U
NE
VIE
DE
SOLDAT
La Grande Guerre au jour le jour
Les carnets du grenadier Gustave Groleau (1914-1918)
Exposition 26 février – 30 août 2009
Commissaires de l’exposition: Jacques Liébin et Yves Quairiaux (Musée royal de Mariemont)
Exposition ouverte tous les jours, sauf les lundis non fériés, de 10h à 17h de février à mars et de 10h à 18h
d’avril à septembre.
Entrée : 4€ tarif plein (3€ senior, 2€ étudiant)
La nouvelle exposition du Musée royal de Mariemont est consacrée au journal d’un soldat de la
Grande Guerre. Ce document inédit d’une ampleur exceptionnelle (près de 700 pages accompa-
gnées de plusieurs centaines de photos et dessins) retrace le parcours de Gustave Groleau né à
Houdeng-Aimeries le 16 février 1894. Le 2 octobre 1914, il quitte le domicile familial pour s’en-
gager dans l’armée belge. Commence alors un périple qui le conduit dans les camps d’instruction,
avant de rejoindre le front de l’Yser où il sert en qualité de sergent dans le premier régiment de
Grenadiers.
Ses carnets rédigés au jour le jour retracent la vie d’un combattant de la Grande Guerre sous tous
ses aspects. Il évoque les périodes de combat, parfois au corps-à-corps, les bombardements, les
attaques au gaz, la monotonie des jours gris, l’obsession de la nourriture, la saleté et la promiscui-
té, la quête des plaisirs,…. De tempérament « baroudeur » Groleau participe volontairement à plu-
sieurs patrouilles offensives dont il reviendra souvent blessé. D’où de fréquents et longs passages
dans les hôpitaux qu’il décrit de manière détaillée. Ses séjours au front de l’Yser et dans ses arriè-
res sont interrompus par des périodes en camp d’instruction (Le Tréport, Mailly, Fécamp,…) et
des permissions qu’il passe en Normandie, dans l’Ariège et à Paris. C’est là qu’il achètera en 1915
un appareil photographique dont il fera usage tout au long du conflit. Esprit curieux, il s’intéresse
aux régions où il séjourne. Ses descriptions vivantes témoignent d’un beau talent littéraire. C’est
d’ailleurs un lecteur assidu et un amateur de théâtre. Groleau exprime sans fard son opinion sur la
conduite de la guerre, la hiérarchie militaire qu’il n’apprécie guère, le roi qu’il admire en tant
qu’homme mais récuse comme représentant d’un régime monarchique jugé obsolète, le mouve-
ment flamingant, les alliés français, anglais, russes,…Son franc-parler explique de solides inimi-
tiés qui lui valent de voir ses carnets temporairement confisqués par l’autorité militaire.
Ces cinq carnets contiennent des dessins et des croquis du front. Ils sont écrits à l’encre, au crayon
à la mine de plomb et à l’aniline. Ce qui explique que certaines pages atteintes par l’humidité, no-
tamment lors de la bataille de Steenstraat, sont difficilement lisibles. On trouve aussi une liste de
ses camarades de front. A la fin de ces carnets Groleau a établi une comptabilité détaillée de sa
gestion financière : solde, dépenses diverses, etc…
Comme il l’explique à plusieurs reprises, ces souvenirs sont destinés à ses parents et à son amie
Nelly Marotte avec qui il compte convoler dès la paix revenue. Ce n’est pourtant pas elle qu’il
épousera. S’il fait régulièrement état de correspondances échangées avec ses parents et Nelly, au-
cune lettre n’a été retrouvée à ce jour.
Scénario de l’exposition:
Le fil conducteur de l’exposition suit les carnets de guerre (14 stations reprenant les grandes éta-
pes de la vie du soldat Groleau depuis son départ de la maison familiale jusqu’au lendemain de
l’armistice). Des extraits de ce journal figurent aux côtés des photographies prises par Groleau lui-
même ou provenant d’échanges avec d’autres combattants. Des objets, divers documents
(uniformes, armes, tableaux et estampes, …), ainsi que des projections de films d’époque (dont
certains inédits en Belgique) agrémentent l’ensemble. Notons qu’en ce qui concerne la médecine
de guerre un poste médical avancé de Vinkem (où passa Groleau) est reconstitué avec le matériel
d’époque.
Première station : l’engagement. Du départ de Groleau à son arrivée dans le Cotentin
Deuxième station : l’école du soldat
Troisième station : la vie sur le front de l’Yser
Quatrième station : la bataille de Steenstraat. La première attaque au gaz
Cinquième station : les permissions. L’Ariège
Sixième station : saisie des carnets de guerre. Une hiérarchie contestée
Septième station : initiation à la guerre moderne. La formation de mitrailleur
Huitième station : séjours à Mailly-le-camp. Nos alliés russes
Neuvième station : colère et vague à l’âme
Dixième station : combats sanglants
Onzième station : la Belgique, son roi, les Flamands et les alliés
Douzième station : Nieuport 1918. Groleau blessé. La Panne
Treizième station : La convalescence : Normandie, Bretagne, Paris
Quatorzième station : l’Armistice
Quatre grands thèmes sont abordés parallèlement : la genèse, le déroulement et les aspects inter-
nationaux du conflit et la vision personnelle de Groleau sur ce sujet ; la médecine de guerre ; la
photographie à l’époque ; la vie quotidienne en Belgique occupée à travers l’exemple de la région
du Centre et la « résistance » patriotique.
Un espace spécifique est aménagé au deuxième étage afin de permettre la projection en boucle de
documents filmés d’époque.