Développement de l`hévéaculture: entre conflits fonciers

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Social Science Learning Education Journal 1: 09 septembre (2016).
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Développement de l’hévéaculture: entre conflits fonciers, recomposition des rapports
sociaux et insécurité alimentaire dans la sous-préfecture de Béttié (Côte d’Ivoire)
KAM OLEH
Sociologue du développement rural
Université Felix Houphouët Boigny
DOI: http://dx.doi.org/10.15520/sslej.v1i09.12
Résumé : La culture de l’hévéa est en progression vertigineuse en Côte d’Ivoire. Elle est pratiquée par toutes les couches socioprofessionnelles.
En effet, du cadre de la fonction publique au citoyen moyen, tout le monde s’active à investir dans la création de plantations d’hévéa. Connu
pour son premier rang mondial de producteur de cacao, la Côte d’Ivoire est en passe de devenir un grand producteur de caoutchouc naturel.
Mais cette course effrénée vers l’hévéaculture, même si elle permet aux producteurs d’augmenter leurs revenus agricoles, cause d’autres
problèmes tels que les conflits fonciers, les conflits intercommunautaires, l’insécurité alimentaire, et la reconstruction des rapports sociaux.
Mots clés : hévéaculture, adoption, conflits
Abstract: The cultivation of rubber is increasing in Côte d’Ivoire. It is practiced by all the socio-professional levels of society. Indeed, from the
high/low-ranking official, to the average citizen, everyone invest in creating rubber farms. Known as the first world cocoa producer, Côte
d’Ivoire is about to becoming a big producer of natural rubber. But this unrestrained race towards rubber, even if it permits the producers to
increase their agricultural incomes, causes other problems such as the land conflicts, the food insecurity, the rebuilding of the social reports.
Key words: rubber, adoption, conflicts
d’économies mixtes et privées, instituts de recherche et
services d’encadrement des planteurs villageois) et des plans
de développement de l’hévéaculture. Cette politique de
diversification des exportations a permis à l’hévéaculture
ivoirienne, avec un rendement moyen de 1 600 kg/ha, d’être
l’une des plus performantes au monde. La production est
alimentée avec 56% de plantations villageoises, 42% de
plantations industrielles et 2% de plantations appartenant à
la recherche.
INTRODUCTION
L’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture.
L’agriculture contribue pour 27% au PIB, emploie 2/3 de la
population active et fournit avec le secteur agroindustriel
40% des recettes d’exportation. (DSRP, 2009 : 38). La Côte
d'Ivoire est le premier producteur mondial de fèves de cacao,
avec une production moyenne annuelle de 1.200.000 tonnes,
soit 41 % de l'offre mondiale. Sur le plan macro économique
national, le niveau de production atteint fait que l'économie
cacaoyère fournit environ 40 % de recettes d'exportation, et
contribue pour 10 % à la formation du Produit Intérieur Brut
(PIB). Au plan social, ce sont environ 600.000 chefs
d'exploitation qui animent l'appareil de production, faisant
ainsi vivre environ 6.000.000 de personnes des revenus du
cacao. Ainsi, «le cacao est la culture structurante de
l’économie de plantation ivoirienne » ( François Ruf,
2008 :14).
Certes le développement de l’hévéaculture permet aux
paysans d’augmenter ses revenus et à l’Etat d’augmenter le
PIB, mais il provoque d’autres maux tels que l’insécurité
alimentaire, les conflits fonciers et la déstructuration des
rapports sociaux. Cette situation nous amène à questionner
les déterminants de l’adoption et la prolifération des
plantations d’hévéa en milieu rural ivoirien. L’article va
analyser l’historique de l’hévéaculture en Côte d’Ivoire et
son rôle dans l’économie ivoirienne, présenter les différents
acteurs de la filière et son impact sur la société rurale.
L’article comporte trois parties : la présentation de la
démarche méthodologique, analyse des résultats, l’étape de
la discussion des résultats.
Malgré sa forte contribution à l’économie nationale, la
population rurale est de plus en plus pauvre avec un taux de
pauvreté de 62,5% en 2008 contre 49% en 2002. (DSRP,
2009 : 38) Cette tendance à la hausse de la pauvreté en
milieu rural depuis 1998 est le résultat des mutations
importantes
qu’a connues l’agriculture ivoirienne,
notamment avec la baisse des cours mondiaux de cette
culture sur le marché international. Cette situation a amené
le gouvernement ivoirien à mettre en place une politique de
diversification agricole. En effet, jusqu’aux années 1978,
les autres filières tel que la culture de l’hévéa ont connu un
essor grâce à des transferts de ressources de la filière cafécacao. Ainsi, le développement de l’hévéaculture entre dans
le cadre de la diversification des exportations ivoiriennes.
