Une création du Collectif Hubris
Les mardi 24, mercredi 25, jeudi 26, mardi 31 mai, mercredi 1er et
jeudi 2 juin à 21h à La Loge
NOVA
Une création du Collectif Hubris.
Les mardi 24, mercredi 25, jeudi 26, mardi 31 mai, mercredi 1er et jeudi 2 juin à 21h
Avec : Cécile Chatignoux, Ophelie Legris, Jean-Antoine Marciel, Raouf Raïs, Patrice Riéra
Mise en scène : Raouf Raïs
Consultant artistique : Laurent Chauzain
Costume : Patrick Cavalié
Maquillage : Sophie Krenke
Lumière : Alice Versieux
La nouvelle création du Collectif Hubris n’a pas pour objectif de se divertir du réel
mais de se divertir avec le réel.
Il ne s’agit pas ici de faire diversion, de se changer les idées, de penser à autre chose.
Il s’agit de partir de situations du quotidien (activités, sensations, conversations), d’en
extraire les phénomènes répétitifs, anodins et contradictoires, de les porter à la scène,
pour transcender le réel, le renouveler.
Il s’agit de rappeler que chaque expérience est unique, que chaque pas est un pas
différent, que la surprise est immanente.
Toute perception du monde vit dans l'inquiétude de sa possible remise en question.
Ce spectacle parle de l'instant où une pensée peut basculer au contact d'une autre.
Cela se produit lors de toute rencontre humaine, quand un corps cherche la compréhension
d'un autre.
C'est l'instant où tout est possible et où toute morale s'en sort comme elle peut.
C'est l'instant poétique, théâtral lors duquel les sensations prennent le dessus sur la raison.
Un spectacle qui cherche un sens et tombe dans le vide.
Un spectacle qui tombe dans le vide et trouve du sens.
Quand acteurs et spectateurs jouent la même farce, démontent le monde qui les entourent,
comme on casse un objet pour voir ce qu'il y a dedans.
« Nous vivons sur une poudrière d’imagination qui ne tardera pas à exploser. » B.
Corra.
CE QUI POURRA SE PRODUIRE
Ces bribes sont des bribes, pistes de travail, aléatoires et indispensables à la cohérence du
spectacle, car elles sont les touches successives qui façonneront l'objet de représentation
comme la première couche d'une peinture en bâtiment.
Car il ne s'agit pas de créer de lien narratif entre différentes images mais de creuser toujours
la même image.
Ne jamais confondre réalisme et représentation de la réalité.
La réalité est plus chargée, plus large, imprévisible.
Et elle nous intéresse pour elle même, en tant qu'énigme.
« il y a des acteurs
il y a Ophélie et Cécile
elles ne jouent pas des rôles elles représentent ce qu'elles sont : la figure de la femme
la femme dans toute sa splendeur
qui court après sa beauté passée et future
belle dans sa nullité
elle aimerait résister au monde qui l'entoure
elle aimerait assumer sa laideur
plaire sans le chercher
elle trouve sa vérité
en faisant
en exécutant des actions
en pratiquant un rituel
elle s'érige en totem
elle aimerait ne pas représenter la femme
elle n'a pas le choix
alors elle s'y colle
elle se met en valeur
elle danse
elle chante
elle convoite
elle drague le public
comme on drague un terrain
en l'aplanissant
le caressant dans le sens du poil
elle aimerait chanter et que tout s'arrête
que l'homme l'écoute ébahi envieux amoureux
que la femme la respecte s'identifie la jalouse
mais elle chante dans un karaoké
elle c'est aussi le spectateur
un karaoké géant dans lequel tous chantent en même temps la même chanson
un hymne
on chante une chanson populaire comme un hymne national
elle a un seau, un balai, une serpillère mais quand elle la passe le plateau devient sale, de la
crasse, de la peinture colore le sol
elle c'est toujours Cécile/Ophélie
elle met tout le monde au garde à vous
puis dans le silence exécute la danse la plus sensuelle du monde…
ils savent qu'on monte sur un plateau pour être le meilleur on se trompe mais on le fait
quand même…
elles se maquillent
elle se maquille comme Ophélie
elle se maquille comme Cécile
chacune porte le masque de l'autre sur son visage
inquiétante étrangeté
elle manipule des objets
des objets du réel jamais utilisés comme dans le réel
ou du moins les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets
il y a une chaise mais personne ne s'y assoit
personne c'est aussi lui Patrice/Tonio
lui l'homme malgré lui
il fait tout de travers rate ce qu'il entreprend et trop fier recommence
il aimerait tenir la femme il attrape une femme il la met dans une caisse en fer
il tente de la faire disparaître il prend une scie à bois et s'échine méthodiquement sur la
caisse
le roseau plie mais ne rompt pas
alors n'avouant pas sa défaite il appelle un ami
Patrice arrive au galop et saute déjà sur la caisse à pieds joints
le roseau plie mais ne rompt pas
l'autre femme les interrompt soufflant dans un sifflet…
ils aimeraient se rencontrer
les objets s'interposent ils n'arrivent pas à posséder les objets, comment atteindraient-ils
l'autre ?
