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28 août 2016
Jérémie 2.4-13 et Luc 18.9-14
Erika Stalcup
Il était une fois un maître d'école qui était très respecté dans son village. Il était
considéré comme juste et gentil. Il était très engagé dans sa communauté et dans son église,
et il était bien connu pour ses prières expressives. Un jour, un petit garçon a demandé à sa
mère, « Qu'est-ce que le maître de l'école a fait qui était si mauvais? » La mère a répondu: «
De quoi tu parles ? Il est un homme très bon et il n'a jamais rien fait de mal dans sa vie! » «
Mais si ! » a insisté le garçon. « A l'église, dimanche dernier, il a dit qu'il était un misérable
ver et qu'il était couvert d'iniquité, et il a demandé le pardon de Dieu pour ses péchés
multiples ! Que faisait-il de si terrible ? Je veux savoir. » Ce qui était pensé comme une
attitude d'humilité n’avait pas de sens pour ce petit garçon, qui prenait les prières du maître
d’école littéralement.
Parfois, l'humilité est confondue avec une sorte d'auto-dévalorisation polie. Par
exemple, si vous dites que vous n'êtes pas un très bon cuisinier, alors que vous savez très bien
que vous êtes un excellent cuisinier. Ou même, si vous savez que vous êtes un mauvais
cuisinier, mais vous êtes fier de vous-même de l’avoir admis si humblement. Dans les deux
cas, l'humilité devient un jeu d'étiquette.
Les deux textes d'aujourd'hui parlent de l'humilité. Dans la lecture de l'évangile, Jésus
a raconté une parabole sur un pharisien et un publicain. Elle n'est pas une de ses paraboles
mystérieuses qui ont besoin d'une interprétation. Celle-ci est une comparaison claire entre le
pharisien, qui ressemble fortement à Yaourtu la tortue, et le publicain. Le pharisien était très
content de lui-même et de son comportement juste. Il priait à haute voix dans le temple, « O
Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont
ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine,
je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas
lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers
moi, qui suis un pécheur. »
Dans le premier exemple, le pharisien, témoigne de ce que l'humilité n’est pas.
L'humilité ne consiste pas à se vanter de sa vertu, ni d'être trop fier de soi-même. Ce nous
avons également appris de Yaourtu. L’humilité ne consiste pas à prétendre que nous sommes
incompétents quand nous sommes compétents, en minimisant faussement notre potentiel afin
de paraître humble.
Dans les cas extrêmes, certaines personnes exagèrent grossièrement leurs défauts afin
d'être considérées comme juste. Par exemple, je me souviens d'un pasteur aux Etats-Unis, qui
se référait constamment comme le « premier des pécheurs ». Il le déclarait fièrement, comme
s’il avait gagné un titre. Mais tout cela était une imposture. Il avait un tempérament terrible
dans nos rencontres paroissiales, et on savait qu'il était violent avec sa famille. Et pourtant,
son discours religieux semblait impressionner ses paroissiens, qui le regardaient avec un
grand respect. Encore une fois, ce genre de fausse vantardise n’est pas tout à fait la même
chose que la véritable humilité. Au lieu de cela, on tente de couvrir et même d’excuser toutes
sortes de péchés.
Le deuxième exemple dans la parabole démontre ce qu’est l'humilité. Tout d'abord, le
publicain ne s'installe pas au milieu de la scène pour être vu et admiré. Au contraire, il se
tient sur le côté, discrètement, loin du reste. Deuxièmement, il ne fait pas de comparaisons
avec d'autres personnes, en disant: « Je suis le meilleur » ou « je suis le pire ». Un de mes
théologiens préférés a écrit que « la vraie humilité ne consiste pas à penser du mal de soi,
mais de ne pas penser à soi d’une façon différente dont on pense aux autres. La véritable
humilité est la capacité d'être ni plus ni moins heureux quand on fait bien que quand d'autres