Cet intérêt de l’Etat s’est traduit par la mise en place de
structures de développement (sociétés d’Etat, sociétés
Eléments de méthodologie :
Le transfert et l’adoption de l’innovation culturale en milieu
rural constituent un objet d’étude majeur des sciences
sociales (Mendars Henri, 1967 ; Maryvonne Boduguel,
1975). Ils permettent de comprendre les déterminants de
l’adoption de nouvelles variétés culturales, les changements
sociaux économiques que cela produit (Jollivet Marcel, ,
1957 ; Moore Wilbert, 1971). La culture de l’hévéa a été
introduite par les autorités ivoiriennes en milieu rural. Son
adoption a été faite progressivement jusqu’à son
appropriation par les paysans. L’utilisation de cette théorie
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KAM OLEH al, Social Science Learning Education Journal, 1 (09), September, 2016
nous permet de mieux comprendre et expliquer les enjeux
socioéconomiques de l’adoption de l’hévéaculture en Côte
d’Ivoire. Il s’agit de montrer comment la culture de l’hévéa
est un enjeu social et économique depuis le début des années
1990. L’étude de l’impact et des transformations sociales
engendrées par le développement de la culture de l’hévéa
s’est faite à travers une enquête menée à partir d’entretiens
semi-directifs, qui dans une perspective « compréhensive »
(Kaufmann, 1996) laissent la parole aux enquêtés et
permettent ainsi de saisir le processus de recomposition des
rapports sociaux entre les différentes catégories. L’enquête
fut conduite de février à juillet 2016. Elle a été réalisée
auprès des communautés, des producteurs, des autochtones,
des allogènes et allochtones. Elle visait à dégager les
déterminants de l’adoption de l’hévéaculture au détriment de
la cacaoculture. Cette population a été retenue à partir de
deux variables : le lieu de résidence (dans la localité ou dans
les grandes villes comme Abidjan), le droit foncier
(propriétaire ou locataire de la parcelle), le nombre
d’hectares et le niveau de production. Les principaux
thèmes des entretiens portaient sur les raisons de la pratique
de l’hévéaculture sur les conflits fonciers dans la localité,
l’insécurité alimentaire et enfin sur la transformation des
relations sociales (les comportements inattendus, les
comportements louables rencontrés, les comportements
critiquables rencontrés entre autochtones et « étrangers »).
Les entretiens se sont déroulés en face à face, soit dans les
plantations, soit dans les domiciles. L’analyse proposée dans
cet article s’appuie principalement sur des matériaux issus
d’enquêtes réalisées dans la sous préfecture de Béttié en
milieu rural (en 2009-2011). Bettié est une ville de l'est de
la Côte d'Ivoire, située dans la région du Moyen-Comoé.
L’enquête a été conduite dans 5 villages, sur 350
exploitations. Les techniques de collecte des données sont la
revue documentaire, le questionnaire et les guides de
discussion.
3.
et à l’accroissement des revenus des populations
rurales.
A partir de 1993 : désengagement de l’Etat au profit de
l’initiative privée qui prend en charge toutes les
activités de la filière notamment l’encadrement et la
commercialisation. Le volet recherche est assuré par la
société hévéicole du GO (HEVEGO)
La production hévéicole se concentre dans les zones
forestières du Sud-est, du Sud et du Sud- ouest avec une
zone marginale de production dans le centre ouest. Les
différents acteurs de la filière sont : les acteurs industriels
(SAPH : Société Africaine de Plantations d’Hévéa ; CCP :
Compagnie des Caoutchoucs du Pakidié ; SOGB : Société
de Caoutchoucs de Grand Bereby ; CHC : Compagnie
Hévéicole du Cavally ; IDH : Ivoirienne d’Hévéa ; SAIBE :
Société Agricole et Industrielle de Bettié ; TRCI:Tropical
Rubber Côte d’Ivoire ; HEVETEC : Société de Production
de Caoutchouc Naturel). En ce qui concerne les secteurs
villageois, on note les planteurs villageois d’hévéa (PVH)
qui sont des paysans résidants dans les villages, plantations
n’excédant pas 10 ha ; les planteurs moyens promoteurs
d’hévéa (PMPH) : entre 10 et 300 ha; les planteurs d’hévéa
indépendants (PHI) : plantations de taille variable ; les
jeunes agriculteurs modernes d’hévéa (JAMH). La
réalisation des plantations villageoises a été soutenue et
financée par des investissements publics aidés par des
bailleurs de fonds.
