Appel à communications Réseau thématique 34 Sociologie Politique

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Congrès de l’AFS
3 - 6 juillet 2017
Université Picardie Jules Verne - Amiens
Appel à communications
Réseau thématique 34 Sociologie Politique
Comme pour chaque congrès, le Réseau thématique Sociologie politique de l’AFS
lance un appel à communications. Nous proposons cette année de centrer les réflexions autour
de deux thématiques, l’une articulée au thème général du congrès (Sociologie des pouvoirs,
pouvoirs de la sociologie), l’autre en lien avec un enjeu politique récent auquel on espère
contribuer dans une perspective résolument sociologique.
Axe 1 : La (non) circulation des savoirs de sociologie politique vers le politique
Qu’il s’agisse des logiques exclusives d’accès aux champs politiques, des modalités de
la professionnalisation, des structures institutionnelles encadrant les métiers politiques, des
conditions de l’engagement militant, des mécanismes censitaires et des ancrages sociaux des
rapports « profanes » au politique, ou encore de la fabrique et des effets de diverses actions
publiques, la sociologie du politique s’est appliquée à mettre en exergue la contribution de
l’ordre politique à la reproduction de l’ordre social et les diverses formes d’inégalités qui
guident son fonctionnement. On sait par exemple que les professionnels de la politique se
recrutent prioritairement (et de plus en plus) dans les régions les mieux dotées de l’espace
social, que les partis jadis promoteurs des classes populaires en politique sont en voie de
disparition, que les « citoyens » les moins dotés (notamment culturellement ou en ressources
militantes) entretiennent des relations distantes avec la politique instituée, ou encore que les
structures institutionnelles commencer par le cumul des mandats) et le fonctionnement des
carrières politiques tende à exclure les femmes et les moins diplômés. En bref, au-delà de la
diversité des cadres théoriques et des méthodes déployées par les chercheurs, les travaux
sociologiques sont sans appel : en dépit des transformations qu’ont connues les milieux
politiques comme les structures sociales ces quarante dernières années, les fondements du
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pouvoir politique apparaissent toujours largement inégalitaires, quels que soient ou presque
les objets étudiés, les échelles d’analyses et les contextes. Bien loin des visions enchantées,
universalistes et normatives d’un univers politique « démocratique », le regard sociologique a
conduit à éclairer les multiples processus inégalitaires structurant les activités politiques,
rompant avec les représentations de sens commun et/ou idéologiques qui dominent l’espace
public.
Cependant, les acquis des sciences sociales du politique semblent rarement (ou au
moins très partiellement) circuler dans les milieux politiques ou syndicaux et les diverses
inégalités dévoilées par la recherche sont généralement loin de se réduire. Par exemple,
comment expliquer que plusieurs décennies après la démonstration de fortes inégalités
culturelles et de genre face à la politique et de la clôture sociale du champ politique ces
phénomènes se soient encore accentués ? De même, pourquoi les thèses sur les logiques du
déclin de certains partis de gauche (par exemple le PCF ou même le PS) ou de groupements
syndicaux n’ont-elles pas permis de réorienter les trajectoires de ces organisations ? Dans le
sens de la thématique du congrès, nous proposons de nous interroger collectivement sur les
modalités de la (non) circulation, des (non) appropriations et des (non) usages des acquis de la
sociologie politique dans l’espace public et surtout dans le champ politique. A quelles
conditions les savoirs de sociologie politique peuvent-ils produire des effets politiques ? Doit-
on et, si oui comment, rendre mobilisables politiquement des acquis des sciences sociales ? La
restitution de résultats de recherche aux milieux étudiés (institutions politiques, partis,
syndicats, producteurs de l’action publique, etc.) peut-elle permettre des avancées en ce sens ?
Les chercheurs doivent-ils et peuvent-ils participer aux mobilisations politiques ou à
l’élaboration des politiques publiques qu’ils étudient ? S’interroger sur les raisons de cette
(non) circulation des savoirs sociologiques implique de questionner le rôle des sciences
sociales du politique. Les recherches de sociologie politique doivent-elles et peuvent-elles
contribuer à des formes de changement de l’ordre politique et des pratiques du pouvoir ?
