ; l’obligation pour tout militaire (français) jusqu’en 1917 de porter la moustache, la simplicité de la désignation qui permet aux journaux et à l’arrière de mettre en scène la familiarité et la proximité avec les combattants. Propagande : action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir certaines idées ou doctrines, notamment dans le domaine politique ou social. La propagande passe par les affiches, les cartes postales, les livres, les journaux, le théâtre ou le cinéma d’actualité (qui prend véritablement son essor à partir de 1915), les églises ou encore l’école. → Le patriotisme et l’héroïsation alimentent la propagande. Traité de Versailles : traité de paix signé le 28 juin 1919 (5 ans jour pour jour après l’attentat de Sarajevo) entre les Alliés et l’Allemagne. Cet « accord » ampute l’Allemagne d’un septième de son territoire. L’Alsace et la Lorraine (passées sous domination allemande après la guerre de 1870-71) revient à la France, la Belgique se voit adjoindre les Cantons de l’Est, …. En outre, le pays doit être désarmé et payer de lourds dommages de guerre aux vainqueurs. Tranchée : fossés creusés suffisamment profondément pour couvrir les soldats, voire souterrains. Sur le front de l’Yser, les inondations provoquées pour arrêter la progression allemande ne permettent pas de creuser des tranchées. Elles y sont donc élevées grâce à des sacs de sable, des pierres et du béton. La tranchée est devenue un des symboles de la Grande Guerre, dite Guerre des tranchées. → Les tranchées caractérisent la guerre de position (contrairement à la guerre de mouvement). → Un boyau est un couloir de liaison entre deux lignes de tranchées. C’est par les boyaux que « montent » et « descendent » les unités lors des relèves. → Les « nettoyeurs de tranchées » correspondent à des élites spécialisées chargées de mettre hors d’état de nuire des ennemis restés dans les tranchées en-deçà de la progression des troupes d’assaut. → Pour observer l’extérieur de la tranchée en direction des lignes adverses sans s’exposer aux tirs, les soldats utilisent des périscopes. Triple Alliance : union scellée en 1882 entre l’Empire d’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. → L’Italie, qui appartient à la Triple Alliance, se tient à l’écart du conflit quand il éclate en 1914 et rejoint les Alliés en 1915. Triple Entente : union scellée en 1907 entre la France, le Royaume-Uni et la Russie face à l’inquiétante montée en puissance de l’Allemagne. Unité : formation militaire ayant une composition, un armement, des fonctions déterminées et spécifiques : petites unités (compagnie, bataillon, groupe, régiment, brigade, section), grandes unités (armée, corps, division). → Compagnie : unité militaire d’infanterie placée sous les ordres d’un capitaine. → Bataillon : unité militaire d’infanterie groupant plusieurs compagnies, dirigées par un commandant. → Régiment : corps de troupe de l’armée de terre placé sous la direction d’un colonel. → Brigade : unité composée de deux régiments (jusqu’en 1914 pour l’infanterie et 1940 pour la cavalerie). Ypres : ville de Flandre occidentale, dans la région du Westhoek. Située au centre de la zone dite du Saillant d’Ypres (une saillie en forme de demi-cercle sur la ligne de front de l'Ouest), Ypres est le siège de plusieurs batailles extrêmement sanglantes durant la première guerre mondiale. La ville est prise par les Allemands en août 1914 mais les Britanniques la reconquièrent en octobre (première bataille d’Ypres). La zone est le lieu de la première attaque massive à l’arme chimique de l'histoire par l'armée allemande le 22 avril 1915 (seconde bataille d’Ypres), ainsi que du premier usage militaire du gaz moutarde (ypérite), lors de la troisième bataille d'Ypres (bataille de Passchendaele) en juillet 1917. Yser : fleuve côtier de 78 km prenant sa source en France et traversant le nord de la Flandre occidentale en Belgique où il se jette dans la Mer du Nord. Sa plaine est le théâtre de batailles acharnées au cours desquelles les troupes belges et alliées stoppent l’invasion allemande dès octobre et novembre 1914. → Le front de l'Yser, ouvert en octobre 1914, reste infranchissable pour les Allemands jusqu’à la fin des hostilités en 1918. Face à une armée allemande plus importante en effectifs et appuyée par une artillerie souveraine, les Alliés décident d’inonder la plaine : les vannes des écluses sont ouvertes à marée montante et refermées à marée descendante. Principales sources: - « Lexique des termes employés en 1914-1918 » par le CRID 14-18, http:// www.crid1418.org http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/lexique/LexiqueCRID1418.pdf - Piet De Gryse, Christine Van Everbroeck, 1914-1918. La Grande Guerre, un complément à l’exposition permanente au Musée royal de l’Armée, Bruxelles, 2005 - Guide du musée In Flanders Fields, 2001a Bibliographie Bandes dessinées : Documentaires : -Adams S., La Première Guerre mondiale , Les yeux de la