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pouvoir politique apparaissent toujours largement inégalitaires, quels que soient ou presque
les objets étudiés, les échelles d’analyses et les contextes. Bien loin des visions enchantées,
universalistes et normatives d’un univers politique « démocratique », le regard sociologique a
conduit à éclairer les multiples processus inégalitaires structurant les activités politiques,
rompant avec les représentations de sens commun et/ou idéologiques qui dominent l’espace
public.
Cependant, les acquis des sciences sociales du politique semblent rarement (ou au
moins très partiellement) circuler dans les milieux politiques ou syndicaux et les diverses
inégalités dévoilées par la recherche sont généralement loin de se réduire. Par exemple,
comment expliquer que plusieurs décennies après la démonstration de fortes inégalités
culturelles et de genre face à la politique et de la clôture sociale du champ politique ces
phénomènes se soient encore accentués ? De même, pourquoi les thèses sur les logiques du
déclin de certains partis de gauche (par exemple le PCF ou même le PS) ou de groupements
syndicaux n’ont-elles pas permis de réorienter les trajectoires de ces organisations ? Dans le
sens de la thématique du congrès, nous proposons de nous interroger collectivement sur les
modalités de la (non) circulation, des (non) appropriations et des (non) usages des acquis de la
sociologie politique dans l’espace public et surtout dans le champ politique. A quelles
conditions les savoirs de sociologie politique peuvent-ils produire des effets politiques ? Doit-
on et, si oui comment, rendre mobilisables politiquement des acquis des sciences sociales ? La
restitution de résultats de recherche aux milieux étudiés (institutions politiques, partis,
syndicats, producteurs de l’action publique, etc.) peut-elle permettre des avancées en ce sens ?
Les chercheurs doivent-ils et peuvent-ils participer aux mobilisations politiques ou à
l’élaboration des politiques publiques qu’ils étudient ? S’interroger sur les raisons de cette
(non) circulation des savoirs sociologiques implique de questionner le rôle des sciences
sociales du politique. Les recherches de sociologie politique doivent-elles et peuvent-elles
contribuer à des formes de changement de l’ordre politique et des pratiques du pouvoir ?
Quelles sont les stratégies possibles (et souhaitables) pour favoriser la diffusion des acquis des
sciences sociales dans les matières politiques ?
Tout type de communication est encouragé (études de cas relatives aux (non) effets
politiques d’une recherche, retour réflexif sur une somme de travaux, tentative de diffusion de
savoirs sociologique vers le champ politique, etc.). L’objectif sera de pointer collectivement
les conditions de félicité d’un pouvoir éventuel de la sociologie politique sur le politique.
Axe 2 : Les mobilisations pro et anti migrants
Dans ce second axe de l’appel à communication, nous souhaitons consacrer une ou
deux sessions du RT34 aux mobilisations récentes liées à la présence sur le sol français de
populations identifiées comme « migrantes », « réfugiées », « exilées », etc. Les deux
dernières années ont en effet été marquées par l’ouverture d’une séquence politique parfois
qualifiée de « crise des réfugiés en Europe ». Si cette séquence a fait l’objet d’un traitement
politique, institutionnel et médiatique prolixe, nous souhaitons ici nous concentrer sur les
mobilisations sociales survenues ces deux dernières années, que ces mobilisations se soient
affichées en faveur et en défense des populations concernées – les « pros » migrants – ou, au
contraire, en rejet et en opposition de ces dernières – les « anti ».