Les Cahiers du MURS n°16 - 2ème trimestre 198
9
La greffe de foie est autrement plus complexe
. D'abord parce que le temp
s
d'exerese du foie malade à remplacer est souvent difficile, hémorragique
. La mise e
n
place du greffon est, elle aussi, assez complexe, surtout quand il a fallu lui faire subi
r
une réduction
. Les sutures vasculaires sont nombreuses et délicates
. En définitive, il es
t
banal que l'équipe chirurgicale passe 12 à 18 heures en salle d'opérations pour transplante
r
le foie d'un enfant, et il est clair que le talent du chirurgien joue ici un rôle important
.
Nous verrons plus loin que les suites immédiates sont aussi beaucoup plus lourdes, longue
s
et orageuses qu'après transplantation cardiaque isolée
.
La greffe de poumons est en fait le plus souvent cardio-pulmonaire, et, ici encore
,
les difficultés sont considérables dès la salle d'opérations. Comme pour le foie, l'organ
e
à remplacer est souvent très adhérent aux parois thoraciques auxquelles l'unissent d
e
nombreux vaisseaux sanguins, surtout, et c'est fréquent, quand des interventions préalable
s
ont déjà été faites
. D'où un risque hémorragique qui, à lui seul, peut être cause d'échec
.
Il faut de plus préserver jalousement de nombreux nerfs dont la blessure conduirait
à
de graves complications post-opératoires
. Il faut surtout apporter un soin particulier
à
la suture non seulement des vaisseaux comme pour le coeur isolé, mais surtout de l
a
trachée
. La pauvreté de la vascularisation trachéale explique sans doute pourquoi l
a
cicatrice anastomotique qu'elle porte après la greffe soit si fragile, susceptible de se rompre
,
ce qui est en règle générale fatal au patient, ou de donner lieu à une prolifération fibreus
e
conduisant à un rétrécissement et des troubles respiratoires graves et difficiles à maîtriser
.
La maintenanc
e
Problèmes commun
s
Nous l'avons dit en préambule, toutes les greffes impliquent qu'on administr
e
au receveur un traitement qui lui permette de tolérer l'organe étranger
. C'est ce qu'o
n
appelle l'immunosuppression et il y a longtemps qu'on en connaît les moyens
. Les dérivé
s
de la cortisone, ou corticostéroides, ou corticoïdes, ont été les premiers à être utilisé
s
avec succès et il ne fait pas de doute qu'ils ont permis l'éclosion des transplantation
s
d'organes
. Quelques décennies plus tard, ils restent au centre de presque tous le
s
protocoles et, dès les premiers jours suivant la greffe, les enfants en reçoivent des dose
s
massives par voie intra-veineuse
. On leur associe des substances, préparées chez de
s
animaux, et destinées à détruire les lymphocytes du receveur, vaste catégorie de globule
s
blancs chargés de la plupart des fonctions immunitaires
: ce sont des globulines anti-
thymocytes, généralement de lapin, encore appelées sérum anti-lymphocytaire
. Depui
s
-
59
-