2e séance : La maîtrise du français, un atout pour la vie sociale sous la présidence de Françoise Argod-Dutard Biographie Présidente du conseil scientifique des Lyriades depuis leur création (1999), Françoise Argod-Dutard a été professeur de langue française à l’université Michel de Montaigne-Bordeaux III, où elle a enseigné la linguistique synchronique, diachronique et littéraire du français. Parallèlement, elle a assuré des cours de phonétique et de linguistique appliquées au département d’orthophonie de l’université Victor Segalen-Bordeaux II. Chargée de mission à la formation des maîtres jusqu’en 2009, elle a été responsable de la préparation aux concours de recrutement de l’université Michel de Montaigne. Elle s’intéresse donc tout particulièrement à la pédagogie des lettres et de la langue française, à ses variétés et à son histoire. Elle a publié de nombreux articles et ouvrages dans ces différents domaines, tout en s’attachant tout particulièrement à l’histoire de la langue et de la culture au XVIe siècle et notamment à l’écriture de Joachim Du Bellay et à son œuvre poétique. BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE Éléments de phonétique appliquée. Prononciation et orthographe en français moderne et dans l’histoire de la langue. Aspects prosodiques et métriques, (Paris, A. Colin, 1996 ) La linguistique littéraire, (Paris, A. Colin ,1998), traduction en coréen, 2002. L’écriture de Joachim Du Bellay : le discours poétique dans Les Regrets. L’orthographe et la syntaxe dans les lettres de l’auteur (nouvelle édition commentée), 530 pages, 120 tableaux, graphiques et cartes, (Genève, Droz, 2002). Le livre III des Essais de Montaigne (en collaboration avec Jean-Yves Pouilloux), (Paris, A. Colin, 2002). La composition française sur un ou plusieurs textes d’auteurs, (Paris, A. Colin, 2005), (en collaboration avec J. Baudry, A. Hazera, J. Roger ) Voyage aux pays du vin et de la vigne, (Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2007). Geneviève Dubois Chez l'enfant tout-petit naît le langage Résumé Chez l’enfant tout-petit, naît le langage. Dès avant sa naissance, le bébé se prépare à cette activité de communication et reçoit les prémices de l’outil que sera la langue commune. Le bébé reçoit les mots de la tendresse, les mots du quotidien. Il les intègre, comme aussi, très tôt, la syntaxe, le lien entre les mots, mu par le désir de s’exprimer, de communiquer. Plongé dans un bain de langage, il joue avec la langue, elle devient sienne, il va peu à peu se l’approprier, la parler et apprendre à l’écrire. Cependant, cette acquisition, cette conquête, est loin d’être évidente. Souvent, elle s’établit mal, pour des raisons multiples que nous évoquerons. L’environnement, la mère, jouent un rôle essentiel dans cette acquisition. Mais quand la langue d’origine est défectueuse, quand le français n’est pas la langue du quotidien, comment l’enfant peut-il évoluer dans le dédale d’une langue étrangère ou tronquée ? Comment acquérir les bases indispensables du français ? Comment développer l’attirance vers l’écrit et l’espoir de « réussir » ? Nous avancerons quelques idées essentielles en ce domaine souvent controversé. Biographie Geneviève Dubois est médecin phoniatre. Elle a dirigé pendant 23 ans les études d’orthophonie au CHU de Bordeaux. Son évolution vers la thérapie du langage l’a amenée à créer et à développer les Ateliers des thérapeutes du langage et de la communication (ATLC). BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE Ouvrages de Geneviève Dubois publiés aux éditions Masson notamment : L’enfant et son thérapeute du langage (4e éd. 2011) Langage et communication En collaboration : Imaginaire et thérapie du langage Le sujet, son symptôme et le thérapeute du langage Publication d’ATLC et journal Polyphonie http://atelierstlc.free.fr/pdf-atelier [email protected] Béatrice Pothier Les difficultés de l’apprentissage écrit du français : l’orthographe, un enterrement de première classe ? Résumé En France, l’apprentissage explicite de l’orthographe est prévu sur huit ans, du CE1 à la classe de troisième de collège où l’évaluation de fin d’année vient clore un enseignement systématique, raisonné et construit. Qu’en est-il dans la réalité ? Quelles sont les conséquences de l’enseignement actuel, des technologies nouvelles, des apprentissages multiples ? Des chercheurs ont montré que les élèves ne faisaient pas montre de véritables écarts de compétences entre les années 1873 et 1987... Qu’en est-il à présent ? Que constate-t-on dès « les premières classe(s) » ? Faut-il « enterrer » les attendus exigés des générations antérieures ? En s’appuyant sur les recherches, cet exposé se donne pour objectif de réfléchir sereinement à la place de l’orthographe dans la vie des écoliers, des lycéens, des étudiants de ce troisième millénaire avant de faire un certain nombre de propositions réalistes. Biographie Licenciée en anglais, docteure en sciences du langage (Paris III), docteure en sciences de l’éducation (Paris VII), habilitée à diriger des recherches de l’UPPA (université de Pau et des Pays de l’Adour) BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE CLEF : Contribution de la linguistique à l’enseignement du français, (Montréal, presses de l’université du Québec, 2011). ÉOLE : Échelle d’acquisition en orthographe lexicale, (avec Phillipe Pothier), (Paris, Retz 2005). PAROS : Pour un apprentissage raisonné en orthographe syntaxique, (id.), (Paris, Retz, 2008.) Lectures recommandées André Chervel, L’orthographe en crise à l’école : Et si l’histoire montrait le chemin ? (Paris, Retz, 2008). Danièle Manesse & André Chervel, La dictée : Les Français et