Cependant depuis 1995, les usiniers de première
transformation ont aidé à la création des plantations
villageoises (PV) au moyen de leurs fonds propres. Les
sociétés commerciales ne disposant pas d’usines et de
plantations sont : LATEX IVOIRE : Société de
Développement de l’Hévéaculture ; CDC : Centrale de
Commercialisation du Caoutchouc Naturel. Les associations
: APPH : Association Professionnelle pour la Promotion
Hévéicole qui regroupe les planteurs villageois d’hévéas, les
producteurs de petites et moyennes plantations d’hévéa, les
jeunes agriculteurs moderne d’hévéa, les planteurs
indépendants d’hévéa ; APROCANCI (l’Association des
Planteurs de Caoutchouc Naturel de Côte d’Ivoire) et OPCN
(Organisation des Producteurs de Caoutchouc Naturel). Ces
organisations ont pour but de défendre les intérêts des
planteurs d’hévéa non-usiniers. Le financement de la filière
a nécessité la mise en place de fonds tels que le FISH :
Fonds Interprofessionnels de Solidarité Hévéa ; le
FIRCA:Fonds Interprofessionnels pour la Recherche et le
Conseil Agricoles ; le FDHEV : Fonds de Développement
de l’Hévéaculture Villageoise. La recherche est effectuée
par le CNRA (Centre National de Recherche Agronomique).
Il existe également une interprofession (APROMAC :
Association des Professionnels du Caoutchouc Naturel de
Côte d’Ivoire, regroupant l’ensemble des catégories
professionnelles de la filière (usiniers, chercheurs, planteurs,
non usiniers). Elle a pour mission de fournir à ses membres
des informations sur les cours du caoutchouc, les
rendements et la production, en vue de déterminer le prix
d’achat du latex aux producteurs et la rémunération des
usiniers.
L’approche méthodologique a permis de situer le cadre
théorique de l’étude, d’identifier les techniques de collecte
des données. La revue documentaire et les entretiens semi
directifs conduits menés nous ont permis collecter les
données sur le terrain.
Historique du développement de l’hévéaculture en Côte
d’Ivoire :
Les conditions climatiques de la Côte d’Ivoire sont très
favorables à la production de l’hévéa. L’hévéaculture s’est
développée grâce aux actions entreprises par l’Etat en 19551956 par la mise en place des unités agro-industrielles
(SAPH et CCP) et simultanément avec la création de
l’institut de recherche sur le caoutchouc (IRCA), chargé de
la réalisation de jardins à graines. Le développement de cette
culture est marqué par trois périodes :
1. De 1953 à 1977 : la mise en place des infrastructures
de base dont la création des premières plantations
industrielles d’Etat et le renforcement des initiatives
privées des sociétés qui vont établir la première
transformation.
2. De 1978 à 1993 : promotion du secteur villageois
marquée par la création des plantations individuelles
privée (modules de 3 à 50 ha ) à proximité des usines
existantes avec le soutien financier de l’Etat à travers
au moins cinq (5) projets hévéa ; Ces opérations
obéissaient à la politique de diversification des cultures
L’historique de la filière hévéa en Côte d’Ivoire a fait
ressortir les grandes étapes de l’introduction de la culture et
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les différents acteurs qui sont présents dans la filière.
L’exportation du latex génère des ressources pour le pays.
Cela nous emmène à montrer la place de l’hévéaculture dans
l’économie ivoirienne.
Les déterminants de l’adoption de l’hévéaculture en Côte
d’Ivoire :
Les paysans en Côte d’Ivoire ont mis l’accent sur le café et
le cacao comme culture agricole. Mais les problèmes
rencontrés par la filière ont augmenté la pauvreté en milieu
rural ivoirien. L’hévéaculture se présente comme une
alternative pour les paysans pour augmenter leurs revenus.
On constate une la destruction des plantations de café et de
cacao au profit de l’hévéaculture. Cette situation nous
emmène à analyser le développement de l’hévéaculture à
partir de la pauvreté en milieu rural, des avantages
comparatifs de l’hévéa par rapport à la cacao culture.
Place de l’hévéaculture dans l’économie ivoirienne :
Selon le périodique Côte d’Ivoire économie N° 10, 2001, le
chiffre d’affaires du secteur, qui générerait 10
000 à 15 000
emplois directs, se situerait autour de 190 milliards de F
CFA (271 millions d’euros) et représenterait 15 % des
exportations agro-industrielles du pays. Premier producteur
africain, la Côte d’Ivoire ne représente toutefois que 2 % de
la production mondiale, très loin derrière les géants
asiatiques – la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie. La Côte
d’Ivoire occupe aujourd’hui le septième rang mondial et le
premier rang africain des producteurs d’hévéa.
