
la place Du marché
Dans l’économie belge
absTraCT
As a contribution to the «beyond GDP»
debate, we give a rough estimate of the
importance of total flows of goods and
services, monetized or not. The market
covers in Belgium under the seventh
of the flows of goods and services.
The GDP identifies less than a third
of these flow. A broader definition of
economics should more relevant to
the importance of these flows, in the
context of sustainable development
and the “de-growth” paradigm.
Keywords: market, reciprocity, nature,
flows of goods and services, de-growth
définiTion de l’éConomie des biens eT serviCes
Le SPF Economie s’est donné pour
mission de «créer les conditions d’un
fonctionnement compétitif, durable et
équilibré du marché des biens et ser-
vices en Belgique ». Nous nous pro-
posons ici d’interroger la notion de
«marché de biens et services» face
à des interrogations de type «au-de-
là du PIB» (Stiglitz, Sen et al. 2009).
Dans quelle mesure la crise écolo-
gique, sociale et économique est-elle
liée ou non à ce marché?
Une vaste littérature suggère que
l’échange ne reprend qu’une partie des
flux de biens et services (Mauss 1924;
Polanyi 1944; Temple and Chabal 1995;
Gudeman 2001; Gudeman 2008). Dans
la mesure où les autres flux ont des
impacts tant sur la qualité de vie que
sur l’environnement, un nombre crois-
sant d’auteurs, par exemple issus des
courants de l’économie écologique ou
de l’économie institutionnelle, ont ten-
dance à les inclure dans une définition
plus large de l’économie.
La production (de biens ou de services),
par exemple, peut être marchande ou
non marchande. Cette dernière inclut:
• les services publics;
• l’autoproduction;
• la réciprocité.
Cet article explore la mesure dans
laquelle une définition plus large de
l’économie est pertinente au regard de
l’importance des flux considérés. Dans
le cadre du débat sur la croissance et
la décroissance (du PIB), ce nouvel
éclairage vise à remettre les pendules
à l’heure.
Si l’économie représente tous les flux
de biens et services entre humains ou
entre humains et assimilés (nature, so-
ciété, etc.), on peut commencer une ty-
pologie en deux dimensions (tableau 1).
La première dimension (première co-
lonne) différencie la forme ou l’inten-
tion de ces flux. On distingue ainsi
l’échange de la réciprocité. «Dans au-
cune civilisation, on ne confond un don
et un achat» (Temple and Chabal 1995).
L’ échange «indifférent» ou mécanique
(«loi» de l’offre et de la demande), est
idéalement détaché du phénomène
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