Quelles sont les stratégies possibles (et souhaitables) pour favoriser la diffusion des acquis des
sciences sociales dans les matières politiques ?
Tout type de communication est encouragé (études de cas relatives aux (non) effets
politiques d’une recherche, retour réflexif sur une somme de travaux, tentative de diffusion de
savoirs sociologique vers le champ politique, etc.). L’objectif sera de pointer collectivement
les conditions de félicité d’un pouvoir éventuel de la sociologie politique sur le politique.
Axe 2 : Les mobilisations pro et anti migrants
Dans ce second axe de l’appel à communication, nous souhaitons consacrer une ou
deux sessions du RT34 aux mobilisations récentes liées à la présence sur le sol français de
populations identifiées comme « migrantes », « réfugiées », « exilées », etc. Les deux
dernières années ont en effet été marquées par l’ouverture d’une séquence politique parfois
qualifiée de « crise des réfugiés en Europe ». Si cette séquence a fait l’objet d’un traitement
politique, institutionnel et médiatique prolixe, nous souhaitons ici nous concentrer sur les
mobilisations sociales survenues ces deux dernières années, que ces mobilisations se soient
affichées en faveur et en défense des populations concernées les « pros » migrants ou, au
contraire, en rejet et en opposition de ces dernières – les « anti ».
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En ce qui concerne la France, si les mobilisations survenues dans villes de Calais et de
Paris ont été les plus médiatisées et relayées dans les réseaux militants, les situations pouvant
être étudiées ne se limitent pas à ces deux cas. On pense par exemple aux plus petites villes
situées dans le nord de la France, en milieu rural pour certaines d’entre elles, où sont
installées depuis parfois plusieurs années des campements informels de migrants tentant de
rejoindre l’Angleterre. On pense aussi, plus récemment, aux mobilisations survenues dans des
communes ont été ouverts momentanément des Centres d’accueil et d’orientation (CAO)
destinés à héberger des migrants situés auparavant à Calais. Suite à l’évacuation et à la
destruction de la « Jungle » de Calais, une partie des migrants a en effet été dispersée sur
l’ensemble du territoire français et ce sont ainsi les lieux géographiques des mobilisations
« pro » et « anti » migrants qui se sont diversifiés et étendus à l’ensemble du territoire.
Quels sont les discours, revendications et représentations défendus par ces
mouvements ? Quels modes d’action sont mobilisés ? Qui sont les militants qui y sont
engagés ? Quels liens entretiennent-ils avec des organisations partisanes, religieuses,
syndicales, associatives, etc. ? Quels sont leurs rapports à l’État ? Dans quelle mesure des
équipes municipales ont été moteurs de ces mobilisations ? Quels conflits locaux peuvent
ressurgir à l’occasion de telles mobilisations ? Quels rapports sociaux de classe, de race et de
sexe se manifestent dans ces espaces locaux ? Dans le cas de petites communes, que
provoquent ces oppositions locales entre deux « camps » ?
La réalité des mouvements pro et anti migrants ne se limite évidemment pas au cas
français. On pense par exemple aux politiques publiques récentes menées en Allemagne ou
encore aux situations aux frontières de l’Europe (Vintimille, Lampedusa, Ceuta et Melilla,
Lesbos, Turquie, etc.). Comment se configurent ces mobilisations ? Dans quelle mesure ces
configurations se distinguent-elles ou non du cas français ?
Pour répondre à ces questions, l’équipe du RT34 sera attentive à la diversité des
terrains nationaux et internationaux comme des méthodes d’enquête mobilisées.
Modalités d’envoi des propositions de communication
Les organisateurs seront attentifs aux communications proposées par des doctorant.e.s et
jeunes docteur.e.s. !
Les propositions de communications (4000 signes espaces compris) – incluant une
présentation des matériaux empiriques – doivent être envoyées aux deux adresses suivantes :
Calendrier
Date limite pour l’envoi des propositions de communication : 30 janvier 2017
Sélection et réponses aux auteurs : 20 février 2017
Envoi des communications : 1er juin 2017
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