L’hévéaculture constitue aujourd’hui un secteur dynamique
en pleine expansion avec une production de 163 000T en
2005, 179 000 T en 2006 et bientôt plus de 200 000 T en
2007. Elle occupe le 3ème rang des produits d’exportation
en Côte d’Ivoire avec un revenu global à l’exportation de
106 milliards FCFA au cours de l’année 2005. En 2006, la
filière a réalisé un chiffre d’affaire de près de 200 milliards
de F CFA dont 33 milliards par les producteurs. La filière a
distribué 35 milliards aux paysans dans la même année. De
ce point de vue, l’hévéaculture apparaît comme un appui à la
politique gouvernementale de lutte contre la pauvreté en
milieu rural. Elle participe à la création de la richesse
nationale par la hausse du produit intérieur brut, à l’équilibre
écologique et environnemental.
L’augmentation de la pauvreté en milieu rural :
L’adoption et surtout la prolifération des plantations d’hévéa
en Côte d’Ivoire en général et dans la sous préfecture de
Bétié en particulier, est liée à l’augmentation de la pauvreté
en milieu rural. La population rurale représente 59% de la
population totale (DSRP, 2009 : 37). Malgré la forte
contribution de l’agriculture à l’économie nationale, la
population rurale est de plus en plus pauvre avec un taux de
pauvreté de 62,5% en 2008 contre 49% en 2002. En effet, la
pauvreté touche de plein fouet les populations rurales et
principalement les paysans. Les producteurs de coton ont
subi entre 2002 et 2008, la plus forte hausse du taux de
pauvreté avec 93%. Ensuite, viennent les producteurs de
palmier à huile, de café, de cacao, d’anacarde et de banane
avec respectivement de 48%, 26%, 16% ; 16% et 14%, les
producteurs de palmier à huile ont un taux de pauvreté
(49,6%) ; ceux du coton (31,8%).
L’hévéaculture contribue au PIB en Côte d’Ivoire. Son
expansion nous conduit à nous interroger sur les
déterminants de son adoption par les populations.
Evolution des productions agricoles par filière en rapport avec la pauvreté
Cultures agricoles
Café
Cacao
Palmier
Banane
hévéa
Coton
Anacarde
2002-2003
Production
140.027
1.351.546
1.147.681
124.502
Revenu par
tête
en
CFA/an
Taux
pauvreté
234 172
227 260
427 774
219 914
635 950
243 218
209 679
52,3%
52,4%
33,5%
54,6%
31,7%
43,9%
57,4%
de
2006-2007
Production
170.849
1.229.908
1.359.470
188.532
280.000
Revenu par
tête
en
CFA/an
Taux
pauvreté
246 220
254 233
327 444
249 504
422 727
166 494
238 341
65,7%
60,8%
49,6%
62,4%
31,8%
84,7%
66,7%
de
Source : INS / MINAGRI
A la lumière du tableau ci-dessous, le monde agricole a
connu une hausse de pauvreté qui diffère selon la culture
pratiquée. En effet, tous les producteurs, quelle que soit la
culture, ont vu leur niveau de vie se dégrader à l’exception
des producteurs d’hévéa qui ont une situation relativement
stable.
Les avantages comparatifs de l’hévéa par rapport à la
cacaoculture :
Dans la sous préfecture de Béttié, on constate un
développement de l’hévéaculture. Toutes les parcelles de
terres sont utilisées pour planter l’hévéa. Mieux, des
hectares de plantations de café et de cacao sont détruits pour
faire place à des plants d’hévéa. La localité, qui était réputée
comme une zone de grande production de café et de cacao, a
perdu cette notoriété. Tous les producteurs de café et cacao
se sont reconverties en planteurs d’hévéa. « L’agriculture
familiale se lance dans l’hévéaculture, en partie en réponse
au blocage de l’économie cacaoyère. Les planteurs de
cacao redécouvrent les difficultés de la replantation
cacaoyère, la difficulté à lutter contre les baisses de
rendement et de revenus » (Francois Ruf : 2008 :4).
Cette pauvreté en milieu rural va entrainer la problématique
de la satisfaction des besoins sociaux par les paysans. Les
populations rurales seront ainsi confrontées aux problèmes
d’éducation, d’eau, d’électricité. En effet, l’Etat a réduit son
soutien au producteur par une baisse de la part des dépenses
publiques consacrées au secteur agricole et à
l’investissement dans les infrastructures socioéconomiques.
La pratique de la culture de l’hévéa a un avantage certain sur
les autres cultures de rente tel que le cacao.