il y a un vélo d'appartement on peut pédaler très vite il n'avance pas on persévère
un projo suspendu à une guinde s'éclaire peu à peu on persévère
un ventilateur est allumé
et on pédale les cheveux dans le vent
on persévère le ventilateur propulse des petits morceaux de feuilles cotillons ou autres et on
pédale dans la forêt on persévère
et tout autour se met en branle
objets acteurs spectateurs et au moment où l'on rêve éveillé tout s'arrête on est trop
essoufflé…
il y a une piscine pour enfant bleue plastique non gonflable vide
on se prélasse dedans comme dans un bon bain avec un petit canard vibrant une bière
posée à terre près de la piscine une paille géante faite de plusieurs pailles pour siroter la
bière
on s'adresse au spectateur cherchant la compréhension profitant de quelques secondes
pour dire de l'essentiel au plus de monde possible
le prélassement dure la parole dure c'est agréable mais on s'ennuie vite car il nous reste peu
de temps à vivre et il faut qu'il se passe quelque chose
nous c'est elle et lui Cécile/Ophélie/Tonio/Patrice qui s'ennuient de leur bonheur alors ils se
mettent en branle s'affairent autour de la piscine se cherchent se reniflent se touchent se
prennent pour cible…
il y a un escabeau derrière la piscine le coach ridicule Raouf en kilt à bretelles monte dessus
il tente d'arrêter le carnage il dit un extrait du monologue de Nova dans Par les villages de
Handke en montant les marches de l'escabeau
tous écoutent vraiment un moment c'est beau
mais au bout d'un certain temps on s'ennuie alors une personne qui en a profité pour s'enfuir
de la piscine revient avec un tuyau d'arrosage menaçant
les autres entrent dans la piscines effrayés
Raouf continue à parler
les autres sont arrosés
puis on leur jette des serviettes
ils s'essuient s'habillent (étaient-ils en maillots de bain) s'embrassent …
L’EQUIPE
Raouf Raïs
Après des études de lettres modernes, il suit une formation avec Stéphane Auvray-Nauroy
au Conservatoire du 16ième arrdt de Paris entre 2002 et 2005.
En 2004, il joue dans Les joyeuses commères de Winsor au festival « In Situ » de
Carqueiranne, mise en scène par Laurent Zivéri.
Il travaille sous la direction d’Eram Sobhani dans l’Espèce humaine de Robert Antelme, de
Cédric Orain dans Le Mort de Georges Bataille, au sein du festival « A Court de Forme » en
avril 2006 au théâtre de l’Etoile du Nord. Le Mort est repris en février 2009 au Théâtre de la
Bastille à Paris et au Théâtre Garonne à Toulouse. Il joue aussi en 2007/2008 dans des
mises en scène de Christelle Larra pour Gibier du temps de Gabily, et de Patrice Riera et
Jean Antoine Marciel pour L’amour de Phèdre et Purifiés de Sarah Kane au Lavoir Moderne
Parisien. Il effectue divers stages, avec Jean-Michel Rabeux sur le tragique ou Fabio
Pacchioni sur Shakespeare.
Il met en scène Fallait rester chez vous... d'après Rodrigo Garcia en janvier 2006 au Théâtre
Méditerranée à Toulon, Outrage au public de Peter Handke en mai 2007 à l’Espace Beaujon
et L’espace du dedans d’Henri Michaux en février 2009 à l'Etoile du Nord. En septembre
2009, il fonde avec Charlotte Jeanmonod le Collectif Hubris en résidence à La Loge à Paris,
dont la première création est « Happy Together » en 2010.
Jean-Antoine Marciel
Jean Antoine Marciel suit une formation de comédien au conservatoire municipal Francis
Poulenc.
Avec la compagnie Zineb, il met en scène l'Anniversaire et l'Amant de Harold Pinter.
Il participe en tant qu'acteur à Outrage au public, de Peter Handke mis en scène par Raouf
Raïs, Noir, mise en scène de l'auteur, Mathieu Huot, Pelote de corps, mise en scène de
l'auteur, Julie Bourdais, avec qui il tourne le court métrage Une mouche passe.
De 2003 à 2006, il est professeur de théâtre pour les adultes/adolescents avec la
compagnie Zineb et intervenant pour des maternelles et primaires dans les écoles
d'Alfortville.
En 2007 il produit le « Festival Sarah Kane » au Lavoir Moderne Parisien. Il y met en scène
Anéantis et 4.48 Psychose.
En 2009, il participe au stage de Jean-Michel Rabeux, autour de la tragédie de Phèdre, et à
celui de Cédric Orain sur le sacrifice dans la tragédie d'Iphigénie.
La même année, il joue dans le Monte Plat (de Harold Pinter, mes de Patrice Riera).
Jean Antoine Marciel collabore avec Collectif Hubris en participant à l'écriture de Happy
Together et à l'occasion de différentes interventions du collectif à la Loge.
Il tourne également en 2010 sous la direction de Bastien Gaudray dans Personne ne se
souviendra.
Cécile Chatignoux
Cécile Chatignoux commence le théâtre en Irlande. Après une Maitrise d'Histoire et une
Licence d'Anglais elle suit les cours d'art dramatique de Stéphane Auvray Nauroy et Philippe
Sire au conservatoire Francis Poulenc, Paris 16ème et ceux de Françoise Roche à l'ATC.
Elle s'est intéressée à travers différents stage à l'écriture (avec Eugène Durif et Karelle
Prugnaud), et au clown (avec Mylène Lormier puis avec Eric Blouet).
Elle a joué dans Gibiers du temps de DG Gabily mes par Christelle Lara et dans Outrage au
Public de Peter Handke mes par Raouf Raïs.
Elle a travaillé comme danseuse pour Raimund Hoghe dans Young People, Old Voices et
performeuse pour Karelle Prugnaud autour du mythe d'Actéon dans La brûlure du regard.
Elle collabore depuis 2009 avec plusieurs compagnies et collectifs : elle a joué cet été avec
« Les Boites à Cris » au festival « Nous N'Irons Pas A Avignon » une création sur les danses
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