Le premier texte relatant l’histoire du jugement de Pâris se trouverait dans un ouvrage
attribué à un certain Stasinos de Chypre et nommé « Le cycle troyen » (ensemble
d’œuvres retraçant les évènements précédant la guerre de Troie – relatés dans l’Illiade et
l’Odyssée d’Homère). Ce récit, aujourd’hui perdu, nous est encore connu car il a été
repris, modifié et amélioré de nombreuses fois par d’autres auteurs antiques.
L’histoire commence comme ceci : Aux noces de la nymphe Thétis et du mortel Pélée, les
dieux se trouvaient assemblés. Au beau milieu de la fête et des chants de mariage, Eris,
divinité de la discorde, se leva. La gaieté des autres la rendait triste et le bonheur lui était
douloureux. Elle lança alors sur la table des convives une pomme d’or. Aussitôt, Athéna,
Aphrodite et Héra tendirent le bras. Eris leur annonça que cette pomme, qu’elles
convoitaient toutes les trois, reviendrait à la plus belle. Dans l’assemblée des dieux,
personne ne voulut prendre le risque de trancher entre les trois déesses. Même si la grâce
d’Aphrodite l’emportait, l’éclat d’Héra et la majesté d’Athéna empêchaient les dieux de
lui accorder le prix. Eris décréta alors que seul un homme mortel au jugement innocent
pourrait les départager. Elle désigna Pâris, jeune berger qui faisait paître son troupeau dans
la montagne. Ce dernier était le fils du roi Priam de Troie, mais l’ignorait encore. Sous la
conduite d’Hermès, les trois déesses, parées de leurs plus beaux atours, gagnèrent les
montagnes pour trouver le jeune berger. Chacune tenta alors de le convaincre de l’élire par
d’alléchantes promesses. Héra, épouse du maître des dieux, lui promit le trône de Troie et
l’Empire de l’Asie entière. Athéna, déesse de l’intelligence et de la guerre, lui promit les
arts politiques et militaires pour lui permettre de régner et conquérir le monde ; le pouvoir
n’étant rien sans la sagesse. Aphrodite, quant à elle, lui promit la main de la plus belle des
femmes mortelles, Hélène. Pâris fut particulièrement sensible aux paroles d’Aphrodite et,
à la puissance et à la gloire, il préféra l’amour ! Il tendit alors la pomme à Aphrodite. La
rancune des deux autres déesses fut terrible, surtout celle d’Athéna, qui fut à l’origine de
la guerre de Troie.
L’œuvre de Marc-Antoine Raimondi est une gravure très connue de la Renaissance,
époque à laquelle un véritable engouement pour la culture antique se développe. Les dieux
grecs et romains sont alors redécouverts : ils ne sont plus vénérés pour le rôle religieux
comme durant l’antiquité mais pour leur côté esthétique. On s’inspire des artistes de
l’Antiquité grecque et romaine ainsi que des mythes antiques pour renouveler l’art. La
mythologie antique est ainsi remise au goût du jour mais elle se trouve vidée de sa
dimension croyante et religieuse.
Piste d’exploitation : Débuter la discussion en demandant aux élèves de citer les récits
mythologiques qu’ils connaissent bien, en les incitant à faire des liens entre la mythologie et
l’actualité (cinéma, publicité, etc. … le film Troie ou Percy Jackson, le jeu vidéo God of
War, Harry Potter ou le dessin animé de Disney Hercule, …) pour leur démontrer que la
mythologie n’est pas un sujet désuet : elle est tout à fait présente dans notre vie quotidienne.