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L’engouement des populations pour la culture de l’hévéa ne
se limite pas aux seuls paysans. On y trouve toutes les
couches socioprofessionnelles. Les « hauts cadres » de
l’administration ivoirienne, les fonctionnaires moyens, les
commerçants, les hommes d’affaires, tous investissent dans
l’hévéaculture. « D’après nos observations dans d’autres
régions, par exemple à Agboville dans le centre-est, ou à
San Pedro/Soubré dans le sud-ouest, les cadres, retraités et
actifs, employés, cadres moyens, et surtout
cadres
supérieurs, y compris au sommet de l’échelle sociale du
pays, à la fois dans le secteur public et privé, investissent
massivement dans l’hévéa (Ruf, 2008a).
Exacerbation des conflits fonciers :
La Côte d’Ivoire est confrontée à des problèmes fonciers.
Ces conflits seront exacerbés dans avec le développement de
l’hévéaculture. En effet, les « nouveaux » producteurs vont
faire « un retour à la terre » afin de créer des plantations
d’hévéa. Certains vont chercher à reprendre les parcelles
familiales tandis que d’autres vont acheter ou louer des
parcelles de terre. Quelque soit l’option, ce retour à la terre
va créer des problèmes fonciers. Dans le premier cas, des
individus ont trouvé que leurs parents avaient largement
hypothéqué les terres familiales en les offrant, les vendant
ou les louant aux migrants. Ces jeunes désemparés poussent
à la renégociation des accords passés avec leurs parents ou
revendent des terres, quelques fois, avec ou sans l’accord de
la famille. Ce qui rend les conflits fonciers d’autant plus
inextricables est le fait que le système fonctionne largement
de façon informelle. Les transactions foncières font rarement
l’objet d’acte de cession formalisé si ce n’est « de petits
bouts de papier »; par le passé, elles ne s’accompagnaient
souvent d’aucune trace écrite. « Les "petits reçus" sont
présentés comme étant des papiers dont l'objectif est de
consigner par écrit tout versement d'argent lié à une
transaction foncière. Ils sont ainsi utilisés à l'occasion des
"louages", des "garanties" et des "ventes". (Mariatou Koné
et Jean‑Pierre Chauveau, 1998 :7).
Le développement de l’hévéaculture pourrait s’expliquer
aussi par les avantages certains que cette culture offre
contrairement aux autres cultures et surtout la cacaoculture.
En effet, investir dans l’hévéaculture regorge plusieurs
avantages qui sont entre autres l’augmentation du revenu. A
ce niveau, l’hévéa procure des revenus mensuels, à
l’exception de deux mois de soudure par an. La
commercialisation de la production est mensuelle. Les
paysans sont ainsi rémunérés mensuellement comme des
« fonctionnaires ». « Contrairement au cacao qui offre deux
traites l’année, l’hévéa une fois en production génère de
l’argent chaque mois. C’est un peu comme si vous devenez
un fonctionnaire comme le souligne un producteur.
Dans le second cas, l’on note le développement du système
du planter/partager. C’est une pratique selon laquelle un
propriétaire coutumier confie la culture de sa terre à un
exploitant agricole en échange d’une partie de la récolte
obtenue.
« Je m’en sors assez bien avec ma plantation d’hévéa. Je ne
cultive ni riz, ni mil, ni maïs, j’achète tous ces aliments et
j’en fais un bon stock après la vente de mon caoutchouc »
avoue-t-il un autre plateur.
De même, pour les populations, c’est une culture qui permet
d’assurer une retraite confortable. Elle a une durée de vie de
plus de quarante ans. En plus, au fur et à mesure que les
plants grandissent, l’investissement devient plus rentable
financièrement. Les plants d’hévéa ont une capacité plus
accrue de résistance aux maladies que le cacao.
Le partage a lieu en principe au moment où la plantation est
sur le point d’entrer en production. A l’issue de ce partage,
l’exploitant acquiert la partie de la plantation, tel qu’il a été
convenu au départ. Le principe est que le travail effectué par
l’exploitant pendant parfois plusieurs années est payé par la
cession d’une partie de la parcelle à son profit. « le président
Houphouët-Boigny axe sa politique sur le cacao et favorise
les migrations, et donc l’accès des migrants à la terre. C’est
un des facteurs expliquant le bradage des terres aux
migrants par les autochtones. Dans les années 90, la cession
de terre se transforme en ventes plus formalisées. Puis au
cours des années 2000, se développe le contrat de «
partager/travailler » ou « planter/partager ». Par ce
contrat, l’autochtone ne cède plus la totalité de la terre mais
seulement la moitié : chaque hectare planté par le migrant
est partagé à part égale entre les deux parties, en principe
lorsque la plantation entre en production. (Francois Ruf,
2008 :14).