l’orthographe, (Paris, Calmann-Lévy, 1994). Danièle Manesse & Danièle Cogis, L’orthographe : à qui la faute ?, (Paris, éditions ESF, 2007). Christian Laue Précision du langage et entretien de recrutement Résumé La publicité d’un poste nécessite un difficile équilibre entre langage de séduction et langage de réalité qui requiert de la part du lecteur un décodage exact et une introspection éloignée de tous fantasmes. C’est par le choix et la précision des mots que chacun des interlocuteurs peut mesurer ensuite dans l’entretien le bien-fondé ou non de ses attentes. Finalement le bon choix professionnel repose sur la qualité d’une langue bien maîtrisée. Biographie Christian Laue est consultant en recrutement depuis 1970. Il a fondé successivement les groupes de conseil en ressources humaines Hégor (1970‐1993) et Anthos (1994‐2010) après avoir assuré les fonctions de directeur commercial dans l’industrie agro‐alimentaire. Il est actuellement président de la société Mediane Conseil‐ Christian Laue associés. Lectures recommandées Gisèle Commarmond et Alain Exiga, Réussir ses entretiens de recrutement, (Paris, Dunod, 2012). Roger Mucchielli, L’entretien de face à face, (Paris, ESF, 2011). Fabrice Carler, Réussir ma première embauche, (Paris, éditions du management, 2011). Karine Berthelot Guiet Néologie, publicité et noms de marque : monstres et merveilles Résumé La publicité irrite, rebute, provoque diverses réactions allant de l’agacement au rejet. On peut cependant lui reconnaître qu’elle ne laisse pas indifférent. Il est même un domaine, celui du linguistique, dans lequel les remarques qu’elle génère sont particulièrement nombreuses. Les imaginaires linguistiques liés à la langue de la publicité sont d’une grande richesse et d’une vivacité sans cesse renouvelées. Au gré de remarques tantôt énervées, tantôt caustiques, rarement enthousiastes, la publicité se trouve, tour à tour, érigée en tombeau de la langue ou en laboratoire de toutes les fantaisies. Dans le discours puriste, publiphobe, la publicité est coupable car elle produit une langue fautive. Dans les élans enthousiastes, c’est un laboratoire pour toutes les nouveautés. Dans tous les cas, elle a la réputation de manipuler la langue et d’en faire sortir des éléments nouveaux ou inattendus. Cependant, les imaginaires linguistiques sont rarement sans fondements, même imprécis ou partiellement erronés. Nous interrogerons donc ces affirmations en explorant un corpus publicitaire selon deux questionnements : - le discours publicitaire est-il fautif et si oui, de quel type sont les fautes qu’il propose, - le discours publicitaire est-il un laboratoire linguistique, c’est-à-dire, le discours publicitaire produit-il des formes néologiques innovantes ? Nous verrons ainsi que le discours publicitaire produit effectivement des formes fautives, dans la mesure où la néologie fait partie des fautes répertoriées par les puristes. Nous analyserons donc, dans un premier temps, ce que nous nommons la fiction fautive construite à propos du discours publicitaire et cela ne peut se faire qu'en interrogeant la notion de faute dans le cadre publicitaire. En effet, si la langue de la publicité est perçue comme fautive, c'est qu'elle l'est effectivement ou alors qu'elle contient des éléments qui conduisent les locuteurs à penser qu'elle l'est. Il faut donc l'observer. Biographie Professeur des universités au Celsa-Paris-Sorbonne, Karine Berthelot Guiet est chercheur en sciences de l'information et de la communication et membre du Gripic (groupe de recherches sur les processus d'information et de communication). Elle mène des réflexions sur la publicité, ses discours et leur réception sociale. Ses recherches portent sur les circulations médiatiques notamment entre la publicité et la langue. Plus largement, elle travaille sur l'articulation communicationnelle entre les imaginaires, les normes et les usages et sur les métamorphoses médiatiques. Elle développe aujourd'hui une réflexion sur la nature publicitaire des prises de parole contemporaines des marques. BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE Publications personnelles « Extension du domaine de la conversation : publicitarité et prises de paroles contemporaines des marques ». Dossier Conversation, Valérie Patrin-Leclère (dir.) Communication et langages, 2011. « Hyperpublicitarisation et dépublicitarisation : métamorphoses du discours des marques et gestion sémiotique », (avec Caroline de Montety), 2008. « Ceci est une marque », Communication et Langages, n° 136, (Paris, A. Colin, 2003), p. 58-105. « Nom de marque et perception “fautive du discours publicitaire », Bulletin de la Société Linguistique de Paris, 2003, t. 98, fasc.1., p. 229-245. « Imaginaire linguistique et publicité : quand le message publicitaire participe à la stigmatisation d'une langue fautive » in Houdebine Anne-Marie (dir.), Imaginaire linguistique, (Paris, L’Harmattan, 2002), p. 83-88. Actes de colloques internationaux paraître « Discours contemporains des marques : publicitarité et espace publicitaire global », Congrès régional AISV, Sémiotique de l'espace, espaces de la sémiotique, À Lisbonne, 2011. À paraître « La marque du nom. Le nom de marque comme ouvroir de communication potentielle », Colloque Brand Design : enjeux et perspectives. Premières journées de recherches sur le design de la marque, université de Limoges 29 septembre et 1er octobre 2010. Lectures recommandées Adam Jean-Michel et Bonhomme Marc, L'argumentation publicitaire – Rhétorique de l'éloge et de la persuasion, (Paris, Nathan, 1997), p.60-61. Grunig Blanche-Noëlle, Les mots de la publicité – L'architecture du slogan, (Paris, Presses du CNRS, 1990).