découverte, Gallimard jeunesse, 2002. -Aprile Th., Rose, France 1914-1918, Journal d’un enfant, Gallimard jeunesse, 2004. -Audoin-Rouzeau S. et Becker A., La Grande Guerre 1914-1918, Découvertes Gallimard, 1998. -Barbe A., La guerre 14-18, Histoire junior, Hachette jeunesse, 1992. -Allard et Morrison, La mort blanche, Les cartoonists dangereux, 1998. -Carin et Perret, Les diables bleus, Point image, 2001. -Comès D., L’ombre du corbeau, Le lombard, 1981. -David B., La lecture des ruines, Dupuis, 2001. -De Metter Chr. Et Catel, Le sang des Valentines, Casterman, 2004. -Bonotaux G. et Lassere H., Quand ils avaient mon âge : Petrograd, Berlin, Paris 1914-1918, Autrement jeunesse, 2004 ; -Févé, Dans l’enfer de Verdun, Edipress, 1997. -Bournier I., Raconte moi la Première Guerre mondiale , Ouest France, 2005. -Juncker N., Le front, Treize étrange, 2003. -Dana J.-Y., J’ai vécu la Première Guerre mondiale 1914-1918, J’ai vécu, Bayard jeunesse, 2004 ; -Larcenet M., La ligne de front, Dargaud, 2004. - de Schaependrijver S., La Belgique et la Première Guerre mondiale, Pieter Lang, 2005 -Deary T., Horreur dans les tranchées.14-18, Quelle histoire !, Milan, 2003. -Godard Ph., La Grande Guerre 1914-1918, Vie des enfants, Le sorbier, 2003. -Leclercq A., La guerre 14-18 en Belgique racontée aux enfants…et aux grands qui l’ont oubliée, Le patrimoine de nos enfants, Jourdan le Clercq éditions, 2006. -Pratt H., Le baron rouge-Frères ennemis, Editions USA, 1991. -Rabaté P. et Zamparutti A., Ex-Voto-Monsieur Verbun, Vent d’ouest, 1994. -Tardi J., La véritable histoire du soldat inconnu, Futuropolis-Gallimard, 1974. -Tardi J., Varlot soldat, L’Association, 1999. -Tardi J., Adieu Brindavoine ; La fleur au fusil, Casterman, 1979. -Le Naour J.-Y., La Première Guerre mondiale pour les nuls, First éditions, 2008. -Tardi J., Le trou d’obus, Imagerie Pellerin, 1984. -Malavoy Chr., J’étais enfant pendant la guerre de 14-18, Le sorbier, 1997. -Tardi J., C’était la guerre des tranchées, Casterman, 1993. -Ponthus R., Première guerre mondiale, Repères histoire, Casterman, 2000. -Tardi J., Vues du front après la bataille, Jour de fête, 1996. -Prost A., La Grande Guerre expliquée à mon petit-fils, Seuil, 2005. -Wacquet J., Paroles de poilus, Soleil, 2006. (à partir de témoignages de soldats) -Sagnier Chr., La guerre 1914-1918, Grande imagerie, Fleurus éditions, 2003. -Verney J.-P., La Première Guerre mondiale (livre / DVD), Voir l’Histoire 10, Fleurus, 2006. -Première Guerre mondiale, Les docs des incollables, Play bac, 2003. Témoignages de soldats : -Albert 1er, Carnets de Guerre, Ch. Dessart,1953. Romans jeunesse : (l’âge indiqué est celui conseillé par la maison d’édition) -Becker J.-J., Récits de la Guerre de 1914, dans L'Histoire, n° 172, Décembre 1993. -Blanluet C., Le grand théâtre, Livre de poche jeunesse, Hachette jeunesse. (à partir de 14 ans) -Bertrand P., Un champ pour les grands-pères qui n’ont jamais été pépés, La renarde rouge, 2002. (Recueil de lettres) -Cali D. et Bloch S., L’ennemi, Sarbacane, 2007. (Album à partir de 6 ans) -Charles Fr., Fils de héros, Cascade, Rageot, 2004. (à partir de 11 ans) -Brécard (général), En Belgique auprès du Roi Albert. 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(à partir de 14 ans) -Guéno J.-P., Mon papa en guerre ; Lettres de poilus, mots d’enfants 1914-1918, Librio, J’ai lu, 2004. -Fresse G., De la guerre à la mer, Rageot, 1998. (à partir de 10 ans) -Loiseau L., Carnets de Verdun, Librio, J’ai lu, 2006. -Gerard A., Le mouvement des nuages, Prémices, Belem éditions, 2004. (à partir de 13 ans) -Ceux qui ne sont pas revenus... Témoignages écrits sur la Grande Guerre, Centre de Recherches Ethnologiques du Musée Alice Taverne, 2003. -Lambert Chr., Haumont 14-16 : L’or et la boue, Romans de la mémoire, Nathan, 2002. (à partir de 12 ans) -Collectif, Les Poilus vendéens, Lettres, Photographies et Carnets de Route inédits, Recherches Vendéennes, Société d'Émulation de la Vendée, Centre vendéen de Recherches Historiques, n° 7, 2000. -Lebrun J., Grandes vacances 14-18, Castor poche, Flammarion, 1993. (à partir de 11 ans) -Mingarelli H., Le bruit du vent, Folio junior, Gallimard jeunesse, 2003. 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Groleau © Musée royal de Mariemont. Collection Philipart Gustave Groleau. © Musée royal de Mariemont. Collection Philipart Evacuation du blessé. © Musée royal de Mariemont. Collection Philipart En février 1918, à Nieuwport, Groleau est grièvement blessé à la main droite et aux yeux en manipulant une grenade défectueuse. © Musée royal de Mariemont. Collection Philipart En attendant l’heure du combat, un réserviste règle son tir. © Musée royal de Mariemont. Collection Philipart Le front belge en 1915 Document réalisé par le Service pédagogique du Musée royal de Mariemont Avec l’aimable collaboration du Service éducatif du Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire de Bruxelles Janvier 2009 © Musée royal de Mariemont