En somme, à l’aune de ces motifs, il ressort que c’est la
stabilité financière que cette culture procure qui incite les
populations à la pratiquer. En effet, une plantation de 5
hectares d’hévéa peut rapporter un revenu mensuel de
500 000 FCFA contrairement au café ou cacao qui peut
procurer le même revenu sur l’année. Les populations, en
s’adonnant à l’hévéaculture, ont le souci, de faire face à
leurs besoins socioéconomiques. Pour les fonctionnaires, il
s’agit surtout de préparer la retraire de la fonction publique.
La pratique de l’hévéaculture répond à des besoins de
sécurité financière et de satisfaction des besoins sociaux.
Mais le développement de cette culture a des conséquences
sur le foncier, la cohésion sociale dans les villages, la
sécurité alimentaire et les rapports sociaux.
L’acquéreur pourra disposer de son droit d’usage sur la terre
comme bon lui semble mais devra présenter tout acheteur à
son tuteur en vertu des liens moraux qui perdurent après
l’acquisition, rappelant ainsi que le droit du sol reste avec le
tuteur. Ce principe est fait selon la tradition
« traditionnellement, il peut s’agir de boisson offerte au
propriétaire en guise de remerciement, d’une partie de la
récolte, ou encore de « petits cadeaux » au tuteur lors
d’événements particuliers comme les deuils » « En Côte
d’Ivoire, la gestion des terres rurales relève de la coutume à
98 %, et seuls 1 à 2 % des terres rurales font l’objet d’un
titre de propriété conformément à la loi » (NRC, 14). Cela
Les conséquences du développement de l’hévéaculture :
Le développement de l’hévéaculture a des avantages mais
aussi des inconvénients au niveau de la société en général.
En effet, cet engouement pour cette culture entraine
l’exacerbation des conflits fonciers en milieu rural, les
conflits intercommunautaires, l’insécurité alimentaire.
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crée des problèmes entre les propriétaires terriens et les
personnes qui désirent pratiquer l’hévéa culture. Les
consultations menées auprès des populations dans les
villages de la sous préfecture de Béttié pendant l’étude
révèlent que des propriétaires terriens parfois refusent de
reconnaitre « les papiers » délivrés. De façon générale, les
différentes composantes de la population consultée
s'accordent sur le fait que dans la région, des problèmes
existent dans la sécurisation des droits acquis par les
populations étrangères (allogènes et allochtones) sur les
terres qu'elles exploitent.
première nécessité sur le marché. En effet, les prix sont
élevés et hors de portée pour nombre de ménages. Par
conséquent, le pouvoir d’achat des populations rurales
s’amenuisent davantage. Au marché, le tas de 5 tomates est
vendu à 100 FCFA (il valait 50 FCFA auparavant), le tas de
piments revient à 100 FCFA (contre 50 FCFA). Les
populations
affirment que « La vie est trop chère
actuellement. Le pauvre ne peut pas s’en sortir. La situation
socioéconomique des ménages se dégrade davantage
compte tenu l’augmentation des prix des produits sur le
marché. »
Dans certains villages, les migrants sont devenus
majoritaires et pour un certain nombre d’entre eux
prospères. Ils usent de leur influence pour contraindre leurs
tuteurs à autoriser des élargissements des parcelles qui leur
avaient été concédées, soit l’ont fait à leur insu. D’autres ont
vendu ou loué les terres qui leur avaient été concédées à
d’autres migrants avec ou sans l’autorisation du tuteur,
contribuant à alimenter les flux migratoires. D’un autre côté,
certains tuteurs ou leurs ayants droit ont vendu ou loué leurs
terres à plusieurs migrants.
Les conflits fonciers entrainent d’autre part des conflits
intercommunautaires.
Cela s’explique par le fait que l’exportation induit des frais
que les populations doivent supporter. Dans ce département,
le responsable de l’antenne locale de l’Office de
commercialisation des produits vivriers (OCPV) affirme que
durant les produits de consommation courante dans la
région ont connu une hausse de prix. Ce sont le manioc,
l’arachide, le riz local, et le gombo. «De 2008 à 2009, la
production de manioc dans le département d’Abengourou
est passée de 266 .628 tonnes à 160. 670 tonnes soit une
baisse de 39.73% », selon les données de l’ANADER. Une
décroissance qui touche également le riz, le maïs, et la
tomate. Alors que, selon les données de l’OCPV, au même
moment les productions d’hévéa passaient de 3.375 tonnes à
4.969 tonnes soit une hausse de 47.22%. La sécurité
alimentaire est sérieusement menacée par l’hévéaculture. La
localité est dépendante du point de vue alimentaire. Une
situation qui s’explique par le fait que la quasi-totalité des
planteurs ont opté pour la culture de l’hévéa. « Ici, les
villageois n’ont pas prévu d’espace pour les cultures
vivrières. Ils ont exploité toutes leurs terres en y plantant de
l’hévéa » soutient un planteur. On constate la destruction des
vergers de café et de cacao au profit de l’hévéa. « Dans les
cinq années à venir, si rien n’est fait, il sera difficile de
nourrir la population de ce département. Les productions
vivrières se raréfient. Même en période de production,
l’abondance n’est plus la même qu’avant. Et tout coûte si
cher », prévient la présidente de la coopérative des
commerçantes de vivriers d’Abengourou.
Les conflits intercommunautaires :
Dans cette région du pays, les conflits fonciers ont
exacerbé les tensions de cohabitation communautaire. Des
conflits violents sont donc nés ou ont été ravivés par le
développement de l’hévéaculture, fragilisant davantage le
tissu social. Les conflits de cohabitation entre groupes
communautaires les plus marqués dans cette région
opposent les autochtones agni, les allochtones baoulé et les
allogènes burkinabés, maliens. Ils interviennent lorsque les
autochtones veulent « déposséder » les allogènes des terres
concédés. Les autochtones prétendent que les allogènes et
allochtones utilisent leurs pouvoir économique que leur
confère leurs plantations d’hévéa pour ne pas respecter leurs
« bienfaiteurs » autochtones.
La culture de l’hévéa a entrainé des conflits
intercommunautaires. Cet engouement va se faire au
détriment des cultures vivrières. Cela va entrainer la
question de la ‘insécurité alimentaire dans cette localité.
Face à cette situation, le Gouvernement ivoirien a pris des
mesures en Conseil des Ministres (12 mars 2016), pour
juguler les coûts exorbitants des produits de première
nécessité ou de grandes consommations. Il s’agit, entre
autres, pour chacun des produits concernés (riz importé,
sucre, tomate concentrée, huile de table, produits vivriers,
viande bovine et bétail, poulet, poisson, gaz butane, produits
pétroliers et énergétiques) de : la poursuite de la lutte contre
le racket et la réduction des postes de contrôles sur les routes
; diverses mesures fiscales, en particulier la suspension du
paiement de certaines taxes, et la réduction de la Tva sur
certains produits concernés ; l’amélioration de
l’approvisionnement des marchés en produits de première
nécessité ; la signature d’un protocole d’accord sur les prix
du riz de grande consommation et la prise de dispositions
pour
le
respect
strict
des
prix
convenus;
l’approvisionnement régulier des marchés et la baisse des
prix des produits vivriers, par le développement, la
promotion et la production intensive des produits concernés.
la menace de l’autosuffisance alimentaire :
Le développement de l’hévéaculture a entrainé l’abandon
des cultures vivrières par les paysans et la baisse de la
production. Cette situation constitue une véritable menace
pour la sécurité alimentaire. Toutes les parcelles de terres
sont utilisées pour faire l’hévéaculture. Chaque famille veut
posséder son champ d’hévéa. Dans la sous préfecture de
Béttié, les cultures vivrières se raréfient. La région qui était
autosuffisante en cultures vivrières comme le riz, le manioc,
la tomate, les oignons, la banane plantain se trouve obligée
d’ »importer » ces denrées alimentaires des
localités
voisines, notamment du pays Akyé de l’autre côté du fleuve
Comoé ou encore à Apprompronou à une centaine de
kilomètres plus loin au Nord. « Les légumes que nous
exposons viennent d’ailleurs. Des commerçantes vont
s’approvisionner dans les autres régions et viennent nous
les revendre. Nous aussi, à notre tour, dans le souci de faire
des bénéficies, nous sommes obligées de placer de petits tas
à des couts élevés » explique une vendeuse de légumes. Une
autre conséquence est la cherté des denrées alimentaires de
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KAM OLEH al, Social Science Learning Education Journal, 1 (09), September, 2016
L’adoption de l’hévéaculture menace la sécurité alimentaire.
En outre, elle va entrainer une recomposition des rapports
sociaux entre les couches et catégories sociales.
sociaux se sont appuyés sur une plus grande dépendance
mutuelle.
Un autre constat engendré par le développement de
l’hévéaculture dans la localité est la présence des femmes
dans la production. L’enquête a montré que des femmes sont
propriétaires
de
parcelles
d’hévéa.
Alors
que
traditionnellement, selon la division sociale du travail chez
les agni, les cultures de rente en général et l’hévéaculture en
particulier sont l’apanage des hommes ; les femmes font les
cultures vivrières. Il y a ainsi une recomposition de la
division sociale du travail dans cette société. Ces femmes,
ont acquis la terre soit par le bais de leurs époux, de leurs
familles ou ont acheté les terres.
Déstructuration et recomposition des rapports sociaux :
Le développement de l’hévéaculture, avec le « pouvoir »
économique qu’il octroie aux producteurs a fait apparaitre
dans les villages de la localité de Béttié, une nouvelle
« race » de paysans. Dans les villages, on trouve des jeunes,
qui à cause de leurs plantations d’hévéa, ont acquis un
pouvoir économique considérable. Les « vrais » paysans,
c’est-à-dire, ceux qui avaient pour activités principales
l’agriculture, sont désormais devenus de petits paysans, face
à cette nouvelle « élite » paysanne. Cela a un impact sur les
rapports sociaux, surtout entre ainés et cadets d’une part et
autochtones et allogènes/allochtones d’autre part.
Au niveau des rapports entre ainés et cadets, on note qu’ au
sein d’une même famille des cadets, surtout ceux venant de
la ville (Abidjan), qui ont pu investir dans la création de
plantations d’hévéas, sont devenus financièrement aisés par
rapport à leurs ainés qui n’ont investir dans l’hévéaculture.
Le pouvoir économique qu’ils ont acquis les rend
indispensables pour faire face aux besoins de santé,
d’éducation des membres de la famille. Le fait que des
cadets d’une famille prennent soin de son ou de ses ainés
les valorise. Mais il y a des cas où les cadets sont souvent
perçus par les cadets comme « trop individualistes » (au sens
commun dépréciateur de synonyme d’égoïstes) même avec
les membres de leur propre famille. Ils sont dépeints comme
indifférents au devoir familial. Cette situation remet parfois
en cause la nature des rapports entre mes ainés et les cadets.
Les ainés ont le « dernier mot » dans les réunions de famille.
La déconstruction de ces liens sociaux, suite à l’introduction
de l’hévéaculture dans les pratiques culturales des
communautés, entraine la marginalisation et l'exclusion des
ainés dans la famille.
L’étude sur les problèmes socioéconomiques du
développement de l’hévéaculture en Côte d’Ivoire : cas de la
sous-préfecture de Bétié a montré que les populations
rurales se tournent vers l’hévéaculture au détriment de la
cacaoculture. Cela s’explique par des raisons foncièrement
financières. Mais son développement a des conséquences sur
les rapports sociaux entre els communautés.
CONCLUSION
La Côte d’Ivoire est un pays agricole. L’agriculture occupe
une place de choix dans le développement économique et
social du pays. Cette agriculture est basée sur les cultures de
rentre telles que le café et le cacao. Dans le cadre de la
libéralisation des exportations, les gouvernants ont
développé l’hévéaculture. Depuis une période récente, l’on
assiste à un engouement des populations, toutes les couches
sociales confondues, compte tenu de la rente financière
qu’elle permet d’engranger comparativement à la
cacaoculture. Mais le développement de cette culture a des
conséquences telles que l’exacerbation des conflits fonciers
dans les localités,
les conflits intercommunautaires,
l’insécurité alimentaire,
et la déstructuration et
recomposition des rapports sociaux
Au niveau des rapports entre autochtones et
allogènes/allochtones, il faut noter que traditionnellement, la
chefferie traditionnelle était composée uniquement des
autochtones. Mais l’avènement de l’hévéaculture fut un
moment de recomposition des rapports sociaux entre
autochtones, allochtones/allogènes. Par la pratique de la
culture de l’hévéa, les allochtones ont acquis un pouvoir
économique qui et sont devenus incontournables dans le
développement des villages. En effet, les autochtones ont
cédé leurs terres aux « étrangers » par le système du
planter/partager. Ce qui fait qu’à la production, les
« étrangers » ont un gain financier considérable trois fois
supérieur à celui des autochtones. Ils participent aux
activités de la mutuelle des ressortissants, ils contribuent à la
construction des centres de santé, à l’installation des pompes
hydrauliques villageoises à un niveau plus élevé que les
autochtones. La conséquence est que la chefferie
traditionnelle a été recomposée et les « étrangers » ont leurs
représentants dans la notabilité des villages. Ils font partie
intégrante du processus de prise des décisions concernant les
villages. Parfois, les autochtones sollicitent les « étrangers »
financièrement lorsqu’ils ont des difficultés d’ordre
financier. En leur prêtant de l’argent, les autochtones du
coup prennent une ascendance psychologique sur leurs
« tuteurs ». Cette force financière
a permis aux
« étrangers » d’affirmer l’existence d’une communauté
globale les liant aux autochtones. Ces nouveaux rapports
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